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| La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE | |
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| Sujet: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Dim 2 Mar 2014 - 19:45 | |
| Le Néant. Les autres Dragonniers et eux-mêmes l’avaient enfin défaits, hélas pas de manière définitive. Mais cela leur avait permis de libérer le Dracos, et de renverser la situation en défaveur de l’Armée Alayienne, dont les troupes étaient venues conquérir l’Empire des Elfes. Les pertes des deux camps avaient été lourdes, mais la victoire avait été pour les Armandéens. Néanmoins… Néanmoins, Amyelenor avait l’impression que beaucoup de choses avaient changé parmi les Liés. Aucun n’avait plus été pareil depuis leur retour du Plan Astral. Il était évident qu’un combat contre un Esprit Supérieur ne pouvait pas laisser ceux qui y étaient inchangés, indifférents, mais… Non, ce qui s’était passé en eux était bien plus profond, bien plus… Enraciné.
Atalos, dont les quelques rares périodes de sommeil étaient troublées par des cauchemars si intenses qu’ils en venaient à atteindre l’esprit d’Amy, étaient devenus extrêmement susceptibles, bien plus qu’avant. Il n’avait jamais eu de caractère facile, mais jamais les deux Liés n’en étaient venus à se disputer l’un contre l’autre, sur des sujets qui n’en valaient même pas la peine. Et les fréquentes coupures qu’il y avait entre eux… Alors qu’ils n’étaient parfois séparés que de quelques mètres, la Lame Noire avait l’impression de se retrouver seule dans son esprit, comme si… Comme si Atalos n’existait plus, sans être passé par la case « mort ». Oui, il ne sentait plus sa présence, mais ne ressentait pas le manque douloureux qui était le propre des Dragonniers dont le Dragon mourait. Non pas qu’il souhaitât la mort d’Atalos, loin de là, mais… Il ne comprenait pas ce qui se passait. Leur Lien était supposé être immuable, constant, et ne devait pas connaître ces ratés comme un tuyau percé.
Mais ces problèmes n’étaient pas les seuls actuellement. Un certain Saemon était mort durant l’assaut des forces Alayiennes. C’était l’inconnu qui s’était joint à leur Délégation, et avec qui Atalos avait eu une conversation lorsqu’Amy était en train de se faire dispenser des soins pour son œil par le Baptistrel Merythin. Ce n’était qu’un mort de plus, et il n’appartenait pas à son unité, ni même à l’Armée Impériale, aussi Amyelenor n’en aurait-il eu cure en temps normal. Mais les temps n’étaient pas normaux, et son Lié lui avait parlé d’une jeune fille, une jeune adolescente, dont l’homme masqué avait la garde. Alors ils s’étaient envolés. Atalos et Amyelenor devait de toute manière passer par Aldaria avant de retourner chez les leurs pour réorganiser les troupes en vue de combattre les Alayiens aux côtés des Vampires et des Elfes. Et Amy… Les Lames Rouges qui étaient venues le voir chez les Elfes… Le Général avait encore un peu de mal à diriger tout cela, que ce soit cette allégeance qui lui avait été faite ou… La mort d’Amelian… La peste soit de celui qui l’avait trahi et tué.
Cette « chevauchée » vers Aldaria fut leur premier vol commun. Le soldat se cramponnait à la selle, habitué qu’il était à chevaucher un cheval et non pas un Dragon volant. D’autant plus que, par mesure de sécurité, ils volaient de nuit. C’était étrange, il avait l’impression de flotter dans le vide, l’obscurité étant sous lui, et au-dessus de lui, seulement mouchetée d’une multitude d’étoiles. Cette première fois aurait néanmoins pu être, aurait dû être, plus plaisante pour eux deux. La faim rendait Atalos plus qu’irritable, mais celui-ci refusait de se nourrir, et avait même failli le mordre lorsqu’il avait voulu le forcer à avaler ne serait-ce qu’un bout du mouton qu’ils avaient « empruntés » à un paysan. Cela n’avait de cesse d’inquiéter Amy, qui guettait le moindre signe indiquant que son Lié allait s’évanouir de faim. On avait déjà connu des voyages plus paisibles.
********
Ils avaient fini par arriver à proximité d’Aldaria, juste avant l’aube. De ce que le Dragon d’Or en savait, la région était celle où il avait le plus de chance de trouver la jeune fille. De l’orée du bosquet d’arbres dans lequel ils avaient atterri et s’étaient cachés, Amyelenor regardait les plaines qui s’étendaient à perte de vue, parfois recouvertes de champs, parfois de petits bouts de forêt. Le Général laissa échapper un soupir. Autant retrouver une aiguille dans une botte de foin.
*Atalos ? Puis-je te faire remarquer que, en l’absence d’informations sur où trouver cette Fiuna, cela risque de prendre des jours ?*
Une vague de frustration envahit Amy, en sentant que son Lié ne lui répondait pas. Bien entendu, leur Lien avait encore été coupé. Cela arrivait de plus en plus fréquemment. Bon sang, mais que se passait-il donc ? Se retournant, Amyelenor se retrouva face-à-face avec un Alayien, extrêmement proche. Il n’avait pas le temps de dégainer son épée, aussi lança-t-il son poing contre le visage découvert de l’ennemi. La douleur du choc le fit fermer les yeux et, lorsqu’il les rouvrit, Amy vit uniquement un arbre en face de lui, dont l’écorce avait été brisée et qui avait entaillé sa main. Dracos, d’où venaient donc ces hallucinations, elles aussi ? Il avait failli faire une crise cardiaque en croyant se retrouver face à un nid d’araignées, alors qu’il s’agissait d’une coupelle de fruits, lorsqu’il était chez les Elfes. Et celle-ci n’était pas la pire. Et tout cela était apparu au même moment, que l’instabilité de son Lien avec Atalos. Etait-ce un contrecoup ?
Amyelenor renifla l’air en levant les yeux au ciel. Le temps était couvert, mais il ne semblait pas devoir pleuvoir pour l’instant. Néanmoins, les nuages étaient une bonne chose : ceux-ci étant bas, ils pourraient s’y cacher avec Atalos lorsqu’ils seraient en vol, si jamais le besoin s’en faisait sentir. La Lame Noire réajuste sa cape de voyage, et s’en retourna vers le cœur du bosquet, où il eût la surprise de découvrir qu’Atalos avait changé de couleur pour devenir violet pâle. Le regardant avec des yeux ronds, Amy resta sans voix quelques instants. Etait-ce à cause de la faible lumière qu’il le percevait ainsi ?
*Hum… Atalos ? Où sont passées… Comment as-tu fait, que Dracos, pour changer de couleur ?!*
Toujours perturbé par ce changement soudain de teinte des écailles du Dragon, Amyelenor s’assura que ses épées soient bien en place, avant de grimper sur la selle, les pieds bien en place dans les étriers.
*Soit, allons-y. Je pense que nous aurons de plus grandes chances de l’apercevoir des cieux, si elle vagabonde dans le coin, comme tu l’as dit. Reste discret là-haut, si des Alayiens nous voient, notre recherche sera compromise.* |
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Mar 4 Mar 2014 - 19:15 | |
| Ils l'avaient fait. Ils avaient réellement combattu et vaincu un esprit supérieur. De l'issue du combat à proprement parler, Atalos ne gardait qu'un vague souvenir parmi lesquels celui d'une tornade et l'image de son dragonnier s'élançant épée au clair vers le ténébreux colosse, puis il avait perdu connaissance. A son réveil, il avait retrouvé le plan physique et la salle des négociations scellées par les esprits alors qu'une terrible bataille s'achevait par la victoire des leurs. Dracos était libéré, les Alayiens défaits, le temps aurait dû être à la réjouissance mais il n'y eut pas de célébrations. Trop de sang avait coulé, trop de dégâts étaient à réparer, trop de vies avait été perdues que pour fêter cela. Le dragon d'or et son lié demeurèrent quelques jours encore dans les parages du domaine baptistral, pour récupérer des forces et retrouver les membres de la délégation humaine. En vain malheureusement : le vieux barbu qui avait protégé Amyelenor du poison vampirique avait été retrouvé mort, la princesse Esmelda avait vraisemblablement été capturée par les Alayiens et Saemon Methus, l'homme au masque qu'Atalos avait rencontré la veille de la bataille, n'avait pas non plus reparu et était présumé mort. En dépit du manque de sommeil, les nuits du dragon d'or se trouvant perturbées de nombreux cauchemars, et des migraines lancinantes qui lui vrillaient régulièrement le crâne, l'annonce du décès de l'assassin au corbeau avait immédiatement trouvé écho dans l'esprit du dragon. Plongée dans les méandres de sa mémoire, l'image d'une jeune fille délaissée s'était rappelée à son souvenir : Saemon l'avait adoptée et élevée, mais désormais, la demoiselle se retrouvait seule. Seule au milieu d'un empire déchiré par la guerre. Il ne fallut pas longtemps pour qu'Amyelenor décide de quitter le royaume elfique afin de se porter à sa recherche, leur présence sur le domaine baptistral n'était de toute façon plus nécessaire maintenant que les Alayiens avaient battu en retraite. Les elfes offrirent même gracieusement une selle de dragonnier pour que la jeune Lame Noire puisse chevaucher le dragon d'or et ainsi atteindre Aldaria en quelques jours à peine. Le premier vol. Un instant inoubliable pour le dragon comme pour le dragonnier. Un instant que le colosse d'écailles avait attendu avec impatience et dont il aurait tant aimé pouvoir se réjouir. Mais là encore, le destin en avait décidé autrement. Pour une raison encore inconnue, son lien avec Amyelenor souffrait et il leur était de plus en plus difficile de communiquer clairement, ce qui, conjugué à la faim, à la fatigue et aux maux de crânes, n'en exaspérait que davantage le dragon qui ne parvenait tout simplement pas à éprouver le moindre plaisir. Ainsi, là où auparavant, le doré se serait amusé des déboires que rencontra son lié pour fixer solidement les sangles de la selle, il n'éprouva qu'agacement devant le spectacle de la Lame Noire empêtrée dans les lanières de cuir. Comment, par le Dracos, pouvait-on être si maladroit ? De tous les dragonniers auxquels il aurait pu se lier, il avait fallu qu'il choisisse le seul qui fut incapable de boucler correctement une selle. * Tu veux peut-être qu'on demande aux elfes de te montrer comment faire ton travail ? * Le ton était sarcastique, presque agressif, mais il n'avait pas pu faire autrement que d'exprimer son mécontentement de la sorte. Et encore ne s'agissait-il là que des premiers instants d'un voyage qui s'avéra éprouvant tant pour les nerfs du dragon que pour ceux de son lié. Depuis leur victoire, quelque chose avait changé, dans leur lien, dans leurs vies, et l'impossibilité que rencontrait le dragon à l'expliquer l'irritait. Si tant était qu'il put l'être plus encore. ******** D'ordinaire flamboyant, le regard d'or d'Atalos semblait désormais vide, dénué d'intérêt. Il était épuisé, et il avait faim. Tellement faim. Mais sa fierté l'empêchait de l'admettre ou d'en parler à son lié, ce d'autant plus que le souvenir de ce dernier se démenant pour lui faire avaler une viande au goût si atroce qu'elle devait avoir été empoisonnée n'était pas pour l'encourager à se confier. Le dragon releva subitement la tête, dérangé par le bruit d'un poing s'écrasant contre l'écorce d'un arbre tout proche. S'il en avait été capable, Atalos aurait levé les ciels. Voilà que son lié s'en prenait aux arbres. Vraiment, le doré n'avait pas été gâté par le Dracos. * Tu veux mon portrait ? * Non mais c'était quoi cette façon de le regarder ? Il n'avait tout de même pas changé de couleur, alors pourquoi ce regard de merlan frit ? C'en était presque insultant. Atalos secoua la tête en grognant pour chasser cette idée, geste qu'il regretta aussitôt puisque sa migraine sembla avoir profité de l'occasion pour se rappeler à son bon souvenir. Et impossible évidemment de demander un remède à son lié, les connaissances en herboristerie de la Lame Noire avoisinaient le néant absolu. Frustration. Encore. D'ailleurs, bien loin de ces considérations, le jeune homme reprenait déjà place sur le dos de l'écailleux et donnait ses consignes. Et avec ça, ce sera tout ? Un verre de lait et des petits gâteaux, peut-être ? * Je n'ai fait que te rapporter ce que m'a dis ce Saemon, et merci, je sais encore ce que j'ai à faire. Accroche toi. * Les deux derniers mots avaient été prononcés avec un ton à peine plus doux mais déjà, le dragon redécollait, frappant le sol de ses pattes pour prendre l'élan nécessaire avant que ses puissants muscles dorsaux n'entrent en scène et permettent à ses larges ailes de prendre appui sur l'air. Les heures s'écoulèrent, sans que rien ne vint déranger la monotonie de ces vaines recherches. Atalos peinait désormais sérieusement à garder les yeux ouverts et, à intervalles réguliers, il clignait lentement, péniblement, de ses paupières écailleuses. Au bout d'un moment à tournoyer ainsi sans but, il finit par les fermer tout à fait. Quelques instants seulement, juste quelques secondes, le temps de se reposer les rétines. Et il s'endormit. Pour une fois que les cauchemars l'épargnaient, ce furent les cris de son dragonnier qui l'arrachèrent au sommeil, quelques secondes seulement après cette perte de connaissance. Lorsque le dragon rouvrit les yeux, il ne vit que le sol se rapprochant à vive allure vers eux. Il parvint toutefois à déployer plus largement ses ailes pour redresser la course de son corps massif avant qu'ils ne percutent de plein fouet le plancher des vaches. L'herbe verte de la prairie ne fut cependant pas épargnée pour autant, le dragon était trop bas que pour reprendre son envol et se vit contraint à atterrir avec sa brutalité habituelle, traçant un large sillon de terre retournée sur son passage. A peine s'était-il immobilisé qu'il redressa le cou et fit pivoter sa large tête en direction de son flanc où il savait pouvoir trouver du regard les contours de son dragonnier, sa gueule s'ouvrant largement sur un rugissement furieux. Furieux ? Le mot était encore trop faible pour décrire la colère qui était la sienne. Son esprit percuta d'ailleurs violemment celui du jeune homme pour y faire vrombir son courroux : * Non mais tu te rends compte que tu aurais pu te faire tuer ? Ah, elles sont brillantes les idées du général ! * Pourtant, s'il l'extériorisait sur son lié, la rage profonde de l'écailleux était bel et bien tournée exclusivement vers lui-même. L'entière responsabilité de ce qui venait de se produire lui incombait, c'était lui qui avait pris la décision de décoller en sachant pertinemment qu'il était épuisé et risquait de s'endormir, quand bien même il avait dissimulé ce dernier point à son lié autant qu'à lui-même. Et sans doute était-ce là la véritable raison de sa colère. Mais dragon ou pas, en l'état, il lui était bien plus facile de le reprocher au jeune homme et il ne se priva d'ailleurs pas pour le faire : * Et qui a voulu poursuivre les recherches ? Qui a voulu faire voler un dragon épuisé ? Tu ... * Le flot des pensées du dragon s'interrompit brutalement mais cette fois, l'instabilité de leur lien n'était pas en cause : Atalos avait volontairement cessé de parler pour se tourner vers la silhouette d'une jeune fille qui avait probablement dû les apercevoir pendant leur chute et s'approchait d'eux. Misérable curieuse, non mais que croyait-elle ? Qu'il était un animal de foire dont elle pouvait à loisir venir admirer les acrobaties ? Très bien, elle voulait profiter du spectacle ? Alors tant pis pour elle, ses espoirs ne seraient pas déçus, mais ce spectacle serait le dernier. Déjà, Atalos se redressait et pivotait vers la demoiselle, bombant le torse pour mettre en avant son imposant poitrail et faire entendre un grondement sonore tandis que des flammes menaçantes lui pourléchaient les crocs. |
| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Mer 5 Mar 2014 - 5:01 | |
| C’était encore une de ces nuits où Luna s’était réveillée promptement suite à l’un de ses cauchemars. Cette fois-ci, elle avait rêvé qu’un bûcheron au visage déformé par la rage avait capturé son maître et qu’il l’avait torturé devant ses yeux. Elle s’était réveillée au moment même où, impuissante, ce dernier lui avait tranché la gorge avec la lame de sa hache. Haletant, elle avait empoigné sa dague dans un réflexe afin de se défendre puis se rendit compte que ce n’était encore qu’un mauvais rêve. Lâchant un soupir de soulagement, elle posa une main sur son cœur et attendit que ce celui-ci se calme.
- Ce n’était qu’un rêve… Qu’un mauvais rêve. Tout va bien… murmura-t-elle, essayant de se convaincre.
Est-ce que tout allait bien? L’archère n’en était pas certaine… Elle avait beau essayer de garder espoir que tout allait bien, de jour en jour, ses incertitudes grandissaient. Elle avait eu vent que les négociations étaient terminées et qu’ils étaient sortis victorieux quant au combat contre les Alayens. Alors pourquoi n’avait-elle pas de nouvelles de son maître? Il avait probablement eu un empêchement dans le coin des elfes et il avait été retenu par quelque chose qui l’avait empêché de venir la rejoindre à Aldaria. Où peut-être la recherchait-il en ce moment même et n’arrivait pas à la trouver puisqu’elle était dans les alentours de la superbe cité. Mais toutes ces raisons n’expliquaient pas pourquoi il ne répondait pas à ses appels.
- Ombre… Si tu m’entends, réponds-moi. Je t’en pris. Fais moi un signe. N’importe quoi.
La fillette caressa sa chaîne argentée, la Voix des Vents, en même temps qu’elle prononçait ces paroles. Elle avait emprunté – permanemment -, ce bijou à un marchand à Aldaria et ne se sentait pas le moindrement mal. Avoir été plus sympathique avec elle, peut-être aurait-elle penser à ne pas lui dérober son bien! Mais le silence fut sa seule réponse et pourtant, elle savait que son maître avait l’identique. Pourquoi ne lui répondait-il pas? La plaine s’étalait à perte de vue, sa voix devait bien se rendre très loin…? Ou s’arrêtait-elle à l’orée de la forêt, là où il se trouvait? Ou était-il parti ailleurs, très loin, dans les montagnes peut-être? Ou peut-être qu’il avait perdu sa Voix des Vents et qu’il n’avait pas de moyen de communiquer avec elle…? Ou peut-être qu’il n’était pas en bonne position pour lui répondre… ? Ou peut-être l’avait-il oubliée ou avait pris cette occasion pour se séparer d’elle…? Non… Non. Parole d’une Ombre, il lui avait promis qu’il survivrait et qu’il reviendrait la retrouver à Aldaria. Et elle le croyait. Elle devait patienter et attendre gentiment son retour. Mais c’était difficile pour elle et trouvait ses journées longues à ne rien faire et à attendre des nouvelles de son maître. À l’aide du même bijou, elle avait tenté de rejoindre son frère, Jeönyr Methus, mais le résultat était le même : aucune réponse.
Les yeux rivés sur le ciel, la petite regardait s’éteindre les dernières étoiles tandis que le soleil commençait à se lever. Comme les autres matins, elle resterait là un moment à observer les nuages et leur donner des formes. C’était quand mieux que de ne rien faire, non? Son regard fut attiré par un éclat de lumière et se posa sur quelque chose de doré qui descendait à vive allure et elle crut d’abord que c’était une étoile filante. Mais plus qu’elle l’observait et plus elle trouvait l’étoile bizarre : on aurait cru un oiseau, mais gigantesque et bizarre. Elle n’avait jamais vu quelque chose de tel et piquée par la curiosité, elle se redressa, ramassa rapidement ses choses et partit en direction de la « chose » qui tombait.
Heureusement, ou malheureusement, la chose n’était pas très loin de l’endroit où elle avait fait son campement. Elle avait quand même dû courir pour se rapprocher rapidement de ce qui venait de s’écraser lourdement sur la plaine. Elle se rendit compte, un peu trop tard, que ce n’était pas un oiseau géant ni une étoile filante qui était tombé du ciel. Mais bien une créature gigantesque ornée d’écailles dorées, de longues griffes dangereuses et dotée d’ailes proportionnelles à son corps de colosse. Un DRAGON! C’était un dragon…! Wouah! Jamais elle n’aurait cru pouvoir en voir un de ses propres yeux. C’était toute une chance! Euuh… Ou pas… Car son regard croisa le sien et elle lut la colère dans ses yeux. Elle lut qu’elle n’était pas au bon endroit au bon moment et que sa misérable existence cesserait si elle ne réagissait pas.
Mais que faire contre un dragon qui veut ta peau? Sérieusement… Courir serait stupide sachant qu’il la rattraperait en quelques secondes et ça, c’est si elle est capable d’éviter les flammes qui la transformerait en cendres dans le temps de le dire. Se cacher… ? Bah ouais, se cacher d’un dragon qui a une vue et un odorat plus que performant et le temps de se trouver une cachette serait suffisant pour lui pour donner un coup de patte et couper la jeune fille en deux ou en quatre…
- Je vous en prie. Vénérable dragon. Ne me tuez pas. Je... m'appelle Luna et... je ne suis pas votre ennemie... Je vous en prie, ne me tuez pas... Prononça-t-elle d’une voix forte, mais dont la peur trahissait le timbre.
Levant ses mains dans les airs, dévoilant par le fait même sa main droite dont l’annulaire et l'auriculaire manquaient, elle démontrait sa soumission face à la bête. Elle avait opté pour parlementer avec ce dernier, en espérant qu’il comprenne ce qu’elle disait. Elle s'était dit que s'il était doté de sentiments, peut-être qu'en connaissant sa victime, cela le pousserait à ne pas vouloir la tuer. Peut-être... Son cœur battait la chamade dans sa poitrine tandis qu’elle se disait que c’était con de mourir ainsi. Que penserait son maître en apprenant que sa pupille avait été carbonisée par les flammes d’un dragon?
Les yeux rivés sur Atalos, Luna n’avait jamais remarqué la présence du dragonnier.
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Ven 7 Mar 2014 - 19:52 | |
| Atalos n’avait visiblement pas bien pris le fait d’être dévisagé par Amy, mais après tout, comment ce dernier aurait-il dû réagir devant la subite coloration des écailles de son Lié, qui avait perdu son or magnifique pour un violet pâle qui était tout sauf guerrier. Il ne manquait plus que des plumes, et il aurait un Dragon d’apparat. Enfin, puisque celui-ci ne semblait toujours pas d’humeur aimable, le Général décida de régler ce problème plus tard. Après tout, la mutation chromatique ne semblait pas l’avoir atteint plus en profondeur.
*Cesse d’être désagréable, Atalos, répondit Amyelenor d’un ton las et exaspéré, alors que son Lié décollait. On a suffisamment de choses à faire pour ne pas se faire attraper par les Alayiens.*
Le Dragonnier avait toujours vécu les décollages et les atterrissages du Dragon d’Or en tant que spectateur et, aussi impressionnants soient-ils, il n’aurait jamais pensé qu’ils fussent plus brutaux qu’ils n’y paraissaient en réalité. Bien que l’écrasant sur la selle, les décollages n’étaient rien en comparaison des atterrissages, durant lesquels Amyelenor se demandait s’il aurait un jour la chance d’avoir une descendance, la crainte de voir ses joyeuses écrasées le taraudant à chaque fois. C’était une inquiétude purement masculine, mais après tout, il était un homme, et c’était donc tout à fait normal qu’il s’inquiète pour ce qui lui permettrait d’avoir une descendance. Néanmoins, c’était dans ces moments-là qu’il aurait souhaité être une femme.
Il n’osait toutefois pas en faire la remarque à Atalos, tout simplement car celui-ci avait toujours fait ainsi, et dans son état actuel, cela ne suffirait qu’à jeter de l’huile sur le feu de sa mauvaise humeur. Et c’était assurément la dernière chose dont ils avaient besoin tous les deux en ce moment. Aussi volèrent-ils durant de longues heures, chacun scrutant le sol dans l’espoir d’apercevoir la silhouette d’une jeune fille blonde. Mais, à moins d’avoir une chance incroyable, ils ne la retrouveraient jamais : quelle adolescente se promènerait seule sur le sol de l’Empire en temps de guerre, du moins sans prendre de précaution ? Ce qu’ils faisaient là était une perte de temps, surtout quand on considérait ce qu’impliquait leur passage par Aldaria. Seulement… Voilà, cette enfant était une orpheline, une de plus dans cette guerre atroce, ces guerres, plutôt. Et s’ils avaient la possibilité de sauver celle-ci du malheur, alors ils devaient s’y employer dans la mesure de leurs moyens. Ce serait une bien faible action, une seule enfant sauvée sur des milliers, mais ils devaient sauver chaque Impérial, chaque Armandéen, qu’ils avaient l’occasion de tirer des griffes de la mort.
Les heures passèrent, longues et vaines, et le froid se faisait de plus en plus vif, obligeant Amy à resserrer sa cape. Plus on montait, plus il faisait froid. Voilà qui allait l’obliger à acquérir des vêtements chauds et pratiques pour les vols de longue durée. Lentement, Atalos s’inclina, entamant une descente en direction du sol. Avait-il vu quelque chose, et voulait-il se rapprocher pour s’en rassurer ? Amyelenor, lui, ne voyait toujours rien, pas même le plus petit point.
*As-tu vu quelque chose, Atalos ? Je ne vois toujours rien.*
Là encore, il n’eut pas de réponse. Seulement, quant à savoir si c’était dû à une énième coupure de leur lien, ou au fait que son Lié le boudait, il n’en savait strictement rien. Un détail alerta toutefois Amyelenor : Atalos ne descendait pas comme il le faisait habituellement, en formant un cercle de diamètre assez large, et perdant de l’altitude à chaque nouveau tour. Non, là, il descendait en ligne droite, et en accentuant l’angle de la descente de plus en plus. Chose qu’il ne faisait jamais, hormis en combat. Quelque chose n’allait pas ; se pouvait-il que le Dragon d’Or se soit évanoui ? C’était possible, l’entêté n’ayant plus rien mangé depuis des jours, du moins pas devant lui, hormis quelques morceaux par-ci par-là qu’il n’avait réussi à lui faire avaler qu’à grand-peine.
Priant pour que leur Lien ne fasse pas de ratés à ce moment crucial, l’esprit d’Amy se rua contre celui d’Atalos, afin de le sortir de son inconscience. Le sol se rapprochait maintenant à toute allure, le vent sifflait autour d’eux, et le Dragonnier avait de plus en plus de mal à se maintenir sur sa selle dans cette inattendue descente qui approchait de la verticale, l’un de ses pieds ayant glissé hors des étriers. Il cherchait par tous les moyens à réveiller son Lié, chassant qu’un choc à cette allure serait mortel pour eux deux, car, même si Atalos survivait au premier impact, ce ne serait très certainement pas son cas, projeté qu’il serait de son assise, et par conséquent, le Dragon mourrait également.
Alors que la Mort commençait à étendre son voile noir sur leurs deux âmes, Atalos étendit soudainement ses ailes, et les arracha de la gravité terrestre. Du moins, les arracha uniquement de l’étreinte glaciale, car l’atterrissage fut encore moins doux qu’à l’accoutumée, le Dragon n’ayant pu remonter vers les cieux. Les secousses furent rudes, et un épais nuage de terre et de poussière se forma autour et derrière eux, suivant la profonde tranchée creusée dans le sol par le corps massif de son Lié.
Alors qu’Amyelenor allait s’enquérir de l’état de l’ailé, celui-ci retourna son museau vers lui, et pour la première fois, Amy eut vraiment peur de son Lié, ne lisant qu’une ardente colère dans son regard. Jamais celui-ci ne l’avait regardé ainsi, ni même… Le Dragonnier resta sonné sous le coup de cette véritable gifle mentale qu’il venait de lui infliger avec force. Mais ces remontrances, alliées à la frayeur qu’il venait de ressentir, et à des jours à endurer les sautes d’esprit de son Lié, firent également sortir Amyelenor de ses gonds.
*Brillantes ? Brillantes ? Si tu cessais de faire la fine bouche, et que tu acceptais de te nourrir comme tout être sensé, tu serais un peu plus en forme ! Si tu mettais ta fierté de côté, nous n’en serions pas là !*
Son Lié pivota et se tourna vers une jeune fille blonde, visiblement apeurée par… Oui, il y avait de quoi être effrayé après avoir manqué se faire écraser par un Dragon, Dragon qui, au surplus, grondait comme le tonnerre et dont des flammes pouvaient se voir par intermittence dans son museau. Dracos Tout-Puissant, il n’allait quand même pas… ?!
*Atalos ! Ca suffit, maintenant, cesse d’être aussi irresponsable, et… Tu n’as pas intérêt à enflammer cette pauvre Luna, qui… Luna ?*
Fiuna… Non, elle ne s’appelait pas Fiuna, celle qu’ils devaient retrouver, mais Luna, et celle-ci disait s’appeler comme tel. Et le sort avait voulu qu’elle vienne croiser leur chemin en cet instant précis. Non, c’était bien trop beau pour être vrai ; quelle chance avaient-ils de tomber dessus au milieu de nulle part ? Amyelenor posa son regard sur elle, et descendit de son Lié d’un mouvement leste. S’il n’allait pas la voir tout de suite, la pauvre fille allait lui faire un infarctus entre les bras. Le Général jeta un regard noir à son lié, lui faisant bien comprendre de ne pas cracher de flammes et de cesser d’être aussi agressif, et avança vers elle.
« Petite ? Tu t’appelles bien Luna ? Luna Delarivière ? La protégée de l’homme au masque ? »
Le Dragonnier continua d’avancer, parcourant les derniers mètres qui les séparaient, et rabattit sa capuche en arrière, libérant ses cheveux attachés en une tresse guerrière.
« Pardonne-nous de t’avoir fait peur, nous avons eu… Quelque imprévu. Je suis Amyelenor Farkstein, Général de l’Armée Impériale. Nous sommes venus te chercher pour t’emmener en lieu sûr. »
Amyelenor n’avait pas présenté Atalos, non par colère envers lui, car celle-ci s’était volatilisée aussi subitement qu’elle était apparue, mais pour lui faire comprendre qu’il devait le faire lui-même. La nouvelle qu’ils apportaient à l’adolescente était déjà suffisamment difficile à dire, sans pour autant que celle-ci se sente être la cible d’une colère imméritée. Néanmoins, Amy n’arrivait pas à esquisser le moindre sourire, ses traits restant sombres sous le poids de ce qu’ils avaient à annoncer.
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Lun 10 Mar 2014 - 18:28 | |
| Dans la plaine, le temps sembla soudain se suspendre. Les chants des oiseaux s'estompèrent jusqu'à ne plus du tout se laisser entendre, les lapins regagnaient précipitamment leurs terriers, de même que les renards qui les chassaient. Bras levés en une tentative désespérée de s'attirer sa pitié, la jeune fille faisait toujours face au colosse dorés dont les écailles reflétaient quelques-uns des rares rayons du soleil automnal qui parvenaient à percer les nuages obscur. La voix d'Amyelenor retentit vigoureusement dans l'esprit du dragon pour le sommer de ne pas noyer la frêle silhouette de la demoiselle sous un torrent de flammes. Ecoutez le donc, ce petit bout d'homme qui osait le prétendre, lui, irresponsable. L'espace d'un instant, le dragon considéra très sérieusement la possibilité de réduire la petite curieuse en un tas de cendres fumantes, par pur esprit de défi envers les ordres de son dragonnier mais quelque chose au fond de lui retint son geste. Peut-être le fait qu'il n'avait jamais désobéit à celui qu'il considérait véritablement comme son père ? Peut-être ce nom, Luna, qui avait interpellé l'attention de la Lame Noire autant que celle du dragon. Peut-être la main mutilée dont deux doigts manquaient, ce qui la faisait étrangement ressembler à la jeune fille dont il avait intercepté l'image dans l'esprit de Saemon.
Avec une animosité certaine, Atalos laissa lourdement retomber ses pattes avant sur le sol, sa gueule grondant toujours au rythme des traces de fumée que laissaient échapper ses naseaux tandis qu'Amyelenor quittait la selle pour retrouver le plancher des vaches. Boudeur, l'écailleux détourna la tête devant le regard sombre que levait vers lui son lié. Elle était encore vivante, non ? Il n'avait fait que l'effrayer un peu, voilà tout. Il était un dragon, un fier représentant d'une espèce légendaire, pas un animal de foire que l'on pouvait venir admirer à loisir et cela, les bipèdes avaient de plus en plus souvent tendance à l'oublier.
* Duruisseau, pas de Delarivière. *
La rectification avait été instinctive, étonnamment calme et posée même si l'écailleux n'avait pas daigné tourner la tête pour poser le regard sur le jeune homme au moment de lui faire parvenir le nom exact de celle qu'ils étaient venus trouver. Il ramena toutefois ses yeux d'or flamboyant vers les deux humains pour poursuivre à l'attention exclusive du jeune homme :
* Et je crois bien que c'est elle, à moins qu'il n'existe deux Luna amputées de deux doigts sur le continent. *
Ce qui demeurait possible, quoique tout de même très improbable. Atalos laissa néanmoins entendre un grognement réprobateur lorsque son lié présenta des excuses en son nom, usant sans discernement du ''nous'' pour s'adresser à la demoiselle. Quoi de plus normal cependant ? Ils étaient liés l'un à l'autre et leurs esprits ne faisaient qu'un tout unique, l'un ne pouvant plus être considéré sans l'autre. L'emploi de la première personne du singulier ou du pluriel ne faisait donc guère de différence, ce qui agaçait l'écailleux, c'était en vérité le simple fait que son dragonnier ait cru bon de présenter des excuses. Car de son point de vue, Atalos et par voie de conséquence Amyelenor n'avaient strictement rien à se faire pardonner : c'était plutôt à elle qu'il appartenait de s'excuser pour être ainsi venue les interrompre. Mais apparemment, l'incarnation même de la magie et de la puissance qu'était celui qu'on appelait le Salvateur Céleste ou encore le Vainqueur du Néant ne valait au regard de son lié guère plus qu'une distraction pour la curiosité d'une gamine effrontée. Sans doute n'avait-il pas déjà accompli suffisamment. Sans doute n'avait-il pas déjà versé suffisamment de son sang que pour mériter un peu d'un respect qui aurait dû lui être acquis par sa seule naissance.
Avec un soupir rauque, le dragon d'or détourna de nouveau la tête pour signifier son mécontentement à son dragonnier, mais ramena rapidement son regard enflammé sur la jeune fille qui ne semblait pas comprendre les raisons qui lui valaient d'être recherchée par un dragonnier doublé du grade de général des armées impériales. Et il semblait bien qu'Amyelenor éprouvait quelques difficultés à en venir au but. Au bout d'un moment, lassé d'attendre, le doré engloba cette fois nonchalamment les deux esprits bipèdes pour s'interposer dans la conversation avec la délicatesse qui était la sienne :
* C'est ton ami, Saemon, qui m'a parlé de toi. Je l'ai rencontré sur le domaine baptistral, il m'a expliqué avoir recueilli une jeune après le massacre de son village et avoir veillé sur elle depuis lors. *
Le dragon se redressa, solidement campé sur ses pattes, avant de poursuivre sans détour et sans se préoccuper des réactions que son discours ne manquerait pourtant pas de provoquer :
* Mais il ne reviendra pas cette fois : il est mort, tombé sous les lames Alayiennes pendant la bataille des Bois Sombres, et c'est pourquoi nous sommes partis à ta recherche. *
A quoi bon la laisser plus longtemps dans l'ignorance après tout ? Ce n'était assurément pas cela qui lui ramènerait l'assassin masqué et ce faisant, Atalos enlevait à son lié le fardeau d'avoir à annoncer lui-même la nouvelle, perspective qui, il l'avait clairement ressenti malgré les perturbations de leur lien, n'enchantait guère le coeur du jeune homme. |
| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Ven 14 Mar 2014 - 4:03 | |
| Il ne reviendrait pas. Mort. Il était mort. Décédé, il n’était plus? Sous les lames des Alayens, il était tombé. Non… Non. Ça ne se pouvait pas. C’était impossible. C’était faux. C’était comme si Luna venait de recevoir une gifle en pleine face. Pire, c’était un coup de point en plein cœur. L’univers sembla s’arrêter un instant tandis qu’elle tentait d’assimiler, de raisonner ce qui se passait à l’instant. Prise entre la peur d’être brûlée vive par le dragon doré et par la peur qu’il pouvait y avoir une once de vérité dans ces paroles, son cœur lui avait semblé s’arrêter un moment. Elle avait retenu son souffle également, sans s’en rendre compte, avant de rechercher péniblement son air. C’était le fruit de son imagination. Elle avait inventé elle-même les paroles proférées dans son esprit. Ce n’était pas vraiment le dragon qui avait parlé, n’est-ce pas? C’était dans sa tête. Elle rêvait et allait se réveiller d’une seconde à l’autre comme les dernières nuits où elle cauchemardait.
Le temps s’était longuement écoulé avant que Luna ne fasse le moindre mouvement. Passant son regard de la bête à l’homme, puis revenant à la bête. Comment aurait-elle pu inventé tout cela? Elle n’avait jamais vu de dragon et ne l’aurait probablement pas imaginé de cette façon. Et ce nom Amyelenor Farkstein, comment aurait-elle pu inventer un nom aussi compliqué et unique? Mais surtout, la voix dragonique avait donné un nom à son maître Saemon. Or, dans ses songes, elle ne donnait jamais de nom à son tuteur autre qu’Ombre. Comment aurait-elle pu puisqu’il ne lui avait jamais donné son vrai nom?
- Saemon… ? demanda-t-elle, perplexe, mot qu’elle prononça plus pour elle-même qu’autre chose.
Elle recula d’un pas. Elle voulait partir le plus loin possible de cet endroit, s’éloigner le plus possible du dragon qui n’attendait qu’une occasion pour l’occire. Ça ne se pouvait pas. On lui mentait.
- Vous mentez… Prononça-t-elle, incertaine. Vous mentez! Hurla-t-elle. Tant pis si ça frustrait le dragon, c’était le dernier de ses soucis.
Mais ils savaient tellement d’informations sur elle et sur son maître. Comment sauraient-ils tout cela s’ils n’étaient que des gens qui voulaient lui tendre un piège. Ils avaient croisé Ombre. Ils savaient qu’il portait un masque de fer. Et comment auraient-ils pu savoir que son village avait été massacré et qu’elle avait été recueillie par la suite, si ce n’était pas de son maître lui-même? Était-il possible qu’ils disent vrai?
- Non… C’est pas vrai. C’est pas vrai. Lâcha-t-elle, déboussolée. Il ne peut pas... C’est impossible. Dites moi que c’est pas vrai. Continua-t-elle, espérant soudainement que l’un deux se mette à rire et lui dise que c’était juste une mauvaise blague. Il a promis… Il m’a promis… Mais sa voix se cassa avant qu’elle ne termine sa phrase.
Seule au monde… Que deviendrait-elle? Que ferait-elle? Jamais elle n’avais envisagé l’avenir sans son grand frère.
Elle se mordit la lèvre, tentant de garder son calme bien qu’elle avait un goût irrépressible de pleurer et de crier. Un peu plus et c’était la crise de nerf pour Luna.
Elle croisa le regard d’Amy et le regarda comme si elle espérait lire sur son visage qu’il mentait. Mais il n’avait pas l’air d’un menteur, d’un charlatan, mais plutôt d’un homme aux traits sombres et dépassé par la nouvelle qu’il apportait. Être ici ne lui faisait aussi peu plaisir qu’elle.
- Ce n’est pas vrai, hein… ? demanda-t-elle d’un ton faible, mais suffisamment fort pour qu’il puisse entendre.
Elle s’était adressée au dragonnier parce qu’il lui semblait étrange de parler à un dragon. Mais peut-être que le Général de l’Armée Impériale ne savait rien concernant les paroles télépathiques que le dragon lui avait envoyées et donc, qu’il n’était pas au courant de ce qu’il lui avait dit. D’ailleurs, elle ignorait que tous les deux étaient liés. Les dragons restaient un pur mystère pour l’enfant.
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Sam 22 Mar 2014 - 21:05 | |
| La situation aurait été moins grave, Amelenor se serait amusé de cette erreur de nom. Delarivière au lieu de Duruisseau. Mais l’instant qu’ils vivaient tous trois était loin d’être agréable, surtout pour la jeune adolescente. Aussi, nul sourire ne vint frôler ses lèvres lorsqu’Atalos le reprit. Ce dernier qui lui confirma juste après qu’il s’agissait bien de la Luna qu’ils recherchaient. A la remarque de son Lié, son œil valide – le second, grâce à la larme de Skade et aux soins de Merythin, commençait à peine à se reformer, et était toujours caché derrière un bandeau noir – descendit rapidement regarder les mains de l’archère. Qu’avait-elle donc pu faire pour perdre ainsi deux doigts ?
Ramenant son regard sur le visage de Luna, Amy chercha à assembler ses mots. Lui qui arrivait à prononcer des discours enflammés pour motiver des centaines d’hommes avant une bataille, peinait à annoncer une simple nouvelle à une enfant. Enfin, simple était sans doute trop atténuer la chose. Après tout, Atalos et lui ne venaient-ils pas apprendre à cette petite qu’elle était orpheline de nouveau ? Le Général sentait les mots se bloquer dans sa gorge, formant une grosse boule qui n’arrivait pas à sortir. Ce n’était pas un chat qu’il avait dans la gorge, mais… Oui, un Dragon lui semblait être la bonne comparaison.
Le silence se serait éternisé, si justement Atalos n’avait pas décidé d’annoncer lui-même les choses. Fidèle à lui-même, le Salvateur Céleste ne mâcha pas ses mots, et jeta la vérité crue au visage de la jeune fille. Bien qu’il aurait souhaité le lui annoncer peut-être moins durement, Amyelenor ne reprit pas son Lié. Peut-être était-ce mieux ainsi, après tout. Plus tôt la petite se ferait à l’idée qu’elle venait de perdre un être cher, plus vite… Elle accepterait ce fait.
D’abord, ce fut l’incrédulité. On apprend une nouvelle qui ne nous plaît guère, et l’on tente de se persuader qu’elle ne nous concerne. Puis vient le déni. On crie au mensonge, et les noirs corbeaux ne sont que des volatiles venus briser votre cocon protecteur. Le hurlement, de souffrance et de colère, de peine et de tristesse, que poussa la fillette en les traitant de menteur, brisa le cœur d’Amyelenor aussi sûrement que l’aurait fendu une lame de verre noir. Le Général faillit esquisser un mouvement pour aller vers elle, pour s’agenouiller et la serrer dans ses bras, mais se retint au dernier moment. Tout simplement car il ignorait ce qu’il devait faire, comment il devait réconforter cette demoiselle. Annoncer à une femme qu’elle était veuve était plus « facile », en un sens, encore que cela restât une tâche pour le moins désagréable, car celle-ci était consciente que son mari pouvait ne pas revenir. Il en allait de même avec les parents. Mais que dire à une enfant ? Comment lui annoncer que son père, sa mère, ou son tuteur dans le présent cas, ne repasserait plus jamais le pas de la porte, le sourire de voir ce visage rieur et innocent courir lui souhaiter la bienvenue ?
Le plus dur… Ce fut de soutenir son regard, songea-t-il. Il y avait au fond de ses prunelles une faible étincelle d’espoir, car même si au fond d’elle-même, elle était convaincue de la vérité, elle ne pouvait s’empêcher d’espérer. L’espoir. Ce sentiment qui faisait avancer les Hommes, était aussi celui qui pouvait les plonger, paradoxalement, dans le plus profond désespoir. Un peu comme si leur esprit était jeté au fond d’un puits profond, du fond duquel ils apercevaient, en levant la tête, un lointain carré de lumière.
« Aussi sincère que soit une promesse… N’importe quelle épée peut la réduire à néant. »
Combien de ses soldats aujourd’hui morts avaient tenus de pareilles promesses de retour à leurs familles, Amyelenor ne le savait plus. Tout ce qu’il se rappelait était que les plus chanceux étaient revenus dans des linceuls, les autres gisaient sur des champs de bataille ou avaient été brûlés sur des bûchers funéraires assemblés à la hâte. Agissant comme par instinct, Amy se mit à genoux devant la jeune fille, afin que leurs visages se trouvent à la même hauteur.
« Nous sommes désolés, Luna, commença-t-il, fermant son œil droit avant de le rouvrir, une lueur de compréhension et de pitié dans le regard. Nous aurions tant aimés ne pas avoir à t’apporter la nouvelle, et Saemon aurait tant aimé se trouver à notre place, mais… Atalos a dit vrai. Saemon a perdu la vie face aux Alayiens. »
Chaque mot lui coûtait, sachant que ceux-ci allaient se ficher dans le petit cœur de cette pauvre enfant, telles de viles flèches atteignant à chaque fois leur cible. Seulement, il venait un moment où l’on ne pouvait plus cacher la vérité. Croire en sa survie lui ferait plus de mal à l’arrivée. Posant une main maladroite sur le haut de son bras gauche, Amyelenor reprit :
« Sache qu’il est mort en brave, l’arme au poing, faisant vaillamment face à l’ennemi… Le Dragonnier se tut, se rendant compte de la vacuité de ses paroles. Il laissa retomber sa main, tandis qu’il essayait de trouver quelque chose à dire. Que pouvaient signifier la gloire, l’honneur, pour cette jeune fille, quand tout ce qu’elle souhaitait était la présence de son bienfaiteur à ses côtés ? Je suis… Je suis sûr que ses dernières pensées furent pour toi, Luna. »
A la vérité, Amyelenor n’en savait rien, mais cela lui semblait logique. Mais qu’était la logique quand des sentiments étaient en jeu ? |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Dim 23 Mar 2014 - 18:10 | |
| Mentir ! Lui ! Un dragon ! Fallait-il qu'elle soit effrontée pour ainsi l'accuser d'une bassesse typiquement bipède. Le corps massif de l'écailleux s'ébranla devant la véhémence de l'enfant, laissant entendre un grondement tandis que ses yeux d'or paraissaient s'enflammer d'une lueur menaçante. Il esquissa même le geste de lever une patte avec l'intention évidente de l'abattre sur la fine silhouette de la jeune fille mais s'interrompit devant le regard implorant qu'elle levait alors vers eux. On ne pouvait lire aucune peur dans ces yeux clairs, et s'il lui avait posé la question, le dragon aurait presque pu prédire avec certitude qu'elle aurait à cet instant accueilli la mort avec soulagement. Son regard n'était en effet que tristesse et incrédulité, avec en fond de toile, misérablement perceptible, une ultime touche d'un espoir qu'elle savait insensé. Etrangement, cette constatation eut pour effet d'attendrir la colère du dragon qui se mua progressivement en une faible rancoeur renfrognée. Il ne parvenait pas totalement à faire taire l'agacement qui était le sien, il était en colère et ne savait pas même pourquoi ni contre qui. C'était à la fois ridicule, perturbant et d'autant plus... énervant.
Lorsque Luna fit entendre sa timide petite voix pour questionner avec appréhension le dragonnier, Amyelenor avança de quelques pas pour soutenir la jeune fille et l'aider à affronter la nouvelle qui venait de lui être transmise de façon quelque peu brutale et maladroite, fallait-il en convenir, par le dragon d'or.
* Réduire à néant... Je t'ai connu plus subtil dans le choix de tes mots. *
Atalos avait prudemment écarté l'esprit de Luna au moment de glisser ces quelques mots auprès de son lié mais l'esprit draconique revint rapidement porter son attention sur elle. A la différence de sa Lame Noire de dragonnier, le doré avait rencontré l'assassin masqué en privé et s'était même longuement entretenu avec lui. En fait, il était probablement parmi les derniers à avoir discuté avec l'archer ténébreux, sans doute serait-il ainsi plus facile pour la jeune fille de comprendre, à défaut de l'accepter, sa disparition.
* Saemon était une âme torturée, il se reprochait de biens terribles actes mais s'il est une chose dont je ne doute pas après lui avoir parlé, c'est que ta présence à ses côtés lui a apporté beaucoup de réconfort. *
Le ton se voulait cette fois autrement plus doux que précédemment, la peine qui emplissait le coeur de l'adolescente avait su percer la carapace de frustration qui enserrait l'esprit du dragon boudeur, au point qu'en dessous de la colère, il lui importait vraiment désormais d'essayer de l'apaiser.
* Ne pleure pas ton ami, il n'aurait pas voulu qu'il en soit ainsi. Tu dois savoir le respect et l'admiration qu'il vouait à l'Esprit de la Mort, il s'en est simplement allé retrouver celui qu'il vénérait. *
Approchant lentement son museau, le dragon plongea ses yeux d'or dans le regard larmoyant de la jeune fille tandis que son esprit s'emparait du sien pour lui faire partager quelques images, quelques bribes de souvenirs de sa conversation avec l'homme au masque et en particulier les mots que ce dernier avait tenu à propos d'elle et de l'amour paternel qu'il ressentait pour elle. Bien maigre consolation assurément, mais il n'y avait rien de plus que le dragon put lui apporter.
* Il ne t'a pas abandonné pour autant, cependant : s'il m'a parlé de toi, c'était certainement dans le but que je puisse te retrouver s'il devait lui arriver malheur. Il était conscient que sa vie pouvait s'achever à tout moment et sa plus grande crainte était que tu restes seule après lui. Nous sommes venus t'aider et nous allons te conduire auprès de gens qui prendront soin de toi. *
Se redressant, le dragon d'or pivota son corps pour tourner le regard en direction de la silhouette lointaine d'Aldaria avant d'éloigner de nouveau son esprit de celui de la jeune fille pour s'entretenir en privé avec son dragonnier.
* Quand elle sera prête à partir, nous devrons nous mettre en route pour Aldaria sans tarder, j'ai un mauvais pressentiment et je... Tu m'écoutes quand je te parle ? *
Avec ces incessantes coupures dans leur lien, le dragon d'or ne savait plus quand le jeune homme l'entendait ou pas, mais à en juger pour le regard que levait alors vers lui le dragonnier, le message avait été reçu. Fort et clair, pour reprendre un terme courant du langage militaire. |
| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Ven 28 Mar 2014 - 4:19 | |
| En d’autres temps, Luna aurait été une enfant forte qui n’avait peur de rien et qui maîtriserait parfaitement ses émotions. Elle aurait été en maîtrise de la situation. La rencontre du dragon et de son dragonnier aurait suscité certainement de la crainte, mais également de la curiosité chez elle, de même que de la méfiance. Jamais elle ne serait laissée approchée d’une telle façon. Elle aurait gardé ses distances et aurait probablement menacé Amy s’il avait voulu trop s’approcher. Elle se serait inventée une nouvelle identité qu’elle lui aurait fait croire et les aurait quitté le plus rapidement possible.
Ces derniers mois passés avec Saemon lui avait beaucoup appris et l’avait changée. Elle avait rapidement troquée sa vie d’enfant pour se fondre dans le monde des adultes. Depuis sa rencontre avec son tuteur, elle avait hérité d’un nouveau nom qui avait sonné la séparation avec l’enfant qu’elle avait été. Elle avait passé à travers de nombreuses épreuves sans trop broncher et en restant toujours positive face à l’avenir. Elle s’était remise de la mort de sa famille et elle s’était jurée de ne plus penser à son passé et de plus jamais pleurer, de rester forte quoi qu’il arrive. Une autre promesse à l’eau… N’importe quelle épée peut la rendre à néant…
Le monde s’était peu à peu embrouillé tandis que les larmes ruisselaient le long de ses joues. Atalos ne s’était pas trompé : Luna aurait accepté la mort sans sourciller. Tous les deux avaient beau essayé de la consoler, de lui dire qu’il était inutile de pleurer, rien n’y faisait, les larmes coulaient malgré elle. Sa carapace était tombée brutalement et avait fait jaillir l’enfant qu’elle était. Elle revoyait les derniers moments qu’elle avait passé avec son maître où ce dernier lui disait qu’il viendrait la rejoindre à Aldaria lorsque les négociations seraient terminées. Elle se voyait parcourir la ville en comptant les jours qui les rapprochaient de leur réunion, de même que les moments difficiles où elle se convainquait que ça en valait la peine parce qu’elle retrouvait son grand frère. Qu’est-ce qu’elle aurait voulu avoir sa maman en ce moment, pensée qui lui donna encore plus un flot d’émotions.
- Je n’ai plus personne au monde. Marmonna tristement l’enfant.
L’archère tomba lourdement sur le sol, pleurant de plus belle, tout en posant ses mains devant son visage. Il était mort en brave. Il avait retrouvé l’Esprit de la Mort qu’il vénérait tant. Mais elle ne se sentait pas plus soulagée suite à ces paroles. Dans son état, elle n’avait pas remarqué que le général s’était approché et lorsqu’il posa sa main sur son épaule gauche, elle releva la tête en sa direction. Elle posa sa main droite, celle qui manquait des doigts, sur la sienne pour lui signaler qu’elle appréciait son geste. Le dragon était également sympathique à son égard, bien qu’elle aurait juré qu’il avait voulu la tuer un instant plus tôt, et les images qu’il lui transmises la fit chavirer. Elle n’avait jamais tout à fait saisi qui était son maître parce qu’un aura de mystères planait autour de lui, mais cela lui fit le plus grand bien de savoir tout l’amour qu’il portait pour elle. Il allait lui manquer.
- Merci… Lâcha-t-elle entre deux sanglots. Merci de m’avoir… dit la vérité…
Vérité blessante, mais vérité quand même. Il fallait mieux qu’elle sache la vérité que d’attendre son maître indéfiniment. Savoir qu’il était décédé donnait un coup, mais ne pas savoir du tout aurait probablement été pire.
- Je n’ai plus personne qui m’attend… Plus nulle part où aller…
L’enfant relâcha la main du général et essuya ses larmes du revers de sa main tout en reniflant bruyamment. Le plus gros des émotions venaient de passer et pleurer lui avait fait du bien d’une certaine façon. Se relevant, c’est alors qu’elle remarqua que la main du général était blessée. Ce n’était pas une très grosse blessure, mais l’entaille avait suscité sa curiosité.
- Qu’est-ce qui vous est arrivé? Demanda-t-elle.
C’était probablement arrivé lors d’une bataille ou peu importe, il était général après tout. Ce genre de choses devaient arriver fréquemment.
- Attendez. Commença-t-elle. Elle tendit sa main pour prendre la sienne. Donnez moi votre main. Continua-t-elle, dont la voix était toujours imprégnée de tristesse.
Elle prit sa main et l’emmena vers elle. Posant ensuite ses paumes juste au-dessus d’elle, une douce lumière apparut et quelques instant plus tard, l’entaille se referma comme si elle n’avait jamais existé [[Soin] Lumière apaisante]. Ce n’était pas parce qu’elle était triste qu’elle ne devait pas aider les autres, surtout si c’était en son pouvoir.
- C'est mieux comme ça, non? dit-elle.
Elle voulut sourire, mais n'y arriva pas. Elle posa ensuite son regard sur le dragon doré.
- Vous avez un nom, vénérable dragon? Demanda-t-elle.
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Jeu 3 Avr 2014 - 18:10 | |
| *Plus subtil… En effet, j’ai fait de l’humour noir sans le vouloir…*
Quel imbécile il était, de n’avoir pas fait attention à ce qu’il disait sur le moment. En un tel instant, c’était ce genre d’erreur qui pouvait influer sur l’état de celui ou celle qui avait subi la perte de l’être cher. Et Luna avait suffisamment de peine pour ne pas en plus en rajouter par un vocabulaire malheureux. Comme si la souffrance était trop lourde à porter pour ses seules épaules, pour ses seules jambes, l’adolescente se laissa chuter sur le sol. Comment la peine pouvait-elle être une souffrance à la fois mentale et physique ? Car la petite souffrait, cela ne faisait pas un seul doute. La peine avait été sienne de la même manière lorsqu’il avait appris la mort d’Amelian, quoiqu’il ait attendu de se retrouver seul dans l’obscurité pour cela. Mais là était la différence : lui était un haut Officier, elle… Une enfant de quatorze ans dont la vie avait déjà été plus sombre que la plupart des adultes.
« Plus personne au monde », avait-elle dit. En cet instant, la fillette devait éprouver une solitude beaucoup plus intense que n’importe qui. Lorsque l’on avait toujours vécu seul, la solitude n’était rien d’autre, après tout, qu’une amie fidèle. Mais lorsque l’on s’était habitué à la présence d’une ou plusieurs personnes, lorsque celles-ci disparaissaient et nous relaissaient seuls, face au monde… Amyelenor ne pouvait pas imaginer le centième de ce qu’elle devait ressentir. Il avait toujours été entouré. Mais il ressentait sa souffrance, et c’est pourquoi il avait posé sa main sur son épaule, comme pour la soutenir, l’aider à porter le poids qui était le sien. Lorsqu’elle posa sa main sur la sienne, chaude et tremblante, Amyelenor accentua légèrement la pression de ses doigts. Il ne savait que faire ni que dire d’autre. Atalos, ayant parlé avec Saemon peu de temps avant la mort de celui-ci, était sans doute le plus à même à pouvoir réconforter Luna. Ce qu’il fit, d’ailleurs.
*Je ne te savais pas si doué pour apaiser, Atalos, lui dit-il en privé, et sans aucune trace d’ironie.*
Malgré sa brusquerie de prime abord, Atalos savait être doux, et calme. Non, il était plutôt comme un ours : grognon, féroce, et tout ce que vous voulez, mais avec une patte d’or. Ou était-ce un cœur d’or ? Peu importait, le résultat était le même, après tout. A la mention d’Aldaria, lorsque son Lié lui répondit, Amyelenor ne put s’empêcher de porter lui aussi son regard vers les lointaines tours de marbre blanc qui se découpait sur la toile de fond de l’horizon. Il reporta ensuite ses yeux dans ceux du Dragon d’Or, qui s’impatientait de savoir si oui ou non il l’avait compris – et aussi pour ne plus avoir en tête cette étrange et perturbante forme qu’avaient prises les tours susdites, brusquement.
*Je t’écoute toujours, tu le sais. Ces périodes de non-communication ne sont pas de mon fait, et ni du tien, d’ailleurs. Mais en effet, nous allons devoir nous mettre en route. Laissons-lui encore un peu de temps, toutefois, ajouta-t-il.*
Mais les remerciements que leur adressa Luna avaient un goût de… Cendre. Si le choix lui en avait été donné, Amy aurait préféré de loin ne pas en recevoir, à moins d’avoir eu à apporter une bonne nouvelle, ce qui n’était hélas pas le cas.
« Ne dis pas cela. Nous sommes venus pour… »
Pour te quoi ? Pour venir t’apprendre le décès de celui qui s’occupait de toi, et t’emporter Dracos savait où ? Gloria, Luna accepterait-elle seulement de s’y laisser conduire ? Et là-bas, que ferait-il d’elle ? Tant de questions, et aucune réponse. Et puis, Gloria était une ville assiégée, qui pouvait tomber à n’importe quel instant. Peut-être même avait-elle déjà été prise.
« Ce n’est rien, dit-il lorsqu’elle lui demanda d’où provenait la blessure de sa main, qu’il ramenait vers lui. Son geste fut cependant interrompu par l’injonction de Luna et de sa main qui vint prendre la sienne. Sans un mot, une apaisante luminescence apparut dans la paume de sa main, et lorsqu’elle la retira, la sienne propre était redevenue comme… Comme neuve, l’entaille ayant entièrement disparu. Merci, Luna. Tu es une guérisseuse douée. »
En la complimentant, il espérait lui remonter un peu le moral, mais l’affliction dont elle souffrait était trop récente, et l’ombre d’un sourire mourut sur ses lèvres avant de s’exprimer.
*Lorsque nous quitterons Aldaria, ou même lorsque nous nous y rendrons, te sentiras-tu capable de nous porter, Luna et moi ? Ou préfères-tu que je vous suive à chev… A pieds ?*
Se relevant à son tour, Amyelenor se tourna vers Luna et lui demanda :
« Luna, je sais que ce que je vais te demander va te paraître brusque, mais… Peux-tu nous accorder ta confiance ? Nous sommes venus pour t’aider, et t’offrir un toit, mais pour cela, il faut que tu acceptes de nous suivre. Aldaria est la seule ville proche à n’être pas assiégée par les Alayiens. En ma qualité de Dragonnier, je veillerai personnellement à ce que tu ne manques de rien. » |
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Jeu 10 Avr 2014 - 18:58 | |
| Le dragon d'or laissa échapper un grognement sec lorsque son dragonnier complimenta les efforts auxquels avait consenti l'écailleux afin de réconforter la jeune fille. Cela n'avait pourtant pas empêché Luna de s'effondrer en pleurs sous le coup de l'émotion et Atalos n'en comprenait pas vraiment la raison. Il lui avait pourtant bien dis qu'il n'était pas utile de pleurer Saemon, que ce dernier avait certainement considéré son sort comme une marque de considération des Esprits, presque un bienfait, alors à quoi bon le pleurer ? Cela ne permettrait certainement pas de le ramener et ne faisait que leur faire perdre un temps précieux, n'en déplaise à son dragonnier. Heureusement, toute insignifiante qu'elle était, la gamine ne manquait pas de courage et ses pleurs laissèrent bien vite place à quelques sanglots qui s'atténuèrent à leur tour rapidement.
Le regard d'or posé sur les deux humains s'enflamma pourtant d'une lueur contrariée lorsque la jeune archère entreprit de soigner la main de son lié. Non mais que croyait-elle ? L'homme qui se tenait devant elle était dragonnier : s'il avait voulu soigner sa main, il suffisait à son dragon de souffler sur la plaie pour que celle-ci guérisse en moins de temps qu'il n'en fallait pour le penser. La pauvre magie dont elle se proposait d'user n'équivaudrait jamais ce dont était capable l'écailleux alors... Alors pourquoi Amyelenor se laissait-il faire ? Et pourquoi poussait-il encore l'affront en la remerciant et en la complimentant sur ses talents ? La blessure ne méritait pas même d'être qualifiée comme telle, cela n'avait été qu'une égratignure ! Vexé, le dragon ignora la question de la demoiselle. Après tout, de quel droit lui demandait-elle son nom d'abord ? S'il estimait qu'elle devait le savoir, il se présenterait de lui-même, ce n'était certainement pas à elle d'en décider et mieux valait qu'elle le comprenne. Pour affirmer plus encore son mécontentement, il se détourna en grondant, présentant avec insolence son dos aux deux nouveaux amis en maugréant pour leurs esprits :
* J'aurais pu soigner cette main mieux et plus vite... *
Oui, il aurait pu. Il aurait même dû, c'était son rôle que de veiller sur son lié. Mais voila, il ne l'avait pas fait et le dragonnier avait dû attendre de croiser une jeune guérisseuse aux yeux rougis de larmes pour se voir finalement accorder des soins et de l'attention. En vérité, cette constatation était certainement ce qui agaçait le plus l'écailleux doré : en temps normal, et plus encore depuis qu'il avait vu pratiquement vu mourir son lié sous ses yeux, il ne manquait jamais à ses devoirs et se montrait particulièrement soucieux du bien-être du jeune homme. Maintenant qu'il était devenu grand et fort, il se devait de le couver, de le protéger, comme le dragonnier l'avait fait pour lui tandis qu'il n'était encore qu'un fragile dragonnet. Alors pourquoi ne l'avait-il pas fait cette fois ? Des difficultés pour communiquer, les disputes incessantes et maintenant, le désintérêt et l'indifférence envers son lié... Autant de troubles qui caractérisaient leurs existences communes depuis leur passage chez les baptistrels. Par le Dracos et tous les Esprits, qu'était-il donc arrivé pour qu'ils en soient réduit à cela ? Etait-ce le châtiment d'un baptistrel ? L'un des chanteurs avait-il osé triturer son chant-nom, cette mystérieuse vibration dont lui avait parlé le gardien Merithyn, en représailles des menaces qu'avait exercé le doré à l'encontre d'Idrisyl ? Un grondement sourd ébranla les écailles d'Atalos à cette pensée, si vraiment l'un d'eux était le responsable de tout ceci, c'était l'ordre des chanteurs au complet qui en paierait le prix ! A moins que cela ne découle du combat qui les avait opposé à l'Esprit du Néant ? Qu'avait-elle dis après sa défaite ? Le souvenir était flou dans l'esprit du dragon, il y était question de punition et de malédi...
Le raisonnement d'Atalos fut interrompu par l'intervention de son lié, lequel venait une fois encore de s'attirer les grognements agacés de son dragon. Etait-il capable de les porter ? Lui ? Non mais l'avait-il bien regardé ? Voyait-il de quelle formidable créature il osait ainsi douter ? Évidemment, le dragon d'or frappé dans son orgueil en oubliait alors un peu rapidement l'épisode précédent mais il resterait formel sur ce point : il ne s'était pas endormi, il avait simplement fermé les yeux quelques secondes... Tout au plus. La réponse claqua d'ailleurs sèchement dans l'esprit du jeune homme :
* Bien sûr que je suis capable de vous porter, pour qui me prends tu ? La question serait plutôt de savoir si elle est vraiment digne de grimper sur mon dos. *
Et celui que l'on nommait le Salvateur Céleste n'était pas convaincu que c'était bel et bien le cas. Son regard d'or, flamboyant de cette colère intérieure, revint cependant se poser sur la fillette qui se tenait toujours aux côtés de son lié. Ils étaient venus pour elle, entre autres choses certes, mais ils avaient tout de même passés de longues heures à sa recherche, et il lui demandait encore son avis ? Alors qu'elle n'était qu'une enfant ? Ridicule, il était hors de question qu'ils la laissent repartir seule d'où elle venait, de cela il n'y avait aucun doute. Car quand bien même elle l'agaçait, Atalos ne parvenait pas totalement à mépriser le sort qu'elle connaîtrait et derrière sa rancœur, le doré se souciait véritablement de ce qui pouvait lui arriver.
Sa décision prise, il engloba l'esprit des deux humains pour y faire résonner une voix drapée de l'autorité à laquelle seuls pouvaient prétendre les maîtres des cieux et de la terre :
* En selle, tous les deux, mais qu'elle veille à ne pas laisser des traces de doigt partout ! *
Qu'elle évite même de le toucher, ce serait aussi bien finalement. Grognon, le dragon se baissa pour faciliter la tâche de son lié tandis que la jeune fille approchait pour prendre place sur son dos, gardant un oeil braqué sur eux pour s'assurer que tout allait bien.
* Attache la bien... *
Il ne s'était adressé qu'au dragonnier pour prononcer ces derniers mots, inutile qu'elle s'imagine qu'il put s'inquiéter de la voir tomber, elle serait capable de le croire doux comme un agneau. Néanmoins, il consentit à ramener son esprit vers celui de l'enfant pour finalement se présenter à elle :
* Je suis Atalos. *
C'était tout ce à quoi elle aurait droit mais en l'occurrence, elle pouvait déjà s'en estimer satisfaite. Lorsque le dragon fut assuré que chacun était fermement accroché et prêt au décollage, il se redressa pour cambrer son corps massif avant de le laisser retomber lourdement pour prendre une violente impulsion et déployer ses larges ailes pour s'élever dans les airs. Il prit rapidement un peu d'altitude puis vira sur l'aile et se dirigea vers la silhouette lointaine d'Aldaria...
Une demi-heure plus tard, le dragon survolait la ville et amorçait sa descente vers le palais blanc, demeure du duc et dragonnier Korentin Kohan, mais l'accueil ne serait pas pour autant celui auquel ils pouvaient aspirer... |
| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Jeu 17 Avr 2014 - 5:31 | |
| C’était la deuxième plus pire journée de la vie de Luna et pourtant, la fillette ramassa toute la force qu’elle put trouver pour esquisser un sourire, bien qu’il fût léger et forcé, à l’égard d’Amy qui venait de la complimenter. Ce sourire s’évanouit rapidement, mais elle appréciait l’effort que le général faisait pour tenter de rendre sa vie moins désagréable. Elle fronça des sourcils lorsque ce dernier lui demanda de lui faire confiance et recula instinctivement d’un pas. Si une chose que son maître lui avait apprise, c’était de ne faire confiance à personne. Ce principe étant ancrée chez elle depuis trop longtemps pour accorder sa confiance aveuglément. Ombre avait activé chez elle ce qu’on pouvait appeler le mode « survie » : considérer chaque personne comme un potentiel ennemi, mentir sur son identité, ne jamais mentionner l’existence de son maître ou de son frère, évaluer tous les dangers de même que les issues possibles et se défendre proprement si nécessaire. Ce n’était pas facile au début, mais avec le temps c’était devenu un automatisme.
Pouvait-elle leur accorder sa confiance, à lui et à Atalos? Ils étaient venus pour l’aider et sur ce point, elle les croyait. Et maintenant que Saemon était mort, il n’y avait plus de risque pour lui… De toute façon, s’ils avaient voulu la tuer, ils l’auraient déjà fait et c’était particulièrement vrai en ce qui concerne le dragon. D’ailleurs, il ne l’aimait pas et ça se ressentait. Il grognait, l’ignorait et ce qu’elle faisait n’était pas assez bien pour lui. Pourquoi ne l’aimait-il pas au juste? Elle n’avait rien fait pour attiser sa haine pourtant, à moins que poser son regard sur lui soit suffisant pour la justifier? Comment accorder la confiance à quelqu’un qui ne nous aime pas?
Perdue devant toutes les possibilités qui s’offraient à elle, son esprit fut dérangé par la voix d’Atalos qui l’invitait à monter… Mais il s’était encore permis un commentaire désobligeant. S’il ne voulait pas d’elle, il n’avait qu’à le dire! Elle s’en irait tout simplement. C’était justement ce qu’elle avait décidé de faire. Elle en avait assez de l’attitude du dragon. Ça en était frustrant! Elle était suffisamment grande pour vivre sa vie et survivre sans avoir besoin de qui que ce soit. Elle allait ouvrir la bouche pour protester lorsque le dragon se présenta finalement à elle sous le nom d’Atalos, ce qui l’ébranla. Elle avait vraiment du mal à le cerner et elle ne savait plus trop quoi penser. Un instant, elle le détestait et l’instant d’après, elle le trouvait sympathique ou plutôt moins désagréable.
- Je vous fais confiance. Lâcha-t-elle finalement, espérant que ce ne serait pas une erreur.
Elle s’approcha d’Atalos et laissa Amyelenor Farkstein l’aider à monter sur le dragon et l’attacher. Elle s’emmitoufla dans sa cape sachant que les cieux allaient être glaciaux et qu’il n’aimerait pas qu’elle se plaigne sur le sujet. Il était assez susceptible comme ça, il valait mieux éviter de le frustrer inutilement. Disons qu’elle n’avait pas le goût qu’il décide sur un coup de tête de la balancer en bas parce que ça ferait très mal…
Tandis qu’ils s’élevaient dans les airs, Luna regarda avec fascination les arbres rapetisser au loin et ne devenir que des petits points. Heureusement qu’elle ne souffrait pas de vertige sinon ce serait la peur de sa vie. Mais au contraire, le moment l’émerveillait et lui fit oublier sa peine momentanément. Jamais elle n’aurait cru une telle chose arriver. Du haut des airs, elle se sentait libre comme jamais. C’était une étrange sensation… indescriptible et enivrante. L’air était froid, mais elle adorait le vent qui caressait son visage. Elle jeta un coup d’œil rapide à Amy, un regard qui traduisait son étonnement. Au bout d’une demi-heure, la silhouette de bâtiments se dessina à l’horizon et la muraille de marbre apparaissut au loin.
- Aldaria! S’était-elle finalement écriée.
Le mot était sorti sans qu’elle puisse le retenir lorsqu’elle avait réalisé que c’était Aldaria la Superbe. La ville lui avait apparu majestueuse la première fois qu’elle y avait posé son regard, mais là, du haut des airs, elle était sublime. Magique.
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Dim 20 Avr 2014 - 16:58 | |
| Visiblement, Atalos n’avait pas apprécié la question d’Amyelenor. Il était vrai que celui-ci ne l’avait pas posé avec beaucoup de soin, et le sous-entendu involontaire avait agacé son Lié. Déjà très fier à l’ordinaire, il était devenu encore plus orgueilleux depuis leur retour des Bois Sacrés. Non, pas orgueilleux, mais il supportait encore plus mal qu’avant que l’on puisse remettre en question ses capacités en quoi que ce soit.
« Nous tâcherons de ne pas décevoir ta confiance, Luna. »
Il avait pu voir dans la physionomie de l’adolescente que celle-ci n’avait pas acceptée sur un coup de tête, et avait longuement pesée le pour et le contre. Il était vrai qu’à sa place, Amyelenor se serait extrêmement méfié, car en temps de guerre, accorder sa confiance à la mauvaise personne était souvent synonyme de mort prématurée. Aussi n’aurait-il pu lui en vouloir si jamais elle avait répondu par la négative. Mais il était heureux du contraire, car alors, Amy n’avait aucune idée de comment il aurait pu s’y prendre pour amener la fillette en un lieu sûr. L’enlèvement n’était pas vraiment ce qu’il préférait faire.
Profitant de ce que son Lié se baissait pour faciliter la montée, Amyelenor aida Luna à s’installer, et fit passer une sangle de cuir autour de ses jambes, lui permettant d’être assise relativement confortablement et sans risquer de tomber. La première fois que l’on montait sur un Dragon était surprenante, car l’on se retrouvait alors dans un lieu qui n’était naturellement pas fait pour l’Homme. Ni pour aucune espèce dépourvue d’ailes ou de tout moyen d’évoluer dans l’espace aérien. Lorsque la jeune fille fut bien attachée, Amy se hissa à son tour, s’asseyant derrière la selle occupée par Luna, mais enfonçant néanmoins ses pieds dans les étriers, et se tenant au rebord de ladite selle.
La demi-heure de vol se passa en silence. Amyelenor avait bien essayé de communiquer avec Atalos au début, mais la non-réaction de celui-ci signifiait soit qu’il lui faisait une nouvelle fois la tête, soit qu’il ne l’entendait pas, leur lien ayant de nouveau sauté. Aussi Amy finit-il par s’abîmer dans ses pensées. Helena et les autres Lames Rouges venues lui apporter l’allégeance, à lui et Esmelda, desdites Lames, sur dernière volonté d’Amelian… C’était pour se rendre sur le lieu de la mort de cette dernière qu’ils faisaient ce détour par Aldaria. La guilde, du moins ceux qui avaient obéis aux ordres d’Amelian dont il était devenu le Maître, elle, attendait à deux jours de chevauchée à l’Est, et certains étaient encore dans les murs de la ville. Amy ignorait comment les présenter à ses supérieurs à son retour, ne pouvant décemment pas les présenter tels quels, car eux et lui finiraient tous sur le gibet. Mais il verrait ça avec les chefs de file des Rouges, lorsqu’il les rencontrerait de nouveau.
La voix de Luna s’écriant le sortit de ses pensées, et cela lui arracha un sourire malgré lui. Au son de sa voix, la petite semblait ravie, et avoir oublié un court instant le deuil qui l’affligeait, comme si voir Aldaria depuis les cieux… Dracos, il comprenait pourquoi. C’était sa première fois à lui aussi, ayant quitté l’Empire à dos de cheval. Magnifique. Majestueux… Non, il n’existait pas de mot assez fort pour décrire ce que vous inspirait la vue du monde vu d’en haut, depuis le dos d’un Seigneur du Ciel.
« Accroche-toi bien, Luna, nous allons commencer à descendre, dit-il d’une voix où perçait également le ravissement d’une vision si… Unique. »
*Essaye d’atterrir doucement, Atalos. Ce serait malheureux de blesser la petite alors que nous l’avons retrouvé vivante.*
De manière paternelle, Amyelenor passa ses bras autour du ventre de Luna, s’assurant ainsi qu’elle ne risquait pas de se cogner le nez contre les écailles d’Atalos si l’atterrissage était trop violent, ou qu’elle glisse trop vers l’avant malgré les sangles qui la maintenaient.
Atalos visait la cour du Palais Blanc. Décidément, ils allaient faire une entrée en fanfare. De là-haut, Amy voyait des silhouettes s’agiter en contrebas, mais leur disposition toute militaire intriguait le soldat. Il ne pensait pas que l’on ferait une garde d’honneur pour accueillir un Dragon et son Lié, surtout à une époque où tous les hommes devaient veiller à ce qu’aucun ennemi ne survienne au loin. Or là, …
*C’est étrange, jamais nous n’avons eu une telle haie d’honneur.*
Néanmoins, faisant fi de ce que son instinct lui soufflait, Amyelenor demanda à Atalos de poursuivre sa descente, et celui-ci finit par toucher le sol, à sa manière habituelle. Des pavés volèrent tandis qu’un nuage de poussière les enveloppa dans un bruissement. Le Général en profita pour désangler Luna, et se laissa glisser du dos de son Lié, avant d’aider Luna à faire de même.
« Reste près d’Atalos, Luna, et écoute-le, quoi qu’il te dise, intima-t-il sans le vouloir à la jeune fille. »
La poussière finit par retomber, et Amyelenor vit que trois hommes, dont un qui portait les insignes de Capitaine de la Garde, venir vers lui. Les deux autres étaient des Lames Noires, comme l’attestaient la couleur de leur armure. Derrière eux, se trouvaient des Gardes d’Aldaria, formant le côté d’un carré au centre duquel les trois voyageurs avaient atterris. Sur des murets se trouvaient montés des arbalétriers. Ce spectacle ne plaisait pas à Amy, qui rabattit son capuchon en arrière et s’avança, la main gauche sur la poignée de son épée.
« Général Farkstein ? appela le Capitaine en s’arrêtant à deux mètres de lui. »
« Lui-même, répondit le Dragonnier. Que signifie tout cela, Capitaine ? Vos hommes devraient se trouver sur les remparts à guetter l’ennemi Alayien. »
L’Officier Aldarian le regarda, un sourire hautain aux lèvres, tandis que le son caractéristique d’épées sortant de leurs fourreaux et de piques s’abaissant résonna dans la cour. Des dizaines d’hommes les encerclaient, l’acier au clair, et d’autres pointaient leurs arbalètes dans leur direction.
« Au nom de Sa Majesté Fabius, vous êtes en état d’arrestation pour crime contre la Couronne ! » |
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Lun 21 Avr 2014 - 15:19 | |
| Le voyage se déroula dans le plus grand calme, les deux passagers du dragon préférant garder le silence et laisser au seul bruissement de l'air vibrant sous les battements d'ailes lents et réguliers du colosse d'écailles le soin de se faire entendre. Ce fut Luna la première à apercevoir la ville que les humains surnommaient la Superbe, précisant à qui voulait l'entendre le nom de la-dite cité. Evidement qu'il s'agissait d'Aldaria, c'était bien là qu'ils avaient prévus de se rendre, non ? Et n'en déplaise à la demoiselle, le dragon d'or était certainement bien plus à l'aise avec la géographie Armandéenne qu'elle ne le serait jamais : le ciel était son domaine et cela valait largement toutes les cartes bipèdes. Ravalant un grognement devant les mises en garde de son dragonnier, Atalos entama sa descente vers la cour du palais blanc et limita sa réponse au seul esprit du jeune homme :
* Si elle n'est pas contente, elle pouvait faire le voyage à pieds... mais je vais essayer. *
Le ton s'était légèrement adouci sur les derniers mots, l'esprit du dragon fluctuant encore brutalement entre l'exaspération dont il ne parvenait pas à se défaire et l'instinct protecteur qui l'incitait à effectivement veiller sur le bien-être de la jeune fille. Le regard d'or de l'écailleux enroba les pelotons en armes qui s'agitaient en contrebas, prenant position pour accueillir l'arrivée du dragon flamboyant et de ses passagers. Loin de susciter chez le colosse les inquiétudes qu'éprouvait son lié, la vue de ce comité d'accueil prestigieux gonfla l'orgueil de la créature ailée qui aurait presque pu en oublier sa mauvaise humeur.
* Ils sont probablement déjà au courant de notre victoire contre Néant, c'est la moindre des choses pour eux que d'acclamer leurs sauveurs. *
Soucieux de ne pas décevoir ses spectateurs, le dragon soigna son arrivée, ses pattes heurtant le pavé de la cour intérieur avec force et puissance, laissant résonner dans l'enceinte du palais le grondement sourd que son atterrissage avait engendré. Un peu rude pour sa jeune passagère peut-être, mais qu'importe, on ne montait pas sur le dos d'un dragon si l'on acceptait pas de se faire un peu secouer après tout, et la multitude des regards qui se levaient vers sa massive silhouette flattaient l'égo d'Atalos plus sûrement que n'aurait pu le faire un atterrissage plus en douceur.
Le dragonnier mit pied à terre le premier, pour mieux aider Luna à se détacher et à descendre de son porteur ailé sans s'écorcher sur les écailles tranchantes de ses flancs. Tandis que le jeune homme donnait ses consignes à la demoiselle, le dragon d'or laissa son regard glisser sur les rangs de soldats qui les entouraient. Sa fierté buvait avec un contentement évident ce mélange d'admiration et de peur que suscitait sa carcasse chez les bipèdes. Ceux de Gloria s'étaient en effet habitués à sa magnificence depuis trop longtemps à son goût et retrouver des humains captivés par sa personne n'était certainement pas pour lui déplaire. Pourtant, derrière l'orgueil draconique, une pointe de méfiance se fit jour, la disposition des troupes avait de quoi interpeller un esprit militaire et le malaise qui étreignit le coeur de son lié au même instant n'échappa pas à l'écailleux. Aussi difficiles avaient été leurs rapports ces derniers temps, ils n'en demeuraient pas moins une entité unique et indissociable, des âmes communes que rien ne saurait totalement séparer.
Le dragon d'or suivit du regard l'officier Aldarian qui s'avança avec assurance en direction de son lié. Chacun des pas de l'individu semblait faire monter la tension d'un cran supplémentaire et lorsqu'il s'immobilisa finalement à deux ou trois pas du dragonnier pour l'interpeller, Atalos eut pu jurer voir dans les regards de leur comité d'accueil cette même lueur de nervosité qui éclairait les yeux des soldats avant la bataille. Quelque chose ne tournait pas rond dans l'assistance, pourquoi semblaient-ils se tenir prêt à dégainer leurs épées et à brandir leurs arbalètes ? Le dragon grogna pour apporter son approbation à la réplique de la Lame Noire, approchant son esprit du jeune homme pour y faire résonner une mise en garde :
* Je n'aime pas ça, Amy, sois prudent. *
Le dragon d'or déplia instinctivement une de ses ailes pour venir en couvrir la silhouette élancée de leur petite protégée et ainsi la dissimuler au regard et à la visée des arbalétriers qui venaient d'imperceptiblement rehausser leurs armes.
L'air sembla alors se suspendre quelques secondes d'éternité avant que ne claque finalement dans l'air l'annonce de l'officier en charge du détachement qui les encerclait, au son des épées jaillissant de leurs fourreaux. En état d'arrestation pour crime contre la couronne ! Eux ?! En d'autres temps et d'autres lieux, le dragon aurait pu croire à une mauvaise blague mais la situation ne laissait malheureusement que peu de place à ce genre d'espoirs. Et tout aussi peu de place aux explications, comme le lui confirmait d'ailleurs fort bien son dragonnier en dégainant sa propre lame pour se préparer à affronter leurs alliés d'hier, devenus l'ennemi d'aujourd'hui.
A peine le premier rang se fut-il avancé d'un pas que déjà s'écrasaient sur les écailles d'or du colosse draconnique une volée de carreaux, dont la plupart ricochèrent toutefois sur l'impénétrable armure du dragon sans y causer de véritables dommages. En retour cependant, ce dernier ouvrit largement la gueule, laissant vrombir un rugissement rageur que pas un habitant de la cité n'eut pu manquer entendre tandis que sa tête pivotait vers les présomptueux arbalétriers. Les prunelles d'or virent distinctement s'écarquiller les yeux de l'un d'eux alors que le fond de la gueule béante s'illuminait d'une lueur orangée, éphémère signe annonciateur du déchaînement des flammes meurtrières qui embrasèrent l'air la seconde suivante. Une dizaine d'hommes furent littéralement incinérés sur place, ne laissant pour toute trace de leur existence que des pièces d'armures à demi fondues et quelques cendres emportées par un courant d'air, tandis qu'une autre demi-douzaine hurlait la douleur de leurs brûlures.
Les secondes s'égrainèrent, l'ouïe fine du dragon pouvait entendre le fracas des lames s'entrechoquant, signe que le dragonnier avait entamé avec son geôlier les négociations concernant leur libération immédiate et sans condition. Charge au dragon de tenir en respect les fantassins qui tenteraient de s'approcher pour venir en aide à leur officier mais s'il pouvait sans peine affronter le surnombre de leurs opposants, il ne lui était guère possible de tenir deux fronts à la fois. Relevant son aile, Atalos approcha vivement le museau de la petite humaine tandis qu'il laissait son esprit résonner dans le sien :
* Tu es archère, il me semble, alors prouve le ! Nous ne sommes pas de taille à affronter la garnison entière, je peux les tenir à l'écart quelques temps mais il t'appartient de protéger Amy pendant sa retraite. Je te confie mon lié, petite Luna. *
Prononcer les derniers mots n'avait pas été facile et sans doute valait-il mieux pour lui ne pas trop penser au fait qu'il déposait la vie de son lié entre les mains d'une enfant. Il n'avait de toute façon pas le temps d'envisager un autre plan. Déjà, les lances se dressaient dans sa direction et réclamaient l'attention du colosse d'écailles, lequel se détourna de la jeune fille après un dernier regard. Le dragon continua ainsi de rugir à en desceller les pierres, broyant sous ses pattes et entre ses crocs les impudents guerriers qui avaient le malheur de trop s'approcher, avant de ramener son esprit vers celui de son dragonnier pour suggérer :
* Quand tu en trouveras l'opportunité, peut-être serait-il sage de nous éclipser... * |
| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Sam 26 Avr 2014 - 6:58 | |
| Luna observait avec émerveillement les bâtiments de la ville d’Aldaria prendre forme au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient. De loin, la ville lui faisait penser à une fourmilière avec tous ces petits points qui se déplaçaient. Il n’était pas évident de distinguer ce qui était quoi, surtout que la petite n’avait pas vécu longtemps à cet endroit. Mais elle put déduire l’emplacement du quartier marchand avec les attroupements de gens qui y étaient. Et à quelque part par là, la boulangerie de cette demoiselle Beauchemin s’y trouvait. Il y avait aussi ce grand bâtiment à l’aspect majestueux qui était difficile à rater. Comment s’appelait-il déjà? Elle n’arrivait pas à mettre le nom dessus, mais elle se rappelait qu’il s’agissait d’une grande bibliothèque qui contenait de nombreux documents et qu’elle s’était dit qu’elle visiterait un de ces jours. Mais tous ces édifices n’attiraient pas autant les regards que le grand palais blanc qui s’élevait au centre de la ville magique et qui grossissait de minute en minute. Elle déduisit rapidement que c’était là qu’ils se dirigeaient. Une fois arrivé près du palais, l’archère exécuta l’ordre donné par Amyelenor, c’est-à-dire qu’elle se cramponna aux sangles de peur de tomber lorsqu’Atalos atterrirait. Puisque c’était sa première fois, elle n’avait aucune idée de ce qui l’attendait et elle laissa le général passer ses bras autour de sa taille. Elle jeta un coup d’œil en sa direction et se demanda comment lui vivait ce moment. Rares étaient les gens qui pouvaient gouverner les cieux. Se rendait-il compte de la chance qu’il avait? Appréciait-il autant pouvoir voler qu’à ses tout débuts? Ou s’était-il habitué et cela n’était devenu qu’un moment banal de sa vie? De plus, en tant que général de l’armée, ses ennemis devaient en voir de toutes les couleurs lorsqu’il se présentait en compagnie de son dragon. Qui serait assez fou pour se battre contre une telle créature? La fillette avait tant de questions, tant de choses qu’elle voulait demander à Amy. Notamment, comment tous les deux s’étaient-ils connus? Comment ça marchait? L’on disait qu’un dragonnier était lié à son dragon, ou vice versa, mais qu’est-ce que ça impliquait vraiment? Et entre autre, pourquoi Atalos ne l’aimait-il pas? Y avait-il un moyen d’y remédier ou c’était peine perdue d’essayer? La joie de la fillette s’effaça en pensant à Saemon. Jamais elle ne pourrait lui raconter cette journée unique. Elle aurait voulu lui dire de quelle façon elle avait rencontré Atalos et qu’elle avait passé à un cheveu qu’il la tue. Elle lui aurait décrit la vue qu’elle avait eue en passant au dessus des plaines entourant la grande cité, de même que la beauté qu’inspirait Aldaria lorsqu’on était à des milliers de mètres au-dessus. Elle aurait tant voulu lui raconter ce moment. Mais il était mort… Et s’il n’était pas tombé au combat, jamais elle n’aurait pu vivre cette expérience... Ses pensées furent interrompues par l’atterrissage d’Atalos. Les secousses ébranlèrent la fillette, n’étant pas bien préparée mentalement au choc que cela produirait, et probablement qu’elle se serait cognée contre les écailles dorées si elle n’avait pas été retenue par Farkstein. Ils étaient arrivés à destination et un attroupement venait dans leur direction pour les accueillir. Avec de l’aide, elle descendit et acquiesça d’un signe de tête aux paroles du général qui lui parurent quelque peu étrange. Non pas quant à l’ordre lui-même puisqu’il lui paressait normal qu’il demande à une fillette de ne pas trop s’éloigner, mais c’était plutôt le ton de la voix qu’il avait employé. Son sérieux traduisait son inquiétude, la gravité de la situation, et elle se demanda si cet accueil en était vraiment un. Elle jeta un regard curieux dans la direction des gardes et laissa son esprit analyser la situation comme son maître le lui avait enseigné. Leur visage était ferme, ils ne souriaient pas, et certains semblaient même crispés voire inquiets. Ils avaient la main sur le pommeau de leur épée ou sur leur arbalète et attendait impatiemment d’y placer un carreau. De plus, il se déplaçait de façon à pouvoir encercler les nouveaux venus. La situation ne lui disait rien de bon. Les potentiels ennemis étaient nombreux, trop nombreux malgré la présence du dragon. Il n’y avait pas d’issue pour se cacher et pas de moyen de s’enfuir, du moins pas par la voie terrestre. Elle n’aimait vraiment pas ça. Ses craintes furent confirmées par le geste protecteur du dragon où elle se cacha sans protester derrière son aile. « Au nom de Sa Majesté Fabius, vous êtes en état d’arrestation pour crime contre la Couronne ! » À ce signal, elle entendit une myriade de carreaux s’écraser contre le mur qui la protégeait et échappa un cri de stupeur. Avait-il seulement une chance de s’en sortir vivant? Son cœur battait la chamade dans sa cage thoracique et jamais elle n’aurait pu être plus alerte que maintenant. Atalos avait riposté et les ennemis étaient tombés comme des mouches. L’attaque était impressionnante, mais elle fut surprise de la ténacité des assaillants : avoir été à leur place, elle se serait poussée en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Mais ils avaient été entraînés pour le combat, à faire face à leur peur, et peut-être qu’un châtiment pire que la mort les attendait s’ils ne réussissaient pas leur mission. * Tu es archère, il me semble, alors prouve le ! Nous ne sommes pas de taille à affronter la garnison entière, je peux les tenir à l'écart quelques temps mais il t'appartient de protéger Amy pendant sa retraite. Je te confie mon lié, petite Luna. *Venait-il tout juste de laisser la vie de son dragonnier entre ses mains? Et comment l’avait-il appelée? Petite Luna? Était-ce là une marque d’affection de la part d’Atalos? Ce serait surprenant… Mais peu importe, il n’était pas temps de débattre sur ce point. Elle devait protéger Amyelenor coûte que coûte. Elle s’empara de Mélodie, son arc, et encocha la première flèche. Elle avait choisi le projectile « à la Saemon », qui avait la particularité de mieux pénétrer les armures de même que la chair humaine. Il faisait beaucoup plus mal qu’une flèche normale et le déloger était extrêmement douloureux et difficile. Elle prit une grande respiration pour se calmer et pouvoir se concentrer sur ses cibles. Il n’était pas temps de laisser la morale prendre le dessus. Elle devait les tuer sinon ce serait eux qui le feraient. Elle visa d’abord un arbaletier situé sur la droite du guerrier et décocha sa flèche qui vint se loger dans son torse. Et un de moins. Elle poursuivit le même manège avec les autres arbaletiers tout en gardant un œil sur Amy qui se battait en corps à corps. Elle aurait bien voulu abattre quelques guerriers ennemis qui se battaient contre lui, mais elle avait trop peur de rater et de toucher le général à la place. Toutefois, elle lui venait en aide autrement. À chaque fois qu’un carreau passait près de lui, elle levait sa paume dans les airs afin de le dévier de sa trajectoire [[Contrôle] Télékinésie] et même que parfois le projectile touchait un de leurs alliés. Si Luna ne tirait pas une flèche, c’est qu’elle utilisait la magie. Même si son maître n’avait jamais aimé cela, elle, elle l’avait toujours trouvée pratique. Ainsi, elle désarmait quelques hommes de leur épée [[Offensif] Désarmement], ce qui laissait le temps au dragonnier de réagir. Et finalement, elle balayait l’air de la gauche vers la droite avec sa main bien ouverte afin de faire glisser les ennemis durement sur le sol [[Offensif] Glissade] et de frayer un chemin sécuritaire dans leur direction. Même si plusieurs ennemis tombaient au combat, d’autres les remplaçaient aussitôt. Leur nombre lui paraissait infini. Heureusement que l’adrénaline s’écoulait dans ses veines, sinon elle se rendrait rapidement compte de la fatigue qu’elle avait fait subir à son corps d’enfant. Il fallait qu'ils partent rapidement, car elle ne pouvait plus continuer ainsi pour longtemps. |
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Sam 3 Mai 2014 - 17:24 | |
| [HRP : Si vous n'avez pas assez d'ouverture, n'hésitez pas à me le dire, et je changerai ] Atalos avait lui aussi le même pressentiment, et avait perdu tout sentiment de fierté qu’il avait pu éprouver an arrivant, s’imaginant certainement être accueilli en héros. Du reste, eut-il été moins méfiant, Amyelenor se serait imaginé la même chose. Mine de rien, il s’était habitué à ne plus être traité comme un simple soldat, malgré qu’il fût toujours aussi modeste qu’avant. La mine sombre des hommes et de l’Officier, leur attitude raide et martiale, … Autant d’indices qui lui indiquaient que quelque chose ne tournaient pas rond, et qu’allait survenir une parole, un geste, qui ne lui plairait pas.
*N’aies crainte, Atalos. Occupe-toi de protéger Luna, il ne faut pas qu’elle soit blessée.*
Défiant le Capitaine du regard lorsque celui-ci l’interpella, Amyelenor répondit à sa question par une autre. Il avait le sombre sentiment qu’il n’aimerait pas la réponse, mais cela était bien au-delà de ce qu’il aurait pu imaginer. Pour quelle raison la Couronne chercherait-elle à l’arrêter ? Lui qui, aux côtés de son Lié, n’avait cessé de combattre pour elle au nom de l’Empereur Gregorist… Gregorist ? Il n’en avait pas parla, et avait nommé « Sa Majesté Fabius »… Fabius. Fabius Kohan ? Que s’était-il donc passé à Gloria, le temps que la Délégation soit chez les Baptistrels pour les Négociations ? Mais il prendrait plus tard le temps de réfléchir, s’il en trouvait l’occasion. Tout autour de lui, les soldats avaient tiré l’acier au clair, et les arbalétriers visaient désormais la direction des nouveaux arrivants. Sans perdre de temps, Amyelenor tira également son épée, celle à la lame d’or, et activa l’enchantement de feu, embrasant la lame d’une langue de flammes. Dans le même temps, il arracha la cordelette retenant sa cape, qui l’aurait gêné pour le combat, révélant au grand jour son éclatante armure d’écailles d’or, présent de son Âme-Liée.
« Auriez-vous perdu l’esprit, Capitaine ? Vos paroles sont traîtrise. Sa Majesté Gre… »
« L’Empereur est mort, assassiné par le Régent. Sa Majesté Fabius est notre nouveau souverain, et vous a déclaré comme Ennemi de la Couronne. Rendez-vous, Général, ou bien nous devrons sévir ! »
« Nous rendre ? Amyelenor grogna de mépris. Allez au Néant, Capitaine ! »
Un geste plus tard, et une volée de carreaux s’envola, chacun des projectiles rebondissant sur les écailles d’Atalos, lequel, vit-il du coin de l’œil, avait littéralement pris Luna sous son aile, tandis qu’il rugissait… Le hurlement draconique retentit à travers les murs, s’envolant vers les cieux, et emplissant tout l’espace sonore de la ville. Quelques instants après, des flammes surgirent de son corps, brûlant les soldats qui se targuaient de pouvoir les arrêter.
Face à lui venaient trois hommes, le Capitaine Aldarian, et les deux Lames Noires, tous trois luttant de concert afin de l’arrêter, ou de le tuer le cas échéant. Si l’Officier ne poserait pas autant de problèmes que les deux Lames, le fait de combattre les trois à la fois s’avèrerait un sacré problème, d’autant plus qu’Amy n’avait pas son bouclier sur lui, et disposait uniquement de son épée enchantée, ainsi que de quatre malheureuses dagues.
Parade, attaque, esquive, … Et encore le même recommencement, dans un ordre différent. Jusqu’à présent, Amyelenor s’était débrouillé à n’avoir aucun de ses trois adversaires dans le dos, mais le reste des soldats ne le laissait pas tranquille pour autant. Fort heureusement, les flèches de Luna venaient se planter dans certains combattants, à quelques mètres de lui. Décidément, la petite faisait preuve d’une grande précision, et même s’il aurait souhaité qu’elle ne prenne pas part au combat, il devait admettre que son aide était plus que bienvenue. Ce que le Général comprenait moins, en revanche, c’était la raison pour laquelle aucun carreau ne l’atteignait, malgré le nombre d’entre eux qui volaient vers lui. Bougeait-il si vite, ou bien les arbalétriers craignaient d’abattre l’un des leurs ? Ou bien alors il avait une sacrée chance en ce moment, bien qu’il ne fallait jamais compter sur la chance sur le champ de bataille.
D’un mouvement circulaire de sa lame enflammée, Amy venait de trancher la gorge de l’une des Lames, à la jointure entre les plaques d’armures et le casque. Mais il lui restait deux adversaires, si l’on exceptait les autres soldats autour d’eux. C’est à ce moment qu’Atalos lui conseilla qu’il serait sage de partir au plus vite. L’ironie de la situation aurait pu arracher un sourire au Général, s’il n’avait pas été en train d’esquiver une soudaine attaque.
*Je en demanderais pas mieux, sois-en certain, Atalos. Mais comme tu le vois, je doute que nos chers amis nous laissent agir à notre guise.*
Néanmoins, malgré la vaillance des défenseurs, la nasse se resserrait petit à petit. Les soldats avaient appris à ne pas se trouver dans la trajectoire des flammes d’Atalos, et les arbalétriers ajustaient de mieux en mieux leurs tirs, tandis qu’il semblait à Amyelenor que les flèches décochées par Luna se faisaient de moins en moins rapprochées. S’ils s’attardaient trop en ces lieux, cela signerait leur perte à coup sûr.
Alors que le Dragonnier venait de se débarrasser de la seconde Lame – le Capitaine se défendait extrêmement bien – ses yeux virent un groupe de cavaliers armées de lances, derrière les lignes ennemies. Dracos tout-puissant, si les Aldarians les chargeaient à la cavalerie, c’en était fini d’eux, d’autant plus que des Lames Noires se trouvaient parmi les hommes montés sur les chevaux. Cependant, au moment où Amy allait hurler à Atalos de se tenir prêt à partir, les cavaliers chargèrent… Leurs propres lignes. Aussitôt, leurs assaillants furent désorganisés par cette attaque provenant de leur propre camp, et petit à petit, leur attention se tourna vers l’origine de cette « trahison ». Même l’Officier qu’il était en train de combattre se laissa distraire, ce qui lui valut le sommeil éternel, non sans avoir blessé le guerrier blond au bras.
*Ne fais rien contre eux, Atalos. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais ils ont l’air de notre côté.*
Comme pour confirmer ses paroles, une fois le premier côté du carré percé, les cavaliers se lancèrent sur les autres, lesquels commençaient à rompre le rang, ne sachant plus que faire face à cette offensive inattendue et le souffle ardent du doré, alors qu’ils ne recevaient plus d’ordres cohérents. Une Lame se dirigea vers Amyelenor, qui était entretemps retourné aux côtés de son Lié et de Luna.
« Nos épées sont à vous, Général Farkstein. Nous sommes prêts à vous escorter en dehors de la ville. Des hommes à nous tiennent les portes pour l’instant. »
« Soit, nous vous suivons, mais une fois dehors, vous m’expliquerez ce que Dracos il se passe ici. Quelle est cette histoire à propos de Sa Majesté Gregorist ? »
« De sombres nouvelles, Général, répondit le combattant, le regard empli de tristesse. »
Tandis que les cavaliers revenaient autour d’eux, formant un cercle défensif de lances abaissées, Amyelenor se retourna et regarda Luna. La petite semblait fatiguée tant physiquement que nerveusement, et cela pouvait se comprendre. Moins de quelques heures après avoir appris la mort de l’un des siens, la voilà qui se retrouvait en plein milieu d’une escarmouche entre Impériaux. Quant à Atalos… Amy porta son regard vers lui, et lisait une colère noire dans les prunelles de l’écailleux. Et ce qu’il allait lui demander risquait de ne pas l’arranger.
*Atalos, porte Luna sur ton dos pour la faire sortir de la ville. Je vais accompagner les cavaliers jusqu’au bois où nous avons donné rendez-vous aux Lames d’Amelian. Mais traverser la ville sera dangereux, et sauver Luna est notre priorité. Me prêteras-tu de nouveau tes ailes, mon doux Lié ?*
Puis, se tournant vers Luna, il reprit.
« Luna… Tu sais que tu es une archère redoutable ? lui dit-il avec un sourire et un clin d’œil. Tu vas remonter sur Atalos, mais seule, cette fois-ci. Une fois que vous serez là-haut… Tu seras nos yeux. Nous allons devoir nous enfuir vers l’Est, et c’est à toi qu’incombera le devoir de veiller à ce que personne ne vienne nous couper la route. Te sens-tu capable de cela ? »
Dernière édition par Amyelenor Farkstein le Sam 17 Mai 2014 - 9:23, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Jeu 8 Mai 2014 - 21:51 | |
| La situation se détériorait de seconde en seconde et la garnison Aldarienne se renforçait rapidement pour combler les pertes au fur et à mesure que les soldats tombaient. Entre deux coups de griffes, le dragon d'or jetait nerveusement de rapides regards en direction de son lié : confier la protection de sa Lame Noire à un autre que lui n'était pas pour le rassurer, ce d'autant moins quand celle sur les épaules de laquelle reposait cette responsabilité n'était qu'une jeune fille encore à l'aube de sa vie. Par la grâce du Dracos cependant, cette dernière prenait son rôle très au sérieux et ne ménageait pas ses efforts pour protéger le dragonnier, jusqu'à présent avec un certain succès mais la fatigue aidant, rien ne permettait d'assurer qu'il en serait encore ainsi l'instant suivant. Le temps jouait contre eux, et leur ennemi semblait l'avoir parfaitement compris. En face du dragon s'alignaient maintenant des piquiers armés de longues lances ou de hallebardes et protégés de larges pavois derrière lesquels il leur était possible de se retrancher pour ainsi échapper aux flammes du colosse. Les pointes effilées dressées en direction du regard d'or d'Atalos, ils contraignaient l'écailleux à garder ses distances et attendaient patiemment qu'il s'épuise. Soucieux de ne pas décevoir leurs attentes, le dragon rugissant se redressa sur ses pattes postérieures et s'éleva de toute sa hauteur, présentant son poitrail cuirassé aux lames ennemies avant de retomber lourdement pour écraser sous son poids un lancier un peu trop aventureux. Armure, chair et os furent broyés sans distinction par la patte massive qui venait de s'abattre sur le torse du malheureux qui rendit son âme à l'esprit de la Mort après un ultime gargouillis sanguinolent.
Peu après, de nouveaux intervenants vinrent s'adjoindre aux combattants pourtant déjà nombreux, arrachant un nouveau grondement rageur à l'écailleux qui voyait s'amincir encore leurs chances d'en réchapper. A tort cependant : comme le lui confirma d'ailleurs bien vite la voix de son lié venue caresser son esprit, il s'agissait certes de renforts, mais dont l'allégeance n'allait pas à ceux que l'on aurait pu penser. Une lueur de satisfaction éclaira les prunelles dorées devant le spectacle de la cavalerie chargeant la garnison et semant le chaos parmi leurs assaillants. D'un geste brusque, Atalos se retourna, utilisant sa queue telle une massue pour renverser les premières lignes ennemies et ainsi ajouter encore à la confusion, s'accordant par là même les quelques secondes de répit nécessaires à son repli.
L'écailleux retrouva son lié en compagnie de Luna et de l'officier commandant leurs bienfaiteurs juste à temps pour intercepter la conversation qu'avaient tenu les deux hommes. Le dragon s'était déjà baissé, comme pour mieux inviter le dragonnier à grimper sur son dos et y prendre la place qui était la sienne. Cependant, le jeune homme semblait devoir avoir d'autres projets et ceux-ci résonnèrent dans l'esprit du dragon avec le fracas d'un grondement de tonnerre. Etait-il vraiment sérieux ? S'il n'y avait eu ce visage aux traits graves et le tintement des lames s'entrechoquant tout autour d'eux pour lui rappeler la situation dans laquelle ils se trouvaient, l'écailleux aurait pu croire à une blague. Une très mauvaise blague même. Mais non, malheureusement, Amyelenor était alors parfaitement sérieux et ne prétendrait pas quitter la ville par la voie qu'il avait empruntée pour venir.
* Je croyais qu'il ne fallait plus qu'on se sépare, tu sais pertinemment que cela ne nous réussit pas. Et regarde ton bras, tu es déjà blessé ! Amy, ces hommes savent ce qu'ils ont à faire, ils n'ont pas besoin que tu les accompagnes. *
Peine perdue, le jeune général n'était pas de ceux qui prenaient la fuite et abandonnaient leurs hommes derrière eux, encore moins quand les hommes en question avaient eux-même risqué, et pour certains donné, leurs vies afin de sauver les leurs. Borné, et bien décidé à ne pas une fois encore quitter son dragonnier des yeux, il s'entêta :
* Alors je viens avec toi, tu pourrais grimper sur mon dos, je te porterais... *
C'était presque une supplique de la part de l'écailleux, son lié avait bien pu prodigieusement l'agacer ces derniers temps, il n'en demeurait pas moins son frère d'âme, un véritable père adoptif, et l'idée même qu'il put lui arriver malheur effrayait le dragon plus sûrement que n'auraient pu le faire toutes les armées Alayiennes. Malheureusement, là encore les arguments du colosse ne trouvèrent pas les faveurs qu'il aurait espéré. Sa lourde carcasse n'était en effet pas précisément taillée pour la vitesse et le dragon d'or aurait été bien en peine de vouloir rattraper un cheval à la course. Qui plus est, les coursives étroites et autres espaces confinés à travers lesquels devraient se faufiler les fuyards pour quitter la ville n'étaient pas précisément le milieu le plus adapté aux dimensions de l'écailleux. Sans parler des écailles miroitantes qui manquaient singulièrement de discrétion.
Avec un grognement plaintif, Atalos consentit finalement à baisser les armes, dardant un regard désapprobateur sur la silhouette du jeune homme qui aidait leur petite protégée à prendre place sur la selle qui ornait le dos du dragon. L'espace d'un instant, l'idée d'attraper son dragonnier entre ses pattes pour l'emporter de force et s'envoler avec lui l'effleura, mais il écarta toutefois rapidement cette éventualité. Non pas qu'il éprouva quelconque remord à désobéir à un ordre aussi saugrenu, mais le risque qu'il ne blessa le jeune homme dans la manœuvre était trop grand, surtout si celui-ci se débattait pour l'en empêcher.
* Très bien, mais je t'avertis : si tu meurs, je te tue ! *
Le regard enflammé du dragon pesait lourdement sur la silhouette de son lié, tandis que son souffle rauque et ses naseaux fumant laissaient clairement deviner la colère qui était la sienne. Une chose demeurait certaine toutefois : si le dragonnier devait périr, le dragon périrait avec lui, mais l'écailleux ne rendrait son dernier souffle qu'après avoir noyé Aldaria dans le feu et le sang. Hélas, l'instant redouté de la séparation arriva cependant vite, bien trop vite, et le ton du dragon s'adoucit lorsqu'il conclut.
* Sois prudent, et tâche de me revenir en un seul morceau. *
Avec un dernier regard sur le petit bout d'homme auquel il s'était lié, le dragon déploya largement ses ailes et décolla d'une brusque impulsion sur ses pattes arrières, le bruissement de l'air ainsi déplacé claquant sèchement dans la cour intérieure du palais blanc encore en proie aux combats. L'écailleux exécuta deux cercles autour du palais, cherchant du regard à suivre la progression de son dragonnier avant que celui-ci ne disparaisse complètement sous les toits. Avec un grognement agacé, il dirigea finalement son vol vers l'est et le bois que lui avait indiqué son lié.
Quelques minutes plus tard, la silhouette d'Aldaria s'éloignait rapidement derrière eux, si bien que désormais, seul le silence des cieux accompagnait le dragon et sa passagère encore fermement cramponnée sur la selle. Atalos fut le premier à prendre la parole, si tant est que l'on put user de ces termes à propos de quelques mots silencieusement glissé dans l'esprit de la jeune fille :
* Merci d'avoir protégé Amyelenor. *
Sa voix était sincère, à défaut d'être véritablement chaleureuse. S'il ne ressentait plus la colère des premiers instants qu'il avait passé aux côtés de la demoiselle, l'inquiétude qui le rongeait encore quant au devenir de son lié ne laissait guère de place à quelque autre sentiment.
Ils atterrirent quelques instants plus tard, à l'orée du bois. Le dragon se posa avec la délicatesse qui était la sienne, soulevant quelques kilos de poussière tandis que ses pattes labouraient quelques mètres d'herbes fraîches, puis attendit patiemment que sa cavalière descende de son harnachement. Il n'y avait cette fois personne pour l'aider et la tâche lui demanda quelques instants, les écailles tranchantes du dragon au milieu desquelles étaient encore coincés plusieurs carreaux d'arbalète n'offrant que peu de prise à des mains délicates. Il ne fit aucune remarque toutefois. Finalement, d'un jet de flamme bien placé, Atalos fit flamber une vieille souche de bois sec, tant pour permettre à la demoiselle de se réchauffer si le besoin s'en ressentait que pour offrir à son dragonnier un point de repère vers lequel se diriger lorsque celui-ci arriverait en vue du bois. |
| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Jeu 15 Mai 2014 - 3:49 | |
| Une pointe d’exaspération se dessina sur le visage de Luna tandis qu’un groupe de cavaliers armés de lance apparaissait parmi les ennemis. Son cœur battait la chamade et elle sentait la tension dans tout son corps. Elle était fatiguée, épuisée, exténuée… Elle perdait de la précision avec chaque flèche qu’elle projetait et la cadence avait grandement diminuée. Elle ressentait ses forces la quitter à chaque sortilège qu’elle lançait et jamais elle n’aurait cru qu’utiliser la magie soit si demandant. Mais elle réalisait avec désespoir qu’elle ne pourrait plus protéger le général pour bien longtemps. Elle s’était dépassée autant physiquement que mentalement. Sa force vitale partait avec chaque flèche qu’elle déviait magiquement et elle puisait dans ses réserves créées par l’adrénaline du moment.
Ça en était fini… Elle allait tomber d’épuisement et ne pourrait tenir sa promesse à Atalos. Les cavaliers passeraient rapidement à travers Amyelenor et le dragon doré finirait par succomber à ses blessures malgré les nombreuses pertes qu’il aurait occasionnées. Mais cela ne se produisit pas. Ses yeux s’écarquillèrent tandis que les nouveaux venus attaquaient leurs ennemis et créaient un vent de panique parmi eux. Ce n’était pas des ennemis, mais plutôt des alliés et jamais elle ne fut aussi soulagée qu’à ce moment précis. Jamais elle n’aurait cru avoir de l’aide dans ce moment critique. Quelques minutes plus tard, Amy les avait rejoints Atalos et elle, de même que celui qui devait être le chef des lanciers. Ce dernier confirma leurs intentions… Mais malgré ces renforts, on ne pouvait pas crier victoire. Ils devaient encore trouver un moyen de sortir du palais et d’Aldaria sains et saufs.
En d’autre temps, elle aurait apprécié les compliments du dragonnier et se serait sentie fière. Mais à l’instant, le seul sentiment qu’elle ressentait était de l’inquiétude envers le combattant tandis qu’elle réalisait l’ampleur de ses paroles : il ne se joindrait pas à eux. Il resterait avec les cavaliers et trouverait un moyen de s’enfuir par la voie terrestre. C’était là qu’elle interviendrait en s’assurant qu’ils aient un chemin sécuritaire.
- Compris. Dit-elle.
Elle aurait préféré lui dire de venir avec eux plutôt et d’essayer de le convaincre, mais chaque seconde comptait. Il était général de l’armée, il était expérimenté et devait savoir ce qu’il faisait. Il avait probablement évalué que c’était la meilleure solution. Rapidement, avec de l’aide, la petite s’installa sur le dos du doré et s’accrocha comme jamais elle ne l’avait fait. Cette fois-ci il n’y aurait personne pour la retenir si elle perdait l’équilibre.
Ils décollèrent et atteignirent aussitôt les cieux. L’archère était concentrée sur la tâche qu’elle avait à faire, c’est-à-dire de s’assurer qu’aucun ennemi leur bloquerait la route vers la sortie. Pas un seul moment ses pensées s’attardèrent la disparition de son maître ni sur le questionnement de si le dragon sur lequel elle était l’appréciait ou non.
- Fais attention. Des archers sont postés sur le toit du palais! S’écria-t-elle, utilisant la Voix des Vents pour que ses paroles se rendent à son destinataire.
Heureusement, son mois passé à Aldaria lui avait permis de découvrir l’endroit et elle put renseigner le général par quel chemin il pouvait passer le plus rapidement pour sortir de la ville et ce, en évitant les gardes postés ici et là. La garde était surtout concentrée au centre de la cité. En dehors de l’aire du palais Ducal, il y avait très peu d’ennemis et ces derniers ne bloquaient pas encore l’entrée de la ville.
- La voie est libre... pour l'instant. Murmura-t-elle. Je crois qu’ils ne s’attendaient pas à du renfort.
En effet, leurs effectifs s’étaient concentrés sur le toit du bâtiment royal où ils avait prévu les anéantir. Vu leur nombre, ils auraient réussi si les cavaliers n’étaient pas venus pour les sauver.
Du haut des airs, Luna regarda Aldaria ne devenir qu’un petit point au loin, mais ce moment ne lui parut pas magique en comparaison à la première fois. Elle s’inquiétait pour ce général avec qui elle s’était rapidement liée. Par le Dracos, elle ne voulait pas qu’il lui arrive malheur. Elle ne voulait pas revivre le deuil d’une personne à laquelle elle tenait à nouveau et par-dessus tout, elle ne voulait pas que le dragon ne vive un tel moment. La petite s’imaginait le pire dans ce silence qui s’était lourdement installé, jusqu’à ce qu’il fut brisé.
La remarque d’Atalos la fit sourire. Avait-elle réussi à monter dans son estime? Ce dernier semblait avoir cessé de lui lâcher des mots blessants… Il l’avait même laissée monter sur son dos sans chigner et sans lui répéter de ne pas le toucher avec ses mains sales. C’était une nette amélioration… Il était pas aussi méchant qu’elle l’avait cru. Il l’avait même protégée sur le toit d’une pluie de carreaux qui auraient signé sa fin.
- Merci de m’avoir protégée. Répondit-elle d’une voix chaleureuse.
C’est avec toute la douceur d’Atalos, c’est-à-dire pratiquement aucune, qu’il se posa sur le sol faisant secouer la fillette durement sur sa selle. Un peu plus et elle chavirait si elle ne s’était pas cramponnée aux sangles. Elle finit par mettre pieds à terre après de longues minutes à se battre avec son harnachement. Elle s’attendait à une remarque désobligeante de la part du dragon, mais cette dernière n’arriva pas.
- Nous sommes à l’Est, à l’orée du bois. Prononça-t-elle à Amyelenor. Tâche de nous y rejoindre sain et sauf. Ordonna-t-elle.
C’était un endroit calme et serein, loin de tous ennemis. La chaleur du feu était réconfortante, peut-être un peu trop même. Son cœur avait finalement repris un rythme régulier et les forces qui l’avaient poussées à se surpasser s’étaient dissipés. La fatigue l’englobait tandis qu’elle confrontait son dernier combat : celui de garder l’œil ouvert. Mais ses paupières étaient devenues lourdes et son corps refusait de faire le moindre mouvement et criait au repos. La bataille ne dura qu’un instant vainquant cette dernière dès qu'elle ferma l’œil plus d’un instant.
Aux côtés du dragon doré, l’enfant venait de rejoindre le monde des rêves.
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Dim 25 Mai 2014 - 11:08 | |
| Comme il s’y attendait, Atalos n’accepta d’abord pas le moins du monde le plan d’Amy. En un sens, le Dragonnier comprenait son Lié car, jusqu’à présent, à chaque fois qu’ils s’étaient retrouvés séparés en pleine bataille ou combat, l’un des deux, ou les deux, était blessé et manquait de passer de l’autre côté de la barrière. Feusacré, le Palais Impérial, … Et la Lame n’était pas dupe : sans le soutien du Dragon d’Or, elle ne serait pas revenu du Plan Astral, et serait devenue une énième victime de cette guerre. Oui, l’union faisait la force, mais quelquefois, ce dicton n’était pas vrai. Quelquefois, il fallait choisir de se séparer brièvement. En cet instant, ce qui le motivait à agir ainsi, étaient à la fois le souci permanent de garantir la sécurité de Luna, et celle de ne pas abandonner les hommes venus les sauver. Si Atalos les accompagnait, comme il le désirait, la jeune adolescente serait par trop exposés aux traits ennemis. Et si Amy grimpait sur son dos et attendait de retrouver les cavaliers à l’extérieur des remparts… Cela serait comme prendre la fuite, et son devoir ne lui commandait pas d’être lâche. Non, il devait partager le destin de ces hommes, car désormais, tous apparaissaient aux yeux du nouveau pouvoir comme des traîtres.
*Je suis désolé, mon Doux Lié, mais il n’y a pas d’autre solution. Cette fois-ci, nous sommes obligés d’emprunter des voies différentes pour parvenir à quitter la ville. Quant à mon épaule, dit-il sur le ton de quelqu’un qui venait à peine de s’en rendre compte. Ce n’est rien, et puis, j’ai connu pire.*
Amy adressa un clin d’œil à Atalos, en se rappelant avec nostalgie combien ses premiers essais, lorsqu’il essayait de l’imiter, étaient touchants de maladresse. La petite boule d’écailles fragiles était désormais devenue un fier Dragon qui imposait le respect par sa stature et par ses actes. Mais la fureur contenue de son Lié lorsque finalement celui-ci accepta ne suffit pas à faire autre chose qu’attiser son amour envers lui. Entretemps, il avait aidé Luna à grimper de nouveau sur la selle, et l’avait sanglé. Il aurait bien voulu trouver quelque chose à dire, mais le seul mot qui franchit ses lèvres fut un « Merci ». C’était peu, mais dans ce simple mot était contenu toute la gratitude qu’il ressentait envers cette petite, qui acceptait de prendre des risques pour eux, alors qu’elle ne les connaissait pas le moins du monde quelques trois heures auparavant.
*Ne crains rien, Atalos. Tu ne seras pas en deuil, je te le promets, lui dit-il en pensée, tandis que de sa main maillée d’or, il caressait subrepticement le long cou du Dragon. Soyez prudents tous les deux aussi, et prend bien soin de la petite.*
Décollant avec autant de douceur qu’il avait mise à l’atterrissage, le puissant ailé s’envola en faisant vibrer le sol. Sachant que chaque instant était compté, et pouvait marquer la frontière entre la vie et le trépas, Amyelenor enfourcha son cheval, retrouvant avec délices cette sensation. Il fit signe à ses homes et hurla un commandement, et les cavaliers se rangèrent en file, d’environ trois hommes de front. Un rang derrière lui, l’un des homes déploya un étendard sur lequel étaient cousus non pas les couleurs de l’Empire, mais les armoiries du Duc Korentin Kohan d’Aldaria. Amy trouva cela un peu trop voyant à son goût, surtout dans la situation qui était la leur, mais il savait trop à quel point un symbole était important pour ceux qui se battaient autour.
Puis ils s’élancèrent, passant les murailles du Palais Blanc et déferlant dans les quartiers descendants de la ville. Grâce à la surveillance de Luna, ils évitèrent des archers embusqués qui n’attendaient que leur passage pour tirer. Cette enfant avait vraiment de bons yeux, pensa-t-il. Nulle surprise qu’elle fut archère si douée. Devant eux, comme elle le leur signalait, se trouvaient peu de soldats. Leurs chefs avaient visiblement sous-estimé tout ce qui pourrait arriver, prenant pour acquise la loyauté de certains Aldarians, qui étaient effectivement loyaux, mais pas envers la personne qu’ils pensaient. Il y avait cependant énormément de civils, qui s’écartaient avec frayeur et empressement pour laisser passer le mélange hétéroclite des cavaliers. Des Lames, des Gardes Palatiaux et d’autres d’Aldaria, des membres de l’Armée Impériale proprement dite, … Mais en cet instant, le corps d’origine n’avait plus aucune importance, car tous savaient qu’ils étaient unis contre un danger commun. Ou ils s’échapperaient ensemble, ou ils mourraient ensemble. Comme le lui avait dit l’Officier Lame, les portes étaient effectivement sous leur contrôle et, à chaque fois qu’ils en passaient une, les hommes qui s’y trouvaient sautaient sur leurs montures et rejoignaient la colonne. C’est ainsi qu’ils réussirent à quitter la ville, obliquant presqu’instantanément vers l’Est et la forêt, qui se trouvaient à plusieurs quelques deux ou trois lieues de là.
La chevauchée fut longue, et les chevaux, qui avaient dû galoper pendant longtemps, arrivèrent éreintés, à l’endroit que lui avait indiqué Luna et marqué Atalos avec son petit feu. Les cavaliers démontèrent, et Amy donna l’ordre de s’occuper des blessés, d’établir un camp provisoire, et de préparer des tours de garde. Si ce n’était pas ce soir, ce serait demain que des patrouilles conséquentes seraient lancées à leur poursuite. Mais aucun cheval n’avancerait plus cette nuit, sous peine de mourir d’épuisement.
*Tu vois, je te l’avais dit, que j’en reviendrai vivant, dit-il d’un ton qui se voulait détaché, mais dans lequel transparaissait le soulagement de revoir le Dragon d’Or sain et sauf. Comment s’est passé votre vol ? Et où se trouve Luna ?*
Il se doutait bien qu’il ne lui était rien arrivé de mal, sinon Atalos n’aurait pas été aussi tranquille dans sa pose, mais il ne put se retenir de s’enquérir de savoir où elle était. Lorsqu’il la vit effectivement allongée, il s’approcha d’elle, et regarda son visage serein dans sur lequel les traits de l’adulte qu’elle serait disputait à ceux de l’enfant qu’elle était encore. Amy détacha sa cape noire de ses épaulières, et l’étendit sur le jeune fille, pour la protéger de la fraîcheur nocturne, prenant bien garde à protéger son cou. Se levant, il revint vers Atalos, près duquel l’Officier Lame et un autre gradé attendaient.
« Nous avons été coupés de nombreuses choses, sur le Domaine Baptistral. Pourriez-vous nous expliquer en détail ce qu’il s’est passé, Lieutenant ? »
********
Le visage fermé, Amyelenor terminait d’écouter le récit, qui était bien plus sombre qu’il ne l’aurait cru. La situation était grave, très grave, car désormais, tous étaient considérés comme des traîtres. Et surtout, savoir que l’Empire avait finalement conclu une paix avec l’envahisseur était pire que tout. Ses yeux se promenèrent sur le camp improvisé, et Amy vit qu’aucun n’acceptait ni l’accession au Trône de Fabius, ni cette paix aux saveurs de capitulation.
*Nous sommes devenus des fugitifs, dirait-on, Atalos, dit Amyelenor en fermant les yeux, afin de chasser cette impression de voir des ombres rôder entre les arbres. Quelle ironie, nous sommes venus chercher Luna pour la mettre en sécurité, mais nous l’avons jeté en plein milieu d’un autre conflit. Maintenant, le reste de l’Empire désire notre mort autant que les Alayiens. Quelle déchéance pour notre race…* |
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Sam 31 Mai 2014 - 14:21 | |
| Les heures s'écoulèrent, longues et monotones, sans que le dragon ne cessa un instant de surveiller l'horizon, grognant intérieurement contre les difficultés qu'il éprouvait à maintenir un lien clair avec son dragonnier. La distance qui les séparait alors n'aidait en rien, et les troubles qui avaient secoué le duo ces dernières semaines ne lui rendaient la tâche que plus difficile encore. Tout au plus parvenait-il parfois à s'assurer brièvement que le jeune homme était encore en vie, mais impossible d'en savoir plus. Etait-il blessé ? Avait-il peur ? Etait-il seulement encore libre de ses mouvements ? Autant de questions qui demeuraient sans réponse. Le soir s'annonça bientôt, l'obscurité prenant peu à peu le pas sur la lumière du jour à mesure que le soleil descendait sur l'horizon derrière lequel il finit par disparaître totalement. L'espace d'un instant, Atalos ramena ses yeux d'or sur la silhouette assoupie de la jeune fille sur laquelle il avait reçut l'ordre de veiller. Comment pouvait-elle dormir dans un moment pareil ? Ce n'était certainement pas l'inquiétude qui la dévorait et l'écailleux fut tenté l'espace d'un instant de la laisser là pour s'envoler à la recherche de son lié. Après tout, elle ne risquait plus rien désormais, au contraire d'Amyelenor, mais quelque chose en lui l'incita à rejeter cette idée. Ce même instinct qui l'avait poussé à protéger l'enfant en dépit de la rancœur qu'elle lui inspirait, à moins qu'il ne s'agisse tout simplement de l'odeur d'une meute de loups toute proche que pouvaient percevoir ses naseaux ? Peut-être. Pivotant sa tête massive vers les bois, le dragon d'or vint trouver du regard celui de l'un des canidés, évoluant silencieusement entre les arbres. L'animal s'immobilisa un instant, relevant la tête vers la créature d'écailles, puis s'éloigna sans demander son reste et disparut dans la pénombre des sous-bois. Pour cette nuit au moins, il abandonnerait la place qu'il occupait habituellement au sommet de la chaîne alimentaire de la forêt.
L'incident clôt, le dragon put reprendre son consciencieux examen de la moindre ombre mouvante sur l'horizon, étirant régulièrement le cou lorsqu'il pensait apercevoir des chevaux au loin pour le rabaisser avec un grognement sourd à chaque nouvelle désillusion. Pour son plus grand soulagement néanmoins, il pouvait ressentir lors des trop rares contacts qu'il parvenait à établir via le lien qui l'unissait au jeune homme que celui-ci se rapprochait peu à peu et finalement, le groupe de cavaliers tant attendu apparut. Aussitôt, le dragon se redressa totalement pour s'avancer de son pas lourd à la rencontre de son lié, jetant furieusement son esprit contre celui du jeune homme pour l'étreindre tendrement.
* Ceux qui y sont restés avaient probablement dit la même chose à leurs proches avant de partir, mais je suis content de te revoir enfin. *
La suite lui arracha toutefois un grognement bourru et c'est d'une voix passablement agacée qu'il répondit non sans dédain :
* Je ne l'ai pas croquée si c'est ce qui t'inquiète... Ta petite protégée va bien, elle dort près du feu. *
Lui aussi ça allait, merci de s'en inquiéter. Dracos, à croire que parce qu'il était un colosse de muscles, d'écailles et de crocs, il ne pouvait qu'aller bien. La dragon laissa peser un regard lourd de jalousie sur les épaules de son lié tandis que celui-ci recouvrait Luna d'une cape mais détourna les yeux sitôt que le jeune homme se retourna vers lui. Il ne fit aucun commentaire sur l'instant mais se promit d'y revenir lorsque l'occasion lui serait donnée. En attendant, le temps était aux explications et dragon comme dragonnier firent silence pour écouter le récit de l'officier qui s'était porté à leur secours.
L'enjeu des intrigues qui avaient amené la situation qui se présentait à eux demeurait certainement plus clair pour l'humain que pour son lié d'écailles, lequel peinait toujours un peu à comprendre les ficelles de ce que les bipèdes nommaient politique. Le concept même de la trahison lui apparaissait obscur, tant il lui semblait aberrant que l'on put se retourner de la sorte contre sa propre fratrie. Certes, les dragons connaissaient eux-aussi leurs luttes intestines mais certainement pas de manière aussi peu... respectueuse. Car Fabius n'avait pas seulement trahis les siens : en décidant de s'allier aux Alayiens, c'était à Armanda dans son intégralité que le nouvel empereur tournait le dos et comme le soulignait fort justement son dragonnier, il s'agissait là d'une bien funeste nouvelle. Leurs ennemis venaient subitement de considérablement se renforcer et la guerre se découvrait sous une nouvelle dimension.
* En ce cas nous ferons comprendre à l'Empire qu'il a eu tort de pactiser avec notre ennemi. Nous avons l'avantage de connaître leurs méthodes, leurs stratégies, nous connaissons leurs points forts mais également leurs points faibles. Nous avons déjà quelques hommes, mais il en faudra plus. Nous ne pouvons nous permettre d'engager nos forces dans une bataille à grande échelle, il nous faudra ruser et limiter les affrontements autant que possible : frapper vite et fort puis disparaître pour recommencer ailleurs. Si Fabius pense avoir signé la paix, nous allons lui démontrer qu'il n'en est rien. *
Son regard flamboyant se reporta sur la silhouette de la demoiselle qui les accompagnait désormais tandis qu'il ajoutait avec un grognement rauque :
* A défaut de mieux, il faudra qu'elle nous accompagne... *
Pour toutes sortes de raisons, cette décision ne lui plaisait pas mais il n'y avait malheureusement pas d'autre possibilité. Les semaines à venir s'annonçaient particulièrement tumultueuses... |
| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE Mar 3 Juin 2014 - 16:08 | |
| Luna ne s’était jamais sentie aussi exténuée de toute sa vie. Jamais elle n’avait cru pousser les limites de ses capacités à un tel point, mais ne pas l’avoir fait, elle n’aurait pas été en mesure de tenir la parole qu’elle avait donnée à Atalos de protéger son dragonnier. Elle s’était donnée à fond pour nuire à ses ennemis, mais surtout pour éviter qu’Amyelenor ne soit touché par des carreaux. Le prix qu’elle avait dû payer avait été sa force vitale qui se rechargeait maintenant peu à peu avec son sommeil réparateur. La petite dormait profondément et dans son état, rien n’aurait réussi à la réveiller. Heureusement qu’Atalos était là pour veiller sur elle.
Ainsi, les heures passèrent et la nuit fit place au jour. Luna ouvrit délicatement les yeux et jeta un rapide coup d’œil autour d’elle. Il faisait maintenant bien noir sur Armanda et un doux feu brûlait toujours à ses côtés. Le problème avec une telle lumière est qu’on arrive à bien voir de proche, mais qu’il devient bien difficile d’observer plus loin que l’aura lumineux. Elle arrivait à discerner Atalos dans la pénombre dont les écailles dorées miroitaient, mais elle n’arrivait pas à discerner les visages des hommes qui s’étaient regroupés au campement. Ces derniers discutaient, mais elle n’arrivait pas à entendre distinctement ce qu’ils disaient. Si tous ces gens étaient arrivés à destination, le général devait être à quelque part parmi eux, non? La petite se faisait du souci pour lui et espérait que rien ne lui soit arrivé. Elle se redressa en position assise et se rendit alors compte qu’on l’avait recouverte d’une cape. Était-ce celle de Farkstein?
Finalement, elle se releva et se concentra sur les voix des hommes afin d’y reconnaître celle du général. Il était là! Bel et bien vivant, qui discutait avec les officiers des récents événements. Elle ne put s’empêcher d’aller à lui et de l’enlacer de ses bras tellement elle était contente de le retrouver sain et sauf. Tant pis si elle les dérangeait dans un moment important ou si son geste attirerait les moqueries de la part des autres. Elle s’en fichait et jamais elle n’aurait cru s’attacher aussi rapidement à quelqu’un de sa vie. - Amy! S’écria-t-elle. Tu as tenu ta parole!
Elle le relâcha, remarquant finalement les regards amusés des gardes, sans oublier l’air jaloux d’Atalos. Elle lui rendit sa cape et se tint à l’écart tandis qu’ils discutaient de l’avenir des choses. Ainsi, le nouvel Empereur Fabius Kohan avait usurpé le trône et s’était allié aux Alayiens. Tandis qu’un autre groupe se formait, un groupe que l’on appelait « la Rébellion », qui était formé de gens qui détestaient Fabius ainsi que les Alayiens. Luna ne savait pas trop quoi en penser, mais elle portait une haine profonde envers les Alayiens qui avaient tué son maître. Elle savait bien que si ce dernier était toujours en vie, il lui dirait de ne pas s'en mêler, mais il n’était pas là et elle devait faire ses propres choix. De plus, elle avait déjà choisi son camp lors de la bataille au palais d’Aldaria.
- Je reste avec vous. Dit-elle sur un ton ferme.
Elle n’accepterait pas qu’on la rejette en lui disant que c’était trop dangereux pour elle ou qu’elle n’était pas concernée par le conflit. Elle était là et elle comptait rester, qu’ils le veuillent ou non!
[ Donc, ceci clôt notre RP. Merci d'avoir RP avec moi ^^] |
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| Sujet: Re: La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE | |
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| | | | La Fleur Venue de la Lune [PV Atalos et Luna] [Flashback Obsidienne An 1] TERMINE | |
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