[HJ : Ceci se passe au printemps. À environ 1 mois et demi avant l’âge d’obsidienne]

Pour la majorité des gens, ce devait une journée de printemps comme toutes les autres.  Même qu’ils devaient grandement l’apprécier, car la température y était bonne : les doux rayons du soleil étaient réconfortants et la brise était rafraichissante.  C’était une journée parfaite pour travailler sans trop s’éreinter.  Malheureusement, c’était loin d’être le bonheur pour un petit village.  En effet, à Sin-Clinclin, c’était un vrai cauchemar.  À peine après que le coq ait chanté, un groupe de brigands avait décidé de le prendre d’assaut et de s’amuser aux dépens des villageois.  Personne ne savait vraiment pourquoi ils étaient là ni pourquoi ils s’étaient mis à attaquer ces innocents.  Les barbares étaient sans pitié ni morale. Tous passaient sous leurs lames sans exception : hommes, femmes et enfants. Ils se moquaient et détruisait tout ce qui se trouvait sur leur passage. S’armant de courage et d’outils tels une fourche, un râteau, un bâton ou un couteau, un petit groupe de villageois tentèrent de se mesurer à eux, mais ils ne firent pas le poids contre eux. Les roturiers réussirent à en éliminer un ou deux, tout au plus trois, mais ils étaient désavantagés étant donné qu’ils étaient loin d’être bons combattants.    

Dans tout ce chaos se trouvait une petite fille, âgé de treize automnes.  Ce matin-là, Florence Beauchamp était sortie de la demeure familiale en entendant des cris.  Sa première pensée était qu’un taureau s’était évadé d’un enclot.  Encore fatiguée, elle tendit la main et prit les premiers vêtements sous la main.  Ainsi, elle revêtit une longue chemise en lin de couleur verte. Ce vêtement avait appartenu à son grand frère et il l’avait grandement usé, même qu’une des manches courtes étaient décousue.  Elle revêtit également une jupe longue et enfila ses sandales en franchissant la porte.

Une vision d’horreur se dessina littéralement sous ses yeux.  Sur le sol rocailleux, de nombreux corps gisaient, ensanglantés. Instinctivement, elle posa sa main sur sa bouche pour éviter un haut-le-cœur ainsi qu’un cri. Elle reconnut son père et monsieur Durocher, le voisin, tenter de repousser les brigands.  Ses pensées voguaient à toute allure et toute trace de fatigue du matin disparut. Que devait-elle faire? Se cacher?  Courir? En tournant la tête vers la boulangerie, elle vit la silhouette de sa mère sur le sol.

- MAMAN! S’écria la gamine.

Sans même réfléchir, la gamine courut jusqu’à sa mère et s’agenouilla près d’elle.  Elle posa une main sur son abdomen d’où un liquide rougeâtre s’échappait.  Elle la secoua, mais Camille ne réagissait pas. Trop absorbée, Florence ne remarqua pas le hors-la-loi s’approcher d’elle et c’est au dernier moment qu’elle vit une lame s’abattre dans sa direction.  Une douleur lancinante sillonna le long de sa main droite, main qu’elle avait utilisée pour bloquer le coup.  Au même instant, le bandit s’effondra pour laisser apparaître un  grand homme masqué.  Par son aide et de celui des quelques villageois restants, ils avaient abattu les barbares.  Et avant de quitter, son sauveur lui avait fait un pansement de fortune à sa main atrophiée.

Refusant de croire ses yeux, elle quitta Sin-Clinclin et poursuivit l’Ombre.  Épuisée, elle le poursuivit durant une demi-journée et s’enfonça dans la forêt tandis que le soleil déclinait dans le ciel.  Elle le perdit de vue pour le voir réapparaître derrière elle.  Elle resta figée sur place telle une statuette.  Ses membres tremblotaient malgré elle et son cœur battait la chamade.  

Que faire...?

Elle l'avait suivis, sans vivre et sans bagage...Que voulait-elle de lui? Elle semblait si maigre, si frêle, l'assassin avait l'impression qu'un simple coup de vent suffirait à la briser en deux. Les barbares n'avaient pas été un grand défis pour lui. Après tout, ils étaient tous complètement désordonné, chaotique, et aucune n'avait eu la décence de se munir d'une arme de jet. De plus, ils étaient tous des non justes...Il n'avait pas eu à perdre son temps à analyser leur comportement pour le comprendre. Il avait attaqué cette gamine sans aucune retenue... Ombre serra les dents à la simple pensée de ce qu'il aurait arrivé s'il n'était intervenue. Était-ce pour cela que cette fille l'avait suivis? Il était son sauveur? Non, de pareil titre ne lui revenait pas. Elle semblait si désespéré, tremblante comme une feuille à l'automne... Que devait-il faire? Elle venait probablement de perdre tout ce qui constituait son monde, sa famille, sa demeure. Ombre ne pouvait pas lui redonner autant. Certes, il pourrait l'abriter quelque temps, mais était-il vraiment capable de s'occuper d'elle? Il n'avait jamais eu à se soucier de quelqu'un d'autre de toute sa vie, alors rien ne garantissait qu'il pourrait le faire. Néanmoins, il était incapable de la laisser ainsi, cela entrait en conflit avec toute les valeurs auxquelles il prêtait foi. La laisser à elle-même signerait probablement son arrêt de mort, et cette seule raison palliait à toute les inquiétudes de l'assassin.

Décidé, il détacha sa cape de de voyage et approcha lentement de la jeune fille. Il lui passa délicatement l'épaisse cape sur ses petites épaules. C'était presque comique, car la différence de taille était très marquée par la quantité de tissue qui trainait sur le sol. Il s'écarta et pressa légèrement le dos de la jeune fille afin de l'incité à avancer, avant de prendre les devant. Il marchait lentement, afin de ménager la jeune. Le chemin fut relativement assez bref, car de la sixième borne, il n'y avait qu'un kilomètre à parcourir. Il arriva dans le secteur qu'il avait lui-même piégé et diminua brusquement la distance entre la jeune et lui. Il lui tendis la mains, le regard insistant. Il parla d'une voix qui se voulait douce, du moins, le plus douce qu'il était capable.

-Reste prêt de moi, la zone est dangereuse...

Il avança d'arbre centenaire à arbre centenaire, le seul chemin sûr et sans piège. Il tira doucement la jeune fille par la mains, tentant de ne pas trop lui écraser les doigts. C'était spécial, ce contact où il était une puissance protectrice, un contacte où ses décisions faisaient office de direction. Il la sentait si petite à ses cotés, sa présence seule éveillait en lui un sentiment étrange, comme une réflexion perpétuel sur sa condition. Le sentiment d'inquiétude, une choses à laquelle l'assassin n'avait jamais réellement été confronté. Ils arrivèrent finalement devant le mur de son repère, une simple élévation rocheuse pour le commun des vivants... Il la longea et arrêta devant une section de la paroi rocheuse, pourtant similaire vu de l'extérieur. Il poussa la paroi de sa main libre et constata au même moment qu'il tenait toujours la mains de la fillette dans la sienne. Il desserra lentement son emprise, puis lâcha totalement sa main. La paroi devant Ombre recula au même instant dans un petit grondement et il passa aussitôt dans l'ouverture ainsi formée. Si la jeune l'avait suivis pendant tout ce temps, elle le suivrait encore, c'était garantie.

Il se glissa dans cet endroit qu'il connaissait tant, l'endroit où il avait passé la moitié de sa vie en solitaire. Il tourna la paume de l'une de ses mains vers le haut et écarta les doigts. De petite flamme jaillir de leur extrémité, éclairant la pièce d'une faible lumière. Il fit le tour de son repère, allumant toute les torches qui s'y trouvait. L'endroit gagna une luminosité agréable, ni trop clair, ni trop sombre. L'homme revint dans la pièce centrale et désigna la table de bois massive pouvant accueillir quatre personne d'un geste de la mains. Elle trônait au centre de la pièce, bien en vu. Sur celle-ci, on pouvait facilement distinguer plusieurs sortes de fruit, ce qui semblait être de la viande séchée ainsi qu'une miche de pain.

-Bienvenue dans...dans "ma demeure"... Si tu as faim, prend ce que tu veux sur la table...J'ai de l'eau fraîche aussi et heum...c'est ça...

Il passa sa main derrière sa tête et descendit son capuchon. Il se demandait vraiment si ce qu'il faisait était une bonne idée, ou s'il allait le regretter amèrement. Étrangement, il ne savait pas trop quoi penser de la situation qui se déroulait devant lui. C'était la première personne autre que lui qui pénétrait dans son antre tenue secret jusqu'à ce jour, mais étrangement, il n'avait pas hésité à lui montrer l'entré et à l'invité à manger... Cette jeune fille avait décidément une étrange emprise sur lui...

Fixant l'homme de ses yeux bleutés, Florence retint sa respiration lorsqu'il se rapproche d'elle.  Son coeur lui donnait l'impression qu'il voulait sortir de sa poitrine tant il battait fort. Qu'avait-il l'intention de faire?  Elle n'en avait aucune idée.  Après tout, ce n'était qu'un inconnu et elle ne pouvait rien s'attendre de sa part.  À cet instant, l'idée de l'avoir suivi lui parut si mauvaise, si stupide, si idiote...   Enfin, elle poussa un soupire de soulagement lorsque l'Ombre déposa sa cape sur ses épaules. Le vêtement était si grand pour une gamine de son âge, mais elle en apprécia énormément le geste et s'y emmitoufla aussitôt, car elle avait énormément froid.

Talons à talons, ils longèrent un petit ruisseau et ils s'arrêtèrent devant un petit lac.  Encouragée par l'homme,  elle retira la cape, ses vêtements tâchés et ses sandales, puis elle entra dans l'eau qui la fit frissonner.  Toutefois, ne sachant pas bien nager, elle resta au bord, là où ses pieds touchaient le sol sans souci.  Malgré la fraîcheur de l'eau, cela lui fit le plus grand bien de retirer toutes ces saletés qui couvraient son corps.  En effet, la poussière, la sueur, mais surtout le sang avait collé à sa chevelure et à sa peau.  Une fois propre, elle revêtit une tunique de l'assassin et se blottit à nouveau dans sa cape.

- Florence... Je m'appelle Florence.  lui murmura-t-elle tandis qu'ils continuaient leur marche.

L'inconnu refusa de l'appeler ainsi.  Mais elle comprit pourquoi.  À partir de maintenant, elle ne serait plus Florence Beauchamp.  Ç'en était fini de la petite gamine rêveuse vivant à Sin-Clinclin.  Le temps où elle se levait pour aller nourrir les bêtes et celui où sa famille se réunissait autour d'un bon feu avec des chansons et des histoires étaient révolus .  Aujourd'hui, son père, sa mère et ses frères étaient morts et tout comme eux, Florence irait les rejoindre. C'est en scellant son nouveau présent qu'elle accepta le nom de Luna.

Perdue dans ses pensées, elle se cogna à l'Ombre lorsqu'il s'arrêta.  Que se passait-il au juste?  Elle vit l'homme lui tendre gentiment la main et lui expliquer que l'endroit était dangereux.  Elle arquilla des sourcils, incertaine.  Qu'avait-il de dangereux ici?  Elle ne voyait rien pourtant.  Mais le sérieux de sa voix et la douceur qu'il avait employé signifiait qu'il ne mentait pas.  Par habitude, elle tendit sa main droite, mais réalisant comment mal en point elle était, elle la ramena aussitôt vers elle, gênée.  D'ailleurs, sa main blessée lui faisait souffrir, mais elle était trop timide pour le lui dire.  Il avait déjà fait beaucoup pour elle et elle ne voulait pas abuser de son sauveur.  Déjà qu'il avait pris la peine de lui poser un bandage, qui soit dit en passant, avait pris l'eau lors de la baignade. C'est lorsqu'elle prit sa main de sa gauche qu'elle remarqua l'énorme trappe à ours dans l'herbe un peu plus loin.  Elle serra aussitôt sa poigne et resta le plus près possible de lui.  Mémorisant le chemin sûr, elle le suivit d'arbre en arbre jusqu'à l'entrée de son repère où il restait.

Luna resta un petit moment à l'extérieur et jeta un coup d'oeil au ciel où des nuages sombres commençaient à cacher la lune resplendissante. Que lui était-il passé par l'esprit?  En temps normal, sa mère lui aurait interdit de suivre un inconnu et si son père l'avait appris, il l'aurait grandement grondée.  Quant à son grand frère, il aurait sauté sur l'occasion pour se moquer d'elle.  Mais "normal" n'existait plus.  Et c'est sur cette pensée qu'elle franchit le seuil de la caverne.

-Bienvenue dans...dans "ma demeure"... Si tu as faim, prend ce que tu veux sur la table...J'ai de l'eau fraîche aussi et heum...c'est ça...

Il l'accueillit dans sa maison et elle lui répondit par un hochement de tête négatif à son invitation à manger; son estomac était noué et elle ne pouvait rien avaler.  Elle s'avança tout de même vers la table et tendit sa main afin de s'emparer d'une carafe contenant de l'eau. Toutefois, elle ne put s'empêcher d'échapper une grimace lorsque sa main blessée, utilisée par réflexe, toucha les parois froides du contenant.  Ce n'est que maladroitement qu'elle réussit à verser le liquide dans un gobelet métallique.

Gobelet à la main gauche, elle s'approchant doucement de l'assassin.

- Euhm...  balbutia-t-elle, cherchant ses mots.

Un long silence s'installa. La situation lui était quelque peu inconfortable et la fillette ne savait pas trop comment agir vis-à-vis l'homme.  Disons qu'elle n'avait jamais vécu rien de tel et elle ne réussissait pas à lire en lui comme elle pouvait le faire avec les autres.  Luna leva les yeux vers lui et le toisa du regard durant un instant. Mais qui était donc cet homme pour vivre dans un coin ainsi reculé dont l'entrée était truffée de pièges?  Qu'avait-il vécu pour devoir faire ces choix? Pourquoi portait-il un masque? Une chose lui était certaine: derrière ses allures de dur à cuire se cachait un être attentionné.  Lorsque son regard bleuté croisa le sien, elle baissa aussitôt la tête, intimidée.

-Euhm... commença-t-elle, toujours aussi incertaine. Merci... murmura-t-elle ensuite.  Merci. répéta-t-elle plus fermement.

Elle lui tendit le récipient à deux mains et lui sourit. Si elle ne pouvait rien avaler, cela n'était probablement pas son cas.

-Tu... euhm... Vous devez avoir soif... non? lui demanda-t-elle sur un ton attentionné.

Depuis que Luna était dans son repère, son esprit bourdonnait de questions et de choses qu'elle aurait voulu lui demander.  Elle s'arrêta toutefois sur l'une d'entre elle.

- Euhm... Vous avez... un nom... ? murmura-t-elle, hésitante.

[ HJ: Si jamais tu ne trouves pas ça correct ou que tu vois des trucs incohérents ou que ça ne te laisse pas assez de jeu, fais-moi signe et j'éditerai ^^" ][/i]

Qu'avait causé ce soudain changement chez lui? Pourquoi, soudainement, il ressentait tant le besoin de protéger cette jeune fille? Il ne la connaissait pas, elle ne lui apportait rien de concret, bien au contraire, il devrait la nourrir, la protéger, la loger, l'élever... Objectivement, c'était une erreur que de la prendre sous son aile, alors pourquoi le faisait-il? Serait-ce encore une marque de culpabilité lié à son premier meurtre? Peut-être...Il ne saurait dire. Quoi qu'il en soit, cette fille était la, nouvellement baptisé, fraichement nettoyée, vêtue a neuf et demandant la totalité de son attention. Elle marchait dans le repère, examinant les cibles, l'aménagement, la structure. Il s'assit à la table et continua sa réflexion. Il fut presque aussitôt interrompu par Luna, lui tendant un gobelet d'eau qu'elle venait de remplir.

-Heu...Merci...

Il bu le verre d'une traite et déposa délicatement sur la table. Visiblement, elle cherchait déjà à s'accoutumer à l'endroit.

- Euhm... Vous avez... un nom... ?

-Je...

Il dit réfléchir a ce qu'il allait dire. "Non je n'ai pas de nom?" "Je suis ermite depuis presque toujours, je n'ai pas besoin de nom?" De telles réponses ne serviraient à rien. La jeune voulait un nom à associer à son identité, un nom qu'elle aimerait peut-être un jour, ou au contraire qu'elle maudirait. C'était un simple mot avec tant d'idéaux y étant rattaché, le choix d'un nom faisait presque appeler le sacré et le divin, l'espace d'une seconde, afin que le dit nom devienne en soi l'individu qui le porte.

-...Je suis Ombre... Tu peux m'appeler ainsi...

C'était la le nom qu'il avait choisis de porter devant Nalaïa, c'était donc logique qu'il l'emploi à nouveau. Il commençait a peine à crée ce qui pourrait ressembler à un cercle social, et par besoin de cohésion, il devait commencer à intégrer des faits fixes, tel qu'un nom... Il remarqua un mouvement du coin de son œil et constata en y prêtant d'avantage attention que le bandage qu'il lui avait fait précédemment ne lui convenait plus. Il sortie la fiole qu'il avait sur lui et la déposa sur la table.

-Laisse moi voir ta main gamine... Ne la regarde pas. Laisse moi faire.

Il défit doucement le nœud du bandage en tissus et déroula lentement ce dernier d'autour de la main de Luna. Le chiffon était gorgé de sang et d'eau. Il fini par dévoiler la main meurtrie de la fillette. L'auriculaire et l'annulaire manquants avant cédé leur place à deux moignons bien sanglant. Si le coup avait été porté légèrement plus bas, elle aurait probablement perdue sa main. Il déposa la main de la jeune fille sur la table et déboucha le goulot de la petite fiole. Il trempa son index dans le liquide jaunâtre et étala ce dernier sur le dos de la main droite de Luna.

-Ne craint rien, Luna. Je vais guérir cette plait, fait moi confiance et ne regarde pas...

Il continua son travail minutieusement jusqu'à atteindre la base de où aurait du se trouver ses doigts. Le poison était quasi instantané, elle devait surement déjà éprouvé les premiers signes de son effet: un picotement suivis aussitôt d'un engourdissement du secteur affecté, pour se conclure par une paralysie complète du membre. S'il se fiait à la très faible dose qu'il venait de lui administrer, elle devait probablement être paralysé jusqu'à l'épaule. Il apposa ensuite sa paume contre la blessure de la jeune fille et concentra son énergie à cette endroit. (Cautérisation, niveau de magie correct). Un éclair de lumière jaillit l'espace d'une seconde entre les deux mains, puis tout revint a la normal. Il ne connaissait pas de sort de soin a proprement parlé, mais ce dernier ferait l'affaire. Les deux plais s'étaient refermée sous l'action du sort, et une mince couche de peau durci recouvrait a présent les deux moignons.

-Je t'ai paralysé pour t'épargner la douleur, ce sort est extrêmement douloureux, mais il est très efficace...

Il se souvenait bien de sa rencontre avec le vampires, où ce sort aurait pût lui sauver la vie. La douleur avait été immense, comme s'il avait plongé sa main dans sa forge. La petite ne méritait pas de souffrir autant, c'est pourquoi il lui avait épargné pareil souffrance. Il plongea comme à son habitude son regards dans celui de Luna. Il ne savait quoi penser de tout cela, mais pour l'heure, il avait fait son choix.

-Pour le moment, tu es ici chez toi... Je ne sais pas si je suis capable de m'occuper de toi. S'il se trouve que je te néglige, je t'escorterai en lieu sur, dans un autre village... Mais comme je dis, pour l'heure, tu peux resté ici. Si tu as besoin de quoi que ce soit, dit le moi. À partir de maintenant, je serai ton maître et tu seras ma pupille... Tant que tu sera sous mon aile, je tacherai à ce que personne ne pose la main sur toi, je te le promet Luna. Parole d'une Ombre...

Ainsi, l'inconnu se présenta sous le nom d'Ombre.  Vous comprendrez bien que la gamine en déduisit qu'il ne s'agissait pas de son vrai nom, mais plutôt d'un nom d'emprunt comme Luna était désormais le sien.  Toutefois, il lui semblait étrange d'appeler quelqu'un Ombre, car  après tout, c'était loin des noms habituels comme Robert, Gaétan, Sylvain ou encore Fernand.  Mais elle s'y ferait.

- Enchantée Ombre! lui répondit-elle en souriant.  Elle était sincère et l'on pouvait même voir ses dents.

Luna ne voulait pas penser à son passé et aux choses douloureuses qui y étaient impliquées.  Elle tentait de chasser toutes mauvaises pensées.  Elle voulait rester forte, impassible, et ainsi, elle se concentrait sur les éléments positifs.  Tout d'abord, elle était encore en vie. Ensuite, elle avait fait la connaissance d'une personne mystérieuse, quelque peu étrange, mais tout de même sympathique.  Ensuite, elle était à l'abri, bien au chaud, dans le repère d'Ombre.  Et enfin, c'était toute une aventure qui allait commencer.  C'était un peu comme dans les histoires que sa mère lui... Ah non! Valait mieux penser à autre chose...  

Heureusement, son attention fut portée sur la main qu'elle avait tendue à Saemon lorsqu'il demanda à la voir.  Dès qu'il eut enlevé le bandage, Luna détourna aussitôt les yeux.  Elle savait que sa main était meurtrie, mais elle ne voulait pas affronter la réalité.  Saemon n'eut donc pas à répéter deux fois de ne pas regarder.

Elle ferma les yeux tandis qu'elle sentait un picotement dans sa main.  L'engourdissement se propagea le long de son bras et ce fut bien assez tôt qu'elle n'eut plus aucune sensation.  Elle trouva cette sensation des plus étranges de ne plus être capable de bouger son membre droit du tout. Elle sentait même la léthargie s'étendre jusqu'à son épaule, son cou et le bas de sa mâchoire.

-Ne craint rien, Luna. Je vais guérir cette plait, fait moi confiance et ne regarde pas...

- Je te fais confiance. murmura-t-elle.

Elle ferma les yeux et retint son souffle, mais se rendit rapidement compte que ça ne servait à rien puisqu'elle n'avait aucune sensation!  Un jour, elle comptait lui demander ce qu'il avait utilisé.

- Dis moi quand c'est terminé. lui demanda-t-elle.  

Elle attendit que l'Ombre lui dise qu'il avait terminé pour rouvrir les yeux.  Elle poussa un long soupire en voyant sa main meurtrie, découragée de voir ainsi ses doigts.  Mais elle fut toutefois soulagée de savoir que son membre guérirait normalement et que l'infection était limitée.  

-Pour le moment, tu es ici chez toi... Je ne sais pas si je suis capable de m'occuper de toi. S'il se trouve que je te néglige, je t'escorterai en lieu sur, dans un autre village... Mais comme je dis, pour l'heure, tu peux resté ici. Si tu as besoin de quoi que ce soit, dit le moi. À partir de maintenant, je serai ton maître et tu seras ma pupille... Tant que tu sera sous mon aile, je tacherai à ce que personne ne pose la main sur toi, je te le promet Luna. Parole d'une Ombre...

- Merci. lui dit-elle encore. Merci énormément... continua-t-elle. Elle fut touchée par les paroles de l'assassin et fut heureuse qu'il les aient prononcées.  Aujourd'hui, elle avait peut-être tout perdu, mais elle s'était néanmoins fait un maître, voire un ami.   Elle plongea son regard dans celui de Saemon et prit un air sérieux.

- Vous n'étiez vraiment pas obligé... Mais merci de m'accueillir chez vous.   À partir de maintenant, je serai Luna, votre pupille.  Je vous promets de ne jamais vous manquer de respect et vous pourrez toujours compter sur moi.  Je vous en donne ma parole. Merci pour tout.

La gamine s'approcha de l'assassin et lui tendit sa main gauche comme pour sceller le pacte.  D'ailleurs, elle était un peu comique à voir avec son bras droit paralysé.  

Juste après, la petite ne put retenir un long bâillement.  La journée avait été longue pour elle.  


- Vous êtes fatigué... ? lui demanda-t-elle.  Elle ne connaissait pas les habitudes de l'homme, mais il était fort probable qu'il soit fatigué après la journée qu'il avait passé.

La jeune réussit a lui arracher un sourire lorsqu'elle prononça son voeux. Pour une gamine, elle avait du cran, il aimait ça. Il lui serra la main en remarqua qu'elle utilisait son coté gauche. Le curare faisait donc effet. Elle avait posée sa main droite devant elle par réflexe de protection, elle était donc droitière... L'assassin décomposait chaque information qu'il pouvait obtenir d'elle, trop maladroit pour simplement poser la question. Il la regarda bailler sans sourciller. Il était normal qu'elle soit fatigué après une journée pareil. Il lui dit signe de le suivre et l'amena dans l'alvéole qui lui servait de chambre. La pièce -Si l'appellation pouvait être utilisé pour désigner l'endroit- était cerné des deux cotés par d'immenses bibliothèques remplis à ras-bords de livre aux reliure de tout genre. Il y avait facilement plus de six cents bouquins réunis dans ce même endroit. Au centre, un lit large et simple trônait sans artifice. Composé d'une structure en métal simple et d'un matelas épais, il constituait, avec l'armoire adossé à l'un des murs, le seul mobilier de la chambre de l'assassin.

-Voici l'endroit où je dors... Je te laisse t'y reposer pour la nuit... Jusqu'à ce que tu possèdes ton propre lit au moins... Pour ma part, non, je ne suis pas fatigué. Ce genre de journée me laisse pensif, et me coucher sur de pareils pensée ne serait pas une très bonne idée.

Il se dirigea vers l'armoire et sortie une couverture du meuble. Puisqu'il laissait son lit, il se devait au moins de ne pas avoir à revenir en pleine nuit en brisant le sommeil de la petite, elle en avait réellement besoin. Il alla se camper de nouveau devant la fillette, sa couverture sous le bras.

-Repose toi bien Luna, dès demain, je commencerai ton éducation... J'ai un peu de temps à moi, alors soit prête, j'ai beaucoup à te montrer...Bonne nuit gamine, s'il y à un problème, je serai dans le hall principale, la cuisine, si tu préfère...

Il quitta la pièce sans autre cérémonie, déjà assez incertain sur la marche à suivre applicable lors de la réception d'un invité. Il connaissait beaucoup de théorique, mais moins de pratique dans certain cas, comme ce dernier. Il déposa l'épais morceau de tissus sur la table et tendis la main afin de prendre un des quelques fruit présent sur la table. Il porta sa main à sa taille, cherchant sa dague, sans succès. Soudain conscient d'un fait oublier, il se précipita dans sa chambre, légèrement gêné d'entré ainsi dans le cocon d'intimité de la jeune fille, nouvellement créé. Un autre sentiment autrefois inconnue de l'assassin. Après tout, son métier demandait souvent d'entré dans le domicile des gens. Il avait donc brisé la paix des autres plus d'une fois dans sa vie. Étrangement, entrer dans sa propre chambre alors qu'une gamine s'y trouvait demandait d'avantage d'effort à l'homme, il devait surement être retenue par l'étrange intérêts qu'il portait à la gamine.

-Désolé de revenir ainsi à la charge...J'ai juste...

Sans finir sa phrase, il se dirigea vers la tête de son lit et glissa la main sous l'oreiller, pour en sortir un poignard effilé, bien en vu, sans sa garde. Il se tourna vers Luna, ne sachant pas trop quoi dire,

-Je...Enfin...C'est une vieille habitude...Je ne voulait pas que tu te coupe avec...Désolé pour le dérangement je te laisse dormir pour de bon cette fois...

Et il quitta la pièce une fois de plus. Après sa légère collation, il entrepris de coudre et de rembourrer un autre matelas pour la fillette. Pendant ce temps, Ombre avait le temps de mettre ses idées en place, à savoir s'il déciderait de la garder ou non. Au milieu de la nuit, commençant à ressentir la fatigue lui piquer les yeux, il abandonna sa tâche et alla s'installer sur l'une des chaises de sa cuisine, emmitouflé dans la couverture qu'il s'était apporté. Il n'avait toujours spas retiré son armure, ni aucune pièce de son équipement d'ailleurs. Il aurait amplement le temps de se dévêtir et d'aller se nettoyer. Mais pour le moment, les bras du sommeil l'appelait doucement. Fourbe et traitre, le sommeil le menait toujours à ses éternels cauchemars, ou seul le chaos et la désolation régnait, où le sang était roi, où l'assassin expiait chacun de ses crimes, un à un, toujours dans des punitions plus violente et cruelle. C'était un bien triste châtiment que l'homme endurait à chaque jour: vor ses rêves être détruit et remplacé par des abominations. Alors qu'il ressentait la douleur cuisante d'un fer de lance chauffé à blanc dans ses côtes, Ombre se réveilla en sursaut, hurlant et haletant, désorienté. Dans les premières secondes de son éveil, il ne se souvenait plus pourquoi il se trouvait sur une chaise en bois plutôt que dans son lit. Il se frotta les yeux du bout des  doigts, les passant dans les orifices de son éternel masque. La brume du sommeil se dissipait lentement, mais c'est en voyant la jeune fille arrivé que les images de la veille revint à son esprit.

-...Luna!...

Se fut là la première et la seule recollection qu'il était capable de faire dans un était de réveil aussi peu avancé.

Un pâle spectre devant ses yeux, se mouvant à même sa corné, puis s'évaporant, laissant place à la gamine, accourant au chevet de son maitre à l'esprit embrouillé. Elle était radieuse, comme un rayon de soleil au beau milieu de cette grotte sombre et parfois inquiétante. L'homme revenait lentement aidé, motivé par la gaieté de Luna. Il se leva lentement, remarquant du coin de l'œil le livre que Luna tenait en sa possession. "Flore et Faune de l'empire centrale, un encyclopédie assez complète quoi que petite. C'était l'une de ses premières acquisitions, car au moment de sa trouvaille, il travaillait encore pour le vieux Théodore Titus. Il attrapa par réflexe le fruit lancé par la petite et, tant qu'à y être, croqua dans le fruit. Il avait remarqué la soudaine habitude de la jeune à l'appeler "maitre". Loin de lui déplaire, il trouvait cependant le fait assez drôle, non pas comique, mais plutôt inhabituel. Il décida de rester debout, aillant passé un peu trop de temps à son gout dans la chaise derrière lui et préféra d'avantage marcher.

-Je n'ai pas vraiment de routine, proprement attribué au terme...Mais il y a certaine chose que je fais fréquemment, en autre, chercher de la nourriture, vérifier le périmètre de mon repère, entre autre, les pièges. Sinon, je forge, je m'entraine, je lis... Car non, je n'ai pas lu tout les livres que je possède... La bibliothèque à gauche de mon lit son les livres que je dois lire éventuellement, et à droite se trouve ceux que j'ai déjà lu. Si tu veux consulté des livres plus imagés, prend ceux qui se trouve à la base de la bibliothèque de droite.

Il continua de marcher en rond, tout en mangeant sa pomme et en s'étirant. son dos était quelque peu douloureux, mais cela n'allait pas le tuer.

-Aujourd'hui, je vais prendre une journée de repos. Commençons par faire un lit adéquat pour toi, et après, nous verrons bien... si tu le souhaites vraiment, je pourrai te montrer un peu plus tard la base de la lecture si tu le désire...Tu verras, une fois que tu sauras lire, écrire te paraitra un jeu d'enfant...

Un craquement se fit entendre, provenant de la colonne vertébrale de l'assassin alors que celui-ci avait à peine bougé.

-...Mais commençons par ton lit...

Il termina son maigre déjeuné et alla à la forge chercher quelque outil. Il alla par la suite chercher du bois dans le grand Hall, qui lui servait d'entrepôt et de lieux d'entrainement, et revint avec dans le hall principale. Il commença à scier le bois dans différente longueur, afin de pouvoir établir une structure solide. Si Ombre se décidait à la garder, il ne la laisserait pas dormir sur le sol.

-Que tu reste ou non, je vais commencer par le plus important: les règles. À l'intérieur de mon repère, il n'y en à pas vraiment, tant que tu ne brules pas mes livres ou que tu touches à mon laboratoire...

Il désigna la petite table sur laquelle plusieurs fioles, potions et ingrédients de tout genre reposaient.

-Sinon, à l'extérieur, les règles abonde. Entre autre, la discrétion est ce qui m'a permit de rester en vie toutes ces années, et pour être honnête avec toi, c'est là le fondement de mon interrogation te concernant. Je ne peux me permettre de garder en ces lieux une personne qui menace ma vie...Mais je crois que si tu m'écoutes attentivement, tu apprendras assez vite à te fondre dans le décors si une menace se fait savoir...De toute façon, ces règles s'apprennent à la longue il faut croire...

Ombre tomba sur un morceau de bois légèrement plus souple et décida de le mettre de coté. Il lui trouverai probablement une utilité en temps venue.

-Alors...Je ne demanderai pas ton passé, et tu ne me demandera pas le miens, par contre, j'aimerais bien savoir de quoi tu es capable...Mis à part la couture, quelle sont tes aptitudes, gamine?

C'est en silence que Luna écouta les réponses données de son maître tout en gardant ses questions pour elle. Comment faisait-il pour vivre seul ainsi? Ne s'ennuyait-il pas de voir ou de parler à des gens? Il avait mentionné ce qu'il comptait faire aujourd'hui, mais que faisait-il à l'habitude?  Sortait-il de son repère?  Ou restait-il dans sa caverne?  Et pourquoi portait-il un masque? Décidément, le masque était la chose qui l'intriguait le plus chez l'homme.  

À nouveau, le visage de la petite dessina un grand sourire lorsqu'il mentionna qu'il allait lui montrer à lire. Cette nouvelle lui fit chaud au coeur; elle avait toujours voulu apprendre.  Son père, analphabète également, n'avait jamais considéré cela important et sa mère n'avait pris la peine de lui montrer.  Elle lui avait montré quelques trucs, mais sans plus.  La petite fille était impatiente que "plus tard" arrive.  

Luna ne bougea pas lorsque Saemon partit chercher du bois pour la base de son lit.  Elle le regarda faire, mais poursuivit son travail de couture puisque son aide n'était pas nécessaire.  De toute façon, elle aurait été un fardeau plus qu'autre chose; avec sa main blessée, scier aurait été plus que difficile. De plus, en faisant des tâches séparément, le travail se ferait plus rapidement.

-Que tu reste ou non, je vais commencer par le plus important: les règles. À l'intérieur de mon repère, il n'y en à pas vraiment, tant que tu ne brules pas mes livres ou que tu touches à mon laboratoire...

-Sinon, à l'extérieur, les règles abonde. Entre autre, la discrétion est ce qui m'a permit de rester en vie toutes ces années, et pour être honnête avec toi, c'est là le fondement de mon interrogation te concernant. Je ne peux me permettre de garder en ces lieux une personne qui menace ma vie...Mais je crois que si tu m'écoutes attentivement, tu apprendras assez vite à te fondre dans le décors si une menace se fait savoir...De toute façon, ces règles s'apprennent à la longue il faut croire...

- Je ne veux pas vous causer du tord, d'aucune façon...  dit-elle une fois que l'Ombre eut mentionné les règles à suivre si elle restait avec lui. Je suis sincère... Je sais qu'on vient tout juste de se rencontrer et... que vous ne pouvez pas avoir confiance en moi... Mais c'est vrai ce que je vous dit.  J'apprends rapidement... Je ne compte certainement pas brûler vos livres! Et je ne compte pas plus toucher à vos choses... Je ne ferai rien  qui puisse mettre votre vie en danger... dit-elle, puis fit une pause de quelques secondes.  Je vous écouterai. promit-elle.

Luna s'était introduite dans la vie de l'assassin sans crier gare.  S'il ne voulait pas d'elle, elle ne le forcerait pas et partirait.  Mais cette idée ne l'enchantait pas... Elle se conformerait donc à ses conditions.

- De quelle menace parle-t-on, au juste? demanda la fillette, fronçant les sourcils, perplexe et curieuse.

Après tout, il fallait être discret et apprendre à se fondre dans le décor...  De quoi devaient-ils se cacher?  Elle ne savait pas trop s'il allait répondre ou si ça allait rester un mystère également.  Mais si une menace pesait sur la tête d'Ombre et que Luna restait chez lui, elle trouvait normal de savoir à quoi s'attendre.  

Enfin, elle posa le matelas sur le sol.  Prenant la carafe avec sa main gauche, elle versa l'eau dans deux gobelets puis en tendit un vers Saemon.

-Alors...Je ne demanderai pas ton passé, et tu ne me demandera pas le miens, par contre, j'aimerais bien savoir de quoi tu es capable...Mis à part la couture, quelle sont tes aptitudes, gamine?

Elle acquiesça d'un signe de tête et ces mots ne la surprirent pas un seul instant.

- Je... À part la couture... Je... commença-t-elle, cherchant ses mots.

Que savait-elle faire au juste? Elle y réfléchit un moment et fut déçue du peu de choses à dire... Voudrait-il toujours d'elle même si ses capacités étaient limitées?

- Disons que je sais cuisiner... Et m'occuper des animaux... Mais je ne crois pas que vous en ayez.  Je... Je peux m'occuper des tâches ménagères...  et euhm.  Je ne sais pas trop... Je... balbutia-t-elle.  J'apprends vite!

Elle le regarda, se demandant si c'était une bonne réponse qu'elle avait dit ou non.

Quelle menace? Ombre en énumérait tellement qu'il cru un instant avoir perdu le fil de son compte. Évidement, Luna n'avait pas a craindre certain ennemis de l'assassin, comme la couronne, mais devait en craindre d'autre, comme les simples mercenaires qui voyageait de par et d'autre dans les environs de Gloria. Elle savait de lui qu'il avait tué des gens sans remords, après, elle était au première loge du massacre lorsqu'il avait abattue son assaillant. Elle le savait donc capable de tuer...Mais peut-être ne soupçonnait-elle pas la véritable nature d'Ombre. Il l'avait dit plus tôt, son passé ne la regardait pas, après tout, mis à part des histoire d'horreur, il n'y avait rien qui vaille la peine de s'attarder. Mais dans le présent, il était assassin, et ses ennemis devenaient logiquement les ennemis de Luna, qu'elle le veuille ou non.

-Malheureusement, mes ennemis sont nombreux... La Horde -un groupe de bandit auxquelles mon frère appartient- a comme ennemis la couronne et leur fidèle, car ils pillent leur cargaisons. Idem pour la guilde du Souffle, qui est un rassemblement d'assassins devant se caché au yeux du monde. Les vampires ont pour ennemis le monde, les Elfes n'aiment pas les tueurs et les meurtriers...Chaque groupe à son ennemis qu'il doit craindre et respecter à la fois. Malheureusement, par mes agissement neutre, je me suis mis à dos le reste du monde...TOUT peut être une menace lorsqu'on ne connait pas ses desseins. Malheureusement, sous ma tutelle, tu apprendras vite à quelle point le monde est sombre et violent, même si je crois que tu as déjà eu une petite idée la dessus...

Il la laissa énumérer son potentiel sans rien ajouter, prenant soin de conserver précieusement toutes informations sur la jeune. Il termina de scier la structure et retourna une fois de plus dans la forge, pour en revenir muni d'un marteau et d'une bonne poignée de clous. Il commença à assembler les différent morceau de la futur base du lit de la petite. Le bois commença peu à peu à ressembler à autre chose, une chose qui ressemblera à un truc, puis un machin, et enfin un lit.

-Si tu cuisines, tu as du potentiel en alchimie, si tu fais des tâches ménagère, tu es une fille organisé. Pour le reste, un livre vierge est plus facile à remplir qu'un livre aux pages noires...

Il continua de clouer le bois, prenant bien soin de faire un travail sans bavure. Après tout, la dernière chose qu'il voulait, c'était que sa création brise en deux au beau milieu de la nuit. Il continua de réfléchir à son dilemme, pensant à chaque point. Question nourriture, il pourrait facilement l'approvisionner en nourriture. Les fruit n'était pas rare dans le coin, le poisson abondait dans le petit lac derrière la grotte et le gibier abondait dans la forêt. La sécurité était garantie tant qu'elle ne quittait pas le repère et il avait presque tout son temps à lui consacrer, puisqu'il ne sortait que très peu. Les deux choses qui le tracassait était sa sécurité en dehors de ces murs et son environnement. Après tout, c'était un repère d'assassin, non pas une maison familiale... Si elle restait, les choses allaient devoir changer... Il posa finalement l'assemblage de bois sur ses toutes nouvelles patte et y déposa le matelas fraîchement cousus.

-Saute dessus, si rien de brise, nous saurons que nous ne nous sommes pas trompé...Il faut souvent expérimenter de façon assez radicale.

De la façon dont il avait structuré la base du lit, il aurait put sauter lui-même sur le bois sans que ce dernier ne brise. Il n'était pas du genre à faire les chose à moitié.

-Si tout est convenable, il ne restera plus qu'à emménager quelques trucs et ainsi, tu sera installé...

Restait à savoir si tout cela serait temporaire ou non, C'était là le grains de sel dans chacune de ses phrases et dans chacune de ses pensées.

Les ennemis d’Ombre étaient nombreux et de par ce fait même, la sécurité de Luna était compromise si elle restait en la compagnie de l’assassin. Que s’attendait-elle de son futur, de sa vie? Si elle désirait d’une vie tranquille, simple et monotone, elle n’était pas au bon endroit. En décidant de rester avec son maître, ses ennemis deviendraient rapidement les siens tout comme son mode de vie. Elle devrait apprendre à se débrouiller, à être autonome et à être en mesure de trouver de la nourriture quitte à en chasser. Elle devrait également savoir se cacher, passer inaperçue, à faire des pièges et à se défendre. Une longue liste de choses à faire et à apprendre défila dans sa tête tandis qu’elle terminait de coudre son futur matelas. Cependant, « tuer des gens » n’en faisait pas partie. Elle eut même un petit frisson en se demandant si elle devrait le faire un jour. Elle ne voulait être comme ces bandits qui avaient attaqué son petit village… Elle ne voulait pas tuer pour le plaisir de tuer. Elle ne voulait pas causer le malheur d’autrui.

- Malheureusement, par mes agissement neutre, je me suis mis à dos le reste du monde...TOUT peut être une menace lorsqu'on ne connait pas ses desseins. Malheureusement, sous ma tutelle, tu apprendras vite à quelle point le monde est sombre et violent, même si je crois que tu as déjà eu une petite idée la dessus...

- Le reste du monde, sauf moi. rectifia la petite. Et tu ne voudrais pas m’avoir contre toi. blagua la petite.

Elle avait prononcé ces mots dans le but de, peut-être, arracher un sourire à son maître ou du moins, d’enlever un peu de son air sérieux. Ne devait-il pas se sentir seul, haïe par le reste du monde? Il devait avoir un énorme poids sur les épaules. Pourquoi ne pourrait-il pas partager d’un peu de son fardeau avec elle? Il ne serait plus seul maintenant…

Une fois le matelas terminé et rembourré, Luna voulut le déposer sur la base de lit. Cependant, en le soulevant avec ses deux mains, ce dernier accrocha ses moignons douloureux, lui arrachant une grimace de souffrance, et par réflexe, le laissa tomber sur le sol comme s’il avait été brulant. Elle frotta sa main en murmurant des excuses. Cependant, lorsqu’elle vit que son maître allait le prendre pour le déposer lui-même [HJ : je suis sûre que tu l’aurais fait ^^’’ ], elle lui fit signe de s’arrêter, posa sa paume gauche devant lui.

- Je vais le faire. Murmura la fillette. C’est mon matelas. Précisa-t-elle, son orgueil quelque peu piquée.

Elle prit une grande respiration et se concentra sur la tâche à faire. Paume vers le haut, de sa main avec laquelle elle avait interdit Saemon de toucher au matelas, elle fit léviter le matelas dans les airs [Télékinésie: Niveau faible]. Quelques secondes plus tard, le matelas trônait sur sa base.

- TADAM! S’écria la fillette, heureuse d’avoir réussi.

Ça n’avait pas été trop difficile, car le matelas était très léger. D’ailleurs, Luna se débrouillait bien en magie, bien qu’elle n’avait pas pensé à le mentionner lors de l’interrogatoire sur ses capacités. Elle ne connaissait pas beaucoup de sorts, et ceux qu’elle connaissait étaient surtout utilitaires, mais son potentiel était grand.

-Saute dessus, si rien de brise, nous saurons que nous ne nous sommes pas trompé...Il faut souvent expérimenter de façon assez radicale.

[color=orchid- Euuh… ok… [/color]

Lentement, Luna monta sur la structure qu’il avait construite. Elle resta debout pour évaluer tout bruit suspect, car elle n’avait pas envie que tout s’effondre sous elle. Elle fit un petit saut, puis un deuxième et un troisième. Sauter sur un lit la rendit encore plus de joyeuse humeur. Il est toujours amusant de sauter sur un lit, non? Dans sa gaieté, elle prit le poignet d’Ombre et le tira vers elle, vers le lit, pour l’inciter à monter également.

- C’est quand la dernière fois que tu as fait ça… ? demanda-t-elle, souriante, gamine. Il avait bien droit de s’amuser aussi, non?

Bref, quelques minutes plus tard, le lit fut considéré comme étant solide. Ensemble, bien qu’Ombre fit presque tout le travail, ils le traînèrent dans la chambre qui fut réaménagée dans le but de contenir deux lits. Les bibliothèques furent déplacées de façon à séparer les deux lits et ainsi, à offrir un peu d’intimité de chaque côté.

Une fois tout en place, la petite s’empara d’un livre au hasard dans le bas de l’étagère et s’installa sur son lit.

- Merci pour tout, Ombre. lui dit-elle, sincère. Je ne te décevrai pas. Dit-elle.

Elle tourna les pages de son livre intitulé « Le moineau et la grenouille ». Heureusement pour elle, chacune des pages contenait une illustration qui décrivait l’histoire d’une grenouille qui voulait voler et qui s’y prenait de toutes les façons pour y arriver.

- On commence quand… Dis? lui demanda-t-elle. Elle avait si hâte de savoir lire! Mais peut-être avait-il d’autres plans en tête?

La jeune faisait de la magie... C'était en effet un petit "détail" qu'elle avait omis de lui dire. Il nota pour lui même de penser à analyser les compétence magique de Luna, afin de pouvoir connaitre son niveau actuel. Si elle se débrouillait bien, alors sa sécurité était plus assuré qu'il ne l'aurait cru. Bien qu'il préférait le physique au magique, il devait avouer que la manipulation de l'énergie ambiante était un art très pratique, peu importe la situation.

-Je...non...Luna, je n'ai jamais fait ça...Jamais...

Il se défit doucement de la petit poigne de la jeune fille et ramassa ses outils avant d'aller les rapporter à la forge. Il se sentait mal d'être sérieux à ce point avec la gamine. Lui qui avait toujours été l'exemple même de la logique et du calme, il se trouvait déboussolé d'avoir à ses cotées un tel rayon de soleil. Il retourna ensuite dans le hall principale afin de nettoyer les débris créé pendant la fabrication du lit et termina son travaille en changeant la structure de sa chambre. Ainsi aménagé, Luna et lui pouvait jouir d'une certaine intimité. Ce n'était pas comme si l'assassin avait une femme et allait assouvir ses pulsions à quelques mètres à peine de la jeune fille... Rarement dénudé, l'assassin n'avait pas vraiment besoin de beaucoup d'intimité. Cependant, la jeune fille, oui. Après tout, puisqu'il était de sexe opposé, il était normal qu'il lui permette d'être à son aise sans être dérangé par sa présence. C'était un concept nouveau pour lui, car la notion de collocation lui était totalement inconnu. Il termina de peaufiner la disposition du peu de mobilier de la pièce et alla rejoindre Luna sur son coté de la chambre. Elle tenait un bouquin dans ses mains, les yeux pétillant de soif d'apprendre.

- On commence quand… Dis?

Le moineau et la grenouille... Une vieille fable illustré, une comptine pour enfant... Mais comme livre d'exercice, il ferait l'affaire. Ombre l'avait gardé pour la simple et bonne raison qu'il aimait bien la morale, sans plus. Ombre s'assit sur le lit de Luna, à ses cotés. Il était son mentor, il avait comme rôle celui d'enseigner son savoir à ses disciples, en l'occurrence, une petite fille de treize ans. Il commença donc la lecture de l'histoire, prenant bien soin une fois la page lue de révisé chaque mots avec Luna. Il lui laissait aussi le temps s'admirer les dessins joint au texte. Ce livre était une œuvre unique après tout, car son créateur était mort... Mais bon, c'était là une autre histoire...La fable allait comme suit:


Lorsqu'il termina la lecture du livre et les répétitions, il se leva et s'étira. Son dos était encore douloureux, mais il ne s'en plaignait pas devant la jeune. Il se tourna vers cette dernière, un petit sourire sur les lèvres. à cause de sa soif de connaissance, Luna rappelait en écho les souvenir du passé de l'assassin. Lui même avide de connaissance, il n'avait eu cesse de lire depuis qu'il avait découvert l'Art des lettres.

-Alors Luna, qu'à tu compris à cette fable? Est ce que tu y vois une morale particulière?



(Peu d'action, je m'en excuse...)

Les yeux de Luna brillaient l’émerveillement et son visage rayonnait la joie de connaître l’histoire de cette petite grenouille qui faisait la rencontre du moineau. Elle écoutait attentivement chaque mot que son maître disait et les prononçait un à un lorsque celui-ci terminait la page. Elle tâchait de mémoriser chaque mot, chaque phrase, et de les associer aux images. Ainsi, elle pourrait peut-être tenter le relire lorsque son maître ne serait pas là.

- J’aime beaucoup cette histoire. commença la petite. La grenouille est mignonne. continua-t-elle.

Voir ainsi son maître sourire lui fit chaud au cœur et elle lui rendit son sourire. Elle était contente de passer du temps avec lui et peut-être qu’une synergie se créait peu à peu entre les deux? Derrière ses allures de dur se cachait un être attentionné et Luna se sentait appréciée.

-Alors Luna, qu'à tu compris à cette fable? Est ce que tu y vois une morale particulière?

- En fait, je vois deux choses… commença-t-elle. La première est qu’il ne faut pas envier les autres parce que chacun a ses propres forces. Le moineau peut voler, peut bien chanter tandis que la grenouille est capable de sauter haut. Ils sont différents et c’est donc normal qu’ils aient des capacités distinctes. La deuxième… Elle fit une pause pour réfléchir et assembler ses mots. Je ne sais pas si c’est vraiment ça mais… je crois que ça ressemble à quelque chose comme… il suffit de complimenter une personne anxieuse avec de jolies mots pour la rassurer… Ce que je veux dire c’est que le moineau a juste eu besoin de dire à la grenouille que ses sauts touchaient les nuages pour qu’il s’en retourne confiant à son marécage. Elle fit une autre pause. Est-ce que j’ai bien compris… ou pas?

Elle lui sourit en attendant ses réponses. La journée avait été bien emplie : ils avaient fabriqué un lit, emménagé la chambre et lut une histoire. Cependant, la douleur à sa main se faisait de plus en plus présente et la souffrance se dessina sur son visage.

- Ma main me fait mal… Vous avez quelque chose, dites? demanda-t-elle.

Pourquoi ne pas lui demander directement? Il avait un produit pour engourdir ou paralyser après tout. Luna ne serait pas étonnée de savoir qu’il en avait un pour réduire la douleur.

- On fait quoi demain… ? demanda-t-elle. Eeuuh… Je veux dire… Vous faites quoi demain… ? rectifia-t-elle.

Aujourd’hui, il avait passé la journée avec elle. Mais demain était un autre jour. Peut-être avait-il prévu quelque chose en particulier. Il n’allait probablement pas changer ses habitudes pour une presque inconnue.

[HJ: Désolée pour cette réponse courte et de t'avoir répondu si lentement... ^^" EEuuhm... Je sais pas si tu avais des idées/projets pour la suite? ]

Pendant un bref moment, Ombre eu une pensée vague. Il revoyait un garçonnet, couché sur le ventre dans une petite pièce chauffé par un poêle ardent, plume et papier à la main. Il chassa rapidement ce genre de pensée de son esprit. Il n'avait plus sa place dans sa tête, car ce petit garçon appartenait à l'histoire désormais... Rien ne lui servait de s'attarder sur ce genre de réflexion. Il continua donc la leçon et termina le "cour" avec sa demande. Il écouta sans mot la réflexion de la petite, un léger sourire soutenue au bord des lèvres. Elle ne le savait sûrement pas, mais Ombre profitait de chaque instant pour examiner la jeune fille. Son comportement, ses réactions, son mode de réflexions, tout y passait. Une chose le travaillait particulièrement: il ne comprenait pas comment cette gamine pouvait être aussi joyeuse malgré la mort de ses pairs. Certe, la vie en Armanda apprenait à tout le monde à côtoyer la mort, d'une façon ou d'une autre, mais de là à être capable de faire fit de la mort de toute sa famille...Elle les avait aimé, non?

Être capable de survivre physiquement à une tel agression était une chose, mais survivre psychologiquement en était une autre. Après son premier meurtre, malgré son état physique irréprochable, Ombre s'était vu dépérir, en proie des tortures mentales des plus souffrantes. Pourtant, en ce moment, Luna était un véritable soleil dans la tanière sombre et triste de l'assassin. Étrangement, il ne savait pas s'il devait être enjoué ou perturbé de côtoyer pareil individus. Isolé dans son recueillement envers l'Esprit de la Mort, il avait toujours passé outre les relation sociales et relationnelles, désirant plus que tout remplir ses promesses... Il se ressaisit et reporta son attention sur sa pupille. La fatigue devait jouer normalement, mais le rodeur savait que ce n'était pas actuellement le cas.

-Les morales sont souvent d'avantage un moyen de voir comment la personne en question réfléchit plutôt qu'une leçon universelle. Habituellement, les gens répondes approximativement la même chose, mais se sont les variations qui rendent les réponses intéressante. Pour celle-ci, je vais te dire quelle est ma pensée sur cette morale, le reste est libre de ta compréhension... Tu peux comparer ou superposer, c'est entièrement ton choix. À mes yeux, la grenouille à appris qu'à sa façon, elle possédait les mêmes forces que le moineau, et elle ne devait pas l'envier... Dans le même principe, si tu es doué pour la cuisine, n'essais pas de devenir bûcherons, même si l'un n'empêche pas l'autre. Tu dois exploiter tes propre force qui, à ta manière, feront de toi une personne respectable et heureuse. Quant à la seconde partie, et bien... Je vois une personne qui dit à une autre de continuer ce qu'elle fait, car elle se rapproche peu à peu de ses rêves, et qu'ainsi, elle pourra peut-être un jour espéré réussir à les accomplir... Voilà ce que moi j'en pense...

Il se releva du lit et alla remettre le petit bouquin dans la bibliothèque. Si Luna voulait vraiment apprendre à lire, elle aurait tout le temps de le faire, avec la tonne de bouquin qui dominait l'endroit... Toujours dans l'optique qu'elle resterait avec lui. L'assassin cherchait un moyen d'évaluer ses chances de survies potentiel si elle restait avec lui, de maître à pupille. Par le passé, il avait apprit à concocter des potion, à se fondre dans le décors, à chasser, à tirer à l'arc... Tant de chose essentiel pour survivre au beau milieu de la forêt.

- Ma main me fait mal… Vous avez quelque chose, dites?

Évidement, il pensa aussitôt au curare, mais abandonna rapidement l'idée. Le poison pouvait engourdir les membres pour retirer la douleur, mais il était possible qu'il empêche également les tissues de bien cicatriser. La cautérisation avait stoppé l'écoulement du sang et empêché l'infection, mais les dommages étaient toujours présent. Il prit délicatement la main de la jeune et la déposa, paume vers le haut, sur ses genoux. Ombre s'assit de nouveaux à coté de Luna et tendis ses deux mains vers la main meurtrie de la jeune, les mains collé et grande ouverte dans a direction de la plaie. Une douce lumière jaillis des mains de l'assassins et enveloppa les moignons rougeâtres de Luna. Ombre exécutait le travail minutieusement, canalisant du mieux qu'il le pouvait ses faibles réserves magique. ([Soin] Lumière apaisante, niveau correct )

-C'est un sort de soin assez basique... Je ne suis pas un mage, loin de là... Mais je sais faire quelques trucs... Tu sembles plus enclin à la magie que moi, si je me fis à la démonstration de tout à l'heure, et ton niveau d'épuisement... Je te montrerai un livre que je possède, il referme à peu près tout les sort de magie humaine existante. Je tiens seulement à spécifier ceci: si jamais tu commence à pratiquer la magie, n'oublie pas que cette dernière est un outil, et que contrairement à un marteau ou une scie, son fonctionnement est irrationnel... La magie à déjà quitté Armada une fois, elle peut bien recommencer... Et si jamais cela se produit, tu dois être capable de vivre sans magie, sans pour autant la rejeter totalement.

Tout en parlant, il bougeait lentement ses mains afin d'englober totalement celle de Luna. Lentement, les moignons se cicatrisaient. Même la brulures causé par la cautérisation laissait sa place à une peau neuve qui recouvrait la chair blessée. Il termina ses soins et se leva aussitôt, malgré le léger coup de fatigue qui venait de le prendre. Il s'avança vers le "cadre" séparant le chambre du reste de la grotte et lança à la jeune:

-"Nous" allons faire une activités assez intéressante demain... Je te garde la surprise. Repose toi aujourd'hui, tu verras demain plus rapidement. Rêve paisiblement...

En effet, il avait eu une idée pour l'horaire de demain. Une idée qui pourrait trancher l'avenir entre Luna et lui de manière significative. Il retourna dans le grand hall et fouilla quelque peu pour retrouver le bout de bois tendre de tout à l'heure. Il alla s'installer dans sa forge et commença à travaille le bois avec une lame. Une fois la silhouette formée dans le bois, l'assassin continua son œuvre en faisant chauffer le bois au dessus des flammes afin d'évacuer le surplus d'eau qui se trouvait dans le bois. Il nettoya par la suite l'arche de bois et polie les angles non désirés. Il vernit la surface de l'arc à en devenir avec un vernis couleur clair. Une fois sec, il entreprit le travail le plus long, qui consistait à entrelacé deux longues bandelettes de cuir tout au long du bois. Chose faite, il courba avec difficulté la structure de l'arc et y posa une corde de taille adéquate. Il sourit à la vue du modèle réduit de Murmure, son propre arc. Il testa le "jouet" sur les cible du grand hall et, une fois convaincu de son potentiel, alla le déposer avec délicatesse sur la couverture de Luna, à la partie la plus éloigné de la jeune fille. Ne voulant pas troublé son sommeil à une heure aussi avancé, il laissa la jeune se reposer, couché paisiblement dans son nouveau lit, et alla lui même s'étendre dans le sien, une fois arme et armure retiré.

Malgré le soleil et la lune contenue dans une seule personne, dormant non loin de lui dans sa tanière, ses rêves furent sombre et effrayant, comme à toutes les nuits depuis aussi longtemps qu'il pouvait se rappeler.

- Ne t’inquiète pas… Tout va bien.  Ce n’est rien…

Elle avait fermé les yeux tandis qu’Ombre soignait sa plaie.  Ce sort, lumière apaisante, lui rappelait de nombreux souvenirs et le premier étant les doux mots que son père lui murmurait à chaque fois qu’il l’employait sur elle.  Elle se rappelait encore parfaitement de ses mots et du ton de sa voix. Daniel lui manquait énormément.  Elle avait pleuré sa disparition hier et elle avait encore envie de pleurer sa perte.

- Sois forte petite. disait-il. Demain est un autre jour. Rajoutait-il lorsque la journée s’annonçait maussade.  Son père avait toujours aimé la simplicité, avait toujours vécu au jour le jour et il était l’une des personnes les plus positives qu’elle connaissait.  Comment avait-on pu arracher une telle joie de ce monde?  Comment pouvait-on être si égoïste…?  

Luna prit une grande respiration et chassa les idées sombres de son esprit. Elle ouvrit lentement les yeux et sourit à son guérisseur.  Toutefois, derrière son sourire se cachait une enfant dévastée qui s’accrochait aux quelques choses positives qu’elle trouvait.  Si elle n’avait pas péri en même temps que sa famille, c’est qu’il y avait une raison.  Et sa famille n’aurait pas voulu qu’elle soit triste et qu’elle s’apitoie sur son sort.  Elle devait aller de l’avant.

- Merci. Dit-elle simplement.  Elle bougea sa main droite, serrant ses doigts contre sa paume à quelques reprises.  La douleur avait complètement disparu, l’enflure également.  WOUAH!  T’es merveilleux! s’écria-t-elle, visiblement joyeuse.  C’est plus que ce que j’espérais!  Elle tourna sa main pour la regarder.  Elle était comme « neuve », du moins, si on faisait abstraction des deux doigts qu’il manquait.

La petite ne fut pas surprise que son maître soit capable de faire de la magie, mais elle n’avait pas eu cette solution en tête, bien que la magie avait toujours fait partie intégrante de sa vie de tous les jours.  Elle ne se considérait pas comme une mage ni comme douée en la matière, mais il était normal de voir des gens user de magie.  Il avait toutefois raison quant à la fiabilité de la magie… Elle était là en ce moment, mais elle pourrait bien disparaître d’un instant à l’autre.  La petite acquiesça d’un signe de tête et approuva son idée que son maître lui montre un livre sur la magie. Le lirait-il avec elle ou le lirait-elle seule lorsqu’elle sera en mesure de faire de la lecture par elle-même?  Luna était excitée à l’idée de lire quelque chose de nouveau, excitée de savoir que dans quelques temps, elle serait autonome et pourrait entreprendre de découvrir les mystères que renfermaient les bibliothèques.

-"Nous" allons faire une activités assez intéressante demain... Je te garde la surprise. Repose toi aujourd'hui, tu verras demain plus rapidement. Rêve paisiblement...

- Bonne Nuit Maître… Dormez-bien. À demain.  Lui dit-elle tandis que ce dernier sortit de la pièce.

Luna ne dormit pas tout de suite.  Elle ouvrit l’œuvre de la Grenouille et du Moineau et tourna les pages pour se remémorer l’histoire.  À chaque page, elle essayait d’associer les images aux mots et tentaient de les prononcer à voix basse : « gre-nouille… moi-neau… nu-age… ».  Et le sommeil l’envahit sans crier gare et ses rêves fut emplis de grenouilles sautant par-dessus des nuages.

La petite se réveilla relativement tôt le matin et remarqua, perplexe, la présence d’un petit arc en bois posé au pied de son lit.  Elle en déduisit que l’activité assez intéressante d’aujourd’hui impliquait l’objet et que probablement qu’Ombre lui montrerait à s’en servir.  Du moins, il le faudrait puisqu’elle n’avait jamais tiré de flèches de sa vie.  Tout d’abord, elle s’en empara et fut impressionnée par tout le travail qu’il avait dû faire pour le fabriquer.  Ensuite, elle se leva du lit, jeta un coup d’œil vers le lit de son maître pour vérifier s’il y était ou non et puis, arc en main, elle partit dans la salle principale.  Elle s’empara d’une pomme et l’engloutit en se dirigea vers le grand hall.  Elle se posta devant les cibles et sans flèche, s’affaira à tirer sur la corde.

Il se réveilla sèchement à la vue d'un monstre d'acier et de sang. Haletant sur son lit, il se redressa et s'assit sur le bord, uniquement vêtu de son pantalon et de son masque. Ses nuits étaient toujours du pareil au même. Cependant,. ces dernier temps, ses cauchemars avaient empirés de manière drastique. Bientôt, il devrait suivre un régime de potion de sommeil sans rêve, sans quoi, il allait finir ses jours insomniaque. Il se leva lentement en grognant, légèrement étourdit par son réveil brutal. Il jeta un discret coup d'œil vers le lit de la jeune et constata peu surpris que la jeune n'était plus là. La version miniature de Murmure n'étant plus là, il semblait assez évident que la gamine avait trouvé son cadeau. Maintenant, il lui restait à lui montrer comment s'en servir, et lui annoncer la nouvelle. Il ne voulait pas la décevoir, mais il ne voulait pas non plus lui mentir. Il devait être franc avec elle s'il voulait espéré un comportement similaire de sa part.

Avançant avec une brume épaisse devant les yeux, l'homme marcha lentement jusqu'au hall principale, trainant des pieds sur la surface rocheuse de la grotte. Arrivé a la table principale, il empoigna un bout de viande séché et commença à le mâcher distraitement. Une étrange réflexion lui traversa l'esprit: sa résidence, ses vêtements, l'éclairage ambiant, même la nourriture était fade... La simplicité n'était pas un problème, mais avec une personne si rayonnante en ses murs, son repère perdait des plumes. Ni dans le petit hall, ni dans la chambre, soit elle était sortie pour des raisons personnelles, soit elle était déjà en train de tester son nouveau jouet... Et au bruit sec qu'il entendait, ce son clair et si familier qu'il entendait souvent, cette mélodie a ces oreilles... Le son d'une corde qui se détend violemment.

Il alla chercher Murmure dans l'armoire de sa chambre et alla retrouver Luna dans le grand hall. Aussitôt à sa vu, l'assassin ne pût dissimuler le sourire qui se dessina sur ses lèvres un bref instant. La néophyte encochait mal, elle tirait mal et sa posture était plus que mauvaise... Cela ne fit que renforcer le coté comique de la scène, même si d'un autre coté, Ombre savait très bien qu'il était passé pas là lui aussi. Il s'était entrainé sur de vieux mannequin appartenant à la garde, alors qu'il n'était âgé que de dix ans. Il inspecta le matériel sur Luna et réalisa qu'elle avait emprunté l'un de ses vieux carquois, l'un de ses premiers. Trop petit pour lui a présent, il serait cependant de taille parfaite pour la jeune. De plus, elle employait ses flèches personnalisées, elle n'avait pas trop le choix de tout façon, il devait y avoir près de cinq tonneaux entièrement remplit de flèches comme celles-ci. Il s'approcha de la jeune, arc à la main, l'air un peu plus sérieux.

-Regarde...

Il décrocha une flèche du petit carquois et appuya son extrémité sur la corde.

-Observe attentivement mes gestes. Mon coude est haut, mon index tiens le fût de la flèche, près de la pointe, la tension est stable et forte... Et je relâche...

La flèche quitta le soutient de la corde et se figea presque instantanément au milieu de la tête de la cible humanoïde d'Ombre. C'était sa préféré, même s'il aimait bien la cible circulaire, plus classique...

-Si l'on dit de l'arme qu'elle est l'extension de ton corps, considère alors chaque flèche comme une parcelle de tes yeux. elle doit aller où tu regarde, et ce, sans détour, sa hésitation, sans remord. Chaque tir est en soit une décision définitive. Une fois la flèche en l'air, il n'y a plus de retour en arrière, le coup est tiré. Tu ne peux pas la faire dévier de sa trajectoire, pas comme une épée ou une masse. alors choisis bien vers quoi et qui tu tends cette arme...

Il soupira et s'adossa à un tonneau, songeur. il devait trouver les mots justes. un seul mauvais terme et ses intentions seraient aussitôt masqués par un semblant d'excuse ou une parfaite décision égoïste. Il avait fait un choix, le choix d'un choix, ironiquement... Il planta son regard dans les yeux de la jeune, puis il se décida.

-Si tu te souvient bien, à notre rencontre, je t'ai dit que je ne pourrais peut-être pas te garder... J'ai pris la décision de te laissé la possibilité de rester ici, mais tu devras passé un test... Si tu réussit, je te garderai aussi longtemps que tu le voudras, sans lien, mais sous le respect de mes règles. Comme je t'ai déjà dit, tu dois être capable de te défendre si tu veux survivre, et pour rester ici, il faut savoir se débrouiller. je vais te montrer à utilisé cette arme. Si dans une semaine, tu es toujours incapable de décrocher un tir convenable, tu devras partir...

Il soupira profondément, conscient de la lourdeur de ses paroles et de leur possible impacte sur la jeune.

-Je te montrerai l'archerie de jour et la lecture de soir... Si tu me montre que tu veux apprendre, si je peux voir dans tes yeux le désir du savoir, alors je n'aurai comme seule envie de te garder ici pour satisfaire cette soif de connaissance. Mais tu dois me prouver que je ne regretterai pas ce geste...Alors là et seulement là, tu seras ici chez toi, si tu le veux toujours...

Il croisa ses bras nus sur sa poitrine sans lâcher son arme, pendante à l'une de ses mains. Il espérait qu'elle comprenne, il l'espérait de tout cœur. il ne pouvait pas la garder si elle ne pouvait satisfaire ses besoin elle même. Si il avait à s'absenter deux, trois jour, voir une semaine, elle devait être capable de se nourrir et se défendre seule, malgré son jeune âge et son inexpérience. Si elle réussissait le test, Ombre lui montrerait la métallurgie, la chimie basique, l'art du camouflage, le maniement de la dague, la bienséance, l'écriture, bref, tout ce qu'il était capable de faire par lui même. Mais pour cela, elle devait réussir...


(HRP Je te propose de conclure ainsi. Tu peux terminer le sujet si tu le veux, mais le reste de l'histoire sera tacite et hors jeu.)