Début de l'automne, début octobre, An I ére Obsidienne :


Il s'en était passé des événement depuis la fin de cet été. Depuis que la princesse avait quitté de force les bois des Baptisrels. Depuis que les alayens avaient attaqué avec violence des délégations de trois races que tout opposait mais qui plus que tout cherchaient une façon de s'en sortir, de retrouver la paix et la quiétude de leur vie. Mais comment était-ce déjà avant ?

Aujourd'hui en tout cas tout n'était que misère et froid, terne, regards lourds de sens ou silence pesant.
Mais devait-elle se plaindre quand elle avait trouvé un refuge avec ce qui restait des siens sous les rues de la Belle ville de l'empire, une ville pleine de surprise et de mystère, cachant en son sein un abri d'infortune. Mais un refuge clément pour qui est recherché dans tout l'empire sûrement mort ou vif. Un abris chaud, luttant contre la pluie et permettant à long terme une vie correcte. Certes bien loin celle de Gloria et de son luxe. Mais au moins, ils étaient en vie, lasses mais en vie. Et cela fallait tout l'or de la salle de trésors.

Les premiers jours, la vie rudimentaire fut essentiellement tournée vers le repos du corps, les plaies de l'âme et une nourriture un peu moins légère. Plus facile de faire un feu ainsi protéger.
La princesse passait beaucoup de temps seule, non loin de la source de vie qu'était le le petit lac souterrain. L'eau pour nettoyer les salissures de son âme, de ses yeux, de son corps. La jeune femme pouvait ainsi à loisir laisser couler ses larmes et pleurer son frère aimé, pleurer la chute de la liberté, pleurer la douleur que son peuple subissait sous les coups alayens.

Peu à peu la vie repris son court. La volonté de se battre et se défendre aussi. Tout comme celle d'agir. Enfermé sous terre, comme des taupes, il y avait de quoi devenir fou si le désir de se défendre et de rendre justice n'était pas là. Mais il l'était. Chacun motivant les autres à tour de rôle. Puis d'autres comme eux, échoués de la guerre vinrent remplir les rangs, apportant un savoir, des idées, et la vie à Aigue Royal se monta et construisit peu à peu.

Les doutes et cicatrices restaient, mais invisibles, elles laissaient place à la détermination de retrouver un jour cette chère liberté tant aimé.
La princesse prit un moment de liberté, après le déjeuner pour laisser un peu libre court à ses souvenirs, s'isoler, avec un nouvel afflux d'arrivants, elle en avait besoin. Beaucoup d'hommes, en armures. Peu de femmes ou bien des familles, ne se laissant pas aller à la discussion, même avec celle qui fut leur princesse. Ninna lui manquait, même la timide Léanne, presque même ces vieilles chouettes de dames de compagnie. Elle ne cessait de prier le Dracos de les avoir épargner lors de l'attaque des Bois sombres. La princesse ne s'inquiétait pas pour Ninna, mais les autres... La jeune Kohan ne pouvait aussi que s'en faire pour ceux qui étaient restés au plais : Mrs Hughes, unes des cuisinières, qui ne devait pas avoir perdu son franc parler, à moins que... les jeunes servantes, dont la petite Elouisa, qu'elle appréciait plus que tout. Pourvu que Fabius ne leur fasse pas de mal. Et qu'allait devenir les enfants de l'orphelinat. Son cousin ne prendrait pas sur sa caisse personnelle pour aller aider ces enfants qui n'avaient plus rien.

La princesse, si on pouvait encore l'appeler ainsi, se rendit non loin du lac pour prendre du recul donc, et tremper un peu les pieds dans cet eau bien fraîche. Rien que le bout des orteils. On y murmurait qu'une créature y vivait et la jeune femme n'avait aucune envie de tester le conte. Tout conte ne provient pas d'un fait réel ? Du moins une partie. La quiétude de l'eau l'apaisait depuis sa promenade avec Ninna le long d'un cours d'eau elfique. Sans le savoir que du coin de l’ondulation aquatique, veillait sur elle l'étoile d'eau, nébuleuse ombre, bienveillante.

Perdu dans ses songes, elle entendit pas qu'au loin des pas approchait d'elle et ce ne fut que dans une ralerie étouffée qu'elle comprit qu'elle n'était plus seule. Elle se leva précipitamment et vit devant elle un charmant jeune homme, au regard rieur, malgré la fatigue et la rudesse de la vie que devait être la sienne aujourd'hui. Esmelda le regarda, ses yeux lui disait quelques chose. Elle chercha un instant, tandis que l'homme semblait chercher son chemin et réfléchir aux combinaisons pour y arriver.

Puis cela lui revint. Le dîner sur la terrasse. La soirée au clair de lune et la visite de Elena. Le gentil soldat. Fel...Fil... Matis cela elle se souvenait. Un joli prénom. Falk... Falkire ?
Droite devant lui, elle osa l'interpeller. Oui, habillée comme elle l'était, il ne devait pas la reconnaître. Finit les beaux atours de princesse, elle passait pour une parfaite...une parfaite quoi d'ailleurs ?

« -Matis ? Matis Falkire ? Est-ce bien vous ? »

Cela faisait déjà quelques heures qu'il était à Aigue Royal, dire qu'il avait fini par la trouver, cette ville sous la ville et dépendant directement de la rébellion. Un lieu saint entre les saints, l'un des derniers lieux sur le territoire humain où la loi n'était pas dictée et ne dépendait pas des Alayiens. Rien que pour cela il était heureux de ce trouver ici, loin de tout problème et surtout, loin, très loin de ses ennemis de toujours. Mais malgré cette première bonne nouvelle depuis des jours il était inquiet. Inquiet pour ses hommes, pour sa famille et ses amis qu'il n'avait pas revu depuis longtemps. Où était donc passé Rebrylla ? Où pouvait donc se trouver Alford ? Et la princesse Esmelda ? Etait elle avec Fabius ? Non peut être que non, cela ne lui ressemblerait pas du tout. Et pourtant..

Pour le moment il ne voulait pas y penser, alors il suivait son ami. Le Capitaine Robert Ulist était un officier rebelle qu'il connaissait depuis quelques années, ils avaient servit ensemble durant la guerre contre les vampires et ils s'étaient vu affecté à deux unités différente lors de la guerre contre les Alayiens. Aujourd'hui ils servaient de nouveaux ensemble. Et c'était là une seconde bonne nouvelle. La troisième était plus pour les habitants de la cité troglodyte qui voyaient débouler devant leurs yeux pas moins de deux cents cinquante soldat de l'empire. Ces hommes et ces femmes; bien qu'épuisés faisaient parti du régiment de Matis ainsi que des quelques unités qu'il avait eut le temps de rassembler avant son départ de Gloria. Et ils avaient du lutter dur contre les troupes loyalistes pour pouvoir fuir, mais la bataille contre les Alayiens leur avait permit de réaliser cette fuite sans trop de casse.

Quelques semaines après cette fuite ils étaient tombé sur l'ami de Matis et ses hommes qui patrouillaient et prenait des notes pour la rébellion. Il lui avait alors tout expliqué, la fuite de l'armée, la prise de Gloria par les Alayiens et la naissance de la rébellion. Sans attendre, Matis et ses hommes s'étaient proposés pour rejoindre l'armée rebelle, ils étaient nombreux, bien armé et équipé, alors pourquoi ne pas se servir de ça pour combattre les ennemis des Hommes libres sur Armanda ? Après de longues journées de marche, et après avoir séparé le groupe en plusieurs petites parties ils étaient entrés dans la capitale Rebelle. Matis avait été étonné de la voir et de la savoir sous Althaïa. Mais il semblait que le gouvernement local soutenait discrètement la rébellion. Au moins un bon point, mais il faudrait rester méfiant tout de même.

Maintenant qu'il y était, il avait fait mené ses hommes au commandement rebelle et chacun avait reçu sa tache que ça soit la consolidation de la ville, la formation des recrues ou la création de patrouille. Bref chacun avait de quoi s'occuper, mais ils avaient quand même eu droit à quelques heures de repos avant d'aller plus loin. Matis en avait donc profiter pour faire le tour des lieux, et il trouvait la position de ce lieu parfait pour mener la rébellion. Les lieux étaient secrets, ils étaient étroit en plusieurs endroits et il n'y avait que peu d'accès... De nombreux point positif pour Matis. Il n'y avait pas de mur certes, mais en avaient ils réellement besoin ? Il ne le pensait pas.

On lui avait laissé des quartiers à lui et ses hommes, ainsi que des vêtements propres pour éviter qu'ils ne se baladent en armure dans la ville. Et c'était avec plaisir qu'il avait accepté la chemise agrémenté de son grade brodé ainsi que d'un pantalon de cuir et de chaussure de randonnée. Rien de bien folichons, mais simple et efficace. Tout ce qu'il appréciait donc. La chemise laissait ses cicatrices à la vu de tous, ainsi que ses tatouages tant sur la main que les deux nouveaux sur le cou. Les deux derniers étaient encore récent, mais il avait bien rit quand sa nouvelle aide de camp lui avait tatouée cela sur la peau. Le "Coupez ici" autour du cou avec ses pointillées associés avait été un franc succès et d'autres soldats avaient fait de même. Il en était de même pour le second qui rappelait la date de la chute de gloria ainsi que le fait qu'il ne fallait jamais oublier les sacrifices ni la trahison.

Il était pensif et cherchait à atteindre le cœur de la caverne au lac quand on l’interpella. Il mit un peu de temps à réaliser qui venait de lui parler mais de toute façon ils n'était pas bien nombreux sur place alors il ne pouvait s'agir que de la jeune femme qui le regardait. Elle l'appelait par son nom, mais de qui pouvait il bien s'agir. Il réfléchit l'espace d'un instant puis sursauta quand il la reconnu. Il s'approcha rapidement d'elle et la salua. Sans les marques liées à son statut il ne l'avait pas reconnu.

Princesse Esmelda. Pardonnez moi je ne vous avez pas reconnu. Je.. J'aurais aimé vous revoir dans d'autres conditions mais je suis heureux de vous savoir en vie et ici. Il se tu un instant en pensant à tout ce qu'il avait vécu depuis sa précédente rencontre avec la jeune princesse. Quand votre traître de cousin à donné l'Empire aux Alayiens j'ai eu peur qu'il ne vous élimine. Il a faillit le faire avec Dame Morgane d'ailleurs. Je crains pour sa vie.

Il secoua vivement la tête pour laisser place à un sourire franc. Puis il lui montra la pièce qu'elle lui avait donné des années avant. Elle était cabossée, recouverte par endroit de sang coagulé et sec depuis longtemps, mais il ne s'en était pas séparé.

Dois je l'utiliser aujourd'hui Madame ? Elle m'a portée chance pendant toutes ces années de guerre vous savez...

Le visage d'Esmelda se décomposa et pâlit avec vigueur. Sa cousine. Non, Fabius ne lui ferait rien. Il se moquait bien d'elle. Morgane était plus effacé, plus douce et calme qu'elle. Son cousin lui avait bien dit que le jour où il siégerait il la tuerait, mais pas Morgane. En plus elle avait un atout non négligeable. Pour une fois. La princesse porta sa main à sa bouche cherchant à dissimuler son mal être grandissant. Depuis son arrivée ici, elle ne cessait de penser à ses amis, sa famille, ses proche, et à chaque minutes elle angoissait pour elle, pour eux. Maudit alayens et maudit Fabius, qui devait jubiler sur le trône de son frère, dans les appartements de son père. A vivre, à toucher, ses objets du quotidiens, à briser ses souvenirs. Si elle pouvait retourner chercher quelques vieux souvenirs, objets d'autrefois. Et sa mère ? La tiendrait-elle comme prisonnière ? La douce et bonne Rachèle. Esmelda ne le pensait pas. Elle avait bien trop de soutien. Autant dans la noblesse qu'auprès de la population qui la voyait presque comme un esprit divin. Peut être là sa chance de survit. Une maigre consolation pour Esmelda.

« -Morgane ? Pourquoi ? Que lui voulait-il ? Elle est mariée à son ami Logan, je la croyais au moins protéger par cet homme. Je lui voyais bien là sa seule utilité d'ailleurs. Pourquoi donc Fabius s'en prendrai à cette douce et innocente femme. Elle n'est pas moi, et c'est une mère... »

De deux enfants. Même si Fabius devait avoir l'instinct paternel d'un cerf au moment du brame, il ne pouvait priver deux jeunes enfants de la présence d'une mère aimante et bien plus docile que sa volcanique cousine.
Esmelda pria le Dracos et tous les esprits de veiller sur eux.

Reculant d'un pas et se regardant, la jeune femme ne pouvait que comprendre le temps de réaction du soldat face à son accoutrement. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, elle brillait des plus beaux tissus de l'empire, des bijoux à faire jalouser une pie et sa coiffure était un chef d’œuvre capillaire. Alors vêtu comme un homme, pantalon, tunique, bottes, les cheveux tressés à la va vite sans aucun diadème, elle ressemblait bien plus à une maraudeuse des bois qu'à une princesse. Statut ancien, ce qu'elle n'hésita pas à lui dire.

« -Je ne peux que vous comprendre... je ne suis plus guère princesse. D'ailleurs, ai-je encore le droit de porter un tel titre ? Princesse de quoi ? Alors je vous autorise à m'appeler Esmelda. »

Un petit sourire souligna le tout. Après tout, il y avait du vrai. Même si son cousin était l'empereur légitime, que la rébellion le soulignait aussi comme tel, elle n'avait plus le statut de son enfance et devait fille de l'empire. Est-ce que cela lui manquait. Elle qui avait toujours refusé ce statut et ces obligations et contraintes au noms d'un empire fort. Oui, mais de part la seule force de se sentir inutile pour l'empire, pour ceux qui souffraient. Avant elle pouvait taper du poing et ouvrir un orphelinat, se déplacer et soigner une épidémie. Maintenant, il fallait attendre le prochain coup et répondre en conséquence. Mais elle serait là à y répondre.

« -Il a essayé, du moins en avait donné l'ordre, mais par chance, j'ai encore beaucoup de soutien. Les alayens et mon cher cousin n'ont pas encore corrompu le cœur de tous les humains. Et tant que je me tiendrai debout, je les en empêcherai. »

La jeune femme ne put que sourire plus largement à la mention de la pièce. Elle se souvenait du soir où elle le lui avait offerte. Gage de sa confiance envers ce soldat, rencontré au détour d'un repas simple sous la lune brillante.
Elle la prit un instant pour contempler ce passé de sa vie, avant de la reposer dans la main de Matis et de refermer celle de l'homme sur la pièce.

« -Je ne sais pas si elle vous sera bien utile en ces lieux. Une chose est sûre dans l'empire, elle vous vaudra un séjour en prison, voir la tête coupée. Mais si elle vous a porté chance, gardez-là, j'ai bonne espoir qu'elle le fera encore. »

Seul l'avenir et le Dracos pouvaient le dire.

« -Mais vous ? Je ne pensais pas vous revoir en ces lieux. Ni même vous revoir. La guerre a eu son lot de soldats morts pour permettre d'espérer des lendemains bien meilleurs. Comment en êtes vous arriver là ? Dans le sud ? Loin de votre Elena. Et votre famille ? Vos charmantes sœurs ? J'ai souvent repensé à ce soir, ce dîner, ce moment hors du temps ? Votre belle mère vous a trouvé une douce épouse ? J'espère que votre famille est en lieu sûr. »

La jeune femme se souvenait qu'il avait été dans la même situation. Devoir trouver un compagnon pour le plaisir de la famille mais pas le leur. Adolescente à l'époque, elle avait même pensé lui proposer un arrangement afin de vivre tranquillement dans un arrangement. Mais la gentillesse et la sagesse d'un homme ne comptait pas comme son nom et son coffre au trésors. Hélas. Puis quitte à vivre en prison, autant qu'elle soit seule dans cette panade. Puis surtout, aurait-elle rencontré par la suite son amant ? Aurait-elle vécu cette vie trépidante, ce beau voyage parmi les elfes ? Sûrement pas. Elle n'avait donc aucun regret à avoir.

Matis se mordit la lèvre quant il la vit réagir ainsi, et alors qu'elle se posait sans doute mille questions il posa sa forte main sur son épaule pour la soutenir et essayer de ne pas la laisser partir en pleur ou quoi que ce soit d'autre. Il avait été débile de sortir une chose pareil comme cela, de but en blanc. Il ne parlait pas à un de ses soldats là, c'était une princesse par Draco. Sans parler du fait qu'elle ne devait pas vivre une période facile. Alors il essaya de lui remonter le moral en lui parlant d'une voix à peut près douce et avec un franc sourire.

Mais après j'ai pu me tromper ma dame. J'ai fuis assez vite de Gloria avec un nordique du nom d'Emeril et deux centaines de mes soldats. Je ne sais pas vraiment comment à tourner la fin de la bataille, et je pense, pour l'avoir vu de mes yeux, que Logan protégera sa femme qui est l'héritière d'Elenna. Sinon je jure que je traquerait ce sombre personnage et que je ramènerais sa dépouille à vos pieds ma princesse.

Il ne savait pas si cela aurait beaucoup d'effet, mais il avait énormément de respect pour cette femme. Il ne la connaissait pourtant pas tant que cela, mais elle lui avait fait tellement bonne impression. Il voyait en elle une femme de principe, quelqu'un de bon avec les autres, une Humaine au sens large et complet du terme. Il aurait été fier de la servir pendant ses années. Mais il n'avait pu le faire, peut être aujourd'hui il pourrait le faire et lui rendre des services. Il ne pourrait pas être son garde du corps, ce n'était pas dans sa nature, mais s'il pouvait faire quoi que ce soit pour elle il le ferait.

Il la regarda s'analyser et il vit qu'elle doutait d'elle. Et il n'aimait pas cela, elle n'avait pas à douter d'elle. Pourtant ses paroles disaient l'inverses, elle ne se voyait plus comme une princesse. Alors il devait lui faire comprendre qu'elle se trompait.

Sauf votre respect Esmelda, vous vous trompez. Etre princesse ne signifie pas devoir porter de beaux vêtements, de cher bijoux et d'être pourchassé par une bande de clampin à qui ont vous aurez promit. Etre princesse s'est être celle qui guidera les Humains vers leurs apogée, celle qui ne laissera personne derrière elle, celle qui conduira par sa force et sa droiture les hommes et les femmes de ce pays.

J'ai vu bien des femmes à la cour d'Elena et à Gloria, aucune n'avait votre caractère et votre puissance. Vous êtes une femme comme on ne rencontre rarement et votre engagement fait de vous une véritable princesse. Je n'ai pas besoin de robe ou de couronne pour vous définir comme ma princesse, et c'est pour ça que je vous servirais car je pense que vous vous pouvez apporter beaucoup à la population et à l'Empire en général.

Bon, un observateur extérieur aurait pu dire qu'il en faisait beaucoup, mais c'était loin d'être le cas. Un observateur extérieur aurait pu croire qu'il lui faisait du rentre dedans, mais ce n'était pas du tout le cas. Il faisait juste ce qu'il pensait juste pour cette femme qui avait du souffrir mille tourment. Il lui faudrait apaiser sa peine... Mais comment ? Pour le moment il ne savait pas du tout.

Votre traître de cousin, puisse il pourrir, est le mal incarné. Les alayiens ont du trouver en lui un partisan de toujours, et je n'aurais de cesse que de le jeter hors de ce trône. Je sais qu'il est de votre famille, mais je rêve de lui enfoncer mon épée dans le ventre et de voir la vie s'échapper de son corps. Il ne mérite que cela pour nous avoir tant fait souffrir.

Pardonnez mon language Esmelda. Les journées sont rude avec les militaires.

Matis ne su pas trop quoi faire quant elle lui rendit sa pièce en refermant sa propre main avec la sienne. Elle les avaient si fines par rapport à lui. Des mains si douce et qui avaient échappées aux turpitudes de la guerre. L'opposé complète d'elle même. Elle le fit rire quant elle lui parla d'avoir la tête tranchée, pour cela il les avait devancé et il lui montra son tatouage. Mais dans ses paroles il y avait beaucoup d'espoir, lui même espérait beaucoup.

Pour la tête, je les ai devancé, au moins ils ne pourront pas me rater. Mais je ne me rendrais jamais, ma tête a sans doute dû être mise à prix maintenant, alors j'éviterais la ville quelques temps. Histoire de servir encore un peu.

Elle lui demanda de nombreuse chose sur lui et sa vie. Lui même avait les même questions, et il fut heureux de voir qu'elle avait pensé à lui. C'était quelque chose qui le touchait profondément car lui même avait beaucoup pensée à cette soirée. C'était bien la seule fois qu'il avait été heureux de voir une kohan et surtout la seule fois où il avait eut l'occasion de partager un repas et quelques paroles sans être au milieu de courtisant.

Pour tout vous dire j'ai bien faillit ne pas m'en sortir durant la guerre contre les vampires. J'ai passé plusieurs semaines dans un de leur camps. Camps dans lequel une conseillère Vampire m'a torturé sans relâche avant que je ne puisse m'enfuir. Après cela j'ai été envoyé à Feusacré, et vers l'horreur. Il eut le regard vide pendant tout le reste de ses explications. Ce n'était pas de bon souvenir...[/color] Je... J'ai perdu de nombreux amis ce jours là. Et a peine avait on fini cette boucherie qu'une autre commençait. J'ai rencontré et combattu Lyra du néant, mon officier a été tué sous mes yeux tandis que nous fuyons en désordre vers la capitale.

Puis j'ai été promu capitaine. Peut être plus à cause du manque de vétéran que de mes réelles compétences. Pendant le siège de Gloria j'ai encore perdu des hommes, et juste avant sa chute j'ai assuré la sécurité du couronnement de Fabius. Événement durant le quel j'ai rencontré Emeril avec qui j'ai fui Gloria. Finalement j'ai rencontré un ami qui nous as conduit ici mes hommes et mois. Et me voila donc parmi les rebelles. Bien que je ne sois pas encore totalement intégré.

Avant de poursuivre plus loin il observa le lac non loin. Il était calme et tranquille, et cela le calmait profondément. Arriverait il à trouver, un jour, ce calme en lui ? Peut être. Il montra le lac du bout du mentons et lui proposa son bras.

Si cela ne vous fait rien j'aimerais m'approcher du lac.

Une fois sur place il se rapprocha du l'eau et saisit un galet plat qu'il envoya faire des ricochets contre l'eau. Il regarda la princesse, elle semblait en avoir bavé pendant tout ces moments. Cela devait être leur cas à tous de toute façon...

Pour en revenir à ma famille... Mon frère a été capturé par les Alyiens dès le début de la guerre, mon père, ma belle mère et mes deux sœurs... Et bien je ne sais pas où ils sont. J'ai dépêché un amis les mettre à l'abris mais je ne sais pas s'ils s'en sortiront. Je ne peux que prier les esprits pour le moment...

Concernant une éventuelle épouse, et bien non. Je suis toujours sur le marché il semblerait, c'est pas faute d'avoir essayé mais bon. Je résiste encore et toujours... Néanmoins, j'ai rencontrée quelqu'un à Gloria... Hélas elle a disparue, et depuis je ne sais pas où elle peut être... Pour ne rien vous cacher je suis inquiète pour sa vie...

En tout cas Gloria a été une sacrée expérience pour moi. Outre fait qu'il y avait des combats partout et la mort à chaque coin de rue, j'ai rencontrée une vampire. Vampire avec qui j'ai eue une longue discussion... Je ne veux pas trop m'avancer mais je crois que s'il y avait plus de femme comme elle, on s'en sortirait mieux...

Et vous Esmelda ? un amoureux dont je devrais me méfier ?

L'angoisse montante, Esmelda chercha à se calmer en inspirant lentement. Il ne fallait pas se laisser envahir par ses sentiments, elle n'en n'avait pas le droit et ce n'était pas le moment. S'apitoyer sur son sort ne la ferait que sombrer dans une tristesse sans fin, et ça ne ramènerait pas Gregorist. Personne ne le pouvait, personne ne refaisait revivre les morts. Personne...si ?
Mais Fabius lui sèmerait la mort pour tout ceux qui se mettrait en face de lui. Mais elle ne devait pas autant perdre espoir pour les siens. Non, elle ne se le devait pas. Vite, elle irait les sauver des griffes de cet vermine.

« -Ce serait bien la première fois que cet homme ferait quelque chose de juste pour cette femme. C'est juste... Je connais Fabius, et je me méfie de lui. Il m'a menacé de mort. Et il connaît mon lien avec ma charmante cousine. Je serai rassurée quand je la saurai en sécurité à Gloria, même dans ce nid de vipères.»

Oui, elle irait même les sortir de là. D'ailleurs, elle avait réussi avec Korentin, elle pourrait retenter le coup avec pour sa cousine.
En attendant, le gentil soldat d'Elena lui remonta le moral en un instant. Elle doutait mais lui non. Alors si au moins, une personne la voyait encore ainsi, même juste une dans tout l'empire, alors elle continuerait à se comporter comme tel.

« -Merci de vos paroles, Matis. Elles me vont droit au cœur et me le regonfle de courage et de rage envers ce qui peut se tramer dehors. Je me sens démunie et inutile. Si je savais me battre encore, je pourrai aller sur le champs de bataille auprès des formations de la rébellion. Mais, je ne suis qu'une femme. Il est bien plus aisé parfois d'être un homme vous savez. »

Et d'ailleurs, elle le prouverait en annonçant d'un ton bien sûr et déterminer ce qu'elle pouvait penser de ce cousin là.

« -Il porte peut être mon nom, il est peut être de ma famille, mais il n'en reste pas moins un traître pour l'empire, pour la liberté de chacun et un assassin. Je ne jugerai jamais vos mots envers lui. »

Emeril. Cette force vive. La princesse n'avait jamais vraiment parlé avec cet homme. Parce qu'elle n'en avait aucune raison, mais aussi que l'ombre de son frère n'était pas un homme du genre bavard. Tandis qu'elle suivait le soldat vers le bord du lac, son enthousiasme revenait.

« -Emeril est là ??? Le Dracos soit avec nous. Il n'est guère bavard et je n'ai jamais vraiment échangé mot avec lui, mais il était l'ombre de mon frère, son protecteur et je sais que mon frère avait grande confiance en lui. »

Et Korentin pourrait l'avoir aussi. Un homme de valeurs, pas dupe des fourberies de Fabius. Ce qui conforta son respect pour les hommes du nord. Franc, droit, pas dupe pour une pièce d'or.

La princesse comprit pourquoi il avait besoin de voir le lac, de laisser ses yeux divagué vers le calme de l'eau pour reprendre contenance face à ses souvenirs douloureux. La princesse posa une main compatissante sur le bras du soldat. Elle aussi avait vécu pareil traumatisme, certes moins long, différents. Mais elle aussi conservait les traces de la bataille des Bois sombres et de son emprisonnement par le Serviteur du Néant. La princesse avait vu devant elle tomber des hommes forts comme des rocs, tel une feuille en automne face au vent. La vie ne tenait donc à rien. Elle aurait pu mourir plus d'une fois, mais le Dracos en avait voulu autrement.

« -Je suis désolée pour vos hommes et pour ce que vous avez vécu. Votre famille sert l'empire depuis longtemps, je ne pense pas qu'elle aura à subir vos choix politique. Je prierai le Dracos et les Esprits pour eux. Et pour votre amie. Il est rare de trouver son âme sœur, si la guerre vous l'enlève en plus. »

La princesse remit le bout des pieds dans l'eau, s'intriguant sur la vampire qui l'aida. Peut être la même qu'eux.

« -Une femme vampire ? Connaissez-vous son nom ? Il y en a une qui nous a tiré d'un mauvais pas ici. Peut être est-ce la même ? »

Esmelda sourit. Plus pour elle même. Pensant à Kylian. Bien sûr que tous les vampires n'étaient pas à mettre dans le même sac. Oui certains, valait plus que les humains. Il n'allait pas prêcher une convertit.

« -Les vampires ne sont pas tous comme ceux qui vous ont torturé ou bien qui ont massacré des populations. Il est des rares cas où le poison qui coule dans leur veine ne prend pas le dessus et laisse un espoir de paix relative et d’entente possible. »

Si elle avait un nouvel allié dans cette façon de penser. Ce serait une pierre de plus au rêve qu'elle avait avec son amant. Un humain de plus s'entendant avec une vampire. Leur petit groupe de nouveaux penseurs grandiraient.

Quand à l'amour... aller dire qu'elle était fiancée à un vampire... on allait attendre un peu. Puis il devait penser à son mariage arrangé avec Elrond. Après tout, elle avait quitté l'empire pour cela. Un arrangement avec les elfes. Un échec. Enfin pas à ses yeux.

« -Comme vous devez vous douter, mon mariage avec mon prétendant elfique a été quelque peu interrompu. Même si avant l'invasion des alayens, nous avions rompu d'un commun d'accord cette alliance non désirée. Pour le moment, la seule chose à craindre est que je retombe dans le cycle du bal des prétendants, désireux de satisfaire le nouvel empereur. Quand à ce qui se passe dans mon cœur, il est un océan de secret, comme celui de toutes femmes. Rempli d'espoir, d'amour, et rêveur au possible. »

Il ne fut pas étonné de la discussion de la jeune princesse, lui-même ressentait à peu de chose près la même chose. Mais pour elle s’était encore pire car il s’agissait de sa famille. Sa famille qui s’était retrouvé scindée en deux camps, un soutenant Korentin, l’autre Fabius. Et entre les deux se trouvaient certaines personnes qui paieraient les pots cassés par l’un ou l’autre des deux camps. C’était déroutant, désespérant et écœurant. Comment avaient ils pu en arriver à ce point ? La peur et la convoitise. Il ne voyait que cela. Il ne pouvait y avoir que cela de toute façon.

Je comprends vos paroles, je ne savais pas qu’il vous avez menacé, à ce niveau nous sommes donc deux. Mais les menaces de cette nature n’ont que peu d’emprise sur moi, je ne peux pas en dire de même de vous. Sans parler du fait que vous êtes d’une grande importance madame. Vous êtes une des meneuses de cette rébellion quoi qu’en disent les autres. Moi si je venais à mourir demain… Disons juste que je ne suis pas indispensable.

Quoi qu’elle réponde à ça il savait qu’il avait raison, oui il manquerait sans doute à certaines personnes, mais la rébellion pouvait se poursuivre sans lui. C’était largement moi le cas sans Korentin et Esmelda. Mais malgré tout cela il ne changerait pour rien au monde, et quand il devra choisir entre sa vie et sa cause, il fera ce qu’il faudra. Peu en importe le prix, dans son esprit tout était clair et limpide. Plus jamais il ne courberait l’échine devant un despote. Plutôt mourir debout que vivre à genoux. La princesse devait avoir le même état d’esprit, c’était normal après tout, mais ce n’était pas le cas de tous les Humains… Et il n’avait pas besoin d’une démonstration, il l’avait suffisamment vu dernièrement.

Quoi qu’il en soit, la jeune femme fut touchée par ses paroles et le remercia. Mais il n’avait pas besoin de remercîment pour des choses qu’il pensait et qu’il penserait toujours. Mais il se devait de la mettre au courant de cela, alors il lui avait dit, sans arrière pensée. Sans parler du fait qu’elle ne lui en voulait pas de s’en prendre à fabius, d’un autre côté l’inverse aurait été sacrément étonnant… Après il disait ça il disait rien hein.

Vous n’avez pas besoin d’aller sur le champ de bataille madame, cela ne servirait à rien sauf votre respect. Des combattants on en a déjà suffisamment, ce dont on manque c’est de personnes investies pour préparer l’Empire à surmonter ses défis une fois Fabius renversé. Oui je sais, je prends beaucoup d’avance, mais nous n’aurons pas le droit à une seconde chance. Les combats vont être violents et ce n’est qu’au prix de nombreux sacrifices qu’on pourra, peut être, espérer rebâtir quelque chose qui tienne la route. Mais nous ne devrons pas refaire les mêmes erreurs que par le passé. Matis soupira avant de finir. L’empire devra changer s’il veut survivre.

Le jeune capitaine hocha la tête quant elle lui parla d’Emeril, et oui en effet ce n’était pas un grand bavard, mais il était ici. Du moins aux dernières nouvelles c’étaient toujours le cas. Puis elle posa son bras sur le sien tandis qu’il s’approchait du lac, elle semblait avoir vécue des choses affreuses ces dernières semaines, quelque chose qui l’avait marquée à vie. Quelque chose qu’elle ne pourrait peut être pas oublié, en même temps était elle préparée à vivre ce qu’elle avait vécu et ce qu’elle aura à vivre ? Ce n’était pas une combattante. Elle était encore jeune. Et elle avait vécu dans le palais impérial entouré de nombreux assistants. Ce n’était pas un mal en soit, mais si elle ne s’endurcissait pas, il y avait de forte chance qu’elle ne s’en sorte pas… Et ça il ne pouvait pas le laisser faire, c’était tout simplement hors de question.

La jeune femme s’excusa pour ses hommes morts et le sacrifice qu’ils avaient consentit à faire. C’était honorable de sa part mais inutile, alors il secoua doucement la tête en continuant d’observer le lac paisible et calme.

Ne vous excusez pas Esmelda, ce que nous avons fait est fait. Nous n’avons aucun regret, moi le premier. Quant à ma famille je n’ai pas voulu prendre de risque et j’ai envoyé quelqu’un s’occupez d’eux. Je n’aurais pas pu vivre en les sachant en danger à chaque instant. Quant à mon amie… Et bien j’espère qu’elle s’en sortira… Sinon j’irais moi-même la chercher…

Mais vous ? Qu’avez-vous vécu pour être marquée de la sorte ? Ne le cachez pas, je le vois bien qu’il s’est passé quelque chose lors des négociations.

Puis elle lui parla d’une vampire, était ce la même qu’il avait lui-même rencontré ? Peut être, alors il lui dit son nom. Elle s’appelle Hyrrienna. Et il écouta ce qu’elle avait à dire sur les vampires, et il fut quelque peu étonné de savoir qu’il partageait sa façon de voir les choses. Peut être y avait il de plus en plus de personne qui partageait cette façon de voir les choses, peut être pourraient ils enfin changer durablement les choses… Concernant sa question quelque peu déplacé, il sourit à la réponse de la princesse. Il l’avait cherché. Voila longtemps qu’il n’avait côtoyé de femme hormis ses sœurs de combat et ses propres sœurs. Mais il n’avait pas les mêmes comportements avec elles. Ses sœurs de combat étaient des personnes dont il se sentait proche, ayant partagé tellement avec elles il ne les voyaient plus comme des femmes à part entière, mais comme des combattantes. Quant à ses sœurs, et bien, disons qu’il était très protecteur, et à cette pensée il sourit, oui il se rappelait la dernière fois qu’il avait éconduit un prétendant à l’une des deux jumelles. Il devait s’en souvenir encore d’ailleurs.

J’avais oublié que c’était là une question que l’on ne posait pas à une femme. Pardonnez-moi car je n’ai côtoyé de femme depuis un certain moment. Au grand dam de mes sœurs d’ailleurs. Pour tout vous dire, elles m’ont même menacée de me présenter à leurs amies à elles si je ne me « bougeait » pas. Il haussa les épaules. Que puis-je y faire d’après vous ? Je ne peux pas les envoyer valser ailleurs, ce sont mes petites sœurs tout de même… Parfois je me demande de qui elles tiennent… Et puisqu’on parle d’elles, sachez qu’elle parle encore de vous à leurs amies. Comme quoi elles vous ont rencontrée etc… Rien n’est trop beau pour damer le pion d’une de leur amie un peut trop bêcheuse. Non ?

« -Si. Je m'attendais à beaucoup de lui. Mais pas de telles menaces. Si je ne partais pas pour le royaume elfique, j'aurai tenté de mieux prévenir mon frère, mais depuis notre enfance, Fabius et moi avons des différents. Il aurait pensé à de vieilles rancœurs. A tort.»

Mais si Gregorist avait mieux connu sa sœur ou cherché à comprendre, il aurait vu qu'Esmelda ne gardait aucune rancœurs du passé, simplement un œil ouvert sur une réalité. Ce qui peina la jeune femme. Dans cet univers où côtoyait politique, famille, le paraître, la sincérité de mots passait bien souvent à la trappe, laissant des erreurs et des faiblesses devenir des armes dans un futur. Si Gregorist avait été plus frère qu'empereur aurait-il vu le vrai visage de Fabius ?

« -Mais vous êtes aussi un meneur. Un meneur de soldats. C'est bien une chose que je ne pourrai faire sur un champ de bataille. Vous savez vous battre et défendre vos idéaux au cœur de l'action. Vous pouvez agir directement. Influer sur vos hommes. Il y a toujours eu un grand respect et partage entre les soldats. Pour une grande partie, je ne suis qu'un nom. Hormis ceux de Gloria, mais je crains que mon nom signifie désormais « à abattre ». »

Une grimace sur le visage expliqua clairement ce qu'elle en pensait. Qu'elle ne retournerait pas tester la véracité de ses dires. Puis elle reprit plus sérieuse sur les capacités physiques du soldats. Surtout comparer aux siennes. Il était une réalité que bien souvent oubliait ceux qui menaient des guerre, les hommes, frères, soldats, confidents, amants. Et Esmelda s'en rendait de plus en plus compte, s'agaçant de cette attitude. Et pourtant, elles avaient bien plus de tacts et de nez dans certains domaines.

« -L'empire ne pourra changer que grâce à l'aide de tous. De celui qui reforge les épées à mon cousin, en passant par le palefrenier qui dorlote les destriers au meilleur des généraux. Chacun a son rôle, son utilité, sa force et sa place. Chaque homme. Mais les femmes dans la guerre, que sont-elles ? Les premières touchées, les points faibles. On pense que l'art de la guerre nous est inconnue sauf au travers des blessures des armes, et on nous exclut autant de la bataille que de la reconstruction. Sauf pour renforcer des alliances, nous mettre à l'abri du besoin, comme de frêles créatures. »

Et pourtant, elle avait su montrer qu'elle n'était pas si frêle. Elle, alors d'autres bien plus fortes...

Le visage blême elle se remit à regarder le lointain, les yeux dans le vague, repensant à tout ce qu'elle avait vécu et surtout vu lors de la fin des négociations. Elle espérait ne plus avoir jamais à revivre une telle chose. La violence, le sang...

« -Les négociations ont été interrompues... Les alayens nous ont attaqué. »

D'une voix terne et quasi sans vie, la princesse continua presque d'une traite pour ne pas avoir à trop y repenser. Les blessures étaient encore trop vives.

« -Au domaine baptisrel les armes étaient interdites, autant dire que leur arrivé à provoquer un massacre. J'ai pu fuir avec l'impératrice des elfes et le prince vampirique, avant d'être enlevée par un des serviteurs du Néant. J'ai traversé le champ de bataille, vu ces morts, forcés à suivre cet homme, qui m'a jeté dans un tunnel pour arriver dans un autre champ de bataille à Gloria...Ces morts, cette violence, cette haine. Je n'en veux plus. »

Elle baissa les yeux pour cacher un visage triste. Cette bataille n'avait été que le début d'une fumée d'un feu qui se développa par la suite par la chute de l'empire humain.
Pour changer de sujet, elle rebondit sur le sujet de la vampire.

« -Non, ce n'est pas celle qui nous a aidé. Vous voyez, encore une de ce qu'on nomme nos prédateurs prêts à nous aider. Alors que ceux de ma propre famille cherche à me tuer. Il y a un sacré paradoxe quand même. Comme quoi, nous nous fixons sur des préjugés sans connaître. »

Partager entre l'envie de partager et soulager ses maux avec un vieil ami et de devoir encore gardé en elle, un des rares bonheurs qu'elle gardait en elle, Esmelda dut se résoudre à ne rien dire. Cette période était des plus rudes, tout reconstruire et ne rien montrer, tout garder en soit alors qu'elle aimerait juste... simplement... un regard consolateur de son cousin, une soirée dans les bras de son aimé, un sourire heureux de son ami pour avoir trouvé un tel bonheur.

«-Je ne vous en veux pas. Et pour vous sœurs, elles veulent votre bien, et vous savoir amoureux avec une belle personne. Rien de plus normal. Et si vous pouvez le faire alors allez-y. Vivez ce bonheur. Surtout en ces temps incertains. S'il faut retrouver votre amie pour cela, je vous aiderai. Et vous sœurs sont juste de adorables jeunes filles. J'espère qu'elles trouveront aussi le bonheur et qu'elles seront sauves. »

Esmelda lui sourit à ce souvenir heureux qu'elle avait des deux jeunes sœurs de Matis. La princesse les avait trouvés rigolotes et marrantes. Douces jeunes filles pleines de vie et de malice.

La princesse tapota du bout du pied l'eau fraîche, avant de demander.

« -Avez-vous rencontré mon cousin ? Savez-vous ce que vous allez faire ? Dans quelle voie vous dirigez ? Une nouvelle faction à commander ? »

Esmelda l'espérait, ce jeune soldat avait la capacité et le cran pour faire de grandes choses. Des personnes rares, de confiance. Esmelda remettrait sa vie entre ses mains s'il fallait.

La jeune femme semblait avoir beaucoup sur le coeur, en tout cas c'était l'impression qu'en avait le capitaine, et ce qu'elle disait lui allait droit au coeur car il savait qu'elle avait raison. Elle avait raison sur beaucoup de points, que ce soit du fait que tous devaient s'y mettre pour que les choses changent tout autant que les femmes étaient misent à part des décisions. Mais, lui en tout cas, faisait tout pour les faire entrer dans l'armée et les institutions autrement qu'en servant de monnaie d'échange ou quoi que ce soit de ce type. Ils étaient tous humains, et ils devraient finir par comprendre que la place de la femme n'était pas forcement celle qu'on leur donnait aujourd'hui.

Je sais que les femmes doivent entrer en jeux maintenant. Tout le monde doit y mettre du siens pour que l'Empire change, et je veux qu'il change sur de nombreux points. Je n'ai jamais considéré les femmes comme des objets qu'on doit déplacer et échanger sur un échiquier politique histoire de gagner tel ou tel chose. Je compte dans mon unité de nombreuses femmes qui font pâlir certain Homme de la "Haute". Beaucoup se sont sacrifiée pour permettre à leurs compagnons d'armes de vivre et combattre.

Vous êtes capable de bien des prouesses, et celui qui vous dira que vous n'êtes bonnes qu'à faire des enfants est un imbécile fini.Il aurait trop peur de perdre le peu de pouvoir qu'il croit posséder sur vous. Trop nombreux sont ceux qui croient que l'Homme est supérieur à la Femme, ce sont des préjugés qu'il faut combattre au même titre que celui qui dit que les vampires sont des monstres ou que les elfes sont méprisant.

Oui certain sont bien ainsi, mais il ne faut surtout pas tout mélanger. Vous n'êtes pas d'accord ?

Il la regarda penser aux négociations, et quant elle se mit à parler il eu le regard sombre. Jamais il n'avait été mis au courant d'une quelconque attaque des Alayiens sur les négociations... Et si en plus ils n'avaient pas eu le droit de garder leurs armes alors ça avait dû être une véritable boucherie. C'était les fanatiques qui avaient du s'en donner à coeur joie. Voila une raison de plus d'exterminer cette vermine sans hésitation. Trop de souffrance et de haine émanait de leur simple présence, il était plus que temps de leur rendre la monnaie de leur pièce. Il faudrait faire changer la peur de camps, mais qu'est ce qui pouvait effrayer un fanatique ? Pour le moment il ne savait pas du tout... Sans parler qu'elle avait été enlevé par un serviteur du néant... Mais alors qui l'avait délivré ?

Pardonnez moi mais, si je puis me permettre, qui vous a délivré de votre captivité ? Vous êtes vous libérez seule ma dame ?

Il ne pensait pas qu'elle se soit libérée seule, mais après tout, tout était possible. La preuve était qu'il s'était bien enfuit seul de la prison vampirique où on l'avait mit... Mais justement, en parlant de vampire, la princesse revint à ce sujet. Il savait bien que Fabius voulait tuer Esmelda, mais qui étaient ces autres membres de sa famille ? Logan ? Mais était il vraiment un Kohan ? En tout cas il sourit à sa remarque sur les préjugés, il n'y avait pas que cela mais il le tût. Faire changer les mentalités n'allaient pas être quelque chose de très facile à mettre en place... Et pour cause, des mois d'une guerre d'une violence sans nom se tenait entre les deux peuples que rien ne semblait pouvoir réconcilier pour le moment...

Vous avez raison, mais je pense sincèrement que quoi qu'on en dise, la situation va être dure à normaliser entre nos deux peuples. Mais je pense que si quelques individus faisaient les premiers pas, alors peut être que cela sera un exemple pour le peuple... Quant à moi, même si je les ai combattu, et que j'ai encore une vampire à tuer pour m'avoir torturée... Et bien je pense qu'on pourra y arriver ensemble. Combattre les Alayiens nous rapprochera forcement, sinon nous aurons une autre guerre une fois celle ci finie...

Mais dite moi, j'ai vu la femme du seigneur votre cousin au couronnement de Fabius. Est elle avec nous ?

Si elle était contre eux cela fera juste une fausse Kohan de plus à éliminer, mais si elle était avec eux, alors il s'agira là d'une très bonne source d'information... Mais il n'eut pas le temps d'aller plus loin car elle lui parla de ses deux soeurs, oui, il espérait qu'elles trouveraient le bonheur. Même en ces temps troubles cela était possible, et si elles y arrivaient, alors peut être que lui aussi. Mais avant cela il devait d'abord les sauver et reprendre leurs places à Elenna, quitte à renverser l'ancien duc qui y régnait. Si celui là suivait Fabius, alors il faudra reprendre la ville aux loyalistes. Une fois Elenna sous le giron rebelle, ils auraient une carte majeure entre les mains, une carte qui pourrait faire basculer la situation... Mais tant que les Alayiens l'encerclaient... Que pouvait il faire ? Rien pour le moment. Pour le moment seulement en tout cas.

Vous avez raison ma dame, mes soeurs et moi sommes très proches même si nous n'avons pas la même mère. Et depuis la disparition de notre frère, elles s'inquiètent pour moi ce que je peux comprendre. Mais cela me gène qu'elles passent autant de temps à penser à moi plutôt qu'à elles mêmes. Elles auront seize ans cette année, je pense qu'elles devraient prendre plus de temps pour elle. Mais par les temps qui courent, le peuvent elles ? Je l'espère. Et j'espère qu'elles évacueront Elenna avec ma famille sans soucis, c'est ça qui me fait peur... j'ai déjà perdu un frère, si je les perdaient elles.... Il soupira, le regard vide. Je crois que je raserais l'Empire de mes mains et que ferais un gros trou dans le corps impérial de fabius et de ses sbires Alayiens.... Lyra la première....

Il s'était emporté, mais cela lui tenait tellement à coeur qu'il n'aurait pu en faire autrement.. La jeune femme, qui s'était approchée de l'eau, lui demanda se qu'il comptait faire par la suite. Elle semblait vraiment vouloir qu'il s'engage plus encore dans la rébellion mais sa décision était déjà prise et il l'avait déjà fait avant même de retrouver la princesse.

Je n'ai pas encore rencontré votre cousin, les nordiques le maintienne bien hors de porté de nous pauvres petits déserteurs de l'armée impériale. Mais ce n'est pas grave, j'ai déjà des contacts au sein du commandement de la rébellion. Contact qui m'ont déjà proposé de les rejoindre, ce que j'ai fais sans hésiter. Je n'ai pas encore mon anneau, mais mon coeur appartient déjà à la cause.

Quant à savoir ce que je compte faire, pour le moment rien. Dans quelques jours je monterais un groupe et nous partirons en éclaireur pour voir les lignes de ravitaillement des Alayiens et des loyalistes. Ensuite je ne sais pas... J'espère retrouvé mon amie, ainsi ma famille.. Concernant mon amie, peut être l'avez vous vu aux négociations, elle était avec les elfes. Sont nom c'est Dessa, Rebrylla Dessa. Une elfe très discrète mais qu'on ne peut pas manquer.

Il espérait qu'elle ait de ses nouvelles, mais la probabilité pour que cela soit vrai était très faible. Mais comme qui ne tentait rien n'avait rien, il se devait d'essayer.

« -Je ne parlais pas de vous Matis. J'ai très vite compris que vous n'étiez pas ce genre d'hommes. Depuis le début de notre première rencontre, j'ai su que vos convictions ne s'arrêtaient pas à servir l'empire purement et simplement, mais tout ces sujets, du mieux que vous pouviez, sans distinction de genre, de naissance. Et j'irai même plus loin même, de races avec ce que vous venez de me dire sur la vampire qui vous a aidé. Justement, je pense que beaucoup d'hommes ont peur des réelles compétences féminines... On me l'a reproché, un prétendant, de lire trop, de savoir trop de chose. S'il pensait épouser une princesse idiote et par la suite régner sans soucis sur l'empire, il fut déçu. »

Esmelda savait que ce jeune homme avait les mêmes idées qu'elle. Leur première rencontre en avait été la preuve, mais elle fut heureuse de voir qu'ils ne l'étaient pas que pour la volonté de rester libre et d'aimer qui bon leur semblaient.
Même si les conditions n'étaient pas rassemblées, Esmelda était heureuse de voir un ami près d'elle.

« -Mais oui, il ne faut pas tout mélanger. Il y a du bon chez les femmes, les hommes, qu'ils soient elfes, humains ou vampires, comme il y a le pire aussi. Je pense que ce qui fait la personne ,'est ni le genre ni la race. Mais l'individu, ses actes, ses rêves, ses paroles. Pour preuve, une vampire vous a aidé, et deux vampires m'ont sauvé la vie ainsi que celle de mon cousin et de sa dragonne. »

Esmelda compta son histoire, version courte, hésitant à donner le nom de Kylian, mais après tout, il lui avait sauvé la vie, autant mettre des chance de leur côté.

« -Un vampire du nom de Kylian Wallam m'a sauvé des griffes des alayens. Puis un groupe de mercenaire mené par un dénommé Alford nous a aidé à entrer dans Gloria, puis nous avons rencontré une autre vampire. Tous nous sommes allés chercher mon cousin et Ashy, et en sommes sortis par les réseaux souterrains. »

Elle continua, exprimant en même temps ses propres idées quand à ses rapports avec les vampires, et en particulier un. Le soucis n'était pas la race, ou bien les crocs, mais l'acte de la vampire. La violence n'était pas leur apanage.

« -Mais votre rancœur envers ce vampire ne vient as du fait de sa race mais de ses actes. Elle aurait été humaine, elfe, alayenne ou autre, vous lui en auriez voulu autant ? Il y a bien longtemps que j'ai fait ce premier pas, et que je prie les Esprits pour que d'autres ouvrent les yeux comme j'ai pu le faire. J'espère que la lutte contre les alayens ne sera pas juste une alliance de papier et montrera qu'il est des choses pour laquelle il est nécessaire que l'on se batte. La liberté en est une, tout comme la tolérance. »

A la mention du nom de Valentine, Le visage de la princesse se durcit et elle répondit bien plus sombre. On pouvait sentir le mépris qu'elle éprouvait pour cette femme, qui pourtant remplissait les louanges auprès des autres. Pourquoi pas elle. Esmelda ne le savait pas, des impressions, des mots, des faits, un surtout.

« -Valentine ? Par le Dracos, non elle est restée à Gloria à jouer les colombes esseulées en espérant mettre enfin le grappin sur mon autre cousin. Garce ! »

Il était rare d'entendre la jeune femme critiquer ouvertement quelqu'un surtout de sa famille. Mais la princesse avait toujours arboré cette femme trop parfaite pour être honnête. Trop mielleuse, trop attentive, passionnée, surtout avec son cousin, mais pas le bon. A mener son petit monde par le bout du nez. A envoyer des regards en douce à son frère qu'elle aurait préféré épouser. Roo non Esmelda ne l'aimait pas. Et si elle était là, elle aurait bien du mal à être adorable et mielleuse comme elle, pas après ce qu'elle avait fait à son cousin. La jeune femme avait essayé de prévenir son cousin, mais pour en récolter ses foudres... Si seulement. Korentin n'en souffrirait pas aujourd'hui.

« -Mais ne vous inquiétez pas, je suis sûre que tout ira bien et qui sait peut être seront-ils avec nous bientôt. »

Esmelda lui sourit en reposant sa main sur son bras, comme si ce geste allait d'un coup d'un seul lui enlevé ses doutes. Mais la princesse ne pouvait le laisser avec ses doutes et ses peines. Personne ne le méritait.
La princesse lui promit :

« -Je ne connais pas votre amie, mais si jamais j'en entends parler, je viendrai vous donner des nouvelles au plus vite. Mais allez voir le Seigneur du Nord, Havard Svenn de ma part. Il est le Seigneur de Glacern, c'est un homme qui sait mettre en avant vos qualités pour les exploiter comme il se doit. Si vous n'avez pas peur de vous dépasser, il sera un chef des plus enviés. Être sous son aile ou celles de ses généraux vous permettra de suivre vos envies. »

L'arrivée du Seigneur du Nord avait été un soulagement pour la princesse. Elle revoyait depuis des années cet homme qui avait dans son adolescence apporter confiance et détermination.

La jeune femme confirma ce qu’il pensait en disant qu’elle ne parlait pas de lui, mais il se sentait presque obligé de devoir justifier chacun de ses actes et de ses pensées sur ce sujet. Il y avait tellement de gens stupides qui parlaient sans savoir, les gens qui gouvernaient un tant soit peu, imposaient aux autres leur vision de la vie en indiquant qu’elle était la seule. Mais lui, avait l’esprit ouvert, et il savait qu’il n’était pas le seul. Aussi pourquoi devrait-il accepter une vision qu’on lui donnait sans explication ? Qu’ils se la gardent leurs visions, il avait bien mieux à faire.

Je le sais bien Esmelda… Mais quand même, j’aime à prouvé à qui le mérite, que je ne fais pas que penser. J’agis. C’est, hélas, ce qu’il manque à de trop nombreuses personnes en ce moment. Bien que je reconnais, que certains actes doivent suivre de long moment de réflexion.

Concernant ce prétendant, j’espère que vous lui avez bien fait comprendre qu’il se trompait lourdement. Mais sa réflexion ne m’étonne guère tant j’ai côtoyé des imbéciles de gabarit lorsque j’étais à Elena. C’était avant la guerre, et pourtant, déjà, je savais que je ne pourrais pas y resté. Le pire dans tout cela c’est qu’ils sont soutenu par leurs familles qui les bénissent comme s’ils avaient été des esprits… Matis soupira, encore, il fallait se reprendre sinon cela allait devenir une mauvaise habitude. Même on niveau des femmes, j’ai vu des mères inculquer à leurs filles le fait de ce faire belle et de se taire en étant idiote. C’est du moins ce que j’ai cru comprendre quant j’ai rencontré certaine des prétendantes choisie par ma super belle mère. En fait pour tout dire, mon père à même dû la reprendre car elle commençait à être ainsi avec mes sœurs. Mais, le draco en soit remercié, c’est encore lui qui tient la maison.

Il réfléchit un instant, puis une idée un peu saugrenue lui passa par l’esprit. Peut être que si elle avait du temps, elle pourrait l’aider sur ce sujet.

Pardonnez-moi mais, si ma famille vient ici, vous pensez que vous pourrez leur parler ? Je suis sûr que vous pourriez leur apprendre beaucoup de chose, même en peu de temps. Parce qu’elles me posaient des questions, mais je ne peux être purement objectif sur… Certaines questions. Après tout je suis leur grand frère non ?

Il ne voulait pas lui parler du siens car il était mort peu de temps avant, c’était donc un sujet sensible qu’il valait mieux éviter pour le moment. Peut être dans quelques années, quand tout se serait calmé et qu’ils pourraient en parler tranquillement autour d’un verre. Après tout, peut être que pour service rendu il aura enfin le droit de côtoyer des gens qui dirigeaient et qui étaient un tant soit peu intéressant. Mais attendant la jeune femme parlait des vampires, et oui, tout ce qu’elle avait dit était vrai. C’était presque le même discours il avait sortit à la vampire de toute façon…

Ensuite elle lui parla de ce qu’il s’était passé et expliqua que c’était un vampire qui les avaient aidés, tout comme Alford. Ainsi ce sacripant était en vie et servait la rébellion, comble de l’incroyable, il avait aidé la jeune femme à s’en sortir. Il méritait une médaille ce troublions.

Premièrement, je la tuerais, non pas parce qu’elle est vampire mais pour ce qu’elle m’a fait. S’eut été un esprit que j’en aurais fait pareil. Sur ce point vous avez raison. Et si un vampire vous a sauvé, c’est qu’ils ne sont pas si vilain que cela, après il se peut qu’il soit tombé sous votre charme aussi. Ca peut aider en même temps, dans ce cas je ne vous ferez plus d’avance. Combattre des prétendants humains, pas de problème, combattre en vampire… C’est pas la même histoire. Il sourit à la jeune femme avant de poursuivre. Quant à Alford, je le connais bien. C’est un de mes soldats. Enfin c’est un mercenaire d’abord, mais il m’a aidé à Gloria. S’il est ici c’est un bon point pour nous. J’espère qu’il ne vous a pas trop ennuyé, il est spécial quant il s’y met…

Puis elle lui parla de Valentine, et confirma ce qu’il avait craint, mais il ne s’attendait pas forcement à savoir ce qu’elle voulait réellement faire. Mettre la main sur Fabius et devenir Impératrice ? Oui elle était belle, oui elle semblait jouer un rôle pour gravir les échelons petit à petit, mais elle était mariée à Korentin. Ils avaient des enfants ensemble… Est-ce que cela n’avait aucune importance pour elle ? Etait elle seulement attirée par le pouvoir, la richesse et tout ce qui allait avec ? La dépravation arriverait elle à ce niveau ? Comment cela était ce possible… Quoi qu’il en soit, l’amour ne semblait pas lier les deux jeunes femmes. En même temps, il comprenait pourquoi, il y avait tellement de chose qui les différenciait que s’eut été presque impossible qu’elles se comprennent.

Je ne me permettrais aucun jugement de valeur Ma dame, mais comment cela est il possible ? Elle n’est donc pas mariée avec le seigneur votre cousin ? N’a-t-elle pas d’enfant de lui ? Est-ce que cela n’a aucune valeur à ses yeux ? Je ne comprendrais donc jamais les grandes familles…

Mais cela me permet d’attaquer un autre sujet, qui me préoccupe plus encore que de savoir qui elle va se mettre sous la main. Peut être avez-vous accès à plus d’information de la part de votre cousin, aussi peut être pourriez vous me renseigner.

Qu’en est-il des villes de l’Empire ? Ont-elles rejoint fabius ? Ou est ce que certaines nous soutiennent ? J’imagine qu’Althaïa nous aide, sinon nous ne serions pas là, mais qu’en est il des autres ?

Il espérait sincèrement que de nombreuses villes allaient les rejoindre, mais c’était mal parti tant qu’elles étaient encerclées par les Alayiens. Sans parler des nombreuses familles qui fuyaient les combats… Dont la sienne. La situation n’était vraiment pas simple à gérer. C’était le propre d’une guerre civile en même temps. Elle lui parla de ses sœurs, et il ne lui répondit que d’un regard amical et d’un mouvement de bras. Il la remerciait, car c’était gentil de sa part, même s’il doutait, il devait garder cet espoir.

Et enfin elle lui parla du commandement Rebel, ce qui permet à Matis d’en parler lui aussi.

Merci pour mon amie, mais ne vous tuez pas à la tâche ma dame. Vous avez bien des choses à faire.

Pour en revenir à Havard Svenn, mes hommes et moi devrions donc tomber sous sa juridiction. Après prendre contact avec lui ne sera pas facile, je ne suis qu’un simple soldat vu par les nordiques comme un déserteur. Aussi il faudra doubler d’effort pour obtenir de sa part plus qu’un regard de mépris. Mais je vais y arriver, je n’ai pas forcement le choix en même temps n’est ce pas ?

Et vous ma dame ? Qu’allez-vous faire ? Soutenir votre cousin ? Aider le peuple ?

Il y avait quelque chose d'attachant dans le soldat qui laissait là tomber l'armure et les armes pour n'être que l'homme. Esmelda lui promis alors de faire ce qu'elle pourrait pour ses jeunes sœurs. Certes, elle n'était peut être pas la mieux placée pour parler à ces deux jeunes filles. Princesse, elle avait toujours été élevée comme une petite fille un peu à part. Mais la jeune femme essaierait.

« -Alors je comprends mieux pourquoi vous désirez que je parle à vos jeunes sœurs. Je tenterai de répondre à leurs questions. Je ne suis peut être pas la meilleure personne pour répondre à leurs questions. Mais si cela compte sur vous, je le ferai.»

La jeune femme lui sourit tout en continuant de tapoter du bout de ses pieds le bord de l'eau très fraîche. Puis elle fit une grimace en haussant les épaules.

« -Que voulez-vous, je pense que tout dépend de l'éducation et la chance de naître dans des familles où le respect de la personne prime sur la comédie. »

Mais l’appât du gain et du pouvoir primait pour ceux qui en avait ou qui pouvait à peine tendre la main pour l’attraper.
Mais qu'importe, tout deux seraient dans l'impossibilité de changer les choses, surtout elle. Matis pourrait peut être changer la donne en inculquant à ses enfants une autre façon de voir.

Puis la princesse leva un visage malin et amusé vers le jeune homme quand il parla de cesser de lui faire des avances, si un vampire était tombé sous son charme. Elle aurait aimé lui dire oui, surtout que Kylian semblait prompt à jeter des livres ou tout autre objet sur les hommes qui semblaient vouloir l'approcher.

« -Parce que vous comptiez m'en faire ? »

Ses yeux rieurs laissaient place à un sourire taquin, avant de parler de ses sauveurs. Qu'importe qui ils étaient d'où ils venaient, elle pouvait parler avec Matis en ce moment même, respirer, crier, pleurer, cela voulait au moins dire qu'elle était en vie.

« -Comme vous dites c'est un mercenaire, il a son franc parler. Mais, je ne lui en tiens pas rigueur. Chacun sa façon d'être, puis je lui suis redevable. Et rien que pour cette raison, je lui serai éternellement reconnaissante, comme aux autres soldats qui m'ont aidé, tout comme les deux vampires qui ont fait de même. Qu'importe la race ou la naissance de ces personnes qui ont risqué leur vie pour nous, pour mon cousin et moi-même. »

Mais quand il mentionna Valentine. Ra sa cousine. Esmelda ne l'avait jamais aimé. Ou peut être un peu au début, cela remonte à tant de temps et surtout la princesse était bien jeune. Et les choses avaient changé. Esmelda avait vu le vrai visage de la duchesse. Arrogante, venimeuse, égocentrique et manipulatrice. Un joli assortiment qui provoquait chez la jeune Kohan un sentiment d'impuissance face à son cousin qu'elle adorait plus que tout perdre son temps avec une telle gourgandine. Il pourrait trouver mieux, quelqu'un à sa juste valeur. Mais son duc de cousin était rendu aveugle par son amour pour la jolie blonde.

« -Mariée à un titre, à une richesse, au pouvoir, à son propre plaisir. Être mariée à un homme et aimer plus que tout ses enfants, ne sont pas incompatibles. Mais oui, les mariages sont souvent bien plus des arrangements que des mariages d'amour. Même si mon cousin lui avait un fort attachement pour elle. Vous comprenez pourquoi, je me refuse à épouser le premier noble qui dispose d'une certaine richesse. Je me dis que finalement cela est une chance, que serai-je devenu aujourd'hui, mariée à un haut noble d'Armanda. »

En refusant de s'offrir et donner son nom et son être ainsi à un noble, quelque part, elle cherchait à protéger l'empire des arrivistes sans nom du genre de Valentine. Son cœur l'avait peut être fait pencher aussi pour cette raison pour Kylian. Entra autre.

Son visage se fit plus triste et rude. La guerre, cette satanée guerre qui la coupait de tout et de ce qui l'a tenait le plus à cœur. Les autres, son peuple. Et rien ne l'énervait plus que de ne pas savoir. Certes Korentin lui donnait des nouvelles, lui permettait de venir à certains réunions. Mais voilà, lui permettait : pas l'acceptait à part entière comme membre possible de la tête militaire et politique de la rébellion.

« -Je ne sais pas vraiment pour les villes. Je suis un peu écartée des sujets de la politique militaire. A mon plus grand regret. Althaia est effectivement en lien avec nous. Son dirigeant est un allié fidèle de mon cousin, de son frère et par extension moi même. Nos pères respectifs étaient déjà de très grands amis. Mais cela se fait de façon non officiel. Le Seigneur Iberon est de nature jovial, avec tout le monde, donc... Le reste, je ne sais pas. Je n'ai pas de nouvelles de mon oncle et mes cousins d'Elena, je crains pour eux. Les triplés ont un tempérament de feu et mon oncle aussi, mais il se fait vieux. »

Mais surtout, il était connu que Darius aimait beaucoup sa petite nièce. Il ne s'en cachait pas. Et les triplés n'étaient pas du genre à vouloir s'allier à des alayens pour le simple plaisir de suivre le nouvel empereur. Pas plus proches que cela de Fabius, ils ne le détestaient pas pour autant. Pas comme Morgane qui connaissait les doutes d'Esmelda. Mais de là à renier Korentin et ne pas chercher à y voir plus clair, la princesse avait un doute.

« -Si vous êtes sous les ordres du Seigneur du Nord, je ne peux que me voir rassurer. C'est un homme bon et juste à sa manière. Il fera de vous un soldat hors pair. Mais ne vous attendez pas à un regard de complaisance de sa part. Il n'est nul homme à. C'est ce qui fait le charme des nordiques. »

Ouin le Seigneur Svenn n'allait pas lui claquer le dos en rigolant avec lui à tout va et plaisanter sur tout et rien. Mais, c'était un homme bon et loyal, juste et en qui la princesse avait grandement confiance.

Ensuite, Matis lui posa la question. Celle qu'elle ne cessait de se poser justement. Elle n'en savait guère plus. Esmelda était un peu perdue au milieu de ce camp, à ne savoir quoi faire ni où avancer. Avant, elle savait comment aider son peuple, c'était bien plus simple, mais maintenant. Elle était cachée et se sentait inutile et vide.

« -Moi ? Je suis ici. J'aide comme je peux. Mon cousin et la rébellion. Mais ma priorité est d'aider le peuple des Hommes et toutes personnes qui désirent construire un rêve de liberté et ne plus subir les guerres. Mais, je me sens inutile pour le moment, à rester cacher alors que les alayens, mon cousin font subir les pires misères à mon peuple. Je me sens redevable de devoir les aider. Mais je suis là entre des roches. Mais comme je vous ai dit, je ne sais pas me battre. »

Il avait sourit à la phrase de la jeune princesse, oui elle pouvait l'aider sur cette question car il ne faisait pas confiance à leur mère pour les guider. Mais pour le moment il ne pouvait pas mettre cette solution en pratique, chaque chose en son temps, et ce n'était pas encore le temps pour cela. Mais il était reconnaissant de ce que lui offrait la jeune femme.

Merci, ça compte beaucoup pour moi. Depuis la disparition de mon frère... Disons que j'essaye de leur permettre de mener une vie presque normale, si cela est encore possible par les temps qui courent.

Quant à la phrase qui avait suivi, elle l'avait fait beaucoup rire. C'était la seconde fois en six ans qu'elle lui disait cela, mais sa réponse restait et resterait toujours la même. Ce sujet était clôt, mais cela lui permettait de penser à autre chose qu'à la guerre, et pour cela il lui était reconnaissant.

Bien sûr, n'ais je pas ma chance ? Il avait dit cela avec tout le sérieux possible avant de sourire et de secouer la tête. Il ne savait pas mentir décidément. Bien sûr que non, je ne compte pas vous en faire. Comme je vous l'avais dit il y a bien longtemps, vous êtes trop bien pour moi et méritez quelqu'un de meilleur qu'un tueur. Mais bon, au cas où vous avez des dames de compagnie ou amie pas trop stupide et hautaine, pensez à moi.

Bien sûr qu'il rigolait, enfin il pensait. Mais en tout cas il n'était pas sérieux, pas à cent pour cent en tout cas. Ce qui était bien c'était que, pour une fois, ils pouvaient parler sans retenue ni chercher des objecteurs de conscience qui les mèneraient à la baguette. Ce temps était maintenant révolu, certes celui qui l'avait remplacé n'était pas des meilleurs, mais ils devraient vivre avec leur temps et aller de l'avant. Guerre ou pas, ils devraient se construire petit à petit et, surtout, rester en vie pour continuer la lutte. Quant elle lui parlait d'Alford et de ceux qui les avaient sortit du donjon du lugubre empereur, il pu voir ce qu'elle pensait d'eux. Elle avait beaucoup de respect pour ses gens qui n'avaient pas la même éducation ou culture. Elle ne les voyait pas comme des êtres inférieurs ou autre, non. Elle était tout simplement reconnaissante. Et ça, il ne l'avait que trop rarement vu ces derniers temps.

Un sacré spécimen n'est ce pas ? Je ne sais plus quoi faire de lui, alors je le laisse se gérer tout seul, et c'est là qu'il devient pas trop mauvais. Comme quoi, tout est possible.

La jeune femme revint sur l'ex femme de son cousin et expliqua sa façon de voir les choses. Il partageait beaucoup de ses idées, et il ne put qu'approuver ses paroles en les nuançant néanmoins.

Même si je trouve cela révoltant, je pense que les parents veulent le meilleur pour leurs enfants en proposant mariage et arrangement divers. Néanmoins, et j'insiste sur ce point, d'autre ne s'en serve que pour servir leurs propres intérêts. En cela, cette manière de faire est dégoûtante et je n'aurais de cesse que de la bannir. Mais peut on aller contre une société entière qui approuve ces méthodes ? Je pense que oui. Mais pour revenir au cas de votre cousine je n'aurais qu'une chose à dire. Une enfant qu'on a pourri gâtée durant des années ne pouvait pas finir autrement. On ne lui refusait rien sans doute, peut être même lui avait on promis le trône impérial, et aujourd'hui qu'avons nous ? Une gamine dans le corps d'une femme. Corps dont elle se sert pour parvenir à ses fins. Je plain votre cousin madame, et je comprend parfaitement pourquoi vous ne voulez pas de la même chose. C'est un sentiment que je partage aussi.

Quand la jeune femme expliqua se qu'elle savait de la guerre et notamment le fait qu'elle était mise de côté, il ne savait que dire. De ses paroles il avait quelques informations qu'il n'obtenait pas de bon coeur d'habitude, cela lui permettait d'avoir une vision globale de la guerre. Car la guerre civile ne reposait jamais sur les batailles en rang, mais bien sur le moral, la volonté et la puissance. Et pour l'instants ils étaient mal. Il prit un air plus songeur et réfléchit un instant sur ces informations importantes. Il tenait un galet dans les mains, galet qu'il faisait machinalement tourner entre ses doigts comme pour mieux réfléchir.

Je vois... Je ne sais pas comment les choses vont tourner mais cela ne s'annonce pas de tout repos. Mon père était un conseiller proche du duc D'Elenna, j'espère qu'il pourra quitter la ville sans soucis, mais je crains qu'il ne soit remplacer par un opportuniste. Et suivant comment les choses évolues, je crains qu'il ne prenne de bien mauvaises décisions...

Puis la jeune femme fini par lui parler du seigneur du nord ainsi que de ce qu'elle comptait faire plus tard. Il lui sourit car il avait quelque chose à lui proposer. Certes elle ne serait pas une grande combattante, mais s'il pouvait lui apprendre deux trois choses pour qu'elle reste en vie, alors il aurait servit à quelque chose.

Les hommes du nord sont bien dur, mais je sais que l'on peu compter sur eux. Alors j'attendrais de voir ce que les huiles pensent de moi. Il observa la jeune princesse dans son ensemble et lui sourit. Concernant ce que vous comptez faire ou pas, sachez que je vous soutiendrais du mieux que je peux. Vous ne savez peut être pas vous battre, mais cela peut changer. Vous avez la foi et la volonté pour cela. Certes je ne serais pas celui qui vous enverra sur le front, mais je peux vous apprendre à rester en vie et à manier les armes.

Cela vous intéresse il ?

« -En effet, aujourd'hui, tout est différent. Mais compter sur moi. Je vous aiderai. »

Elle lui sourit avec assurance, qu'il ne s'en fasse pas, elle prendrait soin de ses sœurs. Que cela aille au delà de la simple discussion de femmes. Si jamais...

Mais, elle préféra ne pas penser à cela, ne pas évoquer le pire et le taquiner. Un sourire aux lèvres, Esmelda se mordit un instant la lèvre inférieure et continua.

« -Vous l'auriez si mon cœur n'était pas déjà pris. Mais ne dites pas que vous n'êtes pas assez bien pour une personne, moi ou une autre. Un titre ou un nom ne représente pas la qualité d'une personne. Des Kohan, prince, empereur sont des pourris et ne méritent pas le statut qu'on leur accorde, alors qu'un soldat peut défendre la liberté, la paix, le bonheur des autres, tout comme vous. Vous êtes digne d'aimer et d'être aimer par une personne qui vous verra à votre juste valeur. »

N'avait-elle pas plus jeune rêver de rencontrer un homme comme lui, prévenant, doux et gentil. Qui la respecterait comme il l'avait fait en cette simple soirée ? Et le Dracos le lui avait permit.

« -Et cette personne vous viendra un jour, princesse, duchesse ou simple paysanne. Le statut ne fait pas la personne et vous êtes à mes yeux pas un assassin, mais un soldat qui n'hésite pas à protéger son empire. En dépit des dangers. Mais je penserai à vous si je rencontre une jeune femme que je trouverai digne de partager la vie d'un homme bon et valeureux comme vous. J'espère qu'elle se rendra compte de la chance qu'elle aura de vous avoir à ses côtés.»

La jeune femme en était sûre. Qu'il trouverait quelqu'un de bien. Forcément. Il était un jeune homme qui avait de bien grande qualité en lui.

« -Je me demande si mon frère aurait vu son manège dans le cas où...enfin les choses auraient été autre... Mais oui, elle ne voit que le pouvoir et ce qu'elle peut en obtenir. Et ses fins, elle va y parvenir. Gregorist ne s'est jamais intéressé à elle, Korentin trop et Fabius...Il y trouve son plaisir. »

Esmelda préféra ne rien dire de plus. Rien que d'y penser, brrrrrr.

« -Disons que je suis d'autres voies que le genre de celle-ci. »

Sa voix se voulait rassurante, laissant son totem prendre le dessus pour rassurer le soldat.

« -Pour certains, les décisions dures seront à prendre. Sûrement plus par instinct de survie que par choix personnel. Si votre père tient de vous, je ne m'inquiète pas pour lui. Il devrait avoir de la ressource pour s'en sortit, lui et vos sœurs. »

Tapotant du bout du pied l'eau fraîche, elle se retourna pour lui affirmer.

« -Et mon oncle saura protéger les habitants de sa ville, en choisissant ce qu'il y a de mieux pour eux. Je sais qui est mon oncle et vers quoi sont ses idées et valeurs. Le reste n'est que survie, nous en sommes à ça. Devoir survivre, tous. »

Oui, même si Darius se rangeait du côté de Fabius et des alayens, la princesse savait qu'au fond, son oncle fou fou jouerait la comédie pour protéger sa belle cité. Lui et les triplés sauveraient Elena de l'ignorance en feintant et continuant d'insuffler la liberté.

La princesse sortit ses pieds de l'eau pour revenir un peu plus près du jeune homme pour lui parler de cette belle visite à Glacern, de ce qu'elle pensait de ceux du nord. Un respect intact et inébranlable. Justement parce que lors de son voyage, elle n'avait pas été prise pour une simple princesse, non point du tout. Elle avait été acceptée et considérée dans sa globalité, sa personne plus que son titre. Personne ne l'avait fait avant.

« -Les hommes du nord sont aussi glacial que la neige qui tombe sur leur belles terres de Glacern, mais ils ont la franchise, l’honnêté et la bravoure que peu peuvent se targuer d'avoir. J'ai eu la chance de voyager à Glacern, un voyage que je n'oublierai jamais et dont j'ai apprécié chaque instant. Si vous pouvez vous rapprochez d'eux, vous serez chanceux de pouvoir vous prévaloir d'avoir fait un bout de chemin avec eux. »

Même s'il lui disait ça pour lui faire plaisir dans ce moment de doute, Esmelda fut contente de voir que le jeune soldat croyait en elle et surtout en ses capacités à pouvoir tenir une arme et se défendre, voir même défendre une autre personne. La jeune femme lui sourit avec des yeux pétillants d'une détermination sans nom.

« -Vous vous proposez de m’entraîner ? Bien sûre que je veux, je veux me battre, je veux défendre mon peuple, l'empire des miens, je ne veux pas être un poids pour la rébellion et encore moins mise de côté, car je suis une femme. Et je suis prête à commencer dès qu'il faudra. Par contre, pas un mot à mon cousin. D'ailleurs, avez-vous été présenté à lui ? »

Elle allait l'aider avec ses deux petites, plus si petites que ça en y repensant, soeurs. C'était une très bonne chose, bon il ne restait plus qu'à les faire venir ici, mais au moins il avait trouvé quelqu'un de sensé pour leur enseigner les bonnes manières. Leur mère ne pourrait rien dire car il ne les mettait pas entre les mains de n'importe qui. C'était une princesse quand même. Et si elle n'était pas contente ? Alors il aurait une petite discussion avec sa "belle-mère", et s'il devait tordre quelques doigts, alors il le ferait.

Merci, ça a beaucoup d'importance pour moi. Mais ça vous l'avez comprit non ? Que ne ferais je pas pour ses deux là...

Il ne savait pas vraiment. Mais il ne peut y réfléchir plus longtemps car la jeune femme parlait de lui maintenant, qu'avait elle dit ? Qu'il aurait son coeur s'il n'était pas déjà prit ? Peut être dans une autre situation, à une autre époque cela aurait pu se faire. Mais aujourd'hui la guerre avait réduit ses possibilités à zéro, elle avait un amant, il était content pour eux et espérait le rencontrer un jour. Pour le juger, voir s'il méritait la princesse. Mais après tout, qui était il pour faire ça ?

Par les esprits, j'ai rater quelque chose alors. Plus sérieusement, cela aurait pu être possible dans une autre vie, à une autre époque. La guerre, votre famille.... Tout ça nous aurait empêcher le moindre rapprochement. Mais, est ce un mal ? Après tout n'avez vous pas trouvez un homme bon et capable de vous aimer ? Il me tarde de le rencontrer d'ailleurs...

Il envoya une pierre dans le lac, pensif, il revenait sur la dernière partie de sa phrase.

Pour en revenir à mon cas, je sais que je ne suis pas encore totalement perdu, mais, j'ai beaucoup changé depuis six ans. J'ai vu des choses que je n'aurais cru possible, la raison n'avait plus cours par moment. J'ai vu, à feusacré, la magie réduire en cendre des dizaines de mes amis. J'ai vu la mort de très près quand une conseillère vampirique m'a capturée et torturé pendant des semaines. Brisant, non seulement mon corps mais aussi mon esprit. Pour survivre, j'ai dû... J'ai dû faire des choses que jamais je n'aurais fais en d'autres occasions.

La nuit, quand j'arrive à dormir, je les revoit. Ces hommes et ces femmes que je n'ai pu sauver. Je revois ceux à qui j'ai ôté la vie, brigands, vampires, alayiens et loyaliste. Ils avaient des familles, des amis. Peut être une femme ou des enfants. J'ai détruis des vies parce que je devais survivre ou sauver mes soldats. Je ne suis pas fier de tout ce que j'ai accomplis pour rester en vie, et pourtant je pense avoir garder en moins l'essentiel.

Alors peut être avez vous raison, je veux bien croire qu'il y a ici, sur cette terre, quelqu'un qui saura apaiser souffrance et peine. Mais pour le moment, la question ne se pose pas. Malheureusement.

Il se tut alors qu'elle se mit à parler de valentine, et quant il l'écoutait parler il devinait facilement qu'elle ne la portait pas dans son coeur. Loin de là même. Elle lui expliqua, sans rentrer dans le détail, ce qu'elle pensait d'elle, et ça lui fit froid dans le dos.

Je vois. Vous avez pris des décisions, elle à prit les siennes et pour cela elle sera jugée et subira les conséquences de ses actes. Si, lors de mes missions, je lui mets le grappin dessus, que suis je sensé faire ? Dois je rendre justice sur le champ et laisser son sang abreuver les blés ? Un seul mot de vous, et cette femme rejoindra les esprits.

Il avait dit ça sans émotion, c'était presque... Dérangeant pour une personne autre qu'un militaire. Il la tuerait sans état d'âme, parce qu'elle avait fait souffrir la princesse, parce qu'elle avait trahit son empereur et parce qu'elle avait trahit l'Empire. Il ne pouvait pas y avoir d'autres récompenses pour les traîtres, quelque soit leur niveau de responsabilité, Matis les trouverait et les ferait payer.

En fait je tiens de mon père, c'est lui qui m'a tout apprit quand j'étais petit. Je lui dois d'être encore en vie aujourd'hui, et pour ça je lui en suis reconnaissant. Je sais qu'il s'en sortira, il n'a pas le choix. Il nous sera utile pour la formation des nouveaux membres ainsi que pour le reste. Après tout, toute aide est bonne à prendre non ? En tout cas j'espère que les esprits protégerons le duc et ses fils, je les servirais pour protéger Elena et sa population.

La jeune femme se rapprocha et lui parla du Nord. Il n'avait jamais eu la chance d'y aller, mais il ne fallait pas douter que ça devait être une très belle région. Elle avait beaucoup de respect pour ses gens, ça se voyait, ça se sentait même.

Ça à dû être un beau voyage non ? Je n'ai jamais eu le plaisir d'y aller, mais j'ai combattu avec les Nordiques, et je sais de quoi ils sont capable. Aussi je suis bien content de les avoir de notre côté, sans quoi on été bien embêter pour rester poli... Vous ont ils apprit des choses madame ?

Quant il lui avait parlé de l’entraîné il pensait vraiment qu'elle pouvait le faire, aussi il fut content de voir qu'elle réagissait bien à sa proposition. Mais elle ne voulait pas que son cousin l'apprenne. Pourquoi ? Voulait aussi la placer quelque part pour quelques alliances ?

Vous êtes volontaire, c'est bien. Je ne dirais rien à votre cousin, je ne le connais pas personnellement et je n'ai jamais pu le rencontrer. Il doit avoir beaucoup de chose à faire non ? Et puis j'ai cru comprendre que sa garde le surprotégeait...

Pour l'entrainement, j'ai une épée courte qui vous irait à merveille, à moins que vous préfiériez autre chose ? Je peux vous apprendre à rester en vie, à survivre par tous les moyens. Je peux vous enseigner comment frapper, comment tuer un homme en quelques coups. Je peux faire de vous une survivante si vous le voulez. Mais vous devez être sûr de ce que vous faite. Ce ne sera pas simple et je serais sans pitié.

Il ne voulait pas lui faire peur, juste tester sa volonté, mais il ne doutait pas qu'elle suivrait.

Quand voulez vous commencer ?

Le jeune soldat avait ce point commun avec Kylian. De sembler ne pas mériter ce qui pouvait ou pourrait leur arriver. Et pourtant, tout deux étaient des hommes bons et loyaux, sincère et touchant. Trop humble pour sentir une once d'arrogance dans les bonnes choses qui pouvaient leur arriver.

« -Tout est possible pour qui veut. Vous m'avez permis de savoir ce que je voulais et ne voulais pas. Un homme simple. Rien de plus. Mais quand on aime une personne qu'importe d'où elle vient, ce qui compte c'est là où nous désirons aller avec elle. Et ma famille pense qu’aucun homme ne me convient vu que j'ai été fiancée à un elfe. Je pense qu'il aurait mieux valu dans ce cas, élargir le champs des horizons. »

Esmelda hésita un instant, mais de toute façon, elle en avait trop dit pour ne pas continuer. Sans révéler toute son histoire, elle se sentait devoir à Matis la vérité. Il avait toujours été honnête avec elle. Enfin le peu de fois où ils s'étaient vus. Et sa sincérité touchait la princesse.

« -J'ai trouvé un homme que j'aime. Mais je ne vous le présenterai pas. Ce que je viens vous dire est un sujet que je n'aborde jamais. Et que je garde secret afin de le protéger. De protéger notre amour. Ne m'en veuillez pas. »

La princesse le regarda en coin en espérant qu'il ne soit pas vexé. Ce n'était pas là une marque de méfiance. Bien au contraire. Elle lui en avait dit plus que quiconque, hormis Ninna, mais les choses étaient différentes avec la jeune femme. D'ailleurs, elle se sentait presque plus légère d'en avoir mentionné à une autre personne. Une qui comptait pour elle, et qui ne la jugerait pas.
La jeune femme lui fit face et posa sa main avec douceur et compréhension.

« -Matis, nous avons tous vu ou vécu des choses horribles, moi même je n'aurai jamais pensé vivre un jour la moitié de ce qui m'est arrivée. Mais je suis sûre d'une chose. Ce qui nous tue pas nous rend plus fort. Et quelque part, je sais que vous êtes toujours l'homme qui m'a offert un dîner simple et hors du temps. Le temps n'efface pas les blessures et encore moins celle de l'âme, mais il faut se servir de ça comme une arme. Vous avez la force d'être encore là près de moi, debout à penser à l'avenir, à vos sœurs, à l'amour, à la paix et aux lendemains bien plus heureux. »

La jeune femme remit ses chaussures et elle chercha à le rassurer. Du moins à apaiser un peu les maux de son esprit. Même si cela était vain.

« -Et ce que vous dîtes est la preuve de votre bonté et de cette place que vous avez auprès de nous. Je sais que ça n'effacera pas ce que vous ressentez, mais la guerre est ainsi, la mort, la tristesse, la désolation, voilà pourquoi il faut en finir au plus vite. Qu'il n'y ait plus de veuves à pleurer leur maris ou d'enfants leurs parents. Et cela passe hélas par les armes. Si je pouvais, je ferai tout pour éviter mais, ce serait utopique. Mais l'espoir est là, dans chacun de nous et nous devons y croire pour vivre et se sentir apaiser avec ses blessures. »

La jeune femme lui sourit avec douceur, avant de les avoir plus sombre à la mention de la femme de Korentin. Même si elle arborait cette femme, la tuer n'était pas pour elle une solution ni son envie. Rien que pour Nolan et Victoire. Mais elle ne pouvait parler pour le soldat. Il ferait ce qu'il voulait mais pas en son nom.

« -Faites ce qui semble le plus juste à vos yeux. Si vous attendez que je vous dise de la tuer, il n'en sera rien. Qui suis-je pour décider de la vie ou de la mort d'une personne. La justice doit faire son travail. Elle ne reste pas moins la femme de mon cousin mais surtout la mère de ses enfants. »

Mais le sourire et la spontanéité revint quand elle parla de Glacern. Que de biens beaux souvenirs, et tout était si simple à cette période.

« -Glacern est une ville qui mérite d'être dites oubliée ou imprenable. Mais elle est d'une beauté sans nom. En effet, les savoir près de nous est pour moi un réconfort. J'ai confiance en leur jugement et force aussi bien de caractère que physique. Quand à mon cousin, sa garde le protège et bien. J'ai moi même du mal à pouvoir le voir certains jours, mais si cela vous dit je pourrai vous le présenter. »

Après tout, si Matis le servait pourquoi pas. Enfin si elle y parvenait. Parfois elle avait l'impression que Korentin faisait exprès de ne pas la vouloir dans ses pattes. Cela changeait de son frère.
Quand à son entraînement, sa motivation se décupla. Ses yeux ne cillaient pas et on voyait bien la détermination s'afficher sur son visage. Elle était peut être princesse mais pas une parure de plus dans un monde où elle ne devait être que épouse ou mère.

« -J'ai appris à tenir une épée et à me déplacer un peu avec mon amie Ninna. Et je veux apprendre à me battre pour sauver mon peuple. Et cela faut quelques blessures et heures acharnées d’entraînement. Je n'ai pas peur des coups. Je commencerai quand vous pourrez. Mes fonctions sont ici celle ...que j'occupais à Gloria. »

Elle essaya de lui remonter le moral et de lui expliquer que tout ce qu'il avait dit n'avait pas d'importance pour une femme ou l'être aimé. Si seulement elle pouvait avoir raison, mais Matis savait parfaitement que c'était loin d'être le cas. Qui accepterait de chérir un soldat blasé qui avait passé plus de la moitié de sa vie à s’entraîner à tuer, puis à tuer encore et encore. Il avait beau n'y prendre aucun plaisir, ses réactions au combat lui faisait peur par moment, et parfois même il n'hésitait pas à foncer dans le tuer, espérant tuer un maximum d'ennemi. La seule chose qui restait constante dans sa vie c'était ça. La mort. Pour ne pas vexer la jeune femme il hocha simplement la tête, mais elle pouvait bien voir que ça n'avait pas eu l'effet escompté. Peut être un jour il changera, mais pour le moment la situation ne le lui permet pas. En changeant de sujet Matis pu voir ses hésitations quant à la nature même de la personne qu'elle aimait. Il devait être vraiment particulier pour qu'elle hésite à lui en parler de la sorte. Et quant elle en parla c'était pour lui dire qu'elle ne lui présenterait jamais, il comprenait parfaitement et mima une claque derrière la tête.

Je ne vous en veux pas ma dame. N'hésitez pas à me reprendre la prochaine fois que je suis trop curieux, c'est hélas un trait que les esprits ont cru bon de me doter.

C'était étrange, mais il comprenait les raisons qui pouvaient pousser à la jeune femme à taire le nom de son amant. Son impérial cousin se ferait un malin plaisir à étriper l'amant de sa cousine, surtout si ce premier essayait de s'en servir pour acquérir quelques alliances. Elle revint sur son cas à lui, et après avoir écouter ses paroles, qui le touchaient évidement, il ne pu se taire une fois de plus. Il avait le regard vide tant il était plongé dans la profondeur du lac souterrain, il pensait à ce qu'aurait pu être sa vie s'il n'avait été soldat. Aurait il trouvé femme et enfants aujourd'hui ? Mènerait il une vie simple de travailleur ou de marchand ? Ce genre de question ne devait pas se poser tant elles étaient inutiles.

Peut être bien ma dame. Peut être avez vous raison, mais je ne peux décemment infliger cela à une femme, je ne suis pas... Comment dire... Disons que pour le moment, la question ne peut se poser tranquillement. Dans la situation actuelle, et alors que nous sommes dirigé par un tyran, comment puis je me questionner sur cela ? Peut être la rencontre-je au détour d'un couloir ou d'une rue ? Je ne me renferme pas, sinon qu'aurais je à gagner de la fin de la guerre ? Lorsque les combats finiront, il faudra bien que je fasse quelque chose de ma vie...

Il ne pouvait décemment passer sa vie à combattre et à tuer. Mais il était temps de se ressaisir et il profita du fait qu'elle parla de valentine pour revenir à lui et quitter son regard vide de sens et d'horizon. Elle ne voulait pas la voir mourir, elle était la femme de son cousin et la mère de leurs enfants... Mais il faudrait bien s'occuper de son cas un jour. Comme pour se dédouaner elle le laissait prendre sur lui pour ce choix, choix qu'il prendrait forcement. Mais la question n'était pas là.

Je comprend ma Dame. Pour le moment la question ne se pose pas, mais dans le cas où elle tombe entre mes mains, pensez vous qu'il soit pertinent de la mener sous les yeux de son ex mari qui était fou d'elle ? Elle se sert de son corps et de ses paroles comme d'arme, ne craignez vous pas qu'elle le corromps ? Il secoua la tête avant de finir. Non ma dame. Pardonnez moi, mais Valentine Kohan n'est pas une femme que l'on doit laisser vivre si elle nous tombe entre les mains. Je ne suis même pas sûr qu'elle puisse nous servir d'otage crédible... Si cela dérange je m'en occuperais moi même. Nous entrons dans une situation où nous ne devons pas nous montrer faible, mais nous ne devons pas non plus abandonner ce pour quoi nous nous battons sans quoi nous ne vaudrions pas mieux que nos ennemis... Situation compliquée que celle dans laquelle nous sommes.

Il sourit quant elle lui parla de Glacern car il voyait bien que cette ville beaucoup d'importance à ses yeux. Mais quant elle lui parla de Fabius il sourit un peu moins, c'était intéressant de savoir s'il pouvait rencontrer l'Empereur, mais qu'aurait il à lui dire ?

Cette ville vous à marqué n'est ce pas ? Cela en dit long alors. Concernant votre cousin j'en serais honoré, mais dans ce cas j'éviterais de parler de valentine n'est ce pas ? Ou même de ses enfants. Il ne verrait peut être pas d'un bon oeil le fait que j'ai dit que j'allais tuer sa femme qu'il avait aimé à s'en damner.

Mon père m'a toujours dit qu'un jour j'aurais un choix difficile à faire. J'ai peur que ce choix fasse parti des choix difficile à prendre en terme de conséquence et de répercutions.

Mais l'entrainement semblait être une chose qui intéressait particulièrement la jeune femme. Ici il n'avait pas de quoi faire, mais dans sa "caserne" il trouverait de quoi s'occuper de la jeune femme. Armes et équipements s'y trouvait, et les nouvelles recrues subissaient les entraînements sans fin de ses subordonnés. Sans parler qu'elle passerait inaperçu au milieu des autres.

Parfait alors. On se retrouve dans une heure dans la caverne des héros, je vous y attendrais avec de quoi vous former. Là bas vous passerez inaperçue au milieu des recrues, aussi on ne s'étonnera pas qu'un officier entraîne une jeune femme à manier les armes... Contrairement à ici. Cela vous convient il ?

La princesse lui sourit, oh bien sûre que non, elle ne lui en voudrait pas. Après tout, elle lui a tendu la perche pour poser des questions, il était donc naturel qu'il en pose. Tout comme normal qu'elle garde secret son amour pour un vampire, fut-il rebelle.

« -Je ne vous en tiens absolument pas rigueur et ne voyais pas cela comme de la curiosité malsaine. Et je le suis aussi. »

Finissant de remettre ses bottes, la jeune femme lui emboîta le pas pour retourner vers la sorti de ce havre de paix.

« -Pour le moment, car vous n'avez pas trouvé la bonne personne. Croyez moi quand elle viendra, qu'importe les guerres, les malheurs, qu'importe ce que vous penserez, vous serez juste prêt à tout abandonner pour elle. Et se poser ce genre de question c'est tout simplement vivre. Se projeter sur l'avenir. Ne pas se laisser abattre par ce tyran. Il nous prive de notre liberté, il n'aura pas nos rêves. Et comme ça quand nous les aurons vaincu, vous aurez trouvé votre place dans ce nouveau monde.»

Esmelda le savait. Pour preuve, quand elle ne savait plus ou aller vers qui se retourner, un vampire est entrer dans sa vie la chamboulant à tout jamais. Si elle se l'était imaginée plus jeune, non ? Et tant mieux. La beauté des hasards de la vie. Même si leur présent peu réjouissant les rappelait sans cesse à une réalité douloureuse.

«- Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. Vaincons-les! Autant que nos peurs.”

La jeune femme se stoppa et lui fit face, le regard sérieux.

“-Je sais bien que cette femme est une sacré garce et une vipère de première, mais il ne nous appartient pas de la juger. Si elle tombe entre nos mains, elle sera jugée de ces actes, comme tout prisonnier. J'ai confiance envers la justice de mon cousin. Et je serai là pour l'aider à faire la distinction entre l'empereur et le mari trompé.”

Dans ce dur métier d'empereur, s'il fallait qu'elle soit encore l'épaule de l'empereur pour apaiser ses peines, elle le ferait. Raison de plus auprès de son cousin pour qui elle avait une affection toute particulière.

“-Et ce n'est pas être faible que considérer nos ennemis quelqu'ils soient, soldats, membres de la famille impériale, paysans ou forgeron, comme des prisonniers, des humains, et de garder un semblant d'humanité en les interrogeant. Il est nul besoin d'agir comme nos ennemis. Mais oui, notre tâche n'est pas aisé mais qu'on se questionne prouve qu'au moins notre conscience travail et que nous ne devenons pas des êtres dénués de bon sens.”

Et ne pas s’abaisser à la barbarie des autres, sinon, ils ne vaudraient guère mieux.
Reprenant la marche, elle reprit son sourire et le pétillement dans ses yeux pour parler de la ville du Nord. La ville qui la fit devenir une jeune femme et plus une petite princesse. Elle apprit bien plus sur elle et les siens, sur l'ouverture du monde, aux autres, à la différence.

“-Glacern est une cité qui a changé ma façon d'aborder les choses et en particuliers ce que l'on entend des autres. Vue et décrite comme une ville de rustres retirés du sud, j'ai trouvé un peuple fier, travailleur, prêt à vous montrer les merveilles cachées. Mais aussi la grande générosité que l'on dit glaciale. Il faut juste enlever ses aprioris et se laisser couler par la bonne ambiance chaleureuse et moins guindée. Et rien que pour cela, mon voyage à Glacern restera graver dans ma mémoire.”

Puis, elle se redressa, fière comme pas deux, déterminée et presque au garde à vous.

“-Je serai là. Du moment que Korentin ne le sait pas. Les autres soldats peuvent bien me reconnaître. Je n'ai pas honte de vouloir apprendre à me battre. A tout à l'heure.”