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| Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Mer 15 Jan 2014 - 15:39 | |
| Entourés d’officiers et de conseillers, Eli’ avait les yeux clos mais l’air concentré de celui qui écoute avec intérêt ce qui se dit. Encore une fois, il était enfermé par ses responsabilité. Par moment il aurait presque aimé envoyer tout ça valser, dire à ses compatriotes de se débrouiller sans lui… Mais cela ne durait qu’une seconde ou deux. Puis son sens du devoir reprenait le dessus. Il devait à son clan et à son peuple de faire preuve de dévotion et surtout, de faire en sorte que les elfes ressortent renforcés de cette succession de crise. Et si c’était impossible, au moins, qu’ils y survivent.
Environ trois jours s’étaient écoulés depuis la bataille contre les alayiens. Les moyens impressionnants qu’ils avaient mis en œuvre avaient ébranlés tout le monde. En effet, ils étaient nombreux, bien équipés, assistés par un Esprit qui avait broyé les défenses (pourtant puissantes) des baptistrels. Et surtout, ils étaient suffisamment fous pour attaquer de front rien de moins que la plus puissante dragonne vivante sur le continent. Certes, la victoire de l’armée elfique (la première depuis bien longtemps) avait rempli de fierté le cœur du Beau Peuple, mais les gens autour de cette table savaient le vérité.
Sans les vampires et surtout, sans les dragons ce n’aurait pas été possible, tout dû moins les pertes auraient été beaucoup plus nombreuses. Normalement, la trêve était signée, mais une partie des responsables s’inquiétaient de la situation dans l’Empire des hommes, et ils préféraient attendre avant d’agir. L’attente, la prudence, encore et toujours. Parfois, Eliwyr se demandait si de peuple sage, le peuple elfique n’était pas tout simplement devenu frileux.
Cette énième réunion extraordinaire s’acheva comme toutes les autres : sans résultat probant. Fatigué sans vraiment l’être, une curieuse sensation qu’il devait à la lassitude qu’il ressentait de plus en plus, Eli’ s’éloigna de ses pairs d’un pas coulant. Se privant toujours de sa vue, il marcha un temps, laissant ses autres sens le guider. Il en avait assez. Cela n’avançait pas et surtout, il avait d’autres choses en tête. Sa famille par exemple. Certes, Galadrielle n’était pas à proprement parler sa femme, mais dans le secret de son esprit, il pouvait bien faire ce qu’il voulait.
Trois jours qui ne les avait pas vu. Ni elle, ni leurs enfants. Avaient-ils déjà changés ? L’image restait gravée dans sa mémoire, de même que les évènements qui lui avaient précédés. La bataille, la fuite, l’accouchement. Et leur naissance. Une bouffée d’il ne savait pas trop quoi s’agitait dans le creux de son estomac dès qu’il y pensait. La fatigue disparue comme par enchantement et sans même qu’il ne s’en rende compte, ses pas le menèrent vers elle. Vers eux.
Les baptistrels lui avaient aménagés des appartements confortables. Une prouesse et une puissante marque de distinction par les temps qui couraient. Le domaine avait été ravagé par le conflit, mais il s’agissait de l’Impératrice et surtout, il s’agissait d’une mère et de ses enfants. Des enfants elfes, aussi précieux que les diamants les plus rares. Peut-être plus encore. Des jumeaux, deux au lieu d’un. Et la mère allait bien. Nul doute que cet exploit deviendrait une chanson. Tout dû moins le pensait Eliwyr Meraennon, sans grande objectivité il fallait bien l’avouer.
Prudent (décidément) il se renseigna auprès du personnel pour savoir ce qu’il en était du mari. Il n’avait aucune envie de retomber sur le (très) vieux guerrier. Lâcheté peut-être, mais l’idée d’imposer sa présence non désiré à cette icône du peuple elfique continuait de le déranger. D’un autre côté, il n’avait que trop longtemps remis à plus tard cette visite. Certes, la situation explosive et très préoccupante des elfes lui offrait une excuse absolument parfaite.
Ouvrante la porte d’un geste hésitant, parce qu’il avait peur de les réveiller (peut-être faisaient-ils la sieste, après tout !) et pas du tout parce qu’il avait peur de la réaction de Galadrielle. Non, non, non… Quoique pour être tout à fait honnête, ce n’était pas tant de sa réaction que l’idée de voir la déception ou la colère sur son visage. Ouvrant les yeux et pénétrant dans la pièce, il la trouva assise sur un canapé, les enfants sur les genoux.
Évidemment, ils tournèrent tous la tête en direction de l’intrus. Enfin, elle la tourna. Eux, étaient trop petits encore pour les regards accusateurs. Mais c’était tout comme dans l’esprit de l’elfe. Saisissant son courage à deux mains, il sourit, un peu hésitant.
Hum, je ne voudrais pas vous déranger, je viens juste prendre quelques nouvelles.
On avait déjà fait mieux comme entrée en matière, mais ce n’était pas non plus catastrophique. Pas encore. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Mar 21 Jan 2014 - 15:24 | |
| La guerre... Et pourtant, malgré les morts innombrables, malgré les esprits désespérés de ses enfants qui pleuraient sans avoir pu atteindre le repos éternel dans les bras de Dracos à cause de l'influence de Néant, un heureux événement avait éclot, symbole de l'espoir et du renouveau, preuve irréfutable que malgré l'influence des envahisseurs rien n'était tout à fait perdu.
Quand l'alliance réussit à repousser les ennemis, que le calme put réintégrer les lieux et qu'on donne une fin digne de ce nom aux êtres de valeurs, Galadrielle fut conduite dans des appartements décents et qui avaient été épargnés par les affres des combats, un endroit propre et en sécurité que les baptistrels occupaient par moment pour vérifier qu'il n'y avait pas eu de complication post accouchement et qu'ils avaient une bonne croissance et santé pendant que leur mère recouvrait ses forces d'antan. Mais, si son corps était sur la bonne voie du rétablissement, son cœur et sa tête chantait un tout autre discours, un discours des plus préoccupants... Impossible de retrouver son époux et son meilleur ami, Eliwyr qui s'occupait de gérer la crise sans ne lui avoir ne serait-ce que faire transmettre un petit mot... Et les enfants... Leurs magies et auras étaient des plus étranges, quelque chose n'allait pas en eux alors qu'ils étaient pourtant des bébés des plus épanouis et heureux, gazouillant de plaisir et de curiosité dans les bras de leur mère alors qu'elle les contemplait pensivement.
De nouveau, elle se sentait seul pour affronter tout cela...
Et puis, quelque chose frappa à la porte, attirant le regard curieux des trois êtres, qui cela pouvait bien être ? Surprise, l'impératrice autorisa la personne à entrer et son cœur dérapa légèrement en remarquant qui était là, devant eux... Eliwyr... Trois jours étaient passés mais Galadrielle était heureuse de le revoir... Bien que son hésitation et son vouvoiement était des plus troublants : qu'est-ce qu'il lui prenait tout à coup ? Que craignait-il ? A présent que les enfants étaient nés, il n'arrivait plus à assumer la situation ? Troublée et nerveuse, la blonde se garda bien de partager ses craintes avec lui pour ne pas l'effaroucher, vieux restes d'impératrice sans doute.
« Tu ne déranges jamais voyons... Bien que tes manières sont... Sont très protocolaires, je suis heureuse de te revoir... »
Se déplaçant légèrement sur le canapé pour lui laisser la place, invitation implicite de prendre place à ses côtés, elle cala correctement les petits pour qu'ils ne se blessent pas ou ne bougent pas pour leur servir à tous les deux une bonne tasse de thé, liquide chaud et parfumé dont les vertus relaxantes n'étaient plus à remettre en cause.
« Ces trois jours sans avoir de nouvelles de toi m'ont parue bien long... Oh bien sûr, je comprends tout à fait pourquoi : avec cette pause dans la guerre, il y a beaucoup de choses à faire et de détails à régler. Cependant, je ne veux pas du tout paraître discourtoise bien entendu !, mais... Pourquoi n'as-tu pas envoyé de mot pour dire que tu pensais au moins à nous et que l'on se verrait bientôt ? La situation est-elle si grave au dehors des murs sécuritaires de ces appartements ? »
Soucieuse et douce, elle parla calmement sans montrer le bouillonnement de ses sentiments en elle : depuis des siècles elle n'était plus une pucelle et une jouvencelle, ces émotions vibrantes et si jeunes, si vivifiantes, à son âge, n'étaient vraiment pas de tout repos.
« Comme tu le vois, ils vont bien : les baptistrels sont enchantés de les voir vifs et pleins de vie, et ils sont rassurés que je recouvre mes forces. Il est vrai qu'accoucher de jumeaux à mon âge et en pleine guerre n'est pas une équation aux hauts critères de réussites. »
Un léger rire franchit le barrage de ses lèvres alors qu'elle espérait détendre l’atmosphère, toujours préoccupée par la distance qu'avait instauré Eliowir en arrivant bien qu'elle faisait tout pour ne rien en montrer.
« Je sais bien que je ne suis plus impératrice, Eli... Pourrais-tu me dire ce qui se passe au dehors ? A-t-on finit de faire décemment la cérémonie des morts pour tous nos enfants ? A-t-on retrouvé Thran ? J'aimerais qu'il soit conduit au plus vite au Jardin... Néant affaiblit, Dracos peut de nouveau accueillir nos morts en son sein n'est-ce pas ? Ils pleurent tellement... Esprits errants et apeurés... »
La blonde soupira doucement en tournant délicatement sa cuillère dans sa tasse avant de boire une gorgée, lui adressant un léger sourire alors qu'elle attendit qu'il réponde enfin à toutes ses questions. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Lun 27 Jan 2014 - 0:07 | |
| Elle ne lui en voulait pas. Bien sûr qu’elle ne lui en voulait pas ! Elle avait été Impératrice ! Galadrielle savait parfaitement le dû que réclamait cette lourde charge, et elle était suffisamment sage pour ne pas lui en tenir rigueur. Eli’ se décontracta à mesure qu’il entrait dans la pièce et qu’il posait un regard affectueux sur ce trio. Il avait été idiot de craindre sa réaction. Un vieil elfe se comportant comme un adolescent pris en faute. Un peu ridicule, mais il n’en avait pas honte. Le soulagement dominait son esprit.
Pardonne-moi, je m’adressai à vous trois. (On pouvait sentir la fierté éprouvée dans cette seul phrase.) J’ai laissé derrière moi le temps où je ne savais plus si je devais te tutoyer ou non, t’embrasser ou m’incliner.
Comme pour appuyer ses dires, il se pencha, sa main droite remontant le menton de celle qui avait conquit son cœur, il posa ses lèvres sur les siennes, tendrement et en s’attardant un peu mais pas trop. Un boule se noua dans son bas ventre, comme à chaque fois qu’il posait ses yeux sur elle ; le désir le rendant beaucoup plus jeune et impulsif qu’il ne l’était réellement. Mais avant toute chose, il avait envie, vraiment envie, d’un moment en famille. Il aimait cela lorsque c’était avec son clan et avec ses jeunes neveux. Mais avec ces trois-là, c’était un sentiment plus fort encore, presque un besoin irrépressible.
Il prit place à côté d’elle et goûta son thé, appréciant l’arôme et la chaleur de ce liquide salvateur, car aussi reposant que relaxant. Il se sentait bien ici, avec eux, et il n’avait aucune envie de partir. A vrai dire, s’il s’était écouté, il aurait demandé Galadrielle en mariage à l’instant même. Mais c’était impossible. Non seulement elle était toujours mariée, mais en plus le Conseil l’avait désavouée.
S’il y a bien une personne au monde qui peut me demander des comptes, c’est bien toi. Et, Empereur ou pas, tu n’as aucun gants à prendre avec moi, jamais.
Cette précision donnée, il répondit à la question bien légitime de Galadrielle.
La situation est terrible, à vrai dire sans l’arrivée bien opportune du dragon rouge, Verith, notre armée n’aurait pas réussit à repousser l’ennemi, dû moins pas sans énormes sacrifices. Il y a beaucoup de morts, mais la plupart sont alayien. Néanmoins le Conseil hésite sur la conduite à tenir et ma présence a très souvent été sollicitée. Mais j’aurai dû venir plus tôt et te contacter bien avant. Je suis désolé.
Elle était si calme qu’Eliwyr en venait à se demander comment elle faisait. Lui n’arrivait à tenir en place que parce que les enfants étaient là. Certes, à un si jeune âge ils ne se rappelleraient de rien, cependant leur présence le poussait tout de même à la retenue.
Tout cela est nouveau pour moi et j’ai bien conscience du regard de notre peuple. Je suis devenu un symbole, comme tu le sais et pourtant toutes nos traditions me paraissent bien vaines en comparaison de ce que je ressens…
Par le Dracos ? Mais qu’est-ce qu’il racontait comme âneries ? Alors qu’il n’avait qu’une envie c’était de lui sauter dessus. Pour dire les choses poliment. Il rit de bon cœur avec elle, plus par soulagement que par réel amusement. Car le souvenir de cet accouchement le hantait encore. Il avait eu tellement peur de la perdre… Et il y avait tellement de raison pour que cela finisse mal… Un vrai miracle.
Ils sont magnifiques et je me disais justement qu’un tel exploit serait sûrement chanté pour des générations.
Un sourire aux lèvres, il avait dit cela en la regardant droit dans les yeux et avec le ton de la taquinerie.
Tout est très confus pour le moment. Nous ne savons même pas si la Trêve tient toujours. Des rumeurs étranges émanent du Royaume humain. Mais oui, nos morts ont reçus leur cérémonie. J’y ai veillé personnellement, sois sans crainte à ce sujet. Bien que n’étant pas dans les petits papiers du Dracos, les dragonniers nous ont assurés de leur victoire. Et les combattants confirment que le Néant à bien perdu de ses pouvoirs dans la dernière phase de la bataille.
Quant à Thran, je ne sais pas. Je n’ai eu aucune nouvelle à ce sujet et aucune réponse lorsque j’ai interrogé les domestiques de la demeure.
De toute évidence, elle le pensait mort, ce qui semblait l’option la plus raisonnable. Mais Eliwyr refusait de s’avancer, car une déception serait trop cruelle. Certes il ne voulait pas la mort d’un héros du peuple elfique, mais s’il était honnête avec lui-même… Il ne rêvait que d’une chose, c’était que Galadrielle soit libre. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Mar 28 Jan 2014 - 13:17 | |
| Elle ne lui en voulait pas, pourquoi lui en voudrait-elle d'ailleurs ? Il était bien vrai que l'absence de nouvelle de sa part l'avait grandement préoccupée alors qu'elle était seule avec eux deux dans ces appartements, mais en aucun cas elle n'avait de ressentiment pour lui alors qu'elle comprenait fort bien ce que cela impliquait d'être Empereur en situation de crise. Alors c'était donc seulement avec patience et nervosité qu'il daigne un jour leur faire grâce de sa présence ou encore d'un petit mot pour les rassurer... Et puis, aujourd'hui il était là devant elle, là maintenant de suite, et la nervosité céda la place à la joie et au soulagement, rougissante comme une jouvencelle alors qu'elle répondit au baiser qu'il initia. Elle avait l'impression de se ressourcer après des heures et des heures sans boire cette source de bonheur et d'amour... Soupirant tout bas de satisfaction, Galadrielle laissa son regard pétiller de plaisir alors qu'elle le fixait avec tendresse, soulagée de comprendre qu'elle s'était imaginée cette distance à cause de son absence.
Tout allait fort bien entre eux et c'était merveilleux...
Lui servant une tasse de thé, elle fit de même pour elle et la but tranquillement, savourant le liquide chaud et parfumé en l'abreuvant de question, demandant des nouvelles de l'extérieur et surtout si on avait retrouvé le corps de son époux. Il était tout de même rassurant qu'il ne se sentait pas offusqué de ses questions à propos de la situation : après tout, elle n'était plus qu'une jeune mère et une noble sans vraiment d'importance, malgré que tous continuent de la voir comme la mère de tous. Dracos qu'elle aimait son peuple et qu'elle lui serait toujours fidèle... Après tant de siècles à s'occuper d'eux, ce n'était plus parce qu'elle n'était plus officiellement impératrice qu'elle cessait par la même de ne plus les aimer, son peuple était dans son cœur et le serait jusqu'à sa propre mort.
« Un dragon rouge ? Tu veux dire un dragon sauvage ? Je me demande bien pourquoi il est venue à notre secours, pourquoi avoir traversé l'océan pour parcourir Armanda... Lui a-t-on posé la question ? Est-il venu seul ou avec d'autres des siens ? »
En fait, Galadrielle n'avait jamais connu les dragons libres, ceux qui vivaient loin des bipèdes, par delà l'océan. Aussi, la petite bête nommée Curiosité commença à la ronger et son élégant petit nez se fronça sous le poids de ses réflexions alors qu'elle rêvait de voir cet être si majestueux pour abreuver le puits de savoir qu'elle était. Aussi ne s'attendait-elle pas du tout aux mots qui suivirent, lui faisant baisser les yeux en rougissant légèrement, un sourire attendrit et un peu mutin aux lèvres.
« Eliwyr... Oui ils sont merveilleux nos petits... »
Les couvant d'un regard tendre, elle caressa la petite demoiselle qui était retournée dans le giron de sa mère pendant que son jumeau était fasciné par son père, le détaillant du regard alors qu'il rampait vers lui, explorateur et curieux. Nul doute que celui-ci aurait un caractère tempétueux au contraire de sa sœur qui serait aussi paisible que le printemps. Oui, il ne valait mieux pas encore en parler à son amant, de leurs auras étranges et de la surprenante manie de son fils à mordiller le sein, fort heureusement n'ayant pas encore ses dents pour que ce soit vraiment douloureux.
Mais elle voulait savoir ce qu'il advenait de la situation au dehors aussi le fixa-t-elle avec attention tout en gardant un œil prudent sur l'aventurier en herbe, absorbant et méditant ses paroles en continuant de cajoler sa petite fille qui suçait son pouce en la regardant de ses grands yeux bleus.
« Tant que les Alayens n'ont pas quitté Armanda, il faut que la Trêve tienne toujours : sans nos « alliés », nous ne les vaincrons pas et s'ils ont perdu cette bataille dans notre Royaume, ils n'ont pas encore perdu la guerre, une guerre qui fait encore rage dans le Royaume des Hommes... Je sais, je l'ai vu... Je sais que le feu et le sang, la misère et le désespoir fauche encore des centaines de vies là-bas... Et si nos enfants dorment enfin dans le giron de Dracos dans le repos béat de la mort, il n'en est pas de même pour les enfants de l'Empereur Grégorist Kohan. Cela gronde là-bas, mon aimé, et malgré cela, ils sont venus à notre aide ici : la Trêve doit continuer et cette fois-ci c'est à notre tour de leur venir en aide. Eliwyr, il faut arranger au plus vite la situation dans notre Royaume pour monter nos armées : s'ils réussissent à faire tomber les Hommes, ils vont se regrouper et il ne fait nul doute qu'ils redescendront en force chez nous pour tenter de nous éradiquer... »
Elle soupira, préoccupée, alors qu'elle enserra plus fortement sa fille contre elle, légèrement amusée de voir les grimaces du petit garçon qui ne cessait de s'intéresser au père.
« Si tu as besoin d'aide, Eliwyr, tu peux compter sur moi : je t'aiderais volontiers à rassurer et remettre en ordre toute cette pagaille. Quand à Thran... Oh je me fais du souci pour son esprit... Tu n'as pas envoyé quelqu'un regarder nos appartements ? Il dormait encore quand l'Alayens a plongé sa lame dans son corps, il doit être là-bas... Je veux lui accorder une cérémonie d'adieu mon aimé, je veux enfin lui accorder le repos qu'il mérite tant dans nos Jardins... » |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Sam 1 Fév 2014 - 20:07 | |
| Étonnant comme les elfes les plus sages et les plus âgés redevenaient des enfants curieux et admiratifs dès lors que l’on abordait le sujet des dragons. Particulièrement celui des dragons sauvages qui conservait, plus encore que les dragons liés, cet aspect énigmatique. Parangon d’une liberté dénuée de toutes chaînes, à la fois absolue et sans concession, ils fascinaient les elfes. La dragonne ancestrale, Skade, avait d’ailleurs été traitée avec beaucoup d’égards.
Apparemment il est de la famille de Skade, qui était présente pendant les négociations. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il lui ait porté secours. Mais j’ignore si cela fait de lui notre ami. Des rapports que j’en ai reçu, il semble… violent et plutôt instable. Ils seraient venus à trois et auraient été séparés durant une tempête. Quoiqu‘il en soit, le retour des dragons, même en nombre aussi restreint, ne peut être qu’une bonne chose pour la magie et donc pour notre peuple.
Deux adolescents amoureux. D’un point de vue externe, une telle situation pouvait paraître ridicule voir même un brin agaçante, mais les émotions que ressentait l’ancien conseiller l’empêchait d’aborder ce point de vue. Il était simplement heureux en l’état des chose, se redécouvrir une jeunesse était une expérience enivrante. Et il remerciait chaque jour le Dracos de pouvoir construire une famille même si la situation était loin d’être aussi simple.
Évidemment, ils ressemblent beaucoup à leur mère…
Eli’ lui adressa un sourire mi-taquin, mi-sincère, puis reporta son regard sur son fils qui semblait bien déterminer à faire plus ample connaissance. Un projet qui n’était pas pour déplaire à l’Empereur, qui hésitait néanmoins sur la marche à suivre. Devait-il le laisser poursuivre son chemin par lui-même, ou le prendre dans ses bras ? Il prit finalement la décision d’attendre un peu, le petit semblait tellement sincère dans son effort qu’il aurait été criminel que de lui faciliter la tâche.
Il passa alors à sa fille, beaucoup plus calme et ne semblant pas vouloir s’éloigner de sa mère. Un bref sourire attendrit son visage avant qu’il ne revienne vers Galadrielle, qui semblait vouloir s’enquérir du monde extérieur. Eliwyr comprenait bien cette démarche, impératrice ou pas, elle restait très attachée à son peuple et à la défense de ses intérêts. Bien sûr, il était d’accord avec elle, mais il avait envie de lui dire que malheureusement cela ne règlerait rien. Même s’ils battaient les alayiens, cela ne ferait que remettre la guerre contre les vampires à l’ordre du jour.
Lorenz Wintel ne s’arrêterait pas. Et ils leur suffiraient de contaminer des humains pour se réapprovisionner en troupes. Au contraire des hommes et des elfes qui auront bien souffert d’une guerre contre les fanatiques. Il ne voyait pas vraiment d’issue à tous ces problèmes, mais se refusait de faire étalage de son pessimisme, ici, en présence de sa famille.
Je suis d’accord avec toi, mais nous ignorons ce qui se trame chez les hommes. Certaines rumeurs parlent même de la mort de l’Empereur. Avant d’agir, il faut savoir dans quoi nous mettons les pieds. Certains veulent une guerre de mouvement, d’autres préfèrent se cantonner dans une défense des vieux bois, mais tous les conseillers attendent une clarification officielle de l’Empire humain. Tant que celle-ci n’aura pas eu lieu, l’armée ne bougera pas. Et comme tu le sais, ma position ne me donne pas autant de pouvoir que celle d’un Roi humain. Sans l’appui du Conseil Impérial, je suis pieds et poings liés.
Amusé par son fils, il le prit dans ses bras. Celui-ci râla un peu, mais se calma une fois bien calé contre le torse de l’elfe, sa petite main cherchant à se saisir de la tunique verte de l‘Empereur.
Je ne te mets pas à l’écart Galadrielle, mais un accouchement est toujours une épreuve, prends le temps de te reposer. Nos problèmes seront toujours là quand tu iras mieux.
Quant à son époux, Eli’ tilta en apprenant la nouvelle, mais reprit très vite une expression neutre. Il n’avait pas été mis au courant, ce qui n’avait rien d’étonnant quand on y pensait. Personne ne soupçonnait sa relation avec l’impératrice ni même qu’il connaissait le vieux guerrier. Celui-ci était retiré des affaires depuis longtemps et il y avait bien d’autres pertes à déplorer, alors pourquoi l’en aurait-on averti ? Des problèmes urgents nécessitaient -et nécessite toujours- son attention.
J’irai moi-même vérifier cela. Mais je ne sais si nous pourrons bientôt nous rendre au Jardin des Souvenirs. Les urnes des soldats tombés y sont partis, mais pour ce qui est des vivants, leur place est toujours ici. Pour le moment dû moins. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Lun 3 Fév 2014 - 15:31 | |
| Souriante et légèrement rougissante, Galadrielle savoura le doux baiser donné par l'être aimé avant de frétiller comme une jeune pousse assaillie par la curiosité alors que la légende frappait à sa porte pour une tasse de thé. Un dragon sauvage...Non pas un au moins deux puisque la dragonne Skade l'était aussi ! Non trois au final ! C'était fantastique ! Par Dracos tout puissant ! Ils vivaient décidément une époque dès plus étrange pour qu'autant de légendes et de mystères se produisent sur Armanda ! Eliwyr avait milles fois raison, c'était une bonne nouvelle pour tout le monde même s'il était des plus caractériels ce fameux Verith. Alàlàlà l'excitation lui fouettait la sève et elle rêvait de demander une audience particulière pour en apprendre plus sur eux, une vraie enfant en pensant à eux ! Leur fils se baladant sur le canapé et sur les genoux de son père détourna son attention et elle ne put que rougir de fierté et de coquetterie en entendant les propos de son amant, caressant le ventre d'Elÿssia qui était concentrée sur l'exploration de son frère.
« Mais on peut apercevoir leur père au travers d'eux aussi... »
Lui souriant tendrement, Galadrielle surveilla son fils en gardant une main protectrice sur sa fille et continua ses questions, essayant de savoir et de méditer sur ce qu'il se tramait au-delà des murs protecteurs de ses appartements, se resservant un peu de thé en écoutant ce qu'il lui répondit, elle aussi amusée par le caractère impétueux de Valaën. Leur vie ne sera pas de tout repos avec les jumeaux, elle en était certaine !
« Je suis tout à fait d'accord avec toi : s'avancer en terrain inconnu serait une erreur inconsciente et provoquerait sûrement bien des pertes inutiles. Cependant, bien que le Conseil soit toujours frileux, il ne faut pas cesser la Trève et s'ils pensent en silence à la guerre avec Lorenz, il est bien entendu qu'à moins de changer de comportement, il nous attendra au tournant pour recommencer le combat. Ce serait une illusion que de croire qu'en restant lui-même il cessera la guerre... Au mieux, il nous laissera le temps de nous ressembler pendant que chacun se lèche les blessures pour guérir... Je sais que les ennuis seront toujours là après mon repos, malheureusement, mais y travailler à une quelconque solution m'aide à ne pas trop penser et m'angoisser, c'est mieux que de ne rien savoir mon amour. »
Et surtout pour cacher son angoisse par rapport à Thran, au fait que son esprit doit errer dans la douleur et la peine alors qu'elle était au chaud et à l'abri avec ses enfants et son amant. La culpabilité lui serra de nouveau la gorge alors que sa trahison envers son premier amour lui revint au visage... Elle tressaillit en sentant sa fille gigoter sur elle et elle retrouva le sourire, l'attrapant pour la serrer contre elle en soupirant de plaisir.
« Ma petite chérie... Que dirais-tu de prendre l'air avec ton frère hm ? »
Frottant son nez contre le sien, Galadrielle se leva et embrassa le bout du nez d'Eliwyr en lui offrant un sourire irrésistible alors qu'elle l'invitait à la suivre dans le petit jardin à côté des appartements.
« Garde Valaën avec toi et viens, ça va nous bien de prendre un peu l'air... Resteras-tu avec nous pour la soirée et la nuit ? Combien de temps as-tu de libre pour rester avec nous ? »
Curieuse, elle pria secrètement Dracos pour qu'il en ait encore afin de continuer leur moment de famille et peut-être même, quand les enfants dormiront, d'un petit moment rien qu'entre eux deux.
« Dis moi, parle moi... Que se passera-t-il pour nous à présent que les enfants sont nés ? Du point de vue officielle j'entends, je ne veux plus te quitter mon aimé... » |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Mar 11 Fév 2014 - 17:06 | |
| Tantôt enfant curieuse et enthousiaste, tantôt adolescente rougissante et coquette. La voir ainsi rajeunit avait quelque chose de profondément émouvant pour Eliwyr, et il se demandait (non, au fond il savait) que le même processus était à l’œuvre chez lui. Une partie de leur vie était derrière eux, et pourtant voilà qu’ils renaissaient à l’aune des derniers évènements. Comme si le temps, figé pour le peuple eflique, venait de se remettre à tourner. Une idée intéressante. Le changement s’emparerait bientôt d’eux, des elfes et des vieux bois. Ils y résisteraient, bien sûr, c’est-ce qu’ils avaient toujours fait, mais déjà les défenses s’effritaient, tant la perspective d’un avenir peut-être plus radieux était séduisante.
Vraiment ?
Le ton était faussement surpris, et quelqu’un d’aussi avisé que Galadrielle n’aurait aucun mal à s’en rendre compte. Eli’ n’arrivait même pas à se tromper lui-même. Pour la simple et bonne raison qu’il avait prit le temps de dévorer littéralement ses enfants des yeux. Tel l’assoiffé devant l’océan. Chaque détail le ramenant à son hérédité le remplissait de fierté, mais il ne voulait pas avoir l’air trop orgueilleux, alors il jouait la carte de la modestie.
Les humains, les alayiens, les vampires... Autant de problèmes qu’il nous faudra résoudre les uns après les autres. Bien sûr, nous aurons besoin de toi pour nous y aider. J'aurai besoin de toi.
Ainsi que de toutes les bonnes volontés. En l’occurrence, Eliwyr ne faisait pas la fine bouche, et sur ce point au moins, il savait que le Conseil se rangerait tôt ou tard à son avis. Pour ce qui était d’Eliowyr ou de l’Impératrice déchue. L’autoritarisme des hommes était peut-être une solution plus rapide et efficace mais seulement sur le court terme. Chez les elfes, une telle attitude ne servait qu’à vous faire des ennemis, qui tôt ou tard prendraient leur revanche. Que ce soit dans cinquante, cent ou deux cent ans.
En tout cas, lui a l’air d’accord.
Souriant, l’elfe observait son fils s’agiter dans tous les sens, comme pour réclamer un peu plus d’action. Le petit gaillard accaparant son attention il ne vit pas son amante venir et reçut un peu surpris mais pas mécontent un baiser sur le nez, suivit d’un sourire qui ne laisserait personne indifférent. Obéissant à sa dame, il se leva tout en gardant le garçon contre lui. Très occupé à jouer avec son menton, Vanaël ne protesta pas.
J’en ai bien l’intention. Notre peuple peut se passer de moi pour une nuit. D’autant plus qu’il ne semble pour l’instant guère pressé de prendre une décision.
Mais comme la patience était une grande vertu elfique, cela n’avait rien d’étonnant, bien au contraire. Sortant de la pièce, puis du bâtiment, ils se mirent à marcher côte à côte, chacun d’eux portant l’un des jumeaux. Une image sans équivoque pour tout ceux qui n’aurait pas encore compris qui était le père des enfants. Mais Eli’ s’en moquait, le monde s’écroulait et les gens devaient vraiment avoir autre chose à faire. Et si tel n’était pas le cas, les baptistrels ne cracheraient sûrement pas sur un peu de main d’œuvre pour rebâtir le domaine. Une occupation plus utile que les ragots et le voyeurisme.
Eh bien… Je pense que tout le monde sait plus ou moins la vérité à présent. Notre peuple n’est pas aveugle. De plus la mort de Thran, si tragique fusse-t-elle, atténue le côté scandaleux de notre histoire. Mais ce moment de grâce ne dure que parce que nous avons d’autres chats à fouetter. Les elfes ont la mémoire longue et les certitudes bien ancrées.
Tôt ou tard, certains voudraient les mettre au ban de la société. Non pas qu’Eli’ en ait quelque chose à faire, dû moment qu’ils restent ensemble. Cependant ses enfants méritaient mieux qu’une vie de paria, et son clan supporterait mal une telle humiliation.
Il s’arrêta un instant, puis reprit la marche, intrigué, partagé entre espoir et confusion. Voulait-elle dire.. ?
Aimerais-tu… officialiser les choses ?
Eli’ se racla la gorge, rougissant un peu. C’était probablement la pire demande du monde, mais il était plutôt surpris. Ils s’aimaient, mais son premier époux venait de mourir, et il ne pensait pas que cette discussion viendrait si vite sur le tapis. Mais peut-être se trompait-il… |
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| Sujet: Re: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Dim 16 Fév 2014 - 1:13 | |
| Elle avait bien noté à quel point il se rengorgeait par moment, c'était même adorable de le voir aussi surexcité en dévorant leurs petits du regard, serrant son fils dans ses bras alors qu'elle portait Elÿssia contre son cœur. Une famille normale... Enfin si l'on ne s'attardait pas sur les événements passés bien évidemment. Un homme, une femme, deux enfants... Le cadre idéal à vrai dire, un cadre qu'elle avait toujours jalousé, un cadre qui lui avait tant manqué... Un cadre qu'elle avait enfin mais à quel prix. Mais le temps n'était pas à la tristesse mais à la consolation et aux sourires, aussi s'empressa-t-elle d'occulter ses possibles pensées noires pour se concentrer sur le sourire éblouissant de son aimé qui ne cessait de regarder son fils.
« Tu pourras toujours compter sur mon aide Eliwyr, ne t'en fais pas : je ne te laisserais pas seuls face à tous les problèmes qui seront toujours là demain et encore le jour d'après. »
Marchant dans les couloirs pour se rendre dans le petit jardin privatif, la vieille elfe était fortement ravie de pouvoir bénéficier de la compagnie de son amant bien plus longtemps que quelques heures, soupirant de bien-être par avance. Le conduisant jusqu'à un petit banc de pierre, Galadrielle embrassa le sommet du crâne de sa petite perle avant de regarder le futur aventurier gigoter dans les bras de son père, complètement obnubilé à essayer de défaire le bouton qu'il avait sous les yeux. De toute évidence il semblait que cela soit un problème des plus existentiels au vu de son air concentré... Adorable.
« Les servantes n'ont fait aucune remarque à ce sujet ni qui que ce soit d'autres alors... Tu penses vraiment que cette histoire a été révélé au grand jour ? Si elle l'avait été alors le Conseil Impérial aurait des ennuis mais de cela je n'en ai eu aucun échos et je doute qu'ils aient mentit au point de me faire porter toute la responsabilité de cette déchéance... Enfin je l'espère parce que dans le cas contraire cela serait annonciateur de désastre pour l'avenir de notre peuple : diriger par des menteurs et des manipulateurs, bien loin du respect des traditions que nous honorons, nous enfants de Dracos, ce serait nous conduire à notre perte. »
Soupirant, elle regarda devant elle d'un œil vide, un pli de souci froissant son front délicat.
« Et j'espère qu'ils n'en sont pas arrivés à ce stade... Sinon... Sinon il faudrait prendre des mesures radicales pour que les choses s'arrêtent avant la destruction... Oui cela serait vraiment très mal joué de leur part que d'avouer la vérité et chercher à me lapider pour rayer la place que j'ai dans le cœur de notre peuple ne ferait qu'enflammer les choses à leur désavantage. Non je suis convaincue, je suis sûr qu'ils n'ont rien dit à ce sujet. »
Inquiète et nerveuse tout de même, malgré l'assurance fondée de ses propos, elle caressa les membres un peu potelés de sa petite princesse avant de le regarder avec surprise, rougissant furieusement en prenant place sur le banc en pierre. Elle était complètement abasourdie qu'il lui annonça cela de manière aussi directe : à vrai dire, elle n'avait aucune réelle suggestion en rapport avec son incertitude sur leur avenir, espérant qu'au moins lui saurait quoi faire.
Après tout Thran venait de mourir et Eliwyr était en passe de prendre officiellement le trône dès que les choses se seront assez calmées pour que cela se fasse... Donc décider de s'unir à l'Impératrice déchue serait-il une bonne idée ? Comment prendra les faits son peuple quand ils comprendront la vérité, à savoir que le Conseil a manigancé la déchéance de leur mère ? Certainement mal puisque ce n'était pas pour de bonnes raisons... Mais elle restait tout de même enceinte d'un autre que son époux... Cela ne serait peut-être pas bon pour le jeune règne d'Eliwyr une telle officialisation de leur amour. De toute manière, une chose était sûr : pour garder son emprise sur le peuple, jamais le Conseil n'avouerait la destitution de l'Impératrice, elle avait une place bien trop grande dans leur cœur. Aussi l'écarter du pouvoir sous de fausses excuses en rapport avec son deuil était des plus logiques... Non cette union serait bien maladroite et ils pourraient en profiter pour nuire à son amant, ce qu'il fallait à tout prix éviter alors que des heures encore bien sombres les attendaient.
« Bien que l'idée me tente, de multiples raisons me poussent à refuser cela mon amour... Thran est mort depuis peu et la guerre n'est pas finit, sans compter le Conseil qui commence à peine à te mettre des bâtons dans les roues... Notre union ne pourrait te causer que des désagréments aussi il vaut mieux rester discret pour l'instant et couvrir nos rencontres par les prétentions d'un apprentissage de la charge impériale. Quant aux petits... Je n'aurais qu'à dire que je les ai adoptés parce que leurs parents sont morts à la guerre en me défendant, ce qui sera très loin de choqué le peuple face à ce genre d'initiative. »
Soupirant doucement, la blonde posa une main pour lier leurs doigts, le regardant avec tendresse.
« Un jour nous nous unirons vraiment mon amour mais pas maintenant... Par respect pour la mémoire de Thran et pour notre peuple... Et aussi pour éviter que le Conseil Impérial ne remporte le combat de pouvoir. Mais tu pourras toujours compter sur moi et mon amour pour toi, je le jure sur Dracos tout puissant Eliwyr... Crois-moi, c'est le mieux pour nous tous pour l'instant... »
Un peu triste pour eux bien qu'elle savait que c'était le meilleur, elle effleura sa joue de ses lèvres pour les consoler tous deux. |
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| Sujet: Re: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Ven 21 Fév 2014 - 16:21 | |
| Drôle de petite créature, mais plus amusant encore était le lien qui les unissait déjà. Si pour l‘un, il n’était certes qu’un objet de curiosité, Eli’ se sentait déjà très attaché au petit elfe qui stimulait en lui des sentiments et des émotions trop longtemps refoulés. Il avait toujours eu envie d’être père, sans jamais imaginer que cela puisse lui procurer une telle satisfaction, un tel bien-être. Dommage que ce fussent en de telles circonstances, mais il ne se plaignait pas. La vision de son fils ôtait en lui toutes idées noires, et la chance qui était la sienne le poussait à voir le verre à moitié plein.
Je te remercie.
Et pour cause, c’était là un soutient de taille. Galadrielle n’était pas une débutante dans le domaine et sa politique conduisait les elfes depuis un certain temps déjà. Les responsabilités lui étant tombés dessus un peu comme ça, sans qu’il ne demandât rien à personne, toute aide serait bonne à prendre. Au moins le temps qu’il s’acclimate à cette nouvelle situation ; et même après la pertinence des conseils de sa bien-aimée sera toujours la bienvenue.
Pénétrant de la petit jardin, Eliwyr y jeta un bref coup d’œil sans que celui-ci ne l’intéresse plus que de raison. Quoiqu’agréable, il ne valait pas aux yeux de l’Empereur la nature sauvage des vieux bois. De plus, il était beaucoup plus intéressé par sa petite famille. Se ressourçant rien qu’en les regardant. Il reporta néanmoins son attention sur son amante quand elle revint à des affaires plus sérieuses.
Était-ce possible ? Pessimiste ou réaliste, telle était la question. Pour Eli’, la vérité transparaissait tellement qu’elle aurait dû sauter aux yeux de tous les elfes, mais peut-être n’était-ce que ses craintes qui parlaient, et non sa raison ou la logique la plus élémentaire.
Je ne sais pas. J’en étais encore persuadé deux minutes plus tôt, mais tes arguments se tiennent. Nous avons tous été très occupés ces derniers jours, c’est pourquoi j’ai pensé que notre peuple attendait que la crise soit passée pour nous juger. Mais il est fort possible qu’ils ne savent rien. Après tout, il est vrai qu’il est dans l’intérêt du Conseil de garder la vérité secrète. Néanmoins, lors de l’accouchement, je doute que nous ayons fait illusion devant les humains et pire encore devant les vampires…
Un secret de polichinelle donc.
L’elfe reporta son attention sur son fils qui semblait avoir entreprit de le déshabiller. Un bien étrange projet, mais il semblait tellement concentré à défaire les boutons de sa tunique qu’Eli’ ne se sentait pas de le détourner d’un objectif apparemment si capital. Lui caressant la joue, il posa rapidement ses lèvres sur son front avant de revenir à son interlocutrice.
Visiblement elle était aussi embarrassée que lui, ce qui n’était pour lui déplaire. Pourquoi ? Aucune raison logique, si ce n’est qu’ainsi il se sentait un peu moins seul. Prenant place auprès sur le petit banc de pierre, il attendait avec une certaine appréhension sa réponse. Celle-ci vint, douce mais ferme… et affreusement raisonnable. Mais il comprenait, il ne comprenait que trop bien. Tous deux étaient des politiciens après tout, et au nom du devoir, il fallait se soumettre à certaines réalités.
Tu as raison bien sûr, et de cette manière, nos enfants pourront avoir une vie honorable parmi notre peuple. Personne ne mettra au ban de la société des orphelins de guerre, qui plus est alors qu’ils sont sous ta protection.
C’était bien là une véritable consolation. Il lia ses doigts aux siens, lui rendant son regard.
Je sais, ne t’inquiètes pas.
Tête contre tête, ils ne profitèrent qu’un bref moment de ce rapprochement, car Valaën, profitant de la proximité et s’étant visiblement ennuyé de son projet de déboutonnage, pinça la joue de sa sœur, non loin de lui, dans les bras de sa mère. Moins par méchanceté que par curiosité de tout ce qui l’entourait, mais provoquant tout de même le chagrin de cette dernière qui se mit à pleurer.
Hé allons !
Ramenant le garçon vers lui, il s’éloigna un peu de Galadrielle et de sa fille, sermonnant vainement un enfant, qui de toute façon ne comprenait pas un mot de ce qu’il disait. |
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| Sujet: Re: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Lun 10 Mar 2014 - 23:24 | |
| Il est vrai que si les elfes n'avaient pas été là pour la voir accoucher et donc tout comprendre, il n'en était pas de même pour les hommes et les morts vivants. Et cela était un sacré problème qu'elle ne savait comment régler... Bah, de toute manière il n'y avait eu aucune rumeur chez les deux camps pour le moment, elle veillait toujours à traîner ses oreilles partout pour rester constamment informer de tout ce qu'il se passait hors de ses appartements. Et s'il n'y avait rien, leur secret était encore sauf. Enfin, du moins pour l'instant... Et elle croisait les doigts pour que cela dure encore longtemps.
Aussi, pour l'instant, il valait mieux honorer les morts, se ressourcer pour mieux se préparer à ce qui éclatait au Royaume des Hommes, et savourer les petits bonheurs que leur accordait Dracos. Et pour elle, cet instant avec sa famille était plus important que quoique ce soit pour le moment... Alors qu'elle admirait son fils en pleine concentration, Elÿssia semblant tout aussi fascinée par ce qu'il se passait sur les genoux voisins, elle fut prise par surprise par cette demande en mariage totalement imprévue, la faisant rougir comme une pucelle amoureuse alors qu'elle prenait place à ses côtés. Bien que c'était totalement tentant de céder à l'appel de son cœur et de son amour pour lui, mais aussi pour ses enfants, pour leur offrir un père officiel, la voix de sa raison s'imposait d'elle-même : elle ne pouvait accepter cela parce que cela créerait bien plus d'ennui que de bonnes choses. Et de cela, personne n'en avait besoin durant ces temps de malheur... Aussi finit-elle par soupirer et refuser d'une voix douce, lui expliquant tout bas le pourquoi du comment d'une telle négation avant de lui embrasser la joue avec tendresse. Cela semblait bien peu de choses... Mais elle ne l'abandonnerait pas, c'était juste une question de temps.
Quant à leurs petits... Pour leur assurer un minimum de sécurité, elle devait les faire passer pour des orphelins de guerre qu'elle aurait adopté par générosité et reconnaissance, son cœur de mère vide mais débordant d'amour pour ces deux petits êtres. Une crédibilité à toute épreuve... Et qui pourtant ne durerait pas longtemps parce qu'il y avait deux-trois petits détails qu'elle n'avait pas encore dévoilé à son cher et tendre... Et qu'elle devait le faire tôt ou tard, il était le père des enfants après tout. Galadrielle serra ses doigts autour des siens et ferma les yeux quand son front se posa contre le sien, respirant profondément en accordant leurs auras, apaisant ses sens en s'imprégnant de la présence de son amant à ses côtés. Aussi sursauta-t-elle de surprise en entendant les pleurs de la petite blondinette dont la joue avait légèrement rougit à cause de toute évidence de son brun de frère. Alàlàlàlà, les hommes ! Cajolant la petite princesse en embrassant sa joue meurtrie, l'Impératrice apposa un léger sort de guérison sur la peau, laissant une légère sensation de froid chatouiller la demoiselle alors qu'elle écoutait Eliwyr disputer Valaën.
« Eli... Puisqu'on est seul et que personne ne nous écoute pour l'instant, je voudrais qu'on parle justement des enfants. J'ai demandé l'aide de baptistrel mais ils sont débordés donc j'attends vu que ce n'est pas vraiment alarmant pour le moment. Mais j'aimerais qu'ils interviennent avant que cela ne soit alarmant... »
Comment lui expliquer sans qu'il ne se mette à paniquer... Et s'il le prenait mal ? C'était un risque à prendre... Et elle, elle serait toujours là pour les jumeaux.
« Tu sais qu'il y a eut quelques complications durant la grossesse et même l'accouchement avec tout ce stress, cette violence, ces complots et ces accidents contre moi... Je ne sais pas si c'est lié mais les enfants ne sont pas tout à fait normal pour des bébés elfes de leur âge... Eli, des faits étranges sont apparu et je ne sais comment les interpréter : je ressens un volcan bouillonnant de puissance en Valaën mais Elÿssia est aussi vide qu'une feuille vierge ! Et quand je donne le sein à notre fils... Il n'est pas rare que du sang se mêle à mon lait tellement il me mord fort... Est-ce que tu crois que c'est normal ou est-ce que quelque chose s'est passé pour qu'ils soient ainsi ? »
Nerveuse et inquiète, Galadrielle caressait les boucles de sa princesse tout en fixant Eliwyr, se demandant s'il fuirait ou s'il resterait à ses côtés pour la soutenir et l'aider à découvrir ce qu'il se passait. |
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| Sujet: Re: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Mer 12 Mar 2014 - 22:21 | |
| Le Conseiller, enfin l’Empereur (décidément il avait dû mal à s’y faire) reporta son attention sur Galadrielle. Cette dernière semblait avoir quelque chose à partager avec lui et vu le ton qu’elle prenait, ce n’était pas vraiment une bonne nouvelle. Une impression renforcée par le choix de ses mots. Certes, ils devraient désormais être prudent, mais le sujet devait vraiment être grave pour qu’il requiert une telle discrétion. Pour toutes ses raisons, l’elfe fronça légèrement les sourcils tout en contemplant la merveilleuse créature assise juste à côté de lui.
Le cœur d’Eli’ se serra en l’entendant parler des enfants. Que le sujet fusse grave était déjà inquiétant, mais que cette gravité soit liée à tout ce qui faisait jusque là son bonheur béat lui glaça les veines. Perturbé tout en essayant de ne pas le montrer, il écouta avec attention celle qui demeurait la suzeraine de ses pensées. Difficile de ne pas l’interrompre, tant la mention des baptistrels l’angoissa plus que de raison. Visiblement il y avait un problème avec leur enfant et celui-ci était suffisamment grave pour qu’elle pensât à faire appel aux fabuleux dons des chanteurs.
« Complications » , « stress » , « violence » … « pas tout à fait normal » … L’elfe se rendit compte qu’il était en train de retenir sa respiration, il voulut donc la reprendre...mais rien à faire, celle-ci semblait s’être comme envolée. Des siècles de manigances, ainsi que la volonté de ne pas inquiéter plus encore son interlocutrice le poussèrent à conserver un masque d’impassibilité. Mais au fond de lui, une terreur sourde grandissait. En attendant, il se concentrait sur les propos entendus, comme pour les inscrire dans sa mémoire.
Un sentiment de fierté tout à fait déplacé mais incontrôlable grandit en Eliwyr lorsqu’elle aborda les dons fabuleux dont étaient pourvus son fils, la chair de sa chair. Néanmoins il finit par le réprimer : ce n’était guère le moment de jouer les papas poules. Il fronça un peu plus les sourcils en entendant parler des « morsures » de Valaën mais ne trouva rien à y redire. Sans être expert en la matière, il ne trouvait pas ça extravagant. En fait, il attendait la suite, mais celle-ci ne vint pas.
C’était tout ? Voilà tout ce qui inquiétait la femme qu’il aimait ? Il avait envie d’éclater de rire, de prendre ça à la légère et de la réconforter d’une embrassade. Mais il ne le fit pas. Il savait que Galadrielle n’était pas le genre d’elfe à s’inquiéter et surtout à inquiéter les autres pour un rien. Bien au contraire, elle préférait garder pour elle seule les souffrances et les peines. De plus, une femme venant d’accoucher était toujours fragile, et il ne devait donc pas prendre ses soucis par-dessus la jambe. Ce serait la blesser.
Il ne manquait plus qu’il fasse preuve de cruauté et de lâcheté envers la mère de ses enfants pour que le tableau désastreux des derniers jours soit complet.
Mon cœur…
De son bras libre, l’autre tenant son fils, il la rapprocha de lui. Passant de ses épaules à sa nuque pour se glisser finalement dans sa chevelure. Lorsque leurs têtes furent toutes proches, il posa ses lèvres sur les siennes à plusieurs reprises, puis il lui murmura.
Quoiqu’il arrive je te soutiendrai, je resterai à tes côtés. Je te le promets.
Une promesse d’autant plus aisée à faire qu’elle allait dans le sens de son cœur. Bien qu’homme de devoir, il considérait celui allant à sa famille comme supérieur à celui envers son clan, ou envers le Royaume. C’était une erreur stratégique, il le savait bien. Mais il s’en moquait comme de sa première tunique. Le bonheur qu’il avait finalement saisit lui apparaissait alors comme plus important que tout le reste.
Quant aux enfants… je suis sûr que tout ira bien. Nous irons voir les baptistrels et ils apaiseront nos craintes ou soignerons les petits le cas échant.
Eli’ l’embrassa de nouveau, comme pour l’empêcher de le contredire. Un sourire taquin sur les lèvres, cherchant à la faire sourire de nouveau, sa main libre descendit vers son décolleté. Lentement, presque sournoisement, tandis qu’il lui murmurait :
Lequel ce bougre d’enfant a-t-il meurtri ? C’est le devoir du père que de réparer les bêtises du fils… |
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| Sujet: Re: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Mar 18 Mar 2014 - 12:25 | |
| Dévorée par l’inquiétude, elle finit par succomber à la tentation et lui confia ce qui la tourmentait, serrant sa petite fille adorée contre elle comme pour la protéger du monde. Mais, bien qu'elle avait vu à quel point il était heureux que son fils soit débordant de pouvoir (quel père ne se rengorgeait pas comme un paon devant la réussite de son fils?), Galadrielle remarqua aussi qu'il ne la prenait pas au sérieux, qu'il pensait qu'elle s'en faisait beaucoup pour peu de choses. D'un point de vue objectif, il n'avait peut-être pas tort mais... Mais le cœur d'une mère pressentait ce genre de chose, elle l'avait déjà remarqué pour la mère d'Aegnor : un lien incassable entre les deux parties durant la grossesse permettait de deviner des choses que d'autres pouvaient à peine effleurer. La blonde savait que quelque chose n'allait pas, même si son amant ne la croyait pas...
Soupirant doucement, elle détourna les yeux de déception avant de sourire tendrement alors qu'il se serra contre elle, répondant à son baiser en frissonnant sous ses doigts, le regard amoureux : il ne l'abandonnerait pas même s'il ne la croyait pas. Il était adorable n'est-ce pas...
« Oui... Si les baptistrels agissent, je serais rassurée... »
Encore fallait-il qu'au moins l'un d'entre eux trouve un peu de temps libre pour leur accorder audience. Elle était si soucieuse de la vie de ses bébés... Ses précieux enfants, ses merveilleux jumeaux.
Légèrement apaisé, elle succomba à son nouveau baiser, y répondant avec amour et chaleur : elle était si heureuse de ne plus être seule, si comblée qu'il ait pu lui aussi trouver du temps pour revenir vers elle et leur petite famille.
« Espèce de jeune pousse... Les enfants sont encore sur nos genoux que tu cherches à avoir plus... Notre temps ne sera que lorsqu'ils iront dormir pour se reposer Eli... »
Un sourire amusé aux lèvres, Galadrielle attrapa la main polissonne et l'embrassa sagement avant d'y frotter doucement sa joue, un soupire comblé aux lèvres avant de la lui rendre, attendrit. Ils prenaient vraiment un sacré coup de jeune avec cet amour si neuf et enivrant, elle aussi retrouvait des réflexions du temps de sa jeunesse. En fait, depuis quelque temps, tellement prise par sa nouvelle et merveilleuse famille, elle ne s'occupait même plus de sa vieillesse grandissante qui semblait pourtant si loin, comme effacée par la présence de cet amant fougueux et de ses enfants si exigeant.
Embrassant son aimé, elle frotta son nez contre celui de ses petits avant de les poser à terre, les laissant faire les explorateurs et jouer innocemment tant que le temps le permettait encore. Les mains libres, elle lia ses doigts à ceux d'Eliwyr et les serra doucement pour prendre un peu de sa force pour apaiser son angoisse de jeune femme, un sourire un peu plus serein aux lèvres alors qu'elle admirait les jumeaux jouer innocemment parmi les herbes et les fleurs du petit jardin d'intérieur... Que c'était bon d'aimer à nouveau, d'avoir une seconde chance.
« Il va bientôt être l'heure pour eux de manger puis de se reposer... Après, je serais toute à toi, ne t'en fais pas... »
Douce, Galadrielle le regarda du coin de l’œil en rougissant légèrement avant de se lever pour attraper sa petite princesse, lui souriant avant d'aller dans un fauteuil en osier, prenant ses aises avant de découvrir sa poitrine couleur de neige, juste surmonté qu'un petit pétale de rose qui se fit prendre voracement par l'enfant qui commençait à avoir faim. Un rire amusé la secoua alors qu'elle admirait sa tranquille enfant devenir lionne sous l'effet de l'appétit grandissant et sûrement une pointe de gourmandise. Le regard pétillant de bonheur alors qu'elle la berçait pendant son repas, elle regardait aussi Eli timidement du coin de l’œil : c'était bien rare quand elle donnait le sein devant quelqu'un d'autre... Prenant son temps en fredonnant une berceuse, elle retira sa fille et l'aida à digérer avant de la confier à son père pour attraper Valaën qui téta goulûment, la faisant légèrement tressaillir de douleur quand ses petits crocs percèrent la chaire tendre de son mamelon pour y laisser s'écouler un peu de sang dans le lait de sa mère.
Quand il eut finit à son tour, elle fit les même gestes que pour sa sœur et se rhabilla correctement avant de les emmener à l'intérieur de leurs appartements pour coucher les nouveaux-nés, les berçant en chantonnant jusqu'à ce qu'ils s'endorment enfin. Galadrielle n'avait pas le cœur à les faire dormir séparément et ils semblaient tous deux bien plus heureux comme ça... |
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| Sujet: Re: Ce qu'il y a au-delà du devoir... (Galadrielle) [TERMINE] Sam 22 Mar 2014 - 16:27 | |
| Eli’ n’était pas aveugle à proprement parler, quoiqu’il aimât le plus souvent clore ses yeux pour percevoir le monde différemment. Cependant il n’était pas parfait, et encore moins omniscient. Pour lui le pire était passé, Galadrielle avait survécu à son accouchement, et les deux enfants allaient bien. Pour preuve, ils étaient sous ses yeux, vivants et en bonne santé. Il refusait de croire qu’alors que tout s’était bien passé, la situation puisse s’aggraver. D’un autre côté, il refusait aussi de remettre en question la femme qu’il aimait.
De fait, prendre le parti des batpistrels était un moindre mal. Persuadé que ses enfants allaient très bien et que sa compagne se faisait du mouron pour rien (n’était-ce pas le cas de toutes les mères, particulièrement en période troublée ?), il ne doutait pas que les chanteurs la rassureraient quand à leur avenir. Néanmoins une longue expérience du monde et de la politique lui avait aussi appris à ne pas non plus faire preuve d’un trop grand optimiste. Et à toujours avoir un plan de secours en cas de pépin.
Là encore, les baptistrels étaient tout indiqués. Car si jamais elle avait raison, alors les meilleurs guérisseurs du monde connu s’occuperaient de leurs petits… et tout rentrerait dans l’ordre. Une vision certes un peu rose des choses ; mais il était à ce point comblé dans sa vie familiale (quoique secrète) qu’il n’avait absolument aucune envie d’imaginer qu’un drame puisse s’abattre sur eux.
Comme disait le dicton : « il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ».
Eliwyr ne remarqua donc pas le petit soupir de son amante, ni la déception dans son regard. Peut-être parce que son attention était ailleurs à cet instant précis… mais c’était peu probable. Il n’ouvrait son regard que pour la contempler, elle et les enfants, le reste ne l’intéressait plus depuis fort longtemps. Non, il ne vit rien parce qu’il avait envie de ne rien voir et de se focaliser sur son sourire, sa tendresse, le baiser qu’elle lui rendît, les paroles rassurantes qu’elle prononça…
Nous les verrons donc rapidement. N’hésites pas à me faire venir si tu en as besoin. Que l’ancienne Impératrice convoque son successeur n’aura rien d’étrange pour notre entourage.
L’amusement et l’amour qu’il réussissait à provoquer chez elle le transportait toujours autant de joie. Cette faculté qu’ils avaient réciproquement de se réconforter l’un l’autre lui était aussi précieuse que tout le reste. Il en oublierait presque les enfants… Une erreur qu’elle lui fit savoir avec humour. Certes il s’emportait, mais comment aurait-il pu en être autrement ? Cela faisait si peu de temps qu’ils se connaissaient de manière plus intime. Même s’ils avaient été humains. Il voulait profiter de ces instants trop rares, même si ce n’était pas là les désirs d’un elfe raisonnable.
Il en avait par-dessus la tête de la raison.
Très bien, très bien… Je me rends !
Il rit un peu, répondant d’instinct à ses sourires et à ses embrassades. Les enfants jouaient plus loin. Il grava cet instant dans sa mémoire. Un tableau parfait que son esprit lui permettrait de revisiter au cours des siècles à venir. Image associé à un puissant sentiment de bonheur partagé. Quelqu’un de pessimiste lui aurait soufflé qu’une telle chose n’était pas faite pour durer, mais en ce jour il ne l’était pas et il n’y avait personne pour venir briser ce moment magique.
La promesse de son amante fit naître un grand sourire idiot sur son visage, qu’il se hâta de réprimer autant que possible, c’est-à-dire en vain. Il hocha la tête en guise de réponse, la seule qui lui était venu à l’esprit étant : « j’attends ça avec impatience », l’exemple même du romantisme…
Se taisant donc, il l’observa nourrir les enfants, ses yeux d’habitude clos se faisant tendres et aimant. Il en profita aussi pour faire la connaissance de sa fille. L’observant durant le repas de Valaën, il ne remarqua pas la morsure. Ses doigts parcoururent le petit visage de son enfant rassasié. Puis il fut l’heure de les mettre au lit. Tout les deux ensemble. Un spectacle qui ravissait le Conseiller devenu Empereur malgré lui.
Ils s’endormirent avec la berceuse de Galadrielle, puis les deux vieux elfes purent profiter d’une soirée tous les deux. La première depuis quelques temps.
Le lendemain, Eliwyr reprit l’exaspérant travail qui était le sien, mais il était requinqué, comme revivifié par ce moment en famille. Il se promit donc d’aller les voir aussi souvent que possible. Après tout, il était nécessaire de ne pas oublier la raison de tous ces combats ; il avait quelque chose à protéger. |
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