Rôder autour de Gloria pour trouver une entrée dans la capitale, le bruit d'un nouveau couronnement humain lui était venu jusqu'aux oreilles, et il était temps de laisser la place à quelques initiatives personnelles et de profiter du grand nombre de convives soit pour gouter à ce fameux "sang bleu" de la noblesse ou de s'infiltrer un bon moment dans ces fameuses hautes sphères et d'y laisser trainer ses oreilles que ce soit en tant que nouvelle compagne temporaire d'un jeune héritier venu sans la sienne et ne voulant pas avoir de honte ou simplement en tant que servante. Les possibilités étaient multiples et les résultats seraient quasiment les mêmes, car on se méfiait moins des servantes que des courtisanes. Tuer cette nouvelle tête couronnée pouvait également être original, ou encore la changer, de manière à déstabiliser le trône et éviter que les hommes ne s'unissent assez pour combattre les vampires une fois les Alayiens défaits et le siège levé.

Elle avait entendu parler de convois de ravitaillements pour l'armée du Nord. Convois composés d'humains armés ou non transportant parfois des messages et des laisser-passés. Il suffisait de diminuer leur nombre petit à petit et s'emparer du sauf conduit pour s'infiltrer dans la dite armée et pénétrer la capitale sans grands problèmes en même temps qu'elle.

Cela faisait plusieurs jours qu'elle les surveillait de loin, les observant depuis les ombres de la nuit pour étudier leurs comportements et chercher la faille et les suivant de loin le jour.

Elle l'avait sentis de loin, un nouveau né qui avait du être laissé à son triste sort il n'y a pas si longtemps que ça, et qui dans sa soif de sang ne l'avait pas repérée, se montrant aventureux pour tenter d'attraper une proie ou deux et apaiser sa faim insatiable. Après tout, il pourrait être utile et jouerait le rôle d'une diversion plutôt efficace le temps qu'elle récupère ce dont elle avait besoin sans se faire remarquer ! Cependant l'être fut assez malin pour isoler deux femelles humaines de la troupe, et égorgea la première sans autre forme de procès, avant de s'attaquer à la seconde... Quel gaspillage ! Il n'avait même pas pris le temps de vider complètement la première de son sang et la laisserait se changer. Inutiles... Ils étaient inutiles ! Ce n'était pas le moment de faire mener aux hommes une croisade contre les vampires pour des actes isolés !

Elle intervint finalement alors que le malotru - puisque c'était le nom qu'elle lui donnerait, pour ne pas l'appeler "l'animal" - allait bondir sur sa dernière proie qui devait voir venir ses derniers instants arriver. La proie pu voir une ombre se déplacer derrière celui-ci, un bras lui passer devant le cou et une pointe de lame sortir par sa gorge dans une éclaboussure de sang noir qui vont perler sur le visage de cette dernière. Résistant, le vampire se défendit quelques minutes dans des gargouillis infâmes jusqu'à ce que la dague fasse un mouvement horizontal pour lui arracher la moitié de la gorge et le fasse taire une bonne fois pour toute.

Ce que découvrit la survivante alors que le corps s'effondrait sous ses yeux dans le gargouillis immonde de la mort ? Une autre Vampire, car oui c'était ce qu'elle voyait, dans cette tenue de cuir près du corps qu'ils pouvaient tous porter une fois qu'ils avaient rejoint leur peuple. Elle semblait se fondre dans l'obscurité et ne laisser que ressortir qu'un visage et des mains pâles sous la lueur de la lune. Son regard neutre s'attarda sur sa victime dans un soupir, comme s'il s'agissait d'un déchet, sans pour autant faire preuve d'une cruauté quelconque. Cette tenue faisait revenir la vampire en question à ses origines de prédateur nocturne, non, elle n'avait rien d'humain. Elle ne semblait pas respirer et ne semblait pas avoir de la compassion.

"Quel gaspillage." dit-elle simplement.

Elle proposa une main bienfaitrice à la proie pour lui proposer de l'aider à se relever, avec un léger sourire qui ne pris pas la peine de dissimuler ses crocs. Elle était le même genre de créatures qu'elle venait d'égorger sans ciller. Ce que ça signifiait pour la proie ? Qu'elle venait d'échapper à un prédateur sanguinaire pour un autre qui devait l'être tout autant, mais avec plus de manières. Elle était entre les mains de la mort, elle pouvait clairement le voir et le sentir.

"Je ne vous ferai pas mal et il ne pourra plus vous en faire, venez."

Le ton se voulait rassurant, presque envoutant, comme si le prédateur voulait la rassurer. Comme s'il voulait qu'elle la suive, elle détestait apporter une mort traumatisante pour ses proie, le sang avait ce gout aigre et bien que toujours aussi apaisant, il restait comme un plat mal assaisonné.

La petite proie était effrayée, ça se lisait dans son regard. Après tout elle venait de se faire agresser par un vampire et avait échappé à la mort de peu, pour se retrouver entre les crocs d'une autre qui lui ferait subir au final le même sort peu enviable. L'humaine se saisit de sa main, assez timidement, semblant comme impressionnée par sa "sauveuse". Ou comment encore plus ouvrir l’appétit d'un vampire que de le dévorer ainsi du regard avec tant de fascination, flattant ainsi l'égo de prédateur. Veren sentait déjà le gout de cette innocence dans sa bouche, puis cette chaleur qu'elle lui apporterait dans le reste de son corps ! Elle en salivait d'avance !

Mais contrairement à toute proie innocente qui hurle pour sa vie, espérant que ça puisse la sauver, celle-ci prononca des mots timides et calmes qui au départ ne touchèrent même pas l'esprit de la vampire alors qu'elle se rapprochait de sa victime. Délicatement Veren passa sa main libre dans les cheveux d'or de sa proie, avec une douceur hors norme pour ce genre de prédateur violent. Oui, elle semblait vouloir la rassurer.

"Ce n'est pas un problème."

Oui, elle lui pardonnait cette maladresse, après tout comment pouvait-elle faire autrement puisqu'elle s'en moquait complètement que le repas fasse des maladresses. Un repas restait un repas, qu'importe ce qu'il avait à dire ! Une vache qui meuglait à l'abattoir était autant écoutée par un homme, qu'un homme par un vampire au moment de le dévorer.
Elle s'approcha de sa victime, pour la mettre tout contre elle en continuant de lui caresser les cheveux pour la rassurer. Sa bouche était près du cou de sa victime, d’où elle sentait le sang palpiter dans ses artères à quelques millimètres de ses crocs. Elle entendait ce petit cœur innocent battre dans sa poitrine, fort et vite, comme hurlant à la vampire qu'il lui donnerait tout le sang qu'elle désire tant qu'il le pourrait. Elle sentait cette douce odeur de vie du corps de la victime, l'appelant à en prendre possession le temps de quelques jours. Elle en tremblait d'une excitation presque palpable.

"Non" fut le mot qui résonna dans l'esprit de la vampire.

Elle cédait à la tentation au moment ou ce mot, fort et puissant, la stoppa net. Cet instant d'hésitation ou elle cessa tout acte "malveillant" à l'attention de l'humaine, pour simplement la garder contre elle comme pour la rassurer.
Cette innocence ! Non, elle ne pouvait pas la laisser faire, se laisser faire et la priver d'une telle chose. Cette jeune femme n'avait pas encore été souillée par la dure réalité de la vie et avait un regard d'enfant sur celle-ci. Elle avait été protégée de toutes les mauvaises choses, elle avait été choyée et certainement aimée par une mère et un père humain. Elle ne pouvait pas lui enlever ça.

"Tu es en sécurité maintenant "Innocence". Tu ne mourra pas aujourd'hui, tu n'es pas prête." Sa voix était devenue plus douce.

Elle avait donné ce petit surnom à l'humaine, comme par affection ?! Un vampire qui a de l'affection pour une proie et qui essaye de la rassurer ? Quelques instants auparavant elle était prête à l'égorger et à la vider de son sang sans aucun remords et maintenant elle la rassurait et même semblait ne plus vouloir s'en faire un repas bien juteux alors que la faim lui tiraillait le corps ? C'était un signe de faiblesse sans doute, ce signe qui était tant hait par ses congénères et qui lui avait valut d'être quasiment battue à mort à tellement de reprises. Mais c'était comme si tout cela n'avait jamais existé.

Lorsque l'étreinte se termina, la proie pu remarquer que ce qu'elle avait pu qualifier d'aura malfaisante avait quasi totalement disparue. Comme si ce feu "vampirique" qui l'habitait avait été mis en veille, privé de tout oxygène lui permettant de vivre, l'empêchant d'irradier son corps. Et c'était seulement ces quelques mots enfantins sur la longueur de ses crocs, qu'elle pouvait se blesser avec, qui avaient eut ce résultat. Peut-être parce que personne aussi loin que ses souvenirs la mène ne s'était inquiété pour elle ?

"Non, je ne peux pas me blesser avec mes crocs." dit-elle avec un sourire limite bienveillant, comme celui que l'on offre aux jeunes enfants. "Ils sont un don qui m'a été fait par celui qui m'a adopté il y a des années, ils ne peuvent pas me faire de mal."

Ils avaient été l'outil de sa vengeance et celui de ses meilleurs repas qu'elle n'avait jamais pu faire dans sa précédente vie. Oui, ils étaient tout pour elle, ils étaient plus que sa nature et elle remercierait encore longtemps les esprits de les avoir et s'en servirait pour leur faire honneur sur ceux qui le méritaient.

On avait presque l'impression que l'humaine pouvait lui demander ce quelle voulait, tel une enfant avec un animal sauvage qui se prend d'affection pour ce dernier. Ce genre de comportement que l'on remarque chez les félins ou les canidés, laisser un enfant humain leur faire des misères, tels que tirer les oreilles, la queue au point de leur faire mal sans même qu'ils n'essayent de rendre la pareille, mais être sans pitié avec un adulte ou un pré-adulte. Comme s'ils étaient protégés par l'ignorance et l'innocence de celle-ci.

Cette humaine, bien qu'adulte n'était au final qu'une enfant que la vie n'avait pas réussit à endurcir et à rendre égoïste comme la majorité de ses semblables, elle avait en elle cette innocence qui faisait qu'elle s'inquiétait et éprouvait de la compassion pour les autres. De la compassion qui n'était même pas intéressée par un quelconque gain commercial, elle le sentait dans ce petit regard bleu qui ne comprenait même pas ce qu'elle voyait. Elle était en train d'avoir de la compassion pour un être qui n'en avait pas la moindre - en temps normal - et qui jouait avec celle des autres quand elle en avait l'occasion mais surtout qui allait la tuer pour s'en nourrir quelques instants plus tôt.

Pour une raison inconnue, l'humaine se recolla contre la vampire, la serrant tendrement dans ses bras comme pour tenter de la rassurer à son tour, les humains avaient besoin de ça quand ils étaient tristes, se sentaient seuls ou encore étaient apeurés, c'était sur cet instinct que jouait une bonne partie des méthodes de chasse de la créature nocturne qu'elle était. Mais jamais ce genre de geste n'avait été fait volontairement dans ce sens là ! Non, ce n'était pas en connaissance de cause qu'elle agissait ainsi, elle ignorait réellement ce qu'étaient les vampires, ou alors elle n'avait pas fait le rapprochement avec ce qu'elle avait ressentit.

Elle la regarda faire avec curiosité, devait-elle la laisser faire quelques instants pour voir jusqu’où elle était prête à aller, ou devait-elle simplement casser le mythe et lui dire la vérité ? C'était si mignon !
Le regard de la vampire se posa de nouveau sur la gorge fraiche de l'humaine, alors qu'elle essayait de lui réchauffer les mains, appelant son appétit insatiable, sa gourmandise mais avant tout, sa faim qui l'avait initialement conduite vers elle, vers cette proie pour laquelle elle s'était prise d'une sorte d'affection incontrôlée, comme si elle était possédée par le fantôme de son propre passé qui luttait bec et ongle contre les besoins de son corps et l'occupante de son présent.

"Je n'ai jamais froid, rassure toi." Elle regardait l'humaine faire avec une sorte de sourire tendre. "Ce n'est pas ça qui pourra me rendre ma chaleur."

Non, elle n'avait plus froid, elle ne pourrait plus jamais avoir froid. Les souvenirs d'avant n'étaient que des images floues sans aucun sens pour la plupart hormis le souvenir qui avait été cultivé tout le long de son apprentissage dans la communauté vampirique. Elle posa alors la main de l'humaine au niveau de son cœur mort, comment lui expliquer de manière détournée sans l'effrayer ? Elle était si rafraichissante qu'il lui était difficile de la faire fuir ainsi en hurlant.

"Je n'aurais plus jamais ma propre chaleur, l'humaine que j'étais est morte il y a des décennies." dit-elle doucement pour ne pas effrayer l'humaine.

Il fallait lui faire découvrir lentement mais sûrement avec beaucoup de délicatesse et l'humaine semblait encline à se laisser séduire par ce côté obscur de la vie ou simplement de cohabiter avec une non vivante sanguinaire. La vampire se saisit de l'autre main de l'humaine, pour la porter à son visage, sur sa joue quasiment au coin de ses lèvres, ou l'humaine pourrait sentir les crocs de cette dernière. Elle la regardait droit dans les yeux, pour capter son attention.

"Mes crocs, comme ceux de celui qui a voulu te tuer, me permettent de me nourrir." Elle lui sourit pour lui révéler. "C'est ainsi que j'ai été adoptée, il a choisis de me les offrir quand je lui ai abandonné ma chaleur et laissé cette vie inutile ou je ne pouvais que subir mon destin."

Elle lui présentait comme une nouvelle vie, presque sans inconvénients comme si cette faim était accessoire dans une sorte de petit jeu de séduction pour l'attirer vers elle, l'inciter à s'approcher un peu plus et effleurer cette réalité qui pouvait être excitante du bout des doigts.

Cette humaine était pour le moins étrange. Elle avait sentit cette aura d'innocence en cette dernière, mais en aucun moment elle n'aurait imaginer en voir autant ! Même en lui faisant comprendre à demi mot qu'elle était une vampire, cette humaine ne le compris même pas, et seuls les esprits pouvaient savoir l'image que c'était faite cette humaine dans son esprit et de quelle manière elle pouvait voir la prédatrice. Veren n'était pas habituée à cette situation et ne savait pas vraiment à quel esprit se vouer pour répondre convenablement à cette pauvre victime qui partait dans ses suppositions plus qu'étranges : si elle était ici pour juger de la vie des vivants ?! L'idée ne fit qu'un seul tour dans sa tête alors que l'humaine commençait à pleurer. Elle l'avait certainement prise pour une des expressions physiques de l'esprit de la mort. Il n'y avait pas d'autres possibilités !

D'un geste discret, la vampire remit son petit pendentif en contact avec sa peau, qui sous l'effet magique du petit cristal, sembla réchauffer le corps de la Vampire. Enfin, réchauffer, au moins pour l'humaine qui sentait le froid du corps de la vampire se dissiper pour laisser place à une sorte de chaleur vivante.

L'humaine pleurait pour ce vampire qui n'aurait pas eut la moindre considération pour elle ? Et en plus elle voulait perdre son temps à le mettre en terre ? Voir un humain pleurer pour un vampire... Sachant ce qu'il était, les hommes étaient plus tentés de cracher sur le corps du défunt et de l'exhiber comme une poupée de chiffon en décomposition que de lui offrir une sépulture décente. Elle même un jour finirait ainsi, c'était le destin de chacun et ce dernier qu'elle avait tué sans remords pouvait s'estimer heureux au final : quelqu'un avait pleuré pour lui.

Elle garda simplement l'humaine tout contre elle, comme pour la rassurer.

"Tu es trop innocente pour être mauvaise." Elle lui caressait doucement les cheveux. "La preuve, tu veux même offrir une sépulture à celui qui à voulu te tuer."

L'apothéose de l'innocence fut quand l'humaine lui accorda sa confiance, confiance certes temporaire, qui disparaitrait une fois qu'elle comprendrait sa véritable nature. Après tout, pourquoi pas hein ? Une réaction de peur primaire pouvait toujours être ironique à observer après ce genre d'évènements. Les humains étaient tous les mêmes, un coup ils te ronronnent dans les bras, et l'instant d'après, quand ils comprennent ils hurlent de terreur alors qu'au départ il n'était pas prévu de leur faire du mal. Et oui, il fallait bien les faire taire et les égorger était le moyen le plus sûr. Cette nourriture était toujours difficile à gérer.

"Cette mort est une renaissance, une libération. Une malédiction des esprits pour certains, un cadeau de l'esprit de la mort pour d'autres." Elle lui caressait toujours la tête, tendrement. "La nuit devient tienne, le sang des autres ta nourriture. Tu es une proie pour mes semblables, et tu peux être ma proie."

Ses gestes s'étaient ralentis, et son visage s'était approché de celui de l'humaine, humant l'odeur vivante de cette dernière, frôlant ses lèvres, sa joue pour se rapprocher de sa gorge. Ce sang innocent, ce petit coeur qui battait de compassion et qui pouvait joyeusement lui offrir tout son sang, lui offrir cet elixir de vie qui coulait dans ses veines et l'affranchir des limites de la mort, l'affranchir des limites de son faible corps car il aurait été un gachis de la laisser mourir. Elle était faible maintenant mais pouvait devenir quelque chose d'encore mieux, d'encore plus beau. Son être le ressentait et l'appelait.

"Je peux te prendre ton sang, et te faire rejoindre l'esprit de la mort. Mais je peux également te faire devenir cette mort qui te guidera par le sang pour l'éternité. Elle sera une partie de toi, faisant disparaitre le froid, ta faiblesse humaine et tes peurs actuelles les plus secrètes en t'offrant ces mêmes crocs qui figeront tes doux traits pour l'éternité."

Il n'y avait pas de menaces, la douceur était toujours présente, emmenant l'offre comme un cadeau et une bénédiction pour garder la proie calme dans cette aura de séduction typiquement vampirique.

Sa petite voix intérieure se faisait plus faible mais gardait de sa vaillance, les instincts étaient toujours les plus forts surtout quand la faim venait vous tirailler le corps et l'esprit. Le venin se faisait de plus en plus fort, de plus en plus présent dans sa bouche qu'elle gardait fermée en attendant la réaction de l'humaine, glissant doucement sur sa langue et sur ses crocs qui de demandaient qu'à se réchauffer dans la gorge de cette humaine, si faible, si attachante, si unique qu'il serait dommage de...

Les senteurs de la peur ne mirent pas longtemps à naitre sur le corps de l'humaine qui comprenait enfin à ce qu'elle avait à faire, à quel genre de créature elle se frottait et jouait depuis le début de cet échange obscur dont elle n'avait pas compris les rouages. Elle finit cependant par se détendre par un léger rire qui n'avait rien de lié à la nervosité ou la peur avant de reprendre la parole et d'expliquer ce qu'elle voulait... Elle demandait un sursit et promettait de venir s'offrir en retour une fois qu'elle aurait accomplit ce qu'elle voulait faire ? Non, elle avait mal interprété l'offre, la vampire ne voulait pas la tuer, bien au contraire ! C'était l'immortalité et la beauté éternelle qu'elle lui offrait, pas une mort lente et sans douleur !

"Rien ne me garantit que tu tiendra ta parole, tu aura toujours quelque chose d'important à faire." dit-elle avec un ton presque accusateur. "Et puis tu as mal compris, j'aurais voulu te tuer je l'aurais déjà fait, je te propose une autre vie."

Elle resta quelques minutes silencieuse à se perdre dans le fumet délicat de l'humaine, ce mélange d'odeur de peur et d'impuissance avec une pointe de regret. Mais pas celle qui caractérise les humains avec un fort instinct de conservation. Comme si cette dernière allait réellement tenir sa promesse, même si jamais elle ne la retrouverait ni même la croiserait au détour d'une ruelle, le continent était bien trop vaste pour rencontrer par hasard deux fois la même personne.
Doucement, comme ignorant la plainte de l'humaine, la vampire déposa délicatement ses lèvres sur la gorge de cette dernière pour y déposer un doux baisé qui dura quelques secondes, cette dernière pouvant sentir les crocs de la vampire doucement passer sur la peau sensible de son cou menaçant à tout moment de la transpercer pour accéder à son sang. Puis, contre toute attendre, les lèvres finirent par se détacher tout aussi lentement même si elles restaient proche de cette dernière au point que l'humaine prisonnière de cette étreinte ne pouvait plus rien faire.

"Tu n'es pas prête, je le sens bien. Ce n'est une bénédiction que si tu le désires, et ainsi tu sera parfaite. En attendant, je vais prendre un petit avant gout de ce que tu veux me donner. Ne t'inquiète pas, je ne laisserai aucune traces.

L'humaine pu sentir une sensation de froid au niveau de sa gorge avec une douleur vive qui disparut presque instantanément quand la vampire déposa ses lèvres sur cette dernière. Si cette dernière essayait instinctivement de porter sa main à sa gorge, la vampire l'en empêcherait. L'entaille était assez profonde pour atteindre son artère qui déversait son flot continuel dans la bouche de la vampire. Qui avait juste posé ses lèvres autour, pour éviter que sa salive n'aille dans la blessure et ne change l'humaine. Il ne fallut pas longtemps pour que la magie vampirique ne vienne cicatriser la blessure et la faire disparaitre. La vampire huma la blessure, oui elle ne changerait pas, elle n'avait pas mis assez de venin ni même ponctionné assez de sang.

"Tu vas avoir besoin de repos, rejoins les tiens et dis leur ce qu'il s'est passé. Ne leur parle pas de cet instant, ils pourraient te tuer pour ça."

Elle parlait toujours d'une manière douce et calme, comme pour essayer de l'apaiser après ces évènements pourtant traumatisants pour une humaine. Délicatement elle déposa un baiser sur le coin des lèvres de cette dernière, emmenant avec ce dernier le gout du sang mélangé à la salive vampirique que l'humaine pouvait commencer à sentir. Si elle était curieuse elle pourrait le lécher pour en savoir plus, ou simplement s'essuyer.

"Tu peux considérer que ta dette est payée. Tu restera la bienvenue si tu veux me retrouver, pour que je te fasse découvrir mon monde."

La pression sur l'humaine disparut doucement, cette dernière étourdie par la perte brutale de sang eut du mal à capter l'ombre qui disparaissait furtivement dans les bois, la laissant seule et libre de ses choix et de ses mouvements. Pourtant elle pourrait tout de même sentir pendant quelques minutes le regard de la prédatrice posé sur elle, observant sa proie avec curiosité pour voir ce qu'elle ferait.