Leroy écoutait religieusement, se rendait-il compte de la chance qu'il avait d'être tombé sur un officier qui croit encore dans la nouvelle génération surtout si cette dernière essayait de défendre une noble cause. Leur conversation tournait en rond, Jack décida de ne plus y revenir, l'un comme l'autre resteraient sur leur idée. Heureusement la tension descendit d'un cran, lorsqu'une personne fit son entré dans la tente. Il s'agissait d'une jeune femme qui rapportait de quoi boire et manger. Souriant légèrement à l'officier, surtout à sa remarque sur l'empoisonnement des aliments. Plongeant son regard, serin, sage, comme si d'un coup il avait pris en maturité, comme si d'un coup il avait vécu tous les malheur. Répondant, doucement mais fermement.

-Laissez-moi soulagé votre conscience dans ce cas. Je ne manquerais à personne dans ce monde, je n'ai aucune famille...

Cette affirmation, laissa flotté comme un blanc. Certes Jack avait la horde, cette famille qui était contre Fabius, mais qui lui avait laissé faire sa propre idée. Leroy ne les avaient pas trahis en partant, il avait juste besoin de faire sa propre idée sur cet homme. De plus le jeune homme faisait encore partie de la guilde étant donné qu'il aidait les rebelles en transmettant les preuves de trahison de certain haut dirigeant.Après tout le but de la guilde n'était-il pas de voler le pouvoir de Fabius ? Jack avait aussi quelques amis chez les marchands de Feusacré. Mais ce n'était pas pareil, il avait grandi qu'avec un amour fraternel. Leroy ne rit pas lorsque que l'officier le qualifia de bleu. Après tout il ne savait rien, après tout cela faisait trop longtemps que ce rebelle avait quitté l'armé des loyaliste. Combien de fois avait-il déjà refusé une promotion ? Combien de fois avait-il insisté pour être toujours dans les premières lignes ? Sans le savoir et sans même se rendre compte Leroy était bien plus important qu'il ne le croyait. Dans l'armé tout le monde semblait le connaître, pourtant il n'était qu'un simple soldat qui s'occupait des tâches et missions ingrate qui à chaque fois mettait sa vie en jeu. S'il aurait accepté ses promotions peut-être à cet instant il aurait été commandant, mais Jack voulait être prêt de la population, il ne voulait pas du pouvoir où de la reconnaissance, il changerait le monde à sa façon, de manière humble.

-Oui, vous avez raison, je suis un bon à rien de bleu. Incapable de monter les échelons, refusant les récompenses où la reconnaissance pour distinction au combat. Volontaire et se satisfaisant des missions ingrates et bien trop souvent suicidaire. Malheureusement vous avez tort sur un point. J'en ai pas l'air, mais je suis dans l'armée impériale déjà depuis quatre ans et j'avais déjà fini ma formation durant la guerre.

Comprenait-il à présent que ce n'était ni la première, ni la dernière fois que le jeune soldat jouait les boucs-émissaires, pas la première fois qu' il est jeté dans la gueule de loup. Quatre ans de bons et loyaux services, sans demander rien en retour. Alors évidemment de temps en temps l'armé lui rendait un service, surtout quand ce dernier trouvait les preuves d'une trahison. L'armée des loyaliste avait changé, mais jamais Jack ne serait pas touché par ce virus mortel qu'était le pouvoir. Oui Jack toujours volontaire pour des missions comme celle-ci, même si c'était la première fois avec des nouvelles recrues, souvent il était dans des unités avec des soldats qui n'avaient pas beaucoup d'expériences. Leroy avait un réel don pour survivre en territoire hostile. Il connaissait le chaos d'une bataille, il connaissait les conséquences de la torture. Il jouait double jeu entre son métier de soldat et le rêve de liberté de la horde. Finalement l'officier décida de prendre l'air, laissant Jack avec la jeune femme, une fois l'officier sortit de la tente avant de répondre à la question de la jeune femme Leroy se leva délicatement. Tournant la chaise, calmement, distinctement et de manière galante il prit la parole.

-Voyons, ce n'est pas aimable d'écouter les conversations aux portes, de plus je vous pris de surveiller votre langage, une belle femme comme vous ne devrez pas avoir besoin d'utiliser un vocabulaire grossier pour ce faire respecter. Je vous en prie assailliez-vous donc...

Voyant aucune réaction et voulant à tout pris la mettre à l'aise Jack lui tourna le dos et alla vers le mur droit à côté de la porte, sur la petite étagère il prit des menottes et s'attacha les mains derrières le dos, pour ensuite et finalement se laisser glissé le long du mur. Le regard droit, calme et serin. "Je me demande si cela vaux la peine de défendre à nouveau ma cause, mais Gaya l'aurait fait, alors..."

-Je n'avais pas l'intention de la mettre en colère, j'avoue mettre emporté, je m'en excuse plus jamais cela ce reproduira. Je ne dis jamais des paroles en l'air, d'ailleurs ces dernières sont toujours mûrement réfléchit. Quand je défends une cause je suis toujours sérieux, sincère et convaincue.

L’homme était autain, mais par moment il était serein et humble. Une totale contradiction quand on le voyait comme il était. Pour tout dire il livrait même des informations aux rebelles tout en se défendant de les aider, tout en mettant en avant le fait qu’il servait l’Empereur avec gloire et honneur. Cet homme était étrange, à minima, dangereux dans le pire des cas. Alors comment devait elle réagir à cela ? Il y avait tellement de chose qui les différenciait tous les deux, rien que par leur vie. Pour le coup elle choisit de ne rien dire et de l’écouter, mais sa façon de lui parler l’énervait plus que de raison. Elle aurait tout aussi pu lui mettre une dague au travers de la gorge et le laisser se noyer dans son propre sang ! Mais heureusement pour lui elle n’avait aucune arme sous la main… Sans quoi il aurait eu droit à un ticket gratuit vers l’au-delà... Attendre sa résurrection ce n’était pas trop mal, mais que sa arrive de la sorte c’était autre chose quand même.

Elle ne dit rien et l’observa, la suite l’étonna et elle ne pu rester bouche bée devant ce qu’il venait de faire. Pour un prisonnier loyaliste il était très très bien traité, et là il faisait quoi ? Il Se mettait lui-même une paire de menotte et se mettait lui-même en position de soumission. Ce gars là était incompréhensible.

Alors qu’il lui parlait Julia l’observait en haussant un sourcil, elle ne savait pas bien quoi dire à cela… Alors pour le moment elle ne dit rien et laissa un petit blanc flotter. Puis elle revint vers lui, par la parole d’abord.

Par les esprits, mais c’est quoi ton problème ? Tu te prend pour qui à agir ainsi ? Tu sais ce que certains subissent à ta place ? Tu as bien de la chance d’être tombé sur le capitaine, sans quoi tu ne serais plus ici. Soit un homme et sors toi de ta place, pourquoi te mettre les menottes. De quoi as-tu donc peur ?

La jeune blonde se leva d’un bond et vint vers lui. Armée d’une carotte elle lui mis dans la bouche et continua de lui parler. Elle l’attrapa par la chemise et le mis sur ses deux jambes.

C’est ça qu’on vous apprend en formation générale ? La vache j’ai bien de la chance que ce soit le capitaine qui m’ai tout appris, de la façon dont je me comporte à la façon dont je me bats.

Alors oui tu te bas pour tes idées c’est bien, mais tu es hallucinant comme bonhomme.

Elle le laissa là avec sa carotte dans la bouche et retourna s’asseoir. Une belle femme hein ? Oui, on lui disait souvent mais le capitaine ne faisait jamais cette remarque-là. Il savait son histoire, la jeune femme qu’il avait sauvé était différente de celle qu’elle était maintenant. Il l’avait aidé à aller plus loin, il l’avait aidé à se relever mais jamais elle ne pourrait oublier… Elle était maintenant marqué dans la chair, à jamais et pour le pire.

Ce garçon là l’énervait car il était étrange. Tantôt il était serein, tantôt il était abominablement hautain. Les paroles qu’il avait eu lorsque le capitaine était parti…

Tu me trouve belle n’est ce pas ? Pourquoi me le dire ? Tu pense qu’une femme aura plus de mal à te gérer par rapport au capitaine ? S’il me fait confiance de la sorte ce n’est pas pour des prunes.

Ici et maintenant. Je pourrais te tuer, je ne pense pas que le capitaine y aurait quelque chose à dire. Et pourtant je ne le ferais pas.

Il y a tellement de chose qui nous sépare tout les deux, pourtant on a presque le même âge, mais pas du tout la même vie. Oui j’écoute aux portes, quand cela touche mon chef d’unité je ferais n’importe quoi. En fait tu de même pour ton chef ? Fait il la moitié de ce que lui fais pour nous ?

Elle ne savait plus quoi dire, elle ne comprenait pas cet homme.. Alors elle l’observa en s’attachant les cheveux derrière la tête avec une tige de bois. Pour le coup ça lui occupait les mains et ça évitait qu’elle n’ait à trop toucher le couteau qui trainait sur la table. Pourquoi diable le capitaine lui avait laissé ça à gérer ? Lui non plus, très rarement elle ne le comprenait pas…

Leroy ne réagit pas, après tout cette femme parlait dans le vide, elle ignorait ce qu'il avait vécu. Elle le jugeait à son comportement, une erreur que le jeune homme ne fait pas. Leroy n'avait pas peur, répondant paisiblement aux paroles agressives de la jeune rebelle. Serin, sage et humble comme si plus rien n'avait d'importance, comme s'il comprenait la détresse de la jeune femme.

-C'était pour vous mettre en confiance et pour être traité comme je le devrais, c'est-à-dire comme un prisonnier...

Oui, le traitement de faveur avait assez duré. Il s'était lui-même remit dans la situation qui convenait le mieux. A présent il n'avait plus rien à perdre et cela était la meilleure solution pour qu'enfin les choses évoluent. Une chance d'être tombé sur cet officier, non c'était même tout le contraire c'était humiliant d'être considéré comme égal. Mais Leroy était un homme de respect et s'il s'était tenu obligé d'être à égal face à l'officier, pour lui faire honneur, c'était un signe de respect envers lui. Mais cette femme semblait avoir un autre code d'honneur. Ne réagissant pas plus lorsque cette dernière le prit par la chemise, ne quittant pas son regard furieux. Leroy lui était déterminé dans cette sérénité qui l'habitait. Ne recrachant que la carotte lorsqu'il retrouva sa place contre le mur. Ne faisant aucune remarque à ces paroles.

-Vous aurais-je blessé dans votre orgueil en vous complimentant ? Cela n'était pas mon intention... Sachez que pour moi les femmes sont bien plus supérieurs aux hommes, elles méritent respect et humilité. Tuez-moi si tel et votre désir, cela ne sera que juste punition à ma goujaterie.

La mort, tout les êtres humains avaient peur face à cette dernière, pour le jeune soldat c'était un membre de la famille, elle qui était si familière, si accueillante. "Combien de fois l'ai-je croisé ? Combien de fois m'a telle épargnée ?" Beaucoup trop sans doute pour qu'à présent il n'en a pas peur. La première fois fut lorsqu'il avait été torturé par les bandits, lorsque ces dernier avait attaqué leur village. La seconde fois fut lors de sa fuite dans le désert, lorsque le sol se déroba sous le poids des chevaux. Jack avait aussi fut plusieurs fois la mort entant que voleur de la guilde, quand souvent pour s'enfuir après avoir réussi son coup, il passait par les toits et par maladresse il glissait dans le vide. Il frôla plusieurs fois la mort lorsqu'il fut soldat. Non Leroy ne cherchait pas à la fuirent où à la combattre, il était presque rassuré lorsque cette dernière lui tenait compagnie.

Les paroles de Gaya résonnaient dans sa tête, ce dernier lui avait expliqué qu'une femme était plus stratège, plus maline, supérieure aux hommes dans bien des domaines, oui Jack se rappelait que son frère lui avait fait promette de toujours ce comporté de manière galante, tout en restant soumis. Gaya avait raison, après tout c'était une femme qui avait créé la Horde, une femme qui avait mis en place leur code d'honneur. Leroy n'était pas macho, il était juste extrêmement carré en appliquant son code, ses règles de vie, que certain considéré comme stupide.

-Je protège mon chef, je suis prêt à faire tous les sacrifices pour ça, mais jamais je ne lui manquerais de respect en écoutant ses conversations.

Leroy ressentis un petit courant d'air, à cette agréable sensation il y eut le regard brillant et lumineux ainsi qu'un grand sourire. *Petit frère aujourd'hui je vais te montrer à quel point nous sommes chanceux et aimer par notre dieu.* Jack tout content, ne laissant pas voir son excitation, il allait bientôt pleuvoir c'était une certitude. Pour un enfant qui avait grandi aux portes du désert cela était un signe de chance, de bienveillance, de grâce. Comme si savoir qu'il allait pleuvoir l'avait remplit d'espoir, de courage, il n'avait qu'une seul envie aller dehors et se laisser purifier par cette eau qui allait tomber. Aussi étrange que cela puisse paraître c'était l'une des seuls coutume dont il se rappelait où du moins que son frère lui avait appris et raconté.

-Il va pleuvoir dans quelques secondes...

A peine qu'il est fini sa phrase que des bruits sourds ce firent entendre. Il s'agissait de la pluie tombant sur la tente, souriant comme un enfant, soupirant de soulagement, les yeux brillants. Oui Leroy adorait la pluie, elle qui était si rare, si pure. Pour lui c'était ce dont l'Homme avait de plus précieux.

Julia l’écouta parler et ne savait même pas quoi lui répondre tant il était sûr de ses propos. Qu’aurait elle pu lui dire de toute manière ? Il était un peu comme ces fanatiques qui pensent que leur manière de voir le monde est la seule et l’unique, que tous les autres ont tords quoi qu’ils disent. En temps normal cela ne la dérangeait pas plus que ça, mais tout de même… Elle ne pouvait pas le laisser parler ainsi. La jeune blonde essaya de rester calme, mais elle faite du même bois que son chef d’unité, elle était loin d’être la patience incarnée. Travailler avec Matis ne l’avait pas aidée à se calmer, loin de là. Encore qu’elle avait appris à guider des soldats et à prendre le temps de réfléchir, mais pour le reste… Elle était comme son chef, une petite boule de nerf qui n’attendait que d’exploser.

Elle l’écoutait et mangea une carotte, bien plus pour s’occuper les mains et l’esprit que parce qu’elle avait réellement faim. Ce qu’il disait était loin d’être stupide, mais tout de même, il soufflait le chaud et le froid par rapport à tout ça. Et par rapport à tout ça, ou à cause de tout ça, elle ne savait pas quoi penser de lui.

Vexer ? Moi ? Elle prit un air faussement outré avant de reprendre outré et repris ses explication. Voyons, ce n’était pas comme si tu remettais en cause les raisons qui me pousse à me battre ainsi que mon engagement en tant qu’aide de mon capitaine. Ce n’était pas comme si tu parlais de moi qu’en tant que femme et pas en tant qu’être humain. Mais je vais m’arrêter là, je risquerais de mal le prendre.
Elle avait abusé sur certains points mais ce n’était que pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas là pour plaisanter. Il lui parla de son propre engagement auprès de son chef en ramenant sur la table le fait qu’elle écoutait aux portes. Elle rougit tout en se relevant et en se rapprochant de lui. Elle n’aimait pas être pris en défaut par ce genre de personnage et elle ne pouvait pas le laisser s’en prendre à elle de cette manière.

Ecouter aux portes quand il s’agit de la sécurité de l’être qui vous a sauvé la vie au mépris de la sienne et qui continu de le faire au quotidien n’est pas mal. Il suffit juste de comprendre pourquoi il faut le faire sans pour autant en abuser.

La jeune femme se calma l’espace d’un instant et s’attrapa la tête avec ses deux mains. Elle réfléchissait à ce qu’il convenait de faire sans pour autant faire des âneries. Au final elle l’attrapa par les épaules et le détacha de ses entraves, il ne servait à rien qu’il continu à rester ainsi. Cela le laissait poursuivre dans ses choix et son avis plus qu’obtus. Et puis elle avait autre chose à faire qu’à écouter cet homme lui déblatérer ses choix de changer le monde en pensant que tout le monde il était beau. C’était des rêves d’enfant qu’elle avait oublié depuis longtemps… Le capitaine aussi d’ailleurs.

Puis il eut des propos étrange à propos de la pluie. Elle le regarda éberluée, comme si l’homme pouvait prétendre savoir tout cela. Elle le regarda en ayant un air stupide comme si elle allait le croire, mais finalement elle n’allait pas avoir le choix. Pourquoi ? Parce qu’effectivement il pleuvait dehors. Était ce de la chance ? Ou pas ? Elle voulait savoir de quoi il retournait.

Comment as-tu fais ? Elle ne voulais pas laisser transparaitre son inquiétude par rapport à cela, mais quand même… Elle trouvait cela bizarre..

Jack et la jeune rebelle ne trouveraient aucun terrain d'entente. L'un comme l'autre était buté sur leur conviction, ils pensaient l'un comme l'autre qu'ils avaient la solution pour sauver la population. Les deux personnes avaient le même objectif, pourtant à ce moment précis tout ce qu'ils essayaient de faire était de convaincre l'autre de rejoindre sa cause. Cette discussion tourner dans le vide, Leroy devait peut-être devenir plus tolérant et plus ouvert, ainsi le jeune loyaliste comprendrait d'avantage le point de vue des rebelles. D'ailleurs la remarque blessante de la jeune femme le démontrait fortement. Elle le prenait de haut et avait vraiment mal pris les propos de Jack. "Je devrais peut-être me taire, cela sera plus justiciable. Moi qui voulais absolument pas la vexé c'est raté !" Souriant légèrement, en écoutant le fait que pour elle écoutait aux portes était une question de vie ou de mort. Finalement la jeune femme le libéra de ses chaînes, elle voulait être considérée comme égale. Souriant légèrement, se demandant s’il avait bien agit. Se massant doucement les poignets tout en lui démontrant par un regard le plus grand respect dont il lui devait.

-Finalement, nous sommes pareil, nous avons chacun notre code d'honneur...

Ce fut à ce moment que le jeune homme avait ressenti qu'il allait pleuvoir, il n'y avait rien de magique. C'était plutôt une question d'interprétation des sens. Souriant à la naïveté de la rebelle. A croire qu'il avait un bleu en face de lui. "Je ne comprendrais jamais en quoi cela les surprends autant." En effet à part les marchands et les villageois de Feusacré, personne ne semblait savoir prévoir la pluie et le beau temps. Un savoir ansestraux apprit et transmis de génération en génération.

-Avant de pleuvoir l'atmosphère devient lourde, pourtant on ressent comme un petit courant d’air. De plus il y a cette odeur si particulière et juste avant que les première goûtes tombent on entend comme un bruit sourd, ce son est très léger cela ressemble aux bruits des vagues…

Voulant ne pas inquiéter la vice-capitaine et voulant transmettre son savoir il décida de lui démontré ses propos. Après tout il ne venait que de lui répondre de manière théorique. Vu son regard fixé sur lui, cette dernière ne semblait pas convaincu. Lui tendant alors la main car il sentait que bientôt la pluie s’intensifierait pour finalement s’arrêter ou du moins devenir plus fine comme une brumisation. Lui demandant de prendre sa main et de se détendre, de faire le vide. Puis ensuite se concentré sur chacun de ces cinq sens. "Même si elle ne ressent rien, au moins j'aurais essayé... Je sais qu'elle ne me fait pas confiance... Mais au moins peut-être que je puisse avoir un peu d'estime." Attendant de voir si sa démonstration où non avait fonctionné.

Elle l’écouta parler et se rendit bien compte qu’elle passait pour une imbécile. Elle ne savait pas vraiment dans quelle condition ni où il avait été élevé, mais il devait en avoir appris beaucoup sur l’environnement et le temps plus précisément. C’est pour cela qu’il essaya de lui expliquer tout ce qu’il savait de manière assez théorique, en prenant en exemple la situation actuelle. Mais comment pouvait-il arriver à se concentrer de cette manière sur des choses aussi simple et précise ? Elle ne le savait pas, ne se sentait pas d’apprendre pareille chose, et n’en avait tout simplement pas l’envie. Elle avait le sang chaud, surtout depuis quelques temps. Elle était formée par un homme qui, comme elle, était un sang chaud qui n’hésitait pas à faire ce qui devait être fait. Alors prendre le temps pour observer la pluie… Disons juste que ce n’était pas dans ses attributions classiques pour faire court.

Mais là il lui proposait de prendre sur elle et d’étudier le temps. De passer plus de temps à analyser ce qui l’entourait plutôt que de foncer et d’en oublier la moitié. Mais est ce que cela allait lui rendre service ou est ce que ce n’était que tu temps perdu ? En ces temps de guerre et de destruction, est ce qu’étudier la pluie avait encore un sens ? Dans son ancienne vie elle aurait sans doute pris le temps d’étudier tout cela, elle aurait sans doute pu profiter d’un moment de calme sur une petite colline à observer la pluie et le décor ambiant. Mais aujourd’hui ? Qu’est ce qu’il restait de la jeune femme pleine de vie et d’espoir qu’elle fut il y a quelques mois encore ? Plus grand-chose en vérité. Alors, dans ce cas, pourquoi restait elle ici, à observer cet homme encore volontaire, encore intéressé par ce qu’il faisait et sûr de pouvoir changer les choses… Peut être parce qu’il lui rappelait quelqu’un, quelqu’un qu’elle côtoyait au quotidien et qui avait cru, pendant un temps, pouvoir changer les choses par sa volonté. Mais bon, aujourd’hui il fallait se rendre à l’évidence, les choses avaient bel et bien changé et pas dans le meilleur des sens.

Alors, quand il lui tendit la main, elle l’attrapa, non sans rester sur ses gardes. Elle prit le temps d’étudier ce qu’elle lui disait, prendre enfin le temps d’analyser, de réfléchir dans le calme et la sérénité. Comme si, la petite fille en elle revenait d’entre les morts pour lui signifier qu’elle avait changée. De toute façon, elle avait bel et bien changer, pas dans le sens qu’elle souhaitait, mais elle avait changé. Il y a six mois elle espérait encore se trouver un mari aimant, un petit travail dans une ville de taille moyenne, avoir des enfants adorables et un chien. Bien entendu, elle n’avait pas tout ça aujourd’hui, les choses changeaient tellement vite qu’elle ne pensait à ce temps d’insouciance qu’en des termes violents et virulents. Comme si elle regrettait d’avoir eu ces attentes. La réalité l’avait rattrapé.

C’est à ce moment là que Matis revint, il fut d’ailleurs assez circonspect à la vision qui s’offrait à lui. Qu’étaient ils donc en train de faire ? Ils priaient les esprits ensemble ? La pluie venait de s’abattre sur le camp, et de manière assez virulente qui plus est, si c’était à eux qu’il le devait il se ferait entendre. Mais il n’en fit rien pour le moment. Il se racla la gorge pour signifier sa présence et vit avec quelle rapidité Julia retira sa main de celle de Jack. Elle rougit et se détourna des deux hommes pour s’occuper l’esprit dans un coin de la tente et se demandant ce que son supérieur penserait de cela. Pendant ce temps Matis se rapprocha de Jack et reprit sa discussion. De ce qu’il laissait voir, il s’était calmé et avait prit sur lui, de toute manière il ne pouvait pas faire autrement n’est ce pas ?

Nous allons partir dans quelques heures. Nos opérations dans la région sont repoussées à plus tard. Aussi nous vous libérerons vous et vos hommes avant notre départ. Il ne sert à rien de vous garder avec nous, vous ne seriez qu’un poids de plus, un poids dont je peux me passer qui plus est.

Vous avez de la chance d’être tombé sur moi, un autre vous aurez sans doute exécuté. Et si vous pensiez vraiment pouvoir changer les choses, faite en sorte que l’armée impériale se souvienne de sa vocation première. Protéger le peuple et l’Empire, et non pas un tyran.

Il mit les mains dans les poches et soupira. Il ne servait à rien de revenir sur ce sujet, c’était dépassé maintenant.

Quoi qu’il en soit, faite en sorte d’être un bon soldat en remettant en cause les ordres des supérieurs sans quoi vous ne serrez qu’un pion de plus dans leurs jeux politiques. Et faite gaffe à vous, la prochaine fois je ne serais sans doute pas aussi gentil qu’aujourd’hui….

Observer la pluie où plutôt le climat était un atout qui pouvait faire une grande différence sur un champ de bataille. Lorsqu'il pleuvait Jack voyait bien mieux le monde qui l'entourait car chaque goutte d'eau avaient un bruit différent. Le jeune homme savait donc à présent exactement où il se trouvait géographiquement. Il voulait faire comprendre qu'il n'était pas aussi fou qu'ils le pensaient et surtout il voulait avoir un peu d'estime de cette femme qui à sa surprise accepta de lui faire confiance. "Peut-être est-ce un stratagème pour avoir plus de renseignements sur moi." Quoi qu'il en soit ils furent interrompus par l'entrée de Matis. Cela avait semblait-il mit très mal à l'aise la jeune femme et s'était la dernière chose à faire, baissant la main, ainsi que les yeux, pendant un moment tout en soupirant légèrement. Faisant à nouveau face au chef rebelle, l'écoutant avec beaucoup de respect. Aussi étrange que cela puisse paraître le jeune soldat ne fit aucune remarque comme si les paroles de son aîné étaient une leçon à retenir pour rester en vie.

-En guide de gratitude je peux vous dire que votre cible est positionné à 500 mètres plus au Nord de là où on s'est rencontré, ils sont 18 au total... Si cela vous intéresse je sais que votre contact de la horde va arriver ici dans 15min... Bien évidement c'est la pluie qui me la dit !

Leroy parlait bien évidemment de l'ordre d'obsidienne, souriant, soulagé. Espérant que cette dernière phrase ne tombera pas dans l'oreille d'un sourd, disons que ce message s'adressait surtout à la jeune femme, afin qu'elle ne perdre pas la foi, ni l'espoir. L'incitant à continuer malgré tout à écouter la pluie et observer le monde qui l'entour. Il était libre et il sera sans doute le seul à repartir de ce campement. Il était persuadé que son groupe de bleu avait changé de bannière. Leroy dut bien admettre sa surprise pas un seul avait déserté, tout ces hommes étaient restés fidèle. Finalement il les avaient bien formés.

Matis écouta le jeune homme lui indiquer un dernier mot, un dernier conseil, une ultime information. Hélas, il ne pouvait pas la mettre en pratique pour la simple et bonne raison que les huiles avaient choisies de ne pas encore intervenir ici. Pourtant on l’avait envoyé là pour quelque chose non ? Avoir des renseignements sur le camp de formation, sur les mouvements du dirigeant local et ses actions envers la population et pour les Alayiens. Et pourtant, malgré tout ce qu’il avait fait remonter, toutes les informations qu’il avait collecté et toutes les actions qu’il avait déjà entreprit ils avaient choisis de ne rien faire. Le capitaine rebelle fulminait en lui, comme s’il avait été trahit. Oui il aurait voulu se rendre sur place et s’occuper personnellement de ce gars, mais il savait ce qu’il risquait à désobéir aux ordres. Il l’avait fait à de trop nombreuses reprises et il savait qu’il ne devait pas tester sa chance plus que de raison. Aussi, pour le coup, il devait se plier aux ordres.

Je sais où il se trouve, malheureusement je ne suis pas autorisé à intervenir. J’ai de trop nombreuses fois désobéi à un ordre direct, aujourd’hui je ne peux pas me permettre de le refaire. Aussi je ne peux pas intervenir.

Julia voulu dire quelque chose mais Matis la coupa d’un geste brusque. Les ordres étaient les ordres et il n’y avait pas lieu de les critiquer malgré leurs niveaux d’absurdités. Alors il devait faire avec, regrouper ses hommes et repartir vers d’autres théâtres d’opérations. Et, malgré tout ce qu’il pensait de l’homme en face de lui il devait le libérer car il ne lui servait à rien en tant que prisonnier, par contre en tant qu’homme libre…

Prenez vos hommes, nous allons vous attacher et vous vous libérerez quand nous partirons. Ce n’est pas très galant de ma part mais je ne veux prendre aucun risque avec la sécurité de mes hommes et il serait dommage que vous vous blessiez pendant notre absence. Un groupe de vos soldats et tout proche, et je sais qu’ils se dirigent par ici, aussi ils vous libéreront et se sera plus crédible pour vous et plus facile à assumer.

Sur ce, on va vous attacher et nous partirons. Puissiez-vous rester tel que vous êtes et vous rendre utile pour le peuple.

Il laissa là le soldat loyaliste et s’en alla de la tente, Julia le suivi et adressa un dernier regard suivi d’un hochement de tête au jeune homme alors qu’un soldat venait l’attraper pour l’attacher avec le reste de ses hommes à un arbre. Dans la demi-heure qui suivi les rebelles avaient fait place nette en laissant là les loyalistes, en vie, en bonne santé et près à se faire « libéré » par leurs frères d’armes.

Le capitaine rebelle, quant à lui, avait quitté la clairière avec un petit regret, celui de n’avoir pas fait entendre raison à ce soldat sans doute méritant. Ajoutez à cela le fait que sa mission avait purement et simplement été annulée et vous avez un peu son état d’esprit. Néanmoins il était sûr d’une chose. Il avait bien agit.

Leroy comprenait parfaitement le chef rebelle, après tout lui aussi suivait les ordres. Le jeune homme était en mission secrète pour le loup. Pour le moment il avait rejoint les loyalistes pour mieux en savoir sur l'empereur et sa campagne politique. S'inclinant pour lui montrer toute la gratitude de lui avoir laissé la vie sauve. Ce geste formel de soumission démontrait également à Matis qu'il promettait de rester fidèle à lui-même. Ensuite Jack plongea son regard dans celui de la vice-capitaine, comme une promesse de se revoir "Qui c'est peut-être que la prochaine fois qu'on se verra on sera dans le même camp !", une promesse que dorénavant elle essayerait de faire attention à la météo, histoire de lui dire de prendre soin d'elle. C'est étrange que les deux jeunes gens malgré leur différence, un lien secret et mystérieux les avaient liés, dû moins c'était ce qu'avait ressentit Leroy. Il espérait vraiment qu'elle ne perdre pas espoir en cette cause qui lui semblait noble et juste.

Finalement lui et son petit groupe de bleusaille furent attachés et bâillonnes. Écoutant le raffut autour d'eux, les rebelles partaient et pendant qu'ils furent ainsi à attendre que quelqu'un les délivre, Jack se mit sérieusement à réfléchir sur toute la discussion qu'il avait eu avec Matis puis avec cette jeune femme qui devait avoir à peu près son âge. Ils n'eurent pas à attendre beaucoup avant qu'un groupe de leur frère d'arme, les trouvent et les libèrent. Lorsqu'il fut de retour à la base le jeune homme fut sermonné, il eut même le droit à un interrogatoire, il ne dévoila rien, son rapport et celui de ses hommes étaient le même, en exécutant l'ordre du dirigeant local ils étaient allés en reconnaissance, puis prit dans une embuscade où dans un piège ils furent assommé, en tout cas ils avaient perdu connaissances, jusqu'à ce que le groupe de renfort arrive.