Début Novembre de l'An 4 de l'Âge d'Obsidienne

Crissolorio n'était pas souvent du genre à dépenser une grande somme d'argent, mais pour ce qu'il achetait là cela était justifié, il n'aurait jamais vraiment pensé à acheter ce genre de chose auparavant, mais vu comment les choses avaient évolués avec le règne de Vraorg, et la présence certaines des vampires, et du danger il valait mieux des fois être sur ses gardes, et de ce qu'il avait apprit le masque de peur qu'il avait acquit pour une somme importante n'existait qu'en un 5 exemplaire. En résumé il serait l'un des rares à pouvoir bénéficier des dits avantages du masque ce qui pouvait se révéler déterminant… Voir le seul à l'heure actuel vu que les autres masques étaient encore en boutique.

Et ce masque était un masque qui terrorisait ceux qui n'avaient pas assez de volonté, ou de force d'esprit. L'idéal ! Surtout si il devait sortir d'une situation périlleuse, après rien ne dirait après que cela arriverait après tout Crissolorio évitait de traîner là où il y avait le danger, mais l'on n'est jamais trop prévoyant, et si le danger se nommait vampire, elfe, ou gaillard qu'il ne pourrait esquiver, ou fuir ce masque saurait probablement refroidir les ardeurs de son agresseur. Et ce sans giclée de sang, oui c'était en somme ce qu'il y avait de mieux pour quelqu'un qui n'adorait pas la violence.

Il faudrait peut-être qu'il l'essaye pour voir si cela fonctionne à vrai dire, hum oui il avait bien un, ou deux serviteur chez lui. Il suffirait juste de donner une prime en échange du désagrément. C'était honnête comme marché, ou peut-être juste essayer la chose sur un animal pour ne pas forcer un humain à subir les effes du masques.... Et puis de toute manière il traitait mieux ses employés que beaucoup de nobles, et courtisans Gloriens donc autant ne pas dévier de cette conduite. Ce qui était curieux d'ailleurs c'est qu'a force d'avoir fréquenter le milieu de la couronne certaines personnes le prenaient vraiment pour un noble, alors qu'il n'avait pas le sang d'un noble, même s'il en avait une bonne part des privilèges. Qui ne dépendaient plus vraiment des rang sociaux en faîte, mais de la volonté de Vraorg…

Il avait donc fait l'essai du masque, oui cela marchait plutôt bien, plus qu'il ne l'aurait même espérer en faîte car le chien s'était enfui en glapissant... Il se dit donc qu'il serait une idée maintenait qu'il était rentrer chez lui de cacher le masque le temps de réfléchir à quelle pourrait être l'utilité globale de ce dernier. Mais alors qu'il était passé chez lui il érafla par accident le casque, et ce dernier eut donc une légère éraflure au bord du masque, mais bon au pire c'était léger donc autant ne pas se faire de souci juste pour cela...

Puis quand il eu caché le masque une affaire lui prit une partie de la matinée suite à cela, et peu après il se rendit au marché du quartier riche car c'était sur le chemin pour revenir chez lui, et il tomba… Sur quelque chose d'assez curieux, une autre personne qui avait un masque de peur dans ses mains, et pourtant le masque de peu qu'avait acheté Crissolorio peu avant était le seul exemplaire de cet objet a avoir été vendu pour le moment, et cela l'étonnerait que quelqu'un en ait fait l'achat juste après surtout que cette personne ne semblait pas être si riche à première vue. Il entreprit de demander donc où l'autre l'avait eu, et ce dernier lui avait dit que quelqu'un le lui avait vendu le masque, et ça ne correspondait guère au vendeur d'objet rares auquel Crissolorio était allé acheter le masque, et le masque en possession de l'autre n'avait pas la légère éraflure de celui de Crissolorio, probablement une contrefaçon... Il alla d'ailleurs voir où était ce vendeur de masque, mais ce dernier semblait n'être plus là, ou s'être déplacé...

Ayant tout à coup un mauvais pressentiment il retourna donc rapidement chez lui pour constater que son masque n'était plus là. Énervé intérieurement par ce fait car ce masque lui avait coûté une fortune, et que Crissolorio était au fond assez près de ses sous, il se rendit donc à nouveau au marché pour chercher le masque, et questionner quelque personnes… Car de un c'était un objet rare, et de deux Ostiz n'était pas ravi qu'on lui vole ainsi 500 pièce d'or, alors qu'il n'était pas du genre à faire des dépenses aussi hautes sans espérer que ce soit judicieux.

En ce début du mois de Novembre, Loren s'était rendu à Gloria afin d'y rechercher l'une ou l'autre affaire juteuse. Ce dernier possédait un flair imparable pour dénicher les bons plans; par ailleurs, ses talents de gestionnaire lui avaient permis de s'élever dans la hiérarchie vampirique, et même d'obtenir un poste de grand intendant de l'armée des vampires.

Il profita donc de son séjour au sein de cette cité pour flâner dans les rues populeuses, et ses pas le conduisirent jusqu'à un quartier luxueux où résidaient les plus riches habitants de Gloria. L'endroit était noir de monde car chaque semaine s'y tenait un important marché permettant d'y dégoter des objets rares ou insolites. En somme, c'était l'endroit idéal pour qui désirait faire quelques emplettes ou trouver une bonne occasion.

L'intendant jeta un regard intéressé aux multiples marchandises entreposées sur les étals bien achalandés: cela faisait un bon moment qu'il n'avait pas eu la possibilité de faire des achats à Gloria et il ne comptait pas repartir bredouille. De plus, la ville était devenue méconnaissable depuis l'avènement de Vraorg le blanc.

Pendant qu'il continuait à déambuler parmi les échoppes et à admirer les innombrables objets mis en vente, le vampire aperçut une scène qui attira son attention. Un étrange homme, vêtu d'une longue cape sombre et dont l'épaisse capuche dissimulait le visage, faisait signe à un autre de le suivre jusqu'à une petite ruelle obscure et déserte, située un peu à l'écart du marché.

Poussé par la curiosité, le nocturne les suivit discrètement, rasant les murs afin de mieux se fondre dans l'ombre et se dissimula derrière le coin d'une demeure. Se croyant seuls, les deux compères entamèrent une conversation où il était question d'un masque très rare et onéreux, capable de provoquer une intense frayeur chez les individus possédant une force mentale inférieure à un certain niveau. L'inconnu encapuchonné désirait le vendre au badaud pour une somme relativement conséquente.

De là, où il se trouvait, Loren put observer la transaction entre les deux hommes juste avant qu'ils ne s'éloignent chacun dans une direction différente. Après avoir assisté à une telle scène, l'intendant demeura perplexe: si effectivement ce masque possédait une telle valeur, cette vente à la sauvette lui paraissait plus que suspecte. Peut-être s'agissait-il de l'œuvre d'un trafiquant travaillant pour le marché noir ou d'une quelconque affaire douteuse. Par ailleurs, le mystérieux vendeur, dissimulé dans une longue cape foncée ne lui inspirait aucune confiance, bien au contraire, en raison de son attitude patibulaire et de sa voix chafouine et nasillarde...

Cependant, cette sordide affaire ne le concernait guère et mieux valait poursuivre sa promenade dans le marché sans y prêter plus d'attention. Le vampire continuait à marcher, admirant les étalages bien garnis, mais sans trouver quoique ce soit qui attise sa convoitise.

Décidément, ce lieu ne comportait pas beaucoup de marchandises intéressantes et il allait sans doute devoir le quitter les mains vides. Soudain, Loren aperçut un homme aux cheveux blancs, avec une petite barbe et à la figure parsemée de multiples rides, vêtu de manière assez sobre, occupé à poser des questions au sujet d'un mystérieux masque.

Voilà qui est intéressant, pensa le vampire. Justement, il venait de voir quelqu'un vendre à la sauvette un objet correspondant parfaitement à la description du masque en question. Cela ne pouvait pas être une simple coïncidence.

L'intendant s'approcha de l'homme et lui dis d'un ton calme, en croisant les bras sur sa poitrine avec nonchalance, comme celui-ci avait l'habitude de le faire.

- Bonjour messire, en entendant votre conversation avec plusieurs passants, j'ai cru comprendre que vous étiez à la recherche d'un masque. Mais peut-être que je me trompe, ajouta-il avec un petit sourire en coin.

Visiblement il ne tarda guère à tomber sur quelqu'un d'intéressé par cette affaire… Ne serait-ce pas Lorën le vampire grand intendant des armées ? Crissolorio l'avait déjà aperçu à la cour, et étant donné qu'il était petit courtisan il aurait été dur pour lui de ne pas savoir à quoi ressemblait un personnage aussi haut placé. Dans tout les cas sa prudence naturelle s'amplifia quand le vampire lui adressa la parole, mais il restait que si ce dernier pouvait l'aider ce serait intéressant mais connaissant les vampires Ostiz n'était pas sot au point de croire que cela était par altruisme, l’altruisme malheureusement en théocratie n'était pas une vertu, mais une faiblesse, et ce qui réussissaient n'étaient pas de grand exemples de philanthropie.

Il garda son air naturellement calme, et inflexible donc, et répondit au vampire.

« Si fait je suis bien à la recherche d'un masque sire Lorën. Et toute aide pour le retrouver serait bienvenue. » Et il réfléchissait au passage au rapport que cela pouvait avoir avec le vampire. Mais il était évident que ce dernier ne l'aurait pas aborder sans une bonne raison… Après il restait à voir si ce serait une raison acceptable pour Crissolorio, voir profitable pour lui. Mais il avait l'instinct pour ça, après tout les sang des marchands ne coulait-il pas dans les veines d'Ostiz?

« Pourriez vous m'être d'une quelconque aide à ce sujet sire intendant ? » Acheva t-il enfin, laissant la porte ouverte pour ne pas paraître ni méfiant, ni naïf, son objectif était surtout de voir où le vampire voulait aller, et s'adapter à cela. Après tout avec un grand courtisan comme Lorën il marchait sur des œufs, et il devait savoir bien jouer la chose pour aller là où il désirait aller sans prendre de risque, tout l'art du politcien en somme, d'autant plus si ce dernier espérait réussir.

« Mais si cela ne vous dérange point j'apprécierai que nous parlions de la chose un peu plus à l'écart... » Après tout on ne savait pas, il arrivait que les murs aient des oreilles, et il préférait ne pas prendre de risque surtout si cela visait à récupérer un objet volé valant 500 pièces d'or rien que ça. Dans tout les cas cela faisait déjà une piste qui se présentait à lui, et en bon hérisson il comptait bien l'exploiter.

Lorsque l'homme se tourna dans sa direction afin de l'observer, Loren eut l'impression que son visage lui était familier. De toute évidence, il s'agissait d'un personnage bénéficiant d'un certain niveau d'aisance et habitué à évoluer dans les hautes sphères de Gloria, d'après son maintien droit et digne. Qui pouvait-il bien être ? L'intendant se creusa la tête à ce propos, fouillant dans les méandres de ses souvenirs pour en extirper son nom. Tout d'un coup, celui-ci lui revint. Le personnage en question se nommait Crissolorio Ostiz et officiait comme petit courtisan à la cour. Voilà un détail qui pouvait se révéler intéressant, d'autant plus qu'il recherchait un mystérieux masque.

Face à lui, Crissolorio demeura impassible, arborant une expression placide et marmoréenne où aucune émotion ne transparaissait. D'une voix parfaitement calme, le petit courtisan répondit qu'il était effectivement à la recherche d'un masque et que toute aide serait la bienvenue afin de l'aider à retrouver cet objet.

Loren resta silencieux, détaillant la moindre des expressions corporelles de son interlocuteur tentant de le cerner par ce biais. De toute évidence, l'homme en question possédait une très importante maîtrise de lui-même et prenait soin de rien laisser deviner, susceptible de le mettre dans l'embarras.

Puis, ce dernier poursuivit d'un ton égal en demandant au vampire s'il pouvait lui être d'une quelconque utilité.

L'intendant sentait que le petit courtisan faisait preuve d'une certaine circonspection lorsqu'il s'adressait à lui, prenant garde de sonder la moindre de ses réactions et de ne pas dévoiler ses intentions. Cependant, s'il se donnait la peine de s'entourer de tellement de précautions, c'était que la situation devait l'exiger. Peut-être que le masque en question représentait un objet d'une très grande valeur à ses yeux et, si Loren se montrait suffisamment habile, celui-ci pourrait profiter de la situation.

- Il se pourrait effectivement que je vous soit d'une certaine utilité, répondit-il d'une voix calme, avec un léger sourire en coin. Mais cela dépend de l'aide que vous attendez de moi. Pour cela, il faudrait que vous précisiez davantage l'objet de votre requête, afin que je sache avec précision dans quelle mesure je peux y répondre favorablement.

L'intendant préférait demeurer évasif afin de savoir exactement quelles étaient les desseins du petit courtisan à son égard. Et surtout qu'est-ce que ce dernier allait lui proposer en "échange" de son "aide". En effet, "l'altruisme" ne faisait pas vraiment parti des points forts du vampire, surtout en ce moment.

Quand il eut achevé sa phrase, l'homme répondit qu'il préférait poursuivre cette conversation un peu à l'écart. "Quelle sage décision", pensa le nocturne, amusé, mais après tout mieux valait être prudent étant donné le nombre d'espions qui pullulaient à Gloria. De plus, l'attitude du vieil homme ne faisait que confirmer sa première impression que l'objet dérobé possédait une très grande importance et que Crissolorio désirait beaucoup le retrouver.

- Bien entendu, je vous suis. Après vous, dit-il d'un ton mielleux, en suivant l'homme jusqu'à un lieu discret où ils pourraient converser à loisir, loin des oreilles indiscrètes.

Il n'aimait pas vraiment les vampires, c'était un fait. Crissolorio s'était habitué à leur présence, et savait que tout les vampires n'étaient pas tous des sauvages, ou forcément mauvais, mais il y avait une chose chez les vampires qui faisait qu'au fond de lui il ne les aimait. Oui cette propension à se nourrir de sang, et Ostiz était un hémophobique on pouvait donc comprendre qu'il n'aimait pas se retrouver en compagnie d'être qui aimait la substance qui dégoûtait tant Crissolorio, mais les années passé dans la cour, et le self contrôle d'Ostiz lui permettait de passer au dessus de cela, et au passage quand il y pensé il y avait une preuve supplémentaire que cette ignoble dame de fer était morte. C'était celui qu'il ne l'avait pas revu, bien car il n'aurait préféré penser au fait qu'il aurait dû la fréquenter même de loin pendant trois ans…

Dans tout les cas lui aussi tâcher de cerner l'individu en face de lui, mais il n'y avait pas grand-chose à décrypter à part ce sourire, ces prédateurs de vampires étaient après tout doué pour jouer aux caméléon, mais il savait une bonne chose sur eux. Orgueil les guident souvent, et il était mauvais d'avoir ce défaut. Être fier de sa réussite, et de ses capacités était bien, mais il savait que les vampires poussaient souvent la chose assez loin. Il fallait juste savoir jouer avec ceci...

Dans tout les cas il verrait bien, et puis l'autre lui proposait sans doute de lui rendre service, mais il restait que c'était un intendant, et de ce fait qu'il fallait faire attention car les échanges entre petits, et grands courtisan même en dehors du palais étaient rarement anodins…

Et les vampires, oui face à eux il ne fallait montrer aucune faille, être dur comme l'acier, impénétrable comme la pierre. N'avoir aucune faille à leur présenter, et qu'ils pourraient exploiter. Et s'il y avait bien un domaine où toutes les races bipèdes s’égalaient c'était bien celui-là, celui de l'esprit. Crissolorio pouvait plus facilement miser sur ce terrain, sur celui du mental que bien des guerriers Armandéens pouvaient miser sur le terrain martial face aux vampires.

« Soit, cela est la manière de faire habituelle. » Dit-il d'un air de réflexion, ah oui il avait évolué dans sa jeunesse dans un univers de marchand, et sa famille lointaine, ou proche était une famille de marchand, autant dire qu'Ostiz savait ce qu'était marchander, il savait ce qu'était négocier, et surtout en tant qu'inspecteur des impôts il savait d'autres choses très utiles surtout pour prendre l'argent des gens qui souhaitaient le cacher jusqu'au bout au lieu de le donner à l'état…

Mais que pourrait-il offrir qui intéresserait ce vampire ? Un service ? Si le dit service n'était point précisé, il pourrait être possible que le moment venu l'intendant demande quelque chose de prohibitif donc laisser en échange d'un service de Lorën un service que ce dernier pourrait déterminer, et décider plus tard ne semblait pas être une bonne idée, surtout que refusait de rendre ce service s'il était prohibitif serait un coup à se mettre à dos l'intendant ce qui n'était guère une bonne chose si Ostiz voulait monter plus haut dans les sphères du pouvoir…

Et il réfléchit donc à la proposition qu'il ferait à l'intendant, alors qu'ils se dirigeaient vers un lieu un peu plus à l'écart, qui était plus surtout une ruelle dans une partie peu fréquenté du quartier riche à ce moment de la journée qu'autre chose… Oui il avait bien une idée, une idée qui ne faisait pas plaisir à l'avaricieux qu'il était, mais de l'or, ou un objet d'une moindre valeur que le masque pourrait sans doute être proposé.

« Si vous désirez faire office de vôtre aide sire intendant, le service que je vous demanderai serait de faciliter les recherches de mon masque d'une manière, ou d'une autre. Surtout étant donné que vous semblez avoir quelques idées du coupable. » Il laissa courtement un silence placer puis poursuivit. « Bien entendu en échange pour faire preuve de ma gratitude ma gratitude sieur Lorën je pourrai vous offrir l'un des quelques objets précieux que je possède. » Quelques objets, car oui il avait les moyens d'avoir beaucoup d'objets précieux évidemment étant un petit courtisan, mais un avare comme lui préférait garder l'argent que le dépenser, sauf si cela est pour acheter des objets magiques pouvant être très utiles comme ce masque, ou bien le pendentif d'attirance qu'il avait acheté depuis peu lui aussi.

« Ce marché vous semble t-il adéquat ? » Demanda t-il calmement, se préparant intérieurement à négocier. Et de manière subtile si possible, n'était ce pas cela le beau jeu de la politique après tout ? Après il resterait à déterminer si le vampire désirait allait choisir son gain tout de suite, ou si on allait cherchait immédiatement pour minimiser les risques d'échappatoire de ce dernier.

Gardant un visage marmoréen, Loren continuait à détailler son interlocuteur d'un air intrigué. Il avait connaissance de certaines rumeurs concernant ce Crissolorio Ortiz, un collecteur d'impôts officiant à présent comme petit courtisan à la cour. Cela démontrait que ce dernier était suffisamment débrouillard pour parvenir à survivre, même dans ce contexte hostile de la guerre que menait Vraorg contre les esprits, et à tirer son épingle du jeu. Grâce à sa fonction protocolaire, celui-ci devait être rompu au subtil jeu des intrigues et une lueur fourbe brillait dans ses yeux sombres. Toutefois, l'homme demeurait prudent, semblant le jauger, et aviser du meilleur moyen d'atteindre son but: à savoir récupérer son masque volé. De plus, l'intendant possédait une fonction importante et appartenait à la bourgeoisie des vampires, la race préférée du dragon blanc. Ces différents éléments expliquaient l'attitude posée et calculatrice de l'humain. Toutefois, le vampire avait l'habitude de côtoyer des individus animées par la même nature rusée et retorse; lui-même n'hésitait pas à employer la flatterie ou la malice quand il désirait obtenir quelque chose. Par ailleurs, survivre et avoir su s'élever dans la hiérarchie vampirique nécessitait de posséder la puissance ou l'intelligence. Loren quant à lui, ne pouvait compter que sur cette seconde caractéristique car ce dernier était faible physiquement par rapport à la moyenne de ses congénères.

Face à lui, Crissolorio Ortiz gardait son impassibilité et sa maîtrise émotionnelle, ne laissant rien deviner des pensées qui l'animaient. Après que l'intendant lui eu parlé, le petit courtisan lui répondit d'un ton posé, tout en prenant un air pensif.

Puis, l'humain et le vampire se dirigèrent vers un endroit discret, une petite ruelle isolée où ils pourraient mener à bien les "négociations". Une fois, certains que les paroles de l'homme ne tomberaient dans aucune oreille indiscrète, ce dernier demanda au vampire de l'aider à retrouver son masque dérobé, étant donné qu'il semblait avoir une idée du coupable de ce méfait. Après cela, Crissolorio ajouta que, bien entendu, ce "service" serait récompensé par l'un ou l'autre objet "précieux" en signe de sa gratitude. Il n'en fallait pas plus pour attiré la convoitise de Loren.

L'intendant réfléchit un bref instant à la proposition du petit courtisan: après tout, il avait le temps car rien d'autre à faire pour l'instant et cela pourrait se révéler "intéressant" d'aider cet homme, peut-être qu'un jour où l'autre celui-ci se retrouverait haut-placé et serait un allié précieux. Sans compter que ce Crissolorio pourrait le récompenser "grassement" en échange de son aide.

- Tout à l'heure, j'ai surpris une scène et une discussion pour le moins étrange entre un homme vêtu d'une longue cape sombre, le visage dissimulé par une épaisse capuche et un badaud prêt à payer une somme intéressante pour un masque. Puis, le vampire ajouta avec un sourire en coin. Je suppose qu'il s'agit de celui que vous cherchez sur ce marché. Je n'ai pas vu le visage de "l'inconnu" masqué et des personnes sur le marché portent une tenue semblable, mais je suis certain de pouvoir reconnaître sa voix et de l'identifier. Il suffirait de parcourir le quartier et de chercher les hommes encapuchonnés dans une longue cape foncée et de leur poser l'une ou l'autre question pour entendre leur voix et voir s'il s'agit de celui que nous cherchons.

- Le marché proposé me semble adéquat, néanmoins j'aimerais en savoir plus sur le gain en question ou mieux, passer chez vous pour le choisir avant que nous partions en quête du voleur de masque, ajouta-t'il d'un ton calme en regardant fixement l'humain. En effet, la réputation de "radinerie" du petit courtisan était connue du vampire et il ne pouvait s'empêcher de craindre que ce dernier ne cherche à le rouler en lui donnant une "babiole" comme récompense de ce service. Mieux valait donc s'assurer, avant d'agir, qu'il n'allait pas dépenser son temps en vain.

Ah les vampires, une race complexe, mais en soit Crissolorio avait apprit à les connaître ne serait-ce qu'en partie en trois ans, en même temps avec la surabondance de vampire à la cour impériale ce n'est pas vraiment comme s'il avait eu le choix, il fallait savoir s'adapter après tout en politique pour espérer aller loin. Et ce qui était vrai dans ce sens-là sous le règne de Fabius Kohan l'était d'autant plus sous celui de Vraorg le blanc, mais qu'on ne se dise pas pour autant qu'il n'y avait aucun moyen d'être audacieux pour obtenir davantage, après tout l'ambition restait une vertu, et Crissolorio comme beaucoup de courtisan n'en manquait pas le moins du monde…

Enfin sur ce il était encore occupé avec cette histoire de masque, et l'intendant lui dit qu'il était tombé sur un homme en capuche, et doté d'une cape sombre qui avait négocié avec un badaud pour vendre un masque… Donc le malfrat qui l'avait volé n'avait même pas attendu pour aller vendre son gain mal acquis, cela était compréhensible pensa t-il, quoiqu'il semblait vendre des contrefaçon de ce qu'avait vu Ostiz… Rien de mieux qu'un escroc pour vous voler vôtre argent pensa t-il durement…

Mais oui il s'agissait bien du masque qu'il cherchait, mais l'intendant n'avait pas vu le visage de l'inconnu, néanmoins il avait entendu sa voix, et cela pouvait déjà être une piste, après tout… Les vampires n'étaient-ils pas connus pour avoir des sens affûtés ? Néanmoins si on devait ainsi parcourir le quartier cela prendrait du temps, et pas qu'un peu… Mais soit, il n'avait visiblement pas d'autres choix.

« C'est une piste, et même si cela semble vague c'est déjà une assez grande avancée. Vôtre idée me semble donc valable, mais cela risque de prendre du temps... » Dit-il alors qu'il réfléchissait à la chose, oui cela risquait de prendre du temps, après il était probable que les gens déguisés ainsi se baladant dans le quartier riche n'étaient pas si nombreux, après tout la garde n'appréciait pas forcément une surabondance d'individus louches…

« Soit… Rendons nous donc chez moi pour voir ce qui vous conviendrait, et nous n'aurons qu'à nous occuper de mon affaire lorsque nous aurons conclus les termes de ce marché. » Dit-il professionnel, la chose lui semblait assez agaçante vu qu'il aurait préféré ne pas perdre de temps avant d'aller chercher le masque, mais en soit négocier avec acharnement serait aussi une perte de temps…

Il invita donc l'intendant à le suivre, et au passage il ajouta observateur, après tout autant donner quelques indications sur le masque qu'ils chercherait...

« Il n'existe en tout, et pour tout que trois modèles de ce masque… Je suis le possesseur de l'un de ces modèles de masque de peur, et l'effet de ces derniers est de provoquer une intense terreur chez là plupart de ceux qui l'observent une fois porter sur le visage. C'est un objet assez rare, nous devrions donc le reconnaître aisément si nous le trouvons… Dîtes moi intendant Lorën. Vers où avez vu pu apercevoir cette négociation clandestine ? » Demanda t-il, après tout ce serait une autre piste utile. Sauf si le vampire attendait d'avoir sa récompense promises avant de tout dire, cela ne l'étonnerait pas vraiment au fond…

Le moins qu'on puisse dire, c'est que cet humain faisait preuve d'une grande prudence, du moins plus que la majorité de ses congénères. En général, Loren malgré le fait qu'il soit un vampire n'avait aucun mal à duper nombre d'entre eux grâce à son charisme et à ses paroles trompeuses. Toutefois, ce petit courtisan semblait aguerri au jeu des intrigues et habitué à fréquenter d'habiles flatteurs, ce qui en faisait un adversaire autrement plus "coriace" que certains hommes trop crédules.

Cependant, cette fois-ci, l'intendant n'avait aucune raison de le berner, surtout si ce Crissolorio se montrait "généreux" et coopératif. Mais ce dernier point demandait une certaine vigilance car l'humain pouvait très bien lui promettre une récompense et se rétracter une fois son masque récupéré. Mieux valait donc s'assurer que ce dernier était un homme de parole, en dépit de son avarice légendaire.

Loren lui révéla une partie des informations qu'il avait en sa possession afin de prouver qu'il était bien en mesure de retrouver l'escroc en question. Après tout, peut-être que le petit courtisan nourrissait également une certaine suspicion à son égard et craignait que le vampire ne cherche à l'escroquer.

- Certes, répondit le nocturne en souriant. Cette piste peut sembler vague pour un humain mais je suis un vampire et je suis certain de pouvoir retrouver cet escroc, et de l'identifier sans problème le cas échéant. Cela peut vous sembler "surprenant" mais je suis différent des humains, mes sens sont beaucoup plus développés et je ne laisse jamais s'échapper une proie.

L'intendant avait très envie d'obtenir une récompense et espérait que le suspect se trouvait encore sur le marché ou dans le quartier des riches. Il fallait donc aller très vite chez le petit courtisan choisir la récompense et repartir aussitôt à la "chasse" à l'escroc.

D'autres individus vêtus de la même façon que le malandrin se trouvaient sur le marché; toutefois, ils n'étaient pas très nombreux et l'intendant supposait que l'individu recherché préférerait utiliser de petites ruelles discrètes plutôt que de se balader dans les grandes artères commerçantes.

L'humain accepta qu'ils se rendent à son domicile afin de négocier les modalités du marché. Sa voix demeurait calme, mais l’ouïe sur-aiguisée du nocturne y décela une pointe d'agacement.

- Bien, dépêchons nous d'aller chez vous afin de choisir la récompense, cela me motivera à vite partir à la recherche du voleur ! Le vampire espérait que le petit courtisan se montrerait généreux car il raffolait des belles choses. D'ailleurs, il était curieux de voir la demeure de ce dernier car malgré son rang Crissolorio s'habillait avec une grande simplicité.

L'humain invita le vampire à le suivre et en chemin et en profita pour lui donner quelques informations à propos du masque volé. D'après ces dires, il n'existerait que trois exemplaires de cet objet, appelé le masque de terreur, et celui-ci possédait la propriété de provoquer une intense frayeur lorsqu'il était porté sur le visage. Puis, l'homme questionna Loren pour savoir où il avait assisté à cette négociation clandestine.

- J'ai assisté à toute la scène dans une petite ruelle isolée, mais l'homme encapuchonné s'est éloigné rapidement après avoir vendu le masque. A mon avis, il ne reste jamais longtemps au même endroit car cela serait beaucoup trop imprudent. Mais je peux vous conduire là bas pour voir s'il a laissé des indices, dit-il d'un ton calme en fixant Crissolorio.

Loren préférait rester évasif et ne pas trop divulguer d'information à son interlocuteur. Mieux valait attendre un peu d'en savoir plus sur les intentions du courtisan et sur la récompense promise. Au moins, tant que ce dernier avait besoin de lui pour retrouver son masque, il serait moins tenté de le berner.

Pendant qu'ils se dirigeaient en direction de la demeure de l'humain, Loren aperçut un homme transportant un objet qui ressemblait à un masque. Intrigué, celui-ci l'arrêta et demanda à voir l'objet en question. Le badaud expliqua qu'un mystérieux homme inconnu, au visage dissimulé par une longue capuche, lui avait vendu dans une petite ruelle déserte dix minutes auparavant. Celui-ci émit quelques réticences quand le vampire demanda à examiner son masque car il l'avait payé relativement cher, mais il se laissa finalement convaincre.

Puis l'intendant le tendit à Crissolorio:

- Est-ce que c'est votre masque ? Car vous m'avez dis qu'il existe en trois exemplaires. Cependant, je trouve cela très bizarre qu'un objet d'une telle valeur se vende à la sauvette dans des ruelles désertes...Qu'en pensez-vous ?

« Je ne demande qu'à le voir croyez le messire Lorën. » Dit Crissolorio avec réflexion lorsque le vampire disait qu'il avait ses très affûtés, ah ça Crissolorio voulait bien le croire, mais il attendait déjà d'avoir des résultats, il savait que les vampires étaient physiquement très doués, mais ça ne changerait rien au fait que si on ne retrouvait pas son masque, ça ferait 500 pièces d'or de perdu, donc il attendait de préférence d'avoir le masque dans les mains si possible. Enfin il ne doutait pas que le vampire pourrait l'aider, il restait donc à récupérer ce fameux masque, et le plus vite possible de préférence.

Enfin il restait donc à conclure les termes de ce marché, de manière à ne pas se faire escroquer, et à ne pas non plus vexer l'intendant, ah on aurait pu supposer que Crissolorio aurait pu tenter de berner Lorën oui, mais généralement quand on était un petit courtisan l'on évitait de berner un intendant haut placé. Il y avait une différence après tout entre prudence économique, et stupidité suicidaire. Enfin il valait mieux faire vite car on ne savait pas ce qui pourrait se passer si le vampire, et le Grand Trésorier s'attardait trop avant de partir chercher le voleur…

« Effectivement plus vite nous nous serons occupé de cette affaire, plus vite nous pourrons passer à autre chose, en ayant trouvé chacun nôtre compte. » Dit l'ancien Grand Trésorier observateur devant l'enthousiasme du vampire, il se demandait bien ce que ce dernier allait désirer obtenir, mais il le verrait bien une fois arrivé à sa demeure…

Puis alors qu'ils se rendirent à la demeure d'Ostiz, le vampire confia quelques informations à Crissolorio qui semblaient se tenir… Oui la chose semblait viable, mais quand à se rendre là-bas… « Il faut que j'y réflechisse, car je ne suis point sûr que la chose présente beaucoup d'intérêt... » Après on ne savait jamais, voilà pourquoi il préférait y réfléchir posément en chemin, après tout la précipitation avait rarement de bon résultats, cela Crissolorio le savait très bien…

Et il était évident que le vampire ne lui ferait part de plus d'information que quand il saurait ce que Crissolorio lui offrirait en échange du service, donc autant se montrer patient, ce qui ne posait guère de problème à Ostiz, après tout il faisait partie de ces hommes qui savaient toujours attendre le bon moment pour saisir une opportunité. Et cela tout en faisant preuve de persévérance.

Puis on vit quelqu'un avec un masque ressemblant au sien, peu après ils apprirent que cette personne l'avait acheté, et fronçant modérément les sourcils devant ce fait Crissolorio répondit avec pragmatisme au vampire.

« L'idée des contrefaçons me semble très approprié, il n'y a que trois exemplaire de ce masque après tout, et l'enchantement qui y est gravé est particulièrement puissant... Pour ma part je doute que le voleur ait pu faire des autres masques avec les mêmes qualités magiques, surtout en aussi peu de temps... » Constata t-il, et il n'avait pas eu besoin de beaucoup réfléchir pour déduire ceci… Il dit par la suite.

« Nous ferions mieux de régler les termes de nôtre marché au plus vite intendant, et partir ensuite mener nôtre petite enquête alors que nôtre coupable semble être dans sa fièvre vendeuse… » Dit-il à l'égard de Lorën avant de conclure ensuite.

" Si cela ne vous dérange pas, lorsque nous en aurons finit avec cette histoire je préférerai que vous gardiez celle-ci sous silence messire Lorën. Je n'aimerai pas que le fait qu'on m'ait volé s'ébruite vous comprenez... " Ce qui était normal après tout, il y aurait après tout d'autres malfrats qui seraient peut-être tenter d'essayer s'ils apprenaient cela...

Après que Loren ait expliqué à Crissolorio de quelle manière il comptait procéder afin d'identifier le mystérieux individu masqué et récupérer le masque, l'humain lui répondit d'un ton circonspect qu'il ne demandait que le voir à l'œuvre.

De toute évidence, cet homme faisait preuve d'une grande prudence et conservait une certain pragmatisme, cherchant à éviter toute précipitation et décision inconsidérée, en dépit des circonstances. "Sage décision", pensa l'intendant, même si le petit courtisan n'avait aucune raison de remettre en cause ses "talents" dans ce domaine; la plupart des vampires possédaient des sens sur développés en raison de leur situation de prédation et l'enjeu actuel stimulait favorablement Loren. Il retrouverait ce voleur de masque et empocherait une juteuse récompense. C'était la seule chose qui importait à ses yeux.

Néanmoins, avant d'agir, le vampire devait s'assurer que l'homme ne tenterait pas le berner en lui proposant une récompense dérisoire en remerciement de ce "service". Le risque existait en raison de la profonde avarice du petit courtisan et de sa fâcheuse tendance à vouloir "négocier" les termes de leur marché. Loren n'était pas fermé à ce genre de petits arrangements, cependant, il connaissait suffisamment les ficelles de ce type de procédé pour éviter de se faire "avoir" comme un débutant.

Le petit courtisan acquiesça lorsque Loren lui demanda de se rendre rapidement à son domicile pour choisir une récompense et partir ensuite à la recherche du voleur de masque. En effet, c'était la décision la plus sage et la plus efficace, ce qui ne devait pas échappé à l'humain, étant donné la lueur d'intelligence qui brillait dans son regard sombre. Néanmoins, l'intendant eut l'impression que ce dernier manifestait une légère réticence, comme s'il n'était pas pressé de s'exécuter.

En chemin, les deux compères croisèrent la route d'un homme qui trimbalait un masque, en tout point identique à celui que Crissolorio recherchait. Loren interrogea brièvement le propriétaire de l'objet en question afin d'en connaître sa provenance et émit quelques doutes relatif à son authenticité. Le petit courtisan estima également qu'il s'agissait d'une contrefaçon et que le voleur de masque était probablement un faussaire, capable de réaliser des répliques du masque de terreur. Cependant, la qualité laissait à désirer et un œil exercé pouvait aisément faire la distinction entre le véritable masque et ses pâles copies qui circulaient sur le marché et dans les avenues du quartier des riches.

L'humain lui confia qu'il était particulièrement compliqué de répliquer le puissant enchantement se trouvant sur ce masque, qui n'existait qu'en trois exemplaires, notamment en un laps de temps aussi bref.

Loren hocha la tête en signe d'assentiment; en effet, un objet aussi rare et aussi précieux ne pouvait pas se vendre à la sauvette dans des petites ruelles discrètes. Une telle aubaine ne signifiait rien d'autre qu'une escroquerie et seuls des acheteurs crédules et inexpérimentés pouvaient tomber dans un piège aussi grossier.

Le vampire rendit la copie du masque à son propriétaire qui patientait à quelques mètres d'eux et manifestait son énervement à ce sujet.

- Je suis navré, mais je crois que vous vous êtes fait escroquer car ce masque est l'œuvre d'un faussaire et non pas un exemplaire authentique, dit Loren en lui tendant le faux masque. Sans prendre la peine de répondre, l'homme l'arracha des mains du nocturne et s'éloigna en maugréant.

Ensuite, l'intendant se tourna vers le petit courtisan et ils poursuivirent leur chemin en direction de la demeure de ce dernier. Ils s'arrêtèrent devant la porte d'entrée et Loren attendit que Crissolorio l'invite à y entrer et lui fasse visiter son intérieur pour lequel celui-ci manifestait une profonde curiosité. Par ailleurs, le vampire avait hâte de voir quelle récompense l'humain allait lui proposer en échange de son aide. Le petit courtisan lui avait également fait part de sa volonté de conserver une certaine discrétion à propos de leur arrangement.

- Bien entendu, je serai muet comme une tombe à propos de cette histoire, répondit Loren avec un sourire en coin. Je comprend parfaitement votre désir que cette affaire demeure "privée".

Il était compréhensif du fait que le propriétaire de la contrefaçon ne soit pas ravie que ça en soit une, mais Crissolorio se disait qu'il n'avait sans doute pas payer les 500 pièces d'or que valaient le masque original. Après tout sinon le vendeur de contrefaçon aurait du mal à trouver rapidement des acquéreurs, si ce n'est des acquéreurs riche désirant se venger d'avoir été flouer d'une telle somme d'argent, ce qui n'était guère en bonne idée dans le régime théocrate. Dans tout les cas Crissolorio à sa manière essayait de comprendre la façon de penser du voleur, après tout il est plus efficace de prévoir le comportement de quelqu'un, et de l'arrêter quand on arrive à raisonner comme lui.

Ils se retrouvaient donc tout les deux seuls maintenant, restait donc à réfléchir à cela en chemin, et régler rapidement l'histoire de la récompense du vampire, ceci fait l'on pourrait tâcher d'aller récupérer le masque, peut-être en tâchant de ruser au passage… Mais il trouverait sans doute une solution efficace, après tout on n'échappait difficilement à un lié de l'hérisson surtout quand celui-ci était un grand père, Crissolorio avait donc un certain talent pour découvrir la vérité, surtout quand il était décidé à la chercher jusqu'au bout.

On finit donc par arriver à la demeure de Crissolorio, celui-ci laissa donc entrer le vampire, et ils pénétrèrent donc toutes dans la demeure. Une demeure digne d'un riche bourgeois certes, mais très sobre. Rien de vraiment superflu à part quelques meubles comme des bibliothèques bien garnies… Néanmoins le vampire pourrait sans doute trouver son intérêt. Surtout dans le bureau où Crissolorio l'emmenait.

Le vampire visiblement aimait bien faire de l'humour sur sa condition pensa Crissolorio en entendant ses propos, mais Ostiz n'avait pas un sens de l'humour très affirmé malheureusement, surtout pour des choses aussi sérieuses... Mais que la chose reste privé était le plus important au fond. Crissolorio rapprocha très légèrement les doigts de ses mains les uns des autres en signe de légère perplexité, quelque chose de très dur à voir si on ne faisait pas très attention, et il dit avec réflexion, alors qu'il arrivèrent dans le bureau. Tout en désignant au vampire quelques meubles contenant quelques affaires pouvant convenir au marché qu'il faisait avec Lorën.

"Dîtes moi sire intendant, quel genre de chose pourrait vous intéresser? Ouvrages? Bijoux? Autre choses?" Après tout s'ils pouvaient hâter la chose ce ne serait pas plus mal, pour sa part Crissolorio préférait attraper ce voleur le plus vite possible. D'ailleurs en parlant de bijoux...

Ostiz alla derrière son bureau, il se baissa, tira une armoire. Activa un mécanisme caché dans cette dernière, on entendit un petit "clac"... Peu après il ressortir une petite boîte qui devait bien contenir quelques bijoux. Crissolorio avait disons beaucoup de ce genre de boites cachés chez lui par des mécanismes, là plupart contenaient son or, mais certaines contenaient plutôt des bijoux, toutes étaient scellés voir piégés magiquement bien entendu... Par un sort de paralysie pour cette dernière par exemple, Ostiz l'ouvrit avec sa clé de quatre, et montra donc contenu à l'intendant... Peut-être qu'il y trouverait satisfaction. Et oui ce n'était guère commun quelqu'un qui cachait ainsi ses richesses chez lui...

Après que l'acheteur du masque ait pris conscience de la supercherie et se soit éloigné, furibond, le visage rouge de colère; Loren demeura seul en compagnie de Crissolorio. A présent, le moment était venu de se rendre au domicile de ce dernier afin de discuter de la récompense convenue, une fois le voleur de masque capturé.

Ils s'acheminèrent jusqu'à la demeure du petit courtisan et une fois parvenus à destination, celui-ci ouvrit la porte d'entrée et s'écarta pour faire entrer le vampire. Une fois à l'intérieur, l'intendant examina du regard l'endroit où résidait le vieil homme. Les pièces étaient meublés dans un style sobre voire austère mais qui témoignait malgré tout d'un certain raffinement. Par ailleurs, de nombreuses étagères regorgeant de livres tapissaient les murs de la maison du petit courtisan. A priori, il devait posséder une certaine érudition et faire preuve d'une grande curiosité intellectuelle.

L'intendant espérait de tout cœur que Crissolorio saurait se montrer généreux, bien que ce trait de caractère ne fasse pas partie de son tempérament, du moins si on se fiait aux rumeurs qui circulaient à son égard. En effet, si un homme à la cour savait se montrer regardant voire avare, c'était bien lui.

Toutefois, le nocturne décida d'attendre de voir ce que le petit courtisan allait proposer en guise de récompense avant de se faire une opinion à son sujet. Le vieil homme l'emmena jusqu'à son bureau, une pièce calme et aménagée dans le même style spartiate que le reste de l'habitation.

Crissolorio semblait scruter le vampire avec le même regard sombre et aiguisé que tout à l'heure. Cardant sa mine impassible, celui-ci demanda à Loren d'un ton posé et sérieux ce qu'il aimerait recevoir comme récompense après que la capture du faussaire. Le vieil cita plusieurs objets en sa possession susceptibles d'éveiller un quelconque intérêt chez l'intendant.

Ce dernier réfléchit brièvement aux propositions du petit courtisan: il possédait déjà de nombreux ouvrages et sa longue existence vampirique lui avait permis d'accumuler de multiples connaissances. Quant aux bijoux, ceux-ci pouvaient l'intéresser car Loren était lié au totem de la pie et, par conséquence, se sentait très attiré par les objets brillants.

- Les bijoux pourraient effectivement m'intéresser en guise de récompense, mais avant de conclure quoique ce soit à ce sujet, j'aimerais que vous me les montriez, dit-il d'une voix calme en fixant Crissolorio droit dans les yeux.

Le vieil homme se dirigea derrière son bureau, avant de se baisser et de tirer une armoire. Puis, activa un petit mécanisme dissimulé derrière cette dernière: un petit clac retentit dans la pièce. Après cela, il en ressortit une petite boite qu'il ouvrit grâce à une clé de quatre avant d'en présenter son contenu à l'intendant.

La boite en question contenait plusieurs bijoux en pierres précieuses: émeraudes, saphirs, rubis et diamants. Les pierreries scintillaient de mille feux et attisaient la convoitise du vampire de par leur beauté glacée. Cependant, il ne manqua pas de s'étonner du fait que le petit courtisan ait en sa possession des objets d'une telle valeur car la sobriété de son mobilier, laissait au contraire penser qu'il possédait une certaine aisance, mais sans ostentation.

- Ces bijoux sont magnifiques, répondit Loren. Mais êtes-vous prêts à vous en séparer si nous retrouvons le masque volé ? De plus comment sont-ils arrivés en votre possession car ces pierreries sont très rares ? Je n'en vois pas souvent sur le marché ni même dans les quartiers des riches. Néanmoins, je suis prêt à les accepter comme récompense si nous retrouvons le voleur et le masque de terreur, ce dont je ne doute pas.

Loren demeurait malgré tout très prudent car il n'était pas certain que ce Crissolorio tienne parole une fois son masque restitué. Mieux valait mettre ce dernier point au clair avant de repartir rapidement à la poursuite du suspect, d'autant plus que l'appât du gain stimulait le vampire à retrouver la trace du malandrin.

- Avant que nous partions, de quelle manière pouvait vous m'assurer que j'obtiendrai la récompense promise quand nous aurons mis la main sur le voleur et le véritable masque ? questionna l'intendant d'un ton légèrement suspicieux.

Au final si le vampire voulait que Crissolorio lui montre des bijoux pour savoir lesquels choisir, le Grand Trésorier n'y voyait aucun inconvénient, après tout il fallait conclure un marché, mais bien entendu la valeur totale de tout ces bijoux cumulés valait bien plus que celle du masque donc il n'offrirait certainement pas tout les bijoux, après tout qui offrirait ainsi une belle partie de sa fortune ainsi ? Et Ostiz espérait bien pouvoir encore profiter de cette dernière pendant un bon moment si possible. Bon il restait donc à conclure ce fameux marché, et il sentait qu'il faudrait donc négocier le marché autour de ces fameux bijou.

Oh, et les bijoux il les gardait dans son coffre comme on garde des pièces d'or, son fils était après tout un marchand de pierre précieuse, et si la valeur des pièces d'or venait d'une certaine manière à fluctuer, avoir leur équivalent en bijoux alors qu'elles fluctuaient de manière idéale permettrait de gagner beaucoup de pièces d'or si le cour de ces dernières diminuaient. Oui cela s’appelait de la spéculation. Et en tant qu'ancien Grand Trésorier il était assez doué quand il s'agissait de pouvoir joueur sur le cour monétaire, mais bon Crissolorio était un économiste plus que talentueux en même temps…

« Je suis prêt à me séparer « d'un » de ces bijoux, car vous comprenez que la valeur totale de tout ces bijoux cumulés serait deux fois supérieur à celle de mon masque, donc il serait plus intéressant pour moi d'aller en acheter un autre que de tout vous donner. » Dit Crissolorio pratique, avant de rajouter. « Et vu leurs valeurs quelques-uns de ces bijoux devrait déjà je pense être une belle reconnaissance pour vôtre aide, quand à comment je les ai eu… Mon fils est un marchand de pierre précieuse. Et ayant une assez grande richesse je lui ait fait l'échange de bijoux, et de pierre contre de l'or. Dans le but éventuel de faire de la spéculation, notamment aujourd'hui où la valeur de ces objets de luxe a bien grimpé... »

Puis le vampire lui demanda ensuite ce qui lui assurait que Crissolorio ne tenterait pas de l'escroquer, ce qui était tout à fait honorable, et prudent de sa part. Néanmoins un Ostiz respectait toujours les termes d'un marché, et une promesse. Néanmoins jurer sur son honneur avait une bien piètre valeur en ces temps troublé contrairement à la politique, à la prudence, et aux talent d’intrigants… Talents d’intrigants qui pouvaient être une excellente justification au fond.

« Je suis prêt à même vous céder un nombre plus importants de ces bijoux éventuellement… Comprenait qu'il y a des choses plus précieuses que lors, comme par exemple le soutien « éventuel » d'un intendant haut placé… Car vous vexez serait contre productif pour moi, et mes éventuelles ambitions futures, tandis qu'au contraire attirer « vos bonnes grâces » disons… Ne peut qu'être avantageux… Si cette ambition que j'ai, et le fait que je ne tienne pas à ce que vous deveniez un obstacle futur pour moi ne sont pas des justifications suffisantes pour vous, je ne peux que vous prier de me faire confiance, ce qui bien entendu est un grand mot par le temps qui courent... » Et oui des fois être direct avait plus d'intérêt que l'inverse, cela Crissolorio le savait bien.

Et il observa calmement si cette réponse franche satisfaisait le vampire.

Lorsque Crissolorio montra les bijoux à Loren, celui-ci les observa attentivement, admirant la froide pâleur de leur éclat. A présent, il était temps de conclure le marché concernant la récompense accordée à la fin du contrat. Le petit courtisan, souligna, à juste titre, que la valeur totale des bijoux surpassait celle du masque de terreur. Toutefois, l'homme était prêt à céder l'une de ses breloques.

Quand l'intendant lui fit part de certains de ses doutes concernant l'intégrité moral de Crissolorio; ce dernier prit le parti de répondre franchement quant à ses intentions, tout en mentionnant le fait qu'il n'avait aucun intérêt à froisser un personnage aussi haut placé que le vampire.

Loren réfléchit un bref instant aux propos de l'humain; celui-ci semblait sincère et effectivement si on prenait le temps d'analyser les choses de manière logique, il n'avait aucun intérêt à s'attirer l'inimitié du nocturne.

- C'est entendu, faisons ainsi. Je ne prendrai qu'un nombre limité de bijoux afin de ne pas dépasser la valeur du masque dérobé.

Par ailleurs, Loren estimait que ce Crissolorio pourrait également s'avérer un appui précieux à la cour car sa position lui permettait de fréquenter les notables de ce monde. Peut-être qu'à l'avenir, ce dernier occuperait une fonction autrement plus importante que celle de petit courtisan. Dès lors, mieux valait essayer d'entretenir de bonnes relations avec lui. Sans compter que disposer de quelques bijoux pour ce petit service rendu suffisait amplement.

- C'est d'accord, j'accepte votre proposition de me céder quelques bijoux, mais dont la valeur ne dépasserait pas celle du masque. Je les choisirai une fois que ce fichu voleur de masque aura été capturé. A présent, ne perdons plus de temps ! Mieux vaut nous dépêcher et capturer rapidement le malfrat.

En effet, Loren avait hâte de partir à sa recherche, plus vite ce dernier serait capturé, plus vite il empocherait la récompense !


HRP: désolé pour le retard

A voir l'intérêt du vampire pour les bijoux, Crissolorio devina que ce dernier aussi était un amateur avisé de bien de valeurs, mais en même temps ce n'était pas forcément la chose la plus étonnante que soi. Après Crissolorio imaginait moins les vampires avares que les humains, quoique vu leur nature prédatrice… La cupidité serait un trait qui leur irait à merveille. Mais en soit c'était une manière comme une autre de conclure un marché, et tout à fait acceptable au final. Surtout pour le service que lui offrait l'intendant en échange, un service qui avait une valeur qu'estimait amplement le courtisan.

« Je ne doutai point du fait que vous puissiez être quelqu'un de très raisonnable intendant. » Dit le courtisan qui voyait un marché se conclure d'une manière qui n'était aucunement gênante pour lui. Tout en mentionnant peut-être une future alliance politique à l'avenir, après tout il n'y avait pas de petit profit. Et les vampires n'étaient-ils pas la race fort actuellement parmi la cour ? Dans tout les cas l'avenir serait fait d'opportunité pour celui qui savait être avisé, et l'hérisson avait bien l'intention de se creuser une place confortable, et d'influence à l'avenir, mais pour le moment il fallait préparer le terrain, et jouer la prudence.

« Compétence, et rapidité sont effectivement les voies menant vers le succès. De ce fait tâchons de ne point tarder. » Dit Crissolorio quand on avisa qu'il faudrait bientôt, très bientôt partir à la recherche du malfrat, et cette option ne le dérangeait aucunement bien au contraire. Et ils sortirent donc prestement de la demeure Ostiz pour retourner dans la rue du quartier riche. Maintenant restait donc à partir à la traque de ce criminel pour qu'il puisse récupérer son masque de peur…

" Je vous suis sire intendant, mais je suppose que nous ferions mieux de remonter la piste de la vente clandestine de contrefaçons du masque pour le moment." Après tout ces histoires de contrefaçons étaient déjà une première piste, et quand on a une piste il serait bête de ne pas l'exploiter. D'ailleurs il vit du coin de l’œil quelqu'un qui semblait être habillé de manière assez louche, et qui se glissait dans une ruelle...

"D'ailleurs... Je ne pense pas que ce soit nôtre homme, mais ce pourrait être une piste à suivre si nous restons discret..." Dit-il en rabattant la capuche de son manteau de brume pour devenir presque invisible car Ostiz ne disposait point de la discrétion vampirique donc autant essayer de compenser...

Après que l'intendant ait accepté sa proposition, Crissolorio lui répondit du ton calme et parfaitement maîtrisé qu'il ne doutait point du fait que Loren soit quelqu'un de très raisonnable. Cette remarque de la part du petit courtisan ne manqua pas d'arracher un sourire amusé au vampire, mais après tout ce dernier disait vrai: l'intendant savait faire preuve de sagesse et de perspicacité, surtout quand les choses allaient dans son intérêt.

Et cette fois-ci, il semblait que leur arrangement arrangeait aussi les affaires de l'humain. En somme, c'était un marché gagnant-gagnant: l'idéal pour s'assurer d'une collaboration efficace.

Ensuite, l'homme ajouta que compétence et rapidité étaient les voies menant vers le succès, et qu'il importait de plus tarder. Sur ce point également, Loren partageait son point de vue, mieux valait s'empresser de rattraper l'escroc avant qu'il ne déserte les lieux. L'intendant connaissait suffisamment ce genre d'individu douteux pour savoir que sa petite combine serait vite découverte et qu'il n'allait pas s'attarder dans la cité. En Théocratie, ce genre de manigance était puni avec la plus grande sévérité et le faussaire ne pouvait pas l'ignorer.

Une fois à l'extérieur, les deux compères s'apprêtaient à partir en quête du voleur en remontant la piste des contrefaçons. Pour l'instant, c'était un des rares indices qu'ils possédaient pour retrouver la trace du malandrin et mieux valait tâcher de l'exploiter au maximum. Soudain, Crissolorio aperçut un individu à l'allure patibulaire, revêtu d'une longue cape sombre, occupé à raser les murs et se glissant furtivement dans une venelle obscure.

Toutefois, cela semblait illusoire de croire qu'il s'agisse du suspect recherché par l'intendant et le petit courtisan. Mais il était peut-être intéressant de le suivre discrètement, à distance prudence, afin que ce dernier ne soupçonne pas faire l'objet d'une filature. Celui-ci pourrait peut-être les mener sur une piste ou leur fournir des informations intéressantes sur le voleur du masque de terreur.

Loren pouvait s'en mal le suivre sans se faire repérer grâce à la furtivité naturelle dont disposaient les représentants de son espèce. Quant à Crissolorio, étant donné sa nature humaine, il devait user d'un habile stratagème pour se montrer discret. L'homme rabattit, sur sa tête, l'épaisse capuche de son manteau de brume, ce qui lui permettait de se rendre presque invisible.

Puis, les deux acolytes partirent à la poursuite du mystérieux individu qui se glissait à travers une étroite ruelle attenant la rue principale. Celui-ci avançait à grand pas, jetant de temps à autre un regard furtif autour de lui comme s'il craignait d'être suivi ou repéré par quelqu'un. Cependant, il ne sembla pas remarqué la présence de Loren et de Crissolorio.

A un moment, l'étrange personnage rejoignit l'artère principale du marché et s'arrêta un moment devant une échoppe, faisant mine d'admirer les objets précieux, tout en s'approchant furtivement d'un homme richement vêtu. Il glissa une main dans la sacoche de celui-ci, s'empara d'une bourse en cuir et disparu rapidement dans la foule. Heureusement que l'intendant possédait des sens sur-aiguisés de prédateur qui lui permettait de le pister sans perdre sa trace.

Enfin, le suspect pénétra dans une ruelle et s'arrêta devant un haut mur qu'il s'apprêtait à escalader, probablement pour rejoindre un autre quartier de la ville. C'est alors que Loren s'élança sur lui et attrapa le bas de sa cape pour le faire tomber. Déséquilibré, le fuyard tomba à la renverse en poussant un cri de stupéfaction. Lorsque que ce dernier se releva et que sa capuche tomba en arrière, Loren s'aperçut qu'il s'agissait d'une jeune fille rousse, âgée d'à peine seize ou dix-ans et qu'elle les fusillait du regard de ses grands yeux couleur d'émeraude.


- Qui êtes-vous et qu'est-ce que vous me voulez ? s'écria-t'elle avant de s'emparer d'une dague d'obsidienne et de la pointer en direction de l'intendant et du petit courtisan.

Bien entendu il y avait peu de chance qu'une personne qu'ils filent ainsi soit forcément le voleur de masque à tout les coups, mais comme les gens louches comme celui-là ne sont pas non plus légions on pouvait légitimement penser que s'il était là c'est qu'il pourrait aider en partie les deux intéressés à trouver ce qu'ils traquaient justement. Et puis au pire c'était l'une des rares piste qui se présentait à eux, et disons que ce n'était franchement pas la première fois qu'Ostiz se trempait ainsi dans une affaire louche, pour ne pas dire d'ailleurs qu'il y trempait étonnamment assez souvent depuis un bon moment qu'il le veuille, ou non…

Ils suivirent donc discrètement l'homme alors qu'ils tâchaient d'être discret, étant un vampire l'intendant n'eu pas trop de mal à le faire tandis que pour sa part Crissolorio devait surtout tâcher de ne pas faire de bruit trop fort en marchant, et de ne pas percuter accidentellement quelque chose sur son chemin. Bon après il était bien arrivé une fois à passer inaperçu auprès d'elfes dans une cité caché dans une montagne, mais il n'avait aucune envie de compter cette histoire qui avait eu à l'époque de fortes chances de mal finir pour lui de plus…

Et on arriva bien vite au moment où l'intendant immobilisa le voyou alors que celui-ci avait semblé vouloir filer après son larcin, voyou, ou plutôt jeune femme qui devait être assez pauvre, et cette dernière semblait assez nerveuse mine de rien. Ce qui était d'ailleurs légitime après ce qui venait de se passer. Analysant rapidement la scène Crissolorio après avoir esquissé discrètement une aura rassurante prononça calmement à l'égard de la jeune femme, alors qu'il enlevait sa capuche pour dévoiler ses traits...

"Calmez vous nous voulons simplement des réponses, si vous coopérez nous n'aurons aucune raison de vous causer le moindre mal."

Dit-il le plus apaisé possible sans paraître agressif pour autant. Après tout elle semblait paniqué, et il valait donc mieux éviter de sembler animer de mauvaises intentions pour ne pas lui donner des raisons supplémentairement d'être sur la défensive. Néanmoins il fallait faire attention car elle pouvait être dangereuse, mais il ne doutait point qu'en cas de problèmes l'intendant vampirique saurait réagir assez rapidement. Néanmoins Ostiz comme toujours préférer éviter d'user de la violence... Quand à savoir si les choses se passeraient comme il le désirait.

Spoiler:

Lorsque sa capuche s'abattit en arrière, dévoilant le visage du fuyard, Loren constata qu'il s'agit d'une très jeune fille. Ses boucles couleur de feu serpentaient autour de son visage constellé de tâches de rousseur et ses prunelles de jade lançaient des éclairs de colère.

"Joli petit chaton", pensa t'il amusé. Soudain, l'adolescente sortit une dague d'obsidienne, probablement prête à en découdre avec ses deux poursuivants, ce qui était compréhensible étant donné sa situation délicate. L'intendant ne craignait pas une jeune humaine, tremblotante car ses capacités décuplées de vampire lui permettrait d'en venir facilement à bout. Toutefois, mieux valait essayer de la maîtriser sans effusion de sang et éviter de l'effrayer inutilement; à ses côtés, Crissolorio demeurait parfaitement calme et eu la présence d'esprit d'utiliser un sort d'apaisement sur la fuyarde.

Celle-ci sursauta et leur lança un regard apeuré avant de reculer pour se recroqueviller tout contre le mur.

- Laissez moi tranquille, allez-vous en, dit-elle d'une voix un peu chancelante à l'attention des deux acolytes, avant de s'apaiser peu à peu grâce à l'aura bienveillante du sortilège lancé par le petit courtisan. C'est alors que Loren s'approcha d'elle et la désarma délicatement avant de lui murmurer d'une voix douce et suave.

- Ne craignez-rien, nous ne vous voulons aucun mal. Nous avons juste quelques petites questions à vous poser. Si vous obtempérez, nous vous laisserons repartir sans vous occasionner aucun désagrément ni vous dénoncer pour votre activité "douteuse".

La jeune fille parut réfléchir l'espace d'un bref instant et les dévisagea l'un après l'autre, avant de demander d'un ton teinté d'un peu de nervosité:

- Qu'est-ce que vous voulez savoir ? Vous me laisserez vraiment partir après ?

Loren hocha la tête en signe d'acquiescement et se tourna en direction de Crissolorio pour quêter son approbation. Ensuite, il reporta son attention sur l'adolescente à la chevelure rousse et lui demanda d'une voix calme et posée:

- Nous recherchons un individu suspect, un homme portant une longue cape semblable à la votre et dont le visage est dissimulé par une large capuche. Nous avons de bonnes raisons de croire qu'il se cache dans ce marché et les quartiers avoisinants pour y vendre des masques. Est-ce que cela vous dit quelque chose ?

La jeune fille sembla interpellée par la description de l'homme et répondit:

- Je crois avoir vu quelqu'un qui correspond à ce signalement dans le quartier voisin, près des belles boutiques d'antiquités et des échoppes d'objets rares. C'était il y a une demi-heure environ et j'ignore s'il s'y trouve encore. C'est tout ce que je sais, maintenant s'il vous plait laissez moi partir, dit-elle, au bord des larmes, d'un ton implorant.

Le nocturne se tourna vers son compagnon et darda sur lui son regard mordoré:

- Qu'en pensez-vous messire Crissolorio ? Son histoire vous semble satisfaisante ? C'est peu mais cela constitue déjà un indice. De plus, elle semble sincère, bien qu'encore un peu effrayée.

Oui une effusion de sang ferait assez sale, et puis sincèrement Crissolorio n'aimait point le sang, bien au contraire ce dernier lui conférait même un certain sentiment de répulsion. De toute manière il y avait toujours d'autre solution à un problème qu la violence qui était le dernier refuge des incompétents au passage, donc autant exploiter cette autre solution si possible.

Enfin l'adolescente restait paniqué tout de même, est-ce que c'était à la vue de deux inconnus, ou par le fait qu'elle avait possiblement reconnu l'un des deux ? Comme l'ancien trésorier qui n'était pas forcément la personne qui avait été le plus apprécié du bas peuple à l'époque… Ou l'intendant vampirique ? Enfin dans tout les cas il restait que la jeune femme était assez nerveuse ce qui était plus que compréhensible e toute manière. Alors autant essayer de désamorcer la situation, même si au final elle n'était pas si dangereuse que cela pour le courtisan, et le vampire. Notamment grâce à la présence de ce dernier. Après la jeune femme avait peut-être juste un désir de défense, et ne comptait sûrement pas agresser, mais cela on ne pouvait guère en être sûr, après tout un animal paniqué, et qui ce croit à tort, ou à raison acculé peut-être très danger. Surtout si on ne fait pas attention…

Et l'intendant arriva donc à désarmer la jeune fille sans grande difficulté malgré la nervosité de cette dernière, ou comment désarmer une situation qui aurait pu s'avérer enquiquinante, bien… L'intendant entreprenait en plus de continuer à la rassurer pour qu'elle se montre conciliante. Pour sa part Crissolorio n'irait sans doute pas la dénoncer, cela n'avait aucun intérêt, et cette pauvre jeune femme devait sans doute chercher avant tout de quoi manger, ils ne feraient donc pas le travail des inquisiteurs, et garde à la place de ces derniers.

Crissolorio hocha donc la tête à son tour quand la jeune femme leur demanda si ils ne la dénonceraient pas, ils avaient un marché. De toute manière elles n'avaient à proprement dire aucun intérêt pour eux deux en dehors de ce qu'elle pourrait leur dire donc ils pourraient la relâcher sans aucun remord par la suite. Et il laissa donc l'intendant procéder à son interrogatoire avec une compétence toute à fait manifeste à première vue.

Ce qu'ils apprirent donc au sujet de l'homme suspect qu'il était présent il y a une demi heure près des boutiques d'objets rare, et d'antiquité. Bien, et oui elle semblait plutôt sincère, en même temps ça se sentait à ce stade là quand quelqu'un mentait. Donc Crissolorio dit tout simplement.

« Cela me semble satisfaisant bien entendu. » Annonça t-il avant de dire calmement à l'intendant. « Relâchons la, nous n'avons aucun intérêt à la retenir plus longtemps après tout... » Acheva t-il avant de dire en changeant de sujet, et en parlant à l'adolescente. « Quoique… La possibilité de gagner argent, nourriture, et d'avoir un métier qui n'implique pas de risquer de vous faire torturer chaque jour vous intéresserait jeune femme ? » Une question à ce point rhétorique qu'on ne pouvait que deviner la réponse évidente.

« Dans ce cas suivez nous, et aidez nous à trouver cet homme, si nous le trouvons pas je suppose que vous devez connaître deux trois habitudes de ce genre d'homme… Quand cela sera fait ensuite je discuterai avec vous de vos possibilités d'avenir, réfléchissez-y bien. Je vous offre la chance d'avoir une existence plus honnête, et moins dangereuse. Ce qui est rare par les temps qui courent. » Puis il lança un regard à Lorën pour savoir si ce dernier avait, ou non une idée en tête sur la suite de la procédure, ou si ce que prévoyait de faire Ostiz lui convenait. Dans tout les cas autant profiter jusqu'à la lie du filon qui se présentait devant eux, un marché honnête n'est-ce pas ?

La fille leur lançait des regards apeurés et demanda d'une voix tremblotante à ce qu'ils ne la dénoncent pas. Cela n'était guère étonnant étant donné la cruauté des inquisiteurs en Théocratie. Depuis l'avènement du dragon blanc, les exécutions allaient bon train et le vol était souvent puni très sévèrement. Toutefois, on ne pouvait pas blâmer cette gamine, à peine sortie de l'enfance de voler pour se nourrir car les inégalités étaient telles à Gloria que c'était probablement pour elle le seul moyen d'assurer sa subsistance.

Crissolorio hocha la tête en signe d'approbation lorsque la jeune fille leur demanda de ne pas la dénoncer. Après tout, quel intérêt aurait-il à agir de la sorte, d'autant plus que malgré son air austère le petit courtisan n'avait pas l'air d'être un mauvais homme. Dénoncer cette adolescente, c'était la condamner à une mort certaine ou tout du moins à d'interminables heures de tortures sous la férule des terribles inquisiteurs.

En outre, la jouvencelle leur transmis une série de renseignements concernant l'individu suspect, qui leur seraient certainement très utiles pour le retrouver. Pour l'instant, ils n'avaient pas d'autre piste et mieux valait saisir au vol cette occasion de débusquer ce malfrat.

Le petit courtisan proposa ensuite à l'adolescente de les aider à retrouver cet homme; en échange, celui-ci lui offrait la possibilité de gagner sa vie honnêtement. Nul doute qu'une telle proposition était plus qu'alléchante pour la jeune maraude. Une lueur d'intérêt s'alluma dans ses prunelles couleur de jade et elle s'empressa d'accepter l'offre de Crissolorio.

- Je n'y vois aucun inconvénient, si cette jeune fille peut nous aider à retrouver le voleur nous n'allons pas nous en priver. Après tout, c'est une véritable aubaine que de l'avoir croisée sur notre route et étant donné qu'elle connaît bien ce quartier et les combines des voleurs, elle pourra se révéler une alliée précieuse. Comment t'appelle tu ? demanda le vampire en se tournant vers la rouquine.

- Marina. Et vous ? demanda t'elle à voix basse.

- Mon nom est Loren Arcae et je suis le grand intendant de l'armée vampirique, répondit le nocturne d'un ton calme.

Le visage de Marina devint blême et la peur apparut de nouveau dans ses yeux clairs. Voyant sa réaction de crainte, Loren jugea bon de la rassurer à ce sujet:

- Ne t'inquiète pas, même si je suis un vampire je ne te ferai aucun mal. Tu n'as aucune crainte à avoir à ce sujet. Connais-tu des endroits où ce genre d'énergumène serait susceptible de se trouver ?

Marina hocha la tête positivement et leur demanda de la suivre; elle se précipita avec un pas souple et félin le long de petites ruelles qui entouraient le marché et les conduisit dans une autre partie plus éloignée du quartier des riches. Ils arrivèrent jusqu'à un pont qui surplombait une petite rivière, non loin d'un partie du quartier abritant de riches boutiques d'antiquités. Ensuite, elle les mena jusqu'à un coin sombre et leur confia que régulièrement des "transactions" avaient lieu sur ce pont et qu'il fallait attendre de voir si l'individu louche se présentait.

Oh il y avait bien des hommes, et vampires parmi les nobles qui auraient adorer l'idée d'une exécution publique, ou de faire torturer cette gamine uniquement pour pouvoir observer avec sadisme le spectacle. L'intendant lui-même en faisait partie ? Cela Crissolorio ne le savait guère à vrai dire, mais pour sa part il avait une sainte horreur du sang, et de la violence surtout inutile. Après tout c'était barbare d'apprécier ce genre de choses… Pour sa part Ostiz considérait que ce n'étaient pas des valeurs dignes d'un être civilisé, et puis de toute manière la civilisation n'a jamais prospéré dans la guerre, mais seulement dans la paix. De ce fait la guerre était toujours mal vu par ceux comme les bourgeois qui voulaient s'enrichir de manière stable, et à long terme. A part peut-être pour les marchands d'armes...

Enfin cela était si on présentait les choses d'un air pragmatique, car au fond il était tragique qu'une jeune femme puisse se faire ainsi maltraiter alors qu'il y a quelques années encore les tueurs d'enfants étaient exécutes, et aujourd'hui ils pouvaient presque proliférer sans mal pour peu qu'ils soient nobles… D'ailleurs le courtisan réfléchissait bien à la punition approprié aux voleurs, et à vrai dire il n'avait pas vraiment envie de confier ce dernier à la justice théocrate, après tout c'était une affaire privée qu'il n'appartenait qu'à lui de régler, alors autant laisser de côté ces hauts juges sévères, et sans aucune qualité morale pour là plupart. Sans compter le fait que Crissolorio Ostiz n'avait aucune envie de devoir encore à voir avec un d'entre-eux. La justice impériale n'était malheureusement plus qu'une vaine plaisanterie, tout à fait interventionniste, omniprésente, et à la sévérité qui ferait passer le laxisme pour une attitude souhaitable envers les criminels… En somme tout cela justifiait sa préférence à se faire justice soit-même.

Et de ce fait il pouvait ainsi se permettre certains choses, et dans tout les cas il sembla avoir frapper juste pensa t-il en voyant lui aussi la lueur d'intérêt dans les yeux de l'adolescente, comme quoi il y a toujours un moyen quelconque de tirer avantage d'une situation quelle quel soit. Et le fait qu'elle accepta confirma ce fait, de plus elle avait quelques connaissances sur la pègre, tout cela… Avoir donc à sa disposition ce genre de personne s'avérerait sans doute fortement utile. Que ce soit maintenant, ou à l'avenir.

Et il n'était pas plus mal donc que l'intendant soit d'accord avec cette idée, après tout les opportunités étaient faîtes pour être saisies à leurs manières, et cette gamine en étant une à sa manière. Marina donc ?

« Crissolorio Ostiz. » Dit-il simplement, après elle sembla légèrement le regarder de manière suspicieuse en entendant son prénom avant de se détendre, sans doute que son ancienne réputation avec le bas peuple avait la vie dure malgré les trois dernières années ce qui était compréhensible. Quand à sa réaction au sujet de Lorën elle était aussi normale, après tout les vampires continuaient à ne franchement donner aucune confiance aux hommes… Néanmoins le vampire entreprit de rassurer la jeune femme, bonne idée, et encore meilleur idée d'aller au vif du sujet, et d'aborder le point important de tout ceci, la recherche du voleur du masque...

Ils suivirent donc la jeune, et bientôt ancienne voleuse à travers le quartier pour arriver en dessous d'un petit pont proche de l'un des accès privilégiés en eau du quartier riche. Dissimulés dans un coin sombre pour sa part Ostiz n'était pas vraiment étonné d'apprendre que ce genre de lieu était idéal pour des transactions en dessous du manteau… Il restait donc à attendre de ce fait.

« Est il possible d'engager certains personnes pour certains services en cet endroit ? » Demanda t-il au passage curieux, et alors que la jeune fille lui confirma ce fait sans demander ce qu'il avait en tête, visiblement elle devait s'en douter un petit peu, il aperçurent un groupe de trois hommes se réunirent. Ce n'étaient peut-être pas les bon, mais Ostiz en conclut que cela pourrait être aussi les bon, et que cela ne ferait guère de mal d'écouter leurs conversation, tant que cela serait fait discrètement bien entendu…

« L'un d'entre-eux m'a l'air habillé d'une manière somme toute aristocratique, mais je n'arrive point à voir qui c'est d'aussi loin… Le reconnaissez vous sieur Lorën ? Que disent-ils? Est-ce que l'un d'entre-eux est l'homme que nous cherchons? » Demanda Crissolorio à voix très basse au vampire alors qu'il tâchait de se faire discret grâce à l'aide de son manteau de brume. Car pour voir mieux ces hommes en partie dissimulés derrière leurs habit il aurait fallu se rapprocher ce qui n'était pas forcément une idée excellente...

Lorsqu'il parvinrent à l'endroit où les menait la jeune Marina, celle-ci leur confia que c'était le lieu idéal pour ceux qui désiraient se livrer à des activités douteuses. Loren ne fut guère étonné de cette "révélation" car il connaissait suffisamment les bas-fonds de Gloria pour savoir à quelle point cette cité était vile et corrompue. Toutefois, les individus "louches" qui opéraient dans les riches quartiers de la capitale appartenaient à une autre catégorie que les petits filous qu'on croisait au sein des taudis. Ils devaient certainement être mieux organisés, plus circonspects et surtout rompus à l'art des intrigues et des escroqueries de toute sorte.

Fort heureusement, le vampire, de part sa qualité d'intendant et sa personnalité rusée et manipulatrice ne doutait pas de pouvoir les mettre en défaut. Sa longue expérience dans les milieux mafieux lui permettait d'avoir une certaine connaissance de ce type d'individus.

Crissolorio demanda à Loren si l'un de ces trois hommes était l'individu suspect qu'il recherchait depuis tout à l'heure. Le vampire tendit l'oreille et darda ses prunelles dorées dans leur direction afin de mieux les discerner. Des bribes de voix parvinrent à ses oreilles affûtées mais malgré son ouie surdéveloppé, celui-ci n'était pas assez proche pour saisir les propos échangés de manière intelligible.

Toutefois, se rapprocher demeurait risqué même pour un prédateur tel que l'intendant car les hommes semblaient sur leurs gardes et jetaient de temps à autre un regard autour d'eux afin de détecter d'éventuels importuns.

- Hum, il faudrait trouver un plan pour les approcher d'un peu plus prés sans se faire remarquer. Ces hommes ne sont pas stupides, en revanche, l'un d'entre eux est très bien habillé. Je me demande qui est-il et qu'est-ce qu'il manigance avec ces individus encapuchonnés dans un lieu si glauque.

Loren se tourna vers le petit courtisan et lui demanda calmement:

- Est-ce que je pourrais vous emprunter votre cape de brume quelques instants, le temps de me rapprocher plus discrètement et d'écouter leur conversation. Je reviendrai vous faire mon rapport dès que j'en saurais plus sur ces trois hommes. Qu'en pensez-vous ?

Oui l'un des hommes avaient fort l'air d'un courtisan, et sans doute qu'il parlait de sujets assez suspects avec les deux autres hommes. Pour sa part Crissolorio se demandait bien quoi, même si cela ne concernait pas forcément le masque, disons que savoir des choses potentiellement gênantes sur un noble de la cœur pouvait avoir certains intérêts aux dernières nouvelles. Après tout certaines informations valaient de l'or, surtout quand on savait exactement comment on usait pour obtenir de beaux fruits. Chantage, rumeurs scandaleuses, tellement pouvait être fait pour quelqu'un de bien informé, et dans un milieu comme la cour impériale, savoir certaines choses sur un homme donnait effectivement un grand pouvoir à l'encontre de ce dernier. Pile le genre de pouvoir que personne ne voulait que l'on exerce sur lui…

« Je pense que c'est une bonne idée. » Dit Crissolorio à l'intendant après une courte réflexion quand aux paroles de ce dernier, et sur ce le petit courtisan se dévêtit de son manteau de brume, et tendit ce dernier à l'intendant vampirique. Il était certains après tout qu'un vampire faisait bien moins de bruits qu'un humain donc vêtu de ce genre d'atours Lorën devrait être particulièrement difficile à repérer…

Et au passage il rajouta d'un air conspirateur. « S'ils disent quoi que ce soit de gênant, ou d'intéressant n'ayant aucun rapport avec le masque je suis tout autant preneur messire, et suis même prêt à vous payer selon la valeur de l'information. » Précisa t-il… Après tout ce serait le genre de choses qui rentabiliserait facilement ce type d'investissements… « Je vais faire un petit tour en attendant avec la jeune femme. Je vous propose de ce fait que nous nous retrouvions dans cette maison abandonné non loin messire intendant... » Acheva t-il ensuite quand Lorën alla se rapprocher des hommes, visiblement la jeune voleuse voulait montrer quelque chose à Crissolorio donc autant ne pas se tourner les doigts pendant que l'intendant ferait une partie du boulot après tout… Qui sait ? Cela pourraient être intéressant après tout. Quand à la maison abandonné non loin ça devait être celle d'un noble récemment disgracié qui avait vendu tout ses meubles avant de partir, donc elle était vide... Et puis en plus si Crissolorio, et la jeune femme continuaient à rester immobile ça aurait l'air suspect...

Lorsque Loren demanda son manteau de brume au petit courtisan afin de pouvoir approcher plus discrètement les trois intrigants; celui-ci accepta et le tendit au Nocturne. Ensuite, il proposa au vampire de s'éloigner et d'aller l'attendre dans une petite demeure abandonné qui se trouvait non loin du lieu où ils se trouvaient.

- Très bien. Je vais m'approcher et les espionner; j'imagine qu'ils doivent sûrement échanger des informations compromettantes, sans cela pourquoi se trouvaient ils dans cet endroit isolé, à l'abri des regards indiscrets.

L'intendant fixa le visage impassible du petit courtisan et devina sans peine les pensées qui défilaient dans cet esprit calculateur. L'un des trois hommes était probablement un noble ou un courtisan et obtenir des informations à son sujet pourrait en effet lui permettre d'affermir sa position ou d'évincer un éventuel rival. Après tout, dans ce monde impitoyable de la politique, tous les coups étaient permis et Loren lui-même n'avait pas hésité à faire l'usage de quelques bassesse pour progresser dans la hiérarchie vampirique. La fin justifiait les moyens et il était le mieux placé pour le savoir. Le souvenir de ses interminables moments à servir le terrible Lorenz Wintel lui revinrent à l'esprit et il ne put réprimer une grimace de dégoût. Un jour, l'intendant trouverait le moyen de se défaire du joug du prince noir mais pour l'instant il devait endurer, encore et encore son statut d'esclave. Tout comme Crissolorio devait servir Vraorg en attendant qu'une occasion favorable se présente...

Loren se drapa dans la cape de brume, ce qui le rendait quasiment indécelable. A cela, il fallait ajouter l'avantage que lui conférait son statut de vampire et la discrétion naturelle dont faisaient preuve ces prédateurs impitoyables.

Aussi furtif qu'une ombre, l'intendant se faufila en direction de l'endroit où se tenaient les trois acolytes. Pendant qu'il se déplaçait, ce dernier prenait garde à ne commettre aucune erreur susceptible de trahir sa présence auprès des trois hommes et il parvint à se dissimuler derrière un petit muret à demi-écroulé, situé à quelques mètres de ses cibles. Ils parlaient à voix très basses et jetaient de nombreux regards suspicieux autour d'eux; néanmoins, l'ouie aiguisée du nocturne lui permit de saisir l'essentiel de leur conversation et les observer grâce à des anfractuosités du petit mur.

- Alors vous l'avez ? demanda le courtisan d'une voix où pointait la nervosité. J'ai vraiment besoin de ce poison pour venir à bout d'un de mes rivaux les plus influents à la cour. Une fois éliminé, je pourrais obtenir un bien meilleur poste et m'élever dans la hiérarchie.

L'un des hommes encapuchonné sortit alors une petite fiole contenant un liquide verdâtre de sa poche et la montra à l'homme richement habillé qui poussa un soupir de soulagement.

- Dracos soit loué. Tous mes ennuis sont terminés ! Donnez la moi et je vous donnerai la somme convenue. A savoir cinq-cent pièces d'or.

L'homme encapuchonné se tourna vers l'autre homme encapuchonné qui se tenait à sa droite et ce dernier se contenta d'acquiescer de la tête.

- Mon ami est muet, c'est lui qui a fabriqué ce poison car il possède d'énormes compétences dans ce domaine. Votre proposition lui convient également. Nous allons donc procéder à l'échange à présent.

Le courtisan tendit sa bourse emplie d'or et reçut en main propres le funeste breuvage. Son visage chafouin s'éclaira d'un large sourire de contentement.

- A présent, ce maudit Sébastien Bastopolaris n'en a plus pour très longtemps à vivre. J'ai soudoyé l'une de ses servantes pour qu'elle serve ce précieux liquide dans la tisane qu'il boit chaque soir avant de s'endormir. J'obtiendrait enfin ce que je désire lorsque ce noble très haut placé sera mort et enseveli. Puis il ricana avant de s'éloigner rapidement; les deux hommes encapuchonnés en firent de même et disparurent du champ de vision de Loren.

Dès que l'endroit fut de nouveau vide, l'intendant se dirigea vers l'endroit où les trois compères se trouvaient et ramassa un objet qui se trouvait sur le sol. Une sorte de broche en or représentant une sorte d'archer. Peut-être que c'était ce noble ou courtisan qui l'avait égaré pendant sa conversation.

Ensuite, l'intendant s'empressa de rejoindre Crissolorio et la jeune Marine dans la masure où ces derniers avaient trouvé refuge en attendant son retour. Après avoir rendu sa cape de brume à Crissolorio, Loren lui raconta l'étrange scène qui s'était déroulée sous ces yeux ainsi que l'assassinat prémédité par ce mystérieux noble.

- Est-ce que vous connaissez par hasard un noble nommé Sébastien Bastopolaris ? Il est prévu de verser du poison dans sa tisane ce soir. Par ailleurs, j'ai trouvé cette broche en or sur les lieux où ces intrigants se trouvaient, ajouta-il en la tendant au petit courtisan. Cet objet vous rappelle t'il quelqu'un ou quelque chose, j'ai de bonnes raisons de penser qu'il appartient au futur assassin dont l'identité demeure inconnue.

Si Crissolorio appréciait bien une chose en tant que petit courtisan, et ancien ministre de l'information c'était bien cela… Les informations compromettantes ! Après tout rien de mieux pour faire pression sur quelqu'un, ou apprendre des choses gênantes sur un noble qui pourraient se révéler utile à l'avenir. Car à la cour n'importe quel détail pouvait jouer, n'importe quelle mauvaise action, ou réaction pouvait être interprété comme un signe de faiblesse qui coûterait la vie, et de ce fait la moindre rumeur qui avait ne serait-ce qu'une chance d'être vraie valait de l'or, on pouvait presque dire en faîte qu'une journée à la cour impériale était telle une journée sur un champ de bataille métaphoriquement. Car n'importe quelle erreur pouvait être la dernière…

Enfin dans tout les cas Crissolorio alla faire un tour rapide, et ne trouva rien de bien particulier en faîte, à part ce qui semblait être une cachette non loin d'ici qui devait être utilisé par quelques voleurs, peut-être quelque chose d'intéressant pour l'avenir… Et sur ce ils allèrent donc attendre le vampire qui vînt les rejoindre dans la bâtisse abandonné… Et visiblement le vampire avait acquis une sorte de broche au passage, et qui semblait assez luxueuse en plus… Les nobles, pensa Ostiz... Il n'y avait vraiment personne de plus doué qu'eux pour jeter l'argent par les fenêtres visiblement…

Mais dans tout les cas ce qui l'intéressait surtout c'était les informations que pouvaient lui rapporter Lorën, et donc Crissolorio écouta attentivement ce dernier après avoir récupéré la cape de brume qu'il lui tendit. Sabastien… Hum oui il le connaissait, c'était après tout l'un des rares humains à être resté à la cour après l'avènement de Vraorg… Enfin mine de rien voilà des informations intéressantes, et Ostiz fera probablement bien d'en informer le principal intéressé ce soir. Après tout la reconnaissance d'un nobke pouvait être intéressantes… Dans tout les cas après réflexion Crissolorio ajouta calmement à l'égard de la jeune femme tout d'abord.

« Retrouvez moi ici demain matin… Sur ce voici vôtre paye pour vos services, profitez en bien. » Lui dit-il en lui tendant quelques pièces avant de la laisser repartir, il s'occuperait des formalités pour l'engager plus tard après tout, là il devait s'occuper encore de récupérer son masque puis de prévenir le noble, une chose à la fois après tout… Il dit donc au vampire.

« Je propose que nous retournions chez moi pour faire le point. Il serait après tout imprudent que des oreilles indiscrètes aient vent de ceci… » Dit calmement Ostiz, après tout ces informations là valaient de l'or… Et sur ce il emboîta donc le pas à Lorën, avant d'ajouter discrètement.

« Sauf si bien entendu vous préférez utiliser ces informations à vôtre avantage à vous, ou encore si vous avez une idée très intéressantes quand à l’utilisation de ceci… » Dit ensuite calmement Ostiz car après tout si le vampire devait être un soutien autant que lui aussi ait une position favorable, car indirectement un allié puissant pouvait vous tirer vers le haut...

[Hrp : Si tu veux, et si ça peut t'aider on peut déjà entamer une conclusion pour le rp^^.]

Apparemment Crissolorio semblait satisfait des informations reçues concernant ce Sébastien, peut-être le connaissait-il et l'intendant ne nourrissait aucun doute sur la manière dont il en ferait usage. Derrière son visage calme et impassible, le petit courtisan abritait un esprit vif et calculateur qui n'avait pas échappé à Loren. Après avoir congédié la jeune voleuse nommée Marina, l'homme proposa de retourner à son domicile pour faire le point sur la scène dont le vampire avait été témoin loin des oreilles indiscrètes.

Loren acquiesça de la tête:

- Vous avez raison, mieux vaut quitter ces lieux et discuter dans un endroit calme et discret. Votre demeure me semble tout à fait approprié.

Ensuite, ils s'acheminèrent vers la maison de Crissolorio et l'intendant se demanda s'il finirait par retrouver le voleur et le fameux masque. Cela semblait bien compromis car plusieurs heures s'étaient écoulées depuis le début de leur quête et le malandrin avait probablement déserté les quartiers riches depuis longtemps. Par ailleurs, les rues se vidaient peu à peu des passants et bientôt elles seraient désertes car la nuit était tombée.

Lorsqu'ils pénétrèrent dans l'habitation du petit courtisan, Loren remarqua un homme habillé modestement mais qui paraissait dissimulé un esprit retorse derrière son sourire poli. De plus, sa silhouette lui parut étrangement familière. Le vampire ne se trompait jamais et il était sûr et certain de l'avoir croisé quelque part auparavant mais il était incapable de se souvenir où.

- Bonjour messire crissolorio, j'ai préparé un dîner frugale pour ce soir comme vous me l'aviez demandé ce matin. Est-ce que ce messire va rester dîner avec vous et dois-je lui préparé quelque chose ?

L'intendant sursauta: cette voix, il la reconnaîtrait entre mille; à présent nul doute n'était plus permis. Il se tourna en direction du petit courtisan avant de lui murmurer à l'oreille.

- Qui est cet homme ? Je crois qu'il serait préférable que nous allions dans une pièce tranquille car j'ai une chose de la plus haute importance à vous révéler...

HRP: désolée pour le retard, j'ai presque terminé pour ma part.

Oui il y avait des choses qu'il ne valait mieux pas qu'elles s'ébruitent, pas parce que c'était particulièrement vital pour Crissolorio, mais s'il voulait pouvoir en tirer parti il valait mieux que les assassins ne le sachant pas avant qu'il agisse, c'était en ce sens là après tout que l'information était une force, car elle permettait d'agir d'une manière proprement impossible autrement tout simplement, et de tirer parti d'opportunités qu'un ignorant n'aurait aucunement pu déceler. Enfin dans tout les cas les informations de Lorën valaient leurs prix, et il valait mieux ne pas se montrer ingrat envers un vampire qui était en plus intendant sous la théocratie. Mais ce n'était là que l'évidence après tout.

Enfin il restait encore cette histoire de voleur qui ne s'était pas encore réglé malheureusement, à croire que leurs recherches avaient été infructueuses, même si Crissolorio pensait que rien n'était encore perdu, mais sûr ce il valait mieux rentrer pour se concerter un peu avec le vampire à ce sujet-ci.

Ils arrivèrent donc chez lui, et l'un de ses serviteurs lui présenta son repas de ce soir, bien comme convenu à l'heure dite.

« Merci mon brave ce sera parfait. Et pour le reste je pense que ce ne sera pas nécessaire. » Dit-il calmement, après tout il n'avait rien ici pour nourrir un vampire, et ce n'était pas le moins du monde son désir. Mais étrangement Ostiz pensa à tout autre chose après que Lorën lui ait chuchoté qu'il voulait rapidement parler de quelque chose en privé tout en demandant qui était cet homme… D'accord au vu de la manière dont Lorën parlait Crissolorio en conclut rapidement que c'était important.

« Veuillez m'excuser mon brave, le sieur demande à me voir en privé, je vous demanderai d'attendre ici je vous prie. » Dit Calmement Crissolorio avant de se rendre avec Lorën dans une autre pièce. Une fois ceci fait il demanda donc calmement.

« Que se passe t-il ? Ai je raison de pensée que cela concerne mon domestique que vous vous venez d'apercevoir à l'instant ? » Demanda t-il alors que lui même commençait à avoir certains soupçons, et n'attendait du coup que de voir le vampire les confirmer, ou non. Après tout il était étrange que Lorên ait fait se demande juste après avoir vu le domestique d'Ostiz.

Après que l'intendant ait demandé à parler à Crissolorio en privé, ce dernier congédia son domestique et acquiesça à sa demande en le menant dans une pièce calme où ils pourraient discuter en toute quiétude. Loren n'en revenait pas de la chance inouïe qui venait de se présenter à eux car il craignait sérieusement que le voleur de masque ne leur échappe. En effet, les deux compères avaient fait le tour du marché et des quartiers luxueux de Gloria en vain et il était probable que l'escroc ait déserté les lieux. Et voilà que le hasard ou le destin venait de le remettre sur leur route. L’ouïe exceptionnelle et l'intuition du vampire ne lui avaient jamais fait défaut et il était certain de reconnaître cet homme...

Loren esquissa un sourire satisfait avant de dire au petit courtisan d'un ton amusé:

- Qui est cet homme ? Est-il fiable ? Si c'est ce que vous croyez, laissez moi vous détromper car sa voix et son allure me sont étrangement familières et pour être franc je suis certain qu'il s'agit du suspect que nous recherchons. C'est un bien curieux hasard que ce fourbe se soit dissimulé chez vous mais c'est très bien joué de sa part car c'est le dernier endroit où nous aurions pensé à le chercher. Il faudrait trouvé l'endroit où il a dissimulé le masque et le prendre en défaut. Avez vous un plan pour cela ? Mais si vous préférez, je peux le torturer pour l'obliger à nous révéler où il cache ce masque, si toutefois celui-ci est encore en sa possession car il peut très bien l'avoir revendu ou s'en être débarrassé pour dissimuler son larcin. Après tout, le vol est puni très sévèrement en théocratie et il a pris un risque énorme en le dérobant.

Ayant achevé sa phrase, l'intendant se tourna vers Crissolorio guettant sa réaction et sa réponse. Il s'agissait d'un homme calme et avisé et Loren ne doutait pas qu'il choisirait la meilleure façon de régler cette sombre histoire sans faire de vagues. Au pire, le nocturne n'aurait aucun scrupule à torturer cet imbécile de serviteur afin d'obtenir des informations sur ce qu'il avait du masque volé.

On pouvait deviner qu'effectivement Crissolorio était très intéressé par ce qu'allait lui dire le vampire, après tout ce dernier ne semblait pas être du genre à vouloir hâter une entrevue privée sans raison. Ostiz pouvait donc estimer sans aucune difficulté que ce qu'allait lui dire Lorën serait dans son intérêt, et de ses autres déductions il supposa que cela devait être une affaire qui le concernait, et qui concernait aussi son domestique qu'ils venaient tout deux de voir précédemment. Mais toutes les déductions du monde au final ne valaient rien si elles n'étaient pas corroborés de preuves, ou du moins pleinement confirmés, et le philosophe attendait donc patiemment que le vampire s'exprime à ce sujet. Et ce dernier semblait très satisfait de ce qu'il allait dire, ce qui était évidemment bon signe...

Le suspect qu'ils recherchaient ? Eh bien intéressant, très intéressant retournement de situation… A croire que la chance était finalement avec eux. Bien évidemment de ce fait il fallait donc retrouver le masque, et prendre en défaut le serviteur pour récupérer la possession d'Ostiz. La torture ? Crissolorio répugnait à user de ce genre de méthodes barbares… Non il y avait sans doute un autre moyen de récupérer le masque après tout. Restait donc à arriver à délier la langue du serviteur, et à obliger ce dernier à avouer son crime… Crissolorio y réfléchit donc calmement car cela nécessitait bien calme, et concentration, et une fois qu'il eut terminé sa réflexion il reprit la parole, et dit méthodique.

« Sans aller jusqu'à le torturer nous pourrions d'abord essayer de l'intimider… La peur de mourir, ou d'être livré aux geôliers impériaux suffit à faire trembler n'importe quel homme, et nous savons tout deux que la justice de l'empire tient peu compte de l'innocence de quelqu'un, ou de sa non innocence avant d'avoir recours aux pinces… De plus un homme motivé par la cupidité n'irait pas jusqu'à risquer sa vie pour cacher un gain volé, ce n'est pas l'honneur qui motive cet homme, et il parlera bien avant d'avoir besoin de le torturer s'il est bien terrorisé. Dîtes moi seigneur Lorën, aimeriez-vous vous occupez de cela ? C'est que sans me montrer présomptueux vôtre peuple a certains talents innées pour faire peur. » Acheva Crissolorio attentif, après tout la peur était une puissante arme, souvent pire que la douleur. Et puis Ostiz avait une sainte horreur du sang...

Loren sourit lorsqu'il entendit la réplique de Crissolorio; en effet, son peuple disposait d'un certain talent pour ce genre de pratique et intimider un humain ne lui poserait aucun problème, que du contraire. De tout temps, le nocturne avait goûté à l'infini plaisir de lire la peur dans les yeux de ses victimes et, même s'il n'allait pas jusqu'à torturer ou à occire ce serviteur, l'effrayer pouvait se révéler un exercice des plus amusants. Cela se révélerait même un jeu d’enfant pour un vampire aguerri comme il l’était. Par ailleurs, l’appât du gain et la récompense promise par le petit courtisan ne faisait qu’attiser son envie de confronter le fourbe à sa félonie.
Discrètement, Loren se glissa jusqu’à une pièce où le serviteur était en train d’astiquer les meubles, tellement absorbé par son activité qu’il ne l’entendit pas venir. L’intendant quant à lui pouvait percevoir les battements réguliers du cœur de l’humain et son calme olympien. De toute évidence, ce dernier ignorait que ses petits agissements venaient d’être découverts ainsi que son identité.
Loren esquissa un sourire goguenard et donna une tape amicale dans le dos de l’homme, qui sous le coup de la surprise laissa choir un vase qu’il venait de prendre pour le depoussièrer et qui se brisa en mille morceaux en touchant le sol.
- Oh excusez moi, répondit l’intendant. J’espère ne pas vous déranger et que ce vase n’avait pas une grande valeur car j’imagine que messire Crissolorio le décomptera sur vos gages, dit le vampire d’un ton doucereux et narquois.
Le serviteur tenta de dissimuler la colère qui empourprait ses joues cireuses et répondit d’un ton qui se voulait calme mais où pointait la tension nerveuse :

- Euh c’est-à-dire que…qu’est-ce que vous désirez ? Je suis fort occupé en ce moment comme vous le constatez donc si ce n’est pas urgent, j’aimerai que vous me laissiez vaquer à mes occupations.
L’intendant le regarda froidement avant de répondre d’une voix très calme :
- A dire vrai, je souhaiterai que nous entretenions en privé car nous devons discuter d’une affaire de la plus haute importance.
L’homme fixa loren d’un air à la fois perplexe et hébété avant de fronçer les sourcils et de répliquer d’un ton cassant :

- Messire, c’est impossible, je dois d’abord terminer mon travail sans quoi je me ferai disputer par mon maitre, messire Crissolorio. De plus, qu’est-ce qu’un gentilhomme tel que vous peut avoir à faire avec un humble serviteur tel que moi.
- N’ayez crainte, c’est Crissolorio lui-même qui m’envoie et il m’a chargé de vous transmettre des indications quant à votre travail.
- Très bien, soupira l’humain de guerre lasse tandis que lui et Loren se dirigeaient vers une petite pièce un peu à l’écart.
Une fois là bas, Loren ferma la porte et s’adossa contre celle-ci les bras croisés en fixant l’homme de ses prunelles dorés comme s’il tentait de lire en lui.
Le serviteur pâlit mais lui rendit son regard sans ciller.
Ce crétin a l’air moins lâche que ce que je croyais, pensa le vampire. Mais qu’importe, j’en ai maté des plus courageux que lui et je parviendrai bien à lui faire cracher le morceau.
- Très bien, assez plaisanté finissons en, messire Crissolorio veut récupérer son bien. Si tu acceptes de me le donner sans faire d’histoire, je me contenterai de te crever les yeux ou de t’arracher la langue selon ce que tu préfères. En revanche, si tu veux jouer au plus malin, je te viderai de ton sang et après l’avoir coupée, j’accrocherai ta tête au audessus d’un piquet. Alors quel est ton choix ?
L’humain devint livide et des gouttes de sueurs se mirent à perler le long de son front. L’horreur se lisait dans ses yeux et il jeta des regards apeurés autour de lui comme s’il cherchait une échappatoire. Soudain, le serviteur aperçut une fenêtre et se précipita dans cette direction pour s’enfuir mais il avait à peine saisit la poignée pour l'ouvrir que l’intendant; plus rapide que lui, agrippa son poignet et le serra très fort ; un craquement retentit et l’homme tomba sur le sol en poussant un cri de douleur.

- Pitié, hurla t’il. Je n’ai rien fait ce n’est pas moi qui ait pris le masque de terreur de messire crissolorio, épargnez moi, bredouilla t’il.
- Intéressant, répondit Loren d’une voix glaciale, mais comment sait tu qu’il s’agit du masque de terreur ? je n’ai jamais mentionné ce « détail ».
Terrifié, le serviteur fondit et se mit à crier à plein poumons :
- Messire Crissolorio au secours ! Je vous en prie venez à mon aide si vous êtes un homme juste, je vous promets de faire tout ce que ce que vous voudrez si vous intercéder en ma faveur auprès de ce…monstre…
- Pathétique, soupira Loren, aucune dignité tu mériterais que je t’arrache les entrailles sur le champ en punition de ta stupidité.

Le vampire semblait prendre plaisir même à l'idée de juste intimider, au moins Ostiz savait déjà que Lorën allait y mettre du cœur, et que les résultats seraient assez rapidement probants. Dans tout les cas Ostiz ressentit pendant un instant une once de pitié pour le voleur, mais celle-ci fut très vite étouffé par le pragmatisme, et le raisonnement froid d'Ostiz qui concluait que 600 pièces d'or c'était bien trop énorme comme vol pour laisser passer cela, et que si cette affaire venait à s'ébruiter, et qu'il avait laisser le voleur s'en tirer à bon compte cela n'avait aucune chance d'être à son avantage, bien au contraire. L'empire théocrate étant un bourbier fertile pour le vice, la malhonnêteté, et tout ce qui avant était considéré comme indigne d'un homme, mais qui aujourd'hui était presque la norme.

Crissolorio se contenta donc d'attendre dans sa pièce le temps que ça se fasse, écoutant de loin ce qu'il pouvait entendre de ce qui se passait dans l'autre pièce. Le bruit d'un vase qui se cassait… Magnifique, il espérait vraiment que ce n'était pas ce vase familiale en porcelaine datant du règne de l'empereur Judovic qui venait d'être brisé, car il n'était qu'en exemplaire unique, et Ostiz ne pouvait que compter avec un mauvais pressentiment intérieurement tout l'argent qu'il venait de perdre si ça avait été celui-là. Enfin ce vase ne valait pas grand-chose par rapport à un masque de peur au moins… Il pouvait donc légèrement faire abstraction de ce sentiment de perte que ne savait ressentir parfaitement que les avares, et les radins devant une perte d'argent imprévue, et indésiré.

Et c'est bien assez vite que les choses avancèrent de ce que pu entendre Ostiz, notamment quand son serviteur l'appela à l'aide. Très rapide en effet...

Et si on pouvait dire quelque chose de l'intendant Lorën pour le coup c'est qu'il était terriblement efficace, Ostiz lui-même avait une idée de l'efficacité des vampires dans ce domaine, ayant passé quelques heures sous le joug d'une ancestrale vampire, mais cela lui faisait toujours un léger effet que cet idée, même si le vampire ne faisait que terroriser l'autre qui l'avait mérité d'ailleurs, Ostiz grinçait des dents entièrement en se disant qu'il faudrait qu'il réfléchisse un jour sérieusement quand au fait que les vampires puissent être naturellement ainsi, ou s'il y avait une autre raison derrière. Sans doute un sujet de réflexion philosophique fort riche effectivement.

Enfin sur ce il se rendit calmement dans l'autre pièces après que le serviteur ait crié… Pour voir que le vampire avait un très confortable avantage sur le serviteur. Et alors qu'il entra Ostiz se prononça sans paraître s'émouvoir de la détresse du voleur.

« Je suis un homme d'honneur, mais tous ici ne le sont pas, et ce n'est pas du seigneur Lorën que je parle en faisant ce genre d'affirmations... » Dit le Grand Trésorier, nulle colère ne se voyait dans ses traits, et son ton, mais son expression était dure, et sévère. Ostiz pouvait être quelqu'un de calme, et patient, mais aussi de sévère, incroyablement sévère. Et il reprit tout aussi sévère pour enfoncer le clou.

« Je vous ai donné un travail, et je vous paye bien par rapport aux autres serviteurs aux services des autres membres de la cour, je vous laisse même avoir vôtre propre chambre de fonction dans cette demeure vous ainsi que les autres serviteurs par pure humanité, alors que je pourrai vous laisser croupir dans le quartier pauvre comme tout le monde le fait. Et qu'est-ce que j'obtiens alors que je prend soin de vous traiter avec dignité ? Vous abusez de ma confiance… Vous êtes un ingrat là où d'autres hommes serait heureux d'avoir les mêmes droits que vous. »

Puis habilement Ostiz acheva comme s'il prononçait une sentence.

« Mais malgré cela je peut être magnanime... Rendez moi le masque, et vous serait juste renvoyer, ne le faîtes pas, et je laisse au sieur Lorën le plaisir de vous donner une bonne leçon. Je vous laisse 3 secondes pour faire vôtre choix… 3, 2 » Acheva t-il sans laisser voir s'il mentait, ou non. Après tout même si Ostiz n'était pas du genre immoral pour un théocrate, il restait que faire preuve de pitié envers un voleur pouvait être perçu comme un signe de faiblesse qu'un homme comme lui ne pourrait pas forcément se permettre s'il voulait garder sa place dans le nid de vipère qu'est la cour de Vraorg. C'était presque une nécessite pour sa survie en faîte.

De plus maintenant que Lorën avait effrayé le voleur, peut-être que l'issue que lui offrait Ostiz, et qui lui permettrait de s'en sortir sans trop de mal le tenterait bien trop pour envisager seulement de passer à côté. Restait à voir si cela fonctionnait, mais généralement lorsqu'une bête était acculé, et qu'on lui offrait une issue inespéré il était souvent normal de la voir s'y engouffrer sans même y réfléchir.

Après que le filou ait fais un esclandre sous prétexte que le Nocturne l'avait un peu "malmené", Crissolorio parut dans la pièce, marchant d'un pas nonchalant et le visage affichant un calme olympien. Pourtant, il n'ignorait nullement l'enjeu de cette entrevue mais faisait malgré tout preuve d'une maîtrise de lui-même remarquable, ce qui ne manqua pas de susciter l'admiration du vampire. Décidément, Loren appréciait cet homme serein et réfléchi, des qualités qui se faisaient rares par ces temps troublés.

Au moment où il s'adressa à son serviteur, la voix d'Ostiz prit des intonations dures et il admonesta ce dernier sans vergogne. L'intendant ne put s'empêcher de sourire quand il entendit ce discours un tantinet moralisateur, toutefois celui-ci s'avérait criant de vérité. En entendant ces mots, le voleur présumé pâlit et se jeta aux pieds du petit courtisan en implorant son pardon:

- Pitié Messire ! Je ne voulais pas abuser de votre confiance mais je n'ai eu guère le choix...J'ai une femme très malade et son traitement nécessite de l'or, beaucoup d'or...et je ne suis pas riche ! Pour moi le seul moyen de gagner de l'argent était de fabriquer des répliques factices de votre masque...Je sais, c'est mal mais je n'avais guère le choix ! Pardonnez moi je vous en supplie, ne me livrez à ce "monstre" ni à la justice des inquisiteurs.

Lorsqu'il entendit le mot "monstre", Loren ne put s'empêcher de froncer les sourcils et riposta d'un ton froid.

- Assez de simagrées, dépêche toi de nous dire où tu as caché le masque où ça ira mal pour toi. La patience n'est pas mon point fort et tu as déjà outrepassé les limites.

Comprenant qu'il n'avait plus le choix, l'homme se leva et les conduisit à l'extérieur de la maison jusqu'à un petit jardin et il avança jusqu'à un petit rocher qu'il souleva, dévoilant un trou creusé à même le sol. A l'intérieur se trouvait un masque en tout point identique à celui qu'ils recherchaient.

- On dirait bien que nous avons retrouvé votre masque messire Crissolorio, dit Loren d'un ton satisfait. Cependant, je crois qu'il vaudrait mieux le tester sur quelqu'un afin de s'assurer qu'il s'agit bien de l'original.

Après cela, l'intendant se saisit du masque et le tendit à son propriétaire, attendant sa réaction.

Prévisible… Les petites gens avaient l'avantage d'être souvent très prévisible dans leurs manières de faire, et d'agir. Pas étonnant que les politiciens n'aient pas tant de mal que cela à les menait en bateau d'ailleurs, et que Vraorg le blanc s'est aisément entouré de fanatiques prêt à mourir pour lui alors qu'il est tout sauf un dieu bienveillant. C'était quand même impressionnant qu'un tel tyran puisse aussi aisément s'entourer de serviteur pensa Ostiz, même admirable disons, Crissolorio ne serait pas forcément contre d'avoir un tel charisme, et une telle aisance à s'attirer la loyauté des autres en faîtes…

« Il y a un hospice gérer par la princesse Esmelda Kohan qui offre des soins aux nécessiteux, vous n'avez qu'à vous y rendre pour avoir des soins, de ce côté-ci la princesse est fort généreuse, et cela ne vous aurait pas coûté une pièce. » Dit-il simplement, bon après cette hospice devait être bondé, mais qu'on n'aille pas lui dire que sa femme n'aurait pas pu être guérit là-bas. Bon c'était un jugement dur effectivement, mais Ostiz n'avait pas apprécié qu'on lui vole une telle somme ! Surtout quand l'autre aurait pu par exemple lui demander une avance, ou aller à l'hospice. De plus rien ne disait que le serviteur ne mentait pas après tout, quel preuve avait-il ?

Enfin pitié il aurait d'une certaine manière s'il coopérait, Ostiz n'était pas un monstre, juste qu'il était pragmatique, et qu'il n'accorderait une once de magnanimité que si il récupérait son masque. De plus passer pour quelqu'un de facilement compatissant était fort dangereux par les temps qui courent donc autant rester un minimum dur.

Et visiblement le vampire aussi aller dans ce sens, et presser le domestiques de faire rapidement s'il ne voulait pas risquer la colère du vampire, que ces derniers étaient compétents visiblement quand il s'agissait d'effrayer quelqu'un… Et bien entendu cela eu son petit effet vu que le serviteur se leva pour leur indiquer où était le masque. Et Crissolorio pu donc récupérer le masque, mais comme l'indiquait Lorën pour s'assurer que c'était bien le bon il serait effectivement probablement mieux de le tester… Crissolorio regarda calmement le vampire…

« En effet. » Dit-il en prenant délicatement le masque… « Je vous conseille de détourner les yeux sieur intendant. » Dit-il à voix basse aux vampires avant de mettre courtement le masque, et de regarder la réaction de son serviteur… Qui était tout bonnement terrorisé, devant cela au point de ne même pas arriver à crier vu que la terreur le rendait muet, Ostiz n'insista donc pas plus, et enleva le masque car cette vison était presque ridicule vu à quel point l'autre semblait être prit par la peur, puis Ostiz leva le bras, et en indiquant la sortie dit sèchement au serviteur qui se remettait peu à peu de ses émotions après un grand choc qui suffisait sans doute comme châtiment aux yeux d'Ostiz.

« Vous êtes renvoyer. Partez immédiatement d'ici, et ne revenez pas! »

Et quand cela fut fait, et assez rapidement… Il se retourna vers le vampire, et lui dit poliment.

« Tout travail mérite salaire, je propose que nous rentrions donc pour vous donner vôtre récompense sire intendant. » Acheva t-il donc en invitant Lorën à rentrer. Après tout ce dernier avait fait sa peur du travail, il serait donc honnête de faire en somme qu'il reçoive son dû.

Lorsque le serviteur filou tenta de justifier son larcin en invoquant la prétendue maladie de son épouse; Crissolorio lui répondit qu'il n'avait qu'à aller à l'hospice de la princesse Esmelda, ce qui ne lui aurait pas coûté le moindre sou.

Loren se contenta de hocher la tête d'un signe d'approbation; mais il ne croyait pas un seul mot de ce que disait le malandrin. Ce mensonge était bien trop grossier, seul un imbécile pourrait y croire. En vérité, ce serviteur malhonnête cherchait juste à sauver sa peau. De plus, il n'avait pas une tête à être marié tant il était laid et chafouin, rien à voir le puissant charisme dont disposait le vampire.

Ensuite le petit courtisan demanda à récupérer son bien et le voleur s'exécuta sans broncher; il n'aurait manqué plus que ça qu'il fasse le fier après l'acte ignominieux dont celui-ci s'était rendu coupable. Crissoloria testa ensuite le masque sur son serviteur et il se révéla qu'il était en possession de l'original. Après cela, l'homme congédia sur le champ le malandrin avant de se tourner en direction de Loren pour lui proposer de lui donner son dû.

L'intendant afficha un large sourire; au moins, il n'avait pas perdu sa journée en vain car il avait crains à un moment que le voleur de masque ne leur échappe. Après tout, le quartier était si vaste et nombreux étaient les escrocs qui parcouraient les rues de la cité. Un brigand pouvait sans problème fomenter ses délits et disparaître sans laisser de traces.

- Je vous suis messire Crissolorio, j'ai hâte d'obtenir cette récompense et j'imagine que vous êtes très heureux d'avoir récupérer votre masque. Dire que ce fichu voleur se cachait chez vous, il est culotté mais je dois dire que c'est très astucieux car c'est bien le dernier endroit où j'aurai pensé à le chercher.

Ayant terminé sa phrase, le vampire se dirigea vers l'intérieur de la demeure.

Ostiz se fichait bien de savoir si le voleur avait été marié, peut-être l'avait-il été, ou l'était-il, mais maintenant ce n'était plus son problème. Crissolorio acceptait de payer honnêtement ses serviteurs, et de les traiter avec une certaine dignité, mais il ne tolérait pas qu'on le vole. Car si en échange du traitement humain qu'il offrait à ceux qu'il payait ces derniers ne le respectaient pas, et le voler sans considération eh bien on pouvait dire qu'il serait le dernier des idiots, la mansuétude n'était jamais mieux embelli que par une certaine fermeté l'accompagnant après tout...

Et il restait dans tout les cas à payer le vampire pour ses services, après tout le petit courtisan avait maintenant une dette à honorer auprès du vampire, et il était mieux pour l'honneur d'un bourgeois de respecter ses dettes, et de les rembourser, d'une certaine manière on pourrait dire que c'était ce qui les différenciaient de beaucoup de nobles qui pour leurs parts dépensaient souvent sans forcément compter.

Et d'ailleurs alors que l'intendant accepta qu'on aille chercher sa récompense ce dernier ajouta un petit commentaire de son air satisfait au sujet du voleur en disant que l'idée de ce dernier avait été astucieuse...

Astucieux c'était le mot… Malhonnête, et astucieux effectivement cela Ostiz ne pourrait que le reconnaître, et il avouerait qu'il aurait lui même user de ce genre de techniques s'il avait été dans la même situation car c'était seulement la chance au final qui avait fait que le voleur avait été démasqué, et la chance exclu ce plan avait donc été presque parfait. Ostiz en tout cas garderait ce genre de choses en tête, pour peut-être s'en inspirer un jour pour un autre usage qui sait ? Avec un peu de ruse certains portes peuvent vous êtres aisément ouvertes après tout…

« Reconnaissons lui au moins d'avoir su faire preuve d'une certaine ruse même si au final la chance a joué contre lui. » A dit calmement Ostiz avant d'entrer dans sa demeure avec le vampire, pour arriver assez rapidement dans son bureau, Ostiz prit un peu de temps pour aller chercher un coffret, et quand ce fut fait il déposa, et ouvrit ce dernier sur son bureau dévoilant aux yeux du vampire une multitude de bijoux.

« Comme vous le dîtes messire Lorën je vous suis gré d'avoir été d'une aide assez conséquente quand à la récupération de mon bien, et comme convenu faîtes donc vôtre choix, prenez quelques-uns de ces joyaux, je suis certain que vous saurez en trouver à vôtre goût. » Et il y avait de tout, le fils d'Ostiz était marchand en pierre précieuse, et bijoux donc son père avait donc pu obtenir sans trop de difficulté des exemplaires variés de bien trouvables de ce commerce…



[Hrp : Je te propose qu'on conclu le rp aux post suivant^^. Encore merci pour le rp o/ .]

Effectivement le plan du serviteur avait été astucieux mais comme le soulignait le petit courtisan, celui-ci avait joué de malchance. Mais peu importe, cela arrangeait bien Loren car grâce à cela il pouvait obtenir la récompense tant attendue. Ils entrèrent dans la demeure de Crissolorio et le vampire commença à imaginer les magnifiques pierres précieuses que l'humain lui avait promis. A cause de son totem Pie, l'intendant éprouvait un gout immodéré pour tous les objets brillants.

Quand ils furent dans la pièce, Loren alla chercher le petit coffret qui contenait les pierres précieuses et les examina attentivement avant de faire son choix: en effet, toutes étaient d'une rare beauté mais il ne pouvait pas abuser et devait choisir celle qui lui plaisait le mieux. Il hésitait entre une grosse émeraude de forme ovale et un diamant bleu en forme de cœur. Loren songea que cela serait du plus bel effet avec son nouveau costume car mine de rien, l'intendant était un vampire coquet. De plus, il était rare de trouver des pierres d'une telle perfection, à coup sur, cet Ortiz était un homme de gout et il avait hérité d'un bien beau trésor.

Loren se pencha et prit dans sa main la grosse émeraude pour mieux la contempler avant de s'emparer du diamant bleu.

- Ce sont vraiment deux pierres superbes. Quel dommage que je sois obligé de faire un choix mais je n'aimerais pas abuser en demandant une récompense trop importante, dit-il en faisant la moue. Après un long moment d'hésitation, Loren se décida pour l'émeraude car il adorait sa couleur fascinante et il n'en avait jamais vu d'aussi splendide. A coup sur, il s'agissait d'une pierre très spéciale et qui serait du plus bel effet dans sa collection personnelle.

- Hé bien merci pour cette récompense et pour cet après midi passée avec vous, ce fut un plaisir de traquer et d'attraper cet escroc. Qui sait, si Dracos le veut peut-être nous reverrons nous un jour. Après cela, le nocturne quitta la pièce et s'éloigna.

HRP: voilà j'ai terminé, merci pour ce rp !

Par Vraorg visiblement il n'y avait pas que Ostiz qui appréciait beaucoup ce qui avait de la valeur. Mais cela ne l'étonnait pas, il imaginait bien les vampires du genre possessif où à apprécier le fait d'être supérieur au autres ne serait-ce qu'en richesse. Dame Ambre lui avait dit que ce peuple était singulier, mais au fond de lui Ostiz se disait de manière rationnelle que rien n'était vraiment au-delà de la compréhension surtout si l'on prenait la peine de tout mettre à plat pour l'analyser de manière empirique, oui… Pour Crissolorio les vampires ne resteraient pas un mystère très longtemps s'il se montrait assez malin pensa t-il.

De plus il valait certainement mieux comprendre comment marchaient les vampires actuellement surtout qu'il fréquentait la cour impériale qui était bondé de ces derniers. Il s'intéressa d'ailleurs au choix du vampire, cet être de la nuit avait un œil fin pour voir les bijoux de valeurs… Ostiz ressentit quelques instants une pointe de fierté pour son fils qui avait su accumuler de si belles marchandises, sans doute qu'ils prospéreraient encore longtemps avec son commerce de pierre précieuses, et de bijoux. A croire que la richesse elle-même était inscrit dans le sang de sa lignée, même si Crissolorio ne s'était pas enrichit dans le commerce contrairement à la tradition mais dans la fonction publique, et la politique actuellement. Un domaine bien peu fréquenté par les bourgeois en vérité ce qui était fort agréable même s'il avait perdu en position avait l'avènement de Vraorg il restait qu'il se débrouillait bien au moins.

« Qui sait… Il pourrait s'avérer à l'avenir que vous puissiez récupérer l'autre pierre, les Ostiz n'oublient pas leurs alliés, et je suis sûr qu'à l'avenir messires nous intérêts s’avéreront encore commun. » Dit-il ensuite d'un ton clair au vampire. Peut-être que ces quelques propos le feraient réfléchir à certaines idées à l'avenir.

Et il n'était pas contre l'idée de faire commerce, ou alliance avec des vampires loin de là. Ostiz savait qu'en affaire il n'y a pas de races, et surtout qu'il fallait savoir être ouvert d'esprit pour flairer les bonnes affaires. Ah l'ouverture d'esprit des marchands, il fallait être idiot pour penser que c'était là de la vertu, c'était juste l'expression de l'intérêt de la classe marchande, même si c'était une qualité il ne fallait pas croire que les marchands avaient l'esprit ouvert pour une autre raison que grossir la taille de leurs bourses pour là plupart…

« Bonne continuation à vous sieur Lorën. » Se contenta ensuite de dire Ostiz comme au-revoir alors que le vampire prit congé, en somme la journée s'achevait même si Crissolorio n'oubliait pas qu'il avait encore à faire… Il restait néanmoins probable que sa route et celles du vampire puissent être amenés à se recroiser.