La propriété était relativement grande, dotée d’un jardin magnifique et entretenu avec soin comportant des pelouses nettes et d’un vert tendre, un bosquet d’arbres en bonne santé et un lac miniature avec un environnement naturel recrée de toutes pièces. Au centre de ce grand jardin se trouvaient plusieurs bâtiments. Le plus imposant était bien entendu la demeure en elle-même, haute de trois étages, ressemblant à un castel miniature, possédant des tourelles de la même pierre blanche immaculée que le reste de l’ouvrage, portant de larges fenêtres aux verres lisses ouvrant les pièces à la luminosité de plein pied. Les toits étaient de plaques de pierres agencées et parfaitement entretenue alors que certains des murs étaient envahis d’un lierre et de roses grimpantes très bien entretenue afin de créer un effet agréable. L’immense porte d’entrée était également un chef d’œuvre d’ébénisterie, d’un bois gravé magnifiquement et d’où partait un chemin de pierres blanches, s’en allant en serpentant vers l’immense grille d’entrée ainsi que vers les écuries et les demeures humbles des serviteurs du domaine. L’enceinte du domaine était de pierres hautes, mais l’entrée était un grillage d’acier enchanté et gardé par des soldats en armures, des lames privées engagée par le propriétaire. Ils observaient les visiteurs avec circonspections alors qu’on les faisait entrer, ayant vérifié la raison de leur venue. Laissés seuls dans leur avancée vers la porte, celle-ci se dotait d’un loquet magnifique plaqué d’or avec lequel l’on pouvait frapper pour s’annoncer.

Ils furent reçut quelques minutes après leur entrée sur le domaine, une servante venant ouvrir la porte et faisant la courbette devant eux avant de les inviter à l’intérieur. Fille du petit-peuple, avec des cheveux bruns et un joli sourire quoi que commune, elle ressemblait à toutes les servantes que l’on pouvait trouver dans des demeures telles que celle-ci, en livrée appropriée. Elle les conduisit dans un petit salon fournis en leur demandant d’attendre que le maître des lieux arrive. La pièce était fournie, de bois laqué classique, un tapis s’étalait au sol, d’un vert forêt, tandis que des fauteuils confortables se tenaient en ronds près d’une table basse à l’arrondis esthétique dont le plateau supérieur était d’ivoire sombre. Des bibliothèques lourdes occupaient la majeure partie de l’espace, autours de la fenêtre qui diffusait une lumière appréciable sur l’ensemble. Il leur fut servi des boissons et une collation si désirée, pour les mettre à l’aise tandis qu’ils attendaient. Une attente qui s’étendit sur une bonne demi-heure avant que le dit nommé Meis Bradon ne se décide à apparaître. Comme on avait put le décrire à Christophe, c’était un homme d’un certain âge et un peu bedonnant, s’habillant de façon riche mais sobre, aux cheveux châtains tirant sur le brun et aux yeux marrons, courtois et accueillant, qui vint leur serrer la main.

« Bien le bonjour messieurs ! Je suis ravi de vous voir ! Oui vraiment ravis ! Pardonnez-moi pour l’attente, je rédigeais une missive pour le Duc Kohan et je n’ai pas vu le temps passer ! J’espère que mes serviteurs vous ont mis à l’aise ? » Il s’installa dans un des fauteuils « Je dois vous avouez que je suis soulagé de voir ma demande aussi rapidement répondue. Je suis choqué que l’on ait pu me voler alors que ma propriété est si bien protégée. Si ces malandrins sont capables de voler une dague, ils sont sans doute capables de me voler d’autres choses ou pire ! D’attenter à ma vie ! J’espère que vous pourrez m’aider et bien sûr je vous paierait chacun la somme convenue, cinquante pièces d’or pour chacun !» Il se pencha légèrement en les examinant « Mais si vous parvenez à mettre ces malfrats sous les verroux je suis prêt à doubler cette somme évidement »

Quelques jours seulement après la diffusion de son annonce de contrat, un mercenaire et une lame noire advenaient pour l’aider, voilà qui le remplissait effectivement d’aise. Une seule personne risquait fort de ne pas suffire à retrouver sa dague mais deux auraient certainement plus de chance. Les mercenaires étaient des hommes durs et endurants, pleins de ressources et qui savaient se débrouiller avec de nombreux contrats difficiles. C’était leur vie après tout que de vendre leurs épées au service des autres pour diverses tâches. Ils faisaient bien leurs travaux si on était bon payeur. Des valeurs sûres donc. Il était un peu plus surpris par la lame noire. Les soldats de cette guilde étaient avant tout détachés à la sécurité des membres de la famille royale il était donc étrange de le voir là, surtout qu’aux dernières nouvelles il était loin d’avoir du sang bleu. Mais ce n’était après tout pas plus mal puisqu’ils étaient censés être les meilleurs guerriers de l’Empire humain. A eux deux, ils seraient forcément un duo de choc !

« Je vous en prie, demandez ! » répondit-il tout de suite au mercenaire, avant de prendre un petit gâteau apporté par l’une de ses servantes. Il avait effectivement raison, sans indice, il serait bien difficile pour eux d’effectuer la moindre investigation. L’affaire était plus délicate qu’on ne pourrait le penser de prime abord en vérité… surtout en raison de sa précieuse dague. Se tournant vers la lame noire, il recueillit également ses questions en restant silencieux puis les pondéra un instant avant de répondre finalement.

« Oui effectivement je pense y voir une raison… » Il s’enfonça un peu plus dans son siège « disons plutôt que je rapporte ce vol à un autre fait, plus ancien » Les deux main sur la bedaine il expliqua plus avant « Voyez-vous, cette dague est très spéciale ! C’est une dague elfique pour commencer et vous savez qu’il est relativement rare de trouver des pièces venant des bois dans l’Empire et encore davantage de si bonne facture. Lorsque j’étais plus jeune, j’ai effectué mon service militaire et j’ai été détaché durant quelques semaines en abords des bois, avec une patrouille elfique. Je m’entendais assez bien avec l’un d’entre eux, pour garder un certain euphémisme diront nous car avec ces créatures vous ne pouvez jamais vraiment savoir si ils vous apprécient ou si ils sont justes polis. Je pense du moins qu’il m’appréciait car il me donna l’une de ses dagues. Une dague de cérémonie d’après ce que j’ai compris, un objet rare et de grande valeur culturelle avant tout. ! Je l’ai même prêté à des membres de la guilde du dragon blanc pour étude approfondie des rites auxquels elle servait ! Enfin je m’égare… » Il reprit un gâteau, grignota puis continua « En tout cas voilà qu’un beau jour je découvre un elfe à ma porte, se disant le fils de mon ‘ami’ et qui me réclamait la dague sous prétexte que je n’avais pas à posséder cet objet, que son père avait été forcé de me le donner et je ne sais plus quel autre non-sens… J’ai refusé de la lui donner je dois avouer, elle me tient à cœur et c’est un cadeau précieux comme je le disais que je chéris »

Il s’assombrit « Il est repartis, apparemment furieux. Je n’avais jamais vu un elfe furieux avant ça. En fait j’étais même persuadé qu’ils étaient incapables de montrer de la colère ! En tout cas l’expérience m’a laissé un coup au cœur. Alors après ce vol je me le demande, est-ce que cet elfe serait capable de me prendre la dague de force ? Il avait l’air prêt à le faire en tout cas… » Il croisa les bras, soucieux « Surtout que la bande du vent gris… Oh ! c’est une bande de voleur de la rase campagne aldarienne, elle est célèbre vous avez dû en entendre parler ! Enfin cette bande est sensément dirigée par un elfe justement enfin d’après les rumeurs. J’ai fait la corrélation mais je serais ravis de mon tromper croyez-moi…. Savoir qu’un elfe qui m’en veux dirige une bande de malfrats comme ceux-là ! »

Il n’avait en réalité pas une idée précise de la valeur monétaire que pouvait avoir cette dague. Pas en elle-même en vérité mais comme il l’avait expliqué c’était avant tout sa valeur culturelle et son origine qui e faisait un objet prisé. Pouvait-on l’avoir volé pour la vendre ? C’était bien entendu tout à fait possible, les pauvres hères à la recherche d’un peu d’argent n’étaient pas une espèce en voie de disparition, bien loin de là et qui ne risquait nullement de l’être dans un avenir immédiat… ni à long terme sans aucun doute. Pourtant la bande du vent gris n’était pas en manque de coups avait-il entendu et il y avait bien d’autres choses en sa demeure qui pouvaient se revendre très cher. Des objets précieux plus discrets que cela. Il se prit à réfléchir aux questions et aux hypothèses qu’on lui posait. Certes, il ne voulait accuser personne à tort mais l’hypothèse lui avait parue suffisamment solide pour être la base d’une première recherche… Il restait convaincu que ces évènements n’étaient pas dissociables de ce vol odieux… Mais en tant que partie prenante il ne pouvait nier qu’il n’était que très subjectif et on ne pouvait guère lui en vouloir là-dessus ! Après tout, on c’était introduit dans sa maison pour le voler ! Tout ce qui lui semblait une preuve ou une piste était bon à prendre ! Et on ne pouvait le lui reprocher tout de même ! Il n’avait jamais rien fait de mal et n’était qu’un honnête citoyen.

En revanche savoir que ce mercenaire avait déjà eu affaire au vent gris l’intéressa grandement car cela signifiait qu’il savait comment les traquer. La lame noire se joignit de nouveau à la discussion sur cette information, tandis qu’il l’agréait d’un signe de tête de bonne grâce. Il avait également raison, ce qui le confortait dans son idée que ce duo-là serait efficace. Non effectivement des gardes supplémentaires ne seraient peut-être pas efficient mais il en avait pris tout de même. Au moins par acquis de conscience et pour pouvoir dire qu’il n’était pas resté les bras ballants. En temps troublés une bonne lame était un bon investissement. Même plus que bon si cela pouvait lui sauver la vie. Et il était trop vieux et trop en mauvaise santé pour se battre lui-même. Pas malade, non par Dracos ! Simplement un peu rouillé, pour faire preuve d’un euphémisme affecté. En revanche si le vent gris ne revenait pas, si il s’agissait évidement de lui puisque l’on ne pouvait être certain, d’autres pourraient avoir dans l’idée d’imiter les voleurs en s’imaginant que sa demeure était une cible facile… et cela également était un sujet d’angoisse pour son vieux cœur ! Il finit donc par reprendre la parole avec l’intention de répondre aux interrogations posées.

« Non hélas pas de protections magiques. Et non je ne sais absolument pas quel est leur domaine de prédilection. Ma connaissance de ces bandits n’est que très partielle. J’entends comme tout un chacun ce qui se dit. On dit qu’ils ne s’aventurent pas dans Aldaria même, seulement dans les campagnes environnantes » Il toussota « Quant à l’usage que l’on prête à ma dague il est simple, on m’a dit qu’il servait à un rituel d’enrichissement de la nature du temps de l’âge de bronze. Je ne l’ai jamais vu utilisé cependant et sans doute que le rituel en question n’est plus en usage lui-même… ça je ne sais pas » Il pondéra le reste un instant avant de poursuivre « Je ne saurais dire cependant si l’elfe qui me rendit visite était effectivement le fils de mon ami. Vous comprenez, les elfes peuvent prendre l’apparence qui leur sied et sont souvent uniques chacun à leur manière… Il est difficile d’être certain d’une parenté lorsque l’on n’est pas des leurs. Je n’ai pas eu non plus eut de nouvelle de mon ami… » Et il en était bien embetté d’ailleurs. « Je crains de n’avoir guère plus à vous offrir pour vos recherches messieurs. Je puis bien sûr vous montrer la pièce où se trouvait la dague si cela vous intéresse. Et répondre à toutes questions que vous aurez. Pour le reste, je dois m’en remettre à votre expertise »

Pour une raison qu’il ignorait il semblait bien que la lame noire se faisait à présent silencieuse. Mais après tout, peut-être était-il simplement en train de réfléchir, il n’y avait pas à le presser. Evidement il aurait préféré lui-même que cet interlocuteur-là lui dise ce qu’il pensait ou tentait de penser mais tant pis et puis le mercenaire lui semblait très emballé et volontaire ce qui compensait largement les choses. Il acquiesça longuement à la question. « Bien entendu ! Je suis très curieux de savoir effectivement pourquoi ce vol » Si il avait fait quelque chose de mal sans le savoir ! Mais si c’était effectivement simplement une obscure volonté de récupérer cette dague-là alors même qu’elle était à lui et qu’on la lui avait offerte ? Fichtre ! Cet homme en tout cas était d’un professionnalisme intéressant. Il lui aurait presque proposé de faire partie de ses gardes mais doutait qu’il accepte. Le laissant réfléchir, il ne reprit la parole qu’après une question de plus et une gorgée de thé. Il réfléchit également, attentivement même, puis finit croiser les bras. « Et bien il me semble qu’un autre propriétaire de la région s’est vu volé une arme datant de la guerre antique. Mais en dehors de cela je ne sais si il y a autre chose de notables. On parle surtout de vols divers et variés, allant de la boite à musique au chandelier en passant par quelques bijoux… »

Il s’arrêta un instant, grignota un gâteau puis reprit « Oh il y a eu également une attaque sur une caravane de marchands il y a quelques mois. Mais je ne sais pas ce qu’ils transportaient en revanche. Des hommes d’Aldaria et de Lyssa il me semble » Il se leva enfin et invita l’homme à le suivre, la lame noire semblant avoir décidé de restée plongée dans ses pensée. Montant au premier par un large escalier de bois recouvert d’un tapis moelleux il ouvrit l’une des portes sur la droite de l’étage et entra… La pièce était large et parfaitement carrée, les murs de bois laqués avaient un beau lustre et la lumière rendait le tout chaleureux. Cette pièce-là était en réalité un musé miniature où était regroupé des objets rares sous des cloches de verres, sur des reposoirs portant des indications de provenance et d’utilisation. Certains étaient très étranges, d’autres simplement très vieux. Au centre se trouvait une cloche vide et déplacée, avec un reposoir qui avait certainement dû soutenir la dague. L’homme s’approcha et la désigna puis la fenêtre.
« Voilà. Comme tous les matins je venais admirer ma dague, et quand je suis arrivé elle avait disparue ! Je suppose que le voleur est passé par la fenêtre… mais celle-ci étant toujours fermée et ce de l’intérieur je dois avouer que je ne sais trop comment expliquer la chose… »

Il lui lança un regard curieux. « Vous pensez pouvoir en tirer quelque chose ? » Lui ne savait pas vraiment comment faire. Il préféra s’approcher de la fenêtre à la place, lui laissant le champ libre.

Il avait donc conduit le mercenaire à l’étage, afin de lui montrer la salle dans laquelle la dague de cérémonie avait été installée pendant longtemps et où le vol avait eu lieu. Jusqu’à présent il n’avait jamais même imaginé qu’on puisse lui voler quoi que ce soit se trouvant là bien que certains objets, comme la dague, aient effectivement de la valeur. Alors devant le fait accomplit ? Il devait avouer qu’il ne savait plus à quel esprit se vouer et remettait entièrement l’affaire entre les mains de l’homme d’arme qui se proposait de résoudre son petit problème. Ce qu’il disait d’ailleurs avait du sens, sans doute que la fenêtre n’était pas une option, mais alors ? Comment le voleur s’était-il introduit dans sa maison ? Avec une aide interne ? Il devait donc se méfier et soupçonner son personnel ? C’était une déception pour lui, il traitait bien les individus qui travaillaient pour lui et se montrait compréhensif, alors savoir que l’un d’eux l’avait peut-être trahit lui laissait un goût amer. Il espérait vraiment que ce n’était pas le cas ! Il hocha la tête à l’intention du mercenaire.

« Et bien oui j’ai interrogé mes gardes, cependant je ne suis nullement un expert aussi si vous désirez le faire vous-même vous en avez l’opportunité… comme pour le reste de mon personnel d’ailleurs. Malgré mes richesses je ne possède pas quantité de serviteurs et ils vivent presque tous sur le domaine ou dans le village voisin. Cela m’ennuierait grandement que d’avoir été trahit par l’un d’eux je dois l’avouer… même si je ne paie pas aussi bien que le Duc en personne j’ose toutefois me targuer d’être juste envers eux… Enfin, je m’égard un peu » L’homme avait l’air de fixer un mur et le propriétaire des lieux fronça les sourcils, curieux de savoir à quoi il pensait.

Lorsqu’il lui en fit part cependant, il toussa légèrement sur un rire, avant de se reprendre. Un passage secret ! C’était certes un peu fantasque en l’état mais aurait effectivement pu être une explication. « Pardonnez-moi mon hilarité, je n’imaginais pas une telle question je dois l’avouer… Non il n’y a aucun passage secret dans ma demeure. Cela aurait cependant pu être une bonne voie de sortie j’en conviens » Il se mit à réfléchir, laissant l’autre continuer d’examiner la pièce puis reprit quelques minutes plus tard « Vous savez… je dois avouer que vos mots m’ont touchés, au sujet d’une possible aide interne à ma maisonnée. Il n’y a certes pas de passages secrets en ces lieux mais il y a des passages réservés pour mes serviteurs, pour leurs allées et venues… si vous désirez je pourrais également vous les montrer lorsque vous en aurez finit avec cette pièce. Que recherchez-vous comme indices plus exactement ? Vous avez parlé de cheveux, mais qu’est-ce que cela pourrait être d’autre ? Un élément apporté de l’extérieur ? J’aimerais bien vous venir en aide, ou si je ne le puis, peut-être que mes servantes chargée de nettoyer ont pu trouver quelque chose et n’ont pas pensé que ce serait important… »

Il y avait nombre de choses et l’homme devait avouer qu’il était un peu dépassé par tout ce qui se passait. Après tout il n’était qu’un humble homme et marchand, qui avait certes réussit dans la vie, mais aussi honnêtement que possible et qui n’avait jamais auparavant eu le moindre souci avec des hors la loi puisque ses gardes faisaient bien leur travail. Sa vie avait eu son lot de rebuffades sociales, comme tout un chacun, on ne pouvait bien s’entendre avec tout le monde hélas, et pourtant il pouvait se targuer de n’avoir que peu d’ennemis quels qu’ils soient et encore ceux-ci étaient-ils surtout des individus ne l’appréciant pas, sans volonté de lui nuire d’aucune façon. C’était là le flot de la vie. Et puis il avait eu de belles réussites également et malgré tout, son lien avec un elfe entre autre chose, que les frères du dragon blanc lui avaient enviés. Aussi, tout ceci l’avait pris de court et le dépassait à présent grandement… Ces considérations-là n’étaient pas aisées à circonvenir lorsqu’on n’en avait guère de notions. Cela dit, puisqu’il les avait engagés, il fallait bien qu’il essaye d’être le plus secourable possible dans la mesure de ses moyens. « Même si cette dague est une fierté, je n’en parle pas beaucoup, elle est avant tout un objet dont je jouis en toute quiétude et en toute solitude. Quant à savoir si quelqu’un de mon entourage en a parlé… et bien pas devant moi, et je ne peux guère extrapoler sur les instants où je ne suis pas en leur compagnies »

Il se tourna vers la porte « Le mieux serait sans doute que vous alliez questionner alentours, ou ce malfrat que vous dites avoir attrapé, le temps que je réunisse ma maisonnée pour que vous puissiez les interroger à votre guise. Cela mettra sans doute un moment. Ou bien préférez-vous simplement aller les chercher dans leurs travaux ? Je ne sais ce qui serait le mieux » A bien y réfléchir, il y avait une autre possibilité « Peut-être devriez-vous également demander à un expert en magie elfique ce qu’il ait possible d’avoir fait ou non ? En cela je peux contacter une de mes connaissances du dragon blanc et lui dire que vous auriez des questions à lui poser. Pour ce qui est des fréquences de la garde, de la surveillance et de ce genre de chose ainsi que des allées et venues de mes serviteurs, sont mon capitaine des gardes et mon intendant qu’il faut interroger. Je crains hélas de ne pas être au fait de ce genre de chose, mes affaires me demandent beaucoup de temps et d’attention »

Indication du MDJ

Vous devez décider ensemble de la suite de votre aventure. Plusieurs choix sont à votre disposition pour se faire. Il vous faut en choisir un. Vous pouvez tous prendre le même choix ou bien vous séparer un moment.

1- Aller interroger les villageois voisin
2- Interroger un prisonnier d'Aldaria
3- Interroger les serviteurs

Le client hocha la tête avec bonhommie, ne perdant en rien ses manières même dans un moment pareil. Il allait donc réunir ses employés, afin que le mercenaire puisse les interroger, ce qui, si ce n’était pas difficile, allait prendre du temps, autant de les rassembler en un même lieu à une même heure que de leur poser ensuite des questions à tous. Il était donc important que, d’une il prenne ce temps pour s’enquérir ailleurs, et de deux, réfléchisse aux questions qu’il poserait par la suite. De même, il était certain qu’il faudrait compartimenter les questions à poser à son ami du dragon blanc, mais ça il pouvait se charger d’aiguiller la personne en question vers ce dont le mercenaire aurait peut-être besoin de savoir sur la dague ? Il n’était pas certain mais devrait probablement le tenter afin de se rendre utile encore une fois… Les frères du dragon blanc étaient des puits de savoir mais ils n’étaient nullement devins et devraient forcément avoir également besoin d’aide afin de pouvoir cerner ce qui valait la peine d’être dit ou non… dans tous les cas, il allait effectivement lui écrire et envoyé un pigeon rapidement afin de permettre que le mercenaire puisse passer voir l’homme très vite. Ce fut d’ailleurs ce qu’il lui répondit, affirmant par ailleurs qu’il avait bien d’autres contacts mais rien de proprement utile pour l’affaire en cours… du moins aucun auquel il ne pensait et qui s’avèrerait disponible dans l’immédiat. Après quelques échanges supplémentaires, il salua les deux hommes qui partaient pour le moment afin de lui donner le temps de réunir sa maisonnée. Il n’allait pas manquer d’exercice avec tout cela au moins, c’était certain ! Mais il n’était plus tout jeune tout de même…

Christophe partit interrogé les villageois pour sa part, tandis qu’Alford se rendait à la prison d’Aldaria afin d’interroger un malfrat de la bande du vent gris. L’homme en question, un voleur au faciès ingrat, était encore retenu dans une des cellules les plus crasseuses, en revanche pour avoir tenté de s’échappé plusieurs fois et blessé un de ses gardes. Les soldats, une fois qu’ils surent pourquoi le mercenaire venait, guidèrent l’homme vers la cellule et restèrent un peu en arrière même si ils suivaient avec intérêt ce qui se disait. L’emprisonné eut un sourire qui fit danser les chicots dans sa bouche et ricana comme une hyène. « Ooooh m’ec’me ‘va s’plais’ir qu’de voir ‘msir Gorder qu’vient m’visité ! Ekme’va c’te visite hein ? » Il cracha par terre, puis lui lança un regard mauvais. Il n’avait pas la moindre idée de la raison pour laquelle il venait, mais ça ne lui importait pas, si l’autre était là c’était qu’il voulait quelque chose et il était hors de question qu’on lui arrache la moindre chose sans lui en donner une en contre partie.

Ah oui, ça il s’en souvenait parfaitement et à raison ! Et ça ne lui faisait que plus plaisir de voir cette sale bobine revenir le voir… Et bah oui, il n’était pas là pour lui tailler une bavette par courtoisie, il s’en doutait bien. Et vu qu’il n’avait pas du tout l’âme généreuse, il allait devoir raquer pour avoir quoi que ce soit de sa part ! Surtout si ça concernait sa bande. Ce trou à rats était moisis, puant et humide et il n’était pas près d’en sortir en plus de ça, alors pourquoi devrait-il aider qui que ce soit ? Les gardes étaient brutaux en plus… tout ça pour trois fois rien, un vol de pacotille ! Si encore il était un des meilleurs du groupe, à piller le palais blanc lui-même, mais même pas ! Son sourire édenté s’élargit en s’entendant confirmer qu’il s’agissait bien d’un coup de la bande et son regard se fit d’autant plus mauvais. Oh oh ! Alors comme ça il voulait le voir trahir les siens ? Pas fumé du tout le bougre, il avait bien de l’espoir ! « Pas m’affaires » Et pan, dans les ratiches ! Bah quoi, il était censé compatir et plaindre l’espèce de troufion qui l’employait ? Connaissait les autres c’était certainement un richoux de marchand à qui les biens volés ne manqueraient absolument pas. Pourquoi devrait-il en avoir quelque chose à faire, hein ? « L’bande est s’lidaire j’vais pas v’end’ m’frères » Il lui lança un regard rusé « P’sans kek’chos qui ‘mgaranti qu’j’vais pas douiller… » Il regarda autours de lui, jeta ses yeux torves sur la silhouette des gardes qui attendaient plus loin « Pi’ kek’ça m’ferait d’ête à l’abris si ‘jsuis fermé là c’m’un rat… t’koi à m’frir toi là, ki’m’ferait parlé ? » Il n’avait pas l’intention de dire quoi que ce soit sans que l’autre lui offre une contrepartie et le montra formellement en croisant les bras et en prenant l’air le plus buté qu’il pouvait. Pour enfoncer le clou il rajouta, sournoisement. « T’sais Alfy… l’bande d’vent gris c’pas des rigolos… j’suis qu’un pion mais y’a bien meilleur… d’t’rès bons, d’groupe… s’tu veux t’attaquer à eux sans t’préparer… bah t’ira pas loin… mes infos… là… ç’vaux bien un ptit kekchose, t’pense pas ? » Toujours ricanant il se permit de venir taquiner un de ses chicots « J’spère qu’ton client t’ient pas t’rop à c’kon lui a volé…. »

Le voleur éclata tout simplement d’un rire rauque d’hyène à la question sur la magie elfique. Ah la la… que c’était drôle, de voir les gardes patauger quand c’était le patron qui sortait pour s’amuser. Evidemment, même les mages s’en trouvaient perdus, courant un peu partout comme des poulets sans tête. Oui la magie elfique était très utile. Pas seulement pour les vols, mais pour tout, même pour se cacher et perdre des patrouilles de gardes… Ils s’amusaient tous beaucoup de voir ça évidement. Et le sentiment d’impunité que cela apportait… jouissif ! Bon cela dit, il ne faudrait pas que l’autre sale tronche se fasse des idées, il n’allait rien lui donner comme ça, et encore moins des informations sur le patron. « Sur qu’ça doit êt’ pratique… pour ceux q’connaissent un elfe ! M’qui t’dit qu’jen connais un, ou qu’mes potes en c’naissent un ? L’est bien bonne c’là… un elfe ! Ah ah ! » A nouveau, il crachat dans un coin. Les elfes… pouah, jusqu’à le voir ? Il avait toujours pensé que c’étaient des créatures arrogantes, pétants plus haut que leurs culs, regardant les humains de haut et qui ressemblaient plus à des femellettes pomponnées. Pourtant le patron était loin d’être comme ça… ou alors c’était juste l’exception confirmant la règle ? Bon ça n’avait pas d’importance de toute façon. Au final, les choses étaient ce qu’elles étaient. « Ouai… m’tu vois mon pti Alfy, moi c’k’je veux c’êt’ transféré à Gloria… ouaip mon pti ! Cte prison puante j’en ai plein les baloches ! T’crois pouvoir m’obtenir ça ? hein ? » Il le regarda attentivement. Il ne s’y attendait pas, à ça, hein ? Ahah ! Lui aussi pouvait être intelligent quand il le voulait ! « Vla ! Je n’dirais rien tant qu’jserais pas sûre de partir d’ici ! Ou mieux… t’menmène vec toi et sur l’chemin jte guide pour tes ptites affaires…. »