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| Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE Dim 22 Fév 2015 - 17:30 | |
| Le 3 juillet de l'an II de l'ère Obsidienne.
Non, il n'y avait rien à faire. La jeune femme n'arriverait pas à écrire ce soir. Son esprit était embrumé par de trop nombreuses pensées. La première étant la discussion qu'elle avait eut avec son époux, deux soirs auparavant. L'idée qui lui avait mis en tête en lui proposant de venir avec lui sur le terrain, sur le champ de bataille. A cesser de s'angoisser à attendre que son mari rentre, à attendre maintenant que son fils revienne. A lutter elle aussi, au lieu de rien faire. Elle était certes une bonne mage, mais elle n'avait pas l'expérience des conflits et encore moins l'expérience des sortilèges d'attaques. Lisaë avait toujours agit ensuite en laissant sa magie réparée les blessures du corps. La nuit qui avait suivi, repensant à l'attaque alayenne, à la mort qu'elle avait vu de très près, elle avait même combattu contre eux, pour la première fois ; la jeune archiviste ne put que repenser aux mots de son époux : venir avec lui. Mais Lisaë ne se sentait pas d'ôter une vie. De lutter, de se défendre de soigner, mais l'angoisse de ne pas accompagner les siens et de juste attendre patiemment la fin était une torture. Et venir serait-il mieux ou pire ? Agir pendant était-il pour elle ? Ou comme Nomin devait-elle bâtir dans l'ombre en aval ou en amont ? Cette guerre changeait tout et la jeune mère ne sentait que pour l'heure son angoisse quand à la suite de cet avenir incertain.
Et sa rencontre avec les baptisrels ne l'aidait en rien dans ces choix. Bien au contraire, cela apportait encore plus de réflexion. La jeune mère avait toujours aimé cet ordre, un grand respect de leur art, de leur connaissance, de leur pouvoir et magie. Dont elle se sentait bien plus proche que du métier de son époux, purement militaire. Même si des mages les accompagnaient sur le terrain, elle ne se sentait pas l'âme guerrière, frondeuse et battante. Pas une âme guerrière et encore moins tactique. Tandis qu'auprès des baptisrels, elle pourrait continuer à aider, soigner, apprendre et surtout à faire quelque chose. Quelque chose de plus pour son peuple. Pour ses fils, son mari, sa fille. Lisaë aurait encore plus de connaissances, de liens, pour soutenir Nomin dans ses démarches, même si un baptisrel se devait d'être neutre. D'ailleurs c'était là ce point délicat. Comme être neutre face à un vampire. Là elle préférait encore être sur le terrain à lui envoyer un sortilège de déluge de flèches.
Le regard perdu sur sa page blanche, l'archiviste n'y arriverait décidément pas aujourd'hui. Et tellement perdu dans ses pensées, elle n'entendit pas son époux revenir de sa journée longue et harassante de travail auprès de ses soldats blessés, des autres commandants en tout genre et de toutes races. Il fallait reconsolider une armée au cas où une autre attaque alayenne ou pire vampirique revenait comme le reflux de la mer une nuit agitée. Le bruit du cliquetis de son armure aurait dû la sortir de ses songes, mais la jeune elfe y était tellement plongée que aucun bruit ne parvenait à ses oreilles. Elle devait faire un choix. Ses fils avaient trouvé leur voie. Sa fille ne tarderait pas. Son mari aussi savait que faire par la suite. Mais elle. Elle devait penser à elle maintenant.
Soupirant, elle se mit à griffonner sans réfléchir, laissant sa plume décrire des arabesques elfiques avant de se stopper, sursautant, sentant une main chaude et ferme se poser sur son épaule.
"-Ah?? Tu es rentrée?"
Lisaë posa sa plume et se retourna vers son époux.
"-Artaher, il faut qu'on parle."
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| Sujet: Re: Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE Jeu 26 Fév 2015 - 20:38 | |
| Lentement mais sûrement, la rébellion pansait ses plaies et plus particulièrement, celles de ses blessés et de son armée. Sous la férule du général elfique et des généraux humains avec lesquels il était amener à travailler, pour son plus grand déplaisir, les défenses avaient été remontées, les régiments réorganisés, les patrouilles de surveillance relancées. Trois jours au cours desquels le colosse avait eu bien peu de temps à accorder à son sommeil, et moins encore à sa famille, ne croisant son épouse et ses enfants que quelques rares minutes à l'occasion du repas du soir. Ce fut d'ailleurs probablement la principale raison qui dicta la décision qu'il venait de prendre, éludant une énième réunion militaire pour en confier la responsabilité à l'un de ses officiers subalternes. Après tout, les principales questions stratégiques avaient déjà été discutées et Artaher avait toute confiance en celui qu'il avait désigné pour le remplacer. Non pas qu'il appréciait véritablement déléguer, mais au moins aurait-il enfin l'opportunité d'échanger un peu plus de deux mots avec ses proches. Ainsi, après avoir réglé les derniers détails d'un nouveau plan de recrutement destiné à remplacer les effectifs tombés au combat, le colosse elfique prit congé de ses homologues humains et quitta les bureaux de Fort-Espérance pour diriger sa massive carcasse vers la caverne où avaient été logé ceux de son peuple. Il ne lui fallait pas plus de quelques minutes pour parcourir la distance qui séparait les deux endroits, mais puisqu'il était pour cette fois plusieurs heures en avance, il s'accorda un détour par la caverne des artisans le temps de quelques petits achats.
Lorsqu'il regagna finalement son foyer, doux foyer, le ''bonsoir'' qu'il lança dans la pièce principale de leur habitation troglodyte demeura sans réponse. Allons bon, pour une fois qu'il parvenait à se libérer plus tôt que d'habitude, c'étaient les membres de sa famille qui jouaient les absents ? Passablement étonné, le colosse se libéra de son armure sans plus ajouter le moindre mot et se dirigea vers la pièce qui tenait lieu de cuisine, dans l'intention évidente d'y puiser de quoi se caler l'estomac. Toutefois, il n'avait pas encore accompli trois pas lorsque son regard azuré caressa les contours d'une silhouette couronnée d'une longue chevelure brune zébrée d'argent, attablée dans la pièce qui faisait office de salon commun. Contrairement à ce qu'il avait pu penser, son épouse était bien là, mais elle était visiblement plongée dans une séance d'écriture frénétique et n'avait simplement pas entendu son appel. Vaguement intrigué par une telle concentration, le colosse approcha lentement, sans bruit mais sans pour autant craindre d'être entendu. Ces derniers temps, en fait depuis la bataille de l'Aube Rouge, Lisaë lui semblait particulièrement préoccupée, pour ne pas dire franchement nerveuse. Aussi, avec un geste doux et minutieux, il vint poser une main rassurante sur l'épaule de la jeune femme et ne put constater que trop tard le sursaut qu'il lui inspira. Mais par le Dracos, lui dirait-on ce qui pouvait bien justifier qu'une elfe d'habitude si calme et sereine se mua en cette boule d'anxiété ardente qu'il avait sous les yeux ? Même la façon qu'elle avait eu de l'interpeller lui avait semblé ... agressive.
« Je suis rentré oui, j'ai décidé de déléguer l'une de mes réunions pour pouvoir passer plus de temps avec les enfants et toi aujourd'hui. »
Il n'eut cependant pas l'occasion de s'étendre plus avant sur le sujet, pas plus que celle de passer en cuisine se préparer la collation désirée puisque déjà, son épouse le réquisitionnait pour une discussion qui, à en juger par le ton qu'elle avait employé, promettait d'être particulièrement importante.
« J'en ai l'impression, oui. »
Le colosse ponctua son affirmation en serrant tendrement entre ses doigts l'épaule de son épouse, dans l'espoir de la rassurer quant à l'attention qu'il lui portait, puis dirigea sa main vers le dossier d'une chaise toute proche et la retourna pour s'y installer, face à son épouse, son torse s'appuyant contre le dossier du siège au sommet duquel il vint poser ses bras croisés tandis qu'il commentait :
« J'ai bien remarqué que quelque chose te préoccupait l'esprit, j'attendais que tu te sentes prête à m'en parler alors puisque cet instant semble venu, allons-y, parlons. Tu sais que je suis toujours là pour t'écouter. » |
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| Sujet: Re: Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE Dim 1 Mar 2015 - 16:44 | |
| Il fallait croire que l'envie de la jeune archiviste de voir son époux rentrer bien plus tôt auprès de sa famille avait porté ces fruits auprès du général. Et sa présence réconfortante au moment où elle se sentait submerger par ses envies arrivait à point nommé. Lisaë se décrispa en s'enfonçant bien plus dans son siège, laissant un instant de côté plume et parchemin et s'enquérit de donner à son mari les lieux où se trouvaient leur triplés.
« -J'aime quand tu prends ce genre d'initiatives, surtout en ce moment. Mais les enfants ne sont pas pour l'heure. Aranaël s’entraîne, Nomin avait un conseil et Enetari sautillait en me disant qu'elle allait apprendre une nouvelle façon d'utiliser la magie.»
Bref trois occupations qui allaient laisser un peu de temps aux parents de prendre le temps de parler, d'eux, et en particulier de ce qui tracassait et embrumait les songes de la jeune mère. Le laissant s’asseoir face à elle, Lisaë prit une de ses mèches de cheveux dans les mains pour jouer avec elle, un brin nerveuse.
« -Je le sais mon amour. »
Oui, il avait toujours été là pour elle. Oreilles attentives ou bras réconfortants. Lisaë savait qu'elle pouvait compter sur le colosse elfique pour que toutes ses douleurs ou ses peines s'envolent aussi vite que venus.
« -Depuis ton retour de la bataille, depuis cette journée de l'horreur, je me demande comment je pourrai bien plus m'impliquer dans le futur de notre peuple. Bien plus qu'en écrivant notre histoire. Je ne veux pas que la coucher sur papier, mais aussi agir. Et c'est toi qui m'a aidé à ne plus faire que d'y penser mais à réfléchir plus sérieusement à comment agir. »
Certes l'écriture pouvait être une part importante dans le passé et le futur elfique, les mots avaient parfois une force bien plus vive et puissante que n'importe quelle épée. Mais pour l'heure, son peuple, sa famille avait besoin de bien plus, et se sentir inutile pour l'un et l'autre était une torture sourde pour la jeune mère. Et la proposition de son mari, en cette douce nuit câline, lui avait donner l'envie de plus, d'enfin oser sauter le pas.
« -Quand tu m'as dit de venir avec toi sur le terrain. Je ne me sens certes pas l’âme d'un soldat, contrairement à toi. Et encore moins la force de devoir me battre et ôter une vie. Par la force ou la magie. Même celle d'un ennemi. »
Oui cette conclusion était ferme et définitive. Était-ce parce qu'elle avait donné la vie que l'enlever lui était tout bonnement impossible ? Lisaë n'avait pas cette force d'abnégation et le recul nécessaire pour parvenir à une telle chose. Pour elle cela faisait aussi parti de l’entraînement et la vie militaire. Vie qu'elle n'avait pas choisit sinon par son alliance avec Artaher. Mais entre le soutenir te le vivre, il y avait une foret elfique qu'elle ne franchirait pas. Puis lutter et se battre ne voulait pas forcément dire donner la mort de son ennemi. D'ailleurs c'est au cours de sa rencontre matinal qu'elle put se rencontre de cette différence subtile mais importante à ses yeux. Lisaë continua en posant sa main sur le genou de son mari. Elle avait besoin de sa force et de sa présence pour continuer à formuler ses idées encore confuses et tourbillonnantes.
« -Mais j'ai l'intime conviction que je peux joindre tout de même ces deux objectifs de te suivre et me battre tout en gardant une certaine force d'action. Et pour cela j'en ai discuté aujourd'hui même avec Aramis Thredë. »
Artaher comprendrait bien le cheminement vers laquelle la discussion s'orienterait. |
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| Sujet: Re: Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE Sam 7 Mar 2015 - 17:23 | |
| Au silence qui régnait dans le petit logis qui avait été attribué à sa famille, Artaher avait rapidement compris que ses enfants étaient occupés à l'extérieur. Dommage, mais au moins cette situation avait-elle l'avantage de laisser aux deux parents l'occasion d'une discussion dans le calme et l'intimité de leur foyer, loin de ces trois paires d'oreilles curieuses de tout et surtout de rien. Encouragée par son époux, la jeune archiviste entama la conversation et ouvrit le livre de son esprit sur les pages responsables de ses tourments. Sans surprise pour le colosse, la belle confirma rapidement son désir de participer plus activement à l'histoire de leur peuple, cette même envie qui avait amené le général à lui offrir la possibilité de l'accompagner dans les rangs de l'armée impériale quelques jours plus tôt. En vain, à en croire ce qu'elle venait d'annoncer : elle refusait de souiller ses mains dans le sang, fut-il celui d'un ennemi. Très bien, si telle était sa décision, Artaher la respecterait, il était même plus que bien placé pour comprendre les raisons que venait de lui donner son épouse. Fidèle à son habitude, elle avait judicieusement soupesé les conséquences de sa décision et en était arrivée à la conclusion qu'elle ne serait pas capable de suivre la voie guerrière de celui dont elle partageait l'existence. Un sourire compréhensif vint effleurer les lèvres du colosse, elle n'avait tout de même pas craint qu'il le lui reprocherait, tout de même ?
« C'est tout à ton honneur, ma chérie. Il y a d'autres moyens de servir les intérêts de notre peuple que de monter sur le champs de bataille pour prendre les armes. »
La jeune femme semblait d'ailleurs partager cet avis et révéla bientôt avoir pris l'initiative de s'intéresser à ces autres moyens justement. Toutefois, le moyen auquel semblait avoir pensé son épouse ne manqua pas attirer un haussement de sourcil circonspect sur le visage du général elfique. Aramis Thredë, la baptistrelle ? Artaher la connaissait depuis quelques années déjà, la demoiselle et en particuliers la verve qu'elle opposait souvent aux conseillers de l'impératrice Evanealle lui avait valu une solide réputation dans le milieu politique elfique. Mais ce qui intriguait le colosse, c'était plutôt le lien qui avait été fait entre d'une part, le désir de son épouse de se montrer proactive vis-à-vis de l'avenir de leur peuple, et d'autre part, l'ordre des chanteurs dont Thredë était une membre éminente. Certes, le général savait depuis longtemps l'intérêt que pouvait éprouver sa petite archiviste pour la culture et les connaissances des guérisseurs et érudits baptistrels, mais de là à envisager rejoindre leurs rangs... Il y avait tout de même un pas à franchir. Car c'était l'idée vers laquelle tendait son épouse en mentionnant les baptistrels comme elle l'avait, Artaher n'eut aucun doute à ce sujet, et il aurait été bien malhonnête de sa part que d'essayer de dissimuler les réticences qu'il éprouvait à cette idée. Une moue dubitative déforme brièvement ses lèvres tandis que ses fins sourcils se fronçaient en une grimace pensive, avant qu'il ne consente à répondre :
« Les baptistrels, vraiment ? »
On ne pouvait pas imaginer carrière plus opposée à celle du militaire, les chanteurs dévouaient leurs vies à la paix, les soldats la consacraient à la guerre. Les premiers usaient d'instruments musicaux pour préserver ce qu'ils appelaient l'équilibre, les secondes s'armaient d'instruments de mort pour faire triompher le camps pour lequel ils combattaient. Et enfin, les baptistrels s'épanouissaient dans le pacifisme là où les guerriers trouvaient la consécration dans la violence.
« Et qu'as-tu donc retiré de cette discussion ? »
Il faisait de son mieux pour s'intéresser et se montrer ouvert au dialogue, quand bien même il ressentait un certain malaise à l'idée que son épouse puisse bel et bien envisager de se tourner vers une telle carrière. Il avait cependant une totale confiance en elle pour ne pas agir sur un simple coup de tête ou un caprice passager : elle était bien trop réfléchie pour cela et il ne doutait pas qu'elle aurait des arguments convaincants à lui fournir pour apaiser les craintes qu'il pouvait nourrir sur le sujet. Soucieux de rassurer son épouse sur le fait que sa démarche était avant tout destinée à l'aider à mettre à plat ses raisonnements, le colosse vint poser une main tendre sur celle que la jeune femme avait approchée de son genou et attendit patiemment, une fois n'était pas coutume, qu'elle développa le cheminement de ses pensées. |
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| Sujet: Re: Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE Lun 9 Mar 2015 - 15:35 | |
| Se sentir utile, défendre les siens, reconstruire un empire en errance, oui le peuple elfique avait à faire. Beaucoup à faire. Et tant à reconstruire, même si pour l'heure la guerre battait encore à leurs portes. Mais Lisaë devait s'impliquer pour ses enfants, pour leurs enfants.
« -En effet, mais pour l'heure, ce sont de combattants dont notre peuple a besoin. De combattants qui savent user de leur force pour se battre. Pas forcément tuer, pas forcément arme à la main. Je ne pense pas pourvoir me plonger dans le domaine qui est le tien. Je n'ai pas ta force ni ton courage et encore moins la détermination dont peut faire preuve Aranaël. »
Mais pourquoi cette voie. Car, elle lui avait toujours parut logique. Depuis sa prime jeunesse. Elle avait aimé écouter les chanteurs, les aider, les comprendre, mais sa vie de famille l'avait plongé dans un mariage puis des enfants. Une vie de famille avant de penser à sa carrière.
« -Et pourquoi pas ? Tu n'es pas sans savoir que contrairement à toi, j'aime leurs arts et leurs connaissance, cette communion avec les éléments, la faune, la flore, leur force de combattre par le savoir, l'écoute, les paroles bien plus que par les armes. Même si je ne suis pas pleinement en accord avec toutes les actions et façon de faire, je me rapproche bien plus d'eux que de l'armée. »
Et ce n'était pas vraiment une surprise. La frêle jeune mère en armure serait bien plus ridicule qu'autre chose. Mais pour l'heure, Lisaë s'inquiétait bien plus de ce que pouvait penser son époux. Plongeant son regard dans celui de son mari.
« -Tu n'approuves pas ? Je sais que … enfin tu n'apprécies pas vraiment leur façon de faire. »
Et c'était peu dire. Autant lui dire qu'elle entrait au conseil elfique. Quoique avec son fils déjà dedans, Artaher accepterait sûrement bien mieux de la voir côtoyer ses vieux hiboux déplumés. Sachant qu'avec son fils, ils feraient un duo des plus redoutables. Mais cet univers était celui de son fils. Elle se devait de trouver le sien, et la connaissance des archives se renforcerait avec celle des baptisrels.
« -Ce que j'en tire, mon envie de lutter et de me lancer dans la guerre avec des armes dont je dispose. Et pourquoi ne pas le faire vers le chemin qui me correspond le plus. J'ai toujours cherché à aspirer mieux les comprendre, alors pourquoi ne pas les rejoindre. Tu y vois un inconvénient ? Tu...tu ne t'y opposeras pas ? »
Non, il ne s'y opposerait pas, mais Lisaë avait besoin que son époux soit derrière elle, et qu'il la soutienne. Son regard sur ses choix était primordial. Jamais elle ne ferait quelque chose qui le dérangerait, car elle savait qu'en échange, il en ferait de même. Tout en respectant les envies de chacun, même quand cela différait de leur façon de penser. Lisaë aurait refusé de le voir combattre sur le terrain, face à des ennemis retords si Artaher lui demandait sincèrement ce qu'elle en pensait. Mais son époux en avait besoin pour se sentir lui et s'épanouir. Alors la mère des triplés Terendul était la première à être derrière lui et à conforter son choix. Arriverait-il à faire de même ? Car cela changeait de travailler dans les archives que de devenir baptisrelle. |
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| Sujet: Re: Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE Sam 14 Mar 2015 - 12:15 | |
| Elle n'avait pas sa force ou son courage, c'était vrai. C'était vrai, car aux yeux du grand général elfique, elle avait bien plus de force ou de courage qu'il n'en aurait jamais. Peut-être pas dans ses bras, certes, mais la jeune archiviste cachait derrière sa frêle silhouette une force de caractère qui dépassait de loin celle du muscle. Ne serait-ce que pour accepter de voir son mari, et à présent son fils aîné, partir en guerre tandis qu'elle restait à attendre dans l'angoisse de ne pas les voir en revenir, elle surpassait son époux. Lui-même n'était d'ailleurs pas persuadé qu'il eut vraiment été capable d'en faire autant si les rôles devaient avoir été inversés, il suffisait pour s'en convaincre de voir ce que lui avait valu son inquiétude pour Aranël sur le champs de bataille. Alors pourquoi pas les baptistrels, après tout ? La question méritait d'être posée, car Lisaë avait en effet de nombreuses affinités avec cet ordre si particulier, et ce quand bien même son époux ne partageait pas vraiment cet intérêt. Toutefois, il est vrai qu'en posant le regard sur elle, Artaher imaginait bien plus facilement sa petite archiviste une harpe à la main, chantant la paix et l'harmonie plutôt qu'épée au poing et armure sur le dos, chargeant une ligne de fantassins alayiens en hurlant sa haine.
« M'y opposer ? Bien sûr que non, tu sais à quel point j'ai confiance en ton jugement, je serais même ton plus fervent partisan si tu devais décider de concrétiser ce projet. »
Il était parfaitement sincère et la jeune femme ne l'ignorait sans doute pas. Depuis leur mariage, et même plus exactement depuis leurs premiers rendez-vous galants, archiviste et militaire avaient toujours eu à coeur de se montrer compréhensifs et ouverts l'un envers l'autre, échangeant leurs opinions, leurs passions, leurs envies. C'était de ces échanges qu'était né l'amour qu'ils se portaient l'un à l'autre depuis plus d'un siècle, aussi Artaher ne pouvait-il que se réjouir de cette nouvelle discussion, de ce nouveau projet, de ce nouvel avenir que voyait pour elle son épouse. Mais cette joie ne l'empêchait pas pour autant de se questionner, parce que vouer sa vie aux arts baptistraux impliquait de stricts engagements et qu'il redoutait quelque peu les potentielles conséquences de ce choix vers lequel tendait la mère de ses enfants.
« Je connais ton intérêt pour les baptistrels, et je sais à quel point ton aide pourrait leur être précieuse, en particuliers dans une période aussi trouble que celle que nous connaissons. Mais je me pose des questions... »
Quoi de plus normal après tout ? C'était la réaction la plus naturelle qui fut lorsqu'on apprenait de l'être aimé le désir qu'éprouvait celui-ci de se vouer à une vocation à ce point opposée à celle que l'on suivait soi-même.
« Les baptistrels se sont toujours proclamés parfaitement neutres, ils ont toujours refusé de prendre le parti de leur propre peuple et ont même accepté d'ouvrir les portes de leurs connaissances aux humains. Crois-tu vraiment qu'ils t'apporteront la possibilité de lutter comme tu le désires ? Ne risquent-ils pas au contraire de te brimer, de te pousser à l'inaction, voire t'encourager à ne rester qu'une spectatrice inanimée, en vertu de cette neutralité si précieuse à leurs yeux ? »
Certes, les baptistrels avaient joints leurs efforts à ceux de la rébellion, dans un premier temps du moins, mais leur action n'avait été motivée que par le désir de soutenir le camps le plus faible, non par un quelconque engagement politique hormis peut-être dans leur opposition aux alayiens, et encore, Artaher n'était pas même sûr de ce fait. D'ailleurs, à présent que l'Empire Kohan s'était détaché de son alliance avec les troupes de l'Alayia, il se murmurait déjà que les baptistrels renoueraient le dialogue avec ce qui demeurait aux yeux du colosse un peuple ennemi. Toutefois, la neutralité et l'impartialité que devaient démontrer les baptistrels n'était qu'une inquiétude mineure en comparaison de celle qui rongeait intérieurement le militaire qu'il était, lequel poursuivit d'ailleurs rapidement :
« Et puis, je ne suis pas précisément le plus pacifiste qui soit, ne risquent-ils pas de te reprocher d'avoir épousé un militaire ? Ne crains-tu pas que te tourner vers les baptistrels puisse... je ne sais pas... altérer la vision que tu as de moi et de mon métier ? Penses-tu vraiment qu'il soit possible pour toi d'être pacifiste et objective face aux événements quand ton coeur bat pour un guerrier qui a prêté serment de défendre les intérêts de son peuple avant toute autre chose ? »
Bien sûr, lorsque le colosse se retirerait des champs de bataille comme il le lui avait annoncé, leur couple serait un peu plus crédible mais la guerre resterait à jamais une part de lui-même et quand bien même il ne tuerait peut-être plus de ses propres mains, il enseignerait à d'autres comment le faire. |
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| Sujet: Re: Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE Sam 21 Mar 2015 - 13:02 | |
| Lisäe se leva et vint s’asseoir contre son époux, elle avait besoin de lui de sa chaleur contre elle, pour continuer à expliquer le cheminement de son désir d'avenir.
« -Sache que je ne déciderai rien sans ton accord et encore moins sans avoir vu avec toi les aboutissements de ce choix. »
Lisaë ne ferait jamais rien sans que son mari soit en accord avec elle. Son regard sur elle était d'une grande importance, la principale.
« -Ce projet est un murmure pour le moment, une idée, une envie existante depuis des années, de nombreuses années. Mais aujourd'hui, je peux la concrétiser. J'en ai autant l’occasion que l'envie. Et je pourrai ainsi vous soutenir, aider mon peuple, construire un lendemain. »
Et cesser de se morfondre et avoir ce sentiment de ne rien faire qu'attendre.
« -Le monde ne cesse de changer et d'évoluer, ils ne peuvent plus n'être que neutre. Aujourd'hui la seule chose qui compte est de pouvoir encore vivre demain. Beaucoup des chanteurs sont ici à soigner des rebelles, quelque part leur choix politique est déjà porté. Secourir ceux dans le besoin. Certains se sont battus, à leur manière, pour ne pas avoir à compter encore plus de morts dans nos rangs. La neutralité est celle de protéger la vie. C'est ce que je souhaite. »
Protéger les siens, sa famille mais aussi la vie en Armanda.
« -Quand à l'ouverture sur le monde des Humains, avons-nous le choix aujourd'hui de faire autrement ? Je ne le pense pas. Il nous faut les accepter et je veux les comprendre afin de mieux pouvoir par la suite aider à la reconstruction d'un empire elfique. Et je sais qu'aujourd'hui, on ne peut se passer d'eux et de leur aide. »
Et c'était bien difficile pour elle de le dire, mais c'était une réalité à laquelle, Lisaë ne pouvait plus fermer les yeux. La reconstruction de leur peuple passerait par un lien avec les humains, où ils périraient. Il fallait donc composer avec eux et pour cela pourquoi ne pas tenter de les étudier. Les connaître pour que par la suite, ils les aident au mieux dans la conquête d'une nouvelle vie. Si les forets disparaissaient il leurs faudrait de nouvelles terres et il ne restait que celle des Hommes. Ou fuir au loin, et là aussi, les elfes avaient besoin de leurs savoirs. Donc oui, il fallait que les elfes fassent un pas vers les humains, aussi difficile soit-il. Et pour Lisaë en étant chanteuse cela l'aiderait peut être bien plus.
« -Je n'ai pas l'intention de les faire changer mon point de vue concernant toi ou tes fonctions. Il n'y a que les idiots pour penser que notre armée, et encore plus en ces instants, est un frein à la paix. Elle ne fait pas que attaquer, elle protège aussi. Et je n'ai jamais aimé les combats ni te savoir y être. Cela sera toujours pareil demain tout comme hier. Et cela te concerne toi, ta façon d'appréhender le monde, et j'aime cette façon que tu as, mais j'ai besoin d'avoir la mienne. »
L'un n'était pas incompatible avec l'autre. Bien au contraire. C'était une force. D'accepter l'autre, leurs différences et ces façons de penser différentes mais semblables en même temps. Il y avait plusieurs façon de monter en haut de la colline, et Lisa pouvait y monter en chantant alors que son époux y portait les armes.
« -Et je suis rassurée qu'il y ait des personnes comme toi ou Aranaël prêtes à le faire. Ou des jeunes pousses tel Nomin à prendre le côté politique de la chose. A moi, de prendre la voie de la connaissance et de la magie pour appréhender le monde et sauver notre peuple, mais aussi notre territoire et tout ceux qui se trouvent dessus. »
Pour l'heure, ils étaient un peu tous dans le même camp et même si Lisaë espérait bien vite retrouver un empire elfique fort et stable pour l'heure, les elfes étaient comme tous ces rebelles, les vampires, et même les alayens en fuite, des personnes sans attaches et sans terres, juste des âmes errantes. |
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| Sujet: Re: Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE Sam 28 Mar 2015 - 13:34 | |
| Lorsque la belle archiviste et visiblement future baptistrelle se leva pour s'approcher de lui, Artaher comprit immédiatement ses intentions et l'invita d'un geste de la main à venir se blottir contre lui, refermant le bras autour de sa taille tandis que de l'autre, il venait mêler ses doigts à ceux de son épouse. Son étreinte se voulait tout à la fois rassurante, encourageante et une marque concrète de sa présence, comme il en avait toujours été le cas depuis leur mariage. Que ce fut dans la joie ou dans la peine, dans la lumière ou dans les ténèbres, dans l'insouciance ou dans l'incertitude, ils avaient toujours répondu présent l'un pour l'autre, alors que le Dracos le foudroie s'il n'en était pas de même aujourd'hui. Silencieux, Artaher écouta patiemment les arguments de son épouse, la berçant au rythme des mots et l'encourageant du regard à poursuivre lorsqu'il la sentait hésitante. Il regrettait quelque peu d'avoir à l'entendre se confier sur son sentiment d'inutilité, puisqu'à ses yeux elle avait toujours été un soutien précieux dans la conservation des connaissances de leur peuple. Certes, il n'était pas vraiment le plus lettré des elfes, mais il n'était pas non plus nécessaire d'être érudit pour comprendre qu'une gardienne des savoirs représentait un pilier essentiel dans la société elfique. Il regrettait donc l'opinion que sa femme avait d'elle-même et ne la partageait certainement pas, mais il n'en comprenait pas moins son ressenti : elfe d'action lui-même, il imaginait sans mal ce que pouvait éprouver un coeur battant et valeureux contraint de rester en arrière pour y attendre que d'autres mènent la lutte.
« Je reconnais bien là ta noblesse de coeur, et jamais il ne me viendrait à l'idée de remettre en question ton désir de protéger la vie. Mais te sens-tu capable de protéger toutes les vies indifféremment de ce qu'elles peuvent être ? Protéger la vie des tiens, protéger la vie des elfes sont une chose, mais il te faudra également en faire autant pour celles des humains, des vampires, des alayiens même. Accepterais-tu de prodiguer des soins à un être dont le plus profond désir serait de te tuer, de me tuer, de tuer nos enfants ? Te sens-tu la volonté de demeurer pacifiste devant des individus coupables d'atrocités telles que celles commises par Serillëiel ? »
Il était parfaitement conscient de la rudesse de sa question et des tourments que celle-ci ne manquerait pas éveiller dans l'esprit de son épouse, il n'avait d'ailleurs pas manqué ressentir une pointe douloureuse lui traverser le coeur lorsqu'il la lui avait posée. Mais il savait également que c'était là ce que son épouse attendait de lui, un interlocuteur franc et capable de la confronter à des interrogations certes difficiles, mais non moins nécessaires pour autant.
« Je suis désolé d'avoir à te poser de telles questions, mais c'est mon devoir d'époux de m'assurer que ton choix ne te portera aucun préjudice. Si tu m'annonces qu'il s'agit bien là de ton envie profonde, alors j'aurais l'assurance que tu feras une formidable baptistrelle et je serais prêt à te soutenir dans cette nouvelle aventure sans la moindre réserve. »
Il ponctua en la gratifiant d'un sourire d'affection et de confiance mêlées, puis poursuivit avec cette fois un peu plus d'amertume dans le timbre de sa voix :
« C'est encore difficile pour moi d'accepter l'idée que la survie de notre peuple repose en grande partie sur les épaules des humains, mais j'admire le courage qui est le tien. Comprendre les humains, voila bien un défi autrement plus redoutable que ne pourraient l'être les plus sanglantes batailles. »
Difficile de discerner avec précision quels étaient les mots de son discours qui relevaient de l'ironie et ceux qui au contraire se voulaient drapés du plus grand sérieux, mais sans doute fallait-il plutôt y voir un habile mélange de ces deux nuances. D'une main, le colosse vint alors écarter une mèche de cheveux venue s'interposer entre les visages des deux époux et reprit avec un peu plus d'entrain :
« Le général et la baptistrelle. Le moins qu'on puisse en dire, c'est qu'il s'agit d'un couple qui ne manquera pas d'originalité, n'était-ce donc pas assez de me donner trois enfants ? »
Apparemment pas, mais s'en plaignait-il vraiment pour autant ? Probablement pas beaucoup plus, puisqu'un clin d'oeil et un baiser volé plus tard, il précisait non sans une certaine légèreté :
« Je te taquine. En vérité, je trouve plutôt un certain charme à l'idée que nous soyons les deux facettes d'une même pièce. »
La guerre d'un côté, la paix de l'autre. |
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| Sujet: Re: Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE Mar 31 Mar 2015 - 22:15 | |
| Oui, la jeune femme devrait prendre sur elle sur sa vision du monde et des autres races. Mais avait-elle le choix aujourd'hui ? Non, elle devait composer avec les autres races, l'exile de la foret les jetait dans la connaissance de l'autre. Et si les elfes devaient composer avec les humains, les suivre, se battre avec eux, Lisaë se devait de les connaître et pas laisser son ressentit et son ignorance la guider dans la peur, alors pourquoi ne pas le faire avec la magie au sens noble du terme.
« -Protéger toutes les vies, non. Mais protéger une vie qui pourrait apporter espérance et l'assurance d'un lendemain qui chante, alors je le ferai. Si j'ai bien apprit quelque chose ici, en ces lieux sombres et désolant, c'est qu'une vie même insignifiante peut se révéler utile pour la suite. Même un vampire, même un alayen qui ne désire que ma mort. Qu'il la souhaite, je vivrai encore plus rien que pour lui prouver le contraire. Et puis celui qui cherchera à tuer mes enfants souffrira avant sous mes soins. »
Elle resterait mère avant tout. Un brin ironique mais à peine, Lisaë ne laisserait guère pour autant quiconque s'en prendre à sa famille et encore moins à ses enfants. Même s'ils n'avaient plus guère besoin de cette aide en ce domaine. Elle ne cesserait de veiller sur eux, baptisrelle ou n'importe qu'elle autre rôle qu'elle choisirait dans sa vie.
« -Être pacifiste ne signifie pas non plus tout accepter sans broncher et hocher la tête avec sourire. Bien au contraire. C'est aussi savoir faire preuve d'impartialité et de justice, de raison et de prendre en compte un soucis dans son ensemble et sa globalité. Et avoir à cœur de trouver une solution équitable et raisonnable. Et en cela je pense pouvoir le devenir. Ne crois-tu pas ? Je ne t'en veux pas mon nounours, bien au contraire. J'ai besoin de ton avis et de ton questionnement pour savoir vers quelle vois avancée, car tu me connais et tu sais ce dont je suis capable ou pas. »
Son avis comptait plus que tout mais son regard extérieur aussi. Ses questions pouvaient être pertinentes et observées des approches auxquelles elle n'avait pas pensé.
« -Nous n'avons je crois hélas plus le choix de faire autrement que de les comprendre. Et tu me connais, je préfère faire les choses par moi même que de passer par un tiers. Si nous avons besoin d'eux alors je veux tout apprendre de cette race afin de reconstruire un monde en parfait équilibre. Je ne veux pas être là à attendre qu'on décide pour moi. Il est parfois des batailles qu'il faut savoir affronter, et celle-ci ne me fait pas peur. Du moment que je vous sais à mes côtés, rien ne peut m'arriver. »
Et Lisaë était prête à s'engager dans cette nouvelle bataille. Elle se savait capable, elle devait le tenter, se dépasser et essayer de voir au delà de ses préjugés. Ce ne serait pas évident, elle le savait, elle devrait prendre sur elle de nombreuses fois, c'était indéniable. Mais elle se sentait capable de le faire et en avait le désire.
« -Il ne sera jamais assez pour t'étonner mon cher époux. Je compte le faire encore de nombreuses années. »
Un tendre échange, baiser volé du bout des lèvres et regards tendres, Lisaë avait besoin de sa présence aussi bien physique que mental pour parvenir à tenir ses positions et ses choix. Sa force et son courage, Lisaë pouvait ainsi les puiser dans ses bras. La jeune archiviste lui sourit lui tapotant du bout du doigt son nez.
« -La différence fait parfois ce qu'il y a d'unique. Et tu l'es à mes yeux. Bien au delà du général elfique ou du père de famille. Puis notre famille pose un pied dans de nombreux domaines, élargissant notre savoir. »
Et leur influence. |
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| Sujet: Re: Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE Dim 5 Avr 2015 - 15:47 | |
| La ferveur et l'enthousiasme avec lesquels son épouse défendait ce nouveau projet de vie firent d'abord naître un sourire sur les lèvres du colosse, avant de lui arracher un franc rire d'amusement et de bienveillance. D'aussi loin qu'il put s'en souvenir, elle avait toujours eu cette façon bien à elle de présenter les choses en mêlant habilement une douceur et une fragilité apparentes à une résolution et une force sous-jacente peu communes. L'un des innombrables traits de sa personnalité dont le général était rapidement tombé amoureux et qu'il chérissait aujourd'hui plus encore qu'hier, tant il était important pour leur couple et leur famille de garder la tête haute et le regard tourné vers l'avenir. Et ce plus encore lorsque, à l'instar de la période difficile que traversait leur peuple, les temps étaient durs. D'un geste, Artaher raffermit l'étreinte dans laquelle il avait enlacé la jeune femme avant de répondre avec un timbre de voix similaire à celui dont elle avait usé :
« Je ne sais pas si tes consœurs et confrères baptistrels apprécieraient te voir noyer un alayien sous l'argile verte, cela risque de ne pas entrer dans la ligne de conduite qu'il te faudra suivre auprès d'eux. Mais je puis te promettre que celui qui cherchera à causer du tort à nos enfants ne sera plus en état de recevoir des soins lorsque j'en aurais fini avec lui. »
Les morts avaient en effet ce grand avantage sur les vivants qu'il ne leur était plus vraiment nécessaire de guérir leurs blessures. Non pas que le colérique général eut fait montre d'une quelconque clémence vis-à-vis des ennemis de sa famille jusqu'à présent, mais il aurait d'autant plus à coeur de veiller à ce que son épouse n'ait jamais à rompre le serment qu'elle prêterait devant l'ordre des chanteurs pour protéger la vie des siens.
« Je sais que tu seras capable de réussir tout ce pour quoi tu seras prête à t'investir avec la volonté qui a toujours été la tienne, ce ne sont pas les exemples qui manquent. »
L'archiviste et future apprentie baptistrelle se tenait d'ailleurs en ce moment-même assise sur l'un de ses succès, et pour cause, elle seule parmi tout le peuple des elfes était parvenue à trouver le chemin qui perça la carapace du guerrier en armure pour en atteindre le coeur et en révéler toute la tendresse. Rien que pour cela, elle eut déjà mérité de se faire titrer Cawr ou même gardienne baptistrale ! Et un autre de ces exploits s'invita d'ailleurs rapidement dans la conversation, incitant l'époux attendri à caresser du regard la froideur des pierres qui constituaient, provisoirement fallait-il espérer, leur habitat. S'ouvrir aux humains et comprendre un peuple aussi bassement barbare ? Une pensée qui quelques mois auparavant encore n'aurait jamais ne serait-ce qu'effleuré la possibilité d'approcher l'esprit du général ethnocentrique, mais qui s'y risquait pourtant aujourd'hui, guidée par la douce voix d'une femme aimante. Un instant songeur, le colosse laissa échapper un commentaire emprunt de tristesse :
« Je ne sais ce qui est le plus terrible, que nous ayons été chassé de nos forêts par la brume du Néant ou que notre peuple en soit réduit à dépendre de l'aide que les humains voudront nous apporter. Et tu as raison, comme toujours, alors puisqu'il nous faudra bien accepter l'inacceptable, je préfère autant savoir que tu seras de celles et ceux qui se penchent sur la question de nos rapports avec les humains. Mais je t'avertis, tu risques d'aller de déception en déception : ce que je connais d'eux ne me donne nullement l'envie d'en apprendre davantage. »
La belle chassa cependant rapidement ce triste constat en s'offrant de continuer à surprendre celui dont elle partageait la vie, pour le plus grand plaisir du concerné. Espiègles taquineries et discrètes démonstrations d'affection autant que de tendresses s'échangèrent quelques instants au milieu de leur étreinte, laquelle se ponctua d'un geste du doigt sur le nez qui ne manqua pas faire loucher les yeux azurés du colosse sur l'objet du délit.
« C'est pour te plaire que j'essaie de l'être et de le rester, car tu l'es tout autant à mes yeux. »
Se disant, Artaher se recula brièvement pour venir happer le doigt posé contre son nez, l'attrapant entre ses lèvres tel un poisson qui se saisirait de l'hameçon de son pêcheur. Il libéra cependant rapidement sa prise pour reprendre avec un enthousiasme malicieux :
« Alors dis moi, puisqu'il semble que je devrais bientôt présenter mon épouse comme une studieuse Enwr, en quoi consistera ta formation ? Après tout, une apprentie baptistrelle aura besoin d'un public auprès duquel exercer la douceur délicate de son chant ou le charme envoûtant de ses notes de musique, et le Dracos a justement eu la bonté de me gratifier de deux oreilles pour en profiter. A moins que tu ne préfères travailler tes talents de guérisseuse ? Il deviendrait presque un plaisir de se blesser si cela peut me permettre de passer entre tes mains. » |
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| Sujet: Re: Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE Mar 7 Avr 2015 - 21:45 | |
| Comme à son habitude, son cher et tendre arrivait à la faire sourire et la rassurer en même temps en quelques mots.
« -En effet, je pense que débuter ainsi n'est pas ce qu'il y a de mieux pour un être qui se dit pacifique et respectueux de la vie. Mais nos triplés sont bien plus que la vie, ils sont ma vie. Et je peux tolérer de nombreuses choses (si si ) mais pas qu'on leur fasse du mal. »
Là elle ne devenait plus une elfe pacifique, mais une tigresse prête à planter ses crocs dans celui qui ne toucherait qu'à un cheveux de sa progéniture.
« -L'un est la conséquence de l'autre. Et la conclusion est la même. Nous souffrons. Nos enfants souffrent et notre peuple est divisé, loin de notre terre, avec un souverain bien jeune et inexpérimenté. L'aide des humains est juste inéluctable, nous devons le faire pour notre avenir. Cela ne me réjouis pas plus, sache-le. Mais il faut parfois faire fi de ce qu'on désire pour faire faire ce qu'on doit. Pour les siens. La déception est déjà là. Je ne suis plus dans les forets de mon enfance, là où mes enfants ont fait leur premiers pas, où nous nous sommes mariés. Je ne m'attends pas à être surprise, je ne m'attends pas à comprendre, mais je veux savoir. Pour permettre aux nôtres de retrouver ce que nous avions de plus cher. Je comprendrai et apprendrai pour toi. Et je te laisse veiller sur notre famille.»
Et la jeune mère n'avait aucune inquiétude quand à cet état de fait. Artaher les avait toujours protéger, même quand ce n'était pas compris par leurs enfants. Mais qu'importe, s'ils râlaient c'est qu'ils étaient en vie. Lisaë réfléchit un instant se perdant dans les yeux de son époux avant de reprendre. Son apprentissage serait long et rigoureux. Mais la jeune mère était studieuse, mais elle avait surtout l'envie d'avancer et de s'engager dans une voie dans laquelle, elle pourrait bien plus aider que cela.
« -Ma formation sera avant tout un enseignement sur les soins, la connaissance de de la magie qui nous entoure, des notes de musique qui entonnent et fredonnent notre vie, l’enchaînement du cycle de la vie. »
Lisaë ne put que laisser apparaître un sourire éclatant et amusé sur son visage quand son mari s'empara de son doigt pour le manger faussement. Une complicité qui ne s'était pas effacée au vue du nombre des années passé ensemble. Bien au contraire, toujours complices et attentionnés l'un envers l'autre. Un geste, un regard, une parole, une attention quotidienne qui renforçaient le couple elfique malgré les tempêtes qu'avaient pu subir leur couple et leur famille.
« -Mais je t'interdis de te blesser, pas la moindre petite entaille. Même pour m'aider dans mon apprentissage. Et puis, concernant les soins, je ne pense pas être en reste ni avoir besoin de faire mes preuves, non ? Par contre, pour te chanter les notes de notre monde, je serai ravie de t'avoir comme spectateur. Et puis tu n'as pas besoin de saigner pour passer entre mes mains mon cher mari. Il te suffit de me le demander. »
Et ce serait avec plaisir qu'elle s'occuperait de lui, malgré que le général ne soit pas un patient des plus tranquille.
« -Mais je croyais que tu n'aimais guère cela que je te soigne ? Vu le caprice passé pour mettre de l'argile sur tes blessures. » |
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| Sujet: Re: Chéri, il faut qu'on parle [Artaher] TERMINE Mar 14 Avr 2015 - 21:21 | |
| Le sourire de son épouse, voila bien un spectacle dont il ne pouvait imaginer pouvoir se passer un jour et dont il ne manquerait d'ailleurs pas profiter chaque fois que l'occasion lui serait donnée de le faire. Ce d'autant plus depuis que le-dit sourire s'était fait plus rare, et pour cause, la guerre contre le Néant, le déracinement que subissait leur peuple ou encore la peur qu'ils éprouvaient au sujet de l'avenir qui serait celui de leurs enfants étaient autant d'éléments qui n'invitaient pas précisément à sourire. Et à présent, il leur fallait en plus accepter de remettre le destin des leurs entre les mains brutales et maladroites d'un peuple bien trop jeune et bien trop éphémère que pour endosser une telle responsabilité. Pourtant, en dépit du peu d'estime qu'il avait pour les humains et du dégoût abject que lui inspirait l'idée même de dépendre d'eux, la confiance inébranlable qu'il avait envers le jugement de son épouse suffisait à tempérer autant son agacement que sa fureur. La jeune archiviste semblait en effet parfaitement consciente de la difficulté de la tâche à laquelle elle prétendait se vouer, et surtout, sa voix lorsqu'elle abordait le sujet laissait clairement deviner toute la force de sa conviction. L'habile proposition que vint d'ailleurs distiller la belle ne manqua pas faire naître un sourire sur les lèvres de son époux, lequel ne pouvait plus dès lors qu'approuver d'un hochement de tête :
« Marché conclu. »
A elle la responsabilité de comprendre les humains, à lui celle de passer au fil de l'épée ceux qui envisageraient de nuire à leur famille. Une répartition qui lui convenait finalement parfaitement, et ce même s'il aurait préféré avoir le pouvoir d'éviter à son épouse une telle condamnation. Certes, le terme était peut-être un peu fort, mais il n'en demeurait pas moins vrai à ses yeux qu'elle allait au devant d'une bien pénible mission. Mais pour l'instant, Artaher n'avait plus vraiment l'esprit à s'en inquiéter et préférait au contraire se concentrer sur la satisfaction qu'il pouvait voir briller dans le regard de son épouse. Une étincelle qui s'était éclipsée des yeux de la jeune elfe lorsque son mari avait dû lui faire part de la nouvelle de l'exil, une étincelle qui venait précisément de se rallumer tandis que se concrétisait peu à peu la perspective de cette nouvelle vocation professionnelle. Lisaë était heureuse, peut-être pas autant qu'elle avait pu l'être lorsqu'ils habitaient encore les forêts elfiques, mais plus qu'elle ne l'avait été depuis qu'ils s'étaient installés dans ces souterrains aussi froids que ternes, et cette simple constatation suffisait à ravir le coeur du colosse.
Exalté voire même un peu enjôleur, le général se redressa et porta son épouse dans ses bras avant de pivoter sur lui même, sans paraître le moins du monde encombré par la svelte silhouette qui se trouvait blottie contre lui.
« Je n'aime pas que tu ais à me soigner serait une formulation plus exacte, car je sais que tu n'aimes pas me savoir blessé. Et puis, il faut bien que je te résiste un peu, sans quoi tu n'aurais pas à me faire céder sous tes caresses pour me badigeonner d'argile. »
Lentement, le colosse vint poser son front contre celui de la jeune femme, ponctuant ses mots d'un regard tendre avant de venir lui glisser un murmure complice à l'oreille :
« Il me semble d'ailleurs ne pas avoir eu l'occasion de te démontrer l'efficacité des soins que tu m'as apporté ce soir là, mais par chance, les enfants ne rentreront pas avant l'heure du repas. Crois tu que cela me laisse suffisamment de temps pour rattraper ce manquement ? »
Il n'avait pas même attendu sa réponse pour amorcer le mouvement qui les mènerait l'un et l'autre sous le couvert de la pièce qui leur tenait lieu de chambre conjugale, guettant du regard l'assentiment de son épouse. Et cette fois, il ne s'endormirait pas. |
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