Une petite complication (pv Veren, Althaïa) [Rp terminé]

Dernière édition par Alford Gorder le Dim 21 Sep 2014 - 13:24, édité 1 fois

Alford se dirigeait calmement vers le lac noir... Les fois où il se trouvait dans la cité d'Aigue Royale c'était l'un des lieux où il se rendait le plus souvent. Il y faisait des fois des rencontres assez étonnantes, mais dans tout les cas c'était surtout car il appréciait le calme de cet endroit, et surtout le cadre exotique où se trouve ce lac. il n'avait jamais vu auparavant dans sa vie d'autre lac souterrain comme celui-ci, et même s'y à force il s'y était fait à l'idée cet endroit continuer à garder un certain charme pour sa personne. Comme si tout les souvenirs de cette endroits résonnaient agréablement dans sa tête...

Pendant qu'il était en train de marcher quelque chose d'étonnant se déroula... Il sentit la terre trembler! Il était en train de rêver là! Il n'avait jamais été spectateur d'un tremblement de terre par ici auparavant, et voilà que ça lui arrive... Il s'agrippa au premier objet à proximité qui était une sorte d'échelle malheureusement inoccupé il casse sans faire exprès... Comment il avait fait pour la casser, alors qu'il n'avait même pas forcé. Inquiet il sentit le tremblement de terre se calmer heureusement pendant qu'il se frottait les mains, et entreprit de les ranger dans son dos quelques instants pour éviter un autre accident.

Ce n'était pas normal il n'y avait quasiment jamais de tremblement de terre dans cette cité, ou en tout cas pas fois où il y était. Surtout qu'une cité souterrain dans un endroit où il y a des tremblements de terre, et bien disons qu'il vaut mieux être à l'air libre... Surtout que généralement les séismes se suivent à la suite, et les prochains sont souvent bien plus puissants que le premier... Il espérait que ce ne soit pas le cas ça l'inquiétait... Il s'inquiétait! Il avait envie que la situation se déroule selon son bon vouloir, et ce n'était pas le cas! Bizarre que cela il n'avait jamais eu cette sensation auparavant, ou pas de manière aussi exacerbée...

Inquiet de ce fait il entreprit de continuer sa route vers le lac souterrain. Au moins là-bas la grotte était spacieuse, et dépourvu en grande partie de tout bâtiment susceptible de s’effondrer sur sa personne... il pressa donc le pas, et essaya de penser à autre chose en se disant qu'il suffirait d'attendre une heure, ou deux pour que tout irait bien. Son optimisme habituel reprit le dessus sur son inquiétude pour lui dire que la situation était sous contrôle, et qu'il ne risquait rien même si au final l'inquiétude de façon inconsciente persistait dans son esprit...

Une fois arrivé au lac noir il rencontre sur le chemin un passant qui sortait, et ne l'ayant pas vu Alford le bouscula sans faire exprès. La passant vola à un mètre, et tombe sur le sol... Le mercenaire se rendit compte qu'en plus de ne pas avoir fait exprès l'inconnu venait sans doute de le sentir passé de façon fort désagréable... Il entreprit d'aider l'autre à se relever, mais plus prudent au lieu d'attraper l'homme pour le relever soit-même il se contenta de lui tendre la main pour éviter de le blesser accidentellement.

Une fois l'inconnu partit il se contenta de réfléchir courtement, et de se dire que cela devait être le stress... Oui c'était le stress! Mais cela aussi l'inquiétait car il n'était pas vraiment du genre à stresser. Il était toujours de bonne humeur. Il est toujours optimiste, et calme. Non ce n'était pas normal il ce sentait un peu bizarre, mais bon en y réfléchissant il se dit que ça ne devait pas être grand chose. Il s'était sans doute lever du mauvais pied ce matin ça finirait par passer en attendant un peu...

Une fois arrivé au lac Alford se contenta de soupirer en sentant tout de suite que ça allait mieux. De toute façon il pensait qu'il y avait peu de chance qu'il y ait un autre tremblement de terre, et aussi que par ici il ne risquait sans doute rien sans doute. Même si une petite partie de lui-même disait le contraire il commença à penser à autre chose, et regarda les alentours du lac. Calme, paisible, beau, et surtout d'un bleu cristallin comme à l'habitude. Pendant cette observation il vit très vite son regard se poser que une forme proche qu'il n'avait pas vu...

Il se dirigea vers cette personne qu'il connaissait enfin de peu, mais a qui il avait parlé. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait l'envie soudaine d'aller la voir. Sa curiosité ayant sans doute repris le dessus sur tout le reste il s'arrêta à quelqu'un mettre de la dame s'inclina respectueusement, et dit calmement.

Salutation madame a ce que je vois le monde est petit... Il ne savait pas si sa venue était malvenue, ou pas. Dans tout les cas si elle lui demandait de partir il se contenterait de le faire...

J'espère dans tout les cas que le coffre que je vous ai rapporté vous a été utile... Finit-il calmement.

Un grand éclair de lumière l'avait tirée de force de sa méditation. Le phénomène s'était produit de l'autre côté du lac, sur la rive qui lui faisait face. Coupée volontairement de ce qui l'entourait depuis plusieurs heures qui n'appartenaient ni au jour ni à la nuit, elle n'avait pas consciemment perçu les signes avant-coureur de ce qui se tramait là, sous ses yeux. Aigue-Royale vivait ses dernières minutes de quiétude.

Ce ne fut que lorsque le faisceau éclaira toute la surface du lac, inondant ses paupières closes d'une lumière vive qu'elle réalisa que rien n'allait plus. Le monde entier, matériel comme immatériel, fut secoué d'un long frisson. La trame ondoya avant de revenir à la normale. Un silence pesant avait noyé Coeurempire pendant de bien trop longues secondes.

Althaïa se releva. Elle ne dut son maintient à la verticale qu'à l'appui providentiel que lui conféra le bâton du vent lorsque toute la grotte fut assaillie par un séisme aussi soudain que bref. Les roches dévalèrent les rives du lac souterrain, accompagnées d'une chute de stalactites aussi grosses que des claymores. Puis, plus rien. Pas de réplique.

Était-ce fini ? On était tenté d'y croire. Plus rien ne semblait vouloir s'effondrer. Mais un autre constat la fit se dresser de stupeur. La trame avait disparue. Rongée aux quatre coins, comme une tapisserie en proie aux flammes, elle ne parvenait plus qu'à sentir de bref et maigres flux dans ce qui restait du magnifique maillage de

Sa bouche s'ouvrit, alors qu'elle réalisait ce qu'il s'était produit. Si elle ne produisit aucun son, sa plainte mentale déchira tout le travail qu'elle avait produit sur son esprit depuis des mois. Ce sanctuaire, pur, préservé, somptueux, venait d'être saccagé aussi sûrement qu'il n'eut pu l'être avec une bataille rangée. Partout, des débris tombés des plafonds, des murs entiers effondrés, des éboulis et des crevasses... Et une magie à l'agonie, plaie béante qui laissait même entrevoir que l'entaille s'était propagée presque à la surface.

Les yeux écarquillés, une vague monstrueuse de rage se formant quelque part profondément en elle, la vampire eut à peine le temps de se diriger à bas des rochers, avant qu'une nouvelle découverte n'achève la série d'évènements en chaîne.
De la Trame intacte alentour surgit un flux d'une puissance sans précédent, et en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, le trou s'était refermé de lui-même comme les chairs d'un vampire. Non seulement la magie refluait avec vigueur, mais cette même vigueur dépassait tout ce qu'elle avait connu jusqu'alors. Un véritable ras-de-marée, qui la traversa du même coup, qui traversa tout ce qui se trouvait là, vivant ou non, et l'emplit alors d'une énergie complètement démesurée qui lui fit tourner la tête. La Dame tituba sur quelques pas, toujours appuyée sur sa canne improvisée.
C'était à n'y rien comprendre.

Néanmoins, il était clair qu'un tel enchaînement devait avoir origine et conséquence toutes deux d'une ampleur au moins égale à son impact sur le monde réel.
Althaïa attendit quelques secondes avant de bouger de nouveau, tête baissée, fermement cramponnée au bâton planté dans le sol sablonneux de la rive. L'énergie ne cessait d'affluer sans discontinue, la faisant trembler du même coup. Elle avait soudain l'envie irrépressible de courir dans tous les sens, de faire jouer chacun des muscles de son corps à en perdre haleine, de jeter tous les sorts de la création pour se débarrasser de ce trop plein qui menaçait de la faire exploser sur pied. Mais elle n'avait pas fait une dizaine de pas que ses yeux enregistrèrent une silhouette se mouvant en sa direction. Une forme trapue et massive, qui n'avait rien de vampirique dans ses déplacements.

"Salutation madame a ce que je vois le monde est petit... "

Le faciès souriant en face d'elle fit rapidement écho à ses souvenirs. Alford Gorder, le mercenaire. Elle reconnut du premier coup d'oeil le pommeau dépassant dans son dos. Mais que diantre faisait-il ici à un moment pareil ? Alors que le monde entier semblait prompt à s'écrouler sur leurs têtes ? Elle qui avait vécu plus d'un demi-millénaire dans un endroit régulièrement sujet aux effondrements, ne connaissait que trop bien les dangers actuels de leur situation.
Mais aucune anomalie ne refaisait surface, et la Dame voulut bien entendre que l'on n'avait plus grand chose à craindre dans l'immédiat.

« Ne confondons pas le monde et cette grotte, tout de même, fit-elle, encore accaparée par sa stupéfaction à la vue des flots inouïs de magie qui se ruaient sur Armanda, ici il est facile de tourner en rond. Donc de fatalement retomber sur les mêmes visages. »

Mais pourquoi diable lui adressait-elle la parole ? À cette espèce de protozoaire patibulaire aux odeurs de mâle en rut ? Il n'était qu'une injure faite à l'hégémonie féminine. Qu'il aille planter des tomates sur une île déserte, ou nourrir les corbeaux ! Tout ce qu'on pouvait raisonnablement en attendre.

La présence du mercenaire avait éveillé son totem, qui jusque-là ne s'était pas manifesté, endormi dans un coin de son âme. Mais son réveil fut tout aussi inhabituel que la magie bouillonnante de la Trame.
La mante livra une attaque contre les barrières mentales d'Althaïa avec une puissance qu'elle n'avait pas vu venir. Elle eut toute les peines du monde à retenir les pulsions meurtrières que l'insecte tueur lui communiqua lors de ce raid sur son esprit rationnel, ce malgré la volonté implacable avec laquelle elle répliqua. Le totem donnait des coups de bélier contre sa raison et sa volonté qui défiait l'entendement. Encore un peu et elle se ferait littéralement posséder. À croire que l'Esprit lui-même avait décidé de s'incarner en elle à ses dépens. Althaïa resta silencieuse durant les trois longues secondes que dura cet abracadabrantesque duel spirituel, immobile, tel un pantin soudain désarticulé.

"J'espère dans tout les cas que le coffre que je vous ai rapporté vous a été utile..."

La Dame de Fer réajusta son regard sur lui. Où en était-elle ? Ah oui, Alford, le coffre, l'espadon...

"Je ne dépêche pas une âme sur une quête si celle-ci est inutile, tout humain fut-il, siffla-t-elle, vous ne faites pas exception. ce que vous m'avez rapporté est à la hauteur de ce que vous m'avez confié : un objet d'une inestimable valeur personnelle et tout aussi utile, dans sa propre catégorie."

"Je..."

Un nouvel assaut de la mante la fit se raidir, crocs découverts, la magie surpuissante tendue en une amorce de sort vers cette insulte vivante...
Il se croyait autorisé à lui adresser la parole ? Alors qu'il ne méritait même pas de la regarder ? Face contre terre ! Qu'il embrasserait de gré ou de force !

Elle tourna la tête de droite à gauche, comme pour chasser quelque chose. Les mots, plus agressifs et froids qu'elle-même ne l'avait souhaité, accompagnèrent un regard troublé sur le sang-chaud à qui elle avait accordé une pièce de sa collection.

"Partez... Partez, ne restez pas ici. Pas ici."

Le totem, la magie furieuse, son esprit à la dérive. Cette fois, sa folie avait presque atteint son paroxysme. Il fallait qu'elle tienne, sinon...

Un détail dévia cependant son regard. Lentement, elle ramena sa main droite devant elle, dépliant ses doigts comme un large éventail, le regard fixe sous le coup de la surprise. Ses ongles, pourtant longs de plusieurs centimètres et fins comme des aiguilles, avaient doublé de longueur. Chacun de ses doigts se voyait désormais rallongé par des lames de plus de quinze centimètres...

Althaïa fit jouer sa main, interdite. Les ongles-lames crissaient les uns contre les autres dès qu'elle refermait sa paume ou tentait de joindre les doigts opposables.

Le lac souterrain d'Aigue-Royale, elle n'avait jamais vraiment visité cet endroit pourtant source de vie pour tout ces humains qui avaient un besoin impérieux d'eau, presque tout aussi impérieux que celui des vampires pour le sang. Sans eau, ils mourraient et leur élixir de vie se trouvait maintenant entre ses doigts alors qu'elle y passait les mains. Doucement, elle porta un mince filet à ses lèvres, comme pour en boire un tout petit peu, la faire passer dans sa bouche comme le faisait les plus assoiffés et la recracher comme si de rien n'était quelques secondes plus tard. Il lui arrivait souvent de faire ces mimiques humaines, comme pour ne pas oublier comment il fallait faire en présence de ces derniers et ne pas être identifiée comme une vampire par tout ces sangs chaud apeurés à l'idée de vivre à côté d'un prédateur, même si ce dernier ne leur ferait rien dans l'immédiat. Mais bon, c'était humain comme sentiment, la peur.

Brutalement, le sol se mit à vaciller emmenant avec lui le vacarme assourdissant des roches qui se fissurent, des pierres qui roulent depuis les immenses parois pour aller trouver refuge au fin fond du lac. Ces pierres qui n'étaient pas assez bien attachées à leur promontoire rocheux et qui menaçaient d'emporter avec elles le premier malheureux, humain ou vampire, qui osait se trouver sur son passage. La nature avait repris ses droits, et peu importe les espèces tous étaient égaux face à ces catastrophes naturelles, enfin... Presque. L'humain mourrait étouffé les os brisés dans un éboulement, le vampire quant à lui survivrait et finirait pas mourir vidé de son sang ou de faim sous un tas de terre sans que personne ne sache qu'il était là, emporté par sa folie sanguine.
Mais ce tremblement de terre n'était qu'une conséquence, une conséquence de quelque chose de bien plus grave qu'elle ne pouvait l'imaginer et seulement un des symptômes de quelque chose qui allait mal. Son corps tout entier vibrait sous cette menace invisible, son totem se manifestant comme au premier jour, l'enjoignant à se camoufler et ne faire qu'un avec la roche. Elle le sentait, tout était perturbé, instinctivement elle le sentait.

Doucement elle regarda autour d'elle avant qu'un reflet chatoyant n'attire son regard à la surface de l'eau. Son reflet ? Alors qu'elle s’accroupit ce dernier reprit des couleurs plus normales. Avec curiosité la jeune vampire regarda sa main mais rien de spécial sauf peut-être une sorte de variation étrange comme si une fine poussière de quartz venait de recouvrir sa peau. Avait-elle halluciné ? Non... Lorsqu'elle quitta l'ombre du relief à côté duquel elle était elle comprit. Ce qu'elle avait vu n'était rien d'autre que les reflets des roches bleutés qui éclairaient les cavernes sur sa peau.
En l'absence de lumière l'effet était semblable à de la poussière de Quartz, mais une fois exposé à une quelconque source lumineuse cette lumière était littéralement décomposée sur sa peau, lui donnant de magnifiques couleurs tout autant variée que l'angle auquel la lumière était reçus, partant du bleu quasiment noir à une couleur beaucoup plus claire proche de sa couleur de peau originelle aux limites de la parcelle de peau exposée faisant comme un maquillage souhaité et attirant irrémédiablement l'attention avec ces couleurs peut-être un peu trop vives, surtout pour une vampire.

Elle resta quelques minutes à observer cet effet étrange, mi-amusée, mi-inquiète. L'effet était magique et magnifique mais cela n'empêchait pas l'absence totale de discrétion mais surtout ne répondait pas à la question : qu'est-ce qui avait ainsi affolé son totem ou fait ainsi grandir son influence tout aussi brutalement ? Jamais en ces dernières années elle ne l'avait vu se manifester ainsi en dehors de leur première rencontre. Était-ce lié à cette histoire de sauver le monde colportée par le mercenaire et de ces fameux artefacts que Korentin Kohan lui avait fait chercher ?

Ces pensées furent aussitôt coupées par une autre sensation, cette odeur toute particulière d'une vampire. Cette vampire qu'elle avait déjà rencontrée, Althaia Actaaë. Le regard de la jeune prédatrice sonda les environs à la recherche de cette forte odeur signe d'agressivité et de prémices de chasse. C'est avec une certaine surprise qu'elle fut accompagnée par celle beaucoup plus forte du mercenaire "Alford Gorder" dont la conseillère semblait tenir en haute estime. Doucement, elle se mit en marche en direction du petit couple humano-vampirique qui était en train de se former, évitant les sources de lumières trop directes afin de ne pas attirer l'attention plus que de raison. Elle pressa le pas au fur et à mesure qu'elle sentait la température monter entre les deux individus, si son totem s'était éveillé avec autant de puissance alors peut-être que ceux des autres aussi et seuls les esprits pouvaient savoir desquels étaient dotés les deux protagonistes. Dans tous les cas si ceci se confirmait et qu'Althaia attaquait en premier alors elle ne donnait pas cher de la carcasse humaine du pauvre mercenaire qui n'en demandait pas tant.

Délicatement et avec une agilité toute vampirique elle se plaça au niveau du mercenaire, alors que sa peau reflétait la lumière émise par les roches scintillantes non loin en plus des reflets de ces dernières sur l'eau emmenant des ondes passant du bleu pétrole au vert lagon sur son profil exposé à ces dernières, chatoyant au rythme des vagues du lac causées par les chutes de pierres des instants précédents lui donnant presque l'air d'une créature marine qui n'existent même pas dans les légendes. Sa main gauche se posa sur l'épaule du mercenaire avec une force maitrisée, la serrant fermement pour lui faire comprendre qu'il y avait un problème bien plus grave qu'un simple tremblement de terre. Elle avait entendu les mots de la conseillère vampirique et il était certainement bon ton de les répéter et de le lui faire comprendre d'autant que la pulsion meurtrière qu'elle pouvait ressentir en provenance de sa congénère se faisait plus forte et plus violente qu'elle ne pouvait l'imaginer. Le mouvement de main de cette dernière révéla cinq lames au bout de ses doigts. Non, ca ne pouvait pas être ses ongles...

"On dirait que messire Gorder a encore été maladroit." Elle serra d'autant plus fort sa main sur l'épaule du mercenaire, pour l'inciter à acquiescer, elle avait tenté de faire comprendre que cette maladresse était habituelle chez lui. "Permettez moi de le raccompagner afin qu'il ne vous importune plus, dame Actaaë." A moins qu'elle ne s'y oppose et se décide de le réclamer comme proie. Là, ils auraient un véritable problème car on ne vole pas la proie d'un autre vampire.

Le ton était froid, distant et portait cette légère pointe de crainte et de timidité inhérente aux coutumes vampiriques, lorsqu'un plus jeune s'adresse à un ancien. Ou plutôt lorsque l'on s'adresse à plus fort que soit pour ne pas attirer les foudres de ce dernier. Les mots étaient tintés d'une pointe de diplomatie toute humaine qu'elle était avec un regard presque inquiet dans la direction de l'humain qui devait comprendre qu'il n'était pas le bienvenue ici et qu'il devait reculer lentement, très lentement tout en baissant les yeux de manière à ne pas quitter du regard les pieds de la vampire afin de déterminer si oui ou non elle ferait un pas dans leur direction. Oui, il devait comprendre qu'elle essayait de lui sauver la mise et se plier à ce petit jeu sans insister qu'importe ce qu'il lui avait dit, qu'importe ce qu'il avait pu faire s'il ne voulait pas finir en outre à sang complètement vide.

S'il avait des questions, il les poserait plus tard. Oui, beaucoup plus tard une fois ce danger complètement écarté ou au minimum après avoir mis une certaine distance entre elle et lui de manière à ce qu'elle ne l'égorge pas sans autre forme de procès risquant ainsi de mettre à mal l'alliance humano-vampirique... Un conseiller vampirique qui égorge un des sauveurs du dirigeant actuel de la rébellion ferait vraiment tâche dans le paysage diplomatique.

Elle avait sans doute raison il allait peut-être vite en besogne en disant que le monde est petit, alors qu'elle devait sans doute être là plupart du temps dans les cavernes, mais lui étant un mercenaire qui voyageait beaucoup cela en revenait au même, et il avait donc oublier ce petit détail. Bon il n'y a pas mort d'homme après tout, mais il tâcherait de s'en souvenir après tout son interlocutrice ne manquerait sans pas de le lui rappeler si à chaque fois qu'il la voyait il faisait comme cela. Il ne put donc qu’acquiescer, et dire calmement pour aller dans le sens de a vampire en armure.

C'est vrai à force de voyager je finis par oublier que lors de mes retours ici croiser des connaissances, et plus que probable. Comme quoi au final on est un peu à l'étroit dans ces cavernes... Oui tourner en rond par ici n'était pas que facile c'était presque nécessaire ne serait-ce que pour manger, dormir, ou aller faire ses courses. Il n'était peut-être pas un locataire permanent d'Aigue-Royale, mais il ne lui était pas du de deviner que comme dans toute cité il y avait sans doute une routine par ici qui finissait pas s'installer. Bon la routine ne devait pas être la même que l'on soit vampire, ou humain, mais c'était le genre de détail qui compte.

Certes madame, mais à tout casser je n'ai du vous voire que deux fois dans mon existence, et même si pour quelqu'un comme vous ça peut être considérer comme un intervalle court pour un humain comme moi disons que c'est une occasion assez rare. Bon après il est vrai qu'elle pouvait ne pas être du tout d'accord avec lui, mais au final cela en revenait au même. Il ne la voyait pas souvent, et il s'était dit qu'il ne perdrait sans doute rien à lui passer le bonjour. De plus une présence qu'il considérait un peu comme favorable avait au moins le don d'apaiser son inquiétude...

Mais étrangement un petit pressentiment lui disait qu'il aurait peut-être du s’abstenir d'aller lui parler car la dame de fer semblait plutôt occuper... Bon après il pouvait toujours se tromper, mais à force de vagabonder par les monts, et par les plaines ont finit forcément par développer une sorte d'intuition. Ce n'est pas vraiment un sixième sens, mais l'expérience de la vie d'aventurier fait plutôt en sorte à nous habituer à certaines situation, et à la façon d'en aborder d'autres plu complexe. Bon après il est vrai que la vampire bardée d’une armure de fer ne semblait pas la personne la plus sociable qu'il connaissait, mais d’une certaine il le trouvait sympathique peut-être était-ce du à sa curiosité? Peut-être, ou peut-être pas... En tout cas il y avait quelque chose dans cette vampire qui le fascinait d'une certaine façon, mais il savait aussi très bien que a cause de sa curiosité il avait souvent finit dans des situations cocasses sans le vouloir. En espérant que ce ne soit pas à nouveau le cas avec un peu de chance...

Puis à sa question suivante la dame accepta de répondre après quelques secondes d'un silence assez étrange au mercenaire...

Même si elle le faisait de façon indirecte il était facile de deviner qu'elle voulait dire qu'elle ne lui aurait de toute façon pas confier une tâche inutile. Il était encore content pour une fois de savoir qu'il avait servit à quelque chose. Il en savait pas exactement en quoi cela avait servit à la vampire, et quel était cet objet auquel elle semblait tenir, mais il était content de lui avoir rendu service d’une certaine façon.

Je suis content de vous avoir rendu service madame. Après tout la lame que vous m'avez forgé m'a déjà bien servit, et il est donc normal que le service que j'ai fait en retour soit à la hauteur. Après tout même si c'était une rémunération en échange de ce service il s'était dit quand même que l'objet devait vraiment être particulier surtout en prenant en compte le fait qu'il l'avait trouvé dans un endroit assez peu habituel pour y cacher des coffres...

La vampire lui semblait ensuite avoir une réaction étrange... Elle tournait la tête de droite à gauche comme si elle cherchait quelque chose. Avait-elle aussi ressentit le séisme auparavant? Il en savait pas vraiment, mais les prochaines paroles de la dame de fer l’inquiétèrent un peu...

Que? Ne put-il s'empêcher de dire en l'écoutant parler il semblerait que quelque chose d'étrange se passe par ici, et son inquiétude revînt vite au galop...

Mais que se passait-il la dame de fer semblait bizarre sur l'instant elle avait l'air de ne pas être dans son état normal, ou en tout cas pas dans le même état que celui où il l'avait vu la dernière fois à la forge...

Il vit lui aussi avec étonnement les griffes de la vampire se rallonger? Ah oui a ce point là. Il comprenait que cela devait être une arme redoutable au combat néanmoins cela paraissant naturel pour lui chez la buveuse de sang il se demandait bien pourquoi cette dernière lancer une regard curieux à ses mains, et semblait jouer avec. Oui il y avait vraiment quelque chose qui clochait pensa t-il tranquillement... Mais quoi?

Il s'apprêtait à demander à la dame en armure ce qu'il se passait quand il sentit quelque chose sur son épaule comme si quelqu'un appuyait dessus pour attirer son attention. Curieux il tourna son regard, et vit Sylira qui lui répétait des paroles a quoi il répondit calmement après que l'effet de surprise soit passé.

Je ne suis pas aussi maladroit, et pour le moment je n'ai rien fait a part passer le bonjour. Se contenta t-il de dire calmement après tout il voulait bien être un peu maladroit, mais a ce stade là ce n'était plus vraiment sa faute si elles se vexent aussi facilement. Après tout si l'on a même plus le droit de dire bonjour, ou de poser une simple question innocente où va le monde? Il sentit Sylira serrait sa mains sur son épaule, et il s'avança brusquement pour se libérer de cela elle le faisait stresser à lui appuyer dessus. D'habitude il n'aurait pas réagit comme cela, mais là la situation lui paraissait assez étrange...

Je suis largement capable de faire cela moi-même je n'ai pas besoin d'aide. Se contenta t-il de dire en conservant son calme malgré le fait qu'il stressait un peu, alors que cela ne lui était absolument pas habituel...

C'est en pensant à cela d'ailleurs qu'il se rendit enfin compte que quelque chose clochait chez Sylira surtout au vu de la couleur de peau de celle-ci, et du reflet sur sa peau coloré... Alford restait plusieurs secondes à se demander ce qui clochait avant de finalement demander calmement sur un ton sceptique.

Mais qu'est-ce qui vous arrive Sylira? Vous allez bien? Dit-il avec un ton qui devenait soudainement inquiet. Après tout il n'avait jamais vu la peau de la vampire se colorait à ce point là, ou même se colorait tout court. Était-ce de la magie? Sans doute pensa t-il même si le fait de voir cela pour la première fois chez la vampire l'étonnait un peu...

Tu as raison partons, mais je vais devant s'il te plaît... Je me sens bizarre je en sais pas pourquoi... Dit-il en se portant la main à la tête... J'ai l'impression que mon totem est en train de s'exciter étrangement.... Dit-il calmement tout en ayant un ton pensif avant de demander lorsqu'il se rendit compte de quelque chose à la vampire.

Est-ce la cas pour toi aussi? Après tout cette peau coloré devait bien venir de quelque part...

Il se contenta donc de reculer légèrement en gardant un œil fixé sur la dame de fer, et une main non loin de son espadon pendant qu'un autre sortait quelque chose de sa poche... Une graine de l'esprit de l'ombre... Si jamais ses inquiétudes avec la dame de fer s'inquiétait il avalerait la graine, et cela ferait en sorte qu'il ait une force aussi importante que celle d'un vampire... Mais il espérait ne pas être obliger à le faire... Après tout il préférait que cette histoire finisse bien pour tout le monde de préférence...

Althaïa parvint à détacher son regard de ses mains, l'esprit en proie à un furieux remue-ménage. Il fallait à tout prix trouver une explication rationnelle à ces évènements cataclysmiques soudain et impromptus. Pour l'heure, son attention fut attirée par un mouvement derrière l'homme. Une main étrange, d'une couleur peu commune, s'était glissée sur l'épaule du mercenaire. La vampire eut tôt fait de reconnaître le visage qui sortit de l'ombre au même instant. Décidément, la demoiselle avait la fâcheuse habitude de se trouver toujours au bon endroit au bon moment. Cela n'était pas une mauvaise chose, pensa Althaïa, lorsqu'elle vit la sombre insister lourdement pour faire partir le sang-chaud. Elle lui en était presque reconnaissante tant la furie de la mante devenait impossible à juguler. D'ici quelques secondes, il lui faudrait assouvir de bien vilains desseins si elle voulait ne pas imploser. Et l'incident diplomatique était sur le point de se produire, contre son gré, ce qui, elle se l'avoua à moitié, était un comble. Jamais depuis son apparition le totem ne s'était manifesté de la sorte, avec autant de puissance et surtout, autant d'exigence. La Dame d Fer eut loisir de découvrir que tout le corps de la jeune vampire s'était paré de couleurs changeantes. Elle comprit alors : sa mante n'était pas la seule à s'être éveillé de la sorte, il y avait fort à parier que tous ici soient sujets à cette pression impossible à canaliser de la part de ceux qui les avaient choisis. 'humain également ? Aucun effet ne semblait visible sur lui.
Quand Althaïa eut le malheur de reporter son attention sur lui, l'insecte misandre rua de plus belle, projetant des pensées qu'elle ne maîtrisait plus dans tous les sens.
Le fait est que lorsque les deux protagonistes détallèrent ensemble, la conseillère enregistra le mouvement suggestif de l'humain. Sa main avait glissé comme par réflexe vers le pommeau de son arme, ce qui déclencha une réaction en chaîne dont tous ici se seraient passés, elle compris...

Il avait envisagé d'utiliser sa propre arme contre elle. Quelle fourberie, quelle vanité ! Donnez-leur des perles, et voyez ce qu'ils en font ! Lâcheté et suffisance, quel mépris à notre égard.
Non, sa place est à terre. Sous terre à la rigueur. Un tel affront ne peut pas être pardonné. Qu'il soit remis à sa place véritable, comme tous les autres ! Qu'il rampe donc, ce vers infâme. Il n'est bon qu'à cela.

Au cours de ces quelques secondes d'immobilités, le duo avait parcouru plus de deux cents mètres au pas de course.
Althaïa émit un sifflement sourd, répercuté en un écho singulier par son masque. Sa vision se réduit à un viseur virtuel braqué sur le mâle qui lui tournait le dos, quelque chose enfermé précieusement dans son poing gauche. Si le danger avait une odeur, ce poing-là empestait. Son sifflement se mua en un grognement de rage, alors qu'elle appelait la magie à elle.

« Vous n'irez nulle part, maudits ! Comment osez-vous ?! »

Son geste clef suivit ses paroles, et avant que personne n'y comprenne rien, la puissance incontrôlable du sort lui échappa. L'onde de choc se propagea avec une puissance inouïe, la projetant du même coup plusieurs mètres en arrières contre les rochers, balayant tout sur son passage comme le souffle d'une explosion. Sort Choc

Le monde se voila un instant, alors que l'arrière de son heaume heurtait durement la pierre froide. Althaïa tomba à genoux, sonnée. Quand les étoiles cessèrent de tourner, elle parvint à se redresser, encore perplexe quant à ce qui venait de se produire. Ses épaules s'affaissèrent en un soupir exaspéré. De combien de temps disposait-elle avant que la présence d'un autre ne déclenche une nouvelle crise d’hystérie, suivie d'un accident semblable ? Son cerveau dérouté calculait à toute vitesse un moyen d'échapper à ce terrible engrenage.

Les pulsions meurtrières de la vampire allaient et venaient, comme le roulis incessant des vagues sur une falaise rocheuse. Cette force finissait toujours par ronger la falaise, la faisant s'effondrer au bout de plusieurs dizaines voire même centaines d'années, et la jeune vampire doutait sérieusement que celles de la conseillère vampirique n'usent sa volonté qu'en quelques minutes. Aussi fallait-il fait partir l'humain très rapidement s'il ne voulait pas finir en casse-croute, d'ailleurs sa présence emmena avec elle un léger moment d'apaisement pour la conseillère, un instant de flottement qui semblait être le bienvenue. Mais cela ne durerait certainement pas si l'humain s'entêtait à faire n'importe quoi et surtout à la contredire. Il fallait qu'il parte, il devait partir ! Ce n'était pas le moment de discuter ou de bailler aux corneilles. Mais lui dire de vive voix ou lui brailler dessus comme les humains le faisaient souvent sur les inconscients était bien trop dangereux, surtout devant la conseillère qui était à deux doigts de péter une durite.

Et le regard réprobateur qu'elle lui jeta voulait dire tout ça, ce n'était pas le moment de tailler le bout de gras comme une commère des bas quartiers qui n'avait que ça à faire, c'était une question de survie, pas de petit tour farceur d'un totem qui s'excitait pour une raison ou l'autre, c'était le cadet de ses soucis à ce moment là. Oh bien entendu que le mercenaire humain finit par accepter le message, mais il n'appliqua pas le conseil sans cette maladresse... Une maladresse qui est la base du tact, et qui pourrait bien lui couter la vie ! Par tous les esprits ! Mais qu'est-ce qui lui prenait de porter la main vers son arme et de se préparer à se battre ? Voulait-il provoquer encore plus la vampire qui ne semblait pas en état de retenir sa rage beaucoup plus longtemps ? Pourquoi n'avait-il pas simplement fait comme elle ? Garder ses mains bien en évidence, reculer sans tourner le dos au prédateur et ne pas le regarder droit dans les yeux pour éviter de montrer un signe de faiblesse en les détournant. S'il voulait mourir, il n'avait qu'à le dire ! Ce serait beaucoup plus simple que de jouer au suicidaire et d'emporter d'autres personnes avec lui.

"Occupe toi d'abord des problèmes que tu te causes tout seul avant de t'attarder sur ceux des autres." siffla-t-elle alors qu'il posait la question sur son propre totem.

Si les totems étaient hors de contrôle alors il y avait fort à parier que celui de la conseillère vampirique ne lui dicte ses mouvements avec une colère spécifiquement dirigée vers l'humain. Un totem prédateur ? A l'envie de tuer et la rage qu'elle pouvait ressentir d'ici il n'y avait aucun doute, mais elle ne l'avait pas sentie à son encontre. Peut-être seulement envers les mâles ? Ou envers ceux qui la dérangeaient ? Elle tacherait de répondre à ces questions une fois qu'ils seraient loin, beaucoup plus loin que quelques mètres, jusqu'à ce qu'ils aient quittés le champs de vision de la vampire. Oh, elle reviendrait bien évidemment pour éviter qu'un incident diplomatique de ce genre ne finisse par se produire mais après s'être assurée que l'humain ne reviendrait pas s'attirer des ennuis plus que de raison !

Trop tard. Elle avait remarqué les mouvements du mercenaire, et la pression des vagues meurtrières s'était fait beaucoup trop puissante pour qu'elle ne les contrôle. Le sifflement strident accentué par les échos du heaume arriva à ses oreilles bien avant celles du mercenaire comme signe précurseur du danger imminent. Une pression dépassant tout entendement se déploya sur toute une zone aux alentours de la conseillère, libérant une puissante onde de choc qui envoya tout voler autour d'elle. Que l'humain soit pris dans cette onde de choc ? Ca lui ferait les pieds, ça lui apprendrait à rester calme et lui servirait de leçon ! Elle l'avait déjà éloigné de la conseillère qui n'en aurait fait qu'une bouchée alors qu'il n'avait fait que la provoquer.

Projetée au sol, elle du son salut qu'au relief de ce dernier et sa finesse qui lui épargnèrent d'apprendre à voler à l'identique des débris qui furent projetés sans autre forme de procès dans leur direction.
La volonté de se camoufler, portée par son totem se matérialisa par un changement de la couleur de sa peau en contact avec la roche, prenant une teinte proche de celle de cette dernière tout en conservant ces reflets bleutés emmenés par la luminosité ambiante donnant un contraste encore plus voyant entre les couleurs ternes et vives au niveau de ses mains.

La tempête passée elle se retourna dans la direction de la vampire qui avait été projetée par son propre sort, comme si la puissance l'avait dépassée à cause de sa rage non contrôlée. Il fallait la calmer, et surtout lui retirer de la vue ce qui l'avait énervée à ce point, c'est à dire l'humain.

"Ne bouge pas d'ici tu empirerai les choses !"

Le ton était sévère, jurant presque avec la douce voix qu'elle avait utilisé comme on le ferait avec un enfant turbulent qui se serait déjà puni tout seul en faisant sa bêtise. Elle espérait réellement que l'humain incontrôlable et plus que maladroit lui obéisse au moins le temps qu'elle ne comprenne ce qu'il se passe.
Doucement, mais surement elle avança en direction de la conseillère qui reprenait ses esprits, un pas après l'autre tous aussi prudents les uns que les autres et qui ne manqueraient pas de la conduire dans les renfoncement de la roche qui pourraient lui servir d'abris puis elle s'arrêta à distance raisonnable l'histoire d'avoir le temps de voir venir une quelconque forme d'agressivité.

"Vous vous sentez bien ? Vous devriez vous reposer." le ton était visiblement à l'inquiétude, tout en gardant cette diplomatie toute vampirique.

Il n'était pas maladroit à ce point là quand même. Il savait qu'il n'était pas particulièrement doué avec les femmes ça oui, mais quand même! Il avait juste dit bonjour à la dame de fer avant de lui poser une question à laquelle celle-ci avait répondu de bonne grâce avant d'avoir l'air bizarre... Non cela ne venait pas de lui, et il le savait clairement, mais d'autre chose. Peut-être la même chose qui semblait exciter son totem à lui, et qui faisait qu'il n'arrivait plus vraiment à contrôler sa force? Ou la même chose qui donnait ces couleurs comment dire... Exotique à Sylira? Il ne savait pas vraiment en tout cas, mais c'était l'hypothèse la plus probable selon lui... Tout avait une cause après tout resterait à savoir qu'elle était la cause de ce qui était en train de se passer...

Je n'ai causé aucun problème, ou pas volontairement en tout cas. Ce n'est pas ma faute si elle ce sent bizarre. Je me sens bizarre. Je t'assure que je n'ai rien fait... Dit-il à voix basse sur un ton nerveux qui ne lui ressemblait pas décidément pendant qu'il s'éloignait de la dame de fer en compagnie de Sylira.

Ben oui après tout il n'était pas un incapable il pouvait largement se prendre en charge tout seul de toute façon. A entendre cette vampire il était un incapable qui causait des catastrophes partout où il passait, alors qu'il n'avait rien fait à la base. De plus il était un adulte, et un mercenaire donc il était endurcit, et il savait se débrouiller tout seul. Sinon il n'auraient pas survécu dans son métier.

Néanmoins il savait que ce serait stupide de restait là proche de la dame de fer, alors qu cette dernière avait l'air troublée... Oui ce serait sans doute un peu bête d'ajouter au trouble de la vampire surtout que cette dernière avait l'air de mal se contrôler. Décidément il avait la poisse aujourd'hui même s'il semblait avoir un peu de chance dans son malheur vu que Sylira semblait être venu pour l'aider. A croire que la vampire tenait à lui. Il ne savait pas si c'était le cas, mais il lui en était reconnaissant d’une certaine façon

Peu après il ne put que se jeter sur le côté à plat ventre lorsque la dame de fer envoya un sort qui envoya une onde de choc qui traversa littéralement la grotte dans sa direction. Peste! Il n'aurait peut-être pas du faire ce geste avant qu'elle avait du considérer comme hostile. Pourtant il se disait qu'il y avait échappé belle après tout il n'avait qu'encaissée une partie du choc à terre ce qui fit qu'il était bien hébété pendant plusieurs secondes pour le coup même si il reprit vite ses esprits.
Que faire? La situation était hors de contrôle pour lui, ou en tout cas même s'il avait l'envie furieuse d'y remédier lui-même il savait que la meilleure façon serait de sortir de cette grotte. Oui il fallait faire cela ainsi il garderait le contrôle de la situation s'il s'éloignait de la dame de fer. Cette dernière après tout était une puissante magicienne. Peut-être qu'en combat il pourrait arriver à quelque chose au corps à corps, mais bon la puissance magique de la vampire l'en dissuader, et puis il ne lui avait pas envie de lui faire du mal car après tout cette dernière n'avait pas du tout l'air dans son état normal pensa t-il. Elle avait même l'air de ne pas arriver à se contrôler...

Il vit d'ailleurs qu'étrangement la couleur de Sylira avait changée peu après ce qui confirma le fait que cela n'était pas dû à une maladie... Mais bon de toute façon il ne savait pas si les vampires pouvaient tomber malade en fait vu que ceux-ci ne sont pas vraiment vivants... Cela devait avoir un rapport avec de la magie, mais qu'est-ce qui se passait bon sang? Il faudrait vraiment qu'il en sache plus, et le plus tôt possible de préférence...

D'accord d'accord vous avez gagner, mais prévenez moi si elle rapplique.

Il se contenta de tiquer en entendant le ton sévère de la vampire, mais il obéit après tout il préférait largement rester loin de la dame de fer avec ce qui était en train de se passer. Il était peut-être téméraire, mais pas fou autant éviter le combat tant qu'il n'y était pas obligé, et puis sans doute que Sylira savait mieux y faire que lui après tout les deux vampires sont des femmes.

Il se contenta donc de jeter un regard discret sur ce qui était en train de se passer. Il était encore au sol, mais il était prêt à se relever si jamais quelque chose se passait. Pour le moment il essayait surtout de se faire discret. Il vit Sylira s’approcher de la dame de fer prudemment. Cette dernière n'attaquant pas le vampire heureusement. Alford espérait sincèrement qu'elle y arrive même s'il envisageait aussi le pire. Après tout la dame de fer n'avait pas l'air d'humeur excellente...

Il envisagé l'idée de continué à reculer pour sortir de la caverne, mais il se dit que ce serait bas surtout si Sylira avait besoin d'aide. Aussi forte que la vampire essayait de se faire croire après tout il ne pense pas qu'elle ferait long feu seule face à la dame de fer...

Althaïa expira longuement l'air qu'elle avait capturé dans ses poumons. L'écho discret de son souffle glacé lui emplit les oreilles quelques secondes, le temps de remettre ses idées en place malgré le déchaînement de son totem. Comment avait-elle pu perdre à ce point le contrôle d'elle-même ? Elle n'avait pu que se regarder, impuissante, lancer le sort qui lui avait complètement échappé. Quelle genre de catastrophe la mante hystérique allai-elle provoquer si elle ne trouvait pas un moyen de reprendre le dessus ? L'esprit froid et méthodique s'était pourtant fait prendre à son propre piège lorsque l'Esprit Inférieur avait déferlé de façon incompréhensible et impromptue.

En reprenant appui sur le bâton, la vampire ne put que constater que la pousse anormale de ses ongles se poursuivait. Bientôt, elle allait se retrouver avec cinq fleurets au bout des doigts. La perspective était peu réjouissante, et ne manquerait pas de lui causer de sérieux handicaps. Un flot de magie se déversa de nouveau en elle, résorbant la perte due au sort. Suite à ce nouvel apport, la pression mentale du totem se renforça brusquement pour une seconde charge, qui lui arracha un grognement de rage. Mais cette fois, elle ne s'y laissa pas prendre, et mobilisa toute sa volonté pour contre-attaquer et museler la pulsion meurtrière qui transformait son sang froid en lave bouillonnante. Son poing se serra imperceptiblement, signe de sa résignation. Ne pas rester ici, sortir. Elle réfléchirait une fois loin de tout et surtout de tous.
Quand une voix l'interpela.

"Vous vous sentez bien ? Vous devriez vous reposer."

Se reposer. Althaïa eut une fraction de seconde de flottement. Qui parlait ? Cette voix. Ses yeux se posèrent sur la vampire à quelques mètres d'elle. La situation paraissait aussi saugrenue que les propos de la sang-froid.
Elle avait du mal à se rappeler. Qui était cette femme déjà ? Que faisait-elle ici ? Voutée sur son troisième appui de fortune, la mante dardait un regard étrange et intense sur la silhouette abritée derrière la roche.

« Me reposer... »

Althaïa eut un bref éclat de rire sans joie. Son murmure s'adressa autant à elle-même qu'à l'autre.

« Cela fait plus de huit cent années que je n'ai plus connu le repos. »

Son regard remonta vers la vampire. D'un ton rêveur, elle dit :

« Je pense qu'il me faudrait apprendre. »

Ce n'était pas une si mauvaise idée après tout.
Puis s'avança vers elle d'un pas raide. La forme massive du mercenaire, plus loin vers les habitations rebelles, entra dans son champ de vision. La conseillère s'arrêta, juste après avoir dépassé l'endroit où se tenait la vampire.
L'agressivité latente de la mante frôlait dangereusement ses barrières mentales. Althaïa resta immobile, évaluant lentement la dangerosité de la situation. Elle ne pouvait risquer de s'approcher de nouveau de l'humain sans provoquer une catastrophe qui ne manquerait pas d'être mortelle, autant pour les autres que pour elle.

Mille lames d'argent, voilà qu'à peine les évènements subis comme un étau de contraintes lui donnaient une occasion d'en savoir plus, de satisfaire cette faim intarissable, grâce au concours d'un humain minutieux et d'une vampire habile. Cet Alford Gorder, le seul humain manieur de lame qu'elle n'avait jamais estimé pour son aide. Coïncidence ? Qu'il soit aujourd'hui la cible des foudres de sa mante ? Ces vieux instincts semblaient dès lors avoir balayer ces mois de coopération avec les rebelles. Cherchait-elle à se dédouaner en accusant le phénomènes étranges qui venaient de se produire ? Dans le regard qu'elle posa sur son environnement, naissait ce frémissement froid et calculateur caractéristique des prédateurs à sang froid.
Elle ne se retourna pas vers son interlocutrice pour lui parler : ses pupilles étaient restées accrochées aux faits et gestes de l'humain. Elle sentait le regard posé dans son dos.

« Emmenez-le, souffla-t-elle d'un air sombre, emmenez-le loin d'ici, à l'extérieur. Vous n'êtes plus en sécurité ici. »

Avait-elle dit ça à propos de son hystérie ou d'autre chose ? La vampire s'était enquis de son état. De l'inquiétude ? Le mercenaire n'était plus le seul mystère ajouté à son puzzle. Cette jeune sombre possédait une sensibilité par moment, que l'on aurait volontiers pu qualifier d'humaine. Était-ce dû à son totem, ou simplement à un mode de vie contre nature ?
Althaïa fit jouer ses doigts, les longues lames de rasoir crissant légèrement en entrant en contact. Elle ne put s'empêcher d'ajouter, comme pour préciser ses pensées :

« Les plus vieux bâtiments de la ville haute possèdent dans leurs fondations des enchantements nés de la magie baptistrale. Ils les protègeront de l'effondrement si les roches se sont fragilisées. La ville basse, en revanche, n'a pas cette chance. Si la secousse a provoqué des failles, la rébellion se fera emmurer dans son propre repaire. Si le plafond ne nous tombe pas simplement dessus. »

En indiquant cela, elle avait pointé la direction des cavernes de la fertilité et du souvenir. Ses plans, mêmes modifiés par les constructions humaines ces derniers siècles, indiquaient qu'elles seraient les premières à céder si un tel évènement venait à se produire.

Toujours, fixées sur lui, les iris blancs rétrécirent jusqu'à s'ajuster sur l’œil d'Alford, toujours loin dans l'ombre providentielle de Coeurempire.

Dracos, qu'il aurait été plus simple de pouvoir le dépecer tranquillement à l'abri des regards. Derrière le faciès terrible de sa peau métallique, naquit un large sourire carnassier, laissant à l'air libre une paire de crocs luisants assortis à une farandole de dents taillées en pointes.
C'était presque un besoin à assouvir.

Il fallait calmer la vampire, elle était clairement la plus dangereuse des deux personnes présentes car même si elle réussissait à mettre cet humain la à l’abri, un autre subirait les foudres de la conseillère vampirique car au point c'était le meilleurs des cas possibles en occultant le fait qu'elle risquait de les pourchasser sans cesse et de les prendre tous deux comme des proies. Et l'offre qu'elle sembla accepter n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde : lui apprendre à se reposer ! C'était le moment parfait pour le faire ! Qu'elle se repose pendant que les humains d'ici se carapataient en quatrième vitesse loin d'une vampire de mauvaise humeur qui se ferait un plaisir de tous les égorger ! Bon cette théorie était valable pour au moins un seul d'entre eux, mais après ce qu'elle avait vu, elle ne pouvait vraiment jurer de rien sur l'imprévisibilité de la vampire en face d'elle.

Elle voulait qu'elle emmène l'humain avec elle loin d’Aigue Royale, vers la surface en prétextant un risque d’effondrement tout à fait réel après que la terre ait ainsi tremblé, mais sachant ceci il ne serait pas très malin de fuir aussi vite sans faire évacuer les autres humains par mesure de précaution, et dans ses pensées, un humain en particulier que personne d'autre n'aurait le droit de tuer. Et dans certains cas il fallait toujours se préparer à la pire des situations.

"Les humains seront plus disposés à l'écouter s'il leur demander d'évacuer les lieux par précaution."

Doucement, elle s'était déplacée avec son agilité habituelle pour se placer de nouveau entre la vampire et l'humain, pour que cette dernière daigne poser son regard froid et dangereux sur elle plutôt que sur la proie potentielle qu'était cet humain. Il fallait qu'elle regagne le contrôle sur ses pulsions prédatrices et pour ce faire la vampire avait une idée qui avait toutes ses chances de fonctionner, comme de ne pas le faire quand on connaissait le niveau magique de la conseillère qui n'aurait certainement aucun mal à la contrer.
Quand cette dernière poserait un regard sur elle, doucement la main de la vampire viendrait prodiguer à ses lèvres une douce caresse comme pour illustrer une mimique d'instant de réflexion, mimique qu'elle réalisait souvent afin de faire croire à une habitude, avant de reprendre la parole, dissimulant ainsi habilement un sort de charme. Une fois ce dernier réalisé certainement qu'un sort d'attraction serait discrètement tenté en croisant les doigts de sa main droite qui resterait discrètement le long de son corps de manière à ce que ce geste clé soit le plus difficile possible à apercevoir sans pour autant faire croire qu'elle cherchait à attraper une arme dissimulée quelconque.

"Pendant qu'il les prévient, je vous accompagnerai vers un endroit plus sûr."

Il fallait l'attirer loin de là, et l'idée d'une chasse pouvait très bien l'attirer également loin, très loin de ces galeries. Un vampire dans cet état ne refusait jamais une bonne chasse pour se détendre et se sustenter, surtout avec des proies qu'il était facile de terroriser rien qu'en leur montrant une jolie paire de crocs bien luisante, qu'il s'agisse d'Alayiens que l'on menace de transformer en vampire ou du simple paysan qui n'a rien demandé à personne.

"Ou alors vers une petit chasse qui me permettra de vous faire découvrir ce qu'est le repos après avoir attrapé une jeune proie Alayienne sous la lumière de la lune."

Elle profitait de la dernière acceptation de proposition pour la diriger vers autre chose de plus tentant qu'était une chasse en extérieur au clair d'une lune encore haute dans le ciel, une chasse en plein air loin des humains de la rébellion qu'elle menaçait directement en créant un incident diplomatique quasiment sans précédent. Le tout était que la proposition ne soit pas mal interprétée en incitant la vampire à partir à la chasse à l'Alford sauvage des bois, roi de la boulette en tout genre. Fallait-il encore que ce dernier comprenne qu'il devait se carapater en quatrième vitesse pour mettre le plus de distance possible entre lui et la conseillère vampirique qui ne rêvait que de le vider de son sang sans autre forme de procès.

Dans tout les cas la situation s'était bien aggravée pour Alford pendant un court instant pour retomber de façon assez salvatrice à croire qu'Alford avait continué à garder sa bonne étoile. La dame de fer pendant un instant voulait sa mort, et avait lancer un puissant sort qui aurait pu le faire valdinguer, mais qu'il était arrivé à éviter en se jetant à terre juste à temps. Là il ce serait attendu à ce qu'elle se jette sur lui ensuite, et qu'il doive se battre pour sa vie, mais non. La dame de fer restait là-bas calmement. Elle ne l'attaquait pas au point que Sylira avait décidé d'aller la voir sans doute pour la calmer. Gorder bien entendu car il se méfiait de l'éventuelle façon dont la scène ne manquerait sans doute pas de dégénérer ne manqua pas de garder un œil sur la vampire énervée...

Il la regardait au loin, et même si la distance entre elle, et lui était vraiment importante il n'eu pas de mal à deviner que s'était lui qu'elle fixait. Il sentait le regard lourd de la dame de fer sur lui. Il savait qu'il était sans doute sa principale préoccupation pour le moment ce qui n'était pas un constat vraiment très agréable pour les chances de survie du mercenaire... La dame de fer devait sans doute être en train de lutter pensa t-il pour résister à l'envie de lui sauter dessus. Soit c'est ça, soit elle était en train de réfléchir de façon consciencieuse à un plan d'attaque sur sa personne... Alford espérait sincèrement que ce soit plutôt la première option car il préférait largement penser dans son grand optimisme que la solution pacifique était possible car après tout la violence est toujours regrettable qu'importe pour quel cas elle est utilisés, et puis bon. Il appréciait bien cette vampire au final. Il les appréciait tout les deux, alors autant espérer que tout finisse bien si possible...

Par contre il ne savait pas ce que disait Sylira à la dame de fer ni si cela marchait. Il savait bien que plus il resterait longtemps dans les environs plus la situation risquerait de dégénérer à chaque seconde dans tout les cas de figure. Alford n'était absolument pas un lâche, mais il n'était pas stupide non plus. Quand l’affrontement était à la fois inutile, et regrettable autant l'éviter. La violence n'est pas forcément la solution à tout les problèmes lui même le savait bien. Puis bon un incident de ce genre avait des fortes chances au passage de malmener l’alliance rebelle vampire, alors autant éviter si possible...

Il continua donc de fixer la dame de fer d'un œil prudent avant de lentement se relever, et de reculer d'un pas ferme... Il ne fit aucun geste brusque qui aurait pu être considéré comme hostile, et quoi que ce soit, et s'éloigna à bonne allure...

Il se dirigeait vers la sortie cette fois-ci, et si jamais il le faudrait il se retournerait, et piquerait un sprint à toute vitesse, ou bien il se battrait même s'il espérait de tout son cœur que ce ne sera pas le dernier cas de figure.

Oui il n'avait pas besoin de Sylira pour savoir quoi faire après tout. Ce n'était pas cette dernière visiblement qui attirait à elle les foudres de la dame de fer, et puis elle était largement capable de se débrouiller seul, et lui de même. Il n'attendit donc pas qu'elle le prévienn, ou que la dame de fer parte pour s'en aller. Une fois sortit de cette grotte il préviendrait les gardes qu'il ne faudrait pas s'en approcher au passage, et il se dirigeait dans un endroit un peu plus sécurisé pour sa personne si possible. Il avait besoin de réfléchir à tout cela après tout, et d'établir un plan. Les lieux semblaient devenir dangereux maintenant qu'il y avait eu un séisme, et qu'il y en aurait sans doute un autre. Il irait peut-être donc remonter à la surface au plus vite sans se faire prier. Oui là-bas au moins il aurait l'assurance de ne pas le plafond s'écrouler sur sa tête...

Mais pour cela il faudrait d’abord qu'il arrive à sortir d'ici, et sachant que la dame de fer était dangereuse maintenant il faudrait essayer de prévenir les gens aux alentours pour éviter les incidents malheureux. En espérant bien entendu que Sylira fasse diversion assez longtemps avec la dame en armure pour que lui puisse s'en aller... Mais il faisait confiance à la vampire pour cela car après tout c'était une vampire, et surtout une femme donc elle était sans doute mieux disposé que lui pour parlementer avec la dame de fer. Il jeta un regard aux alentours d'ailleurs pour voir s'il n'y avait personne d'autre à proximités. Non... Sans doute que le petit sort envoyé par la vampire avait du convaincre aux rares visiteurs de s'en aller, ou de prendre leurs jambes à leurs cou. Si cette magicienne était capable de cela elle devait être particulièrement puissante. Alford n'avait jamais été un grand mage, mais il savait bien qu'il valait mieux éviter d'un provoquer un particulièrement puissant sans précaution...

En tout cas si la journée débutait comme cela il n'avait absolument aucune envie de voir comment ça évoluerait... Bon l'avantage c'est que l'on était dans un souterrain donc il ne lui pleuvrait pas des gouttes d'eau dessus, mais le désavantage c'est qu'il préférait largement recevoir de l'eau sur la tête que des rochers... Il jeta momentanément un coup d’œil vers la sortie. Il était arrivé à la moitié de la distance nécessaire. Plus qu'un petit effort, et il serait tiré d'affaire... C'est vraiment dans ce genre de moment qu'Alford regrette vraiment de ne pas disposer d'un sort pouvant le rendre invisible car cela lui aurait été fichtrement utile en cet instant...

Son regard avait suivi l'hésitation, la décision, puis le départ du mercenaire vers les galeries. Elle le regardait encore quand la voix de la vampire se fit entendre dans son dos.

"Les humains seront plus disposés à l'écouter s'il leur demander d'évacuer les lieux par précaution."

Évacuer Aigue-Royale, s'était une précaution logique, même si beaucoup de voix s'élèveraient contre, prétextant qu'il n'y avait aucun risque, et qu'une sortie de plusieurs milliers de personnes à l'air libre serait, elle, autrement plus périlleuse. De l'autre côté du lac, plus rien ne semblait bouger depuis plusieurs minutes. Quel qu'ait pu être l'origine d'un tel événement, il semblât bien qu'il ne puisse se reproduire.

"Pendant qu'il les prévient, je vous accompagnerai vers un endroit plus sûr."

Quand la forme sombre du mercenaire fut bien à plus de huit cent mètres, en approche de l'entrée des galeries, la vampire reporta machinalement son attention sur l'être qui l'avait contourné, dans le but évident de détourner son attention sur ce qui avait été - bien malgré elle pour une fois - une cible à abattre. Mais elle n'eut pas le temps de tergiverser, que l'autre avait eu une réaction

« Il n'est pas bien malin de souhaiter dissimuler un sort à un mage, siffla Althaïa à l'adresse du caméléon. Qu'est-ce que cela signifie ? »

Que faisait-elle ? La réaction de la trame aux gestes clefs de la vampire ne lui avait pas échappé : un sort de charme ? La situation aurait pu être risible si les conditions n'avaient été aussi délétères, et la magie si... dense. Le charme fonctionna, avec bien plus de puissance qu'il n'en aurait eu en temps normal. Althaïa se refusa cependant à le contrer. Cette fois, elle avait pu garder le contrôle, il n'était plus temps de tester les diverses réactions aléatoires dans un environnement aussi peu propice. Alors, tant pis pour celui-ci, elle pouvait bien résister à l'attraction si...
Non ?
Bien sûr, si son sort à elle avait été décuplé, il en était de même pour n'importe qui, ou n'importe quoi, tant que la trame serait dans cet état de crue. Le charme, comme elle s'y attendait avait titillé non pas un esprit devenu bien benêt en lui-même, mais un instinct totémique d'une rare puissance.
Son esprit hurla de frustration quand son totem trouva le moyen de s'agiter de plus belle face à la tentative de séduction de la jeune femme. Par le Dracos, l'inconscience de cette candide dentue allait coûter cher, mais à qui ?
Voulait-elle bien faire ? Certainement, comme cela avait été le cas durant les dernières minutes. Sauf que cette fois, l'idée était loin d'être aussi fameuse qu'on aurait pu le penser... Un sort de séduction sur une mante religieuse déjà déchainée ? Elle n'aurait pas assez de deux jambes pour lui échapper...

"Ou alors vers une petit chasse qui me permettra de vous faire découvrir ce qu'est le repos après avoir attrapé une jeune proie Alayienne sous la lumière de la lune."

Certainement n'avait-elle pas eu cette volonté-là. Non, il n'y avait aucun vampire d'intelligence normale assez fou pour souhaiter cela. Ce ne devait être qu'une méprise, une erreur, ou simplement un geste réflexe, dû à sa condition de charmeuse à sang-froid.

Ses yeux ne pouvaient plus se détacher de cette silhouette si sublime, dont les courbes aériennes évoquaient à elle seule des mondes de délices. Qu'il devait être plaisant d'abuser d'une si prometteuse personne, d'y prélever l'essence du désir et d'y partager la fusion même des corps. Cette peau miroitante aux couleurs changeantes n'en était que plus attirante. Un aimant aimant, dirait-on, de ces êtres magnétiques dont le moindre sourire vous ferait damner. Les petits crocs accérés sur des lèvres ourlées d'un carmin parfait. Les mèches sombres comme autant de fils 'un filet dans lequel elle ne cherchait qu'à se faire prendre.

Allons, depuis quand avait-elle des pensées parasites aussi sottes ? Il fallait se reprendre. Mais la machine s'emballait, elle ne parvenait plus à prendre l'ascendant sur les fils disparates de pensées odieuses que la mante inoculait à son esprit. Le tout donnait désormais cette sensation grandissante de schizophrénie. À l'affut du moindre mouvement de son tout nouveau centre d'intérêt, Althaïa joua de ses doigts, son échine ondulant, féline. Presque, elle en aurait ronronné, si ses sinus le lui avait permis.

« C'est une proposition des plus... alléchante. Une chasse à deux. À deux. »

Envolé, le mercenaire, effacés, les juteux alayiens, aux oubliettes, la rébellion et les vampires. Il n'y avait plus qu'elle, ses yeux d'émeraude aux paillettes multiples, ses milliers de parfums entêtants. Ah,donc, qu'elle se débatte, supplie ou se pâme de plaisir, il n'y avait rien à y faire. Elle lui appartenait, pour maintenant, et pour le restant de l'éternité.

« Que n'ai-je vu avant ce qui à mes yeux n'était que jeune vampire, et qui, pour mon cœur à présent, me ferait brûler des empires. Ne t'emporte pas, petite âme. Je saurais te combler plus sûrement que tous les beaux parleurs en ce monde. Et le temps sera témoin muet et sourd de notre amour naissant. »

Comme une tenaille implacable, les bras de la conseillère se refermèrent sur l'objet de sa convoitise. Une étreinte qui aurait certainement pu n'être qu'une caresse chaude et délicate, si les tranchants et arrêtes vives de sa peau anthracite ne l'avait transformée en vierge de fer.
Pris dans le délire lubrique de l'Esprit, Althaïa, serra sur son cœur une vampire qui ne survivrait pas longtemps à cette mortelle marque d'affection débordante.

**

Dinsheni trottinait à vive allure en sens inverse des flots d'humains affolés qui semblaient, une fois n'était pas coutume, ne pas faire plus de cas de sa personne que d'un chat égaré. Même du haut de son statut de domestique d'un mètre trente, elle restait une vampire, et plus toute jeune, malgré sa bouille de fillette orpheline. Elle supportait de moins en moins de ne pas pouvoir mordre ces mollets suants qui lui passaient sous le nez. Histoire de rappeler à ces paires de bottes crasseuses qu'elle n'avait rien de négligeable. Malheureusement, la maîtresse était formelle : pas de morsure. Alors Dinsheni rongeait son frein, le regard noir.
Aujourd'hui, seule son agilité de vampire lui permettait d'esquiver les coups dans ces mêlées précipitées. Il lui fallait retrouver la maîtresse dans tout ce tohu-bohu, une recherche qu'elle ne pouvait faire qu'avec son nez. Au final, elle parvint à s'extraire des allées bondées pour rejoindre l'autre côté de Fort-Epérance, vers les rives désertes du lac, là où la maîtresse se recueillait souvent, au grand dam de la petite muette.
Alors qu'elle fonçait entre deux gardes, elle manqua de se faire renverser par une montagne de muscles qui passa à quelques centimètres de son épaule sans la voir. Elle fronça le nez, furieuse, se retournant dans un ballet de mèches noires. Ses yeux s'écarquillèrent quand elle enregistra l'énorme forme noire qui ornait le dos de l'humain, endormie dans son fourreau. Cette arme...
Mais l'agitation, au loin, près des rochers, la dissuada de poursuivre le mercenaire à l'espadon. Elle devait se concentrer sur sa tâche première, pas se dispercer !
Et bien lui en pris.
Dinsheni n'en crut pas ses petits yeux. Mais que se passait-il ? La scène était la plus incongrue qu'elle n'ait jamais vu.

Le mercenaire avait été plus malin qu'elle ne l'aurait imaginé étant donné le début de la rencontre à laquelle elle avait mis fin avec la conseillère vampirique, ce dernier profita de la diversion créée par la caméléon pour prendre ses jambes à son cou et mettre le plus de distance entre lui et les deux vampires qui discutaient d'une manière étrange... Oh, elle s'était mise dans le pétrin, ça c'était sûr, en essayant d'utiliser la magie pour arriver à ses fins. La conseillère avait sentit les deux sorts qu'elle avait tenté de mettre en œuvre pour définitivement attirer cette dernière et la manipuler comme elle faisait toujours avec ses proies pour éviter que cette dernière se retrouve à faire quelque chose de très fâcheux. La plupart du temps les gestes clés étaient de vieilles habitudes auprès des humains qu'elle chassait, mais cette fois ça avait été pour en protéger un et surtout sur une de ses congénères pour lesquels, jamais, elle n'avait agit ainsi, adoptant plus une attitude soumise pour éviter les ennuis qu'une plus rebelle et dangereuse pour sa propre vie. Discrètement elle tressaillit, s'attendant à la sanction lourde, violente et potentiellement mortelle qui pouvait s'abattre sur elle, à cette distance elle aurait une chance de pouvoir s'esquiver assez vite et gagner un peu de temps si la rage de la conseillère ne se calmait pas.

Mais rien ne se produit, ou tout du moins la violence ne fut pas au rendez-vous comme si malgré tout le sort avait eut l'effet escompté. Effet peut-être espéré mais pas dans une telle puissance et surtout en n'ayant pas toutes les cartes en mains, les totems de la mante étaient bien trop rares pour que tous les effets en soient connus, même pour une vampire qui n'était pas si solitaire que delà. Alors aller directement le reconnaitre sur la conseillère vampirique... C'était certainement cette erreur par ignorance qui pourrait lui couter cher à un moment ou à un autre tant que ça ne lui coutait pas sa vie... Il n'y avait pas de soucis ! C'était toujours mieux plutôt qu'elle égorge tout ceux qui passaient... Néanmoins qu'une vampire du rang d'Althaia perde le contrôle aussi facilement, il devait y avoir un problème, un gros problème qu'elle avait sentit, mais lequel ? Le caractère d'urgence l'avait forcée à intervenir quelque peu précipitamment presque sous le coup de l'émotion de perdre cette alliance qu'elle avait aidé à créer... Une erreur parmi tant d'autre qui était d'agir sans réellement prévoir son issue de secours... Enfin, si celle qui était prévue était simplement une séance dans un coin sombre, après tout, pour une prostituée quoi de plus normal que de vendre son corps pour obtenir quelque chose ?

L'ancestrale la dévorait du regard, ce même regard que posait sur elle ceux qui ne pensaient qu'à utiliser son corps à des fins lubriques, ce regard qu'elle avait cherché à obtenir et auquel elle donnait généralement satisfaction en jouant discrètement avec des mouvements explicites pour l'accrocher encore plus et au final être le centre des pensées de sa proie. Un désir presque égoïste d'être la seule à être regardée et appréciée au moins pour son physique. D'ailleurs la proposition de "Chasse" fut plus ou moins acceptée, ou plutôt le sous entendu qui également contenu à l'intérieur et qui faisait office de plan de repli dans le cas ou elle ne veuille pas chasser. En fait le plan de repli serait immédiatement appliqué avec la tirade de la vampire qui lui promettait presque monts et merveilles comme le faisait tous les séducteurs et autres humains pathétiques qui espéraient s'offrir ses charmes "gratuitement", cependant aller immédiatement parler d'amour naissant... Pour un vampire ? C'était quoi l'amour ? Même pour elle qui imitait très bien les émotions humaines, celle qui restait le plus proche était simplement cet instinct possessif typique de ceux de leur espèce, si la vampire désirait la posséder alors qu'elle le fasse, le jeu en vaudrait certainement la chandelle et dès qu'elle reprendrait ses esprits il faudrait juste éviter qu'elle ne cherche à l'étriper en guise de vengeance ! Il fallait juste garder ce genre de situations ! A défaut d'un maitre vampirique il était toujours bien de se lier de près ou de loin à ceux ayant le pouvoir.

Elle agrippa, comme pour une étreinte mortelle sur cette armure un peu trop mortelle au gout de la séductrice. Une étreinte tout ce qu'il y avait de plus chaleureux, oui. Pas une ou elle finirait en passoire informe et sanguinolente, si la vampire voulait aller plus loin elle devrait retirer ces épaisses couches de métal qui la protégeait, elle voulait de la peau contre la peau et la fraicheur d'une amante vampirique, alors il fallait qu'elle fasse des efforts ! Il fallait donc laisser paraitre la demande comme une volonté propre de la conseillère au lieu de lui demander de le faire ou même de prendre l'initiative de défaire la fameuse armure. La brosser dans le sens du poil pour arriver à ses fins, ou plutôt pour que son vis à vis y arrive sans lui faire le moindre mal ce qui serait plutôt difficile quand on voyait les griffes qui sortaient des gantelets. Tout le défi était là !
Lentement mais surement l'étreinte se refermait sur elle; comme un étau clouté, comme un piège mortel et implacable. Lentement la vampire commença son évasion évitant les premiers rebords tranchants de l'amure meurtrière mais pour qu'elle la laisse faire fallait-il également la convaincre. Et le moyen le plus simple était certainement d'aller dans son sens. Elle voulait la combler mieux que tous les amants de ce monde ? Mais qu'en était-il de l'inverse ? Ce genre de chose se partageait ! Et il fallait lui faire miroiter.

"Et comment pourrai-t-on le partager séparées par cette lourde armure ?" ronronna-t-elle doucement en commençant à se dégager de l'étreinte, telle une anguille. "Comment pourrais-je te combler sans pouvoir toucher ton visage, sans que tu puisses sentir ta peau nue contre la mienne dans cette chasse au plaisir ?"

Les mots tentateurs accompagnaient sa tentative d'esquive de l'étreinte contre la dame de fer pour éviter de finir transformée en passoire, mais déjà certains recoins acérés des pièces d'armures avaient entaillé sa peau pourtant pas si fragile que ça, répandant une légère odeur acre du sang vampirique. Même si ce stade de folie convenait à la jeune vampire, fallait-il que cette part de folie se laisse séduire pour faire ce que cette dernière désirait, ou tout du moins qu'elle puisse la conduire là ou elle le voulait en lui faisant miroiter un plaisir qui serait d'autant plus important qu'elle accepterait les propositions faites. Car si elle était réceptive aux mouvements de la séductrice, elle le serait certainement aux messages corporels et d'intonation qu'elle faisait passer en même temps que ses mots.

L'arrivée de la jeune vampire ? Elle n'avait pas été remarquée, c'était réellement le cadet de ses soucis ! Le plus important en dehors de manipuler légèrement la conseillère pour éviter qu'un carnage ne se produise était de survivre à cette tentative d'étreinte qu'elle tentait tant bien que mal d'éviter, ou plutôt de rendre beaucoup plus douce.

**

Ebahie, Dinsheni s’était arrêtée net à une bonne vingtaine de mètres des deux vampires enlacées. Elle se frotta machinalement l’œil droit, ses lèvres minuscules formant un « a » stupéfait. Que ? Quoi ? Qui était cette petite dame aux couleurs bizarres que la maîtresse avait littéralement arrachée du sol pour se l’approprier tel une peluche ?
Il lui fallut plusieurs longues secondes avant de reprendre le contrôle d’elle-même et tenter de se raisonner. Cela n’avait aucun sens. Jamais la maîtresse n’avait porté la moindre affection à quiconque. Cette vampire-là ne faisait pas exception. Non ? Allons, cette scène devait bien avoir une bonne explication. Dinsheni se rasséréna en convenant qu’il s’agissait d’un banal règlement de compte. Elle releva les yeux vers la maîtresse pour tenter d’y lire la volonté meurtrière sur l’éclat opaque des iris blancs. Mais l’ombre des arcades métalliques masquaient tout. Les paroles de l’inconnue lui sifflèrent alors aux oreilles :

"Comment pourrais-je te combler sans pouvoir toucher ton visage, sans que tu puisses sentir ta peau nue contre la mienne dans cette chasse au plaisir ? "

Son cœur mort fit une embardée. Sa tête rentra brièvement dans ses épaules en une expression ulcérée. De quoi ?! Comment … ?! Elle voulait, elle osait…
De quel droit cette enquiquineuse tutoyait-elle la maîtresse ? Comment osait-elle ? Le regard de poix détailla rapidement la tenue de la vampire : peuh, elle n’avait même pas d’uniforme vampirique, ni même un ensemble de bonne facture qui aurait justifié un rang quelconque. Et elle se permettait de poser son regard infâme de lubricité sur elle ? Bouillonnante de rage, la petite servante regarda, impuissante, la conseillère resserrer doucement l’étau de ses bras.
Un sourire sadique naquit au coin de sa frimousse. Oh oui, bien sûr. Cet amour-là, la mante en avait à revendre. Et c’est avec la délectation douceâtre d’une jalousie brûlante qu’elle pensa, angélique :

Elle commence toujours par la tête.

**

Une partie d’elle-même semblait regarder la scène de haut, consternée. L’autre, embuée dans les limbes multicolores des pulsions dévastatrices de l’Esprit inférieur, peignait avec une délectation morbide les instants « intimes » qu’il lui réclamait séant. Comme la mante chasse, attendant immobile que sa proie l’oublie, ne la voit même plus, pour la broyer en une fraction de seconde entre ses bras déployés comme la foudre. Et le petit caméléon, bien que visiblement peu à l’aise dans le cocon métallique, préférait continuer à avancer que faire marche arrière.

"Et comment pourrai-t-on le partager séparées par cette lourde armure ? "

La mante crissait de plaisir, alors qu’Althaïa fulminait contre la bêtise dont faisait preuve celle qu’elle souhaitait pourtant épargner quelques minutes auparavant. Qu’elle avait épargné des mois auparavant. Elle attendait peut-être un peu trop des femelles de sa propre espèce, à force de les considérer supérieures.

« Je serais bien en peine de retirer ce qui me tient lieu de peau, doux fantasme, mais il y a peut-être un moyen de satisfaire ta demande. »

La Faim remontait à présent depuis ses tripes, et son esprit, comme une coquille de noix pris dans la tempête, luttait à corps perdu sur tous les fronts à la fois. Il fallait une diversion. Une seule, et elle pourrait reprendre l’ascendant sur les instincts déchaînés de la mante. En attendant, elle ne pouvait que laisser son corps à l’abandon. La complaisance de la jeune dentue n’arrangeait rien. Par les sept étoiles, n’avait-elle donc aucune conscience du danger ? Si elle se laissait faire, elle n’y perdrait pas que quelques minutes de plaisirs charnels.

Elle sentit le vêtement de la demoiselle glisser légèrement sur le métal de ses gants. Subtil, en effet, mais pas assez pour échapper à sa vigilance. Comme pour la rappeler à l’ordre, les ongles trop longs remontèrent sur leur prise, scindant sans un bruit le tissu qui les retenait. Son bras s’enroula tel un gigantesque anaconda sur les hanches prononcées de la vampire, et, libérant les doigts de sa main droite, Althaïa les leva au niveau du visage exquis, l’encadrant comme un tableau remarquable. Les lèvres ourlées semblaient porter mille parfums entêtants, qui la guidaient tel un charmeur de serpent.

La mâchoire mobile du masque se scinda dans un petit cliquetis, laissant les siennes libres d’embrasser cette bouche qui s’offrait gaiement à elle. Oui, cela allait être fort plaisant. Elle sourit légèrement, le relief humide de sa rangée de dents pointues luisant faiblement derrière les lames d’ivoire qui lui tenaient lieu de crocs. Avide. Pressée ? Non pas. Seulement avide.

Le contact avec la chair de la vampire fut plus surprenant qu’elle ne s’y attendait. La satisfaction de son besoin primaire lui laissa un sentiment de paix. Derrière lequel la conscience bridée d’Althaïa éclata en un orage tonitruant. Etait-elle consentante pour se laisser faire de la sorte ? Maudite. Que faisait-elle ? Que lui faisait-elle … ? Parsangnoir.

N’était-ce pas les prémices d’un grand amour ?

**

Toujours silencieuse, la petite muette dégustait la scène en mâchouillant l’une de ses mèches noires. Elle avait grand hâte que ce cinéma se finisse. Non pas qu’elle ne prenne son pied à sentir la perversité de la chose, mais elle ne supportait pas d’imaginer cette fille répugnante se vautrer dans les bras de SA maîtresse. L’idée tournoyait de plus en plus vite dans sa petite tête et augmentait chaque instant un peu plus la rage brûlante qui y couvait.
Quand les deux visages se touchèrent, l’incendie se déclara, et nuls doutes que si ses cordes vocales avaient fonctionné, un hurlement strident en aurait résulté. Or ce n’était point le cas, et la seule manifestation du désastre fut deux larmes de sang noir dévalant à toute allure les pentes abruptes de ses joues creuses.

Se ramassant sur elle-même, Dinsheni se transforma en bolide, et transperça littéralement l’espace qui la séparait des deux autres. Elle bondit et s’agrippa, éperdue, à la seule chose qui se présenta à elle sur l’instant : une jambe fine et longue recouverte de cuir. Elle la tira, mais en vain. Alors, éructant de fureur de ne pouvoir les séparer, elle fit ce que jamais elle n’avait fait en toute son éternité. Elle releva le vêtement sur la cheville délicate.
Et y mordit à pleines dents.

**

Allons, était-ce le contact de ses lèvres qui l’avait choqué à ce point ? La réaction de l’objet de son désir avait été plutôt vive. Un peu trop même. La confusion régna un instant, alors que son menton rentrait légèrement pour apercevoir quelque chose amarré solidement à la jambe dénudée de sa vampire.

Dinsheni.

Un nouveau sujet d’attention venait de divertir la mante. La diversion arrivait à point nommé. Enfin, Althaïa eut répit, la lutte mentale tourna en sa faveur et sa résolution enfonça comme une armée les lignes ravageuses des influences déchaînées qui l’avait supplantée.

Avec une poigne implacable, sa volonté musela enfin l’instinct sauvage du totem, lui donnant de nouveau contrôle d’elle-même. Sa raison évinça sans pitié les restes de brouillard capiteux laissé par le désir lascif de la mante. Elle expira bruyamment le peu d’air qu’elle avait avalé par les narines, le regard glacé de fureur… et de dépit.

" J'espère... que cela... vous a... plu. "

Chaque syllabe contenait un iceberg, et venait ajouter son poids à celui de la précédente entre les dents serrées de la Dame. Sans douceur elle lâcha la jeune sombre, lui donnant suffisamment d’élan pour la voir choir loin de ses bras.

La mâchoire métallique se referma en un « clic » sec, tant dis que son regard mauvais fixait celle qui avait abusé de sa faiblesse. Que son comportement venait d’être plus qu’incohérent pour qui n’avait pas les clefs de la situation ne l’intéressait pas : cette femme-là venait d’outrepasser une limite qu’elle ne saurait tolérer. D’ailleurs, pourquoi continuait-elle de lui accorder le crédit d’une vie sauve ? Parce qu’elle avait placé en elle des espoirs infondés, prenant pour acquis la même réussite que bien des années auparavant, avec une certaine Norwen… ? Peut-être. Cela avait-il une importance ? Pouvait-elle seulement se permettre ce luxe-là, plutôt que d’en finir ici et maintenant ?

La flèche oscillait entre Vie et Mort à une vitesse grandissante.

Serrant le poing à s’en faire blanchir les jointures, Althaïa se redressa de toute sa hauteur, transperçant sa cible du regard de part en part. Un court silence amena l’étau de son courroux à lentement se refermer sur la totalité de la personne qui lui faisait face.

« Hors de ma vue, tempêta la Voix des Tourments de tous ses accents torturés, sors… sors d’ici, et ne paraît plus devant moi ! Indigne ! »

Toute sa déception se ramassa en cet unique mot, qui fit office de renvoi.

Et comme si l’ordre d’un conseiller n’eut suffi à faire saisir la teneur de ses propos, elle arque-bouta sa magie jusque dans ses doigts, prête à laver cet affront de la plus rude des manières si elle n’obtenait pas immédiate satisfaction.

[HRP : en effet, comme le proposait Alf', je pense qu'il est logique de conclure ici, comme il est parti : quitte à continuer à deux plus tard sur ce sujet là. ^^
Bien sûr, mp si problème.]

La conseillière cédait à ses pulsions beaucoup trop facilement, s'en était presque perturbant pour la séductrice qui en avait vu beaucoup d'autres, mais jamais de cette manière. Le comportement de cette dernière était trop étrange pour être considéré comme normal, ou plutôt pour être comparable à tout ce qu'elle avait pu voir. Ce n'était pas une douceur déployée pour le plaisir purement charnel, non, c'était tout autre chose. Quelque chose de bien plus mauvais et dangereux qu'elle ne pouvait l'imaginer et son corps tout entier semblait commencer à le ressentir, son instinct de conservation qui avait été masqué par un trop plein d'assurance dans cette méthode qui avait trop souvent fait ses preuves avait finit par reprendre le dessus, lui indiquant clairement qu'elle ferait mieux de déguerpir et en vitesse. Mais la conseillère l'avait ressentir, malgré les mouvements discrets elle l'avait ressentit et resserrait maintenant son étreinte qui lui serait maintenant mortelle si les fameuses lames s'approchaient trop de son corps. Tel un papillon elle s'était retrouvée piégée par cet espoir lumineux de contrôler ce vampire là comme elle avait pu le faire avec beaucoup d'autres quels qu'ils soient...

Lentement le masque d'acier de la vampire s'ouvrir pour forcer le contact entre les deux lèvres, savourant comme un délicieux met celles de la jeune séductrice qui ne réclamait pourtant que de s'enfuir pour éviter les griffes acérées. Néanmoins, elle ne montrait rien, continuant à jouer à ce jeu macabre en attendant qu'une ouverture ne finisse par se présenter pour échapper à une vampire dirigée par ses plus bas instincts.

L'issue se présenta sous une forme peu attendue, à défaut d'offrir une proie à dévorer à la vampire ce fut une petite créature de la nuit qui vint littéralement lui bouffer le mollet tel un petit roquet protecteur envers sa maitresse. La jeune créature de la nuit avait réussit à tirer un grognement de douleur à la séductrice qui s'était retrouvée éjectée de cette étreinte mortelle par un mouvement sec de la conseillère qui avait reprit ses esprits, maintenant parfaitement consciente de ce qui l'entourait. Oh, elle ne serait pas contente du tout et à ce stade la séductrice ne savait pas vraiment ce qu'elle préférait car au final quoi qu'il arrive les instincts sanglants de cette vampire dirigeraient les actes de cette dernière. Quoi qu'il arrive lui tourner simplement le dos et partir serait réveiller de nouveau les instincts meurtriers de la conseillère. Il fallait donc partir la tête haute pour ne déclencher aucune réaction prédatrice...

Indigne ? Ainsi donc décidait-elle de la traiter... Indigne de quoi ? Qui était l'indigne ? Elle au moins elle avait su se contrôler contrairement à cette vampire qui était l'une des plus âgées de son espèce. Elle au moins elle avait su se contrôler comparé à celle qui de par son age n'aurait jamais du succomber à de tels désirs sanglants. Cette "insulte" glissa sur sa peau comme le ferait simplement de l'eau. Non, elle n'était pas moins indigne que celle en face d'elle, elle n'avait pas perdu sa dignité à se faire manipuler par une jeune créature de l'ombre.

"Ce n'est pas moi qui ait succombé à mes instincts et qui a risqué de mettre à mal cette alliance en tentant de tuer des proches de Korentin Kohan."

Elle se tenait peut-être droite et fière, mais elle n'en menait réellement pas large, son cœur aurait pu battre qu'il serait sortit de sa poitrine pour prendre ses artères à son cou et disparaitre dans le premier trou venu. D'ailleurs, la jeune vampire avait repéré une petite galerie adjacente qui lui permettrait de s'enfuir le plus rapidement possible et profitant de son agilité contrairement à l'armure lourde de la conseillère qui ne ferait que la ralentir. Elle avait d'ailleurs entamé les premiers pas trahissant une retraite délicate et discrète qui lui permettraient réellement de disparaitre de la vue de cette vampire.

"N'importe quel opportuniste aurait pu profiter de vos instants de faiblesses pour prendre votre place." continua-t-elle alors qu'elle commençait à "disparaitre" dans l'ombre. "Peut-être arriverez-vous à reconnaitre ceux qui peuvent être vos alliés."

Et ainsi disparaitrait-elle sur ces mots qui avaient vocation à faire réfléchir certainement l'une des vampires les plus cruelle que cette terre n'ait porté. Une vampire qui bien qu'extrêmement dangereuse ne devait avoir que bien peu de serviteurs motivés par autre chose que la peur pour une sorte d'immunité en prononçant son nom, ce qui n'était pas d'une très grande utilité quand l'on connaissait la subtilité des règles vampirique. Sauf si cette dernière revenait sur ses paroles ou quelque chose comme ça, dans tous les cas elle ne lui fermait pas la porte.

(Hrp : Ca ne me dérange pas de continuer, je te laisse l'ouverture si tu es tentée.)

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