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| Le prix du sang versé (PV : Korentin) TERMINE | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Le prix du sang versé (PV : Korentin) TERMINE Lun 9 Juin 2014 - 16:17 | |
| Comment avait-elle pu oser le contredire ? Pourquoi avait-elle pris cette décision ? Son esprit se remémorait la scène sous les secousses de la charrette qui la transportait en lieu sûr, rejouant encore et encore les mêmes notes telle une musique entêtante la ramenant dans ce passé récent qui allait lui couter sa non vie. Elle ne comprenait même pas ses raisons mais pour la première fois de son existence elle était comme en paix, comme si deux parties d'elle-même s'étaient réconciliées à ce moment précis ou l'épée avait traversé son corps.
--- Quelques heures plus tôt --- Il l'avait convoqué, lui qui était son créateur, lui qui était son maitre. Il l'avait convoquée en personne pour avoir ce qu'il désirait : les informations sur cette rébellion humaine, toutes les informations qui pourraient lui permettre de les manipuler et de les détruire s'il s'avérait qu'ils refusent de lui obéir. Il pouvait avoir le contrôle total sur cette dernière, son mode de fonctionnement, les points sensibles ou frapper, sur quel levier il fallait tirer pour avoir les réactions attendues et offrir aux vampires, ou plutôt lui offrir un pont d'or vers le pouvoir. Car il pouvait le faire avec les informations que la vampire détenait et qu'elle refusait de révéler par les moyens habituels prétextant le trop grand risque de voir de précieuses informations partir entre d'autres mains. Depuis des mois elle s'était rapprochée de Korentin Kohan, devenant une confidente, devenant une amie proche, devenant comme un membre caché de sa propre famille.
Il l'avait accueillit de son sourire carnassier, avide d'informations et il commença à poser ses questions, questions de plus en plus précises alors qu'elle était soumise à ses pieds, comme tremblante de peur, répondant comme par énigme, cherchant à noyer le poisson pour au final ne rien dire. Cet échange l'agaçait, ça se lisait dans son regard et les premiers coups finirent par venir pour la remettre à sa place, lui signalant en la rabaissant plus bas que terre que jamais cet homme ne l'apprécierait à sa juste valeur, qu'il n'était qu'une proie et que jamais il ne la considèrerait comme un membre de son peuple, comme une amie ou comme un membre de sa famille. Elle était une vampire et son allégeance n'allait pas aux humains, mais à lui, Isendal Ithil. Elle lui appartenait, elle était sa création et elle était vampire grâce à lui.
Le mot famille, un simple mot n'ayant strictement aucune valeur pour les vampires et encore moins pour la vampire qu'elle était. Sa famille humaine l'avait rejetée et elle n'était qu'une vampire parmi tant d'autres, sa "famille" imposant son pouvoir par la force, par la violence. Son père de sang était en face d'elle et elle lui devait obéissance qu'il lui apprenait par la force et une violence extrême. La douleur transposa une vision, un visage sur celui d'Isendal, le visage de cet homme qu'elle avait tant hait et pour lequel elle était devenue ce qu'elle était, pour pouvoir le tuer. Lui, qui était son père et qui aurait du l'élever, n'être que douceur avec elle au lieu d'être ce client sadique et violent. Elle se raidit sous ce constat, elle avait échangé un père contre un autre qui était pire, ses souvenirs enfouis, affluents et refluant tels des vagues déferlant sur des falaises lors d'une tempête d'une violence extrême, se mélangeant, fusionnant, se séparant sans cesse alors que le dernier coup arriva enfin et qu'il reprit un ton plus calme pour l'inciter à parler maintenant qu'elle avait compris la leçon. Oui, elle avait compris la leçon, elle l'avait comprise la première fois.
Doucement elle se releva, droite et fière. Ses mensonges de souhait de liberté pour justifier sa fausse indépendance, ses fausses identités, ses faux sentiments, ses fausses amitiés... Elle ne voulait plus que ce soit faux, elle voulait avoir tout ça. Des rêves, un avenir, une famille. Ses rêves d'enfants qui en près de 70 ans avaient été oubliés dans cette illusion ou elle n'était qu'une poupée manipulable, un objet que l'on jetterait une fois inutile, un pion dans un jeu d'échec que l'on n'hésiterait pas à sacrifier. Elle était ce pion, alors qu'elle soit sacrifiée par un autre ou de sa propre volonté... Qu'importe, cette existence n'était plus pour elle, ce n'était pas la sienne et s'il fallait mourir pour avoir une autre chance, alors elle le ferait.
"Non. Je Ne T'Appartiens Plus Isendal Ithil"
Son regard avait changé, il était le défi, il était le calme et ne transportait plus la peur qu'elle éprouvait à son égard. Sa voix avait prononcé ses mots lentement, détaillant chacun de ces derniers comme ils étaient. Ses derniers mots. Elle les prononçait en paix avec elle même, son instructeur l'avait déjà vu faire lors de ses moments de faiblesse, mais à chaque fois elle n'était plus elle même. Cette fois c'était différent, un peu comme si son âme avait retrouvé son corps.
Elle porta sa main sur son arme, pour accompagner ces mots par un geste. Si pour se libérer elle devait le tuer alors elle essayerait. Oui, elle le ferait sans aucun regret et tout son corps s'y était préparé. Son adversaire pouvait le sentir, il le vit venir bien avant que la lame ne sorte du fourreau, bien avant qu'elle ne pose le premier doigt sur la garde de l'arme dissimulée dans sa tenue que celle du vampire vint se loger dans son corps, le traversant de part en part avec une affreuse précision, lui tirant un simple soupir de douleur. Le soupir fut accompagné d'une toux noire sanglante qu'elle constata en portant sa main à sa bouche. Puis l'épée se retira, pour la laisser s'effondrer dans cet endroit sale et humide qui était le dernier qu'elle ne verrai jamais.
Il l'abandonna ainsi, baignant dans son sang pour une agonie lente et douloureuse, elle serait trop faible pour chasser ou attraper une proie afin de s'en remettre. Elle était condamnée à mourir ici et pourtant elle souriait...
--- Maintenant --- Un cahot la ramena à la réalité, et la tira de l'obscurité de ce rêve terrifiant. Elle pouvait à peine bouger, à peine parler mais elle était encore vivante même si sa vie ne tenait qu'à un fil. Son regard se baissa sur sa blessure, elle saignait beaucoup moins, mais elle avait perdu trop de sang... En fait elle le sentait, elle n'avait quasiment plus de sang à perdre et deviendrait l'enveloppe vide qu'elle aurait du être depuis tant d'années.
"Elle ne passera pas la nuit" dit la première voix. "Tu as entendu les ordres, on doit la ramener vivante pour que l'empereur décide de son sort." "Je te jure que si elle me mord et que je deviens un vampire, tu sera le premier que j'égorgerai !" répliqua le premier homme avec rage. "Fais comme je t'ai montré et tout se passera bien." le rassura-t-il.
Un liquide chaud coula sur ses lèvres mi-closes dont aucune respiration ne s'échappait. Elle tenta bien d'ouvrir les yeux pour voir qui était au dessus d'elle et qui lui offrait ce doux met délicat qu'était son sang. Un humain... Oui c'était du sang humain, même si elle n'avait jamais pu gouter celui des elfes, il ne pouvait qu'être humain. Cette pensée tournoya dans son esprit alors qu'elle avalait difficilement le précieux liquide de vie, essayant de n'en perdre aucune goutte pour quelques heures d'agonie supplémentaire. Puis la douleur gagna de nouveau le duel, la renvoyant dans l'inconscience.
--- Quelques heures plus tard --- La fraicheur des cavernes de la rébellion, ses effluves d'odeurs humaines et d'humidité caractéristique à cet endroit. Le gout du sang de ses sauveurs s'était mélangé au sien sur sa langue, lui offrant assez de forces pour ouvrir les yeux et entendre ce qu'il pouvait se dire. Elle fut transportée par ses sauveurs avant d'être jetée comme une vulgaire poupée de chiffon aux pieds de celui qui semblait être leur chef. Elle avait déjà vu cet homme... Il ne l'avait jamais aimée et travaillait à l'échange des informations avec les vampires. Autant dire le contre-espionnage, et elle avait certainement été repérée pour qu'ils osent la ramener ainsi. Elle essaya de parler, de se justifier de quémander une seconde chance ou d'implorer la pitié, mais aucun son n'accepta de sortir de ses lèvres alors que les trois hommes reprenaient leur échange à son sujet après avoir été interrompus par le gémissement de la vampire.
Les trois hommes discutaient de ce qui lui était arrivé, elle travaillait bien pour le compte des vampires pour un certain Isendal Ithil, ou tout du moins c'était ainsi qu'elle l'avait appelé et que ce dernier avait pris la fuite avec l'approche d'une patrouille Alayienne. En tout cas il ne l'a pas loupée et s'est acharné dessus. De ce qu'ils avaient compris et en étaient sûr, le premier expliqua que l'espionne à leur pied était censée révéler des informations sur la rébellion à ce dernier et elle n'avait pas eut d'autre choix que de se rendre à la convocation de ce dernier après avoir refusé de livrer tout ce qu'elle savait à ce dernier depuis des mois. Le second pris la suite, expliquant que visiblement l'espionne avait refusé de donner les informations qu'elle possédait et visiblement avait essayé de se libérer de l'emprise que l'autre vampire avait sur elle, et qu'en un sens elle y avait presque réussit quand l'on voyait son état. Au final elle ne les avait pas trahit et avait refusé de révéler quoi que ce soit préférant emporter ses secrets dans sa tombe. S'ils le désiraient ils pouvaient la sauver, des prisonniers attendaient leur peine de mort et s'ils aidaient la vampire elle pourrait s'en nourrir sans difficulté. Fallait-il qu'ils veuillent.
La vampire à leurs pieds n'avait même plus la force de se relever, elle eut à peine celle de se mettre en position fœtale comme si ça changerait quelque chose à la douleur qui parsemait l'intégralité de son corps recouvert de traces de coups trahissant un mauvais traitement extrême qu'elle avait pu subir et dont elle n'avait pas pu guérir malgré tout, attendant patiemment qu'ils décident de son sort, après tout elle n'avait pas d'autres choix... Elle était comme un animal agonisant, observant le chasseur d'un œil mi-clos et résigné à la mort comme pour identifier le dernier visage qu'elle pourrait voir.
Elle le reconnu alors qu'il passa devant elle, il avait été présent lors de la discussion des trois hommes certainement comme témoin pour porter le jugement qu'il désirerait sur la vampire. Instinctivement elle se recroquevilla encore plus dans un léger bruissement presque macabre des vêtements frottant contre le sol irrégulier de la salle. De ses lèvres, aucun souffle ne s'échappa, seul un mouvement et une sorte de chuchotement quasi-inaudible vinrent accompagner sa maigre défense... Un simple "Désolée" pour attendre la mort alors qu'elle aurait eut tant d'autres choses à lui expliquer pour qu'il puisse comprendre, pour qu'il puisse lui pardonner même si elle ne l'avait pas trahit, de lui expliquer qui elle était réellement et qu'il lui avait ouvert les yeux avec sa confiance aveugle. De... C'était inutile, et elle n'avait même pas assez de sang pour pouvoir en pleurer d'une impuissance, de cette faiblesse et de cette incapacité de s'exprimer alors qu'elle avait tant à dire.
De résignation, elle ferma les yeux comme fuyant déjà dans la mort qui l'attendait. Oui, c'était mieux que ce soit lui qui le fasse au lieu d'un Alayien ou d'un parfait inconnu. Elle ne lui en voudrait pas...
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| Sujet: Re: Le prix du sang versé (PV : Korentin) TERMINE Lun 16 Juin 2014 - 18:10 | |
| Elle n'était pas là, une fois encore. Et le pire était qu'il ne s'en apercevait toujours que longtemps après. Etait-elle vampirique cette manie fâcheuse de disparaître comme un songe au réveil puis de réapparaître comme si de rien n'était aux moments où on s'y attendait le moins ? A moins que ce ne soit un trait typique à Sylira.. Cela ne l'aurait pas étonné non plus tiens. Elle était une vampiresse plus que particulière après tout... La seule avec qui il parvenait à être totalement à l'aise, la seule en qui il... Faisait confiance. Oui, après réflexion il était bien forcé de faire ce constat. Il ne la connaissait que depuis quelques mois et pourtant il lui aurait confié sa vie sans hésiter. En amitié comme en amour, il y avait parfois des certitudes qui s'installaient d'elles même et qu'il n'était pas utile de combattre. A quoi bon d'ailleurs ? Tout ceci était fort intéressant, mais ça ne lui ramenait pas la vampiresse en question. Où pouvait-elle bien traîner lorsqu'elle n'était pas dans son sillage ? Confiance réciproque ou pas, elle ne lui racontait pas grand chose et il restait de très grandes parts d'ombre en elle qui brûlait parfois d'eclaircir. Il se montrait patient néanmoins, sachant pertinement qu'on amenait pas un être à se confier en le harcelant bêtement. Elle finirait par s'ouvrir peu à peu et voilà tout. Peut-être même finirait par lui dire ce qu'elle pouvait bien faire de ces journées et de ces nuits passées loin d'Aigue... Car elle sortait d'Aigue, il était formel. L'empereur rebelle qu'il était tenait à connaître les principales allées et venues de ses sujets et alliés et malgré tout le talent de sa race elle ne pouvait pas se montrer assez discrète pour échapper aux contrôles obligatoires à l'entrée et à la sortie du quartier général rebelle. Elle sortait donc, mais pour où ? Là c'était un total mystère ! Il n'était pas assez sournois pour se résoudre à l'idée de la faire suivre et l'idée de demander à un humain de pister un vampire était assez risible. Oh il avait quelques énergumènes qui en auraient été capables bien sur, Svenn par exemple. Mais tout de même, voici une chose pas naturelle du tout à imaginer... Et puis c'était sa vampiresse à lui, peut-être aurait-il dû la pister lui-même ? Allons, voilà qu'il divaguait... Peu désireux de passer sa journée à radoter là dessus, il avait mit de côté ses interrogations et s'était résolu à se mettre au travail. Elle reviendrait quand elle reviendrait, comme à chaque fois et il aurait le plaisir de se payer un sursaut phénoménal en tombant tout à coup nez à nez avec elle et en comprenant qu'elle était là depuis des heures. Il détestait quand elle lui faisait cela, et il ne pouvait même plus compter sur ses gardes pour faire barrière puisqu'il avait eu la riche idée de leur dire lui-même qu'il n'était pas utile de le déranger quand elle demandait une audience et qu'ils pouvaient directement la laisser passer. Ah oui c'était plus simple ainsi c'était sur, mais prudent pour son coeur ça par contre c'était moins certain ! Et ça fesait jaser, voir chouiner les jaloux qui voulaient les mêmes faveurs. Grand bien leur en fasse, le statut de roi avait assez d'inconvénients sans qu'il ne s'amuse en plus à en refuser les avantages. Il était libre de faire ce qu'il voulait à ce sujet, et même les regards réprobateurs et inquiets de certains gardes ne l'intéressaient pas. Les heures avaient défilé ainsi sans qu'il repense à la vampiresse sauf pour un coup d'oeil distrait de temps en temps vers les coins où elle aimait se tenir. Si il s'inquiétait ? Non pas vraiment, cela aurait été mentir que de le prétendre. Elle disparaissait souvent ainsi et lui revenait toujours, aucune raison que ça change donc. Quand à l'idée qu'elle puisse être blessée, cela ne lui effleurait même pas l'esprit. Elle était une prédatrice non ? Il s'inquiétait plus pour la santé de ceux qui la croiseraient que pour le contraire... Ils avaient beau avoir trouvé une entente tacite au sujet de son régime alimentaire, cela n'en restait pas moins un sujet sensible qu'il préférait éviter d'évoquer. D'ailleurs il avait bien d'autres choses à penser à ce moment là et le bruit de dispute qui éclata soudain à sa porte ne pu que lui tirer un grognement mécontent. Encore un qui voulait forcer l'entrée malgré la garde vigilante des Lames... Jamais tranquille dans ce QG. Il envisagea une seconde l'idée de ne pas se déranger et de laisser l'importun se faire éconduire vertement mais la curiosité prit le dessus et il se décida à se lever pour aller ouvrir. Pour tomber nez à nez avec un homme qu'il connaissait peu mais dont le souvenir lui revint aussitôt. Il s'agissait d'un espion, un de ces hommes aux capacités particulière qu'il envoyait aux quatre coins du royaume afin de se tenir au courant de tout ce qui pouvait lui être utile. Celui-ci n'était pourtant pas en mission ces derniers jours à ce qu'il lui semblait... Et de toutes façons il était rarissime que les rapports se fassent directement au roi, alors quoi ? Que lui voulait-il exactement ? Une lueur oscillant entre curiosité et agacement brilla dans les yeux du souverain tandis que l'autre continuait de tenir tête aux gardes qui voulaient le rabrouer et il profita de son hésitation pour prendre la parole : "Majesté, j'ai des informations qui pourraient vous intéresser !"
Pas un scoop ça, tout ce qui concernait l'empire l'intéressait. On disait souvent que l'argent était le nerf de la guerre mais il avait apprit depuis longtemps qu'une bonne connaissance de l'ennemi était tout aussi importante. Mais de là à venir provoquer un scandale à sa porte... Non décidément, il n'aimait pas cette méthode. Il rétorqua donc avec sécheresse : "Je paye des hommes pour trier et écouter les rapports puis m'en faire éventuellement le résumé. Suivez la voie conventionnelle, elle n'est pas là pour faire joli."
Elle était même plus qu'utile, voir carrément indispensable. Déléguer était une obligation lorsqu'on était empereur, cela le rendait peut-être moins accessible mais c'était la seule façon de garder un peu de temps pour les autres tâches et pour simplement dormir. Décidé à ne pas céder, il refermait déjà la porte lorsque l'autre prononça le mot magique : "Majesté s'il vous plait ! C'est... Je ne peux pas passer par ces voies. Cela concerne la vampire ! Votre vampire ! Sylira !"
Autant préciser tout de suite que le mot magique n'avait pas été "s'il vous plait". Quand au possessif associé à son amie aux dents pointues, elle le laissait rêveur. Etait-ce ainsi que les rebelles la définissaient à présent ? La vampire du roi ? Et lui alors, il était le roi de la vampire peut-être ? Les gens avaient vraiment des idées étranges parfois... "Entrez."
Un ordre simple et concis, nul besoin de tergiverser là dessus après tout, le ton de l'homme lorsqu'il avait prononcé le nom de Sylira lui suffisait à s'apercevoir qu'il se passait décidément quelque chose de grave. Aurait-il dû s'inquiéter finalement ? ********** Une demi-heure plus tard La colère, la déception, la peine. Voilà ce qui ressortait de cet entretien. Encore une fois, il avait été dupé. Encore une fois, on avait abusé de sa confiance et encore une fois on le trahissait. Quand apprendrait-il à se montrer plus méfiant ? Elle était une vampire après tout, elle ne lui devait rien et le fait d'apprendre qu'elle espionnait en réalité pour le compte d'un certain Isendal n'aurait même pas dû le surprendre. Pourtant il était surprit, plus que surprit même. C'était tout un pan de sa nouvelle vie qui s'écroulait. Il avait cru pouvoir s'appuyer sur elle, mais en réalité elle s'était servit de lui. Elle allait payer cela très cher. Il convoqua aussitôt ses deux meilleurs hommes et leur adjoignit un nordiste subtilisé directement aux meilleurs effectifs d'Havard Svenn afin qu'il puisse leur apporter son expérience de la traque des vampires. Cela suffirait-il ? Il l'ignorait mais si ce n'était pas le cas alors il n'aurait aucun scrupules à lui envoyer Ashy directement. La verte se ferait un plaisir de la lui ramener par la peau du cou... A supposer que le cou en question survive à l'expérience évidemment. ************** La nuit suivante On était venu le tirer du lit dès le retour des trois hommes, comme il l'avait ordonné. Il ne dormait pas de toutes manières, comment l'aurait-il pu alors qu'il avait des tonnes et des tonnes de rancoeur à ressasser ? Le fait d'apprendre que la vampiresse avait été retrouvée et ramenée sans trop d'encombres lui mettait néanmoins du baume au coeur, ils allaient pouvoir s'expliquer et elle allait répondre de ses crimes. Car l'espionnage était un crime, n'en déplaise à la concernée. Et il comptait bien lui faire savoir tout son mécontentement sans attendre, comme le prouvait son pas pressé. Sauf que le page qui était venu le prévenir marchait aussi vite que lui et qu'il parvint à parler malgré son essoufflement : "Majesté ? Vous devriez recevoir les trois soldats avant toute choses. Ils veulent vous parler, sans doute pour évoquer les circonstances de la blessure.."
De la blessure ? Les choses ne s'étaient donc pas déroulées aussi bien qu'il l'aurait cru... Mais malgré tout le respect qu'il avait pour les nordistes et pour leur efficacité contre les vampires, il avait du mal à imaginer que les humains aient pu blesser et ramener la vampire sans subir une égratignure de leur côté. Et pourtant lorsqu'il entra dans la pièce et qu'il les vit, il fut bien obligé de constaster qu'ils ne portaient aucune marque de combat. Leurs armures étaient intactes et aucun n'avait apparemment eut besoin de se servir du remède antivampirique qu'ils avaient emmené sur son ordre... Alors quoi, trop facile ? Les explications suivirent et firent l'effet d'un cataplasme sur une blessure. Elle ne l'avait donc pas trahit... Cet Isendal avait fait pression sur elle, elle n'avait pas eu d'autre choix que d'aller à lui .Cela par contre c'était difficile à croire... N'était-elle pas à l'abri à Aigue ? Oh bien sur, il pouvait y venir si il possédait un anneau mais il aurait quand même eu du mal à s'en prendre à elle sans attirer l'attention. Et puis quoi, n'aurait-elle pu lui en parler au moins ? Il voulait bien être patient, mais là ça allait véritablement trop loin. Il venait de passer en quelques heures de l'affliction à la colère la plus totale et voilà qu'il oscillait à présent entre soulagement et inquiétude. Elle ne l'avait pas trahit non, mais elle avait prit un coup d'épée possiblement fatal... Au final il ne savait plus trop ce qui était le mieux. Il s'approcha enfin du corps affaissé et se raidit en voyant l'importance des dégâts. "Allez quérir un guérisseur. Vite."
Le petit page détala aussitôt. Il aurait sans doute du mal à en trouver un qui se montrerait coopératif à l'idée de soigner un vampire mais aucun n'oserait se dérober à une convocation royale. La sauveraient-ils ? Les vampires étaient plus que costauds et il avait entendu parler de leurs capacités de régénération, mais la blessure était impressionnante. Peut-être aurait-il dû faire venir un guérisseur vampirique en fait ? Est-ce que cela existait seulement ? Sans doute pas... Et même si c'était le cas, il n'avait pas d'ordres à donner aux vampires, aussi alliés soient-ils à leur cause. Et il avait beaucoup de mal à imaginer le prince noir acceptant d'envoyer ses meilleurs éléments soigner cette vampire là. A ce qu'il lui semblait, Sylira n'était pas particulièrement proche de ses camarades sang-froids... D'autant plus que cet Isendal était très certainement à la solde de Wintel. Sale engeance que tout ces gens là... Mais ce n'était pas le moment d'y penser. "Laissez nous."
Les trois hommes échangèrent un regard avant de filer sans demander leur reste. Ils avaient remplis leur mission mais le roi n'en semblait pas particulièrement satisfait. Il fallait dire que la vampire qu'ils lui ramenaient était dans un triste état ! La porte claqua derrière eux et ils restèrent quasiment seuls, les gardes royaux étant passés depuis longtemps maîtres dans l'art de se faire discret. Sans plus s'intéresser à leur présence, le dragonnier se pencha avec douceur sur la blessée et se rembrunit en voyant les marques qu'il n'avait au premier abord pas remarqué tant il était concentré sur la blessure principale. Sévère, son regard voulu se plonger dans le sien mais elle avait fermé les yeux et aurait sans doute détourné le visage si il n'avait posé une main sur sa joue avant de s'accorder un murmure réprobateur : "Tu aurais pu me le dire Sylira... J'aurais pu t'aider."
Ou pas d'ailleurs, mais ce qui était certain c'était qu'il ne l'aurait pas laissée aller retrouver ce fou furieux. Son regard pensif alla se poser sur la blessure, vision qui lui tira un froncement de sourcils. Il était long ce guérisseur... Elle ne semblait plus vraiment saigner, sans doute grace à ses capacités de régénération, mais elle aurait une chance insolente si aucun organe n'avait été touché et si c'était le cas alors il lui fallait des soins rapides. Sachant qu'il ne pourrait malgré tout accélérer les pas du page, il se reconcentra sur son visage. Mieux valait qu'elle reste consciente, il fallait donc lui parler. Ce qui ne serait pas bien difficile remarquez, il avait bien des questions à lui poser. La première étant la plus importante : "Je n'ai que son prénom, mais si il est aux ordres de Wintel alors il a violé nos accords en s'en prenant à toi. Donne moi son nom Sylira, et je le ferai rechercher et arrêter. J'enverrai les plus féroces guerriers de Glacern si c'est nécessaire. Ce genre d'animaux féroces doivent être éliminés..."
Il surestimait un peu les droits que lui donnaient les accords signés lors de l'alliance et il ne l'ignorait pas. Le prince noir aurait tôt fait de lui répliquer que les vampires appliquaient leur propre justice et qu'il n'avait pas à interférer là dedans. Mais il était prêt à lutter pied à pied sur ce point. Son point de vu se défendait aussi après tout, il pouvait très bien avancer que Sylira servait la couronne, toute vampire qu'elle était. Cela ferait grincer des dents mais il y avait bien des elfes qui le faisaient non ? Ceux-ci étaient alors placés sous la juridiction humaine, pas de raison de procéder différement donc. Il était en droit de considérer que la vampiresse était un membre à part entière de son entourage, sous sa protection donc. Et de prendre l'attaque comme un affront personnel. Le prince vampire n'aurait plus qu'à répondre à cela... Il y aurait de très fortes tensions mais il tenait à l'alliance aussi, il y avait donc une chance pour qu'il tolère que cet Isendal soit jugé par les humains. A moins qu'il ne le chatie lui-même... Ou qu'il prétende l'avoir fait... Oui, les choses seraient difficiles. Mais il était hors de question que ce cinglé s'en tire ainsi. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Le prix du sang versé (PV : Korentin) TERMINE Mar 17 Juin 2014 - 21:58 | |
| Il ne la faisait pas achever, non bien au contraire. Il s'était approché d'elle pour constater l'état dans lequel elle était, et devait lui faire de la peine plus qu'autre chose. Ce serait certainement du gâchis de salir une lame avec son sang alors que le temps ferait très bien son office et une telle agonie était une mort bien plus horrible que tout ce qu'un Alayien aurait pu imaginer. C'était ce que son esprit tourmenté par la douleur et son passé allait lui laisser imaginer, que lui aussi il l'abandonne à son triste sort, à mourir comme un animal solitaire. Et cette idée fut confortée par le départ des trois humains qui avaient bien pu la ramener ici par elle ne savait quel miracle. Elle n'avait maintenant plus qu'à attendre, recroquevillée sur elle même que l'esprit de la mort se décide de venir la chercher pour l'emmener loin de cette existence pour lui épargner des souffrances supplémentaires
Une main se posa sur sa joue, une main comme elle ne l'avait jamais sentie, quelque chose de chaud et de rassurant. Bien loin de celles qu'elle avait toujours côtoyé, la frappant sans aucune pitié. Involontairement elle frissonna pour se blottir instinctivement en direction de cette fameuse chaleur comme un besoin de se sentir rassurée et d'aller vers quelque chose qui pour une fois ne lui ferai pas de mal. Mais derrière toutes ces bonnes pensées, il restait toujours cette petite part d'ombre, cette petite part qui lui rappelait également qu'elle avait besoin de sang et que cette chaleur était la fameuse source de sang qu'il lui fallait pour survivre, qu'elle aurait ensuite cette chaleur en elle pour la rassurer et ne faire qu'une avec cette dernière. L'instinct allait s'exprimer par une tentative de morsure quand les mots finirent par se faire entendre, il aurait voulu l'aider ? Qui aurait voulu l'aider ? Elle n'avait personne qui irait sacrifier sa vie pour elle, une simple prostituée... La voix l'avait appelée "Sylira"... Oui, elle était Sylira, elle était aussi Anne, mais également Veren Sarjaa elle avait été Amanda S... La pensée s'arrêta sur cette note douloureuse qui la décida enfin à ouvrir de nouveaux les yeux pour observer celui qui prenait soin d'elle et promettait de la venger.
Korentin Kohan, cet homme qui au départ n'était rien pour elle, juste une victime potentielle de plus. Juste un humain qu'elle utiliserait pour ses fins personnelles et celles d'Isendal Ithil. Puis, elle ne savait pas pourquoi, il devint beaucoup plus que ça au point de lui ouvrir les yeux sur qui était réellement son maitre actuel. Le peu de douceur et de compassion qu'elle n'avait jamais eut dans sa vie, aussi loin qu'elle s'en souvienne, venaient de lui. Il en avait fallut de peu pour dresser la bête sauvage qu'elle était, juste la caresser un peu dans le sens du poil. Mais à trop caresser un animal blessé, l'on pouvait également se faire mordre et dans le cas de ce dernier la morsure était venimeuse.
Son regard d’émeraude se posa sur lui, le fixant comme une longue plainte qu'elle ne pouvait exprimer, un mélange de peine mais également de bonheur. Elle avait certainement enfin trouvé quelqu'un qui pouvait l'appréciait, mais il se retrouvait maintenant impuissant pour essayer de la sauver, ou plutôt, il ne voudrait pas la sauver à cause de ses principes qui le bloqueraient et ne feraient pas proposer l'une des rares solutions viables pour la remettre sur pied... Une petite perle noire se forma au coin de ses yeux, accompagnant des émotions trop fortes pour être retenues par sa nature vampirique qui lui imposait d'économiser le peu de sang qui lui restait.
Lentement, elle inspira, fermant les yeux à cause de la douleur provoquée par ce simple acte anodin pour un humain. Se préparant à tenter d'articuler quelques mots comme s'il s'agissait des derniers. Après tout, ça lui couterait quoi qu'il le sache ? Au moins quelqu'un se souviendrait d'elle autrement que par un pseudonyme qui n'avait strictement aucun sens à ses oreilles, ou plutôt qui avait justement perdu tout son sens. Elle avait renié son rôle dans la société vampirique et son ancien maitre l'avait laissée pour morte par la même occasion.
"Sv..."
La première syllabe avait été prononcée avec tant de difficulté que cette dernière était à peine audible pour l'empereur humain qui s'était pourtant approché d'elle. Cette dernière semblait beaucoup plus douloureuse à prononcer que l'ensemble des blessures qui pouvait recouvrir son corps à ce moment précis. Libérant comme une sorte de secret enfermé dans une boite recouverte de lames aussi tranchantes que des rasoirs et qu'on essayait d'ouvrir à main nue alors que plusieurs cadenas fermaient cette dernière.
"A...manda"
La boite commençait à s'ouvrir, libérant dans un léger souffle le premier mot avec douleur, une douleur psychologique accompagné par la physique qui ne manqua pas de lui demander d'expulser l'air qui lui maltraitait les poumons, déclenchant une sorte de toux emmenant une substance noire au bord de ses lèvres et qui ne pouvait être qu'une seule chose : du sang. S'il pensait qu'elle guérissait quelques instants auparavant, le doute quant à la véracité de sa première hypothèse pouvait maintenant être permis le forçant à s'approcher plus du visage de la vampire pour capter ce qu'elle pouvait bien vouloir dire.
"Sv... Svenn
Le dernier verrou venait de céder dans la douleur, alors que sa main vint attraper faiblement la manche du vêtement de l'empereur, comme pour éviter qu'il n'éloigne sa main de peur ou quelque chose dans le genre, une main qu'il n'aurait strictement aucun mal à repousser. Elle le savait proche de ces derniers, mais pour elle ce nom sonnait plus comme une honte et un déshonneur d'être l'enfant humaine d'une telle chose perverse et violente qu'avait été son géniteur Svenn, si bien que ce dernier mot n'avait été qu'un souffle. Un souffle qui était comme un synonyme d'une libération à la manière dont il avait été lâché.
Si l'empereur humain s'était attendu à avoir le nom du vampire qui avait essayé de la tuer en l'embrochant de son arme il pouvait être bien déçu car elle ne semblait pas vraiment être en état de le faire. Comme si le fait de déclencher une vengeance ne l'intéressait pas le moins du monde. Il l'avait acceptée comme elle l'était, ou plutôt comme il lui semblait qu'elle était. Mais au final il ne savait pas vraiment qui elle pouvait être réellement, ou plutôt qui elle aurait pu être dans d'autres circonstances voilà plusieurs années. Et maintenant il savait, il savait tout ou presque car son histoire resterait un mystère.
"Mon nom."
Elle avait tenté de préciser, pour ne pas l'induire en erreur mais cette fois aucun son, même mineur n'accepta de sortir de sa gorge faute d'air disponible pour le produire. Fallait-il seulement que l'empereur sache lire sur les lèvres pour comprendre ce qu'elle avait réellement voulu dire. Fallait-il seulement qu'il ait osé s'approcher assez près pour comprendre ses révélations et le sens que ces dernières pouvait revêtir pour l'espionne gisant pitoyablement à ses pieds et qui venait de donner une grande part de ses forces pour ces quelques mots.
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| Sujet: Re: Le prix du sang versé (PV : Korentin) TERMINE Lun 23 Juin 2014 - 18:31 | |
| La façon dont elle s'était soudainement blottie contre sa main lui avait serré le coeur. Elle semblait si... Demandeuse. Tellement assoiffée de réconfort qu'il en venait à se demander si il lui était seulement déjà arrivé une fois dans sa vie ou dans sa non vie d'en avoir un minimum. C'était un étrange sentiment pour lui qui avait été tant aimé et choyé dans son enfance, et c'était rendu encore plus perturbant par le fait qu'il n'était pas habitué à accepter de tels contacts. Mais les circonstances étaient plus que particulières, et puis... C'était Sylira. Doucement, il prenait conscience de l'attachement qu'il avait développé peu à peu pour la vampiresse. Il ne voulait pas la voir mourir. Il se fichait pas mal qu'elle soit déjà morte, la voir ainsi lui fendait le coeur et l'emplissait d'une sombre rage qui criait vengeance. Comme quoi, il n'avait pas fait que changer les règles de son peuple vis à vis des vampires. Il s'attaquait à présent aux mentalités, en commençant par la sienne. Il n'aurait pas la bêtise d'aller chercher des bons côtés au prince noir, à sa clique et à la grande majorité des vampires, mais il était désormais capable de partir du principe que certains d'entre eux étaient différents. Et digne d'une main tendue, voir même de son amitié. Il n'osait regarder derrière lui, la somme de chemin parcourue depuis son couronnement lui aurait sans doute donné le vertige... A aucun moment il ne fut conscient du soudain raidissement de la vampire. A aucun moment l'idée ne l'effleura qu'elle pourrait bien finir par le mordre. Il ignorait encore pas mal de choses du fonctionnement de la soif chez les vampires et de l'appel impérieux qu'il pouvait être même si il en avait entendu parler. Le fait qu'elle soit blessée ne lui faisait pas vraiment comprendre qu'elle avait besoin de sang, et même si c'était le cas elle ne s'en prendrait jamais à lui, il le savait. Leur regard se croisèrent. Or contre émeraude mais pas seulement. Troublé, il observa la petite perle de sang qui se forma au coin des paupières de la vampire et qui finit par rouler sur sa joue. Elle... Pleurait ? Un vampire pouvait pleurer ? Et pourquoi d'ailleurs ? Son instinct lui criait que cela n'était pas provoqué par la douleur, sauf qu'il se trouvait tout à fait incapable de deviner ce qu'elle pouvait bien avoir. A quoi pensait-elle ? Etait-ce de sa faute si en plus d'être blessée physiquement elle semblait aussi aller mal psychologiquement ? Qu'attendait-elle de lui exactement, et que pouvait-il lui donner ? Perdu et affligé, il resserra sa prise sur sa joue et alla jusqu'à essuyer le vestige de la larme de sang qui avait tracé son sillon sur la peau pâle. "Sylira... Dis moi... J'en ai assez de devoir deviner tes pensées..."
Et oui, il en avait véritablement assez. Mais il ne pouvait pas la secouer comme un prunier dans l'état où elle se trouvait évidemment. D'autant plus qu'elle s'était mise à fermer les yeux, à son grand mécontentement. Elle n'avait tout de même pas perdre connaissance, si ? Non ? Il ne le tolérerait pas. Il s'apprêtait à réagir sans même vraiment savoir ce qu'il allait bien pouvoir faire lorsqu'elle articula quelque chose. Souffla quelque chose serait le mot exact... Qu'avait-elle dit ? Il n'avait strictement rien entendu. Le front plissé, il se pencha plus encore vers elle dans l'espoir qu'elle se répète et qu'il puisse cette fois l'entendre. Ce qui se passa d'ailleurs... Amanda ? Qu'est-ce que c'était que cela ? Il lui fallu une seconde pour comprendre qu'elle lui dévoilait son vrai nom. Et une bonne dizaine d'autre pour assimiler l'énormité suivante. Svenn ? Comment ça Svenn ? Ce n'était pas un nom répandu, était-il possible que... "Amanda Svenn..."
Il répétait rêveusement ces incroyables syllabes, mourrant d'envie de lui en demander plus et allant jusqu'à oublier totalement cet Isendal. Cela ne durerait pas bien sur, ce sale vampire se rappelerait très vite à ses souvenirs mais tout de même, une Svenn... Havard allait... Exploser. Purement et simplement. Il ne voyait pas d'autre réaction possible connaissant la haine farouche du nordiste pour les sang froids. Savait-il ? Sans doute pas... Korentin avait très envie de poser des milliers de questions à la vampire mais elle n'était pas en état de répondre hélas... L'effort semblait l'avoir épuisé et elle était retombée mollement au sol. Il ne tourna pas la tête lorsque le guérisseur pénétra enfin dans la salle, préférant s'emparer de sa main et se pencher à nouveau pour murmurer farouchement : "Peu m'importe qui tu es. Je veux que tu guérisse, j'ai besoin de toi alors économise tes forces. Nous parlerons bientôt..."
Il s'écarta à contrecoeur pour laisser place au guérisseur et à ses soins, mais il ne quitta pas la pièce. A peine si il consentit à se détourner aux moments où c'était nécessaire pour épargner la pudeur de la vampiresse, le reste du temps il la fixa et il ne retrouva un souffle normal et régulier que lorsqu'on lui annonça enfin qu'elle était quasiment sortie d'affaire. Jamais il n'aurait cru se mettre un jour à bénir la robustesse des vampires... ******** 3 jours plus tard Les heures s'étaient révélées interminables, surtout lorsqu'il devait travailler et que l'image d'une vampiresse étendue entre des draps de soie blanche venait s'imposer à son esprit. Il s'inquiétait... Les guérisseurs étaient formels, à moins d'une catastrophe elle allait se remettre. Son organisme guérissait même à toute vitesse, d'autant plus à présent qu'on l'avait nourrit avec les réserves de sang qu'on avait pu trouver. Korentin avait songé brièvement à donner le sien, mais cela n'aurait pas accéléré sa guérison et ça aurait fait scandale. Il en était donc réduit à ronger son frein et à se sentir totalement inutile dans cette guérison si rapide et qui lui paraissait pourtant si lente. Il n'avait jamais eu peur pour elle jusque là, parce qu'il ne l'avait jamais vu comme un être fragile. Il s'apercevait à présent qu'il s'était trompé. En vérité et quelque soit sa race elle était psychologiquement plus fragile que n'importe qui d'autre. Il avait vu en elle ce qu'elle lui avait soigneusement caché jusque là, et il ne s'en était que plus attaché à sa personne. C'est cette pensée qui amena un sourire satisfait sur ses lèvres lorsqu'il passa le seuil ce soir là et s'aperçu qu'elle avait enfin ouvert les yeux. Incapable de totalement cacher son soulagement, il blagua : "Eh bien, pour une vampire tu as dormi comme un bébé..."
Il la tutoyait, ne se sentant pas trop désireux de repasser au vouvoiement après la scène qui s'était déroulée trois jour plus tôt. Pas en privé du moins. Et il n'y avait personne dans la chambre, pour la simple et bonne raison que tous les humains qui n'étaient pas forcés par lui de la soigner préféraient se tenir aussi loin que possible des crocs de la créature à sang froid. Quand aux guérisseurs en question, ils étaient invisibles. Sans doute déjà préoccupés par d'autres cas à soigner. Korentin n'allait pas leur en vouloir, bien au contraire. Dressé de toute sa haute stature près du lit il fronça les sourcils en la voyant remuer : "Tu t'es assez promenée je pense Sylira... Et cela t'a coûté assez cher. Si tu ne reste pas couchée, je te fais ligoter. Nous avons des liens magiques tout à fait adaptés aux vampires..."
Il sembla réfléchir un instant, perturbé par un autre point : "Sylira ou Amanda d'ailleurs... Comment dois-je t'appeler ?"
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| Sujet: Re: Le prix du sang versé (PV : Korentin) TERMINE Mar 24 Juin 2014 - 23:03 | |
| Combien de temps s'était-il écoulé depuis qu'elle avait été ramenée quasiment mourrante dans les profondeurs d'aigue-royale pour subir son jugement ? Et surtout que s'y était-il passé exactement ? Les délires liés à la blessure, à la douleur et au manque de sang avaient réussis tous ensemble à mélanger la réalité et le rêve. Il l'avait épargné ? Ca c'était certainement la réalité sinon elle n'aurait jamais sentit ses forces lui revenir petit à petit. Mais qu'avait-il fait d'autre ? Le présent se mélangeait avec son passé, il se mélangeait avec les rêves qu'elle avait pu avoir un jour et dont elle avait jusqu'à oublié l'existance. Elle se voyait dans cette chambre sordide, avec cet homme immonde en face d'elle, le regard rieur et sadique alors qu'il lui assénait un nouveau coup. Elle voyait une ombre "souriante" beaucoup plus grande qu'elle, lui apporter un peu de douceur. Elle voyait son ancien maitre revenir pour finir sa besogne et se venger de cet homme qui lui avait volé son pion, sa possession, se retrouvant impuissante pour faire quoi que ce soit. Elle se voyait humaine, vivant une vie de rêve qu'elle avait toujours rêvé devenant cauchemars en se faisant dévorer par une horde de nouveaux nés enragés par leur soif de sang. Elle se voyait elle même, comme dans une brume épaisse, floue comme l'était réellement sa personnalité. Qui était-elle ? Tantôt une jeune fille de bonne famille, tantôt une prostituée aux mœurs plus que léger, puis une meurtrière de sang froid doublée d'une voleuse agile en venimeuse. Elle avait été tout cela, jouant parfois tel une bête avec ses proies pour indirectement les torturer comme elle l'avait tant fait, jouant avec leurs sentiments, jouant avec leur avenir pour enfin leur en priver une fois avoir réduit tous leurs espoirs à zéro. Tout cela était-il terminé ?
Elle finit par ouvrir les yeux dans cette pièce sombre et silencieuse. L’obscurité la plus totale avait étendu son règne dans cette petite chambre de fort-espérance. Une chambre tout ce qu'il y avait de plus simple, un lit aux draps d'une douceur à couper le souffle aux vivants qu'elle ne pu s'empêcher de sentir lorsqu'elle les sentit au contact de sa peau, une table de nuit sur laquelle reposait simplement une bougie et de quoi l'allumer, cette dernière semblant avoir servit à intervalle régulier pour éclairer la pièce aux vues de la quantité de cire qui s'était rependue dans le réservoir du bougeoir. Posé à côté de ce dernier, le seul bijoux qu'elle pouvait avoir sur elle, son petit pendentif qui lui permettait de donner l'illusion de chaleur sur sa peau. Pour finir ses affaires, soigneusement pliées sur un coffre non loin d'elle. Ses affaires... Elle huma l'air, comme cherchant l'odeur du sang qui devait les recouvrir, mais cette dernière ne vint pas lui chatouiller le nez comme si ces dernières avaient été lavées. Non, ce n'était définitivement pas une prison.
Il fallait qu'elle part d'ici, ce fut sa première pensée. Elle ne pouvait pas rester dans cet endroit beaucoup plus longtemps son instinct lui disait de disparaitre et de ne plus jamais y remettre les pieds. De fuir comme si un dragon enragé menaçait de lui cramer le derrière sans autre forme de procès. Mais à peine cette idée eut le temps de s'insinuer dans son esprit encore quelque peu embrumé qu'une lumière vive vint lui agresser les yeux. La porte venait de s'ouvrir emmenant avec elle certainement un des humains qui avait osé prendre soin d'elle. Instinctivement elle se protégea, telle une enfant ne voulant pas se réveiller, en se blottissant dans les draps. Une voix se fit entendre, cette dernière tentant un trait d'humour sur le repos qu'avait pris la vampire, cette voix... Elle la connaissait, elle... Elle se figea derrière son drap alors que la présence se faisait de plus en plus proche d'elle. Elle qui cherchait à tout prix à éviter ce contact et certainement le regard inquisiteur qu'il lui porterait. Avait-elle peur de sa réaction ? Pourquoi avait-elle peur ? Elle était une vampire et lui un humain ! Elle n'avait pas à avoir peur ! Et pourtant, son estomac était tellement noué qu'on aurait pu croire que quelqu'un s'était amusé à en faire une tresse. Elle jouait à la petite fille timide qu'elle n'avait jamais été avec lui, comme honteuse de la situation dans laquelle il allait la trouver. Le ton quasi au reproche employé finit par la sortir de sa léthargie, la forçant doucement à se redresser tout en tenant les draps avec fermeté comme le ferait une enfant prise en train de faire une bêtise.
Jouait-elle un énième rôle ? Il était difficile de le savoir pour l'empereur déchu des hommes. Elle même ne le savait pas, certainement s'était-elle adaptée instinctivement à la situation pour déchainer le moins de fureur possible contre elle, peut-être s'était-elle instinctivement soumise à son autorité comme le ferait n'importe quel vampire en direction de son maitre. Ou alors ne savait-elle plus du tout ou elle en était. Elle joua quelques instants avec les draps avant que la question fatidique vienne à ses oreilles, ce n'était donc pas un rêve ! Elle lui avait vraiment révélé son nom. Elle soupira, reprenant quelque peu contenance.
"Je n'irai pas plus vite mieux en restant couchée." Le ton était neutre et elle fuyait la précédente interrogation. Doucement, elle retira la couverture qui lui servait d'abri jusqu'à présent, révélant ainsi la tenue qu'on lui avait fait porté. Une sorte de robe de nuit blanche et légère à travers de laquelle il n'était pas difficile de deviner ses formes mais également le bandage qui lui avait été fait à l'endroit de sa blessure. Elle passa pensivement sa main sur cette dernière, comme se remémorant l'origine de cette dernière. "Merci de m'avoir épargné." finit-elle par dire honteusement alors qu'elle rapprochait les jambes de sa poitrine comme pour se faire plus petite. "Je te dois la vie."
Si elle aurait pu rougir, certainement qu'elle l'aurait fait ! Cette situation était assez inhabituelle pour elle, après tout chez les vampires on n'a pas vraiment ce genre de considération pour ses propres congénères et elle était assez humaine pour adopter et apprécier ce genre de comportement malgré le fait qu'elle reste une prédatrice qui n'hésite pas à égorger pour se nourrir. C'était d'ailleurs assez troublant de la voir ainsi sachant l'absence de pitié dont elle pouvait faire preuve quand elle tenait sa proie. Elle resta immobile quelques instants, laissant le silence s'installer, silence qui ne mit pas longtemps à devenir pesant. Elle s'était révélée à lui en donnant son véritable nom, nom dont plus personne en ce monde n'était au courant. Un nom disparu des annales depuis plus d'une cinquantaine d'années et qui maintenant refaisait surface. Ce n'était pas vraiment quelque chose de facile à assimiler ou plutôt à faire remonter à la surface, et depuis qu'il la connaissait il aurait pu jurer qu'il n'avait jamais pu autant lire en elle : la gêne était plus que palpable.
Doucement, elle se saisit du petit pendentif, le tenant entre ses mains quelques instants avant de le passer autour de son cou, faisant reposer le cristal dans le creux de ses seins, là ou venait se loger habituellement. On aurait presque dit que le contact avec le petit objet avait l'air de la rassurer quelque peu. Reprenant une sorte de confiance en elle, la vampire finit par se lever, tournant maintenant le dos à l'empereur, ne le regardant que du coin de l'oeil par dessus son épaule, lui cachant ce qu'elle était en train de faire.
"J'ai pris beaucoup de noms dans ma vie, Sylira, Anne, Marie et j'en passe. Ces noms n'avaient pas beaucoup de sens, simple changement pour éviter que l'on puisse me suivre en utilisant le même." Elle fit une pause, retirant le premier bandage, les mots et le ton employait ne laissait guère place à une possibilité d'interruption. "Beaucoup de vampires gardent le même nom qu'ils avaient en étant humains, ce que je n'ai pas fait..." Elle accompagnait les mots par les gestes qui continuaient à défaire les pansements que les guérisseurs avaient laissé en place le temps que la plaie finisse par disparaitre. "J'ai pris le nom de Veren Sarjaa, lors de ma renaissance quand celui qui m'a mordue m'a retrouvé. Il avait aimé ma manière d'être, les sacrifices que j'étais capable de faire pour arriver à mes fins. J'étais capable de tout et que j'honorerai la promesse que je lui avais faite en servant son maitre à mon tour." Elle se mettait à nu, dans le ton complètement neutre qu'elle employait il n'y avait vraiment pas de doute à ça. Elle se révélait avec la froideur que pouvait l'avoir une vampire dans sa situation : elle lui devait bien ça. "Il m'a appris a être ce que je suis aujourd'hui, ou plutôt ce que j'étais il y a quelques nuits. Mon soi-disant sauveur n'était au final qu'un tortionnaire pire que le précédent et tu m'as permis de m'en libérer en m'ouvrant les yeux." Les mots semblaient de plus en plus difficiles à prononcer au fur et à mesure qu'elle avancait, c'était un exercice extrêmement difficile. Troublant même, certainement autant pour elle que pour lui. "Je... Je suis née de... Je ne sais pas ce qu'elle était... Une prostituée comme moi, ou bien autre chose qui m'a forcé à suivre le même chemin qu'elle, elle qui a été engrossée par l'être humain que j'ai le plus hait de toute ma vie." Sa voix se fit plus dure, plus sèche, comme si la haine se ressentait encore dans les mots, malgré la perte de mémoire. "Il ne savait pas qui j'étais, mais je savais parfaitement qui il était LUI, Otvard Svenn, ce sale chien qui était devenu mon client, ce sale porc immonde et violent qui..." Sa voix s'étouffa dans sa gorge, comme si sa mémoire refusait de sortir à ce moment là, reprenant, presque tremblante. "Alors quand ce vampire m'a attrapée je me suis offerte à lui, qu'importe le prix, je voulais qu'il tue cet homme, je voulais qu'il l'égorge, le fasse souffrir autant qu'il le pouvait, autant que..." Ses doigts s'étaient agrippés avec force sur le tissus de la robe qui masquait sa nudité au fur et à mesure des mots. "Au lieu de simplement me tuer il m'a laissé me transformer et m'a déposé dans la chambre ou je devais attendre ce client. Je l'ai égorgé alors que je devenais vampire, je l'ai égorgé avec un plaisir immense. Je l'ai tué de mes propres mains et j'ai pu lui faire ressentir toute la terreur qu'il n'avait jamais inspiré à celle que j'étais encore à ce moment là." Les émotions la submergeaient, qu'est-ce qui lui prenait ? Elle qui avait été jusqu'à présent toujours comme une sorte de petit animal joueur semblait presque perdre les pédales, tremblante comme si elle allait s'effondrer d'un instant à l'autre.
Elle finit par se retourner, pour avancer d'un pas avec une hésitation plus que palpable, tenant visiblement quelque chose dans sa main. Un petit objet clairement enfermé dans cette dernière et qu'elle tenait avec une fermeté et une force qui pouvait empêcher un quelconque être humain de l'ouvrir si elle ne le désirait pas. Doucement, elle ouvrit la main, dans une sorte d'attente interminable qui ne dura pourtant que quelques secondes. Cet objet ? Ce n'était rien d'autre que la bague portant le sceau de la résistance.
"Tu sais tout, ce sont mes seuls souvenirs d'humaine auxquels je me suis accrochée." Elle lui tendit l'objet. "Quoi que tu décides de faire de moi, je comprendrai."
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| Sujet: Re: Le prix du sang versé (PV : Korentin) TERMINE Dim 29 Juin 2014 - 12:59 | |
| La réponse de l'indisciplinée patiente amena un raidissement agacé dans ses épaules et il répliqua immédiatement : "Peut-être pas, mais mes nerfs si."
Et cela n'allait pas s'arranger étant donné qu'il était parfaitement conscient du fait qu'elle fuyait de nouveau ses questions. Ce qui venait de lui arriver ne lui avait donc toujours pas servi de leçon ? C'était tout de même extraordinaire d'être aussi obstiné... Il aurait mille fois préféré des réponses plutôt que des remerciements, mais il se contenta de répondre avec simplicité :
"Te tuer aurait été une injustice. Tu ne m'as pas trahit."
Ce qui était extraordinaire quand on comptait le nombre de personnes qui avait fini par le faire au sein de sa propre race. Mais il n'avait pas le temps de compter, il était trop occupé à analyser ses réactions d'un air intrigué. Elle avait l'air si gênée... Etait-ce donc la première fois qu'il lui arrivait de s'apercevoir que son existence avait été dépendante d'une autre personne pendant une courte période ? Il semblait bien que oui... Peu à peu, le mur qu'elle avait érigé autour d'elle se fissurait, au moins pour lui du moins. Et peu à peu, il apprenait à la connaître. Dracos savait qu'il aurait aimé qu'elle lui facilite un peu plus la tâche, mais au moins ne stagnaient-ils pas. Il découvrait un personnalité complexe et sans nul doute durement façonnée par son passé, il n'aurait su dire si cela lui plaisait ou non. En réalité c'était sans importance, il était du genre à accepter les gens comme ils étaient et à s'en satisfaire sans mal. Ce qu'il n'aimait pas, c'était naviguer dans la brume.
Mais la brume s'éclaircissait à présent, même si trop lentement à son goût. Son regard suivit la main qui s'emparait du pendentif qu'il avait déjà repéré au cou de la vampiresse. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas s'apercevoir qu'il était important à ses yeux. Que représentait-il ? Mystère, mais sans doute finirait-il par l'apprendre. Elle prenait la parole enfin au sujet de son nom, et il demeura silencieux en buvant ses paroles. Il n'était pas vraiment étonné d'apprendre qu'elle avait eu de nombreuses identités, cela lui correspondait bien. Le nom qu'elle lui révéla ensuite réveilla par contre un écho en lui. Veren... Cela lui allait bien. Il se raidit en l'entendant parler de son maître et serra la mâchoire sans pouvoir s'empêcher de remarquer qu'elle retirait ses bandages. Il protesta brièvement :
"Sy... Veren..."
Mais elle ne l'écoutait pas, et il n'osait l'interrompre dans ces confidences qui devaient tant lui coûter. L'or de ses prunelles disparu pour ne laisser place qu'à une sombre indignation lorsqu'elle dévoilà ce que son créateur avait été mais il ne l'interrompit pas là non plus même si une question brûlait ses lèvres. L'avait-elle aimé ? Pas forcément comme une femme aime un homme non, mais comme... Un espèce de père ? Aussi terribles que puissent-êtres leurs géniteurs, les enfants s'attachaient fatalement à eux ne serait-ce pas qu'ils étaient leur seul repère. Veren n'était pas une enfant, mais le parallèle pouvait être juste. Et ça le dérangeait... Il n'aimait pas ce vampire, il n'aimait pas le savoir encore en vie si on pouvait dire et il n'aimait pas l'idée que celle qu'il avait injustement torturée pendant il ne savait combien de temps puisse se sentir encore le moindre lien avec lui. Elle semblait néanmoins dire qu'il lui avait ouvert les yeux, c'était rassurant...
Les révélations continuèrent, sur sa mère avant tout puis sur un autre homme. Esprits tout puissants... Lui était-il seulement déjà arrivé de rencontrer un homme qui ne soit pas un porc doublé d'un sadique ? Il commençait à comprendre tous les mystères dans elle s'entourait. Un svenn donc... Otvar Svenn... Il aurait sans doute dû connaître un peu son histoire, apprendre la généalogie des principales familles du royaume faisait parti des l'éducations des Kohan mais c'était encore un domaine qui ne l'avait jamais vraiment fasciné. Il écouta la suite, le visage fermé mais ne pu s'empêcher d'écarquiller les yeux en comprenant qu'elle était devenue vampire par choix et non par contraite. Enfin... Un choix sacrément orienté par son histoire bien sur, mais tout de même... Il n'osait imaginer ce qu'il fallait subir pour finir par en arriver là. Il la laissa finir sans réagir malgré le côté terrible de la situation qu'elle lui décrivait, et lorsque enfin elle en vint au sort qu'elle avait réservé à son géniteur il ferma les paupières en soupirant doucement. Il ne rouvrit les yeux que lorsqu'elle lui tendit son pendentif et recueillit le petit objet au creux de sa large main. Il ne referma pas les doigts dessus pour autant, se contentant de l'observer avant de relever la tête vers elle d'un air las :
"Je n'ai pas à décider quoi faire de toi. Tu ne m'appartiens pas, et je ne suis pas ton roi non plus. Tu es libre Veren... Et si j'ai contribué ne serait-ce qu'un minimum à ce que tu gagnes cette liberté alors j'en suis heureux, et fier."
Son visage s'éclaira tandis qu'il souriait :
"Evidemment rien ne me ferait plus plaisir que tu décide de rester à mes côtés, de soutenir ma cause et de me soutenir moi en premier lieu... Nos races nous sépares, mais je crois que nous étions fait pour nous rencontrer et nous entendre. La seule chose qui est certaine c'est que je refuse fermement que tu puisse me voir un jour comme ces... êtres répugnants. Je te veux avec moi, mais je te veux avant tout et surtout libre. C'est le plus important à mes yeux."
Il effleura le bijou du doigt, le détaillant une dernière fois puis il le lui tendit :
"C'est à toi."
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Le prix du sang versé (PV : Korentin) TERMINE Sam 5 Juil 2014 - 22:10 | |
| La vérité était-elle plus douce que les secrets ? A voir les réactions de l'homme en face d'elle il semblait que ce n'était pas vraiment le cas. Il ne tenta pas de l'interrompre, l'aurait-il fait que l'ouverture qu'elle avait faite dans la muraille derrière laquelle elle était réfugiée se serait refermée brutalement et sans autre forme de procès. Ainsi la protestation sur le retrait des bandages ne dura que quelques instants qu'elle ignora simplement, comment l'appelerait-il au final ? Veren était le second nom lié à une page de son existence qu'elle venait de tourner en manquant de se faire tuer pour la seconde fois, Amanda la première. Mais pour la première fois de son existence elle n'avait jamais été aussi proche d'un humain, ce n'était pas comme avant ou elle leur vendait son corps, ce n'était pas comme quand elle s'en nourrissait ou les manipulait. C'était différent, comme si... Non, elle ne pouvait pas le décrire, elle ne savait pas à quoi le comparer de toute manière au point que s'en était perturbant. En plus d'un demi siècle en tant que vampire il lui restait encore ce genre de points d'ombre qu'elle n'arrivait pas à éclaircir. Ce genre de point porte des noms bien particuliers tel que "amitié" ou encore "amour" dans tous les sens que l'on peut bien donner à ces mots sans qu'elle ne puisse le comprendre réellement, après tout n'avait-elle pas été une sorte d'objet toute son existence ?
Son interlocuteur était littéralement passé par toutes les couleurs et toutes les émotions possibles alors qu'il l'écoutait comme si ce qu'elle pouvait lui raconter avait quelque chose de, de terrible peut-être ? Pourtant ca avait été sa vie, en tant qu'humaine, car ses "malheurs" en tant que vampire avaient été un "mal" nécessaire pour qu'elle devienne celle qu'elle était aujourd'hui et que le passé ne se reproduise plus. Malgré tout, l'humain accepta le petit objet tendu, le détaillant alors qu'il reposait dans le creux de sa main. Libre... Quelle était la signification réelle de ce mot ? Elle avait toujours dépendu d'une influence de quelqu'un pour cadrer sa vie et lui imposer une sorte de rythme, une manière d'être et de se comporter. Sans aucune de ces règles, elle serait certainement perdue pour ce qu'elle pouvait appeler "avenir".
Le bijou revint vers elle sans même qu'elle ne puisse réellement comprendre ce que l'empereur déchu pouvait essayer de lui dire, entre les émotions contradictoires qui se disputaient leur place et l’incompréhension totale des intentions de l'humain en face d'elle... Que devait-elle faire ? Elle n'avait jamais eut beaucoup de mal à prendre ses décisions, et jamais elle n'avait été perdue ainsi au point que même son amnésie causée par sa renaissance avait été un cap plus facile à passer car cette fois elle se souvenait de tout. C'était comme monter un pic rocheux sans aucune corde, si elle tombait, elle ne savait pas ou elle atterrirait et en agissant ainsi : elle était tombée.
La réception ne serait certainement pas la chose la plus facile à faire. Elle se contrôlait et vivait parmi les hommes pour des raisons liées à sa fonction qu'elle venait de perdre mais également pour éviter ses congénères qui pour la plupart étaient bien trop dangereux pour elle s'ils décidaient de s'en servir comme sac d'entrainement. Le problème était que ces hommes là, la savaient vampire et la considéraient tous comme telle ce qui posait un certain problème d'adaptation. Mais là n'était pas vraiment encore le sujet, quel avenir lui était-il réservé ? Que devait-elle faire ? Voici les questions auxquelles elle devait répondre maintenant et auquel l'empereur déchu ne répondait que partiellement, y laissant entendre toutes les possibilités qu'un esprit tordu pouvait aller imaginer. En résumé cette fameuse liberté était juste une chute libre sans filet.
Elle posa sa main sur celle de l'empereur déchu pour se saisir du petit objet. Néanmoins, la main resta en place. le contact d'abord froid de cette dernière finit ensuite par se réchauffer faisant croire à une température plus vivante, plus humaine du corps de la vampire. Elle fixait l'homme, le regardant droit dans les yeux avec insistance comme si elle essayait de lire en lui et de déterminer la prochaine action de ce dernier. Le regard pouvait être difficile à soutenir pour ceux qui n'étaient pas vraiment habitués à la présence de la vampire qui ne laissait que peu transparaitre son prochain "coup". Elle hésitait. Pour l'une des rares fois de son existence les choix n'étaient pas faciles car elle n'avait personne pour la guider dans une direction pour l’interprétation qu'elle devait faire des choses. Avant c'était son intérêt, ou plutôt celui de son maitre qu'elle avait fait sien. Mais maintenant c'était... C'était quoi ? Ses choix ? Seulement ses choix ? Et pour faire quoi... Elle n'avait rien, ni d'amis, ni de famille, ni personne avec qui vivre mis à part cet homme qui lui demandait de rester à ses côtés. C'était vraiment plus facile pour les humains qui avaient toujours besoin de faire quelque chose, et ceux qui se retrouvaient seuls ne survivaient de toute manière pas assez longtemps pour avoir le temps de se perdre dans le néant de la solitude. Les vampires étaient peut-être des créatures solitaires, mais pour confirmer cette règle il faut bien quelques exceptions.
Elle finit par récupérer le petit objet, pour le placer autour de son cou en gardant le silence. Que pouvait-elle répondre à cette déclaration ? Elle n'avait toujours pas déterminé ce qu'elle pouvait bien vouloir dire. Des sentiments ? Les humains vivaient et décidaient par leurs sentiments et si son attachement à elle, quel qu'il soit devenait un jour haine alors il la jetterait comme un vulgaire objet cassé.
"J'ai trahis mon m... Ancien maitre. Il n'a jamais été répugnant au sens ou tu l'entends, il n'a fait que respecter les lois de notre peuple. Il n'a jamais abusé de moi et les seuls qui l'ont fait sont des humains qui ne pensaient qu'avec ce qu'ils ont entre les jambes, et ils sont devenus mes proies."
Il n'y avait pas besoin de faire un dessin pour qu'il comprenne ce qu'elle pouvait bien vouloir dire à ce moment là au sujet de ceux qui avaient essayé d'abuser d'elle. Ils avaient certainement subit le même sort que son géniteur et la plupart lui avaient aussi certainement tenu les discours habituels auquel ont droit toutes les femmes une fois dans le lit commun. Elle s'éloigna de lui, rejoignant ses affaires. Sans crier gare, ses mains se posèrent sur sa robe afin de se débarrasser de cette dernière qui tomba sans autre forme de procès, abandonnée à cet endroit même par son ancienne propriétaire du moment qui se retrouvait maintenant nue, comme si de rien n'était, tournant le dos à cet empereur humain.
"Je resterai..."
Après tout que pouvait-elle bien faire d'autre ? Elle avait déjà trahit son ancien maitre pour lui, ce n'était certainement pas maintenant qu'elle allait décider de partir pour faire elle ne savait quoi... Mais ce qu'elle pouvait bien faire maintenant n'était que le second des problèmes potentiels, le premier était bien plus grave et tout autre : Svenn. Elle savait que la rébellion se reposait sur un des hommes de la famille Svenn, qui était également un proche de Korentin Kohan. Autant dire que si la nouvelle d'une "Svenn" vampire arrivait aux oreilles de ce dernier, elle ne donnerait pas cher de sa peau, ni de celle de ce dernier d'ailleurs, car si la haine envers les vampires était forte d'un côté, celle de la vampire pour le sang qu'elle avait eut devait tout autant présente et même si elle pouvait être capable de la contrôler, seuls les esprits savaient si oui ou non elle allait se manifester.
"Tu es le seul être en ce monde à connaitre mes origines... Et je sais que tu es proche de la famille Svenn." Elle tournait autour du pot et l'on pouvait sentir une pointe d'inquiétude dans sa voix. "Que comptes-tu faire ?"
Organiser une sorte de réunion de famille, avec présentation en bonne et due forme ? Ou simplement garder le secret jusqu'à ce qu'il finisse par éclater au grand jour ? C'était un sujet des plus sensibles, car pour garder quelqu'un à ses côtés la confiance était de rigueur, surtout avec de telles informations car si la vérité lui arrivait jusqu'aux oreilles ou par on ne savait quel miracle il découvre son identité les choses ne se passeraient absolument pas dans le plus grand calme.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Le prix du sang versé (PV : Korentin) TERMINE Ven 11 Juil 2014 - 18:25 | |
| Le contact froid sur sa main lui tira un frisson, non de froid ou même de dégoût vis à vis de la peau vampirique mais toujours ce simple malaise devant toute forme de familiarité en dehors des cas extrêmes. Il ne se retira pas malgré tout, conscient que cela la blesserait sns doute. Mais la lueur incertaine qui brilla dans ses prunelles démontra bien son embarras. Elle se recula enfin et après ce qui sembla un long temps de réflexion elle se décida à remettre le bijou à son cou sous le regard pensif du roi humain qui n'hésita pas à répondre avec fermeté lorsqu'elle s'expliqua :
"Il y a bien des façons d'être répugnant. Ce qu'il t'a fait me suffit à le mettre dans cette catégorie. Quand à ces hommes... Je n'irai pas jusqu'à dire que je me réjouit qu'ils aient subi un tel sort, mais ils en sont les premiers responsables."
Tant pis pour eux donc, il y avait des choses qu'il ne pouvait pas tolérer. Il releva le regard lentement sans prendre garde au bruissement que son oreille avait perçu et sursauta tout à coup. Les yeux écarquillé, il recula d'un pas en interrogeant :
"Qu'est-ce que tu fais ?"
Pensait-elle qu'il attendait quelque chose d'elle après tout cela ? Le confondait-elle avec ces gens dont elle avait parlé ? Ou bien espérait-elle simplement un autre type de rapprochement ? Elle n'aurait rien de tout cela, il ne voulait et ne pouvait pas le lui donner. Ses sourcils se froncèrent tandis qu'il détournait le regard sans véritable regret. Elle était belle bien sur, mais il n'y avait pas de beauté à ses yeux qui pouvait effacer le souvenir d'une certaine Valentine. Et il n'appréciait pas beaucoup d'être prit au dépourvu ainsi, aussi ouvrit-il la bouche pour lui ordonner sèchement de se revêtir mais elle prit la parole avant, le forçant à répondre sur un autre sujet :
"Je ne suis pas spécialement proche de la famille Svenn non, je m'efforce de balayer les différences et de les comprendre mais je suis bien loin d'y parvenir tout à fait. J'aime bien Havard Svenn ceci dit..."
Au point de lui révéler un secret qui n'était le sien ? Certainement pas. Il soupira :
"Tu es libre comme je te l'ai dit, ce n'est pas à moi d'aller parler aux Svenn. D'ailleurs je ne crois pas que ce serait l'idée du siècle... En as-tu seulement envie ? A quoi bon ?"
Le seul danger serait qu'ils le découvre par eux-même mais c'était ce qui mettait du piment à l'existence n'est-ce pas ? Et se créer des problèmes à soit même dans le simple but de ne pas les voir apparaître éventuellement plus tard n'était sans doute pas très malin. Mieux valait espérait qu'ils n'apparaissent pas justement. En attendant il en avait un autre de problème, et il était décidé à le régler très vite. Non sans froideur d'ailleurs :
"Rhabille toi. Je ne sais pas à quel jeu tu joue, mais il ne m'amuse absolument pas."
Et c'était rien de le dire, il était simplement ulcéré par un tel comportement. Comment aurait-il pu ne pas être choqué par si peu de pudeur, lui qui avait grandit dans un cercle aussi respectueux des convenances ? Elle n'avait pas eu la même vie bien sur, il ne l'ignorait pas. Mais ne pouvait-elle pas au moins comprendre et respecter sa façon d'être ? Que se passerait-il seulement si quelqu'un passait le seuil de la porte dès maintenant ? Il n'osait y penser et insista donc :
"Ce n'est pas ainsi que l'on se comporte dans mon milieu Veren. Je suis heureux que tu décide de rester à mes côtés, mais je ne veux pas une relation de ce type, si c'est seulement ce que tu espères."
Qu'est-ce que cela pouvait être d'autre ? Rien sans doute, il n'y avait pas vraiment de message plus clair que celui de se déshabiller entièrement devant un homme. Avec agacement, il se détourna pour lui laisser le temps d'obtempérer et interrogea :
"Il ne te reste personne d'autre chez les vampires ? Tu ne fréquentais que lui ?"
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Le prix du sang versé (PV : Korentin) TERMINE Lun 14 Juil 2014 - 22:49 | |
| Il ne se froissa pas comme il pouvait le faire habituellement lorsqu'elle parla du sort qu'elle réservait à certains mâles humains lorsque ceux-ci avaient le malheur de tomber dans ses filets. S'ils étaient les seuls responsables de leurs actes ? Pour certains oui, mais il fallait bien se douter que là dedans elle avait également sa part de responsabilité. La vampire utilisait souvent ses charmes pour les attirer et obtenir certaines réactions qui après le refus pouvaient également déraper, mais ces dérapages ne pouvaient-ils pas être contrôlés quand on avait une certaine expérience ? Certainement; et certainement qu'elle ne le faisait pas de manière volontaire. De toute manière l'empereur déchu était loin d'aller l'incriminer pour ce genre de choses et elle même aurait été incapable d'avouer une faute quelconque à ce sujet. Elle manqua de le faire fuir en courant lorsqu'elle se débarrassa de la fine étoffe qui lui recouvrait le corps. Qu'est-ce qu'elle faisait ? Elle se changeait ! Qu'est-ce qu'il voulait qu'elle fasse ? Pour mettre des vêtements il fallait tout d'abord retirer les précédents. Mais ce n'était certainement pas le sens profond de la question, mais plutôt... "Qu'est-ce qui te prends de te mettre à poil devant moi ?!" Et la réponse serait sensiblement la même ! D'ailleurs les gestes s'étaient redirigés vers sa tenue avec laquelle il avait pris l'habitude de la voir alors qu'elle s'infiltrait discrètement dans la pièce. Et rares étaient les occasions ou il avait pu la voir habillée contre une simple roturière comme le premier jour de leur rencontre.
Néanmoins le détournement de sujet avait été efficace, alors qu'elle organisait ses affaires, vérifiant soigneusement l'état de ces dernières avait de s'en revêtir. Ainsi donc il n’était pas si proche des Svenn que ça au point de leur révéler son secret... Tant mieux. D'un côté ça éviterait certainement des tensions supplémentaires inutiles à celles déjà existantes de l'alliance avec les vampires. Et si elle en avait l'envie... La question était une sorte de piège. Après l'abus dont elle avait été la victime, autant dire que la petite voix qui criait vengeance en elle ne voudrait croiser ces derniers qu'en tant que proie à égorger sans la moindre once de remords et de s'en repaitre avec jubilation, cette petite voix se disputant maintenant la place avec une autre, se faisant plus imposante qu'avant, celle des rêves oubliés d'une famille... Mais ces pensées discordantes furent vite reléguées au second plan avec le rappel à l'ordre de l'empereur qui se trouvait toujours face à la vampire dénudée qui s'était perdue dans ses pensées.
Si l'on comparait ses personnalités à un sac de bille alors ce dernier s'était vidé malencontreusement sur le sol, éparpillant son contenu sur un sol aux pentes multiples avec lequel il fallait faire pour tenter d'en rattraper au moins une seule. Et évidemment, celle du rôle qu'elle pouvait avoir tenu pendant des mois était partie se réfugier au loin. Quel genre de relation souhait-elle ? Y avait-il autre chose qu'une relation "maitre-possession" qui pouvait exister ? Il la disait libre, mais libre jusqu'à quel point ? Elle avait été désinhibée au plus profond de son être pendant des années la forçant à porter des masques quelconques pour être ce que les gens attendent d'elle si bien que sans ces derniers ils n'avaient qu'une sorte de petit animal sauvage qui s'était échappé de sa cage et qui découvrait le monde. Ainsi comment pouvait-elle comprendre que son corps ait un effet quelconque sur lui ? Il n'en avait pas eut le moindre sur celui qui l'avait changée alors qu'il l'avait laissée littéralement bruler au soleil pendant des jours entiers pour qu'elle apprenne a le supporter dans le plus simple appareil. Et en prime quelqu'un lui avait bien retiré ses vêtements non ? Elle se figea instantanément.
L'ordre de se rhabiller avait claqué pour elle comme un coup de fouet bien placé. La pressant d'enfiler docilement et craintivement sa tenue habituelle. S'il ne s'en était pas aperçut, l'empereur humain pu pour la première fois observer le nombre de lames qu'elle pouvait dissimuler dans cette tenue, et encore il n'avait certainement pas tout le compte. Que faisait-elle avant exactement pour cet Isendal ? Pendant qu'elle se pressait une question vint cependant couper le silence, une question inquiète et légèrement perdue.
"Quel genre de relation ?"
Question innocente ? Oui parfaitement ! Et sans mentir en plus ! Certainement qu'en d'autres temps elle y aurait mit d'autres petits ingrédients pour une sorte de jeu taquin remplis de sous entendu. Mais ce n'était pas le cas, comme si elle s'apercevait qu'elle avait fait une maladresse. La question n'attendait pas vraiment de réponse, elle n'en avait pas vraiment besoin face à tant d'innocence dans le ton de la voix. Et même si. Elle n'en voulait pas la réponse. La dernière question eut quant à elle un effet dévastateur, s'il lui restait quelqu'un ? Elle s'appuya et se laissa glisser le long du mur à côté d'elle, s'asseyant à même le sol, ramenant ses jambes contre sa poitrine. Oui, elle n'avait que lui, elle ne vivait que pour lui... Et même si elle avait changé de maitre, la prise de nouveaux repaires était quelque chose de difficile surtout quand on ne savait pas ce que le nouveau attendait réellement.
"Je n'appartenais qu'à lui..." Sa voix sembla s'étouffer quelques instants. "Aux yeux des autres ce que je faisais était dégradant... Vivre comme un humain, me mélanger à eux." Ce point de vue semblait la déranger, oui elle s'était amusée à faire ainsi sans pour autant être prise un jour de compassion envers une proie. "Même lui, il trouvait ça écœurant. Mais au moins il m'acceptait, j'étais utile..."
Mais elle ne lui était plus, juste un objet que l'on avait jeté et malgré cette idée de "liberté" il était dur voire quasi impossible de défaire une si profonde manipulation de la psychés d'une personne, surtout en l'appelant par le nom qui avait été l'outil de cette manipulation. Car malgré tout, les noms avaient une importance, une importance qu'elle même n'avait pas saisit, et celui qu'il utilisait à ce moment précis n'était rien d'autre que celui de l'objet qu'elle était. Elle rentra un peu plus la tête entre ses épaules, comme essayant de se faire la plus petite possible, essayant de trouver les informations qu'elle aurait à divulguer.
"Je n'ai jamais vu aucun des autres... C'est une sécurité si l'on se fait capturer. Même si on est tentés de parler, on n'aura rien à dire... Je ne sais pas plus... Pas plus.
Elle l'avait agacé, elle l'avait vexé et dans ces cas là, il n'en fallait guère plus chez les vampires pour que le plus fort ne s'en prenne physiquement au plus faible. En quoi serait-ce différent ? Elle avait choisis son maitre cette fois, alors elle ne se défendrait pas même si elle le pouvait. Car à ce moment précis il était le seul être sur cette terre pour qui elle pouvait vouloir exister.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Le prix du sang versé (PV : Korentin) TERMINE Sam 19 Juil 2014 - 22:28 | |
| Son propre comportement n'avait pas l'air de la choquer. Il ne savait trop si il devait s'en offusquer ou être simplement atterré mais cela n'avait de toute façon aucune importance. La question l'irrita et il ne répondit que par un grognement :
"Il faut vraiment te l'expliquer par A plus B ?"
Elle se faisait plus bête qu'elle ne l'était si elle ne comprenait pas, c'était on ne peut plus clair tout de même ! Il l'observa un instant avec méfiance, cherchant à savoir si elle se moquait de lui ou pas puis décida qu'il valait sans doute mieux passer à autre chose. Elle était sans doute du même avis puisqu'elle reprit la parole d'une voix étouffée qui lui fit pencher la tête dans un effort pour mieux l'entendre. Elle était revenu à lui... Encore lui... L'oublierait-elle seulement un jour ? Il ne le savait pas trop, mais il l'espérait. Ce n'était pas sain du tout comme relation et elle le pouvait par ses dires. Il répondit avec assurance, sur de la véracité de ses dires :
"Et en quoi as-tu besoin d'appartenir à quelqu'un ? Ce n'est pas ainsi que ça marche, nul ne peut prétendre posséder une personne. Si c'est ce genre de relation que tu avais avec lui, alors elle ne voulait rien dire."
Il la fixait avec intensité, désireux de bien lui faire passer le message.
"Quand à ta façon de vivre, ni lui ni aucun vampire n'étaient en droit de la juger. Ce n'est pas parce qu'il est le seul à l'avoir toléré et a t'avoir accepté ainsi que tu dois le regretter... Tu peux trouver bien mieux que cela, crois moi."
Ce ne serait pas difficile, elle partait vraiment de très beau dans ce domaine si elle ne connaissait que ce type de rapports avec d'autres êtres vivants ou morts ! Il termina sur ces mots :
"L'importance d'un être ou son droit à la vie et au bonheur ne se mesure pas à son utilité. Pas chez moi en tout cas."
Il voulait bien croire que c'était ainsi que la plupart des vampires voyaient les choses, mais lui ne le tolérerait jamais. Il avait d'autres idéaux, et il espérait bien qu'elle y adhérerait ou au moins qu'elle s'en forgerait d'autres bien à elle. Après tant de temps passer sous la coupe d'un tel monstre elle avait bien gagné ce droit là, il y tenait ! Plongé dans ses pensées, il ne releva les yeux vers elle qu'au moment où elle parla de nouveau et ne pu cacher la lueur perplexe qui s'était tout à coup allumé dans ses prunelles. Pourquoi prenait-elle cet air de chien battu ? Il avait loupé un épisode sans doute, il fallait dire qu'il n'était pas tout à fait concentré... Il dû faire un effort pour comprendre ce qu'elle venait de lui dire et la lueur de perplexité se mua en éclair horrifié quand il comprit que c'était bel et bien la peur qui faisait trembler sa voix. Non mais il rêvait là, ce n'était pas possible ! Atterré, il protesta :
"Ce n'était pas... Allons, ce n'était pas un interrogatoire ! Je te posais simplement une question, tu crois vraiment que je pourrais réagir comme lui ? Que je m'abaisserai à ce niveau ?"
Il était véritablement consterné par cette idée et même pas loin de s'en vexer. Mais la première surprise passée ce ne fut que du regret qui filtra de sa voix :
"Tu n'as pas l'air de comprendre que je suis différent... C'est compréhensible, tu ne connais rien d'autre. Ce n'est pas grave, au fil du temps tu finira par saisir ce que peut être un vrai lien non corrompu par le sadisme ou l'intérêt de l'un des partis. Nous avons tout le temps."
Enfin surtout elle, mais lui-même comptait bien vivre aussi longtemps que possible. Avec tout ce temps devant eux ils allaient bien arriver à faire des progrès non ? C'était à espérer en tout cas, car il refusait de prendre la place et de se conduire comme cet Isendal. Cette simple pensée le révulsait et il la repoussa fermement, décidé à laisser le temps faire son oeuvre sur la vampiresse. Elle n'oublierait sans doute pas ce qu'elle avait vécu, mais le temps atténuait tout. Sur cette pensée, il se détourna afin de se diriger vers la porte qui s'ouvrit devant lui sous l'action de ses gardes restés en faction à l'extérieur. Il était temps qu'il reparte à ses occupations, la rébellion ne pouvait malheureusement pas attendre. Avant de sortir, il s'autorisa un dernier avertissement :
"Ne donne pas trop de fil à retordre aux guérisseurs, ils vont revenir te voir pour vérifier que tout va bien. Inutile de leur donner plus de raison de pester contre leur sort."
Car ils n'avaient évidemment pas été exactement ravis d'avoir à soigner un sang-froid. Ils obéissaient néanmoins,et ils finiraient leur travail sans protester plus avant. Ce n'était pas comme si on pouvait refuser un travail imposé par l'empereur. La porte se referma sur ces mots et sur un dernier regard pensif...
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Le prix du sang versé (PV : Korentin) TERMINE Mar 22 Juil 2014 - 16:52 | |
| Elle avait besoin d'appartenir à quelqu'un, ou tout du moins d'y être liée. D'avoir un point de repaire, une chose sur laquelle se reposer même si ce serait la dernière chose qu'elle ferait de sa vie. Mais ça, pourrait-il le comprendre ? La solitude était dans les instincts vampiriques, mais afin de vivre parmis les humains sans se faire remarquer, le sien avait été irrémédiablement altéré pour correspondre aux besoins de son précédent maitre. Pouvait-il réellement la comprendre ? Il s'agissait de deux être que tout opposait, de deux êtres au passé et de culture complètement différente. Dans un sens la vampire était la plus apte, elle s'adaptait, elle s'adapterait à son environnement une fois que son cerveau arrêterait de se faire des noeuds et qu'elle trouverait comment s'y prendre et surtout qui elle devait être.
Elle avait été cette proche calme et silencieuse qui s'amusait à parfois le pousser dans ses retranchements, le forçant à réviser son jugement sur certaines choses qui étaient immuables pour lui afin de diriger ses actions et le faire évoluer dans le sens qui avait rendu possible cette alliance entre les humains et les vampires. Elle avait atteint cet objectif afin de permettre à son espèce de ne pas être éradiquée, et puisse continuer d'exister en ce monde. Elle avait agit sous la tutelle de son précédent maitre, et même s'il s'agissait de sa propre initiative elle ne l'avait prise que pour lui. Mais au final, ca avait créé d'autres liens que ce soit pour cet humain ou pour ce qu'elle avait participer à créer, la forçant à abandonner son bâton d'aveugle pour se déplacer dans l'obscurité la plus totale... Se raccrocher à cet humain ? Elle venait d'essayer mais au final il l'avait rejetée, tout du moins il avait rejeté la vision des choses qu'elle avait et dont elle avait besoin. Mais ça il ne pouvait absolument pas s'en douter, ce n'était pas ce qu'il attendait, ce n'était pas la même vision de l'existence qu'elle alors dans ce cas là, lequel des deux se trompait ? Certains ne disaient-ils pas que la liberté se trouvait dans l'aliénation ? Ou alors était-ce simplement une forme de facilité ? C'était la sa faiblesse, peu importe sa capacité à endurer, à traverser les épreuves. Il lui fallait une raison pour, un pilier pour la maintenir droite.
Il lui faudrait du temps pour s'en remettre et porter de nouveau un de ses nombreux masques, celui qu'elle avait habituellement et qui était certainement le plus proche de sa personnalité d'avant, un masque qui cachait ses peurs et ses besoins et qui pouvait procurer une sensation de sécurité quand on la pensait encore humaine. Ce dernier était encore plus difficile à porter dans les conditions de vie du QG de la rébellion face à ceux qui connaissaient sa vraie nature, mais il fallait faire avec...
Aussi le problème de communication se manifesta immédiatement, faisant fuir aussi sec l'empereur déchu qui avait été perturbé par l'évolution de la situation. Après tout, qui ne l'aurait pas été ? On disait bque les vampires étaient comme des bêtes, mais dans ce cas là n'en n'était-elle pas une en quête d'un maitre ? Il finit par l'abandonner seule dans l'obscurité, lui intimant l'ordre de ne pas donner plus de difficulté aux guérisseurs qu'ils en avaient déjà à s'occuper d'elle... Les humains n'aimaient pas les vampires alors aller directement en soigner un... Elle n'avait pas envie de rester dans cette pièce qui portait maintenant une atmosphère trop lourde même pour quelqu'un qui n'avait pas besoin de respirer. Une atmosphère chargée d'émotions contradictoire dont elle était majoritairement la propriétaire et que son coeur et son esprit n'étaient pas capables de réellement supporter car elles n'avaient pas été faintes comme à son habitude, elles étaient réelles peut-être même un peu trop à son gout l'éloignant du vampire basique privé de toute émotion et ne fonctionnant que par esprit logique, le problème était que cette fois elle s'en souvenait... Et elle n'en avait certainement pas besoin, qui avait besoin de telles choses si fortes et si contradictoires ? Même penser était rendu difficile !
L'oppportunité finit par se présenter, un changement de tour de garde ou quelque chose comme ça qui fit baisser l'attention des gardes qui avaient été attribués à sa surveillance, assez pour qu'elle puisse se faufiler par cette seule issue pour disparaitre dans l'obscurité des souterrains d'Aigue Royale. Si elle lui ferait faire du soucis ? certainement, mais après ce qu'il avait vu elle se doutait qu'elle reviendrait encore une fois, mais cette prochaine fois peut-être sera-t-elle prête à faire face à des émotions si elle ne les avait pas déjà tuées dans l'oeuf.
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