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Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE

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MessageSujet: Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Icon_minitimeSam 8 Mar 2014 - 15:32

Ils étaient trois, répartis à intervalles réguliers autour de la haute silhouette du général. Trois volontaires qui s'étaient proposés pour partager la séance d'entraînement du colosse elfique. Deux d'entre eux étaient armés de bâtons, le troisième d'une épée de bois. Debout, sans arme ni armure, simplement vêtu d'une tunique légère conçue spécialement pour l'exercice physique, Artaher trônait fièrement au centre du triangle formé par les trois rôdeurs, avec l'assurance affichée du vieux chêne dominant les jeunes pousses alentours. Sans aucun signal précurseur, l'elfe équipé d'un bâton qui se trouvait sur sa droite se lança en avant, projetant avec force et précision l'embout de son arme vers la silhouette massive de son adversaire. Déjà convaincu de son succès, l'agresseur afficha brièvement l'esquisse d'un sourire, lequel s'effaça cependant bien vite lorsque ses yeux croisèrent le regard aussi tranchant que l'acier du général. D'un mouvement mêlant souplesse et rapidité, Artaher venait d'esquiver l'assaut et d'expédier l'une de ses mains refermer l'étau de ses doigts sur le poignet de l'infortuné. Une seconde s'écoula ainsi, avant que l'officier elfique n'exécute un brusque mouvement rotatif qui amena son adversaire à être vigoureusement projeté à plusieurs mètres de là. Le premier elfe n'avait pas encore touché terre que son homologue s'élançait à son tour dans la mêlée, avec l'intention évidente de frapper le général d'un solide coup de taille. Un bruit sec claqua dans l'air de la zone d'entraînement lorsque le bois du bâton vint frapper l'avant-bras venu solidement s'interposer et ainsi bloquer la trajectoire de l'arme. La réplique ne se fit pas attendre et, avec un grognement douloureux, le second adversaire du général s'en alla bien vite rejoindre le premier. Restait l'épéiste qui, en dépit de toute sa bonne volonté, n'opposa finalement guère plus de résistance à la dextérité martiale de son commandant.

Avec une moue contrariée, Artaher observa les trois elfes qui se relevaient péniblement. Trouver des partenaires d'entraînement à même de satisfaire le constant besoin de défi qui accaparait son esprit devenait un réel problème et augmenter le nombre de ses adversaires simultanés ne lui permettait tout au plus que de prolonger le combat de quelques secondes, en aucun cas cela ne donnait davantage de saveur à l'affrontement. Ce dont il avait réellement besoin, c'était d'adversaires à sa hauteur, ceux là même qui semblaient devoir lui faire défaut présentement.

Congédiant d'un geste las les trois malheureux volontaires, le général rectifia sa tenue avant de se passer une main distraite sur l'avant-bras qu'il avait utilisé pour bloquer le bâton du deuxième assaillant. La peau à cet endroit affichait une marque rougeâtre, douloureuse au toucher, qui parvint toutefois à arracher un sourire à l'officier. Il avait toujours trouvé fascinante cette capacité qu'avait l'esprit à retarder la sensation de douleur : au moment de l'impact proprement dit, il n'avait rien senti, son attention entièrement plongée dans l'exécution de son combat.

Finalement, Artaher s'éloigna à son tour pour déambuler librement sur le terrain d'entraînement, dardant un regard connaisseur sur les différents groupes qui s'exerçaient en ce matin d'hiver. Pour son plus grand agacement, l'armée n'avait toujours pas été officiellement mobilisée et seuls quelques groupes avaient trouvé la force de volonté de braver le froid pour venir s'exercer. En effet, même les récents évènements ne semblaient pas avoir vaincu l'obstination absurde du conseil, lequel demeurait encore et toujours simple spectateur des évènements de Gloria, se justifiant cette fois sous le fallacieux prétexte d'une période de transition politique. Les fins sourcils du général se froncèrent tandis que ses pensées s'attardaient sur ce dernier sujet : l'idée même que le conseil ait pu accepter de faire couronner un empereur qui ne fut pas un Evanealle lui laissait définitivement un goût amer en bouche.

Un dicton bien connu prétend qu'il suffit de parler du loup pour en voir la queue, il sembla bien que cet adage put se transposer aux membres de la famille impériale elfique : alors même qu'il déplorait pensivement le manque d'ambition de l'héritier Aegnor, voilà que son regard bleuté venait se poser sur la silhouette du jeune prince venu s'occuper le corps et l'esprit. Artaher s'approcha, curieux de savoir pour quelle raison celui qui aurait dû être son empereur s'était de nouveau soustrait à la sphère politique pour venir se réfugier sur la zone d'entraînement.
Lorsque le flamboyant regard du jeune homme se tourna vers la haute silhouette du guerrier, celui-ci s'immobilisa pour attendre en silence le salut protocolaire. Ce n'est qu'une fois que celui-ci lui fut accordé qu'Artaher répondit, s'inclinant bras croisés sur la poitrine comme il se devait de le faire face à un membre de la véritable famille impériale.

« Je vous souhaite le bonjour, Aegnor fils de Naraën et Eäriel. »

Le général se redressa, ramenant les mains sur ses hanches tandis qu'il poursuivait :

« Je ne pensais pas vous trouver ici de si bonne heure, le conseil n'était-il pas supposé se réunir ce matin même pour discuter de l'évolution de nos liens avec les Hommes ? »

Sa voix était chargée d'ironie, car il s'agissait là typiquement du genre de discussions barbantes qu'affectionnaient les conseillers obtus et qui avaient toujours eu le don d'exaspérer le général, avant sa propre démission. Un véritable enchaînement de débats tous plus stériles les uns que les autres dont la finalité était et serait toujours celle que tous connaissaient avant même l'ouverture des discussions : la préservation du statu-quo.


Dernière édition par Artaher Terendul le Dim 30 Mar 2014 - 15:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Icon_minitimeSam 8 Mar 2014 - 17:46

¤ Un conseil esquiver ¤

Aujourd'hui devait se tenir le conseil, rien qu'à cette idée, Aegnor en soupirait et en baillait comme jamais. Comment eux, les elfes, avaient-ils pu inventer une telle chose ? Cela ressemblait presque à un crime pour le jeune prince que de faire subir de telle chose à leur corps et leur esprit. Mais les conseillers étaient empreints d'un certain masochisme qui les poussait à se rendre avec joie à ces réunions interminables et plus inutiles les unes que les autres. Ils ressemblaient à une bande de singes braillards embourber dans des sables mouvants, s'agitant bêtement pour s'y enfoncer encore plus. Le sujet d'aujourd'hui était l'éclaircissement de leurs rapports avec les hommes. Aegnor devait à tout prix éviter cette réunion, il devait s'y soustraire de toute urgence, c'était vital. Non seulement pour sa santé mentale, mais également pour ses pauvres oreilles, car il ne faisait pas l'ombre d'un doute que les vociférations sur le sujet seraient nombreuses. De toute manière, l'elfe aux yeux de feu prévoyait déjà l'issu de la séance. Ils tourneraient en rond encore et encore, envoyant valser les accords qu'ils avaient passés lors de la réunion des races il y a quelques mois. Pour au final retourner dans leur statut d'une neutralité absurde, où les elfes tendraient à la fois là main à la rébellion et à l'actuel Empereur Fabius. Les fous, ne voyaient-ils pas que leurs pauvres mains se verraient toutes deux tranchées par leur caractère indécis ? Le peuple elfique semblait incapable d'adopter une position, du moins le conseil. Les conseillers se croyaient-ils toujours sur Sylvaniel, au temps où leur race était seule, où aucun danger ne les menaçaient et où ils pouvaient à loisir étale une discussion sur toute la durée de leur longue vie ? Ne ressentaient-ils donc pas l'urgence de la situation ?

Aegnor était las de tout cela. Il lui fallait penser à autres, chose, changée un peu d'air avant de devenir fou, avant de n'être corrompu comme tous les conseillers et se laisser aller à la politique. Politique, rien que ce mot lui donnait des irritations. L'elfe c'était levé tôt, plus tôt que l'accoutumer, afin que sa mère ou serviteur ne le tire du lit afin de lui rappeler qu'il avait séance au conseil en ce jour. Oui l'Evanealle avait développé multitude de technique pour éviter au maximum de siéger au conseil. Il est autant de voir comment l'esprit peut devenir inventif quand sa vie est mise en danger. Quoi qu'il en soit, voilà une technique qu'il n'avait pas utilisée depuis longtemps. Se lever plus tôt et partir bien avant l'heure prévue, afin de feindre qu'il se rendait de son plein gré à la clairière du grand chêne. Alors qu'en réalité, la veille au soir il avait, sorti et cacher Vhaleha dans le but de la récupérer et filer par la suite là où s'entraînait tous les soldats. Il n'était pas coutume pour le prince de se rendre là-bas. En effet, il préférait les endroits plus discrets et moins fréquenter pour s'entrainer. Qui aurait pensé que cela aurait joué en sa faveur un jour. La zone d'entrainement, voilà un lieu où on ne penserait pas à le chercher si on remarquait son absence à l'assemblée.

Il était encore très tôt lorsque le jeune elfe aux cheveux blonds arriva sur les lieux. Il n'y avait encore que très peu de monde, peu d'elfes avaient eu l'audace de défier le froid de la matinée pour venir s'entrainer. Décidément le temps même jouait en sa faveur. Aegnor aimait ces journées où tous lui souriaient, il savait les apprécier à leurs justes valeurs, car elles étaient rares, et se faisaient de plus en plus exceptionnelles. Choisissant un jour à l'écart, attrapant quelques mannequins, des cibles et un banc, l'elfe au regard insoutenable s'aménageait un coin où il était sûr d'avoir la paix. De plus, il lui suffisait d'ignorer la moitié des êtres qui se trouvaient là, personne n'ayant la force ni l'autorité suffisante pour le ramener jusqu'au conseil. Lentement Aegnor avait commencé par s'asseoir sur le banc et retirer Vhaleha dans l'espèce de housse qu'il avait utilisée pour la dissimuler. Un sourire nostalgique naissait sur ses lèvres à chaque fois qu'il les contemplait. C'était un petit moment d'intimité qu'il appréciait grandement, cette lance si magnifique, que son père lui avait offert... peu de temps avant qu'il ne soit tué par des vampires.

Calmement et avec grande minutie, il inspecta son arme. Une arme bien entretenue est une arme des plus fiables. Mais une arme que l’on aime deviendra une alliée sur laquelle on pourra toujours compter. L’elfe espérait voir un jour cela en pratique. Passant un doigt sur la lame, l’Evanealle s’assura qu’elle n’était pas émoussée ou ne souffrait de la moindre imperfection. Il y avait peu de chance que cela soit puisqu’elle avait été forgée en vrai-argent, mais ce n’était tout de même pas une raison pour réduire l’attention portée à celle-ci.

Les rubans noués aux branches en étoiles de la garde n’étaient pas décousus. Fort heureusement. Ceux-ci irradiaient légèrement de la même lumière que le soleil. Son assurance contre les vampires… du moins, il faudrait pour cela qu’il la laisse plus longtemps exposer à l’astre pour obtenir un véritable éclat. Une fois qu’il se fut assuré que son arme était prête à l’emploi, le prince elfique commença à s’échauffer. Il s’était paré d’une simple tunique elfique pour ne pas gêner ses mouvements, mais avait emprunté une armure dans la réserve. L’elfe se devait de bouger aussi bien avec l’armure que sans lors de ses maniements de la lance. Lorsque ses muscles furent suffisamment échauffés pour éviter des blessures inutiles. Aegnor commença en douceur avec de simples enchainements avant d’enfiler l’armure.

Le temps passait sans que Aegnor ne s'en rende compte, bientôt plus de monde vinrent s'entrainer, d'autres braves elfes ayant décidés de braver la fraicheur. Enfin vint l'entrainement magique. L'elfe aux yeux de feu n'était pas le plus doué dans ce domaine, mais il avait décidé de pousser celui-ci dans le maniement de l'enchantement de sa lance. Fermement il l'agrippa de ses deux mains, pliant légèrement de genoux, baissant son centre de gravité afin de se maintenir. Vhaleha coller contre son flanc droit, la pointe en direction du mannequin, le jeune prince fit parcourir sa magie dans l'arme. La lame de celle-ci se mit à grésiller de chargement d'électricité si bien que de petits arcs s'en échappèrent avant qu'un éclair n'en jaillisse, venant frapper sa cible qui fut projetée. L'elfe soupira, il paraissait que les armures Alayiennes avaient une faille. S'il voulait atteindre leur chair sans que son éclair ne frappe l'armure et n'allume ainsi la magie qui le gorgeait, il devait faire en sorte que celui-ci soit plus fin... ce n'était pas une mince affaire. Ceci pouvait-il d'ailleurs seulement marcher ? Il n'avait jamais combattu d'Alayiens, mais il ne pourrait savoir si sa méthode marchait que lorsqu'il essaierait. Plantant la pique à l'autre extrémité dans le sol Aegnor haleta légèrement. Son regard brulant se tournant vers l'elfe qui était venu près de lui pour le saluer et attendait patiemment une réponse.

Rapidement, le prince reconnut les traits de son visage. Artaher Terendul, générale de l’armée elfique et ancien conseiller. Quelle chance il avait eue le pouvoir partir de cette assemblée assommante. Mais son sort n’était pas plus enviable. Il était telle une épée que l’on avait accrochée au mur en décoration, pauvre elfe. Aegnor se plaignait de son sort, mais il y en avait de moins enviables. Souriant légèrement l’elfe le salua à son tour pour lui permettre de prendre la parole. Tout ce qu’il espérait, c’était que celui-ci n’allait pas l’amener au conseil.

« Je vous souhaite le bonjour, Aegnor fils de Naraën et Eäriel. »


« Bonjour à vous Artaher. »


« Je ne pensais pas vous trouver ici de si bonne heure, le conseil n'était-il pas supposé se réunir ce matin même pour discuter de l'évolution de nos liens avec les Hommes ? »


Le prince elfique sourit à l'ironie qui empreignait les paroles du général elfique.

« Nous savons tous les deux ce qui sortira de cette réunion. Aligner deux rangées de dix enfants braillant à s'en égosiller et vous obtiendrez le même résultat. Beaucoup de bruit pour rien. Ces conseillers, que l'indolence engourdit, leur vue en ce jour m'aurait été parfaitement insupportable. Je n'aime pas gaspiller mon temps à ne rien faire de constructif ou d'utile. Si j'avais passé chacune des séances depuis mon entrée au conseil à m'entraîner à la lance plutôt que les voir pousser notre peuple vers l'abîme, je suis sûr que je serais devenu un adversaire digne de vous tenir en joute plus longtemps que les pauvres malheureux sur lesquels vous vous entraîniez plutôt. »


Le lié du hibou vint passer sa main sur son front avant de passer une main dans ses cheveux pour les plaquer en arrière afin qu'il n'obstrue pas sa vision. Saisissant Vhaleha à une main il visa à nouveau avant de la lancer puissamment vers la cible. Elle l'atteint, mais fut malheureusement hors des cercles tracer, arrachant un soupire de déception à Aegnor.

« Tant de temps perdu... J'ai estimé que le conseil n'était pas digne de ma présence. À quoi cela ressemble-t-il ? Nous avons conclu un accord lors de la convocation par le Baptistrel Merithyn, et j'ai ouïe dire que les vampires jusqu'à présent le respectaient. Seul nous, n'en faisons rien. Les Alayiens ont violé nos terres, assassiner mon oncle Trarandril et nous ne faisons rien. N'est-ce pas pitoyable ? Depuis quand la sagesse dont nous nous vantons d'avoir est-elle devenue inconséquence ?»


Tout disant sa phrase, l’elfe vint lentement récupérer sa lance pour revenir vers Artaher.
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MessageSujet: Re: Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Icon_minitimeMar 11 Mar 2014 - 18:56

En dépit de ses années passées à graviter parmi eux, il était rare que le général elfique put prétendre éprouver de la sympathie pour un politicien. A moins que ce ne soit justement sa connaissance du milieu politique, de ses débats stériles et autres intrigues de bas étage peu dignes d'un peuple supposé pouvoir profiter des bienfaits de la sagesse, tel que celui des elfes, qui ne lui ait permis de se forger si piètre opinion des conseillers et autres diplomates ? Peut-être. Toujours est-il que s'il pouvait certainement témoigner du respect et de la loyauté envers certains d'entre eux, telle l'impératrice Galadrielle du temps de son règne, aucun ne lui semblait digne de sympathie. Aucun, à l'exception peut-être du jeune prince qui se tenait justement devant lui en ce moment et maugréait à qui voulait l'entendre, en l'occurrence le plus haut gradé de l'armée elfique, le peu d'estime qu'il vouait aux séances plénières du conseil impérial.

Artaher répondit au sourire de celui qu'il considérait comme l'héritier légitime de Galadrielle avec un hochement de tête entendu souligné d'un discret sourire approbateur. Lui-même partageait des points de vue sensiblement identiques, mais à la différence du fuyard, ce n'était pas pour autant qu'il avait cherché à se soustraire à ce qu'il considérait alors comme ses obligations. Certes, sa carrière politique s'était terminée de manière quelque peu brutale et il lui était bien difficile de prétendre le contraire, mais des années durant, il n'avait eu de cesse d'essayer de faire changer les opinions et d'une certaine manière, sa démission avait également été tournée en ce sens. Le geste qu'il avait posé avait alors été une sorte d'ultimatum adressé par lui à l'assemblée impériale, et dont les conseillers n'avaient malheureusement pas vraiment pris acte.

Le regard bleuté du général suivit la trajectoire de la lance projetée avec force et vigueur en direction de l'une des cibles, avant de revenir se poser sur la silhouette du jeune elfe pour répliquer avec ce mélange d'autorité et de respect qui caractérisait sa voix :

« Mon père avait coutume de dire que le seul combat perdu d'avance est celui auquel on renonce. »

Un silence de quelques secondes succéda à ces mots tandis qu'Artaher attendait le retour du prince parti récupérer son arme à quelques mètres de là. Lorsqu'il fut revenu suffisamment près, le général s'expliqua :

« Vous êtes comme moi conscient des dangers qui pèsent sur le peuple, votre peuple, au contraire de ceux qui prennent en ce moment même des décisions au sujet desquelles vous devriez faire valoir votre opinion. Vous êtes un représentant de la famille impériale Evanealle, qui mieux que vous pourra empêcher le conseil de pousser le peuple vers l'abîme, si tant est que je puisse reprendre vos propres mots ? »

D'un signe de tête, le général désigna la lance que maniait le neveu de l'impératrice avant de poursuivre, non sans une certaine amertume :

« Une bataille se livre en deux temps, prince Aegnor. D'abord par les mots, pour que décision soit prise de redresser la tête et de lutter contre son ennemi, ensuite seulement par les armes : l'entraînement ne vous servira guère si le conseil refuse d'impliquer nos armées dans les guerres qu'il nous appartient pourtant de mener. Ce n'est pas d'un lancier de plus dont nous avons besoin pour l'instant, mais d'un conseiller avec l'influence, l'éloquence et la ténacité nécessaires à faire entendre aux sourds qui nous dirigent les vérités qu'ils préfèrent encore ignorer. Si pas même le prince héritier de la couronne ne daigne y parvenir, qui le fera ? »

Depuis le début de son discours, Artaher s'efforçait de régulièrement ramener l'attention sur les liens qui unissaient son interlocuteur au pouvoir en place, dans l'espoir de déterrer une lueur de responsabilité chez le jeune elfe. Imperturbable, il reprit :

« Le nouvel empereur des Hommes a baissé les armes devant les Alayiens et s'est allié à eux, nous devrions déjà lui avoir déclaré la guerre mais faute d'un pouvoir digne de ce nom, nous n'en avons rien fais. Le conseil refuse de ternir nos relations avec celui qui a offert la victoire à ceux qui veulent notre destruction ! Quelques rôdeurs, voila tout ce que j'ai été en mesure de détacher pour préserver le peu d'honneur qui reste encore à notre peuple, mais je ne peux rien faire de plus sans l'aval du conseil. »

Du moins, il ne pouvait rien faire de plus sans enfreindre les lois qu'il s'était promis de défendre, mais avant d'envisager pareille extrémité, Artaher devait tout tenter. En ce y compris faire prendre un peu de maturité à un jeune prince couard.
Les traits du général se durcirent brutalement tandis qu'il jetait un regard alentour pour s'assurer que ce qu'il s'apprêtait à dire ne serait entendu que d'eux et eux seuls. Rassuré sur ce point, il asséna finalement avec sévérité :

« Vous le dites vous même, trop de temps a déjà été perdu. Il n'est plus l'heure de vous lamenter sur la médiocrité des décisions du conseil, car vous leur empruntez en vérité l'exact même comportement que celui que vous leur reprochez : les Alayiens ont violé vos terres, tué votre oncle, et vous ne faites rien. Vous laissez à d'autres le soin de régner à la place qui devrait être la vôtre. »

L'allusion au couronnement de Meraennon était plus que limpide : fidèle à lui-même, c'était un véritable coup de pied dans la fourmilière que venait d'expédier l'impétueux général. Les elfes avaient besoin de renouveau et Aegnor pouvait le leur apporter, alors quitte à se faire secouer un peu, il lui faudrait bien s'en rendre compte.
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MessageSujet: Re: Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Icon_minitimeMar 11 Mar 2014 - 21:55

¤ La couronne que je fuis ¤

Lentement ses pieds se mirent en position, le gauche prit appui à l'avant, tendant que le droit vint le soutenir à l'arrière. Ses épaules se rehaussèrent alors que son bras gauche accompagnant sa jambe pour s'étendre vers l'avant. Sa main droite elle, tint avec fermeté Vhaleha alors qu'elle s'élevait en direction du ciel pour finalement se tendre vers l'arrière. L'art du lancer, Aegnor l'appréciait particulièrement lorsqu'il s'agissait de petits couteaux, de dagues. Car cela se devait d'être rapide afin de surprendre l'adversaire, l'attaque au moment où il s'y attendait le moins, à un moment où il se pensait à l'abri de par la distance. Oui, le jet devait être un pur réflexe, une extension d'un membre. Mais lorsqu'il s'agissait de lancer une lance, l'estime que le jeune blond avait pour cet art diminuait. Propulser une lance était d'une lenteur atroce pour le prince elfique. Il avait l'impression de ressembler à une catapulte, non à un trébuchet. Cela laissait beaucoup trop d'ouverture, on était même carrément exposé, car incapable d'agir assez rapidement pour se protéger. Non, ce qu'Aegnor détestait par-dessous tout lorsqu'il s'adonnait à lancer Vhaleha, c'était la sensation de grandeur qui l'envahissait. Comme s'il prenait un acte des plus importants, tel un roi rendant son jugement. C'était des plus troublant, des plus agaçant. Aussi ne pratiquait-il presque jamais cet exercice, aussi n'arriverait-il jamais à se débarrasser de la sensation qu'il entraînait.

Alors que son corps se tendait, que ses muscles se contractaient pour donner plus de pousser à son lancé, ce sentiment désagréable l'envahie. Sa viser devenant fausser et lorsque son projectile fut décoché il rate les cercles concentriques qui bordaient la cible et définissait la réussite du lancer. Déjà une lueur amère venait border les yeux flamboyants de l'Evanealle. Abandonnant le général dans le but de récupérer son arme, Aegnor caressant lentement le manche de son arme de prédilection avant de l'empoigner pour la retirer de la cible en foin. Lentement il la redressa tout en se retournant pour rejoindre le Terendul. La main du jeune prince se porta contre la lame, s'assurant que son lancer ne l'avait pas abîmé. Vhaleha était son trésor, sa joie de s'entrainer avec elle était aussi grande que sa peur de la voir être dégradée à cause de lui.

Alors qu’il inspectait la lame de son arme, Aegnor repensait aux paroles que lui avait adressées le général. Le seul combat perdu d'avance est celui auquel on renonce, dans ce cas faut-il combattre même si le combat est vain ? Pourquoi lui était-il parti du conseil alors ? Silencieux, pensif, raisonnant sur ces quelques mots, l’elfe aux yeux de feu arriva de nouveau au niveau d’Artaher qui déjà recommença à parler.

« Vous êtes comme moi conscient des dangers qui pèsent sur le peuple, votre peuple, au contraire de ceux qui prennent en ce moment même des décisions au sujet desquelles vous devriez faire valoir votre opinion. Vous êtes un représentant de la famille impériale Evanealle, qui mieux que vous pourra empêcher le conseil de pousser le peuple vers l'abîme, si tant est que je puisse reprendre vos propres mots ? »


Lentement le regard de prince elfique quitta sa lance pour se porter sur le général de l'armée du beau peuple. Un léger sourire amuser se dessina sur le coin de la lèvre de l'Evanealle, s'il n'y avait été habitué depuis qu'il avait posé le pied au conseil, Aegnor aurait pris ses paroles pour de simples encouragements de la part de son interlocuteur. Néanmoins ici, il n'y avait que simulacre renfermant une leçon de morale que le jeune elfe n'appréciait guère. Dès les premiers mots de l'homme aux yeux d'acier, son attention était des plus claire aux oreilles pointues du blond. Votre peuple... vous êtes un représentant de la famille impériale Evanealle... Soit en traduit, cesser de vous lamenter et de critiquer et fait changer les choses, c'est votre droit, non c'est votre devoir. Oui, le possesseur de Vhaleha en était conscient, mais en dépit de cela, ou plutôt en raison de cela il y avait renoncé. Ce n'était pas une voie qu'il avait choisie, c'était une voie qui s'était imposée à lui en raison de son destin. Une voie inondée du vice de la politique, une chose qu'il exécrait le plus au monde. Déjà les prunelles d'Aegnor se voyaient recouvrir d'un voile sombre qui lentement durcissait son regard.

Et déjà dans la suite des paroles du général, la propre envie et peut-être même détresse s'y lisait. Oui le prince elfique refusait de s'enliser dans son devoir qui semblait pourtant inévitable, luttant malgré toutes les attentes qui reposaient sur lui. Car oui il avait conscience de son qu'on attendait de lui, il avait pleinement conscience que CE PEUPLE était SON PEUPLE, que SES PROBLÈMES étaient également les SIENS. Et néanmoins, en dépit de tout cela, Aegnor s'y refusait. Égoïste dit vous ? Et ceux qui se reposent sur lui ne sont-ils pas non plus égoïstes ? Faire porter un tel fardeau sur ses épaules encore frêles. C'étaient-ils seulement demander s'il en était capable, si lui-même s'en sentait capable, mais surtout ce que cela produisait de porter en tel fardeau ? Non.

L'influence, l'éloquence et la ténacité nécessaires à faire entendre aux sourds qui nous dirigent les vérités qu'ils préfèrent encore ignorer dit-il ? Ainsi Aegnor devait reprendre un combat que le général face à lui, n’avait pas réussi à remporter la victoire ? Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut rien entendre, alors comment lui y arriverait-il ? En aurait-il seulement l’envie, de se lancer dans un combat qu’il savait déjà en vain.

« Vous le dites vous même, trop de temps a déjà été perdu. Il n'est plus l'heure de vous lamenter sur la médiocrité des décisions du conseil, car vous leur empruntez en vérité l'exact même comportement que celui que vous leur reprochez : les Alayiens ont violé vos terres, tué votre oncle, et vous ne faites rien. Vous laissez à d'autres le soin de régner à la place qui devrait être la vôtre. »


Lentement le hibou sommeillant dans le prince s’éveilla en même temps qu’une pointe de colère qui se mit à gronder. Artaher Terendul, ses yeux du feu le lisaient très bien, il était un elfe loyal, loyal à la famille Evanealle, mais aussi à son peuple. Il était soucieux envers celui-ci. Il ne voulait pas le voir sombrer et le prince pouvait jurer le guerrier qui sommeillait dans le général bouillonnait littéralement de la situation, de ne pouvoir prendre les armes pour défendre sa patrie. Étant malheureusement retenue par des chaînes donc la clef pour s’en débarrasser se trouvait face à lui, mais se refusait à le libérer.

Lentement l’elfe aux yeux de feu laissa sa magie affluer dans sa lance qui se mit légèrement à crépiter, répondant à la colère qui naissait en lui.

« Je vous comprends Artaher, je comprends votre loyauté, je comprends votre envie, j'ai conscience de cette détresse qui croît et nous menace de l'intérieur. Cependant je ne suis pas l'elfe que vous attendez, ou plutôt je ne veux pas l'être. Je ne veux et n'aurais jamais le titre d'empereur, je ne veux et n'aurais jamais à m'enliser dans le conseil et à lutter toute ma vie en vain contre celui-ci. Je ne veux rien à voir avec la politique. Je saisis pleinement l'étendue de la situation et pourtant j'exècre l'unique moyen de changer les choses. Je ne veux pas gâcher mon existence à lutter constamment contre un organe constitué d'êtres qui ne veulent ni voir ni entendre. Seuls des fous se lanceraient dans une telle lutte et je ne suis pas l'un d'entre eux. Je ne suis pas avide de pouvoir, je ne le désire point. Quand bien même je le désirerais, si c'est pour régner auprès de ceux qui composent le conseil dans une lutte jusqu'à l'essoufflement, je préférerais le laisser à d'autres. »


Aegnor soupira alors qu’il prenait sur lui pour se calmer et ne laisser l’énervement le gagner.

« Vous-même avez lutté contre celui-ci, et cela n’a rien donné. C’est avec dédain qu’ils ont traité votre départ. Notre hymne en sa fin déclare ‘A présent nous rassemblons toute notre rage En prévision de notre ultime combat A présent nous rassemblons tout notre courage En prévision de notre trépas’. Le combat qui marquera notre fin est déjà engagé et nous sommes notre propre ennemi, notre trépas est inévitable. »


Se retournant, le prince elfique fit deux trois pas, portant sa main à la lame de sa lance qu’il caressa avec affection.

« Vous avez peut-être raison, je vois, mais je n’agis pas. Mais ce que vous me demandez est au-dessus de mes forces. Ce que vous décrivez et que je semble être l’unique à pouvoir faire signifierait que je doive me laisser corrompre par le vice de la couronne. Ce que je fuis et redoute. Comment pourrais-je donc faire réussir dans cette tâche ? »

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MessageSujet: Re: Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 19:05

Le désintérêt qu'éprouvait le prince Aegnor pour le rôle qui devait être le sien était un véritable secret de polichinelle pour quiconque avait jamais fait partie du conseil impérial. En effet, si les conseillers se complaisaient à ne rien faire d'utile, ou du moins rien d'utile au regard du général, ils ne se privaient pas pour échanger entre eux rumeurs et ragots, sur tout sujet qui pouvait trouver grâce à leurs yeux. Néanmoins, si savoir que le prince héritier ne souhaitait pas assumer les fonctions d'empereur était une chose – après tout, la fonction avait de quoi impressionner – c'était une toute autre histoire que de se l'entendre dire avec tant de désinvolture. Alors que la réponse du jeune lancier lui parvenait, un nerf tressaillit dans la joue du colosse elfique et ses poings se crispèrent lentement, au point d'en laisser visiblement saillir les jointures. Sa respiration se fit à la fois plus lente et plus profonde, à mesure qu'il se répétait mentalement que celui qui se tenait en face de lui était, en dépit de son refus de l'assumer, un membre de la famille impériale. N'eût été ce nom pour le protéger, Artaher n'aurait sans doute pas été capable de le laisser terminer de parler sans intervenir.

Cependant, interlocuteur de haut rang ou pas, la patience, au même titre que la retenue, n'était assurément pas l'une des qualités du général et lorsque retentirent à ses oreilles les derniers mots du jeune elfe, le peu de maîtrise qu'il était parvenu à s'imposer jusque là s'effondra brutalement. Le geste avait été rapide, trop que pour que l'héritier put espérer s'y soustraire, et effectué avec une dextérité telle que les doigts puissants étaient venus se refermer sur le tissu de la tunique d'entraînement précisément au niveau du col, là où l'armure légère que portait le prince s'évasait juste assez que pour ne pas entraver les mouvements de sa tête et laissait apparaître une prise solide pour qui savait s'en saisir. Sans accorder la moindre importance à l'arme que tenait encore celui qui lui apparaissait alors comme un gamin sans cervelle, Artaher empoigna ce dernier par le col et le souleva de terre à la seule force de son bras, totalement indifférent aux regards ahuris qui se tournaient vers eux.
Les traits fins de son visage semblèrent se figer aussi sûrement que s'ils avaient été taillés à même le granit tandis que sa voix s'élevait pour tonner fortement, se laissant facilement entendre de quiconque se trouvait alors sur le terrain d'entraînement :

« Et comment que j'ai raison, misérable couard ! »

Tout autour d'eux, les entraînements avaient cessés devant ce roulement de tonnerre vocal, et les discussions se turent aussitôt, laissant un pesant silence s'installer sur le terrain d'exercice. Les colères du général étaient renommées bien au-delà des limites de l'armée proprement dite et aucun des elfes se trouvant à cet instant sur la zone d'entraînement ne pouvait ignorer ce qu'il en était. D'ailleurs, chacun semblait hésiter et chercher dans le regard d'un autre la réaction la plus adaptée à la scène qui se déroulait devant eux, mais chacun attendait surtout qu'un autre se dévoua pour intervenir.

En attendant qu'un courageux inconscient se risque à rappeler à l'attention du colosse elfique l'identité de celui qu'il maintenait encore à bout de bras, le général reprit d'une voix plus posée, une grimace de dégoût déformant ses traits :

« Vous êtes indigne du nom que vous portez. Indigne du peuple auquel vous appartenez. Pareille lâcheté ne m'aurait surpris d'un humain, mais d'entendre un elfe tenir semblable discours me couvre de honte. »

Finalement, Artaher relâcha son emprise pour laisser retomber la silhouette du prince au regard de flammes, avant de laisser ses yeux d'acier parcourir les visages soucieux qui les dévisageaient tout deux. Aucun de ceux-ci ne se risqua toutefois à ne pas détourner le regard devant l'examen du général, lequel reprit finalement plus fortement :

« Nous sommes en guerre ! »

Et mieux valait que chacun s'en souvienne. Ce fait dramatique ravivé aux mémoires, Artaher ramena son attention sur le responsable de son spectaculaire courroux pour poursuivre à son attention :

« Alors, il va vous falloir apprendre que vous n'avez pas le luxe de faire ce que vous voulez, et que le conseil a le pouvoir que l'empereur veut bien lui donner. Si j'ai échoué à faire entendre ma voix, c'est parce que Galadrielle votre tante a toujours privilégié les palabres diplomatiques aux interventions militaires. C'était sa manière de gouverner, mais aujourd'hui plus que jamais, la situation exige que des décisions soient prises, que des modes de pensée nouveaux soient mis au jour, et vous en avez le pouvoir. Je dirais même que vous en avez le devoir, que cela vous plaise ou non. C'est ce pour quoi vous êtes né, aussi sûrement que je suis né pour la guerre. »

Croisant les bras devant son torse, Artaher termina :

« Je n'attends pas de vous que vous soyez en mesure de gouverner demain, même moi je peux me rendre compte qu'il s'agit là d'une tâche trop complexe que pour y lancer un jeune prince insuffisamment préparé. Mais c'est à vous qu'il appartient de vous en donner les moyens au plus vite, alors de gré ou de force, je compte bien vous y aider. »
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MessageSujet: Re: Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 22:44

¤ Une épée pour pourfendre les ennemis, une épée pour chasser les faiblesses. ¤


Désinvolture, le prince elfique semblait en transpirer. Oui, il parlait avec légèreté de la condition du royaume, de la menace grandissante, de l'extinction de leur race, de leur mort imminente si rien n'était fait pour empêcher cela. Était-ce cependant de la pure désinvolture ? Non, Aegnor était honnête, honnête envers le général et honnête envers lui-même. Il aurait pu faire des calembours, des pirouettes de politicien pour dire oui et non à la fois, abonder dans le sens du militaire et en même temps exposer clairement son point de vue en totale contradiction. En clair, l'elfe aurait pu le rouler dans la farine, lui mentir. Mais voilà bien une chose qu'Aegnor exécrait, voilà bien une chose que le prince au regard brûlant se refusant, ou plutôt le ne pouvait. Alors il avait décidé de choisir la clarté, se risquant à dire la vérité. Toute vérité n'est peut-être pas bonne à dire, mais elle empêche l'espoir vain. Qui aurait alors pu naître dans ce général et au final faire naître une profonde déception. L'Evanealle ne voulait pas cela. Et alors qu'il disait ses mots, les souvenirs de son passé venaient confirmer sa décision. Il revoyait son père partir au combat, d'un combat dont il ne reviendrait pas, mais qu'il lui avait pourtant affirmé revenir vivant. Le blond avait, alors qu'il était encore tout jeune, perçu la lumière dans l'obscurité de ce mensonge pour affronter la dure réalité. Néanmoins, les mots de son père avaient laissé une marque en lui, avait laissé un espoir fou qui ne créa que douleur.

Le regard flamboyant du prince se posait sur le général. Il la sentait, cette colère, cette rage, cette déception qui montaient dans cet elfe aux yeux d'acier. Il était militaire et de tels propos étaient sans aucun doute encore plus blessants. Mais c'était un fait, un fait que rien au monde ne pourrait changer. Aegnor ne voulait pas de la couronne, il ne voulait pas du trône, il ne voulait pas du pouvoir. Il ne voulait pas de cette vie de prince, il ne voulait pas être mis au-dessus des autres, il ne voulait pas qu'il soit le centre d'attention pour la plupart fausse. Oui, l'héritier répugnait cette vie qui était la sienne et qui serait la sienne. En lui-même le blond sentait la colère monter, la colère provoquée par ce destin qu'on lui imposait, la colère de voir son propre choix bafouer. L'oppression issu des espoirs et attentes d'autrui, ce fardeau qu'on lui jetait avec la plus grande violence. Pourquoi lui ? Il y en a d'autres !

Mais alors que les propos du prince disparaissaient dans l’air frais du matin, le général fit une chose à laquelle Aegnor ne s’attendait point. Il leva la main sur lui. Pris au dépourvu, ses yeux d’ambre ne purent qu’assister à la scène. La main du Terendul vint saisir avec violence son col alors qu’il le fit décoller du sol par la suite. La force de celui-ci n’était pas un mythe. Cet elfe avait la force d’un ours. Instinctivement sa propre main vint se refermer contre le poignet du général pour tenter de lui faire lâcher prise.

« Et comment que j'ai raison, misérable couard ! »


Couard ? Était-ce de la peur qui reposait au fond du prince elfique ? Était-il aussi facile de résumer sa situation ? De la simple peur ? Non, il n'y avait nulle peur dans l'elfe. Juste une profonde résistance contre la couronne que beaucoup voulaient voir trôner sur sa tête. Aegnor était un spectateur. Depuis quand le spectateur devenait-il acteur ?! Déjà la scène amenait des spectateurs, les elfes qui s'entraînaient là cessèrent leur activité pour regarder l'altercation. Le malaise se lisait sur leurs visages. Ils ne savaient comment réagir. Devaient-ils affronter la fureur du général pour protéger un membre de la famille royale ou au contraire rester en retrait ? Alors que le regard embrasé de l'Evanealle parcourait les curieux, celui-ci se reposa sur le général. L'expression qu'il avait, il ne l'avait jamais vu. Le dégout, jamais on n'avait osé le regarder ainsi, et jamais non plus elfes avaient osé s'en prendre à lui de la sorte.

« Vous êtes indigne du nom que vous portez. Indigne du peuple auquel vous appartenez. Pareille lâcheté ne m'aurait surpris d'un humain, mais d'entendre un elfe tenir semblable discours me couvre de honte. »


Sur ses paroles, le général repoussa le prince du beau peuple allant s’adresser à l’assemblée qui s’était constituée. Pendant ce temps, Aegnor vint porter une main à sa tunique pour le replacer correctement toussotant légèrement, pour enfin reporter son attention sur Artaher. Bizarrement, alors que tout se serait offusqué d’un tel traitement, l’orageux prince n’en fit rien. La colère provoquer par un tel affront montait certes en lui, mais restait atténuer par l’audace que cet elfe avait eue. En vérité il avait mal jugé, il avait mal jugé l’amour, la passion de celui-ci pour sa race. Artaher apparaissait comme une épée, une épée qui pourfend aussi bien les ennemis de sa race, que les faiblesses de celle-ci. « Alors, il va vous falloir apprendre que vous n'avez pas le luxe de faire ce que vous voulez … la situation exige que des décisions soient prises … vous en avez le pouvoir … que vous en avez le devoir, que cela vous plaise ou non. C'est ce pour quoi vous êtes né, aussi sûrement que je suis né pour la guerre. » Ainsi était la réponse du guerrier. L’Evanealle devait le faire, car c’était pour cette raison qu’il était là. L’elfe aux yeux d’acier caressait à rebrousse-poil le prince, pas étonnant qu’il le braque.

« Je n'attends pas de vous que vous soyez en mesure de gouverner demain, même moi je peux me rendre compte qu'il s'agit là d'une tâche trop complexe que pour y lancer un jeune prince insuffisamment préparé. Mais c'est à vous qu'il appartient de vous en donner les moyens au plus vite, alors de gré ou de force, je compte bien vous y aider. »


Aegnor leva légèrement la tête tout en regardant le général, la colère se lisait aussi bien dans le regard de l’un que de l’autre. Et pourtant tous deux semblaient s’évertuer à garder la tête froide. C’était une véritable épreuve pour le blond qui en d’autres conditions aurait déjà explosé et ravagé la place.

Ainsi donc Artaher voulait de gré ou de force le faire changer d’avis. Malheureusement pour lui, les arguments que ce dernier avançait ne convenaient pas à Aegnor. C’était un devoir, car il était né pour cela, car il était un Evanealle, car il avait le pouvoir de le faire. Ces mots, il les avait déjà entendus, ils l’horripilaient. L’elfe au regard de flamme en avait déjà conscience, mais sciemment il choisissait de ne pas en faire usage, il choisissait de rester en retrait, préférant regarder, assister à la chute que participer à son renouveau. Le feu en lui n’était plus source de renaissance, mais seulement de destruction. Pourquoi avait-il ce choix ? Car tous ceux qu’il côtoyait avaient fait ce même choix, ils ne faisaient rien pour l’empêcher. Cependant, l’être face à lui n’avait pas fait le même, il allait à contre-courant, pousser par le souci qu’il nourrit pour sa race. Au point de s’en prendre à Aegnor pour le remuer. Autant dire qu’il l’avait secoué. Mais cela n’était pas encore suffisant pour le convaincre totalement de le faire songer à revoir son jugement et sa position.

Le lancier fit tourner sa lance dans sa main avant de la placer en diagonale derrière lui, lame vers le sol, tournant le tranchant en direction du général. Le hibou sommeillant dans le prince s’éveilla pour se déployer alors la voix de celui-ci se chargea d’une intonation nouvelle, assurer, remplie de colère et d’autorité.

« J’ai peur que cela soit de force, car vos paroles ne font que glisser contre ma détermination. Prenez une arme général Artaher ! Je vais réprimer votre excès de zèle. »


Lentement Aegnor fit tourner sa lance dans son dos alors que son regard se chargeait d'une lueur défi à l’encontre du lié à l’ours.

« Montrez-moi la raison pour laquelle un spectateur deviendrait-il acteur. Montrez-moi pourquoi je devrais lutter et me sacrifier à cette vaine cause. Montrez-moi pourquoi vous vous acharnez à vouloir d’un être qui est la honte des elfes sur le trône. Montrez-moi ce devoir dont vous m’accablez. Montrez-moi cette détermination qui vous habite, que je la brise … ou que ce ne soit moi qui me brise. »


À la fin de ses paroles, le jeune Evanealle se mit en garde.
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MessageSujet: Re: Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Icon_minitimeMar 18 Mar 2014 - 18:52

En agissant comme il l'avait fait, le général elfique s'était évidemment attendu à une réaction digne du caractère enflammé dont faisait montre celui qu'il venait de secouer. Après tout, s'il n'avait pas à proprement parler levé la main sur l'impérial héritier, il n'en avait pas moins violé allègrement quantité de lois que le jeune noble aurait pu brandir pour exiger que soient appliquées des sanctions à la hauteur de ce que beaucoup considèreraient comme un affront. Mais la réplique prit une forme bien différente et pour le moins inattendue : venait-il vraiment de prononcer les mots que chacun avait pourtant entendu sur le terrain d'entraînement ? S'il n'avait eu une absolue confiance en ses capacités d'audition, Artaher n'aurait en effet eu qu'à poser son regard tranchant comme l'acier sur les visages éberlués qui les dévisageaient, le prince et lui, pour s'en assurer.
Le défi avait bel et bien claqué sèchement dans l'air, imposant un silence grave dans l'assistance, chacun semblant guetter la réponse qui y serait donnée. Imperturbable, le colosse elfique demeura silencieux un moment, figé dans une immobilité parfaite, ses yeux clairs semblant étudier attentivement la silhouette de l'impertinent lancier qui attendait impatiemment de croiser le fer. L'audace et la détermination dont étaient chargés les mots du prince, aussi sûrement que le corps même de ses paroles, avaient assurément de quoi surprendre : pour autant qu'on put s'en souvenir, Artaher était demeuré invaincu en combat singulier depuis plus de deux cents ans et rares étaient les elfes à encore avoir l'arrogance de le défier sur son propre terrain. Alors entendre pareille invitation dans la bouche d'un jeune Evanealle ne pouvait décemment pas laisser indifférent.

Au bout de quelques instants, il sembla que le général eut pris sa décision. Il inspira profondément, son large torse se soulevant à mesure que ses poumons s'emplissaient d'un air glacé qu'ils relâchèrent ensuite avec une douceur surprenante. A tour de rôle, ses mains vinrent lentement relever les manches de sa tunique jusqu'au niveau du coude, dévoilant ses avant-bras puissants, avant que sa voix grave ne vienne finalement calmement briser le silence expectatif qui les entourait.

« Quand je disais que des décisions devaient être prises, ce n'est pas exactement ce à quoi je pensais, je dois l'admettre. J'ai beaucoup de respect pour le courage qui est le vôtre, prince Aegnor, mais n'espérez pas de moi que je retienne mes coups par égard pour votre rang. Le défi que vous vous proposez d'affronter ne peut connaître qu'une seule issue, aussi vais-je vous offrir l'opportunité de revenir sur votre parole. »

Non pas que le général douta un seul instant être en mesure de corriger comme il se devait son adversaire du moment, que du contraire d'ailleurs puisque ce qui motivait réellement cette inhabituelle clémence n'était ni plus ni moins que l'assurance de son succès. Le combat était par trop inégal et la victoire qui serait sienne ne revêtait donc nul honneur. Techniquement parlant, Aegnor n'était pourtant pas un mauvais combattant, le général avait pu s'en apercevoir lors des régulières séances d'exercices auxquelles se livraient le jeune garçon, mais il manquait encore d'expérience, précieuse ressource qui distingue le bon combattant du guerrier d'exception. Artaher ne commettrait toutefois certainement pas l'erreur de le sous-estimer, et cela plus que toute autre chose scellerait l'issue du combat.

Fidèle à sa réputation, l'elfe au regard de feu rejeta l'offre qui lui avait été faite et se mit en position pour le premier assaut. Artaher laissa un sourire discret effleurer ses lèvres devant l'impétueuse réaction. En vérité, il n'en avait pas attendu moins de la part de celui qui deviendrait empereur : s'il l'ignorait encore, ce dernier venait de prouver au général qu'il était effectivement digne de régner, il avait l'impétuosité d'aller à l'encontre des conventions, il avait la combativité requise pour sortir le peuple de son marasme, il avait une volonté suffisante que pour se faire entendre du conseil. Lorsqu'il en prendrait conscience, la souveraineté des Evanealle bénéficierait d'un souffle nouveau et bienvenu.

« Soit. »

Inéluctable, le mot avait résonné sur le terrain d'entraînement tel le grondement du tonnerre lors d'un orage d'été. Avec des gestes lents et maîtrisés, le colosse elfique leva les bras pour venir refermer ses mains sur les gardes des épées jumelles qu'il portait constamment dans un fourreau double croisé dans le dos. Les doubles lames brillèrent un instant sous les rayons du soleil hivernal, avant qu'Artaher ne poursuive, méthodique et militaire :

« Nous combattrons jusqu'au premier sang versé. Les coups mortels sont interdits. La surface de combat s'étend sur le terrain d'exercice à la lance que nous occupons actuellement, le combattant qui en sort sera déclaré vaincu. En garde ! »

A peine les deux derniers mots eurent-ils quittés ses lèvres que l'épéiste avançait la jambe droite et relevait ses lames pour prendre position. Dans le même élan, il amorça une première attaque et propulsa son corps vers l'avant avec souplesse et vivacité. Que le présomptueux petit prince commette l'erreur de cligner de l'oeil à cet instant précis et le combat s'achèverait aussi vite qu'il avait débuté, les lames jumelles du général jaillissant vers la svelte silhouette avec juste assez de maîtrise pour n'infliger qu'une blessure légère.
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MessageSujet: Re: Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Icon_minitimeVen 21 Mar 2014 - 20:43

¤ La joute. ¤

Lentement la lance de l'Evanealle se mit à tournoyer dans son dos, accélérant légèrement alors que le prince jouait des poignets, s'assurant par la même occasion que ceux-ci étaient suffisamment échauffés. Et la voix chargée de défi d'Aegnor retentissait dans l'air. Artaher, le général des forces armées des sylvains avait osé toucher à sa personne. Mais si ce n'était seulement ça. L'elfe aux yeux d'acier avait par ailleurs attaquer le prince sur un sujet des plus sensibles. La couronne elfique. Lentement la lame blanche de Vhaleha fendant l'air se mit à crépiter, alors qu'un léger arc bleuâtre venait le recouvrir. Répondant à l'envie de son possesseur, drainant légèrement sa magie, cette lance n'avait qu'une envie, garantir la distance entre son maître et la couronne, elle était après tout le dernier rempart en possession d'Aegnor, telle était la mission de cette lance, s'assurer que tous les ennemis de son prince restent à distance de lui.

Ainsi le défi lancer par le blond tonna dans l'air frais du matin. Mais y avait-il ici un simple défi ? Le prince défendait-il ici uniquement son honneur ? Voulait-il simplement rosser le général en punition pour les violations des lois de leur peuple ? Était-ce aussi simple ? Non, pas le moins du monde. Ce défi cachait une tout autre dimension. Par ce défi, Aegnor voulait mesurer sa volonté de ne pas monter sur le trône, à celle du Terendul de voir le fessier de l'impertinent héritier poser sur celui-ci. Oui Aegnor était prêt à remettre en question son refus pur et simple, mais ce à l'unique condition que le général puisse vaincre l'Evanealle. Qu'il puisse non seulement le vaincre, mais par ce combat, ébranler ses convictions par un tout nouvel argument, un argument qui sans l'ombre d'un doute ne serait venu à l'esprit d'aucune personne. Irait-il jusqu'à faire couler le sang de son prince pour montrer son attente, sa propre détermination ?

« Quand je disais que des décisions devaient être prises, ce n'est pas exactement ce à quoi je pensais, je dois l'admettre. J'ai beaucoup de respect pour le courage qui est le vôtre, prince Aegnor, mais n'espérez pas de moi que je retienne mes coups par égard pour votre rang. Le défi que vous vous proposez d'affronter ne peut connaître qu'une seule issue, aussi vais-je vous offrir l'opportunité de revenir sur votre parole. »


Fermement le blond aux yeux ardent se mit en position de garde, alors que son regard se braquait sur la personne d'Artaher. Avait-il besoin de répondre à ces paroles ? Était-ce vraiment nécessaire ? Pas le moins du monde, la réponse d'Aegnor était suffisamment clair et transpirait de tout son être. Plutôt mourir que revenir sur ma parole. Même si l'avantage était sans conteste du côté du général elfique, le lancier s'en moquait bien, il avait autant de raisons de remporter cette joute que lui, alors pourquoi s'en priver pour une simple question d'expérience ?

« Soit. »


Le défi, Artaher venait de l'accepter. Un léger sourire en coin naquit sur les lèvres de l'orageux sylvain. Au moins son geste déplacé de tout à l'heure n'était pas un simple coup de chaud. Suivant du regard les gestes du général, ce dernier vint se saisir de ses armes. Deux lames, le regard ambré du prince elfique glissa dessus, l'analysant. Et déjà une boule se forma dans son estomac. De la peur ? La peur d'affronter le général ou la peur d'affronter ses lames ? L'elfe blond plissa des yeux. Il était trop tard pour avoir peur désormais, il ne pouvait se permettre une telle chose. En réponse Aegnor affirma sa posture en baissant légèrement son centre de gravité, glissant son pied droit légèrement en arrière, et celui de gauche un peu plus avant de manière à pouvoir pousser plus aisément s'il devait charger. Discrètement il observa son propre bras gauche. S'il avait su que la journée se passerait ainsi, il aurait sans aucun doute amené son bouclier Ceniril, il lui aurait été fort utile pour affronter les deux lames qui se présentaient à lui. Tant pis, il devrait attaquer et parer avec sa lance... ce ne serait pas une mince affaire.

« Nous combattrons jusqu'au premier sang versé. Les coups mortels sont interdits. La surface de combat s'étend sur le terrain d'exercice à la lance que nous occupons actuellement, le combattant qui en sort sera déclaré vaincu. En garde ! »


Les derniers mots tombèrent et la joute commença. La lance, face à l’épée, a et aura toujours l’avantage en raison de la distance que cette première peut couvrir au détriment de l’autre. Alors il ne faisait aucun doute que la première action du général serait de combler cette distance en l’attaquant rapidement. Et déjà le général se propulsait, le prince en fit autant, avançant par la même occasion sa lance. Se lancer ainsi face à une lance serait passé pour un acte de suicide pur pour un néophyte. Ce n’était toutefois pas le cas du général, alors répliquer en voulant l’embrocher aurait été la pire de toutes les erreurs que le prince aurait pu commettre. Non, la lame blanche de Vhaleha se dirigea en direction de la première lame de son adversaire, donnant un petit effet à celle-ci en frappant l’arrière du manche, faisant vibrer l’avant, rendant moins prévisible le point d’impact. Et déjà les lames s’entrechoquèrent. Aussitôt la première épée touchée, Aegnor, fit une coupe horizontale afin que le bout de sa lame touche le buste de celui-ci. Agile, le général esquiva en sautant en arrière.

« Faites l’erreur de vous fier à mon piètre lancer de tout à l’heure pour évaluer ma maitrise de la lance et vous n’échapperez pas bien longtemps à la lame de ma lance, général. »


Malgré ses paroles provocantes, les bras du prince tremblaient légèrement. Même si celui-ci ne tenait qu’à une seule main la lame qu’il avait repoussée, le blond avait dû y mettre toute sa force. Maudit ours à la force de géant. Que devait faire à présent le prince ? Le garder à distance le temps que celui-ci épuise ses forces ? Non il s’écroulerait bien avant lui. Dans ce cas, il n’y avait pas trente-six solutions. Il allait falloir lui tendre un piège. L’elfe lentement se recula, faisant glisser ses pieds sur le sol. Relevant son arme, il pointa sa lame en direction du sol. Celle-ci se mit à crépiter, se gorgeant de la magie d’Aegnor, de petits arcs électriques vinrent parcourir celle-ci, s’intensifiant avant que l’impérial héritier ne donne un coup vertical vers le haut relâchant un éclair, visant légèrement à côté du Terendul. Même si cela était risqué, il devait le faire se rapprocher et au moment où celui-ci serait suffisamment proche, le blesser à la jambe ou au pied avec la pointe située à l’autre extrémité du manche. Il ne fallait qu’une invitation, lui faire comprendre qu’une quelconque distance entre eux lui serait fatale. Même si Aegnor était un piètre lanceur, l’enchantement de son arme lui permettrait sans la moindre difficulté de combler cette lacune, pouvant ainsi l’atteindre à distance.

L'éclair explosa un peu plus loin derrière le général et tous deux s'élancèrent à nouveau l'un vers l'autre. À nouveau le prince porta sa première attaque en direction d'une des lames de son adversaire pour la repousser, cette combine ne fonctionnerait pas deux fois, avec sa force, Artaher repoussa aisément la lance avant d'attaquer de son autre lame. Utilisant la force qui a repoussé la lame de sa lance, Aegnor ramena l'arrière de celle-ci vers l'avant, attaquant dorénavant à l'aide du pic visant à transpercer le pied du général. Cependant celui fut plus rapide et la seconde épée frappa le manche de Vhaleha, déviant son assaut. Le pic se planta dans le sol à côté du pied du jouteur adverse. Grommelant son plan ayant échoué, voilà qu'il se retrouvait dans un duel de force qu'il n'aurait souhaitée pour rien au monde et dont sa défaite était plus qu'évidente. Poussant en vain, il se fit lentement écraser sous la puissance du général qui ne tarda pas à attaquer avec sa seconde épée. Jamais le blond au regard de feu ne regretta autant l'absence de Ceniril. Venant soutenir sa lance avec son épaule droite, face à l'écrasante force du Terendul, pliant les genoux, il libéra sa main gauche pour venir désespérément tenter d'arrêter cette seconde lame qui fondait sur lui. En oubliant la règle, il s'empoigna de la lame pour venir la coincer sur le flanc gauche de son armure et de son bras. Mais déjà la lame de l'elfe aux yeux d'acier trancha la peau du blond, faisant couler son sang.

Une chaude douleur se répandit, faisant grimacer l’héritier capricieux, alors que son sang glissa le long de la lame pour venir tacher le sol par la suite.

« Tcht ! Il semblerait que vous ayez gagné général Artaher … Je vais tenter de reconsidérer mon refus … Ou du moins, prêter une oreille plus attentive aux attentes que l’on a de moi…»

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MessageSujet: Re: Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Icon_minitimeMar 25 Mar 2014 - 18:37

Eut-il commis l'erreur de sous-estimer son adversaire qu'Artaher aurait été bien en peine de remporter la victoire. Le jeune prince se défendait en effet admirablement bien, comme le prouvaient assez distinctement les crissements de l'acier de leurs deux armes s'entrechoquant à un rythme régulier. Attentifs au moindre détail, les yeux clairs du général suivaient avec précision les évolutions de son adversaire pour en deviner les intentions et y apporter les réponses les plus adéquates. Artaher n'avait pas menti lorsqu'il avait mis en garde l'effronté blondinet sur le fait qu'il ne ferait preuve d'aucun égard devant son rang : le colosse frappait avec force et vivacité, enchaînant ses attaques avec juste ce qu'il fallait de réserve pour être en mesure d'interrompre ses gestes avant de causer une quelconque blessure sérieuse si la garde de son adversaire devait céder. Les provocations glissèrent sur la massive silhouette sans s'attirer la moindre réponse, parler en plein combat équivalait à détourner sa vigilance même brièvement et gâchait un souffle trop précieux que pour l'être. Quand le combat débutait, rien d'autre ne devait altérer la concentration du corps et de l'esprit, l'on pouvait parler avant, l'on pouvait parler après, mais l'on ne parlait pas pendant.

Les assauts se succédèrent ainsi quelques brèves minutes qui équivalaient des heures aux regards des combattants, jusqu'au contact final. Aegnor feinta une ouverture, audacieuse manoeuvre qui lui aurait certainement accordé la victoire devant bon nombre d'adversaires, mais qui ne suffirait pas devant celui qu'il combattait aujourd'hui. Le général esquiva la contre-attaque avec habileté et parvint à engager le corps-à-corps proprement dit, entraînant son adversaire dans un duel de force que le gradé savait pertinemment ne plus pouvoir perdre désormais. Et de fait, sitôt que la lame de l'une des épées jumelles trouva son chemin vers la chair du jeune elfe et que s'écoula sur sa peau le mince filet écarlate qui devait marquer la victoire du général, celui-ci se recula pour mettre fin au combat, non sans expédier un ultime regard tranchant à destination de son adversaire et ainsi couper court à un éventuel désir de ne pas tenir compte des règles précédemment édictées. L'emportement avait ses vertus mais également ses tares, pour peu que l'orgueil du prince aux yeux de feu fut incapable d'accepter la défaite et Artaher serait contraint de le maîtriser par la force.

Heureusement, il semblait bien que cette extrémité n'aurait pas à être envisagée cette fois-ci, Aegnor acceptant honorablement la défaite qui était la sienne. Avec un geste souple, le colosse elfique rengaina ses double-lames tandis que la voix du prince venait saluer sa victoire. Une lueur de surprise mêlée de satisfaction éclaira brièvement les yeux bleutés du militaire devant les derniers mots de son adversaire vaincu. Venait-il vraiment de consentir à la possibilité de reconsidérer sa position par rapport à son statut impérial ?

Artaher répliqua à cet aveux avec calme et maîtrise, sa voix retrouvant ce timbre de respect et cette distance qui caractérisait le serviteur de la couronne s'adressant à un représentant de la famille impériale.

« Vous me voyez honoré de l'apprendre, prince Aegnor... »

Le regard clair de l'épéiste quitta un instant celui de l'héritier légitime pour désigner la marque rougeâtre qui en teintait la main, avant qu'il ne poursuive avec une parfaite sincérité :

« ... même si je regrette qu'il eut été nécessaire d'employer de tels moyens. Vous devriez soigner cela. »

L'entaille n'était certes pas bien profonde, mais ce n'était pas une raison que pour ne pas la faire traiter correctement. S'il en avait eu le pouvoir, le général aurait probablement proposé de soigner lui-même la blessure qu'il avait infligée mais la magie était de ces domaines qu'il préférait éviter autant que possible. Chez un elfe, ce manque d'affinité magique tenait lieu d'exception, voire de véritable curiosité, mais Artaher n'avait jamais été ce que l'on pouvait qualifier d'elfe lambda, pourquoi aurait-il dû en être autrement sur ce point ?

« Le rôle que vous serez amené à jouer n'est pas des plus faciles, croyez bien que j'en suis parfaitement conscient. Après tout, je me suis moi-même heurté à l'imperméabilité aveugle du conseil, je sais à quel point cela peut s'avérer pénible de les supporter. Mais je sais également à quel point le peuple a besoin de quelqu'un pour y faire entendre des idées nouvelles. Vous... »

Une soudaine agitation interrompit le discours du général. Derrière eux, à quelques deux cent mètres tout au plus, venait de surgir une cohorte d'elfes en armures étincelantes pour investir le terrain d'entraînement. La garde impériale, seule entité militaire qui échappa à l'autorité du commandant des forces armées elfiques, venait de faire son entrée, vraisemblablement alertée par un brave citoyen qui avait cru bon leur rapporter qu'un prince avait à souffrir de l'emportement d'une brute écervelée.

Artaher demeura stoïque devant cette incursion et se contenta de darder un regard sévère sur les intrusives silhouettes qui se dirigeaient vers eux, réprimant avec force douleur les belliqueux réflexes du guerrier qu'il était. La perspective de se laisser arrêter sans résister lui déplaisait au plus haut point mais il demeurait parfaitement conscient que ses gestes avaient de très loin dépassés ce qu'il était en mesure de se permettre, le respect qu'il avait pour les lois du peuple qu'il avait juré de défendre achevait de le convaincre de laisser ses épées à leurs places.

Le responsable de la garde s'avança bientôt, levant les yeux sur le colosse qu'il interpella d'une voix qui se voulait assurée quand bien même son timbre trahissait une certaine appréhension. Derrière le masque d'autorité dont il s'était affublé, sans doute espérait-il qu'Artaher daignerait lui obéir sans esclandre, ce qui au vu de la sulfureuse réputation du général était certainement loin d'être considéré comme acquis.

« Général Artaher, vous êtes allé trop loin cette fois ! Au nom des pouvoirs qui me sont conférés par la famille impériale, vous êtes en état d'arrestation. »

Privilège de la fonction, le garde n'avait nul besoin de s'encombrer des règles de la politesse envers un représentant de quelque famille qui ne fut pas impériale. Observant un mutisme strict, Artaher tourna lentement le regard vers le prince pour en guetter la réaction... Quelle qu'elle soit.
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MessageSujet: Re: Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Icon_minitimeMar 25 Mar 2014 - 22:12

¤ Un général aux arrêts ? Pur folie que cela. ¤

Le bruit du métal se heurtant était des plus violents. Aegnor alliait la vitesse à ses coups pour donner plus de puissance à ceux-ci et ainsi espérer résister aux assauts du Terendul dont la force n'avait d'égal que celle d'un dragon. Les lames crissaient en s'entrechoquant, chant céleste du combat, s'envolant dans les airs et se répercutant entre chaque arbre en un écho effroyable. La fatigue envahissait les bras du jeune prince à chaque coup qu'il portait ou parait, ayant besoin de la totalité de sa force pour espérer ne pas se laisser broyer par celle du général. Combattant avec la rage au ventre, le prince finit par utiliser quelques manoeuvres audacieuses suivies de plus perverses pour espérer remporter la victoire. Mais l'elfe aux cheveux argentés semblait lire l'Evanealle aussi facilement qu'un livre. Après tout celui-ci était trempé dans l'art du combat depuis plus longtemps que lui. Les mouvements que l'héritier volcanique devait effectuer, l'ours les connaissait sans doute. Oui, les feintes, les attaques, que le blond s'évertuait à faire, l'ancien conseiller les avait déjà rencontrés, les avaient déjà combattus. Devait-il dans ce cas aller jusqu'à utiliser la magie pour espérer remporter la victoire ? Non, Aegnor s'y refusa. C'était un duel d'arme, il ne pouvait user que de celles-ci et de leurs attributions, rien de plus rien de moins. Artaher avait peut-être manqué de respect en l'empoignant, ici se montrer lâche alors qu'il avait lui-même lancé de défi aurait été une offense encore plus grande.

Grondant intérieure, le jeune héritier se lança avec plus de rage dans le combat, en oubliant même presque les règles. Oui bien rapidement, et ne possédant pas encore lui son bouclier, il arriva au constat que pour vaincre il devrait recevoir une blessure. Non, pas il devrait, il le devait, ce n'était pas un choix. Aussi vint-il bêtement se saisir d'une des lames de son adversaire pour la coincer contre son armure et son bras. Le tranchant de l'épée de celui-ci venant dès lors entailler la paume du prince héritier, faisant couler son sang. S'il n'en avait été de cette chaude douleur parcourant sa main, il ne fait aucun doute, que l'être au regard flamboyant aurait lancé sa contre-attaque. Mais c'est bien, dans une colère étouffée que le prince accepta sa défaite. Saluant par la même occasion la victoire du général. Honorant finalement cette muette parole qu'il s'était fait à lui-même, en accordant le bénéfice de revoir son jugement à tout refus inconsidéré de la couronne. Mais ce n'était pas pour autant qu'il l'acceptait encore.

« Vous me voyez honoré de l'apprendre, prince Aegnor... même si je regrette qu'il eût été nécessaire d'employer de tels moyens. Vous devriez soigner cela. »


L’elfe princier leva lentement sa main pour voir le sang qui coulait de sa blessure. Si le général avait bougé sa lame, la blessure aurait pu être bien plus profonde. Pire peut-être, avec sa force de buffle, il aurait pu lui trancher toute la partie supérieure. Heureusement pour ses malheureux doigts qu’il n’en était rien.

« Ne le regretter par général Artaher. J’ai moi-même déclaré que seule la force pourrait possiblement me faire changer d’avis. Même si je doute que cette entreprise n’aboutisse réellement, il lui faut forcément un début peut importe comme celui-ci c’est déroulé. »


Plissant légèrement le regard, ses yeux chargés d’éclairs de colère étaient braqués sur le Terendul. Il n’était pas qu’en colère contre lui, mais peut importe la personne qu’il pourrait bien regarder, celle-ci pouvait prendre pour elle les foudres du jeune elfe.

« Le rôle que vous serez amené à jouer n'est pas des plus faciles, croyez bien que j'en suis parfaitement conscient. Après tout, je me suis moi-même heurté à l'imperméabilité aveugle du conseil, je sais à quel point cela peut s'avérer pénible de les supporter. Mais je sais également à quel point le peuple a besoin de quelqu'un pour y faire entendre des idées nouvelles. Vous... »


Dans ce cas il fallait redonner des yeux au conseil, peu importe la façon. En greffant de nouveaux globes oculaires à chaque membre du conseil, ou alors en changeant chacun des membres qui le composaient. Tout en pensant cela, le regard d'Aegnor s'était à nouveau braqué sur sa blessure, maintenant que l'excitation du combat était retombée, celle-ci commençait à lui faire plus mal. Arrachant un morceau de sa tunique, il vint l'enrouler autour de sa main pour compresser la blessure.

Mais les paroles du général se finissaient, coupées par un malotru qui se disait responsable de la garde impériale. Celui-ci était venu avec toute une cohorte. Fallait-il autant d'elfes pour maitriser le général ? Dans ce cas pas étonnant qu'il ait perdu ce duel. Relevant la tête, Aegnor passa un regard orageux ces militaires et leur chef qui venait de mettre aux arrêts le général pour son comportement envers un membre de la famille royale. Voilà que celui-ci tombait à pic, le blond avait après cette défaite besoin d'un exutoire à sa colère. La voix du blond tonna alors comme un éclair alors qu'il lançait un regard empreint de sa célèbre colère.

« Puis-je savoir pourquoi vous ne me saluez pas elfe ! Avant d'arrêter qui que ce soit, peut-être devriez-vous retourner apprendre les bases de la politesse de notre peuple ! Vous vous dites investi par la famille impériale, mais comment pouvez-vous l'être face à un tel manque de respect ?! »


Le garde impérial tenta de répliquer un peu surpris et confus, exécutant rapidement et très bas le salut adéquat pour racheter son manquement.

« Veuillez excuser mon manquement, l'urgence de la situation et voir votre sang couler m'a fait... »


« Silence !! Je ne veux plus entendre le moindre mot émanant de vous ! Je vous interdis formellement d'arrêter le général Terendul. De quels chefs d'accusation avez-vous l'audace de lui porter grief ? Comment un exercice, au combat et aux armes, pourrait en être un sans qu'il n'y ait la moindre goûte de sang qui ne souille le sol ? Vous accourez tel un chien aux abois au moindre bruissement de feuille, voyant du danger où il n'y en a point. Vous couvrez, vous et toute la garde impériale, de honte. Avoir dépêcher ainsi autant d'elfes pour une simple arrestation. La sécurité de la famille impériale est bien belle si elle fait ainsi dans l'extravagance, serait-ce toute l'armée elfique qui aurait été dépêchée si j'avais décidé de m'entraîner face à plus d'un adversaire ? »


Le regard rempli d'éclair, les yeux Aegnor semblaient s'être enflammé sous sa colère, l'impertinent avait bien de la peine à le regarder dans les yeux, n'osant pas le soutenir.
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MessageSujet: Re: Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Icon_minitimeDim 30 Mar 2014 - 14:37

Un discret sourire vint étirer les fines lèvres du général elfique tandis qu'il percevait nettement l'embrasement furieux qui s'emparait rapidement des prunelles cuivrées du jeune prince. A n'en pas douter, le chef de la garde regretterait rapidement l'orgueil et l'excès de zèle qu'il avait ainsi déployé lors de l'interpellation du colosse. A aucun moment Artaher n'avait réellement redouté d'affronter les conséquences de ses actes, sa position au sein du royaume et sa réputation déjà bien installée rendaient certains écarts coutumiers chez lui, mais il n'en posa pas moins un regard subtilement rasséréné sur son geôlier, ou du moins sur celui qui se présentait comme tel. Et de fait, la voix du prince héritier claqua furieusement dans l'air pour réprimander sévèrement le malheureux. Sans quitter ce dernier du regard, le général écouta avec amusement le fougueux sermon, notant mentalement l'autorité qu'était capable de déployer Aegnor. Chaque mot confortait un peu plus les positions du gradé elfique : avec un peu de pratique, une certaine dose de confiance en soi et une volonté sincère d'assumer les fonctions, le prince pouvait présenter les qualités dignes de faire de lui un grand souverain.

De son côté, le resplendissant garde impérial semblait bel et bien se décomposer à vue d'oeil. Sa piètre tentative de se justifier promptement écrasée par la fureur de l'Evanealle, il se tint coi et conserva un silence strict pour endurer les critiques acerbes dont il était désormais la cible. Lorsque le prince sembla en avoir terminé, Artaher laissa s'écouler quelques secondes avant de reprendre la parole pour accorder sa grâce à l'impétueux sous-officier :

« Comme vous pouvez le constater, soldat, il semble que vous vous soyez fourvoyé. Sans doute serait-il préférable pour vous que nous oublions tous cet incident et que vous vous en retourniez vaquer à vos occupations, je suis persuadé que votre présence en d'autres lieux servira au mieux les intérêts de la famille impériale. »

Si les mots semblaient doux, le ton demeurait ferme : maintenant qu'Aegnor affichait clairement sa prise de position en faveur du général, le moindre écart de conduite du garde impérial lui vaudrait une brimade autrement plus sévère que celle que lui avait déjà administrée l'héritier. Silencieux, la soldat salua une nouvelle fois avec humilité pour réclamer auprès du prince l'autorisation de se retirer. Sitôt que celle-ci lui fut accordée, il se recula et rassembla ses hommes pour s'éloigner rapidement, s'efforçant de réunir ce qui leur restait de dignité pour tenter de sauver le prestige de leur fonction.

Le regard d'acier du général parcourut rapidement les alentours, encourageant tous ceux qui se risquaient encore à le croiser à reprendre leurs propres activités, avant de finalement venir retrouver celui du jeune prince.

« Merci. »

En prenant la défense du colosse elfique, le prince confirmait ne pas lui tenir rigueur de leur petite altercation précédente ce qui, connaissant le caractère enflammé du jeune elfe, était un geste qu'Artaher pouvait apprécier à sa juste valeur. Maintenant que les deux elfes se retrouvaient de nouveau seuls, à distance respectable des oreilles indiscrètes, Artaher reprit la conversation précédemment interrompue :

« Constatez vous-même, vous avez en vous l'autorité et la volonté d'intervenir : vous étiez en droit de ne rien dire et de laisser faire mais vous n'en avez rien fait. Le conseil ne ploiera peut-être pas aussi facilement que la garde impériale, mais je suis bien placé pour savoir que nulle défense n'est infaillible. A la guerre comme en politique, il y a toujours un point faible, le tout est de le découvrir et d'en user avec justesse. »

Et le jeune prince pourrait compter avec l'appui du général pour l'aider dans cette tâche. Artaher avait jadis prêté serment de défendre les intérêts du peuple elfique et de la famille impériale Evanealle, c'était précisément ce qu'il avait l'intention de faire.

« Mais avant toute chose, il faut faire soigner cette main, à moins que vous n'ayez envie de voir la garde impériale mettre aux arrêts tous les elfes dont vous croiserez le chemin... »

Quoiqu'il demeurait peu probable que le sous-officier qui avait aujourd'hui fait les frais des remontrances du jeune héritier se risquerait de nouveau à prononcer l'arrestation de quiconque ne lui eut pas été directement désigné par un Evanealle en personne.
Exécutant un salut elfique respectueux, Artaher prit finalement congé de son impérial interlocuteur, non sans lui rappeler à qui allait sa loyauté :

« Mon épée est prête à vous servir, prince Aegnor, comme elle servit son altesse Galadrielle avant vous. »
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MessageSujet: Re: Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Empereur, es-tu là ? [pv Aegnor] TERMINE Icon_minitimeDim 30 Mar 2014 - 15:53

¤ Une accalmie ¤

La colère du jeune elfe blond éclata contre le malheureux garde elfique. En d'autres occasions, il n'aurait été victime de telle foudre en provenance de l'impérial héritier, mais ce n'était pas son jour de chance. L'absence de salut honorifique aurait en effet pu passer, Aegnor n'appréciant pas particulièrement autant de courbettes. Toutefois, il venait d'être touché dans son orgueil par le général elfique et celui-ci espérait le lui retirer ? Mh, mal tomber il était. Aegnor, s'il n'avait pu réprimer l'excès de zèle de l'ours cette fois, comptait bien lui faire payer une autre fois. Oui, le prince elfique était rancunier, même si sur l'heure, il voulait surtout quelque chose sur quoi déchainer ses foudres et ce paratonnerre en armure c'était présenté. Claquant sèchement dans l'air, les brimades du blond fusaient au fur et à mesure que l'elfe se décomposait attendant que l'orage ne passe.

« Comme vous pouvez le constater, soldat, il semble que vous vous soyez fourvoyé. Sans doute serait-il préférable pour vous que nous oublions tout cet incident et que vous vous en retourniez vaquer à vos occupations, je suis persuadé que votre présence en d'autres lieux servira au mieux les intérêts de la famille impériale. »


Ce ne fut nul autre que le coup de grâce pour le garde impérial, les brimades d'un membre de la famille impériale étaient déjà suffisamment humiliantes pour un homme qui avait le devoir de leur protéger, mais voilà que celui qu'il avait eu en tête d'arrêter en rajoutait une couche, soulignant bien son inutilité en ses lieux. Le visage d'Aegnor resta pourtant dur, encore crisper par la colère qui bouillonnait en son sein. Suivant du regard le soldat impérial qui se baissa bien bas pour demander l'autorisation de quitter les lieux. D'un signe sec de la main, le blond lui permit, signifiant qu'il ferait mieux de partir au plus vite s'il ne voulait pas subir d'autres brimades. Celui-ci ne se fit pas presser et repartit bien vite avec les hommes qu'ils avaient apportés avec lui. Franchement, la sécurité des membres de la famille impériale est certes importante, mais était-ce nécessaire de déployer une telle force ? L'impétueux héritier soupira avant de reporter son regard flamboyant sur le général.

« Merci. »


« Ce n'est rien... Ainsi vous me devrez une revanche, mais cela ne sera pas aussi aisé que cette fois. »

Artaher continua ensuite soulignant l'autorité que l'Evanealle possédait, la couplant bien rapidement avec la fonction qu'il devrait un jour exercer. Décidément, celui-ci ne démordait pas, faisant intérieure grogner l'héritier. « A la guerre comme en politique, il y a toujours un point faible, le tout est de le découvrir et d'en user avec justesse. » Malheureusement, Aegnor n'était pas connu pour sa patience, et la limite qu'il avait, éclaterait aux premiers propos sortis de la bouche d'un conseiller. Il pourrait très bien tous les envoyer valser si jamais le jour où il monterait sur le trône arrivait.

« Mais avant toute chose, il faut faire soigner cette main, à moins que vous n'ayez envie de voir la garde impériale mettre aux arrêts tous les elfes dont vous croiserez le chemin... »


Aegnor releva sa main meurtrie par le tranchant d’une des lames du Terendul, le tissu qu’il avait noué autour était maintenant imbibé de sang. Un léger rictus s’empara des lèvres du blond.

« Mh, je vais m’occuper de cela au plutôt…. Et me faire construire un gant qui m’évitera de me trancher la paume la prochaine fois qu’il me viendra l’envie de saisir une épée, mais sa lame. »


« Mon épée est prête à vous servir, prince Aegnor, comme elle servit Son Altesse Galadrielle avant vous. »


« Je saurais me souvenir de ses paroles tandis que je réviserais mon opinion. »


L’Evanealle salua en retour le Terendul qui prenait congé avant d’aller rassembler ses affaires et déposer l’équipement emprunté pour ensuite quitter la zone d’entrainement, s’en alla faire soigner sa main.

FIN DU RP
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