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| Les monstres du passé [flashback, Saemon Methus] [Terminé] | |
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| Sujet: Les monstres du passé [flashback, Saemon Methus] [Terminé] Lun 29 Juil 2013 - 0:38 | |
| Les sabots noirs avaient foulé le sol de l'Empire sur plusieurs centaines de kilomètres, à présent. Elle s'était rarement enfoncée aussi loin en territoire ennemi. Mais si ce qu'elle avait lu était exact, le voyage en valait la chandelle. Althaïa était partie le soir même, ne laissant aucun repos à Tiahanloth qui galopait à bride abattue depuis plus de six heures. Un cheval aurait succombé à un tel effort : la monture ne montrait qu'un léger essoufflement. Droit devant, s'élevait Gloria la Magnifique, ville tentaculaire aux murailles abruptes et épaisses. La nuit était noire et froide. Exactement comme elle les appréciait.
Aux abords d'un chemin boisé, l'odeur des hommes se fit plus forte. Le destrier ralentit sa course silencieuse, pour s'arrêter sur un surplomb. De là, la Dame avisa quelques fermes isolées, des habitations hétéroclites le long de la route. Rien qui ne ressemblait à ce qu'elle cherchait. Les yeux scrutaient l'obscurité sans peine, détaillant chaque recoins. Enfin, elle découvrit un moulin en ruine sur la rive du fleuve. En grande partie caché par un bosquet, le bâtiment s'était effondré sur son flanc sud. L'un des chemins de terre serpentant jusqu'aux habitations passait non loin. Le premier mur d'enceinte se trouvait à moins d'un kilomètre. Un endroit exposé.
Le soleil ne darderait ses premiers rayons que dans deux heures. Fouiller le moulin et ses environs lui en prendrait certainement plus. Ce qui signifiait qu'elle ne serait pas repartie d'ici avait le milieu de la matinée. Althaïa n'était pas aussi vulnérable au soleil avec sa peau métallique, mais sa vue de rapace nocturne deviendrait vite catastrophique en plein jour. Elle évalua les risques : l'abondance d'arbres autour du moulin était providentielle, l'ombre épaisse des feuillus lui rendrait sa furtivité en cas de problème. Elle devait se méfier de la proximité de l'eau, cet environnement n'étant pas celui qu'elle maîtrisait le mieux. Le jour, sa magie perdrait en puissance, elle devrait compter chaque flux d'énergie et garder une réserve conséquente.
Tiahanloth sauta du talus et atterri sans bruit sur le chemin. Ombre parmi les ombres, elle fila à travers les bois et les champs jusqu'au bosquet. Lorqu'elle ne fut plus qu'à quelques mètres, Althaïa mit pied à terre. La vampiresse inspira, s’imprégnant de son environnement pour mieux l'appréhender. La porte était restée béante. Une épaisse couche de poussière recouvrait un mobilier très simple. De son pas glissant, Althaïa pénétra dans ce qui lui apparut comme une pièce de vie. Un buffet vide, une table dont un pied était en morceau, divers objets brisés au sol... Pas de traces de visite récente. Althaïa se dirigea vers l'escalier qui menait à la meule. Le clapotis de l'eau lui indiqua qu'elle touchait au but. Le plus difficile restait à faire. Tendant ses mains devant elle, elle s'arrêta pour tenter de sentir la présence de... Un éclat métallique accrocha son regard. Une trappe. Excellent.
De sa force surhumaine, elle brisa le verrou, expédiant d'une pichenette le panneau de bois dans les flots en contre-bas. Elle sauta et atterri en souplesse dans une série de cliquetis. Un tunnel étroit descendait sous terre. Un peu trop bas de plafond pour sa haute taille. La vampiresse fléchit, adoptant une démarche lente et calculée pour se glisser mètre par mètre dans le boyau. Elle ôta ses gantelets et laissa glisser ses paumes nues sur la roche. Si ce que lui avait indiqué le parchemin était vrai, un filon devait se trouver ici. Les humains n'avaient pas creusé leur propre terrain sans raison. Peut-être même les sang-chaud avaient-ils largement sous-estimé la richesse de leur sous-sol.
À l'aube, Althaïa n'était toujours pas réapparue. Elle n'avait arraché à la roche que deux misérables pépites dont la pureté laissait à désirer. Le tunnel s'étendait sous le Wylorel, jusque sous l'autre rive. L'eau s'infiltrait par le plafond. Creuser par magie sans maîtrise pouvait provoquer l'effondrement de la petite galerie. Enfin, sa main rencontra une portion de roche dont la texture présageait une bonne surprise. Un nodule. Elle n'en espérait pas tant. Celui-ci devait faire au moins trois fois son poing. Althaïa fit exploser la couche calcaire qui la séparait de son précieux butin. Lorsque ses doigts touchèrent le métal, une brève onde de satisfaction la parcourut. Enfin. Plus loin, un deuxième. À peine moins gros. L'opération se réitéra une seconde fois, et Althaïa put glisser le fruit de son travail dans la bourse attachée à la lourde ceinture.
La Dame retourna sur ses pas jusqu'à la trappe, non sans lancer au dernier moment une boule de feu en direction des poutres de soutient. Dans un craquement sonore, la structure de bois s'effondra, suivie d'une pluie de roche. En un instant, la galerie fut envahie par les eaux. Althaïa se laissa le temps d'admirer son œuvre, quand une sensation désagréable éveilla ses sens de prédateurs. Depuis quand n'avait-elle rien bu ? Le disque solaire montait dans la voûte céleste. Peu importait. Le premier sang-chaud qui se présenterait ferait très bien l'affaire.
Dernière édition par Althaïa Actaaë le Jeu 1 Aoû 2013 - 23:33, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Les monstres du passé [flashback, Saemon Methus] [Terminé] Lun 29 Juil 2013 - 19:13 | |
| Printemps 1734 de l'âge d'argent, pareil à toute dates pour les livres d'histoires. Pas de guerre en particulier, pas d'évènement extraordinaire, pas de naissance ou de mort en particulier...du moins, toujours selon les livres d'histoire. Pour un petit garçon de neuf ans, baptisé Saemon Rescert Methus, le fut le jour le plus horrible de toute sa vie. Un jour comme ceux qui se grave sur la pierre des tombes en lettres de sang, les jours qui ne peuvent être oublié...Hélas! À pareil date, le jeune garçon n'en savait rien...
Il était midi et Saemon était en retard, à nouveau. Le jeune marchait le plus vite qu'il le pouvait, mais le petit être accroché à sa main ne faisait qu'à sa tête. Exaspéré, Saemon se retourna, furieux.
-Jeö! Arrête! J'suis en retard moi!
Il n'eu comme seule réponse quelques balbutiements et un petit crie aigue. À quoi s'attendait-il? Son frère n'avais que trois ans, il n'en avait rien à faire du temps. Ses yeux s'accrochaient partout, la traversé du marché de Gloria était donc un enfer pour Seamon. Chaque tapis coloré, chaque poterie peinte de couleur vive, et la lumière reflété sur les casques, les armes et les armures, tout semblait à ce moment là exister pour divertir Jeönyr et de même coup ralentir Seamon. Une fois le quartier des mille-et-une-couleur passé, les jeunes purent enfin reprendre de la vitesse. Une fois par semaine, à midi, Seamon prenait des cours afin d'apprendre à lire, à écrire et à compter. Les cours étaient donné par le vieil alchimiste qui vivait en banlieue de la ville. Ce vieux devant avoir près d'une centaine d'années, car il était franchement fripé et commençait à avoir de la difficulté avec sa vu, son ouïe...bref...son corps en général. Le jeune l'aidait donc à nettoyer son laboratoire et à classer ses livres et ses fioles. De plus, en le visitant ainsi, Seamon pouvait s'assurer qu'il n'était pas mort...
Sa maison était aussi vieille que lui, sinon plus. En bois et en paille, elle était rapiécé de toute part et semblait pouvoir tomber à tout coup. Étrangement, lorsqu'on la frappait, elle était d'une rigidité exemplaire...un peu comme son propriétaire d'ailleurs... Qui n'appréciait pas vraiment le geste. C'était un échange de libre service, de l'aide contre de l'aide. Seamon pouvait également apporter avec lui un livre de son choix. Il revenait la semaine suivante avec les mots qu'il ne comprenait pas écrit sur un bout de papier et ainsi, son maitre lui faisait leçon. Son père n'avait pas vraiment les moyens de l'envoyer dans une vraie école ou d'engager un mentor personnelle, mais ainsi, son fils aurait plus de chance dans sa vie et pourrait devenir autre chose qu'un soldat sans éducation.
Les jeunes arrivèrent finalement à la porte principale de la ville et s'y engouffrèrent aussitôt, zigzagant entre les charrettes et les paysans.
-Hey! Bonjour, m'sieur Lelys!
L'un des gardes de la porte se retourna et lui souris.
-Ha! Bonjour les garçons! Vous aller voir le vieux Théo?
-Voui...Mais Jeö arrête tout le temps! En plus, a cause de lui...Je vais être en retard!
-Ho! Et tu sais que le vieux Théodore n'aime pas les retardataires?
Le jeune se précipita aussitôt sur la route, sous les rires des gardes. Saemon avait vraiment peur que son maitre ne lui donne pas de cours aujourd'hui. Il devait d'abords ranger, et s'ils arrivaient trop tard, son père arriverait avant sa leçon, et le jeune ne voulait vraiment pas ca. La maison était à cinq minutes de marche, deux de course, il y arriveraient... Emporté par son héla, il fut brutalement freiné et s'écrasa face contre terre sur la route poussiéreuse. Il se mit en position assit et vit qu'il venait de s'érafler le genou. Il ravala ses pleurs, trop fier devant son frère. Son père lui disait sans cesse qu'un vrai homme supporte la douleur sans pleurer, et il essayer d'agir ainsi.
-Pourquoi tu m'a tiré Jeö! À cause de toi j...
Il venait de réalisé que son frère n'était plus là. Il se releva aussitôt et vit qu'il était partie vers le vieux moulin. Son père les avaient prévenue de ne jamais quitter la route et de ne jamais aller plus loin que la maison de l'alchimiste. S'il les voyait ainsi, Saemon aurait droit à une bonne correction, car c'est lui qui devait surveiller son petit frère. Découragé, il partie en direction de Jeönyr. Il courrait beaucoup plus vite que lui, mais le petit était déjà près de l'arche de l'ancienne porte. Il le rattrapa finalement à l'intérieur et le sortie aussitôt du vieux bâtiment. Il le fit s'assoir au pied d'un arbre et se mit à le gronder.
-Non Jeönyr, on ne fait pas ca! Papa à dit non, alors on ne quitte pas la route! Ca peut tomber ce truc!
Le jeune avait les larmes aux yeux, mais Saemon s'en fichait. Il était beaucoup trop furieux après son cadet pour prêter attention à tout le reste. |
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| Sujet: Re: Les monstres du passé [flashback, Saemon Methus] [Terminé] Lun 29 Juil 2013 - 21:19 | |
| Un bruit de pas. Une odeur. Cette odeur... Ses pupilles rétrécirent jusqu'à n'être que deux points où se concentrait toute la lumière qui filtrait à travers le toit en ruine. Des humains. Un léger sifflement s'écoula entre ses lèvres. La Soif gagnait chaque seconde en intensité. Elle hissa sa carcasse métallique jusqu'en haut des marches, doigts repliés, griffes sorties. Quelle serait la prochaine âme à lui faire don de sa chair ? Deux jeunes humains courraient sur le sentier. Le plus âgé tirant le plus jeune derrière lui, une sacoche à l'épaule. Deux frères... Althaïa s'avança à la limite de l'ombre devant la porte et se statufia. Elle n'osait y croire : c'était la plus belle offrande que le destin ne lui ai jamais faite. N'y avait-il donc aucun piège ? La chasse paraissait d'une facilité déconcertante. L'enfant tourna la tête vers elle. Son regard innocent avait repéré le léger éclat de l'armure dans la pénombre. Tendant ses petites mains potelées devant lui, il avait échappé un instant à la vigilance de son aîné. Lequel, déséquilibré dans sa course, chuta un peu plus loin. Mais Althaïa n'avait d'yeux que pour la ravissante petite chose qui répondait inconsciemment à sa magie attractive, un petit sourire béat aux lèvres. Derrière le masque, les siennes s'étirèrent en un large sourire carnassier. Mais, au moment où sa proie allait se jeter dans ses bras, le grand frère saisit son cadet par le bras pour le tirer sur sa droite. Althaïa serra les dents. Elle entendit une série de remontrance émanant du plus âgé des deux garçons, suivie des pleurs du petit. Ainsi, son adorable petit déjeuner portait le doux nom de... Jeöwyr ? Sans un bruit, elle s'approcha de la porte en murmurant le nom qu'elle imprégna de magie. Sa voix se glissa comme un serpent sur le pas de la porte et se fondit avec le vent. La voix de l'aîné se tut. « Jeöwyr » Althaïa sourit, continua sa psalmodie en s'éloignant de nouveau, invisible dans l'ombre des murs épais. « Jeöwyr, tu restes là, je vais voir, d'accord ? Tu ne bou-ges-pas. » Des pas hésitants avaient suivi. Un visage inquiet était apparu dans l'encadrement. D'où il était, le jeune humain ne voyait que les quelques mètres nimbés de lumière devant lui. Pourtant, son visage se ferma et il entra, poing et mâchoire serrés. « Qui es là ? » Le murmure lui répondit. Allait-il venir ? Elle aurait pu le cueillir à l'instant, pour cela, elle n'avait qu'à cligner des yeux et enserrer sa minuscule gorge découverte de ces aiguilles effilées qui lui tenaient lieu d'ongles. Mais le jeu aurait été extrêmement court et d'un ennui mortel. Le jeune garçon n'était pas sûr de lui. Mais les humains accordent une grande part au courage dans l'éducation de leur progéniture. Ce qui avait fait d'eux des ennemis redoutables pour l'ancienne race sombre. Ce qui scellait néanmoins très souvent le destin de nombreux d'entre eux... Lorsqu'il se fondit dans l'ombre avec elle, la vampiresse étendit le bras. La porte claqua, enfermant le jeune humain dans la ruine. Fin. Il n'y avait plus d'issue pour la petite âme. Althaïa sortit du noir. À la faible lueur d'une trouée de soleil, l'ombre immense enveloppa l'enfant. Sa silhouette surréaliste se découpa sur les paillettes de poussière. Elle le fixa de son regard blanc, sachant pertinemment qu'il ne verrait d'elle qu'un masque énigmatique accrochant la lueur du jour sur les fils acérés de ses tranchants. Sa terreur ne l'exaltait pas. Seule comptait désormais la Soif, et la promesse du sang frais à portée de main. Quatre mot composaient son unique pensée. Tu es à moi. |
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| Sujet: Re: Les monstres du passé [flashback, Saemon Methus] [Terminé] Mar 30 Juil 2013 - 4:16 | |
| Un claquement sec venu de nul part. La porte venait de se fermer d'elle même, bloquant le peu de lumière qui entrait dans le moulin. Il faisait noir comme en pleine forêt un soir sans lune. Pas moyen pour le gamin de voir plus loin que le bout de son nez. Ce dernier était d'ailleurs très incommodé par la poussière que la porte avait soulevé. Il recula instinctivement vers la direction où était entré jusqu'à heurter la porte avec son dos. Son petit cœur battait a la chamade. Il avait atrocement peur, bien malgré lui. Il avait beau de rappeler les paroles de son père lorsque celui-ci lui parlait de courage, il n'arrivent pas a calmer l'emportement de son cœur.
Jeönyr n'avait peu fermer une aussi grosse porte, et il n'avait pas sentit de vent. Soit il y avait de la magie dans les parages, soit il y avait quelqu'un... Deux choix peu rassurant pour le jeune garçon. Il prit une grande inspiration pour tenter de se calmer. A l'extérieur, il entendait son cadet pleurer. Il avait surement eu peur lorsque la porte avait fermée brusquement, sinon, c'est le fait d'être seul qui le terrorisait. Il avait promit de s'occuper de son frère et il n'allait pas faillir à sa promesse. Il inspira encore une fois et leva sa main droite devant son visage. Il écarta chacun de ses doigts et visualisa une flamme. Maitre Théodore lui disait toujours de penser d'abors a la chaleur, puis au flamme, et enfin la lumière, dans cet ordre. Le jeune se concentra de toute ses forces sur le peu de magie que son corps possédait. Cinq petites flammes apparurent finalement au bout de ses doigts. Ces derniers lui brulait, mais il sera les dents et balaya lentement la pièce de la main.
La lumière vacillait autant que les flammes, elles ne tiendraient pas longtemps. Saemon avait tout de suite vue que la porte n'avait plus de poigné, il cherchait un autre moyen de quitter cet endroit. Une fenêtre condamné peut-etre, ou un trou caché derrière une grosse boite, comme a la ferme des Sanales, où il jouait de temps a autre. Au moins, il se souvenait bien de ses leçons avec le vieil alchimiste. Il était même plutôt bon selon ce dernier. Saemon s'imaginait plus tard être un puissant mage guerrier, un être de puissance et de connaissance. Mais pour l'heure, il devait sortir de là. Il avança de quelque pas vers le centre du moulin quand un reflet attira son attention. Il porta sa main dans la même direction et un crie de terreur s'échappa bien malgré lui de sa gorge. Une chose se tenait devant lui, tout en métal, sombre, inquiétante... Ses yeux pétrifièrent Seamon, qui ne pût faire autre chose que trembler sur place.
-...Mmmmm.... mmmm... mmmm.... maman!!!... PAPA!!!
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| Sujet: Re: Les monstres du passé [flashback, Saemon Methus] [Terminé] Mar 30 Juil 2013 - 10:41 | |
| À sa vue, l'enfant venait d'appeler ses parents dans un petit cri étouffé... Comme si les géniteurs du petit humain avait pu quoi que ce soit pour lui en cet instant. Althaïa nota dans un recoin de sa tête la référence primaire à laquelle les humains se rattachaient instinctivement lorsqu'ils se sentaient démunis face au danger. Le petit homme s'était brûlé le bout des doigts en cherchant en vain une sortie. Au moment où il s'apprêtait à se détourner, elle s'était dressée devant lui. Un petit mage en devenir... Comme c'est charmant. L'esprit mort d'Althaïa n'était pas avare d'ironie mordante. La Dame prit quelques secondes pour observer attentivement sa proie. Dehors, la seconde prise fondait en larme, dépassée par un événement qui semblait n'avoir aucune origine logique. Althaïa s'avança sur l'enfant. Elle avait abandonné la furtivité pour une démarche lente et raide, prenant soin de faire grincer chaque planche sous ses pieds, pour finalement acculer l'humain au mur. Les flammes sur ses doigts s'éteignirent dans un léger crépitement. Elle sentait sa détresse à travers sa respiration. Son cœur battait très vite, très fort. Plus pour longtemps. Elle se pencha en avant, les pièces mobiles de sa chitine métallique cliquetèrent, accompagnées par le grincement du bois. Elle tendit la main vers la petite boule recroquevillée contre le mur, ses griffes effleurèrent la fine chevelure dans un geste fugace de la main gauche. Lorsqu'elle n'y tint plus, sa main droite s'ouvrit et s'empara de la tunique du garçon. Elle le souleva du sol, indifférente à son hurlement. Le métal avait transpercé les vêtements, si bien que dans sa panique l'enfant s'était blessé contre les tranchants. Althaïa lui saisit l'épaule, le retourna pour l'enfermer dans une étreinte mortelle. Les soubresauts de la proie dans le carcan d'acier étaient risibles, mais Althaïa ne riait pas. Les longues canines effilées apparurent sous la lèvre supérieure. La mâchoire mobile du masque s'ouvrit et Althaïa visa la base du cou. Les crocs transpercèrent la chair jusqu'à l'os. Le sang reflua hors des veines tranchées, alors que la victime se paralysait sous la douleur. La vampiresse retira précipitamment les dents du bout de chair avec un feulement courroucé. Un goût âcre et amer lui avait envahi la bouche au moment où le précieux nectar s'écoulait enfin des plaies. Althaïa ne put retenir la vague de dégoût qui traversa son esprit. Un immunisé ! Le voilà, le piège. C'était si facile. Trop facile. Cette proie là avait un goût ignoble dont peu aurait su faire fi. Elle lâcha le corps inanimé qui s'étala dans son propre sang, répandu sur le sol poussiéreux du moulin. Elle cracha le reste du liquide abject sur le côté. À cet instant, des voix se firent entendre sur le chemin à l'extérieur. La journée n'était peut-être pas complètement perdue... Des gardes ! Un éclat dangereux dans le regard, Althaïa poussa l'enfant du pied et ouvrit la porte d'un geste sec. Quatre gaillards crièrent, subtil mélange de surprise, d'appel au renfort et de terreur. L'un d'eux avait écarté le rejeton en pleurs et l'emmenait à l'écart de la scène. Celui qui se trouvait en face d'elle dégaina et se fendit. Non, la journée n'était pas perdue. |
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| Sujet: Re: Les monstres du passé [flashback, Saemon Methus] [Terminé] Mar 30 Juil 2013 - 17:52 | |
| Il n'avait jamais ressentit une telle peur, une tel envie de soudain disparaitre de cet endroit. La créature devant lui avançait lentement, lourdement. Le métal sur cette chose semblait dense, massif. À chacun de ses pas, il sentait le moulin trembler, et son espace vitale rétrécir. Il fut de nouveau acculé au mur. Paralysé par la peur, il ne pouvait à nouveau plus bouger. Il entendait à l'extérieur son frère hurler...C'était de sa faute...Il aurait du faire attention à ne pas laisser son frère s'échapper, il n'aurait pas du entrer dans ce fichu moulin... Son sort s'estompa finalement. Il sentait sa main toute engourdie et raide. Il ne voyait plus qu'une très fine silhouette se découper des ténèbres. La chose lui effleura les cheveux, puis d'un mouvement sec, l'empoigna par sa tunique et le leva de terre. Il avait mal partout, il pleura à s'en rompre l'âme. Un bruit métallique, suivis d'une douleur sans égale dans son cou. Ses yeux firent un tour dans leur orbite et Saemon s'évanouis sous le coup.
Le reflexe protecteur de son corps avait déconnecter son cerveau afin de lui épargner un mal qu'il ne pourrait supporter. Il baignait donc dans les brume de son cerveau. Là, il se sentait mieux...Il était au milieu d'un champs, dans les bras de sa mère, qui était bien là et bien vivante. Il ne souffrait plus, il n'avait plus mal. Il n'avait pas abandonné son frère et n'avait pas désobéis à son père. Son maitre ne serait pas en rogne, car il serait maintenant toujours à l'heure pour ses leçons...Tout allait bien...
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Lelys avait vu au loin les gamins s'éloigner de la route, emporter par la curiosité du plus jeune fils de Rescert Methus. Ce gamin était toujours comme ca. Joyeux et curieux comme dix. Cependant, ses sens de gardes le poussèrent à avancé dans la route. Un bruit au loin... Il se mit à courir, faisant signe au trois autre garde de la porte de le suivre. Ce bruit était les pleures de Jeönyr, assit seul au pied d'un arbre. Le garde se pencha et prit le garçonnet qu'il connaissait si bien dans ses bras.
-Chut, chut, chut, chut, chut, sa va Jeö...Calme toi...Où est Saemon?
Le jeune renifla un peu, heureux d'être à nouveau dans les bras de quelqu'un qu'il connaissait. Il leva sa toute petite main et pointa la porte du moulin en faisant un petit bruit. Lelys se retourna vers les trois autres gardes.
-Saemon est coincé dans le moulin, regarder si vous ne pouvez pas ouvrir cette porte sans déf...
Un claquement sec...Une chose venait d'apparaitre dans l'arche de la porte. Une chose tout en noir, vêtu d'une lourde armure, du sang tachait son armure. Sa présence à elle seule semblait dégager un aura de violence. La première pensée du garde fut pour Saemon...Cette chose ne l'avait tout de même pas... Et qu'est ce que c'était que ce truc au juste? Un humain? Un vampire? Sans demander son reste, Lelys détala en direction de la cité, Jeönyr larmoyant dans un bras, son cors sonnant l'alerte dans l'autre. Peut importait la race de cette chose, il fallait l'arrêter. Il ne voulait pas abandonné ses hommes, mais c'était son devoir de sauver le petit et d'alerté les troupes. Une fois un groupe de soldats en vu, il leur fit signe de se dirigé vers le moulin. Il resta là, attendant Rescert, qui arrivait au loin. Il n'avait pas besoin de rien lui dire, il n'était pas idiot. Le père en désespoir s'élança à la suite de la petit troupe d'une dizaine d'hommes vers le moulin, en espérant qu'il ne soit pas trop tard. |
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| Sujet: Re: Les monstres du passé [flashback, Saemon Methus] [Terminé] Mar 30 Juil 2013 - 21:24 | |
| La lumière du jour avait subitement fait baisser sa vue perçante. Mais malgré son champ de vision réduit, Althaïa pouvait anticiper les mouvements du garde, terriblement pataud. Elle regarda l'épée s'abattre sur elle à une lenteur pitoyable. Comment des créatures aussi maladroites arrivaient-elles à bout de soldats vampires bien entraînés ? Seul leur nombre pouvait expliquer leurs victoires... D'ailleurs, prudence oblige, son apparition avait motivé l'un des hommes à appeler à l'aide. Un coup de cor puissant qui aurait éveillé un dragon. Bientôt, un escadron entier se précipiterait sur le vieux moulin. Althaïa inspira.
Bientôt, c'était déjà beaucoup trop tard.
L'homme avait emmené avec lui le second petit. L'esprit mécanique d'Althaïa n'eut qu'une pointe de déception vis à vis de la chair tendre qui s'envolait ainsi vers d'autres cieux. Celle des choses armées qui lui fonçaient dessus était autrement moins agréable sous la dent... Mais tel était leur sort : se contenter de ce qu'ils avaient à portée de crocs. Viendrait peut-être un jour où chacun pourrait faire la fine bouche à sa guise. Ce jour là n'était pas encore arrivé.
Elle stoppa la lame du tranchant de la main droite. En même temps, elle saisit la tête casquée du garde et fit céder sa nuque en lui imposant un demi-tour. L'horrible craquement des os fit grimacer l'homme qui arrivait à sa suite. La seconde durant laquelle la terreur le figea lui fut fatale. Sans bouger d'un pas, Althaïa lui avait envoyé un coup de pied à la tête. Le casque de fer explosa sous le choc et le malheureux décapité termina sa course à deux mètres, dans les taillis. Le troisième garde tenta d'utiliser la magie. Visiblement peu habile, il grimaça lorsque la magie réclama son du. Peine perdue. Althaïa ne prit même pas le temps d'arrêter sa tentative hasardeuse. Elle leva le bras dans sa direction et ferma le poing. L'humain fut projeté contre un arbre, retombant tel un pantin désarticulé.
Du haut du mur d'enceinte, les gardes accouraient. Déjà, un détachement faisait son apparition au pied des murs. Le jeu était terminé. Mais les rayons du soleil faisant leur office, sa vue diminuait chaque seconde. S'attarder était inutile et dangereux. Prudence est mère de sureté. Althaïa avisa le cadavre à ses pieds. Celui-ci n'était pas trop endommagé... Elle pourrait s'en servir. Elle le ramassa et appela Tiahanloth. Ficelé sur la selle, l'humain mort ballotait comme un vulgaire sac. La Dame sauta en selle. Jetant un dernier regard à l'endroit où se trouvait l'immunisé, elle se souvint du faible battement qui animait encore le cœur de la petite chose. Il n'était pas mort sur le coup. Dommage pour lui... La pensée ne fut accompagnée d'aucun sentiment. Son esprit ne pouvait produire pareille chose, il en était simplement incapable.
D'un geste, elle envoya la jument noire à travers les bois. En quelques bonds, la cavalière avait franchi la distance qui la séparait de la route, traversé cette dernière et s'était fondu dans le paysage à l'horizon. Droit vers l'Est. |
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| Sujet: Re: Les monstres du passé [flashback, Saemon Methus] [Terminé] Jeu 1 Aoû 2013 - 23:12 | |
| (Je réponds brièvement afin de conclure)
Rescert accourrait derrière les gardes. Furieux, apeuré, désespéré, son cœur se balançait dans mille et une directions. Son émotion était telle qu'il ne ressentait pas la fatigue dans les jambes, ni le feu dans ses muscles, ou encore les cries de mort de ses soldats. Son fils était en danger, c'est tout ce qui réussissait à atteindre ses pensées. Il arriva finalement sur les lieux alors que la jument s'élançait au loin. Les trois gardes étaient mort... il aurait été impossible de le savoir quand au troisième d'outre mesure, mais la tête qui fut retrouvé quelques secondes plus tard confirma l'hypothèse. Rescert quant à lui, c'était élancé comme un buffle enragé dans le moulin. La scène qui se présenta à lui lui creva le cœur. Il vit son fils, son petit garçon, baigné dans une mare de son propre sang. Sa peau avait perdu toute couleur...Il se trouvait devant les restes de l'être de sa chaire. Il mit un genou au sol et caressa doucement les cheveux de son fils. Un faible mouvement attira aussitôt son attention: ses yeux avaient bougé sous ses paupières! son fils vivait toujours! Sans autre cérémonie, il prit le petit corps du gamin dans ses bras et s'élança vers la demeure du vieil alchimiste. Rescert connait que très peu de chose au sujet des vampires, mais si son fils avait été mordu et laissé en vie, c'est qu'il devait avoir en lui du venin vampirique. S'il n'agissait pas rapidement, il perdrait son fils au profit de ses sales monstres.
Il arriva au laboratoire de Théodore comme un poing dans la figure d'un homme, franc, sec, direct. Il n'était pas l'heure des manières, mais pas du tout. Il fit table rase sur la première structure qui pourrait accueillir le frêle corps de son fils et se retourna vers l'alchimiste, qui était à deux doigt de faire une crise cardiaque.
-Théodore! Mon fils... Saemon a été mordu par un Vampire! sauvez le s'il vous plait! S'il vous plait! N'importe quoi mais il doit vivre!... Par pitié...
Dans les heures qui avaient suivis, le vieux savant avant arrêté le sang et refermé la plais. Tout semblait n'être maintenant qu'une question de temps avant qu'il récupère. Cependant, Rescert, troublé, ne s'attendait pas à ce que Théodore profite de la situation. Ce dernier sortie un bocal remplit d'une matière visqueuse et désagréable à regardé. on aurait dit un ballon remplit de morve d'une couleur sombre et abjecte. Il en versa une petite fraction dans un bol et le fit descendre dans la gorge de l'enfant.
-Ceci est le seul remède connu contre le venin vampirique...Malheureusement, il coute extrêmement cher et votre enfant aura besoin de plusieurs dose... Je connais vos moyens, Methus, et je sais que vous ne pouvez pas payer pareil sommes...j'ai donc une proposition a vous faire...
C'était un mensonge. La mixture n'était qu'un rassemblement de matière nutritionnelle, dont en grande partie du fer, afin de prévenir une plus que possible anémie. C'était une mixture très commune, car elle était produite en masse par les alchimistes impériaux afin d'aider à soigner les soldats blessés. Mais ca, le garde l'ignorait. Pour lui, chacun de ses flacons étaient le contenant d'une matière inconnu et inconcevable, et que seul des vieillards dans le genre de cet arnaqueur savaient comment les employer correctement.
-Si Saemon devient mon assistant personnel, et ce, jusqu'au jour ou je rendrai l'âme, je m'engage à le soigner contre son infection et à en prendre soin, comme s'il était mon propre fils...
En d'autre circonstance, Rescert aurait tout simplement sortie son épée et coupé la gorge à ce vieillard pour lui avoir fait une proposition aussi répugnante, mais pour l'heure, il avait les mains liées. Il n'avait qu'un bien maigre salaire et jamais il ne pourrait payer des soins à son fils. Soit il acceptait et perdait son fils, mais le gardait en vie, soit il refusait et Saemon mourrait...Le choix n'en était pas vraiment un... Et dire qu'il avait fait confiance à cet homme pendant des années... Un pareil choix le dégoutait au plus haut point. Il ne pouvait pas abandonner son aîné, et pourtant, il n'avait pas le choix... Il devait le faire... Une larme perla à son œil alors qu'il se pencha pour embrasser le front de son fils, une dernière fois...
- Je...je ne te dis pas adieux, fiston... Nous nous reverrons un jour...J'en suis certain... Je t'aime Saemon...
Il se releva et fit un signe simple à l'alchimiste, avant de se retourné et de passer le cadre de la porte. avant de quitter les lieux, il lâcha un dernier commentaire au vieil homme.
-Si jamais Saemon meurs, tu mourra, vieux fou... |
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