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| La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Mar 11 Juin 2013 - 21:55 | |
| Le temps se faisait plus humide, Shaynar le ressentait instinctivement à l'infime différence de puissance qu'il lui fallait déployer pour déplacer l'air qui caressait ses ailes. Le changement avait été subtil, a peine l'avait-il ressenti jusque là mais à présent qu'ils s'étaient bien éloignés de Gloria il en prenait toute la mesure. Les plaines sauvages ne devaient plus êtres bien loin et nul doute qu'une des terribles averses si caractéristiques de cette région était sur le point de s'abattre. Ce climat le laissa songeur, bien qu'ayant beaucoup voyagé en compagnie d'Eliow il avait passé beaucoup de temps dans l'est de l'empire. Le royaume Elfique était son territoire désormais, pourtant il ne pouvait nier ressentir une certaine tendresse pour les régions de l'est qu'il s'agisse de l'empire ou des terres sauvages. Cet endroit avait été son chez lui un jour, et surtout celui d'Eliow... Son coeur puissant se serra à cette idée et instinctivement il effleura la zone vide au sein de son esprit. Dracos... Qu'il était douloureux ce vide... Cesserait-il de l'être un jour ? Un dragon pouvait-il cesser de pleurer son dragonnier au fil des siècles et des millénaires . Il en doutait fortement. Sa peine serait là jusqu'à la fin, et peut-être au-delà. Un profond soupir s'échappa de son poitrail en y songeant.
Il n'était pas seul toutefois, deux peines similaires à la sienne se tenaient sur son dos. Lyroë d'abord dont la tristesse était de nature quasiment identique même si elle ne pleurait pas le même être et Merithyn qui pleurait lui aussi Eliow mais de façon différente. Différente oui, car le lien dragon/dragonnier n'était pas l'amour même si il s'en nourrissait. Malgré tout elle n'était pas moins forte. Et celle de Lyroë allait sans doute empirer d'ici peu... Avaient-ils raison de la conduire sur la tombe de Cymbor ? Shaynar ne s'était pas vraiment posé la question, c'était ce qu'il aurait aimé qu'on fasse pour lui si il n'avait pas pu être présent aux funérailles d'Eliow. Il comprenait à quel point elle devait avoir besoin de ce pélerinage.
"Je crois que... Oui, c'était ici..."
Son contact mental n'avait été qu'un souffle. Il lui avait fallu un petit moment pour reconnaître l'endroit, il ne restait absolument plus rien du campement et du champ de bataille qu'il été devenu après le passage de Cymbor mais le dragon parvenait à se repérer rien qu'au paysage. Et puis il y avait ce monticule là bas... A peine visible car recouvert de végétation. Mais Shaynar ne doutait plus à présent, son frère était là.
"Je vais tourner un peu pour vérifier que nous sommes seuls, ces lieux sont dangereux et fourmillent de vampires. Ensuite je nous poserai juste à côté."
C'est ce qu'il fit, perdant rapidement de l'altitude après avoir accomplit quelques cercles au dessus de sa zone d'atterrissage. L'endroit était désert, il ne faudrait pas qu'ils s'y attardent trop malgré tout, et surtout pas jusqu'à la nuit. De plus l'averse qui s'était fait attendre avait apparemment décidé de pointer le bout de son nez, elle se déversa d'un seul coup avec fureur, trempant et alourdissant les ailes du dragon qui se posa avec soulagement.
"Vous pouvez descendre"
Il attendit qu'ils se glissent à terre avant de secouer les membranes fines sans se préoccuper de les éclabousser. Ce devoir accomplit il replia ses ailes et se secoua énergiquement, dressant ses écailles ainsi que la dangereuse rangée de piquants qui hérissait toute sa colonne vertébrale jusqu'à ce que toute l'eau en soit éjectée. Ce n'était pas très utile étant donné qu'il continuait de pleuvoir mais il ne supportait pas de sentir l'humidité s'infiltrer à travers ses écailles. Enfin il éternua deux fois, puis trois et se frotta le museau contre son épaule avant d'enfin s'intéresser à ce qui l'entourait.
Lyroë avait devancé Merithyn qui se tenait discrètement en retrait, la laissant un peu seule face à la mémoire de son lié. Un frisson parcouru Shaynar lorsqu'il songea que l'esprit de Cymbor devait se trouver là, quelque part... Lui en voulait-il pour les nombreuses altercations qu'ils avaient eu ? Aurait-il était heureux d'apprendre qu'il avait finalement changé de camp, déçu de voir qu'il avait fallu sa mort pour qu'au final Shaynar et Lyroë soient capables de s'entendre ? L'aimerait-il aujourd'hui ? Tant de questions sans réponses... Elles défilaient dans son esprit, et donc dans celui de son presque lié qui de son côté devait se sentir troublé aussi. Peut-être pas autant que Shaynar néanmoins qui souffla avec nervosité en songeant au chemin qu'il avait suivi et qui avait été si différent de Cymbor. Le dragon blanc avait été la pureté incarnée, tandis que lui n'avait été que fracas, mort et destruction. Il l'était encore d'ailleurs, il ne voulait pas renier ce qu'il était et n'en éprouvait d'ailleurs aucun remord mais à cet instant, face à l'esprit du dragon blanc il ne se sentait pas à sa place
"Je ne devrai pas être ici..." souffla-t-il dans l'esprit de son presque lié
Devrait-il se trouver encore sur cette terre d'ailleurs ? Alors qu'Eliow était mort ? Les rubis se troublèrent à cette pensée. Pourquoi les doutes qu'il croyait avoir vaincus en redevenant un dragon sauvage l'assaillaient-ils aujourd'hui ? Il recula d'un pas, de plus en plus nerveux et presque prêt à s'envoler pour fuir cet endroit. Un tremblement violent s'empara de ses membres tandis que son regard brûlant se posait sur la tombe et sur l'archère plongée dans son chagrin. |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Sam 15 Juin 2013 - 21:05 | |
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C'était un temps de tristesse, et de deuil, une fois de plus. Pouvait-il même en être autrement, au travers des années de guerre, d'innombrables pertes ? La guerre était une triste chose, et ce temps de malheur l'on ne pouvait guère attendre que la joie illumine les demeures. Les bras moments de répit n'étaient que les entre actes d'ères plus sombres que jamais, et qui les marquaient comme les griffes acérées du destin. Tout les trois avaient souffert et souffriraient sans doute encore plus dans le futur... Sans pour autant croire qu'il s'agissait là de la raison pour laquelle ils vivaient, il semblait pourtant que cette douleur soit le gageure de leur devoir... et en cette journée même la nature semblait participer de cette atmosphère lourde des pensées de leurs cœurs réunit. Et alors qu'ils s'approchaient de leurs but, lui se mettait à se poser d'étrange question, ne les formulant qu'à demi dans son esprit. Eliow, l'homme qu'il aimait, n'était plus... pour autant sa vie n'avait pas prit fin comme elle aurait peut-être dû, car n'était-ce pas là ce que l'on enseignait souvent, que l'on mourrait aux coté s de l'être aimé, ne pouvant survivre à un monde sans lui ? Mais si effectivement une part de lui était morte lorsqu'Eliow avait disparue, une part différente de celle qu'avait perdue Shaynar, il ne pouvait pour autant se laisser dépérir sans rien faire. Il n'aimerait plus, du moins pas de cette manière là, pas de tout son cœur, pas au point de donner tout de lui-même... si on omettait le dragon noir évidement, mais il ne pouvait s'arrêter à cela. Et il y avait d'autres peines, près de lui... Celle de Shaynar évidemment, comment pouvait-il l'oublier un seul instant ? Mais également, et même en cet instant surtout, celle de Lyroë... car si ils voyageaient loin de Gloria, c'était pour une bonne raison, mais une raison qui l'angoissait un peu. Ça avait été dur pour eux face à la tombe d'Eliow, et Lyroë alors, face à celle de Cymbor ? Parviendrait-elle à rester forte ?
A mesure qu'ils approchaient du lieu, il sentait la détresse monter doucement, en écho à ce petit quelque chose dans l'air ambiant qui résonnait toujours de la mort du blanc, le vague murmure de voix, d'une bataille, et du dernier rugissement de ce géant des airs alors qu'il protégeait sa dragonnière. Il ne doutait pas une seconde de l'affirmation de Shaynar, et son cœur fit un petit bond, douloureux, une palpitation lancinante qui, même avec les joies du vol sur le dos d'un dragon ne parvenait pas à effacer. Ils y étaient, pas moyen de revenir en arrière. Coulant un regard rapide vers Lyroë avant que le dragon noir ne descende vers le sol pour se poser après s'être assuré que les environs étaient déserts. Il était bien vrai que se trouver nez à nez avec un vampire alors qu'ils venaient rendre hommages à Cymbor ne serait pas une bonne idée, autant pour la santé du sang froid que pour eux-même... après tout l'assassin de Cymbor était un vampire... Pourvu que le campement vampirique soit loin, où ils auraient du mal à ne pas avoir de problèmes. S'accrochant fermement à la selle de Shaynar, il regarda fixement le sol s'approcher puis se détacha pour pouvoir glisser à terre, faisant quelques pas pour se dégourdir les jambes, qu'il devait serrer contre la selle pour rester bien en place, son poids plume manquant de le faire valser chaque fois qu'il devait grimper sur le dos de son compagnon draconique. L'eau qui tombait à présent en rafale des cieux venait s'évaporer contre sa peau, lorsque les gouttes touchaient celle-ci, et alourdissaient sa cape de brume au demeurant, de sorte qu'il la repoussa pour garde une certaine liberté de mouvement, observant le monticule près d'eux avec un mélange de révérence et de tristesse.
Il restait en retrait, alors que Lyroë prenait les devant, ne sachant pas bien si il pouvait vraiment rester. Il voulait accompagner son amie dans sa peine, mais lui-même et Cymbor n'ayant jamais vraiment réussit à établir un dialogue, aussi doutait-il à demi du bien fondé de sa présence. Et les questions venues de Shaynar murmuraient dans son esprit, lui faisant tourner la tête vers le grand dragon sombre près de lui. Ainsi, ils avaient pensés à la même chose tout les deux, d'une certaine façon, bien que les interrogations ne soient pas les même. Il soupira doucement en le voyant reculer, et prit seulement un bref instant avant de lui répondre d'une voix timide, comme si il avait peur que Cymbor lui-même n'entende ce qu'il disait... Cymbor, ou quelqu'un d'autre ?
* Je pense.... je pense qu'il voudrait que tu sois là Shaynar * S'avançant vers lui, il posa une main sur les larges écailles, pauvre réconfort, alors qu'il reprenait. * Même si vos chemins furent différents, il était ton frère. Vous vous êtes rencontrés jeune et le temps passé aux cotés l'un de l'autre, malgré les tensions, ne s'oublie pas.... *
Son cœur se serra à la mémoire de tout ce qui avait fleurit durant leur route vers les pics rocheux. Aldaria, les plaine,s le désert, la course poursuite.... Eliow et lui...
* Je pense sincèrement que malgré tout... il voudrait que tu sois là pour lui dire adieu si non pour lui dire tout ce que tu n'as pas eut le temps de lui dire par le passé... et puis Lyroë est venue pour voir Eliow, je pense qu'il est naturel... de vouloir lui rendre la pareille *
Il se mordilla la lèvre et reporta son attention sur la scène si triste, n'osant pas approcher et pourtant, il s'éloigna du dragon noir en espérant qu'il n'allait pas les planter là. Angoissé, et ne le cachant pas, il s'approcha de Lyroë et posa une main sur son épaule en silence, l'accompagnant dans son chagrin sans se faire trop intrusif, là pour elle mais lui laissant la place de penser et de le repousser si elle le désirait....
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Lun 17 Juin 2013 - 19:54 | |
| Encore une fois, son passé allait se remémorer à elle. Inlassablement, il s'ancrait dans chaque part de son être. Bien accroché sur le dos du dragon noir, Lyroë avait l'esprit ailleurs. Avant de partir, elle avait donné les indications de lieu, images mentales d'un lieu devenu sacré à ses yeux, malgré sa tragédie. Y retourner n'avait pas été son envie première, mais peu à peu elle s'était imposée comme une envie indéniable. Même si l'elfe savait que reposer ses pas troublerait la quiétude qu'elle cherchait à refouler au plus profond. Peut être était-ce ça ? Elle devait apprendre à vivre avec, à en faire sa force, plutôt que sa faiblesse. Chose que pour le moment la mort de Cymbor était. Trop fraîche, trop présente et vive dans sa mémoire. Mais le voir une dernière fois, un dernier adieu serait le meilleur moyen d'avancer, d'aller de l'avant et de poursuivre ce rêve fou qu'elle avait eu avec la mort tragique du dragonnier et de son lié. Le point d'orgue serait la mort de l'assassin de cette partie d'elle qu'on lui avait arrachée.
Le voyage s'était fait sans un mot, jusqu'à ce que Shaynar leur annonce leur arrivée imminente, sur ce qui fut il y a quelques temps un vamp vampirique. La haine envers cette race se remit à parcourir les veines de l'elfe. Même si elle s'en sentait coupable, c'était quand même leur prince qui en était la cause.
Même le temps semblait les accompagner dans cette triste visite. La pluie qui les menaçait depuis un bon moment, venait enfin de faire son apparition. Elle permettrait à la jeune elfe de cacher les quelques larmes qui naissaient déjà alors qu'elle posa la pied à terre, son regard perdu sur le monticule de terre qui recouvrait les restes du noble et pur dragon blanc. Lyroë s'avançait tel une ombre, le pas lent, le cœur serré, et les yeux douloureux.
L'elfe s'agenouilla devant la terre. Son esprit vagabondait sur les souvenirs qu'elle avait de lui. Encore une fois, comme si elle avait peur de les perdre. Que cette partie de sa vie ne soit plus existante tout comme son lié. Les mains serrer contre la terre mouillée, la dragonnière rendait un dernier hommage à ce qui fut une partie de sa vie, une part d'elle qui ne mourra jamais. Il le sentait. Cymbor était là, quelque part, près d'elle, en elle. Il veillerait sur elle, tel le Dracos, comme autrefois.
L'elfe sentit les pas délicat de son ami de toujours derrière elle, puis sa main, chaude, réconfortante dans ce moment humide et rempli d'un silence pesant. Lyroë ne bougea pas.
Les trémolos dans la voix, elle murmure dans un souffle difficile :
« - Je t'en ai voulu de me l'avoir emmené ? D'avoir mis face à moi cet œuf qui s'ouvrit sous ma main. Mais pourtant, c'est la plus belle chose qui me soit jamais arrivé. Ce lien, cette présence. C'était l'inconnu pour moi. Tu as toujours été ma seule relation, avec père. Cymbor était au delà de ça. Il est moi, je suis lui. Une partie de moi est morte cette nuit là. Pour toujours. Rien n'effacera ça. Mais je préfère avoir vécu cette rencontre et ne jamais m'en remettre que de ne pas avoir connu cette relation unique. »
La jeune femme posa sa main sur celle de Mery. La serrant avec douceur.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Mar 18 Juin 2013 - 20:09 | |
| Combien de jours sans voir Père ? Zaphirel se posait la question. Deux, trois peut être. Il n’avait pas compté. La dragonne et l’allié vampire étaient partis. Il se retrouvait ainsi seul avec ce Kylian. Il ne l’aimait pas. Tout ce qu’il pouvait dire, c’était qu’il voulait le sauver de Lorenz, ma foi, c’était un but honorable. Trop honorable pour être réellement honnête. D’une part, le couper de Lorenz signifiait aussi le couper d’Achroma, ce qu’il refusait farouchement, car il restait la personne qu’il aimait le plus, et avec qui il se sentait le mieux. D’autre part, parce qu’il les savait maintenant motivés par autre chose. Ses souvenirs ! Encore ces fichus souvenirs qui revenaient sur le tapis ! Si seulement il n’avait jamais été humain ! Si seulement il avait pu être pour toujours aux côtés d’Achroma, sans que rien du passé ne vienne troubler son existence ! Il ne se souvenait pas ! Même les paroles de Roëric n’avaient ranimé le souvenir de cette bataille. Il avait écouté. Mais même s’il comprenait, il ne se souvenait pas. Il restait ce Kylian encore, dont Zaphirel n’arrivait pas à se débarasser. Il n’y avait certes pas mis toute sa volonté, commençant à avoir sérieusement soif après une journée entière de jeûne, et même déjà quelques heures de plus. La délivrance s’approchait sans qu’il ne le sache. Un groupe d’hommes investissait la forêt, à la recherche de Dracos savait quoi, et allaient finir par les trouver tous les deux. D’abord, le jeune vampire se réjouit, pensant pouvoir faire un bon repas, quitte à désobéir à son père Achroma et à s’abreuver de plus d’une victime en une fois. Mais non. Il était seulement prévu de s’enfuir. S’enfuir ! Ha ! Quelle merveilleuse idée ! Voila qui donnait certaines envies au nouveau-né. Et ces envies n’allaient certainement pas être au gout de Kylian. Ah ça non ! Le groupe d’hommes se rapprochait, et Zaphirel suivit Kylian un moment, alors qu’ils se faufilaient entre les arbres pour ne pas se faire remarquer. Il s’était presque plongé dans un silence total, mutisme absolu depuis la veille. Il bouillonnait, et faisait mijoter sa colère en lui, s’enjoignant à la patience. Et dès qu’il comprit que c’était son moment, il se concentra. Il ne pouvait pas se tromper. Achroma lui avait montré, lui avait appris. Il pouvait le faire ! C’était le plus simple des sorts, le plus facile à maitriser. Oh oui ! Il en était capable. Il n’eut qu’une demi-seconde d’arrêt, et il effectua le plus beau geste-clé dont il était capable. Un croche patte magique, qui enverrait Kylian au tapis pour quelques secondes, s’il avait la chance de le surprendre ! Ha ! Pour sur qu’il ne s’attendait pas à ça, cet enleveur d’enfants ! Le temps gagné fut suffisant. Il bondit dans la direction opposé, et alla le plus vite possible, filant comme une flèche droit à travers les arbres proches. Il avait réussi ! Réussi ! Tout seul ! Il allait rentrer ! Oh oui ! Rentrer ! Voilà ! Une clairière ! Il bondit à découvert, sans se préoccuper de ce qu’il y avait aux alentours. La lumière du ciel, vestiges d'un Soleil dissimulé derrière les nuages lui blessa la tête, mais il n’y fit guère attention tant il avait hate d’être libre. Libre ! Du moins, jusqu’à-ce que ses yeux s’habituent à la lumière plus vive que sous l'abri des arbres. Il dérapa, stoppé par une stupeur effroyable. Un… dragon. Il pivota par réflexe, glissant sur l’herbe, tombant sur la hanche, et dans une impulsion, il se leva pour repartir dans l’autre sens. Non ! Kylian allait le rattraper. Que faire ?! Il n’était plus seul. Non ! Il voulait y arriver ! Il était si près du but ! S’il y avait un dragon en face, et un méchant sur ses talons, eh bien soit ! Il bondit comme une proie terrorisé, du côté qui lui parraissait le plus salutaire, et s’apprêta à s’enfoncer à nouveau dans les bois… |
| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Jeu 20 Juin 2013 - 17:27 | |
| Kylian n'était pas dupe, la tâche qu'il s'était lui même attribuée ne serait pas une promenade de santé. Roëric et Isyndar ne l'avaient d'ailleurs pas approuvés et le lui avaient clairement fait comprendre mais il faudrait plus que quelques avertissements pour le faire changer d'opinion. Le vampire renégat était obstiné, il fallait bien l'être pour défier ouvertement un être comme Wintel, et lorsqu'il était persuadé du bien fondé de son choix, il s'y engouffrait totalement. Qualité précieuse pour un rebelle, cette détermination pouvait hélas également s'avérer un défaut particulièrement grave s'il faisait erreur. Il en était bien conscient cependant et c'était la raison pour laquelle il n'avait pas encore totalement arrêté son choix. Devait-il insister en dépit des mises en garde de ses amis ou au contraire se ranger à l'opinion de ces derniers et relâcher Zaphirel ? La question l'obsédait depuis son retour, en fait, depuis l'instant précis où il avait capturé le petit vampire. Quel que soit son choix, il ne doutait pas que le dragonnier et sa compagne le suivraient, leur fidélité n'était plus à démontrer, mais la décision lui appartenait et avec elle, les responsabilités qui en découleraient. Il valait mieux ne pas se tromper.
Ce jour là, les deux liés s'étaient absentés, probablement pour une partie de chasse ou un entraînement quelconque, Kylian n'avait pas posé de question lorsqu'ils lui avaient annoncé vouloir s'éclipser pour la journée. La perspective de se retrouver seul avec son petit prisonnier ne lui déplaisait pas vraiment, il aurait ainsi l'occasion de réfléchir tranquillement sur la suite à donner à cette affaire. L'enfant montrait des signes d'agitation, il avait été privé de nourriture depuis bientôt deux jours et les effets de la soif commençaient à se faire sentir. Néanmoins, il tenait le choc mieux que Kylian ne l'avait pensé, ce qui confortait ce dernier dans l'idée qu'il devait être possible de le sevrer progressivement. Le renégat se surprit même à rêver, pouvait-on imaginer qu'un vampire éduqué suffisamment jeune à la modération et au respect de la vie humaine puisse supporter des jeûnes plus long encore que ce dont lui-même était capable ? A sa connaissance, cela n'avait jamais été tenté, qui pouvait affirmer que c'était impossible ? Et en extrapolant, pourquoi ne pas imaginer un vampire capable de modifier son régime alimentaire pour se passer totalement du sang humain ou elfique ? Douce utopie, certes, mais quel espoir pour la paix entre les peuples.
Le rêveur fut brutalement ramené à la réalité par des bruissements inhabituels et des éclats de voix. Des humains approchaient, vraisemblablement un groupe de chasseurs essayant de lever du gibier. Pas vraiment de quoi s'alarmer, mais il était plus prudent pour les vampires de ne pas s'attarder dans les environs. Le regard couleur acier du renégat croisa celui de son captif tandis qu'il lui soufflait une mise en garde discrète :
Tiens toi tranquille et ne m'oblige pas à t'attacher. Je t'apporterais de quoi te rassasier cette nuit, à condition que tu te domines jusque là.
L'un derrière l'autre, les deux vampires s'éloignèrent sans bruit. Etait-ce la menace de l'entraver ou la promesse d'un prochain repas qui fut la plus convaincante ? Difficile à dire, mais Zaphirel suivit docilement son gardien entre les arbres, au plus grand soulagement de Kylian qui avait sincèrement redouté de voir son captif perdre la raison et se jeter sur les humains. L'archer avait la responsabilité du petit monstre, il n'aurait pas pu lui permettre de tuer gratuitement des humains innocents même si cela l'obligeait à faire usage de la force. Cela lui apportait cependant une nouvelle preuve que la réputation sanguinaire des nouveaux nés était surfaite : bien encadrés, il était possible de les aider à dominer leurs pulsions, leur rage supposée n'était qu'une conséquence de la sauvagerie de leurs propres maîtres. Inconsciemment, le groupe de chasseurs venait de fournir au renégat l'argument final à son débat intérieur. Oui, il pouvait aider Zaphirel, il en était désormais persuadé et il ne l'abandonnerait pas.
Malheureusement, Kylian avait peut-être légèrement surestimé les capacités d'obéissance de son jeune prisonnier : tandis qu'ils se glissaient furtivement à travers les bois, le pied de l'archer butta soudainement dans un obstacle invisible. Trop tard pour retrouver un semblant d'équilibre, le vampire s'écrasa au sol avant d'avoir eu le temps de réagir, face contre terre. Zaphirel ! Kylian se redressa aussi vite qu'il avait chu mais le petit monstre s'éloignait déjà à toutes jambes. Bon, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, il était normal qu'il tente de s'évader si l'occasion se présentait à lui, mais il valait mieux ne pas lui donner l'illusion qu'il avait une chance d'y parvenir. A peine s'était-il redressé que l'archer vampire se lançait à la poursuite de son fugitif. Chaque nouvelle foulée diminuait sensiblement la distance les séparant, Zaphirel ne pourrait pas s'échapper aujourd'hui. D'autant plus qu'il se dirigeait droit vers une grande plaine qui ne lui offrirait aucun abri et aucun moyen de se soustraire au regard de son poursuivant. Même la pluie battante qui se déversait sur eux depuis quelques minutes ne lui serait d'aucun secours, les épais nuages sombres occultaient les rayons direct du soleil et amenuisaient leur impact sur leurs physiologies. Sans y voir aussi bien qu'en pleine nuit, le rebelle n'était que peu incommodé par la luminosité ambiante.
La silhouette d'une masse plus sombre se détacha soudain du rideau de pluie mais Kylian n'y prêta qu'une attention sommaire, trop occupé qu'il était à remettre la main sur le petit vampire qui venait subitement de virer de bord pour se rediriger droit vers la forêt à quelques dizaines de mètres devant lui. Trop tard. A cette distance, sans obstacle pour le gêner et protégé des rayons solaires par la couverture nuageuse, Kylian ne pouvait pas le rater. Pointant deux doigts vers le fuyard, il invoqua le sort d'Aranea pour l'engluer dans sa magie. Maintenant que Zaphirel était immobilisé, il ne fallut que quelques enjambées au vampire pour combler la distance qui le séparait de son captif.
Je t'avais pourtant averti qu'il était inutile d'essayer de t'enfuir, je ...
L'archer s'interrompit. Dans la périphérie de son champs visuel, la masse sombre qu'il avait entrevue un peu plus tôt venait de se mouvoir. Dracos ! Maintenant qu'il y accordait un peu plus d'attention, il pouvait deviner les formes d'un dragon. Et à en juger par la taille, il ne s'agissait pas d'Isyndar. Mais alors qui ? Une lueur inquiète éclaira le regard du renégat : Seithvelj était dragonnier. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Ven 21 Juin 2013 - 0:29 | |
| Son coeur puissant et habituellement lent battait comme un fou dans son énorme poitrail, Shaynar n'était pas de ces calmes et majestueux dragons aux têtes farcies d'enigmes, son esprit était plutôt celui d'un guerrier, brutal parfois et peu habitué à connaître la peur, pourtant elle l'effleurait à l'instant présent. Cet endroit l'impressionnait, les souvenirs lourds qui y étaient attachés semblaient peser sur ses écailles et il avait presque l'impression d'entendre les cris et le fracas de cette bataille passée. Ce n'est que le contact de la main douce de son presque lié qui lui permis de trouver la force de ne pas reculer plus encore, et de s'immobiliser en une posture incertaine, muscles tendus.
"Tu as peut-être raison... Mais cet endroit est lugubre..."
Et il mourrait d'envie d'en partir ! Mais il n'était pas utile de le préciser. Et d'ailleurs les convenances même draconiques ne lui permettaient pas de filer, il se devait de rendre visite à son frère enterré ou pas et il devait aussi rendre la pareille à Lyroë qui était venue pour Eliow.
Son regard de braise de fit plus calme lorsque le baptistrel s'éloigna de lui pour poser la main sur l'épaule de Lyroë, sa peur n'était rien face à la souffrance de la dragonnière, il ne pouvait pas se permettre de lui gâcher cet instant, aussi prit-il sur lui, et puis diantre, il avait sa fierté ! Il demeura en retrait, ses prunelles rougeâtres ne lâchaient pas le tertre mais son ouïe sensible ne pouvait manquer aucun des mots de Lyroë
"Tu ne t'en remettra pas, mais tu apprendra à vivre avec cette blessure, elle te grandira."
Son esprit n'avait fait qu'effleurer celui de la dragonnière en un souffle léger respectueux de la peine qu'il sentait en elle. Ses paroles lui était venu naturellement du fin fond de sa mémoire ancestrale, au coeur de ce puit de sagesse si perturbant qui était celui des anciens de son peuple et dont il avait hérité comme tout fils draconique. Il était sur de la véracité de ses propos, tout simplement parce qu'il se rappelait que d'autres avaient déjà vécu l'histoire de Lyroë et Cymbor, bien avant cet ère. Et la sienne aussi, celle d'Eliow... Ils n'étaient pas seuls dans leur détresse, ce n'était pas une joie de le savoir mais c'était tout de même réconfortant de sentir que l'on faisait partie d'un tout. Cymbor avait-il ressenti cela un jour dans sa courte existence ? Sans doute... Il s'était montré plus sage que son homologue noir et ceci depuis leur éclosions respectives. Ce souvenir amusa Shaynar qui étendi le cou comme pour flairer la tombe et ainsi effleurer peut-être l'esprit du blanc, ou son souvenir. Il était là... Il le sentait.
Un craquement léger... Une odeur... Tiré tout à coup de ses profondes réflexion le dragon noir releva brusquement la tête, tout crocs dehors. Il ne pouvait pas ne pas avoir reconnu ces effluves qui avaient constitués une si grande partie de sa vie. Son esprit se referma instinctivement, ne laissant qu'un mince filet d'ouverture au presque lien qu'il entretenait avec Merithyn. D'une pensée brève il l'informa :
"Vampires !"
Il avait déjà pivoté d'un mouvement brusque qui arracha des mottes entières de la terre boueuse dans laquelle il avait planté ses griffes. Le responsable de cette agitation semblait avoir sentit le danger et il essayait déjà de tourner les talons pour retourner sous le couverts des arbres, espérait-il échapper à un dragon de cette façon ? Peu convaincue par cette tentative la créature bondit, et d'un seul coup d'aile elle s'interposa entre le bois et le petit bipède, atterissant lourdement juste devant lui en faisant trembler le sol et notant au passage la présence du deuxième vampire qui semblait... Poursuivre le premier ? Voilà qui n'était pas dans les moeurs habituelles de ces créatures, et pourtant Shaynar les connaissaient parfaitement bien !
Un grognement mauvais s'échappa de son poitrail tandis qu'il plongeait les rubis de ses yeux dans ceux du poursuivit d'abord, puis du poursuivant. Dressé juste devant eux, les griffes solidement plantées au sol, les écailles hérissées et les ailes plaquées contre le dos en cette posture draconique agressive, il dressait un tableau tout à fait terrifiant encore accentué par la rangée de crocs qu'il exhibait et par le grondement qui continuait et qui enflait encore et encore tel le formel avertissement qu'il était. Le moindre geste de ces deux là signerait la fin de leur non-vie... |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Sam 22 Juin 2013 - 20:02 | |
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Il se souvenait d'une femme forte, resplendissante de dureté et de détermination. Une femme courageuse qui n'hésitait pas à défendre ses idéaux et ses points de vue même si elle n'avait pas la vérité entre ses mains, restant loyale envers elle-même et envers ceux qu'elle défendait. La présence de Cymbor l'avait rendue encore plus lumineuse, à de nombreux titres. Mais aujourd'hui elle était.... triste, si triste, comme une ombre en pleure. Et il se lamentait de ne pouvoir lui offrir plus qu'un soutient discret. Il n'avait pas perdu une part de son âme malgré tout.... mais, même si il n'était pas véritablement le dragonnier de Shaynar, il avait peur de voir le dragon noir disparaître, peur de perdre encore quelqu'un qu'il aimait. Il était attaché à Shaynar, énormément même, alors il n'était peut-être pas dragonnier.... mais il commençait à entrevoir la douleur qu'avait ressenti Lyroë.... Il serra doucement l'épaule de son amie, silencieux, ne pouvant répondre à de telles mots. Quelles paroles auraient put être assez franche, assez pure et véridique, même venant de lui, pour avoir le droit d'exister en ce instant de recueillement ? Aucun mot n'avait assez de portée et de justesse pour satisfaire leurs peine partagée.... et pourtant il aurait réellement voulut lui dire quelque chose, n'importe quoi, mais quelque chose, pour lui prouver qu'au final il était là pour elle, et qu'il la soutenait dans cette épreuve si terrible.
Shaynar avait raison, l'endroit était lugubre. Trop lugubre. Il y avait là tant de sentiments négatifs ici, la mort du dragon blanc... et ce que la terre chuchotait.... en colère. La colère et la rage des combattants, celle de Cymbor, son envie de protéger Lyroë, sa haine des vampires... d'autres choses aussi, des pleures, de la tristesse, celle des soldats mourant, d'un père ayant perdu son fils, celle d'un elfe mourant au champ d'honneur, des mots de courage et de défi sur les lèvres.... Beaucoup trop de choses.
* Je revois cette scène épouvantable Shaynar, par les yeux de la terre, les paroles...les cris... Sa mort a empreint la nature elle-même de quelque chose de mauvais. *
Il ne pouvait guère changer le passé, ce qui était arrivé. Ce n'était pas en son pouvoir. En revanche il pouvait libérer toute cette tension, dans l'air. Si il faisait appel au chant de l'eau oui, il pouvait purifier la tombe de Cymbor de la souillure, et détacher définitivement son âme de son corps mortel. Ainsi, il pourrait enfin reposer en paix, loin des affres de la guerre mortelle, loin de tout ce qui pourrait lui faire du mal, à lui ou sa mémoire. Il veillerait pour toujours sur Lyroë et Shaynar depuis l'autre coté....
Au moment où il allait entonner le chant destiné à apaisé le lieu, l'esprit de Shaynar attira son attention, alors qu'il lui faisait parvenir sa pensée. Vampire.... un vampire ici ? Lorenz s'attendait-il à les voir revenir par ici, ou bien était-ce un coup de malchance, un éclaireur venu ici par hasard pour s'assurer que tout allait bien. En tout les cas il n'était pas le bienvenu.... pire que ça, il était le très malvenu, et sans doute que sa réaction serait moins violente que celle de Lyroë... ou Shaynar, à le voir hérissé et prêt à les déchirer en lambeaux palpitants au moindre geste de travers. Retirant sa main de l'épaule de Lyroë, il fit face au... aux fauteurs de troubles. Ils étaient deux, apparemment. Un gamin d'à peine quelques mois, et un plus âgé mais tout aussi bruyant et chaotique. Mais enfin qu'est-ce qu'ils faisaient ici ? L'un semblait poursuivre l'autre.... pourquoi d'ailleurs ? Le gosse était prisonnier ? Mais en fait, les questions devraient probablement attendre, car déjà, il voyait Lyroë qui se levait.... et il ne doutait pas qu'elle accueillerait les deux importuns à sa manière, d'une flèche en plein entre les deux yeux...
Avant qu'un drame ne se produise, et curieux tout de même de savoir ce qu'ils faisaient là, il se décida à agir et lança une note claire pour dissiper le sortilège Araena utilisé par le plus âgé des deux vampires. Une seconde les cloua sur place, histoire qu'ils ne bougent plus, si la vue d'un dragon furieux ne suffisait pas pas à leurs faire prendre racine. S'approchant des sangs froid, il croisa les bras, les regarda tour à tour, puis finit par prendre la parole.
« Kylian. Zaphirel. Je vais être bref et concis, vous vous trouvez sur un lieu de recueillement, au plus mauvais moment possible, avec une menace de mort au dessus de la tête. Aussi j'aimerais beaucoup que vous soyez dociles et que vous nous disiez immédiatement ce que vous faites ici, pourquoi vous vous courriez après et surtout.... que vous vous excusiez de votre tapage auprès de mon amie Lyroë pour être venu empiété sur son temps de deuil, et auprès de Shaynar pour l'avoir prit pour un élément du paysage. »
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Dim 23 Juin 2013 - 21:19 | |
| Le doux résonnement que pouvait produire les dragons dans son esprit fut la seule chose qui sortit Lyroë de sa tristesse. Elle s'était laissée aller à cette peine criante qui rongeait ce cœur qu'elle croyait invulnérable. Chaque jour il s’effritait un peu plus comme pour lui faire comprendre sa fatale erreur. Elle aurait dû mourir cette nuit là, mourir avec lui. Il s'était jeté face à la mort pour la sauver, pourquoi pas elle.
Dans une demie voix étouffée par des sanglots, sa gorge serrée, les yeux dans le vague, sa main posée sur celle de Mery, comme pour se retenir à quelque chose de fort.
« - Je le sais noble dragon noir. Et je sais bien qu'ici la seule créature à comprendre mon cri, c'est toi. Ce déchirement violent, qui coule dans nos veines. Mais crois-tu que l'on peut apprendre à vivre avec ?»
Une question sans réelle intention de réponse. Plutôt dire tout haut, de se le dire, dans l'espoir qu'un jour, les paroles du dragon deviennent réelles. Lyroë en avait envie, car c'est ce que son lié voulait et voudrait.
La dragonnière se releva ne détachant pas ses yeux bleus de la tombe de son lié, quand Shaynar leur fit par de la nouvelle menace qui s'approchait à grand pas d'eux : des vampires. Ici, encore ? Le campement n'était plus, alors pourquoi ? Comment ?
En tout cas, le dragon noir avait à peine finit que l'elfe sortit son arc et qu'une flèche était prête à fendre l'air en direction des importuns. Elle ne laisserait pas un autre de ses dentus profaner ce lieu devenu sacré. Et il semblait ne pas être la seule. Shaynar, écailles dressées sur le dos, montrait clairement qu'un pas de plus en leur direction serait leur fin. Elle avait déjà vu le dragon en colère, mais sa taille à présent beaucoup plus imposante ne dressait plus le même tableau.
Comme à son habitude, Merithyn et sa douceur, sa gentillesse et son calme naturel prirent le dessus. Cherchant à apaiser les tensions. Lyroë avait toujours été impressionnée par ce calme et cette faculté d'un simple mot toute créature autour de lui. Il avait décidément bien trouvé sa voie en devenant baptistrel.
En tout cas face à eux, les vampires ne semblaient pas enclin a en découdre avec les crocs du premier né. Et le premier semblait même vouloir faire demi tour, déboussolé face à l'imposante masse draconique. Surtout que Mery plus rapide les cloua sur place en une note. C'est qu'il savait y faire quand il voulait. Doux comme un agneau, mais terrible comme un dragon. Il en serait plus facile à embrocher si l'un des vampires commettait un impair de plus et si les paroles sages de son ami d'enfance ne ferait pas échos à son cerveau mort.
Mais comme à leur habitude, le trio elfique n'était pas d'accord sur les démarches à suivre. Mery usait de sa paroles, Lyroë de son arc. Toujours en joue sur le premier vampire, elle murmura entre les dents.
« -Ils s'en moque Mery, ce sont des vampires comme ceux là qui ont tué Cymbor. Ils reviennent souiller sa tombe dans l'espoir d'un gain ou d'un bonus en profanant son corps endormi. Je vais abréger leur souffrance de non vie en les envoyant rejoindre l'esprit de la véritable mort, s'il les accepte auprès de lui. »
Elle fit un pas en avant, l'arc bien tendu. Elle n'avait qu'à détendre un peu ses doigts fins pour que l'un ou l'autre passe au trépas. Ils étaient deux, le second Shaynar pourrait s'en servir comme aiguise griffes. Elle lui soumis d'ailleurs cette idée. Elle savait que Mery n'aimerait pas, pacifiste qu'il était, mais c'était ce genre de créatures qui avaient tué son lié, tué un des leurs et emprisonnés Eliow dans un rôle qui n'était pas le sien. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Lun 24 Juin 2013 - 11:22 | |
| Là. Ils étaient dans les ennuis jusqu’au cou. Zaphirel n’avait connu pire situation. Du moins depuis la fois où Lorenz l’avait coincé dans un cercle d’incarcération. Etait-ce si récurrent pour les vampires de frôler la mort à chaque coin de rue, ou bien avait-il déplu au Dracos de quelque manière que ce soit ? Il y avait non seulement un dragon immense, probablement déjà adulte et suffisamment en colère pour les croquer tous les deux d’un coup à tout instant, mais aussi une archère qui avait visiblement envie de les transformer en passoire, et cet autre homme… si étrange.
Quand le dragon lui avait coupé la route, il avait dû arrêter sa course. Pire encore, c’est à ce moment-là que Kylian avait lancé un sort qui lui semblait vaguement familier, alors même qu’il ne se souvenait pas de l’avoir vu à l’œuvre. Réminiscences de ses souvenirs humains ? Quoi qu’il en soit, il avait été doublement stoppé dans sa course, et sa position avait été d’un déséquilibre douteux. Il n’avait pas tellement compris la suite. Mais l’homme s’était approché d’eux. Le sort d’Aranea s’était dissipé, et Zaphirel avait ainsi perdu l’équilibre précaire qu’il avait, et s’était retrouvé à plat ventre dans la terre boueuse. Et immobilisé, de surcroît.
L’homme parla. C’était étrange qu’il sache déjà leurs prénoms, trouvait le jeune vampire. Lisait-il les esprits ? Non, c’était différent. Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Pourquoi Père ne lui avait-il jamais parlé de ces êtres ? Ils parlèrent alors entre eux. Ils lui faisaient penser à Roëric et Kylian, discutant tranquillement de sa mort ou de sa survie alors même qu’il était assis juste à côté. Un sentiment profondément désagréable l’étreignit. Mais eux ne semblaient avoir aucune raison de les épargner, pire encore, ils semblaient avoir toutes les raisons du monde de les tuer, et lentement. Achroma ne lui avait jamais autant manqué. Quitte à mourir, il aurait préféré le faire à ses côtés, chevauchant la noble dragonne Silarae, au sein d’une bataille épique ! Dracos ! Il ne voulait pas mourir sans avoir pu se défendre ou s’enfuir ! Il ne voulait pas mourir encrotté de boue, l’épée au fourreau, et après une vie si courte ! Si mauvaise ! Si pitoyable !
Il n’osa cependant même pas relever la tête vers le dragon. La terreur qui le saisissait l’empêchait plus de bouger que le sort de l’inconnu. Il tremblait. La magie de ce type était étrange. Après un long silence, il redressa la tête, d’abord pour voir la tête du dragon juste devant lui. Il écarquilla les yeux, dans une expression terrifiée, puis il essaya de se faire oublier en se faisant tout petit. Sa tête tourna pour voir l’archère, dont la flèche était pointée dans sa direction. Pourquoi ne pointait-elle pas Kylian ? Il l’aurait mérité au moins, cette flèche ! Il était aussi le plus fort des deux. Le plus vieux. Le plus expérimenté. Pourquoi était-ce lui que l’on visait ainsi ?!
Son regard se posa ensuite sur le troisième « adversaire » et il renifla. Il n’avait pas une odeur d’humain. Zaphirel se mordit la lèvre. Il ne savait que dire. Pouvait-il laisser Kylian tout expliquer ? Bien sûr que non ! Ce traitre, ce criminel ! Il le dépeindrait assurément comme un nouveau-né en fuite, ou dirait assurément qu’il était en tort. La voix du jeune vampire s’éleva à peine, mais nul doute qu’ils l’entendraient :
« Je… je vous demande pardon. Je ne voulais pas vous déranger dans votre… dans vos affaires. Je voulais juste retourner chez mon père… rentrer chez moi… »
Il hésitait. Ses mots étaient teintés de la peur qu’il ressentait, et il espérait n’avoir fait aucune erreur qui lui aurait coûté une flèche en pleine tête, ou un coup de dent de dragon dans la gorge. Les tremblements qui l’avaient parcouru un moment se calmaient un peu, et son corps reprenait lentement son immobilité, immobilité parfaite de sa condition de non-vie. |
| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Lun 24 Juin 2013 - 16:51 | |
| Dracos tout puissant. C'était une chose d'entendre parler de la formidable puissance des dragons, c'en était une autre que de se retrouver face à face avec l'une de ces créatures. En un clin d’œil, le grand dragon noir que le jeune renégat avait aperçu à travers le rideau de pluie se dressait maintenant devant les deux vampires, laissant peser sur eux son regard écarlate. C'était d'autant plus impressionnant que le dragon était loin de se montrer amical, Kylian ne parvenait pas à détacher le regard de sa gueule garnie de crocs effilés, il s'attendait à chaque seconde à la voir s'ouvrir largement pour déverser sur eux le torrent de flammes qui les réduirait en deux petits tas de cendres fumantes. Mais que pouvaient-ils faire ? Fuir ? Au milieu de cette vaste étendue dégagée, ils n'avaient nulle part où se cacher et Kylian doutait sincèrement d'être en mesure de prendre de vitesse un dragon. Combattre ? L'idée était encore plus invraisemblable que la précédente. Non, désormais, leurs destins ne leur appartenaient plus, si le dragon noir décidait de tuer, alors les deux vampires périraient. La seule inconnue était de savoir s'ils seraient brûlés, dévorés ou déchiquetés.
Fermement campé sur ses jambes, bras légèrement écartés, l'archer vampire demeurait parfaitement immobile, cherchant fébrilement une solution qu'il savait pourtant pertinemment ne pas pouvoir trouver lorsqu'une voix claire et mélodieuse se fit entendre. En réponse, le sort d'Aranea qui emprisonnait Zaphirel s'évapora tandis qu'une étreinte invisible enserrait les deux vampires pour leur interdire tout mouvement. Kylian détacha les yeux du dragon noir pour chercher du regard l'origine de la voix. Un elfe ! Ou plutôt des elfes. Un homme et une femme. Il n'y avait aucun doute possible sur leur appartenance au Beau Peuple, leurs silhouettes dégageaient cette grâce et cette pureté propres aux êtres sylvains. Dans l'esprit du renégat, une étincelle d'espoir s'alluma mais s’éteignit aussi vite qu'elle était apparue. Contrairement à ce qu'il avait redouté de prime abord, le dragon noir qui les menaçait n'était de toute évidence pas le lié de Seithvelj, mais ce n'était malheureusement qu'une piètre consolation : à en juger par l'arc qui déjà pointait son projectile menaçant vers eux, ces elfes n'avaient pas l'intention de les laisser repartir vivants. Cruelle ironie, lui qui s'était dressé face à Lorenz et luttait pour la paix entre les peuples allait finalement se faire tuer par les ennemis du prince vampirique. Mais que venaient donc faire deux elfes et un dragon aussi loin des forêts de leur royaume ?
L'homme s'avança pour leur demander des explications. Nouvelle lueur d'espoir, ils allaient avoir une chance de parlementer. Nouvelle désillusion, l'archère semblait nettement moins disposée que son compagnon à leur accorder un quelconque sursis. Mais elle n'avait pas encore attaqué, pas plus que le dragon noir dont le grondement menaçant continuait d'enfler dans l'air : les deux vampires étaient au bord du gouffre, mais ils n'étaient pas encore tombés. Tandis que Kylian cherchait soigneusement ses mots, Zaphirel marmonna quelques excuses terrorisées. Au moins cette fois, s'ils en réchappaient, peut-être le petit vampire comprendrait-il qu'il valait mieux pour tout le monde suivre sagement les consignes qui lui étaient données.
Le renégat pour sa part accrocha son regard bleuté à celui de l'elfe qui s'était adressé à eux avant de lui répondre d'une voix respectueuse mais assurée. Il avait peur, oui, car il ne voulait pas mourir. Il avait encore trop de choses à accomplir que pour quitter ce monde aujourd'hui, de la flèche d'une elfe endeuillée ou de la griffe d'un dragon en colère. Mais ce n'était pas la première fois que l'esprit de la mort se penchait sur son âme et s'il survivait, ce ne serait probablement pas la dernière non plus, mais il avait depuis longtemps appris à domestiquer cette peur de la mort pour ne pas la laisser transparaître dans ses actes ou dans ses mots. Lorsque votre vie ne tenait qu'à un fil, être en mesure de garder la tête froide pouvait faire la différence.
Je suis désolé de cette intrusion maladroite. Sincèrement. Je n'avais certainement pas l'intention de vous offenser, pas plus que de souiller la tombe ou la mémoire de qui que ce soit. S'il y a quelque chose que je puisse faire pour laver l'affront qui vous a été fait...
Kylian poursuivit en désignant d'un geste le petit vampire étendu au sol.
Zaphirel est mon... prisonnier, dans le bon sens du terme si tant est qu'il en existe un. Il a déjoué ma vigilance et s'est échappé, j'essayais de le rattraper avant qu'il ne cause du mal à quelqu'un... ou à lui-même.
Il détourna finalement son attention de l'elfe aux bras croisés pour la reporter sur l'archère qui menaçait toujours de les percer de flèches.
Nous ne sommes pas comme ceux qui ont tué votre ami et ce n'est pas en nous tuant que vous vengerez celui qu'ils vous ont pris. Je ne suis pas l'ennemi des elfes, au contraire, je me suis dressé contre celui qui veut voir votre race éteinte et je m'efforce de ramener la paix. Quant à Zaphirel, il n'est qu'un enfant que j'ai soustrait à l'influence néfaste et à la violence de ceux qui l'ont condamné à porter la malédiction qui est la nôtre.
Impossible pour l'instant de dire s'il s'était montré suffisamment convaincant pour sauver son existence et celle de son captif. Mais ils étaient encore vivants, du moins, aussi vivants que des vampires pouvaient l'être, ce qui était déjà probablement un bel exploit. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Mar 25 Juin 2013 - 23:55 | |
| La tension était à son comble à cet instant, les deux nouveaux arrivants n'auraient pas pu trouver pire endroit où se balader car malgré les apparences ce n'était certainement pas Shaynar leur pire ennemi. Lyroë risquait de s'avérer bien plus agressive, elle était peut-être moins impressionnante mais la colère qu'il sentait monter dans son esprit était explosive. D'ici quelques instants les terres Armandéennes compteraient deux vampires de moins... C'était sans compter sur l'intervention de Merithyn. Une note résonna dans l'air, chargée de magie et le dragon se fit attentif comme toujours lorsqu'il était confronté à l'art Baptistral. Il ne s'agissait que d'une note unique néanmoins et il reporta donc aussitôt son attention sur ses deux cibles désormais clouées au sol. Bien ça, très bien, il n'aurait pas à leur courir après si il décidait de les déchiqueter ! Non pas qu'il n'aimait pas chasser mais un peu de facilité de temps à autre cela ne pouvait pas faire de mal... En attendant il continua à gronder avec constance tandis que Merithyn prenait la parole, soulignant un point que le dragon n'avait pas vraiment noté jusque là... Comment cela ils l'avaient pris pour un élément du paysage ? Indigné, il dévoila ses crocs pile au bon moment pour appuyer involontairement les paroles de Lyroë. Comme prévu l'archère était dans une colère noire et souhaitait mettre immédiatement fin à la non-vie des deux intrus. Le dragon était plutôt du même avis mais pas pour les mêmes raisons, ce qui l'inquiétait lui c'était plutôt de savoir où se trouvaient les autres vampires, et en particulier Wintel... Il était sur le point de souffler ses inquiétudes à Merithyn lorsque le plus petit des deux vampires marmonna quelque chose :
« Je… je vous demande pardon. Je ne voulais pas vous déranger dans votre… dans vos affaires. Je voulais juste retourner chez mon père… rentrer chez moi… »
Hum était-il possible que Lorenz se soit encombré d'un être aussi pitoyable ? C'était peu probable... Ou alors il avait bien changé, ce qui était encore plus improbable. Le risque était donc faible, il ne pouvait s'agir que de deux vampires solitaires. Shaynar n'aurait certainement pas apprécié qu'on puisse prétendre qu'il craignait un bipède, et d'ailleurs n'avait-il pas failli l'affronter avant qu'Eliow ne parvienne à l'en dissuader ? Non il s'agissait surtout de ne pas mettre son presque lié en danger, et Lyroë non plus d'ailleurs, la guerrière elfe aurait été trop heureuse de se jeter à la gorge de son ennemi quitte à aller droit dans le mur !
Curieux maintenant qu'il avait été rassuré au sujet des risques de voir débarquer bientôt l'armée vampirique, le dragon allongea le cou afin de pouvoir renifler le petit être tout à son aise. Son souffle puissant ébouriffa les cheveux du vampire au moment où il approcha dangereusement le museau de son visage. Flamboyants, les rubis de ses prunelles se fixèrent dans le regard brun en une inspection quelque peu intimidante. Enfin, il sembla satisfait et recula son cou avant de souffler par les naseaux, projetant un nuage de fumée par la même occasion :
"C'est une proie, il a plus de l'agneau que du vampire..."
Sa conclusion aurait pu se révéler très inquiétante pour le concerné mais en réalité le dragon n'avait projeté sa pensée que vers l'esprit de son presque lié. Et d'ailleurs ce n'était pas une pensée particulièrement agressive, il ne faisait là qu'une constatation plutôt neutre. Dans un esprit draconique les êtres vivants se situaient dans deux catégories : proie ou prédateur. Et il était clair que celui là n'aurait pas sa place dans le second groupe !
"Celui là n'a pourtant rien d'un loup à première vue..."
Il avait tourné la tête vers le deuxième intrus avant d'émettre cette constatation, et comme pour appuyer sa pensée le vampire se décida à parlementer. La voix respectueuse commença par plaire au dragon, mais cette bonne impression ne dura pas et il renacla bruyament quelques secondes plus tard, un prisonnier dans le bon sens du terme ? Se moquait-il du monde ? L'esprit puissant de la créature engloba tout à coup toute la clairière, les dragons n'avaient pas pour habitude de s'adresser à d'autres qu'à leurs dragonniers mais pour le coup il ne pouvait laisser passer une énormité pareille ! La voix de son esprit résonna en même temps dans les têtes de chacun d'entre eux mais c'était bien au pseudo-loup qu'il s'adressait :
"Et quel titre t'a été décerné par les esprits, vampire, pour que tu t'octroies le droit de décider de ce qui est bon ou mauvais pour un autre que toi ? A quel point es-tu supérieur à lui pour avoir un droit sur son existence ? Expliques-toi, qui sait peut-être devrais-je moi-même m'incliner devant toi ?"
Son ironie avait d'autant plus de poids que son regard brûlant planté dans les yeux de l'être à capuche était mortellement sérieux. Il étendit à demi les deux membranes noires de ses ailes comme pour mettre au défi son interlocuteur de se prétendre supérieur à lui, ou à n'importe qui d'ailleurs. Les choses étaient claires dans l'esprit de Shaynar, face à un dragon aucun bipède ne valait grand chose mais ce n'était pas pour autant qu'il apprécierait d'en voir un se croire au dessus des autres, il y avait déjà bien assez de Wintel pour cela ! Il attendit la réponse et la suite des événements, parfaitement immobile... |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Ven 28 Juin 2013 - 21:31 | |
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Il comprenait Lyroë, bien entendu, comment ne pourrait-il la comprendre. Cymbor avait été tué par des vampires, elle venait lui faire ses adieux, et d'autres vampires troublaient sa paix. Il comprenait parfaitement qu'elle le prenne très mal, et pourtant elle avait également été d'un jugement trop rapide au sujet d'Eliow. Ses sentiments seraient sa perte, sans aucun doute, autant qu'ils étaient sa force, et en cela, ils se ressemblaient beaucoup. Mais il ne voulait pas non plus provoquer de morts inutiles, même si il s'agissait de vampires. Un seul être méritait de mourir en ce monde et ce n'était certainement pas un de ceux là. Se tournant sèchement vers son amie, il lui décocha un regard clairement réprobateur et lui glissa, en elfique afin de ne pas la froisser aux yeux des autres. « Tu n'en sais strictement rien Lyroë, abaisse ton arc, avant de répéter une erreur malheureuse du passé » Il était tout prêt à l'arrêter lui-même si il le fallait, et nota avec un temps de retard que le ton de sa voix était plus sec qu'il ne l'aurait souhaité. Il avait beau avoir pardonné beaucoup, ce n'était pas pour autant qu'il la laisserait gâcher ce qui était peut-être une occasion en or. On ne pouvait guère savoir ce qu'ils étaient venus faire là avant qu'ils ne le disent, ou que lui se décide à jouer les indiscrets, mais en tout cas, braquer une arme sur eux était une réaction barbare et enfantine qu'il n'acceptait plus de son amie d'enfance qui, non contente de ne plus être une enfant, clamait avoir apprit la leçon qu'Eliow avait offerte en périssant. Et cela plus que toute autre chose, il ne voulait pas en entendre parler.
Avec un dernier froncement de sourcils, il se tourna pour observer le duo quelque peu pitoyable et tendis l'oreille avec politesse lorsque la voix fluette de l'enfant s'éleva. Il fut ravis de l'entendre s'excuser et lui sourit doucement en signe d'encouragement. Sa voix fluette était dépourvue de mensonges, sa sensibilité de Baptistrel le lui affirmait. Ce pauvre petit avait l'air singulièrement perdu et terrifié. Et si il recherchait juste son père, c'était qu'il n'était que récemment transformé. Un très jeune vampire donc, et pas encore éduqué. Et l'autre n'était pas celui qui l'avait transformé. Que devait-il en penser exactement ? Il n'en savait rien. Il se demandait vaguement d'où un aussi jeune et frêle vampire pouvait bien venir, qui avait eut l'idée saugrenue de transformer un être comme celui-ci, dont la magie n'émanait pas et qui semblait incapable de se battre. Il regarda Shaynar, alors que le dragon noir reniflait Zaphirel, ne craignant pas de le voir le gober. Si il avait voulut le manger, il l'aurait fait depuis longtemps, ou le ferait bientôt et sans douceur. Curieux, il tendit doucement son esprit vers celui de son presque lié et reçut ses mots avec intérêt, se fiant autant à son instinct sans failles qu'à sa propre sensibilité magique. Il hocha la tête, quand bien même le geste ne servait pas, plus un automatisme qu'autre chose. * Un agnelet à peine né oui.... il me semblait qu'ils étaient plus sauvage que cela, mais il a simplement l'air terrifié *
Il porta d'ailleurs son regard sur le second et planta franchement ses prunelles dans les siennes, avec la même franchise dont il avait usé avec Lorenz en personne, pas plus inquiété que si ils avaient été de vieilles connaissances discutant de la pluie et du beau temps. Il l'écouta comme il l'avait fait du premier, et une ombre passa dans son regard. La malédiction qui était la leurs ? La non vie ? C'était ce qu'ils appelaient malédiction ? Peu de vampires pensaient cela, lui semblait-il, et ce n'était pas plus mal, par certains cotés. * Quelle malédiction aurait étendue la vie d'Eliow pour qu'il parvienne jusqu'à nous... Je ne veux pas le voir comme un maudit et ne le verrais jamais ainsi... * Pourtant là encore, il n'y avait pas de mensonges dans les paroles du vampire, ce qu'il disait était ce qu'il croyait être la vérité. Il était de bonne foi, et c'était honorable, même si mentir devant un dragon furieux relevait plutôt du suicide. Il ne dit rien, dans un premier temps, laissant à Shaynar le soin de s'exprimer. Alors que le silence revenait dans leurs esprits après les paroles lourdes de sens du dragon, il soupira doucement et rompit la tension qui s'était installée dans l'air. « Shaynar a raison, décider pour cet enfant et le contraindre vous place au même rang que Lorenz. Vous n'êtes pas meilleur en cela, bien que vos intentions soient louables, car je sais qu'elles le sont, puisque vous désirez simplement faire de ce jeune vampire autre chose qu'une bête sanguinaire sans esprit »
Il eut un léger sourire « Votre rébellion contre Lorenz cependant est tout à fait respectable et un sujet d'importance. Lorsque vous aurez contenté mon compagnon à écailles nous aurons sans aucun doute un sujet de conversation qui vous intéressera fort, je n'ai pas de doutes là dessus. Jusque là, je pense que vous devrez m'excuser » Et là dessus, toujours courtoisement, il le planta là sans autre forme de procès et sans prendre la peine de lever le sort qui le clouait sur place. Il n'avait pas prit la peine de préciser que leurs excuses à tout deux étaient acceptées, ils étaient toujours en vie, cela coulait donc de source. Se tournant vers le jeune vampire encore au sol, il le libéra et lui fit un sourire en lui tendant une main pour l'aider à se relever. Sortant un fin tissu des replis de sa longue cape, il lui essuya la boue qui maculait son visage. Zaphirel, de son nom, n'était pas une menace, et apparemment c'était Kylian qui intéressait Shaynar, le chanteur savait par avance que le dragon ne le laisserait pas partir sans être satisfait, il n'avait donc pas même essayé de lui retirer sa proie du moment. Un Shaynar mécontent était un Shaynar qui ne partageait pas. A la place il épousseta le bébé vampire et l'examina.
« Tu ne sembles pas blessé. Est-ce que ça va ? Ne craint rien de nous. Nous n'avons pas de raisons de te faire du mal » Il lui caressa une mèche et eut une expression désolée « Lorenz n'a pas été tendre avec toi, hein ? Est-ce que c'est à cause de ton père ? Qui est-ce d'ailleurs ? Et comment se fait-il que tu ai été capturé par Kylian ? »
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Sam 29 Juin 2013 - 22:44 | |
| On pouvait dire ce qu'on voulait sur les dragons, mais beaucoup oubliait de souligner un de leur trait de caractère : le comique. Et Shaynar n'en manquait pas. Certes, beaucoup n'y voyait là qu'une façon ironique de souligner une parole, un fait, mais Lyroë, elle, y voyait beaucoup d'humour de la part du dragon noir. Peut être parce que, comme lui, leur humour n'était pas vraiment compris par leur interlocuteur. Dommage. Surtout que là, en l’occurrence le premier née avait vraiment fait office de troubadour en remettant à sa place comme il se devait ce vampire qui non seulement ne prenait pas acte de son imposante présence, du moment de recueil de chacun, mais qui par dessus tout s'octroyait un droit de garde sur un de ses semblables.
Certes Lyroë était bien la plus mal placée pour lui dire quoique se soit, voilà bien pourquoi elle laissa le dragon noir s'exprimer sur la cause du vampire chassé. Car pour l'archère, une bonne brochette des deux aurait clos cet affront et on en parlait plus. Voilà pourquoi, elle ne changea pas de position. L'arc toujours pointé sur le premier vampire.
« -Laisse le dire Shaynar, apparemment il existe des bons et des mauvais prisonniers. Peut être que dans le bon sens du terme, nous devrions faire de même avec eux. Vu que leurs morts ne nous apporteraient rien. »
Elle n'était pas non plus la meilleure personne pour dire ceci mais là, la situation différait grandement avec ses prisonniers d'autrefois. D'ailleurs Mery ne se gêna pas lui, pour le lui dire. Peut être n'avait-il pas tort, mais Lyroë avait seulement la perte de son lié en tête. Ce lieu était rempli de souvenirs de vampires cherchant à la nuire, à vaincre son lié et à tuer un rôdeur elfique. Elle lui répondit d'ailleurs de la même façon. En elfique, le ton un peu sec, pas voulu, mais plus répondant du tac au tac. L'esprit aussi tendu que son arc.
« - Laquelle ? Celle concernant Eliow ou de ne pas avoir réagit quand Lorenz a assassiné mon lié ? »
Mais voilà, autant elle était impulsive et directe, autant son ami d'enfance était calme et réfléchit. Et l'elfe savait qu'elle devait en prendre de la graine. Mais on ne se refaisait pas en un jour, surtout avec la fourberie des vampires. Certes, les deux protagonistes faisaient plus un effet de comiques perdus au milieu de leurs scènes. Puis aux dires de Mery, ces vampires n'étaient pas des sbires de Lorenz. En même temps quel aurait été leur intérêt de dire le contraire.
Et voilà que le baptisrel se lançait dans la recherche de la psychologie du premier vampire. Mery, non, mais la mort d'Eliow t'as fait quoi, par le Dracos. Il n'allait pas se mettre à sauver toutes les bêtes abandonnées au bord des chemins.
D'ailleurs, elle le suivit, arc baissé, on ne savait jamais, passant non loin de Shaynar lui glissant au passage :
« - Tu vas voir qu'il va vouloir l'adopter. »
Du coup, elle s’intéressa au second vampire. Un qui luttait contre le prince maudit. Ça existait ça ? Eliow n'était donc pas une exception intellectuel ou draconique à son refus de se battre d'une certaine façon contre ce vampire à l'âme noire ?
« - La force par la force. Si c'est pour rendre un vampire doux comme un agneau, Mery, on devrait y réfléchir. »
Restant à distance raisonnable du second vampire, comme si le simple fait de l'approcher allait la faire devenir vampire, Lyroë s'adressa à lui :
« - Peu de personnes ose se lever contre ton prince, surtout chez les vôtres, comment se fait-il que tu sois en vie ? »
La dragonnière était à un tournant. Ouvrir une porte à un vampire et s'allier dans une folle quête. Car Lyroë se doutait bien que la conversation future promise par le chanteur se dirigerait en ce sens. Ou bien la clore définitivement. Mais cela irait à l'encontre de sa future rencontre avec le vampire dragonnier. Il n'était pas aisé de changer sa façon de voir les choses. Devait-elle leur faire confiance ou bien se fier à son ami de toujours?
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Mer 3 Juil 2013 - 12:38 | |
| Zaphirel fut soulagé. Soulagé de voir que, malgré tout, ces personnes n’avaient pas encore l’intention de les envoyer rejoindre l’esprit de la mort. Pourtant, c’est bien ce qu’il avait cru, quand le Dragon s’était encore rapproché, bien trop près à son gout. Oh, bien sûr il admirait ces créatures, et il leur trouvait toutes les qualités. Mais il était indéniable que celui-ci le considérait d’une façon différente. Il ne se serait pas attendu à autre chose. Qu’était-il, sinon un vampire, encore jeune et fragile. Il se détestait. Ce serait mentir que dire que le regard du Dragon et sa tête collée à la sienne ne l’avait pas terrorisé. Puis, la voix résonna dans sa tête, puissante, forte. Nul doute que Kylian avait réussi à offusquer le dragon, alors que lui – bien qu’il soit certainement mal considéré – avait pu s’en sortir indemne, et, sans plaire à ce dragon, il avait au moins évité de subir son courroux. Cela aurait été mentir que de dire que Zaphirel ne se réjouissait pas de cet état de fait. Il n’aimait pas Kylian, et il était bien heureux qu’on le réprimande. Sans compter que l’inconnu en rajoutait une couche, après avoir échangé quelques mots dans leur langue. Ah ! Des Elfes…
L’elfe s’adressa à Kylian, puis le nouveau-né sentit qu’il était capable de bouger. Son premier réflexe fut de penser à repartir en courant, de là où il était venu, et qui sait, peut-être réussir à rejoindre son père. Un coup d’œil au Dragon qui le surplombait encore l’en dissuada. La présence du Dragon était plus efficace pour le calmer, que toutes les tentatives de Kylian… L’elfe s’était approché, et il était venu l’aider à se relever, puis l’avait un peu nettoyé. Il n’y avait qu’une seule personne capable de ce genre d’attention envers lui, et encore, elles n’étaient pas aussi… gentilles. Achroma l’aidait, le calmait, et le rassurait. Mais il ne l’avait jamais traité comme cela. Et cela l’étonnait, si bien qu’il ne savait absolument pas comment réagir, autrement qu’en restant silencieux et immobile. Il suivit des yeux ses gestes, s’en écartant légèrement quand ils arrivaient trop près de lui, et il écouta toutes ses questions, remarques et autres… mots.
« Je ne suis pas blessé. » Dit-il doucement.
C’était la vérité. Même s’il était un peu tendu et un peu fatigué, il n’avait que quelques écorchures, qui relevaient plus de sa vie sauvage dans les bois avec Kylian, Isyndar et Roëric que de réelles blessures. Il éluda silencieusement les propos concernant Lorenz, ne voulant pas remettre sur le devant de ses pensées les évènements du début de sa non-vie. Il préféra parler des choses inoffensives…
« Mon père est le dragonnier Achroma Seithvelj. Kylian m’a enlevé après que je lui ai fait confiance, pour échapper à des cavaliers. C’est un traitre ! »
Ses yeux lorgnaient le cou de l’elfe. Il n’avait jamais gouté d’elfe, mais on disait que c’était plutôt mauvais. Il ne bougeait pas. Il ne bougeait anormalement pas. Malgré la soif qui se faisait présente, toujours plus présente, en lui, il ne bougeait pas. L’entière concentration de ses muscles était de se forcer à l’immobilisation. Et c’était un effort de toutes les secondes. La peur. La soif. La colère. La concentration. Il restait concentré, absolument, centré, sur cet effort d’inactivité. Il aurait peut-être pu sauter à la gorge du premier elfe, mais alors il aurait été incapable de s’en sortir face à l’autre elfe, et le dragon. Et quand bien même cette faim sans fin le harcelait continuellement, il n’y cèderait pas. Il le refusait. … même s’il ne réussirait probablement pas à refuser bien longtemps…
« J’ai… soif… » sortit d'entre ses lèvres, comme une faible plainte.
Et il fit claquer ses dents, sans s’approcher de la peau de l’elfe. Pour rien au monde il n’aurait défié ces trois êtres. La promesse d’une mort imminente lui donnait suffisamment de force pour résister. Pour l’instant. |
| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Jeu 4 Juil 2013 - 18:25 | |
| La voix du dragon noir résonna brutalement dans l'esprit de Kylian, déstabilisant l'espace d'un instant le vampire qui ne s'était pas vraiment préparé à un assaut de ce genre. Il ne comprenait pas grand chose aux pouvoirs télépathiques des dragons, sa seule expérience dans le domaine se résumant aux quelques mots qu'Isyndar lui faisait partager de temps en temps. Cependant, les mots de la jeune dragonne n'étaient que de douces caresses en comparaison de l'uppercut mental que venait de lui envoyer le dragon qui le surplombait. Le vampire s’efforça de soutenir le regard écarlate de la créature écailleuse, mais un instinct irrépressible le poussa à baisser les yeux au bout de quelques instants seulement. Quelque chose le poussait impérieusement à faire profil bas devant l'écailleux, mais ce n'étaient ni les griffes, ni les crocs, ni même le fait que le dragon aurait pu l'écraser comme un insecte ou le réduire en cendre sans effort. Si le dragon décidait de le tuer, il ne pourrait rien faire pour l'en empêcher de toute manière. Non, ce quelque chose n'était pas vraiment tangible : plus que la puissance combative du dragon, c'était le poids de la sagesse draconique enveloppant l'esprit qui le scrutait et le jugeait à cet instant qui pesait sur lui.
Kylian déglutit péniblement. Que pouvait-on répondre à un dragon qui vous demandait s'il devait s'incliner devant vous ? Fallait-il seulement lui répondre ? Le vampire avait la nette impression que quoi qu'il puisse dire, il ne ferait qu'aggraver la situation dans laquelle il se trouvait. L'elfe à la voix mélodieuse lui accorda un petit délai de réflexion supplémentaire en prenant la parole à son tour, mais les mâchoires du renégat se crispèrent lorsque le chanteur le compara à Lorenz. N'eut été le regard rougeoyant du dragon pesant toujours sur lui, Kylian aurait probablement interrompu le discours de l'elfe pour lui interdire une telle comparaison, mieux valait cependant s'abstenir pour l'instant et encaisser les critiques en silence. Quoiqu'il en soit, dragon ou pas, il n'en resterait pas là. Il n'avait jamais eu peur de défendre ses opinions ou ses choix et ç'aurait été se bercer d'illusions que de croire qu'il suffirait d'une menace de mort pour l'empêcher de faire valoir son point de vue, quand bien même cette menace prenait la forme de quelques tonnes de muscles, d'écailles, de griffes et de crocs. Après tout, ce ne serait pas la première fois que ses convictions le feraient évoluer sur le fil de l'épée.
Finalement, le vampire reporta son attention sur le dragon noir aux écailles ruisselantes de pluie. Posant un genou à terre pour souligner que son attitude n'avait rien d'arrogante, il releva la tête pour chercher du regard celui du dénommé Shaynar avant de s'adresser à lui d'une voix qu'il voulut aussi calme que possible, presque tranquille même.
Je n'ai pas et je n'aurais jamais votre sagesse, noble dragon, mais je n'ai pas encore la folie de me croire supérieur à quiconque dans ce monde ou un autre. Je ne me suis pas octroyé le moindre droit sur l'existence de Zaphirel, je n'ai pas été l'arracher à mes ennemis de mon propre chef, c'est le destin qui l'a mené vers moi et qui m'a placé devant un choix : tenter de lui venir en aide même si cela devait impliquer d'aller contre sa volonté, ou le laisser repartir et le condamner dans le meilleur des cas à une mort certaine, dans le pire, à une éternité d’esclavage et de violence.
Il ne m'appartient pas de dire si mon choix fut bon ou mauvais, peut-être serez vous plus à même d'en décider, mais sachez que je n'en crains pas les conséquences car bonne ou mauvaise, je pense que ma décision était juste avant tout.
Le renégat s'interrompit quelques instants, toujours figé en une attitude qu'il espérait suffisamment humble aux yeux du dragon. Apparemment, celui-ci semblait lui accorder un sursis, à moins qu'il ne parvienne simplement pas à se décider sur la manière dont il allait le massacrer ? Peu désireux d'obtenir la réponse à cette seconde hypothèse, Kylian poursuivit, s'adressant cette fois non seulement au dragon qui se tenait face à lui, mais aussi aux elfes qui s'étaient entre temps approchés de Zaphirel.
Zaphirel est un enfant, et comme tous les enfants, il n'a pas conscience de ce qui est bon ou pas pour lui. Il a besoin de guides et de repères, ceux-là même qui feront de lui ce qu'il deviendra lorsque son esprit aura récupéré du traumatisme de la vampirisation. Je n'ai aucun plaisir à l'entraver et à le tenir captif, pour moi, c'est surtout un mal nécessaire pour mener à bien son éducation. Il n'est ni mon esclave ni mon otage, il est ma responsabilité désormais et c'est la raison pour laquelle je le garde prisonnier.
Son regard se dirigea cette fois vers la silhouette de l'elfe chanteur qui se tenait penché sur le vampiret et le débarbouillait.
J'ignore ce que vous savez exactement de mon peuple, mais sachez que j'ai rencontré Zaphirel alors qu'il faisait partie d'un détachement de vampires venu massacrer gratuitement hommes, femmes et enfants d'une paisible petite bourgade. Je les ai vu de mes propres yeux tuer et brûler sans autre but que de semer terreur et destruction parmi une population inoffensive et innocente. Voila le genre d'éducation qu'il recevrait si je devais le laisser faire ses propres choix.
Alors, si vous connaissez un moyen d'empêcher un petit vampire avide de sang d'assouvir ses pulsions bestiales primaires sans le contraindre, je vous serais reconnaissant de me faire partager votre savoir.
Après un nouveau moment de silence tout juste dérangé par le crachotement de la pluie qui tombait sur eux, la demoiselle elfique s'adressa directement à lui pour la première fois depuis que les deux vampires avaient fait irruption en ces lieux. Kylian nota non sans une pointe de soulagement qu'elle avait baissé son arc.
« - Peu de personnes ose se lever contre ton prince, surtout chez les vôtres, comment se fait-il que tu sois en vie ? »
Le vampire renégat se laissa aller à afficher une ébauche de sourire, se gardant bien toutefois de laisser apparaître ses crocs entre ses lèvres. Il ne manquerait plus qu'elle pense qu'il voulait la provoquer.
Je suppose que jusqu'à présent, j'ai eu de la chance.
La chance de comprendre les projets d'un prince dément à temps pour prendre la fuite et s'exiler avant qu'il ne soit trop tard par exemple. Ou encore, la chance de pouvoir compter sur un ami fidèle même dans les pires situations qui soient. Et surtout, la chance d'avoir rencontré une jeune princesse humaine qui lui avait donné son amour au moment où il en avait le plus besoin.
Oui, en dépit de sa situation peu enviable, Kylian estimait avoir eu de la chance, beaucoup de chance. Restait à espérer que cette chance aurait le bon goût de ne pas l'abandonner aujourd'hui. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Dim 7 Juil 2013 - 14:22 | |
| Merithyn semblait partager son avis à propos du plus jeune des deux vampires, il n'avait pas tort au sujet du côté sauvage habituel des nouveaux-nés et le dragon ne se priva pas de le prévenir alors qu'il l'époussetait :
"C'est leur force pure et leur forte dépendance au sang qui les rends dangereux, sois prudent. Si notre agneau perd le contrôle de sa soif il pourrait bien lui pousser des dents..."
Il avait vécu trop longtemps parmi les vampires pour ne pas le savoir, mais il savait aussi que son presque-lié possédait désormais lui aussi une solide expérience de cette race aussi pu-t-il sans trop d'inquiétude reporter son attention sur le plus âgé. Lyroë aussi semblait décider à s'occuper plus de celui-ci, il avait pu sentir son amusement devant le défi qu'il avait lancé et à son tour il laissa une fugitive lueur de gaîté passer dans le rubis de ses prunelles, il ne manquerait plus que cela que son presque-lié n'adopte ce gosse assoiffé tiens ! Mais la réponse suivante de l'archère lui déplu et il n'hésita pas à gronder :
"On ne transforme pas un être contre sa volonté, aussi jeune soit-il, et peut-être même à plus forte raison parce qu'il est jeune."
Son ton bien qu'uniquement mental était péremptoire, il avait une opinion très arrêtée sur ce sujet, fruit à la fois de ce que lui disais sa mémoire draconique mais aussi de sa propre histoire et il n'avait pas l'intention de transiger la dessus. Son regard flamboyant n'était que dureté lorsqu'il le reposa sur le vampire dont le mouvement avait attiré son attention. Encore cloué sur place par le sort baptistral il ne pouvait évidemment pas avancer ou reculer mais il n'en avait apparemment pas l'intention puisqu'il posa un genou à terre. Ce geste était bien entendu de nature à calmer une créature ancestrale de même que le calme discours qui suivit mais le sujet était bien trop sensible et important aux yeux du dragon noir pour qu'il s'en contente aussi sa queue frappa-t-elle le sol en un geste d'impatience lorsque l'autre s'interrompit :
"Sottise. Ce n'est pas à l'homme, à l'elfe, au vampire ni même au dragon d'écrire le destin de quiconque même si celui-ci semble nous faire de l'oeil. Si son choix était de suivre sa nature aussi violente soit-elle alors c'est à lui seul de l'assumer. Il doit suivre sa voie et se heurter à ses propres écueils avant de se connaître assez pour faire ses propres choix. En agissant ainsi tu le condamnes vampire, il ne peut ni apprendre, ni grandir."
Il secoua la tête en un nouveau geste impatient lorsque l'autre repris, quelque peu irrité d'avoir ainsi à expliquer des concepts aussi simples qui n'étaient à ses yeux et sans doute aux yeux de tous les dragons que du simple bon sens. L'ancien temps lui manquait, celui où c'était lui l'enfant qui harcelait Eliow de questions sur ce monde et qui le découvrait avec de grands étonnés. A quel moment était-il passé de l'autre côté du miroir ? Il ne s'en était même pas aperçu mais à présent la réalité lui sautait aux yeux, c'était eux les enfants, et c'était à lui de les guider... Ce rôle le désarçonnait, l'effrayait même quelque peu. Sa mémoire ancestrale suffirait-elle ? Avait-il seulement les outils pour un tel rôle ? Quelle horreur que ce destin qui avait fait de lui le premier-né ! En tant que plus âgé des dragons il comprenait à présent qu'il ne lui incombait pas seulement de guider son propre peuple, il devait aussi répondre aux interrogations des autres races. Cette responsabilité l'écrasait littéralement. Il n'avait ni la patience, ni la sagesse nécessaire à un tel rôle. Maudit soit l'instant où le dernier des anciens dragons avait quitté ce territoire, le condamnant à prendre aujourd'hui cette place dont il ne voulait pas...
Réprimant à grande peine son irritation il souffla longuement par les naseaux, comme pour chercher en lui-même la patience qu'il savait n'avoir jamais possédée :
"Wintel fait la même erreur que toi-même, il croit pouvoir guider un peuple vers un chemin qui ne correspond pas à sa nature. Tôt ou tard il s'apercevra que c'est impossible, toute la peur et la discipline du monde ne fera pas des vampires une grande et puissante civilisation. Mais ce n'est pas de lui que nous parlons."
Son regard se fit plus intense alors qu'il baissait la tête pour mieux le plonger dans celui de son interlocuteur :
"Je ne connais pas ce secret, et si il existe je ne veux pas le connaître. Ce que Wintel fait est criminel, les vampires ne sont pas fait pour chasser en groupe et faire tant de dégâts. Mais ils ne doivent pas non plus être comparés aux humains et aux elfes, leur nature profonde est celle des prédateurs. Si ils peuvent y renoncer ? Bien sur, on peut toujours renoncer à sa nature, tu sembles bien placé pour le savoir. Sauf qu'il est tout autant criminel de les forcer à prendre cette voie là. La décision appartient à chacun d'entre vous et comme je viens de le dire à Lyroë on ne peut pas choisir définitivement une voie avant d'en avoir arpenté plusieurs."
Il garda le silence à son tour un petit moment, comme pour mieux réfléchir à ce qu'il voulait faire de cet étrange personnage puis il sembla prendre une décision :
"J'ai longtemps combattu du côté de ton ennemi, et mon presque-lié s'est approché de sa nature profonde plus précisément que personne n'a jamais pu le faire. Nous pouvons te fournir des renseignements très utiles, mais tu relachera le petit et tu le laissera faire ses propres choix."
Ayant rendu sa sentence il secoua ses ailes pleines d'eau avant de les replier calmement pour conclure :
"Ne t'y trompes pas, je ne te propose pas un échange. C'est notre devoir que de faire circuler les renseignements qui permettront de vaincre ce prince autoproclamé, et c'est le mien que de ne pas te permettre de continuer ton oeuvre sur ce nouveau-né. Si tu veux le conseiller je ne m'y opposerait pas, si tu cherches à le forcer dans une voie ou une autre je mettrai fin à ton existence."
Voilà qui avait le mérite d'être clair, son ton n'était ni agressif ni menaçant, il ne faisait qu'annoncer un fait inéluctable qui en réalité ne lui faisait ni chaud ni froid. Il n'avait jamais été de ces êtres qui tuent par plaisir, mais il ne connaissait pas non plus le doute ou le remord quand il s'agissait de mettre fin à une existence. Le dragon qu'il était n'accordait qu'une importance toute relative à l'existence des bipèdes. C'est à ce moment là alors qu'il accordait toute sa mortelle attention au plus âgé des deux vampires que le deuxième choisi de se faire remarquer en manifestant sa soif. Presque instantanément le dragon fut aux côtés de son presque lié, s'adressant à lui-seul :
"Nous devons le relâcher rapidement Merithyn, avant qu'il ne soit trop faible pour chasser de lui-même. Aussi terrible que cela puisse paraître il n'est pas légitime de faire souffrir et peut-être même de tuer le prédateur pour épargner ses proies. La nature est ainsi faite, qu'ils soient ou non le fruit d'une malédiction ils sont eux aussi les enfants des esprits."
Restait bien sur à savoir ce que souhaitait le jeune vampire, mais Shaynar laissait cela à Merithyn, celui-ci l'intimiderait sans doute beaucoup moins... |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Jeu 11 Juil 2013 - 12:28 | |
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Il sourit au jeune vampire et lui caressa avec douceur la joue, essayant de ne pas le brûler. Il lui sourit de nouveau, pondérant les informations. Alors comme ça il était le fils d'un dragonnier ? Et il voulait le retrouver... c'était normal évidemment. Il ne pouvait dire le contraire. N'importe quel enfant voulait son père. « ça va aller... tu es en sécurité » Et quand il disait quelque chose, il le faisait ! Après tout, il était Baptistrel non ? Et peu importait les sarcasmes de Lyroë d'ailleurs. Il jeta un coup d'oeil sombre à l'intéressée. Trouvait-elle cela véritablement drôle ? Si c'était le cas, et même sans cela, il allait devoir la détromper elle aussi. Refuser d'aider quelqu'un était déjà suffisamment désolant, alors tourner en ridicule ceux qui le faisait l'était encore davantage. Elle avait faux sur toute la ligne, depuis sa vertueuse colère jusqu'à sa façon de traiter une pauvre âme qui n'avait rien demandé à personne. Et franchement quand il y pensait ça l'agaçait. Elle était pourtant son ami, et il n'aimait pas penser en mal de ces êtres si rares... mais là, il ne pouvait faire autrement que de désapprouver.
« Par la force, hein ? » Le ton de sa voix était aigre, chose rare. Et il pinça les lèvres avant de les abandonner à leurs conversation, n'ayant que faire d'un débat philosophique de fond pour le moment. Il avait une créature affamée et captive sur les bras et il fallait bien qu'il se décide pour une solution. Cependant, il n'eut pas le temps de reprendre sa pondération, car Shaynar reprenait et affirmait ses opinions avec sa constance habituelle. Mais ce n'était pas seulement cela, qui l'avait rendu muet, mais ce quelque chose, une tourmente intérieur de Shaynar au sujet du rôle qui s'imposait à lui soudainement. Il était certain que sa place de premier né n'était pas simplement un honneur mais aussi une très lourde responsabilité, et comme toutes les responsabilités, les questions venaient avec, parfois angoissantes... Il aurait voulut pouvoir le soulager de ces interrogations, le rassurer. Mais finalement, il avança précautionneusement son esprit, avec une grande délicatesse, pour venir caresser le sien.
* La sagesse est fille de l'expérience. Tu la développe chaque jour. Mais je pense que qu'aucun rôle n’échoie à un être sans qu'il y soit prédisposé, d'une façon ou d'une autre. Peut-être que les outils qui te sont nécessaires sont justement ce qui semble un obstacle à première vue * Ce n'était qu'un avis humble et innocent, mais c'était aussi véritablement ce qu'il pensait. Dire qu'un tel rôle était une bénédiction serait bien mal comprendre, mais dire que Shaynar n'était pas ou ne serait pas à la hauteur aurait été mal juger de sa force et de sa valeur. Ou bien était-ce sa conscience. Cependant, il ne s'imposa pas plus pesamment, un simple battement d'aile de papillon contre lui. Pourtant, il reporta également son attention vers le jeune vampire. Si il avait eut le moindre doute au sujet de son état ce n'était plus le cas avec ce qu'il lui disait.
Il avait soif ? Voilà qui était problématique. Il ne pouvait pas vraiment lui trouver une proie, si il acceptait que les vampires soient des prédateurs, lui était tenu de veiller sur toutes les créatures, sans en privilégier l'une ou l'autre. Évidement il ne comptait pas non plus le laisser mourir de soif, le pauvre petit ne méritait pas ça... d'ailleurs depuis combien de temps n'avait-il pas mangé exactement ? Il pouvait le nourrir lui-même mais seulement si il n'y avait pas d'autres solutions. Il le faisait bien, auparavant, pour Eliow... mais Eliow était quelqu'un de spéciale à ses yeux, et offrir son sang à quelqu'un d'autre le gênait un peu. C'était stupide de penser ainsi évidement mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Son coté romantique sans doute. Restait qu'avoir un jeune vampire affamé était dangereux et malvenu, alors si vraiment ils ne pouvaient faire autrement... il le ferait, n'ayant jamais refusé son aide à quiconque par confort personnel. La soif chez les vampires, c'était comme la faim chez eux, et il savait ce que ça faisait de ne rien avoir dans l'estomac... même si ça datait.
« Je comprend Zaphirel. Mais s'il te plaît retient toi encore un peu. Nous allons trouver une solution, d'accord ? »
Shaynar était déjà à son coté. Et ce qu'il disait ne pouvait guère être ignoré. Étrangement, cela lui rappelait un débat moult fois répété. Pourquoi les Baptistrels, si ils étaient les gardiens de l'ordre, ne faisait rien en temps de guerre. Pourquoi n'agissaient-ils pas ? Parce que chaque chose avait une valeur, avait une vie et un prix, parce que chaque chose était une part d'une harmonie plus grande.... et parce qu'ils n'avaient tout simplement pas le droit de mettre les pieds au milieu de cela en jugeant de qui était bon et qui était mauvais, qui devait mourir ou non, qui ils devaient protéger et qui abandonner. Ils offraient leur aide à tous, sans distinction et ils ne s'imiscaient dans les fluctuations des royaumes qu'en cas d’événement d'une gravité sans pareille. Et là c'était pareil. Il ne pouvait tuer Zaphirel pour préserver un humain de lui, mais si il le laissait aller alors ce serait certainement l'humain qui y resterait. Aussi, ils ne pouvaient influer sur la situation sans risquer de rompre l'harmonie naturelle d'un enchaînement de causes et d'effets.... Un débat immuable et infinie, il fallait croire.
Il soupira et hocha la tête avant de regarder avec sérieux le jeune vampire. « écoute moi Zaphirel. Nous ne sommes pas là pour te tenir prisonnier et nous ne laisserons pas Kylian faire de même. Tu peux partir si tu le décides, tu est libre de le faire. Ou alors tu peux rester avec lui en toute connaissance de cause. Tout dépend de ce que tu souhaites, car c'est là le cœur de la question. N'est pas peur surtout, tu peux t'exprimer librement personne ne t'en empêchera »
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Sam 13 Juil 2013 - 17:17 | |
| Lyroë était tendue comme son arc. Mery s'approchant bien trop près de la créature affamée. En une fraction de seconde, volonté ou pas, elle pourrait lui planter les crocs dans le cou. Ça serait sûrement la dernière chose qu'elle ferait remarque. Le tout serait de savoir de qui Lyroë ou Shaynar seraient le plus rapide.
L'elfe a tout les coup, car elle se plaça derrière son ami d'enfance pour s'assurer de sa sécurité. Certes le chanteur était assez grand pour se défendre, mais que voulez-vous, on ne se refaisait pas. L'instinct protecteur de l'archère refaisait surface. Comme son agacement à toujours vouloir ramasser et soigner les oiseaux blessés. Mery le bon, ou le trop sage.
Quand la créature au ventre affamé parla de son père, son nom fit tilte dans la tête rousse de la dragonnière.
Elle s'exprima pour son ami, en elfique.
« - Ce vampire, Achroma Seithvelj, c'est lui que je vais rencontrer. Il est dragonnier. Il a accepté d'entendre mes paroles. »
En effet, ce dernier avait accepté de la rencontrer dans quelques lunes. Un endroit neutre. Elle espérait, mais la méfiance à l’égard des dentus ne quitterait pas la jeune femme de la sorte. Que cela plaise ou pas à Mery. Elle avait trop vu, entendu et connaissait que trop bien leur sournoiserie. Mais elle devait le faire. Si elle voulait donner une chance à son idée. Si elle voulait y croire, elle devrait passer outre sa condition. Une antinomie encore difficile à accepter et à faire face.
Antinomie dans son esprit, et un déroutement du comportement vampirique. Eliow, d'abord. Puis ce vampire. Faire face à Lorenz, qui se révèle être pour les vampires, celui qui les a sorti de la noirceur de leur grotte.
Lyroë questionna le rebelle, ou traître pour le nouveau-né :
« - Une chance insolente. Mais des enfants comme ce vampire, dont la soif, la mort, la violence est le seul but dans la vie, il y en naît, hélas, de plus en plus. Deviendrez-vous autant nourrice de tous ces nouveaux-nés, futur serviteur de ce roi déchu à vos yeux ?? Vous n'êtes que traître à leurs yeux, au delà du fait de s'octroyer un droit, pensez-vous pouvoir devenir une nurse des plus convenables, sachant qu'il vous méprise. La volonté d'un vampire est comme sa soif, on ne l'en détourne pas si facilement. Il faut cependant que ce vampire apprenne si ce sont là tes termes, vampire, mais pas dans la souffrance de cette faim qu'il ne peut encore contrôler. Avant de marcher, il faut savoir à quoi sert ses jambes. »
Et là, la contradiction revint à elle, en pleine face, car le vampire avait raison sur un point. Un vrai casse tête, qui dérouta encore plus la rousse.
Elle se tourna vers le dragon noir. Il était rare qu'elle s'exprime envers lui seulement par la réflexion, et pas par les mots, mais cette fois-ci, elle parlait à lui et personne d'autre.
« -Shaynar, il a raison sur un point, même si la destruction d'un hameau humain est devenu monnaie courante, ne pas agir n'est-ce pas être un participant du crime ? Es-tu sûr de sa nature profonde pour lui donner des clés si importante ?? Je sais que je ne vaux pas mieux que lui en matière d’emprisonneur, mais qui nous dit le bienfait de ses dires ? As-tu entendu parler de lui ? De ces faits auprès d'Eliow dans les profondeurs du royaume vampirique ?? Est-il vraiment un ennemi de ce maudit vampire de Lorenz Wintel. S'opposer à lui me dit qu'il faut bien plus que de la chance, nous le savons bien. »
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Sam 13 Juil 2013 - 20:11 | |
| Il allait faire quelque chose. Il devait juste se retenir. Et malgré ses doigts qui avaient effleuré sa joue, il n’avait rien mordu. Il n’écoutait pas les discussions des autres, trop concentré sur ce qu’il devait faire. Lorenz aurait peut-être aimé savoir ce qu’ils allaient dire… mais il ne pouvait tout retenir. Pourquoi pensait-il à lui dans des moments pareils ? Il le détestait. Il n’allait tout de même pas faire des efforts pour lui. Jamais. Il reporta plutôt son attention toute entière sur l’elfe. Il détourna prudemment son regard de sa jugulaire, le plantant plus volontiers dans ses yeux, maintenant qu’il était rassuré sur ses intentions.
« Écoute-moi Zaphirel. Nous ne sommes pas là pour te tenir prisonnier et nous ne laisserons pas Kylian faire de même. Tu peux partir si tu le décides, tu es libre de le faire. Ou alors tu peux rester avec lui en toute connaissance de cause. Tout dépend de ce que tu souhaites, car c'est là le cœur de la question. N'est pas peur surtout, tu peux t'exprimer librement personne ne t'en empêchera. »
S’exprimer librement ? Zaphirel aurait pu en rire s’il ne s’était pas senti assaillit par d’autres émotions et sensations. Colère. Comme si Kylian n’allait pas le retenir contre son gré dès qu’ils seraient partis. Peur. A l’idée que Kylian était réellement affiché comme un traitre, sûrement déjà aux yeux de Lorenz : il ne le ramènerait jamais. Et même si Roëric trahissait Kylian et la ramenait suffisamment près du campement… Non, c’était trop dangereux pour lui – pour Isyndar – il ne le ferait pas. Peur encore. Comment pourrait-il rentrer au campement s’il partait seul ? Il en était totalement incapable. Il ne savait pas même où il était, et la région grouillait d’humains, de troupes humaines. Pour la première fois sûrement, il se sentit vraiment perdu. Arraché.
« Je ne pourrais pas rentrer… » Dit-il calmement, presque résigné.
Il ne voulait pas accepter cette évidence, du moins, il refusait de l’assumer totalement. Mais les faits étaient là. Il avait beau tourner, tourner et retourner encore les évènements, aucune situation ne lui permettrait de rentrer au campement. Il exposa le plus calmement possible ce qu’il pensait à l’elfe :
« Je ne peux pas rester seul… la région est trop dangereuse. Mais Kylian est un traitre ! Il ne me ramènera jamais, et si je pars avec lui, je serais un traitre aussi, et puis… Et puis il continuera à me forcer. Il m’empêche de boire ! »
Il serrait les dents. Repenser à cela lui avait fait de nouveau prendre conscience de la soif hurlante dans son corps. Il eut un pas presque inconscient vers l’elfe, mais il se retint de lui sauter dessus, la crainte de recevoir une flèche entre les deux yeux étant sûrement plus forte encore que la douleur de la soif. Il ne retournerait pas avec Kylian. Jamais. Achroma lui manquait tellement. Qu’allait-il faire ? Quel choix était-il capable de faire ? Le choix lui appartenait désormais, sûrement pour la première fois de sa non-vie. Cette liberté était bienvenue, mais cette responsabilité était terrifiante. Etait-il capable de choisir la meilleure voie pour lui-même ou bien n’avait-il qu’à choisir entre une mort prompte aux mains d’humains, ou une mort longue et douloureuse si Lorenz remettait la main sur lui… ? Une grande pointe de tristesse s’enfonça dans son cœur. Il ne reverrait jamais son père. Jamais… si, peut-être ! Il n’avait pas le droit de cesser d’espérer en ce sens. Achroma serait en colère peut-être. Triste. Il allait encore le décevoir. Peu importe le choix qu’il ferait, il sentait déjà que ce serait mauvais. Il voulait hurler à l’aide, ou appeler au secours. De l’aide… mais bien sûr ! L’elfe avait été si gentil avec lui, il s’était inquiété de ses blessures, de sa liberté, de ses choix…
« Aidez-moi ! S’il vous plait. Emmenez-moi avec vous ! Je ne vous gênerai pas, je vous le promets. »
Il tourna la tête légèrement pour faire face au Dragon. Il ne doutait pas un instant que son approbation serait nécessaire.
« Je vous en prie. Mon père est dragonnier, vous seriez sûrement capable de le prévenir, ou de le retrouver… s’il vous plait ! Laissez-moi vous accompagner. »
Il ne doutait pas qu’Isyndar était également capable de retrouver Achroma, mais la sympathie toute relative qu’il avait pour Roëric l’empêchait de faire courir un tel risque à sa dragonne. Ce dragon-ci en revanche, était grand, fort, bien plus qu’Isyndar. Il ne risquerait rien ou pas grand-chose à s’aventurer plus près du campement. |
| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Lun 15 Juil 2013 - 21:22 | |
| Cette fois, Kylian s'était efforcé de préparer son esprit à la réplique du dragon noir, et lorsque celui-ci l’enserra mentalement pour lui répondre, le vampire parvint à sinon éviter, au moins considérablement réduire cette sensation d'impact violent qui vous fouettait la cervelle quand un dragon en pleine force de l'âge s'adressait à vous sans vraiment chercher à vous ménager. Un nerf tressailli dans sa joue tandis qu'il devenait de plus en plus évident que son interlocuteur draconique avait la ferme intention de rester sur ses positions. Dracos, depuis quand les elfes et leurs dragons prenaient-ils le parti des armées de Wintel ? Le renégat ne s'était évidemment pas attendu à ce qu'ils se rangent de son côté si facilement, mais il avait au moins espéré les voir rester neutres et non pas choisir de s'opposer à lui de la sorte.
L'archer vampire se releva tandis que l'écailleux aux yeux rubis semblait s'accorder un instant de réflexion. Lèvres serrées et sourcils froncés, Kylian soutenait maintenant sans trembler le regard flamboyant du dragon. Étonnamment, il ne voyait plus l'énorme masse d'écailles, de crocs, de griffes et de feu qui aurait mis fin à son existence d'un clignement de l'oeil. Sa principale inquiétude n'était plus d'assurer sa survie et possiblement celle de Zaphirel face à des elfes qui auraient pu les exécuter sans prendre la peine de leur adresser la parole, mais bien de ne pas en arriver à la situation qui se profilait de plus en plus nettement à l'horizon. Hélas, tel un juge rendant son verdict, l'imposant dragon confirma les craintes du renégat : ils voulaient l'obliger à relâcher son captif. Ici ! En pleine campagne humaine ! Sous l'effet de la colère, Kylian serra le poing. Ainsi donc, voila toute la sagesse des dragons et des elfes. Qu'importent les conséquences, Zaphirel pouvait bien massacrer une famille avec homme, femme et enfants puisque c'était sa nature ! De même qu'il pouvait bien aller se faire écraser sous la botte de maîtres qui ne lui feraient jamais miroiter que peur et souffrances pour le garder soumis, puisque c'était son choix ! Mais pour avoir le choix, encore faudrait-il qu'il soit libre de connaître, juger et décider en son âme et conscience et non pas reclus, tenu en laisse et obligé de dire, faire, penser comme tous les autres vampires asservis sous les ambitions d'un prince dément. Comment pourrait-il choisir la voie de la paix et du respect d'autrui si personne ne la lui montrait, si personne n'essayait de la lui faire comprendre, s'il ne savait même pas qu'elle existait ?
Pourtant... Pourtant, en dépit de l'agacement qu'avait provoqué chez lui la sentence du dragon, Kylian ne manqua pas d'être intrigué par le passé de son interlocuteur à écailles et celui qu'il qualifiait de presque-lié. Ainsi donc, le dragon noir avait servi Lorenz et le petit elfe s'était « approché de sa nature profonde » , mais que cela voulait-il dire exactement ? S'ils connaissaient si bien Lorenz, ils devaient bien savoir le destin qui serait celui de Zaphirel dans l'hypothèse ou celui-ci regagnait le camps de l'armée vampirique. Alors pourquoi l'obliger à le relâcher ? Et quelles étaient ces informations qu'ils lui faisaient miroiter ? Etait-ce une ruse pour l'amadouer ? Le dragon avait pourtant nettement insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas de négociations mais bien d'une affirmation, une proposition qu'il lui faisait et que le vampire était contraint d'accepter sous peine de mort. Curieuse façon de prôner le libre-arbitre. Kylian tourna la tête en direction de la silhouette de son captif, du moins de celui qui l'était encore pour l'instant, debout aux côtés du petit elfe chanteur. La lueur de la mort brillait déjà dans ses yeux, n'aurait été la présence imposante du dragon, il se serait déjà jeté à la gorge de son sauveur. Si ce petit vampire assoiffé devait reprendre sa liberté, des vies innocentes en paieraient le prix. Le renégat reporta son attention sur le dragon pour lui répondre aussi calmement que possible :
Je n'ai pas renoncé à ma nature, dragon, j'ai renoncé à la facilité de succomber au mal qui me ronge et contre lequel je m'efforce de lutter pour préserver ma vraie nature : l'humanité. Le vampirisme n'est qu'une enveloppe sous laquelle est enfermée un humain ou un elfe. Il n'y a rien de criminel à vouloir le leur rappeler même s'il faut pour cela les contraindre à écouter !
Son regard fit un nouvel aller-retour entre la silhouette du vampiret et les prunelles écarlates du dragon. Sa voix se faisait déjà plus ferme, plus décisive et nettement moins impressionnée.
C'est vous qui le condamnez en m'obligeant à le relâcher, et vous le savez. Vous êtes prêt à le laisser courir à sa perte sous prétexte de le laisser faire ses propres choix ?
Hélas, si le ton demeura encore relativement paisible pour ses deux dernières phrases, celui-ci s'affirma rapidement à mesure que le vampire idéaliste se laissait emporter par ses propres mots et par l'intensité avec laquelle il avait toujours défendu ses convictions. Loin de l'effrayer, la menace de mort qui pesait sur lui ne faisait que décupler son investissement, pour finalement en arriver à ce dont il ne se serait jamais cru capable de faire : il haussait la voix sur un dragon !
Et quels sont les choix des vampires asservis par Lorenz ? S'écraser ou mourir ! Servir ou mourir ! Il n'y a pas de choix ! Comment quelqu'un pourrait-il emprunter une voie dont il ne connaît même pas l'existence ? Une voie que personne ne lui montrera ? Et vous osez prétendre que JE le condamne ?!
Mort. Il était mort. Cette fois, il avait poussé la chance un peu trop loin, personne ne pourrait le sauver, le dragon allait l'écraser et c'en serait fini de Kylian Wallam, utopiste imbécile qui n'avait pas su modérer son ardeur à défendre sa propre cause. Mais avant de se laisser écraser, il était bien décidé à aller jusqu'au bout, après tout, il allait payer de sa vie son effronterie, autant que cela en vaille la peine. D'une voix à peine plus modérée, le vampire poursuivit tant qu'il en avait encore le temps.
Vous avez raison, il n'y a pas d'échange. Gardez vos informations, je ne suis pas à vendre. Si votre devoir est de ne pas me permettre d'ouvrir l'esprit de Zaphirel à un autre avenir, à une autre possibilité, mon devoir est de ne pas lui permettre de prendre des vies innocentes.
Puisque vous exigez de moi que je le laisse faire ses choix, très bien, je libère Zaphirel. Mais vous respecterez également mon choix de ne pas laisser un prédateur que j'ai moi même conduis jusqu'ici semer la terreur parmi la population. Je préfère le tuer moi-même. Je n'y prendrais aucun plaisir et je le regretterais jusqu'à la fin de mon existence, mais vous ne me laissez pas le choix !
Détournant les yeux de la masse écailleuse, le vampire s'adressa à l'archère elfique qui l'avait questionné un peu plus tôt pour lui répondre à son tour, il aurait été grossier de sa part que de se faire tuer sans lui avoir donné une réponse, aussi brève fut-elle.
J'en sauverais autant que je le pourrais, du mieux que je le pourrais et aussi longtemps qu'aucun dragon ne viendra mettre fin prématurément à mon existence... Je connais l'ampleur de la tâche que je me suis fixée, mais je sais qu'il est possible d'apprendre aux vampires comment lutter contre leur mal, je sais que la paix est possible et même si c'est difficile, c'est ce que je veux. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Jeu 18 Juil 2013 - 0:55 | |
| La caresse mentale de son presque lié le rasserena, il aurait besoin de quelque temps de réflexion pour faire le tour de ce qu'il venait de lui dire et en tirer toutes les conséquences mais au moins cela allait lui donner de l'inspiration dans ses longues et mêmes interminables ruminations de tous les jours ! Pour le moment il n'avait pas vraiment le temps d'y réfléchir, préférant poser une regard quelque peu méfiant sur le vampire assoiffé qui se tenait si près de son presque lié. Le fait de savoir que Merithyn était tout à fait de taille à se défendre ne suffisait pas à le tranquilliser tout à fait, et c'était apparemment le cas aussi pour Lyroë puisqu'elle vint se placer derrière le baptistrel ! Un peu rassuré par sa présence attentive il pu s'intéresser à nouveau à l'autre vampire, sans se préoccuper de l'échange en elfique entre Lyroë et Merithyn, il ne comprenait pas cette langue mais ne doutait pas qu'il n'aurait aucun mal à comprendre ce qu'elle avait voulu dire lorsqu'il déciderait de s'y intéresser à travers l'esprit de son presque lié. De même il n'accorda pas son attention au petit vampire qui échangeait à présent avec le baptistrel, il serait bien temps de s'occuper de lui après, lorsqu'il en aurait fini avec le plus âgé qui ne semblait pas décidé à lâcher prise. En voilà un qui ne renonçait pas à ses opinions quoi que cela puisse lui coûter... Shaynar commençait à avoir sa petite idée sur la raison qui avait pu pousser cet être à s'opposer à Lorenz, nul doute que ces deux là ne pouvaient pas s'entendre... Parfaitement immobile, il le laissa dérouler son discours non sans un certain intérêt, c'était bien la première fois qu'il entendait quiconque prétendre que le vampirisme n'était qu'une enveloppe derrière laquelle on pouvait retrouver l'elfe ou l'humain qu'il avait été. Se trompait-il sur ce point ? Difficile de le savoir mais ce dont le dragon était certain c'était qu'Eliow aurait été plus que sceptique sur le sujet, et il ne pouvait que l'être lui-même. A sa transformation le vampire oubliait tout de son passé, et même si il finissait le plus souvent par retrouver la mémoire cela n'empêchait pas qu'il se retrouvait forcément changé et même très profondément changé par cette expérience. Cet idéaliste pouvait dire tout ce qu'il voulait, Shaynar avait lié son âme assez profondément à celle d'un vampire pour connaître le noir secret qui était le leur : rien n'était plus facile que de tourner vers le mal pour les êtres de cet espèce. Au contraire des elfes aux tendances largement bénéfiques et des humains plus neutres les vampires avait cette tendance naturelle à aller vers la noirceur et à facilement glisser dans un gouffre maléfique. Shaynar n'avait jamais parlé de cette découverte puisée dans l'esprit d'Eliow à quiconque, il sentait instinctivement que c'était une connaissance dangereuse. La plupart des gens seraient bien trop prompt à en tirer des conclusions hâtives et à consider les vampires comme foncièrement et obligatoirement mauvais ce qui était parfaitement faux. Eliow n'avait pas été un être mauvais, toute sa non vie il avait combattu bravement cette tendance naturelle qui voulait le faire glisser vers le mal. Pour cela, il méritait le respect et la considération tout comme tout ceux qui luttaient eux aussi contre leur nature. C'était un combat d'autant plus honorable qu'il était difficile.
La façon dont le vampire haussa la voix vint le tirer de ses pensées, il n'avait pas tout à fait tout écouté mais il ne pouvait pas se tromper là, ce bipède lui faisait la leçon ? Ses écailles s'hérissèrent sur son corps tandis que sa queue venait frapper le sol dans un geste typique d'impatience mais étrangement il garda le silence. Les rubis qui composaient ses yeux étaient plantés dans le regard de son interlocuteur et une fumée légère s'échappait de ses naseaux tandis qu'il semblait réfléchir au choix qui s'offrait à lui de le dépécer en vitesse ou en toute lenteur. Le petit être semblait avoir compris qu'il avait été trop loin, après une légère pause il reprit son monologue à peine plus calmement. Ce ne fut que lorsqu'il en arriva enfin au bout et qu'il se tourna vers Lyroë que le dragon noir se décida à enfin gronder dans son esprit :
"Il suffit, vampire. Défendre ses opinions avec panache est un acte honorable. Se faire dévorer par un dragon caractériel parce qu'on a pas été capable de maîtriser ses humeurs est absurde."
Il laissa passer quelques secondes de silence avant de reprendre :
"J'ai moi-même été lié à un vampire. Je sais ce qu'il en coûte que de suivre ta voie, et pour cela je te respecte bipède. Pour cela, j'oublierai le ton sur lequel tu viens de t'adresser à moi, pour cette seule et unique fois."
L'avertissement était assez clair pour se passer d'autre commentaire, ayant réglé ce sujet délicat il passa à la suite :
"Je ne suis pas d'accord avec tout ce que tu dis, mais tu n'es pas prêt à être persuadé du contraire aussi je ne perdrai pas mon temps. Je vais plutôt me pencher sur les sujets où je suis d'accord avec toi. Les vampires asservis à Lorenz ont besoin qu'on leur montre la voie, mais pas à n'importe quel prix. Le chemin que tu suis est bien plus honorable que le sien, ne commet pas l'erreur de tout gâcher en utilisant les mêmes méthodes que lui. Les choses sont plus faciles pour lui que pour toi, mais c'est justement ce qui fait toute la différence entre vous deux. Lui n'aurait aucune hésitation à tuer un être qu'il sait dangereux pour préserver ce qu'il estime important. Toi, tu te dois d'être différent, même si tu considères que tes priorités sont plus légitimes que les siennes."
Un soupir monta de sa poitrine et il cligna paresseusement des paupières comme si ce long discours avait épuisé d'un coup toute ses réserves de patience et d'énergie à consacrer aux bipèdes. Il lui restait toutefois une dernière chose à dire :
"Tu mourras avant d'avoir pu le tuer, mais c'est un choix qui t'appartient. Tu es libre vampire aux paroles d'or, nul ici ne veut t'acheter et moi le dernier, que ferai-je d'une créature telle que toi ? Mais avant de prendre une sotte décision laisse parler mon presque-lié, lui aussi a voix au chapitre."
Lentement, il tourna la tête vers Merithyn. Il sentait ses pensées qui tourbillonnaient dans sa tête et en particulier l'idée qui venait d'y germer. Elle lui plaisait moyennement pour tout dire et elle allait très certainement déplaire à Lyroë mais il devait bien avouer qu'en l'état actuel des choses c'était sans doute la solution la plus simple. Il lia sa pensée à la sienne et l'accompagna d'un reniflement qui mêlait d'une étrange façon l'agacement et l'amusement qu'il ressentait :
"Je ne m'opposerai pas à ta décision Merithyn, mais tu te débrouillera tout seul avec Lyroë, je n'assumerai rien de cette folle idée."
Un clignement de paupière plus tard et il se retournait vers le vampire, attendant que le baptistrel exprime sa pensée... |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Jeu 18 Juil 2013 - 21:50 | |
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Avaient-ils tous décidés de se montrer stupide en cette journée ? Ou bien fallait-il attribuer cela à un quelconque événement planétaire accessible tout les deux cents ans qui obligeait soudain les êtres les plus sensés à se comporter comme de fins crétins. Il était permit de douter devant pareil enchaînement, et il y avait autant à dire qu'à ne pas dire. Il se demandait simplement si ses paroles serviraient réellement ou seraient-elles interprétées de travers encore une fois comme on semblait s'échiner à le faire depuis déjà quelques temps. Heureusement qu'il avait Shaynar, et que le dragon noir restait égal à lui-même. Et d'ailleurs, lui-même avait sa part de réflexes, car il se sentit extrêmement vexé que Lyroë s'adresse mentalement à Shaynar sans l'inclure dans la conversation. Il était cependant toujours connecté au noir, et eut ainsi un assez bon aperçut de ce qui se disait..... et il en tomba des nues. Les interrogations ne lui étaient cependant pas destinées, aussi il la laissa douter et se questionner toute seule, ne s'occupant guère d'elle sur l'instant même si elle semblait d'autant plus prompte à vouloir lui servir de chien de garde. Elle était adorable, de vouloir le protéger, vraiment, mais elle était aussi extrêmement étouffante parfois... Ne lui faisait-elle pas confiance ? Il avait survécu à Lorenz, il pouvait bien se débrouiller avec un petit vampire tout juste né, aussi affamé soit-il. Mais bon... Après tout, il n'était pas du genre à dénigrer les gestes de tendresse qu'elle pouvait avoir, les sachant bien trop rare. Il s'apprêta à répondre à Zaphirel lorsque l'autre vampire le coupa dans son élan. Tient ça aussi ils se passaient le mot pour le faire ? En tout les cas l'intervention véhémente lui fait hausser un sourcil et pincer les lèvres... Mais son esprit était toujours très calme. Il attendait simplement que l'aîné des deux sangs froid ai achevé son discourt plus ou moins bravache, et tourna son regard vers Shaynar, hocha doucement la tête... Certes. Il avait décidé pendant ce long monologue. Souriant, il soupira.
* Je ne te le demande pas Shaynar. C'est là un choix personnel, comme le fut ma décision d'offrir ma vie à Eliow quand il avait besoin de moi *
Si il faisait cette comparaison, c'était qu'il y voyait une vérité personnelle. Eliow n'était comparable à aucun autre, mais lorsqu'il lui avait, la première fois, offert son sang, il n'avait pas encore réalisé l'amour qu'il lui portait. Il l'avait fait par justesse. Comme il trouvait juste de venir en aide à Zaphirel en l'instant. Comme il avait trouvé juste de tenter d'entendre Lorenz également, et bien d'autres choses. Il agissait car il était foncièrement là pour aider, non pour autre chose.
« Je vais emmener ce jeune vampire avec moi. Je ne demande à personne d'agréer à cela, c'est ma décision. Je souhaite lui permettre de reprendre des forces, puis je le retournerais à son père, car c'est là sa place. Sauf bien entendu, si il désir séjourner davantage sur notre domaine. Et si vous tenez tant que cela à lui prêcher votre parole, vous êtes libre de venir également, vous aussi pourriez apprendre beaucoup d'un tel voyage » Il s 'éloigna de Zaphirel, s'approchant de Kylian, et vint se placer face à lui, devant lever les yeux pour pouvoir le mirer droit en eux. Il baissa également la voix, ne s'adressant réellement qu'à lui. « Mon presque lié a choisit de ne point s'étendre sur vos paroles, telle n'est cependant pas ma façon de faire. Je ne me lancerais pourtant pas dans un débat de fond, aussi je vais être bref, à vous de choisir si vous souhaitez ensuite, discutez plus avant de tout cela, et entendre ce que j'ai à dire au sujet de votre ennemi. Vous dites que vous refusez d'être acheté ? Ce n'est pas un achat, mes informations ne sont pas gageur de la liberté de Zaphirel. Et quoi que vous en dites, vous n'êtes pas en position de refuser une aide telle que la mienne par pure fierté »
Il posa une main sur son cœur, là où il aurait dû battre. Et pressa doucement. « Votre vraie nature n'est pas l'humanité. Votre vraie nature n'est pas une race, pas même un véritable concept. Votre véritable nature vous la voyez se refléter dans les yeux de votre aimée, lorsqu'elle vous prend la main. Dans le regard de votre ami Roëric également... Cela, c'est votre véritable nature. Et si il vous faut réellement un mot pour la décrire et la mettre à votre portée, alors le voici : Kylian. Vous êtes Kylian. Et c'est tout. C'est extrêmement réductif, que de vous décrire par une race, car vous n'en êtes pas une. Ce n'est pas une généralité que vous devez rechercher, mais une singularité. Parce que certains hommes sont pires que les vampires, croyez le bien. Les vampires tendent naturellement vers le mal, si tant est qu'un tel concept existe réellement. Oui c'est vrai. Mais ils ne sont pas condamnés non plus à ce mal. Vous en êtes la preuve. Et le dragonnier de Shaynar également. Vous vous êtes rencontrés tout les deux, il se nommait Eliow Wriendel, vous vous souvenez ? Vous l'avez conseillé, alors. Mais il vous a dépassé en certains points. Et sachez le, je ne souffrirais plus que vous appeliez le vampirisme malédiction... mon aimé n'était pas maudit, pas plus que vous tous. Le vampirisme est simplement... une autre existence. Elle fait partie de cette terre également. Et si je devais moi-même la qualifier, je dirais qu'elle réunis le meilleur des elfes et des hommes, et que votre régime alimentaire n'est qu'un infime inconvénient qui se verrait effacé si tout le monde voulait bien ouvrir les yeux. C'est pourquoi vous devez vous montrer plus honorable que Lorenz, parce que c'est avec des exemples tels que le votre et celui de la princesse Esmelda qu'une entente entre race est possible. Vous dites vouloir renoncer à la facilité du mal ? Et bien commencez avec ce jeune vampire. Vouloir lui venir en aide est louable, mais vous devez également prendre en compte son avis, l'obliger à quoi que ce soit ne servira qu'à créer un chaos et un mal qui enflerons au fil du temps. Forcez le maintenant, et il développera une haine farouche envers vous qui le conduira peut-être, par pure bravade, à ne jamais considérer votre chemin, ou pire, à œuvrer contre lui.... et ce n'est là qu'une hypothèse comme une autre. Forcer quelqu'un, même pour son propre bien, est un mal. Je sais que c'est dur à comprendre mais il y a une harmonie, en ce monde, de bien, de mal, comme vous semblez vouloir les appeler, et ils ont tout deux part dans chaque être. Ils sont nécessaires à tous. Tout les deux. En cherchant à influer le cours des choses vous briser cette harmonie, et créer le chaos, une chose encore plus dangereuse. Voilà pourquoi je suis enclin à lui laisser le choix, et à le laisser aller. Parce que l'harmonie veut qu'il suive son chemin et assume pleinement ses choix, car ce n'est qu'ainsi qu'il pourra réellement prendre conscience de son état et des choix qui s'offrent à lui. Vous même n'êtes pas mort, si l'on puis dire, en ayant cette conscience aiguë d'un autre choix. Vous l'avez développé par votre vécu. Laissez le faire de même, et peut-être qu'un jour il viendra de lui même vous voir »
Il parlait beaucoup évidement, mais cela sortait comme le sang d'une plaie. « Voilà ma vision des choses. Quand à savoir ce que les vampires sous la coupe de Lorenz peuvent faire ou non... en cela, j'irais certainement à l'encontre du point de vue de Shaynar, du moins en partie. Je pense que l'extérieur et l'intérieur ne sont pas la même chose. Je pense que, si ils n'ont, en apparence, que deux choix, leur esprit est le leur uniquement, et qu'il y a peut-être des foyers de réflexions à exploiter. J'en ai vu au moins un, en la personne du dragonnier que doit rencontrer Lyroë, Cela vaux ce que cela vaux, mais ce n'est pas rien non ? » Il sourit « Avant de rejeter entièrement certaines possibilités, essayez de nuancer, vous en êtes parfaitement capable. Je ne vous demande pas de m'imiter, je vous demande simplement d'essayer vous même d'autres voix d'apprentissage »
Il le délivra du sort, et lui prit la main, glissant ses doigts chauds dans les siens et le traîna vers Zaphirel sans lui demander son avis, d'une poigne ferme et douce. Il le relâcha lorsqu'ils furent proche du jeune vampire, et alors l'elfe se tourna vers lui en souriant.
« Tu as faim je sais. Écoute, le sang d'elfe n'est pas si bon que le sang d'humain, mais au moins cela te soulagera de ta faim. Mais, s'il te plaît, j'aimerais que tu restes totalement conscient, durant ton repas. Je sais que, parfois, vous vous laissez un peu emporter, alors reste bien parmi nous. J'aimerais que tu t'arrêtes lorsque je te le demanderais. N'ai pas peur de me faire du mal, j'ai quelques tours qui m'aideront. Mais lorsque je te dirais d'arrêter il le faudra... tu veux bien ? »
Il lui caressa la joue, puis rejeta sa cape en arrière avant de relever sa manche, dénudant les veines de son poignet et attira le petit vampire près de lui pour qu'il y plante les crocs, chantonnant son chant de guérison au fur et à mesure afin de stabiliser sa masse sanguine.....
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| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Dim 21 Juil 2013 - 20:28 | |
| Oh mais faites le taire. Voilà la seule chose que désirait la jeune archère. Dans le dos de Mery son regard pesait lourd sur son ami. Pour qu'il sente que s'il ne faisait pas taire le jeune vampire, elle le ferait et sûrement pas de la façon dont le chanteur aimerait. Comme à chaque fois. Il avait ses raisons, mais elle aussi. Trop prudent pour l'un et trop de spontanéité chez l'autre. Deux extrêmes, deux façons de faire. Et même si celle de Mery était basé sur la confiance, le respect, il y avait parfois des retour de manivelles.
Elle lui souffla en elfique.
« -Tous ne sont pas aussi cultivés, prompt au respect des races qu'Eliow. Reste sur tes gardes Merithing. »
Mais il y avait-il un jour où l'elfe avait écouté Lyroë depuis qu'il chantait et qu'il avait compris les pitreries et blagues de la jeune femme ? Depuis qu'il avait rencontré Eliow. A tout y réfléchir non, donc quand il se proposa comme baby sitter du vampire, les muscles de l'archère se tendirent.
S'adressant toujours à son lié dans leur langue, elle ne voulait pas que les vampires comprennent, c'était privé.
« -Passez d'un vampire à un elfe. Après on le donne en garde à un humain ? Je ne prends pas la responsabilité de ses actes, même si tu ne le demandes pas. Mais tu le sais tout aussi bien que moi qu'un jeune vampire a des besoins que je me refuse à lui donner et toi tu n'es pas une urne à vampire. Eliow, je peux comprendre... Mery que cherches-tu à te prouver ? »
Sa voix montrait une réelle inquiétude. Elle se doutait que la mort d'Eliow y jouait là un rôle important. En plus de la générosité naturelle de son ami d'enfance. Ce sujet avait été soigneusement éviter et depuis la mort du vampire même terrer. Mais l'elfe se doutait bien que l'ancien amant du dragonnier devait souffrir, même si jamais il le montrerait à Lyroë ni lui dirait. Outre la retenue naturelle des deux êtres, la situation passée entre Eliow et Lyroë jouaient encore. Même si, trop tard, l'archère avait compris l'importance et le réel caractère du dragonnier vampirique. Ainsi que leur rôle à tous deux, avant d'être un race à part entière.
Lyroë reporta son attention sur le vampire. Son regard bleu devint un ciel de menace. Qu'il tente de faire plus que ce que son ami lui demandait, et c'est par une flèche que la dragonnière le stopperait. Quand à l'autre vampire, Lyroë avait un avis tranché. Eliow lui donnait l'envie de croire qu'un autre dentu pouvait aussi se lever contre cette horrible créature qu'est Wintel. Mais il semblait ne pas prendre la bonne voie en ce sens. Élever des vampires comme des brebis douces était une perte de temps. Mais en même temps, l'elfe ne pouvait s'empêcher de porter un bon nombre de préjugés sur lui. Pouvait-il jouer un jeu? Son chant semblait vibrer autrement selon Mery. Elle se fierait à lui cette fois. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Lun 22 Juil 2013 - 11:47 | |
| Les paroles de Kylian le confortèrent dans sa décision de ne surtout pas retourner avec lui. Cependant, entre les elfes, le dragon et Kylian de l'autre côté, il se sentait étranger, plus que jamais. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres lorsque l'elfe reprit la parole. Ils allaient l'emmener avec eux. Enfin... Il allait l'emmener avec lui, sans vraiment avoir le consentement de tout le monde. Zaphirel ne cachait alors pas son apaisement, comme si une partie de sa tension venait soudain de s'évaporer. Restait la faim. La soif. Qu'allait-il faire ? Il attendit, attendit le plus possible, tordant ses doigts nerveusement, et faisant basculer son poids d'un pied à l'autre. La dame elfe ne semblait pas très enjouée par cette décision, ce qu'il pouvait comprendre. Ses sourcils se froncèrent légèrement quand Kylian fut rapproché de lui. Sa colère à son égard n'avait pas baissé, et ses dernières paroles n'avaient d'ailleurs fait que la raviver.
La surprise, la joie, puis l'inquiétude passèrent sur son visage et dans son esprit. Il allait pouvoir boire, même si c'était un peu amer ou un peu mauvais, il allait boire ! Il se promit en silence de rendre un jour la pareille à cet elfe chanteur, peu importait vraiment comment il s'y prendrait. Puis l'inquiétude, car ce qu'il demandait lui semblait soudain dangereux. Qu'allait-il se passer s'il n'y arrivait pas ? Il n'avait encore jamais réellement fait attention en se nourrissant. Il se contentait généralement d'achever proprement sa victime, en essayant de ne pas se retrouver couvert de sang. Il attendit patiemment que l'échange entre les deux elfes soit terminé, avant de s'avancer.
« Je vais essayer... mais je... ça va... c'est difficile. Merci... merci beaucoup ! »
Il s'approcha alors du poignet si délicieusement offert, et ce fut un instant comme si rien n'avait plus d'importance autour de lui. Boire. Il n'y avait plus que la douce pulsation de son sang sous sa peau. Il mordit sans trop de douceur dans la chair de l'elfe. Le goût était désagréable, mais il avait tellement besoin de ce sang, qu'il n'eut qu'une légère grimace. Le liquide chaud coulait lentement dans sa gorge, alors que sa machoire raffermissait sa prise. Une longue inspiration ravit son esprit, qui semblait s'imprégner délicatement de l'odeur du sang. C'était la première fois qu'il n'avait pas vraiment besoin de faire un effort pour se nourrir. Il fallait avouer que cela lui plaisait, surtout après les récents évènements, qui avaient été bien épuisants.
Un mouvement attira son attention, et il se retint de justesse de grogner sur l'imprudent qui se manifestait pendant son repas. Son regard se détourna un instant de la peau douce qu'il maltraitait, et il reprit lentement conscience de tout ce qui se trouvait autour de lui. Il desserra lentement sa machoire, se faisant un peu plus attentif. L'elfe lui avait demandé de rester avec eux ! Il ferma les yeux quelques secondes, se concentrant de toutes ses forces pour se détacher de ce qu'il faisait. Il glissa doucement un genou à terre, essayant de garder une position plutôt confortable pour lui comme pour son sauveur. Rester avec lui. Rester avec lui ! Il releva les yeux pour les plonger dans les siens, sans pour autant lâcher son bras. Il sentit que le flux ralentissait un peu, et il mordit à nouveau, adressant un regard plein d'excuses au propriétaire du bras malmené.
Quand vint hélas le moment de cesser, il était plutôt rassasié, bien qu'il fut difficile pour lui de relâcher la pression de ses machoires. Mais l'elfe allait l'aider, et lui permettre de retourner auprès d'Achroma, et cela vallait tous les efforts du monde. Le soulagement de cette soif terrible avait achevé de détendre le nouveau-né. Il resta silencieux un instant, et s'il ne mordait plus, il s'affaira à lécher ce qu'il restait, nettoyant ainsi la plaie le temps qu'elle se referme. Il essuya distraitement sa bouche, effaçant les bribes de sang qui s'en étaient échappées, puis il se redressa. Par-dessus son épaule, il adressa un discret regard victorieux. S'en était fini de ses ordres, de le suivre, d'être contrarié ! Il allait bientôt retrouver père ! Encore, il adressa ses remerciements à l'elfe, et même à ses deux compagnons. Maintenant, tout allait s'arranger. |
| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Mer 24 Juil 2013 - 19:12 | |
| C'était l'impasse. A chaque seconde qui s'écoulait, à chaque mot qui était prononcé, Kylian ne voyait que des murs se dresser et des portes se refermer. A supposer qu'elle lui ait jamais appartenu, la situation était en train de totalement échapper à son contrôle et il ne pouvait rien faire pour s'y opposer, comme si chacune des branches auxquelles il tentait de se rattraper n'avait attendu que cet instant pour se décider à céder. Et comme si cela ne suffisait pas, à force d'essayer tant bien que mal de retrouver un certain contrôle, il n'avait fait qu'aggraver la situation et l'esprit du dragon résonnant dans le sien ne faisait que souligner encore cet état de fait. Il ne comprenait pas, il ne comprenait plus. Voila un dragon qui semblait respecter son combat et partager ou du moins considérer ses buts mais qui se refusait à l'aider et se montrait même prêt à le tuer plutôt qu'à le laisser poursuivre son action. Pourquoi ? Il n'avait pas fait de mal à Zaphirel, le jeune vampire n'avait eu à souffrir d'aucune violence physique ou psychologique, le renégat l'avait traité d'égal à égal et la seule barrière qu'il lui avait imposé avait été d'essayer de lui apprendre à dominer ses instincts sanguinaires. Pourquoi le dragon ne saluait-il pas cette démarche ?
Kylian ouvrit la bouche sur une réponse qui ne vint pas. Qu'aurait-il pu dire de plus ? Il ne pourrait pas convaincre le dragon, continuer à croire le contraire ne lui vaudrait que de se faire tuer et cette mort ne servirait nullement sa cause. Aussi, comme lorsqu'il avait pris la fuite face à Lorenz pour poursuivre sa lutte en attendant un moment plus propice, il lui fallait faire profil bas et accepter qu'il ne pourrait pas gagner aujourd'hui. Hasard ou volonté consciente, ce fut l'instant que choisit le plus petit des deux elfes, l'homme, pour annoncer ce qu'il adviendrait de Zaphirel d'une voix paisible et agréable à l'oreille, autoritaire sans en avoir l'air. L'archer vampire accueillit avec un mélange de soulagement et d'inquiétude les paroles du presque-lié. Soulagement, parce que Zaphirel ne serait pas abandonné seul en pleine campagne ce qui aurait été préjudiciable à la population locale qui somme toute n'avait pas à subir les erreurs du renégat. Inquiétude, parce que faire reprendre des forces au petit vampire, cela signifiait l'abreuver de sang et donc lui fournir des victimes en quantité. Un sourire contrit se dessina sur les lèvres du rebelle tandis que l'elfe lui proposait de se joindre à eux. Le regard du vampire passa brièvement sur les silhouettes du dragon aux écailles noires et de l'archère, laquelle semblait visiblement fort peu enjouée à cette idée si l'on en jugeait par le ton sur lequel elle s'adressait à son compatriote. Kylian ne comprit pas un traître mot de son discours, mais le souvenir encore vif de la pointe acérée de sa flèche braquée vers eux l'encouragea à supposer qu'elle ne voulait pas de la compagnie de vampires, aussi préféra-t-il rapidement apaiser ces craintes.
Je ne peux vous accompagner, l'éducation de Zaphirel n'est... n'était qu'une de mes responsabilités, d'autres personnes comptent pour moi et je ne peux les délaisser ainsi.
L'idée d'abandonner Zaphirel ne lui plaisait vraiment pas, mais peu à peu il devait bien accepter le fait qu'il n'était pas en mesure de s'opposer à la volonté de deux elfes et un dragon. L'elfe presque-lié se dirigea ensuite vers lui, à l'endroit qu'il occupait toujours et n'avait pas été en mesure de quitter, figé qu'il était par cette étreinte invisible mais pourtant terriblement présente. Il lui adressa quelques mots avant de poser la main contre son torse et de poursuivre, toujours sur le ton de la confidence, avec un discours qui vint littéralement décupler le trouble qui animait l'esprit du vampire. Comment connaissait-il l'amitié qui le liait à Roëric ? Etait-ce Eliow qui lui en avait parlé ? Car bien évidemment, il se souvenait, comment aurait-il pu oublier l'un des rares vampires qui avaient su lui accorder un peu de son attention et faire preuve de compréhension et de curiosité ? Et à en croire les dires du petit elfe, il avait été proche du ... dragonnier ? Eliow avait été le dragonnier de Shaynar ? Le regard clair du vampire se reporta un instant sur le dragon noir, considérant cette nouvelle information. Voila peut-être bien pourquoi il avait pu s'emporter devant le dragon sans se voir récompensé d'une douche enflammée. Mais pourquoi le dragonnier n'était-il pas là ? Tandis que cette question s'imprimait dans son esprit, un détail se fit jour : l'elfe avait parlé du dragonnier, de son aimé, au passé et avec une tristesse difficilement dissimulée. Le vampire en vint à la conclusion que Wriendel avait péri. Bien que très regrettable, la nouvelle n'était en vérité pas particulièrement surprenante, depuis l'accession au pouvoir de Lorenz, la mort avait été le châtiment réservé aux vampires qui avaient le malheur de vouloir penser différemment, Kylian était bien placé pour le savoir, et Eliow avait été de ceux-là.
L'elfe poursuivit avec la sagesse et l'intelligence qui avait caractérisé le début de son discours et, pour un représentant du Beau Peuple, parlait des vampires avec une empathie surprenante. Pourtant, aussi proche qu'il avait pu être d'Eliow, il ne pouvait pas vraiment comprendre et ses mots le confirmèrent rapidement. L'elfe n'était pas un vampire, il ne pouvait pas ressentir cette soif de sang qui vous dévorait peu à peu jusqu'à ce qu'elle ait reçu satisfaction, ne pouvait comprendre la réalité de cette bête immonde qui croupissait dans l'esprit des êtres de la nuit, appelant au meurtre, à la mort et à la violence. Car comment Kylian pourrait-il qualifier autrement cette malédiction sous-jacente qui déferlait sur lui chaque fois qu'il prenait la femme qu'il aimait dans ses bras, qui le contraignait à redouter autant qu'il appréciait chaque baiser qu'ils échangeaient ? Le vampirisme, l'obligation de se nourrir du sang d'autres êtres vivants, un infime inconvénient ? On voyait bien là que l'elfe n'avait jamais été contraint d'égorger un homme pour s'en repaître et en aspirer avidement le précieux liquide écarlate tandis que sous ses doigts, la vie s'échappait lentement du corps encore tremblant de cette mort violente.
Mais l'elfe continuait de parler et cette fois, le vampire ne put cacher la lueur de surprise qui se fit jour dans son regard. Esmelda. Par le Dracos, comment cet elfe pouvait-il être au courant ? Car il ne faisait aucun doute qu'il n'avait pas lancé ce nom au hasard, s'il évoquait la jeune femme ici et maintenant, c'était parce qu'il savait. Pourtant, Kylian aurait pu compter sur les doigts d'une main les personnes qui étaient au courant de la liaison qu'il entretenait avec la princesse Kohan : Esmelda, bien sûr, mais elle moins encore que son amant vampirique n'avait de raison de vouloir ébruiter leur secret ; Ninna et Roëric ensuite, qui étaient au dessus de tout soupçon et finalement... Mélusine. Evidemment. Mais comment et pourquoi aurait-elle été trahir le peu de confiance que le renégat avait placé en elle ? Elle qui lui avait pourtant semblé sincère lorsqu'elle avait promis que le secret serait bien gardé. Après tout, elle-même avait des sentiments pour un vampire. Ou du moins, elle semblait en éprouver, car voleuse rime avec menteuse et si tel était bien le cas, Mélusine ne serait pas la première femme à se jouer des émotions d'un homme, fut-il vampire, pour le poignarder ensuite. Mais qu'avait-elle à y gagner ? Le salut de ses loups, peut-être, et même s'il ne l'avait accompagnée que quelques jours, ce temps lui avait été plus que suffisant pour comprendre que la petite cheftaine furieuse serait prête à tout pour ses hommes, alors pourquoi pas aller jusqu'à simuler un amour pour un vampire ? Kylian serra les dents à cette idée, comme il l'avait évoqué précédemment, Zaphirel n'était qu'une des responsabilités du renégat et apparemment, à peine se trouvait-il déchargé d'un devoir qu'un autre venait lui prendre sa place : le rebelle allait devoir tirer cette affaire au clair. En parlant du petit vampire, l'elfe s'efforçait justement d'expliquer le pourquoi de sa décision d'intervenir mais Kylian n'écoutait plus que d'une oreille distraite, trop obnubilé qu'il était par le fait que l'elfe ait pu apprendre la romance secrète qui liait le vampire à la princesse.
Finalement, le flot des paroles s'interrompit, heureusement que le petit elfe qui se tenait devant lui avait précisé être bref car dans le cas contraire, une éternité n'aurait probablement pas suffit. L'ombre d'un sourire se dessina sur les lèvres du vampire tandis que son esprit s'amusait de cette conclusion mais elle s'effaça bien vite lorsqu'il lui répondit.
Je... vous remercie. Enfin, je crois.
Il était encore perturbé par le discours que lui avait tenu l'elfe, ne serait-ce que par la quantité déjà, puisque la verve de l'être sylvain n'avait rien de comparable à la réserve de Roëric à laquelle Kylian était bien plus habitué, mais aussi et surtout par le fond. Les paroles de l'elfe hanteraient certainement ses pensées pendant longtemps, même si le rebelle n'approuvait pas tout ce qui lui avait été dis, il devait bien admettre qu'il y avait là de quoi réfléchir et pourquoi pas se remettre en question, mais le temps l'aiderait à démêler tout cela. A peine fut-il finalement délivré du sort qui l'entravait que l'elfe lui prenait la main pour l'amener vers Zaphirel. Il n'avait tout de même pas l'intention de jouer les conciliateurs, si ? Une tape sur l'épaule et on se quitte bons amis ? C'aurait été exagéré vu les circonstances.
Profitant des quelques pas qui les séparaient du petit vampire, le renégat souffla quelques mots à son guide :
Je n'approuve pas l'idée de me séparer de Zaphirel, comme je l'ai dis, c'est moi qui l'ai amené jusqu'ici et je me sens responsable de lui et de ses actes. Vous semblez avoir une compréhension des vampires qui va bien au delà de celle des autres elfes, pourtant je crains que vos sentiments pour Eliow n'altèrent votre jugement sur ceux de notre race. Je n'ai pas les moyens de vous empêcher de me l'enlever, aussi je me plierais à votre décision, mais je veux votre parole qu'aussi longtemps qu'il restera sous votre garde, vous le canaliserez. Zaphirel n'est un vampire âgé que de quelques mois, nous ne parlons pas d'un être capable de raison ou de choix mûrement réfléchi mais bien d'une bête esclave de ses instincts. Il a besoin de barrières, plus encore que n'importe quel autre enfant, et que vous approuviez ou pas mes actes, vous devez le comprendre.
L'elfe voulait-il lui prouver quelque chose ? Ou le rassurer d'une quelconque manière ? Kylian l'ignorait, mais lorsqu'il invita Zaphirel à boire sur lui, le renégat se tendit. Il leva lentement la main et l’avança vers l'épaule du petit être des forêts mais s'interrompit en sentant les mouvements de l'archère et du dragon autour d'eux. Après s'être immobilisée quelques secondes, la main du vampire recula prudemment. Il n'était pas seul à être nerveux et pour peu qu'ils aient l'impression qu'il menaçait leur ami, il finirait assurément avec une flèche en travers du corps ou verrait sa tête arrachée d'un coup de griffes. Néanmoins, il ne pouvait pas se contenter d'assister sans rien dire au spectacle que voulait lui offrir l'elfe.
Ce... n'est pas ce que je voulais dire. Vous n'êtes pas obligé de faire ça.
Mais déjà, le vampiret sanguinaire s'avançait vers sa proie consentante, Kylian dut prendre sur lui pour ne pas intervenir autrement qu'en lui expédiant un regard noir, regard auquel le captif n'accorda d'ailleurs aucune attention. Pendant un temps qui sembla se prolonger une éternité, tous demeurèrent silencieusement immobile, patientant jusqu'à ce que le repas ainsi offert prenne fin. Mâchoires serrées, le renégat demeura de marbre devant les yeux plein de défi que leva sur lui le petit monstre qui se pourléchait encore les babines. Kylian n'était pas vraiment en colère, si ce n'est contre lui-même, mais plutôt déçu et surtout, inquiet. Pour Zaphirel, évidemment, qui s'il s'en réjouissait pour l'instant, ne tarderait malheureusement pas à vite déchanter sitôt qu'il retrouverait le camps des vampires qui auraient, à n'en pas douter, beaucoup de questions à lui poser en le voyant revenir. Mais le renégat s'inquiétait également pour l'elfe qui pourrait fort bien lui aussi avoir à apprendre de ses erreurs. Evidemment, il avait à sa disposition des amis visiblement particulièrement dévoués à son bien-être, mais ce n'était pas tant une blessure physique qu'une blessure psychologique que le vampire redoutait. Quand l'elfe apprendrait le sort de Zaphirel, serait-il en mesure d'encaisser la charge de sa responsabilité ? Car Kylian ne se faisait aucune illusion, lorsque Lorenz aurait connaissance du fait que son ennemi avait croisé le chemin du petit vampiret, ce dernier passerait un sale quart d'heure. Probablement même le plus sale de son existence et assurément, le dernier.
J'espère que tu n'auras pas à regretter ton choix, Zaphirel, même si je sais que cet espoir est vain.
Puis, reportant finalement son attention sur l'elfe-à-boire, le vampire laissa échapper la question qui lui brûlait les lèvres depuis le "bref" discours qui lui avait été tenu :
Comment avez vous fait ? Tout à l'heure, vous avez parlé de moi, de ceux qui m'entourent et me sont chers comme si vous me connaissiez aussi bien qu'eux alors que j'ignore jusqu'à votre nom. Comment avez vous appris tout cela ? Qui vous a renseigné ? |
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| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Sam 27 Juil 2013 - 15:42 | |
| Il cligna paresseusement des paupières lorsque la réponse de son presque-lié vint chatouiller son esprit, il n'avait pas l'intention de s'opposer à ce choix personnel et même si il ne l'approuvait pas il savait aussi que c'était une solution plus saine que l'idée de laisser cette petite créature se promener seule au milieu de l'empire. L'idée qu'elle puisse tuer des humains pour se nourrir ne le répugnait pourtant pas, les lois immuables qui liaient le prédateur et ses proies n'étaient pas choquantes en elles-même et si il comprenait bien les réticences que de telles opinions pouvaient provoquer dans l'esprit des bipèdes il savait aussi que la nature ne serait jamais aussi douce que certains souhaiteraient la voir. Les vampires formaient décidément un peuple difficilement tolérable pour les deux autres et il comprenait assez bien que beaucoup d'humains ou d'elfes auraient aimé les voir disparaître, mais ce n'était certainement pas une solution sage.
Les paroles du Baptistrel coulèrent comme de l'eau et tirèrent des réactions différentes aux participants à cette étrange scène. Le petit vampire semblait soulagé, l'autre furieux et Lyröe n'était plus qu'inquiétude bien qu'elle avait sans doute deviné depuis un bon moment ce que voulait faire son ami, ces deux là étaient assez proches pour ne pas pouvoir se cacher facilement leurs sentiments. Elle le prit un peu moins mal que Shaynar aurait pu le craindre, peut-être comprenait-elle que Merithyn était ainsi et que vouloir s'opposer à sa nature était aussi utile que de vouloir détourner le cours d'un torrent. La réponse du vampire le plus âgé vint perturber Shaynar dans ses pensées et il reporta son attention sur lui lorsqu'il annonça qu'il ne pourrait pas les suivre, encore heureux tiens... Merithyn était-il seulement conscient que l'adoption soudaine de ce nouveau-né allait les condamner à se déplacer à patte ? Il n'était peut-être pas très lourd, mais ce poids supplémentaire allait commencer à faire beaucoup pour Shaynar, surtout sur de longues distances... Il gronda pour lui-même à cette pensée, agacé rien qu'à l'idée de cette lenteur qui allait être leur lot quotidien, mais il avait dit à son presque lié qu'il ne s'opposerait pas à sa décision et il s'y tiendrait donc.
Pensif, il observa son presque lié qui se lançait dans ces interminables discours dont il avait le secret. Il aurait aimé qu'il se tienne un peu plus loin de son interlocuteur pour se faire mais Merithyn n'avait jamais été un elfe prudent, aussi dû-t-il se contenter d'observer la scène avec méfiance, conscient que son presque lié avait tout à fait les capacités de se défendre lui-même mais pas vraiment capable pour autant de mettre de côté son instinct protecteur. Malgré tout cela une lueur amusée passa dans les rubis de ses prunelles lorsqu'il vit la confusion du vampire devant ce flot ininterrompu de paroles et peut-être aussi devant le fait que l'elfe semblait tout savoir de lui. C'est à peine si Shaynar entendit la réponse qu'il souffla à Merithyn mais il n'avait pas besoin de cela puisqu'il partageait l'esprit de celui-ci. Une vague colérique passa dans son regard à cet instant, comment pouvait-il prétendre que le souvenir d'Eliow pouvait altérer quoi que ce soit ? Un coup de vent vint balayer les braises qu'il venait de souffler instinctivement par le nez et il planta son regard incisif dans celui du vampire mais celui-ci était entièrement concentré sur la vision de Merithyn qui s'offrait à présent comme un repas pour le nouveau-né. Allons bon.. Voilà que ça recommençait...
« Je vais essayer... mais je... ça va... c'est difficile. Merci... merci beaucoup ! »
Essayer n'était pas suffisant, en particulier lorsqu'il s'agissait là d'un tout jeune vampire sans doute encore tout à fait incapable de vraiment se contrôler. Shaynar avait assez souvent vu cette scène se répéter entre Eliow et Merithyn pour ne pas être heurté par elle mais étrangement l'idée que son presque-lié puisse offrir son fluide vital à un autre que son dragonnier lui déplaisait. Pourtant c'était la meilleure solution à l'heure actuelle, et le risque était limité car même en perdant le contrôle le petit vampire n'aurait que peu de chance de parvenir à vraiment faire du mal à un Merithyn protégé à la fois par sa magie, son dragon, et sa meilleure amie. Shaynar se fit donc violence afin de rejeter loin de son esprit à la fois sa réaction de pure défense devant les crocs qui s'approchaient du poignet tendu et aussi cette sotte réaction de pure jalousie qui s'était emparé de lui. Merithyn appartenait à Eliow, ainsi qu'à lui désormais et peut-être en petite partie à Lyroë bien qu'il ai parfois du mal à lui concéder ce privilège. Où se situait Zaphirel dans tout cela ? Nul part sans doute, et le dragon n'était pas spécialement décidé à lui faire la moindre place. Ce n'était pas vraiment sa défense qu'il avait prit l'instant d'avant mais plutôt la défense de ce qui lui semblait juste et sage. Ce nouveau-né n'était pas grand chose à ses yeux et devrait retrouver son créateur très vite.
A l'instant même où Shaynar décidait que le petit être avait assez bu et qu'il s'apprêtait à le décrocher de force d'un coup de patte bien placé l'incroyable se produisit. Le dragon noir n'aurait pas cru qu'un nouveau né pourrait faire prendre de tant de retenu, d'autant plus qu'il était assoiffé... Une lueur approbatrice passa dans son regard, la cohabitation serait peut-être un peu moins compliquée qu'il ne l'aurait pensé. Il garda le silence sur tout cela néanmoins, n'ayant absolument rien à dire et estimant qu'il avait assez concédé de son temps à ces bipèdes. L'autre vampire n'était pas de cet avis apparemment puisqu'il interrogeait déjà Merithyn, le poussant à caresser son esprit :
"Sans doute est-il temps de lui donner l'arme qui pourrait l'aider contre notre ennemi commun..."
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| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Sam 27 Juil 2013 - 17:07 | |
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Il devait non seulement contrôler le flux de magie qui régénérait son sang mais également faire très attention à maintenir sa chaleur corporelle à un niveau dangereusement bas afin de ne pas griller Zaphirel sans le vouloir. Il n'était pas dans ses plans de faire une grillade de vampire. Et par dessus tout, il devait garder un œil sur Lyroë et Kylian, histoire qu'aucun d'entre eux n'essayent de décrocher le petit vampire de lui au risque de tout faire raté. Il avait confiance en cette petite chose, pas en raison de son instinct mais de sa volonté de ne pas se mettre à dos de possibles alliés. Ausis le laissa t-il boire un moment sans rien dire, avant de lui susurrer doucement qu'il se devait de lâcher. Il n'avait cessé de l'observer tout ce temps, et le voir lâcher prise sans trop de soucis lui arracha un sourire affectueux. La sensation n'avait pas été particulièrement plaisante, mais ce n'était qu'une gêne passagère, et bientôt, son poignet ne porta même plus la marque des crocs du jeune vampire, reprenant son habituelle teinte dorée et orangée. Le sortilège lui avait épargné la moindre perte de sang, aussi il n'eut pas même un vacillement alors qu'il laissait son protégé s'éloigner. Les remerciements de Zaphirel le firent secouer la tête avec douceur. Il n'y avait pas lieu de le remercier... Pas du tout en réalité. Il ne faisait que ce qui lui paraissait le mieux en l'instant. Il soupira ensuite, et regarda Kylian, alors que celui-ci le questionnait, et que l'esprit de Shaynar effleurait le sien. Oui il était temps, plus que temps, et il allait encore devoir l'assommer de paroles, peut-être encore plus cette fois...
« Pas ici. Cela, je ne veux pas que Zaphirel l'entende. Cela ne concerne que vous... Venez marcher avec moi un moment et je vous dirais ce que vous voulez savoir »
L'invitant tranquillement à s'éloigner, il laissa là les autres, bien qu'il ne s'opposa nullement à ce que Lyroë les suive et gardant son esprit grand ouvert pour Shaynar à qui il n'avait rien à cacher. Mais Zaphirel ne devait pas entendre tout cela, c'était risqué. S'éloignant, il frôla la lisière de la forêt, ne se pressant nullement alors qu'il marchait le plus loin possible tout en restant sous la vision des autres pour ne pas les alarmer. Lorsqu'il jugea qu'ils étaient assez loin, il s'arrêta et se tourna finalement vers Kylian.
« Bien. Nous y voilà. Vous concernant personne ne m'a renseigné. Je me nomme Merithyn, et si je vous connais si bien, c'est que je suis un Baptistrel. Un mage de la vérité et de l'harmonie. Peu sont ceux qui nous connaissent vraiment aussi il n'est pas étonnant que vous soyez surpris. J'ai la capacité d'entendre votre chant-nom, une musique singulière, unique pour chacun, relatant tout les événements de sa vie. Entre autres choses. Nous ne sommes pas tous en mesure de lire ces chants-noms, mais j'en ai fait ma spécialité, aussi il ne m'a pas fallut longtemps pour tout savoir sur vous... et votre idylle secrète, ou sur votre ami le dragonnier vampirique, Roëric. C'est moi qui est tenu le premier son œuf entre mes doigts, avant qu'on le rapporte en Armanda. Je pourrais même vous connaître mieux que vous-même si je faisais l'effort de vous étudier en profondeur. Mais en général je ne le fais pas sans l'accord du propriétaire, c'est quelque peu... intime, comme contact. Quoi qu'il en soit soyez rassuré, personne n'a trahit votre secret, et je ne compte pas le faire. Aimant moi-même un vampire, je serais bien mal placé de vous jeter la pierre. Au contraire, je trouve une telle utopie magnifique et j'espère sincèrement que vous serez en mesure de vous aimer un jour sans contraintes. Mais revenons au sujet le plus important, puisque c'est là le cœur de tout. Ma capacité à entendre, comprendre et user des chants noms ne me permet pas seulement de guérir n'importe quelle blessure, ou de rajeunir extérieurement quelqu'un, ou même de changer une note ou deux, dans certains cas extrêmes, afin de changer une part de l'être.... c'est plus de l'abus de puissance qu'autre chose je l'avoue sans honte. Mais je peux surtout prendre connaissance du passé et des ténèbres de chacun... et justement, j'ai séjourné assez longtemps auprès de Lorenz Wintel pour connaître son chant-nom et tout ce qu'il renferme. Ses faiblesses, ses peurs, les phases les plus sombres et tristes de son passé....tout cela je le possède, je l'ai gravé dans ma mémoire, et je puis vous le transmettre. Une arme subtile, mais qui pourrait vous être utile. J'ai juré à Lorenz que je n'en parlerait à personne.... mais voilà je n'ai jamais dis que je ne pouvais pas le chanter, ni que je pouvais le confier à une chose non vivante. Aussi voilà ce que je propose, je puis enfermer ce chant-nom dans un diamant de pureté, une création de mon ordre, il vous permettra d'entendre et de comprendre ce chant, et de l'utiliser en temps voulut, pourvut qu'il soit offert par un Baptistrel. Mais il est évident que je vais vous demander d'être de la plus grande discrétion à l'égard de cet objet.... il n'a pas de prix, et il reste un objet physique que l'on peut perdre et voler. Protégez le de votre non vie, Kylian... S'il vous plait. Si Lorenz apprend que je vous l'ai donné il me poursuivra au bout du monde et me tuera sans hésiter » Sur cette augure néfaste, il eut un pauvre sourire, et sortit de sa sacoche le diamant, le lui montrant avant de se détourner, et de chuchoter le chant, de sorte que personne ne l'entendit, l'ancrant de nouveau dans la pierre, de la même façon qu'il l'avait fait pour celle de Lyroë. Puis il la tendit à Kylian. « Voici... vous avez les clefs en main, faites en bon usage. Ce que je fais là, je devrais le payer un jour, et chèrement, car je rompt l'équilibre e la neutralité que je devrais posséder. Mais si cela permet d'apaiser cette terre et de défaire la menace que Lorenz fait peser sur nous tous... alors je payerais volontiers cent fois le prix que les esprits me demanderons. Parfois... je crains d'avoir déjà payé ce prix par la mort de l'être qui m'était le plus cher... mais je ne puis en être certain. Beaucoup de peine réside au cœur de ce diamant. Et il créera beaucoup de peine également je pense, pour tous. Promettez moi... qu'une fois la guerre achevée, vous détruirez cet objet. Il ne fait pas bon conserver une telle relique... Une part de Lorenz survivra toujours au travers d'elle »
Il cessa de parler. Quelque chose dans ce qu'il venait de dire le mettait mal à l'aise. Mais il soupira doucement et invita finalement son interlocuteur à revenir près des autres en sa compagnie. Il restait silencieux, rendu muet par ce qui venait de se dire. Préoccupé. Et il transmit cette pré occupation à son presque lié, cherchant instinctivement son avis. Pourtant il lui restait quelque chose à faire. « Il me reste une petite chose à faire avant que nous ne repartions tous. Je m'étais promis de le faire avant qu'on nous interrompt, aussi je pense que c'est le bon moment pour l'effectuer. Donnez moi un peu de temps, je vous prie »
Il repartit seul vers la tombe de Cymbor. Le malaise planait toujours dans l'air, la dernière attache du dragon blanc à ce monde. Une dernière pensée. Il s'assit dans l'herbe, et sortit son higen, en pinçant les cordes d'argent avec délicatesse. Le son tintinnabulant vint caresser les oreilles alentours, et il laissa passer quelques notes avant d'entamer le chant de l'eau, Oen en majeur. Le chant de l'eau, chant élémentaire rappelant le bruit des vagues profondes sur le rivage lointain, la trille d'une rivière de haute montagne et le discret bruit de la pluie, atteignant profondément le cœur et l'esprit alentour... Sa magie vint s'élever en volute douce alors que, de nouveau, la pluie tombait, plus fraîche et légère, comme un renouveau, comme un pardon, comme le soupire de la vie dans chaque parcelle du monde. Il avait le pouvoir de purifier les morts de toute souillure, et ainsi, les gouttes d'eau bienfaitrices s'enfoncèrent pour trouver le corps de Cymbor, et le laver de tout ce qui avait put ternir la pureté de cet esprit de l'air. Comme de douces larmes nostalgiques, le chant de l'eau baigna un temps l'immense clairière, avant de laisser place au chant de l'air, formant le chant de passage d'un mort honoré vers l'esprit mélancolique... Il sentait, confusément, les attaches de l'esprit de Cymbor se détacher de ce qui restait de lui, la tension disparue, son âme pouvait définitivement oublier cette existence et renaître, en une autre terre et un autre temps... loin par delà eux. Il chanta les odes d'Aria et Serenne, saluant d'autant plus le dragon disparut, et termina, chose singulière, sur le chant de l'étoile déchue, son propre présent à cet être qu'il avait connut mais pas assez apprécié...
Il se tut finalement. Les larmes gonflant ses yeux mais incapable de pleurer, comme toujours. Rangeant son instrument après quelques notes mourantes, il revint en vacillant vers le groupe, et s'arrêta devant Lyroë, à qui il dit, d'une voix tremblant et étranglée de chagrin. « Si tu as le moindre amour en ton cœur Lyroë, le moindre respect pour nous. N'oublie jamais qu'une vendetta n'est jamais bienfaitrice. Marche vers ta vengeance, droit au but sans jamais te soucier du bien d'autrui, de la détresse des petites créatures insignifiantes que tu pourrais rencontrer, et même si elles te répugnent au premier abord... fait cela et tu deviendra une autre Lorenz. N'importe qui peut tuer et oppresser par amour, mais peu sont ceux capables de tendre la main à autrui en souvenir du sacrifice d'un être cher » Il n'attendait aucune réponse, s'éloignant, il prit la direction des bois, voulant un peu de solitude après tout cela....
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Dim 28 Juil 2013 - 15:16 | |
| Et voilà Mery redevenait une urne à sang pour une vampire et même pas un dragonnier, même pas son amour, même pas une connaissance, juste un capricieux nouveau-né qui ne pensait (et encore penser était un bien grand mot) qui ne désirait que du sang, rien que du sang. Elle le regarda un instant avec aversion. Un vampire civilisé, encore, passait, s'il n'intervenait pas dans un moment de son intimité, car il n'était pas capable de gérer un des siens, mais un morveux la bave au nez, il ne fallait pas abuser. L'archère avait encore des limites qu'elle ne pourrait pas dépasser. Déjà pas maternelle avec les enfants elfiques malgré leur rareté et la bénédiction dont ils faisaient preuve, alors une sangsue.
Même si celle-ci, malgré son jeune âge su faire preuve de retenu et retira ses crocs sans que Lyroë n'ait à lui décocher une flèche. Une aubaine pour lui. Il fallait que lors de cette première rencontre sa retenue se conserve. La jeune rousse ne supporterait pas de voir son ami d'enfance continuer dans cette voix, malgré la folie de son acte à vouloir le prendre sous son aile. Lyroë ne le comprendrait jamais tout à fait.
Comme le fait de donner un artefact aussi dangereux à un vampire qu'il ne connaît de nul part. Même si celui-ci était rempli de bonnes intentions, qu'il luttait tout comme eux contre le fléau de l'intolérance. Mais le chanteur se mettait en danger. L'archère savait que jamais elle donnerait le nom de son ami, même sous la torture. En serait-il de même pour ce dentu ? On connaissait leur fiabilité face à leur prince ultra violent.
Lyroë suivit Mery, s'il s'imaginait qu'elle allait le laisser s'éloigner d'elle avec un inconnu aux dents longues. Elle resta cependant en retrait, sachant pertinemment ce qu'il lui dirait et ferait, car elle aussi possédait sur elle la même pierre au chant douloureusement sauveur. Shaynar n'aurait aucun soucis avec le bébé vampire. Un coup de patte et celui-ci dormirait pour une fois. Son regard montra bien au vieux vampire qu'elle ne tolérerait pas la moindre écartade de sa part.
Puis Merithyng se rendit auprès de son lié endormi pour toujours auprès du Dracos. Pour le laver de toutes les ignominies qu'il eut à subir. Lyroë ne put s'empêcher de laisser une larme couler sur sa joue et de sentir son cœur se serrer. Un ultime adieu avant de repartir. Elle le regarda faire, les yeux dans le vague en repensant à son fier dragon blanc. Des souvenirs à toujours graver dans son cœur. Tout comme les mots que son ami prononça. Une seconde larme coula. L'elfe s'avança devant le lieu de repos de Cymbor une dernière fois, l'esprit vide, et le corps fatigué de cette perte. Au fond de son cœur, elle lui dit au revoir, à bientôt, avant de s'en retourner vers les autres. Il était temps de partir, chacun avait de nombreuses choses à entreprendre, et elle un vampire à rencontrer et à convaincre. Et il y avait du chemin, autant pour elle que pour la folie de son désir d'unir les dragons et dragonniers.
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| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: La mémoire du dragon blanc [PV Meri et Lyroë] [terminé] Ven 2 Aoû 2013 - 19:54 | |
| Intrigué, Kylian emboîta le pas du petit elfe qui devait quelques instants plus tard se présenter sous le nom de Merithyn, laissant derrière lui son ancien captif aux soins du dragon et de l'archère. Il essayait encore de se convaincre que le destin de Zaphirel ne le concernait plus mais ne parvenait pas encore à totalement s'en détacher. Tandis qu'ils s'éloignaient, le vampire risqua une question :
Vous pensez que c'est vraiment une bonne idée de les laisser ensemble ?
L'elfe ne répondit pas et continua d'avancer d'un pas tranquille. Il semblait parfaitement calme et serein au contraire du vampire qui l'accompagnait. Après tout, l'archère n'avait absolument pas caché l'hostilité qu'elle portait à leur égard et si le dragon noir s'était interposé entre Kylian et son prisonnier, il y avait fort peu à parier qu'il prenne le parti de défendre Zaphirel si celui-ci devait, en toute connaissance de cause ou non, donner à la jeune femme une raison de le percer de flèches. Jetant un regard par-dessus son épaule, le renégat put cependant constater que celui qui avait le plus à craindre des flèches de l'elfe n'était pas forcément celui auquel il pensait. En effet, l'archère avait décidé de les suivre à bonne distance, assez loin que pour garantir l'intimité recherchée par l'elfe chanteur mais suffisamment proche toutefois que pour qu'une flèche ne nécessita pas plus d'une seconde pour couvrir la distance qui la séparait du vampire. Message reçu donc, mieux valait pour Kylian ne pas éternuer brusquement.
Au bout d'un moment, alors qu'on ne distinguait derrière eux plus que la silhouette sombre du dragon noir au travers des rideaux de pluie, l'elfe s'immobilisa et reprit la parole pour apporter les réponses tant attendues. Mais les propos qui s'échappèrent des lèvres du chanteur avaient de quoi surprendre, même si le renégat accueillit avec soulagement la promesse que personne ne l'avait trahis. Un soucis de moins donc, mais savoir qu'il existait sur Armanda des êtres capables de tout connaître de vous au moyen d'une simple chansonnette avait de quoi inquiéter, particulièrement lorsqu'une bonne partie de votre existence était faite de secrets et ne dépendait que de votre capacité à ne pas les ébruiter. Merithyn pouvait bien lui promettre que le secret serait bien gardé, il n'en demeurait pas moins vrai que le vampire se serait volontiers abstenu de compter une personne supplémentaire dans la confidence. D'autant plus quand cette personne s'avérait être un parfait inconnu, même si Kylian éprouvait une certaine forme de confiance envers son interlocuteur, il ne savait de lui que ce qu'il avait bien voulu lui dire.
Le vampire redoubla d'attention lorsque le petit elfe évoqua finalement le fameux chant-nom de Wintel. Dracos, si le chanteur disait vrai, si cette histoire de baptistrels et de chant révélateur n'était pas qu'un tissu de mensonges, le meneur de le rébellion aurait bientôt entre les mains un atout précieux dans son combat. Le visage dur, Kylian acquiesça d'un signe de la tête devant les mises en garde du baptistrel.
Je suis bien placé pour savoir ce que vous risquez en agissant contre Lorenz et je vous suis reconnaissant pour cela. Si ce que vous dites est vrai, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour préserver ce diamant et le secret de son origine, c'est la moindre des choses.
L'elfe se retourna alors pour insuffler sa magie au diamant de pureté. N'eut été l'importance de ce que cela pouvait représenter pour lui, pour ses idéaux et pour les peuples d'Armanda, Kylian aurait pu s'amuser de voir quelqu'un chanter pour une pierre mais l'instant ne se prêtait pas vraiment à la plaisanterie. Au bout d'un moment, Merithyn revint vers lui pour lui tendre le précieux diamant. Kylian avait encore du mal à croire que tout cela était une réalité mais il ne prenait pas de véritable risque en s'engageant à détruire l'artéfact une fois Lorenz vaincu et l'elfe semblait accorder beaucoup d'importance à cette promesse.
Je vous en donne ma parole.
Avec des gestes lents, comme s'il avait craint de voir la pierre se briser entre ses doigts, le vampire porta l'étrange objet au niveau de son oreille droite et se mit à écouter. Quelques instants seulement, le temps pour lui de s'assurer que l'elfe ne lui avait pas menti. Au début, il n'entendit qu'un étrange bourdonnement qui peu à peu se mua en une sorte de murmure jusqu'à ce que finalement le chant prenne forme. Mais le son n'en était pas vraiment un, en ce sens que la pierre ne faisait aucun bruit. Quelques notes, quelques mots se formèrent dans son esprit avant que le vampire n'éloigne le diamant, relevant les yeux sur l'elfe chanteur. Il ne lui avait pas menti. Kylian tenait véritablement entre les mains un caillou qui lui dirait absolument tout ce qu'il y avait à savoir sur le prince vampirique. Subitement, il prit conscience de l'ampleur du pouvoir qui venait de lui être confié : avec ce diamant, il venait de gagner le moyen de percer à jour les tréfonds de l'âme de son ennemi, jusque dans ses moindres détails, peut-être plus sûrement encore que Lorenz lui-même n'en aurait été capable.
C'est... très impressionnant. C'en est presque effrayant.
Conservant la même lenteur dans ses mouvements, Kylian rangea soigneusement la pierre dans une poche de sa tunique et vérifia à plusieurs reprises qu'il ne risquerait pas de la perdre. Satisfait, il raccompagna l'elfe auprès de ses alliés avant de se tourner vers Zaphirel.
Il est encore temps pour toi de changer d'avis...
Il ne s'attendait pas vraiment à une réponse positive et le petit vampire le lui confirma rapidement en lui adressant un regard noir, mais le renégat n'avait pu se résoudre à tourner les talons sans une dernière tentative. Résigné, il abandonna le jeune vampiret à son destin et reprit la parole pour faire ses adieux aux elfes et au dragon.
Je n'ai donc plus rien à faire ici, je vous ai suffisamment importuné et il est temps pour moi de vous quitter. Je pense toujours que vous condamnez Zaphirel à une existence de haine et de violence en le rendant à son père, mais je me dois de vous remercier pour... votre aide. Je tâcherais d'être digne de la confiance que vous m'avez accordée. Peut-être nos chemins se recroiseront-ils, en d'autres circonstances.
Saluant une dernière fois les deux elfes, le dragon et Zaphirel, le renégat abandonna les elfes à leur recueillement et s'éloigna silencieusement. |
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