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| RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] Jeu 11 Juil 2013 - 12:11 | |
| Il n'y avait plus d'éclat d'or dans le regard de Korentin, uniquement des éclairs d'inquiétude et de tension. Les choses allaient mal dans l'empire, très mal même. Comme si la guerre avec les vampires ne suffisait pas il fallait encore qu'un nouvel ennemi s'attaque à eux ! Comment avait-il pu s'approcher si près des côtes impériales sans être repérées, cela c'était déjà un mystère et le pire était que si il aurait été sans doute plus facile de les repousser lors de leur manoeuvre de débarquement c'était à présent bien plus compliqué ! Les Alayiens combattaient comme un peuple qui n'a rien d'autre derrière lui que la mer, et la mort, et c'était d'ailleurs bien le cas mais ils n'avaient pas véritablement à s'inquiéter étant donné qu'à aucun moment pendant les combats ils n'avaient été forcés à reculer ! Au contraire, ils avançaient encore et encore, balayant les troupes humaines comme de malheureux fétus de paille et capturant villes et villages sans que la famille royale pourtant chargée de les protéger ne puisse y faire quoi que ce soit. Cela rendait Korentin à moitié fou. Quel genre de duc était-il lui qui n'était même pas capable de protéger efficacement ses sujets ? Et encore il ne devait pas se plaindre, la position géographique d'Aldaria faisait qu'elle était dans une situation un peu moins grave que les autres villes. C'était à l'heure actuelle la seule chose qui rassurait un peu Korentin, appelé à Gloria juste avant que le siège ne soit mis en place il était désormais bloqué dans la capitale et l'image de sa ville tombant entre les mains de leurs ennemis le hantait. Qu'adviendrait-il de sa femme et de ses enfants si cela devait arriver ? Il préférait ne pas y penser. Le seul point positif dans cette histoire, si on pouvait appeler cela un point positif c'était qu'au train où allait les choses Gloria risquait de tomber bien avant Aldaria ! Et Elena avec d'ailleurs, enferrée qu'elle était en plein dans le territoire conquis, elle n'avait résisté jusque là que parce que les Alayiens n'avaient pas mis toutes leurs forces contre elle, préférant se concentrer sur la capitale. Un calcul malin si on y pensait, en coupant la tête de la royauté l'Alayia avait toutes les chances de mettre d'un seul coup fin à la guerre en poussant toutes les villes à ployer le genou devant eux. Rien qu'à voir ce qu'il s'était passé lorsque la nouvelle que Gregorist avait été blessé au combat s'était répandu il n'était pas difficile de deviner que sans lui tous les comtes et les ducs du royaume perdrait espoir pour de bon... Korentin serra les dents à cette pensée, il ne pouvait pas laisser l'empire disparaitre de cette façon... *Il y a peut-être un espoir, c'est toi qui mène l'Empire pendant la convalescence de ton frère, tu dois tout faire pour nous sortir de cette situation. Même si les méthodes te déplaisent."
Le dragonnier ferma un instant les paupières avec lassitude en entendant les sages paroles de sa jeune dragonne. Elle avait raison évidemment, mais ce n'était pas réjouissant pour autant ! *Comment pourraient-elles me plaire ? Ce que nous proposes les Baptistrels est contre-nature ! Croire que nous pourrons réunir des représentants des trois peuples et les inciter à s'entendre sur une trêve est une idiotie sans limite. Quand à imaginer les armées impériales marchant au côtés des armées vampirique... Ce Merithyn est tombé sur la tête !
La réprobation d'Ashy vint effleurer son esprit et il tourna le regard vers elle, songeant à quel point il avait de la chance qu'elle soit là. Sans elle il aurait eu bien plus de mal à traverser cette epreuve, c'était certain. Elle était un soutien de poids. *A ce qu'on m'a dit des Baptistrels ce ne sont pas des êtres que l'on pourrait qualifier d'idiots. Leur proposition est le seul espoir que nous ayons, tu dois convaincre le conseil d'accepter l'invitation. D'ailleurs c'est ce que souhaite Gregorist, tu l'as entendu comme moi.
Et comment qu'il l'avait entendu... Alité ou non l'empereur restait un homme dont on ne peut ignorer les paroles. Le coup d'épée qu'il avait reçu au flanc était grave au point de l'empêcher de quitter son lit mais cela ne l'empêchait pas de continuer à gouverner du fin fond de son matelas ! Même si c'était désormais Korentin qui donnait les ordres et qui prenait les décisions urgentes il passait chaque jours plusieurs heures au pied du lit de son souverain à lui faire son rapport et à écouter ses directives. C'était en un sens rassurant, Korentin n'avait jamais souhaité se retrouver à la tête du royaume et cette responsabilité le glaçait littéralement. D'autant plus qu'il n'avait pas Esmelda pour le conseiller ! *Il n'est plus utile d'insister à ce point Ashy, le conseil se réuni ce matin et j'obéirai à mon empereur. Bien que j'ignore comment je vais pouvoir convaincre le conseil et par dessus le marché comment la délégation va pouvoir quitter la ville une fois que la décision aura été prise !" *Nous trouverons.
La confiance inébranlable de sa dragonne lui remonta le moral et il sourit en effleurant ses écailles d'une main douce. Elle lui donnerait la force... ************** Quelques heures plus tard La salle du conseil qui jouxtait la celle des audiences avait fasciné Korentin toute son enfance. Superbement décorée, elle était aussi sécurisée par de nombreux sorts ainsi que par le zèle d'un corps de Lames Noires spécialement affectés à la sécurité des réunions. Une gigantesque table rectangulaire trônait en son milieu flanquée de sièges aux confortables dossiers indispensables pour permettre à chacun d'assiter à ces interminables discussions sans se coincer le dos. En bout de table le siège du roi était surélevé, Korentin ne lui avait accordé qu'un bref regard avant de s'installer à sa place habituelle à sa droite. Ce jour, le trône de Gregorist resterait vacant mais son cousin était là pour le représenter et comptait bien le faire avec succès. Derrière lui, Ashy s'étira comme un gigantesque chat avant de passer sa tête dans le minuscule espace entre deux chaises, renversant au passage la deuxième afin de la poser sur son bras. Sa seule présence devrait s'avérer suffisante pour donner à son dragonnier toute l'autorité nécessaire à la présidence de ce conseil, pour peu que son nom et que son rang n'ai pas suffit. Patiemment complices, ils attendirent en silence que les premiers convoqués veuillent bien passer la porte. Ils ne se firent pas attendre bien longtemps et l'annonce des noms de premiers résonnèrent bientôt dans la salle. Après avoir vérifié leurs identités et retirés leurs armes les gardes laissèrent entrer les arrivants au fûr et à mesure. Korentin salua chacun de la tête mais ne dit pas un mot, préférant se réserver pour le moment où ils seraient tous présents. Dans sa main le parchemin un peu froissé qu'il pliait et dépliait nerveusement attirait les regards de chacun à l'instant où ils s'installaient sur leurs sièges. Nul besoin d'être devin pour comprendre que la cause de la réunion se trouvait dans ce bout de papier... Lorsque enfin ils furent tous installés, le duc prit une inspiration comme pour se donner à lui-même du courage, une caresse mentale effleura son esprit et il décocha un regard reconnaissant vers Ashy. Si elle avait pu le pousser du nez sans lui faire perdre toute crédibilité elle l'aurait sans doute fait ! Ainsi encouragé, il se leva : "Soyez les bienvenus à ce conseil messires. Avant de véritablement le commencer je me dois de vous donner quelques nouvelles de l'Empereur. J'ai entendu les rumeurs folles qui courts dans la capitale et sans doute au dehors, elles ne sont pas fondées. J'ai vu le seigneur Gregorist ce matin et bien qu'il doive encore rester alité quelques jours je tiens à vous affirmer qu'il est très loin d'être en danger de mort. D'ici peu, il siégera parmi nous et il me fait transmettre ses salutations à ce conseil qu'il espère aussi productif que possible. "
Il avait appuyé volontairement sur ces derniers mots, sachant déjà à quel point cette réunion allait être importante et craignait un peu ce qui allait suivre. "Ceci étant dit et malgré l'absence de plusieurs d'entre nous bloqués à l'extérieur par le siège nous allons devoir prendre une décision importante .Vitale même pour l'empire, et sans doute pour le continent en son entier. Laissez moi vous lire la missive qui a été adressée au roi et qu'il m'a confié à ce dessein.."
Il laissa passer un court moment de silence avant de se lancer dans une lecture à voix haute du document : - Citation :
- Aux souverains d'Armanda,
Sires Gregorist Kohan et Lorenz Wintel, Dame Galadrielle, Recevez mes plus sincères et profondes salutations.
L'en-tête de ma missive aura sans nul doute piqué votre curiosité, ou aura éveillé des interrogations et des indignations. Je ne me rependrais pas outre mesure en ronds de jambes et en palabre, le peu de temps que nous possédons encore doit être utilisé avec efficacité. Depuis deux mois l'armée Alayienne venue d'outre mer porte le feu et la mort vers l'ensemble d'Armanda, tout les peuples sont concernés, tout les peuples sont menacés. Vos défaites successives prouvent combien notre ennemi est puissant. Je dis ' notre ' car j'en viens à l'objet de cette courte missive si dépourvue de tact. Vos armées sont fortes, vos soldats loyaux et vous, sires et dame, êtes des souverains de qualités, mais notre ennemi est encore bien plus fort que cela. Armanda nous appartient, mais nous ne pourront repousser ce sinistre envahisseur qu'en nous unissant, en faisant front commun contre ces créatures qui cherchent à nous réduire à néant. Il en va de notre survie, à tous. Humains, Vampires, Elfes et Dragons, nous sommes tous concernés par ce péril. C'est pourquoi je vous invite instamment et de toute urgence à nous réunir afin d'entamer un dialogue qui conduira, je l'espère, vers une trêve temporaire de la guerre qui nous divise afin de placer tout nos efforts dans l'éradication de la menace Alayienne. A cet effet j'ouvrirais à la nouvelle lune les portes du domaine de mon ordre, pour vous permettre de placer ces négociations en un lieu neutre et paisible, propre à l'entente de nombreux partis. Mon ordre assurera votre sécurité ainsi que votre confort le temps de ces négociations. Vous êtes libres d'amener une délégation de votre choix, car j'ouvrirais ces discussions à tout être désireux d'y participer, qu'il soit noble ou pauvre, puissant ou non, cependant sachez que les armes et la magie offensive sera interdite durant toute la durée des négociations. Vous serez, vous et vos suivants, libres de repartir quand bon vous semblera. Ces capsules vous sont destinées, à vous souverains, et seules vos mains pourrons les ouvrir. Mais je vous prie tout de même de diffuser ce message aussi largement que possible. Ne me transmettez pas de réponse écrite, au cas où le message se perdrait d'une façon ou d'une autre. Je compte sur votre présence en la nouvelle lune, Mes hommages
Merithyn Shadowsong, Gardien des Préceptes et Fondateur de l'Ordre Baptistral Un profond silence suivit ses paroles comme si elles avaient eu le pouvoir d'assommer tous les robustes humains présents. Il désarçonné Korentin qui s'était plutôt attendu à une explosion de protestations mais il n'allait pas s'en plaindre et avant de leur laisser le temps de reprendre leurs esprits et de se mettre à crier leur indignation il assena : "Dans une autre situation l'empire aurait rejeté d'un bloc cette demande, mais vous savez comme moi où nous en sommes aujourd'hui. L'empereur sollicite l'avis du conseil à ce sujet, vous êtes donc invités à parler librement les uns après les autres afin que nous puissions prendre la décision la plus sage possible..."
Ayant dit ce qu'il avait à dire, il réintégra sa place, curieux de voir ce que chacun allait bien pouvoir dire. Une révolte pleine de dégoût brillait dans les yeux de nombreux conseillers, l'incitant à la prudence. Ce qu'on leur proposait là était tout simplement un blasphème, une abomination... Comment était-il sensé parvenir à leur faire entendre raison ? Il aurait donné tout et plus encore à cet instant pour avoir le plaisir de voir Gregorist siéger à ses côtés et présider l'assemblée. Dracos.. Il n'avait jamais été taillé pour ce rôle... |
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| Sujet: Re: RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] Ven 12 Juil 2013 - 0:48 | |
| Une guerre est toujours pleine de surprises. A peine remis de sa convalescence, Atalos et lui étaient repartis sur les nombreux théâtres d’opérations où l’Armée Impériale se frottait aux forces Vampiriques. Bien que n’étant pas à la tête des troupes avec lesquelles ils combattaient, le statut des Liés était le même que celui qu’ils possédaient à Feusacré. Le sens tactique et stratégique d’Atalos était plus qu’apprécié par sa justesse et sa pertinence, et comme Amyelenor était le premier Général de son temps à avoir affronté les Vampires en une telle bataille rangée, son expérience était sollicitée à de nombreuses occasions. La guerre avait ceci d’étrange que ceux qui survivaient aux batailles acquéraient, qu’ils soient Officiers ou Soldats, une aura particulière, qui leur conférait un statut non pas supérieur, mais qui les démarquait par rapport aux autres.
Les deux Armées en présence ne remportaient que victoires mineures lorsqu’elles échappaient aux défaites. Tantôt l’une, tantôt l’autre, étendait le territoire qu’elle contrôlait, avancée qu’elle pouvait perdre deux semaines plus tard, ou alors céder du terrain en un autre lieu. Une guerre d’usure se mettait en place, ce qui était le pire scénario pour les Humains, car leurs ressources en soldats n’étaient pas illimitées, contrairement aux Vampires qui pouvaient transformer à leur guise les villageois et paysans qu’ils avaient pour tâche de défendre. Si la situation ne se débloquait pas rapidement et qu’ils ne remportaient pas une victoire majeure, à la longue, ils seraient submergés.
Mais c’était sans compter un événement qu’aucun des deux camps n’avait prévu : l’arrivée d’un troisième acteur, déterminé à en découdre avec tout ce qui se dresserait sur son chemin. Ils étaient arrivés par les côtes, tout au Nord-Ouest-Nord d’Elena. Leur progression fut rapide et presque sans embûches, les troupes Humaines étant mobilisées ailleurs, et il fallut du temps aux Généraux pour réorganiser la distribution des Armées, dans une hâte qui traduisait une panique grandissante. Jamais ils n’avaient imaginé être ainsi envahis par… Par un peuple extra-Armandéen, surtout pas en ce moment. Le seul point positif de la chose était que les Vampires devaient désormais se battre, eux aussi, sur deux fronts.
Atalos et Amyelenor avaient été envoyés, sur ordre de l’Empereur, à la tête de quelques centaines d’hommes – petite troupe, mais composée uniquement de vétérans de Feusacré, rejoindre le gros de l’Armée Impériale, qui avait été redéployée en arc de cercle au Nord d’Elena, le reste continuant de lutter, désormais sans grande vigueur dans un camp comme dans l’autre, contre leurs ennemis héréditaires. - Citation :
- Jour 42
Chaque jour voit de nouvelles pertes dans nos rangs, et malgré les morts que nous infligeons à l’ennemi… Je n’ai pas l’impression que leur assaut s’essouffle. Nos troupes sont vaillantes, et plus que jamais déterminée à protéger leur terre et leurs frères, mais l’ennemi semble poussé par une détermination sans faille. Ils se nomment les Alayiens ; je dois avouer n’avoir jamais entendu parler d’eux, comme tout le monde, du reste. Hier, après une bataille de neuf jours, nous avons perdu Elena… Perdu n’est pas le mot, car une importante garnison est restée à l’intérieur, mais la ville est désormais assiégée, tandis que nous battons en retraite, forcés de brûler sur notre passage toutes les ressources que nous ne pouvons pas emporter, pour éviter que le bénéfice s’en aille à l’envahisseur. Quel triste spectacle que ces hectares de champs, de vergers, ravagés par des feus apocalyptiques que nous allumons nous-mêmes. Nous laissons derrière nous une étendue de terre désolée, recouverte de cendres/ Et pourtant, au fur et à mesure que nous reculons, les Alayiens continuent d’avancer. J’ignore qui parmi leurs Officiers planifie la logistique, mais cet homme, ou cette femme, accomplit un travail formidable, leur terre d’origine devant se trouver bien loin, nos explorateurs marins n’ayant jamais trouvé plus que quelques îles désertes par-delà les océans entourant Armanda. De même, leurs Généraux ne sont pas des incapables. Leur valeur militaire est grande, et leurs soldats sont aussi braves que les nôtres. En un sens, je les admire, car il faut bien rendre à l’Empereur ce qui est à l’Empereur. Mais je ne peux m’empêcher de m’interroger : gagnerons-nous cette guerre ? Même les Vampires, qui semblaient jusqu’alors invincibles, ont subi de très lourdes pertes, selon nos derniers rapports. Je m’en serais réjoui, si nous n’étions pas dans le même cas. Ici, c’est le chaos. Le Comte Corresius, le Commandant Suprême du Front Alayien, est mort durant notre retraite d’Elena, de même que son second, le Baron Vorshensky. Il n’y a rien de pire qu’une armée privée de chef. Avec les autres Généraux, nous nous essayons de maintenir en état une armée de plus en plus morcelée par les pertes qu’elle subit, mais cette situation ne peut pas durer, d’autant plus que nous n’aurons pas de renforts.
Jour 51
Alors que nous tentons d’étavlir une ligne de défense au nord de Gloria, à plus d’une cinquantaine de kilomètres de la Capitale, nous avons été rejoints par des troupes survivantes des Marches de l’Est. Les Alayiens semblent progresser en une flèche dont la largeur est égale à celle de notre territoire. Pris en tenailles entre les Alayiens d’un côté et les Vampires de l’autre, ces soldats de l’Est ont failli trépasser aux portes du Désert. Malgré la signification de leur présence ici, ils ne seront pas de trop pour aider à la défense de Gloria. Néanmoins, le moral est bas, très bas. Comment pourrait-il en être autrement après une telle série de défaites ? Ah Dracos, même la plus petite victoire suffirait à redonner du cœur au ventre de nos hommes. Nous n’avons pas le choix, nous devons tenir cette position, et opérer une contre-offensive pour aller reprendre Elena, et repousser les envahisseurs à la mer.
Extraits des « Mémoires des Guerres Vampiriques et Alayiennes », d’Amyelenor Farkstein Gloria – Enceinte extérieure – Châtelet de la Porte Nord
Derrière lui, s’étendait Gloria la Magnifique, joyau des joyaux, la plus belle ville de tout l’Empire, demeure de la Dynastie Kohan depuis sa fondation et siège du pouvoir Impérial. Longtemps rayonnante et étincelante, tel un phare pour les âmes égarées, un linceul noir couvrait aujourd’hui la ville, depuis que les Alayiens étaient à ses portes. Tous ceux qu’il croisait, soldats comme civils, pauvres comme riches, avaient une mine sombre, dépourvue de toute étincelle de vie, comme s’ils étaient déjà morts. IL fallait quelque chose pour leur redonner espoir, mais quoi ? Certainement pas le spectacle qui s’étendait devant lui. Où que son regard portât, il rencontrait une armée de siège, qui guettait la moindre occasion pour attaquer et prendre les murailles. Nul doute qu’ils devaient également chercher le point le plus faible de leur ceinture défensive.
*Et dire que j’ai souvent pensé à un tel siège comme quelque chose d’héroïque, où nous réussissions à mettre la Famille Impériale en lieu sûr, à Glacern peut-être, tandis que toi et moi, à la tête d’une maigre garnison, tenions la ville contre les hordes Vampiriques, parvenant à briser leur étau et à les renvoyer dans leurs galeries, avant de nous y engouffrer et de réussir là où nos ancêtres ont échoué.*
Amyelenor observa une pause dans les paroles qu’il adressait à son Dragon, puis reprit :
*Quelle naïveté, Atalos. Je suis devenu comme tous ces Nobles qui se pavanaient encore il y a peu à la Cour comme s’ils étaient les maîtres du monde ; je ne suis plus qu’un fils cadet courant après la gloire, il faut croire. Ou bien suis-je seulement atteint au tréfonds de moi-même par tous ces soldats que j’ai mené à la mort, reculant, reculant sans cesse, allant de défaite en défaite, et tout ça pour que l’Empire en soit réduit à trois villes assiégées ?*
La Lame Noire se tourna vers son Lié, seule tâche de couleur sur ce gris paysage, et posa une main sur ce qui serait sa joue s’il avait été humain, s’émerveillant de ce qu’il était devenu, mais n’osant aller plus loin devant tant de personnes. Son visage était un masque impassible, comme il convenait à quelqu’un de son rang dans une telle situation, tandis que son âme et son esprit étaient accablés par une furieuse et grondante tempête nommée Alayia. Le cœur des Hommes était si faible lorsque le Soleil de la Destinée était masqué par les nuages, et que tout espoir semblait perdu.
« Seigneur Farkstein ! Son Altesse le Duc Korentin Kohan vous fait mander pour une session extraordinaire du Conseil, qui se réunira dans quelques heures. »
Amyelenor acquiesça par un mouvement de la tête, et cacha son étonnement : pourquoi donc sa présence était-elle requise pour une réunion du Conseil ? C’était là l’apanage de ceux qui avaient le privilège de conseiller, c’était là le cas de le dire, l’Empereur sur les décisions à prendre pour le bien de l’Empire. Certes, il était Dragonnier, mais son poste d’origine était celui de Lame Noire, bien qu’il eût exercé la fonction de Général… Après être devenu Dragonnier, certes.
*Nous nous retrouverons au Palais, Atalos. J’ai encore quelques modifications à apporter ici pour la défense.*
Palais Impérial
Vêtu de son éternel ensemble noir qu’il portait lorsqu’il délaissait son armure, Amyelenor arrivait près des portes de la Salle du Conseil. Il n’était pas le premier à arriver, mais visiblement pas le dernier, au vu de ces silhouettes qui se hâtaient dans leur direction au fond d’un couloir. Atalos derrière lui, faisant trembler le sol à chacun de ses pas, Amy passa les portes. Il salua ses frères et sœurs des Lames, tandis qu’il remettait, comme le voulait le règlement, son épée, non sans une grande réticence à se séparer ainsi de cette extension de lui-même. Ceci fait, grommelant quelque peu que cette règle s’applique aussi à une Lame Noire lorsqu’elle participait activement, comme aujourd’hui, à un Conseil, Amy s’inclina devant le Duc Korentin, et alla s’asseoir à sa place. Plusieurs sièges étaient encore vides, nota-t-il en balayant la salle du regard ; la faute aux troupes qui encerclaient Gloria, et qui occupaient l’Empire, qui empêchaient toute communication. Ou bien leurs occupants étaient morts, dans le pire des cas.
Amyelenor tiqua dès le début de la lecture du Duc. Lorenz Wintel était considéré comme un des souverains d’Armanda ? Certes, il lui reconnaissait le statut de leader, de Roi, ou de tout titre qu’il souhaitait se donner, des Vampires, mais de là à lui donner du « souverain d’Armanda »… Quel était donc l’impudent qui avait écrit cette lettre ? De sa main, il se frotta le bandeau qui recouvrait « œil » gauche, tissu noir sur lequel étaient cousus quelques lignes en fils couleur d’argent, seule fantaisie vestimentaire qu’il se permettait, puis reconcentra son écoute sur locuteur.
Lorsque le Duc eut fini et de lire la missive, adressée par le Baptistrel Merythin Shadowsong, et de faire son plaidoyer, le silence qui avait précédé ce dernier devint encore plus lourd. Il était tenté de crier à l’hérésie, de dire que ce serait trahir leurs ancêtres tout comme leurs descendants que de donner suite à cette demande, mais il ne devait pas se laisser aveugler par sa haine et sa répugnance. Nombre de Généraux avaient payé de la vie de leur Soldats un tel entêtement, stérile et sans issu.
Amyelenor tenta d’accrocher le regard du Duc pour lui demander la permission de se parler, mais celui-ci regardait d’autres Conseillers. Ou peut-être conversait-il avec la Dragonne d’Emeraude, dont il était le Lié. Ashair… Ou Ysha, il ne se souvenait plus de son nom, contrairement à Atalos qui lui souffla son nom véritable. Comme il n’arrivait toujours pas à croiser ses yeux, Amy se leva, comme cela semblait être la règle, afin de prendre la parole.
« Votre Altesse, et vous, Nobles Conseillers. Ma haine pour les Vampires est véritable : j’ai vu de trop près ce qu’ils ont fait aux citoyens de notre Empire, civils comme militaires. Aujourd’hui encore, je continue de croire qu’ils représentent une mortelle menace pour nos institutions, notre culture… Pour tout ce que nous avons construit, en somme, ainsi que ceux qui continuent de faire en sorte que notre Empire reste la puissante nation qu’il est : Nobles, Fermiers Marchands, Combattants, … »
Prenant en assurance, et sentant le soutien sans faille de la part de son tendre Lié, Amyelenor reprit d’une voix plus forte :
« Mais il y a deux mois, un ennemi pire encore, beaucoup plus mortel et dangereux, s’est dévoilé à nous… Atalos et moi étions en première ligne tout ce temps, et nous pouvons vous assurer que ceux qui se font appeler les Alayiens ne doivent pas leurs victoires à la chance. Nos troupes se sont battues vaillamment, mais le résultat est tel qu’il est aujourd’hui : nous avons replié toutes nos forces dans nos trois villes principales : Elena, Gloria et Aldaria ; et les Bataillons toujours à l’extérieur de nos murs risquent à tout moment de se faire écraser, les Alayiens ayant, aux dernières nouvelles, quasiment conquis tout l’Empire, ayant à peine commencé à franchir la Wylorel. Aussi ne suis-je pas totalement contre l’idée d’une alliance temporaire, Votre Altesse… »
Et ce faisant, il se tourna vers le Duc.
« … Mais les Vampires seront-ils capables de la respecter ? De même, les massacres qu’ils ont commis provoqueront immanquablement des tensions entre nos deux Armées. Et quand bien même une telle situation n’adviendrait-elle pas, il reste un problème de taille. Contrairement aux Armées Elfiques et aux nôtres, le ravitaillement des Vampires est particulier, comme vous le savez tous. Aussi, alors que nous combattrons ensemble les Alayiens, devrons-nous, sinon les leur fournir, du moins laisser les Vampires boire le sang de nos citoyens en toute impunité ? Nous tuerions nous-mêmes, en agissant ainsi, ceux que nous voulons protéger des Alayiens. Répondre par l’affirmative ou la négative à une telle abjuration n’est pas chose aisée. Nous nous tenons sur un fil étroit, avec la mort de chaque côté du précipice. »
Amyelenor embrassa du regard l’ensemble des hommes et femmes présents, puis conclut :
« En tant que Général, je soutiens l’idée d’une alliance, tout en émettant de nombreuses réserves. En tant que Lame Noire, je suivrai la volonté de mon Souverain, quelle qu’elle soit. En tant que vétéran de Feusacré et de nombreuses autres batailles contre les vampires, je suis fermement opposé à ce qui nous est demandé. Ces avis contradictoires sont sans doute partagés par nombre d’entre vous, mais il nous faut nous souvenir, alors que nous allons prendre une décision historique, que celle-ci soit conduira à notre survie, soit sonnera le glas de l’Empire et de tout ce que nous avons connu. Votre Altesse, Nobles Conseillers, je vous remercie de votre attention. »
Enfin, la Lame se rassit, sentant le souffle chaud d’Atalos qui se trouvait à ses côtés. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] Sam 13 Juil 2013 - 21:11 | |
| Deux mois ! Deux mois s'étaient écoulés depuis que la Dévoreuse avait été retrouvée pour être aussitôt reperdue, depuis que ces étranges créatures étaient arrivées sur les terres de l'Empire et avaient débuté leur croisade. Lorsque les premières nouvelles de la présence d'une armée inconnue sur les terres du nord étaient arrivées, ces fameux Alayiens qui s'étaient eux-même qualifiés de bâtisseurs avaient dévoilés leur vrai visage : celui d'un envahisseur implacable et sans pitié. Quiconque refusait de se soumettre était exécuté, les villes ou villages qui s'armaient pour tenter de résister étaient écrasés et surtout, toute personne surprise à pratiquer la magie sur les terrains conquis voyait ses mains tranchées. Et ils osaient prétendre lutter pour la gloire des hommes. Bien sûr, l'armée impériale s'était immédiatement rassemblée et mise en marche vers le nord, à la rencontre de ce nouvel agresseur, mais en dépit de leur courage, les soldats impériaux n'étaient même pas parvenus à ralentir la progression ennemie. Les troupes maudites semblaient déferler à travers forêts et campagnes comme une nuée de sauterelles sur un champs, ne laissant sur son passage que mort et désolation.
Deux mois. Une poignée de semaines lors desquelles Armanda avait vu couler plus de sang qu'en presque quatre ans de guerre contre les armées du royaume vampirique. Et pendant que les soldats saignaient sur le champs de bataille, le mage Adroared étudiait. Il cherchait comme il n'avait jamais cherché jusqu'alors, parcourant inlassablement des centaines de milliers de lignes manuscrites, relisant inlassablement des ouvrages qu'il savait pourtant connaître sur le bout des doigts, traquant le moindre indice, le moindre mot, la plus petite information qui aurait pu lui permettre de comprendre. Qui étaient ces Alayiens ? Quelle était leur nature véritable ? Pourquoi la magie n'avait-elle aucune emprise sur eux ? Quel était ce Néant qu'ils prétendaient servir ? Et surtout, quels étaient leurs points faibles et comment pouvait-on les vaincre ? Tant de questions auxquelles l'empereur voulait des réponses au moins autant que le vieux mage lui-même. Mais il n'y avait rien. Même en monopolisant l'ensemble de la guilde du Dragon Blanc pour déchiffrer minutieusement chaque grimoire, chaque parchemin, chaque recueil entreposé dans les Arcanes d'Aldaria, ils n'avaient rien trouvé. Les elfes eux-même ne semblaient pas disposer de la moindre information.
Lorsque le conseil fut réuni pour une séance extraordinaire, Faudar avait d'abord refusé de s'y rendre, prétextant qu'il n'avait pas de temps à perdre avec la politique. D'autant plus que depuis que Grégorist avait été blessé, le maître mage avait été contraint de sacrifier de précieuses heures à lui prodiguer les soins requis, tâche qui lui incombait de part sa fonction et pour laquelle il avait refusé d'être remplacé. Les circonstances actuelles étaient suffisamment graves que pour ne pas s'assurer que la santé de l'empereur demeura en de bonnes mains. Néanmoins, Grégorist avait insisté pour que le vieux conseiller soit présent à cette réunion et Faudar avait finalement accepté. C'était sans doute là la plus pertinente preuve que ces dernières semaines avaient été particulièrement éprouvantes pour l'érudit, en temps normal, il ne se serait jamais laissé convaincre si facilement mais chaque jour semblait les écarter de plus en plus des temps que l'on pouvait encore qualifier de normaux.
Ce fut donc un vieil homme fatigué qui franchit les portes de la salle d'audience à l'heure qui avait été convenue pour cette nouvelle session, marchant à pas lent et s'appuyant plus que visiblement sur son bâton pour se déplacer. Un domestique s'avanca pour lui prêter assistance, mais celui-ci avait à peine effectué son premier pas vers la silhouette usée qu'un simple « non » sec et définitif filtra entre les lèvres du maître mage, calmant les ardeurs du jeune serviteur. Faudar n'était peut-être pas au mieux de sa forme, mais il n'était pas encore diminué au point d'avoir besoin d'une assistance quelconque. Quant aux gardes qui devaient veiller à interdire les armes au sein de la salle d'audience, aucun ne se risqua à exiger que le mage ne leur remette son bâton. Après tout, Tinehtelë tenait davantage de l'outil que de l'arme et plus que cette perche de bois précieux, l'arme de Faudar résidait dans sa magie.
L'érudit s'installa donc tranquillement sur le siège qui était le sien, non loin de celui de l'empereur. Il salua d'un petit signe de la tête Korentin qui de toute évidence avait été désigné pour présider la réunion puis attendit patiemment que celui-ci déclare la séance ouverte et leur explique le pourquoi de cette session extraordinaire. Lorsque le duc évoqua la santé de l'empereur, Faudar ressentit nettement les regards des conseillers présents se tourner vers lui et se contenta d'un hochement de tête pour appuyer les dires de son ancien élève. Ceci fait, Korentin entreprit de leur lire une lettre au contenu des plus... inattendus. Le duc n'avait pas même encore fini de parler qu'un murmure de réactions commençait déjà à naître au sein de l'assemblée du conseil mais celui-ci s'éteignit bien vite pour laisser place à un silence de mort lorsque les derniers mots de la lettre s'échappèrent des lèvres du duc Aldarien. Tandis que les conseillers assimilaient silencieusement la nouvelle ou plutôt la proposition qui venait de leur être soumise, le jeune dragonnier que Faudar avait soigné quelques mois plus tôt se leva pour prendre la parole. Son discours avait la fougue de la jeunesse et le courage du soldat expérimenté, sur le champs de bataille, le général Farkstein ne devait pas avoir son pareil pour galvaniser les troupes. Le vieil érudit apprécia de recevoir le point de vue immédiat d'un témoin direct des affrontements même si le témoignage qu'il leur rapportait n'était pas des plus rassurant et de fait, sitôt que le dragonnier se rassit, un murmure parcourut le conseil tandis que les différents protagonistes échangeaient leurs propres points de vue à voix basse avec leur voisin.
Finalement, quelques instants après que le général ait repris sa place, Faudar se redressa sur son siège avant de frapper quelques coups au sol de l’extrémité de son bâton, afin d'obtenir le silence. Les chuchotements s'estompèrent rapidement et la voix usée du maître magicien s'éleva dans la salle tandis qu'il se tournait en direction du dragonnier Farkstein.
Merci pour ces précieuses informations, mon garçon. Je ne doute pas que le conseil fera bon usage du témoignage de quelqu'un qui a vu et combattu lui-même ces fameux Alayiens.
Le mage poursuivit en balayant de son regard vide les différentes personnes attablées autour de lui.
Mais la principale difficulté à laquelle nous devons faire face n'est pas tant le nombre ou la compétence de nos ennemis que notre ignorance à leur sujet. Nous savons en vérité fort peu de choses sur cette armée qui nous assiège, et en dépit des plus sérieuses recherches, nous n'avons rien découvert dans les écrits. Cela doit nous amener à prendre en considération le fait que le mal qui menace Armanda aujourd'hui n'a connu aucun précédent dans l'Histoire et que ce n'est donc pas en regardant vers le passé que nous trouverons une solution.
Nous ne pouvons faire confiance aux vampires, il est évident que trêve ou pas, ils n'hésiteront pas à rompre leurs engagements s'ils pensent pouvoir en tirer avantage. Mais leur instinct de survie est assurément aussi développé que le nôtre et ils n'ont pas plus intérêt que nous à laisser les Alayiens s'emparer du continent.
Faudar s'interrompit, inspirant et expirant lentement, pour reprendre son souffle.
L'armée ennemie est à nos portes, nous n'avons plus de temps à perdre. Si Gloria tombe, l'empire tombe. Qu'elle nous vienne des elfes ou des vampires, nous avons plus que jamais besoin d'aide. La raison veut nous acceptions cette proposition de paix, même si la prudence commande de nous tenir prêts à la rompre avant que les vampires ne le fassent d'eux-même.
Sur cette grave constatation, le conseiller se laissa reposer contre le dossier de sa chaise, signifiant ainsi aux autres membres présents qu'il en avait terminé pour l'instant. |
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| Sujet: Re: RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] Mer 17 Juil 2013 - 13:11 | |
| Cela faisait deux mois qu'elle était allée dans la salle du Trésor de Gloria en compagnie de Klaus Fell, deux mois que Dévoreuse avait disparu dans la nature, deux mois que les Alayiens avaient débarqué sur les plages du nord d'Armanda, deux mois que les armées impériales n'avaient fait que reculer pour finalement se retrouver assiéger dans les trois grandes cités de l'Empire humain. Et pour Nalaïa, cela faisait deux mois qu'elle cherchait la vampire qui avait volé la chevalière maudite, qu'elle se faisait passer pour une mendiante afin d'échapper aux fanatiques Alayiens et éviter la mort. Surtout depuis qu'elle avait vu un des siens se faire exécuter par ces barbares.
Après sa rencontre avec Ombre, elle s'était lancée sur les routes de l'empire. Elle était allée jusque dans son royaume natal et y avait croisé un de ses compagnons d'arme. Celui-ci lui avait appris que la bague qu'ils cherchaient tous était en possession d'une vampire du nom d'Hyrriena Moledvina. C'était donc elle qu'avait cherchait la jeune Elfe, sans succès. Continuant de voyager sous sa grande cape rapiécée qui dissimulait ses oreilles en pointe, elle s'était rendue à la capitale et en avait franchi les portes deux jours avant que la cité ne soit assiégée.
Emprisonnée dans l'enceinte de la Magnifique, le Chevalier des Larmes n'eut de cesse de rechercher la voleuse de la bague magique. Ses premières années parmi les Humains lui avaient permis de se faire des relations dans les différentes sphères de la société glorienne. Et ces informateurs furent sollicités souvent -trop à leur goût mais pas assez de celui de Nalaïa- pendant les jours qui suivirent le début du siège. Toujours dissimulée sous sa cape de mendiante, elle passait inaperçue dans les quartiers pauvres mais beaucoup moins dans les quartiers riches et marchands. Heureusement, ses sources les plus sûres se trouvaient dans la première enceinte. D'ailleurs, la tension dans celle-ci était palpable. En effet, ses habitants seraient en première ligne si Gloria venait à tomber. *Mais elle ne tombera pas !* pensa l'éclaireuse.
Toutefois, quand elle monta sur le chemin de ronde à la tombée de la nuit pour y rejoindre l'un de ses informateurs, elle ne pût que se sentir abattue par la puissance qu'employait les Alayiens pour faire plier les remparts de la capitale des Humains. Un jeune soldat qui patrouillait s'approcha d'elle en silence. Sa main glissa furtivement un morceau de parchemin dans celle de la jeune Elfe. Il lui glissa quelques mots à l'oreille.
-Tiens, utilise ses informations avec prudence. Désormais, tu seras seule Nala, je ne pourrais plus t'aider. Bonne chance mon amie.
Il lui tendit une main amicale et l'être encapuchonnée la serra avec émotion. Puis l'homme retourna à sa garde nocturne et l'Elfe prit le chemin de sa taverne préférée. Comme à son habitude, la tenancière des lieux vint l'accueillir avec joie malgré ces temps difficiles. Elle l'installa à une table tranquille et l'Elfe y attendit d'être servie pour lire le morceau de parchemin froissé dans sa poche. Elle le déplia avec précaution. L'écriture qui y avait été griffonnée était à peine lisible mais elle parvint à en déchiffrer l'essentiel. Un conseil exceptionnel se tiendrait demain au palais impérial. Sans trop savoir ce qu'elle pourrait y faire, elle décida de s'y rendre. Elle sortit ensuite de la taverne et chercha un endroit pour la nuit. Une auberge luxueuse attira son attention. Cependant, discrétion oblige, elle opta pour sa voisine moins tape-à-l'œil. Un lit miteux dans une chambre toute aussi miteuse était libre et Nalaïa s'y installa pour la nuit. Le manque flagrant de confort ne la dérangea pas, puisque ces deux derniers mois, elle avait dormi plus de fois dehors sur le sol ou dans un arbre que dans une auberge même peu engageante. Elle ressortit dans la rue afin de trouver de quoi rassasier le loup blanc qui ne l'avait pas quittée. Pourtant, l'être sylvain avait tenté de le faire partir avant de pénétrer dans la côté mais cela avait été peine perdue.
Au petit jour, elle quitta l'établissement et acheta un morceau de pain et un autre de viande fraîche sur le chemin des quartiers riches. Le parchemin était toujours dans sa poche et la jeune Elfe était tentée de le sortir pour vérifier l'information toutes les dix secondes. Mais elle se contenait pour ne pas attirer l'attention d'un passant sur elle. Rester invisible était devenu une seconde nature chez la guerrière rousse. Arrivée dans les quartiers aisés, les regards des gens de firent plus pesants, plus insistants. Toutefois, elle n'y prêta pas d'intérêt et poursuivit sa route d'un pas assuré. Elle savait qu'au palais, ce ne serait plus si facile.
Parvenue à la hauteur des gardes de l'entrée, elle leur montra discrètement la marque de son appartenance aux Larmes d'Alderick et les deux hommes la laissèrent passer sans prononcer un mot. Leurs yeux s'arrêtèrent sur l'animal au pelage de neige mais celui-ci ne leur accorda pas un regard et ils se désintéressèrent de lui. L'éclaireuse s'avança dans les couloirs du palais et les souvenirs de sa dernière visite ici se rappelèrent à elle. Pensivement, elle caressa la fine cicatrice, trace de la lame de noirceur qui l'avait touchée. Il y a deux mois, l'Elfe aux yeux verts avait bien failli perdre la vie dans la salle du Trésor de Gloria. Plongée dans ses souvenirs, elle ne vit pas la servante qui avançait vers elle, portant une pile de tissu qui l'empêchait de voir sa route. La collision était inévitable et le Chevalier des Larmes se retrouva agenouillée à rassembler le linge de la jeune femme. Puis, elle en profita pour demander le chemin de la salle du conseil. Elle reprit ensuite sa progression en respectant à la lettre les indications de la servante. Enfin, elle trouva ce qu'elle cherchait.
A l'entrée de la pièce, des Lames Noires lui barrèrent le passage. Elle dut leur prouver qu'elle faisait bien partie des Larmes et ils lui demandèrent de leur remettre ses armes. Peu encline à se séparer de sa dague Elendill, elle la tendit à l'homme le plus proche avec rétissance. Celui-ci désigna ensuite Argawaen et part la parole :
-Il doit rester en dehors de la salle, madame.
-Mais il sera plus dangereux si je ne le surveille pas que s'il m'accompagne !
-Alors il devra être muselé et tenu en laisse.
Nalaïa n'avait pas d'autre choix que de se plier aux exigences de la Lame pour entrer. Elle s'agenouilla et le loup blanc s'approcha jusqu'à poser sa tête sur le genou de son amie. Elle lui murmura alors d'une voix calme et apaisante :
-Je vais devoir te mettre une corde autour du cou et du museau et tu devras être sage. Ce ne sera pas pour longtemps mais e ai pas le choix.
Les yeux bleus de l'animal semblèrent parler pour lui et la guerrière aux cheveux de feu dénoua la corde qui la servait de ceinture pour la passer autour du cou et de la gueule d'Argawaen de telle sorte que s'il tirait, le lien se resserrerait. La Lame acquiesça et indiqua à l'Elfe qu'elle pouvait pénétrer dans la salle. Personne ne lui avait encore demander ce qu'elle faisait là.
Silencieuse, elle alla prendre plaça dans un coin isolé et regarda les personnages présents. Elle ne reconnut ni l'Empereur Gregorist, ni sa sœur Esmelda. Cela confirmait les rumeurs disant que le premier était alité. La présence d'un dragon fit s'agiter son compagnon lupin et elle le caressa derrière les oreilles pour le calmer. Cela fonctionna mais il resta nerveux. Les hommes présents -car c'étaient tous des hommes- étaient des hauts dignitaires de l'empire mais l'attention plutôt sur celui qui se tenait en bout de table et sur le reptile redoutable derrière lui. Un dragonnier! Il prit d'ailleurs la parole et se présenta. Ainsi, le duc d'Aldaria était lié à un dragon. Intéressant... Il exposa la situation et lut un document qui fit s'interroger l'être sylvain. Connaissant un peu celui qui avait écrit ses mots, elle ne douta pas de sa parole mais elle appréciait moins sa proposition d'alliance avec les vampires. Mais sa conscience lui souffla de ne pas s'arrêter à son premier sentiment. Et elle comprit alors que, devant la menace Alayienne, c'était là leur unique chance. Un des Généraux de l'Armée impériale donna son avis et elle sut qu'il avait soigneusement choisi ses mots. Puis, ce fut au tour d'un vieil homme que Nalaïa connaissait de s'exprimer. Faudar Adroared parla avec la sagesse qui le caractérisait. Quand Nalaïa fit un pas en avant pour prendre la parole et laissa tomber sa capuche, elle choisit aussi ses mots avec soin et parla avec la sagesse que lui conféraient deux siècles d'existence.
-Chers amis Humains, je me présente à vous. Certains se demandent qui je suis et d'autres ce que je fais ici. Aux premiers, je répondrais que je suis Nalaïa Melanwan, Chevalier des Larmes. Aux seconds, je dirais que je suis ici parce que j'en avais envie.
Son regard couleur d'émeraude balaya l'assemblée avant de venir se poser sur Korentin Kohan.
-J'ai confiance en votre jugement, mais je souhaite vous exposer mon avis. Je soutiens Merithyn dans son entreprise d'allier nos peuples pour vaincre l'envahisseur. J'ai vu mourir des Elfes et des Vampires de la même façon de la main d'Alayiens. Ces soldats ne font pas de différence. Ils font simplement ce qu'ils savent dare de mieux : tuer. Comme l'a si sagement dit Maître Adroared, si Gmoria tombe, il en est fini du monde que vous avez toujours connu. Alors, si vous voulez sauver votre cité, si vous voulez sauver votre peuple, si vous voulez sauver Armanda, acceptez cette trêve, allez parler avec les délégations des Elfes et des Vampires et pensez à l'avenir que vous souhaitez. Certes, rien ne garantit que le peuple de la nuit ne se retournera pas contre vous après. Mais, de toute façon, si vous n'agissez pas, plus aucune guerre ne serait menée contre eux puisqu'ils n'existeront plus et vous non plus. Armanda ne sera plus. Alors que les Dragons nous ont donné une autre chance, nous la gâcherions pour de futiles querelles. Est-ce ce que vous souhaitez? Réfléchissez, Humains. L'avenir des trois peuples est entre vos mains.
Comme pour appuyer ses dires, le loup albinos hurla doucement malgré la corde autour de son museau. Il attira tous les regards vers lui et Nalaïa en profita pour scruter les visages des dignitaires. Avait-elle été suffisamment claire? Avaient-ils saisi le sens de ses paroles? En tiendraient-ils compte? Elle ignorait la réponse à chacune de ses questions mais elle avait fait son devoir. Leur destin à tous était désormais entre leurs mains. |
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| Sujet: Re: RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] Jeu 18 Juil 2013 - 17:57 | |
| Le Borgne se tenait à la gauche de l’Empereur. Ou plutôt de son siège vide. Certes il aurait préféré la place de Korentin, voir celle de son cousin absent, mais que voulez-vous, les temps étaient difficiles et il fallait s’en contenter. Esmelda étant partie se marier avec l’elfe, personne d’autre n’aurait pu lui supplanter ce droit. A vrai dire, il ne l’aurait pas permis, pas même venant de son vieux maître. Il pouvait être très à cheval sur le protocole dès lors que cela le concernait…
Cela étant dit, Fabius commençait à franchement s’ennuyer. Cette soi-disant réunion de crise prenait des allures de mascarade, au fur et à mesure que les intervenants prenaient la parole. La cerise sur le gâteau étant évidemment l’elfe… Une alliance, pourquoi pas ? Mais de quel droit se permettait-elle de siéger à cette table ? Quoi ? Elle aussi s’était mariée à un humain !?
"Tout fout le camp… Cet empire n’a plus aucune morale et après on s’étonne qu’on soit au bord du gouffre…"
Cette brochette d’imbéciles ne voyait pas plus loin que le bout de leur nez. Ils envisageaient l’instant présent (et encore, avec difficulté) mais ne pensaient guère aux dix prochaines années. Pourtant c’était cela et cela seul qui importait vraiment.
Le futur.
S’allier avec les vampires ne feraient que créer un précédent douteux, sans compter que c’était le meilleur moyen de perdre les rares citoyens qui croyaient encore en l’Empire. Ces mêmes bougres qui avaient tous été les victimes de leur barbarie. Nul doute que lorsqu’ils apprendront la nouvelle, ils courront rejoindre l’ennemi. Les pécores ne voulaient rien d’autre qu’une vie paisible et modérément prospère.
Ce dont ils disposeraient sous le joug des Alayiens. Car c’était là le piège mortel : les humains n’étaient absolument pas dans la même situation que les elfes ou les vampires.
"Ils veulent nous conquérir pas nous exterminer. Pour le citoyen lambda, peu importe devant qui il doit s’agenouiller, pourvu que celui-ci assure sa sécurité et sa prospérité… Comment pourrons-nous être à nouveau crédibles en pactisant avec leurs pires cauchemars ?"
Cependant, Fabius préférait ne pas donner son avis là-dessus. Pour la simple et bonne raison qu’il connaissait son cousin. Il connaissait ses deux cousins. Grégorist voulait cette trêve, et Korentin serait fidèle quoiqu’il arrive. De fait cette réunion n’était qu’une mascarade, destinée à faire croire aux puissants qu’ils influaient encore sur leur destinée.
Foutaises. Les seuls aux commandes à présents vénéraient le Néant.
Deux, trois choses si je puis me permettre…
De toute façon, il en avait bien l’intention.
Lorsque les tigres et les loups s’affrontent, peu importe qui le mouton choisit d’aider, et peu importe qui gagne, car au final, il se fait dévorer.
Nous ne sommes pas si ignorants que cela. Nous savons qui ils vénèrent et ce qu’ils veulent. L’un et l’autre étant intimement liés. Les elfes et les vampires sont en effet menacés d’extinction, mais ce n’est pas notre cas.
La chevalière a été volée par une vampiresse, comme précisé dans mon rapport. Lorenz Wintel est –me semble-t-il, quelqu’un de très… efficace. Cette action doit être de son fait, nous pouvons donc exiger d’eux, en tant que garantie, que l’artefact soit remis à l’ordre chargé de sa protection. Et si la voleuse en question n’est pas de son coté, ce sera là un aveu de faiblesse de la part de celui qui se targue d’avoir réuni tous les suceurs de sang sous sa bannière. D’une manière ou d’une autre, notre position n’en sera que renforcée.
La mort de la magie m’attristerai, vous savez tous pourquoi, néanmoins notre espèce y survivrait à contrario des deux autres. C’est là un point à ne pas négliger.
Vous l’avez compris, je considère ces négociations comme inévitables. Cependant je vous demande de ne pas oublier qu’invasion ou pas… Pour tous les éléments que je viens de citer et bien d’autres encore… Nous sommes en position de force. Nous sommes la clef de voûte d’une possible trêve. Et je ne parle même pas d’une alliance…
Nous pouvons donc… Non… Nous devrons donc exiger des garanties.
Les Baptistrels ne mentent pas, et sont liés par leur parole. S’ils sont suffisamment orgueilleux pour envoyer une telle missive, c’est qu’ils ont les moyens de faire respecter un possible accord. A moins qu’ils ne soient tout simplement devenus fous.
Dans le premier cas, je propose que l’on exige des vampires le démantèlement de leurs troupes. Ils seront incorporés par cinquantaine à des unités humaines beaucoup plus vastes, qui en échange assureront leur subsistance. Si les Baptistrels peuvent prévenir toute trahison, ce qui je le rappelle n’est qu’une hypothèse, ils n’auront plus aucun pouvoir lorsque la crise sera passée. A cet instant, ce sera eux ou nous. Autant nous assurer une certaine marge de manœuvre…
Dans le second cas… eh bien, au moins cet Ordre aura pris la peine de nous divertir. Nous avons toujours besoin d’un peu d’humour en temps de troubles…
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| Sujet: Re: RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] Ven 19 Juil 2013 - 23:46 | |
| Le premier à s'exprimer était le second dragonnier de l'empire, on pouvait même dire le premier dragonnier d'ailleurs étant donné qu'Atalos avait éclot avant Ashy mais cela n'avait pas d'importance. Korentin était heureux de ne pas être le seul dragonnier du royaume, il aurait même été plus que ravis si tous les dragons avaient bien voulu éclore pour les hommes d'ailleurs, les elfes et les vampires n'avaient-ils pas assez d'avantages pour pouvoir en plus compter sur leurs propres créatures ancestrales ? Mais le choix d'un dragon ne se discutait pas, il était bien placé pour le savoir et de toutes façons les vampires n'étaient plus le plus gros soucis de l'empire à l'heure actuelle. Les Alayiens n'avaient aucunement besoin de la magie pour leur flanquer une dérouillée, sauraient-ils se défendre contre un dragon furieux, seraient-ils protégés contre ses flammes ? C'était une question qui méritait réflexion mais même si ils devaient s'avérer vulnérables face aux dragonniers et à leurs liés Korentin voyait mal comment une telle armée allait pouvoir être mise en déroute par les deux malheureux dragonniers de l'empire. A moins que... Son regard se posa sur la missive qu'il tenait encore, de plus en plus pensif et ce que la voix de la Lame Noire qui avait prit la parole qui le décida à se reconcentrer sur l'instant présent. La voix était hésitante en premier lieu mais elle s'affermit bien vite, Amyelenor n'était sans doute pas habitué à prendre la parole de cette façon. Tirait-il de la force dans le regard de son dragon comme lui-même le faisait ? Sans doute... C'était peut-être aussi pour cela que Korentin se sentait proche de lui à cet instant, il y avait bien peu d'êtres en ce moment qui pouvait se targuer de savoir ce qu'être lié voulait dire. Pris dans son discours, l'homme le questionna et il ne pu que secouer la tête sans lui répondre. Les vampires ? Respecter une trêve ? Lui-même avait bien du mal à y croire et d'ailleurs rien ne disait qu'ils allaient accepter de venir à l'invitation des baptistrels. Comment savoir ce qu'il se passait dans la tête de ce Wintel et de ses sbires ? Après tout ils haissaient leur race et celle des elfes à peu près autant qu'eux même les haissaient ! Ce n'était guère encourageant lorsqu'on y pensait, si le seul espoir du continent était une alliance entre les trois peuples alors c'était plutôt mal parti... Le discours de la Lame Noire se termina, et il ne pu réprimer un sourire :
"Merci à vous Farkstein"
Ce qui venait d'être dit ne l'avançait absolument pas, mais aussi contradictoires que soient les nombreux avis de cet homme il était heureux de les avoir entendu, déjà parce qu'il parlait en connaissance de cause et ensuite parce que ses paroles réflétaient très certainement aussi l'avis de son dragon. Un instant, il croisa le regard de la créature, curieux de voir ce qu'il pourrait y lire mais le mouvement du prochain conseiller qui se préparait à parler mis fin à ce contact. Faudar... L'attention du duc se reconcentra aussitôt, Gregorist avait toujours compté sur la sagesse du vieil homme pour l'aider à prendre les décisions les plus difficiles et Korentin avait lui aussi toute confiance en son vieux maître. Il l'écouta en silence donner son avis sur la question Alayienne et hocha la tête. Il n'avait pas tort, les vampires et les elfes avaient encore moins intérêt qu'eux à voir la magie disparaître. La suite était plus douloureuse à entendre mais non moins véridique, ce choix n'en était pas vraiment un. Si ils ne saisissaient pas la perche tendue aussi fragile soit-elle alors Gloria tomberait. A moins bien sur que le plan fou qu'un intrus non moins fou lui avait transmit une certaine nuit ne fonctionne, mais cette chance là aussi était bien mince... Et Gregorist voulait qu'on tente l'alliance avant d'en arriver à l'extrêmité que ce drôle d'assassin leur avait soufflé, sans doute avait-il raison. Il le remercia d'un signe de tête sans répondre tout de suite, il avait besoin de réfléchir avant de parler à son tour et d'ailleurs l'elfe qu'il avait invitée au conseil souhaitait à son tour prendre la parole.
C'était la seule femme présente, et la seule non humaine aussi. Bien entendu cela ne pouvait pas plaire à tout le monde, Korentin avait bien noté les mouvements d'humeur de certains conseillers suite à son arrivée mais il lui avait semblé important que les guilde des Larmes soient représentées en ce jour. Et puisque leur maître ne se trouvait pas à la capitale et qu'il était impossible de faire entrer quiconque il avait été bien heureux d'apprendre qu'il y en avait tout de même une qui pouvait participer aux débats ! Elfe ou non, elle faisait partie d'une guilde importante et il désirait avoir son avis, n'en déplaise à certain. Bon par contre il aurait préféré qu'elle évite les provocations du genre, je suis là parce que j'en ai envie ! Elle était quand même là parce qu'il l'avait invitée non ? Un léger froncement de sourcil vint exterioser son agacement mais il la laissa parler et ne se permit de prendre la parole à son tour que lorsque elle eut terminé :
"Merci à vous Dame Melanwan, je suis heureux que ce conseil puisse bénéficier de l'avis d'un représentant de votre peuple ainsi que de la guilde des Larmes."
Il posa son regard sur le conseiller aux côtés de l'elfe qui avait semblé vouloir prendre la parole à son tour mais celui-ci s'immobilisa lorsque Fabius réclama l'attention, préférant de toutes évidence laisser la parole au second cousin du roi plutôt que de risquer de lui déplaire. Tournant la tête, Korentin posa son regard sur le second représentant Kohan.
"Lorsque les tigres et les loups s’affrontent, peu importe qui le mouton choisit d’aider, et peu importe qui gagne, car au final, il se fait dévorer."
Une lueur amusée passa dans les yeux du dragonnier, il était à peu près certain que le comte avait été pêcher cette sagesse dans ses souvenirs des cours de Faudar, oh bien sur lui-même n'en avait pas le moindre souvenir mais ce n'était pas spécialement étonnant. La suite fut bien moins drôle, et c'est avec un regard plus sombre qu'il prit enfin la parole à la toute fin du discours de son cousin.
"Je ne pense pas que nous puissions exiger quoi que ce soit au sujet de Dévoreuse, Gregorist et moi sommes du même avis à son sujet. Nous commençons à connaître notre ennemi, et j'ai personnellement du mal à croire qu'il aurait attendu si longtemps si l'artefact lui était tombé entre les mains. Il l'aurait utilisé aussitôt, autant dire que nous l'aurions su..."
Il reprit son souffle avant de continuer, s'adressant à tous
"Peut-être sommes nous la clé de voute de toute cette histoire comme le dit mon cousin et si c'est le cas j'espère que nous parviendrons à utiliser cette situation à notre avantage, mais le plus important à mes yeux reste la protection du peuple. A l'heure actuelle nous ne sommes plus en mesure d'accomplir cette mission première de l'Empire, vous êtes plusieurs à être de cet avis et j'en suis heureux, nous devons accepter l'invitation et oeuvrer pour que cette trève ai bien lieu, ceci même si les vampires risquent de nous trahir. Si eux ne peuvent se permettre de voir les Alayiens régner sur ces terres, nous ne le pouvons pas non plus !"
Il avait appuyé lourdement sur ces dernières paroles, le regard planté dans celui de Fabius. Les exigences lourdes et même fantaisiste que celui-ci voulait mettre sur la table lui semblaient en parfait désaccord avec le besoin urgent qu'ils avaient de voir cette trève se mettre en place. Avec un petit soupir, il reprit :
"Malheureusement la belle décision que nous prenons là risque d'être difficile à être mise en place. Gloria est cernée, et même si nous parvenons à en sortir nous aurons du mal à atteindre les forêts elfiques. La seule consolation que nous avons est de savoir que les vampires auront encore plus de mal que nous à être à l'heure au rendez vous... L'un d'entre vous a-t-il une idée quelconque qui nous permettrais d'opérer une sortie en limitant les pertes humaines ?"
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| Sujet: Re: RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] Mar 23 Juil 2013 - 11:45 | |
| Amyelenor se demandait s’il n’avait pas quelque peu outrepassé les droits attribués à son rang, en prenant la parole juste après le Duc d’Aldaria, et ce sans y avoir été invité. Mais après tout, personne n’avait eu l’air de vouloir parler à cet instant, au vu du silence qui avait recouvert la Salle, et du reste, personne ne fit remarquer que le protocole avait été brisé. Mais après tout, en cette heure si sombre, où tant de choses dépendaient de ce qui allait être dit et décidé en ce lieu, qui pouvait encore se soucier du protocole ?
Car comme le fit remarquer Faudar Adroared, qui parla juste après lui, après l’avoir appelé « mon garçon » - alors qu’il avait plus de vingt ans, le vieux Maître semblait ne pas vouloir le considérer autrement que comme un enfant, pensa-t-il avec affection. Car affection il éprouvait pour l’homme, qui lui avait après tout rendu la vie en lui épargnant la disgrâce de devenir un Vampire – Gloria, et par extension, tout l’Empire, étaient en danger de disparition. Et Amy ne doutait pas que Faudar avait dû passer des journées entières à chercher la moindre bribe d’information, la moindre parcelle de savoir, qui pourrait sinon les aider, du moins leur en apprendre plus sur leurs ennemis. Un vieux dicton militaire disait quelque chose comme : « Si tu connais ton ennemi et si tu te connais, tu n’auras pas à craindre le résultat de cent batailles. […]* » Or, dans le cas présent… Tout ce qu’ils savaient à leur sujet était leur obédience envers le Néant, ce qui, stratégiquement parlant, n’avait pas une grande importance, bien qu’étant utile à savoir.
La Lame Noire fut étonnée de voir qu’une Elfe avait été convié à participer au Conseil, mais lorsque le Duc la présenta comme étant une des Chevalières des Larmes d’Alderick, sa présence acquit une raison logique d’être. Car après tout, même eux avait subi un revers d’importance, en se faisant subtiliser la Chevalière par une Vampiresse. Mais personne ne pouvait les en blâmer ; même les Lames Noires de faction devant la Salle du Trésor avaient été retrouvées assassinées. Et qui aurait pu prévoir que des Alayiens débarqueraient de la sorte et s’enfuiraient à travers un tunnel de lumière. Bon sang, si ces maudits s’en servaient à nouveau pour faire pénétrer leurs troupes dans les villes assiégées sans passer par les murs… Non, s’ils le pouvaient, ils l’auraient déjà fait. Un tel moyen de transport devait nécessiter une quantité colossale d’énergie magique ; aussi, faire passer une armée d’invasion à son travers devait être impossible, malgré la puissance de ce… Néant. Mais peut-être se fourvoyait-il en pensant ainsi. Cependant, imaginer lez contraire avait de quoi glacer le sang du plus impassible des Officiers.
Quant au Comte Fabius Kohan… Eh bien, il approuvait certaines de ces idées, bien qu’elles semblent irréalisables, mais il n’aimait pas la façon qu’il avait de les mettre en forme. Espérait-il vraiment que les Vampires accepteraient de perdre le commandement de leurs troupes de la sorte ? Et quand bien même cela se ferait, ils n’en seraient que plus prompts par la suite à se retourner contre leurs anciens alliés. Quant à imaginer qu’ils n’aient plus aucun pouvoir une fois la crise passée… Ne serait-ce que par leur magie, les Vampires étaient des ennemis extrêmement dangereux. Un mage tels que ceux qui étaient présents à Feusacré dans une de ces unités de cinquante causerait suffisamment de morts dans les rangs Humains pour pouvoir reformer leurs divisions.
Mais à vrai dire, ce n’étaient pas les Vampires qui l’inquiétaient le plus. Avec eux, il savait à quoi s’en tenir ; il pouvait, comme tous ici, prévoir une éventuelle, et même probable, trahison. C’était plutôt envers les Elfes qu’il éprouvait quelques réserves. Depuis le début de la guerre Humano-Vampirique, les Elfes n’avaient daigné envoyer aucunes troupes. Oh certes, le Conseiller Meraennon, qu’il avait été amené à rencontrer, aurait envoyé des soldats s’il en avait eu seul le pouvoir, mais leur Conseil n’avait jamais abondé dans ce sens, visiblement. Ils avaient laissé les siens, ses hommes, ses frères d’armes, supporter seul la charge de cette guerre, alors qu’ils étaient tout autant en danger qu’eux d’extermination, car les Vampires haïssaient tout autant les Elfes que les Hommes. Certes, ils avaient perdu un de leurs Rôdeurs, mais qu’était un soldat par rapport à des milliers d’autres ? S’ils étaient entrés plus tôt en guerre, peut-être même que leur Dragon, Cymbor, serait encore en vie.
Ainsi, ils allaient finalement opter pour le choix de l’alliance. C’était en effet le plus sage… Non, le moins pire des choix qu’ils auraient pu faire. Entre la peste et le choléra, il était dur de se décider. Aussitôt, et avant que le Duc en vienne à demander de quelle manière ils pourraient sortir de la ville assiégée, Amy et Atalos en vinrent à discuter de la meilleure méthode possible. Ah, quel bonheur que son Lié soit versé dans cet art, et ce depuis son plus jeune âge. Le regard d’une race « extérieure » aux Humains sur les diverses stratégies qu’ils avaient mises au point par le passé avait été d’une extrême utilité.
« Atalos et moi avons une idée pour répondre à votre interrogation, Votre Altesse. Cependant, si vous me le permettez, j’aimerais revenir sur certains points exprimés par le Seigneur Fabius. »
Amyelenor se tourna dans sa direction, puis reprit.
« Seigneur Fabius, je suis d’accord avec vous sur le fait que, contrairement aux Elfes ou aux Vampires, nous disposons d’un… Léger avantage, dû au fait que notre race n’éveille chez les Alayiens aucune velléité d’extermination. Néanmoins, cette position de force que vous nous octroyez me paraît un peu, sans vouloir vous manquer de respect, une forfanterie. Par les nombreux replis que nous avons effectués, en abandonnant des terrains qui n’étaient plus défendables qu’au prix de très lourdes pertes, nous avons pu sauver une partie de nos troupes. Pas assez, je l’admets avec regret, mais les régiments survivants ont pu se replier au Sud de la Wylorel, ou dans Aldaria avant que la ville ne soit assiégée elle aussi. Cependant, ne nous leurrons pas ; à l’heure actuelle, l’Armée Impériale n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était, même au plus fort de notre guerre avec les Vampires. Bien que nous formions en ce moment même, dans les rares terres encore sous notre souveraineté, de nouveaux soldats, leur qualité n’atteindra pas avant longtemps celle de nos vétérans. La clé de voûte d’une arche reposant sur un sol meuble est tout aussi fragile que l’ensemble de la structure. Quant à l’aveu de faiblesse de Lorenz Wintel si la Vampiresse voleuse n’est pas sous ses ordres, si je puis continuer sur vos métaphores animales, chaque troupeau a ses brebis galeuses : nous-mêmes avons les nôtres, comme par exemple… Les Assassins du Souffle. »
Amyelenor avait légèrement hésité avant de nommer ces derniers. La logique des choses aurait voulu qu’ils parlent des Lames Rouges, mais… Le souvenir d’Amalia, et de ce qui s’était dit et fait entre eux ce fameux jour l’en avait empêché. Il espérait juste que personne ne comprendrait le pourquoi de ladite hésitation.
« Pour en revenir au moyen de sortir de Gloria… Il n’y a en a pas énormément. Il nous est impossible de sortir discrètement, et nous ne pouvons pas nous permettre une sortie en force. Mon Lié et moi pensons mettre en œuvre quatre groupes, d’une dizaine de cavaliers chacun. Trois d’entre eux seraient des leurres. Le principe serait que chaque groupe parte dans une direction différente. Bien entendu, nous comptons sur le fait que les Alayiens se doutent d’un piège. Le quatrième serait composé, outre de l’escorte, de l’Ambassadeur qui sera envoyé chez les Baptistrels, d’Atalos et de moi-même. Les Alayiens nous ont déjà vus sur le champ de bataille, à des postes de commandement. Aussi en viendront-ils à penser que, si nous sortons de la ville malgré le siège, c’est que nous avons pour mission d’organiser une contre-attaque quelque part. Et puis, nous savons tous que les couples Dragons-Dragonniers sont, comme les Elfes et les Vampires, sur leurs listes d’êtres à exterminer. C’est pourquoi nous espérons attirer sur notre groupe le gros de leur attention, et surtout, finir bloqués et arrêtés par eux. »
Sentant déjà venir des exclamations d’incompréhension de la part de certains Conseillers, Amy se dépêcha de continuer.
« Toute la subtilité du plan repose là. Il faut donner l’impression aux Alayiens que c’est à cause d’eux que notre groupe est bloqué, et non pas que c’était voulu. Car cela permettra à l’Ambassadeur de fuir, seul. Un groupe d’hommes en arme, accompagné d’un Dragon et de son Dragonnier, est une cible beaucoup plus alléchante qu’un simple cavalier isolé. Ainsi, nous permettrons à celui-ci de prendre de l’avance, et nous empêcherons les Alayiens de lui donner la chasse. Nous devons jouer sur leur soif d’annihilation de toute race « magique ». Une fois que nous serons sûrs que l’Ambassadeur est sauf, nous nous échapperons à notre tour, et nous le rejoindrons plus tard en un lieu défini, avant de continuer le voyage, de nuit uniquement, jusqu’au Royaume Elfique. Bien entendu, la sortie se fera elle aussi de nuit, afin de profiter de la confusion des lignes ennemies, et de masquer un peu plus la fuite de l’envoyé du Conseil. Votre Altesse, Nobles Conseillers, ce plan est certes risqué et dangereux, mais quelle opération militaire ne l’est pas ? C’est en prenant ce genre d’initiative que nous remporterons la victoire. Du reste, seuls quarante à cinquante hommes suffiront, pour la totalité des groupes. Moins, ce serait du suicide. Plus, du gâchis. » _____ * Citation tirée de "L'Art de la Guerre", de Sun Tzu |
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| Sujet: Re: RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] Dim 28 Juil 2013 - 11:17 | |
| HRP : première chose, désolé pour le retard. Deuxième chose, je ne savais pas trop jusqu'où avancer, j'ai fais au mieux mais si quelque chose pose problème, je peux éditer.
Lorsque Nalaïa prit la parole, le vieux mage inclina légèrement la tête avant de se passer une main lasse sur le front. La jeune elfe n'avait décidément rien perdu de l'impertinence qui la caractérisait. Deux cent ans d'existence au bas mot, et pourtant encore un petit être si jeune. Trop jeune, sans doute encore que pour être capable d'assumer les responsabilités de la voie sur laquelle elle s'était engagée. N'avait-elle donc pas eu assez de cette blessure, si bénigne et pourtant si grave à la fois, qu'elle avait reçue dans la salle du trésor ? Apparemment pas, puisqu'elle avait poursuivi sa quête et n'avait pas renoncé à son serment de chevalier des Larmes malgré les avertissements de l'érudit. Cela dénotait un courage certain, mais courage et folie allaient souvent de paire. Par certains aspects, la petite effrontée lui rappelait pourtant l'un de ses jeunes disciples, particulièrement insouciant lui aussi en son temps, mais qui aujourd'hui siégeait à cette table et s'était même vu confier la présidence du conseil en l'absence de l'empereur. Peut-être la jeune elfe finirait-elle elle aussi par s'assagir, mais à 71 ans, Faudar n'aurait raisonnablement pu émettre le souhait d'être encore là pour le voir.
L'elfe avait à peine achevé son discours, ponctué par la petite touche personnelle du loup qui l'accompagnait, qu'un autre des anciens apprentis du vieux maître se leva pour prendre la parole. Fabius, égal à lui même. Incisif, ardent, un peu provocateur également et surtout, terriblement ambitieux. Il fallait l'être pour les prétendre en position de force et exiger des garanties, jusqu'à preuve du contraire, c'était bien à leurs portes que se trouvait l'armée Alayienne et s'il se trouvait encore quelqu'un pour en douter en ces lieux, il lui suffirait d'ouvrir une fenêtre du palais pour entendre le fracas des armes et apercevoir les fumées de incendies qui ravageaient les quartiers les plus exposés. De son front, la main de l'érudit glissa pour venir frotter sa barbe, se remémorant la façon dont cet être du néant avait semblé considérer le comte du Landain, et le fait d'entendre son apprenti considérer la mort de la magie comme un mal supportable en comparaison de ce qu'il adviendrait des elfes et des vampires si les Alayiens devaient obtenir ce qu'ils exigeaient incita le vieil érudit à réagir.
« Ne blasphème pas, Fabius ! »
Quelques mots lâchés sèchement pour interrompre l'espace d'un instant le discours du principal concerné et lui rappeler que certaines possibilités ne méritaient même pas d'être envisagées. Après tout, en tant que membre éminent de la guilde du Dragon Blanc, le vieux mage avait pour devoir de veiller à ce que ne puissent circuler de telles idées, et à fortiori s'il retrouvait ces mots dans la bouche de l'un de ses propres élèves.
Korentin reprit finalement la parole pour officialiser la réponse affirmative qui serait donnée à l'invitation des baptistrels et aborder le second point crucial de la réunion : maintenant qu'il avait été décidé qu'un groupe d'émissaires devrait être envoyé chez les elfes, il fallait savoir comment parvenir à leur faire franchir les lignes ennemies et c'est tout naturellement que, sans exceptions, tous les visages des membres présents se tournèrent vers le dragonnier dont les vêtements s'ornaient des galons de général. Après tout, qui mieux qu'un militaire ayant déjà croisé le fer avec leur ennemi aurait pu les conseiller sur le sujet ? Répondant à ces regards curieux pour certains, inquiets pour d'autres, mais tous impatients, le jeune homme reprit la parole et sa voix s'éleva dans la vaste salle d'audience.
Faudar n'avait rien d'un guerrier, ses soifs de connaissance n'avaient jamais été dirigées vers les arts de la guerre et sur les milliers d'ouvrages qu'il avait consulté tout au long de sa vie, aucun ne pouvait être classé comme un traité de stratégie militaire ou une quelconque campagne guerrière. Même lorsqu'il lui était demandé de former officiellement des mages de guerre, son rôle se limitait à leur enseigner la maîtrise de la magie, tant défensive qu'offensive, afin de les préparer au combat magique. Mais il ne les préparait pas à la guerre proprement dite, cela, c'était le rôle d'autres instructeurs. Néanmoins, il n'était pas nécessaire d'être versé dans les arts de la guerre pour comprendre que le plan proposé par le dragonnier était pour le moins... audacieux, les mots fou, indécent ou encore suicide furent même murmurés par certains conseillers. Comme il l'avait fait précédemment, le vieil érudit réclama donc le silence par quelques coups de bâton frappés sur les dalles de pierres taillées qui formaient le sol de la salle d'audience.
« Ton plan... »
Un bref grognement l'interrompit. C'était le dragon aux écailles d'or se tenant derrière le dragonnier et dont la tête surplombait ce dernier qui se rappelait à leur bon souvenir, comme pour mieux insister sur le fait qu'Amyelenor n'avait pas été seul à concevoir le stratagème qui venait de leur être présenté. Besoin de reconnaissance, fierté ou simple désir de soutenir les paroles de son lié, la réaction du dragon devait probablement tenir de tout cela à la fois. Le maître mage se ravisa donc :
« Votre plan ne manque pas de courage et nul doute qu'en dépit de ton jeune âge, tu es très certainement le militaire le plus expérimenté assis autour de cette table. Nous nous en remettrons donc à ton jugement, mais sans être versé dans l'art de la stratégie militaire, pareille tentative ne me semble pas laisser beaucoup d'espoir à ceux qui y participeront. As-tu déjà recruté les volontaires qui formeront ces groupes ? Il n'est pas question pour moi de douter du courage et du dévouement de nos soldats, mais au vu de toutes les défaites que nous avons subies, nous sommes en droit de nous interroger sur l'état de leur moral.»
Puis, s'adressant cette fois à l'ensemble du conseil plutôt qu'à une personne en particulier :
« Il nous faut également désigner l'émissaire qui ira représenter l'Empire lors de ces négociations, celui-là même qui devra participer à cette échappée pour porter chez les baptistrels notre décision. Gregorist est souffrant, sa vie n'est pas menacée mais il ne sera pas rétabli à temps pour assurer cette responsabilité, cela je peux l'affirmer. De plus, la princesse Esmelda absente et nous avons besoin d'un régent susceptible d'administrer la ville au nom de l'empereur en cette période trouble.»
Net et définitif, Faudar parlait avec l'autorité qui avait toujours été la sienne, il énonçait des faits et n'attendait pas du conseil que ceux-ci soient remis en question.
« Korentin me semble le plus à même d'assumer cette tâche. »
Le mage s'interrompit un instant pour réajuster sa position sur son siège avant de reprendre :
« Ceci établi, y-a-t-il un volontaire désireux d'aller à la rencontre des elfes ? »
Un silence gêné fut la seule réponse à la question du maître magicien. Evidemment, chevaucher au milieu des armes, de la poussière et des cris n'était pas vraiment la même chose que de venir s'asseoir sur un luxueux fauteuil autour d'une table de bois précieux dans une salle richement décorée avec la perspective d'un repas raffiné une fois la séance levée. Mais qu'aurait-il pu attendre d'autre de la part des conseillers, pour la plupart simples nobles, qui ne devaient leur place au conseil qu'au nom et à la richesse de leurs familles et qui privilégiaient plus souvent leur confort et leurs propres intérêts que l'empire en lui-même ? Faudar soupira avant de répondre lui-même à son propre appel :
« Très bien, couards, j'irais donc moi-même. » |
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| Sujet: Re: RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] Jeu 1 Aoû 2013 - 12:10 | |
| Après son intervention, l'Elfe se recula d'un pas, quittant ainsi le cercle des dignitaires. Elle comptait bien se taire jusqu'à la fin de cette réunion, estimant avoir fait son devoir et peut-être plus. Toutefois, elle ne perdit pas une miette des débats qui suivirent. L'homme qui lui succéda lui était familier. Nerveusement, Nalaïa porta ses doigts à sa joue et caressa la fine cicatrice, souvenir de cette nuit déplaisante dans la Salle du Trésor. Celui qui parlait n'était autre que celui que les Alayiens avaient appelé le "passeur". Depuis cet instant -autant dire depuis leur rencontre-, la guerrière rousse se méfiait de lui. Elle fit donc très attention à ses paroles. Un peu trop ambitieuses à son goût. Cependant, il était humain et ce sentiment l'est également. Un peu provocatrices aussi, mais cela ne dérangeait pas la Chevalière. Quand ce Fabius Kohan parla de la mort de la magie, elle ne put s'empêcher de frémir. Tous savaient ce que cela signifiait. Ni les Elfes, ni les Vampires ne s'en remettraient, ils étaient trop liés à la magie pour cela. Nalaïa faillit intervenir mais Faudar Adroared la devança.
Après l’intervention de Fabius Kohan, le Duc d’Aldaria reprit la parole pour confirmer à tous que l’invitation était donc acceptée. Mais le dragonnier souleva un point important : la sortie de la cité. Tout naturellement, ce fut le Général Farkstein qui exposa son plan le premier et certainement qu’il était d’ailleurs le seul à en avoir un dans la salle. L’éclaireuse avait entendu parler de ce soldat devenu dragonnier lorsqu’elle était encore dans l’armée glorienne. Et elle avait aussi rencontré son lié, mais elle doutait que le dragon doré s’en souvienne. Son idée –enfin leur idée- était plus qu’audacieuse, pouvant sembler suicidaire. Mais elle avait du être réfléchie et si on y repensait, elle tenait très bien la route. Il manquait désormais un Ambassadeur. Son regard émeraude scruta les visages des dignitaires. C’est à cet instant que le mage Adroared frappa son bâton sur le sol. Le silence se fit alors. Le vieil homme commença mais fut interrompu par un grognement d’Atalos. Il reprit en employant le pluriel. Il parla avec la sagesse et l’aplomb que confèrent les années. Son raisonnement était juste, inutile de s’interroger longtemps pour le savoir. L’Empereur alité, Esmelda absente et Gloria assiégée, le Duc ne pouvait pas quitter la ville. Il ne pouvait donc pas être cet émissaire.
Quand l’érudit demanda s’il y avait un volontaire, un silence gêné lui succéda. Bien sûr, Nalaïa se serait portée volontaire si elle avait été humaine. Mais elle ne l’était pas et n’avait plus sa place dans ses débats. Cependant, elle avait envie de secouer chacun de ces hommes lâches pour qu’ils se réveillent et agissent. Finalement, son ancien professeur de magie répondit à sa propre question. Indignée, la jeune Elfe ne put s’empêcher d’intervenir une seconde fois. Dans sa voix, elle tenta de cacher son mépris pour ces nobles, sans toutefois y parvenir pleinement. Elle savait qu’elle outrepassait ses droits en agissant ainsi, mais ce fut plus fort qu’elle. S’avançant d’un pas, elle lança aux intéressés :
-Vous devriez avoir honte de laisser un vieil homme assuré une telle tâche. Ne vous a-t-on donc jamais appris ce que signifie le mot honneur ? Vous êtes lâches et chacun des soldats qui se battent pour l’empire alors que vous êtes là à discuter, à tergiverser mériterait de siéger à votre place ici.
Elle se tut un instant. Mais reprit bien vite, après s’être tourné vers Korentin Kohan et s’être incliné avec respect devant lui.
-Veuillez me pardonner mon intervention, sire. Je subirais le châtiment que vous jugerez bon. J’ai dépassé mes droits et j’en suis désolée mais ces hommes sont lâches et cela me déçoit.
L’éclaireuse rousse se tourna ensuite vers le Général Farkstein et lui dit :
-Je me porte volontaire pour faire partie de l’escorte où se trouvera maitre Adroared. Je lui dois beaucoup et je le défendrais avec ardeur. Je dois vous avouer que je n’ai encore jamais combattu contre les Alayiens, mais je le ferai sans hésiter pour permettre la réalisation de cette trève.
Sur ces mots, elle recula d’un pas et quitta à nouveau le cercle des dignitaires. Elle avait parlé avec son cœur, mais savait que certains jugeraient cela comme de l’effronterie. La Larme s’en moquait et glissa ses doigts dans la fourrure immaculée du loup blanc. Oui, elle avait parlé avec son cœur et en était fière. Peu de ces nobles pouvaient en dire autant. Un sourire se dessina sur ses lèvres, illuminant son visage aux traits fins. Son regard vert allait du Duc au Général, du Général au mage et du mage au Duc. Et elle attendit.
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| Sujet: Re: RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] Jeu 1 Aoû 2013 - 14:53 | |
| Vint d'abord son vieux maître : ce vieux bouc aveuglé par son grand âge, prêt à faire la leçon à qui aurait l'audace de sortir un peu trop du moule. Il l'aimait bien, non en fait il l'aimait beaucoup. Et il espérait que le mage puisse mourir de vieillesse, et qu'il n'ait pas à lui poser un coussin contre le visage alors qu'il se reposerait tranquillement dans sa tour. Mais franchement, que d'étroitesse d''esprit ! Du blasphème ? Carrément...
La magie était une arme, et si celle-ci se retournait contre vous, il fallait s'en débarrasser. Cela ne lui plaisait pas, mais c'était une question de survie. Enfin bref, défendre son point de vue ne l'aurait mené nulle part.
Vint ensuite les critiques voilés, les reproches à peine cachés. Il s'y attendait. Surtout venant de Korentin, qui était beaucoup trop mou pour faire un bon souverain. Particulièrement en temps de guerre.
Et ? Ensuite quoi ?
Le murmure était suffisamment audible pour tout le monde. Mais Fabius ne dit rien d'autre, car il n'y avait rien à ajouter. Après cette fameuse, trêve il n'y avait rien. Aucun plan. Juste l'espoir puéril que « l'alliance » tiendrait bon suffisamment longtemps pour que l'ennemi soit vaincu. Son cousin avouait même à demi-mot que la trahison était inévitable. Cependant aucune instruction pour ce qu'il faudrait faire lorsque cela arriverait et moins encore pour essayer de l'empêcher ou de l'amoindrir. Rien du tout.
"J'imagine que ce n'est pas grave, ils improviseront au fur et à mesure..."
Il ricana dans son coin, mais le son n'avait rien de joyeux, il était plutôt triste et restait bloqué dans sa gorge, tel un morceau de bidoche qui aurait dû mal à passer. Le Borgne saisit son verre d'eau et en prit une longue gorgée. Laissant maintenant le Général-Gamin l'insulter. Peu importait, après tout. Ces types sois-disant plus raisonnables et raisonnés paieraient bientôt le prix de leur arrogance... Et il n'avait rien à faire pour cela... Il suffisait de laisser faire le temps.
Le Souffle, une brebis galeuse ? Mon pauvre naïf, si vous saviez...
"… tous les nobles qui s'empressent de payer leurs services."
Eh bien, Lorenz Wintel avait donc des ennemis internes... Grégorist avait dû les rencontrer, mais n'avait pas voulu ébruiter cela. Une sage décision. Pour une fois.
"J'ai besoin de quelque chose de plus fort... Maudit Dracos, ou est donc passé le rouge ?"
Le gamin était surprenant : son plan était audacieux et comme c'était lui qui le proposait -un dragonnier respecté par l'armée- et non Fabius -le courtisan ambitieux- les débiles profonds autour de cette table allaient sûrement accepter. Les aléas des réputations, que voulez-vous.
Faudar approuva, ce qui avait lieu d'une bénédiction. Tout en intronisant Korentin successeur officiel de l'empereur, ce qui en revanche, posait problème. Mais le Borgne n'en dit mot, le moment n'était pas encore venu. Même s'il préférait voir le pays plongé dans la guerre civile plutôt que de suivre ce crétin prétentieux.
Vint ensuite un silence gênant qui fit glousser le mage. Son maître, Korentin... tous les même. Ils faisaient leur plan dans leur coin, ne demandaient leurs avis aux autres que pour mieux imposer leur vision des choses, puis ils s'attendaient à ce que ces même bourges risquent leur peau pour eux. Risible. Tout comme l'intervention de la larme. Il avait prévu de la boucler, mais après ça, il ne put s'empêcher de reprendre la parole.
Personne ne discute, elfe et c'est là tout le problème. La décision a été prise, maintenant ce qu'on nous demande, c'est de mourir. Non pas en défendant nos familles, notre foyer ou... nos fortunes respectives, mais pour que quelques uns puissent éventuellement parlementer avec des vampires. Ce qui mènera peut-être à une trêve. Laquelle durera peut-être suffisamment longtemps pour vaincre l'ennemi. Si, bien sûr nous ne sommes pas trahis... ou plutôt quand.
Oh ! Je n'en nie pas la nécessité. Mais ne vous attendez pas à ce que les gens autour de cette table aillent risquer leur peau le sourire aux lèvres...
Sa voix durcit tandis qu'il posait son regard d'abord sur l'elfe, puis sur son maître.
Tous ne sont pas sans famille. Tous ne sont pas en fin de vie ou ayant vécu tellement de décennies que c'est tout comme.
Fabius posa un bref regard sur le greffier, lequel noircissait frénétiquement ses parchemins. Son point de vue avait été noté pour la prospérité et il s’était attiré la reconnaissance de ses pairs. Maintenant il avait envie d'un passage au petit coin, d'un verre de bourbon et d'une dose de violence. Il était temps de partir.
Cela étant dit, je vous laisse. Ne partageant pas le... disons... point de vue officiel... Je ne serais qu'un boulet à cette masca... pardon... ces négociations. Et comme seul l'empereur peut me commander et que mon cousin ici présent ne l'est pas encore...
Le Flamboyant se leva.
Je me rends sur les remparts. Aux dernières nouvelles, leurs machines de guerre n'étaient pas elles non plus immunisés contre la magie et j'ai bien besoin de me défouler un peu.
Sur ce, il sortit d'un pas qui se voulait impérial et digne. |
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| Sujet: Re: RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] Jeu 1 Aoû 2013 - 19:08 | |
| Comment il s'y attendait, le général des armées impériales fut le premier à répondre à sa question. Après tout la stratégie militaire était son domaine et si Korentin avait subi comme n'importe quel Kohan des leçons appronfondies dans l'art de la guerre il savait aussi se reposer sur les compétences de ceux qui en avaient fait leur vie, il aurait d'ailleurs été fort dommage de se passer des compétences de gens de cette trempe. Sauf que pour le coup le plan que cet Amyelenor était en train de lui expliquer lui faisait ouvrir de grands yeux et sans la certitude qu'il avait que le dragon Atalos avait dû participer à son élaboration il aurait sans doute simplement écarté ces idées fantaisiste d'un revers de bras. Néanmoins on ne pouvait agir ainsi avec les idées d'un dragon, il était bien placé pour le savoir avec Ashy... Il s'accorda donc un instant de réflexion tandis que les conseillers s'exclamaient et tempêtaient contre ces projets suicidaires. Voyant que le calme ne revenait pas il était sur le point de l'exiger lorsque Faudar prit la parole, le confortant non pas dans son opinion première mais dans la conclusion à laquelle il avait fini par arriver à force de ruminations, ce plan n'était pas si idiot que cela... Il pouvait même... Oui, il pouvait fonctionner. Mais quel risque ils prendraient là ! Les participants à cette mascarade auraient de grandes chances d'y laisser la vie y compris l'embassadeur et aussi, et surtout, le dragon et son dragonnier. Pouvaient-ils risquer de les perdre ? Mais d'un autre côté, pouvaient-ils faire autrement ? Ils n'accepteraient jamais de rester en arrière et d'ailleurs sans eux le plan ne fonctionnerait pas, ils étaient un appât bien trop alléchant pour que les les Alayiens ne mordent pas à l'hameçon. Restait à savoir où ils allaient trouver un embassadeur assez courageux pour accepter de prendre un tel risque ! Sans compter qu'il devrait aussi être loyal à la cause des Kohan et suffisament sage pour être capable de mener à bien les négociations sans se laisser marcher sur les pieds et sans non plus céder à la colère. En fait, il n'y avait qu'un seul nom qui pourrait convenir... Et il n'avait pas envie de l'entendre...
Il l'entendit tout de même, et ne pu s'empêcher de fermer quelques secondes les paupières comme pour mieux réprimer sa lassitude. Ce n'était pas à un vieil homme de vadrouiller sur les champs de bataille et de vivre de telle aventure, mais ce n'était pas un duc non plus surtout pas lorsque le sort du royaume était entre ses mains et il ne voyait pas en qui il pourrait avoir plus confiance que Faudar. Maudite soit cette guerre et maudits ces conseillers qui ne prenaient même pas le risque de proposer leur nom en sachant pourtant qu'il serait certainement refusé. On ne pouvait envoyer n'importe qui chez les elfes, mais dracos, que c'était difficile...Et Fabius qui se prenait le bec avec l'elfe maintenant, évidemment Nalaïa ne pouvait qu'être choquée de ce qu'il se passait ici mais ce n'était pas une raison pour la remettre à sa place de façon aussi discourtoise. Quelque peu blasé, le duc ne pu qu'observer son cousin qui quittait la table, habitué qu'il était de ce genre de scène. Pourquoi donc Fabius devait-il toujours rendre tout plus difficile ? Il suffisait que Korentin dise "blanc" pour que l'autre lui réponde aussitôt "noir" et aurait-il eu le malheur de dire "noir" qu'il lui aurait rétorqué un "blanc" tout aussi convaincu ! Qu'il le haisse était une chose, mais ne pouvait-il pas penser à l'empire une fois de temps à autre ? Agacé, il ne daigna pas répondre à ses provocations et préféra le laisser sortir dans un silence glacé.
"Bien. Mon cousin semble avoir trouvé l'excuse qu'il cherchait pour ne pas participer à cette aventure. Cela n'en rend votre décision que plus noble maître Faudar, et sans les obligations qui me retiennent à Gloria j'aurai pris votre place avec plaisir. Je n'aime pas beaucoup l'idée de vous mettre ainsi en danger, mais il semble que nous n'ayons pas d'autre choix."
Il tourna vers l'elfe son regard sombre :
"Il n'y a pas de sanction à faire tomber Dame Elfe. Votre jugement est juste, et la honte que j'en ressens est cuisante mais envoyer un homme qui ne serait pas volontaire accomplir une telle tâche serait une bêtise. Veuillez tout de même ne pas juger le peuple humain en fonction de ce que vous voyez ici, le courage n'est pas mort au sein de mon peuple. Au sein du votre non plus d'ailleurs, j'accepte avec plaisir votre proposition d'escorter Maître Faudar, et vous en remercie."
Il éleva la voix à nouveau, pour s'adresser à tous :
"Faudar Adroared sera donc notre représentant à ces négociations, je m'en remet tout entier à sa sagesse pour représenter au mieux notre peuple. Je compte sur vous Atalos et Amyelenor pour sélectionner les soldats qui vous accompagnerons et ceux qui formeront les autres groupes. Vous n'avez que quelques jours pour vous préparer mais toutes les ressources de Gloria sont à votre service. Faites moi savoir ce dont vous avez besoin, vous l'obtiendrez dans l'heure suivante."
Pas un murmure ne vint troubler le silence qui suivit ses paroles. Honteux, les autres conseillers semblaient déterminés à se faire oublier et c'est donc avec un certain soulagement qu'ils accueillirent la conclusion :
"Nous en avons terminé, Dracos fasse que les décisions prises ici soient les bonnes..."
Une caresse mentale vint le rassurer sur ce point, Ashy était de son avis au moins et il était à peu près certain d'avoir aussi l'approbation de son roi. Pourquoi alors se sentait-il si mal au moment de poser le regard sur Faudar ? |
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| Sujet: Re: RP D'INTRIGUE : la trêve phase 1, les humains [TERMINE] Mer 7 Aoû 2013 - 0:25 | |
| Amyelenor s’était attendu à ce genre de réactions, et il ne fut pas déçu. La plupart des Conseillers s’agitèrent vivement sur leur siège, se regardèrent entre eux avant de darder leur regard sur ce « jeune fou ». Et vu les expressions de certains, l’idée de le relever de ses fonctions leur avait plus qu’effleuré l’esprit. Mais après tout, il était facile pour ceux qui n’avaient jamais combattu de jeter aux orties les plans que l’on leur présentait sous prétexte qu’il sortait trop du cadre admis des stratégies. Certes, la sienne était risquée, dangereuse ; mais il était impossible de sortir d’une ville en grande pompe au pas d’un défilé, avec tambours et trompettes, lorsque celle-ci était assiégée. A situation désespérée, solution désespérée. Et du reste, il avait autre chose à faire que gaspiller des hommes ; Atalos et lui étaient tombés d’accord sur l’inéluctabilité d’une telle stratégie pour sortir de Gloria.
Mais sans l’intervention de Faudar, il ya avait beaucoup de chance pour que leur idée soit rejetée. Or, avoir le soutien du Maître Mage n’était pas peu de choses, puisque cela fit taire toutes les objections. Après tout, avec la franchise coutumière du vieil homme, si leur proposition avait été uniquement une pure aberration, il n’aurait pas manqué de le dire. Tout comme il ne manqua pas de traiter les autres Conseillers de couards. C’est à grand-peine qu’Amy retint un sourire, quoiqu’il en sentit toutefois l’ombre s’esquisser sur ses lèvres. Ceci dit, il s’inquiéta à la pensée d’exposer ainsi l’homme qui l’avait soigné. Oh, il était d’un grand talent, et d’un grand courage, il n’en doutait pas, mais il n’était plus tout jeune, en plus de sa grande valeur au sein du Gouvernement Impérial. Mais allez donc faire changer d’avis Faudar ; celui qui s’y essaierait aurait plus de chances de changer les pierres en or que d’y réussir.
A nouveau l’Elfe parla, et cette fois-ci, en mâchant encore moins ses mots. La petite – bien qu’elle devait être plus vieille que lui – lui plaisait, décidément. Elle en mettait plus d’un mal à l’aise, notamment parmi les plus jeunes des Nobles autour de la table. Mais ceux-ci étaient par trop attachés à leur petit confort, leur petite vie, persuadés qu’ils étaient qu’elle continuerait d’exister, alors que jamais elle n’avait été si proche de disparaître. Car l’espoir auquel tous se raccrochaient était bien fragile. Trop, peut-être. Tandis que la Chevalière, elle, faisait preuve d’autant de bravoure que le sage Faudar. Si la décision n’avait dépendu que du Dragonnier, il aurait volontiers accepté, mais il s’agissait d’une Elfe, d’une organisation indépendante à l’Armée Impériale ; aussi, en présence du Duc d’Aldaria, il ne pouvait guère lui répondre sans manquer au protocole.
Puis revint le tour de Fabius de prendre la parole. Tout comme la fois précédente, Amyelenor avait l’impression que seul du venin sortait de ses lèvres. Risquer sa vie pour sa nation était l’attitude la plus noble qu’un homme, ou une femme, puisse avoir. Et du reste, les Nobles et les dirigeants étaient censés protéger leur peuple coûte que coûte. Avaient-ils donc tous oublié cela ? Le départ du Comte ne lui fit ni chaud ni froid. Il avait beau être un Kohan, il avait beau devoir le protéger en tant que membre de la Famille Impériale… Il n’éveillait pas en lui le moindre amour tel que celui qu’il pouvait ressentir pour son Empereur ou pour la Princesse Esmelda, ni même être l’objet du respect qu’il vouait au Duc Korentin.
Juste avant que ne finisse le conseil, Amyelenor promena son regard sur chacun des visages qui le composait. Aucun d’eux n’avait l’air de se soucier des soldats de l’Armée. Oh, bien sûr, ils affichaient tous une mine contrainte, et gênée pour certains, d’avoir ainsi été réprimandés, qui plus est par une « étrangère », mais au fond d’eux-mêmes… Où étaient-ils, à Feusacré ? Où étaient-ils, lorsque ses hommes mouraient par centaines ? Ils ne verraient jamais les yeux de leurs compatriotes qui se sacrifiaient pour eux. Aussi se permit-il de prendre la parole à la toute fin des discussions.
« Avant que nous nous séparions, je voudrais que chaque personne ici présente pense à ces jeunes hommes qui composent notre armée, qui sont le seul rempart entre nous et la destruction. Pour vous, ce sont des êtres anonymes, mais pour leurs familles, leurs amis… Pour ceux qui les soignent, qui les commandent, il en est tout autrement. Alors, ne commettez pas l’erreur, l’injustice, de ne les considérer que comme des pions, de les oublier. Car eux ne vous trahiront jamais. »
Amyelenor porta ensuite son regard sur le Duc.
« Je vous suis reconnaissant pour votre carte blanche, Votre Altesse. Mais pardonnez-moi d’en user dès cet instant. L’équipement nécessaire à notre sortie n’est pas encore définitivement établi, mais il nous faudra, en comptant large, une cinquantaine de chevaux ; des montures rapides, mais endurantes, car nous devrons galoper longtemps après avoir brisé leurs lignes pour les semer. Je ne veux pas prendre le risque que l’un de mes hommes se fasse rattraper si près du but à cause d’une monture éreintée. Je sais que de tels chevaux sont de grandes valeurs, et réservés en priorité aux Officiers ou aux Nobles, mais dans le cas présent, … Ceci étant dit, Votre Altesse, Honorables Conseillers, je vous prie de m’excuser. »
Caressant discrètement le museau d’Atalos avant de partir, son Lié à ses côtés, Amy sortit de la Salle du Conseil, afin de préparer leur proche sortie.
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