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« Venez et laissez votre Âme à l'entrée. »

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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).



 
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Dévisager une âme [PV Kylian]

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MessageSujet: Dévisager une âme [PV Kylian] Dévisager une âme [PV Kylian] Icon_minitimeVen 1 Oct 2010 - 22:17

La route est tout un univers. C'est un lieu que l'on considère comme éphémère et passager. Pourtant, pour ceux qui savent voyager, les chemins sont avant tout un endroit au sein duquel se marient le repos et la tranquillité. Lorsque le destin a jugé bon d'accorder un périple paisible, celui qui en profite rate quelque chose en n'en profitant pas. C'est lorsque les pas se succèdent dans la poussière que l'esprit est libre, qu'il se détache de la terre foulée pour prendre son essor et dominer la conscience. Pour qui sait aller au-delà se révèle l'inconnu de l'impensé. Un monde merveilleux, serein, où l'âme se lave à la grande eau du silence inhibant de ce sentiment d'hébétude fragile dans lequel on se complait.

Je passais mes doigts fins sur le luth que je portais en bandoulière dans mon dos, et dont l'arrière lisse, enveloppé d'une étoffe de lin protectrice autant que dissimulatrice, reposait légèrement sur la chute de mes reins. Mes mains me démangeaient de répondre au chant lancinant de la terre qui m'accompagnait avec force en cet instant, surtout du fait que je pouvais me concentrer dessus à loisir. Un mince sourire étira la commissure de mes lèvres sèches. Il n'était peut-être pas grand, mais je savais que sa simplicité et sa sincérité lui conféraient une chaleur parfois saisissante.
Je voyais déjà se dresser les hautes et blanches murailles d'Aldaria. Ce n'était pas la première fois que je venais ici, loin de là. J'aimais cette cité qui conservait précieusement en elle une petite perle de folie - une douce folie. Le genre de démence presque innocente, que l'on ne peut découvrir que chez les humains. Lorsqu'ils transformaient ce qui s'étendait au sacré en une sorte de pratique à volonté matérielle, voire... voire une sorte d'adjectif qui mélangerait excentricité, égocentrisme, futilité et vanité.
Oui, ce n'était vraiment que chez les hommes que l'on voyait ceci... Et cela faisait partie de leur charme.

Je ne reconnus pas les gardes à l'entrée. Toutefois, ils me laissèrent entrer sans même un regard. C'était très compréhensible, même si un tel laxisme n'aurait certainement pas été toléré ailleurs. Vraiment, Aldaria était une sorte de monde à part au sein de l'Empire humain.
En dépit de la foule pressée, je me repérais aussitôt. Ce qui ne m'empêcha pas, plusieurs minutes, de me laisser porter par les remous de cette mer affairée et étouffante. Je n'aime pas la masse ; en fait, il serait plus juste encore de dire que cela me fait peur. Mais j'ai compris depuis plusieurs décennies que si je m'arcboute contre le mouvement de la population des villes, je finis immanquablement par être brisée, emportée, puis finalement noyée, tant dans ma propre empathie que dans ma panique. Cet abandon à la force pressante de la foule, c'est comme une grande respiration avant de plonger, et non pas s'enfoncer déjà sous la paupière bleue des flots...

Les secondes s'égrenaient comme des papillons indolents. Je les laissais s'enfuir, s'échapper de ma conscience pour disparaître dans l'air. Je fis encore un pas de côté, je pivotais doucement, m'effaçant devant un grand homme dégingandé au visage en lame de couteau. Encore deux passants esquivés, un troisième habilement devancé et je sortais de la coulée humaine qui dévalait la rue principale pour s'engouffrer dans la vaste artère qui se dessinait encore plus nettement quelques bâtisses plus loin. Je pénétrais dans une ruelle transversale, mes bottes usées heurtant sans bruit les pavés irréguliers. Je fronçais un instant les sourcils en constatant que l'une des demeures devant laquelle je passais à chaque fois que je venais à Aldaria semblait avoir... changé, oui, depuis la dernière fois. N'avait-elle pas gagné un étage ?
Je me figeais, déconfite. Puis, lentement, une expression à mi-chemin entre l'indulgence exaspérée et l'amusement extatique se peignit sur mon visage. C'était peut-être enfantin comme réaction, mais c'était si naturel aussi dans mon coeur...

Je dépassais l'habitation qui ne m'était plus si familière désormais pour emprunter une seconde voie de traverse. Finalement, une demie-heure plus tard, je m'arrêtais devant un établissement dont le toit semblait percé de multiples pics. En réalité, certaines tuiles s'allongeaient parfois jusqu'à plusieurs mètres, donnant à l'ensemble cet aspect hérissé et déconcertant. Mes yeux se portèrent sur l'enseigne à la peinture défraîchie qui clamait le nom de l'endroit. Le Hérisson furibard...

Derrière cette appellation un peu clinquante se tenait une auberge sympathique, à la clientèle relativement fréquentable et dont le tenant, Ber'ran, me rappelait curieusement Teliel, en plus jeune et plus pragmatique. Je m'aventurais jusque dessous son porche gravé çà et là des noms des couples qui s'étaient unis à l'intérieur. De temps à autre, Ber'ran proposait des réservations et les gens assez aisés pour se le permettre y faisaient des fêtes pour leur mariage. Le lendemain, ils gravaient leur amour à la pointe de leur couteau, dans le bois tendre et épais.
Lorsque je poussais la porte, un brouhaha impressionnant me sauta au visage à la manière d'un chient jappant. Je clignais des yeux, cherchant à accommoder ma vision affutée à l'obscurité de l'établissement. Il y avait foule...

Je fis quelques pas chancelants. Une femme d'âge mûr passa devant moi, portant un plateau chargé de gobelets vides. Elle s'immobilisa juste après m'avoir dépassée, puis se retourna. Un grand sourire éclaira alors son visage, tandis que ses yeux brillants de fatigue prenaient un regain de vivacité.


- Mais je vous reconnais ! Vous êtes déjà venue il y a deux... non attendez, trois ans c'est ça ?

Je hochais la tête en lui rendant sa joie, plus par politesse qu'autre chose tant j'étais gênée. C'était toujours la même chose : il me fallait un peu de temps pour récupérer de la route, si calme et si intime. Lorsqu'on côtoyait les humains, on apprenait à accepter leurs débordements si émotifs... Ou on tentait de s'y faire.

Je me dirigeais aussitôt vers le comptoir, où j'apercevais la silhouette de Ber'ran, celui qui dirigeait le Hérisson furibard d'une main ferme et sévère. Il était plongé dans une discussion animée, ce n'est rien de le dire, avec l'une de ses serveuses. Celle-ci lorgnait ses chaussures avec une application étudiée. Je me tins respectueusement à sage distance de lui jusqu'à ce qu'il ai fini de la rabrouer. Lorsqu'il se retourna, il cligna des yeux, comme s'il pensait que j'étais une sorte d'illusion. Un énième sourire timide fleurit sur ma bouche.


- Saïlène ! beugla-t-il dans le tintamarre de la salle, ouvrant les bras.

Il fit le tour à grands pas avant de me presser contre sa poitrine. Il rit à gorge déployée, et son hilarité se communiqua à moi. Ber'ran savait pertinemment que j'étais mal à l'aise dans ce genre de situation, et il avait toujours pris un malin plaisir à l'accentuer. A ceci près que s'il le faisait, c'était justement pour me détendre, en me faisant comprendre qu'il était là et que moi, petite et fragile elfe perdue dans l'océan de la débordante chaleur humaine, je n'étais pas seule.
Nous avions une sorte d'accord tacite entre nous. Je passais au Hérisson furibard parce que j'aimais secrètement l'ambiance qui y régnait et qui me permettait d'approcher cette race sans m'y confronter de manière trop brutale... Ber'ran me mettait toujours un peu à l'écart des autres clients, conscient de ma peur de l'agitation. Et, parfois, je jouais de la musique ici. Ce n'était pas pour l'argent, même si chaque chant voyait son lot de piécettes chuter sur l'estrade, mais simplement pour dire que j'étais heureuse d'être là. J'avais réalisé assez vite qu'il valait mieux accepter l'obole de leur plaisir, car laisser l'argent avait pour conséquence de provoquer une émeute. Cela était arrivé une fois, et j'étais encore mortifiée à l'évocation de ce seul souvenir.

- Moi aussi je suis contente de te revoir, Ber'ran ! soufflai-je, les côtes compressées.

Il me libéra enfin, reculant pour mieux m'examiner, me tenant dans ses larges mains.


- J'aurais pensé que tu t'étofferais un peu plus avec le temps.
- Si tu savais !

Une fois, il m'avait interrogée à propos de mon âge. Je l'avais gentiment envoyé sur les roses, et depuis, il se débrouillait pour faire allusion au temps aussi souvent qu'il le pouvait.

- En tous cas, toi, tu as pris un peu de ventre, le taquinai-je en montrant du doigt la bedaine qui apparaissait sous ses vêtements.
- Je ne fais rien de plus que me soumettre aux exigences du métier.

Un silence - tout relatif - tomba entre nous deux. Il finit par soupirer, secouant la tête.

- Ca me fait vraiment plaisir de te revoir, Saïlène.
- Saïleen, rectifiai-je.
- Oui. Bon. Peu importe, fit-il, un peu bourru. J'ai agrandi un peu l'étage, je suppose que tu veux te mettre le plus à l'écart ?
- Si ça ne te dérange pas, effectivement. Mais je ne me rappelle pas avoir constaté un agrandissement, de l'extérieur...

Il m'adressa un clin d'oeil éhonté.

- On est à Alderia, Saïleen. Je te laisse aller t'installer, on réglera les détails plus tard.
- Merci, dis-je simplement.

De la part de Ber'ran, si attaché à ses comptes et à ce que tout soit bien défini, c'était une attention admirable. Je pris néanmoins la poudre d'escampette sans demander mon reste, pressée de retrouver un isolement qui commençait déjà à me manquer. Je montais à l'étage, me plaquant contre le mur sur le passage de deux hommes imposants, avant de suivre le couloir flanqué de portes. En effet, il ne m'avait pas paru si grand la dernière fois...
Je tournais la poignée de la toute dernière pièce, entrant dans une chambre vide et proprette. Je m'attardais un instant sur la baignoire qui trônait fièrement au fond, anticipant déjà sur le délassement qu'elle me procurerait certains soirs. J'étais certaine que Ber'ran ne l'avait pas installée s'il n'était pas capable de la remplir...

Je m'avançais jusqu'à la fenêtre qui donnait sur la rue en contrebas. J'y restais plantée un instant, savourant une paix fragile mais présente. Avec des gestes soulagés, je déposais mon luth sur le grand lit qui était manifestement prévu pour deux personnes. Décidément, Ber'ran m'appréciait pour consentir à me laisser lui bloquer cette chambre.
Je m'assis à mon tour, avant de m'allonger rapidement, sentant subitement le poids du voyage sur mes épaules.

Quelques instants plus tard, je m'endormais.
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MessageSujet: Re: Dévisager une âme [PV Kylian] Dévisager une âme [PV Kylian] Icon_minitimeSam 2 Oct 2010 - 14:51

- Saïleen ? Est-ce que ça va ?

Des coups répétés se faisaient entendre contre le battant de la porte. Mes paupières papillotèrent rapidement comme je chassais les miasmes de la lourde somnolence qui s'était emparée de moi. Ber'ran tambourina de plus belle. Je me levais en recouvrant ma souplesse, pour ouvrir à mon hôte avec des gestes lents, fatigués. Le sommeil n'avait pas été très réparateur...


- Ah ! Enfin ! Ca fait plusieurs heures que tu es montée et...

Un éclat gêné passa dans ses yeux. Il s'interrompit, étudiant un pan du mur sans le voir.


- Et je n'ai encore rien réglé. Excuse-moi, j'ai dormi un instant.
- Mais... ce n'est pas de ça dont je parle, marmonna-t-il en me suivant du regard comme je fouillais dans mes maigres affaires.

Je me redressais, rivant mes yeux aux siens. Son commerce devait vraiment être florissant. D'abord l'ajout des chambres, ensuite me laisser en occuper une qui prenait deux places, et maintenant, il ne voulait pas que je paie à l'avance ? Il avait changé... Je restais immobile le temps de plusieurs battements de coeur, tendant le mien en avant. J'écoutais la musique de Ber'ran, les pulsations de son être s'accordant à la musique universelle du monde. J'isolais les autres fibres de cette harmonie pour me pencher sur les siennes. Oui, manifestement, il y avait plus de tranquillité chez lui maintenant.


- Qu'est-ce qu'il y a ? grogna Ber'ran, me foudroyant du regard.

Je me rendis compte que je le fixais sans ciller d'une manière assez impolie, même pour un humain. Je rougis légèrement.

- Je te demande pardon. Je me disais juste que tu avais un peu...

J'allais dire "changé", mais je ne savais pas comment il le prendrait - ou plutôt, je craignais qu'il le prenne mal.


- Un peu gagné, soufflai-je du bout des lèvres.
- Gagné ? répéta-t-il, dubitatif.

Je fis un pas en avant, lui prenant sa large main. Même en joignant les miennes, je n'arrivais qu'à peine à la recouvrir.

- La vie est une épreuve, Ber'ran. Une épreuve continuelle. Et toi, depuis la dernière fois, tu n’as fait que gagner contre elle.

Je lui offris un grand sourire. Même s'il ne voyait pas exactement ce que je voulais dire, il fut capable de sentir la chaleur de mes mots. Il balbutia quelque chose qui ressemblait vaguement à un "Merci" alambiqué et affreusement compliqué.

- Bon. Puisque tout va bien, je redescends... si je ne surveille pas mes clients ils sont capable de mettre le feu à toute la baraque.

Il remonta le long du couloir. Je le regardais s'éloigner, appuyée contre le battant. Juste devant le palier de l'escalier menant à la grande salle, il se retourna, et m'adressa un petit signe de la main auquel je répondis.

- J'espère te voir ce soir ! lança-t-il.

Sans attendre de réponse, il s'en fut, disparaissait en descendant les marches quatre à quatre. Je laissais un soupir s'échapper de mes lèvres, me faisant une énième fois la remarque que rien n'était jamais simple. Regagnant le lit, je m'attardais un instant sur mon luth, toujours tendrement emmailloté dans son voile de lin. L'étoffe n'avait d'autre but que de le protéger surtout de la poussière, mais aussi des regards. Je n'aimais pas que l'on contemple longtemps l'instrument. C'était peut-être enfantin, voire puéril... Mais j'avais à chaque fois l'impression que l'on violait une part de mon intimité.

Me voir ce soir ? Oui, sans doute. Autant profiter de l'insensibilité que me procurait ma lassitude pour...
J'interrompis ma pensée brutalement. Non. Chanter, jouer, ce n'était pas un divertissement. Ce n'était pas quelque chose que l'on faisait de manière insensible ! C'était un langage, pur, vibrant, que la parole ne savait imiter, que les signes n'étaient aucunement capables d'approcher. Si j'étais Baptistrelle, c'est parce que j'avais rencontré un homme qui avait écouté mon âme en plongeant dans mes yeux. Il avait su m'entendre sans que je n'aie rien dit.
Mais pour ceux qui n'étaient pas capables d'une telle écoute, d'une telle compréhension, l'art des Baptistrels transcendait la musique que l'on créait en jouant d'un instrument. C'était la vérité, brute et absolue. Et comment peut-on dire cette vérité, la chanter et lui donner naissance du bout des doigts - de ces doigts tachés de pourpre qui sont les miens - sans l'embrasser par la pensée, en ayant l'esprit gelé et désintéressé ? Impossible... Tout bonnement impossible.

D'une main maternelle, ou peut-être fraternelle, je tirais un bout de tissu pour dénuder une tache d'un bois sombre, qui acceptait la lumière déclinante du jour pour la redonner avec générosité. Je passais le bout de l'index sur le flanc rebondi de l'instrument, le glissant sous le lin comme peut s'aventurer une mère dans le lit de son enfant pour le rassurer dans la nuit noire.

Mon regard s'affermit en même temps que mon geste. Ce soir, j'irai chanter...



***

"Mais c'est pas possible ! Je vais pas y arriver !"

J'étais certaine que si j'avais pu sortir de mon corps pour me voir, j'aurai eu l'air d'une souris terrifiée entourée par une meute de chats sauvages. Avec, bien entendu, le poil hérissé, crachant et feulant, et les griffes pareilles à des poignards. Au minimum.


- Tu n'es pas obligée si tu n'y arrives pas, tu le sais bien, fit Ber'ran d'une voix forte.

C'était tout lui. Il me sentait faiblir, alors immédiatement j'avais droit à cette petite pique. Je grimaçais, et fis un pas en avant un peu plus grand que les autres pour me détacher de lui.
Les clients étaient nombreux et tapageurs. Les rires, les discussions, les cris parfois me cernaient comme une avalanche constante, m'agressant à la manière d'une pluie de gifles. Ber'ran s'était mis dans mon dos, me poussant doucement vers l'estrade sitôt que je lui avais annoncé, d'une voix blanche, que je serais honorée de chanter ce soir.
Il n'y avait pas que de l'intérêt matériel dans sa volonté d'assister à ma mélodie. Evidemment, sa recette était toujours mirobolante à chacune de ces occasions, mais secrètement, il mourrait d'envie de goûter de nouveau à la mélopée Baptistrelle. Alors que ces hommes attablés n'avaient encore jamais eu le loisir d'en entendre une seule note.

Je montais sur l'esplanade craquante, au bois vieux mais encore solide. Ber'ran m'accompagna et m'adressa un clin d'oeil en me dépassant, que je ne compris pas. L'aubergiste farfouilla un instant dans les ténèbres de la scène mal éclairée, avant de tirer à lui quelque chose de massif. Un ahanement laborieux lui échappa, juste avant qu'il n'amène devant moi un fauteuil énorme, magnifique, de l'ébène le plus grave. Il était honteusement rembourré, et son velours d'un vert sylvestre, sombre, allait superbement avec le bois.


- J'ai acquis ça d'un vieux marchand pour une bouchée de pain, me révéla Ber'ran d'un ton gonflé de fierté, rouge d'effort. Je le réservais pour les artistes d'exception. Il est à toi !

Sans que je puisse ajouter un mot, il s'enfonça dans le chaos de sa clientèle, s'y mouvant comme un loup de mer aguerri le ferait au milieu d'une tempête particulièrement furieuse. Je sentis une pointe de reconnaissance me percer le coeur.
Je me juchais sur un accoudoir, appréciant la douceur du siège sous mes fesses. Des sifflements venus du public m'atteignirent de plein fouet. J'essayais de les ignorer, mais ce n'était pas évident.

Je pris mon luth dans une position que, j'étais certaine, aucun d'entre eux n'avait pu voir jusqu'à présent. Son dos reposait sur ma poitrine, tandis que la hampe s'élevait bien au-dessus de ma tête, crevant l'air en biais. Seule ma constitution elfique, en réalité, me permettait d'en jouer de cette manière, le poids de l'instrument ne gênant pas ma respiration.

Je tirais une note de mon luth. Elle s'arracha aux cordes, un peu brusque, et transperça le brouhaha à la manière d'une flèche, si bien qu'elle le crucifia sur le mur du silence. Tous se turent.
Une deuxième suivit son aînée, dans son ombre, plus douce, plus sensuelle aussi. Je pris une profonde inspiration. Je dévisageais la musique du monde. Elle formait un vide protecteur, un néant qui était de pure harmonie. Et j'allais me joindre à lui.
Je lui ouvris les canaux de mon âme, le laissant se déverser en moi. La transe légère, la Holys des Baptistrels, embrassait chaque fibre de mon être. Et je l'embrassais en retour.

Les notes s'envolèrent comme une nuée d'oiseaux. Ma main courut le long des cordes comme un écureuil agile, donnant la vie à ces paroles que le coeur entendait au moins autant, sinon plus, que les oreilles. Une mélodie non pas triste, mais qui évoquait un ailleurs meilleur, s'installa dans la salle. Les ornements s'égrenèrent comme une pluie dense, mais leur simplicité donnait toute son austérité au discours du luth. Il parla à tous ces hommes. Il leur parla d'une terre qu'ils ne connaissaient pas. Une terre fouettée par les vents venus de la mer, fouettée par la bruine lourde vomie par le ciel. C'était un paysage rude et froid, mais sa beauté sauvage, inhospitalière, en valait la souffrance.
La lumière jaune de l'auberge fut remplacée par les couleurs du couchant sur la falaise. Ces formes assemblées étaient autant de pierres qui recouvraient la corniche, des blocs monolithiques dressant leurs ombres dans les hautes herbes. Ils faisaient tous partie de cette terre que contait mon luth. Ils commençaient à le comprendre.

Alors je joignis ma voix à celle de l'instrument. Nous parlions en même temps, mais sans nous gêner. En nous mariant, plutôt. Je chantais les hommes de là-bas, je contais leur solennité et leur bonheur glacé. Ils étaient heureux d'appartenir à cette île perdue dans la mer. Ils acceptaient leur sort en s'en réjouissant, même s'ils ne le montraient pas. Une note majeure résonna comme une lame frissonnante dans le coeur lorsqu'elle jaillit du ventre du luth, ajoutant tout son poids à la mélodie. Insensiblement, le monde se déplaça, le regard aussi. Ce n'étaient plus ces sobres fermiers qui clamaient leur histoire mais l'ondée qui les entourait. La mer froide et salée qui sans cesse balayait la roche de leur minuscule archipel. Cette mer qui leur tendait les bras pour parfois les noyer, mais qui n'avait jamais cessé de les aimer. La mer dont le baiser en avait tué plus d'un, mais qui donnait vie à leurs champs, à leurs bêtes, à leurs fours de grès.
La mer était musique. Tous autant qu'ils étaient, les hommes qui écoutaient, fascinés, subjugués, furent trempés. Ils perdaient leur souffle dans la mélopée, ils y étouffaient, mais aucun n'aurait voulu qu'elle s'arrête. Le chant du luth et le mien glaçaient leurs os, brûlaient leurs poumons, mais ainsi entourés, ils se sentaient plus vivants que jamais.

Ils étaient devenus une part de la musique.

En réalité, ils en faisaient partie à chaque instant, mais là ils en avaient conscience. Ils le sentaient !
Puis, lentement, avec douceur, les arias se retirèrent. Un peu à la manière des vagues sur la grève, laissant ce calme de l'après-tempête tomber avec hésitation, comme si eux-mêmes n'osaient plus vraiment croire à cette réalité où ils retournaient. La grande salle remplaça peu à peu l'horizon orageux de l'étendue mouvante d'un sombre saphir, la lumière luisante des étoiles perçant au travers du lourd voile nuageux se révélèrent les éclats timides des torches insuffisantes. Le monde retourna à son silence plein de bruits.

Hébétés, ils se regardèrent les uns les autres. Ils commençaient à y croire. Comme des hommes réapprenant à marcher...

Le claquement de leurs mains contre la table roula comme le tonnerre. Aucun ne prononça un seul mot. Ils avaient réalisé qu'il y avait des moyens plus authentiques de s'exprimer.
Soudain, j'entendis autre chose que le simple heurt d'une paume sur le bois. J'entendis un être...
Un être de peine et de rejet, mais de tolérance également.

Tout individu, tout animal, tout objet même est de musique. Il chante en continu même s'il ne l'entend pas. Sa chanson lui est propre et unique, faisant partie de l'harmonie universelle : c'est le chant-nom.
Il est généralement fait de notes mineures, mais celui-là qui me troublait comportait des notes majeures. Fortes, dérangeantes, comme le grincement de l'acier railleur contre la pierre. Dia y revenait continuellement ; l'aria médiateur du conseil, du renouement...

Et mes yeux tombèrent contre les siens, dans lesquels je pouvais dévisager son âme.

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MessageSujet: Re: Dévisager une âme [PV Kylian] Dévisager une âme [PV Kylian] Icon_minitimeDim 3 Oct 2010 - 1:55

    Il aimait bien les foules. Les foules étaient significatives de tranquillité. Les foules, pour lui, étaient signe de camouflage. Elles ne le dérangeaient pas. Elles étaient là pour que lui, créature de sang, puisse se fondre parmi elles sans demander son reste. Depuis deux ans qu’il trainait dans la ville d’Aladria, on ne hurlait toujours pas au vampire, ce qui le rassurait toujours. Ça signifiait tout bonnement qu’il n’avait ni été repéré et que ceux qui étaient au courant étaient des personnes en qui il pouvait avoir réellement confiance, alors qu’aucun ne l’avait encore trahis. Il souriait doucement, là, simplement, assis comme tant d’autre, à travers tous ces gens, à une table, une qu’il avait rejoint, quelques personnes y étant déjà installe. Un bref salut, une petite discussion sur le temps qu’il faisait, sur les rumeurs qui circulaient concernant le véritable retour des dragons. Il souriait. Il avait déjà croisé l’un de leur espèce… L’une, devrait-il plutôt dire.

    Des visages se retournaient pour observer, plus loin, la femme qui était monté sur la petite estrade. Il les suivit pour l’observer à son tour, de son air toujours aussi calme, bien qu’l se trouvait être, selon les humains, du moins, un loup parmi les moutons innocents. Il reconnu en elle une elfe. Aussi étrange que cela puisse être, elle était la deuxième qu’il voyait, pour lui. Et ce en très peut de temps, ce qui lui paraissait être le fruit du hasard chaotique… voir volontaire. Le premier avait été un être fascinant pour le jeune vampire. Terriblement fascinant. Autant par ce qu’il dégageait que par ce qu’il était. Et Kylian devait avouer qu’il s’était bien attaché à cet être là, alors qu’on lui démontrait enfin que tout ce qu’il faisait n’était pas vain et invisible. Des êtres avaient commencé à le remarquer. Des êtres avaient commencé à suivre ses traces, à son plus grand bonheur.

    Une note retenti dans l’assemblée et il étouffa ses pensées un moment, soudainement subjugué, tout simplement. Les sons mélodieux qu’elle diffusait dans la salle le laissait perplexe, incapable de définir de quoi il s’agissait exactement. Il n’arrivait tout simplement pas à décrire ce qu’il pouvait en cet instant ressentir, pensé. Il se noyait littéralement dans la mer mélodieuse. Il n’avait pas vraiment remarqué, qu’en tentant de mieux voir, sa capuche s’était retirer un peu plus en arrière, découvrant ainsi son visage ténébreux, bien qu’elle demeurait sur sa tête. La musique en elle, il n’y comprenait rien. Il ne connait pas le langage elfique. Il ne connaissait rien de cet art là. Il ne faisait qu’entendre et ressentir. Et c’était différent d’un chansonnier ordinaire ou d’un barde quelconque qui évoquait les héros des temps. Il se sentait tout simplement incapable, dans ce cas ci, de s’enfuir d’elle, alors que son oreille était attirée par elle. Attiré comme il ne l’avait jamais été. Ce n’était pas de l’amour. Pas du tout. Son cœur s’était déjà lié et pour rien au monde il ne chercherait autre chose que la princesse pour qui il était même prêt à bruler sur le bucher pour lui éviter de subi le moindre tord.

    La voix devint de moins en moins présente et la musique fini par s’évanouir, lentement, pour laisser place à un drôle de silence perturbé, jusqu’à ce que, du moins, les premiers êtres ne félicitent de bruits familier, entre clappement des mains et de la table. Lui était toujours envahit par les notes lorsqu’elle tourna son visage vers le sien en dardant son regard contre l’émeraude de ses iris. Et il en était certain que ce n’était pas quelqu’un d’autre mais bel et bien lui.

    Mal aise, il ne savait pas ce qui lui arrivait depuis les derniers jours. Les elfes semblaient bien décidés à le perturbé, quoi qu’il en soit ! Il secoua la tête, replaça son capuchon comme il se devait, soustrayant complètement ses yeux de la femme musicienne avant de se lever, de fouiller dans ses poche pour quelques pièces qu’il laissa tomber sur la table. Il se dirigea vers l’aubergiste, le remercia en le gratifiant d’un sourire. Il se retourna enfin pour traverser toute la salle, dans le but de s’approcher de l’elfe (ces créatures avaient de toute évidence bien trop tendance à l’intriguer) pour simplement… pour… Il ne savait pas.

    Arrivé à hauteur, il eut l’impression de ne pas avoir à réellement s’adresser à elle, et, d’une toute délicate manière dont il avait l’habitude, il tendit galament la main pour l’aider, poliment, à descendre de l’estrade.


    « Priez de me pardonner, Dame elfe, si je me montre un être impoli envers vous. Ce n’est point volontaire, mais mon manque d’éducation de votre peuple ne me permet pas réellement à savoir comment m’y prendre. »

    Petit sourire amusé, il n’y avait rien de méchant la dedans. Elle l’avait remarqué, il l’avait perçu, c’était tout ce qui comptait. Et qui s’attarde sur lui mérite toujours son attention. Rectification… tout être vivant le mérite, en vérité.

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MessageSujet: Re: Dévisager une âme [PV Kylian] Dévisager une âme [PV Kylian] Icon_minitimeDim 3 Oct 2010 - 15:02

« Priez de me pardonner, Dame elfe, si je me montre un être impoli envers vous. Ce n’est point volontaire, mais mon manque d’éducation de votre peuple ne me permet pas réellement à savoir comment m’y prendre. »

Son sourire accompagna ses paroles. Je posais les yeux sur la main qu'il me tendait. Elle était fine et musclée, habituée à manier l'épée peut-être mais comme désireuse de s'emparer de la plume avant tout. Il semblait pareil à un roi mystérieux, que ses sujets ou plutôt ceux qui auraient pu l'être ne remarquaient pas. Ce qui n'empêchait pas sa suzeraine assurance d'exister.
Là où le tapage involontairement brutal me mettait mal à l'aise, il était fait de roche et de fermeté. Je glissais mes doigts à l'encontre des siens, acceptant ce contact avec autant de simplicité qu'il l'avait proposé.

- Vous êtes davantage sire que je ne suis dame, murmurai-je en descendant.

Je tenais mon instrument d'une main, aussi lâchais-je la sienne pour affermir ma prise sur le luth. Me tenir ainsi à côté de lui était une expérience que je n'avais connu qu'une seule fois : en présence de mon maître, le Cawr qui m'avait libéré de mon mutisme. Car à ce moment-là je pouvais entendre une toute nouvelle musique, sublimée à un autre degré que ce à quoi j'avais l'habitude. Celle de cet homme relevait du même domaine.
Cet homme ?

Je rivais à son regard évocateur de plaines herbeuses mes propres iris glacés. Etait-ce possible que son assurance soit celle d'un roi d'un autre genre que je l'avais de prime abord imaginé ? Tirait-il cette sorte de supériorité évidente et silencieuse de quelque chose de plus profond que ce que j'aurais cru ? Etait-il...
Non, ça ne se pouvait. J'avais déjà aperçu des vampires, pour mon plus grand malheur. J'en conservais encore une cicatrice près de la hanche. Mais à chaque fois, j'avais été choquée par leur haine ondoyante et leur bestialité abyssale. Celui-ci qui me flanquait n'avait pas en lui de tels sentiments. Ou alors il était capable d'en étouffer le chant.

Je ne pouvais pas laisser en suspens une telle question, même si j'en craignais la réponse. Mon intérêt de son chant-nom si particulier n'avait pas été douché par mon doute pourtant sans fondement.


- Me ferez-vous l'honneur de m'accompagner un instant au-dehors ? Je crois que j'ai quelque chose à vous montrer.

Je n'entendis pas sa réponse dans le tumulte ambiant qui avait repris, ajoutée à ma fatigue accrue. Je regagnais l'étage en courant presque, avant de m'engouffrer dans ma chambre. J'adressais un regard plein de regrets à la baignoire, puis posais mon luth sur le lit. Je pris le soin de l'envelopper dans son voile, luttant contre la pointe acérée qui transperçait mon coeur à l'idée de le laisser là.
En redescendant, je me surpris à espérer qu'il ne fût plus là. Mais si. Il attendait, toujours au même endroit, et son regard rencontra le mien, calme et attentif.


- Venez, allons-y...

J'ouvris la porte et sortis aussitôt au-dehors, fuyant l'ambiance devenant étouffante de l'auberge. Il me suivit sans dire un mot, et se figea lorsque je fis de même.
Mes yeux parcoururent la voûte céleste qui nous surplombait. Les étoiles y luisaient sereinement, pâle cour d'une lune incontestée dans son royaume.


- Tout être qui mérite d'avoir un destin possède également une étoile, quelque part là-haut. C'est son Aria. Etrange comme l'on donne le nom d'une note de musique à un astre si vital...

Je le dévisageais, en biais. Sa capuche remontée sur son visage, il ne laissait pas transparaître grand-chose de ce qu'il éprouvait. Je me demandais même s'il m'avait seulement écoutée.
Un mince sourire étira mes lèvres.


- Voulez-vous savoir où est la vôtre ?
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MessageSujet: Re: Dévisager une âme [PV Kylian] Dévisager une âme [PV Kylian] Icon_minitimeDim 3 Oct 2010 - 19:49

    Il sentit toute la délicatesse, la finesse même des doigts elfiques contre les siens, plus brutales et bestiales. La fraicheur de cette main ne pouvait toutefois pas réchauffer un peu la sienne, celle d’un mort. Instant tragique de son existence qu’était de s’être vu mort et revenir à la vie, seulement à moitié. Il la laissa se retirer de lui, alors qu’il rebaissait lentement son bras pour le laisser pendre le long d’un corps sans vie propre. Ayant déjà vécu, peut-être… Il avait toujours trouvé cela étrange. Ce n’était pas une malédiction, selon lui, loin de là. Après tout, ne l’avait-il pas un peu cherché ? Plutôt, oui.

    Il opina du chef, sans un mot, à l’invitation de la femme elfe, et demeura aussi immobile que l’image d’une peinture lorsqu’elle le lui demanda. Il ne savait pas ce qui le poussait à rester. Il aurait pu partir. Il aurait pu ne pas rester pour savoir, mais son instinct lui dictait que c’était nécessaire, pour lui, pour demain, pour son avenir même. Il l’observa disparaitre de son champ de vision, alors qu’il ressemblait à une statue de marbre dans le décor bruyant. Debout, inlassable, intouchable par aucun regard que le sien à elle. Un regard chez lui qu’elle avait réussi à subtiliser, sans même s’en rendre compte. Il savait que c’était l’effet elfique qui faisait cela sur lui. Et il envoya une pensée à sa douce lorsque la femme revint. Il priait surtout pour qu’elle ne lui en veule pas. Ou du moins qu’elle ne croit pas ce qui était faux : pour rien au monde il ne voudrait quelqu’un d’autre qu’elle. Et s’il devait arriver que le duo ne se brise, il en perdrait probablement la tête et le cœur qui lui restait. C’était, principalement, pour elle qu’il faisait tout ça. Pour qu’elle puisse vivre dans un havre de paix. Qu’elle ne connaisse pas la haine, pas le sang, pas la guerre. Il voulait à tout pris lui éviter ça.

    Elle revint enfin à lui, sans cet instrument qui l’avait envouté plus tôt, cette fois, mains libre en l’invitant de nouveau à l’accompagner, ce qu’il fit de ce pas particulièrement discret qu’était le sien. Et rapidement ils quittèrent le tumulte de la foule pour se retrouver au dehors, au plaisir du vampire de constater les astres scintillants dans le ciel bleu nuit. Il laissa un courant d’air s’engouffrer sous ses vêtements, dérangeant son capuchon qu’il ne voulu guère remettre en place, qui se retrouva plus haut que son front, laissant découvrir un visage aux expressions un peu nostalgiques, un peu tristes, même, peut-être, alors qu’il fixait, inlassable, le ciel et le drap étoilé qui les recouvrait.

    La voix s’éleva près de lui et il reporta son attention sur elle, dans son immense curiosité, petit sourire doux s’affichant au même moment.


    « Mais tous les êtres méritent un destin. Aucun ne devrait être mis à part. » lâcha-t-il enfin, après un instant de silence alors qu’elle semblait le chercher des yeux. «Et une étoile devrait briller pour chaque cœur, mêmes le plus noirs. »

    C’était vrai. C’était lui. Tout être vivant, quel qu’il soit, méritait l’attention, l’affection, le regard de quelqu’un. Ils étaient tous là, à respirer ce même air, à marcher sur cette même terre, à dormir sous cette même lune, à prier pour ces mêmes étoiles, à danser sous cette même plus, à boire cette même eau. Ils étaient unis les uns aux autres, sans même le savoir. Et ils avaient besoins les uns des autres. Les vampires n’auraient jamais été vampires s’il n’y avait pas eut les elfes, d’abord. Il ne savait toutefois pas s’il s’agissait d’une bonne chose… Mais ils assumaient, tous autant qu’ils sont, ce que la nature même aura décidé pour eux. Lui, il croyait que tous méritait son attention. Que n’importe qui lui demandait de l’aide, il tendrait la main généreusement. Lui, il croyait du comme faire que c’était ainsi qu’on commençait à changer le monde dans lequel on vit.

    Il reporta son attention sur elle, lui démontrant toute l’attention qu’il pouvait avoir pour elle en cet instant là. S’il disait que tout être méritait une étoile, ce n’était légèrement.


    « Oui, bien sûr que j’aimerais savoir, chère. »

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MessageSujet: Re: Dévisager une âme [PV Kylian] Dévisager une âme [PV Kylian] Icon_minitimeVen 29 Oct 2010 - 16:20

Aldaria la Superbe. Anynduil n’y avait plus mis les pieds depuis son altercation avec la Garde Ducale et sa rencontre avec Remkort Alastar, leur Commandant à l’époque. Il s’en était tiré avec une blessure au poumon, transpercé par un javelot de glace. Que de souvenirs joyeux, alors qu’il était juste venu se ravitailler et se reposer un peu pour poursuivre son voyage. La seule chose qu’il espérait était qu’on le laisserait tranquille cette fois-ci. Il ne voulait pas se battre à nouveau, apparaître comme un hors-la-loi et entraîner Ashy dans des histoires pas très joyeuses. Laquelle était d’ailleurs joyeusement perchée sur sa tête, ne cessant de regarder autour d’elle pour engranger le plus possible d’informations. C’était un petit être curieux, qui voulait tout savoir.

Arrivé devant les portes, un Garde en armure, portant les armoiries de la ville sur son bouclier et son plastron, s’approcha du Rôdeur. Les questions habituelles commencèrent, mais en plein milieu de « l’interrogatoire », le regard de l’homme accrocha le lézard vert sur la tête de cet oreillu. Any commençait à s’habituer à ce mélange de crainte respectueuse et d’étonnement que tous les gens manifestaient en les voyant, même si cela l’embêtait quand même assez. Il était vrai que les Dragons étaient devenus une légende, et seuls queslques êtres vivants à ce jour, une poignée, avaient pu en voir. Alors bien sûr, ceux qui étaient choisis par ces êtres légendaires étaient encore plus rares. Le bafouillage du Sous-Officier lui rappela le Lieutenant ou le Capitaine, il ne savait plus, des Cavaliers Impériaux qu’ils avaient croisés, Ashy et lui, et sans qui ils ne seraient plus en vie, quelques minutes après leur échappé du campement principal des Vampires.

Le Garde lui fit signe, après avoir terminé de remplir ses papiers, de passer les portes, non sans avoir jeté un dernier regard à la fière Dragonne sur sa tête. Intérieurement, Anyn s’attendait à ce qu’une patrouille de Gardes l’attende derrière les murailles pour lui dire que, finalement, il n’était plus admis dans la ville, et qu’il devait partir. Mais il n’en fut rien, et il ne put retenir un soupir de soulagement.

Anynduil prit alors délicatement sa Dragonne pour la serrer dans ses bras. Il aimait la sentir contre lui, sentir sa chaleur qui le réchauffait dans les nuits froides, cette chaleur rassurante… Ashy était une étoile pour lui, qui le guidait de sa lumière aimante à travers l’obscurité du monde. Toute sa vie avant sa rencontre, il le savait désormais, avait été comme un bateau perdu sur une mer déchaînée, sans étoiles ni phares pour le guider. Elle incarnait les deux. Son étoile d’émeraude. Sa pierre précieuse. Et maintenant qu’il l’avait trouvé… Non, qu’ils s’étaient trouvés, se corrigea-t-il seul, Any ne s’en séparerait jamais, quelle qu’en soit la raison. Rien ni personne ne pourrait l’y forcer.

Tout en étant à la fois plongé dans ses pensées, il caressait la tête de sa liée, et lui transmettait soin amour pour elle, chose qu’il n’avait de cesse de faire. C’était comme si son amour était l’eau qui sortait d’une fontaine. Cette source ne se tarirait jamais et coulerait toujours dans le récipient, le lac, l’âme de sa Dragonne aimée.

Le Rôdeur était en pilote automatique, et errait sans but dans les rues de la ville. C’est précisément cela qui le mena à la rencontre qu’il ferait dans peu longtemps. Signe du destin ou pur hasard ? Chacun était libre d’interpréter cela comme il l’entendait. Toujours était-il que deux fils s’entrelacèrent dans la Tapisserie du destin ce soir-là. Deux fils qui, autrement, ne se serait sans doute pas rencontrés, ou beaucoup trop tard. Bien sûr, il va sans dire que ces deux fils n’ont aucune idée de ce qu’ils vont faire ensemble, ni même qu’ils vont se rencontrer.

Au détour d’une rue, il vit deux personnes, dont une qui lui semblait être une Elfe. Sans savoir pourquoi, ni même ce qu’il dirait, l’Ombre Elfique s’en approcha, de la démarche légère qui caractérisait ceux de son peuple. Arrivé à leur hauteur, il s’inclina en usant du salut elfique, et leur demanda :



« Pardonnez-moi, Maîtresse Elfe et Messire, mais puis-je vous demander où trouver une boucherie vendant du poulet ? C’est pour ma liée, que la route a quelque peu affamé. »


Juste après, il envoya un message à Ashy, lui demandant si justement, elle voulait encore du poulet ou voulait goûter une autre viande.
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MessageSujet: Re: Dévisager une âme [PV Kylian] Dévisager une âme [PV Kylian] Icon_minitimeSam 30 Oct 2010 - 23:06

Deux semaines et demi, c'était le temps qui s'était écoulé depuis qu'elle était sortie de son œuf, dans une tente froide, sur une rocher et en plein milieu d'un territoire des plus hostile à sa survie. Deux semaines qu'elle avait éclot et trouvé son lié, deux semaines de pur bonheur après leur évasion mouvementée, elle ne cessait de grandir, elle ne cessait de s'épanouir comme une fleur rare ouvrant ses pétales après un hivers rude et long, le monde était une source d'émerveillement continu pour la jeune dragonne tout juste éclose, c'était une boite au trésors qu'elle avait hâte de connaître sur le bout des pattes, il était si beau, si grand, si plein de surprise ! On y trouvait de tout, on se remplissait l'esprit et les sens de chose merveilleuse... le parfum des fleurs et des fruits, le goût de la viande et de l'eau claire et fraiche d'un ruisseau, le vent qui gonflait ses petites ailes et la terres sous ses pattes, les milles et unes couleurs faisant du paysage une explosion de beauté et de joie et le chant des oiseaux qui lui donnait envie de voler pour les voir de plus prêt, elle n'en avait jamais assez, elle n'en aurait jamais assez même dans des centaines d'années elle en était persuadée et qu'Any l'accompagne dans tout ce qu'elle faisait renforçait encore sa bonne humeur inattaquable et son enthousiasme. Elle l'aimait son lié, depuis l'instant où il avait posé la main sur la coquille qui la retenait prisonnière, même avant ça, il était fait pour elle, il avait tout ce qu'elle aimait, tout ce qui la faisait se sentir bien, ils étaient complices, ils partageaient tout, ne se quittait jamais, elle ne regrettait pas un seul instant, elle avait fait le bon choix... et Depuis ces deux semaines qu'avaient ils fait exactement ces deux larrons ?

Ils se promenaient, l'un faisant découvrir le monde à l'autre, ils ne rentraient pas, chose étonnante et même si au départ Ashy avait été un peu triste de ne pas pouvoir voir la 'maison' qui était désormais la sienne elle avait tôt fait de trouver de quoi se remonter le moral, à savoir essayer de poursuivre des papillons qui voletaient un peu partout dans un magnifique champ d'herbe verte et tendre. Puis ils s'étaient finalement dirigés vers la ville d'Aldaria, une ville humaine d'après Anyn' même si pour elle le terme d'humain ne voulait encore strictement rien dire puisqu'elle n'en avait jamais croisé éveillée mais l'idée de voir ce qu'était une 'ville' avec tout plein de monde et plein de nouvelles choses à voir et retenir l'avait emballée dès la formulation de l'idée, certes elle ne savait pas pourquoi son lié voulait se rendre là bas mais ça ne l'intéressait pas plus que cela puisqu'au final le résultat était le même. Et Aldaria était à la hauteur de ce qu'elle avait attendu, comme c'était grand ! Comme il y avait du monde !

Elle ne cessait de tourner la tête dans tous les sens pour essayer de ne rien raté et en vérité elle n'aurait pas dédaigné des paires d'yeux supplémentaires pour en voir d'avantage. La première chose qui l'avait frappé c'était les murs, hauts, blanc, scintillant légèrement, ils étaient très beaux et imposants et à ses yeux de minuscule petit dragonne elle se sentait intimidée et curieuse, elle aurait voulu monter dessus pour voir le paysage, elle était certaine que c'était magnifique et époustouflant... la seconde chose qui la marqua fut la foule dense devant la grande porte de bois, une foule de Any à l'odeur forte et à la voix ressemblant à un grognement, l'air lourd et chaud était envahit de poussière autour des êtres qui se pressaient pour entrer... ainsi c'était ça des humains ? Bizarre comme créature, ils ressemblaient à Any mais en plus grossier, en plus proche des animaux, ce n'était pas vraiment un mal, ils étaient juste différent, amusant, c'était une découverte comme une autre pour elle même si les souvenirs de l'endroit qu'avait Any n'était pas joyeux.

Elle les avaient surpris même si ils ne lui étaient pas destinés et en avait conçu contre cet humain là une colère qu'elle n'avait jamais ressentit auparavant, on ne blessait pas son Any, sauf si on tenait à ne plus avoir de jambe, de bras et de tête... elle n'aimait pas tuer, mais si quelqu'un s'en prenait à son lié là elle n'hésiterait pas un seul instant, c'était la seule raison qui pourrait la pousser à vouloir se battre, elle le sentait et de toute façon Any était trop précieux pour qu'elle permette qu'on lui fasse du mal. Mais elle s'apaisa très vite, personne n'oserait faire du mal à un dragonnier, ils étaient au dessus de tous le monde.... et elle avait repris sa découverte des alentours immédiats, ayant trop peur de descendre de son perchoir au risque de se faire écraser.

*C'est étrange... on dirait un troupeau de ces choses pelucheuses qu'on a croiser sur la route ! Sauf qu'ils sont sur deux pattes !*

Elle avait énormément progressé dans son langage, peu être en raison de son envie dévorante de découvrir les choses ou le fait qu'elle en avait assez de devoir faire passer de simple images et sentiments, elle voulait parler et elle parlerait et il n'y avait pas à tortiller ! Son apprentissage avait donc énormément progressé sur ce point, elle était capable de tenir une conversation sans mal même si il manquait encore beaucoup de terme plus précis que les plus communs.

Ils s'approchèrent, ou plutôt Anyn s'approcha et elle resta là où elle était, pour faire face à un garde, apparemment pour avoir l'autorisation d'entrer dans la citée, enfin aux oreilles de la dragonne ça sonnait plutôt comme des questions pour avoir une excuse pour le repousser mais enfin, jusqu'au moment où le regard de l'homme croisa le sien, elle lui rendit son coup d'œil surpris et pencha le museau sur le coté pour l'observer en détail tandis qu'il se mettait à bafouiller et à mélanger les phrases

*On dirait moi quand tu m'apprend des mots !*

L'homme grimpa dans l'estime de l'être écailleux qui le trouvait franchement drôle avec ça tête ahurie et son bafouillage, dommage qu'elle n'arrive pas à parler avec d'autres personnes que son dragonnier si non elle l'aurait sûrement contacter pour lui demander de jouer avec elle. Mais elle n'eus pas non plus le temps de demander à Any de transmettre car le garde leur donna l'autorisation de passer, l'elfe se remit en chemin alors que la petite dragonne regardait toujours le garde en battant de la queue et resta ainsi jusqu'à ce qu'il ai disparu.

Elle se mit à jouet avec l'oreille de son lié, oreille qui le faisait toujours rire, jusqu'au moment où il la prit dans ses bras, elle poussa un petit soupire de contentement en se roula en boule en posant sa petit tête écailleuse contre le torse d'Any en lui envoyant une onde de chaleur mentale pour lui dire combien elle appréciait d'être là tandis qu'il marchait dans la rue bondée et, il fallait bien l'avouer, un peu effrayante à première vue, elle lui transmettait le même sentiment qui venait de lui, l'amour, leur amour réciproque, les deux faces d'une même pièce s'étant trouvés pour ne plus jamais être séparé. Elle ferma les yeux, se désintéressant de la ville pour profiter de l'endroit où elle était nichée en s'endormant à moitié jusqu'au moment où Any s'arrêta brusquement, elle ouvrit les yeux et déplia un peu les ailes pour s'étirer en baillant avant de regarder dans la même direction que son lié. Là bas, à quelques distances il y avait une autre oreille pointue, une autre elfe !

Elle n'en avait pas encore vu d'autre en dehors de son lié et cela attisa sa curiosité, d'autant qu'elle sentait bon, et un être qui semblait être humain mais qui avait une odeur bizarre et qui était froid, bizarrement froid et intriguant. Elle couina légèrement lorsque Any s'inclina en manquant de la faire tomber mais s'intéressa au drôle de couple devant eux avant d'être interrompu par les pensées d'Any à qui elle répondit sereinement qu'elle prendrait les deux, poulet et nouvelle viande, avant de se focaliser de nouveau sur les êtres inconnu. L'elfe n'était pas vraiment amusante et la dragonne s'en désintéressa rapidement mais l'autre lui paraissait familier, quelque chose chez lui lui rappelait un souvenir, mais elle ne parvenait pas bien à le situer et sauta des bras d'Any pour venir le renifler et tourner autour de lui, grattant le bas de sa jambe et donnant un petit coup de tête. Puis l'étincelle se fit, bien sûr !

* Anyn ? Dit il est bizarre ! Tout froid, comme ceux de quand tu m'a trouvée... Tu croit qu'il est comme eux ?* Ele releva ses grands yeux et observa attentivement en battant de la queue, avant de retourner près de son lié en sautillant légèrement, les ailes ouvertes et plus joyeuse que jamais. * Je l'aime bien il a l'air rigolo ! Tu ne veut pas lui demander qui c'est ?*
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MessageSujet: Re: Dévisager une âme [PV Kylian] Dévisager une âme [PV Kylian] Icon_minitimeMar 16 Nov 2010 - 15:34

    Il avait sourit à l’elfe comme il n’y avait que lui qui savait le faire, de ce sourire qui en charmait bizarrement plus d’une, même si là n’était pas son intention, ayant déjà donné ce qu’il lui restait de son cœur mort à une qui était bien vivante, bien chaude de chair. Les étoiles… Il avait déjà entendu parler de ça, que tout être possédait sa propre étoile dans le firmament. Il n’avait pas demandé laquelle était là sienne, croyant que l’elfe précédent le lui aurait dit s’il l’avait voulu. Mais lui aussi était un baptistrel. Un être magnifique, d’ailleurs, même s’il devait avouer ne pas être aux hommes. Celle-là ? Et bien, elle aurait probablement très facilement pu l’envouter, mais ne l’aurait pas fait, n’est-ce pas ? N’est-ce… pas ? Elle, elle lui avait demandé s’il voulait connaitre son étoile. S’il ne l’aurait pas demandé par lui-même, ça ne l’empêchait toutefois pas de bien vouloir la connaitre, la voir, du moins, à travers le ciel de nuit.

    Pas léger, une voix retentissant doucement, presque chantante, près d’eux alors que le vampire se détournait de la musicienne pour faire face, simplement. Il resta toutefois surpris, malgré l’impossibilité de voir sa réaction, derrière cette capuche qui le recouvrait. Il avait posé d’instinct les yeux sur la petite créature écaillée verte qui se présentait à la paire d’émeraude qui lui servait d’iris. Un dragon. Ce n’était toutefois pas le premier qu’il rencontrait, et il s’en sentait toujours aussi honoré d’une telle présence, ou simplement chanceux d’un tel face à face que le destin semblait vouloir pousser par tous les moyens. Volonté du Dracos ? Il se le demanda. Mais il y avait une impressionnante différence entre cette créature ancestrale là et la grande dragonne rouge qu’il avait rencontrée, deux ans auparavant. Rencontré avant la catastrophe. Rencontré alors qu’il en avait obtenu une écaille rouge de la part du dragonnier humain. Malheureusement, il savait qu’il n’aurait plus la chance de les croiser, ni lui ni sa compagne. Ils n’étaient plus, ni un ni l’autre. C’était aussi simple et cruel que cela. Kylian, à un moment, en était même venu à croire que tous ceux qu’il aidait subissaient une malédiction quelconque et finissait par périr. Il avait fait une promesse. Une promesse qu’il n’avait malheureusement jamais eut l’occasion de garder. Il semblait perdre ceux qu’il voulait protéger, ça avait été un choc terrible pour le jeune vampire qu’il était.

    Le pacifiste releva enfin le regard sur le dragonnier, constatant qu’il s’agissait d’un longue oreille. Ah croire qu’il en tombait du ciel ! Il était dû pour rencontrer le beau peuple, en tout cas. Même si ça n’avait pas vraiment été son but dès le départ, à croire qu’ils le poursuivaient. Et bien, décidément, Kylian pouvait encore compter sur son étonnante chance. Un sourire amical, une salutation réciproque, par peur de ne vexer l’autre. Le vampire était bien connu pour son charisme, sa politesse et courtoisie envers tout être. Il se tint droit, de l’allure de celui qui sait ce qu’il ait, qui sait où il marche, qui va droit vers un but dissimulé, fièrement, comme un chef qui aurait su guider tout un peuple. Ce fut sur ce ton de calme éternel, de noblesse dans les mots qu’il répondit enfin :


    « Vous n’êtes pas exactement au bon endroit. Vous devez vous dirigez vers le centre, pour traverser le quartier marchand. »

    Le quartier marchant… Le vampire devait bien avouer ne pas trop y trainer, en vérité. Peur que quelqu’un découvre finalement ce qu’il était ? La famille Kohan ne pourrait pas le protéger éternellement, il le savait. Même malgré le cœur en or du jeune Maître et héritier. Et de toute façon, il ne permettrait pas de tord à cette famille qui, malgré tout, malgré la haine envers lui, l’avait accepté. Du moins toléré. C’est le garçon qui avait forcé la main de tous, même si le vampire lui dit qu’il s’en irait s’il voyait les conflits apparaitre contre lui.

    La petite créature verte sauta au sol et, à son plus grand étonnement, vint le trouver, en quelque sorte. Il ne remua toutefois pas d’un centimètre, peut-être par peur de vexer son dragonnier, ou du moins de lui faire croire qu’il ne lui veuille du mal, même si pour rien au monde il n’aurait même essayé de la toucher. Il la laissa lui tourner autour, presque avec amusement en l’observant rapidement. Il devait avouer que celle-ci ne lui faisait pas le même effet que Sarash. Elle aurait pu le briser en un coup de griffe et le propulser à des mètres de distances avec sa queue si elle l’avait voulu. Mais celle-ci était bien trop petite pour seulement lui causer de tord. Soulagement ? Il ne savait pas. Après, il n’avait pas encore imaginé qu’un dragon pouvait être si petit au départ. Jeune, alors. Terriblement jeune, même. Il sentit tire sur son pantalon, alors qu’il souriait toujours de ce même air plein de douceur et de calme. Elle lui donnait l’impression d’être plutôt taquine, joueuse. Comme une enfant. Comme n’importe quel autre petit animal, comme un chiot ou un chaton qui ne voulait que jouer.

    Il retourna son visage vers la baptistrel qui, lorsqu’il posa les yeux là où elle s’était trouvée, n’était tout simplement plus là. Dans un brin de tristesse à cette découverte, il reporta son attention sur l’autre elfe (il en pleuvait des cordes !)


    « Pardonnez-moi. Je n’ai jamais été particulièrement talentueux avec les formalités des autres peuples. Et ignorez moi si je me montre indiscret, mais… Pour être ici ? Les dragonniers et leur lié n’ont-ils pas plus avantage à se cacher des gens pour protéger ce qui leur est le plus cher ? »

    Il parlait là de ce qu’un dragon créait souvent dans le cœur des hommes : l’envie… la jalousie… Un dragon, de cette taille en particulier, pouvait très bien se faire voler, non ? Kylian ne pensait pas en mal en parlant, toutefois, voir ces êtres se balader ainsi sans rien demander à personne l’intrigua, il devait l’avouer.

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MessageSujet: Re: Dévisager une âme [PV Kylian] Dévisager une âme [PV Kylian] Icon_minitimeSam 8 Jan 2011 - 0:19

Sacrée Ashy. Sa soif de découvertes n’avait pas de limite, et Anynduil était heureux de pouvoir l’aider à découvrir le monde. A chaque fois qu’elle voyait quelque chose de nouveau, elle le lui transmettait, et il avait lui aussi l’impression de redécouvrir le monde. C’était une sensation formidable, surtout avec une Dragonne aussi merveilleuse que la sienne. Oh oui il l’aimait, et pas qu’un peu même. Désormais, il se demandait comment il avait fait pour vivre sans elle jusqu’à l’Eclosion. Désormais, il ne pouvait plus vivre loin d’elle, ne serait-ce que pour un instant. Et il en était certain, rien ni personne ne pourrait l’en séparer.

Pour en revenir à sa Dragonne, que la ville fascinait au plus haut point (il fallait dire que c’était la première fois qu’elle voyait une ville d’une telle envergure), celle-ci, en véritable gourmande, avait demandé le poulet, et également la nouvelle viande. Il aimait ce côté de sa personnalité… Comme tout en elle.

Bien qu’elle n’ait que deux semaines, du moins de « vie » hors de son œuf, il avait pu se rendre compte qu’Ashy était tout ce qu’il y avait de plus doux, de plus généreux. Il avait encore le nénuphar qu’elle lui avait offert, lorsqu’ils étaient sur la route, après avoir quitté en catastrophe le camp Vampirique où elle se trouvait. Il ne se passait pas un seul instant dans la journée où il le sortait délicatement du mouchoir en papier dans lequel il le conservait pour ne pas l’abîmer.

De plus, en deux petites semaines, son langage avait grandement évolué. Elle arrivait à se faire comprendre clairement dorénavant, ses phrases étaient très bien construites, et même s’il lui manquait quelquefois certains termes plus « techniques », Ashy était capable de parler avec la plupart des gens, sans problème. Ses progrès avaient été foudroyants. Cette race légendaire qu’étaient les Dragons réservait bien des surprises. Si jeunes… Et déjà si intelligents et débrouillards… Ceci dit, la jeunesse était toute relative bien sûr, mais Any avait du mal à se dire qu’Ashy, de par son œuf, était beaucoup, beaucoup plus vieille que lui. C’était une sorte de paradoxe, qu’il avait encore du mal à intégrer. Enfin… Cela s’arrangerait avec le temps.

L’homme encapuchonné à qui il avait demandé sa route lui répondit, d’un ton très poli, avec une certaine pointe de… Noblesse ? Oui, il y avait de la noblesse dans son langage, et également dans son attitude. Bien qu’ayant vu la petite Dragonne, ce dernier n’avait esquissé aucun mouvement de surprise, de crainte… Le quartier marchand. Oui, c’était à cet endroit qu’il aurait dû se diriger, mais sa dernière incursion s’était mal passée, tout ça à cause d’un Commandant zélé qui l’avait interrogé quelque peu brusquement à « La Chope de Marbre ». Bon, d’accord, réagir au quart de tour sur une insulte en tuant un garde n’avait pas été une méthode très diplomatique non plus, et n’avait pas aidé à arranger les choses.

Ce que fit sa liée par la suite le surprit, ce que trahirent l’espace d’un instant son regard, et également le coin de ses lèvres. Elle avait sauté au sol, et s’était approché de l’inconnu. Malgré lui, Anynduil avait éprouvé un violent sentiment de protection. Non pas qu’il craignait que l’étranger lui fît du mal, mais étant méfiant par nature…Ce trait de caractère s’en était retrouvé, à l’instant, quelque peu exacerbé. Cependant, depuis justement son Eclosion, il avait parfois quelques accès de paranoïa, très légère, mais cela se produisait surtout dans des lieux remplis d’autant d’inconnus sur une faible surface. Etait-ce seulement son instinct paternel ? Dès qu’il en aurait l’occasion, il ferait des recherches car, mine de rien, cela l’intriguait.

Ashy tournait autour de l’homme, lui grattant et lui mordillant le bas du pantalon. C’était la première fois qu’il la vouait agir ainsi, avec quelqu’un d’autre que lui. Il entendit alors dans sa tête la petite voix familière qu’il aimait tant, elle aussi. Sa liée lui disait qu’il était froid. Froid ? Que voulait-elle dire ? Mais Anynduil fit taire sa propre voix intérieure, pour continuer à écouter. Comme ceux de quand… Par le Dracos. Un Vampire ? Bien sûr qu’il était comme eux. Il n’y avait pas trente-six mille personnes froides comme ceux du camp de la naissance de sa Dragonne. Cependant, c’était le premier qui ne lui ait pas sauté dessus dès qu’il l’avait vu, comme cette fameuse Vampiresse, quelques années plus tôt. Oui… Il y avait quelque chose de différent. Mais cela en faisait-il pour autant un « ami » ?

Mais Ashy l’aimait bien. Elle était jeune, certes, mais elle était suffisamment sensible pour savoir si une personne était bonne ou mauvaise. Et donc… Ce Vampire ne devait pas être comme les autres. Sa méfiance à son égard diminua, mais les habitudes ayant la peau dure, elle ne tomba pas immédiatement à zéro. L’avenir serait seul juge.
Alors qu’il allait poser la question de sa liée, son interlocuteur lui parla. L’inconnu marqua un point, le Rôdeur aimait les gens francs, et ces derniers étaient malheureusement trop rares. Et étant peu rigide sur les formalités, lorsque les manques à celles-ci étaient involontaires, il ne tint aucune rigueur à l’homme en face de lui, d’autant plus qu’il n’aurait eu aucun prétexte, à ses yeux, de le faire.



« N’ayez crainte, je ne suis pas à cheval sur toutes les règles de politesse et autres des peuples étrangers au mien. Et concernant votre question, messire, en un sens, vous avez raison. Les Dragonniers, dont le Dracos, et surtout, ma liée, Ashy, m’ont fait l’honneur d’être, inspirent malheureusement, outre le respect, la crainte. La crainte entraîne la haine, ou bien l’envie, qui peut elle aussi entraîner ladite haine. On hait ce que l’on convoite, et que l’on ne possède pas.
Mais je ne considère pas que vivre caché m’aiderait à protéger cet être magnifique et si doux qu’elle est. Bien au contraire. Et cela ne lui permettrait pas de découvrir ce monde, qu’elle a tant envie de voir, et d’en connaître les moindres recoins. Et puis… Je ne permettrais jamais, dussé-je y la vie, que l’on lui fasse du mal. »



L’Elfe s’était laissé emporter dans sa tirade passionnée, et adressa un sourire d’excuse à celui qui était en face de lui. Qui s’était d’ailleurs retrouvé seul, l’autre Elfe ayant mystérieusement et silencieusement, en l’espace d’un battement de cils, disparu.


« Au fait, je ne me suis guère présenté, pardonnez mon impolitesse, je suis Anynduil Linwëlin, du Royaume Elfique, et la petite coquine qui tourne autour de vos jambes est Ashy. Et vous êtes, si je puis me permettre ? »


Anynduil s’inclina à la manière Elfique : la paume gauche posée sur le poing droit.


*Tu as raison… Il a quelque chose de différent. Mais sois prudente, on ne sait jamais.*


Ce qu’ignorait le Rôdeur, c’est qu’il regretterait bientôt d’avoir douté de celui à qui il parlait. mais on n’effaçait pas ainsi des siècles d’histoire, et une longue vie de méfiance envers les autres peuples.


[HRP : Désolé XS]
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MessageSujet: Re: Dévisager une âme [PV Kylian] Dévisager une âme [PV Kylian] Icon_minitimeSam 15 Jan 2011 - 22:44

Elle sentait l'attention, sans vraiment savoir comment elle était certaine que le truc-froid-avec-deux-pattes la regardait et il n'était pas le seul, tout ceux des truc-chaud-deux-pattes-oreilles-rondes qui voyaient leur petit groupe restaient invariablement bouche bée devant elle, comme si ils voyaient un fantôme ou une apparition, cela la faisait rire, de leur voir la bouche pendante et le regard ahuri, elle s'imaginait à demi que les mouches devaient aussi trouver ça confortable comme nid, dommage qu'elle soit trop grosse pour faire de même, elle en aurait volontiers fait un nid oui mais enfin... Elle avait bien sentie la pointe d'inquiétude d'Anyn lorsqu'elle avait sauté par terre mais elle savait qu'il se faisait du mouron pour rien et enlaça son esprit du sien en continuant ses observations, parce que mine de rien il l'intriguait le truc en blanc, il avait l'air gentil, elle ne savait pas trop comment elle pouvait le qualifier ainsi sans le connaître mais le mot lui venait vraiment, comme Anyn signifiait pour elle tout, lui elle lui accolait le mot gentil... ou peut-être amusant, oui cela convenait aussi, elle avait bien envie de jouer avec mais elle se demandait si c'était une bonne chose dans cet endroit bondé de monde.

Et puis mine de rien, c'est qu'il causait, lui, et elle ne comprenait pas très bien son accent, surtout que la voix basse et paisible s'élevait à peine au dessus de la cacophonie de là où elle se trouvait, elle n'arrivait pas à bien entendre et il manquait le ton chantant d'Anyn à sa voix... néanmoins elle arrêta de tourner pour écouter attentivement, ses grands yeux noirs fixés sur le truc-froid-deux-pattes, la queue battant la poussière et le museau penché sur le coté sous la concentration. Lorsque son elfe à elle répondit toutefois elle buta sur les mots, elle comprenait à demi qu'on parlait d'elle, qu'Anyn ne voulait pas qu'il lui arrive malheur mais le reste était franchement flou et elle ne se priva pas de le faire remarqué à grand coup d'interrogations, voulant à tout prix savoir de quoi on parlait là, ça se mangeait la haine ? Si oui, il lui fallait gouter, non mais ! Elle ne pensait pas un seul instant que son elfe à elle lui fit raté une occasion de découvrir une nouveauté pour son estomac qui était tout aussi prompte que son esprit à vouloir essayer les choses, quitte à se rendre malade avec, ça faisait partie de l'apprentissage... mais elle ne mangerait plus jamais de champignon blanc et rouge ça c'était sûr et certain, rien que d'y repenser elle voyait plein d'étoiles jaunes et vertes devant ses yeux, et puis ça avait un goût affreux.

Toutefois elle passa directement à autre chose en entendant son nom, pas qu'on l'appela vraiment, si Anyn avait voulut lui parler il le faisait dans l'intimité de leurs esprits, mais il lui avait apprit que si on donnait son nom alors la personne en retour donnait le sien, politesse qu'il disait, elle n'avait pas comprit ce que ça voulait dire mais du moins avait elle saisit l'essentiel du problème, il fallait être gentil, donc on donnait son nom, donc si on partait de là les gens polis étaient des gens gentils... non ? Et elle avait envie de savoir son nom, au truc-froid-deux-pattes-blanc, il était gentil non ? Alors il allait cracher le morceau, puis mine de rien elle était une dragonne, les dragons étaient rare que son oreillu avait dit, donc le froid accepterait de lui faire plaisir non ? Bah de toutes façons elle n'avait pas l'intention de laisser la conversation aux deux grandes gigues, foi de d'Ashy, elle allait mettre son grain de sel dans tout ça ! Et hop hop hop !

En trois coup de pattes elle était retourné sur les pieds du froid qui paraissait si grand vu d'en bas, comme un arbre blanc et avec des nippes au lieu de feuilles, elle ouvrit les ailes, se ramassa sur elle même et bondit le plus haut possible, agrippant le bas de la tunique de ses crocs, le pantalon des griffes et batailla pour trouver une position qui lui permette d'escalader la sommité... une bonne minute plus tard elle escaladait le haut de la tunique en essayant de ne pas planter ses griffes dans la peau sous les vêtements, Dracos n'avait il pas chaud avec ça sur le dos par un temps aussi chaud ? Surtout un froid, n'allait il pas mourir cuit là dessous comme un gros poulet ? Rien que la pensée du poulet lui donnait faim, non mais c'était quoi ce monde, elle allait s'en mettre plein la panse une fois à bon port mais bon valait mieux ne pas imaginer croquer un morceau de froid, elle avait d'instinct qu'elle risquait de s'en rendre malade. Elle parvint enfin à se hisser péniblement sur les épaules du froid et, avec un couinement-chuintement, elle allongea le cou pour porter son museau sur la joue de l'autre, ses grands yeux noirs étincelants avec une question muette dans les yeux, étincelle qui devint sitôt après très joueuse et elle se glissa sous la lourde capuche du vampire en la faisant glisser, s'enroulant sur la tête du froid-deux-pattes en battant des ailes... Elle tourna ses yeux vers son Anyn, riant dans son esprit...

* Oh Anyn ! Je pensais qu'ils n'entraient pas dans les villes, les froids... si ça se trouve c'est un gentil froid hein ? Si les humains le laissent entrer c'est que c'est un gentil ! Je suis certaine qu'il ne nous fera pas de mal ! Il est trop amusant, tu devrait voir ! Il sent bizarre, pas mauvais mais juste bizarre, ça sent la fleur on dirait... et puis il est vraiment froid, comme si il était resté trop longtemps dans une mare, tu crois qu'il y est tombé ? *

Elle sauta sur sa tête, baissant le cou, museau vers le froid, le regardant dans les yeux en remuant les ailes, griffes rétractées pour éviter de lui faire mal. Elle poussa un ronronnement et tendit une patte sur son visage, joueuse avant de bondir depuis son perchoir sur Anyn, se rattrapant à son torse du mieux qu'elle put sans lui couper le souffle au passage et lui attrapa la manche pour le tirer plus près...

* Regarde Anyn, regarde ! Ses yeux, ils ont la couleur de mes écailles, c'est des yeux écailles c'est jolie non ? On l'emmène avec nous ? Comme ça vous discuterez et moi je pourrais jouer, je suis sûr qu'il a plein de chose amusante, oh Anyn dit oui dit oui s'il te plait ! *

Elle s'enroula de nouveau autour du cou de l'elfe et lui fit partager ce que ses sens avaient sentit du froid-deux-pattes. Elle ne voulait rien savoir du fait que c'était un froid, qu'il pouvait être méchant, elle était certaine qu'il n'était pas méchant, elle était certaine qu'il ne leur voulait pas de mal et puis on était en pleine journée, en pleine ville, entouré d'humain et Anyn était Anyn, il ne laisserait jamais quoi que ce soit de mal arriver, elle avait toute confiance en lui, c'était son Anyn à elle et rien qu'à elle, l'elfe le plus fort du monde, son elfe à elle, même si le froid n'était pas gentil Anyn saurait la protéger mais évidemment il n'y en aurait pas besoin parce qu'elle était certaine d'elle, le truc en blanc était gentil, amusant et elle avait bien l'intention de jouer avec lui et Anyn... après avoir mangé, parce que son ventre s'était sacré et qu'on ne laissait pas quelque chose de sacré sans attention. Oui, définitivement, elle jouerait mais après manger...

* On l'emmène à manger ? Il doit avoir faim lui aussi, il est tout blanc ! Et après on ira visiter la ville et jouer.... oh on peux dit ?! *





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