Cela faisait maintenant quatre mois qu'il avait quitté la prison, quatre long mois aux cours desquels il avait dû fuir sans relâche, fuir jusqu'à ce qu'il ne puisse plus mettre un pied devant l'autre. Et dans cette situation il avait encore dû continuer à fuir, que ce soit à cause des Théocrates où à cause des bêtes sauvages qui le pourchassait par moment. Car, dans cette terre qu'il devait réapprendre à connaitre et à comprendre, la plus grande menace ne venait pas forcément des théocrates mais bel et bien de cette nature corrompue.

Combien de chose étrange avait il croisé sur sa route depuis MorneFlamme ? Combien de chose pas nette l'avait mis en difficulté avant qu'il n'arrive à s'en sortir, parfois par simple miracle ? Il n'avait plus de mots pour décrire l'horreur qui l'avait saisie chaque fois qu'il découvrait ce que la folie de Vraorg et sa guerre contre les Esprits, avait fait à cette Terre qu'il chérissait tant autre fois. Une terre qui, aujourd'hui, ployait sous le joug d'un Tyran bien plus efficace et cruel que tout ceux qu'elle avait pu connaitre par le passé. Car personne ne pouvait attendre ce niveau là, personne de sensé du moins.

Mais pour le moment il décida de mettre de côté toute ces histoires politiques car la journée touchait à son terme et il était temps pour lui de faire une pause avant de poursuivre. Une pause de quelques heures tout au plus pour lui permettre de reprendre quelques forces avant de poursuivre sa route vers le Désert. Si un jour on lui avait dit que ce serait vers le Désert qu'il se dirigerait en quête d'une protection et d'un espoir pour le futur... Il secoua la tête, de toute manière il n'avait pas vraiment le choix.

Il essayait de voyager le plus possible dans les bois mais leur nombre et leur taille avait fortement diminué depuis l'arrivé de Vraorg et pour le coup, il avait été heureux d'en trouvé eux dans lequel il pouvait se cacher pour le moment. Comme une grotte, une forteresse le protégeant de la folie de l'extérieur... Bien maigre consolation que celle-ci. Portant une main devant son visage, main tendue, il utilisa un sortilège de flammèche pour se créer un petit feu. Il savait bien qu'il ne devait pas le faire, pourtant voila des jours voire des semaines qu'il en rêvait. Alors, cédant à la facilité il avait voulu s'en faire un.

Il se laissa tomber contre un arbre, fatigué de tout son périple, la barbe longue de plusieurs mois d'une fuite sans fin, le teint fatigué du manque de nourriture. Laissant de côté ses armes en les maintenant quand même à porté de main, il essaya de fermer le yeux pour se reposer.

Une demi-heure à peine plus tard, il entendit des mouvements non loin de son camp. Il avait été imprudent, jamais il n'aurait dû allumer le petit feu de camp qui trainait devant lui. Se levant d'un bon il saisit héritage et la mit au clair, observant les alentours il se demandait bien ce qui allait lui arriver.

D'une voix forte et claire il essaya de savoir à qui il avait affaire.

Qui va là ?

Dès l’appel d’Océan, elle avait su ce qu’elle ferait et elle avait su qu’elle ne resterait plus pour très longtemps dans le désert d’Esfelia. Les prisonniers allaient s’évader et il leur fallait les aider pour qu’ils aient une chance de s’en sortir. C’était dangereux. Elle avait été effrayée à l’idée de quitter la protection des esprits, mais ce n’était rien face à l’effroi de vivre avec sa conscience si elle était restée à l’arrière. Elle repensait à tous ses amis et connaissances qui étaient enfermés entre les murs de cette prison infernale : Korentin, Matis, Autone, Aramis et Aldaron. Étaient-ils encore vivants? Elle espérait que c’était le cas et qu’ils allaient pouvoir s’échapper. Elle espérait qu’ils allaient se tirer de cette mauvaise situation et qu’ils parviendraient à se rendre là où les Théocrates ne pourraient plus rien contre eux : le désert. Cette pensée ne concernait pas que ceux qu’elle connaissait, mais tous prisonniers de Morneflamme. Ils avaient tous droit à la vie et peu importe leur rang ou leur passé, ils seraient inhumains de souhaiter qu’ils restent entre les mains de ceux qui les avaient enfermés un instant de plus. Avec les autres soldats du Protectorat, Luna s’était préparée à cette grande aventure.

De l’autre côté de la barrière magique, durant les mois suivant l’appel d’Océan, Luna avait fait tout son possible pour rechercher les évadés de Morneflamme. Elle avait également aidé quelques Protégés dont le but était le même que le sien, c’est-à-dire de retrouver un être qui leur était cher. Ça n’avait certainement pas été de tout repos, surtout avec les Impériaux qui recherchaient activement les évadés. Il fallait faire attention de ne pas se faire repérer et si ça arrivait, il fallait s’assurer d’être en mesure de les semer ou encore s’assurer qu’ils ne soient plus possible pour eux de poursuivre leur chemin. Jusqu’à maintenant, on pouvait dire que Dracos avait bien voulu que la chance soit du côté de Luna.

Au cours du mois de mai, les pas de la Larme du Néant l’avaient menée jusqu’aux plaines de Sombreval. Elle savait qu’aux alentours de Gloria la Dépravée, les impériaux y seraient présents en grand nombre. Elle se doutait également que plusieurs évadés tenteraient de passer par là pour se rendre dans le Protectorat. Des rumeurs couraient également comme quoi un homme, fugitif de Morneflamme, avait été aperçu non loin. Malheureusement pour eux, ils avaient perdu sa trace.

C’est pour retrouver cette dite personne que la jeune femme avait parcouru les plaines et elle s’était finalement enfoncée dans les bois. Les heures s’étaient rapidement enchaînées les unes après les autres. Dire qu’autrefois elle connaissait ces lieux comme le fond de sa poche et maintenant qu’elle balayait l’endroit du regard, elle ne reconnaissait plus rien. Même les arbres lui paraissaient avoir un aspect lugubre.

Le soleil commençait à descendre à l’horizon et elle perçut entre les arbres une lumière au loin. Plus elle s’approchait et plus elle pouvait entendre le crépitement des flammes. Un feu?! Mais qui était assez fou pour s’en allumer un…? Et s’il s’agissait de l’évadé? Piquée par la curiosité, Luna se rapprocha du campement de Matis tout en tâchant de faire le moins de bruit possible. S’il s’agissait de Théocrates, elle ne voulait certainement pas se faire repérer. Lorsqu’elle fut suffisamment proche, elle s’arrêta pour toiser l’homme. Ce dernier semblait dans un sale état et il dormait tranquillement au pied d’un arbre. Au premier coup d’œil, il était loin de ressembler à un être menaçant et encore moins à une personne faisant partie de l’armée impériale. C’était son homme, elle pouvait le jurer!

Le bruit de pas et de branches cassées attira l’attention de la jeune soldate au même moment que l’homme se levait d’un bond, attrapait son épée et appelait la personne à sortir de sa cachette. Pour sa part, Luna resta dissimulée parmi la végétation.

Quelques secondes passèrent sans qu’il ne se passe quoi que ce soit puis un homme vêtu d’une armure cloutée sortit de l’ombre. Il tenait fermement son épée bâtarde dans sa main droite et il dévoila ses dents en un sourire malfaisant.

- Je serai couvert d’or si je ramène ta… prononça-t-il en s’avança vers Matis.

Il ne termina pas sa phrase toutefois, car une flèche vint se ficher dans son abdomen. Son souffle en fut coupé et cherchant des yeux d’où elle provenait, il chercha à la retirer. Mais trop tard, le poison de la flèche « Noctare » qu’avait utilisée la Protégée de Korentin commençait déjà à faire effet et le Théocrate s’écroula au sol dans un profond sommeil. Il était hors d’état de nuire.

De l’autre côté, c’est une jeune femme à la chevelure blonde qui sortit de sa cachette et elle se tourna vers l’homme qu’elle n’avait pas encore reconnu comme étant son ami.

- Il n’y a pas de temps à perdre. Venez! Lui ordonna-t-elle.

Des Impériaux ne tarderaient probablement pas à surgir. Il fallait s’éloigner le plus vite possible et espérer pouvoir les distancer. Elle savait qu’il ne ferait probablement pas confiance à une inconnue sortie de nulle part, mais ne venait-elle pas de lui prouver qu’elle était de son côté? Ce n’était peut-être pas suffisant.

- Je ne suis pas votre ennemie. Je suis là pour vous aider. Précisa-t-elle d’une voix chaleureuse.

Posant son regard bleuté sur l’homme, elle détailla ses traits. Il était un peu plus grand qu’elle, portait une barbe qui n’avait pas été coupée depuis longtemps et avait l’air bien fatigué. Elle examina l’épée qu’il tenait à sa main et des plis se dessinèrent sur son front à la vue des dents de scie. Elle ne connaissait qu’une seule épée avec cette allure. Ramenant son regard sur lui, elle écarquilla des yeux sous la surprise de retrouver son ami.

- Matis…?! S’exclama-t-elle.

Décision du MDJ:

Finalement, et comme il s’y attendait ce n’était pas une bête ou un ami qui sorti sa tête du bois. Ce n’était qu’un simple théocrate portant une longue arme dans la main et arborant un sourire empli de haine de méchanceté. Matis comprit immédiatement ce qu’il s’attendait à dire, ce qu’il comptait faire et savait parfaitement qu’il n’avait pas d’autre choix que de l’abattre. Le problème était cependant le suivant, l’homme n’était certainement pas venu seul, où étaient ses comparses ? Il craignait ce qu’il pouvait comprendre, était-il déjà encerclé comme il le craignait ? Il ne l’espérait pas car, dans ce cas, il était perdu. Il ne pouvait qu’espérer en emmener quelques-uns avec lui mais il ne pourrait pas faire plus tant il n’était pas en état de combattre.

Mais il n’eut pas le temps de se poser d’avantage de question car une flèche vint se planter dans le corps étonné du soldat. A sa tête, Matis comprit qu’il ne s’attendait certainement pas à ce qui venait de lui arriver. Matis non plus, mais il lui en fallait bien plus pour le déstabiliser, alors il se jeta sur le mercenaire de Vraorg pour le mettre à mort mais celui-ci tomba dos contre terre. Etait-il mort ? Il ne voulait prendre aucun risque, alors il enfonça sa lame dans le corps qui semblait sans vie du soldat au sol. Ce n’était certainement pas noble mais pour survivre il avait dû abandonner certains de ses principes, ne serait-ce que le temps de rester en vie.

Mais ce qui le marqua ce n’était pas tant le fait que son adversaire tombe avec une flèche mais qui était la tireuse, car cette dernière ne se fie pas prier pour sortir de sa cachette. La chevelure blonde qu’elle possédait était étincelante, une véritable flamme dans une nuit troublante. Une flamme venue d’un passé oublié bien que si peu lointain. Elle était belle, et pour tout dire il avait eu du mal à la reconnaitre tant elle avait changée. La voix, son visage, certains traits étaient restés les mêmes car on ne changeait pas complètement, mais pour le reste… Elle était devenue une véritable femme, d’une enfant soldat elle était devenue une véritable combattante… Il avait raté cela, il n’avait pu finir de la former et il n’avait pu la prendre sous ses ordres comme il lui avait promis. Cette prison lui avait tellement prit, elle l’avait empêché de vivre tellement de chose, elle l’avait poussée à se surpasser en dépassant tout ce qu’il était et détruit tout ce qu’il avait mis des années à bâtir…

La jeune femme mit un certain temps à le reconnaitre, et encore il était sûr que ce n’était qu’à cause d’Héritage qu’elle connaissait fort bien. Il ne s’était pas encore regarder dans un miroir et fuyait son reflet dans les quelques courts d’eau qu’il avait croisé sur sa route. Il avait une petite idée de son état, mais à voir son regard et ses questionnements il se douta bien d’une chose. Lui aussi avait beaucoup changé, lui aussi avait vécu des choses mais il ne souhaitait à personne de les vivres. Surtout pas à Luna. Au regard de questionnement qu’elle lui offrait il lui répondit calmement et fermement. Malheureusement il n’était pas encore le temps des retrouvailles et des sanglots.

C’est bien moi, même si j’ai du mal à le croire. Il l’observa de long en large, elle avait tellement changée en si peu de temps… Trois ans déjà..Tu as tellement changée en trois ans… Quant à moi… Je comprends que tu ais eu du mal à reconnaitre.

Il réfléchit rapidement et éteint son petit feu avec un mélange de terre, de pierre et de sable trainant tout autour. Son feu n’était pas grand, c’est donc assez rapidement et simplement qu’il s’éteignit, il n’aurait jamais dû l’allumer… C’était une erreur qui pourrait leur coûter cher. Il observa donc la jeune femme en lui souriant, un sourire qu’il n’avait plus fait depuis des années…

Tu dois mieux connaitre le coin que moi, je te laisse donc prendre la tête. Nous devons partir d’ici, l’ennemi me traque depuis longtemps et je pensais m’en être débarrassé…

- Matis! Laissa-t-elle échapper d’une voix émue.

Matis! C’était vraiment lui. Luna écarquilla des yeux tant la surprise était grande pour elle. Bien sûr, elle savait qu’il avait fait partie des prisonniers de Morneflamme. Mais de là à ce qu’ils se croisent ici et maintenant, dans ce bois aux allures effrayantes, quelles étaient les probabilités? Elles lui paraissaient très faibles, voire impossibles. Mais de tout son cœur, c’était quelque chose qu’elle avait souhaité. Depuis la première journée qu’elle avait apprise qu’elle avait été séparée des quelques êtres chers qui lui tenaient à cœur, elle avait espéré pouvoir les retrouver. Trois longues années avaient passées où elle n’avait cessé de penser à ceux que Vraorg lui avait douloureusement arrachés. Et voilà que Matis se trouvait devant ses yeux, vivant. Il avait changé, mais dans son regard brillait cette même lueur d’antan, cette même étincelle qu’il avait toujours eue. D’ailleurs, elle le sentit la toiser du regard et se demanda momentanément s’il était fier de ce qu’elle était devenue. Elle-même, elle avait tant changé depuis l’avènement du dragon blanc. Avait-il eu du mal à la reconnaître? La jeune soldate avait tellement de questions à lui demander. Comment s’était-il échappé de Morneflamme? Comment allaient les autres, c’est-à-dire Korentin, Autone, Aramis et Aldaron? Comment avait-il fait pour ne pas devenir fou en restant à un endroit pareil? Tous les deux, ils avaient tant de temps à rattraper. Mais tout cela devait attendre à une situation plus calme et à un moment où ils ne seraient pas recherchés activement par les ennemis. Hormis le théocrate mort près du feu, elle n’avait détecté personne d’autres à proximité, mais ils se rapprochaient assurément.

Rapidement, Luna aida l’homme à éteindre le feu et à dissimuler le campement de fortune de l’évadé. Ils cachèrent grossièrement le corps inerte dans la haute végétation. Ils n’avaient malheureusement pas de temps à perdre dans la finesse. Leur temps était compté.

Sentant le regard de Matis sur elle, Luna se retourna pour apercevoir le sourire sur le visage de son ami. Contagieux, un sourire tout aussi sincère se dessina sur ses lèvres. Elle hocha ensuite négativement de la tête suite aux paroles de l’homme et son sourire se transforma en un sourire désolé.

- Malheureusement, je ne peux pas m’avancer sur le fait de connaître le coin. Tout a tellement changé et je ne reconnais pratiquement plus rien maintenant. Je suis aussi perdue que toi, ici. Répondit-elle. On ne peut pas rester ici. Partons! Ajouta-t-elle.

Son regard azuré croisa celui de son ami. Sans attendre davantage, la protégée de Korentin se précipita vers l’homme et l’entoura de ses bras, le serrant aussi fort qu’elle le pouvait. Il y avait des choses qui pouvaient attendre, mais pas ça. Elle en avait rêvé durant trop longtemps pour le remettre à plus tard. Ainsi à ses côtés, on pouvait voir à quel point la jeune fille avait grandi et elle arrivait presque à sa hauteur.

- Tu m’as tellement manqué. Lui murmura-t-elle.

Le câlin ne dura pas plus de quelques secondes, car elle se devait d’être raisonnable. Ils devaient partir le plus rapidement possible s’ils voulaient avoir des chances de se distancer des ennemis.

- S’ils sont bons, ils pourront facilement suivre nos traces de pas. Tu sais changer tes pas en autres choses? Lui demanda-t-elle.

Bien sûr, la petite lune parlait de magie. Elle ignorait les progrès que le capitaine avait fait depuis qu’elle lui avait montré comment faire des flammèches et lever des objets par la télékinésie. À Morneflamme, il n’avait certainement pas pu s’entraîner, mais elle ne serait pas surprise qu’il soit plus doué qu’à leur sortie du désert. Elle tapota* la base de sa botte, geste clé qui activa l’effet du sort. Concernant Luna, ses traces de pas d’humaine se transformèrent en celles des horribles loups que l’on pouvait retrouver dans la plaine. C’était un sort facile, elle était certaine que Matis en était capable.

Ils devaient partir. Elle prit la direction du Sud-Est, direction qui les éloignerait des ennemis s’ils venaient du même endroit que le défunt théocrate, et qui les rapprocherait du fleuve Wylorel. Il suffirait ensuite de le longer pour se diriger vers Caladon et entrer dans les plaines de l’Est si Dracos le voulait bien.

Tandis que les deux compagnons s’enfuyaient pour leur vie, les arbres défilaient rapidement autour d’eux. Ils coururent pendant un long moment et les rayons de soleil commencèrent à se perdre dans l’azur. Luna s’arrêta et s’accroupit au sol, reprenant son souffle, mais surtout pour écouter la musique de la forêt. Elle ne perçut aucun bruit suspect, mais ça ne voulait pas dire qu'ils étaient en sécurité.

- Tu crois qu’on est encore poursuivi? Demanda-t-elle en premier. Il va bientôt faire nuit. On devrait peut-être trouver un refuge pour la nuit. Proposa-t-elle. Il était plus difficile de se promener en plein bois sans le soleil pour se guider, surtout si on ne connaissait pas les lieux. Hors de question d’allumer une lumière pour se guider au risque de se faire repérer immédiatement. Toutefois, le voile de la nuit permettait de se dissimuler plus aisément. Ou on continue? Demanda-t-elle également. On ne sait pas ce qui nous attend. On devrait peut-être en profiter pour se reposer? Je ne sais pas… Tu es fatigué? Ça va aller? Poursuivit-elle.

Ça y est, voilà que Luna le mitraillait de questions. Elle s’inquiétait pour Matis et aucune solution ne lui paraissait bonne dans leur situation. Peu importe ce que son ami déciderait, la gamine le suivrait.

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* [Défensif]Empreinte trompeuse
Permet de changer la forme des traces laissées par les pieds. Au lieu de traces bipèdes, elles auront l'air de traces d'animaux. Des animaux banals pour les mages les plus faibles et des animaux au choix pour les mages plus puissants.

Geste clé : Tapoter la plante de son pied (marche aussi au travers d'une chaussure) avec un doigt

La jeune femme sursauta quand elle le reconnu enfin, ou tout du moins, quand lui-même reconnu la jeune femme. Il se rendit compte que la jeune femme devait avoir tout un ensemble de question plus diverse les unes que les autres tout comme lui de toute manière, mais qu’elle faisait en sorte de ne pas laisser sa curiosité prendre le dessus sur la situation. Leur rencontre aurait pu se passer de bien meilleure façon mais il n’aurait pu en être autrement si près de Gloria, il avait pris un risque qu’il avait cru maitriser. Il s’était trompé sur toute la ligne, à l’instant même il se demandait s’il ne mettait la vie de la jeune femme en danger avec sa présence. Mais il réalisa qu’elle était une rebelle, un membre du protectorat honni par la Théocratie et qu’elle ne serait jamais en sécurité tant que Vraorg serait en vie. Tout comme lui en fait.

Tandis que la jeune femme l’aidait à réduire à néant la petite lueur de la flamme qu’il s’était créé magiquement, il prit le temps de l’étudier et de se rendre compte à quel point elle avait changé en trois ans. Là où lui n’était plus qu’un reste d’humanité, elle avait grandie, tant physiquement que mentalement. Il ne savait pas si ces trois années avaient été dures pour elle, mais il voyait bien qu’elles l’avaient durablement changée, comme elles avaient changés l’ensemble des habitants d’Armanda. La jeune, petite en fait, fille avait laissée place à une jeune femme qui semblait pleine d’assurance avec un regard malicieux. Il se demandait bien à quoi, lui, pouvait lui faire penser tant il avait été métamorphosé par son séjour tout comprit dans la prison du Dragon.

Il sorti de ses pensées et, comme il le pensait, il se rendit compte qu’elle ne semblait pas connaitre le coin, Matis lui-même était perdu dans un tel lieu qui, même sans être une forêt dense, était totalement différent de ce qu’il connaissait. Pour le coup ils étaient tous deux perdu dans un endroit presque inconnu tout en étant traqué par des êtres qui leur voulaient tout sauf du bien. Hochant la tête à ses propos il fut surprit de la voir venir lui faire un câlin. Certes ce ne dura qu’un instant, mais pendant ce petit moment il pensait à autre chose. Durant ce moment il n’était pas dans la forêt à tenter de sauver sa vie, il était ailleurs, il était loin, bien loin de ses problèmes actuels. Il ne savait pas si cela faisait le même effet à la jeune femme, mais cela lui avait fait beaucoup de bien.

Ses propos, simples et concis le ramenèrent à la réalité, car la petite fille qu’il avait jadis connu était de nouveau présente devant lui. Même si cette petite fille lui arrivait sans peine à son niveau aujourd’hui.

Toi aussi Luna tu m’as manqué..

Il aurait voulu en dire plus, mais ce n’était ni le moment ni le lieu pour une explosion de sentiment et de tout ce qui tournait autour. Des moments dont il n’avait pu profiter avec Autone depuis très longtemps, des moments de tendresse et de calme qui aurait permis de lui faire oublier sa situation si particulière. Finalement pas tant que ça quand on se rendait compte du nombre de prisonnier qui venait de s’enfuir avec eux…

Il écouta les propos de la jeune femme concernant le fait de changer la forme des traces de ses pas, il resta silencieux en la regardant faire car ce n’était pas un sort qu’il avait apprit et qu’il n’avait pu s’entrainer à la magie dans la prison. Alors, même si elle semblait trouver cela facile, cela ne le serait nullement pour le jeune homme. Faire le feu l’avait déjà vidé d’une partie non négligeable de ses maigres forces. Mais il n’avait pas le choix, alors il tenta de faire comme la jeune femme. Tapotant sa botte il dû s’y prendre à trois ou quatre fois pour avoir quelque chose de potable, brulant petit à petit ses forces dans un espoir futile, celui d’échapper à la force de frappe de la Théocratie.

Sans plus attendre, ils se mirent à courir, un moyen de locomotion que le jeune homme ne connaissait que trop bien tant il l’employait depuis plusieurs semaines. Autour de lui défilait ce qu’il restait d’une forêt et de sa végétation jadis luxuriante ou tout du moins bien présente. Un lieu maltraité et mis à mal par la folie d’un être dont le seul but était de se faire passer pour un dieu et, ainsi, se faire vénéré par un peuple qu’il opprimait sans vergogne. Le protectorat était sans doute leur seule solution pour s’en sortir mais sera il à la hauteur ? Matis craignait que ce ne fut pas le cas… Mais il savait que la défaite ne pouvait survenir, il savait comment les choses se passeraient pour eux s’ils échouaient… Morneflamme avait été un premier indice dans ce sens.

Après un moment qui lui paru être une éternité, ils s’arrêtèrent dans un lieu un tant soit peu calme, la nuit commençait à pointer le bout de son nez et bientôt il serait temps de s’arrêter. Le capitaine savait que c’était une mauvaise idée de s’arrêter mais il ne pouvait aller plus loin pour le moment, il était physiquement à bout et ne tenait que grâce à son mental en acier trempé. Alors, tout en reprenant son souffle il répondit aux questions de la jeune femme.

Je ne sais pas, je n’ai jamais été très bon pisteur… Mais s’il y avait un soldat on peut être sûr qu’il y en a d’autres… La question est de savoir combien et où ils peuvent se trouver… Effectivement nous devons nous trouver un lieu pour la nuit, courir de la sorte ne servira à rien d’autant plus que je ne peux aller plus loins.

La jeune femme s’emballa et lui posa mille questions, il ne voulait pas l’inquiéter mais elle devait bien se douter à quel point il était faible à l’heure actuelle.

Je pense que le mieux c’est de se reposer… Voilà trop longtemps que je fuis, j’ai rencontré tellement de gens qui me voulait du mal que je n’ai eu le temps de me poser… Alors, si on pouvait s’arrêter quelques heures je t’en serais reconnaissant…

Il était tellement fatigué physiquement parlant… La fuite continuait de peser sur son état et il se demandait comment il faisait pour ne pas sombrer dans la maladie ou tout autre infection. Peut être avait il eu une chance inouïe… Cela ne l’étonnerait guère d’ailleurs.

Je suis heureux de te revoir ma belle… Tu as tellement changée…. Quand je pense à l’état dans lequel je suis, j’ai presque honte que tu me trouve dans cette situation….

Comme Luna l’avait envisagé, l’option choisie fut se s’arrêter afin de se reposer. C’était l’idée la plus logique à faire et à regarder Matis, le seul choix envisageable. Son ami semblait fatigué, exténué et elle se demandait combien de temps il tiendrait encore s’ils poursuivaient leur fuite. Elle ne l’avait jamais vu dans un tel état. Cela la peinait à vrai dire et l’enrageait tout autant. Vraorg et tous ses suivants payeraient pour ce qu’ils avaient fait. Rira bien qui rira le dernier!

- Arrêtons-nous. Murmura-t-elle.

Elle le regarda et lui sourit. Elle était inquiète, mais elle ne voulait pas que ça paraisse sur son visage. Elle ne voulait pas que son ami s’inquiète. S’approchant de lui, elle en profita pour lui ébouriffer les cheveux d’une façon taquine. Dire qu’il fut un temps où c’était plutôt lui qui s’acharnait à défaire affectueusement sa coiffure.

- De quoi tu parles! Je vois un homme courageux, un homme fort, un homme qui en a dans le ventre, un Survivant. Mais surtout, je vois un ami. Je suis toute aussi contente de te voir, Matis, et je suis bien contente que ce soit moi qui suis tombée sur toi. On s’en sortira. Mais d’abord, trouvons un endroit où se cacher. Prononça-t-elle doucement.

Luna était sincère et elle était bien la dernière personne à se soucier de l’apparence des gens. Elle avait espoir qu’ils s’en sortiraient et qu’ils retourneraient, ensemble, dans le désert où une barrière les protégerait de leurs ennemis. Maintenant qu’elle avait retrouvé l’ancien prisonnier, il était hors de question de le lâcher!

La jeune soldate lui fit signe de le suivre et s’arrêta quelques minutes plus tard à l’endroit où elle croyait qu’ils pourraient passer suffisamment inaperçu aux yeux de leurs assaillants. Elle aurait bien aimé trouver une caverne ou une meilleure cachette, mais ils n’avaient pas le loisir d’être exigeants. Ils allaient devoir se contenter de la protection d’un gros rocher pour se dissimuler ainsi que la présence de nombreux arbres pour se fondre dans le décor.

- On est chanceux : pas de pluie pour cette nuit… Et juste assez de nuages pour cacher la lune. Lui confia-t-elle.

Miss météo venait de faire son rapport et le plus merveilleux, c’était qu’elle ne se trompait jamais. La pluie aurait peut-être été pratique pour effacer leurs traces, mais pour dormir à la belle étoile, c’était bien moins agréable. De plus, sans feu possible, il valait mieux rester au sec. Elle fouilla dans son sac et en ressortit une couverture des saisons qu’elle remit gentiment à Matis.

- Je reviens. Je vais aller poser des pièges… Juste au cas…

Aussitôt ces paroles prononcées que la princesse des lumières s’éclipsait parmi la végétation. D’abord, elle vérifia la présence d’ennemis autour de leur campement de fortune et fut soulagée de ne pas en détecter. Puis, elle posa magiquement des pièges au sol et sur les troncs d’arbres où les Théocrates risquaient de passer s’ils s’approchaient. Ainsi, pièges brûlants, runes de terre et runes d’électricité les attendraient sournoisement. Ensuite, elle revint auprès de Matis et lui sourit avant de s’adosser à la pierre, à ses côtés.

- Je n’ai vu personne. On devrait les entendre s’ils approchent. Murmura-t-elle et c’était vrai surtout s’ils mettaient le pied sur une de ses trappes. Tu as faim? Demanda-t-elle à son ami. En tout cas, moi je mangerais un loup! Enfin… Pas ceux d’ici, ils ont pas trop l’air comestible. Ajouta-t-elle finalement sur un ton moqueur.

Lui balançant d’abord son outre, elle fouilla ensuite dans son sac pour en ressortir de la viande séchée et des noix qu’elle partagea volontiers avec l’évadé. Ce n’était pas le grand luxe, mais qui étaient-ils pour se plaindre? Puis, elle s’emmitoufla confortablement dans sa cape elfique.

- Dors un peu. Je ferai la garde. Murmura-t-elle doucement.

Un peu de sommeil lui ferait le plus grand bien. Il lui donnait pratiquement l’impression qu’il allait tomber d’un instant à l’autre. Bien que la fatigue la gagnait également, elle l’ignorerait pour veiller sur lui.

Il écouta les propos de la jeune femme, avec beaucoup d’appréhension car il ne savait pas vraiment comment elle réagissait à son apparence, à ce qu’il était devenu. Lui-même ne se reconnaissait même pas, ne pouvait pas se voir ni comprendre ce qu’il était devenu… Peut-être n’accepterait-il jamais ce qu’il avait dû faire pour rester en vie durant ses trois années dans la prison. La pire expérience qu’il avait pu vivre jusqu’à présent, et qui restera sans doute la plus douloureuse de toute sa vie. Il finirait peut être par accepter, mais jamais il ne pourrait se pardonner ou oublier… Il n’avait rien à faire parce qu’il ne pouvait rien faire, seulement essayer de vivre avec cette chose qui le minait de l’intérieur essayant de le conduire à sa perte.

Il hocha donc simplement la tête à ses propos et n’ajouta rien car il n’avait rien à dire, il ne pouvait rien dire, il ne voulait rien dire. Il ne se sentait pas de tout lui expliquer pour le moment, ce n’était pas le lieu, ni le moment de parler de ça. Pourtant il aurait voulu lui parler, il aurait voulu lui expliquer tout ce qu’il avait vécu et ce qu’il avait dû faire pour rester en vie. Peut-être pour se décharger d’un poids qui le hantait et qui finirait par le mettre à bas s’il ne partageait pas ce qu’il avait sur le cœur.

Il laissa la jeune femme prendre le dessus sur leur fuite, elle semblait avoir tellement changé depuis la dernière fois qu’il l’avait vu, trois ans plus tôt. A l’époque elle se remettait en cause du fait de sa rencontre forcée avec le Precheur, à l’époque elle était au bord de la crise de nerf et Matis avait tout fait pour l’aider à aller de l’avant. Aujourd’hui, les rôles étaient inversés et c’était à Luna d’aider l’ex capitaine à aller de l’avant. Elle le mena devant une grosse pierre et Matis se senti comme animal traqué qui n’avait d’autre choix que de rentrer dans une grotte. Et pour le coup, l’image n’était pas si différente de la réalité malheureusement pour lui. Certes, trouver une grotte aurait été mieux, mais ce n’était pas le moment de faire le difficile.

Tu as bien raison, au moins au pourra se reposer quelque peu sans être constamment sur nos gardes. Néanmoins le manque de luminosité va aussi nous être défavorable si nous ne pouvons pas voir si nous sommes suivi.

Matis attrapa la couverture que lui tendait la jeune femme en souriant tristement tant il était fatigué. Voila déjà plusieurs semaines qu’il dormait dans la nature sans avoir la moindre chose pour le protéger vraiment du froid et du reste. Alors, pour la première fois depuis longtemps, il avait la possibilité de profiter d’une couverture.

Il remercia d’un geste la jeune femme quand celle-ci lui expliqua vouloir vérifier les alentours et poser quelques pièges. Il attendit calmement, profitant de cet instant pour s’évader tranquillement, à deux doigts de s’endormir définitivement.

Au retour de la jeune femme, Matis sourit, c’était vraiment étrange de la revoir dans cette situation.. Il avait gardé à l’esprit l’image d’une fillette devenant adulte et voulant se battre. Aujourd’hui il était en face d’une femme devenue guerrière et qui lui sauvait la vie. Bon, elle posait toujours autant de question mais c’était ça qui faisait son charme donc il ne lui en tint pas rigueur. Elle lui offrit de l’eau et à manger mais Matis eu un léger mouvement de recul devant la viande qu’elle lui tendait. Il se ressaisit doucement quand il réalisa que ce n’était pas MorneFlamme, c’était Luna. Il pouvait lui faire confiance sur cette question. Voyant le regard de la jeune femme il sourit délicatement avant de lui répondre.

Désolé. Ma réaction est due à une longue histoire que je te raconterais plus tard… Merci pour ta proposition… Sans vouloir en abuser je vais en profiter parce que, comme tu le vois, je suis à bout en ce moment… Mais je n’en profiterais pas toute la nuit, tout à l’heure je te remplacerais.

Sur ces propos quelque peu sommaire, il s’endormit en un instant, dans un sommeil agité où il revivait les évènement de MorneFlamme mais aussi, et heureusement, ses retrouvailles avec Autone dont il murmura le nom à de nombreuses reprises dans son sommeil… Tout en dormant, il espérait que Luna s’en sortirait et qu’aucune mauvaise surprise ne viendrait poindre son nez.

Luna posa un regard surpris sur Matis en le voyant tressaillir lorsqu’elle lui avait tendu la main. Elle se raidit et arrêta aussitôt son geste. Elle ne savait pas trop ce qui venait de se passer dans la tête de son ami, mais elle devinait très bien qu’il ne s’agissait pas de belles images. La torture changeait les gens et leur façon d’interagir avec ce qui les entouraient. Il suffisait d’un objet, d’une parole ou d’un geste pour replonger dans un mauvais souvenir que l’on avait associé. Le moment de surprise passé, elle le regarda calmement et lui sourit. Elle ne le jugea par, car elle comprenait ce qu’il ressentait et les raisons de sa réaction. Elle-même, même après 3 ans, elle avait encore des séquelles de sa capture avec Aldakin du Néant. La preuve était les cauchemars qu’elle faisait fréquemment, son cœur qui se serrait lorsque la pénombre apparaissait et certaines paroles à l’apparence anodine qui la troublaient. N’avait-elle pas paniqué lorsque Dawan lui avait demandé de faire une prière aux Esprits, particulièrement à Néant? Si et pourtant, elle savait qu’elle était en sécurité et que son ami ne lui aurait jamais voulu le moindre mal. Mais il y a des réactions que l’on ne peut pas contrôler et qu’il faut apprendre à vivre avec.

- D’accord. Répondit-elle d’une voix douce.

Matis lui raconterait s’il le désirait, elle ne le forcerait certainement pas. Lorsque le temps sera le bon et qu’il en aura le courage, il saurait où la trouver. Elle serait là pour l’écouter comme il l’avait été pour elle lorsqu’elle avait eu besoin de quelqu’un pour la supporter.

- Ne te gêne pas. Prends tout ce dont tu as besoin, il y en a bien assez pour nous deux. Quand on ne sera plus traqué, on pourra aller chasser et aller chercher des fruits. Mais en attendant, faudra se contenter de ça. Poursuivit-elle.

Ils partagèrent donc la nourriture de Luna et cette dernière lui souhaita rapidement de passer une bonne nuit lorsqu’elle le vit sombrer. Elle s’emmitoufla dans sa cape et fit le guet durant ce temps. Épiant tous les bruits qui les entouraient, ses pensées voguèrent également vers d’autres lieux. La situation dans laquelle elle se trouvait la stressait énormément. Ils étaient traqués comme des bêtes et elle n’osait imaginer ce qu’ils leur arriveraient si les ennemis arrivaient à leur mettre la main dessus. Mais c’était la première nuit depuis un petit moment qu’elle passait avec quelqu’un et malgré toute l’angoisse de la situation, elle se sentait rassurée. Le son de la respiration de Matis avait un effet calmant et le voile des ombres ne sembla pas aussi inquiétant avec son ami à ses côtés. À quelques reprises, elle leva un regard inquiet sur l’homme lorsqu’il appela Autone dans son sommeil et qu’il s’agitait. Autone? Qu’était-elle devenue? S’en sortait-elle? Elle l’espérait de tout son coeur. Elle aurait bien voulu souhaiter que le couple se retrouve. Or, elle ignorait qu’ils étaient ensemble.

Après quelques heures sans encombre, Matis se réveilla. Il semblait déjà en meilleure forme et malgré les protestions de la jeune soldate, il ne voulut rien savoir et prit donc la seconde partie du tour de garde. Sage décision puisque le sommeil la tiraillait malgré ses dires et elle s’endormit presque aussitôt.

La princesse des lumières se réveilla avant que le soleil se lève lorsqu’un cri déchira le calme de la forêt. Alertés, les deux rebelles se préparèrent et quittèrent leur campement de fortune tandis qu’ils entendaient des voix au loin. On ne pouvait pas discerner précisément ce qu’ils disaient, mais Luna devinait qu’ils s’encourageaient à attraper les fugitifs et qu’ils maugréaient contre les pièges qu’elle avait posés.

La traque fut toutefois difficile puisque Matis et Luna promirent de leur donner du fil à retordre. Plusieurs journées passèrent, mais l’ennemi gagnait de plus en plus de terrain tandis que la fatigue enveloppait de plus en plus les deux protégés. Ils étaient également bien désavantagés puisqu’ils ne connaissaient pas bien l’endroit.

Ils tombèrent finalement sur un piège tendu par les Théocrates. D’abord malmenés, puis battus et ensuite assommés, ils furent alors trainés là où une mauvaise surprise les attendait.