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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
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Précieux - PV Aldaron TERMINE

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MessageSujet: Précieux - PV Aldaron TERMINE Précieux - PV Aldaron TERMINE Icon_minitimeMar 5 Mai 2015 - 14:17

5 Janvier de l'an 5 de l'âge d'obsidienne



Cette visite était riche à plus d'un titre, comme il l'avait espéré lorsqu'il avait fait part de ses intentions à Saemon, quelques jours auparavant. Pourtant, il n'en avait pas encore accomplit l'entièreté. Il lui restait encore à s'occuper des éclaireurs Protégés. Mais chaque chose en son temps. Il privilégiait avant tout cette opportunité de visiter quelques connaissances, ainsi que s'assurer de certains autres individus. Les connaissances, il les avait vues. Ne restaient donc plus grand monde susceptibles de l'interpeler d'une façon ou d'une autre. Une seule, en vérité. D'une importance relative pour certains, il estimait pourtant pouvoir parier sur ce cheval-là à terme. Pourquoi celui-ci en particulier ? Parce qu'il avait un certain potentiel et pas uniquement au travers de sa simple personne. Il était temps qu'il le rencontre en personne, même si les terribles conditions de détention ne devait pas contribuer à le rendre réellement réceptif à l'intégralité de son discourt.

Installé à l'intérieur d'une cellule d'isolation, à l'écart total du reste des prisonniers, et des bâtiments où ils croupissaient, il attendait qu'on le lui ramène en réfléchissant. Discourt y aurait réellement ? Il n'était pas certain que ce fut profitable en vérité. Sans doute en jugerait-il au visu. Pour le moment le plus important était surtout de le tirer de la grouillante masse, et s'assurer qu'il vive encore, et vivrait au-delà de leur rencontre. Il le fallait. Il l'avait décidé. Pourtant, il ne pouvait offrir qu'une aide très superficielle, ou Vraorg le punirait lorsqu'il s'en rendrait compte. S'il s'en rendait compte évidemment. Mais mieux valait envisager le pire, on était rarement déçu et aisément surpris. Ce qu'il faisait en valait-il réellement la peine ? A ses yeux oui, peu importait combien le Voleur de cœur s'échinait à déliter Armanda, cela en valait la peine. Rien n'était pleinement éternel après tout. Pas même l'éternité.

Un bruit attira son attention, et il releva un regard d'aniline vers l'encadrement de la porte sans battant, éclairée d'une lueur d'apocalypse. Combien de temps un prisonnier pouvait-il survivre là-dedans ? Et combien de prisonniers survivraient, dans l'effectif global de ce lieu de mort ? Avec détachement, il établissait ses propres statistiques, pariant avec sa propre conscience sur le potentiel contenue dans les installations de Morneflamme. Il ne les appréciait ni ne les soutenait… mais l'exercice intellectuel était sans doute le seul qui agréa à son entourage immédiat. Il ne l'abandonna qu'en voyant enfin Celeb revenir avec ce qu'il avait demandé. Le contraste entre les deux créatures, auréolées de cette délétère lueur, était assez frappant pour lui tirer un clignement d'œil. L'elfe était sale, affaiblit et portait l'empreinte de ses trois années d'enfermement.

A côté de lui, Celeb semblait totalement irréel, dans l'absolue blancheur de sa courte chevelure et ses traits durs, l'armure de jais et d'écarlate le faisant vaguement ressembler à une pierre embrasée des volcans qui les encerclaient. Sa haute taille et fine stature contrastait autant avec l'elfe qu'avec lui, si minuscule en comparaison. Il ne se releva d'ailleurs pas de son assise, n'y voyant aucun intérêt. Qu'il paraisse encore plus petit qu'il n'était n'avait pas d'importance à ses yeux. Son… invité… en revanche, en avait. En silence, il l'observa un long, un très long moment. Puis, il bougea enfin, repoussant l'un des pans de sa tunique militaire pour accéder à sa sacoche de taille et en tirer, avec quelques précautions, une petite salade habilement conservée. Un met de choix, sans doute, pour une créature sylvaine.

"Prend-la, Aldaron de la Triade" vint enfin l'invitation, sans un seul geste agressif. Il déposa la verdure au sol, et attendit. Il s'était amusé avec une partie des elfes, en leur faisant miroiter ces quelques feuilles, autant pour donner le change de sa cruauté que pour voir s'il ne pouvait appâter l'ancien marchand. Hélas, il avait manqué son coup, au moins pour la seconde partie. Ça n'avait, pour autant, plus d'importance, puisqu'il était-là… du moins ce qui restait de lui.



@Aldaron Triade


Dernière édition par Merithyn Shadowsong le Jeu 14 Mai 2015 - 1:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Précieux - PV Aldaron TERMINE Précieux - PV Aldaron TERMINE Icon_minitimeMer 6 Mai 2015 - 0:06

D'un sursaut, l'elfe sortit de sa léthargie funeste. Les échos du passé l'avaient exclu de ce souvenir. Son esprit brûlait au souffre du volcan, l'assommait et le perdait sensiblement vers les tréfonds morbides de la survie. Jadis, c'était la faim, le soleil ou l'envie de vivre ce jour nouveau qui l'arrachaient au doux sommeil avec une délicatesse bienvenue. Aujourd'hui, ce n'étaient que ses cauchemars, ses réminiscences qui irritaient ses nuits comme ses jours, chaque heure dont il avait sournoisement perdu le compte : il avait oublié, pensait-il. Avec exactitude, il avait surtout volontairement décliné la présence du temps à ses côtés, comme pour ne plus pâtir de son éternité en pareil état. En un assaut solidaire, faim, meurtre et effroi avaient frappé son corps, s'étaient introduit dans son esprit jusqu'à violer mille fois le si infime espoir de ressortir d'ici un jour, vivant. Il demeurait à Morneflamme, ici, à jamais. Il entrait dans les murs en roche volcanique de la prison, il avait le sentiment de s'y fondre et d'y délaisser jusqu'à son âme en lambeaux. Il savait que même s'il venait un jour à quitter cet endroit sordide, une part de lui même resterait prisonnière de ces conditions inhumaines.

Du poids, il en avait perdu à mesure que son fardeau pesait. Il l'aurait toutefois concédé volontiers si on lui avait accordé en échange le droit de préserver son esprit loin de ces maux. Non seulement on lui avait arraché ce qui lui restait de force vitale, mais il avait la sensation de n'être plus qu'une coquille vide. Rêveur qu'il fut, ses songes seuls avaient extrait, les débris de son être pour les conduire dans ce havre de paix, univers imaginaire de sa création, monde mitoyen de la folie : il n'y avait qu'à se pencher par la fenêtre qu'il avait nommée interdite, pour basculer de l'autre côté d'où il ne reviendrait plus. Longues furent les heures passées près de cette ouverture à contempler le doux paysage qui l'appelait avidement, à renfort de prompts émerveillements. Il refusait d'y choir, il savait cependant qu'à passer tant de temps devant cette fenêtre, il finirait par mégarde et faiblesse à perdre la raison.

Ses yeux émeraudes s'ouvrirent, dévoilant un éclat qui n'avait pas changé avec le temps. C'était d'ailleurs assez étrange : là où son corps avait fait de lui un martyr, ses yeux étaient imprégnés de la même vivacité qu'autrefois, comme le dernier rempart contre la déchéance. Il reconnaissait cette cellule qu'ils avaient pu s'octroyer avec Korentin et trois des hommes du roi, il y avait quelques temps déjà. Il n'avait eu de cesse de veiller sur cet empereur déchu : cette vigilance lui avait permis de se rattacher au monde réel. Nul doute que s'il ne s'était autoproclamé détenteur de cette mission, il aurait abandonné cette vie pour sombrer dans les méandres de la déraison. Son empereur était son ancrage et son maintien. Aldaron n'avait jamais fait acte de grands exploits sans armes. Il avait cependant le privilège d'être un elfe et de surpasser par cette simple appartenance raciale tout humain qui se mettrait entre Korentin et la vie. Ses oreilles pointues avaient percé le rideau de ses cheveux sombres lorsque ceux-ci avaient longuement poussé et avaient perdu de leur volume. Tout elfe qu'il était, sa force innée devait bien avoir son versant chaotique : la viande avariée n'était nullement son alimentation habituelle (et ce n'était pas faute par le passé d'avoir essayé de vivre comme les humains) et avait eu raison de lui. La maigreur et la faiblesse flagrante de son corps avait laissé quelques séquelles, notamment psychiques qui n'étaient pas prêtes de le quitter. Il lui fallait vivre. A défaut de sa propre tête, il voulait soutenir celle de Korentin. En cela il avait tué et avait fait sommeiller ses victimes dans son inconscient. Nul doute toutefois, elles le dévoraient de l'intérieur. Elles avaient été bien souvent de la légitime défense pour préserver le morceau de cette maudite viande et assurer sa survie lorsqu'on tentait de lui prendre ce qu'il avait à grands renforts de coups sanglants. Cette excuse ne sauverait jamais son âme entachée de sang. Il se savait vil et monstrueux. Il l'avait fait pour vivre. Il n'avait pas eu à le faire chaque fois : la force d'un groupe avait ses bénéfices. Mais il l'avait fait, et plus d'une fois.

Sa vue était brouillée par ses derniers songes où il s'était évadé. Il avait distingué une stature bien étrangère à son environnement. Il se releva. Il ignorait où on le conduisait, mais il marchait, son esprit vagabondait ailleurs : il n'était plus à Morneflamme. Il était dans ce gouffre et ses yeux s'ouvraient sur la délicieuse Vanaël étendue sur le sol. Kedrildan et Trissi semblaient se relever un peu plus loin. Il s'était penché sur elle, il y avait trois ans, inquiet de son état. Elle les avait trahi, Trissi et Kedrildan aussi. Ils avaient tous plié le genou là où Aldaron leur avait hurlé de se battre. Ils avaient été sourds à son appel et la vampiresse fut sa plus grande déception. Il avait beau tenté de nier ces trahison, nier Morneflamme, nier ce chaos, toute cette horreur lui revenait avec violence et l'extirpaient de ses rêves salvateurs pour lui arracher des hurlements muets que sa gorge brûlée par le souffle refusait d’émettre. Frappée par sa mémoire, il fut pris de spasmes de tremblements. Il ne pouvait les contrôler mais il s'était habitué à eux. Tête penchée, regard lointain et pourtant vivace, il marchait aux côtés de celui qu'il croyait être son bourreau, docile. Il fermait les yeux, emporté par le soldat, et il revoyait le ciel d'autrefois, au dessus des forêts elfiques où jadis les ancestraux dragons ornaient les cieux comme les plus beaux joyaux de cette terre.

Lorsque les yeux pleins de vie de son corps mort s'ouvrirent à nouveau, il était dans une cellule d'isolement. Un vampire était assis-là. Aldaron le dévisagea longuement éveillé par cette familiarité qu'il lui inspirait tout en étant paré de l'étrangeté qui vêtit les inconnus. Il se cala, dos contre le mur, tant pour être le plus loin possible de ces serviteurs de Vraorg que pour tâcher de se maintenir debout, attaqué par les vertiges de la malnutrition. Une salade pointa le bout de ses feuilles. Il lui semblait avoir vu ce végétal un peu plus tôt, il croyait l'avoir rêvé. Un vampire narguait les elfes avec. Peut-être était-ce ce vampire. Peut-être était cette salade. Peut-être n'était-ce qu'un songe. Ou peut-être était-il en train de rêver maintenant. Il sombrait si facilement dans l'irréel qu'il peinait à distinguer ce qui faisait partie de son rêve ou de la réalité. Son regard pétillant se posa sur les deux hommes comme s'il jaugeait leur degrés de sadisme ou de plaisanterie.... Voire de sadique plaisanterie. La prendre, disait l'un. Ah oui, la prendre, c'était une idée ça. L'elfe sauta dessus comme on chasse une proie et retourna dans son coin de pièce non sans avoir préalablement avidement croqué un bon quart du légume, au cas où les deux intrus décideraient de la lui ôter. Il tenta d'avaler sans mâcher, pris par son empressement d'avoir quelque chose dans le ventre. Il manqua de s'étouffer avec, contraint entre deux phénomènes divergents. Le premier voulait que sa faim le fasse avaler tout et n'importe quoi, sauf qu'il en avait pris beaucoup trop dans sa bouche habituée aux maigres rations. Mais l'idée de recracher, c'était s'exposer à ce qu'on lui vole sa nourriture. Alors il la gardait dans sa bouche, tâchant de dompter les haut-le-cœur. Il se recroquevilla dans son coin, serra sa salade contre lui comme un trésor. Il mâchait, essayait d'avaler quelques morceaux, les yeux clos, douloureusement, car il voulait avaler ça le plus vite possible, perdu entre la nécessité et l'impossibilité de la transaction. Il avait l'impression d’étouffer, son esprit s'évada sur une situation similaire vécue par la passé : son rituel. Il avait manqué de mourir sous l'eau, du moins le pensait-il. Il était bien loin l'Esprit-Totem du Saumon...

« Précieux... »

Souffla-t-il, d'une voix rauque et lointaine lorsque la bouche fut vidée et que l'air entra à nouveau dans ses poumons. meurtris Il divaguait et revint à la réalité. Il r'ouvrit les yeux sur sa si bienvenue offrande puis sur les deux autres. Tiens, ils ne lui avaient pas sauté dessus pour lui prendre sa nourriture. Ils étaient même anormalement calmes. Étaient-ils morts ? Après mûre observation suspicieuse, l'elfe en conclut qu'ils ne l'étaient pas. C'était peut-être lui qui leur avait fait trop peur ! Il montra ses crocs d'elfe terrifiants et colla son oreille contre la salade : elle, elle était bien morte ! Il enfouit son nez dans la verdure : elle sentait bon. Elle, au moins, elle avait pris un bain. Il se surprit à imaginer sa salade dans un bain comme la dernière des princesses d'Armanda. Il afficha un fin sourire béas et se mit à rire comme s'il avait fumé sa salade. Et que c'était de la bonne. Elle était plus précieuse que de la simple nourriture. S'il y avait de la salade dans l'empire de Vraorg, c'est qu'Armanda, malgré le chaos, n'était point encore dévastée telle l'Alaya. C'était la raison pour laquelle il souriait et riait comme le plus grand des imbéciles heureux. Il se moquait, non pas des personnes en présence : il se moquait de Vraorg. L'espoir faisait briller une lueur nouvelle dans ses yeux. Il craignait que ce monde réel ne soit qu'atrocités, Merithyn venait de lui montrer qu'en ces heures sombres se vendaient encore de pareilles denrées. Elles existaient et elle étaient faites pour nourrir les elfes. Armanda n'était pas encore totalement détruite comme les racontaient de façon si pessimiste les nouveaux arrivants. Et puis il avait entendu le son de son propre rire. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas entendu cela. La joie existait encore. Aldaron s'accrocha à cet espoir futile.

Il s'arrêta brusquement de rire comme un idiot fêlé lorsque ses yeux se figèrent sur Merithyn. Il le reconnaissait maintenant. Il savait qui il était. Il savait ce qu'il fut et ce qu'il était à présent devenu. Sa trajectoire semblait avoir été radicalement brisée.

« Chantelombre... »

fit-il difficilement. Le baptistrel n'était plus. Le marchand contempla Merithyn, puis sa salade et cessa rapidement ce manège craignant de leur trouver des airs de famille.

« Que voulez-vous ? »

Pour Aldaron, la salade n'était pas gratuite. Il se recroquevilla en l'enserrant contre lui, craignant qu'on ne lui demande paiement qu'il ne saurait honorer.
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MessageSujet: Re: Précieux - PV Aldaron TERMINE Précieux - PV Aldaron TERMINE Icon_minitimeDim 10 Mai 2015 - 23:24


Ses réactions étaient… et bien, celles d’un être désespéré. D’un être qui n’avait pas vu de salade depuis longtemps. D’un être… réellement atteint par l’atmosphère et les conditions de vie de ce lieu. Ne bougeant pas, il l’observa, le laissant faire. Sans doute vaudrait-il mieux qu’il fasse attention en mangeant, ou il se rendrait malade. Après avoir passé tant de temps à absorber de la viande, son estomac n’allait peut-être pas totalement apprécier de revenir à un régime alimentaire plus en adéquation avec ses besoins physiques. Pour autant, il ne bougea pas, resta coi, l’observant attentivement. Dans un sens, c’était presque rassurant de voir un prisonnier de longue date réagir comme un prisonnier de longue date. Conscient certainement de sa situation, et pas aussi bravache qu’un jeune coq à la crête tout juste poussée. Presque seulement. Il n’aurait pas accepté de lui-même la moindre satisfaction à ce que sous-entendait le comportement de cet elfe. Pinçant légèrement les lèvres, il ne put que contenir l’afflux de mécontentement qu’il éprouva à l’égard de ce lieu.

Morneflamme n’aurait jamais dû exister. Mais elle existait pourtant, contre toute la raison du monde. Il se savait incapable de pitié, car on ne lui avait pas appris ce sentiment. Et pourtant. En cet instant, ce qu’il ressentait était sans doute ce qui se rapprochait le plus de la pitié pour lui. Précieux… il n’en doutait pas, oui. Il eut un léger sourire en le voyant montrer les crocs, les siens propres luisant légèrement, blancs contre sa peau dorée. Il ne savait pas bien à quel point son esprit était atteint, mais il était amusant ainsi. Amusant et attendrissant d’une certaine façon, sans doute. Et il semblait bien que sa salade avait eu l’effet attendu, quoi qu’il fut encore difficile d’en juger. Mais la vie semblait revenir en lui, comme une flamme vivace que l’on ne pouvait totalement étouffer. Non on ne pouvait totalement l’étouffer. Même Vraorg ne le pouvait pas et pourtant, Vie ne devait pas être pour beaucoup dans ce prodige. Le Créateur avait offert un don figé, selon lui, l’étincelle originelle uniquement. Ce qu’en avaient fait les mortels était leur accomplissement.

La joue posée sur un poing, lui-même appuyé sur sa jambe par le coude, il ne répondit pas immédiatement, lorsqu’on le sollicita. Il continua de l’observer pendant un moment, tranquille. Puis, enfin, il consentit à parler. « Ce que je voulais, je l’ai déjà obtenu » Il avait vu la lueur dans ses yeux, il l’avait fait parler et rire. Il lui avait offert une salade. Autant de chose que Vraorg n’avait pu empêcher. Tout ça sous couvert d’une vaine méchanceté, illusoire, de sa part. Juste bien montée. Oui il avait déjà ce qu’il voulait. C’était très bien. C’était parfait. Son sourire disparu, ses lèvres revinrent totalement dissimuler les crocs d’ivoire. Impénétrable, il l’examina encore un moment, en prenant son temps, puis parla à nouveau. « C’est bien, même coupé de ton totem, tu n’as pas oublié tes réflexes de marchand. Cela te servira à l’avenir, je pense. Plus tes habitudes reviendront vite et plus tu auras de chances… » De survivre une fois dehors. Il était largement temps que l’abcès soit crevé, que les choses bougent.

Il vint fouiller sa bourse, puis en tira une pomme rouge et mûre et, se relevant, il vint la déposer près de lui sur le sol, ne doutant pas qu’il la prendrait rapidement pour qu’elle ne cuise pas trop. Une fois cela fait, il se rassit à sa place et fit quelques gestes, en une langue sans sons, lui demandant de sortir et de surveiller afin que personne n’ait l’idée stupide de les déranger. Celeb, d’argent et de jais, hocha la tête et sortit dignement. Une fois seul avec l’elfe, il revint à lui. « Vos affaires marchent bien, au dehors. Je dirais même que ce que vous avez fait naître pour la simple rébellion d’un petit souverain humain est devenu une bouffée d’air pour le peuple de la théocratie. Un jour si miracle se produit, de nombreux individus vous nommerons profiteur de guerre, aigris. Et pourtant…. » Il pencha davantage la tête « Je vous admire, en un sens… J’admire ce que vous avez fait, toi et ta fratrie "


Dernière édition par Merithyn Shadowsong le Lun 11 Mai 2015 - 18:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Précieux - PV Aldaron TERMINE Précieux - PV Aldaron TERMINE Icon_minitimeLun 11 Mai 2015 - 17:30

L'elfe patienta. Il n'aimait que peu lorsque ses fournisseurs mettaient autant de temps à se décider sur le prix de vente. D'ordinaire, appuyé par son totem, il se savait invincible dans ce genre de négociation. La seule qui lui ai jadis résisté n'était autre que sa sœur, il n'avait toutefois pas plus plié devant elle. Aujourd'hui, il lui semblait ne plus être dans cette confortable situation de force et se savait démuni de tout moyen de paiement. Il n'aurait pas été toutefois incapable de négocier. Il en avait longuement été fort aise que cela ne se dissiperait pas, même après trois pénibles années à Morneflamme. Il avait été mendiant en quittant son royaume natal. Il s'était hissé dans la hiérarchie humaine, il savait y faire, quand bien même il ne possédait rien. Il demeura, immobile, ses émeraudes plantées sur les canines proéminentes de son sourire. Pour un vampire, il ne lui semblait pas agressif. Il était même relativement passif depuis tout à l'heure pour être l'un des hommes du Voleur de Coeur. Tout comme l'autre mastodonte qui était venu le chercher tout à l'heure. Il posa son regard sur lui un bref instant, furtif, histoire de s'assurer qu'il n'avait pas changé le stature. Il revint dynamiquement sur Merithyn, intégrant très rapidement que celui-là était le maître de l'autre : l'autre ne ferait rien sans ordre de celui-là et c'était donc celui-là sur lequel il devait avoir l’œil et non pas l'autre. Sa réponse le laissa dubitatif.

« Que vous ai-je donc offert exactement ? »

demanda-t-il calmement, curieux de cette anormale négociation. Il n'allait pas se plaindre que son interlocuteur ait trouvé son compte sans qu'il n'ait le sentiment de lui avoir délaissé l'une de ses possessions mais il souhaitait savoir ce qui avait pu le rassasier suffisamment pour qu'il ne lui réclame une autre faveur. Il eut une toute autre réponse. Aldaron laissa peser sur lui un regard perçant, à l'égal de celui qui se sentait capable de le sonder. Il n'en avait pour autant ni les moyens, ni la conviction qu'il puisse y parvenir : ses yeux n'étaient que les messagers de ses interrogations informulées. Les propos du vampire s'achevaient dans un suspens bien entendu : comme la fin d'une histoire dont la chute était comme connue d'avance. Ce n'était pas à Morneflamme que ses compétences de marchand lui seraient utiles. Il y avait bien un moyen que s'échapper de ce sordide endroit. Il lui laissait entrevoir cette possibilité, celle en laquelle le membre de la Triade avait toujours cru dès ses premiers jours d'enfermement et celle qui pourrait se réaliser à l'avenir. Il savait qu'il aurait ses chances au dehors d'ici. Il avait connu Morneflamme et il avait autrefois quitté la forêt des siens sans rien en poche, il était prêt à cette survie errante. Il lui suffirait de tomber sur de bons interlocuteurs pour faire sa route, reprendre en main son réseau et sortir du lot.

« On ne peut oublier 450 années de sa vie. Pas plus que ne s'envolent trois lugubres. »

Trois années à Morneflamme. Quand bien même il trouverait à fuir cet endroit, cette prison était marqué en lui comme au fer rouge, lui laissant une marque cuisante pour l'éternité. S'il sortait d'ici, une part de lui même resterait là à jamais et il n'y avait rien qu'il puisse faire pour contrer cela. Il savait qu'il ne dormirait plus comme avant, dans le calme paisible d'une nuit bienheureuse. Il savait qu'il ne regarderait plus jamais qui que ce soit sans une once de suspicion. Il savait qu'il ne pourrait se défaire de la culpabilité d'avoir survécu alors que tant d'autres auront péri. Il savait qu'il ne se libérerait jamais du sentiment de honte et d'humiliation qui le rongeait. Il savait qu'il craindrait toujours de ne pas manger à sa faim. Il savait qu'il devrait cohabiter tant bien que mal avec l'âme souillée de meurtres qui était la sienne. Il savait tout cela et pourtant... Il n'avait jamais renoncé à vouloir s'évader de là.

« Pas plus que ne s'effaceront quelques minutes en votre compagnie. »

Sa façon de le remercier. Il scellait sa dette envers lui. Un jour prochain, s'il venait à fuir Morneflamme, jamais il n'oublierait cet être ennemi qui lui avait fait offrande d'une salade... Et d'une pomme qu'il ramassa sans attendre. Il ferma les yeux avec force, craignant que son hôte n'ait ordonné à son molosse de lui arracher la tête... Mais rien ne vint. Lorsqu'il r'ouvrit ses yeux terrorisés, l'autre avait disparu de son champ de vision. Il le chercha longuement et tâcha de calmer sa frayeur en respirant lentement. Sa main crispée avait fait éclater la pomme dans une étreinte tremblante. Il redressa son regard vers le vampire. Seuls. L'autre n'avait voulu qu'être seul avec lui. Le marché noir devint leur sujet de discussion. Il baissa les yeux, cillant, touché en plein cœur. Son frère et sa sœur lui manquaient. Sa vie au sein de la Triade lui faisait défaut. Mais il les savait en sûreté. C'était ce qui lui importait le plus. Il avait effectivement entendu dire que leur travail faisait battre le cœur du Protectorat. Il en était aise. Il avait toujours vu derrière cette levée, en opposition au Voleur de Coeur, de la part de Cercëe et Corine, comme une façon détournée de lui faire savoir qu'ils ne plieraient pas devant celui qui leur avait ôté un frère. Il releva son regard vers Merithyn, déterminé. Chaque fois qu'il entendait parler du marché noir, ses yeux se voilaient à la fois d'un déchirement profond et d'une fierté rebelle.

« C'est leur façon de me dire qu'ils sont toujours derrière moi. Qu'ils n'ont pas cédé, comme d'autres, à celui qui me retient ici, qu'ils se battent pour les valeurs qui ont été les nôtres depuis maintenant dix ans et surtout... »

souffla-t-il d'une voix qui tremblait de plus en plus sous le joug de son émotion :

« … Qu'ils sont en vie. Savez-vous pour quelle raison je prie une heure votre maître lorsqu'il convient de supplier pour quérir de la nourriture ? »

Une heure, chaque jour. Il ne tarda pas à apporter une réponse à sa question.

« Vous n'imaginez pas combien le bonheur m'inonde chaque fois que Vraorg a la bonne idée d'envoyer ici un nouveau prisonnier qui me parle du marché noir. Il est mon bourreau et mon salvateur à la fois. Il croit faire sa justice. Moi, je crois qu'il nourrit mon espoir et console ma peine. »

Un demi-sourire carnassier éclaira son visage d'elfe jusqu'à ce qu'il se mette à rire, amusé par ce jeu funeste. Il était moqueur. Il trouvait Vraorg ridicule dans son rôle de grand méchant. Il lui faisait mal sans nul doute, il l'avait détruit. A vivre à Morneflamme, il avait appris à trouver du plaisir dans cette souffrance, il déviait les messages de terreur qu'on lui adressait.

« Mon frère et ma sœur ont fait bien plus de servir de pilier au Protectorat, Chantelombre. Ils ne sont pas des combattants et ne pourront jamais se lancer à l'assaut de cette prison mais ils ont agi dans leurs compétences... »

Ils avaient tissé une toile suffisamment grande et riche pour pouvoir reprendre leur frère une fois qu'il serait hors de cette forteresse imprenable. Son sourire satisfait s'agrandit. Il savait ce qui l'attendait dehors. Merithyn aussi à présent, s'y en avait douté auparavant. C'était prévisible que l'elfe se tournerait obligatoirement vers le marché noir pour survivre.

« Le marché noir n'est qu'une façade. Qu'ils nous traitent de profiteurs et ils auront raison. Tout un chacun cherche son intérêt en ce monde. On conduit ses objectifs personnels dans l'ombre d'une apparence ni vraiment fausse ni vraiment juste. Vous devriez savoir cela. »

Ses propos étaient à double sens et s'appliquaient au cas de Merithyn. Il en était intimement persuadé. Aussi lorsqu'il employa 'frère', ce fut tant pour désigner Aldaron vis à vis de la Triade, mais aussi Lorenz vis à vis de Merithyn et vice versa.

« On est capable de bien des plans pour un frère, ne croyez-vous pas ? »
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MessageSujet: Re: Précieux - PV Aldaron TERMINE Précieux - PV Aldaron TERMINE Icon_minitimeJeu 14 Mai 2015 - 0:45


Il ne répondit pas. Il n’avait pas à répondre à cette question. Si Aldaron n’était pas à-même de comprendre lui-même la réponse, alors il ne méritait pas de l’obtenir. D’autant qu’il était certain que le marchand ne manquerait pas d’aisance pour découvrir le fin mot de l’histoire. S’il était assez intelligent pour vendre les vertus du végétarisme à un vampire, il serait assez intelligent pour comprendre ce qu’il manigançait. Il n’y avait qu’un être purement mauvais pour ne pas être capable de le comprendre, parce qu’un être purement mauvais ne pouvait pas appréhender ses actes pour ce qu’ils étaient. Tout comme le purement mauvais ne pouvait comprendre l’essence même du respect, et ainsi ne pouvait comprendre pourquoi les autres ne le respectait pas. Et pourtant, c’était tout simplement parce qu’il ne se respectait pas lui-même. Il ne comprenait pas l’espoir car il n’en avait pas l’usage. Tout simplement… seul un mortel, un Armandéen, dans sa friabilité, dans sa faiblesse et la beauté de sa survie, pouvait réellement comprendre ce qu’était l’espoir. Lui-même avait un peu oublié. Peut-être avait-il oublié jusqu’ici…. Peut-être était-ce les yeux de cet elfe qui le lui avait appris, une nouvelle fois. Peut-être avait-il fallut qu’il fasse renaître l’espoir pour en comprendre de nouveau le sens.

On l’oubliait facilement, trop facilement. C’était une fleur fragile. Mais comme la fleur la plus fragile, elle pouvait renaître de la terre gelée après l’hiver. Et c’était ce qu’elle ferait. C’était déjà ce qu’elle faisait. Oh, il ne s’agissait pas d’un aveugle entêtement issu de l’égo, comme certains humains tendaient à lui montrer, car cet entêtement tenait des jeux de ce purement mauvais. Non c’était autre chose. Une chose issue de la plus infime des preuves, du plus petit murmure…. C’était un oiseau prêt à prendre son envol, un oiseau qu’aucun cage, aucune magie, ne pouvait retenir, si ce n’était la volonté de l’être au sein duquel il vivait. Voilà pourquoi Vraorg les brisait, voulait les briser. Il ne le savait pas lui-même, pourtant, ce qui était certainement ironique. Oh il croyait savoir. Mais non, pas exactement. Pas comme un mortel le comprendrait… « Il n’est pas mon maître » souffla-t-il doucement. Il était le tyran qui opprimait son frère, et à qui il obéissait en attendant son heure et en supprimant toute pensée et toute velléité de trahison directe. Ici, dans ce sombre trou, il pouvait le dire. Il avait commencé à desserrer le nœud de sa laisse magique et il comptait continuer sur cette voie. Ses yeux d’obsidienne polie sourirent en silence devant ses paroles. Il n’avait pas tout à fait raison.

Son frère et sa sœur, comme il les appelait, pouvaient effectivement se lancer à l’assaut de Morneflamme. Le concept n’incluait pas forcément une présence physique. Il le faisait déjà, de ce qu’il lui en disait. Ah l’innocence… « Je crois que peu d’individus usent suffisamment justement de ces termes » Ce fut sa seule et unique réponse. Il ne pouvait pas répondre autrement. Ce que l’elfe pouvait déduire n’était le fruit que de son esprit, il ne devait rien offrir à cela car il avait déjà ce qu’il avait fallu transmettre. Plus aurait été dangereux. Il se releva une fois de plus. « Prie ardemment, Aldaron de la Triade » fit-il en référence à ce que lui-même lui avait dit. Qu’il prie oui. Et qu’il conserve à présent la flamme qu’une simple salade avait pu ravivait, encore présente mais enfouie. Il y avait là quelqu’un sur qui il pariait… et il semblait bien qu’il pariait sur le bon mortel. Au moins n’avait-il pas perdu de sa capacité à jauger les autres. Il survivrait, il en était certain… quant à la suite ?

« N’est pas mort ce qui a jamais dort… et au long des ères peut mourir même la mort »
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