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Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE

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MessageSujet: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeLun 24 Nov 2014 - 0:31

~ An 2 de l'âge d'obsidienne - fin Mai ~

Elle marchait... Marchait et marchait encore, depuis quelques heures à présent. Matis l'avait laissé en plan, après lui avoir fait subir son "test". Mais elle approchait enfin de son but... Elle possédait l'anneau et le pendentif que Sylath lui avait offert. Autant dire qu'on ne viendrait pas lui chercher querelle tout de suite. Du moins, elle l'espérait. De toute manière elle ne reculerait devant rien pour le retrouver.

Cela dit... La galerie dans laquelle elle s'était aventurée pouvait largement la faire douter en cet instant. Elle n'avait pas croisée âme qui vive depuis tout ce temps et à force de tourner et retourner de ci de là, elle ne savait même pas si elle était toujours dans le bon chemin... Les parois reflétaient une très faible lueur bleutée, le tunnel était alors plongée dans une atmosphère sombre, qui ne facilitait clairement pas le repérage de la féline... Elle convint d'ailleurs de s'arrêter, se disant qu'il était tout à fait improbable que quelqu'un débarque en cet instant. Elle avait chaud, couverte comme elle l'était toujours jusqu'au cou... Passer inaperçu était quelque chose qui demandait quelques concessions. -comme mourir de chaud en été par exemple-...

Elle prit le temps d'inspecter les alentours et finit par se mettre d'accord avec elle même. Retirant cape et tunique, tout en entrouvrant sa chemise pour tenter de ressentir un brin de fraicheur. Son buste n'étant plus recouvert que par un fin tissu bordeaux, transparent qui plus est. Laissant apercevoir le pendentif à son cou, reposant sur le haut de sa poitrine. Étrangeté fait de mithril et d'argent, au disign épuré, gravé d'un symbole semblable à celui présent sur le drapeau vampirique, quoi que plus complexe et ben plus travaillé. Elle même n'avait aucune idée de ce que cela pouvait bien représenter, si ce n'est ce que lui avait dit le beau Millénaire. Qu'il la protègerait de ses pairs et lui ouvrirait les portes de son sanctuaire. Hélas, Matis était un humain... Têtu qui plus est. Et il avait fallut se montrer plus convaincante que cela, mais ici, elle n'hésiterait pas à le montrer.

S'asseyant à même le sol, elle s'appuya contre la paroi pour se reposer... Ses muscles étaient douloureux. Elle avait passée un moment aux côtés du rebelle et il avait voulu tester ses capacités avant de faire d'elle l'un des siens, pour de la conduire jusqu'ici. A vrai dire, elle n'avait pas bronché sur le coup, mais à présent, elle en ressentait une fatigue terriblement intense. En plus de sa longue marche de Gloria jusqu’à Althaïa, elle n'avait pas arrêtée de courir depuis son départ. Et si elle était endurante, ce n'était pas à ce point là... Et cette galerie qui n'en finissait pas... Seul le visage du beau Millénaire l'avait aidée à avancée sur la dernière heure. A présent, elle était éreintée, perdue et ne demandait qu'a se reposer, mais son esprit alerte n'était pas en phase avec cette idée... C'est simplement à bout de force qu'elle s'endormit sans pouvoir luter d'avantage...

Recroquevillée sur son sac de voyage, en position fœtal... A moitié dénudée... Persuadée que rien ni personne ne viendrait la surprendre ici... Et qu'elle n'avait qu'a reprendre ses force... A tors, sans doute. Mais plus assez vive pour réfléchir correctement.

Bientôt, elle le retrouverait...

C'est d'ailleurs lui qu'elle revoyait en songe... Revivant leur dernier souvenir commun. L'étreinte, avant de le voir s'envoler sur le dos de sa dragonne. Ce vampire. Sylath... Son plus bel espoir... Il n'était plus si loin l'un de l'autre... Elle touchait à son but. Elle tiendrait sa promesse...

Et toute dévouée à sa rêverie qu'elle pouvait l'être, elle sursauta quand même en entendant des pas approcher. Malgré la fatigue, malgré la douceur du songe. Elle ne dormait jamais profondément et heureusement pour elle, elle venait d'ouvrir les yeux avant qu'on ne vienne la surprendre. Ce n'est qu'au dernier instant qu'elle entreprit de saisir les pans de sa chemise pour les refermer sur son buste dans un second sursaut. Elle releva la tête, son regard pâle ensommeillé... Détaillant celui qui allait -avec un peu de chance- la sortir de là... Et l'aider à retrouver "son" vampire...

Pour la forme, elle demanda d'un ton trop doux et trop calme pour avoir l'air alerte.

- Qui va là ?
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeJeu 27 Nov 2014 - 22:16

Les pas que la demoiselle perçut étaient mêlés à s'y confondre au claquement étouffé des sabots sur le sol rocheux, recouvert d'une légère couche de terre. Voilà qui était discret. La taille de la galerie diminuait plus encore la résonance si bel et bien qu'on pouvait être surpris de son arrivée. La voûte n'était pas assez haute pour qu'il soit à cheval. Mais on pouvait commodément y router à cinq hommes côtes à côtes. Il renfermait les rênes dans une main, ses rêves dans l'autre. La monture du Marché Noir était bien chargée. C'était la dernière entrée avant la guerre. Il n'aimait pas monter à Althaïa, d'autant plus que la ville était à présent désertée et fouillée par quelques alayens assez dangereux. D'autres chevaux avaient du passer avant lui dans la galerie, une ou deux heures plus tôt. Le passage allait être lui aussi détruit pour permettre qu'aucune intrusion clandestine et meurtrière ne fasse immersion. L'elfe clôturait ses services. Il allait falloir faire la guerre avec ce qu'on avait. Plus personne ne prendrait le risque de les ravitailler avec l'arrivée de la colonne depuis la Magnifique.

Il avait fondamentalement fait entrer des armes et des munitions. Si Aigue Royale comptait un bon nombres d'excellents forgerons, même en les faisant besogner jour et nuit, ils risquaient de manquer à un moment donné de ces fameuses choses qui savent déchirer les corps. Les denrées alimentaires étaient aussi très prisées, pour parachever les offrandes de la caverne de la fertilité. Son regard d'émeraude se dévergondait dans les lueurs bleutées de la roche, en son magique éclairage. Il divaguait dans ses réflexions. Peut-être était-ce la fin du marché noir. Aldaron avait quitté le royaume des elfes pour vivre parmi les hommes. Il était devenu l'Indigne à son peuple et le pilier des générations humaines de Gloria. Et puis il y avait eu les catastrophes générées par Néant. Après un demi-millénaire de vie en riche marchand, bercé par les coutumes des hommes, il avait du renverser ses ambitions pour s'incarner dans l'un de ses idéaux : l'union de races dans un but commun. Voilà que le jour J approchait au rythme des pas de leur ennemis, en leur direction. Il avait mûrement profité des multiples plaisirs de la vie avant de se plonger dans les profondeurs de la cité rebelle dont il était devenu l'un des nerfs. L'argent, c'était de cela qu'il fallait par les temps qui courent. On ne pouvait se battra avec un simple morceau de bois, on ne pouvait pas se nourrir d'une unique pomme de terre. Il fallait plus que cela et la Triade avait œuvré à la réussite financière de cette rébellion. Le travail était celui de l'ombre, à la manière des assassins, dans un tout autre domaine.

Puis ses yeux se posèrent sur elle. Il avait connu des femmes bien plus dévêtues qu'elle, dans un nombre tel qu'il n'en était même plus choqué. Ça l'amusait. Il l'avait parcourue du regard sans porter sur elle ce si courant désir aussi pervers que lubrique. Non, l'elfe l'avait simplement trouvée bien faite. Elle pouvait en être heureuse. Ses prunelles percèrent les siennes, avec la bienveillance d'un frère. Il détailla sa mine pâle dans l'encadrement de ses mèches blondes. Elle semblait manquer de sommeil. Il redescendit ses yeux sur sa poitrine, non pas pour contempler cette dernière, mais pour vérifier qu'elle avait au doigt d'une de ses mains qui refermaient sa chemise, le fameux anneau des siens. Cette vérification usage à la rencontre d'une inconnue faite, il redressa son regard de manière plus décente. Il leva sa main vide pour lui laisser voir son propre anneau en réponse.

Alors il répliqua, sur un ton grave et visiblement... Comme absent. « Un allié de toutes évidences. Aldaron Triade, dirigeant du marché noir. Je n'ai pas le souvenir de vous connaître, Dame... ? » Il ponctua sa phrase d'un regard interrogateur qui semblait lui demander une présentation plus complète que son simple nom. « J'ignore si vous avez été prévenue, mais nous allons clôturer cette galerie... Il serait dommage que vous soyez ensevelie, ne croyez-vous pas ? » lui demanda-t-il avec un fin sourire. S'il était clair que l'inconnue était tirée par les limbes du sommeil, l'elfe lui semblait bien songeur et préoccupé. « Suivez-moi, ce serait plus sage. Si nous marchons ensemble, vous aurez amplement le temps de vous présenter. Vous avez mauvaise mine, pourquoi venir ici alors que vous pourriez profiter des nombreux dortoirs de la caverne des Songes ? »

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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeDim 7 Déc 2014 - 0:34

Se sentir observer, voila une sensation qui lui était toujours désagréable... Sylath ne lui avait pas fait cet effet, pourtant il l'avait détaillée du regard d'une façon assez similaire. Quoi qu'il en soit, elle garda le silence, le temps d'écouter l'inconnu, se répétant son nom pour le pas l'oublier. Elle n'avait pas une mémoire infaillible. Elle n'avait alors de cesse de se répéter les choses pour les assimiler. Tout comme dans son travail. "Aldaron Triade". Son visage était harmonieux. Trop sans doute pour être celui d'un homme. Elle détailla ses traits un bref instant et se redressa, refermant les boutons de sa chemise, à demi tournée pour cacher la vue sur son décolleté... Puis calmement, elle prit la peine de répondre, ramassant ses affaires... Il s'était présenté et était visiblement un rebelle, rien à craindre jusque là...

- Livilith.

Elle était brève, comme toujours. Et ne donnait que rarement son nom complet. Pour cause, un prénom suffisait largement... Et donner son nom avait ce petit quelque chose de trop personnel qui la dérangeait. Tout en suivant le rythme de son guide, elle répondit d'un air encore vaguement ensommeillé.

- Effectivement, ce serait plus que regrettable...

Non, elle ne comptait pas finir ensevelit sous la roche, si près du but? Un vrai gâchis.

Puis à sa remarque, elle sourit en coin. Occupée à enfiler son gilet et à réajuster son sac sur son dos. Visiblement amusée par l'interrogation...

- Croyez-moi, si je l'avais trouvée, je serais en train d'y dormir au moment ou nous parlons... En toute franchise, je me suis égarée...

Un soupire s'échappa de sa bouche et elle afficha une petite moue, blasée. Contrariée en fait.

- Je suis à la recherche d'une personne ici... Et, comme vous l'avez soulignez en disant ne pas me connaitre. Je ne suis encore que fraichement arrivée à Aigue.

Lui demander tout de suite s'il connaissez Sylath lui brulait les lèvres... Elle en avait réellement envie. Si cela pouvait la mener tout de suite jusqu'a lui, elle gagnerait un temps précieux qu'elle passerait à ses côtés... Mais elle réfréna la pulsion, essayant d'avoir un minimum de retenu face à l'inconnu. Poliment, elle rétorqua. Lui offrant un sourire furtif.

- J'imagine que ce n'est pas vôtre cas... Ce qui fait de vous ma meilleure chance pour retrouver mon chemin dans cet endroit. n'est-ce pas?

Elle marqua une pause, puis se passa une main sur le visage, affichant un air contrit... Il lui avait dit qu'elle avait mauvaise mine! Il était tout à fait hors de question qu'elle puisse se présenter devant le magnifique Millénaire en ayant l'air "affreuse". Non, certainement pas et c'était non négociable... Aussi devrait-elle trouver les dortoirs pour se préparer, prendre une douche... Camoufler les bleus qui ornaient son corps et se pomponner joyeusement en attendant de retrouver son "ami".

Elle se permit donc de demander:

- Pourriez-vous me conduire à la Caverne des Songes? Et... Pensez vous que je pourrais m'y... laver?

La question était posée avec une pointe de gêne mais pas moins d'entrain. Elle comptait réellement se décrasser rapidement et prendre un peu de repos pour se préparer à ses retrouvailles.

A nouveau l'image du beau vampire la percuta et elle faillit trébucher comme une imbécile, se rattrapant à la paroi avec un juron étouffé... Voila qu'elle devenait tête en l'air à force de penser à lui... Il y avait de quoi se moquer d'elle... Retrouvée à moitié nue, endormie dans le recoin d'une galerie. Perdue. Avec une mauvaise mine. Matis se serait ouvertement moqué d'elle... Visiblement l'elfe était moins "brute" que lui... Et ce n'était pas pour lui déplaire...
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeDim 7 Déc 2014 - 11:42

Livilith. C'était bref et concis. Pour être franc, il s'était attendu à d'avantage de sa part, mais il ne l'en blâmerai guère. Probablement lui parlerait-elle d'elle un peu plus tard, sur la route qui serait la leur à présent. Elfe malgré que ses cheveux courts et en bataille occultent ses oreilles pointues, il avait assez bonne mémoire et tâcherait de se souvenir de son nom. Pas de nom de famille, dommage. Lui qui avait vécu parmi les hommes, à Gloria, connaissait un très grand nombre de lignages sur plusieurs générations. D'ailleurs, plus il contemplait le visage de la dite Livilith, et plus il lui semblait avoir une certaine ressemblance avec une femme de Gloria. Il n'arrivait pas encore à mettre la main dessus. En ayant vécu dans la Capitale presque un demi-millénaire avec l'excellent sens relationnel qui était le sien, il en avait vu des visages et faire le tri pour retrouver les plus pertinent à sa réflexion n'était pas une tâche aisée.

La réplique de Livilith lui arracha un sourire léger et le sortit brièvement de ses pensées. Voilà qui expliquait presque tout. Si elle était nouvelle en ce lieu, il était normal qu'il ne l'ai jamais rencontrée. Cela peaufinait sa réflexion et illuminait la piste de Gloria avec plus de ferveur encore. Il sentit son cheval le renifler et le fouiller avec insistance tout en marchant. L'équidé devait sans nul doute savoir qu'Aldaron avait des carottes ou des pommes pour lui à la fin du voyage, mais impatient, il désirait se rassasier en cours de route. Non pas qu'il avait faim, mais rares étaient ceux, même parmi les bipèdes, qui diraient non à une petite friandise. Mais comme l'elfe ne donnait pas suite à sa requête, l'animal se mit à renifler la jeune femme.

« Je suis ici depuis les balbutiements de la rébellion à vrai dire. J'ai fait tellement de fois ce trajet entre Althaïa et Aigue-Royale que je pourrai marcher les yeux fermés à coup sûr. Je pourrais même me laisser guider par cette monture. » Il posa son regard sur l'animal et en le voyant renifler les fesses de Livilith, il tira deux petits coups sur les rênes pour le faire cesser. Le cheval avait fait tout autant de voyage entre la cité visible et la cité cachée qu'il serait capable de s'y retrouver. Ces animaux enregistraient très facilement les éléments de routine. Il poussa un petit soupir et sortit une carotte de sa besace. Le cheval devint fou, avançant derrière le marchand, il passait sa tête un coup par dessus son épaule gauche, un coup par dessus son épaule droite, espérant avoir ainsi gain de cause. L'elfe lui donna le végétal qui fut englouti bien rapidement.

« Oui, vous y trouverez tout ce qu'il vous faut dans la Caverne des Songes. C'est la caverne la plus calme de toute. On y vient pour y percevoir repos et paix. » Il allait l'y conduire, c'était presque sur son trajet de toutes façons.

« Qui cherchez vous ici ? » demanda-t-il finalement, et rebondissant sur l'un des indices qu'elle avait semés. Son regard d'émeraude se reposa sur le visage de la jeune femme qui marchait à ses côtés. Non vraiment, elle lui disait vaguement quelque chose, en un peu plus âgée... Un peu plus dénudée aussi...

« Dites moi... Vous n'êtes pas de la Capitale ? » finit-il par lâcher pour mettre fin à sa réflexion. Elle le lui dirait bien, n'est-ce pas? Ou pas d’ailleurs. Ça ne l'empêcherai pas de fouiller encore dans sa mémoire, jusqu'à en trouver la source véritable. « J'ai vécu très longtemps dans cette ville et vous me semblez de plus en plus familière. »
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 23:26

Elle s'était mise en route et voila que le cheval venait fourrager dans ses cheveux en quête de friandises... Elle approcha sa main de l'animal et le gratifia d'une caresse tout en le repoussant subtilement... Au moins assez pour s'en débarrasser. Elle fut alors happée par la conversation de son "guide" et l'écouta avec une attention appuyée... Sans doute parce qu'elle n'était pas tout à fait réveillée et que suivre une conversation était la moindre des choses en remerciement. Après tout, sans lui elle aurait peu être finit morte, ensevelit dans la galerie.

Son regarde pâlichon vint observer Aldaron. Elle détaillait souvent ses interlocuteurs, se gorgeant de leurs traits, comme inspectant chaque mouvement, chaque expression, pour mieux saisir à qui elle à affaire.

L'elfe était plutôt simple dans son attitude. Peut être un peu insistant, lorsqu'il l'observait.

Vint le moment ou il confirma qu'elle pourrait se reposer. ce qui lui arracha un sourire enjoué, quelque chose d'enfantin et de très spontané... Oui, elle rêvait d'une bonne nuit de sommeil. Après quoi elle n'aurait plus qu'a se faire belle pour son vampire. Vampire qui était sans aucuns doutes ici même au moment ou elle se rapprochait de lui. Impossible de camoufler son air rêveur sur l'instant. Sylath n'était plus très loin. Elle touchait à son but. D'ailleurs, il vint la questionner sur le pourquoi de sa venue et elle l'interrogea tout en répondant.

- Je cherche un Vampire. Il se nomme Sylath. Ce n'est pas n'importe qui. Il est le plus vieux de sa race.


Elle sortit le pendentif qu'avait laissé entrevoir son décolleté et le présenta à son interlocuteur.

- Il m'a donné ceci et visiblement, ceux de sa race devrait savoir à qui m'escorter... Concrètement, je ne suis pas venu pour la déco' ou l'acquisition d'une bague. Je suis ici pour lui. Le connaissez-vous?

L'étincelle dans son regard gagna en intensité. Parler du vampire libérait en elle une sacré dose d'adrénaline. Une forme d'excitation assez soudaine pour marquer une différence. Par contre, au nouveau questionnement de l'elfe, elle haussa légèrement les sourcils... Répondant d'un air perplexe.

- Je suis née à Gloria... Vous avez possiblement pu me croiser là-bas... Effectivement.

Son sang afflua dans ses joues en l'espace de quelques secondes. Elle se retrouvait avec le feu au visage. Un sentiment de honte et d'inquiétude sortit de nulle part, venait de l'assaillir. Se pouvait-il qu'il ait fréquenté les catins de Gloria? Aurait-il croisé sa mère? ou elle même, lorsqu'elle était enfant.

Cette phase de son histoire était quelque chose qu'elle cachait coute que coute. Rien dont elle n'aurait voulu débattre ou même discuter. Non, elle ne voulait pas que ça se sache. Parce qu'elle avait toujours eue honte d'Amilia et qu'elle ne lui avait jamais pardonnée d'avoir enfantée dans ces conditions... De l'avoir destinée à tout cela.

Son regard perdit alors de son éclat. Elle se mit à observer devant elle... Préférant largement qu'il se trompe de personne... Oui... Elle ne lui pardonnerait pas de lui rappeler ce passage de sa vie. Elle ne pardonnerait pas qu'on la présente à Sylath comme une fille de catin... A présent elle n'était plus d'aussi bonne humeur. Le réveil était vraiment mauvais...


Dernière édition par Livilith Veihg le Lun 22 Déc 2014 - 1:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeDim 21 Déc 2014 - 17:47

L'elfe observa le sourire enfantin de la demoiselle. Nul doute qu'un bon lit douillet lui faisait grande envie. Cependant, ce sourire laissa brièvement Aldaron bouche bée avant qu'il ne se reprenne et détourne le regard. Cette fois-ci, il tenait le bon bout. La mémoire laissait entrevoir le visage de cette femme des bordels de Gloria. Le genre de femme dont le regard brûlant donnait la fièvre rien qu'à la regarder. Le marchand n'avait jamais eu besoin de payer pour s'octroyer les plaisirs de la chair. La beauté de sa race faisait tomber dans ses bras toutes les humaines qu'il voulait. D'autant plus qu'il était doté de l'Art de la parole, profilant mensonge et vérité en lien absolu. C'était ce qui lui avait permis de remonter la pente lorsqu'il avait quitté sans bagages la forêt des elfes. Il avait rencontré Amilia, assurément, car les catins ne faisaient pas que rendre feu et flammes les hommes qui payaient pour elles. Elle avait des vies, des besoins, et parfois des enfants à éduquer qui naissaient fréquemment hors de tout désir. La jeune femme avec qui il discutait n'était autre que la fille d'Amilia, qui avait disparu de la circulation à la mort de sa mère. Une sombre histoire dont l'elfe ne tenait pas tous les tenant et aboutissants. Certains parlaient de suicide, d'autre de meurtre. Entre les deux il y avait peut-être la vérité.

L'elfe reposa son regard sur elle, tout en poursuivant sa marche. On commençait à entendre les brouhaha actif de Coeurempire, caverne principale de la cité enfouie. La réponse le détourna de ses pensées. Sylath ? Le plus ancien vampire ? L'elfe ne put se retenir de rire. Voilà qui était fort amusant bien que Livilith ne puisse pas encore comprendre. Le maître marchand ne tarda pas à lever le voile sur la vérité. Il ne voulait pas laisser Livilith croire qu'il se moquait d'elle. Il s'arrêta pour observer le collier. Il haussa brièvement les épaules. Le collier ne lui disait rien. Pas à première vue du moins. D'autant plus que Livilith lui avait dit que seuls les vampires sauraient la guider à la vue de ce médaillon. Aldaron n'était pas une créature de la nuit. Et puis, sans mot dire, il reprit sa marche. Il cherchait à nouveau dans sa mémoire. Ce n'était pas aisé d'avoir vécu autant d'années, tant de siècles.

« Je crains que vous n'ayez été trompée, Livilith. Les vampires ne sont pas mes plus grandes fréquentations mais s'il est bien quelques êtres de la nuit qui soient célébrés, celui que vous cherchez est d'eux. »

Il regarda finalement devant lui, le sourire aux lèvres.

« Je ne connais guère de Sylath, j'en suis navré. Peut-être que ce vampire existe, mais si tel est le cas, il n'est point le plus ancien des siens. Votre vampire est soit un menteur, soit un imposteur, les deux informations que vous me donnez sont contradictoires. L'Ainé se nomme Achroma Seithvelj. Un mage d'exception, dragonnier de surcroît. Étonnant que vous n'en ayez jamais entendu parler... »

Auquel cas, elle aurait sûrement réagi lorsque le vampire qu'elle avait rencontré lui avait à la fois s'appeler Sylath et être le plus ancien. Ces deux points incompatibles lui auraient fait reconnaître le mensonge. A moins que Sylath soit le véritable nom d'Achroma. Ce qui n'était pas impossible, à bien y songer. Bien des elfes et des humains changeait de nom lors que leur renaissance, ou oubliaient tout simplement le nom de leur première vie.

« A quoi ressemble votre homme ? ... Et que lui-voulez vous ?»

Ou vampire devrait-il dire. Il y avait deux possibilités, pour être exact. Soit le vampire qu'appelait Sylath et il n'était point celui qu'il prétendait être. Soit le vampire était le plus ancien et avait donné à Livilith une fausse identité. Pour lui rendre la tâche plus ardue ? Voilà qui n'était pas galant. La caverne de Coeurempire s'ouvrit devant leurs yeux.

« Bienvenue à Aigue-Royale, Mademoiselle Drayne. » Et par ce nom, il lui signifiait l'avoir reconnue. Malgré sa rougeur brusque qui n'avait pas manqué de lui sauter aux yeux. Il s'était brièvement demandé les raisons de cette honte avant de finalement lui faire l'aveu de ce qu'il savait.
Il ne voulait pas la blesser. Elle serait suffisamment grande pour lui dire ce qui n'allait pas, n'est-ce pas ?


Dernière édition par Aldaron Triade le Lun 22 Déc 2014 - 10:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeDim 21 Déc 2014 - 18:55

Le début de sa phrase lui fit froncer les sourcils... Sylath? Se moquer d'elle? Non, c'était relativement inconcevable. A moins que les vampires soient très très... très... Très ! Joueurs. Et elle n'espérait vraiment pas que ce soit le cas. Si il ne l'avait pas tué, s'il n'avait pas tenté de la vider de son sang et s'il avait été aussi courtois, coopératif et... proche... Avec elle. Il ne pouvait pas être un menteur.

Son regard s'embruma légèrement et elle sentit une sorte de colère sourde l'envahir lentement. Chose qu'elle camoufla à merveille. Puis il vint à parler d'un "Achroma Seithvelj". Quelque chose la percuta dans la description qu'il lui en fit. Mage d'exception, oh ça, elle avait pu constater que s'en était un. Il n'avait même pas eu à esquisser un geste pour lancer un sort... Quant à ce qu'il soit un Dragonnier. Il n'y avait pas de doute la dessus... Elle avait vue de ses propres yeux la dragonne... Elle l'avait vue s'envoler avec lui... Alors pourquoi? Pourquoi donc mentir sur son identité. Sylath était Achroma, il n'y avait pas dix mille possibilité quand à faire valoir cette vérité. Pourquoi la faire venir ici, avec ce collier, avec des indications... Pourquoi lui proposer de le rejoindre si c'était pour un mensonge, pour se jouer d'elle ou pour se faire attrapper en se faisant passer pour un autre?

cela n'avait aucuns sens...

- Achroma Seithvelj... ?

Elle finit par se détendre et sourire. Chose habituelle lorsqu'elle se donnait un minimum de contenance pour ne pas se laisser aller à des suppositions inutiles.

- Il semblerait que ce cher Millénaire soit un brin joueur. Mais je confirme... Mage d'exception, Dragonnier. Vampire... Grand, des cheveux platines... Un port altier à vous faire défaillir toute une cours.

Elle lâcha un léger rire et secoua la tête. Reprenant avec plus de sérieux.

- Si vous le connaissez... Auriez-vous l'amabilité de me conduire jusqu'à ce cher... Achroma Seithvelj? J'imagine qu'il fournira une explication à ma déroute... Ou bien, je découvrirais que j'ai été leurrée par un vampire, dragonnier et mage de surcroit. Ce qui semble franchement improbable de mon point de vue.

Haussant les épaules, elle continuait de marcher calmement, le pas souple et silencieux. Cette fois elle était bien réveillée...

- Quant à ce que je peux lui vouloir... Nous avons une discussion à terminer.

Et elle sourit, presque tendrement... Entendre la voix de Sylath, voila quelque chose qui lui manquait bien cruellement tout à coup. Elle laissa s'échapper un petit soupire et tandis qu'ils débouchaient sur une caverne, elle se figea...

Il venait de prononcer son nom. Pas son nom à elle, celui qu'elle avait choisit. Non, celui de sa défunte mère. Celui qu'elle portait étant enfant... L'héritage d'une catin dont elle s'était débarrassée des années auparavant... Quel choix peu judicieux pour l'elfe, s'il comptait pouvoir entamer une quelconque discussion de la sorte. Il venait juste de rater une occasion de se taire... Le sang venu affluer sur ses pommettes précédemment, quitta son visage presque instantanément. Son regard couleur pluie vint le dévisager, plus sujet à l'orage qu'autre chose à présent. Elle resta un moment silencieuse, digérant ce coup bas comme on tente de ravaler la gorgé d'hydromel de trop, en fin de soirée. Tous sentiment désertait peu à peu ses traits, elle n'était alors plus que l'assassin. Froide... Ses yeux réduits à deux fentes... Et sa voix dénuée de toute chaleur...

- Veihg. Livilith Veihg. Vous faites erreur sur la personne.

Puis dans un second temps.

- Inutile de poursuivre à mes côtés, je trouverais mon chemin seule. Merci pour la "balade".

Une façon calme de lui dire de ne pas tenter de l'approcher plus. A présent, il savait qu'il touchait juste. Elle était simplement incapable de cacher que cela venait de l'atteindre violemment. Il dévoilait quelque chose dont il n'avait pas seulement idée de l'impacte que cela avait sur elle... Elle s'éloigna alors de lui sans même un dernier regard... Trop concentrée à ne pas tenter de le tuer, dirigeant soigneusement ses pas loin de lui... Les elfes étaient de vrais plaies... Et celui ci devait avoir une sacré mémoire pour faire le lien entre elle et sa mère. Elle ne supportait pas leur race... Pas plus qu'elle n'avait jamais supporter grand monde. Aujourd'hui était une nouvelle preuve. Trop bien pensant, que croyait-il accomplir de la sorte? Si ce n'est l’embarrasser et la mettre en colère...

Non, la vérité... C'est qu'elle était blessée. Elle ne confiait jamais rien à personne, ce qui était personnel le restait. Il s'agissait de son histoire et rien n'autorisait cet elfe à venir lui arracher les détails sordides d'un passé qu'elle essayait coute que coute d'oublier, depuis voila déjà trop longtemps.

Il savait... Et la seule chose qui résonnait dans sa tête à présent, était cette petite voix qui lui murmurait de le tuer... Pour que personne d'autre ne sache... Et ce cher Sylath qui s'était moqué d'elle, lui avait mentit sur son nom... Qu'elle était bien sotte d'être arrivée jusqu'ici...
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeDim 21 Déc 2014 - 21:13

L'elfe acquiesça de la tête lorsque la petite répéta le nom du vampire. De toutes évidences, il s'agissait bien de cet homme-là dont il était question. Il laissa échapper un petit rire en l'écoutant parler de lui. A la voir agir de la sorte, elle lui semblait être en adoration totale devant ce splendide mage. Aldaron roula des yeux. Une discussion à terminer... Mais oui bien sûr. A bien calculer l'air rêveur de la demoiselle et son sourire fantasmé, il doutait sérieusement qu'elle ne soit là que pour bavarder. Enfin, c'était son point de vue. Il avait passé suffisamment de temps parmi les humains pour savoir quand une femme était folle d'un homme. Chez Livilith, ça crevait les yeux.

« Je vous conduirai à lui. Probablement pas dans l'immédiat. Vous avez besoin de vous reposer et... J'ai besoin de le trouver. Il n'est pas toujours aisé d'engager une discussion avec les grands de ce monde. Ils se cachent derrière leur château et leurs gardes... Et les gardes vampiriques ne sont pas les plus avenants... Disons que vous ressemblez plus à leur repas du soir qu'à une invitée. Dites moi où je pourrai vous faire quérir si je parviens à avoir une discussion avec lui. Serez-vous principalement dans la Caverne des Songes ces prochains jours ? »

Aldaron aurait peut-être plus de chances, par son statut, de mettre la main sur le vampire que Livilith. Achroma faisait partie du Conseil de Lorenz Wintel et le croiser n'était pas une chose facile. Ce n'était pas le genre de personnage qui fasse le marché le samedi matin pour prendre de quoi faire sa soupe, soyons lucide. Coeurempire offrait à leur yeux toute sa splendeur. Capitale de la rébellion, la ville sous terre brillait dans cette lueur bleutée. Ce qui se passa ensuite alla vite. Aldaron reposa son regard vert émeraude sur la demoiselle, son visage avait changé du tout au tout, comme s'il n'avait plus la même personne en face de lui. Le ton de sa voix faisait froid dans le dos. Il sut à cet instant qu'il ne faisait donc pas erreur. Il s'agissait bien de la fille disparue d'Amilia. Ça ne faisait plus l'ombre d'un doute. Des milliers de questions émergeaient alors dans son esprit. Pourquoi avoir disparu de la circulation ? Plus spécialement à la mort de sa mère ? Pourquoi nier son nom de famille, celui de sa mère ? Pourquoi ce regard froid, sans aucune lueur d'humanité en elle alors qu'elle semblait si brillante un peu plus tôt ? Mais la seule véritable question qui le hantait était de savoir si elle y était pour quelque chose dans le décès de sa mère.

S'il avait put croire, par le passé, qu'elle avait fui parce qu'elle ne voulait pas finir catin, ou parce que sa mère ne serait plus là pour la protéger des hommes qui payaient pour elle, sa réaction actuelle le mettait en déroute. Pourquoi réagir de la sorte ? Pourquoi n'en discutait-elle pas simplement ? Lui avait-il fait mal ? Lui avait-il dit quelque chose qu'elle ne souhaitait pas entendre ? Qu'elle voulait oublier ? Ou avait-elle peur de lui ? Qu'il lui propose une somme d'argent pour l'avoir dans son lit, comme fut jadis le travail de sa mère ? Il devait lever le doute sur tout cela, il ne pouvait pas laisser Livilith entrer au cœur de la rébellion sans être certain qu'elle ne représentait aucun danger pour les habitants. Il devait savoir si elle y était pour quelque chose dans la mort de sa mère... Ou encore si elle avait vu quelqu'un tuer sa mère, ou sa mère se suicider... Au point d'en devenir folle ? Il n'avait pas le choix, il se devait de mettre tout cela au clair. Alors il la saisit par le poignet et la ramena contre lui, fermement. Il l'empêcha de se débattre et pour cela il put compter sur la supériorité de sa force elfique par rapport à celle d'une humaine.

« Livilith, écoutez-moi. Je ne veux pas vous nuire. Avec ce que je sais de vous, je peux prévenir les gardes pour qu'ils vous fassent un interrogatoire en bonne et due forme afin de vérifier que vous ne représentez pas un danger pour notre société. Je me trompe peut-être, et je l'espère véritablement. Mais je ne peux pas vous laisser déambuler dans les rues de cette cité sans avoir la certitude que vous ne nous nuirez pas. »

Même si rameuter les gardes lui éviterait une lourde discussion à venir, il avait le sentiment qu'il serait mieux pour elle qu'il n'en vienne pas à cela. Il la relâcha. Elle savait que si elle se mettait à fuir, il appellerait les gardes. Où pourrait-elle fuir alors ? Derrière, la galerie allait être éboulée, devant, il y avait des soldats à n'en plus finir. Le tuer sur le champ ? Avec le monde qu'il y avait ici, elle allait vite se faire arrêter.

« Suivez-moi Livilith. Nous allons en discuter au calme. »

Il désigna d'un coup de menton la galerie devant lui qui menait à la Caverne de Feu et d'Acier, direction le Marché Noir. Il ne lui laissait pas vraiment le choix. Son regard d'émeraude se fit plus dur sur elle, ça n'avait rien à voir avec la douceur d'un grand frère qu'il lui avait accordée un peu plus tôt. Il n'ouvrait pas la liberté à la négociation (on aurait d’ailleurs bien tord d'essayer de négocier avec un totem Saumon). Il se mit en marche.

Arrivé au marché noir, on vint le débarrasser de son cheval et il entraîna Livilith dans un petit salon, à l'intérieur, où ils pourraient être seuls. Si elle voulait le tuer, c'était le meilleur moment pour le faire. Il prenait ce risque et il espérait qu'elle comprenne qu'il prenait ce risque justement pour elle. Dans un même temps, si on le retrouvait mort après avoir vu Aldaron rentrer avec elle ici, on en tirerait vite les conclusions qui s'imposent. On voyait à la qualité des meubles le haut rang social de la Triade. D'un geste de la main, il lui indiqua un fauteuil où elle pourrait s’asseoir si elle désirait. Il croisa les bras sur son torse et reprit la parole d'une voix calme et grave.

« Je ne veux pas vous faire du mal Livilith. J'espère néanmoins que vous comprenez la position inconfortable dans laquelle je suis. J'ai trop œuvré à Aigue-Royale pour fermer les yeux sur un potentiel danger. En cela, il me faut mettre cette histoire au clair, même si pour cela, je vois bien que romps à ma volonté de ne point vous nuire. J'ai connu votre mère à Gloria. J'ai aussi appris son décès pour lequel je vous présente mes condoléances. J'ai aussi appris votre disparition. Je ne me suis guerre intéressé à l'affaire, mais je dois vous avouer que votre réaction me laisse dubitatif. Je suis navré de devoir faire remonter en vous des souvenirs probablement douloureux : je m'en serai bien passé... Mais comprenez que je n'ai pas le choix. Que s'est-il passé Livilith ? »

Question ouverte, il s'attendait à toutes les réponses possibles et imaginables. Aucune porte close, si ce n'est celle qui les laissait seuls tous les deux, sans oreille indiscrète, dans ce salon.


Dernière édition par Aldaron Triade le Lun 22 Déc 2014 - 10:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeDim 21 Déc 2014 - 22:06

Cette fois, la colère était bien encrée, froide, impitoyable et vengeresse... Il venait de la saisir et dans un réflexe surprenant, l'avait empêché de sortir sa dague, elle était réduite à une pauvre fille emprisonnée dans les bras d'un elfe... Ce qui ne fit qu'accroitre sa colère. Ses premiers mots, tandis qu'elle n'écoutait pas ce qu'il tentait de dire, furent lâchés avec un calme incertain ou pointait largement la fureur de la jeune femme...

- Lâchez-moi !

Si elle continuait de le dévisager, dans sa tête, elle était déjà en train de l'égorger pour se tirer de cette situation désagréable... Mais elle avait vu le nombre de garde dans le coin... les rebelles étaient ici pour se battre et elle ne passerait pas inaperçue en égorgeant un elfe devant tout le monde. Elle ajouta donc, pour donner contenance à son ordre direct, parlant un ton plus bas...

- Vous n'avez aucuns droit sur moi. J'ai déjà été questionnées, testées et on m'a autorisé à être ici. Vous vous mêlez de quelque chose qui vous dépasse et qui ne vous regarde aucunement.

Chaque mots se détachaient distinctement, elle faisait un réel effort pour se contenir, d'autant qu'elle ne supportait pas qu'on la touche... Il enchainait clairement les choses dans le mauvais sens. Cela n'allait pas aider...

- Je ne suis pas un danger pour les rebelles. Je suis ici exclusivement pour Sylath, ou qu'importe son nom. Et cela ne vous regarde pas non plus... Maintenant... Lâchez-moi.

Mais parler dans le vent aurait sans doute eu le même effet... Il l'entraina à sa suite et bientôt, elle fut forcée de le suivre pour ne pas se perdre tout bonnement. De plus, elle n'avait pas envie d'être interroger par des gardes et encore moins de se retrouver coincée ici, si prêt du but... Son vampire se faisait largement désirer... Elle finirait par perdre patience si on la retenait prisonnière quelque part et... Pour sur, elle tuerait des hommes... Ou des elfes.

Arrivée dans le petit salon, elle s'esquiva pour qu'il cesse d'être en contact avec elle. Il devenait agaçant de se répéter, aussi ne vint elle pas surenchérir d'un "Ne me touchez pas". Mais son regard n'en disait pas moins.

Le discours qui suivit la laissa silencieuse. Blasée. Fatiguée de se faire harceler pour un passé qui lui était tout à fait personnel et qui ne regardait franchement personne... Elle ne se retint pas de lui dire ce qu'elle en pensait pour le coup.

- Pour qui vous prenez-vous? Ma vie ne concerne que moi. Je me fiche de la position soit disant "inconfortable" dans laquelle vous vous êtes glissé tout seul. Je n'ai pas à vous répondre. Jamais!


Puis agacée elle s'écarta, autant qu'elle le puisse dans cette pièce.

- Me nuire? Vous cherchez seulement à assouvir votre curiosité malsaine. Vous autres "Elfes" n'avez aucuns savoir vivre. Posez-vous seulement la question... Ais-je envie de parler de la mort de ma mère?

Elle haussa les sourcils en lui faisant les gros yeux.

- Êtes vous à ce point dénué de bon sens pour m'interpeller de la sorte? J'ai laissé mon passé derrière moi il y a bien longtemps. Je ne suis pas ici pour qu'un idiot pareil vienne me harceler. Alors gardez vos condoléances et étouffez-vous avec... Vous me dégoutez.

Lui tournant le dos, elle se mit à observer son pendentif, le serrant si fort entre ses doigts qu'elle s'en fit blanchir les articulations... Canaliser sa colère n'était pas aisé... Elle bouillait intérieurement de ne pas pouvoir simplement tuer l'elfe... Et il continuait à nouveau avec ses questions... Mais elle avait déjà répondu... Il fallait reprendre, pour qu'il n'ait pas de doute possible, quant à espérer trouver des réponses... C'était catégorique...

- Cela ne vous regarde pas. Laissez-moi partir et j'oublierai que vous m'avez ennuyé de la sorte...

Elle marqua un temps d'arrêt. Se retourna pour l'observer à nouveau. Le regard dur et sévère...

- En revanche si vous continuez... Je vais me montrer bien moins patiente. Et vous n'allez pas aimer ça...

Sérieuse? Elle l'était et pour sure! De quel droit exigeait-il de connaitre son histoire? De quel droit la harceler de la sorte sans même avoir tenté de la connaitre. Comme si elle était un espèce de monstre. Comment pouvait-on être à ce point borné a vouloir savoir, sans prendre la peine de réfléchir deux minutes aux conséquences d'une telle entreprise? Si les humains était cupides... Les Elfes décrochaient la palme de la stupidité.

Il avait connu sa mère. Cela ne pouvait être qu'un client. Pour qui se prenait-il au juste... ? Autant de question et de réflexion qui ne faisait qu'ajouter à son mécontentement.
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeDim 21 Déc 2014 - 23:53

Aldaron poussa un long soupir. Leur discussion allait être longue et houleuse. Elle semblait aussi têtue que lui, ce qui ne rendrait pas les choses simples. Il comprenait qu'elle se rebute au fond. Avoir à reparler de la mort de sa mère, bien des années plus tard, n'était pas le genre d'acte qu'on accomplirait de toute gaîté de cœur. Ce n'était pas non plus de gaîté de cœur qu'il se lançait dans cet interrogatoire. Alors il sortit une bouteille d'un alcool assez fort et s'en servit un verre. Bon hôte, il en versa un également pour Livilith... Au cas où l'alcool puisse la détendre un peu. Il but une première gorgée, dans le plus grand des silences. Il laissa la menace de la jolie blonde en suspens. Il était loin de se laisser apeurer par une telle menace. Il en avait connu d'autres pour tout avouer. Depuis qu'il dirigeait le Marché Noir, il risquait sa peau chaque fois qu'il remontait à la surface pour ravitailler ses étagères. Le danger faisait partie de son quotidien et pour une fois il savait d'où il viendrait. D'ordinaire, le coup de couteau pouvait surgir de partout. Présentement, dans ce salon seul à seul avec elle, la souffrance ne pouvait venir que d'un seul endroit.

« Je suis bien conscient, Livith que vous n'avez pas envie de parler de la mort de votre mère. Qui en aurait envie, soyons lucide ? »

C'était en toute connaissance de cause qu'il lui posait cette question. Mais sa brusque réaction l'étonnait et l’assommait de plus en plus. S'il pouvait entendre qu'elle n'avait pas envie de reparler de cela, pourquoi se mettre dans une telle colère ? Il portait sur elle ses prunelles vertes, la tête haute, il ne se laissait pas démonter ni par son indignation ni par ses menaces. Elles ne le touchaient pas. Il avait connu ça, le jour où il avait quitté le Royaume Elfique. Et il avait survécu.

« J'ai le rang légitime au sein de la rébellion pour vous interroger. Néanmoins si vous préférez expliquer le tout aux gardes, je peux les appeler. Peut-être leur donnerez-vous plus de légitimité. Je tiens à vous éviter l’opprobre de cela. Il serait plus sage de coopérer. Que s'est-il passé à la mort d'Amilia ? »

Il reposa son verre sur la table basse. Il ne lâcherait pas cette question tant qu'il n'aurait pas une réponse satisfaisante. Et plus elle le laissait patienter, plus il était soupçonneux envers elle. Et dire qu'il s'était montré gentil et attentionné... Si ça se trouve...

« Je ne peux pas vous laisser partir. J'ignore qui vous a laissé entrer à Aigue-Royale et j'avoue que ça me laisse perplexe qu'on vous ai laissé simplement à l'entrée des galeries. Un véritable labyrinthe pour une novice. Surtout quand on vous abandonne dans une galerie en voie d'effondrement. Seul un fou ferait cela. Je finis par m'interroger sur la manière dont vous êtes entrée... Je m'interroge également sur les exactes raisons de votre présence ici. Qui vous a fait entrer ? Quelles sont vos véritables intentions ? »

Doute quand tu nous tiens... Tu t’infiltres partout, même là où il ne le faut pas. Car à bien y penser, quand on faisait entrer quelqu'un, on le laissait pas gentiment à l'entrée, on l'accompagnait jusqu'au bout. Était-elle une infiltrée à la solde des alayiens ? Dans ce cas, il serait très facile de le savoir. Tout Armandéen qui rejoignait la cause de Néant se faisait tatouer. Il n'y avait qu'à vérifier :

« Montrez moi votre main gauche. Si vous êtes une infiltré alayienne vous ne pourrez pas le cacher bien longtemps. »

Il ne cachait pas de sous-entendu et exprimait clairement ses soupçons. Pas question de refuser. Pas question non plus pour elle de rameuter des gens, Aldaron serait obligé d'expliquer les raisons de ses doutes et entre un Dirigeant et une inconnu, qui allait-on croire ?


Dernière édition par Aldaron Triade le Lun 22 Déc 2014 - 10:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeLun 22 Déc 2014 - 1:08

Elle l'écoutait débiter... Et rien de ce qui sortait de sa bouche ne l'apaisait. Elle passait alors par plusieurs processus. D'abord évaluer la distance, le niveau de réflexe de son interlocuteur. L'arme qui serait la plus efficace... Le point le plus approprié à toucher dans la position qu'avait prit l'elfe... Mécaniquement, elle était tout à fait réfléchie. Autant que s'il s'agissait d'une cible basique d'un de ses contrats. Il lui mettait les nerfs à vifs. Elle même avait du mal à réfléchir, tout ceci lui semblait tellement irréel qu'elle n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'il était aussi borné qu'elle et que cela n'en finirait que lorsque l'un des deux cèderait...

Alors il fallait changer de stratégie. Elle ne voulait pas en parler. Mais rien ne l'obligeait à dire toute la vérité... Il y avait largement de quoi satisfaire la curiosité malsaine de son interlocuteur... Et puis se confronter de la sorte n'amènerait à rien, d'autant qu'il prenait l'avantage à l'enfermer ici avec lui, sans qu'elle ne sache avec exactitude qui était dehors, combien l’attaqueraient si elle sortait d'ici en y délaissant le corps sans vie de l'elfe... bref. Il fallait trouver un moyen de retourner la situation et elle commençait à avoir sa petite idée sur "quoi dire".

Elle se passa une main sur le visage et expira lourdement, évacuant la pression qui faisant battre le sang à ses tempes et raidissait son corps... Puis s'avançant de nouveau jusqu’à l'elfe, elle enleva son gant gauche et déboutonna la manche de sa chemise, qu'elle souleva sur la moitié de son avant bras, avant de lui tendre d'un geste étonnement séduisant. S'il avait craint pour sa vie alors qu'elle revenait vers lui, il n'avait pourtant pas tiré... Et elle notait qu'il n'était pas empressé de se débarrasser d'elle...

Sa main, fine et délicate, parsemée de quelques cicatrices -sommes toutes discrètes-, ne comportait pas la moindre trace de tatouage. Blanche, vierge... On ne distinguait rien non plus, sur son ravissant poignet ou son bras. Qui de part sa finesse et le simple mouvement exécuté pour le laisser l'inspecter, prenait tout à coup un quelque chose de très sensuel. Lorsqu'il pu être certain qu'elle n'était pas celle qu'il croyait, elle ajouta d'un air las.

- Vous êtes carrément paranoïaque...

Le verre qu'il lui avait servit avait été déposé... Et elle ne comptait surement pas y gouter. Elle finit par réajuster sa manche et enfiler son gant, beaucoup plus calme.

- Fatigant... Voila ce que vous êtes.

Puis observant le vide un instant, comme en train de se remémorer quelque chose de franchement désagréable... Elle ajouta dans un souffle.

- Elle s'est suicidée.

Plongeant ses deux opales dans les émeraudes de son interlocuteur, elle répondit cette fois plus précisément.

- Ma mère était malade. Elle avait cette obsession pour sa jeunesse et n'a plus supporter de se voir vieillir, tandis que je devenais moi-même une jeune fille gracieuse. Elle s'est suicidée ce soir là... Et je n'ai rien pu faire pour l'en empêcher... Alors j'ai fuis. Parce qu'il était hors de question que je passe le reste de mes jours dans cette chambre miteuse, à écarter les cuisses pour ses clients...

Elle était tout à fait crédible, car dès qu'elle abordait le sujet, l'émotion venait effriter son visage de poupée... Son masque de neutralité n'était plus, elle détourna le regard, observant le sol un instant. Il voulait savoir? Et bien à présent, il savait... Et si elle ne disait qu'une part de vérité, c'était bien plus que ce qu'on aurait pu espérer de sa bouche. D'autant qu'il serait carrément sordide d’exiger des détails. Elle n'était alors qu'une enfant après tout. Quel légitimité y avait-il à arracher des souvenirs douloureux à une jeune femme, qui visiblement avait mit du temps à se reconstruire?

- Je ne comprends pas votre acharnement... N'avez-vous pas assez de jugeote pour comprendre que je ne veuille pas en parler?

Son regard se fit fade lorsqu'elle revint poser son regard dans le sien. Intense...

- Oui, ma mère était une catin. Pensez-vous ne serait-ce qu'un instant, que ce soit quelque chose que je veuille partager avec autrui? A quoi vous attendiez-vous?

Elle vint s'asseoir sur le fauteuil désigné par l'elfe auparavant et croisa ses jambes, l'une sur l'autre, lentement... Bras croisés, elle reprit d'une voix calme...

- Matis Falkire s'est occupé de m'emmener jusqu'ici. J'ai été testée avec les nouvelles recrues. Les officiers voulaient voir si j'étais "capable". Comme vous avez pu le constater, ils m'ont fournis la bague. Quant au fait de m'être perdue, Matis à du me faire une blague en m'indiquant le chemin... Il est très taquin quand il s'y met...

L'interrogatoire ne rimait à rien, mais il lui était facile de répondre simplement. Elle réfléchirait à sa vengeance lorsqu'elle aurait retrouvée "son" vampire. Aldaron ne faisait que la retarder... A croire que tout était fait pour qu'elle ne puisse pas trouver Sylath.... Quoi qu'il en soit, elle conclu après quelques secondes de calme...

- Je suis ici pour le Millénaire et rien d'autre. Rejoindre la cause était une nécessité... Je ne suis pas une espionne. De grâce... Trouvez-vous un autre passe-temps...

Cette fois elle semblait totalement désamorcée. Le calme dominait ses traits, elle s'était résignée à répondre pour ne pas perdre plus de temps que prévu en combattant et fuyant à travers tout Aigue... Mais dès que possible, elle lui fausserait compagnie... Déjà exténuée par ses derniers jours d'épreuves totales... Il n'arrangerait rien. A cette allure... Elle n'allait pas pouvoir se laver et se pomponner avant de rencontrer le vampire. A croire que tous avaient décidés de s'en prendre à elle aujourd'hui... A moins que sa fatigue ne joue sur son humeur et la rende suspecte? Quoi qu'il en soit, elle n'était franchement pas bien lunée et le fauteuil lui semblait tout à coup tellement confortable, qu'il lui faudrait lutter pour ne pas se laisser aller à une sieste dans les prochaines minutes... Chose qui ne devrait pas arriver vu l'elfe agaçant auquel elle faisait face.
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeLun 22 Déc 2014 - 11:49

L'elfe conservait sur elle un œil plus qu'averti. Il n'aimait pas la situation. Vraiment. Il aurait adoré aller ranger ses affaires au Marche Noir, compter ses petites pièces d'or ou ramener une humaine dans son lit plutôt que d'avoir cette discussion glauque avec elle. Il trouvait plus cruel d'avoir à solliciter un interrogatoire par les gardes que de le faire lui-même, aussi cruel puisse-t-il paraître à ses yeux maintenant. A en juger par les actes de Livilith, ils étaient au moins d'accord sur ce point. Elle lui monta sa main. Voilà qu'elle coopérait, le marchand s'en trouva bien soulagé. Ses yeux vers scrutèrent les mouvements félins de sa dextre, aussi serein qu'il le pouvait. Il n'avait pas tiré lorsqu'elle avait approché, lui laissant le bénéfice du doute. Il était certain qu'il n'aurait pu observer sa main si elle était restée à l'autre bout de la pièce. L'elfe baissa son arc. Il ferma les yeux et poussa un soupir. Il était dingue tout ce que la crainte peut faire faire. Encore une chance que le tatouages des alayiens débute sur leur poignet gauche... Paranoïaque. Si elle savait combien les gens d'Aigue-Royale le devenaient. Avec la colone loyaliste et alayienne en approche, il y avait de quoi être complètement dingue. Tout avait été contre elle, il avait laissé la crainte l'emporter. Sa sœur humaine, Corine, se serait bien moqué de lui si elle avait été là. La situation se détendait.

«La guerre se prépare à Aigue-Royale. Chacun est sur ses gardes, je ne fais exception à la règle. Vous verrez dans une semaine, déjà, vous ne dormirez plus à poings fermés. » fit-il avec moins de fermeté. Son regard porté sur elle s'était radouci. Il attendait néanmoins d'autres explications.

Le suicide. Voilà la version qui sortit de sa bouche. L'elfe l'écouta attentivement. La sincérité parait des mots d'une certaine douleur qui se lisait sur son visage de poupée. Son explication se tenait. C'était la version des faits qu'il lui avait octroyée au début de leur rencontre, mais la réaction de la jeune femme l'avait laissé plus que dubitatif. Bien sûr qu'il comprenait qu'elle ne veuille pas en parler. Il avait connu suffisamment d'humains, bien plus qu'elle, pour savoir combien qui leur était difficile de traiter de la mort d'un être chère. Tout comme aux autres races, certains le montrant avec plus ou moins d'exaltation.

« Je m'étais attendu à bien d'autres choses. Je comprends la raison qui vous pousse à refuser que je vous prête le nom de votre mère. Dans ce cas, il aurait été mieux de me demander de ne pas vous appeler de la sorte, m'expliquer que vous ne vouliez pas qu'on sache de qui vous étiez l'enfant. Ne vous avais-je point traitée avec suffisamment de bienveillance depuis notre rencontre pour que vous puissiez m'accorder la capacité de garder pour vous le silence que vous attendiez de moi ? »

Il posa son arc sur la table et reprit son verre tandis qu'il l'observait du coin de l’œil prendre place dans le fauteuil qu'il lui avait indiqué. Il garda longuement ses prunelles insistantes sur les siennes. Il prit une petite gorgée, si peu, mais suffisamment pour brûler le fond de sa gorge avant de reposer son verre. Il vint vers elle et se pencha en avant, posant ses mains sur les accoudoirs du fauteuil de la demoiselle. Ses yeux n'étaient plus qu'à une quarantaine de centimètres des siens et laissaient transparaître tant douceur et doutes à son sujet. Il la surplombait néanmoins, créant une sorte de rapport de force où il avait l'avantage. Il reprit d'une sombre voix :

« En lieu et place de cela, vous avez fui comme détale une voleuse qui espère ainsi camoufler son larcin. Je vous avoue qu'à ce moment-là précis... J'ai vu rouge. Alors... Pourquoi ? »

Il attendait alors une dernière explication sur ce point précis, l'éclat, l'étincelle de la réaction en chaîne qui avait mené Aldaron à lui coller tant d'images négatives sur le front. Car l'ayant reconnue comme étant la fille d'Amilia, il lui avait tout bonnement souhaité la bienvenue à Aigue-Royale. C'était par la suite que tout s'était gâté. Certainement y avait-il un tant soit peu de paranoïa de sa part, il lui concédait, néanmoins la froide réponse qu'elle lui avait accordé avant de vouloir prendre la fuite l'avait affligé.

« Croyez-moi, je m'accorderai bien d'autre passe temps que celui-ci, Livilith. Si je perds mon temps avec vous dans cette discussion, c'est que je n'en ai pas le choix. Vous croyez pouvoir faire la visite d'un endroit aussi secret que celui-ci pour rejoindre votre cher et tendre, soit. Vous semblez cependant perdre de vue qu'avant d'être le point d'orgue de votre quête, Aigue-Royale est une base militaire en pleine effervescence, le lieu crucial de la bataille prochaine. »

Il ponctuait ses phrases d'un regard plus que sérieux, espérant lui faire prendre conscience du phénomène, de ce qu'elle représentait à ses yeux lorsqu'elle avait agi de la sorte.
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeLun 22 Déc 2014 - 13:11

Soupirant, elle secoua brièvement la tête, dépitée...

- Croyez-vous que je ne sois pas au courant? Je suis ici depuis quelques jours à présent... Vous ne m'apprenez rien.

Elle recommençait à s'agacer... Il était vraiment fatigant, lui dispensant des conseils et se croyant tout à fait au dessus d'elle. Monsieur était gradé et se sentait surement investi d'une mission, protéger les rebelles... Comme si elle s'était intéressée à eux ne serait-ce qu'un instant. Non vraiment, elle devait être maudite pour avoir si peu de chance. Tomber sur un Elfe fanatique et complètement paranoïaque, qui lui faisait passer un interrogatoire franchement minable.

Et cette fois, elle sortit de ses gonds... Empoignant le vêtement de l'elfe, penchée au dessus d'elle... Elle s'était maitrisée jusque là, le laissant débiter encore et toujours plus sans l'interrompre... Mais s'en était trop, il avait complètement perdu l'esprit... Il dépassait les bornes! Et plutôt deux fois qu'une! Lui balancer au visage "son cher et tendre"... Elle allait vriller...

Ses doigts violemment contractés sur le tissu, menaçaient de lui arracher son vêtement s'il reculait. Elle débita alors si vite qu'il n'eut d'autre issu que de l'écouter. Après tout, il venait de se rapprocher d'elle, c'est ce qu'il voulait? Il voulait de la proximité? Elle allait lui en donner...

- Alors quoi? Vous êtes déçu? Que voudriez-vous entendre? Que je l'ai tué? Qu'elle s'est faite tuer sous mes yeux? Qu'un homme l'a supprimé et s'en est prit à moi par la suite? Votre imagination ne se rassasie pas de cette simple image de femme complètement malade qui a mit fin a ses jours et m'a enfin libéré de cette vie misérable à laquelle elle m'avait destiné? Allez donc vous faire voir Aldaron Triade!

Et c'est une gifle d'une rare violence qu'elle lui asséna. En profitant pour le pousser en arrière tout en ronronnant pour le destabiliser... Elle se redressa et attrapa le verre qu'il lui avait servit... Se jetant sur lui et lui éclatant sur le coté du visage. Autant dire que verre, plaie et alcool ne faisait pas bon ménage... De quoi sonner son interlocuteur... Elle termina en le faisant choir au sol, lame dégainée... Puis le chevaucha, appuyant sa dague contre la chair de sa gorge... Elle s'abaissa sur lui et murmura à son oreille, son souffle chaud se répercutant contre sa peau.

- Je ne vous permet pas de parler de Sylath, ou de moi même de cette façon. Vous ne me connaissez pas. Vous ne connaissez pas la nature de notre rencontre et la discussion que je suis venue terminer ici. Vous ne méritez pas la moitié du respect que je vous ai montrée jusque là et je compte bien m'arrêter pour ce qu'il en était...

Ne vous avisez pas de tenter à nouveau de me dominer d'une quelconque façon que ce soit, car je n'hésiterais pas à vous tuer Aldaron... Et non pas parce que je suis une ennemie de la rébellion, une espionne ou que sais-je encore. Mais parce que vous avez dépassé les limites d'une discussion courtoise avec moi. Je n'ai aucunes obligations envers vous ou qui que ce soit. Je ne vous dois rien et croyez moi, je pèse le pour et le contre depuis voila quelques longues minutes... Et cela ne joue pas en votre faveur...

Ma mère était folle. Elle était une putain... Et je n'ai jamais ressentie autre chose que de la honte en pensant à elle. Vous pensez tenir là l'information de l'année, vous croyez que je cache quelque chose...? Que j'ai mis un terme à notre conversation car je suis coupable de quelque chose? Je ne fais que préserver ma vie personnelle, mes sentiments et cela semble on ne peut plus légitime que ce que vous prétendez faire...


Elle se redressa très lentement, appuyant un peu plus la lame contre son cou. Son regard n'avait plus rien de doux, de calme, ou de fatigué... Elle avait les yeux d'un assassin. Ceux qui n'expriment plus rien que la froide détermination de la mort... Et elle se contenait coute que coute, pour ne pas le tuer, ici et maintenant. Elle aurait d'ailleurs déjà pu en finir depuis quelques secondes maintenant, mais elle ne fit rien pour mettre un terme à sa vie. Et les secondes s'enchainèrent encore un peu... Jusqu’à ce que sa voix s'élève à nouveau.

- Je le répète. Je ne suis pas un danger pour la Rébellion. Je suis une alliée de Sylath... Reprenez-vous...

Parce que malgré l'envie flagrante de le tuer... Elle se contenait à la raison qui voulait qu'il n'ait fait que tenter de dénicher un potentiel espion... Mais à présent, elle lui offrait une chance de s'arrêter là... Soit il la saisissait. Soit... Il n'arriverait rien de bon ici... Pour elle ou pour lui. Car elle en avait finit d'être suspectée et interrogée. bientôt, elle ne se retiendrait plus.
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeLun 22 Déc 2014 - 15:13

« Si je n'ai rien à vous apprendre, j'en suis fort heureux. Alors pourquoi me reprocher ma vigilance ? » répliqua-t-il avec un calme énervant.

Il voyait dans ses yeux qu'elle bouillonnait, qu'elle fulminait, qu'elle était comme prête à exploser. Et il ne faisait rien pour l'en empêcher. Il attisait même cela, sans sadisme aucun. D'expérience il savait que les humains dévoilaient beaucoup plus d'eux-même lorsqu'ils étaient en colère ou lorsqu'ils avaient quelques verres à leur actif. Il avait bien essayé subtilement de faire boire Livilith, mais elle ne semblait pas très réceptive. Restait la colère. Et fatalement, ça finit bien par arriver à un moment ou un autre. Il se fit saisir par le collet. La demoiselle avait plus de force qu'il n'y aurait pensé. Mauvais point. Son regard se planta dans celui si proche du sien à présent, comme on plante un couteau dans du beurre : même si on sait que le beurre est mou, on y va avec entrain. Histoire de faire bien mal là où l'être était fragile. Il comptait sur la force de ses bras pour ne pas choir sur elle. Par simple respect. Il aurait peut-être du. Écrasée par l'elfe, elle aurait été bien embêtée pour la suite de sa manœuvre.

Il se prit une gifle monumentale comme jamais aucune femme ne lui en avait mise une. Et pourtant, il en avait brisé des cœurs. Non pas qu'il soit méchant et qu'il aime faire cela, mais parce qu'il était incapable de se fixer. Il passait du coq à l'âne sans la moindre transition, pas uniquement dans le domaine féminin d'ailleurs. C'est pour cela qu'il était un mauvais elfe. L'Indigne à leurs yeux. Le beau peuple était trop lent pour lui, remplis de tellement de conventions. Si bel et si bien qu'il n'avait trouvé sa place que parmi les humains. Les humains et leur spontanéité. Celle qu'il avait en face de lui n'en manquait pas. Il se redressa lorsqu'il se fit repousser, hors de toute délicatesse qu'il aurait pu attribuer à une femme. Déstabilisé par cette sorte de ronronnement étrange, il ne vit pas le verre venir. Il découvrait alors une femme assez doué au combat... Somme toute, une femme comme on n'en attend pas sur Armanda. Les humaines étaient sous l'autorité paternelle, puis maritale. Point de combat, point une telle ruse. Livilith en semblait pleine. Deuxième mauvais point.

Aldaron avait beau damner sa race elfique, il se trouvait bien aise à cet instant d'y appartenir. Là où le choc avec le verre aurait pu transformer en lambeau tout la peau de sa joue s'il avait été humain, la résistance naturelle des elfes lui octroya certes une belle balafre, mais on était loin de ce que cela aurait pu être sans oreilles pointues. Il réprima un grognement sourd. Sonné, il tomba au sol et se sentit chevauché. Habitué au corps des femmes, Aldaron la saisit au niveau des cuisses bien fermement. Il l'aurait repoussé s'il n'avait pas senti si rapidement le froid d'une lame sur son cou. Ça ne faisait plus l'ombre d'un doute. Il ne savait pas ce que faisait cette fille de sa journée, mais ça n'était certainement pas le ménage et la cuisine. Il se figea. Cette fois, ça allait drôlement loin. Elle était complètement folle. Certes les questions d'Aldaron n'étaient pas joyeuses, mais de là se retrouver avec une dague sous la gorge ! Achroma avait de drôles de fréquentations !

Il sentit son souffle chaud près de son oreille. Il avait relâché ses cuisses d'une main, l'autre y était encore sauvagement accrochée... Comme si cela pouvait servir à quelque chose. S'il tentait de la repousser, elle lui trancherait la gorge. Sa survie commençait à être terriblement compromise, s'il ne trouvait pas une solution presto, il allait y passer. Ça pour être en colère, elle était en colère. Pas de doute là dessus. Elle était même dangereusement en colère. La limite était franchie et il n'avait pas eu le temps de s'en rendre compte que c'était déjà trop tard. Aldaron leva ses émeraudes vers le plafond, le temps de l'écouter et d'attraper la bouteille d'alcool sur la table basse avec toute la discrétion dont il était capable. Elle était complètement malade cette petite. S'il pouvait comprendre que ce soit difficile pour elle de traiter du sujet, il y avait d'autres manières que cela d'agir, surtout lorsqu'on était une dame. S'il pouvait comprendre que Livilith avait honte de sa catin de mère, en arriver aux armes était tout autre chose et en cela, elle avait franchi un cap supplémentaire. L'elfe avait été surpris par les compétences en combat de la demoiselle. Elle était rusée, elle enchaînait les actions jusqu'à le mettre à terre comme si elle faisait ce genre de chose tous les jours. Elle était très douée. S'il lui concédait cela, il refusait néanmoins de mourir ici et par sa main. Ç’aurait été donné raison à Corine sa sœur qui jurait qu'à courir ainsi après les jupons, les femmes auraient la peau de l'elfe.

Mais à Mort, il disait 'pas aujourd'hui'.

Son bras armé de la bouteille s'abattit avec une violence d'instinct de survie avant qu'elle ne termine sa phrase. Oups, il avait loupé la porte ouverte à la paix ? Ah mince... Il allait falloir faire avec le corps de Livilith qui s'écroulait sur lui, assommée. Il lâcha ce qui lui restait de bouteille et saisit la dague de la jeune femme pour la désarmer. Elle ne riposterait plus maintenant. Il ferma les yeux, tâchant de reprendre son souffle et ses esprits. Comptait-elle réellement demander à un homme de faire deux choses à la fois ? A savoir tâcher de survivre et réfléchir ? La tête de Livilith était soulevée par son torse mouvant au rythme de sa respiration saccadée. C'était moins une.

~~~~~

Quelques longues heures plus tard
.

Encore une qu'il avait mise dans son lit. Bon, pas pour les mêmes motifs que d'ordinaire. Disons que l'elfe n'allait pas laisser la petite mourir sur lui. Si les elfes étaient résistants, ce n'était pas forcément le cas des humaines. Il avait finalement porté la femme inconsciente jusqu'à son lit, l'avait totalement désarmée et mis ses lames en tout genre sous coffre. Au moins, elle pourrait se reposer dans ce lit bien douillet et ne l'égorgerait pas à son réveil. Il l'avait plongée dans un sommeil réparateur, le temps qu'il éponge la plaie qu'elle avait au crâne. Nul besoin d'un baptistrel. Elle était surtout sonnée, fort heureusement. Elle s'en sortirait. Il y veillait. Cela aurait pu être pire, il aurait pu taper plus fort et lui démolir le crâne.

Il fit de nombreux aller/retour entre sa chambre et le marché noir attenant, pour veiller sur son état et gérer son commerce. Il la vit alors revenir à elle-même.

« Paix Livilith. Ne vous redressez pas trop vite, vous risquez de vous évanouir. » lui conseilla-t-il.

Le ton de sa voix était redevenu celui d'un frère. Il avait longuement pu réfléchir à toute cette histoire et s'en était attribué les tords qui lui revenaient. Il s'assit sur le bord du lit, posa une main sur sa tête pour écarter ses cheveux blonds et vérifier que tout allait bien.

« Je suis désolé, Livilith. »
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeLun 22 Déc 2014 - 15:56

Hors d'elle, elle répondit non sans cette violence qui la caractérisait depuis quelques minutes maintenant.

- Parce que vous n'êtes pas seulement vigilent! Vous êtes paranoïaque et vous m'accusez sans motifs. Comme si mon histoire passé pouvait seulement vous regarder. Que vous ayez été assez pitoyable pour vous rendre dans un bordel passe encore, mais que vous soyez là à m'incriminer de je ne sais quoi, c'est trop!

Elle le tenait en respect, lame à la gorge et les mains de l'elfe vinrent glisser sur ses cuisses... Assez pour détourner son attention... S'il y avait bien une chose qui terrifiait la jeune femme, c'était bien les hommes.. Elfe... Ou tout être de sexe masculins, posant ses mains sur elle. Un frisson parcourut son échine et c'est sans mal que son agresseur pu lui porter un coup. Profitant de sa diversion... Le verre s’écrasa alors sur son crane avec une telle force, qu'elle n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait, perdant connaissance immédiatement. Son corps retomba inanimé contre l'elfe. Elle aurait été folle de se savoir dans une telle posture. Heureusement pour elle, être inconsciente avait ses avantages.

Le sang s'écoulait alors... Si l'elfe était fort et résistant. Elle demeurait une simple humaine. Plus faible que lui... Et face à la violence du coup, qui aurait cependant pu être mortel s'il l'avait décidé, elle n'avait aucune chance...

-----

Elle dormait, voguant dans l'inconscience qui l'avait amenée au sommeil... Le visage du vampire pour compagnon de songe... Qui était-il au final... ? Pourquoi lui avoir mentit... ? Difficile de réellement y réfléchir, elle était toujours absorbée par sa beauté, l'image gravé dans son esprit n'en reflétait qu'une infime parcelle... Elle se sentait en sécurité, retranchée dans les tréfonds de ses désirs...

Difficile de savoir combien de temps avait alors passé, lorsque la douleur la ramena chez les vivants...

Elle étouffa une petite plainte, le regard flou et incertain. Allongée, elle cligna plusieurs fois des paupières pour distinguer ce qui l'entourait alors... Et hélas pour elle, l'elfe était toujours là. Les mots résonnèrent, désagréables... Comme un brouhaha incontrolable venu lui briser les tympans... Mais après quelques secondes, sa vue se fut plus nette et les sons compréhensibles.

Elle repoussa la main venue s'inviter sur ses cheveux et se redressa si vite, qu'elle faillit retourner dans les limbes illico... Elle retomba alors en arrière et porta une main a son visage... Endormie, elle paraissait angélique. Ses traits fins semblaient apaisés, sa bouche souriait naturellement pendans son sommeil. Elle avait ce quelque chose d'innocent, qui desertait sa personne lorsqu'elle était réveillée. Enfin, face à l'elfe en tout cas. Pour le coup, elle se mit à le dévisager, pestant, lorsqu'il s'arrêta de parler.

- Vous pouvez l'être...

Se redressant à nouveau, mais plus en douceur, elle s'accouda sur un côté et se retint à deux mains pour prendre une position assise... La tête lui tournait et son crâne était extrêmement douloureux... Elle avait enchainer les derniers évènements sans dormir, sans prendre de repos. C'était le coup ultime qui venait d'achever ses réserves d'énergie. Elle se sentait faiblarde... Molle... Et contrariée.

Elle ne répondit rien d'ailleurs, observant le vide devant elle. Se demandant encore une fois, comment elle en était arrivée là. Replaçant les évènements...

Les mains de l'elfe sur ses cuisses lui revinrent en mémoire et son visage se teinta d'un rosé tirant sur le rouge, au niveau de ses pommettes. Elle détourna alors le regard et murmura d'un ton las. Blasée.

- Laissez-moi partir à présent...
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeLun 22 Déc 2014 - 17:49

Incorrigible, elle fit tout le contraire de ce qu'il lui avait conseillé. Tant pis. Aldaron avait abandonné son enfant au royaume elfique il y a des siècles, ce n'était pas pour avoir une gamine à surveiller à la maison. Le rôle de père, ce n'était pas trop son truc. Voilà, si elle tombait dans les pommes, il lui tapoterait les joue pour qu'elle revienne à lui. Il se ferait éjecter de tout contact. Elle n'en ferait qu'à sa tête. Il finissait par la connaître à force de lui taper dessus !

Il secoua la tête de gauche à droite en signe de désespoir en la voyant agir, en l'entendant pester. Il laissa échapper un soupir. Il ne chercha pas à lui répondre. Il ne comptait pas l'énerver d'avantage. Elle se redressa avec un peu plus de prudence cette fois. Ça finissait par rentrer dans sa jolie tête blonde.

Il la vit rougir et arqua un sourcil, perplexe :

« Qu'avez-vous ? »

Non mais sérieusement, qu'est ce qu'il avait fait ENCORE ? Il était gentiment installé sur le bord de son lit, il n'avait pas insister pour vérifier l'état de la tête de l'humaine, il n'avait pas riposté quoique ce soit à ses paroles. Rien. Cela devait être dans la tête de la petite, il n'en savait rien.

« Vous pouvez partir. »

Il avait répondu calmement. Il y avait longuement réfléchi pendant le sommeil de la petite. Il était inutile d'insister d'avantage avec elle. Soit elle ne cachait rien et ce serait lui faire plus de mal que de bien. Soit elle cachait quelque chose, mais il semblait qu'il lui soit impossible d'obtenir quoique ce soit d'elle, aujourd'hui. Il la garderai à l’œil, néanmoins. Ne serait-ce que pour soulager sa conscience. Cette femme n'était pas comme les autres. Elle savait se battre, elle était même douée pour ça.

« Je vous conseille de rester pour le temps nécessaire à vous reposer, boire, manger, prendre un bain si vous le souhaitez. Ma domestique est à votre disposition, vous n'aurez qu'à lui demander. Vous ne pouvez pas sortir dans cet état là, vous allez vous perdre et vous écrouler à terre. »

Il avait raison en ce sens, mais entre ce qu'il disait et ce que Livilith en ferait, il y avait parfois (toujours?) un fossé. Mieux valait affronter la cité en pleine possession de ses moyens. Il lui offrait un asile, un havre de paix pour le temps qu'elle se remettre d'aplomb. Ce n'était pas tous les jours qu'elle pourrait vivre dans ce grand luxe, autant en profiter.

« Rassurez-vous, je ne viendrai pas dormir avec vous. » ajouta-t-il avec un brin d'ironie.

Car elle était dans sa chambre. Dans son lit. Il trouverait à dormir ailleurs. Il lui laisserait son sanctuaire. Il n'y avait rien de bien compromettant dans sa chambre. Une grande armoire avec des vêtements de bonne couture, des livres sur les étagères en langue elfique et humaine et un bureau avec toutes les missives reçues tant au niveau personnel que professionnel. L'elfe avait un très fin et puissant réseau, basé principalement à Gloria. Tout le travail de l'ombre dont se chargeaient les trois dirigeants du Marché Noir. Et puis un coffre, dont Aldaron posa la clé au chevet que Livilith.

« Vos armes sont dans le coffre. Tâchez de ne pas faire de sottises avec à Aigue-Royale. Faites ce que vous voulez hors d'ici, je m'en moque. Je vous surveille et je ne manquerai pas de vous faire payer chaque blessure que vous causerez à ceux qui m'entourent. Si véritablement vous n'êtes là que pour Achroma Seithvelj, alors il ne devrait pas y avoir d'incident. »

Il ne plaisantait pas. Elle pourrait se réfugier autant de temps qu'elle voudrait auprès d'Achroma. Il n'oublierait pas. La rébellion était son nouveau souffle de vie et il était hors de question qu'elle touche à un cheveu de sa nouvelle famille. Sa dernière phrase montrait qu'il lui accordait toutefois le bénéfice du doute et la considérerait innocente tant qu'elle ne planterait pas sa dague dans le corps de qui que ce soit. Il lui attrapa le menton pour relever son visage vers lui. Il savait qu'elle n'apprécierait pas le contact, mais Aldaron était un être assez tactile là où Livilith le refusait. Livilith aurait beau le repousser, elle ne pourrait jamais lutter contre la nature du marchand. Le peuple elfique avait tenté avant elle et s'y était cassé les dents.

« Ce qui est d'hier appartient au passé. C'est à l'avenir que je pense aujourd'hui. Aigue-Royale est ma famille, mon peuple, ma vie. J'aimerais pouvoir vous faire confiance, Livilith. Le puis-je ? »

Après sa démonstration de femme douée aux armes, il devenait douteux de lui faire confiance. Il lui demandait sa promesse.
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeLun 22 Déc 2014 - 22:21

Lorsqu'il lui demanda ce qu'elle avait, elle se crispa légèrement mais ne répondit pas... Elle s'était sentit rougir. Chose incontrôlable chez elle, surtout en présence d'un "homme". Difficile d'être à l'aise avec les contacts, mais le pire était qu'elle se mettait souvent seule dans des postures... Délicates. Matis lui avait déjà fait remarqué, il avait d'ailleurs retourné la situation contre elle, mais c'était toujours assez pratique de bloquer quelqu'un au sol de la sorte. Elle n'y voyait elle même aucun sous entendus, d'autant quand elle tenait une dague et qu'elle était prête à perforer son adversaire... Quels bandes de pervers.

Toute perdu à sa réflexion, elle n'entendit qu'a moitié sa réponse. Et dû lui faire répéter pour être certaine qu'il la laissait libre de s'en aller. Seul problème, il faisait obstacle à sa levée. Elle fut donc bien obligée de l'écouter jusqu'au bout... Essayant de recouvrer ses esprits entièrement...

Puis il fut question de repos, de boisson et de nourriture, de faire sa toilette... Le bougre touchait juste. Elle était exténuée, morte de faim et guère présentable. Il savait s'y prendre pour avoir le dernier mot. Il savait d'ailleurs "trop" bien s'y prendre. Ce qui la rendit un brin grincheuse à nouveau. Elle expira faiblement et inspecta la pièce d'un œil critique... Une grande armoire, un bureau, des étagères... Le lit dans un coin de la pièce ou elle se trouvait. Mince... Elle était dans "Sa" chambre. Dans "Son" lit! Si les rougeurs n'avaient pas disparus, elle vinrent à s'intensifier presque violemment. Son corps réagissant toujours lorsqu'elle tentait de le contrôler le plus...

Sa petite remarque ironique la fit presque sourire. Elle releva les yeux jusqu'aux siens, posant sur lui un regard réprobateur.

- C'est trop aimable à vous...

Elle savait elle même se montrer ironique. Mais après tout elle était chez lui, dans sa chambre... C'était réellement aimable à lui, de lui laisser son lit... Enfin, d'un autre point de vue, elle pouvait aussi se dire que c'était la moindre des choses après l'avoir assommée de questions et... Assommée tout court. Il l'avait tout de même bien blessé à la tête... D'accord, elle avait commencée à frapper, mais il fallait bien trouver quelque chose pour qu'il cesse de débiter ses âneries.

Dans tous les cas... Se laver semblait être dans ses priorités comparé au reste.

Elle observa la clé lorsqu'il la déposa... Essayant de ne pas se focaliser sur le fait qu'il l'ait fouillée pour la désarmer, pendant qu'elle était inconsciente. Puis répondit calmement, sans quitter la clé du regard...

- Je ne suis réellement pas ici pour faire du mal à qui que ce soit. Vous perdez votre temps à vous acharner sur moi...

Puis il saisit son menton et revint lever son visage vers lui. Dans un réflexe soudain, elle lui attrapa le poignet, figeant ses opales dans les siennes, jaugeant ce qu'il comptait faire. Les hommes étaient imprévisibles, les elfes tout autant... Elle ne savait pas ce qu'il pouvait attendre d'elle en cet instant. Et ce geste lui paraissait totalement déplacé...

- En pensant à l'avenir... Faites en sorte de ne plus me toucher... Ce serait un bon début...

Elle écarta alors son bras pour qu'il relâche son visage et le libéra par la suite... Puis lui faisant signe de se relever, elle ajouta.

- Vous pouvez vous rassurer. Je ne suis pas ici pour nuire. Je me répète encore... Mais je n'ai pas de mauvaises intentions. Sauf a vôtre égard, s'il vous prend l'envie de faire de moi une prisonnière, ou de vous glisser dans ce lit pendant mon sommeil... Enfin, il me semble que nous nous comprenons. N'est-ce pas?

Haussant les sourcils, elle l'interrogea du regard et renouvela son geste pour qu'il daigne se redresser et la laisser sortir du lit. Elle était faiblarde, mais espérait bien pouvoir prendre un bain... Elle lui donna d'ailleurs l'information.

- Quoi qu'il en soit... J’apprécie.... Votre offre. Et... Prendre un bain serait un bon début... Laver mes vêtements aussi...


Cela lui faisait mal de l'avouer, mais il avait raison pour pas mal de chose. Et au final, elle pouvait essayer de se mettre a sa place. Il protégeait les rebelles, elle ne pouvait pas réellement lui en vouloir pour ce qu'il venait de lui faire subir. D'autant qu'elle ne s'était pas montrée particulièrement douce... Elle conclu donc...

- Puis-je?

Elle n'avait pas répondu a ses questions comme il entendait qu'elle le fasse, mais elle se montrait tout de même assez clair avec lui... Il n'avait pas de crainte à avoir. Elle en revanche, ne savait pas trop sur quel pied danser... Et accepter de dormir dans son lit, tout en quémandant un bain, chez lui... Tout ceci la mettait dans l'embarras, elle ne savait plus trop comment réagir. Partir et finir miteusement devant Sylath, mais ne rien céder à cet elfe et l'envoyer sur les roses... Ou rester et préparer sa rencontre, ravalant un peu de son égo au passage... Le choix ne l'enchantait pas, mais elle venait de le faire.
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeMer 24 Déc 2014 - 0:12

L'elfe n'eut guère de réponse à sa première question. Il ne saurait vraisemblablement pas pourquoi elle rougissait de la sorte. Pire encore, le phénomène s'amplifia sans qu'il ne puisse agir en bien ou en mal. Il ne savait pas ce à quoi la petite songeait, mais ça lui occasionnait sérieusement une gêne. Aldaron arqua un sourcil en la voyant faire mais n'insista pas. Étrange cette femme-là. Il n'aurait du dire si ça l’inquiétait ou l'intriguait. Il aurait voulu comprendre. Ne serait-ce que pour ne pas lui faire du mal. L'elfe avait sûrement beaucoup de défauts, mais on ne pourrait jamais lui reprocher de vouloir faire du mal à autrui. S'il le faisait, c'est qu'il avait autre chose en être, une raison plus importante qui puisse le pousser à bafouer cette règle.

Il posa sur elle un regard espiègle lorsqu'elle lui répondit avec la même ironie que lui. Il parvenait enfin à l'emmener avec lui, plutôt que de marcher contre elle. Aller dans le même sens était sûrement la plus précieuse des sagesses lorsqu'il s'agissait de réconciliation. La main fut arrêtée dans son geste. Qu'avait-elle cru ? Qu'il lui volerait un baiser ? A bien y penser la situation s'y prêtait.

« Cela risque de ne pas être aisé, votre peau me fait délicieusement envie. » répliqua-t-il sur un air mi-ironique, mi-sérieux, à tel point il était impossible de savoir si c'était du lard ou du cochon.

« Voyons Livilith, si j'avais voulu abuser de vous je l'aurais fait pendant que vous sommeillez. Vous êtes moins pénible lorsque vous dormez. »

Il fit mine de réfléchir, au fond, il A-Do-Rait l'énerver. Alors il surjoua, et il était un très bon menteur :

« Ou peut-être l'ai-je fait... Vous êtes si ravissante lorsque vous avez les yeux clos. Votre visage de poupée m'a subjuguée par une innocence telle qu'on ne peut que vouloir la ravir. Vos lèvres sont si désirables lorsqu'elles cessent de transmettre vos invectives et votre corps qui s'offre à moi, sans aucune réticence, enfin, chère Immaculée. »

Mi-compliment, mi-insulte, il naviguait soigneusement entre ces deux mondes sans jamais tomber dans l'un ou dans l'autre. Il en avait l'art et en jouait. Béni soit son totem. Il se leva du lit et coupa fin au doute :

« Étrange, je ne m'en souviens guère. Soit cela n'a jamais exister.... »

Il tira sur la couverture pour dévoiler ses jambes encore toute habillée d'un geste aussi gracieux que magistral. Il ne l'avait pas touchée. Il avait toutes les femmes qu'il voulait à ses pieds pour ne pas avoir à fréquenter des catins ou violer des inconscientes.

« Soit ça n'était pas assez fameux pour marquer mon esprit. »

Sourire espiègle marqua ses lèvres alors qu'il la fixait. Il aimait jouer avec elle, il avait trouvé son nouveau bouc-émissaire. Il fallait dire qu'elle prenait la mouche très facilement. Le jeu n'en était que plus affriolant.

« Poesia ! » appela-t-il plus fort.

Sa voix portait, en bon marchand qu'il était. Son ton avait une fermeté bienveillante à ne pas douter qu'il était prince en son monde. Une femme mit quelques secondes à venir et à ouvrir la porte de la chambre. La domestique. Charmante domestique. De toutes évidences Aldaron ne l'avait pas embauchée que pour ses compétences en l'art du balai, encore qu'elle savait très bien en manier le manche... Le maître marchand lui demanda de préparer un bain pour son invitée. Poesia s'exécuta non sans avoir longuement dévisagé Livilith avec une certaine jalousie. Elle était dans le faux, mais comment Aldaron pourrait lui en vouloir ? Il en ramenait tellement dans sa chambre que c'était à s'y méprendre.

« Venez. » fit-il cette fois à Livilith avant de sortir à son tour.

Comme un habitué, il descendit avec une certaine aisance les marches qui conduisaient au salon où ils s'étaient battus comme des chiffonniers. Tout y était à nouveau en ordre. Dans un fauteuil trônait le majestueux vampire Cercëe, dont le charisme égalait sans doute celui d'Achroma tant l'ambiance qui se dégageait de lui attirait tous les regards. Si Aldaron et Corine n'avaient pas à rougir de leur compétences, Cercëe était la pièce maîtresse qui les liait tout trois. Dans un autre fauteuil se trouvait Corine, humaine de son état, sa sœur qui lui sourit et l'invita à venir près d'elle. L'elfe alla s'installer sur son accoudoir de telle sorte que lorsque Livilith avait sous ses yeux la Triade au complet : la plus puissante organisation marchande de tout Armanda. Les maîtres d'un réseau obscure à la faire pâlir toute coterie secrète utilisant des moyens illicites pour servir des intérêts privés peu avouables. Leur aura faisait vibrer lorsqu'ils étaient tous les trois au même endroit.

Aldaron oublia la blonde casse-pied et bavarda avec ceux qui étaient sa famille, en particulier des affaires du marché noir. Il reposa son regard sur Livilith et se leva d'un bond. Ah oui le bain. Aldaron vint prendre le bras de Livilith (qu'elle le veuille ou non, il en avait cure) et la conduisit dans la salle d'eau où un bain était presque prêt. Il sortit le nécessaire à toilette. Poesia vint vider dans le bain un dernier seau d'eau bouillante et tendit au marchand un objet emballé dans un tissu coûteux en lui expliquant qu'un elfe qui lui ressemblait beaucoup était venu livrer ceci. C'était un poignard, une belle arme, mais ce qui fit perdre à l'elfe tout sourire était les insignes qui l'ornaient et le messages gravée en langue elfique. 'Une Vraie Famille'. Il fulminait intérieurement. Nul doute que s'il était avec des personnes de confiance comme son frère et sa sœur, il aurait laissé exploser sa colère. Mais pas là avec Livilith et la domestique. Il serra les dents.
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeMar 30 Déc 2014 - 0:46

La première réplique qu'il lui donna eue l'effet inverse, de ce à quoi l'Elfe s'attendait sans doute... Non, elle ne rougit pas d'avantage et c'est d'ailleurs avec un air plus sombre, contrariée même, qu'elle commenta la chose. Réellement outrée par son comportement, ne sachant pas trop comment en rire... Et n'ayant visiblement pas conscience du second degrés.

- Vos propos sont tout à fait déplacés, je vous prie de vous contenir, c'est réellement gênant...

La ou elle éprouvait de la gêne, cette fois c'était aussi de l'agacement. Rougir était une chose, s'agacer en était une autre. Et mieux valait-il éviter de trop la titiller sur ce terrain là... Hélas, Aldaron ne semblait pas posséder de limite et finalement, c'est de mal en pis que la conversation continua... D'abord elle haussa les sourcils, lorsqu'il lui confia que s'il avait voulu quelque chose d'elle, il l'aurait prit lors de son "sommeil". Puis son expression changea pour de la consternation en écoutant la suite... Non seulement elle perdit sa couleur, mais c'est un teint carrément livide qu'il lui fit prendre. Si il pensait simplement la faire rougir... C'est pâle d'angoisse qu'elle demeura et ce, jusqu’à ce qu'il achève ses commentaires et dévoile son corps encore habillé.

Elle prit quelque seconde à interpréter tout ce qu'elle venait d'entendre et se décrispa légèrement lorsqu'il en vint à être moqueur...

A présent, elle se sentait réellement mal à l'aise. Parce qu'en plus de ne pas réussir à camoufler sa "peur", elle passait pour la dernière des idiotes... Et la dernière des saintes ni touches. L'idée qu'il ai pu abuser d'elle l'avait à se point terrifiée qu'elle en avait perdue sa répartit... Lèvres closes, elle ne dit rien. La domestique arriva et au final, elle pu se lever et suivre le pas, bêtement. Encore sonnée par les pitreries de son hôte.

Descendant les marches calmement, voir carrément sans bruit, elle inspecta le salon d'un œil critique, se rendant bien compte que tout était de nouveau en place. Elle ne manqua pas de bloquer quelques instants sur le vampire présent dans les lieux. Intriguée par sa beauté fascinante... Curieuse, comme toujours. Mais elle se tint évidemment à l'écart, calme est discrète. Alors lorsque Aldaron en revint à elle, elle inclina piteusement la tête, face aux personnes présentes. Se retrouvant au centre de l'attention, dans son état lamentable... Aussi réagit-elle immédiatement au contact en se débattant discrètement, lorsqu'il vint saisir son poignet. Toujours aussi allergique à ce genre de contact... D'autant plus venant de l'Elfe... Elle lâcha sèchement...

- Si vous n'êtes pas capable de vous empêcher de me toucher, couper vos deux mains peu s'avérer être une solution efficace vous savez... ?

Et il pouvait être certain qu'elle ne plaisantait pas. Elle pourrait d'ailleurs s'occuper de lui couper, cela ne faisait aucuns doutes!

Elle pénétra dans la salle d'eau, entrainée malgré elle... Et c'est enfin libérée, qu'elle inspecta son bain, essayant de ne pas réagir aux regards que lui jetait sans cesse la domestique. Se demandant ce qu'elle pouvait bien lui vouloir... Tout en tentant manifestement de l'ignorer. Elle suivit la remise de l'arme avec un nouvel intérêt et sentit que quelque chose ne tournait pas rond... Incapable de lire l'elfique, elle se contenta d'apercevoir les motifs, mais c'est réellement le changement d'humeur d'Aldaron qui piqua sa curiosité. Alors, histoire de détourner l'attention de l'Elfe, elle commença à retirer ses bottes, soigneusement... Puis son gilet... Déclarant, d'un ton qui ne laissait pas vraiment de place au refus, en s'adressant à la domestique.

- Laissez-nous je vous prie, nous avons un bain à prendre.

Restait à espérer que lui ne s'imagine pas réellement qu'elle l'invitait à se baigner avec elle... Quoi qu'il en soit, elle comptait bien satisfaire sa curiosité...
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeSam 3 Jan 2015 - 20:58

Gênant ? Mais plus c'était gênant pour elle et plus c'était drôle pour lui ! Après les rougeurs, la pâleur. Avait-elle donc peur à présent ? Il se mit à rire, amusé, bien heureux des divers effets qu'il avait sur elle. Il aimait cette emprise sur elle, au fond de lui, et y trouvait son grand amusement du jour. Ça ne le distrairait qu'aujourd'hui d'ailleurs. Le marchand passait tant du coq à l'âne que ce petit jeu, aussi plaisant soit-il, ne durerait qu'un temps. Et heureusement pour Livilith ! Il descendit hâtivement et passa un peu de bon temps avec sa famille de cœur. Il ne la lâcha qu'une fois à l'intérieur de la salle d'eau, un sourire aux lèvres à sa dernière réplique :

« Par Dracos, je crains qu'il ne s'agisse pas d'une solution. Cela ne m'empêchera pas d'être une personne de contact que vous le vouliez ou non. Néanmoins, si vous désirez une solution qui marche, peut-être faudrait-il que vous cessiez de croire que je veuille vous violer à chaque fois que je pose la main sur vous. » fit-il avec un sérieux déconcertant et un calme saillant, sans plus aucune ironie ni moquerie. « Vous n'êtes peut-être pas habituée à ce genre de chose, mais vous apprendrez qu'on ne touche pas les gens que pour les parties de jambes en l'air, qu'il existe des étreintes, des caresses, des contacts qu'on adresse aux personnes qui nous tiennent à cœur, qu'on apprécie et à qui on cherche à le faire savoir, indirectement. Je vous entraîne avec moi, dans mes paroles et dans mes gestes parce que j'aime savoir comment vous fonctionnez et surtout, je souhaite que vous cessiez de marcher contre moi. Ou de ne point marcher moi-même contre vous. »

Il avait en cela apprit que le sujet sensible était celui de sa mère, qu'elle était très certainement vierge et qu'elle n'aimait pas ses blagues douteuses. La domestique vint lui porter le poignard. L'elfe avait les yeux sur la lame. Il ne répliqua pas au regard de Poesia sur lui qui lui demandait si elle devait obéir à la blonde ou non. Sans objection, elle sortit et referma la porte, non sans embraser Livilith du regard. Le marchand, lui, n'avait pas quitté le poignard du regard. Une désolante fascination qui le rongeait. Cela se voyait. Il était invraisemblablement flegmatique soudain, comme si on venait de l’assommer. Il rampait au fond des abysses de son esprit comme un misérable ver de terre. Il n'était plus rien, que peu de chose sur cette île quand refaisait surface ce déplorable passé. Il reprit lentement le fil de la précédente conversation, néanmoins le ton de sa voix était à présent vide de tout sentiment. Ni haine, ni exaltation, ni joie, ni peine.

« Votre mère avait beaucoup de défauts, mais elle était aussi une femme fragilisée par votre naissance inattendue. Elle était mon amie et je suis heureux d'avoir retrouvé sa fille, que vous en ayez honte ou non. Peut-être qu'un jour, si vous veniez à être mère à votre tour... Vous comprendrez que pour protéger de soi-même un enfant qu'on aime, il faut parfois disparaître. »

Amilia avait peut-être senti que cette jalousie envers la beauté de sa fille allait finir par agir contre son propre enfant. Peut-être que la meilleure solution dans ce cas était de se donner la mort. C'était la version en laquelle Aldaron croyait profondément. Et pour cause ! Si l'elfe expliquait à Livilith qu'elle ne pourrait comprendre tant qu'elle n'aurait pas eu d'enfant alors que lui, semblait savoir ce qu'Amilia avait pu ressentir, c'était parce qu'il était père. La phrase avait un deuxième sens pour lui. Livilith pourrait peut-être le comprendre en suivant ce raisonnement... Ou pas. Aldaron n'était pas prêt à être père au moment où il le fut, 452 années plus tôt. Pas plus qu'aujourd'hui. Il était l'Indigne à son peuple et nul doute que son enfant, comme Livilith, mourrait de honte en entendant le nom maudit de son méprisable paternel. Mais lorsqu'il avait décidé de quitter le Royaume Elfique, quitter son enfant et refusé à jamais de le revoir, c'était avant tout pour le protéger de lui, de l'influence néfaste qu'il pouvait avoir sur son enfant. Il avait l'âme d'un humain et ne rentrait pas dans les petites cases bien cloisonnées des elfes. Il en avait souffert et refusait que son enfant ait à en pâtir également.

Il entendit dans son esprit les paroles de Livilith prononcées un peu plus tôt à la domestique et son esprit vacilla. Il l'avait entendue sans l'écouter et percutait enfin ce qu'elle avait dit. Il posa son regard émeraude sur elle, fronçant les sourcils. Il balbutia, perplexe :

« N-Nous ? »
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeLun 5 Jan 2015 - 16:03

Contrariée. C'est a peu près la seule expression qu'il pu déchiffrer sur son visage fermé... Il osait lui faire la leçon, comme si elle était la dernière des idiotes. Tout en y trouvant des valeurs et autre sottises qui ne firent que la rendre de méchante humeur... Le regard noir qu'elle posa sur lui fut sans appel et elle débita aussi sèchement que s'il s'était de nouveau permis un geste envers elle.

- Et si vous cessiez de ne penser qu'a vous dans vos raisonnements stupides? Et si pour une fois, vous tentiez le point de vue de votre interlocuteur. Elle se désigna du doigt, haussant les sourcils, comme pour l'aider à réfléchir à là ou elle voulait en venir... Et si vous arrêtiez de me faire la leçon?! Mh ? pensez-vous que je sois sotte? Naïve? Ou juste pitoyablement perturbée au point de ne pas comprendre ce que vous faites?

La colère montait comme toujours, car elle était ainsi... Incapable de refouler ses sentiments. Incapable de se contenir. Ce n'était pas pour rien si elle n'avait pas d'amis et qu'elle n'essayait d'ailleurs même plus de s'en faire...

- Que voulez-vous que je vous dise? Vous me mettez mal à l'aise en agissant de la sorte... Peut être est-ce ainsi que vous avez toujours fait, mais il n'en va pas de même pour moi. Je ne supporte pas que l'on pose la main sur moi. C'est instinctif. Et je ne vous demande même pas de comprendre... Simplement de me respecter en respectant cela. Est-ce trop difficile pour vous? Vous sembliez pourtant doté d'une certaine force de réflexion...

La situation l'agaçait et pour cause... Il la traitait comme une gamine... Peur d'être violée... Qu'il essaie seulement... Elle se ferait un plaisir de le tuer. Et comme si la situation ne pouvait que s’envenimer encore, il en revint au sujet de sa mère... Mais pas seulement. Tout ceci semblait cacher quelque chose. La domestique avait quittée les lieux et la dague qu'elle lui avait remise semblait avoir changé l'humeur de l'elfe. Quant à ses propos, il faudrait être vraiment naïf pour ne pas en saisir le vécu qui se cachait derrière ses paroles d'absolution...

Un brin amère, elle ne se fit pas plus douce...

- Quel grand naïf vous faites... Fragilisée par ma naissance inattendue?? Amilia était beaucoup de chose, mais certainement pas fragile. Folle tout au plus... Elle aurait tout aussi bien pu me tuer à la naissance en ce cas, plutôt que de s'employer à faire de moi la petite catin qui prendrait sa place. Elle n'a jamais montrée le moindre intérêt pour ma personne. L'amour n'avait aucune valeur à ses yeux. Je doute même qu'elle en ait jamais été capable... Vous n'avez pas vécue avec elle. Et si elle était douée pour écarter les cuisses, croyez moi, c'était et de loin, la plus mauvaise mère qui pouvait exister à Gloria! Je suis heureuse qu'elle soit morte, hélas, cela relève plus de l'accident que du réel désir de disparaitre. Elle se tranchait très souvent les veines, assez pour geindre et se plaindre en s'apitoyant sur son sort et en me rejetant la faute... Jamais assez pour mourir, jusqu’à ce jour. Et je n'ai jamais éprouvé meilleur souvenir que la libération ressentit lorsqu'elle s'est éteinte. Cessez donc vos discours sur cette femme... Vous ne connaissiez que la facette qu'elle voulait bien vous montrer. Rien de plus...


Et bien qu'elle aurait pu en rester là, elle enchaina... Trop agacée pour retenir le flot de paroles qui allait certainement blesser l'elfe...

- Peut être ce genre de persuasion marche-t-elle pour vous... Quel genre de père êtes vous donc "Aldaron"? Celui qui fait souffrir? Celui qui abandonne? Celui qui n'aura jamais montré le moindre amour pour sa progéniture?

D'une main, elle vint le repousser légèrement en arrière, comme pour l'ébranler autant physiquement que moralement.

- Vous confortez-vous dans cette brillante idée que disparaitre, c'est protéger son enfant?

Un mélange de colère, de douleur et d’écœurement vint figer l'expression de son joli minois. Elle recula et croisa les bras, jetant un coup d'oeil vers le bain, qui allait certainement commencer à refroidir... Puis elle reprit, avec moins de fougue. Le ton visant à une certaine neutralité.

- Il n'y a pas de nous. Je comptait simplement faire sortir votre domestique de la pièce, pour mettre le doigt sur votre humeur changeante depuis l'apparition du poignard. Je ne comprends d'ailleurs pas ce que cela vous évoque, mais puisque vous en venez à faire référence à une possible progéniture, j'imagine que cela la concerne...

Relevant une main elle lui fit signe de garder le silence.

- Je ne compte même plus vous écouter... Vous me fatiguez à parler sans savoir et je suis agacée de tout ceci. A présent, je n'aspire plus qu'a me baigner. Vous serez donc certainement assez aimable pour m'épargner et quitter la pièce à présent, n'est-ce pas?

Une façon comme une autre de le congédier... Il se doutait bien qu'elle ne comptait pas réellement prendre un bain avec lui, après tout ce qu'ils venaient de s'échanger... Cela n'aurait vraiment aucun sens.
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeMer 7 Jan 2015 - 22:11

Silence fut sa réponse. Éternelle et paisible elle demeurait, noyant les injures de la débâcle dans un souvenir lointain. Il ne l'écoutait déjà plus. Ces paroles l'avait rendu sourd. 450 années à se le ressasser sans cesse. Croyait-elle lui apprendre quelque chose ? Qu'elle ait tord ou raison, là n'était pas la question. Que ces paroles soient sages ou fourbes, le marchand les avait reléguées au rôle de bavardage innocent. Jamais plus il n'en souffrirait. Plusieurs siècles pour tourner la page. Aujourd'hui, Livilith pourrait forcer le retour vers les écrits antérieurs, il n'y reviendrait point. Jamais s'en faut.

Son regard émeraude s'était posé sur elle sans vaciller un seul instant. Elle tentait de briser un mur déjà en ruine, qu'espérait-elle faire de cela ? Le pousser aux confidences ? Le blesser ? Nul doute qu'il l'était, mais pas par elle. Elle ne faisait qu'appuyer sadiquement sur une plaie d'antan. Il n'en fut rien. Il était devenu sur le sujet aussi insensible qu'un monstre. Avait-elle seulement la moindre conscience des paroles qu'elle prononçait à son encontre ? Avait-elle idée du mal qu'elle aurait pu faire ainsi à tout autre que lui en remuant de la sorte un couteau dans une plaie ? Vil bourreau sous ce masque de sublime poupée, l'éclat pur de sa peau ne pouvait qu'être traître. A quel jeu jouaient-ils ? Lui le père tâchant d'éduquer une adolescente en pleine crise existentielle, elle l'enfant en quête d'une place dans le monde des adultes. L'un et l'autre avaient leur vérité du monde mais jamais l'un des deux ne parviendra à l'imposer à l'autre. C'était ainsi. Elle ne pouvait pas comprendre, elle ignorait tout de ce qu'était être mère, quant à Aldaron, il ne pouvait pas non plus comprendre. Il n'avait jamais eu à rougir de ses parents. Ils furent parfaits. Trop parfaits.

L'elfe posa le poignard sur le tissu dans lequel on lui avait apporté l'arme. Il referma et emporta l'objet maudit avec lui. Tant de hurlements auraient voulu franchir ses lèvres, tant d'insultes et de coups... Bien trop, tellement qu'ils se noyèrent tous ensemble et ne naquirent point. Il sortit de la salle d'eau pensant quelques mots qui transpiraient la poésie et la délicatesse :* Lavez-vous donc. Vous puez tellement que vos mots s'imprègnent de votre odeur nauséabonde. *

La porte derrière lui se ferma.

Elle s'appelait Livilith, il s'en souviendrait. Douce furie, tendre furie, qu'était-ce que cet animal là ? Elle était ici, d'excès vêtue, sublime créature à n'en pas douter de son minois si affectueux, si froid à la fois. Barbare révolte en son nom divin et massacre des damnés s'opposant à son effroyable mais parfaite diction, elle était la marée qui emporte rêves et valeurs dans la puissance de ses mesquines vagues. Elle était la farouche tempête que nul mot n'apaise. Elle était le ravage de ses yeux à l’émeraude aussi vacillante qu'une flamme qu'on souffle pour l'éteindre. Elle était blanche de l’Immaculée, noire du pêché, devant la vilenie souveraine, l'elfe abdiquait. Derrière lui, un royaume depuis jadis en ruine il lui laissait, qu'elle en soit maîtresse si tel fut sa volonté. Nul doute : jamais il ne viendrait le lui voler.
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MessageSujet: Re: Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête. (PV Aldaron) TERMINE Icon_minitimeDim 11 Jan 2015 - 14:35

Elle soutint son regard, furieuse... Attendant de le voir réagir, attendant un mot, une parole, un soupire, un souffle... Mais rien. Rien ne vint et ce ne fut qu'amertume, lorsqu'il sortit sans avoir esquissé la moindre réaction.

Elle soupira...

- Imbécile...

Il ne lui avait pas semblé du genre à se taire. Il n'avait d'ailleurs pas gardé sa langue dans sa poche jusqu'ici, c'était déconcertant... Et elle ne pensait pas avoir été si virulente pour lui clouer le bec. Mais de son point de vue, elle n'avait jamais vraiment tors... Difficile d'être objective sur le sujet.

Elle n'en demeurait pas moins furieuse à son égard... Il pouvait bien faire de beaux discours, clamer ne pas désirer le conflit, quand il le cherchait sans cesse. Comment pouvait-il être à ce point aveugle? N'avait-il pas saisie la première fois qu'évoquer sa mère n'était pas une bonne idée? Visiblement non...

Enfin, après tout, elle venait de lui demander de la laisser. C'était là la réaction qu'elle avait exigée de sa part. Elle ne s'était simplement pas attendue à ce qu'il s’exécute sans plus de cérémonies... D'ailleurs, il aurait tout aussi bien pu répondre a ses interrogations. Ne l'avait-il pas poussé dans ses retranchements, elle aussi? Était-ce si différent? La question demeurerait sans réponse... Que croyait-il pouvoir faire en ramenant sans cesse le sujet délicat sur le tapis? Si ce n'est la changer en effroyable garce... Non, il l'avait cherché et elle ne s'était simplement pas faite prier.

Seul dans la pièce, il ne lui fallut qu'un instant pour se dévêtir et se réfugier dans la baignoire. Délaissant ses vêtements à même le sol, sans grande considération. Une impression de solitude intense vint l'étreindre... Elle apparaissait alors minable, recroquevillée dans l'eau chaude... Douchée par la scène qui venait de prendre fin...

Le visage de l'elfe ne quittait pas son esprit. Son regard, sa neutralité... Elle avait touchée un point sensible et s'en était servit impitoyablement... Elle en était consciente et la chose ne lui était pas des plus agréable. Quand bien même il eut mérité un tel traitement, elle ne se reconnaissait pas là... Ou peut être était-ce bien elle, dans toute son entièreté. Incapable de gentillesse et de compassion... La digne fille de sa mère... L'idée lui donna la nausée... Elle se laissa glisser et vint s'immerger complètement, noyant les perles salées avant qu'elles n'inondent son visage.

Non, elle ne pleurait pas... Et surement pas pour lui.

Lorsqu'elle en aurait finit avec son bain, elle disparaitrait. Recroiser l'elfe n'était pas une option envisageable. Elle finirait bien par l'oublier...
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