Erdrake n'a pas beaucoup de souvenir de sa vie d'avant. Il sait qu'il a grandi dans un petit village entre Gloria et Elena, enfin c'est ce qu'il croit. Il se souvient d'avoir partagé des jeux avec d'autres enfants, avoir travaillé dans les champs. Mais il n'arrive pas à mettre de visage ou des noms sur son ancien entourage. Il n'a aucun souvenir de ses parents. Avait-il des frères, des soeurs? Etait-il destiné à reprendre une ferme, un atelier? Il ne sait pas. Son dernier souvenir d'enfant est celui d'un grand incendie, d'ombre passant devant les flammes, des cris et de la douleur qu'il ressentait à la tête puis il s'était endormi. Quand il avait ouvert les yeux, il était dans un village détruit et brulé, seul. Il ne reconnaissait rien. Et il ne se souvenait de rien en particulier. Mais pire que tout il avait oublié son nom.
L'enfant, affamé, erra dans le village pendant ce qui lui sembla des jours puis le quitta, marchant droit devant lui. Puis durant une nuit, il aperçut des lueurs et marcha droit dessus. C'était des feus de camps et autour des hommes armés discutaient et mangeaient. en se rapprochant, l'odeur de la nourriture empli l'esprit vide et affamé de l'enfant. Il traversa une partie du coup, sous le regard surpris de guerrier, mais lui ne les voyait pas, il ne voyait que la marmite d'où s'élevait une odeur de nourriture. Et la chaleur... Il se rendit compte qu'il était frigorifié et que ses vêtements étaient en lambeau, qu'il avait des blessures et des brûlures sur tout le corps. Mais son esprit se focalisa sur la nourriture et son estomac.
Arrivé à trois pas du feu, une silhouette se dressa devant lui et une main massive l'arrêta net. "Où crois-tu aller comme ça gamin? Tu sais ce qui arrive aux curieux et aux imprudent?" L'enfant leva les yeux vers le géant qui lui faisant fasse. Il fit non de la tête, affamé et incapable de réfléchir. L'homme eut un rire cruel et tira un grand coutelas. "Et bien tu vas vite le savoir." L'homme saisit le garçon. "Arrête sa tout de suite Borogne!" La voix venait de derrière le géant, le stoppant dans son élan.
"On ne tue pas les enfants et on les torture encore moins
- Ce n'est pas ce qui t'a gêné l'autre jour dans ce village. Tout le monde y passait sous ta lame, les hommes, les femmes et même les enfants. Et si ça se trouve, c'est peut-être un survivant." Un sourire mauvais s'étira sur les lèvres du prénommé Borogne." Il est venu pour qu'on finisse le travail et qu'on s'amuse encore avant le prochain village.
- J'ai dit non. Il y a une différence entre le pillage et le meurtre froid. Et si tu n'es pas d'accord, on peut régler ça à l'épée."
Borogne se retourna pour faire face à l'homme. L'enfant le vit et ne l'oublia pas. Plus petit que tous les hommes qui l'entoura, il portait cependant une armure complète contrairement à la plupart des hommes du camps, avec une épée dont la garde était finement décoré. Son visage était caché par une barbe finement taillée tout comme ses cheveux bruns et dans ces yeux marrons on ne voyait que le calme et une grande noblesse.
"C'est bon, t'as gagné. Je te le laisse ce gamin si tu le veux Iriac. Prend"
Borogne envoya l'enfant vers Iriac d'une puissante tape. Iriac le recptionna tandis que Borogne s'éloignait en riant.
L'asseyant près du feu, Iriac s'adressa au gamin: "Comment t'appelles-tu petit? Et d'où viens-tu comme ça?" Mais l'enfant n'avait d'yeux que pour la marmite. Iriac le remarqua et le servi dans un grand bol. L'enfant mangea goulument, se brulant mais la faim était trop forte. Il fut resservi plusieurs fois et une fois sa faim rassasiée, il s'endormit. Quand il se réveilla, il était dans une tente sur un lit de camps. A côté, une table sur laquelle était penchée Iriac. Remarquant que l'enfant était réveillé, Iriac vint se mettre à son chevet. "Bonjour petit. Bien dormi?" L'enfant hocha timidement la tête. "Bien. Je peux savoir ton nom?" L'enfant fixa le guerrier sans bouger. "Allons, tu dois bien avoir un nom. Ou bien tu as perdu ta langue?" Il lui sourit gentiment. "Je ne sais pas." La voix de l'enfant était chevrotante. "Tu ne sais pas ton nom ou si tu as perdu ta langue?
- Je ne sais pas.
- Ce n'est pas grave. Tu n'as plus à avoir peur. Tu es en sécurité. Tu vas rester au lit, le temps que l'on soigne tes blessures et que tu te rétablisse pleinement. Je suppose que tu viens du village qu'on a détruit il y a peu. Comment s'appelait-il déjà?
-Erdrake." La voix de l'enfant était plus forte."Je me souviens du nom Erdrake.
- Et bien ce n'est pas trop mal même si ce n'est pas celui de ton village je le crains. Mais je t'appellerai Erdrake dorénavant. Je suis Iriac Geflorth. Maintenant repose toi, je suis là pour te protéger et veiller sur toi. Plus rien ne t'arrivera."
L'enfant se rendormi. Il avait maintenant un nom.
Comme Iriac l'avait promi, il s'occupa de lui et finit par lui donner son nom. Une fois remis, il lui enseigna l'art de se battre et rapidement, Erdrake se révéla doué pour les armes, en particulier celle d'hast. Allant de pillage en pillage, il grandit en force et en intelligence. Il devient un bon stratège durant les escarmouche avec les force de l'ordre. Mais éduquer un enfant au milieu de brutes n'en fait pas un diplomate. Malgré les efforts d'Iriac, Erdrake resta colérique, même si il pouvait faire montre de compassion. Erdrake ne chercha pas à connaitre son passé, son présent étant bien rempli.
Puis vint la nouvelle du retour des dragons en même temps que l'attaque des vampires. Quelle meilleure nouvelle pour une bande de guerriers qui s'ennuie que celle de la guerre. La compagnie se précipita "au secours" des villages attaqués afin de "défendre" l'empire. Mais avec le temps, on a oublié la force dont font preuve les vampires. Et la modestie n'est pas le point fort des humains, surtout des soudards qui entouraient Erdrake, lui-même n'étant pas le dernier des arrogants. La déconvenue des premiers affrontements, malgré les armures et les armes lourdes achetées pour l'occasion s'avérèrent insuffisantes face au vague de Lorenz. Des mercenaires Sont braves, voir parfois courageux, mais la témérité est une qualité qu'on évite quand on veut vivre vieux. Après la mort ou la transformation de plus de la moitié de la compagnie, les survivants décidèrent de fuir vers le nord de l'empire. Mal leur en a pris.
Une armée d'invasion humaine étrangère débarqua. Les humains ne sont pas des vampires, ils peuvent être tué facilement. Là encore une erreur qui couta la vie à la presque totalité de la compagnie, et surtout d'Iriac. Erdrake, blessé, fuit, seul et désemparé. Son mentor, son modèle venait de mourir devant ces yeux. Il se retrouvait comme quand il était enfant, sans personne.
Erdrake repartit alors comme des années avant, seul et sans but. Il signa dans différentes compagnies de mercenaire puis l'armée qui défendait désespérement Gloria, il participa à de trop nombreux combats. Froid et implacable, il n'avait plus aucun but, autre que survivre.
Mais la guerre contre les Alayiens semblent se terminer. Dégouté par le nouvel empereur humain qui s'allie aux envahisseurs qu'Erdrake a trop combattu pour asseoir son autorité, Erdrake part vers un territoire rebelle, Aigue Royal, pas pour se joindre à eux mais pour ne pas vivre sous l'égide de ses ennemis. Il finit par se battre au sein de la rébellion jusqu'à épouser sa cause en tant que combattant.
Aurait-il pris gout à la rébellion ou la résistance au plus fort, mais lors de l'arrivée de Vraorg, Erdrake rejoint les Protégés tant bien que mal et se bat contre le Tyran, bataille après bataille jusqu'à sa mort. Il apprend la fin de la guerre comme tous les simples soldats, par amplification et annonces.
La guerre finie, il décide de changer de vie, mais rien n'est moins simple. Les souvenirs des batailles le poursuivent et des images d'une autre vie, celle d'un garçon dans un village, avec une famille. Une vie dans le nord des territoires humains. Puis il constata un manque. Seul et sans but, il remarqua que sa vie était vide de sens. Il avait passé son temps à se battre, à suivre des ordres et brutalement, la lumière se fit. Où était sa famille? Qu'était-elle devenue? Et qui était responsable? Craignant la réponse à sa dernière question car la connaissant, il se souvient de sa première rencontre avec celui qui devint comme un père. Il décide alors de partir à la recherche de ce village et de son passé. Il part de ville en ville, descendant d'Elana vers Gloria lentement, faisant de nombreux arrêts pour financer son expédition, il erre dans le nord, posant des questions mais ne trouve aucun indice car il ne se souvient pas non plus de l'emplacement du village. Devant son échec, il repartit vers Elena pour trouver de l'argent car ses réserves s'étaient amenuisées. Fatigué et désespéré, sa quète de réponse est au point mort.