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Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus]

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MessageSujet: Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Icon_minitimeJeu 29 Oct 2015 - 10:57

9 Juillet de l'an 5


Les journées d'Orfraie étaient souvent très complètes. Entre ses devoirs de générale, l'entrainement de ses guerriers et ses prérogatives en tant que princesse, l'Elfette n'avait que peu de temps à perdre. Toutefois, elle trouvait toujours du temps pour elle-même, souvent le soir ou même la nuit, lorsque le sommeil la fuyait. De toute façon, elle n'avait jamais eu besoin de dormir longtemps…

En cette fin de journée, la guerrière quittait le quartier Elfique où elle avait supervisé l'entrainement de sa cinquantaine de guerriers et de leurs apprentis. En armure et en arme, ses pas étaient rapides. Toutefois, elle ne se dirigeait pas encore vers Fort Espérance. Depuis quelques jours, les prisons de Sandur accueillaient un invité d'honneur que l'Elfe voulait rencontrer. Un homme qui avait tué de nombreux Elfes par le passé et dévoré le cœur de ses victimes. Orfraie n'avait rien contre les Hommes en général, mais celui-ci attisait sa curiosité tout en faisant naître en elle une profonde incompréhension, voir une touche de dégout. Manger le cœur de ses victimes… Pour elle, c'était incompréhensible. Tout cela la poussait à vouloir rencontrer le Corbeaux.

Orfraie passa d'un toit à un autre pour rejoindre la prison de Sandur, évitant ainsi la foule de gens qui rentraient peu à peu chez eux. Arrivée à destination, elle se laissa tomber et se réceptionna dans la rue sableuse. Les abords de la prison étaient calmes, surement à cause du nombre de garde. Ces derniers la laissèrent passer après l'avoir reconnu et on lui indiqua où se trouvait la cellule du Corbeau. Lorsque l'Elfette pénétra dans le couloir qui donnait sur sa geôle, elle ne pu s'empêcher de froncer le nez. L'odeur était forte, mais elle se retint de tout commentaire tandis qu'elle s'approcher des barreaux, le capuchon de la cape qui lui arrivait aux genoux rabattu sur son visage, le gardant dans l'ombre.

La cellule était assez grande compte tenu du fait que deux chevaux auraient pu y tenir collé l'un contre l'autre. Une petite fenêtre, percée dans le mur du fond de la cellule, laissait d'ordinaire entrer la lumière… Toutefois, à cette heure, le soleil déclinait et bientôt la geôle serait plongée dans l'obscurité, jusqu'à ce que la Lune éclaire doucement le ciel. Toutefois, pour l'Elfe, cela n'était guère un problème. Sa vision dans le noir était bonne, comparée à celle d'un humain…

Le regard d'Orfraie accrocha le masque scellé à la peau du prisonnier, dont elle apercevait l'éclat. Elle s'était faite discrète, faisant honneur à la réputation des Rôdeurs, et ne savait pas s'il l'avait entendu ou non… Le Corbeaux était réputé pour être capable d'une discrétion semblable à celle dont la princesse pouvait faire preuve, elle ne serait donc guère étonnée qu'il est également l'ouïe très fine.

" Bonsoir, Corbeaux. " Prononça doucement Orfraie, dans un murmure. Son ton était calme, sans froideur, mais également sans chaleur. Neutre, tout simplement. A l'image des sentiments qu'elle nourrissait envers l'homme. En entrant dans la prison, la guerrière avait plaçait tous ses aprioris au fond de ses pensées. Elle voulait avoir un regard neuf sur le Corbeau, nullement guidé par toutes les rumeurs qui courraient sur lui … " Comment allez vous ?" Demanda t-elle ensuite, toujours sur ce même ton, toujours dans un murmure qui semblait résonner entre les murs de pierre. Orfraie n'était pas ironique, elle souhaitait réellement savoir comme l'homme allait. Ainsi était-elle, prompte à accorder des secondes chances…
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MessageSujet: Re: Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Icon_minitimeLun 9 Nov 2015 - 19:05

Elle avait passé comme une tornade sur une chandelle… Elle était venue malgré les ans… Malgré son Nom, Malgré ses gestes… Elle lui avait parlé… Et maintenant, plus que jamais, il sentait ses trippe enflammé par le remords et la peine. Les jours passés avaient décrépit son apparence d’Avantages. Nourrie de façon basique, de pain et d’eau, il avait subi le calvaire de la faim. Lui plus que quiconque, condamné par son totem à souffrir de la faim la plus mordante. Il avait été maigrement approvisionné par Nox, qui l’avait alimenté de petite baie, qu’il avait sans doute trouvée en ville. Pa sassez pour contenter son appétit, très loin de cela, mais l’Attention du piaf à l’égard de son maitre touchait profondément ce dernier. Le pagne qu’il s’était confectionné à même ses maigres couverture était depuis un moment trop souillé et abimé pour être porté. Le Corbeau était donc nu, sale, odorant et pitoyable. C’était là l’état d’un prisonnier classique après tout. Mais le chasseur aurait pu conserver d’avantage d’honneur, si cela n’avait pas été de son esprit défaillant. Pareil à de la brume encerclant son cerveau, la confusion et la folie voilà sa vue après une légère distance. Tout était filtré et déformé par la folie, les formes, les sons, tant ce qui entrait que sortait. Tout.

Le soleil se couchait à l’extérieur, et le changement de garde allait sous peu s’effectué. L’humain et la femme elfe allait céder leur place à deux autre elfes, les mêmes que les nuits précédentes. Une seule torche brûlait près de sa cellule, faiblement, sans doute une condition de la prison, une condamnation aux ténèbres… Et la raison pour laquelle les elfes étaient employé pour le surveillé : ils étaient nyctalopes. Assit dans sa cellule à même le sol froid, l’homme restait dans la posture du tailleur, fixant le mur du fond de la cellule en face de la sienne. Elle était vide… Il était le seul résident de cette aile de ce qu’il avait pu comprendre. Mais il s’en fichait. Il se fichait du froid. Il se fichait des ténèbres. Il se fichait jusqu’à un certain point de la faim, des cris de son ventre, des contractions douloureuses et de la faiblesse qui l’envahissait. Il était ailleurs. Il pensait à Elle… Du moins, jusqu’à ce que quelque chose souffle sur la brume de son esprit. Le vent… Encore le vent… Un souffle balayant le sol de la cellule, provenant des corridors. Un tunnel de vent, un frôlement sur la pierre sableuse. Un visiteur.

La silhouette encapuchonné stoppa devant les barreaux de sa geôles et fut aussitôt accueillit par le croassement inquiétant de Nox, s’hérissant les plume en présence de l’inconnue. Le peu de lumière provenant de la fenêtre était suffisante pour que le chasseur détaille grossièrement la personne qui se tenait devant lui. Une armure de style elfique, sans aucun doute. Le pas léger. Armé et silencieuse. Une personne aisée, un elfe, un vampire, ou un humain agent de l’ombre. Il supprima le choix du vampire, sachant que cette race méprisait l’équipement elfique. Un humain aurait fait du bruit, sauf si un sort le secondait… Il n’était pas certain, et à quoi bon? La personne était la, vivante, respirant, transpirant, parlant… PARLANT? Elle parlait? C’était une elle? Une elle? Une femme… Voix douce, mielleuse de nature, suave, douce comme un étoffe de qualité. Une elfe donc… Sans doute… peut-être. Il n’était pas certain, mais intéressé. Certainement intéressé en tout cas, et curieux surtout. Déstabilisé par la visite passé, par SA visite, mais il avait quelque chose sur quoi poser son manque d’Attention. Une elfe… Ou une humaine… Que voulait-elle déjà? …Ah oui! Savoir si le Corbeau allait… Mais allait où? Et comment? Il était prisonnier… Il ne pouvait pas quitter…

Pareil à son animal fétiche, l’homme tourna lentement sa tête sur le côté, réfléchissant, comme pour mieux voir celle qui voilait ses traits, incertain de savoir si parler serait utile.

-Silencieuse… Par comme Cliquetis… Oh non… Cliquetis était bruyant… Un gros amas de métal… Vous êtes douce… Discrète… Venez-vous tuer?

Il tourna sa tête de l’autre côté, puis encore une fois, prit d’un spasme. Le froid le mordait. Il avait crié à ce dernier d’Arrêter, mais il n’avait rien voulu savoir et avait continué. Le froid se moquait de lui.

-Peut-être… Peut-être que vous venez aider… Avez-vous une flèche assez longue pour... Pour trouver son cœur? Le cœur du Corbeau est loin… Vous risquez de le manquer… visez bien… Il attendra… il sera sage…

Il avait peine à parler. La faiblesse enrouait sa voix, le froid lui faisait par moment claqué des dents. Et la folie retirait le sens à ses paroles. Il parlait, tentait de rester éveillé malgré la fatigue. Le froid aidait… Il était dur de dormir avec le froid et la faim. Mais la fatigue était forte elle aussi, pareil à un énorme marteau qui le frappait constamment…

-Comment va le Corbeau?… Allez où?... Et pourquoi?... Le Corbeau ne va pas…
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MessageSujet: Re: Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Icon_minitimeMer 11 Nov 2015 - 13:59

Le regard aigue-marine se braqua sur le corbeau qui tentait de l'intimider d'un croissement inquiétant. Ses plumes s'hérissèrent, pour paraitre plus imposant qu'il l'était en réalité. La Rôdeuse pencha légèrement la tête sur la droite, son sourcil gauche s'arquant. Ainsi, le Corbeaux avait réellement pour compagnie l'un de ces volatiles. Une bonne chose, qui lui éviterait surement de sombrer totalement dans la folie. En effet, l'isolement, la faim, la soif et le manque d'hygiène pouvait avoir raison d'un homme, aussi résistant soit-il. Pour sa part, Orfraie trouvait l'état de la prison Protégée assez déplorable. S'il ne tenait qu'à elle, elle aurait fait en sorte que les conditions de détentions soient meilleures. Malheureusement, cela n'était pas de son ressort et elle ne pouvait rien faire pour rendre la chose plus humainement supportable. Les prisons de Sandur n'étaient pas celles des Elfes.

Orfraie demeura silencieuse, attendant une quelconque réaction de la part du prisonnier. Ses mains se posèrent sur sa ceinture tandis que l'Elfe demeurait parfaitement droite. Un léger courant d'air, venant de l'unique fenêtre à barreaux de la cellule, soulevait le bas de sa cape, qui lui arrivait aux chevilles. Une cape aussi sombre que le reste de son armure et qui l'identifiait comme étant une Rôdeuse. Lentement alors, le Corbeaux tourna la tête sur le côté. Orfraie ne pouvait voir ses trais, mais peut être était-il en train de réfléchir…

Enfin, l'homme parla. Les sourcils de l'Elfette se froncèrent dangereusement, toutefois toujours dissimulés par son capuchon. Orfraie demeura immobile, fixant l'homme. Elle ne s'était pas attendue à cela. A la folie. Tout ce qu'elle avait pu entendre à propos de lui fut soudainement éclipsé par les quelques paroles qu'il prononça. Le chasseur de tête était l'ombre de lui-même, nu et affaiblis. Sale et puant. Toutefois, la Rôdeuse se concentra sur les paroles de l'homme. Peut être pouvait-elle en tirer quelque chose, malgré tout.

Qui était, par exemple, ce Cliquetis ? Un homme en armure, sans le moindre doute. Un homme qui avait menacé le Corbeaux ? Peut être, car il s'attendait à être tué, comme le témoignait la question qu'il posa à l'Elfe. Orfraie fit un pas vers les barreaux, demeurant tout de même hors de portée si d'aventure le cannibale avait la soudaine envie de l'attraper en tendant le bras. " Je ne suis pas venue apporter la mort. " Répondit doucement Orfraie, dans un nouveau murmure. Une fois de plus, ses paroles résonnèrent sur les murs de pierre.

Dans la pénombre, il lui sembla voir le Corbeaux frissonner. Il devait avoir froid, avec la nuit tombante. Dans le coin de la cellule, l'Elfe avisa le reste de pagne que le prisonnier s'était confectionné. L'homme reprit, d'une voix faible et enrouée. Le froid et la faim devait tenailler son être. Orfraie n'avait pas le pouvoir d'ordonner aux gardes de le nourrir, mais elle pouvait toujours faire quelque chose concernant le froid. Des capes, elle en possédait plusieurs avec son armure. Il lui suffirait de piocher dans la réserve des Rôdeurs, ce ne serait pas la première fois. Alors, doucement, les doigts de l'Elfette quittèrent sa ceinture et vinrent retirer la boucle métallique qui retenait la cape. Ensuite, ses doigts se posèrent sur les bords de son capuchon, qu'elle rejeta en arrière. Sa chevelure lie de vin était coiffée de plusieurs tresses, à la façon des Elfes. Cela lui assurait que ses longues mèches ne viendraient pas la gêner.

Enfin, Orfraie laissa la cape glisser de sur son dos. Elle s'approcha ensuite des barreaux, le tissu elfique dans la main droite. Son regard se posa sur le Corbeaux, puis la princesse passa son bras à travers les barreaux, sa protection d'avant bras en mithril brillant faiblement sous les dernières lueurs du jour.

" Tenez. Cela devrait rendre le froid plus supportable. Tout homme a droit à un peu de dignité." Fit doucement l'Elfe, son regard aigue-marine ne quittant pas le masque de l'homme. Elle aurait aimé voir son visage. " Dites moi ce que le Corbeaux a fait, lorsqu'il pouvait encore voler."
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MessageSujet: Re: Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Icon_minitimeVen 20 Nov 2015 - 18:11

-Oh…

Une expression de surprise terne après l’avoir entendu dire qu’elle ne venait pas l’abattre. Dommage, il allait devoir attendre plus longtemps dans ce cas. Ce devait réellement être un elfe pour refuser de la sorte de lui donner gratuitement la mort. Un humain aurait hésité, mais il y avait de grande chance qu’il ait obtempéré. Quant au vampire, l’humain n’aurait même pas eu le temps de demander la mort que déjà, il se serait retrouvé vidé de son sang. Il y avait au moins ça de bien avec les vampires, il n’hésitait pas dans des moments où l’hésitation était superflu. Sa voix avait encore été douce, un murmure, comme le vent. Douce, elle était délicate? Trop délicate… Pas assez rude, pas assez mordante, comme le froid. Elle tentait de le réchauffer de ses mots? Non, pas juste des mots… Elle lui tendait une cape… Une cape? Pourquoi? Il n’allait nulle part, il lui avait portant déjà dit. Il observait le bout de tissus d’un œil curieux, comme un enfant qu’il n’aurait jamais vu cet objet.

Puis il comprit l’intention derrière le geste. Du moins, il pensait comprendre. L’Elfe lui avait dit, mais le Corbeau n’était pas certain. Les mots étaient étranges dans ses oreilles depuis un certain temps. Le rouge n’était plus si rouge, le froid n’était plus tout à fait du froid. La confusion était forte. Et l’Homme était perdu. Puis, d’un seul coup, des images écarlates lui passa en tête, accompagné par les spectres des cris d’horreur qui complétait les scènes mentales qui dansaient en lui. Des cris, des pleurs, des suppliques. Il fut pris d’un frisson, le froid venait de le merdre encore une fois, arrachant un soupir saccadé au Corbeau. Il rattrapa sa posture plusieurs fois, replaçant ses bras autours de ses genoux sales, les encerclant maladroitement.

-Il a mangé des elfes… Des femmes… Des Elfes… Des elfes… Il en a mangé… La Douce le sait?... Il a mangé ses amis… Le Corbeau mérite d’être déplumé…

Il fixa le mur en face de lui, se balançant délicatement d’avant en arrière, tentant de faire le ménage dans sa tête. Classer ses idées, ses impulsions, ses envies. La douleur rendait le processus difficiles. Un rire bref, nerveux balaya la scène. Le Corbeau venait de penser au fait de voler. Il avait volé sur le dos du dragon de l'Ire. Il se souvenait du sentiment, qu'il tenta de sentir de nouveaux contre sa peau. Ce frisson de pure extase, le monde minuscule sous ses pieds, le sentiment de pur puissance, de domination totale. Le rire avait éclater pour masqué la peine, le manque de ce sentiment. Il était indécents, il le savait, il voulait s'en moquer, mais se savoir si faible lui faisait trop mal pour que cela soit négligeable.

-Il... Le Corbeau ne sait pas voler... Ses ailes ne l'ont jamais porté... Alors il a toujours rôder au sol... Il tuait... Il souillait le sol de sang... Du sang... Des plantes écarlates... Des graines de fer semé... La Mort semé... La Mort donné par le Corbeau... Il mérite son sort... La Mort n'est pas son droit...

Il leva ses yeux fou vers celle qui était sans doute une elfe, c'est ainsi qu'elle serait catégorisé par le fou. Pendant un bref moment, une expression de santé forma ses traits. Ses yeux se fixèrent sur l'ombre du capuchon de la guerrière. Ses muscles se relaxèrent momentanément, sa mouche se ferma et l'homme l'humidifia du mieux qu'il e pouvait malgré le manque de liquide. Il était immobile à présent, songeur un bref instant.

-Le Corbeau mérite son état, étrangère. Dévorer le cœur de ses ennemis n'est pas une faute facilement repayable.

Sa voix avait été clair, plus forte et présente. Il était sain d'esprit.

-Il apprécie le geste, mais gardez votre cape. Le froid est un supplice rédempteur pour un esprit perdu...

Puis, il tourna la tête, recommencent à se balancé délicatement. La folie reprenait doucement son dût, effaçant la logique de l'esprit de l'homme sombre.

-Douce?...Connaissez vous les ténèbres...?

De nouveau, une voix faible, tremblante, brisé. Il faisait très noir. Mais les ténèbres étaient ses amis, l'obscurité était sa maitresse, délicate rose aux pétales de néant.
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MessageSujet: Re: Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Icon_minitimeLun 23 Nov 2015 - 11:44

La proposition d'Orfraie était tout ce qu'il y avait de plus sincère. Elle ne souhaitait pas se moquer de l'homme ou quoi que ce soit d'autre. Son inquiétude était réelle. Elle ne voulait pas voir l'homme mourir de froid, malgré ses crimes dont elle avait parfaitement conscience.
Ainsi, l'Elfe demeura immobile, tenant sa cape à bout de bras. Elle attendit patiemment que le Corbeaux s'en saisisse, mais il ne le fit pas. A la place, il observait le tissu Elfique sans bouger, comme si c'était la première fois qu'il voyait un tel objet, comme s'il n'en comprenait pas la fonction. Cela eu le don d'étonné la Rôdeuse, plus encore lorsque Sameon s'exprima, la folie ayant prit possession de son esprit.

Méritait-il d'être déplumé, comme il le disait si bien ? Probablement, pensa Orfraie en replaçant la cape sur ses épaules, laissant toutefois son visage à l'air libre cette fois-ci. Cependant, malgré ses crimes, la Rôdeuse avait du mal à croire que le reste d'homme qui se trouvait face à elle en était l'auteur… Il était difficile d'haïr le Corbeaux, lorsqu'il était si diminué. L'ombre de lui-même, pensa sombrement l'Elfe…
Celle-ci s'accroupit face à Saemon, se mettant ainsi à sa hauteur. Les doigts de sa main droite – celle porteuse de son gant de tir - vinrent s'enrouler autour des barreaux glacés. La Rôdeuse se trouvait ainsi à la hauteur de l'homme, qui continuait à se balancer d'avant en arrière, les bras autour de ses genoux tel un enfant désorienté. Il continua à parler, sa voix emprunte de folie. L'Elfe ne cherchait même pas à le couper. Pour lui dire quoi de toute façon ? La Rôdeuse nota toutefois quelques informations dans ses dires.

Puis soudain, pendant un instant, le regard du fou sembla s'éveiller. L'Elfe se redressa sensiblement, ses aigues – marines braquaient sur le masque de l'homme. Elle ne pouvait voir que ses yeux, mais elle était certaine de ne pas avoir rêvé. Le corbeau cessa de basculer d'avant en arrière, puis prit la parole. Sa voix était claire, plus forte, plus présente. Pendant un instant, la folie quitta son esprit. Ainsi, le corbeau était son propre juge et bourreaux. Il méritait son état, selon ses propres dires. Orfraie ne savait que penser. D'un côté, Saemon était coupable de nombreux crimes odieux, mais elle ne pouvait que le prendre en pitié au vue de son état. Sa conscience de guerrière lui disait qu'il méritait la folie, mais celle de Baptistrelle lui disait qu'il avait droit à une seconde chance.

Avant qu'Orfraie réponde, l'homme recommença à se balancer d'avant en arrière. Sa lucidité s'était envolé aussi rapidement qu'elle était arrivée. Puis, de nouveau, le Corbeau croassa. Sa voix était faible, tremblotante.

La Rôdeuse avait-elle déjà connue les ténèbres ? Un sourire sans joie vint étirer les lèvres charnues de l'Elfette. Oui, elle avait connue les ténèbres et les connaissait encore. Sa voix ne fut qu'un murmure lorsqu'elle s'exprima.

" Oui, je connais les ténèbres. Je les côtoie depuis que le monde est devenu terne et froid, depuis le jour où il a cessé de chanter pour moi. " Avoua t-elle, sa voix se brisant sur les derniers mots.

Mettre des mots sur ce serment brisé était tellement douloureux. Une douleur qu'elle parvenait à refouler d'ordinaire, mais qui ce soir se faisait lancinante.

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HRP : J'espère que tu auras de quoi faire :/ Dis le moi sinon, j'éditerai.
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MessageSujet: Re: Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Icon_minitimeLun 23 Nov 2015 - 18:16

-Il chante toujours…

Il avait répondu instantanément, cessant de ce balancé au même moment. Il continuait de se tenir replié contre lui-même, songeant à ses propres dires. Le monde n’était pas silencieux. Il était bruyant, tout aussi bruyant qu’il l’était auparavant. Les vivants n’était simplement pas habitué à côtoyer la misère et la mort, la faim et le froid. La femme venait elle-même de témoigner d’un non-sens, d’une ignorance inconnue! Mais Le Corbeau ne pouvait pas en vouloir à la Douce, trop peu de personne avait connu la misère comme lui l’avait vécu. Beaucoup se vantait d’Avoir supporté mille épreuve, supporter les pires pertes imaginable… Mais l’homme aux milliers de cicatrices avait quant à lui supporter encore pire. La perte de proches, des mois de tortures, le déchirement de son âme, la destruction de son esprit…

-Le monde chante toujours… La Douce est Sourde… La misère bloque ses oreilles…

Il leva son visage vers l’Elfe, qui en était bien une au finale. Il l’avait bien deviné, une petite touche de fierté vint chauffer ses tripes un bref instant. Pendant très longtemps, il avait détesté cette race dite « parfaite ». Les « Beaux gens », « Les habitants des forêts », qui comme les vampires proclamait une supériorité unilatérale de leur race et l’infériorité de la race humaine. Avant cette guerre, un elfe qui accordait du respect et de la considération à un humain était chose rare, voire rarissime. Maintenant qu’il avait perdu leur forêt, leur titre et une partit de leur espoir, la petite race des hommes devait leur sembler plus grande qu’auparavant… Après avoir fréquenté des vampires, tel son ami Shadowsong, pendant trois ans, il avait détruit cette barrière de préjugé qui s’était forgé entre lui et les autres races. Il voyait les elfes et les vampires pareils aux humains, au point où il oubliait parfois de façon momentané que ces deux races étaient physiquement plus redoutables que sa propre race.

-Votre race est de paix… Vos yeux de jour… Vous avez longtemps ignoré la noirceur vous ne la laissez pas vous toucher… Les Sangsues eux… Ils la négligent… Trop fier pour la considérer...

Le Corbeau se releva Dans les pénombres. Il connaissait à présent les mesures exactes de sa cellule, il n’avait pas peur de marcher dans le noir. Ses pieds glacés frôlaient à peine le sol, sans bruit. L’homme faisait les cents pas, lentement, suivant la largeur de sa cellule. Il faisait sens! Ou presque… Le faisait-il? Oui… Peut-être… En fait… Il l’ignorait. C’était à l’elfe de comprendre, pas à lui! Il étirait sa main, comme pour saisir le vide devant lui. Il s’imaginait saisir le voile des ténèbres, s’entourer avec, se réchauffé dans sa noirceur.

-Le Corbeau à grandit dans les ténèbres… La nuit est magnifique… La noirceur est la maitresse du Corbeau… Douce, sensuelle, puissante… rassurante… Dans la misère aussi, les ténèbres confortent…

Il était loquace, étrangement. Parler aidait à faire du sens. Cela l’éloignait de ces horribles images qui le tourmentaient. Il en oubliait le froid, il en oubliait le mal. La faim disparaissait aussi. Lorsqu’il parlait, seulement lorsqu’il parlait. Lorsqu’il cassait le silence, la raison l’effleurait. Le silence était bon, mais comme le froid, le Corbeau en avait trop eu. Privé de contacte, il avait a parlé, et suite au passage de la Lune, il avait plus que jamais besoin de refaire du sens dans son esprit. Il continuait le « saisir » le vide, lançant à l’Elfe.

-Le Corbeau EST noirceur, Douce… Le Corbeau est le Souffle silencieux… le Corbeau est l’Ombre passante… Écoutez les ténèbres, Douce… Le Corbeau vous aidera.

Il saisit une ultime fois le vide, cette fois, en faisant jaillir sa magie affaiblit. Instantanément, un voile de pure obscurité envahit l’endroit. Plus aucune lumière de provenait de la fenêtre, la torche s’était éteinte spontanément. Le garde humain réagit aussitôt, paniqué de ne plus voir quoi que ce soit. Le lanceur du sort, quant à lui n’était pas affecté par se sort. Il voyait toujours de la même façon, baignant délicieusement dans cette obscurité écrasante. Il savait que les créatures Nyctalopes ne devenaient pas totalement aveugles suite à ce sort, contrairement aux humains, mais avec un environnement préalablement très sombre, la garde elfe et la Douce devait avoir de la difficulté à voir leurs propres mains. Provenant de sa cellule, le Corbeau lança, d’une étrange voix, soufflante, basse et douce, pareil à un murmure :

-Écoutez les ténèbres… Douces, écoutez-les…

Le Corbeau s’assied au sol, sans plus de mots dire. Il était silencieux, discret, et patient, émerveillé par le calme soudainement présent dans son esprit. Ou était-ce la fatigue? Après tout, faible comme il était, son sort devait avoir d’avantage rongé dans ses maigres réserves. Ce sort était d’une aisance a lancé cependant, surtout dans un milieu sombre et restreint. Il durerait une trentaine de secondes, si aucune magie ou aucune flamme ne faisaient leur apparition pour illuminer la pièce. La plus maigre lumière dissiperait aussitôt le voile de ténèbres lancé par le Corbeau, qu’elle soit physique, magique, qu’elle vienne d’un objet, d’un sort ou d’une autre source.
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MessageSujet: Re: Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Icon_minitimeDim 29 Nov 2015 - 18:59

La douleur lui broyait le cœur. Pendant quelques courts instants, il lui sembla sentir une main glacée se saisir de son âme pour la déchirer, sans pitié. Elle sentit son cœur s'emballer jusqu'à sentir les pulsations de celui-ci dans ses tempes. Cela ne dura qu'un instant, toutefois. Accroupi face aux barreaux, les doigts d'Orfraie se resserrent autour, le temps qu'elle retrouve son équilibre.

C'est alors que le Corbeaux croisa, contredisant Orfraie en affirmant que le monde chantait encore et toujours. Comment pouvait-il en être aussi sur, pensa l'Elfette en observant l'homme qui se tenait devant elle et qui avait cessé de se balancer. Avait-il vu son âme être déchirée, comme cela avait été le cas pour elle il y a trois siècles de cela ? Parlait-il seulement de la même chose ? La Rôdeuse n'en était pas certaine, mais préféra le laisser poursuivre. Qui sait ? Peut-être que cela allait être intéressant.
L'homme réitéra ses dires, affirmant que l'Elfe était sourde, que la misère bloquait ses oreilles. Orfraie demeura silencieuse, écoutant les paroles du prisonnier avec une attention renouvelée. Elle avait grand mal à suivre le corbeau, qui semblait de nouveau divaguer. Sa race était effectivement de paix, peu propice à l'action… Du moins l'était-elle. Aujourd'hui, les Elfes n'avaient plus d'autres choix que de se battre. Saemon souhaitait-il montrer son peuple comme étant "lumineux" et les Vampires comme étant au contraire "ténébreux" ?

L'Elfe fut coupée dans ses pensée lorsque le Corbeau se releva dans la pénombre. Orfraie n'avait, toutefois, aucun problème pour le voir. Celui-ci, malgré son état, faisait preuve d'une grande discrétion dans ses déplacements. Puis il leva la main devant lui et la referma comme s'il souhaitait saisir le vide. Si Orfraie ne voyait pas réellement où il voulait en venir, elle se redressa également et l'observa marcher dans sa cellule, l'écoutant d'une oreille. En effet, il lui semblait sentir la magie s'activer dans la cellule, autour du Corbeau et autour d'elle également. Toutefois, c'était ténu, très léger… Cela venait surement du fait que l'homme était faible. La Rôdeuse aurait, autrement, était plus méfiante.

L'obscurité envahie soudainement l'espace. Une pure obscurité. La torche qui se trouvait non loin s'éteignit spontanément et plus aucune lumière ne provenait de la fenêtre. Orfraie avait les yeux grands ouverts, mais ne voyait presque rien. C'était à peine si elle pouvait voir le bout de ses doigts. C'était là une expérience déroutante, mais rapidement l'Elfe laissa, comme le lui proposait Saemon, les ténèbres l'envelopper. Ses paupières se fermèrent d'elle-même et la Rôdeuse s'exprima, à l'attention des deux gardes, pour leur ordonner de retourner à leur poste – comme ils le pouvaient – et de se taire. Leurs pas résonnèrent dans l'obscurité, puis se turent.

Orfraie n'avait jamais " rien vu ". Jamais, l'obscurité s'était faite si présente, si tenace. Si apaisante. La guerrière, doucement, s'agenouilla en face des barreaux. Ses mains vinrent ensuite se poser sur ses cuisses et elle respira profondément. Son ouïe était très fine grâce à son totem et pourtant, elle n'entendait rien, sauf peut-être les respirations ténues des deux gardes, ainsi que la sienne et celle de Saemon. Ce silence était plus que bienvenue, reposant au possible. Le Corbeau n'avait pas tort, l'obscurité pouvait être salvatrice…

La Rôdeuse demeura ainsi pendant de longues minutes, même alors que le sort s'était levé de lui-même. Ne plus entendre le monde chanter avait été, pendant longtemps, quelque chose de particulièrement douloureux pour l'Elfette. Mais ce soir, grâce à Saemon, elle venait de se rendre compte à quel point le silence pouvait être agréable. Alors, lorsque ses paupières se soulevèrent, ce fut un regard d'une grande douceur qui se posa sur le Corbeau. L'homme avait tué les siens et mangé leurs cœurs… Mais ce soir il venait de lui ôter un poids, un boulet qu'elle traînait depuis trois siècle. Pour cela...

" Merci. " prononça doucement Orfraie dans un très léger murmure, ne souhaitant pas briser – ou pas trop soudainement - cet instant.

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MessageSujet: Re: Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Icon_minitimeJeu 10 Déc 2015 - 4:56

Le silence, suite au mutisme des gardes. La noirceur, ô douce noirceur. Partout, et pour tout le monde. Pour le Corbeau, il faisait noir car le soleil était à présent presque totalement disparut au loin. Pour les « victimes » de son sort, la noirceur était feinte. Ce n’était pas une noirceur « naturelle ». Il s’agissait de la noirceur contenu dans le corps de l’homme, à même son cœur, pareil à un filtre d’encre appliqué à même la lumière. Normalement, le chasseur n’aurait pas dévoilé ce côté-là de son être. Toutes les personnes qui avait vu la noirceur étaient mortes, par les mains de l’oiseau, ou suite à leur capture. Vraorg ne conservait que très rarement les cibles que le Corbeau lui amenait. Et encore, ses nouveaux prisonniers ne passaient pas l’année habituellement. Au finale donc, personne ne pouvait se vanter d’avoir vu la Noirceur du Corbeau, à défaut d’avoir des proches à qui le montrer. Merythin avait disparu, Cynoe et Verith trouverait cette capacité dérisoire, si seulement elle fonctionnait sur les dragons. Et il n’avait aucune raison d’employer ce sort face à l’Épervier. Il ne voulait pas l’effrayer, ou la faire douter du bienfondé de son aide plus qu’elle ne devait déjà le faire. Il avait eu le sentiment que l’Elfe ne serait pas effrayé par les noirceurs, et il avait bien vu. Malgré tout, une partie en lui aurait été satisfaite de voir ainsi un membre des Beaux Gens choir sous un pouvoir hors de leur porté.

Les ténèbres se levèrent, mais la Douce ne bougea pas. Les gardes se regardaient, confus, mécontent d’avoir été ainsi sous un sortilège ennemis. En fait, c’était une supposition, puisque sans la torche, leur expressions étaient noyé dans la noirceur. La garde elfe s’activa à rallumer magiquement la torche qui avait été éteinte plus tôt, dans toute la subtilité et la discrétion propre à cette race. L’humain fit de même de son coté, sans doute plus craintif du noir dorénavant. Son interlocutrice resta en silence, les yeux clos. Le fou en profita pour s’Approcher lui aussi de cette dernière. Il voyait bien la main de l’humain se fermer sur son arme, mais aucun geste regrettable n’avait été encore posé. Il fit la même chose que la Douce, soit se positionner sur ses genoux, les mains déposée sur ces derniers, tout près du barreau, au point où l’elfe était plus qu’à porter de main. La curiosité du Corbeau le poussait à traverser cette frontière interdite, mais il n’en fit rien. La tête penché de côté, il retenait un grognement contemplatif, laissant doucement l’air quitter son poumon. Il détaillait la Douce, calmement, appréciant lui aussi la continuité du silence.

Ce dernier fut ultimement brisé. Doucement, mais brisé. Rompue, à nouveau. Le prisonnier n’allait pas s’en plaindre. Le silence derrière ses barreaux n’était pas balancé. Il n’était pas harmonique. Il était fort, un silence étrangement assourdissant, désolant, triste. Ce n’était pas le calme d’une forêt, mais plutôt le discret hurlement de la pierre. Le chasseur n’était pas fait pour écouter de bruit de la sorte.

-N’oubliez pas… Le chant est toujours là… Assourdissant…

Il se laissa mollement tomber vers l’arrière et rapporta son centre d’équilibre sur ses fesses, ramenant sans grande difficulté ses jambes contre son corps. Il enlaça ses jambes replié et recommença doucement à se balancer.

-Avant d’être lui, le Corbeau connaissait une douce… Il y a des années… Une douce aux cheveux de feu… Avec du feu partout… Sur sa peau blanche, et dans son cœur…

Il ne quittait pas ses yeux aux légers reflets lunaires de son interlocutrice. Dos aux torches, il ne voyait pas encore réellement tous les détails de son visage, mais ses yeux naturellement humides reflétaient délicatement la pâle lueur de la lune passant par la fenêtre. C’était suffisant pour le chasseur.

-C’était avant tout… Avant le Blanc… Quand le Verre taillait… Quand le noir régnait… Quand les flammes vertes ont léché la forêt et le ciel… Comme des milliards de mouche à feux… Comme sur les joues de la Douce de feu…
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MessageSujet: Re: Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Icon_minitimeLun 14 Déc 2015 - 15:36

Orfraie venait d'apercevoir la noirceur enfouie dans le cœur du Corbeau. Cela aurait dû la terrifier, la mettre en alerte au moins… et pourtant elle n'en fit rien. La Générale était-elle inconsciente ? Non, sûrement pas. Et si l'Elfe était encore en vie, si Sameon n'avait pas cherché à la tuer – car elle était certaine qu'il en serait capable, même derrière les barreaux – c'est qu'il y avait une raison à cela. La Rôdeuse ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'elle avait de plus que les autres pour que le Corbeau en vienne à l'aider de cette façon. Elle était l'une de ses geôliers, au final, car elle ne pouvait rien faire pour le libérer de cette prison. Et elle doutait fortement que ce soit le genre de l'homme de tendre ainsi sa main à une inconnue, une Elfe qui plus est.

La princesse avait conscience des regards interloqués des gardes posés sur elle – maintenant que la lumière était revenue - et de leur incompréhension face à ce qu'il venait de se dérouler … et pourtant elle ne fit rien pour éclairer leur lanterne, ni pour les faire retourner à leur poste. Si Orfraie avait les paupières toujours closes, elle entendit nettement les respirations un peu plus rapides des deux gardes lorsque Saemon se rapprocha des barreaux qui les séparaient. L'homme aurait pu tenter de l'étrangler, sans doute en aurait-il était capable dans le meilleur de sa forme… Mais affaiblis, cela était peu probable.

" La pierre hurle plus qu'elle ne chante. " Commenta doucement Orfraie, son regard aigue-marine se promenant un instant sur les parois de pierre qui l'entouraient. Ses prunelles revinrent ensuite se poser sur le Corbeau, qui s'était laissé tomber sur fesses. Il était étonnant de voir à quel point sa raison pouvait reprendre soudainement le pas sur sa folie, puis se faire de nouveau surpasser par celle-ci … La princesse avait l'impression d'avoir deux personnes différentes devant elle. Mais les deux avaient des choses intéressantes à dire.

L'homme poursuivit, évoquant autrefois l'existence d'une femme dans sa vie, une femme qu'il devait avoir profondément aimé. Une femme avec un certain tempérament… Orfraie lui ressemblait peut-être, la couleur de sa longue chevelure se rapprochant du rouge sans l'être pour autant. Mais pourquoi évoquer cette personne ? Cela la princesse ne le comprenait pas vraiment. Avait-elles vécues quelque chose de semblables ?

" Qui était-elle ? " Demanda l'Elfe avec douceur, sa voix se faisant murmure. Il était inutile de hausser le ton, la prison étant totalement silencieuse … L'Elfe ne prêtait même plus attentions aux gardes. " Que lui est-il arrivé ? "
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MessageSujet: Re: Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Icon_minitimeMar 22 Déc 2015 - 20:56

Les yeux humides, le regard fixe dans celui de son interlocutrice, le Corbeau tentait de penser rationnellement. Sa rencontre de la veille l’avait beaucoup plus bousculé qu’il ne l’avait pensé. A présent, il devait se battre pour être présent d’esprit, chose qu’il jugeait bien triste… Enfin, bien triste lorsqu’il avait le temps d’y penser. Entre deux délires, entre deux bruits qui venaient tirer un regard nerveux, un frisson inquiet, un air effrayé. Jusqu’à présent, trois personne n’était passé voir le Corbeau, et à chaque fois, l’homme avait repris une parcelle de sa lucidité, au détriment d’une douleur psychologique incroyable. Encore une fois, c’est ce qui semblait arrivé avec la Douce. Elle semblait le traiter avec une tel délicatesse, ça en était étrange, voir dérangeant. On ne traitait pas le chasseur de la sorte habituellement. Non, on le traitait agressivement, froidement, aussi froid que lui pouvait l’être. La douceur était donc un jet brulant sur du métal glacé. Il le fendait, le froissait, le faisait éclater sous la différente déchirante de température.

Il semblait ne pas avoir fait de sens, mais avec étonnement, l’homme constata que son interlocutrice avait compris. Enfin, comprendre… Il ne saurait dire réellement… Le Douce comprenait qu’il s’Agissait d’une « elle »… Elle avait compris que le Corbeau était triste, qu’il se souvenait de quelque chose qui semblait si distant, malgré le fait que seulement quatre ans s’étaient écoulés depuis ce moment. Il tentait de se rappelé précisément du visage de son amie, mais les brumes prenaient place devant son esprit. Avec force, il els repoussa, tentant de revoir ses yeux, son sourire. Elle sombrait… Un claquement sec résonna dans la prison après que l’homme se fut durement giflé lui-même. Le choc brisa quelques gales et croutes, lustrant le côté gauche du virage de l’homme de fluide épais. Le choc avait eu aussi le résultat escompté : la violence avait ramené l’homme à la raison quelque seconde, alors que son cœur malade pompait plus de sang que son habitude dans les veines du Corbeau.

-Nalaïa… Chevalier de l’ordre d’Alderick… Son amie… Morte aux bois Sombres… Elle a sauvé le Corbeau de la Mort jadis… Elle a veillé sur lui… Elle a vu son visage… Jadis… Jadis... Loin… Quand le Corbeau en avait un… La Douce lui ressemble…


Une main maladroite se posa sur son masque, effleura le métal à la peinture écailleuse, couverts de saleté. Son visage… il ne savait tout simplement pas à quoi ce dernier ressemblait. Il avait oublié. Il aurait voulu pleurer, mais ses yeux ne supportèrent pas l’impératif. Il avait mal, et ses émotions étaient crispées, grotesquement contenu dans un récipient brisé. Le pire encore était qu’il ne savait pas pourquoi il pleurait. Il était triste, tout simplement, mais aucunes forces ne restaient suffisamment en lui pour contenir ce flot d’émotion. Il songeait à ce qu'il avait fait d emal, et les Marcheurs plus particulièrement...

-Il… Il… Il voulait juste aider!... Le Corbeau ne voulait pas faire de mal!... Il a écouté le Voyageur! Le voyageur a mentit… Le Salvateur lui avait dit… Le Corbeau avait été prévenu… Il n’a pas écouté… pas écoutez…


Il recommença à ce balancé d’avant en arrière. Il ressentait ce sentiment, ce sentiment horrible qui le prenait aux tripes. Était-ce le réel objectif d’une prison? Forcé la personne à songer à ses crimes? Si évident que cela ne pouvait être que vrai. C’était un peu la définition d’une restriction physique. Sans occupation, la tête fonctionnait. Il jugeait personnellement qu’il avait assez souffert durant les trois années qui avaient passée. Il avait dut abattre des cibles qu’il n’aurait jamais tué en temps réelle. Des femmes… Même armée et dangereuse, le Corbeau n’avait jamais abattu des femmes, excluant sa première grande faute. Des jeunes qui ne savaient clairement pas tenir une arme, ou des vieux qui n’en avaient plus la force… Le sang ne l’avait jamais dérangé, l’odeur des tripes n’avait jamais été un problème. Ce sont les yeux…. Les yeux étaient le problème… toujours… L’expression d’effroi qui s’imprimait impitoyablement dans le crane du Corbeau avant chaque mort.

-Pourquoi êtes-vous ici?


Il avait stoppé net en questionnant l’elfe qui en était bien une. Cette question avait surgit dans son esprit comme le feu d’un dragon. Clair et immanquable.
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MessageSujet: Re: Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Icon_minitimeJeu 24 Déc 2015 - 0:04

Ainsi était-elle faite, prompte à la douceur avec un homme au passé si peu glorieux. Prête, quelque part, à lui offrir une chance de se repentir malgré ses crimes. Cela pouvait paraitre étrange, Orfraie le savait, un manque de respect envers les Elfes que le Corbeaux avait tué, envers ces frères et sœurs dont il avait dévoré le cœur… Pourtant, la princesse ne voyait pas les choses de cette façon. Bien sûr, elle lui en voulait pour les vies prisent, mais elle souhaitait également voir l’homme derrière le masque, convaincu que quelque part il y avait du bon. Orfraie n’était pas certaine de ce qu’elle allait faire en entrant dans la prison quelques temps plus tôt. Elle était venue avec pour seule certitude l’envie de rencontrer le Corbeaux…

Si Orfraie avait été suffisamment proche, peut être aurait-elle entendu le cœur de l’homme battre bruyamment dans sa poitrine… Toutefois, son ouïe rendue très fine grâce à son totem lui permettait d’entendre la respiration du Corbeaux, de sentir celle-ci s’accélérer après cette violente giflé infligé à lui-même. Dans le regard du prisonnier, la princesse vie réapparaitre cette étincelle de lucidité alors qu’il lui donnait le nom de cette femme si précieuse, son amie. Une femme qui l’avait sauvé. Quelque part, le fait que le Corbeau fasse le rapprochement entre la princesse et Nalaïa était une bonne chose, cela voulait dire que, peut être, elle pourrait l’aider comme cette femme l’avait fait.

Toutefois, alors qu’Orfraie aurait souhaité lui répondre, l’éclat de lucidité dans le regard de l’homme disparu. Un instant, la princesse fut déçue et ses paupières vinrent voiler ses iris bleus-glaciers. Lorsqu’elle les rouvrit, la Rôdeuse se redressa pour se mettre sur ses pieds. Les doigts de sa main droite vinrent s’enrouler autour d’un barreau tandis qu’elle en approcher son visage. Elle se décala ensuite très légèrement, permettant à la lueur de l’unique torche d’éclairer son visage, mettant même en évidence ses cicatrices.

« Je suis venue ici sans réellement savoir ce qui découlerait de notre conversation. » Répondit l’Elfe dans un murmure, son visage toujours à quelques centimètres seulement des barreaux. « Je vais vous aider, Corbeau. Vous allez sortir d’ici et je vous aiderais. Du plus profond des ténèbres naquit la lumière. »

----

HRP : Que dirais tu si nous nous dirigions vers une conclu ? On pourra ensuite enchainer sur l'autre RP dont en a parlé. Smile
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MessageSujet: Re: Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Le Corbeaux & la Guerrière. [PV : Saemon Methus] Icon_minitimeJeu 24 Déc 2015 - 7:10

Elle était droite, elle était haute. Près de la limite entre le domaine du prisonnier et le monde libre. Ses doigts envahissaient l’espace réservé au perfide, aux mauvais, aux tueurs et aux trahis tel que le Corbeau. Elle franchissait cette limite, elle tentait le Corbeau par sa proximité, par sa présence. Elle ne quittait pas les lieux. Ce fait agaçait l’homme. Il ne méritait pas de compassion. Il ne méritait pas de se souvenir de Nalaïa, du plaisir qu’il avait eu avec son amie de courte duré. Il suivait son interlocutrice des yeux, détaillant ses gestes, ses moues, fautes de distinguer ses traits. Tout autour d’elle, le monde balançait, tourbillonnais à lui donne la nausée. Des étoiles dansaient devant ses yeux, le résultat d’une dépense exercice de ses maigres réserves d’énergies. La folie d’un côté, l’épuisement de l’autre. Al faim, la douleur, l’inconfort maladif, les diverses crampes qui le saisissaient inlassablement… le tout se conjuguait en un mal de vivre des plus insupportable. Néanmoins, la force insuffisante de l’homme l’empêchait de pallier à ces problèmes, d’une façon ou d’une autre.

Elle ignorait sa présence en ces lieux, choses étonnante, considérant à la fois le déroulement intéressant de la conversation et la particularité du désir de l’elfe de venir voir un fameux détenu au passé sanglant. C’était un peu insouciant, quoi que son comportement trahissait une grande curiosité de sa part… Sans doute… Chose qui était bien. La curiosité, c’était bien. Cette chose faisait en sorte que le fou furieux recevait de la visite en prison! Pourquoi le Corbeau n’aimerait pas cette dernière alors? Il écoutait le non-sens de l’elfe jusqu’à la fin, se demandant soudainement pourquoi elle parlait de l’aider à sortir de sa prison… Elle était une Protégée, les Protégés l’avaient incarcéré… Rien ne faisait plus de sens… Sortir, c’était un espoir qu’il préférait ne pas conserver. Il resta incrédule un bon moment, d’abords figé par les paroles de l’Elfe, puis par ce qu’il vit. Le visage de cette dernière. Son cerveau analysa ce dernier à une vitesse folle, soudainement très actif. Le processus était étourdissant. Il se sentait faible, fatigué… Mais incroyablement curieux. Ses yeux s’écarquillèrent derrière son loup d’Acier.

-Une elfe… Cheveux de feu… Pas léger, délicat… Le visage marqué, balafré… Il vous connait… Il vous reconnait…

Peut-être que son identité n’était pas la chose la plus répandu à travers les terres désolée du continent, mais pour quelqu’un comme le Corbeau qui maniait l’Arc et approfondissait son art, une personne aussi notoire ne pouvait être ignorée…

-La plus redoutable Archère Elfique… de tout Armanda…

Il parlait d’une voix faible, presque éteinte. Il ria délicatement, mi-fou, mi-admiratif, réalisant réellement et pleinement l'identité de la personne avait qui il avait discuté depuis un moment déjà. Il se sentait quitter la réalité, sombré vers un état statique. Il prépara son corps conséquemment, en accentuant tout d’abord l’inclinaison de son corps, avant ultimement de se coucher de tout son long au sol. Son visage était tourné vers la femme, mais rapidement, elle se retourna vers le plafond, le fixant dans un intérêt croissant, sentant délicatement son corps se relâcher. Dans un soupir qui se voulait finale, le Corbeau laissa glisser quelques mots.

-La Douce… Ataliel… La Rôdeuse aux che…

Et il se tut. Son esprit avant flanché. Son corps affaiblit avait lâché… Pour le moment. Le corbeau ne dormait pas tout à fait, mais la conscience l’avait quitté pour la nuit, le laissant à présent à ses cauchemars habituels…Ses vieux amis.




(HRP Terminé ici Smile)
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