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| Entrez dans la danse, voyez comme on danse [Ambre] | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Entrez dans la danse, voyez comme on danse [Ambre] Lun 8 Juin 2015 - 21:08 | |
| 17 janvier de l'an V Pour une fois, Norwen avait accès au sommet de cette chaîne alimentaire, ou bien des grands de ce monde, quelle aubaine. Un panier de crabes dans lequel l'ancienne générale n'aimait pas nager. La vampire n'avait jamais été une de ces mondaines et encore moins une de celle qui tente par tout les moyens de séduire par des ronds de jambes et autres courbettes à ceux dont l'arrogance et la vanité transpiraient à chaque parole. Du moins pas pour son plaisir. Par jeu, pour son nouveau travail, comme lors de cette soirée. Avant, ce genre de cérémonie n'avait pas vraiment sa place au sein du peuple vampirique ( Dracos merci) et de toute façon hormis danser sur un champ de bataille pourquoi le faire : pour le plaisir des cordes criardes de joueurs de vièle ou autre harpe ? Et puis quoi encore. Tout dans ce genre de festivités n'était que parade, mensonge, et perte de temps. Mais les temps avaient changé et Norwen devait se faire à cette nouvelle façon de faire et vivre. A ce nouveau travail qui avait autant que bon que de mauvais côté. A quand une bonne bataille sanglante, elle allait finir par mourir d'ennui. Et pour un jeune vampire, il n'y avait rien de pire. Mais elle avait été mandée pour prendre en filature et jouer les espionnes auprès d'un théocrate alors espionne elle serait. Et c'était bien là la seule raison de sa présence. D'ailleurs chose étrange, personne ne lui demanda rien ou presque quand elle désira entrer dans le vaste palais du dirigeant noir. L'elfe avait décidément la main bien longue. Quel parvenu ce longues oreilles ! Elle le livrait bien à ses congénères rien que pour voir le plaisir de ceux ci le... oui le rien du tout, les elfes n'étaient pas des vampires. En aucun cas il chercherait à se venger de ce traître, ils l’accueilleraient presque avec des couronnes de fleurs et des chants de lamentations sur le temps qui passe et la stupidité de leurs croyances envers la nature et les animaux... A vomir. Quoiqu'il en soit, Norwen arriva dans la vaste salle qui servait de lieu de réception. De larges tentures recouvraient les lourds murs de pierres, quelques musiciens jouaient dans un coin de la salle où dansaient comme des dindes des jeunes filles parées de leur plus riches atours pendant qu'un ménestrel chantait à la gloire des combattants de Vraorg, de larges tables permettaient de disposer de nombreux plats de gibiers en sauce et autres nourritures à foison. Les discussions allaient bon train : échanges commerciaux, d'informations ou bien à montrer qui avaient le plus gros coffre fort. D'un ennui. C'était cela les soirées des dirigeants. Eh bien, Norwen ne fut pas mécontente de son sort. A voir la tête du capitaine des lames sombres, le bonheur d'être là s'affichait sur son visage comme une armée de protégés au beau milieu de Gloria. Norwen continuait à s'avancer, cherchant sa proie, tentant de se faire discrète dans cette fourmilière, même si elle ne passait pas inaperçue avec sa tenue bien loin de celle des courtisanes richement vêtues. Eh puis quoi encore, il manquait plus qu'on lui impose un énorme corset pour l'empêcher de respirer l'air dont elle n'avait pas besoin. Elle n'était pas un épouvantail à moineaux. En parlant d'oiseaux chanteurs, quel ne fut pas sa surprise, du moins son dégoût, en voyant arriver vers elle, telle une ingénue prête à s'émerveiller de la moindre once de brillant dans la pièce, l'autre outre d'humaine, que dire la sombre magicienne qui avait détourné son ancien prince de son destin initial. Celle qui désirait gouverner les vampires en ayant du sang coulant dans ses veines comme la Wyhrel dans les plaines marécageuse. Autant dire une absurdité sans nom. Même si à tout bien y réfléchir maintenant qu'un dragon les dominait tous, où était la limite de l'absurdité ? Mais cette gourgandine d'humaine qui se voyait déjà au sommet d'un trône ne paierait rien pour attendre. Norwen en avait fait le sermon, et maintenant que Vraorg avait eut la folle idée de la rendre immortelle, elle avait encore plus à loisir de prendre son temps et de jouer avec les nefs de cette oie blanche. D'ailleurs, c'est ce qu'elle allait faire un peu, avant de retrouver son joujou à rides. Norwen s'approcha d'elle en se jouant de la foule, de son agilité, pour la bousculer, elle et la personne qui l'accompagnait (une autre outre d'un autre pigeon) dans un parfait air ahuri d'excuse solennelle et tout à fait non sincère. « -Je me prends en excuse gente dame ? Il est bien difficile pour moi d'arriver dans ce domaine qui n'est point le mien. Tout y est à admiration. Mais peut-être puis-je vous offrir un verre afin de sceller sur une note plus joyeuse cet incident de mon étourderie? » |
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| Sujet: Re: Entrez dans la danse, voyez comme on danse [Ambre] Jeu 18 Juin 2015 - 12:06 | |
| Assise devant son miroir, Ambre laissa l’une de ses domestiques terminer de peigner ses longs blonds avant qu’elle n’y pose les ornements. Immobile, la jeune femme ne broncha pas, désormais habituée à tout cela. Après tout, les mains qui effleuraient, tordaient, caressaient sa chevelure lui donnaient l’impression de n’être encore qu’une petite fille qui se faisait préparer par sa mère. Avec un vague amusement, elle songea que finalement, les nobles restaient des enfants tout au long de leur vie, incapables de s’occuper d’eux-mêmes. Et si Ambre n’était pas de ce genre, elle devait hélas se plier à certaines de ces coutumes ; ne serait-ce que pour avoir une tenue décente pour la réception à venir. Certes la demoiselle était à même de s’habiller convenablement et seule, aussi compliquées soient les robes à enfiler, toutefois en ce qui concernait une coiffure irréprochable, elle avait un peu plus de peine. Après tout, ce qui importait lorsque l’on était guérisseuse était avant tout que ce soit pratique afin d’éviter de se trouver les cheveux plein la figure au milieu d’une suture. Quel dommage que le mondain privilégie l’esthétique au pratique.
Fin prête, la jeune femme se leva avant de lisser les plis de sa robe. Toute bleue, cette dernière retombait en plis élégants sans pour autant être trop chargée de fioritures, les manches s’ouvrant largement à la moitié de l’avant-bras en une chute de tissu légère. Le tout était relativement confortable et la taille marquée de la compagne du général vampire se dessinait nettement au-dessus de la ceinture qui ceignait ses hanches pour retomber, toute dorée, sur le devant. Inspirant largement, Ambre remercia les domestiques avant de les congédier poliment, préférant rester seule quelques instants. Elle n’avait pas vraiment de goût pour ce genre de festivité, mais elle n’avait pas forcément le choix. Elle se devait d’afficher un visage correct et de faire bonne figure, ne serait-ce que par égard pour la réputation de Lorenz. S’approchant à petits pas de l’une des pièces de l’appartement, elle contempla Valen qui dormait paisiblement avec tendresse. L’un de ses valets dans lequel elle avait le plus confiance avait pour mission de veiller au bien du petit pour la soirée et, si besoin était, de venir la chercher. Après tout, il ne semblait pas très en forme depuis quelques jours. Elle espérait que c’était qu’un coup de fatigue dû à l’hiver.
Secouant la tête, la jeune femme effleura son pendentif d’un doigt délicat avant de quitter la pièce pour se diriger vers la salle de réception. Elle gardait toujours sur elle l’arbre que lui avait offert sa mère, comme un gage de chance et d’amour dans ce monde où tout pouvait arriver à tout instant. Un lien vers la terre, la nature, et sa famille disparue. Un lien vers son ancienne vie aussi. Aucun bijou, aucune couronne, aucune robe, aucune pierre précieuse ne pourrait avoir davantage de valeur que ce petit pendentif d’argent. Ses parents avaient dû économiser longtemps pour le lui offrir, elle s’en était doutée dès lors qu’elle l’avait vu. Et puis, la mince et presqu’invisible aiguille qui se trouvait au dos pouvait lui servir pour se défendre, quand bien même ne s’agissait-il pas d’une arme redoutable, c’était mieux que rien. Encore qu’elle ne pourrait jamais salir la pureté de ce bijou en le salissant par le sang d’un être.
La salle était toujours aussi grande, et toujours aussi impressionnante. Malheureusement, ceux qui s’y trouvaient étaient également toujours aussi hypocrites. Les sourires étaient faux, les regards calculateurs pour la plupart. Pour les autres, il y avait une petite pointe de fatigue, de peur, de rage, d’acceptation, de chagrin. Ambre n’était pas la seule à être prisonnière et à le regretter, loin de là. Certains tentaient de s’amuser comme ils le pouvaient, d’autres étaient réellement satisfaits de leur situation. D’un regard, Ambre aperçut l’une des rares dames près laquelle elle se sentait sincèrement en bonne compagnie. S’approchant vers elle, elle s’arrêta à son niveau pour la saluer comme il se devait avant que les deux jeunes femmes ne commencent à parler tranquillement. Rousse, un peu timide, Selianne était d’une bonne nature malgré sa tendance à fondre en larmes rapidement et pour parfois peu de choses. Malheureusement, Ambre n’était pas toujours à ses côtés pour la consoler. L’entrainant vers le buffet afin d’y prendre une boisson, la jeune humaine se trouva toutefois arrêtée de force par une figure bien connue… et bien peu aimée :
-Dame Ullylan… Vos excuses sont acceptées. Il est vrai qu’il est difficile de trouver sa place, parfois.
Le visage méfiant, ses yeux bleus ne quittaient pas la vampiresse qui lui faisait face. Cette femme était un monstre, aussi cruelle qu’impitoyable, aussi mielleuse que sournoise. Tout son être transpirait le mensonge et la violence, malgré son beau visage pâle et son corps superbe. En un sens, elle allait parfaitement avec ce château et son maître. Sans la moindre envie de partager un verre avec elle, la guérisseuse ne put toutefois rejeter ses bonnes manières en faisant fi de l’offre et dut donc se résigner à accepter avec un sourire crispé tout en espérant l’éloigner. L’ambiance était suffisamment pénible pour y rajouter cette catin.
-C’est très aimable à vous, merci. Je ne voudrais toutefois pas vous retarder. Vous devez avoir fort à faire.
Malheureusement, cela ne suffit pas à l’éloigner et les deux femmes, suivies un peu en retrait par une Selianne visiblement effrayée, poursuivirent leur route vers les tables. L’observant du coin de l’œil, Ambre finit par demander, d’un ton plus léger qu’elle ne le pensait réellement :
-Qu’est ce qui amène donc une chasseuse de têtes à cette festivité ?
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| Sujet: Re: Entrez dans la danse, voyez comme on danse [Ambre] Ven 26 Juin 2015 - 18:28 | |
| La bonne et gentille petite Ambre Orétoile qui lui offre généreusement ses excuses. Tant de gratitude en une seule et même personne. Fichtre que cette bienveillance dégoulinante lui donnait envie de vomir. Mais pouvait-on attendre à autre chose venant de cette pimprenelle. Même Vraorg avait remarqué son potentiel en tant que joli objet de décors dans son palais. Il gagnait un point de plus dans l'estime de la chasseuse.
« -Il est bien plus aisé quand on la trouve pour vous, n'est-ce pas ? Dois-je vous féliciter ? Ou m'incliner peut être ? »
Droite et fière, Norwen l'observa, ouvrant grands ses yeux clairs, un sourire enfantin aux lèvres avant de hausser les épaules un brin désinvolte.
« -Eh bien, non je n'ai rien à faire que de profiter de ce moments de fête et d'en observer les mœurs. »
La vampire laissa échapper un sourire carnassier laissant planer le doute quand à ses intentions. Si elle s'imaginait qu'elle allait le lui dire, c'était se mettre le doigt dans l’œil jusqu'au cerveau et se le triturer ensuite. La chasseuse soupira presque de lassitude. Décidément, on mettait bien des attentes sur des personnes qui ne tenait pas la route.
« -Dois-je aussi répondre à votre question ? On m'avait vanté votre esprit vif et intelligent. Que peut bien faire une chasseuse de prime au sein d'un palais, au beau milieu d'une salle festive, avec de nombreux convives faisant de la théocratie un ordre si bien roué. Je ne sais pas, étonnez-moi ? Que puis-je faire en ce lieu selon vous? »
Norwen observa avec attention cette humaine qui avait mis à genoux le plus puissant des guerriers en l'enivrant de sa naïveté. Et la preuve en était avec cette question.
« -Je pourrai avoir envie d'apprendre à danser avec les courtisans de cette cours ? Ou bien chercher à me rafraîchir auprès du buffet, ou encore peut être est-ce qu'une de mes futures victimes est ici ? Étant donné qu'il semble impossible que je sois là pour profiter de ce temps et des festivités comme tout à chacun en ce lieu de parade. Et vous ? Pourquoi êtes-vous ici ? Peut être que cela aidera à guider votre réponse me concernant. »
Après tout c'est elle qui désirait savoir la raison de la présence de l'ombre funeste. En quoi cela pouvait bien l'intéresser. S'inquiétait-elle pour elle ? Pour sa belle chevelure et son statut de future épouse de son ancien prince? Ou bien se méfiait-elle de la vampire et de sa possible rencontre avec son ancien amant. Cela l'aurait bien flatter dans son ego, ainsi que sa rage et sa colère, dissimulant une blessure, fut une période, mais celle-ci était bien loin et Norwen préféra s'amuser qu'elle puisse penser de la sorte. Aujourd'hui, les blessures de son cœur mort avaient laissé place à l'envie de se venger, mais pas frontalement, non, trop direct, pas assez plaisant à voir. La vampire préférait voir le poisson de sa funeste envie se distiller peu à peu dans l'esprit de ses ennemis. Une petite goutte à chaque rencontre, avant de se satisfaire d'une mort méritée. Mais avant de se jouer d'Ambre, ou bien de continuer, Norwen tourna son regard perçant vers celle qui la suivait comme une ombre discrète.
« -Et dites à votre amie de cesser de trembler, cela affole son cœur et réveil mes sens qui pourtant resterons sage et raisonnable en cette soirée. S'en est presque insultant. »
Comme si la vampire allait lui sauter à la gorge pour se délecter de son sang qui parcourait son corps à une vitesse effrénée, affolant son cœur d'humaine. Cela faisait bien plus sourire et amusait la chasseuse, mais pour le fond, elle avait envie de se jouer de cette outre sur patte, qui devait bien se sentir en insécurité dans ce palais où le monde des vampires dominait un peu plus celui de son gentil époux et de sa condition d’humaine. Mais Norwen parlait raisonnablement fort et avec suffisamment de tact pour que cela passe pour une demande des plus polies, voir blessée de la part de la vampire. |
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| Sujet: Re: Entrez dans la danse, voyez comme on danse [Ambre] Dim 5 Juil 2015 - 21:06 | |
| Que ressentait-elle ? Frustrée, jalouse, furieuse ? Ambre était curieuse. Les prunelles qu’elle avait face à elle ne semblaient que cruauté et malveillance, comme toujours, et pourtant la jeune femme ne doutait pas que Norwen ressentait bien plus de choses que cela. Et sans doute en voulait-elle encore à Ambre, si ce n’était d’avoir récupéré l’amour de Lorenz, mais plutôt d’avoir froissé l’orgueil de la vampiresse. L’humaine avait quelques doutes sur la sincérité des sentiments que cette fourbe pouvait avoir, en revanche sur sa volonté à s’élever au-dessus de tout le reste de son peuple, elle ne se faisait guère de soucis dessus.
-Les deux, peut-être.
Haussant un sourcil amusé, la guérisseuse observa sa rivale sans crainte, attentive à sa réaction. Certes elle l’avait effrayé, mais elle doutait que la vampiresse soit assez bête pour lui faire quoi que ce soit à présent. Oh non. Norwen avait bien des défauts, cela ne faisait aucun doute, mais la bêtise ne pouvait lui être associé. Or en tant que familière de Vraorg et compagne de Lorenz, Ambre était suffisamment protégée pour une attaque sans raison ainsi, et le savait. Et envers Norwen, elle ne pouvait rien ressentir d’autre que de la colère et de la haine. Pour toute autre qu’elle, peut-être aurait-elle fait un effort de patience et de courtoisie, quelle que soit les provocations en face. Quelques années plus tôt aussi, peut-être. Mais plus maintenant, et pas non plus face à cette femme. Réprimant un soupir agacé en entendant les propos qui lui étaient tenu, la jeune femme la fixa de ses yeux clairs un instant en silence, la laissant palabrer en refrénant son envie de la laisser là et d’aller danser, quand bien même n’en avait-elle pas envie. Tout plutôt que supporter cette ennuyeuse et vantarde se croyant si supérieure.
-Oh, je ne peux que me douter que vous vous languissiez simplement de ma présence, pour que vous veniez ainsi me saluer avec empressement. Quant à moi… Peut-être n’y suis-je que parce que je n’ai d’autre choix que d’y venir. Peut-être y suis-je parce que j’attendais cette festivité avec impatience. Peut-être y suis-je pour retrouver quelqu’un. Qu’en pensez-vous, vous-même ?
Avec un léger sourire mi-sincèrement réjoui mi-simplement poli, la demoiselle se tourna finalement vers la jeune femme qui l’accompagnait pour lui demander de la laisser seule. Inutile que la pauvre innocente gâche sa soirée en si funeste compagnie alors qu’elle pouvait aller discuter ailleurs. Qu’elle soit restée auprès d’Ambre laissait en cette dernière une chaleur douce au creux du cœur devant ce signe d’amitié et de solidarité humaine. Regardant partir son amie après une révérence, encore tremblante mais le visage soulagé d’ainsi partir, la jeune femme se tourna de nouveau vers Norwen.
-Veuillez accepter mes excuses pour le comportement de mon amie, Chasseuse, elle est intimidée par votre présence.
Toutes deux savaient fort bien qu’il n’en était rien et que la pauvrette était simplement terrifiée devant la cruelle vampiresse, mais puisque cette dernière jouait à la pauvre victime, il allait de soi que de réparer le tort dont elle se jugeait la patiente, au moins officiellement. Reprenant route vers la table, puisqu’elles s’étaient arrêtées en cours de route, et suivit par la vampiresse tant détestée, Ambre attrapa un verre de vin qu’un serviteur lui tendit et dont elle observa la couleur pourpre à la lumière avec fascination, se demandant un instant quel chemin avait suivi le raisin avant d’atterrir dans ce verre ; qui avait trimé pour qu’à cette soirée elle puisse se désaltérer de ces quelques gorgées ? Elle espérait que ceux-là au moins n’avaient point été trop brusqués et avait fait leur travail dans le plaisir et sans pression. Finalement, elle le garda en main sans y toucher avant de reporter son attention vers Norwen, reprenant leur conversation avec un peu plus de sérieux.
-Je suppose qu’il est inutile que je vous demande quelle est votre proie. Néanmoins, peut-être pourrais-je vous aider ? Après tout, si je puis me montrer utile, ce serait un immense plaisir.
Pas tout à fait, d’ailleurs, la fin de sa fin était quelque peu ironique. Mais au moins cela la divertirait-elle un peu. Elle semblait de toute façon condamnée à passer la soirée, au moins en partie, avec son ancienne rivale. Et puisqu’elle était également obligée de faire bonne mesure en assistant à cette fête, autant tenter de faire contre mauvaise fortune bon cœur et de se divertir autrement qu’en observant autrui évoluer sur une piste de danse. Aussi gracieux soient les danseurs, le spectacle devenait, hélas, bien monotone après trois ans passés à se répéter inexorablement.
HJ: en espérant que ca te convienne ^^' |
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| Sujet: Re: Entrez dans la danse, voyez comme on danse [Ambre] Dim 19 Juil 2015 - 19:29 | |
| « -Peut être, mais ni l'une ni l'autre ne sont dans mes habitudes. Et il est bien trop tard pour en changer. »
Et puis l'humaine ne lui était rien. Pas même un soupçon de rien, elle qui avait décidé de rompre avec le royaume des vampires et leur prince. Lui qui avait décidé de tourner le dos à une grandeur vampirique. Et dire que c'était un dragon qui leur avait apporté une telle gloire. Si cela ne pouvait être bien ironique. Leur ennemi juré, maître, si on voulait, après tout il lui offrait largesse et avantages sans rien lui demandé en échange que de toute façon le plaisir de ce qu'elle aime faire. Alors pourquoi se plaindre ? Norwen le faisait rarement, elle avait trouvé sa voix, sa liberté, et même si son idée de voir les vampires au sommet de la chaîne, ils en étaient pas bien loin. Du moins, c'était bien mieux que de se voir diriger par cette humaine devant un prince en pâmoison devant n'importe laquelle de ses œillades. Oui le fier empire vampirique aurait une belle allure et une belle réputation. A quand une alliance avec les humains et une paix éternelle vivant en harmonie dans un monde rempli d’œillades humaines, juste à boire du sang d'elfe. Non plutôt se faire diriger par un dragon qui lui offrait une vie de rêve à chasser à loisirs, guidant de temps à autre sur les proies. Mais rien de plus. Elle avait sinon, la vie qu'elle voulait, se déplaçant là où bon lui semblait, vivant et se jouant surtout aussi bien des couches de ramassis humaines traînant dans les bas fonds et les sauvant au final de leur misère, que quelques humains cherchant à prendre appui sur les épaules de Vraorg pour se lever socialement. C'était même eux les plus amusants, et ceux que le dragon voulait voir en premier mort au pied de la vampire. Des arrivistes. Pas de vrais dévots. Et même si Norwen ne l'était pas, elle n'avait jamais été bien croyante, la vampire ne cherchait pas se mettre en travers des plans du voleur de cœur. Pour l'heure, ils marchaient sur la même route.
Norwen l'observant toujours de son air impassible et de son regard de glace continua avec le ton de complaisance, aussi hypocrite que jouer avec une parade de mots la brossant dans le sens du poil. Par jeu, mais aussi pas nécessité. Après tout, cela devait aussi faire parti de son travail, de cette nouvelle façon de vivre qu'elle devrait avoir durant un temps. Autant le faire en compagnie de ceux qu'elle exècre en premier. Si cela passait, si elle arrivait, la vampire pourrait le faire avec tout le palais.
« -Attendre avec impatience, c'est une chose que vous allez devoir apprendre avec ce nouveau statut que vous avez acquit auprès de votre nouveau maître. »
Familier de Vraorg ou femme de Lorenz, deux places peu enviables pour l'humaine. Même Norwen bien loin des préoccupations vampiriques et pour l'heure tournée loin des affaires de l'empire avorté des vampires savaient qu'elle n'était pas la seule menace. Quand à être une parfaite potiche pour le voleur de cœur, il y avait de quoi en verser une larme. Mais c'était habile. Là dessus, il fallait l'avouer, Vraorg avait été bien malin. C'était bien là une chose que Norwen admirait chez lui. On pouvait penser ce qu'on voulait, mais intelligent il l'était et avait vite compris comment se jouer du monde et des aspirations et liens de chacun.
« -Ne se fait-elle pas à cette vie ? Des vampires, il y en a bien plus en ces lieux que des humains, du moins bien plus qu'elle n'a pu le vivre dans sa vie d'avant. Pauvre chose ! Je ne lui ferai pourtant aucun mal. C'est bien mal me juger. »
Oui, eh bien quoi, il n'y avait pas de mal à se faire un peu plaindre et jouer un peu sur les mots.
« -En effet c'est inutile. Car nous savons que votre service sera une perte de temps. »
Surtout pour elle. La petite humaine serait bien du genre à aller mettre à l'abri le pauvre bougre qui très vite allait tomber dans les griffes de la chasseuse. |
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| Sujet: Re: Entrez dans la danse, voyez comme on danse [Ambre] Lun 3 Aoû 2015 - 22:49 | |
| Trop tard pour changer ? Avec un haussement de sourcil, Ambre observa son adversaire, sans broncher. Il n’était jamais trop tard pour changer, mais elle ne pouvait que comprendre que la vampiresse n’en ait pas l’envie. Après tout, comme le disait le poète « Nous faisons d’abord nos habitudes, ensuite elles nous font. »*. La vie était régie par les habitudes de chacun, et il était bien difficile de les modifier. Cela étant, il était parfois question de vie et de mort et dans ces conditions, bien évidemment, il n’y avait pas d’autre choix que de s’incliner et de céder. Ce n’était toutefois pas le cas à l’instant présent, et Ambre ne se sentit pas même offensé par le peu de courtoisie que lui témoignait la vampiresse. D’une telle personne, les marques de respect ou de bonne éducation lui étaient tout à fait égales.
-Pourquoi le demander, si vous ne le faites pas ?
Cette femme aimait-elle donc tant perdre son temps ainsi ? Elle devait pourtant être plus occupée que cela. Normalement du moins. A moins qu’elle ne s’ennuie, venue surveiller sa proie mais sans que celle-ci ne soit encore arrivée. Et pourtant, la fête était déjà bien entamée, elle doutait que quiconque n’arrive encore après cette heure déjà avancée. Oh, Norwen était un cas perdu. Essayer de la comprendre n’était pas forcément une très bonne idée ; ce qui n’empêchait pas l’humaine de se montrer curieuse.
-La patience est la plus grande des prières, dit-on, et Vraorg aime à savoir que l’on prie en son honneur. Il m’est inutile d’être impatiente, cela ne fera pas davantage avancer le monde après tout.
Et elle avait depuis longtemps cessé de l’être, d’autant plus qu’en trois ans, elle avait eu plus que le temps de compléter ses besoins de patience. Et bien avant cela, même. Le monde où ils évoluaient ne devait pas se prendre à la légère, et il était difficile de forcer le destin sans risquer de se briser dessus. Espérer, oui, rêver, également, mais quel intérêt que celui de bouillonner intérieurement, de ne penser qu’à cela, ne pas pouvoir rester calme ? Non, il y avait mieux que cela. Observer et comprendre, posément, servaient mieux une cause. Et sa propre survie.
- Peut-être, mais elle a vécu au milieu d’humains et ce ne sont dans ses habitudes de côtoyer si près des Chasseurs. Et il est bien trop tard pour en changer. Soyez assurée qu’elle ne cherchait nullement à vous causer la moindre offense.
Haussant légèrement les épaules, elle fixa Norwen de son regard bleu, sourcils à peine froncés, le regard sur le visage délicat de la belle vampiresse au combien détestable. Elle qui jouait les victimes, quelle étrange farce que celle-ci. Elle ne savait que trop bien les peines et souffrances qu’elle avait semé derrière elle, jouant de ses charmes, montrant les crocs. Un instant, la demoiselle se demanda ce que son ennemie pouvait avoir ressenti, elle aussi. De quoi elle avait peur, quels cauchemars la pourchassaient. Quels tourments elle avait enduré. Elle ne pouvait être totalement insensible. Chacun, chaque être vivant, avait ses faiblesses. Norwen ne faisait sas doute pas exception à la règle. Son orgueil blessé, lorsqu’Ambre était revenue aux côtés de Lorenz, semblait en avoir été un. L’impuissance, sans doute. Quant au reste… Avait-elle sincèrement aimé le vampire ? Peut-être l’amour en faisait-elle parti. Quoi qu’il en soit, son pouvoir le plus puissant était sans doute sa capacité à venir pour rien, sans qu’elle ne sache pourquoi, prendre le temps d’Ambre. Dracos merci qu’elle n’avait de toute façon rien d’autre à faire.
-Et bien, que me vaut l’immense honneur de votre présence à mes côtés, alors ?
Elle l’observa sans dissimuler sa curiosité avant de jeter un coup au reste de la foule. Elle se sentait loin, bien loin de tout cela. Comme si une bulle l’entourait, englobant Norwen, la laissant dans un étrange tête-à-tête presqu’intime avec cette ennemie de toujours.
* Citation de John Kessel |
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| Sujet: Re: Entrez dans la danse, voyez comme on danse [Ambre] Dim 9 Aoû 2015 - 20:58 | |
| Soit elle jouait bien les ignares innocentes à la perfection, soit la jeune humaine était vraiment de celle qui n'avait jamais vécu autre chose que la vie dans sa ferme perdue au fin fond de l'empire des hommes.
« -Voyez-vous ma chère, l'art de la communication est un absurde langage codé qui vous fait croire que la vie est bleue tandis qu'à côté on vous la repeint en rouge. Peut être que vous êtes encore bien jeune et que d'ici une centaine d'années, par la grâce de Vraorg, vous comprendrez enfin. »
Oui, après tout, elle était immortelle, la petite humaine aurait bien le temps de s'ennuyer à être une belle décoration du palais. Sauf si un malheur arrivait. Dans un si vaste palais cela pouvait arriver.
« -Je comprends bien mieux certaines choses. La patience comme pieuse prière. Il a eu raison de faire de vous une compagne aussi douce et docile. Ce qui prouve encore une fois son intelligence, du moins son ingéniosité. »
Parlait-elle de Vraorg ou de l'ancien prince noir. Qu'importe, Norwen ne ferait pas le plaisir de le dire frontalement à la petite humaine préférant y laisser là un doute qui s'estompera sûrement au fil du temps. Mais une chose était sûr. Sa docilité avait été un avantage dans les deux cas. Et les deux hommes auraient eu tort de ne pas plonger dans ce gouffre.
« -Cela fait maintenant trois années que les vampires sont en ce château de libres serviteurs et les hauts de cette cours. Belle ironie ! Au palais des Kohan. Qu'importe, qu'elle tremble, cela prouve encore que le cycle de la vie n'est pas brisé...une chance. »
Un sourire carnassier s'étira sur son visage. On ne refaisait pas après tout et Norwen voulait continuer à jouer sur les deux tableaux, distillant ainsi le questionnement chez l'une des femmes et chez l'autre un malaise de plus en plus prononcés. D'ailleurs, la vampire finit par un jovial et chaleureux sourire, comme pour signifier qu'elle plaisantait. Ce qui donna quelque chose de plutôt étrange.
« -L'honneur ? Eh bien, le plaisir de la discussion dans ce moment de fête ! N'est-ce pas ce que en quoi cette distraction sert ? Tout comme lié ou délié, observer et médire sur l'ensemble des personnes présentes en ce lieu de frivolités dégoûtantes et abjectes ? »
Norwen avait vu et vite compris que les gens de la cours passaient de leur temps à parler sur le dos des autres, médire sur eux et se réjouir de leur malheur. Ou se vanter d'un quelconque avancement ou petite somme d'argent. Alors Norwen pouvait bien faire pareil. Non ? ...
« -Ou bien, je suis là, pour distiller un soupçon de peur et d'interrogation sur la tête de certaines personnes qui s'imaginent un peu trop à l'abri entre ces pierres... Parfois on regarde les choses telles qu'elles sont en se demandant pourquoi. Et parfois, on les regarde telles qu'elles pourraient être en se disant pourquoi pas. »
Norwen haussa les épaules indifférentes.
« -Je vous laisse le loisir de regarder avec vos yeux et d'analyser. »
La vampire la regarda un instant, ses yeux clairs mais rudes, avant de s'approcher de l'humaine peureuse et de lui proposer un verre qu'elle attrapa sur un des buffets. Ses claquements de dents étaient insupportables. Il lui fallait quelque chose dans la bouche pour qu'elle cesse enfin. Même avec la musique des troubadours, la vampire pouvaient les entendre. Mais avec ce verre cela la calmerait, du moins un instant. Et peut être plus si Norwen pouvait. Mais il y avait tant à tenter bien plus que pour la petite humaine aimée de l'ancien prince.
« -Avez-vous soif vous aussi étoile du soir ? La chaleur des fêtes doit donner ce sentiment aux nobles femmes de la cour ? »
Politesse masquée, Ambre le devinerait, Norwen le savait mais qu'importe. Qui ne tente rien n'a rien. |
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| Sujet: Re: Entrez dans la danse, voyez comme on danse [Ambre] Sam 22 Aoû 2015 - 23:48 | |
| -Il faut avoir une raison intelligente pour une telle chose, parler rouge ou bleu ne se fait pas sans arrière-pensée dans pareille situation. Hors votre comportement ne vous apporte rien ; quant à moi, il m’importe peu. Et vous êtes bien trop intelligente pour faire une chose qui vous serait inutile.
Ne pas apprécier quelqu’un ne voulait pas dire qu’Ambre ne pouvait reconnaitre ses mérites. Norwen était loin d’être bête, c’aurait été une fatale erreur que de croire une telle chose. Surtout face à cette créature. Mais cette intelligence ne faisait pas d’elle un être sage. Surtout un ramassis de sournoiserie, de faux-semblants et de ruse fourbe. Son regard se plongeant dans celui de la vampiresse, Ambre laissa filer le silence, sans réagir, observant simplement son adversaire. Elle n’avait guère à répondre, et n’en avait pas le souhait non plus. Prendre une vampiresse aurait été bien plus ingénieux pour Lorenz. Quant au sous-entendu sur Vraorg, il ne méritait pas même qu’elle s’y arrête. La guérisseuse n’avait jamais été « compagne » de Vraorg, non seulement parce que ce dernier ne semblait n’avoir que des jouets, mais aussi parce qu’il ne lui accordait d’attention que parce qu’elle était à la fois Familier et moyen de pression. Elle se demanda vaguement si elle devait faire remarquer à la femme qui lui faisait face qu’effectivement, le Prince Noir avait fait un meilleur choix en la choisissant plutôt que la vampiresse, mais elle n’eut pas le cœur à le faire. Elles avaient passé l’âge de se lancer pareille pique inutile blessante, et relancer la vampiresse voulait dire l’entendre à nouveau pinailler. Et puis… Etrangement, cela n’était pas dans les habitudes de la jeune femme de répliquer en cherchant à blesser l’autre. Certaines plaies étaient fragiles, et elle ignorait ce que ressentait encore Norwen à ce propos. Après tout, elle ne devait pas avoir grand nombre de sujets sensibles, au vu de sa personnalité…
-Certains ne s’habituent jamais à leur maladie, elle ne s’est jamais habituée aux vampires. Il est parfois difficile de lutter contre les pulsions les plus profondément ancrées en nous.
Elle eut une petite moue qui signifiait que c’était ainsi et que l’on n’y pouvait rien, avant de se décider à demander franchement à Norwen ce que sa présence là tout de suite, à côté d’elle-même.
-Je ne vois guère d’intérêt à médire des autres quand il y a tant d’autres choses qui méritent notre attention. Nul n’est parfait, comme on dit, diffamer sur les défauts des autres n’est guère passionnant.
Acceptant le verre qu’on lui tendait sans répondre tout de suite, Ambre observa en silence les invités. Comme tout semblait si loin, si inaccessible… Mais elle n’avait aucune envie de les atteindre. Son monde n’était pas le leur, et inversement. Tout comme elle n’avait aucun intérêt à les critiquer. Il y avait bien assez pour s’occuper intelligemment. Cette soirée elle-même était une perte de temps où elle n’avait aucun entrain.
-Et parfois on s’imagine capable de changer les choses en se disant pourquoi pas, mais en réalité, on ne le peut pas toujours. Il est facile de s’interroger, c’est notre imagination qui guide nos raisonnements dans ces instants.
Le monde serait bien chaotique qui chacun modifiait les évènements selon ses idées. Elle lissa en arrière une mèche de cheveux qui lui revenait dans le visage avec un demi-sourire.
-D’ailleurs… pourquoi serais-je une noble dame de la Cour tandis que vous non ? Je ne m’estime pas comme telle, et je n’appartiens pas réellement à cette Cour non plus… Vous semblez en revanche tout à fait à votre aise.
Buvant une petite gorgée, elle espéra que nul ne viendrait la chercher dans ses appartements afin de quérir un peu d’aide. Si un blessé grave venait à périr parce qu’elle avait dû, au nom de la bonne société, s’absenter et perdre ainsi son temps… Elle ne le saurait malheureusement jamais, car nul serviteur ne viendrait lui reprocher une telle chose au vu de sa propre position. La vie à la campagne était tellement plus simple. Toutefois, même elle, sans doute, avait changé. Les enfants ne connaitraient probablement jamais la même vie innocente qu’elle-même avait connue. Tant de bouleversements… Tant de larmes et de regrets… Tant de si qui ne se réaliseraient jamais. |
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| Sujet: Re: Entrez dans la danse, voyez comme on danse [Ambre] Mer 2 Sep 2015 - 11:24 | |
| « -Sages paroles ou paroles sages. Mais paroles vaines. »
Mais bon, l'humaine semblait en être remplie. Comme beaucoup d'humains. Mais Norwen tiqua sur un autre mot, un autre terme, qui de suite fit un certain cheminement dans son esprit. Tient donc, il se pourrait qu'elle joue un peu. Et que la discrétion naturelle de la soigneuse soit mise à mal. Elle n'aimait pas porter l'attention. Norwen si. Qu'importe le comment.
« -Donc, les vampires sont une maladie. Intéressante façon de voir comment vous traitez celui que vous dîtes aimer. Et le peuple qu'il veut vous voir diriger. Mais je n'en suis guère étonnée. »
Le visage bien faussement outragé, du moins au fond de son cœur, Norwen donnait le change en jouant les femmes blessées par des paroles rudes et offensantes. Car l'avantage dans cette nouvelle cours, c'est que peu la connaissait réellement et ceux qui savait que l'ancienne générale était aussi froide que son cœur morts n'oseraient rien dire en ce lieux. Haussant un peu plus la voix, afin de se faire entendre, mais pas de trop pour ne pas faire une esclandre publique, la vampire ajouta la voix faussement brisée.
« -Est-ce que votre cher et tendre sait que vous le voyez comme ces maladies qui amènent auprès de l'esprit de la mort, les âmes pour qui on ne peut plus rien ? Est-ce comme ça que ceux avec qui vous avez vécu et dit vouloir aidé son perçu pour vous ? Ah mais je vous vois là bien soigneuse à tenter de nous délivrer d'un mal dont nous ne sommes pas atteint madame. Nous sommes vampires, des êtres de chairs et de sang, pas des maladies dont vous tentez de soigner par vos remèdes aux plantes. »
Norwen se recula, la main sur le cœur qui ne battait plus mais représentait toujours aux yeux de beaucoup la vie, l'espoir, l'amour, le respect, la justice... Bref toutes ces saintes sottises. La vampire continua sa diatribe toujours le ton oscillant entre le plus fort pour qu'on les entende et le baissant afin que cela reste aux oreilles les plus proches. Une esclandre non, une litanie douloureuse oui.
« -Alors oui, je serai dame de la cour s'il m'enchante ou bien pimprenelle aux yeux chastes aussi. Un temps. Car cela est une perte de temps, quand on veut quelque chose il suffit de l'obtenir dans un passe passe. Pas besoin de le rester plus d'un temps. De toute façon une maladie trouve vite une finalité. Mais je ne suis pas revancharde. »
Offrant un verre de politesse à la jeune amie de la petite godiche de son ancien prince, comme pour sceller une fausse paix, une marque de sympathie inexistante, y glissant en discrétion un autre liquide, son attitude et ses mots l'aidant à tourner l'attention autre part que ses mains. Au mieux, elle ne passerait pas la nuit si elle était de santé fragile, au pire, elle vivrait et la soigneuse serait heureuse de pouvoir aider de ses mains habiles et de ses potions aux plantes. Si elle pouvait perdre aussi son temps là après tout. Mais un juste retour des choses, ou bien un simple amusement. Un peu des deux. Après tout, l'humaine avait bien raison sur une chose. Qu'est-ce qu'on pouvait s'ennuyer ici. Il fallait y mettre un peu de piment.
« -Alors à quoi boirons-nous ? A la cour et son inutilité ? Ou la votre en ce lieu ? Ou bien à la maladie vampirique qui se répand de plus en plus en ce bas monde ? » |
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| Sujet: Re: Entrez dans la danse, voyez comme on danse [Ambre] Jeu 24 Sep 2015 - 16:26 | |
| -Vous avez des siècles de sournoiserie derrière vous, Ombre, je ne jouerais pas à cela avec vous puisque vous ne savez que trop bien ce que j’ai voulu dire ; et qu’il ne s’agissait en aucun cas d’insulter de quelque façon le peuple de mon fiancé et dans lequel j’ai appris à vivre. A moins, bien sûr, que vous ne puissiez saisir la subtilité de mes propos, mais en ce cas je ne puis plus rien pour vous.
La défiant de son regard bleu, Ambre resta droite et digne, ne faiblissant pas face à cette ancienne rivale. La vampiresse avait en effet eu bien le temps d’acérer sa langue de vipère en même temps que ses lames, et ses mots étaient tout aussi dangereux. Et dire que certains s’étaient laissé séduire… comment les hommes pouvaient-ils être fous à ce point ? Elle était magnifique, elle était attirante, ses courbes et sa démarche avaient sans doute de quoi éveiller le désir mais il suffisait de lire dans ses yeux pour souhaiter mettre le plus de distance entre cette fourbe et soi-même. Mais Ambre était femme et humaine, aussi pouvait-elle difficilement juger de ce que pouvaient penser les sang-froids de l’autre gente. Toutefois, sa petite démonstration de ses talents de comédienne était remarquablement agaçante. Cette femme ne connaissait rien aux blessures du cœur, elle n’avait pas plus d’empathie qu’un caillou prit dans un bloc de glace au beau milieu de l’hiver le plus glacial qu’Armanda ait pu connaitre, faire semblant d’avoir le cœur brisé, alors même qu’il ne battait plus depuis longtemps, était vain.
-Le seul mal qui vous accable, gente Dame, n’est malheureusement pas guérissable pour qui que ce soit. Il semble d’ailleurs que vous soyez seule à en être atteinte dans cette pièce…
Ce n’était qu’un murmure agacé tandis qu’un éclair de colère passait dans ses yeux habituellement calmes et inquiets. Oh oui, Norwen avait l’âme empoisonnée depuis longtemps sans doute mais la guérisseuse ne pouvait rien faire pour changer cela et elle doutait que quiconque ne puisse le changer. Etait-elle elle-même consciente de sa folie ? Se débattait-elle en elle-même pour y échapper ou bien avait-elle plongé dedans avec plaisir ? Mais surtout, depuis quand ? Il avait sans doute fallut quelque chose de marquant pour la détraquer à ce point. Les vampires n’étaient pas spécialement doux, aimables et serviables, mais la petite humaine en avait rarement connu de si… si décalés.
-Ne vous inquiétez donc pas pour ce que pense mon cher et tendre, il ne sait que trop bien ce que je pense de lui et de son peuple, quoi qu’en dise son ancienne compagne et malgré ce que siffle la rancœur de cette dernière.
Attrapant gracieusement le verre qui lui était tendu, Ambre fixa un instant le liquide qui se clapotait légèrement dans sa prison cristalline, avant de le lever à hauteur de la vampiresse qui lui faisait face. Pourtant, avant même qu’elle n’ait le temps de répondre à la provocation, un serviteur s’arrêta auprès d’elle et, la saluant comme il se devait, lui murmura quelques mots. Hochant la tête, Ambre reposa son verre indemne de toute utilisation auprès de Norwen.
-Malheureusement, il semblerait que ce ne soit pas aujourd’hui que nous trinquions ensemble. Je vous laisse mon verre, s’il vous plait d’oublier la douleur que mes mots ont provoqué en votre cœur avec, n’hésitez pas : buvez à ma place. Ce n’est qu’un gage de ma bonne volonté de me faire pardonner pour m’être si mal exprimée et que vous ayez pu ainsi d’une façon ou d’une autre vous sentir offensée… A présent, veuillez m’excusez.
Elles se foudroyèrent un instant du regard, sachant parfaitement que les excuses d’Ambre étaient aussi fausses que les prétendues offenses ressenties par Norwen. Mais qu’importait, c’était une nouvelle joute qui s’était formée là. Et sans doute n’était-elle pas prête de se terminer. La saluant avec courtoisie, la guérisseuse tourna les talons pour rejoindre ses appartements. Visiblement, Valen était effectivement malade. Cette soirée n’avait qu’une affreuse perte de temps finalement. Et elle commençait sérieusement à avoir la migraine…
HJ : encore désolée d'avoir oublié ce rp :'( j'espère que cette conclusion t'ira |
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