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| Une bien sombre entrevue [PV Eliowir] | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Une bien sombre entrevue [PV Eliowir] Dim 5 Juil 2015 - 16:04 | |
| Le 21 février de l'an 5 d'Obsidienne
Une semaine s'était écoulée depuis la convocation de Kylian et tout ce qui en avait découlé. Du mauvais surtout, il ne pouvait pas considérer autrement le fait qu'il avait été forcé de tuer la princesse Kohan et donc de se départir d'un otage précieux non seulement pour la bonne tenue de son empire mais aussi pour s'assurer la totale coopération du commandant de sa propre garde. Quand à la mort de Wintel, elle était plus regrettable encore, il y perdait une part de sa main-mise sur les troupes vampiriques car même si ceux-ci respectaient avant tout la force il n'empêchait qu'ils avaient absolument besoin d'un représentant de leur propre race à leur tête, puissante créature ou pas, Vraorg n'était pas l'un des leurs...
Il ruminait ce fiasco depuis des jours, sa colère se calmait difficilement surtout lorsqu'il repensait au fait que Mort était derrière tout ceci, mais le conseil de Shadowsong de profiter de ce revers pour se raffermir et ainsi prendre les Esprits à contrepied revenait de plus en plus souvent dans son esprit. Shadowsong... Le Voleur de Coeur demeurait circonspect face à ce jeune vampire qui avait si promptement prit la place de celui qu'il appelait son frère encore peu de temps auparavant. Il n'y avait pas de mensonge en lui, il l'aurait ressentit aussitôt, mais il y avait tout de même une part de mystère... Quelque chose que même ses pouvoirs ne parvenaient pas à éclaircir et qui le mettait mal à l'aise. Sa réaction était logique d'un point de vue vampirique, du moins Vraorg le pensait-il, fort qu'il était de ses nouvelles connaissances sur cette race, mais elle entrait en contradiction avec ce qu'il avait toujours lu dans son esprit. Il prévoyait quelque chose, c'était certain... Quelque chose qui demeurait tellement flou et indéfinissable dans sa tête que le Voleur de Coeur n'était même pas certain qu'il aurait pu lui extirper ses secrets par une simple attaque mentale. Et puis ce n'aurait pas été très stratégique... A travers ce sang-froid, il contrôlait les vampires. Sans lui, ce serait bien plus difficile. Mieux valait l'utiliser, quitte à le jeter plus tard.
Un autre dont la réaction avait été inattendue, même si moins que celle de ce Merithyn, c'était Kylian. En tuant sa princesse, Vraorg s'était attendu à devoir le tuer dans la foulée et donc à y perdre encore un soutien précieux. Mais ce n'était pas arrivé... Oh sa rage avait été cataclysmique ça oui, le dragon en ressentait encore toute la portée et ne pouvait pas manquer les ondes brûlantes et déchirantes qui s'émanaient de lui depuis le décès de sa belle mais de même que Cynoë, l'ancien renégat avait été retenu et convaincu par la dragonne millénaire. Skade... Une créature plus compréhensible pour lui que ces bipèdes inconscients, elle avait fait le choix de la prudence et elle avait eu raison. Kylian et Cynoë étaient en vie, furieux et détruit, mais en vie. Enfin si on pouvait dire... Vraorg avait été plus que satisfait de lire que Kylian au moins avait trouvé un autre exutoire pour diriger sa haine, les Esprits. Mort était le premier responsable de tout ceci après tout et même si le commandant de la sombre garde ne rechignerait sans doute pas à s'attaquer à son maître si il en avait l'occasion, il n'empêchait qu'il semblait avoir fait le choix de s'occuper d'abord de leur ennemi commun. Bonne méthode... Au moins serait-il utile jusqu'à la défaite des Protégés, ensuite et bien Wallam aurait le choix entre revenir à la raison ou subir le même sort que le Prince Noir qu'il haïssait tant. Oui au final, les choses pouvaient s'arranger. Il pouvait même en tirer profit... Qu'importait que l'idée soit venue de Shadowsong et qu'importait ses raisons. Il avait prit sa décision. Mais avant tout, il devait avoir une petite conversation...
"Seigneur ? Eliowir Serillëiel est là, comme vous l'avez ordonné. Peut-on le faire entrer ?"
Il acquiesa d'un simple signe de tête, le Sombre Garde était attendu. Pour tout dire, il était même convoqué... Vu l'onde de choc qu'avait été la mort du Prince Noir et de la princesse, il ne pouvait pas ne pas être au courant et cette convocation ne devait sans doute pas le rassurer beaucoup. Vraorg sentait déjà ses doutes et ses troubles pensées alors que le garde s'avançait, les flairant sans hâte mais avec une concentration totale qui n'augurait rien de bon pour son interlocuteur. Debout face à une gigantesque table où s'étalait la carte du continent tout entier, il tournait le dos à l'arrivant. Cette pièce de petite taille ne lui aurait pas permit de se tenir sous sa forme originelle mais sa stature bipède suffisait sans problème à inspirer la crainte. Sombrement vêtu de jais et d'écarlate, il n'avait pour simple parure qu'un bandeau d'obsidienne qui lui cerclait le front et tranchait férocement avec sa peau plus que pâle. Lorsqu'il se retourna lentement pour finalement darder son regard de glace presque incolore sur le vampire, les gardes eux même tapis dans la pièce semblèrent se rapetisser comme pour tenter de disparaitre sous terre. Il n'avait besoin de montrer aucun signe de mécontentement pour que l'atmosphère s'alourdisse d'une gangue presque venimeuse et si sa voix demeura détachée lorsqu'il parla, elle dégageait malgré tout si peu de chaleur qu'on aura pu pensé un instant qu'il avait hurlé plutôt que de parler de sa voix presque basse :
"Ce cher, très cher Eliowir. Il nous faut avoir une discussion jeune vampire..."
Il le transperça longuement, du regard d'abord et de l'esprit surtout. Sans se presser, sans même paraître consentir au moindre effort, il se glissa en lui. Il ne fit preuve d'aucune précaution, aucune discrétion quand à ce qu'il était en train de faire. Comme tout ses sujets, Eliowir lui appartenait corps et âme, son esprit et ses souvenirs étaient un terrain déjà conquit qu'il ne pourrait jamais lui défendre. Il le ratissa avec méthode, longuement et sans un mot. Aucune des informations qu'il extirpa de force ne lui tira la moindre réaction si ce n'est un regain d'intérêt et une nouvelle plongée plus puissante encore dans la mémoire et le fil des pensées du garde. Y eu-t-il une résistance ? Sans doute ne s'en serait-il même pas aperçu si ça avait dû être le cas car il avait mit toute son intention , tout son pouvoir mental dans cette exploration et c'était une bataille que nul ne pouvait gagner contre lui. Il apprit tout... Absolument tout. Chaque souvenir, chaque once de résistance et jusqu'aux motivations les plus profondes du jeune vampire, il n'omit rien. Du lien que sa proie partageait avec son serval à ce qu'il en avait fait, de ses tentatives rusées pour entrer en contact avec les protégées jusqu'à ses projets plus ou moins établit sur ce qu'il fallait faire de cette réussite. Vraorg aspira pendant ces interminables minutes tout ce qu'Eliowir avait construit et surtout tout ce qu'il aurait absolument voulu cacher. Enfin, lorsqu'il se retira sans plus de douceur, il s'autorisa un soupir.
"Une longue discussion je le crains..."
Pas de fureur, pas d'explosion. Il n'était ni plus froid, ni plus chaleureux qu'en premier lieu. Il savait tout, tout simplement... Du menton il désigna la table et surtout la carte où s'étalait des centaines de figurines représentant les troupes impériales et ce qu'on savait des troupes protégées ainsi que les différentes fortifications ou villes importantes qui nécessitaient une attention particulière. Ayant capté autant que possible au vu des circonstances l'attention du vampire là dessus, il interrogea :
"Sais-tu ce que tu as déclenché, de ta petite place ?"
Non bien sur, il ne le savait pas... Ce qu'il savait par contre c'était qu'il allait mourir, et souffrir sans aucun doute. Mais pour le moment, le Voleur de Coeur demeurait calme, courtois presque. Tout deux savaient déjà que quelque chose de terrible allait se jouer ici, alors à quoi bon se presser ?
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| Sujet: Re: Une bien sombre entrevue [PV Eliowir] Mar 7 Juil 2015 - 23:54 | |
| Il était convoqué. Ni plus ni moins. Et pas par le moindre des personnages de la sinistre Gloria. Par son Haut Dirigeant suprême, leur Maître à eux tous, vils théocrates, le Blanc, l'Indigne, le Fléau des Mondes.... En un nom, Vraorg.
Convoqué. Lui, simple Sombre Garde, convoqué. Lui qui, en trois ans, pouvait compter sur les doigts d'une main le nombre de ces sombres entrevues, qui devaient d'ailleurs se réduire à une seule et unique : celle de ce jour fatidique où il avait dû choisir, et avait décidé de plier genou. De prêter serment. De s'avilir de cette Marque de Sombre Allégeance.
Convoqué. Ce simple mot ne sonnait guère de bonne augure. Il sonnait plutôt comme le glas glacé de bien sombres années, comme l'échec cuisant d'une trahison manquée... Car, quand bien même nulle raison ne lui avait été donnée pour cette visite, Vraorg le Blanc n'ayant d'ailleurs nul besoin de se justifier, le jeune vampire n'était pas assez idiot pour ne pas deviner. Oui, trahison il avait tenté, et il avait été démasqué. Assurément. Il ne pouvait en être autrement. Il n'imaginait aucune autre raison suffisante pour qu'un Sombre Garde tel que lui soit ainsi convoqué. Il faudrait un manquement grave d'un acabit semblable... et son Commandant lui en aurait déjà offert réprimande.
Non, ce ne pouvait être que ça. Il avait entendu quelques rumeurs courir... plus que des rumeurs d'ailleurs. Un Prince Noir trépassé, une princesse Kohan avec lui décédée... une sombre colère du grand Blanc indigné... Sombres rumeurs oui, qui avaient étreint son coeur mort. Il avait échoué dans une mission à peine commencée. Echoué, lamentablement échoué, à protéger celle que Vie lui avait "confiée"... Et un nouvel échec semblait se dessiner, encore. Si vite déjà, à peine ébauchés, qu'il voyait tous ces beaux plans défaits...
Défaits. Echec. Mort l'attendait. Oui, il en était assuré, sa mort semblait s'esquisser. Là, sur ce sombre plateau de jeu géant, où il n'était qu'un pion aux mains des plus puissants. Il n'avait plus qu'à espérer ne pas trahir ces alliés. Il n'était pas dit qu'eux ne réussiraient pas, finalement, là où il avait échoué. Si lui tombait, peut-être eux continueraient quand même... et libéreraient son aimé. Oui, il allait certainement mourir, mais peut-être au moins pourrait-il le faire dignement, sans trahir. Il n'y avait qu'à espérer que le puissant Joyau de Vie qu'il avait savamment caché en lui ne soit pas trouvé, ne soit pas détecté, et qu'il joue son rôle en cachant quelques unes de ses pensées. Du moins celles les plus importantes, les plus compromettantes... Sans doute devra-t-il en laisser filtrer nombre d'entre elles, les grandes lignes, les principales traits... mais si au moins il pouvait cacher quelques détails primordiaux, de ces détails qui, peut-être, pourraient faire la différence... Comme ce Joyau. Qui en lui, là, palpitait, lui qu il avait... avalé.
Mais déjà on le faisait entrer dans la salle où le Blanc l'attendait. Eliowir tenta de réprimer toutes pensées apeurées, tenta de refouler tous ses songes agités, espérant que... non, n'espérant rien, n'y pensant pas. Il ne devait pas y penser.
S'il fut quelque peu impressionné par la noble stature de l'Indigne, il ne put également qu'admirer la puissance, la prestance, la magnificence qui de cet être transpiraient. Puissance... Lui qui avait toujours été si attiré par cet attrait en particulier. Lui qui, de toute sa vie d'elfe, ou de sa non-vie de vampire, n'avait eu de cesse de la poursuivre... Il semblait en avoir trouvé soudain une sombre incarnation en l'être devant lui. Et si, en son arrogance outragée, il s'indignait de devoir s'incliner devant quelconque maître, il ne pouvait qu'avouer que Lui pouvait se targuer d'un tel titre. A son grand damne, oui il devait bien l'avouer.
"Ce cher, très cher Eliowir. Il nous faut avoir une discussion jeune vampire..."
Un long frisson lui parcourut l'échine à cette voix, face à ce regard de glace qu'à travers les brumes de son diadème il entrapercevait. Il tenta de réprimer ces détestables manifestations de peur, d'effroi, qui le submergeaient, et parvint, il ne sut comment, à garder un maintien droit et digne, avant de se décider à saluer celui à qui il appartenait.
- Maitre, répondit-il simplement, tout en mettant un genou à terre.
Et sans pouvoir prononcer quelconque autre mot, alors qu'une puissance phénoménale le terrassait, ou plutôt terrassait son esprit. Il tenta bien d'y résister, par simple réflexe défensif d'abord, puis par esprit combattif et de fierté mal placée, puis... n'eut d'autres choix que de céder. Et de laisser cette force fourrager, encore, et encore, et encore... Il crut un instant perdre pied, devenir fou alors que mille images de sa vie présente et passée défilaient en son esprit ainsi violé, alors que mille souvenirs soudain s'imposaient... Mais brusquement une image, une ancestrale voix, se rappela aussi à lui. Belle Mère des Tempêtes... Compter ses écailles... Oui, compter ses écailles.
Quand bien même elle n'était pas là devant lui, quand bien même il ne la voyait pas en cet instant même... le souvenir était bien ancré, et son image, l'image de son écailleux museau, se redessina en son esprit. Et les écailles, une à une, il tenta de compter, recompter... tentant de refouler le fer blanc qui l'irradiait et menaçait de bruler sa raison et son âme.
"Une longue discussion je le crains..."
Résonna de nouveau la voix, presque lointaine.
Eliowir se sentit presque haletant. Réalisant seulement à cet instant, alors que la réalité autour de lui devenait de nouveau palpable, qu'il avait presque chancelé, une main à terre, une autre près de son coeur pourtant mort et au tambour silencieux.
Il peina à retrouver quelques images visibles de ce qui l'entourait, tentant, désespérément, de reprendre emprise sur lui et ses sens malmenés, tout en se forçant à se reconcentrer pour activer le diadème. Il aperçut vaguement un mouvement du Blanc non loin de lui, qui semblait.... semblait lui désigner... la table. Ou ce qui y était étalé.
Prenant ce geste comme une autorisation, le jeune vampire se releva, quand bien même il se sentait bien vacillant, et força toute son attention vers... une carte. Une carte de stratégie militaire, crut-il reconnaitre.
"Sais-tu ce que tu as déclenché, de ta petite place ?"
Oui. Non. Pas vraiment. Pas totalement du moins. Disons qu'il le devinait. Vaguement. En devinait quelques aspects ? Une guerre semblait être sur le point de se déclarer de nouveau. De s'activer du moins. Des mouvements de troupes semblaient se profiler... Du moins était-ce ce qu'il pensait entrevoir de cette carte. De là à penser que c'était ses actes à lui qui avaient déclenché le tout... ? Non il en doutait. Et pourtant Vraorg semblait sous-entendre que ses actions à lui, petit vampire possédant un serval, auraient eu des... impacts importants ? Sur cette carte ?
Et soudain, une brutale pensée s'insinua en lui. Se pourrait-il... se pourrait-il que les événements d'il y a une semaine lui soient liés ? Que... le prince noir décédé et la princesse Kohan disparue... le soient à cause de lui ? Mais si oui... Comment donc ? Ils n'étaient ni l'un ni l'autre associés à ses projets. Quel était alors le lien ? Quels étaient les fils d'événements qui s'étaient ainsi tissés ? Et qu'est-ce que ses petits actes à lui avait pu dessiner alors sur cette carte ? A cause de sa piètre tentative de trahison, Vraorg songeait-il alors à attaquer les Esprits ? A... faire tomber la fameuse barrière des Protégés ? A quoi donc pouvait songer un tel être en fait ? Mis à part la puissance suprême sur ce monde en ruines ?
Non, ridicules. Ses pensées étaient ridicules, n'est-ce pas ? Un vampire aussi insignifiant que lui, ne pouvait avoir déclenché quoique ce soit réellement... n'est-ce pas ? Il ne pouvait être responsable de la mort d'un vampire ancestral des plus puissants et d'une princesse humaine à l'importance cruciale... n'est-ce pas ? Et il ne pouvait encore moins avoir pu modifier quoique ce soit sur cette maudite carte...
Et songeant soudain que Vraorg devait suivre tout le fil de ses piètres pensées, et bien s'en moquer, il se sentit mortifié. Il réalisa aussi à cet instant le lourd silence qu'il avait laissé planer. Perdu dans ses pensées, il n'avait pas répondu à la question qu'on lui avait pourtant posée. Si déjà en circonstances ordinaires, il s'agissait là pour lui de la plus forte impolitesse, son silence pouvait également être pris comme insubordination éhontée.
Mais après tout... N'était-il pas là pour trahison ? Oui, assurément. Il savait, le Blanc savait, savait tout. Ou presque. Il n'était plus temps de lui cacher ses méfaits. Il devait d'ailleurs aussi savoir que son silence n'était que circonspection songeuse et non mépris dédaigneux. Et, s'il se savait condamné, si ce n'est à mort, au moins à d'atroces souffrances, étrange pensée qui loin de l'effrayer lui laissait presque un avant-goût de libération bienvenue, lui qui s'y était déjà depuis le début résolu, il n'était pas totalement suicidaire non plus au point d'aggraver son cas par une impolitesse absolue.
Ce ne fut qu'alors, d'une voix un peu rauque, aux accents de vieil elfique graves et profonds, qu'il répondit :
- Je n'ose l'imaginer, Mon Seigneur. Mille pensées en moi s'agitent, à ce vous sous-entendez. Mais je ne peux concevoir avoir pu... quoique ce soit déclencher...
Il laissa son regard errer sur la carte, songeur, n'osant émettre à haute voix les folles idées qui lui étaient venues. Préférant laisser à son Maitre le soin de les lire en lui s'il le désirait.
- Je n'ose y songer en mon coeur, ajouta-t-il en un murmure à peine audible.
Alors qu'il songeait que, peut-être... il était responsable de la mort de la princesse, lui qui aurait dû la protéger... Lui vil traitre...
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| Sujet: Re: Une bien sombre entrevue [PV Eliowir] Mer 15 Juil 2015 - 15:33 | |
| La vérité venait de se faire une place brutalement dans l'esprit du vampire, une vérité glaçante que le Voleur de Coeur s'empressa de confirmer cruellement :
"Mort a utilisé plusieurs instruments pour tuer Esmelda Kohan et Lorenz Wintel. Si je suis la lame du poignard qui a mit fin à leur existence, tu en es indubitablement le manche... La différence entre toi et moi Eliowir, c'est que tu es un meurtrier qui ne s'assume pas. Une fois de plus..."
Un sourire narquois vint étirer ses lèvres tandis qu'il frappait calmement, l'attaque n'avait pas besoin d'être physique pour posséder un terrible potentiel de destruction. Il la laissa faire son chemin et provoquer ses éventuels dégâts avant de se tourner franchement vers la carte qu'il caressa d'une main presque câline.
"Un déclencheur... Voilà. Tu as trouvé tout seul."
Et tout ceci l'amusait, l'amusait terriblement. Oh il avait été en colère bien sur, l'attaque de Mort, le fiasco qui avait suivit, tout cei n'avait pu que l'agacer prodigieusement lui qui aimait avoir le contrôle sur les choses mais... Sentir à présent le trouble qui prenait le pas sur la raison de l'ancien elfe, savoir qu'au fond de lui il savait, il sentait de plus en plus clairement qu'il était effectivement le déclencheur de choses qui le dépassaient de beaucoup... Tout ceci était vraiment risible, et Vraorg aimait rire. Surtout aux dépends des autres.
"Le déclencheur de Mort... Voici un titre qui t'ira à merveille et qui résonnera sans doute longuement à tes oreilles lorsque les Protégés et leurs Protecteurs iront se réincarner dans une autre réalité. Les feux de la guerre étaient déjà allumés, mais nul autre que toi ne les aura aussi bien attisés... Toi et ton serval. Wallam a cru pouvoir s'en servir à ses propres fins, mais il avait oublié que c'est à moi que revient ton âme."
Il ramassa une figurine au hasard, et s'amusa de voir qu'il s'agissait de celle représentant Océan. Réduit en poussière sous sa poigne, le fier Esprit alla rejoindre le sol sous forme d'une fine poussière. Le sort des Esprits était scellé depuis bien longtemps, tout n'était qu'une question de patience. Mais une autre question était en suspend à présent, plus terre à terre mais non moins intéressante :
"Reste à savoir ce que je vais bien pouvoir faire de toi, et de cette âme si rebelle. Tu te crois malin n'est-ce pas ? Tu pensais que tes ruses suffiraient à renverser un destin établit depuis longtemps ? Le fait qu'Edwyn lui même n'y soit pas parvenu ne t'a donc pas mis la puce à l'oreille ? Répond donc à cela, arrogant petit bipède. Moi je sais qui je suis mais toi, pour qui te prends-tu ?"
Il lui laissa un espace de réponse, curieux en réalité de ce qu'il allait bien pouvoir lui dire puis il asséna sans clémence :
"Tu n'es rien pour eux. Aucun d'entre nous n'est rien pour les Esprits, Edwyn l'avait comprit avant tous les autres puis il s'est forcé à l'oublier car la vérité était trop lourde pour lui. Mais moi je me souviens... Nous les dragons, nous savons ce que sont vraiment les Esprits et la seule différence entre moi et les autres c'est que je ne me résigne pas. Aucun d'entre vous ne sera jamais rien, parce que vous n'avez ni la force ni le désir de vous élever. Mais moi, je le peux, je le veux. Ils m'ont sous-estimé comme ils sous-estiment tout ce qui n'est pas eux, et je les ai forcés à revenir sur la vision qu'ils avaient de moi. Alors je me répète Eliowir, à côté de moi et de mes adversaires, qu'est-ce que tu es ?"
Un nouveau silence suivit, le "pas grand chose assurément" faillit passer ses lèvres mais il n'avait pas besoin de le prononcer, il faudrait être obtus pour ne pas avoir compris. Il consentit toutefois à reprendre :
"Mais effectivement, même un petit rien peut faire beaucoup, tu viens de le prouver... Tu es impliqué presque directement dans la mort de Lorenz Wintel et d'Esmelda Kohan, deux créatures qui m'étaient utiles chacune à leur manière... A côté de cela tu as déclenché l'offensive qui me ménera certainement à la victoire. Voyons... J'ai toujours pensé que le premier concerné est toujours le plus à même de juger son propre cas. Alors dis moi, quel châtiment, quelle récompense, sanctionneront tes actions et leurs répercussions ?"
Toujours curieux, il attendit. Sa patience polie cadrant mal avec le vague contrôle mental qu'il exerçait encore sur l'esprit du vampire. Il analysait ses pensées une à une, s'amusant des premières qui y naissaient et qui n'étaient donc pas jugulées par les réflexions de son interlocuteur. Nul n'était plus sévère envers soit même que l'être lui-même justement... Et plus particulièrement encore lorsqu'il se jugeait instinctivement, sans prudence et sans stratégie visant à se protéger... |
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| Sujet: Re: Une bien sombre entrevue [PV Eliowir] Sam 18 Juil 2015 - 20:07 | |
| Meurtrier. Oui, il était un meurtrier, un assassin. Si son présent ne le lui avait pas assez prouvé, tout vampire qu'il était, fier prédateur né, son passé le lui criait tout aussi bien. Si sang et violence étaient presque une nécessité, un besoin, pour lui jeune vampire de la mort ressuscité, cela n'était en rien le cas lorsqu'il avait été elfe en son passé. Oui, déjà en son temps d'elfe, longs sillons carmins entachaient son chemin. Infanticide d'abord, se souillant du sang des siens. De la chair de sa chair et de son épousée aussi. Puis guerrier, fier lancier, bataillant aux côtés des hommes dans leurs guerres honnies, partageant leur violence avilie. Oui, meurtrier il était, indigne de la lignée d'Achroma, qui, il le savait, avait nourri rêve de paix et aurait voulu voir son fils suivre ses pas.
Et, pour tout avouer, il avait essayé. Oh oui, il s'y était appliqué. En vain dirait-on. Tué, plus d'une fois, il avait. De soif affamé, de bestialité aveuglé. Mais tout cela n'avait été alors que fausses excuses, devait-il concéder. Meurtre et sang étaient son lot, de tout temps, de toute époque, quelque soit sa race et sa lignée. Tuer, tuer, et tuer encore. De sa main, par son entremise directe ou par celle d'un autre corps. Leur Maître avait raison. Il était un meurtrier. Et ne s'assumait pas.
Loin de le rassurer, loin d'enfin donner sens à cette non-vie ensanglantée, il s'en sentit d'autant plus accablé. Pour lui, c'était là un nouvel échec, un nouvel aveu de son impuissance désespérée.
"Le déclencheur de Mort...
Déclencheur de Mort... Oui, il l'avait toujours su, s'était toujours senti à Mort si lié. Infanticide, assassin de son épouse au suicide poussée, guerrier mage à la lance acérée, vampire nouveau né toujours de sang assoiffé, corbeau entendant les ailes de Mort murmurer... Oui, effectivement, à Mort il semblait si proche, si lié, tel un fidèle chevalier servant fauchant les âmes choisies pour se réincarner. A se demander pourquoi Vie avait répondu à son appel éhonté.
Déjà il revoyait tout ce sang qui maculait ses mains, tout ce sang répandu par lui, qui s'était dit elfe de bien. Tout ce sang, ce sang d'un fils lointain, d'un fils d'un temps passé, d'une vie révolue, cette épousée qui avait été sienne et qui s'était de désespoir tu... Tout ce sang, cette violence, cette vile culpabilité qui le rongeait, ancienne et passée, présente et avérée, une culpabilité qui n'était pas sienne, tout en l'étant pourtant, par ses souvenirs recouvrés, un sentiment étrange et déroutant qui le laissait toujours éperdu, dans ses limbes errant, âme en peine dans ses tourments... Tout ce sang, toute cette...
Mais non, il ne devait pas y penser, il ne devait pas de nouveau par ses souvenirs se laisser entrainer. Compter, lui avait-elle dit. Compter les écailles. Oui, voilà, compter les écailles.
Et écouter la voix auprès de lui qui de nouveau parlait.
Wallam ? C'était donc Wallam qui avait trahi son présomptueux secret ? Wallam... Pourquoi cela ne l'étonnait soudain qu'à moitié ? Leur histoire à tous deux était certes courte mais parsemée d'incompréhension, de vils quiproquos et surtout d'amères ressentiments si ce n'est haineux du moins peu révérencieux. Nulle surprise alors que son commandant ait voulu... se servir de lui ? Tirer à profit ses sombres plans de trahisons qu'il avait cru subtiles ? Maudit soit ce mécréant de vampire, jura-t-il en lui silencieusement. Maudit soit-il et que les limbes l'emportent, lui et tous ses vils sentiments.
Mais déjà la belle voix harmonieuse du Blanc résonnait entre eux, le ramenant à l'âpre réalité au milieu de ses songes nébuleux. Pour qui se prenait-il ? Pour rien, fut la réponse instantanée qui lui vint.
- Pour rien, répéta-t-il alors à haute voix.
Sans pouvoir s'empêcher de se demander à quoi pouvait bien lui servir de parler puisque son Maitre devait lire aisément chacune de ses voltigeantes pensées. A quoi pouvait alors servir les mots, les paroles insipides, qui étaient si dérisoires face à l'arc-en-ciel de ses songes enchevêtrés... Mais décence lui imposait de répondre à haute-voix, n'est-il pas ? Silence serait pris pour arrogante insubordination encore, et clamerait définitivement son trépas.
- Ou si peu de choses, mon Seigneur. Je ne suis rien à côté d'un Être tel que Vous, Voleur de Coeur.
Et il pensait chaque mot. Les avait soupesés un à un, jusqu'au dernier, jusqu'à ce titre particulier, qui, pour lui, signifiait beaucoup, beaucoup de maux. Oui, voleur de coeur, pas seulement d'un néantique esprit, mais également des pauvres mortels qu'ils étaient. Il avait volé son coeur, en même temps que celui d'Achroma, il avait volé le coeur d'une belle princesse en l'emprisonnant dans ce palais. Voleur de Coeur, oui, cela seyait si bien à cet esprit-là.
Quant à se croire malin... Oui, il s'était cru habile, subtile. Et fou aussi, désespéré sans doute, tout en sachant, au fond de lui, cet espoir inconsidéré. Il avait su qu'il échouerait au moment même où en ce sombre projet il avait possédé son fidèle allié. Pourquoi s'était-il obstiné alors ? Il n'aurait su dire, une fois encore.
Et, dut-il avouer, il ne pouvait qu'acquiescer à ce que disait son Maître. Oui, ils n'étaient rien pour les Esprits, tous autant qu'ils pouvaient bien penser être. Ils n'étaient rien pour tous ces puissants qui dans leur danse meurtrière s'amusaient tant à les manipuler. Non, rien, qu'infimes poussières, petits jouets si faciles à briser, vagues brises d'air qu'ils chassaient d'un souffle agacé, viles vies si fragiles que d'une chiquenaude ils détruisaient. Il avait déjà eu ce genre de pensées, en présence de Vie même. Et même si... même si...
Il ne parvenait à totalement se départir de cette idée. Les mots de Vraorg faisaient étrangement écho à ce tourbillon de pensées. Oui, il plussoyait. Tout, tout ce que Vraorg en cet instant disait. Et pourtant...
Et pourtant. Il ne pouvait se résigner, pour reprendre ses mots, à se plier à cette force-là. Une force puissante, terrifiante, magnifique, sublime oui. Mais une puissance destructrice, de chaos pétrie, une puissance avilie. Oui, il admirait Vraorg. Il ne pouvait le nier. Il était, surtout en cet instant, sublime. Pas seulement par l'image qu'il en voyait, trompeuse apparence des sens que son sens aveuglé lu renvoyait par un diadème magnifié. Non pas seulement par cette apparence majestueuse, mais réellement par la magnificence qu'il sublimait, par la puissance qu'il incarnait, une puissance presque palpable pour le Maitre Mage que le jeune vampire était.
Lui, toujours si attiré par la puissance, le savoir, la connaissance... Oui, il ne pouvait qu'être attiré par le Blanc en cet instant. Son regard certes mort devait parler pour lui, alors qu'il le dévorait par tous ses sens exacerbés, goûtant, cruellement, chaque instant qui s'écoulait, chaque grain de sable qui du sablier tombait. Chaque grain de sable qui de sa mort inexorablement, très certainement, le rapprochait.
Il ne pouvait qu'avouer, en son for intérieur le plus secret, pour ce Voleur de coeur toutefois pas si secret que ca, que oui, il était attiré par ce Maître-là. Un être qui, certes de cruauté hanté, avait su aux Esprits résister, avait su leur faire front, les mettre en délicate position, avait su à eux s'imposer, et un autre règne peut-être forger. Même s'il n'acceptait pas ce règne, ce règne de terreur, de chaos, et de violence, ne serait-ce que parce que son Achroma y était entrainé contre son essence, il ne pouvait que concéder que cet être méritait un réel respect. Plus même, une déférence inavouée, une admiration forte et sincère, qui le rendait soudain honteux et démuni.
Et mille voix qui de nouveau le hantaient, l'accusaient, le rejetaient, mille voix qui soudain de traitre l'insultaient, mille voix... dont une entre toutes semblait s'élever plus fortement, belle voix aimée, qu'il pourtant mille noms honnis lui offrait. Oh Achroma... Il se sentit soudain de nouveau perdre pied, et dut faire appel à toutes ses piètres forces pour se raccrocher. Compter les écailles, avait-elle dit. Compter les écailles...
Et il compta. Jusqu'à ce que de nouveau la belle voix du Blanc auprès de lui chanta.
"Alors dis moi, quel châtiment, quelle récompense, sanctionneront tes actions et leurs répercussions ?"
Tout à ses songes, il avait eu peine à réellement écouter, et cette brusque question le gifla violemment en l'obligeant à revenir au temps présent.
Quelle récompense ? la Mort assurément. Après tout, ne lui était-il pas lié ? N'était-il pas logique que sa récompense soit justement d'enfin lui aussi la trouver ? Mais...
Mais justement, ce ne serait que douce récompense, n'est-il pas ? Ne serait-ce pas lâcheté, ville facilité ? Cela abrègerait bien des dilemmes et bien des souffrances. Mais ce serait aussi abandonner tous ceux à qui il s'était attaché, tous ces êtres aimés, à qui il avait promis... Belles et futiles promesses qui seraient alors trahies. Non, trop douce et trop facile serait la mort, et son trépas n'en serait que plus honteux alors.
Quel châtiment une telle trahison, une telle perfidie, une telle arrogance méritait ? Souffrance, douleur, certes, mais quelles seraient celles à la hauteur de ces méfaits ? La mort de ses êtres chers, assurément. Mais là encore, pour un corbeau, serait-ce seulement assez cher payé, lui qui pourrait, lugubre consolation, chez Mort les retrouver ? Non, assurément non. Son serval tuer ? Oui, cela le ferait souffrir et culpabilité raviverait, vil vampire étrange qui n'était pourtant pas sensé être si sensible à ce sentiment honteux. Mais cela ne serait pas encore à la hauteur, même de ses propres aveux... Alors quoi ?
Il n'en avait aucune idée.
- La Mort aurait été ma première réponse, murmura-t-il alors tout simplement, incapable d'avoir la force de vouloir mentir. Mais cela serait si doux, bien trop doux certainement pour un traitre tel que moi. Mort de mes proches serait une sinistre semonce. Mais mon corbeau les saurait en sécurité, et pourrait encore les retrouver en ce royaume de l'au-delà. J'avoue, mon Seigneur, que je ne puis alors imaginer quelle douleur la plus terrible serait à m'infliger.
Ou si peut-être le frapper dans son arrogance. Laquelle était alors la plus forte ? L'arrogance de sa puissance, de sa magie recouvrée ? de ses souvenirs ravivés ? de son savoir, sa connaissance, de son caractère si lettré ? ou de son beau parler peut-être et de sa voix grave de velours drapé ? Quelle était sa plus forte arrogance ? Elle était si prononcée, tant ancrée dans son essence...
Il déglutit. Et rassembla tout le courage qu'il avait pour relever ses orbes opalescentes vers le Blanc maculé.
- Je ne peux que... que me résoudre à vous laisser choisir, Seigneur à la belle cruauté.
Il rabaissa son regard vers la carte, et, songeant que ce serait là peut-être ses derniers gestes, il en caressa le doux vélin, jouant rapidement avec le contour d'une pièce, tout en laissant sa main voleter près, si près, de plus en plus près, du territoire des protégés.
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| Sujet: Re: Une bien sombre entrevue [PV Eliowir] Jeu 23 Juil 2015 - 12:29 | |
| HJ IMPORTANT : - Spoiler:
bon alors attention, j'ai complètement craqué ! J'ai rédigé ce rp au feeling, les idées venant au fur et à mesure et prenant rapidement une tournure imprévue qui pourrait sérieusement chambouler les grandes lignes d'intrigue à venir ainsi que certainement les trames personnelles d'Eliowir, Achroma, Korentin et peut-être d'autres. Dans ces conditions je ne peux pas imposer ce rp, je suis obligé de te le proposer ET de le proposer au staff qui devra valider ou refuser. En cas de refus des uns ou des autres je devrais soit éditer soit considérer que la proposition de Vraorg est encore moins honnête qu'en réalité (elle ne l'est déjà pas tout à fait hein, sa motivation première reste de contrôler Eliowir et de se servir de son potentiel mais il se propose bek et bien de lui offrir tout ce qu'il dit). J'aurai aussi bien pu ne pas te poster du tout cette proposition et la faire directement valider/refuser par Meri et Kyl mais te connaissant tu va vouloir savoir quelle idée m'est passée par la tête Si malgré tout on décide de partir là dessus, il faudra évidemment qu'on discute des détails ensembles bref, je te laisse lire mais prend ce rp avec des pincettes. Il y a quand même une probabilité importante qu'il ne soit finalement pas validé (et puis il peut aussi ne pas te plaire et/ou ne pas plaire à Achro en tant que joueur). Et il est aussi fort possible que je me sois trop avancé pour tout ce qui concerne le lien Achro/Eliow. C'est toujours délicat de mettre son nez dans la trame d'un autre... De plus j'ai insolemment craqué sur le lien Korentin/Achro sans lui en avoir parlé avant et sans moi même y avoir réfléchit du tout xD bref, méfiance ^^
Pour rien effectivement. Au moins le reconnaissait-il, et de plein gré car le dragon ne ressentait aucun mensonge dans ses paroles. Il était d'accord avec lui-même lorsqu'il disait ces mots, une réalité bien difficile à comprendre pour un être tel que lui, car tout comme son lié jadis il demeurait persuadé de sa propre valeur et peinait souvent à cerner ceux qui piétinaient leur propre amour-propre. Mais soit, ça ne faisait que le conforter dans ce qu'il pensait déjà de ces jeunes races, lui qui n'avait pas eu un très grand respect pour les plus anciennes ne pouvait évidemment que mépriser les nouvelles. Alors il ne répondit rien, se contentant de redresser légèrement sa tête en voyant l'autre s'applatir volontairement devant lui et en le sentant peser ses mots jusqu'à la fatale expression. Voleur De Coeur... C'est ainsi qu'on l'appelait lorsqu'il tournait le dos. Ils étaient tous fous de penser qu'il pouvait en être dupe mais si il avait dû châtier chaque bribe de pensée qui l'atteignait il aurait très vite fait le vide autour de lui. Etaient-ils seulement conscients, tout ces chiens, du nombre d'offenses non proférées qu'il laissait passer par simple manque de temps ou parfois paresse ? Non. En vérité, aucun d'entre eux n'avait jamais prit la mesure de ce qu'étaient ses dons mentaux. Aucun sauf celui là peut-être et l'albinos ne manqua pas de s'en troubler quelque peu, dardant un long et profond regard sur la créature dont les lèvres vibraient encore sur ces mots dangereux. Voleur de Coeur... Jamais il n'avait réfléchit à la façon dont il traiterait le premier fou qui oserait l'appeler ainsi à voix haute, tout simplement parce qu'il n'avait pas pensé que cela pourrait arriver. Et voilà que c'était le cas. L'esprit du blanc se teinta d'une certaine curiosité tandis qu'il analysait le cheminement des pensées du vampire, cherchant les explications de sa folie et n'y trouvant qu'un raisonnement fort logique et non dénué d'un certain... Respect ? Non, ce n'était sans doute pas tout à fait le mot. Mais d'une certaine estime tout de même pour la force qu'il avait fallu au blanc pour voler ce coeur, CES coeurs même comme il semblait le penser. Ce n'était pas la première fois que Vraorg peinait à suivre la logique d'un bipède mais c'était la première fois qu'il la trouvait véritablement intéressante et structurée. Une logique qui aurait presque pu appartenir à Edwyn en fait lorsqu'il y pensait, une logique faite d'intérêt et de répulsion pour ce qui était plus fort que soi, les deux s'entremelant de telle façon qu'il était quasiment impossible de savoir lequel l'emportait sur l'autre. Haine et fascination, c'était les deux côtés de la même pièce qu'Eliowir jetait et rejetait au sujet du Voleur de Coeur, sauf qu'elle tombait invariablement sur la tranche... Alors et fort de cette nouvelle connaissance intime du jeune vampire, le dragon garda un silence profond, tolérant du même coup le titre qui venait de lui être attribué à voix haute. Voleur de Coeur, pourquoi pas après tout... Vu à travers la logique d'Eliowir, c'était un titre qu'il pouvait porter sans s'en indigner. Un rictus presque imperceptible passa rapidement sur le visage du métamorphe, vestige de ce qu'aurait été le froncement de babines d'un dragon montrant fugitivement les crocs. Pas sur un geste agressif, non, il fallait mal connaître les dragons pour savoir que ce genre de grimace était forcément synonyme de rage et de menace, c'était plutôt une mimique d'acquiesement. Comme tout écailleux, il appréciait les louanges et les flatteries, plus encore lorsqu'il sentait que le but n'était pas spécialement de le flatter. Il aimait aussi être considéré à sa juste valeur, et sa juste dangerosité, et c'était le cas ici. Eliowir n'avait pas ce masque idiot de courage qui aveuglait parfois certains de ses interlocuteurs au point de leur faire croire à eux même qu'ils ne craignaient pas Vraorg. Non, le vampire lui était absolument conscient de ses propres craintes et de son propre intérêt quand aux pouvoirs de son maître, et dans le même temps il estimait juste et nécessaire de s'opposer à lui quand bien même il s'agissait d'un suicide. Oui autant le dire clairement, tout ceci était... Absolument passionnant. Et ce n'était pas peu dire que de s'estimer passionné par un bipède lorsqu'on était un dragon et lorsqu'on s'appelait Vraorg. Les réflexions d'Eliowir s'orientèrent sur la question qui lui avait été posée et le blanc pencha la tête légèrement en entendant résonner la mort dans l'esprit du concerné. Oui, c'était une possibilité... Mais elle s'éloignait doucement, remplacée par une perspective bien plus alléchante et que la partie révoltée du vampire craindrait sans doute comme la peste alors que son autre part, plus sombre, en ronronnerait de plaisir. Ombre et lumière... Il y avait les deux dans tous les esprits mais le duel que ces deux entités se livraient dans celui d'Eliowir était particulièrement cruel. Et il faudrait si peu peu, si peu de choses, pour le faire basculer. Un simple geste, un simple mot, un souffle même... Une caresse. "Tu n'aura plus besoin de cette marque de loyauté."
Une caresse donc. Légère et pourtant impressionnante car mêlée de magie supérieure et de pouvoir du néant. La marque s'en était allée et soudainement Eliowir ne pouvait qu'être conscient du poids terrible qu'elle avait eu sur son âme. Il fallait en être libéré pour ressentir à quel point l'étau de cette magie avait été un fardeau d'autant plus sournois qu'il devenait vite habituel. Deux possibilités devaient venir à l'esprit du vampire suite à ce geste. On lui retirait la marque parce qu'on allait le tuer, ou bien on la lui retirait parce qu'on aller lui en imposer une plus lourde encore. Cette deuxième option était sans nul doute la plus terrible, car après une telle libération on ne pouvait tolérer de supporter de nouveau les fers. Mais le Blanc ne fit rien de tout cela. A la place, il soupira. "On te trompe, bipède. On te fourvoie de façon éhontée et ce faisant, on gâche ton potentiel. Ma marque était une chaîne lourde, mais visible. Alors que celle que t'a imposée Achroma est tout aussi puissante, et autrement plus sournoise."
Il ne lui laissa pas le temps de renacler contre ces accusations qui ne manqueraient sans doute pas de le faire bondir. A la place, il interrogea : "Dis moi Eliowir Serillëiel, fier représentant des elfes aujourd'hui simple vampire parmi les vampires. Que t'as offert Seithvelj ?"
Il haussa un sourcil interrogatif, et proposa lui-même quelques réponses : "La connaissance ?"
D'un revers de main, il renversa soudainement toutes les figurines et la carte qui s'étalait sur la table. Ils allèrent s'écraser à terre dans un bruit funeste tandis que leur tourmenteur s'animait soudainement, comme passionné par son propre raisonnement. Des deux mains, il concentra son pouvoir sur la surface plane du meuble désormais nu et celui-ci se mit à miroiter jusqu'à finalement projeter des images tirées tout droit de ce que Vraorg avait pu lire au fil des années dans l'esprit d'Achroma. Des fragments du passé de l'ancien se succèdèrent alors, parfois glorieux, parfois terrifiants, souvent incompréhensible. En quelques secondes ils effleurèrent ce temps presque infini qui avait été la longue vie du vieux vampire, sans jamais rien voir en détail bien sur mais cela suffisait à imager la somme colossale de connaissances qu'il avait dû engranger depuis lors. Une somme colossale dont il n'avait quasiment rien partagé avec Eliowir, à peine un fragment. Même pas un fragment... "Le pouvoir ?"
Les images défilèrent à nouveau et on pu voir un Achroma au sommet de sa puissance et de sa supériorité magique. Achroma combattant pour une cause ou une autre, Achroma refusant de combattre pour ses propres raisons, Achroma aux prises avec le prince des vampires et manquant à un cheveux de le renverser. Achroma et son pouvoir... Un pouvoir que là encore, il n'avait point partagé, ou si peu... "La gloire ?"
Cette fois ce furent d'autres images qui défilèrent, tout droit tirée de l'esprit d'Eliowir et de ses souvenirs malgré qu'ils soient souvent embrumés. Ils le virent conseiller, fier elfe gravitant non loin des sommets. Ils le virent banni, rejeté par ses pairs et prit dans les tourments de sa tristesse mais non moins fier malgré tout de ce qu'il était. Puis ils le virent tranformé, nouveau-né instable et perdu qui n'avait plus qu'un certain Achroma comme repère et qui s'y accrochait avec d'autant plus de force qu'il voyait en lui plus qu'un père. De la fierté elfique, plus rien. Sa transformation avait fait de lui un enfant qui avait tout à réapprendre. "L'amour ?"
C'était le coup de grace, un mot prononcé avec dédain et commisération, pitié presque. A cet instant, le Blanc releva son regard vers celui du jeune vampire et n'importe qui aurait juré voir une lueur attristée, réelle ou pas, dans son regard. Il projeta tout à coup de nouvelles images. Achroma et Eliowir d'abord, Achroma et sa dragonne ensuite, mais très vite, Achroma et un autre homme. Ces trois images se juxtaposèrent et c'était là une manoeuvre terriblement adroite de la part de Vraorg car Eliowir fut obligé de comparer les trois liens de l'ancien. Trois liens qui étaient fort différents... Celui avec Silarae n'était pas forcément le plus facile mais il demeurait naturel malgré tout, celui avec Eliowir existait bien mais à côté du troisième il était... "Oui, je crois qu'il t'aime bien. Je ne dirais pas le contraire, mais cela peut-il te suffire ? Cela suffit-il à légitimer tant de renoncements de ta part ?"
L'image représentant le lien entre Achroma et Korentin se mit à grandir et vint flotter doucement devant leur yeux. C'était un lien pur, et un lien naturel et encore inachevé mais qui possédait déjà une force à même de faire passer celui d'Eliowir pour une pacotille. Si le lien avec Silarae ne pouvait être comparé car trop différent, celui avec Korentin était pour sa part bien plus dérangeant. Sans quitter Eliowir des yeux, Vraorg commenta doctement : "Des âmes soeurs peut-être... Edwyn pensait que ces choses existaient et qu'elles étaient peut-être liées à une vie antérieure dans laquelle les deux concernés se seraient rencontrés. Une histoire inachevée peut-être et qui se répéterait dans leur nouvelle vie ? C'est difficile à dire, mais ce que je peux t'assurer c'est que les théories de mon dragonnier se révélaient souvent justes. Et il a vu ce lien... Il l'a vu, et il a fait en sorte de l'encourager afin de solidifier la base de la nouvelle caste de dragonniers dont il rêvait. C'est navrant pour toi Eliowir, mais je ne crois pas qu'il ai vu une quelconque place pour toi dans ce nouvel ordre, et encore moins aux côtés de son meneur. Il n'est pas venu à toi n'est-ce pas ? Il n'aurait fait si tu avais dû graviter autour de celui qu'il avait choisit pour guider les dragonniers."
C'était un véritable coup de hache que le Voleur de Coeur mettait férocement dans le lien qui unissait l'ancien et le plus jeune, avec ou sans efficacité, il ne le savait pas encore, mais il termina sur un coup de grâce : "Je ne pense pas qu'Achroma soit encore tout à fait conscient de tout ceci. Si tu le lui demande il protestera à corps et à cri de son attachement envers toi, et il ne mentira sans doute pas. Mais ce qui est certain c'est qu'il n'est pas fait pour toi, il ne l'a jamais été. Pire encore, tu le freinera et lui portera préjudice car il se sentira toujours responsable de toi. Il sera un poids pour toi et tu sera surtout un poids pour lui. Ses chaines sont sournoises je te le disais, mais celles que toi-même tu as emmêlées autour de lui sans le vouloir sont pires encore. Tu es son boulet Eliowir, tu es le frein qui l'empêche et qui l'empêchera toujours d'avancer. C'est un beau gachis lorsque l'on sait à quel point toi-même tu pourrais aller loin..."
Un long silence suivit mais il leva la main pour ne pas le laisser parler tout de suite, il voulait conclure et exprimer sa demande. Car il s'agissait bien d'une demande : "Laisse moi t'aider. Laisse moi exploiter ton potentiel et l'utiliser à des fins qui nous conviendront à tous les deux. Je ne suis pas fait pour être seul tu sais, Edwyn me manque et me manquera pour l'éternité mais je vois en toi une force presque identique à celle qu'il possédait. Laisse moi t'abreuver de mon savoir, laisse moi t'offrir les pouvoirs qui te manquent. Et laisse toi aller à me connaître, comme tu as déjà commencé à le faire... Laisse toi le droit de devenir plus que ce que tu es Eliowir, laisse toi le droit de t'élever. Je ne t'imposerai aucune marque, je ne serai plus un maître pour toi et tu m'offrira ta loyauté simplement parce que ce sera là ton désir. Promet moi, jure moi, que toi, tu ne me trahira pas. Plus jamais. Promet le moi avec ton coeur, j'en ai volé beaucoup c'est vrai mais jamais on ne m'en a offert..."
Il s'était figé, laissant les images disparaître doucement à mesure qu'il ne les alimentait plus de sa puissance. Toute son attention était dirigée vers le vampire comme si à ses yeux plus rien ne pouvait avoir une plus grande importance que ce moment là, que cette décision là. Dans son regard délavé, une lueur intense avait remplacé ce qui pendant un moment avait ressemblé à de la lassitude. Une lueur de désir pour une possibilité d'avenir qu'il semblait entrevoir et apprécier. |
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| Sujet: Re: Une bien sombre entrevue [PV Eliowir] Dim 26 Juil 2015 - 21:36 | |
| Long fut le silence soudain, qui tomba sur lui tel une chape de plomb. Il sentait le regard du Blanc sur lui et n'était plus que confusion. Il s'attendait à tout instant à subir vil sort, à ne plus être qu'âme errante dans les limbes de Mort. Mais...
Mais... au lieu de cela...
"Tu n'aura plus besoin de cette marque de loyauté."
Un immense vide le submergea, en même temps qu'une inespérée libération. Plus aucune chaine ne l'entravait, plus aucun fer sur son âme en perdition. Vive exaltation des sens, pure jubilation de cette soudaine conscience. Libre, il était libre, exulta-t-il quand il réalisa, enfin, que les mots de son maitre n'avaient pas été feints.
Mais, quand bien même ils n'étaient nulle duperie, cela ne pouvait cacher qu'un plus funeste sort. Et à l'exaltation la confusion suivit, vive appréhension, et sombres tourments encore. Oui, plus funeste allait être ce qui l'enliserait, il n'en doutait pas. Mort, torture ou pire même, autre marque avilie, un autre trépas. Bien plus terrible sans doute que celui que Mort pourrait lui offrir. Oh oui, si on le libérait soudain de ses fers, ce ne pouvait être que pour mieux le faire souffrir.
Mais...
Mais nulle torture ne vint. Pas de celle qu'il avait si âprement attendue du moins.
Achroma, une marque de sa part à lui aussi ? Il lui aurait apposé un tel sceau honni ? A ses mots, l'ancestral ne put que hausser un sourcil marquant pleinement son étonnement et sa légère incompréhension. Oui, légère, car il subodorait deviner où voulait en venir le beau dragon. L'amour, en un sens, était effectivement une autre chaine. Une belle et magnifique chaine, certes, mais elle n'en était pas moins forte pour autant. Mais c'était là, selon lui, une chaine qu'il avait choisi sciemment. Une chaine qu'il avait accepté indument, et qu'il avait fait sienne.
Ce que lui avait offert Achroma ? L'amour, eut-il envie de répondre, sans même réfléchir. Oui, l'Amour, de cet amour inconditionnel qu'il avait tant chercher et qu'il voulait à jamais chérir.
Mais il n'en eut guère le temps, que déjà Vraorg lui en proposait lui-même. Eliowir observa, fasciné, la belle magie oeuvrer. Oh oui, belle magie, qu'il aimait tant, qu'il admirait. Il observa alors, sans broncher, se concentrant sur les images floutées qu'il voyait grâce à son diadème.
Il observa alors, frémit parfois, frissonna souvent, mais pas un mot ne prononça. Il observa calmement, mille pensées voltigeant aux images de son Achroma. Oh oui Achroma, sombre et ténébreux Achroma, beau millénaire lumineux... Ombres et lumières, puissance austère, connaissances infinies, magnifique et sombre magie, exceptionnelle puissance, enivrante valse des sens, pouvoir incomparable, beauté remarquable, idéaux inespérés d'un millénaire vampire, gloire incarnée d'un peuple à la sombre ire...
Oui, Achroma était tout cela, et plus encore, dans toute sa majestuosité. Et oui, peut-être n'avait-il rien partagé, avec lui pourtant son aimé.
Oui, il était vrai... Rien n'avait été partagé, songea un instant le jeune vampire. Il n'était rien, sans cesse rejeté, pire encore que de son temps d'elfe banni. Il n'était plus rien, plus bas que terre, à sans cesse devoir tout reconstruire. Il n'avait eu aucune aide, aucune main tendue pour le guider dans son abysse infinie. Rien, rien... Il n'était rien et on ne lui avait rien partagé. Et si Vraorg soulignait là une obscure vérité ? Si...
Oui, et si... ?
Non, il n'y avait pas de si, lui souffla une voix bien connue. De ces voix qui si souvent lui murmuraient en certains moments malvenus. Non, il n'y avait pas de si. Tous ces si il les connaissaient, Achroma ne les lui avait en rien cachés. Sa ténébreuse sauvagerie, cette possessive bestialité, cette funeste puissance qui un de ses aïeuls avait tué, cette obscure essence qui oscillait entre torture éhontée et lumineuse beauté... Non, tout cela il le connaissait, l'avait vu, entendu, on le lui avait conté. Et, dut-il se l'avouer, il y avait lui-même déjà goûté. Tout cela, il le savait, s'en rappelait, pensa-t-il songeur, alors que soudain mille souvenirs se jouaient en son coeur.
Leur longue conversation autour d'une fontaine, leurs échanges de rêves en une paix lointaine, cette douce voix du conteur l'enivrant de ses accents, l'écho d'une âme en continuel tourment, ce doux firmament doucement les recouvrant, leurs belles rencontres et fiers serments... Leur sombre attirance mutuelle, leur enivrante danse charnelle, leur promesse d'un toujours éternelle, d'un à jamais immortel...
Oui, tout cela, il s'en souvenait maintenant, lui qui avait recouvré toute sa mémoire, dans toute sa somptuosité. Tout était là, en son esprit, parfois embrumé, souvent enchevêtré, mais plus aucun souvenir n'était altéré. Mère des tempêtes, à qui il devait tant pour cet espoir fou devenu réalité...
Oui, il se souvenait et savait tout. Tout, absolument tout... ou presque, murmura-t-il soudain une voix en lui quand s'esquissa d'autres images de moins en moins flou. Perfides images alors, qui le giflèrent de leur fouet acéré et manquèrent de peu de le lapider. Achroma et un autre homme... Bel homme qui plus est. Bien plus beau qu'il ne serait lui-même jamais. Achroma et un autre... "Notre aimé ne serait plus nôtre, notre aimé serait-il... à un autre lié ? Ne serions-nous donc plus qu'un... sinistre boulet ? Ne serions-nous pour lui qu'une entrave ? une prison dont il devrait aussi se libérer, avant que nous coulions, lugubre épave ?"
Mille voix cacophoniques se faisant soudain écho du blanc dragon. Mille voix songeant alors à cette nouvelle promesse d'abandon. Il sentait son coeur mort s'effriter sous ces lames acérées, il sentait son âme éperdue menacer de sombrer encore dans de limbiques contrées... Compter, il devait compter... oui, compter, avait-elle conseillé, se rappela-t-il entre deux sombres pensées.
Et de nouveau la voix à ses côtés prit sens, chassant les murmures de son esprit en effervescence. Un potentiel, une force, lui ? Lui offrir connaissance, savoir, pouvoir et puissance ? Tout cela pour lui, rien que pour lui ? Lui offrir... Le Blanc souhaitait lui offrir... Non pas le tuer, ni le torturer, ni même le châtier pour ces méfaits éhontés... Non, il souhaitait lui offrir tout cela, les lui donner ? Et ce... en change de son coeur ? Vraorg ne souhaitait donc que cette douceur ? Etre aimé, être véritablement aimé, non craint et respecté, mais aimé, de cet amour inconditionnel, sans trahison ni complot, juste une loyauté éternelle. C'était donc là tout ce que désirait le beau dragon ? Etait-ce là vérité, n'y avait-il dans ses paroles aucun mensonge ?
Hésitant, circonspect, Eliowir tourna son regard mort sur la silhouette magnifique à ses côtés. Oh oui, cet être-là il aurait pu l'aimer, assurément, sans hésiter. Il était vers lui déjà si sombrement attiré. Tant de magnificence, de puissance incarnées. Tant de lumières enténébrées, tant de beauté... Oui, il aurait pu aimé cet être-là... si à un autre il ne s'était pas déjà lié. Douce et belle tentation que celle-là. Il ne put s'empêcher, vil qu'il était, de caresser tous ces rêves ainsi offerts, ces rêves qui pouvaient devenir réalité, en un mot, une parole, il n'avait qu'un geste à faire. Il détailla l'homme à ses côtés, cette illusion d'humanité, en détailla chaque trait, chaque perfection sublimée. Il fut tenté d'en caresser la peau soyeuse, si dénuée de toute imperfection, d'en suivre chaque courbe harmonieuse, d'en mémoriser chaque sillon. Une main sembla se lever, comme mue de sa propre volonté... avant qu'il ne songe quel geste impardonnable il avait esquissé. De quel droit, lui, simple mortel imparfait, osait-il vouloir toucher ce seigneur aux beaux attraits ? Qui était-il pour s'octroyer tel privilège ? Qui était-il pour oser tel sacrilège ?
Et sa main retomba. Un lourd soupir lui échappa. Et son pâle regard se détourna. Alors qu'un nom en lui résonna... Achroma. Bel Achroma. Un nom qui le fit vibrer, qui dans son bel étau l'enserra. Achroma, son père, son millénaire... Achroma, son autre, son aimé, d'une éternelle ère. Oui, Achroma... Il était à Achroma. Ce seul nom suffisait à presque faire battre son coeur mort. Ce nom seul suffisait à enivrer son faible corps. Puissant désir et joie indicible l'étreignirent, tandis qu'il sentit mille rêves se dessiner en son esprit soudain ivre. Oui, à Achroma il appartenait. Pour toujours et à jamais. Qu'il le veuille ou non, qu'il le regrette ou non, pour toujours il répondrait à ce nom. A aucun autre, aussi enfiévrée fut une autre tentation.
- Sublimes et tentatrices promesses vous m'offrez là, mon beau Seigneur. Oh oui, ce sont là tous mes rêves les plus fous, comme vous le savez. Lire en moi semble si facile pour vous, Maître, et il me semble si...
Il eut un vague geste vers la table, avant de relever ses orbes pâles sur son hôte.
- futile de parler. Mais... je ne puis que...
refuser... Mais ce mot lui sembla trop cruel à prononcer.
- Comme vous le devinez, le lisez, je le sens, en mon esprit embrumé. Oui, je ne saurais être digne de ce que vous offrez. Même si je le voulais, un autre a déjà volé mon sombre coeur. Je ne puis vous offrir ce que je n'ai plus. Il s'est arrêté de battre dès qu'Il a jeté sur moi son dévolu. Tout ce que vous avez voulu me révéler, je le savais déjà, il me l'avait conté, ou je l'avais...
âprement, durement, suavement, sensuellement...
- goûté, et malgré cela...
Malgré cela il l'avait suivi, l'avait aimé, de lui s'était épris.
Oui, il savait tout... "Ou presque", rajouta-t-il en son for intérieur. N'osant toutefois raviver sa cruelle jalousie qui s'élevait encore en son coeur. Mais... Même si son Achroma à un autre devait se lier, même si âme soeur d'un autre il était... au final qu'importait ? Pour lui il était déjà trop tard, il li était lié, il lui appartenait. Et sentait que, même s'il devait en souffrir, jamais il ne pourrait à un autre ainsi s'offrir. Pas aussi fortement, pas de façon sin inconditionnelle. Sans doute était-ce là de sa part d'une stupidité sans pareille... Mais qu'importait, il semblerait qu'en son être vampirique, se révélait soudain la fidélité sans faille de son moi elfique.
- Un instant... oui, j'ai été tenté, à vous j'aurais pu... mais... à lui à jamais je suis lié, je lui appartiens, en mon âme éperdue. Et vous avez raison, pour lui je ne suis sans doute que lourde chaine... Sans doute devrais-je l'en libérer un jour, briser ce lien qui dans les abysses nous entraine. Oui, un jour, sans doute, je devrais...
Un sanglot lui brisa la voix, et il dut de nouveau détourner son regard, aux abois.
- Et à ce moment-là, encore, je le ferais. J'aurais aimé pouvoir répondre à vos attentes, mon noble Seigneur.
Et il était sincère, oui, il pensait chaque mot. Cruelle constatation pour lui, qui le brisait presque sous son étau. Il aimait Achroma, oui, mais il aurait tant aimé être si puissant, si fort, si savant, si... désiré aussi. Oh, certes, Achroma l'avait aimé, l'avait désiré... mais, coeur de plomb qu'ils étaient devenus, n'était-ce pas un temps révolu ?
Pas si révolu que cela, constata-t-il, soudain étonné, quand il songea que sentiments forts encore il avait en cet instant éprouvé. Et si ceux-là n'étaient que pâles réminiscences de ce qu'ils avaient été, alors sous les fers de la potion délétère, de quelle puissance destructrice, de quelle violence conspiratrice, pouvaient-ils être forgés ? Il se sentit frémir en songeant à cette marée de sentiments qui l'avaient habité, et qui, bien que toujours présents, semblaient être devenus un fleuve faussement apaisé...
- Mais je n'offre visiblement que désolants échecs et âpres rancoeurs.
Il hésita un court instant, semblant son dernier moment arriver. La décence aurait voulu qu'il s'agenouille, mais il en était incapable. Non pas de fière arrogance retenue, même si elle lui chuchotait geste aussi inqualifiable. Non, il ne pouvait ainsi se plier, car il était incapable de bouger. Il peinait déjà à trouver ses mots... à clarifier toutes ses pensées.
- Je ne m'opposerai pas au sort que vous m'offrirez. Quand bien même je le voudrais d'ailleurs, je ne le pourrais pas. Vous êtes puissance incarnée, et d'un mot pouvez me briser. Aussi forte que soit ma volonté, je sais que je n'y résisterai pas. Je suis arrogant certes, et aveugle de mes yeux, mais je suis encore assez honnête pour cet aveu. Raison et envie me soufflent de vous rejoindre, de m'allier à vous, et d'à jamais m'aliéner dans vos filets. Mais je ne suis, semble-t-il, qu'irraison sentimentale d'un pauvre fou, et je ne puis que me résoudre à votre couperet.
Il baissa la tête, ferma les yeux, inspira lourdement... et attendit que son sort se scelle funestement. Songeant vaguement, qu'il avait été fou, stupide, et dérisoire de croire en toutes ces folles trames, tous ces sombres complots. Fini tout cela, tout allait sombrer dans de bien sombres flots. Le serval serait libéré, s'il n'était pas lui-même tué. Le petit elfe chanteur serait de nouveau esseulé, de son ami sauvage peut-être délaissé. Et lui irait rejoindre Mort ou de folie serait emporté ? Plus de douleur à supporter, plus d'affres sentiments à controler, plus de ruses à fomenter, plus de protégés à filouter, plus d'Esprits avec qui marchander... Libéré. Il serait... libéré...
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| Sujet: Re: Une bien sombre entrevue [PV Eliowir] Lun 3 Aoû 2015 - 11:39 | |
| HJ : bon voilà ce que je propose, je peux difficilement faire moins que ce genre de malédiction. A voir si ça peut t'amuser de jouer ce genre de choses et combien de temps, elle ne sera pas impossible à faire tomber mais ça nécessitera de suivre une longue et complexe trame, ou bien de tuer Vraorg. Après si elle gêne énormément en jeu on pourra aussi lui trouver des limites. Tout ceci est à discuter. Si les effets te déplaisent complètement on partira vers une nouvelle marque aux effets différents mais tout aussi pervers, c'est Vraorg et il est furax... Bonne lecture !
Doutes et hésitations, c'était les tourments qu'il avait voulu infliger à son interlocuteur sans même savoir si sa tentative avait la moindre chance d'aboutir. Infime était-elle si elle existait, il le lisait dans l'esprit ouvert, mais il était assez expérimenté pour savoir qu'il était toujours utile de tenter ce genre de choses quand bien même l'espoir était mince. C'est qu'il en riait d'avance au fond de lui, quel coup de maître ce serait que de détourner définitivement Eliowir d'Achroma ! D'en faire un pantin à sa solde et qui, comble du bonheur, serait lié à lui non par les chaînes d'une quelconque marque mais par des lanières absolument indestructibles et ô combien tranchantes pour ceux qui voudraient s'y attaquer... Oui décidément, l'idée lui plaisait particulièrement. Un instant, un instant seulement il cru que ce serait possible. Immobile, il fixait celui qui était devenu un peu plus qu'une proie et son regard délavé n'offrait aucune prise à qui aurait voulu lire ses pensées. Etait-il honnête dans sa proposition ? Entièrement honnête ? Bien sur que non, et pourtant il y avait une part de vérité malgré tout dans le discours qu'il avait prononcée, une part mince et pourtant très importante. Une part qui ne suffirait pas. La main retomba et le seigneur dragon s'accorda un infime mouvement, son menton se relevant très légèrement comme pour mieux encaisser la dérobade qu'il venait de subir. Le nom d'Achroma résonnait dans l'esprit ouvert, véritable talisman contre le charme qu'il avait voulu exercer et ses sourcils pâles se froncèrent sans pour autant qu'il ne tente de faire taire l'imprudent reprenant la parole. Que croyait-il, le fou, en proclamant ainsi que son coeur avait déjà été volé devant un être qui le considérait pourtant comme son dû ? Il perdrait aux yeux du Blanc tout son attrait et tout sa légitimité à rester en vie, était-ce là son but ? Non, pas spécialement... Encore une vérité que Vraorg pouvait lire mais qui n'apaisait pas le sombre courroux en lui. Car courroux il y avait c'était une certitude. Il n'aimait pas qu'on le contredise, et il aimait moins encore qu'on lui refuse une opportunité de s'amuser, lui qui était si joueur. Et par dessus tout, il n'aimait pas ce qu'il ne pouvait comprendre. Voler un coeur c'était possible, il l'avait déjà fait mais toujours il y avait mêlé la magie. Achroma, lui, y était parvenu sans aucun artifice de ce type. Il existait donc une magie qui n'en était pas une, et qui égalait pourtant le plus sombre des pouvoirs... Ceci devait être détruit. Mais quel plaisir y aurait-il à cela ? Tête baissée, yeux fermés, le vampire attendait stoïquement la mort et le dragon en Vraorg grondait sans discontinuer, blessé dans son orgueil et frustré dans ses envies. Un instant, sa peau presque translucide brilla d'une lueur mauvaise et il sembla qu'il allait se retransformer afin de dévorer cet insolent dans la seconde. Oh bien sur il pouvait le tuer dans cela, mais ce serait bien moins satisfaisant ! Pourtant cela n'arriva pas, pas ainsi du moins... C'était bien trop rassurant pour le vampire que de croire qu'il allait pouvoir se réfugier dans la mort et lorsque Vraorg tonna dans son esprit ce fut pour lui faire passer très vite cette idée : *Tu me prend pour un libérateur ?
Non mais sincèrement, avait-il une tête à être du genre à libérer qui que ce puisse être ? Sans compter que celui là l'avait salement déçu, si il croyait qu'il allait simplement pouvoir rejoindre Mort à sa guise, il ne fallait pas trop rêver tout de même. De nouveau, la peau pâle brilla mais d'une lueur plus sombre annonciatrice d'une terrible magie et c'est à voix haute cette fois que l'affreuse créature gronda : "Vois ce à quoi tu as renoncé."
Il fit sombre tout à coup. Complétement noir même mais aussi aveugle que puisse être l'ancien elfe il pouvait ressentir cette obscurité là, car loin d'être lumière ou magie, elle était simplement Néant. Le coeur volé se mit à battre si fort dans la poitrine du dragon antique que le vampire pu l'entendre très clairement et si cette mélodie sembla aussi triste qu'épouvantable. Preux guerriers, fiers dirigeants, monstres assoiffés, tous se seraient enfuit sans plus de cérémonie si ils avaient dû être mis en présence de ce qu'Eliowir sentait à présent mais il ne pouvait faire de même. Les deux mains parfaitement lisses du Voleur de Coeur venaient de se poser sur ses tempes et sa force était telle qu'il semblait que la boite cranienne ainsi enserrée n'était qu'un jouet fragile. Il serra jusqu'à l'extrême limite de la résistance vampirique et rugit finalement : "VOIS ! J'AI DIT !"
Ainsi en avait-il ordonné et aucun handicap, aucune malédiction n'aurait pu oser s'opposer à lui. Pendant quelques secondes, quelques infâmes secondes, Eliowir pu voir de par ses propres yeux et cette vision le brûla sans doute jusqu'aux tréfonds de son âme. Un spectre pâle environné de tourbillons d'or et d'argent contrastant terriblement avec l'obsidienne pur et magnifique qui emplissait sa poitrine, le tout reposant sur de voluptueuses brumes grises et blanches qui n'étaient rien de plus que la trame matérialisé à cet instant juste pour les yeux d'Eliowir. La trame, la haute magie, le Néant et au centre de tout cela le vortex vivant que représentait Vraorg et sa silhouette bipède entouré par l'ombre hautaine et draconique qui était sa véritable apparence. Un halo doré le recouvrait entièrement pour partir vers le ciel, ou venait-il du ciel ? Il aurait été difficile de le dire mais il était clair que c'était là le pont ou pilier magique que certains Armandéens plus cultivés que d'autres connaissaient aux dragons et qui les reliaient au plan astral. Ni entièrement sombre, ni entièrement lumineuse, ainsi était la représentation pure du Blanc pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait ni malfaisance ni bienfaisance dans ce qui faisait le coeur du monde d'Armanda : la magie. Elle était elle, simplement, et telle était la véritable apparence des Supérieurs lorsqu'ils daignaient la montrer aux autres. Par la force et par la ruse, Vraorg avait atteint le même seuil de pouvoir que les Créateurs et Néant réunis. Il était plus puissant qu'eux, parce qu'il était complet. "Ils vont perdre. Cela ne peut être autrement."
Et c'était la pure vérité. En bonne ou en mauvaise entente, les Esprits n'en restaient pas moins des créatures divisées. Les Créateurs avaient besoin de se trouver ensembles pour pouvoir accéder à leur principal pouvoir, et même ainsi ils avaient besoin de Néant pour pouvoir espérer contrer Vraorg de façon définitive. Quand à lui il lui suffisait d'en mettre un seul hors jeu pour condamner tous les autres, un exploit qu'il avait d'ailleurs réussi en très grande partie puisqu'il possédait le coeur de Néant. Peu à peu alors que la vision s'estompait et que la scène redevenait solide, il se permit de sourire : "Je te donnais une chance incroyable en te permettant d'entrer pour de bon dans le camp vainqueur et non pas de simplement graviter autour comme d'autres peuvent le faire. Mieux, je te donnais l'occasion de peut-être t'élever un jour comme moi je l'ai fait. Oh j'accepte ta décision, je n'y perd pas grand chose moi-même, mais je voulais que tu ai entièrement conscience de ce que tu as refusé. Et que tu comprenne aussi intensément ce qui va t'arriver."
Il lui tenait toujours la tête, enserrant ses tempes de ses deux paumes, les doigts repliés vers son crâne avec une telle force qu'ils semblaient sur le point de le percer. Mais ce qui le transperça fut bien pire et bien plus douloureux, intenable énergie que la peau du vampire tentait d'absorber sans pouvoir y parvenir et qui brûlait son corps tout entier de façon plus cruelle que n'importe quelle flamme aurait pu le faire : "Je t'offrais la Haute Magie Eliowir, tu l'as refusée."
Il grillait vif, confronté à une énergie si puissante que la sienne propre ne pouvait en aucun cas rivaliser. Coincé entre les mains impitoyable du Blanc il pouvait sentir sa peau grésiller en absorbant bon gré mal gré ce fluide qu'elle ne pouvait tolérer, puis ses organes se recroqueviller et finalement noircir plus encore que le sang qui volé qui s'évaporait dans ses veines à mesure que la magie s'y déversait en causant plus de dégâts qu'aucun autre poison n'aurait pu le faire et enfin il sentait l'énergie de la trame fuir en lui et son âme se fendiller sous cette chaleur intense. Il se sentait mourir en résumé, sauf que le brasier qui le torturait était infini et qu'il pouvait faire durer son agonie à jamais. "Je t'offrais le Néant, tu l'as refusé."
Et le brasier s'éteignit brutalement mais à quel prix ? Le jeune vampire faisait à présent une chute infernale dans un vide tout aussi infini que le brasier l'avait été et à défaut d'être tout aussi douloureux c'était bien plus terrifiant. Quoi de plus effrayant que le Néant ? Quoi de plus incompréhensible ? Après la douleur, Vraorg le confrontait à la plus pure terreur qui soit et d'une façon si brutale que l'esprit ainsi torturé aurait perdu toute raison si son bourreau l'avait laissé aller à sa guide. Mais il le tenait fermement que ce soit par la force magique, physique, ou mentale. Eliowir n'avait nul part ou aller et aucune autre solution que de subir ces tourments sans aucun espoir d'en sortir. Vraorg pouvait en effet le laisser ainsi, alternant sans transition aucune les deux sensations et ceci pour toute l'éternité mais il préféra murmurer à son oreille : "Et après cela tu espère encore me voir t'offrir la mort ? Non Eliowir. C'est toi à présent qui va m'offrir tout ce que tu peux."
Le souffle chaud du Voleur de Coeur s'éloigna alors de l'oreille de sa proie pour se coller juste dans le creux de son épaule, c'est là qu'il le mordit. - Spoiler:
La morsure pâle :
Malédiction infligée par Vraorg, elle s'active par morsure qui laisse une cicatrice très pâle, presque invisible. Tirant son énergie de la Haute Magie et du Néant, elle ne peut être contrée que par tous les Esprits réunis ou bien elle causera de terribles dommages. La cible devient ce qu'on appelle un "canal magique" traversable à volonté par le lanceur. Elle est consciente de ce fait et peut prévenir ceux qui l'entourent qu'elle représente un danger mais se révèle incapable d'expliquer clairement pourquoi.
Effet 1 : Vraorg peut utiliser à volonté les sens d'Eliowir (ici le toucher, l'ouïe, la goût et l'odorat) afin de recueillir les informations qu'il souhaite.
Effet 2 : Vraorg peut prendre possession d'Eliowir à tout moment, celui-ci n'aura aucun souvenir de ce qui a pu se passer pendant ce laps de temps sauf si le Blanc en décide autrement.
Effet 3 : Vraorg peut utiliser le corps d'Eliowir comme canal pour se matérialiser près de lui (terriblement douloureux pour Eliowir). Le processus ne prend que quelques minutes et ne peut être arrêté que par le Blanc lui-même ou bien en tuant le canal (dans ce cas fin du processus, si Vraorg n'est pas entièrement matérialisé il est renvoyé d'où il vient).
La peau, la chair, le sang. Même sous sa forme bipède, le dragon n'avait-eu aucun mal à percer la peau pourtant très solide du vampire. Il fallait dire que la magie avait imprégné son geste, ses dents, sa salive. La haute magie, ainsi peut-être que le Néant... La douleur et la terreur infligée l'instant d'avant s'étaient concentré dans ce geste vorace, laissant une trace sanglante qui se transformerait bientôt en une cicatrice légère et pourtant lancinante. Satisfait enfin, il le lâcha brutalement sans s'émouvoir de le voir toucher le sol brutalement. "Ton âme appartient à Achroma, j'ai bien compris ton message Eliowir et j'en prend acte. Mais entends le mien et prends-y garde : ton corps est à moi pour l'éternité et il sera destructeur pour mes ennemis. Si j'étais toi, je ferai en sorte de ne pas avoir d'amis parmi eux..."
C'était terminé, il n'avait pas besoin d'en dire ou d'en faire plus car il était sur d'avoir infligé pire que la mort à celui qui lui avait déplu et de s'être au passage forgé une arme qui pourrait lui servir à l'avenir. Déjà les gardes s'approchaient sur un geste de sa part, prêts à traîner la carcasse encore fumante et pourtant physiquement indemne loin d'ici. Au regard interrogatif qu'ils posèrent sur lui, le Blanc répondit : "Ramenez le à ses quartiers, et que nul ne s'oppose à lui si il décide de partir. Ou qu'il aille, je sais qu'il me servira bien."
A moins bien sur qu'il ne se tue, mais ce n'était pas une éventualité qui inquiétait beaucoup Vraorg. Cela n'arriverait sans doute pas et si c'était le cas alors ce ne serait pas une perte gigantesque. Déjà, l'esprit du Blanc se tournait vers d'autres objectifs... |
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