5 Janvier

Il ne savait vraiment pas que la vie de oisif pouvait être aussi ennuyeuse… Il devait encore faire avec le faut qu'un forcené de travail comme lui était passait à une vie de petit courtisan dont on n'attendait pas grand-chose à part divertir le seigneur Vraorg, et avoir les crocs plus venimeux que les autres vipères de la cour. Néanmoins il s'y était fait, un homme comme lui néanmoins n'était pas du genre à se complaire en inactivité, et il avait passé son temps à cultiver sa magie par exemple, dont le côté vampirique de celle-ci qu'il avait finit par développé, démontrait bien que ces quelques années n'avaient pas vraiment étaient indulgentes avec ce qu'avait du faire Crissolorio pour bien s'en sortir à la cour. Néanmoins cela pourrait être utile…

Et aussi la littérature, la connaissance, et d'autres petites choses. Il prévoyait peut-être un jour de se remettre à écrire quelques essais, ou traités comme il avait commencé à le faire, mais il se disait qu'il y avait peu de chance qu'a l'heure actuelle ceci soit vraiment utile malheureusement… Enfin après il pouvait toujours cultiver ses contacts à la cour impériale. Après tout la plume était là-bas une arme aussi redoutable que le plus affûté des poignard, et il fallait savoir être prudent, et malin pour bien s'en sortir. Surtout que l'ambition ne l'avait pas quitté en ces quelques années, elle s'était même raffermie, et pas qu'un peu. Ce n'est pas après tout un ancien collecteur d'impôt comme lui qui allait se laisser dominer ainsi…

Il en avait d'ailleurs profiter au passage, et malgré la dépense douloureuse que c'était pour engager un garde du corps à son service… Certes il n'aimait pas dépenser ainsi son argent, mais sachant l'ambiance dangereuse de la Dépravée une petite protection comme cela lui serait utile en plus de son manteau de brume gemmé entre autre. Il comptait bien rester en vie après tout, et longtemps si possible…

Enfin pour en revenir à ses projets pour garder sa tête sur ses épaules, et si possible pour se hisser sur celle des autres courtisans pour atteindre de plus haut niveau il avait réfléchit à quelques projets, quelques idées qui seraient tout sauf saugrenues. Parmi l'une d'entre-elle il connaissait un certain dragon d'une certaine princesse. Princesse dont la soumission à Vroarg était un fait vraiment ironique pour lui, mais il restait que d'après ses souvenirs il avait de bon rapport avec le dragon de cette dernière.

Enfin de bon rapports… Disons qu'il avait rencontré le dragon, alors que celui-ci était un jeune dragonnet… Il n'était pas bête au point de croire que l'être à écaille n'avait pas changé depuis le temps, mais il pensait que ce serait une bonne idée de fouiller dans ce sens-ci, et puis sa lié n'était pas une personne connue pour son goût des bains de sang alors autant en profiter, même si ces quelques années avaient été tout sauf glorieuse pour Esmelda Kohan… Néanmoins être dans les bonnes grâces d'un dragon ne serait pas une mauvaise chose de un.

Et de deux s'il pouvait trouver là une compagnie un tant soit peu agréable, et surtout intelligente ce ne serait pas de trop. Disons que ces dernières années Crissolorio n'avait pas eu vraiment le loisir de discuter avec quelqu'un de façon autrement que sur la défensive intérieurement, après tout il fallait faire attention à tout au sein de la cour impériale… Une discussion intelligente ne lui ferait pas de mal, et au pire il pourrait au moins constater de plus près si le dragon était du genre qu'il pouvait approcher, ou pas… Même s'il doutait que ce dernier l'accueille à coup de jet de flamme sachant qu'il n'avait pas fait trop mauvaise impression la dernière fois...

Et il retrouva donc seul la noble créature céleste en dehors de Gloria, celle-ci semblait se prélasser agréablement au soleil, Crissolorio prit quelque instants pour la contempler. Trouvant un tel spectacle assez plaisant, et beau. Lui qui aimait bien l'art devait avouer que cela en faisait partie à sa manière. Ceci fait il se rapprocha calmement du dragon, ne faisant rien pour être discret, et rien pour l'inverse. Assez proche du dragon il s'inclina poliment comme il était normal de le faire en face de l'un d'eux avant de parler calmement.

« Salutations oh noble dragon, je suis honoré de vous revoir après tant de temps. » Il avait déjà pu se croiser au cours de ces trois ans, mais disons que cela n'avait sans doute jamais pu vraiment aller plus loin, beaucoup à faire chacun. Dans tout les Crissolorio resta incliné poliment, et attendit de constater dans une tranquillité parfaite la réaction du dragon d'améthyste, cela faisait sans doute bien longtemps qu'il n'avait pas pu se tenir ainsi près d'un dragon adulte… Mais il garder son trop de mal son air serein habituelle.

Le dragon paressait sur le sol frais de cette terre qui environnait la cité. Le soleil était bien présent, réchauffant à peine l'air de cette saison bien froide. Mais la lumière céleste réchauffait bien les écailles violettes et sombres du saurien ailé. Elles captaient la moindre once de chaleur qui en rayonnait. Et bien qu'il gardait ses yeux fermés, Cynoë ne dormait pas vraiment. Il paraissait somnoler, mais il veillait à garder toujours une oreille attentive à son environnement. Personne ne pouvait être en mesure de l'attaque comme cela, alors qu'il était tout seul à l'extérieur. Mais la prudence était mère de sureté. Et l'ennemi pouvait alors croire qu'il s'approchait d'une cible sans défense....

C'était dans cette attention assez placide qu'il entendit l'approche d'un humain qu'il connaissait. L'odeur l'identifiait déjà et ses pas pour se rapprocher de sa personne écailleuse n'était pas des plus discrets. Le bipède le faisait exprès pour sans doute ne pas surprendre le dragon et le mettre dans de mauvaises dispositions. Un dragon de mauvaise humeur pouvait se montrer dangereux. Heureusement pour Crissolorio, Cynoë était d'assez bonne humeur et ce dernier ouvrit les yeux pour le voir approcher.

L'humain s'inclina devant lui. Il était vrai que bien du temps était passé depuis leur première rencontre. Oh, le dragon l'avait croisé de temps à autre, mais la conversation n'avait été que de paisibles échanges polies de salutations. Plus soucieux de protéger sa liée et de pas l'inquiéter, il n'avait guère peaufiner ses relations avec la plupart des bipèdes qu'il connaissait. A de rares exceptions prêt. Il redressa sa tête pour dominer le bipède de toute sa hauteur couchée. Même si Crissolorio restait un homme d'une position respectable au sein de la Cour de Vraog, il ne restait qu'un simple homme aux yeux du dragon.

°Salutations à toi, cher Crissolorio. C'est un plaisir de te recroiser. Que me vaut ton déplacement vers moi ? Tu as réussi à trouver un bref instant de répit dans tes hautes fonctions ? Car je sais que pour un humain de ton importance, tu es très demandé...°

Non, ce n'était pas sarcastique, même si les mots utilisés pourraient le sous entendre. Le ton mental de l'Améthyste était tout à fait posée et ne visait aucune vexation. Le dragon savait pertinemment que Crissolorio avait une charge de travail très importante pour les siens et le reste du fonctionnement de la cité ; une chose bien incompréhensible pour Cynoë, même si les concepts humains lui étaient plus compréhensible maintenant. Non décidément, les bipèdes ne cesseraient jamais de l'étonner avec leur mode de vie. D'ailleurs, il peinait intérieurement à comprendre comment un être comme Vraog s'acharnait à mener une existence dans leur genre.... Quel était l'intérêt d'avoir soif de pouvoir à ce point ? De vouloir dominer des êtres inférieurs ? Il était peut-être encore trop jeune pour comprendre ce niveau là.

°Si tu souhaites savourer la chaleur du soleil, il te faut le faire maintenant. L'instant est idéal et tu verras, il n'est pas désagréable du tout. Tu pourrais apprécier sa chaleur, même à travers toutes ces couches de vêtements que tu portes sur le dos...°

Crissolorio regarda le dragon qui relevait sa tête pour le regarder, visiblement la bête n'était pas de mauvaise humeur, enfin après il ne verrait ça que si cette dernière décidait de converser avec lui, disons qu'il n'avait pas encore assez vu de dragon pour pouvoir légitimement se considérer comme un expert au sujet de ces derniers. Enfin à ce qu'il entendit de la voix qui résonnait dans son crâne c'était de bon augure.

Le dragon était poli, et semblait sincère. Était-ce de l'ironie de dire qu'il avait tant de hauts fonctions que cela ? Il ne savait pas… La dernière fois qu'ils s'étaient vraiment vu Crissolorio était Grand Trésorier, et ministre de l'information sans parler de sa charge de conseiller, maintenant de l'eau avait coulé sous les ponts depuis… Enfin il partit du constat que le dragon n'était pas ironique, sauf si ce dernier avait perdu du temps à s'intéresser à sa personne plus que de nécessaire, ce qui était peu probable au vu du fait que les dragons, et leurs liés étaient souvent très demandés eux aussi…

« Hélas je n'ai plus vraiment autant d'influence qu'auparavant pour le moment, depuis que Fabius Kohan ne règne plus je ne suis plus qu'un simple courtisan. Et sans grande fonction... » Il était clair qu'il n'allait sûrement pas se contenter d'une aussi basse position, mais il faudrait des efforts pour s'élever socialement. « Et bien je souhaiter revoir vôtre noble personne cher dragon. L'eau a coulé sous les ponts depuis, et je vois qu'il est plus favorables envers certains que d'autres. » Dit-il en mentionnant le fait que cela avait réussi au dragon, ce dernier était déjà grand et majestueux.

Enfin pour sa part il tâche de se relever calmement après les quelques politesses d'usage, visiblement le dragon ne semblait pas du tout mécontent de le revoir, au contraire s'il en croyait ses propos. Ce devait bien être l'une des rares personnes qu'il pouvait croire sur parole sachant que les dragons étaient soit disant connus pour ne jamais mentir.

« Vous avez probablement raison, le soleil est rarement aussi éclatant ces temps-ci. » Et il ne plaisantait pas du tout, avec la pluie très fréquente dans cette région depuis l'avènement du seigneur Vraorg le soleil se faisait rare, et c'était sans doute bien plus agréable que l'humidité constante qui était plus du genre à faciliter les rhumatismes entre autre, heureusement qu'il avait passé l'âge pour ceci grâce à sa potion de jouvence…

« Les choses ont changés en trois ans noble Cynoe. Je me posai certaine questions sur vôtre noble personne, et je voulais entre autre vous demandez quelques réponses. Vous m'accorderez que les derniers événements donnent à réfléchir… Enfin si cela ne vous dérange point. » Comme le fait qu'il avait juré fidélité à Vraorg le blanc par exemple, et tout ce qu'il avait fait. Pour Crissolorio encore c'était justifiable car ce dernier avait cherché avant tout à survivre, et à ne pas finir à Morneflammes, mais pour la princesse impériale par exemple c’était déjà plus délicat. Crissolorio avisa un rocher non loin pour s'asseoir, et poursuivit calmement.

« Je voulais aussi connaître vôtre avis sur tout ceci, peut-être que certains aspects m'échappent étant donné que je ne suis qu'un simple courtisan à l'heure actuelle. Il est encore difficile de croire que les choses aient tant changés en trois ans… Je suis désolé que vous soyez né peu avant que ceci arrive, les choses étaient si différentes avant… Et je doute qu'elle redeviennent comme elles étaient auparavant... » Dit-il d'un air pensif en regardant les environs. Il est vrai que naître peu avant tout ceci n'était point agréable. Il était possible de se demander à quel point cela avait du affecter le dragon.

Le dragon étudiait chaque parole de l'être humain qui se tenait en dessus de lui. Une espèce si petite en comparaison des dragons mais qui demandait tellement de choses, qui accomplissait tellement de tâches et de travail qu'il les comparait toujours à des fourmis. Des fourmis intelligentes bien sûr. Il crut percevoir presque de la mélancolie dans les paroles de Crissolorio, quand il affirmait ne plus avoir autant d'influence qu'avant. Rien d'étonnant, vu que Vraog le Blanc préférait les vampires aux humains.

°Le temps passe d'une façon bien étrange, je dois l'avouer. Même s'il m'a été profitable, selon tes dires°

Il avait compris le sens de la remarque du bipède quand au temps qui lui avait été profitable, à lui le dragon. Il avait bien grandi et doucement, il avait pris la splendeur de ses congénères en devenant adulte. Mais ce n'était pas sur la personne draconique que l'humain voulait discuter. L'échange avait débuté avec politesse et bienveillance courtoise pour sans doute tester l'humeur de l'Améthyste. Doucement donc, l'ancien trésorier de Fabius amenait le sujet qu'il voulait border : ce que pensait Cynoë de sa position actuelle de vie sous la domination de Vraog.

Le dragon ne put s'empêcher de remuer de sa longue serpentine, comme songeur. Cela laissa le temps à son interlocuteur à deux pattes de prendre place sur un rocher, qui lui servira de chaise naturelle le temps de leur conversation.

°Ces trois longues années n'ont pas été faciles, pour n'importe quel être vivant. Même Armanda souffre. Cela me désole de voir que la guerre qui a été engendrée à la venue de Vraog le Blanc l'ait stigmatisé. Mais qui puis-je ? °

Armanda avait eu en effet à souffrir des conséquences du conflits entre Vraog et les Esprits. Là-dessus, il ne préférait pas en rajouter de plus.

°Comme toi et tant d'autres bipèdes, j'ai suivi le courant des événements. Je suis venu au monde dès que j'ai senti ma liée proche de ma coquille. C'est pour elle que je l'ai éclatée pour me lier à elle et à sa force d'âme. Les temps sont dures pour elle, donc tout comme moi. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut se morfondre. Ma liée a l'âme attristée depuis la montée au pouvoir de Vraog, mais je veille à elle et je la soutiens. Je veille à ne pas l'inquiéter par une décision dangereuse ou un acte inconsidéré. Tu n'as pas à te sentir fautif du choix que j'ai opté, quelques semaines avant que le défunt Edwyn appelle les Marcheurs°

Ces évènements paraissaient si loin maintenant. Trois ans déjà. Et l'un des souvenirs qu'il avait maintenant était cette rune, la marque de Terre, qu'il arborait sur son poitrail. A se demander pourquoi.... Avec Crissolorio, il veillait à ne pas tout apporter à ses oreilles humaines. Crissolorio ne lui était pas hostile, mais dans des temps troublés et de suspicion, il devait veiller à la sécurité de sa liée en gardant pour lui son avis réel quand à leur position, à lui et à sa belle liée. Vraog était très puissant et pouvait s'insinuer dans l'esprit de n'importe quel être vivant. Et dans un temps où tout se perturbait, même un bipède pouvait changer de camps pour sa seule survivance...quand ce n'était pas l'appât du gain ou d'une meilleure position sociale. Crissolorio n'avait pas évoqué qu'il n'était plus qu'un banal courtisan sans influence ? Autant donc rester prudent sur ses dires.

°L'Histoire parle d'elle-même pour des événements passés. Le temps qui défile ne donnera jamais la même trame que celle du passé. Cela permet d'évoluer, de progresser, même si nous venons à rencontrer des phases difficiles qui imposent malheureusement de souffrir. Mais le temps sait aussi être cyclique. A chaque phase difficile en vient une qui sera plus lumineuse, plus glorieuse ou gratifiante. Là serait la question de combien de temps il faudrait alors à attendre...°

Il regarda placidement la marque qui ornait son poitrail écailleux.

°Nous ne pouvons qu'attendre et suivre le flux qui s'impose à nous, même s'il n'est pas plaisant.°

Une façon étrange de couler oui, enfin c'était le temps. Au final sans doute la seule chose stable en ce monde. Les empires, les nations, les hommes, et même les dragons passe, mais le temps lui continue de perdurer. L'invincible puissance du destin, le flot éternel du temps qui perdurera pour l'éternité. Le temps qui fait plier chaque chose en ce monde, et qui fait œuvre de façonner toute chose en cet univers. Au final le temps était la seule chose éternelle, même les esprits eux-mêmes pouvaient changer, être défier comme l'avait prouvé Vraorg . Mais le temps lui continuera d'exister éternellement… Au final.

Il s'installa donc, et regarda donc calmement le dragon qui remuait sa queue serpentine, ce dernier mentionna le fait que ceci le peinait ce qui était tout à fait naturelle. Pour sa part Crissolorio ne serrait aucunement contre d'être à nouveau Grand Trésorier, et s'il avait du s'adapter aux événements il aurait préféré d'une certaine manière ne pas perdre son influence, mais ce n'est pas pour autant qu'il abandonnait l'idée d'un jour la regagner voir plus. Au contraire s'était une ambition qu'il s'était fixé, et qu'il comptait tenir, et à la barbe, et au nez de tout les vampires. On n'arrêtait pas un Ostiz sur son chemin vers le pouvoir…

Et au final le dragon avait fait comme lui, il s'était adapté car il n'y avait pas vraiment d'autres choix à l'heure actuelle. « Vous pensez comme moi donc. Il est important de se fixer un objectif, et de vivre malgré ceci. C'est cela qui nous guide, et c'est sans doute la seule ligne à suivre pour pouvoir avoir un espoir d'avoir un avenir meilleur. La chance sourit aux audacieux, quand à ceux qui renoncent ils sont broyés par l'impitoyable destin qui accable nôtre continent. C'est comme cela il faut s'y faire. Néanmoins je pense que la princesse a de la chance de vous avoir, de ce que je sais d'elle elle déteste voir le peuple souffrir, si ceci n'a point changé les temps doivent être bien dur pour sa personne... » Ou bien elle s'était adapté, et pas dans le bon sang du terme au niveau moral… Mais au final qui pourrait l'accabler ? La survie passait avant tout dans la théocratie...

« Le temps est un perpétuel changement effectivement. Il faut savoir s'adapter avec son temps, la difficulté c'est de savoir bien s'adapter pour prospérer. Surtout dans des temps aussi dur. Néanmoins certains ont plus de difficultés que d'autres à ce sujet-ci." Dit-il en regardant calmement les environs.

Avant de rajouter calmement. "Est-ce la raison noble dragon pour laquelle vous avez rejoint le seigneur Vraorg? Pour la survie de vôtre lié, et de vôtre espèce? Pour garder un semblant de liberté? Si c'est cela ce doit être une certaine logique du moindre mal qui vous as guidé.""Il croisa les mains, prit un air réfléchit, puis poursuivit. "Une telle compétition agite tout les habitants de la théocratie. A un tel stade que les rares qui peuvent vraiment collaborer en toute confiance sont ceux qui ont le plus de chance de survie." Il réfléchit calmement, et poursuivit. "Dîtes moi noble dragon. Si vous me le permettez, la princesse... A t-elle changé beaucoup en trois ans? D'après mes souvenirs c'était une bien noble dame. Néanmoins le fait qu'elle serve le seigneur Vraorg depuis le premier jour me fait me poser certaine question... Ou bien elle a fait ça pour vous, néanmoins cela m'a parut assez étonnant de sa part..." Et c'était logique au vu de l'ancienne réputation publique d'Esmelda Kohan.

Le jeune Améthyste se demandait ce que recherchait Crissolorio à toujours sonder les environs. C'est comme s'il craignait qu'un étranger approche ou qu'un espion de Vraog ne vienne à le surprendre dans la conversation qu'il entretenait avec le dragon. Peut-être que lui aussi avait à redouter de quelque chose. En même temps, comment ne pas être sur la méfiance et la défensive en ces temps troublés ? Le dragon se l'avouait bien et n'accordait sa confiance qu'à des gens qu'il connaissait suffisamment pour ne pas avoir à redouter de leur attention ; c'est à dire pas grand monde.

Il ne fut guère surprise de la dernière interrogation lancée par le vieux bipède. Un homme de cour, qu'il soit influent ou pas, avait toujours et d'une façon, besoin de savoir ce qui se tramait et comme sa belle princesse était une noble de la Cour, même si elle n'était là qu'à titre de présence un peu surfaite, par la seule volonté de Vraog... L'ancien trésorier avait peut-être encore ce besoin de connaître les potins. Ca, le dragon avait découvert ce genre de comportement quand il n'était qu'un dragonnet, en accompagnant sa liée à quelques fêtes mondaines ou avec des conversations avec des courtisans. Cela pouvait être pris comme une forme d'espionnage en somme...Que les humains étaient compliqués. Même en ayant appris à leur contact, le dragon n'arrivait pas encore à comprendre toute la profondeur de leur complexité. Même quand la vie au jour le jour n'appelait pas à la joie de vivre et à posséder un merveilleux moral.

Il ne se perdit pas plus dans ses réflexions et trouva la réponse à accorder à Crissolorio. Actuellement, chaque mot prononcé, oralement ou mentalement, pouvait avoir de néfastes répercussions et il tenait à sa liée.

°Sache ceci cher Crissolorio. Il s'est passé bien des choses quand nous nous sommes retrouvés face à Vraog. Oui sache ceci : la vie ne laisse parfois même pas un choix. Même unique. Quand elle vient à t'imposer quelque chose, c'est inéluctable. C'est ainsi. Essaie de me dire alors comment on nomme cette voie imposée. Au contraire de moi ou de ma liée, tu avais encore la possibilité de prendre un sentiers sur les deux qui se présentaient à toi à la venue au pouvoir de Vraog : être avec Vraog ou contre Vraog. Mais en tout cas, je réponds à une petite partie de ta curiosité : au moins vivons nous°

Il dardait toujours un regard serein sur l'humain. Il n'était guère aisé d'expliquer des concepts qu'un dragon appréhendait sans effort, pour le transposer à la portée de l'esprit humain. C'était d'autant plus complexe que les dragons communiquaient d'une façon bien à eux. Par moment, Cynoë se demandait si les humains ne faisaient pas exprès d'avoir un esprit aussi étroit. Sa liée arrivait à saisir bien des choses, grâce au lien qui les unissait. Mais malgré ça...

°La princesse Esmelda n'a pas changé physiquement parlant, mais son âme oui. Regarde Armanda, et décris moi ce que tu as vu de changer en cette terre. La nature est plus terne, plus chaotique... La terre souffre ne pas être ce qu'elle devrait être, engendrant cette souffrance à la faune et à la flore. Ma liée est comme une fleur sauvage qui ne s'épanouie et jouit de la vie que si elle se sent bien. ce n'est guère le cas, même si elle tente tout de même de garder la tête haute dans l'adversité morose que nous sommes en train de parcourir...°

Il laissa un bref soupir, avant de secouer la tête pour chasser une mouche un peu trop harcelante à ses oreilles. Face à Vraog, face à sa volonté, il n'y avait eu de choix pour aucun des deux, que ce soit lui Cynoë ou sa belle liée. Vraog se plaisait d'une certaine façon à garder sous ses griffes des gens d'importance, comme pour disposer d'otage. Et que de mieux qu'une princesse dragonnière, lui offrant un dragon qu'il pouvait plier à sa volonté pour ses mauvaises usages personnelles ? A cela, le dragon d'Améthyste frissonna

Un hérisson était toujours attentif à ce qui l'entourait, Crissolorio tâchait donc toujours d'avoir un œil attentif sur son environnement si nécessaire, et si possible un coup d'avance. Enfin en présence d'un dragon il n'avait pas vraiment quoi que ce soit à craindre si ce n'est le dragon lui-même bien entendu, et encore… Enfin dans tout les cas pour Crissolorio prudence était mère de sûreté, il était le premier à savoir que la vie pouvait se révéler tout à fait surprenante, et déplaisante si on ne faisait pas attention à tout, et n'importe quoi. Ces trois années passés à vivre dans la théocratie n'avaient fait que rendre plus affiné une prudence qui pour lui était tout bonnement salutaire.

Enfin pour le moment il écoutait calmement le dragon, il se fit d'ailleurs la réflexion qu'il abordait des sujets un peu sensible pour le moment, et qu'il ne serait sans doute pas mauvais d'assez tôt aborder des choses plus légères ce qu'il ne manquerait aucunement de faire sans doute, après tout il en était largement capable.

Le dragon lui fit quelques propos qui firent réfléchir Crissolorio avant que celui-ci émette une suggestion qui allait plus dans son sens que celui du dragon car non il n'avait pas tant eu le choix que ceci.

« Si vous dîtes par là que j'étais libre comme l'air de faire ce que je désirez pour mon choix noble dragon je ne peux malheureusement que le réfuter. Est-on vraiment libre quand un tel choix s'impose ? Que m'avait-on proposé ? Servir le seigneur Vraorg, ou non ? Garder un poste de courtisan, et une vie confortable ici, ou s'opposer ? Je ne suis qu'un vieillard. Ce n'était pas aussi simple que cela, le seigneur Vraorg qui se tenait en face de moi m'avait proposé un deux choix la vie, ou la mort. Mort je n'aurai servit à rien à quiconque de toute manière, vivant m'a vie avait encore un sens. L'on m'avait proposé une vie confortable, ou une mort atroce, et indigne à Morneflammes. Je n'ai pas vraiment eu le choix, vous non plus, ce n'était qu'un simulacre de choix où une seule des réponses était envisageable. Au moins vivons nous comme vous le dîtes, et dans une situation tenable pour le moment. » Et c'était sans doute la seule chose qui comptait, le plus ironique c'est que bien peu pourraient se vanter de vivre simplement avec tout ce qui était arrivé, toutes ces morts…

Crissolorio ne savait pas ce qui avait du plaire à Vroarg ne serait-ce que légèrement dans sa personne, mais il était bien déterminé à faire son possible pour gagner les faveurs de ce dernier, il suffirait juste de savoir s'adapter…

Il réfléchissait posément à ce que lui disait le dragon, après tout la situation était calme, et l'être qui se tenait non loin de lui n'était pas agressif. Ou dangereux, pour une fois qu'il pouvait discuter calmement avec quelqu'un. Il écouta les propos du dragon, celui-ci parlait avec sagesse à son jeune âge pour un dragon, Crissolorio voyait a peu près où il voulait en venir… La princesse évidemment n'était pas resté indifférente à tout ceci, et la connaissant les événements avaient du la bouleverser.

« La volonté de la princesse est admirable sans aucun doute, il en faut de la volonté pour vivre avec tout ceci, et supporter tout ces changements. » Il fourra calmement une main dans sa petite sacoche pendant à sa ceinture, et en sortit une petite pipe qu'il entreprit de farcir avec de l'herbe, du cannabis d'après ce qu'il savait. C'était une herbe à fumer comme d'autre après tout, et assez agréable. Il l'alluma calmement, et entreprit de fumer avant de dire calmement, mais plus léger.

« Je me rappelle des temps passés, le ciel était plus clair, les plaines plus verdoyantes, il est sûr que cela était meilleur terre pour marcher, meilleur ciel pour voler. Les temps pour certains étaient dur, mais beaucoup doivent les regretter après tant d'années, au final l'on ne se rend vraiment compte de la valeur de chaque chose qu'en la perdant. » On pouvait au moins tirer un enseignement de tout ceci.

Il réfléchit calmement, et dit posément.

« Après avoir su soumettre Armanda, ce que je me demande c'est si nôtre dorénavant seigneur, et maître ne s'est arrêté, ou ne s'arrêtera qu'a nous, il dispose de la puissance d'un esprit après tout, si cela se trouve il se tournera s'il ne s'est déjà tourné vers les autres terres comme Anghellan… Enfin à part cela je me demande si par delà les mers ils vivent leurs vie comment avant, ou s'ils ont goûtés aux mêmes bouleversements. » Il n'abordait pas directement le fait que le territoire de vie actuel de la majorité des dragons pouvaient être touchés, même s'il était évident que le règne de seigneur Vraorg y viendrait un jour il préférait ne pas aborder ce point délicat en présence de Cynoe au moins par égard pour sa fierté de dragon.

De toute manière en ces temps troublés ce projetait en une autre terre était presque quelque chose d'enthousiasmant, encore plus qu'avant...

Le dragon était toujours posé et dans un aspect totalement calme. Tout le monde avait entendu parler du caractère parfois explosif des dragons, quand on venait à les frustrer ou à les insulter. Une belle preuve était encore dans les souvenirs des quelques témoins qui avaient été là le jour où sa belle liée était venue réclamer la libération de Kylian, son amant et lié à la Grande Dragon Skade, auprès de son cousin. Fabius Kohan, l'Usurpateur. Verith ce grand dragon incarnate, avait exprimé tout son courroux envers l'Améthyste, quand le dragonnet s'était braqué contre lui pour défendre sa liée. Les vitraux avaient tous explosé sous le rugissement coléreux du dragon. Rien que cet acte éclatant, dans tous les sens du terme, démontrait bien qu'un grand saurien pouvait laisser aller ses propres émotions.

Cynoë, heureusement n'était pas comme Verith. L'avantage peut être d'avoir été au contact dès le premier jour avec des bipèdes ou alors le sang de la Dragonne des Ombres lui avait permis de posséder un esprit bien plus réfléchi et posé que l'Incarnate. Mais revenons à la conversation entre Cynoë et l'ancien trésorier.

Le dragon tourna à peine la tête, comme pour élargir un peu plus son champ de vision. Peut-être qu'il guettait les alentours aussi. En même temps, Cynoë ne passait pas inaperçu avec sa taille. Il ouvrit un peu les ailes pour les déployer à la verticale, comme s'il désirait les rendre aussi ouverte que les voiles d'un navires. Il étira tous ses doigts alaires et replia après ses deux membres ailés.

°Tu as trouvé les réponses à tes propres interrogations. Un simulacre. Voilà tout ce que chacun d'entre nous avons eu à se confronter. Sur l'instant, sans aucun délai d'attente. Peut-être que tu comprendras mieux ainsi ce qu'il est de la position de ma liée et de moi-même°

Heureusement que Crissolorio était un bipède intelligent. Il comprenait aisément les choses. C'était plus aisé que de converser avec un bipède bien moins doué. L'espèce humaine était ainsi, au contraire des dragons. Elle avait son lot d'êtres pensants réfléchis et d'autres pouvant se révéler de véritables benêts. Puis quand Crissolorio sortit une pipe pour la fourrer d'herbes et l'allumer pour en savourer le fumet, le dragon redressa un peu la tête, fronçant un peu les naseaux à cette odeur un peu âcre et sèche. Là aussi les bipèdes avaient de drôles de passe-temps. Ils étaient les seuls êtres vivants à la connaissance de Cynoë à apprécier de respirer de la fumée de certaines plantes en particulier. Au moins en profita-t-il pour ne pas répondre sur le sujet de sa liée. Esmelda était déjà assez le centre de biens des conversations au sein de la Cour pour en rajouter encore ici. De toute manière, Crissolorio apportait lui-même une réponse à ses propres questions. A croire qu'il avait besoin de se rassurer avec l'aide d'une tierce personne. Que de mieux même que le lié même de la princesse.

°Il est dans la nature humaine de regretter bien des choses. Et cela a toujours été ainsi. Quand le présent devient passé, qui que ce soit finit par regretter le temps vécu. C'est une notion propre à ton espèce, de toujours estimer que c'était mieux avant. Sans doute parce que le futur est une grande inconnue indiscernable et qui effraie. Qui sait ce que sera fait demain ? Peut-être que tu regrettes déjà la splendeur d'autrefois, quand Armanda ne souffrait pas. Mais qui te dit qu'elle ne sera pas différente et plus belle demain ? Regretteras-tu alors ces mots qui sont sortis de tes lèvres à l'instant ? °

S'il l'ancien trésorier vivait jusque là. Il l'avait avoué lui-même. Il était un vieillard. Les Hommes avaient une vie bien éphémère en comparaison des autres races intelligentes. Puis il aborda le sujet lancé sur Vraog. Ses yeux reptiliens se plissèrent, démontrant qu'il n'aimait guère évoqué Vraog le Blanc. Au moins ne citait-on pas son nom.

°Je ne suis point dans sa tête pour connaître ses projets d'avenir. Tout ce que je sais est qu'il combat encore les Esprits. Ainsi que les Protégés. le conflit est dans une sorte d'enlisement... Un conflit qui s'étendrait sur d'autres frontières alors qu'il y en a une qui tient toujours... c'est prendre de grands risques°

Nul besoin d'être un grand stratège pour le savoir, qu'on dispose de grands pouvoirs ou pas. Et de toute façon, les Esprits ne laisseraient pas Vraog agir sur d'autres horizons comme bon lui semblerait. Puis le dragon préféra changer de sujet et baissa un peu son museau vers le vieil homme, comme pour mieux le cerner. Il veilla à ne pas humeur la fumée de sa pipe au passage.

°Dis moi, te rappelles-tu de notre première rencontre ? Te rappelles-tu d'un certain chien ridicule qui pensait faire de moi son repas.... °

Crissolorio acquiesça aux paroles du dragon, effectivement il ne trouvait rien à répondre à ceci, le dragon, et la princesse avaient eux aussi été dans de sales draps, et n'avaient pas eu de choix. Pour sa part il comprenait ce que cela avait été pour eux à sa façon, enfin il prenait la chose avec philosophie pour sa part, et un certain stoïcisme, après tout ce n'est pas comme s'il avait eu le choix visiblement, il n'avait eu aucune influence sur ceci donc autant ne pas s'en effaroucher, ou s’en inquiétait outre-mesure. Enfin il devait être l'une des rares personnes qui faisait avec, mais sans doute l'une de ceux qui composaient le mieux avec, à trop s'en faire de tout ceci la vie devenait encore plus dure qu'elle l'était déjà. Autant ne s'inquiétait que de choses sur lesquels on avait vraiment de l'emprise.

Il remarqua d'ailleurs les quelques mimiques du dragon lorsqu'il fuma sa pipe, il en avait déjà vu de ce genre avec Ashy il y a plus de 4 ans, ce devait être la dernière fois qu'il avait pu longuement conversé avec un dragon. La dragonne d'émeraude elle aussi n'avait pas apprécié l'odeur de la pipe, personnellement lui ça ne lui faisait pas le même effet, c'était sans doute dû à l'odorat très développé des dragons d'une certaine manière. Après ce n'est pas comme si sa pipe émettait beaucoup de fumée, dommage que le vent ait décidé de la guider dans la direction du dragon...

« Tout les hommes quels qu'ils soient. Passent leurs vie à apprendre, à faire des erreurs, la perfection n'est pas de ce monde, et elle ne le sera jamais. Si je le regrette dans le futur ce que je viens de dire à propos du futur s'annonçant sombre, et du passé meilleur, je pense que ce sera pour le mieux, je ne demande rien d'autre que d'avoir faux à ce sujet. Que de voir Armanda plus belle qu'elle l'était auparavant, pour ma part je tâche de prendre les choses avec philosophie. On ne peut pas changer ce qui s'est déjà passé, l'on ne peut que vivre dans le présent dans la mesure de ses moyens, et tâcher de se construire un avenir stable. Et dans la mesure du possible se préoccupait de ce qui est vraiment de sa responsabilité, et ne pas s'en faire pour ce sur quoi l'on a aucune emprise. Au risque de se tourmenter éternellement. » Car tels sont les hommes, à se tourmenter pour ce qui ne leurs étaient pas accessibles, et à s'énerver au premier obstacle, alors qu'il fallait être patient pour réussir dans la vie.

Enfin on passa à un autre sujet de conversation sur le maître actuel d'Armanda. Crissolorio y réfléchit calmement, et trouva les conclusions du dragon très juste, effectivement il n'était point dans l'intérêt du seigneur Vraorg de relâcher sa poigne envers les protégés, au risque de voir ces derniers reprendre de la force avec les esprits qui étaient à leurs têtes. Enfin après l'on verrait bien comment évoluerait le conflit, mais pour le moment Ostiz parierait sur le dragon blanc à vrai dire.

« Il n'est pas du genre à prendre ce genres de risques effectivement, enfin je ne le connais pas assez pour vraiment le savoir. » Acheva t-il calmement, sans doute qu'il ne valait mieux pas élaborer davantage un tel sujet de conversation, pour sa part il ne trouvait rien d'autre à redire à ce sujet qui ne risquait pas d'être délicat à dire. Crissolorio fit sortir un peu de fumée de sa bouche puis regarda d'un air serein le dragon qui approchait légèrement sa tête de lui. Et il écouta attentivement ce que ce dernier lui dit par l'esprit.

« Oui je m'en rappelle, je me rappelle aussi que vous étiez bien plus petit que lui, et qu'il n'a pas fait longtemps le malin face à vous quand vous avez montré les crocs. » Dit calmement Crissolorio, oui il s'en rappelait car après tout il avait une très bonne mémoire. « L'on pourrait dire que d'une certaine manière c'était un présage de ce que vous seriez dans le futur, un fier dragon qui ne se laisse par marcher sur les pieds. » Ajouta t-il calmement, puis il resta silencieux se demandant où le dragon voulait en venir, après tout si ce dernier avait abordé ce sujet-ci c'est qu'il devait y avoir une bonne raison derrière.

Le dragon s'était contenté d’acquiescer d'un hochement de la tête quand aux paroles du vieil homme. Au moins étaient-ils tous les deux d'accord sur leur point de vue. Cynoë avait préféré apporter un mouvement de sa tête, car partager des pensées approbatives pourraient déconcerter. Les Hommes ne comprenaient pas forcément tout. Comme ils étaient plus gestuelles avec leur parler sonore -qu'il considérait depuis toujours comme des gazouillis, même s'il en comprenait désormais le sens-, il s'appliquait donc à être le plus proche possible de leurs mimiques. Même si pour un dragon de sa taille, il était plus difficile de trouver une équivalence.

Tout en fronçant les narines à l'odeur de la pipe, il répondit néanmoins au sujet de Vraog.

°Je ne le connais pas personnellement et je ne tiens pas à approfondir mes connaissances sur sa personne. J'ai déjà bien assez à faire pour me rajouter une contrainte de ce genre°

Voilà, les choses étaient dites et maintenant que son museau était plus proche de Crissolorio pour observer les moindres détails de son visage de bipède, voir même chaque cheveu de son crâne pour en discerner les nuances subtiles de sa chevelure grisonnante, il étira un étrange sourire. Les dragons ne pouvaient pas sourire comme les bipèdes. Leurs crocs impressionnants pouvaient apporter une approche contraire de ce que l'Améthyste voulait faire comprendre.

°Un carnassier aussi ridicule qu'était cette bestiole sans cervelle n'avait pas de quoi m'impressionner, même s'il possédait une taille et des dents bien plus grosses que moi. Mais si tu affirmes que cette rencontre animale était un présage sur ce que j'allais devenir... n'as-tu pas laissé les choses s'envenimer de la sorte justement pour tester ma réaction ? Je sais que ma liée à ta place, aurait chassé ce chien. Toi, tu as le temps de le voir approcher et tu as guetté la façon dont j'allais réagir... dans un but précis je suppose... Rassure toi, Crissolorio, je ne t'en tiens pas rigueur. °

Le dragon redressa dignement sa tête, mais la garda sur le côté pour toujours avoir l'ancien trésorier dans son champ de vision.

°Tu étais à une position importante autrefois. Avais-tu besoin de savoir que la princesse Esmelda était avec un dragon digne de son espèce ? Avais-tu besoin de voir de tes yeux que le dragonnet ne serait pas un lézard couard qui passerait son temps à se vautrer dans le luxe de la Cour ? N'aie aucune crainte de le dire sans détour...°

Il se permit une petite pensée amusée, qui appuya la réflexion qui s'en suivit, dans l'objectif de rassurer Crissolorio.

°Je te croquerai pas pour ce que tu répondras en toute sincérité. Je préfère un bon jeune daim pour le goût, que les bipèdes. °

Le dragon semblait hocher la tête… Cela voulait-il dire qu'il était d'accord avec lui ? Eh bien soit, de toute manière Crissolorio aurait douté qu'on puisse vraiment le contredire à ce sujet, la vie était une chose complexe. Enfin pour sa part il n'était pas mécontent de voir que selon la sagesse d'un dragon ses propos à lui n'étaient pas idiots. Sans doute qu'un dragon faisait un bien meilleur interlocuteur que bien des nobles pour entrevoir les choses de façon plus raisonné, il ne savait pas pour quelles raisons les dragons étaient souvent plus sages, sans doute le fait qu'ils avaient leurs mémoire légendaire aussi développés, ou bien cela devait venir de leurs races. Mais en soit ceci était un bien, et non un mal.

Il comprenait que Cynoe ne voulait pas se rapprocher de Vraorg, pour sa part Crissolorio au contraire voulait essayer de gagner les faveurs du blanc car il en était de là son seul intérêt, et que c'était bien la chose à faire pour espérer s'en sortir. Enfin concrètement de toute manière tout ce qui se faisait dans la cour n'était que par intérêt, Crissolorio ne se faisait pas d'illusion. Personne ne tentait de plaire, ou de se démarquer juste par la beauté de la chose, il y avait souvent un but derrière, et savoir quel but avait chacun était souvent utile pour s'en sortir entre autre.

Il regarda ensuite calmement le dragon qui approchait son museau de lui, et montrait ses dents… Était-ce au sujet de sa réponse ? Crissolorio regarda attentivement le dragon que ce soit les cornes de ce dernier, et ses écailles sombres . Il n'était absolument pas moins intimidant de près bien au contraire. Il n'était néanmoins pas encore du niveau de cet animal de dragon rouge pensa Crissolorio. Il se rappelait de sa rencontre avec ce dernier, il n'aurait pas cru en sortir vivant, néanmoins il était content dans tout les cas d'avoir pu garder sa dignité pendant cette rencontre désagréable.

« Je sais que les dragons sont d'un temparément assez fier, je me préparai donc à intervenir, mais uniquement si cela était vraiment nécessaire avec un simple sort, mais avant je préférai voir si vous pouviez vous débrouillez vous même pour ne point effaroucher vôtre fierté. » Avoua calmement Crissolorio. « Néanmoins même si vous ne m'en tenez point rigueur je tiens quand même à m'excuser pour ceci. Sans doute que ma curiosité m'avait aussi égaré en partie. » Dit-il calmement, enfin au moins le dragon le prenait avec diplomatie visiblement…

Et pendant que le dragon redressait sa tête Crissolorio l'écouta, et réfléchit. Il avoua donc calmement.

« Avec le temps vous grandissez, au bout de quelques années vous auriez atteint une taille très respectable, vous nourrir si vous ne chassiez pas aurait finit un jour par être une vraie gageur. Nous aurions dû augmenter les impôts pour vous sustenter sans cesse, à un moment cela aurait pu causer des mécontentements quand les taxes seraient devenus écrasantes. Je m'étais effectivement mit à réfléchir sur les problèmes pouvant être causé par ceci en tant que Grand Trésorier. » Il laissa un court silence s'installer, avant de poursuivre. « De plus même si l'empire était prospère quand vous auriez atteint une taille particulièrement grande vous nourrir aurait nécessitait l'équivalent en nourriture d'une ville, cela aurait aggraver les problèmes alimentaires, et aurait faciliter l’apparition d'éventuels famines, le fait que vous puissiez chasser vous-même évite ce genre de problème. » Car déjà qu'il n'arrivaient pas à nourri tout le monde à l'époque, et encoe moins aujourd'hui… Autant dire que devoir nourrir un dragon gigantesque aurait été assez compliqué…

« Voilà la réflexion politique, sèche, et calculatrice. Mais bon maintenant ce n'est plus vraiment mon domaine que ceci... » Dit-il avec réflexion, il regarda calmement les environs puis poursuivit.

« Néanmoins je ne doutai en rien de vôtre légitimité, que nous ayons été obligé ou nous de vous nourrir le fait de vous avoir à nos côtés aurait justifié ce sacrifice. Avoir un dragon pour défendre l'empire valait bien quelques problèmes de ce côté-ci. De plus nous en manquions à l'époque. Et enfin il aurait été hors de question de laisser mourir de faim un être tel que vous... » Après tout c'était un des piliers magiques du continent…

Après cela il regarda calmement Cynoe, et conclut ensuite.

« Vous savez, avant de vous connaître j'ai déjà pu rencontrer Ashy la lié de Korentin Kohan, et Verith le dragon rouge... » Il il n'appréciait pas vraiment ce dernier... « Avez vous eu aussi des problèmes avec ce dernier ? J'avais entendu parler de l'incident le jour de la libération du dragonnier vampirique… Je ne comprend pas vraiment comment un dragon de ce genre... Enfin vous me comprenez, avait ainsi décidé à cette époque de se ranger au côté de Fabius Kohan... » Une histoire qu'il suivait encore car disons qu'il était assez impliqué dans l'affaire, heureusement Kylian Wallam n'avait pas vendu la mèche sinon il serait dans de beaux draps...

Un cousin voleta à côté d'une de ses entrées auditives et il secoua doucement sa tête pour le chasser. Un léger courant d'air provenant du mouvement de ses crêtes maxillaires permit de l'écarter. Il n'appréciait guère le bourdonnement de certains insectes pendant qu'il était en train de converser avec un bipède, même s'il usait de la pensée pour parler. Cela restait perturbant ; surtout quand on disposait d'une ouïe fine. Une fois la légère perturbation écartée, il se fit un devoir d'apporter des réponses aux répliques de l'ancien trésorier.

°Je ne te tiens pas rigueur pour ce qui s'est passé, sinon tu ne serais pas en face de moi. Je t'aurai chassé d'un jet de flamme en représailles. Quel bipède peut savoir ce que pense et réagit un jeune de mon espèce ? °

Les dragons étaient en effet fiers de nature et les jeunes dragonnets apprenaient très vites à se débrouiller d'eux-même. Ce jour là, face au mâtin ridicule qu'il avait affronté, Cynoë avait déjà eu un comportement de dragon. Bien que plus petit, il se savait bien plus fort et agile qu'un stupide canin.

°Un dragon qui passerait son temps à subvenir à ses besoins que grâce à des serviteurs n'est pas un vrai dragon. Nous possédons des sens acérés, des ailes puissantes pour fendre les cieux et des griffes pour attraper nos propres proies. Un dragon qui paresserait à attendre que l'on lui apporte son repas perdrait sa propre identité. Du moins, c'est ainsi que je le pense. Bien que je sois le lié de la princesse, j'ai mes propres devoirs envers elle : m'entretenir et me perfectionner pour rester un dragon en constante évolution. Grandir pour prendre une taille conséquente ne fait pas tout dans un vol ou dans un combat aérien°

Cynoë avait déjà eu l'occasion de croiser Verith et Skade ; même en mode miniature. Ces deux dragons avaient des tailles impressionnantes et en comparaison, l'Améthyste était bien plus fin et léger de poids. Mais est ce que cela en faisait un dragon plus faible ? Bien sur que non. Même s'il était encore jeune, Cynoë développait un vol souple, agile et rapide, pouvant exécuter des manoeuvres plus osés que la plupart de ses frères de race. Un inconvénient devenait un avantage certain quand on savait le développer en conséquent.

°Je sais que les Hommes sont énormément attachés à ce que vous appelez de l'argent et que votre vie tourne autour de ces petits choses d'or et toutes rondes. Bien que je sois encore dubitatif sur ce besoin qui a mes yeux est un peu.... superflu, je sais très bien que votre mode de vie tourne autour de ces pièces. Que tout coûte ces objets ronds et métalliques. Personnellement, je ne me vois pas provoquer ce que tu aurais dans tes mots gazouillés une crise économique. Est-ce ainsi que vous dites quand vous manquez de ces fameuses pièces ? °

Le concept de l'argent était quelque chose de bien bipèdes. Le dragon ne comprenait toujours pas cette importance vitale de vivre avec elles au quotidien. Comme si tout se monnayait...

°Que l'Empore ait été prospère ou affaibli, je sais chasser. Et puis je ne mange pas autant que ma taille laisse présumer. Quand je vois le rapport de la quantité de nourriture qu'il faut pour vivre et la quantité que les tiens ingèrent au delà de toute nécessité vitale, ce sont les bipèdes qui consomment largement plus que moi. Et jamais je ne me serai laissé mourir de faim. Un dragon mord la vie à pleines dents °.

Quand on lui imposait pas des contraintes comme pouvait le lui imposer Vraog. Mais cela était une toute autre histoire.

°Qui sait ce que pense réellement un dragon tel que Verith ? Je ne l'ai croisé que deux fois. La première fois, il a guère apprécié que je me mette en travers de ses propos supérieurs en ce qui concernait le choix que j'ai pris envers ma liée, en m'unissant à elle dès mon éclosion. Un dragon peut prendre une étrange voie quand il se sent floué ou trahi. Je ne connais pas assez Verith pour donner un avis concret. Mais je protégerai ma liée si jamais il venait à s'en prendre à elle. Ce qu'il ne fera pas à mon sens, car il reste malgré tout un dragon, empreint de réflexion. °

Il se revoyait lui, petite chose écailleuse se dressant face au colérique incarnate. Si Verith l'avait réellement voulu, il aurait défié Cynoë pour se venger. Mais un dragon ne se prenait pas un membre de sa propre espèce dans le seul but de se venger, à moins d'être devenu totalement fou. Et puis s'en prendre à un dragonnet, une nouvelle génération de leur espèce pour assurer la suite de sa survivance.... Cela aurait été irraisonné. Verith était ce qu'il était, mais ce n'était pas un dégénéré comme Vraog...

°Les dragons sont uniques. Chacun pense et réagit en fonction de la nature et de la profondeur de son esprit. Je ne suis pas Verith et Verith n'est pas moi. Il est clair que moi je viendrai pas à dévorer des humains pour calmer mon courroux. En plus, vous n'avez pas bon goût...°

« Pas beaucoup. » Se contenta t-il de dire calmement au dragon, ce dernier parlait adéquatement, Crissolorio n'aurait de toute façonpas pu deviner de toute manière qu'elle est la vraie façon de réagir d'un dragon, il ne pouvait que la supposer en prenant pour modèle des comportements bipèdes, et en comparant avec les rares fois où il avait rencontré un dragon …

Deux fois en somme, une avec une dragonne sympathique nommé Ashy, et l'autre avec cette immonde bête de Verith. Un dragon qui ne valait pas mieux qu'une bête sauvage qui se balade en pleine ville, et tue les passants. A abattre sur le champ ! Dans tout les cas Crissolorio ne brillait donc pas par son expérience au sujet des dragons, néanmoins il n'était pas non plus en passe d'être à sa première rencontre avec l'un d'entre-eux. Se contenter donc d'être humble, respectueux, et surtout tenir une conversation si possible digne d'un être d'une si grande intelligence, voilà le plan du vieil homme.

« C'est une façon très sage de voir les choses. » Dit calmement Crissolorio, et très raisonné aussi, que ce dragon ne veuille pas être un parasite, et remplir ses devoirs envers sa lié était tout à son honneur. « L'esprit est une arme autant que le corps. Être déterminé, et avoir une certaine volonté reste un atout en toute circonstance. Et vôtre détermination à vouloir vous perfectionner et de ce fait en elle-même une qualité. » Et ce qu'importe la race, c'était d'un évident…

Dans tout les cas il ne pouvait qu'être d'accord avec le dragon sur ceci, et même s'il aurait voulu chercher à le contredire il n'était vraiment pas en position de le faire de bonne foi étant donné qu'il était un humain, et pas un dragon. Enfin dans tout les cas il avait bien le droit d'avoir son avis, mais celui-ci s'aligner sur la réponse de Cynoe a peu près...

« A peu près même si c'est bien plus compliqué, vous seriez étonné de voir à quel points nous avons complexifié l'usage de la monnaie noble dragon, beaucoup d'hommes passent leurs vies à uniquement étudier les cours, et tendances de cette dernière. » Chose très noble, et lucrative en tout cas pour lui, s'enrichir était un bien noble usage surtout quand c'était pas son propre mérite, et son propre fait.

« Néanmoins je dois vous contredire quand vous dîtes que ceci est superflu, si cela n'avait aucun intérêt l'espèce humaine n'aurait jamais ainsi imposer à tout ses membres l'usage de la monnaie. Disons que d'une certaine façon cela assure l'équilibre des rapports de force entre tout les hommes. Et à ces derniers de vivre en tant que civilisation, les hommes ne sont pas des dragons. Seuls nous sommes faibles, ensemble nous sommes fort. Et la monnaie oblige les hommes dans une certaine mesure à agir ensemble dans l'intérêt commun. Enfin elle est censée... » Elle était la base de la civilisation humaine, et donc essentielle, mais bon maintenant elle n'était plus vraiment du fait seulement de la race humaine. Et puis les choses avaient bien changés en trois ans...

« Vu de cette manière, il est vrai que le problème de nourriture des hommes vient de ces dernier avant tout. » Et aussi d'un stupide gaspillage d'argent, il ne comprenait pas l'intérêt de payer des festins aussi cher pour ne pas les terminer, à croire qu'il était bien l'un des rare à apprécier faire des économies. « Et il est presque rassurant de savoir qu'un dragon trouve encore de quoi manger lui-même par ces temps-ci... » Car disons que la nature n'était aucunement dans son heure de gloire.

Puis par la suite l'on aborda un sujet moins léger, celui d'un fameux dragon rouge carnassier, et meurtrier.

« Puis-je supposé qu'il n'a pas tenté de tuer vôtre lié car elle était lié à vous ? Qu'aurait-il fait à cette dernière si vous n'aviez pas été à ses côtés ? » Demanda t-il simplement.

Puis il écouta les dernières paroles du dragon, et poursuivit calmement.

« Pour ma part il reste que nous nous sommes aussi croisés tout deux ce fameux aile de mort, et moi... » Une rencontre qui restait solidement implanté dans sa mémoire malgré sa non fraîcheur, et c'est pour cela qu'il pu poursuivre facilement.

« Et nous avons tous nôtre jugement sur chaque chose en ce monde, le mien à son égard n'est pas des plus flatteur, le sien envers ma personne non plus. Mais ce n'est là que ma perception des choses, au final personne ne peut vraiment affirmer qu'il a entièrement raison, ou tort. » Enfin c'était aussi simple que cela, puis il acheva calmement par la suite.

« Enfin sur ce j'aurai une petite questions à vous poser noble Cynoe… Appréciez-vous toujours la musique ? Ou du moins l'art ? » Un dragon qui aimait l'art il ne savait pas si c'était courant, mais pour sa part de ce qu'il avait vu le dragon d'améthyste ne dédaignait pas non plus le domaine artistique. Mais c'était il y a trois ans de cela, il se souvient d'ailleurs du fait que le dragonnet lui avait montré la princesse en train de chanter...

Cynoë écoutait les paroles de l'ancien trésorier avec le même intérêt depuis le début de leur conversation. Même s'il était adulte et qu'il avait appris bien des choses sur les Hommes et leurs manières de vivre, il y avait toujours des petits détails qui se rajoutaient, perfectionnant encore et toujours. La connaissance n'était jamais acquise définitivement ; on apprenait toujours. Même si le thème monétaire humain était toujours complexe et délicat à appréhender et surtout à comprendre, l'Améthyste ne perdait pas une miette et réfléchissait en même temps qu'il écoutait. Il ne put empêcher une pensée amusée atteindre Crissolorio. Peu osait contredire un dragon, ou plutôt remettre en doute ses dires. Mais face à l'Améthyste, le bipède savait quelle limite il ne devait pas dépasser. Peut-être qu'il était heureux de pouvoir converser avec un dragon tel que Cynoë sans redouter de subir son courroux pour un mot mal placé.

°Tu te permets d'étayer en contradiction mes dires°Le ton était toujours aussi paisible et mêlé à un ton amusé. °Les Hommes pensent trop souvent avec le terme de civilisation. A mes yeux, ce n'est qu'un genre de mode de vie, rien de plus. Un nom que vous avez gazouillé pour justifier la supériorité de votre espèce sur les autres. Bien entendu, au terme civilisation, il faut y mélanger argent, politique et autres choses typiquement bipèdes. Rassures-tu, je te ne sermonne pas. La vision de la vie humaine est ce qu'elle, la mienne différente, puisque je suis un membre d'une autre espèce intelligente. °

Il ne releva pas pour l'étude des cours monétaires. Il avait peiné à comprendre ce besoin de justifier une valeur à toute chose. Alors justifier une valeur sur quelque chose qui jouait déjà sur la valeur...Il préférait rester sur l'aspect un peu plus philosophique de la chose.

°Donc si on prend les choses plus simplement, l'argent contribue à l'union des tiens pour que le nombre soit la force ? L'argent n'est pas le seul moteur dans la vie pour unir les membres d'une même espèce pour avoir la supériorité du nombre. Il y a tout autour de toi des exemples où des êtres vivants n'ont pas besoin d'argent pour être unie. As-tu déjà étudié le comportement des loups au sein d'une meute ? Ou encore une fourmilière ? As-tu déjà songé à l'importance d'une forêt ? Les arbres par leur nombre ne se contentent pas d'être planté là pour égayer nos yeux...°

Cynoë appréciait prendre des exemples dans la nature environnante pour argumenter sur les différences entre les humains et cette même nature. Les Hommes pensaient parfois avoir tout inventé d'eux mêmes et de leurs esprits.

°Ton espèce est encore jeune, c'est peut-être l'une des raisons qu'elle vit encore avec son regard braqué que droit devant elle. °

Puis il aborda brièvement la conversation qui traitait de la nourriture.

°Un dragon sait où trouver et sait se contenter du peu qu'il trouve, sans prélever plus que nécessité pour préserver l'équilibre d'une région. Je ne serai pas étonné que la quantité de nourriture que les tiens ingèrent lors de banquets ou de fêtes vous ait imposé de faire de l'élevage... pour avoir le nombre de bêtes à manger tout de suite à disposition. A force de trop chasser, il n'y avait plus de gibier pour les quantités exigées...°

Il ne s'étendit pas plus, car là c'était encore un autre sujet à argumenter. Dommage, ce sujet là aussi était intéressant à étudier et à converser en la compagnie de Crissolorio. Puis il y avait encore le sujet sur Verith, le dragon irascible

°Il n'aurait pas osé s'attaquer à ma liée. Même si je n'avais pas été là °

Il restait évasif. Verith était un dragon qui ne méritait pas pour l'instant qu'on parle de lui. Il sauta sur le changement de sujet, qui lui fut d'un coup largement plus intéressant.

°J'apprécie toujours la musique, même s'il est devenu rare d'entendre des mélodies joyeuses ou entraînantes. L'art ? Je présume que tu évoques les objets sculptés et autres oeuvres crées de la main des bipèdes. La musique est une forme d'art comme au même titre qu'un jardin où on a conditionné la nature auquelle on aurait réussi à préserver une certaine forme sauvage. Je sais l'apprécier quand mon coeur et mon esprit arrivent à savourer la perfection de la création. Mais c'est assez rare. Même très rare...°

Puis les traits du dragon s'étirèrent pour former un drôle de sourire amusé, très denté.

°Tu désirerais me chanter ou jouer quelque chose pour moi ? °

Septique, voilà la sagesse, être septique sur tout ce que l'on sait. Non pas douté de tout, mais ne jamais croire que l'on sait tout, que sa vision des choses est la plus juste, voilà la façon dont un sage devait voir les choses. Ne jamais rester sur ses acquis, et être toujours ouvert à un savoir plus juste, à une façon plus adéquate de voir les choses. Être ouvert d'esprit, mais ne pas forcément tolérer les inepties, et surtout être prêt à écouter ceux qui te contredisent car la vérité n'est pas forcément que dans ce qui te plaît, mais aussi dans ce qui te déplaît.

« Comme un homme sage l'a dit, celui qui me contredit ne suscite pas mon courroux, mais mon intérêt. » Dit calmement Crissolorio. « Nous avons tous nôtre façon de voir les choses, quelle est la plus juste ? Je pense que personne ne peut décemment le dire. De toute manière nous avons chacun nôtre façon de faire, et nous pouvons voir les conséquences de cela sur le long terme seulement. » Après tout le temps en lui-même, et un juge bien plus fiable que n'importe quel humain, ou dragon.

Crissolorio poursuivit ensuite sa réflexion du côté monétaire, bon à la base il ne voulait pas compliquer les choses en parlant du bien fondé de l'argent, mais si le dragon le voulait pourquoi pas ? « Tout à fait les fourmis, et les loups ont une façon de fonctionner efficace, et baser sur un ensemble. Néanmoins les hommes sont bien plus compliqués que cela sinon nous n'aurions jamais eu besoin de la monnaie, et puis il y a aussi un autre point précis que l'argent permet de régler si vous me permettez de le détailler. » Il réfléchit à un exemple rapide, et le donna.

« Disons que par exemple prenons deux humains, l'un s'appelle Tibauld, et l'autre Iseult. Tibauld cultive des salades, et Iseult des courgettes. Tibauld normalement donne de la salade à Iseult en échange des courgettes de ce dernier. Mais que se passe t-il si ce dernier ne veut pas de salade ? Eh bien voilà à quoi sert la monnaie, elle permet de s'échanger contre tout. Avec elle Tibauld pourra acheter toutes les courgettes qu'il désire, et Iseult pourra employer l'argent comme bon lui semble, alors que sinon si par exemple Iseult n'avait pas voulu de salade eh bien l'échange aurait été impossible. La monnaie permet de contourner ce genre d'embarras car l'on peut acheter de tout avec elle. »

Puis l'on aborda ensuite le sujet de l'élevage.

« En faîte c'est plus complexe que cela, disons que je pense que l'élevage est aussi un des fondements de la civilisation humaine, depuis que l'agriculture, et l'élevage existe la civilisation a probablement pu se bâtir tout autour. Car la main d’œuvre nécessaire pour se nourrir étant moins importante les hommes purent se consacrer à d'autres choses que la simple survie. » Encore de quoi bien s'étendre en argument. « Mais en somme oui c'est surtout pour nous faciliter la vie que nous les hommes pratiquons l'élevage. » Les plus belles inventions n'étaient-elles pas nées de la paresse ?

Enfin dans tout les cas il ne poursuivit pas par la suite sur le sujet du dragon rouge, car visiblement il restait assez déplaisant pour tout deux, puis ils poursuivirent sur celui de l'art.

« Nous avons chacun nôtre propre interprétation du beau, le beau c'est ce que l'art cherche à atteindre, c'est ce qui nous paraît agréable à l’œil, souhaitable. » Dit-il pensivement, lui-même n'était pas forcément difficile dans le domaine du beau, tant que ce n'était pas mal fait, et que c'était travaillé. Après tout il n'était pas du genre à apprécier les œuvres d'artistes qui n'ont pas un minimum travailler dessus.

Puis à la dernière question du dragon Crissolorio sortit sa mandoline d'Aif. Il avait presque toujours celle-ci avec lui donc il n'était pas dur de l'avoir à portée de main. Puis il dit calmement.

« Si vous le désirez cela peut-être possible. » Il n'était pas un vrai musicien, mais avec cet instrument magique il n'y avait pas vraiment besoin à vrai dire de savoir jouer de la musique pour faire correctement la mélodie. D'ailleurs il avait déjà joué de la mandoline devant le dragon il y a plus de trois de cela. Si cela allait à ce dernier ça ne coûterait rien à Crissolorio.

Le dragon ne put s'empêcher de légèrement rire sur la philosophie que lui sortit le vieil homme. Sans aucune méchanceté, il tourna la tête de côté pour mieux cerner ce bipède qui jouait sur les mots et les phrases pour sortir des réponses avec sagesse.

°Une réponse bien trouvé, mais permets de te conseiller de la garder pour d'autres bipèdes. Je doute que certains dragons apprécient cette pensée philosophique. Bien qu'il y ait des dragons qui ne soient pas les seuls à se sentir comme tels, les êtres qui se sentent supérieurs n'admettront jamais qu'on remette leurs paroles en doute. En fait, c'est là qui faut réussir à voir la richesse qui s'étend sous nos yeux : par la diversité des pensées et des espèces. Toutes ces différences, toutes ces voies de pensées possibles. Quand on arrive à se poser et à les accepter comme elles sont, on découvre un niveau de beauté et de connaissances inégalées. °

Le dragon ne s'étendit pas plus loin, de crainte de perdre Crissolorio. L'humain avait eu une vie bien rempli, cela se sentait dans sa manière de raisonner et de parler. L'expérience de la vie forgeait ce genre de comportement, mais il restait un humain. Son esprit risquait peut-être de pas réussir à suivre les pensées du saurien.

Puis il avait écouté, toujours avec la même attention, les exemples pour l'usage de la monnaie. Une fois encore, Cynoë connaissait le sujet, mais ce qu'évoquait Crissolorio se rajoutera à ce qu'il avait déjà ''appris". Il resta néanmoins sceptique.

°Vos pièces de métal sont vraiment ce qui caractérise les bipèdes. Après tout... Il faut bien que chaque espèce ait sa particularité unique, même si je ne vois pas d'autres animaux vivants compter totalement sur le matérialisme pour survivre et croître. Je sais que la monnaie n'est pas le seul moyen de... s"échanger des choses. Vous avez ce que vous appelez le troc, que vous avez souligné en quelques mots dans votre exemple. Peut-être que sur une autre voie, les hommes auraient perfectionné ce mode là si la monnaie n'était pas entrer dans leur existence. Mais savoir comment une espèce peut évoluer à base d'hypothèse n'est guère concluant. Et pour l'élevage, je pourrai affirmer ceci... °

Un sourire plaisantin se dessina sur ses traits reptiliens, quelques écailles arrivant à se chevaucher à la perfection.

°...Vous vous ôtez presque le plaisir de la chasse. Mais au nombre où vous vous regroupez, ce serait plus comique de voir une bande d'humains se marchant dessus pour tenter de poursuivre une pauvre biche. A la scène que j'imagine, elle se ficherait plus d'eux que de songer à avoir peur d'eux °

Puis vint le moment le plus attendu par l'Améthyste. Il garda le silence et pendant que l'ancien trésorier prit sa mandoline, il se coucha sur le sol, croisant ses antérieurs pour y poser sa tête écailleuse. Ses yeux ambrées luisaient d'un fort intérêt. Puis il guetta attentivement le premier son joué des cordes de l'instrument.

Un rire de dragon, il n'est point faux de dire que Crissolorio n'avait pas entendu ceci très souvent, en faîte pas grand monde avait entendu ceci. Néanmoins le rire ne semblait pas particulièrement moqueur, surtout d'après les paroles du dragon qui suivirent cette petite manifestion.

« Probablement que comme on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde, on peut parler de tout, mais il vaut mieux choisir avec soin la personne qui va nous écouter. » Après tout c'était bien ça l'une des bases du dialogue, certains après tout n'aimaient pas que l'on aborde certains sujets tandis que d'autres ne voulaient pas qu'on affiche trop son point de vue, surtout ceux trop fiers, comme certains dragon comme le soulignait Cynoe.

« Le monde serait bien ennuyeux si tout le monde pensait de la même manière, et avait la même opinion sur chaque chose. Au final c'est la diversité, et non l'uniformité qui donne son intérêt à chaque chose, il est de l'envie de certain de n'accepter aucune opposition, mais c'est en confrontant les idées finalement qu'on se forge soit même ses opinions, et des pensées plus concrètes. » En somme dans la dialogue.

Après il avait une façon de pensée somme toute assez libéral disons. Il était clair que ce n'était pas un raisonnement partagé par toute la populace, quoique plus commun au sein de la bourgeoisie dont Crissolorio était un membre que du petit peuple, ou de la noblesse. Il est vrai que cela démontrait aussi que le milieu social influençait en partie les opinions.

Enfin dans tout les cas c'est comme la monnaie, et chaque chose de la vie. Cynoe était un dragon, il était normal qu'il n'ait pas la même expérience de chaque chose que Crissolorio, ni le même avis. Beaucoup de facteurs entrez en compte à ce sujet-ci, et les choses variaient beaucoup d'une personne à l'autre. Souvent par le simple fait du hasard.

« Nôtre système de monnaie n'est pas plus mauvais pour le bon déroulement de la société humaine que la loi du plus fort vampirique, au contraire les hommes pour montrer leurs droit d'exister n'ont pas besoin perpétuellement de s’entre-tuer. » Et vivre dans une société moins violente que celle des vampires n'était aucunement pour déranger Crissolorio, après tout il n'aimait aucunement ce genre de choses barbares. Malheureusement tout avait empiré ses temps-ci, mais il fallait bien s'adapter.

Puis le dragon sourit, et émit une remarque assez ironique au sujet de la chasse, à vrai dire Crissolorio n'aimait pas la chasse donc la chose ne l'embêtait pas vraiment.

« Vous savez noble dragon pour, ma part je déteste la chasse, non pas car c'est fatigant, mais parce que je n'ai jamais aimé les choses violentes, ni le sang. D'ailleurs je ne mange pas beaucoup de viande pour ma part. Je ne comprend donc pas quel plaisir l'on peut éprouver à poursuivre un animal ainsi pour l'égorger. Mais bon ce ne sont là que mes goûts. » Mais bon qu'on aille pas lui dire que c'était une chose noble que d'acculer une biche pour lui arracher la tête, pauvre bête innocente.

Puis Crissolorio n'attendit pas plus, et commença à jouer de la mandoline. Il aurait été dur de deviner qu'il n'avait aucune compétence dans le domaine musical vu que l'enchantement de l'instrument fit en sorte que la mélodie vienne naturellement, si Cynoe faisait attention c'était la même que Crissolorio avait jouer il y a trois ans de cela en essayant de s'inspirer de ce que le dragon lui avait montré. Les notes vinrent naturellement, Crissolorio eut juste à se concentrer sur la musique, grâce à l'enchantement il jouait aussi bien qu'un barde, et ce n'était pas plus mal, après il ne pouvait pas jouer de toutes les mélodies, mais le peu qu'il pouvait jouer suffisait. Après tout l'intérêt premier de la mandoline n'était pas de jouer facilement de la musique même si elle le faisait très bien, mais d'endormir, ceux, et uniquement ceux qui veulent du mal à son utilisateur.

Enfin dans tout les cas la mélodie après avoir bien raisonné finit par s'achever.

« Qu’en pensez-vous ? » Demanda calmement Crissolorio. « Pour tout avouer je n'ai aucun mérite, cet instrument dispose d'un enchantement qui permet de jour facilement quelques mélodies destinés à un certain usage. » Dit-il en calmement tout en reposant délicatement la mandoline.

Le dragon ne revint pas sur le thème monétaire. Il estimait en avoir assez entendu. Par contre, il sourcilla légèrement. Il avait déjà croisé des bipèdes qui n'admettaient pas la violence sur les autres vivants, même les inférieurs. Etrange idée que voilà. Mais tout dépendait la forme de violence qu'il évoquait. Et de la définition du plaisir qu'il évoquait.

°Dans le fil de la vie, c'est tuer ou être tué, c'est une loi immuable qui permet à la nature d'avoir un certain équilibre. Pour toi, je présume que tu parles de la chasse que les tiens font pour se distraire. Là c'est de la violence gratuite et du plaisir sadique. Car ces bipèdes chassent pour au final, gâcher la viande, laisser la carcasse après avoir tiré leur trophée de la pauvre bête qu'ils ont poursuivi. Et ils sont d'une telle vantardise à évoquer leurs exploits alors qu'ils n'ont pas eu le mérité de la chasser seul. Avec des canidés et des équidés, la partie devint vte facile. Non, moi je parle du plaisir de la chasse qu'un vrai prédateur va ressentir, de percevoir son cœur palpiter à la poursuite de sa proie, qui pourrait tout aussi bien lui échapper. Si le prédateur est faible, sa proie lui filera sous le museau...C'est là toute la différence entre une chasse qui sert pour se nourrir et une chasse qui sert strictement à rien. Je présume que tu parlais de cette seconde là ? °

Il n'était pas étonnant de plus trouver de gros gibiers autour des lieux de vie des humains, qui égorgeaient effectivement les bêtes sauvages pour un simple plaisir. Cynoë ne tuait pas pour le plaisir de tuer. Tuer n'était pas un jeu. Il tuait pour manger et pour se défendre en dernier recours. Pour sa liée, là il tuerait sans hésitation qui s'en prendrait à sa vie.

Quand Crissolorio joua de son instrument, le dragon prit quand même plaisir à entendre les notes jouées, même s'il le connaissait. Cela le détendait et mettait un peu de joyeuseté sur l'instant. Ah la musique... le chant des émotions, la vibrations des sentiments.... tout cela exprimer en sons et quand ils étaient parfaitement associés, on arrivait à comprendre le message transmis par les notes qui s'envolaient de l'instrument. Une forme de communication complexe, mais qui avait toute sa beauté.

Une fois la musique achevée, le vieil homme avoua qu'il n'avait aucun mérite quand à ce qu'il avait joué. L'instrument avait été enchanté pour jouer pratiquement à la place de son porteur. Cynoë redressa la tête et étudia l'objet un court instant.

°Cela m'a donné du baume au cœur, apportant un peu de joie à ce jour gris. Mais dis moi, n'as tu jamais songé à être un peu plus imaginatif ? Ton instrument est ensorcelé. Si tu prenais l'initiative de jouer ce que tu ressentais, ce que tu souhaiterais entendre ? Essaie de créer quelque chose, cela ne coûte rien d'essayer avec un tel objet. °

Il était normal pour un prédateur de chasser pour se nourrir, c'était dans l'ordre des choses après tout. Il y avait une certaine forme d'équilibre en ce monde, si il n'y avait pas des prédateurs les proies deviendraient trop nombreuses, et dévoreraient toute la nourriture disponible au point de toute mourir de faim, en faîte ironiquement les proies avaient bien besoin de prédateurs pour vivre.

« La chasse pour le plaisir oui, il est dans l'ordre des choses pour un être tel que vous de se nourrir après tout en chassant, ce que je juge barbare c'est de chasser un animal innocent pur pure envie de le chasser, de savourer le fait qu'il se vide de son sang, cela est de la cruauté. Inutile, et sanglante. Pas grande monde ne partage mon point de vue à ce sujet, mais je me dit qu'au final si les hommes sont capable d'une telle cruauté envers de simples animaux, qu'est-ce qui les empêche d'en faire preuve à l'égard de leurs congénères ? Enfin à ce stade ci c'est de la philosophie. Tandis que vous vôtre façon de chasser est dans l'ordre des choses, la nature vous as faite ainsi. Et vôtre rôle de chasseur est d'une certaine façon nécessaire à l'équilibre de la nature. » Qui était bien complexe, et pas forcément parfait, mais qui existait.

Néanmoins il appréciait de pouvoir faire part ainsi de son point de vue, les discussions intelligentes sont toujours un plaisir surtout avec quelqu'un qui vous écoute, et n'hésite pas à converser, argumenter, et même s'opposer intelligemment. Après tout il était toujours bon de discuter avec quelqu'un d'un minimum intelligent, et raisonné pour pouvoir s'exercer, et soit même réfléchir.

Après le fait de tuer était un précepte assez philosophique, Crissolorio avait tendance à juger pour sa part que le meurtre était justifiable dans l'intérêt, mais rarement dans la moralité. Mais c'était plus complexe, certains choses justifient le meurtre, d'autres non. A ses yeux le plaisir ne justifier pas d'égorger quelqu'un. Il n'y avait que les malades dégénérés, et violent pour trouver que le fait de tuer était juste un amusement.

Dans tout les cas suite à ceci il joua de sa mandoline, certes il n'était pas un vrai musicien, mais l'enchantement de cet objet permettait de jouer quelques mélodies sans mal ce qui était fort utile, et Crissolorio put lui aussi écouter la mélodie de la mandoline qui n'était pas du tout désagréable, elle résonnait même à sa manière comme magique. Sans doute par le fait qu'un peu de magie s'incrustait à l'intérieur, même si l'effet de la mandoline en cet instant était totalement inutile. Il restait que cela donnait un ton légèrement exotique à la musique dès que l'on y incrustait un peu de magie.

« Un peu plus imaginatif ? Il serait possible je pense de jouer quelques mélodies comme vous le dîtes inspiré des sentiments du moment, mais l'enchantement ne fera pas tout, je ne jouerai jamais probablement comme un grand musicien si je ne fais pas d'effort en ce sens-ci. Je vais donc essayer quelque chose comme vous le dites, nous verrons bien où cela nous mènera. » Dans tout les cas il était satisfait de voir que pour le moment cela plaisait au dragon.

Quel émotion ressentait-il en cet instant ? A vrai dire il était assez calme, serein. Donc...

Il essaya donc de retranscrire calmement ce sentiment dans la prochaine mélodie qu'il joua, il ne savait pas vraiment ce que cela pourrait donner, mais il laissa la mandoline le guider on allait dire. Et une douce mélodie commençait déjà à raisonner depuis la mandoline.

Calme

Le dragon avait hoché la tête d'approbation face à la réponse très philosophique de Crissolorio. Il était plaisant pour le dragon de converser avec cet homme. Il comprenait au moins les arguments du saurien quand il apportait sa vision des choses ; comme sur le sujet de la chasse. Cynoë aurait pu lâcher un soupir en songeant à tous ces bipèdes qui n'exploitaient pas leur capacité de réflexion, déjà bien limité par leur nature. Mais des exceptions existaient. Heureusement.

Le saurien ailé revient sur la musique. Ses yeux pétillaient presque d'amusement devant l'humilité de son interlocuteur à deux pattes. Il ne souffla aucune pensée pour ne pas perturber le vieil homme un peu déconcerté par la demande du dragon. Puis quand ses doigts bien qu'un peu fatigués commencèrent à passer sur les cordes de la mandoline, Cynoë tendit toute son attention pour écouter un air qu'il savait nouveau. Et la mélodie jouée était sereine, d'un calme étonnant. L'Améthyste en oublia presque le temps présent pour suivre le fil des sons qui venait de l'instrument. On finissait même par se sentir léger, loin de tout, comme si le bonheur ne se résumait qu'à cet air improvisé.

Quand la musique se tut, le dragon lâcha une longue expiration, un long soupir de béatitude. Il redressa la tête, presque déçu de ne plus se trouver dans ce moment sonore qui l'avait coupé quelques minutes de la réalité dans laquelle tous les êtres vivants se trouvaient. Ses yeux ambrés brillaient d'une certaine envie. La musique était immatérielle et ne se compliquait pas à exister. On la créait, on lui donnait forme par les sons. Elle prenait vie quand on la chantait, la jouait, seule ou accompagnée. Oui c'était de l'art, de la création de faire ressentir des émotions où d'ordinaire il n'y en avait pas. Une vie sans en être une.

°A-t-on besoin d'être un grand musicien pour complaire à son auditeur ? Ce morceau était sans nom. A croire qu'une bref seconde, la nature se prêtait au jeu d'être dans le bout de vos doigts pour m'exulter. °

Le dragon tendit son museau vers la mandoline enchantée. Pour une fois qu'un objet créé par des bipèdes apportaient un intérêt certain pour lui et ses oreilles.

°J'ai grandement apprécié, cher Crissolorio. Vous pourrez vous vanter d'avoir plu à un dragon sans avoir de dons musicaux. La chance il est vrai à cet instrument, mais il ne reste qu'un outil dans vos mains. Il faut le manier pour qu'il remplisse son office. Personnellement, j'aurai eu la chance d'entendre une mélodie que personne n'aura entendu de sa vie. Merci. °

Si sa liée avait été en sa compagnie, peut-être que cet air là lui aurait apporté du baume à son coeur, la détachant un peu de sa vie grise et mélancolique. Un brin de soleil dans son coeur attristé lui aurait été profitable. Il pourra toujours lui partager le souvenir de cette musique à un moment propice.

La vie était une chose bien compliqué, les hommes se laissent souvent tourmenté par leurs passions, leurs envies, leurs ambitions. Crissolorio connaissait ce genre de chose, et y laissait souvent court quand c'était l'ambition, mais des fois il était nécessaire de se ressourcer, d'être plus calme, serein, et de penser à autre chose. Cela il l'avait d'autant plus découvert ces derniers temps, à trop se préoccuper de tout, et de rien l'on finit par aller d'échec en échec, et être frustrer. Il fallait savoir réfléchir, et profiter de occasion au moment adéquat, et le reste du temps tâcher de rester calme, et vigilant. Être maître de soit-même, et un gage de réussite en tout temps.

Enfin sinon l'éventail de mélodie possible avec cette mandoline était assez limité, et potentiellement c'était toute des notes destinés à l'effet magique d'endormissement donc calme, probablement que cela était tant mieux au vu du fait que c'était le sentiment qui animait Crissolorio, des notes calmes c'est tout ce qu'il demandait. Une mélodie apaisé, et sereine. Par les temps qui courent ce n'était peut-être pas le plus approprié que ce genre de mélodies propices à la contemplation, un art nécessitant une grande sérénité, mais tout de même cela faisait assez de bien. Avec tout les événements actuels, tout le chaos, pouvoir profiter d'un peu de tranquillité ce n'était pas de trop. Lui-même appréciait ce genre de chose, et visiblement le dragon appréciait aussi ce concept. En plus c'était bien l'un des rares moments où l'on pouvait penser à autre chose qu'a tout ce qui tourmente le continent.

Suite à cela il écouta calmement le long soupir que poussa le dragon, ce n'était pas souvent qu'il entendait ce genre de chose, mais il supposa que c'était plutôt un bon signe, Crissolorio reposa un peu ses doigts au passage car ces derniers étaient fatigués, combien de temps il avait joué ? Il n'avait pas vraiment aperçu le temps passé pendant qu'il jouait, et de toute manière ce n'était guère important sans doute .

Crissolorio se dit que cela ne lui coûterait rien pendant son temps libre de s'intéresser davantage à la musique, il ne comptait pas devenir un barde, mais bon cela serait intéressant, et puis ce n'est pas comme s'il avait un emploi de ministre ces temps-ci malheureusement. Alors autant essayer de faire quelque chose de constructif entre-temps.

« La magie peut faire beaucoup de choses, mais le plus important est sans doute le fait que la mélodie soit agréable à écouter. Vous m'en voyez donc ravis si ceci vous as plu. Je suis plus souvent à la place de ceux qui écoutent que de ceux qui jouent, mais inverser les rôles de temps en temps n'est guère désagréable . »

Crissolorio regarda calmement le dragon qui avait apprécié la chose, ce dernier parlait encore une fois avec sagesse, et justesse. Mais bon ceci n'était guère étonnant de sa part après tout. Crissolorio reprit donc calmement.

« Et merci à vous de m'avoir écouter, par les temps qui courent il est toujours agréable d'avoir un moment même court pour se ressourcer. » Dit calmement Crissolorio, avant de poursuivre. « Certains disent que la musique apaise les mœurs… Je pense qu'il doit y avoir une grande part de vérité là-dedans.. » Dans tout les cas il éprouvait un peu de fierté à être arrivé à contenter ainsi un dragon, comme quoi ces derniers ne sont pas forcément exigeant, pour sa part Cynoe était de bonne compagnie.

Puis Crissolorio réfléchit calmement à deux trois choses, avant de formuler une idée calmement à l'adresse du dragon .

« Dîtes moi noble Cynoe n'avez vous jamais été séduit par l'idée de pratiquer un art ? A vrai dire je ne sais pas si cela peut-être possible, enfin parmi les arts que je connais qu'un dragon puisse le pratiquer… A part peut-être ... Un dragon peut-il chanter ? Ou plutôt je veux dire pousser une sorte de hurlement mélodieux? » Comme les loups le font par exemple, enfin c'était une question comme une autre à poser. Il n'était pas un expert en dragon après tout.

Le vieux bipèdex aux poils de visage grisonnant apprécia les remarques du saurien. A croire que ce n'était pas tout le temps qu'un dragon flattait un membre d'une espèce inférieur. En même temps, comment flatter des êtres qui d'ordinaire avaient un niveau de bêtises à en soupirer d'un air navré ? Comme dans n'importe quelle espèce inférieure, certains individus
relevaient le niveau. Crissolorio était de ceux là. Cynoë ne comptait pas sa liée. Sa belle princesse était unique, incomparable. Par le lien qui l'unissait à elle, elle était au-dessus des autres mortels bipèdes. Largement.

°La magie peut faire énormément oui, mais pas toute seule. Si vous ne dites pas à la magie quoi faire, elle ne sera que magie, pas ce que vous en tirerez. Regardez ce que vous avez été capable de jouer, simplement en suivant votre inspiration. La magie de cet instrument n'a fait que retranscrire ce que vous souhaitiez entendre, à travers vos doigts sur ces cordes. °

Crissolorio se voulait tellement modeste. Intéressant. Puis il lâcha une petite pensée enveloppé d'un amusement presque enfantin.

°D'autant que vous avez su en profitez de ce moment, sans subir la pression d'un auditoire trop exigeant et trop stressé de sa vie en cour pour apprécier l'instant doucereux d'un air de musique apaisant. Je suis le plus parfait des auditoires qu'il te sera d'avoir°

Pour couronner le tout, il redressa sa tête pour la poser fièrement en l'air, marquant sa dignité draconique à la limite de l'arrogance. Il restait un dragon après tout. Puis à la question inédite de Crissolorio, il rabaissa son museau vers l'humain pour le fixer.

°Pratiquer un art, au même titre que vous les bipèdes ? °

Une question inédite, mais aussi saugrenue. Cynoë ne s'était jamais intéressé à cette possibilité là.

°Nous connaissons l'art du souffle enflammé, de certaines magies, l'art de voler ou de nager. Mais de l'art au sens où tu le donnes ? Peut-être que tu as connu des dragons qui en pratiquaient, je serai intéressé de savoir lesquels, pour ma connaissance personnel. Par contre,
pour ce qui est de chanter, et bien...Je doute de savoir produire un son classifié de mélodieux. Un dragon grogne, gronde, rugit. La question mériterait une étude. Je peux essayer, mais je te garantis pas un résultat sonore plaisant à tes oreilles. Es-tu prêt à sacrifier tes oreilles ? °

Spoiler:

Lui qui s'était demandé avant si le dragon serait content de le revoir il semblerait que la réponse soit plutôt optimiste, dans tout les cas ce n'était pas pour déranger Crissolorio bien au contraire, dans tout les cas il n'aurait pas à s'inquiéter pour cela. Il se demandait d'ailleurs pourquoi le dragon n'avait pas été légèrement plus méfiant envers-lui, après tout la princesse même si elle ne détestait, et ne méprisait pas Ostiz avait souvent des tendances assez froide envers-lui. Enfin pour sa part ce dernier ne lui en tenait pas rigueur, on ne pouvait pas être apprécier de tout le monde, et il n'était pas un ennemi de la princesse impériale, il aimerait bien être en meilleur règle avec elle, mais bon ce n'était pas trop bien partit. Sans doute qu'elle n'avait pas aimé ses antécédents de serviteur de Fabius Kohan…

« Oui vu comme cela la magie est un outil, un outil qu'un homme, vampire, elfe, dragon peux manier à sa guise. Elle peut-être autant belle, bénéfique que néfaste selon qui la manie, et les intentions de ce dernier. En somme c'est à chacun de faire ce qui lui semble juste d'un tel formidable instrument. » Cela donnait à réflexion, mais au final c'était comme beaucoup de chose de l'existence, ce n'est pas la magie qui fait le bien, ou le mal, mais ce que les hommes en font, et rien d'autre…

Crissolorio sentit ensuite la pensée amusé du dragon, et nota les propos de ce dernier, ce n'était pas de la plus grande des modestie, mais cela restait assez juste à sa façon.

« Cela est vrai, et vous êtes bien plus calme que beaucoup. Je suis certain qu'un vrai barde aurait été honoré de pouvoir jouer de la musique à un être tel que vous, après tout vous restez toujours aussi digne que les vrai monarques Armandéens. Tout en noblesse, et en sagesse. Et l'essentiel c'est que vous êtes d'une remarquable sincérité noble Cynoe, on n'est certains avec vous que vos compliments ne sont pas hypocrites. » Rajouta t-il lui aussi un peu amusé intérieurement même si son expression restait d'un grand calme. Lui aussi pouvait faire preuve d'un peu de fierté après tout ? Pour sa part il savait qu'un homme devait savoir être fier de ses accomplissements, sans être arrogant, mais au moins connaître son propre mérite.

Crissolorio comprenait ensuite la surprise du dragon devant sa question, après tout il est vrai que ce n'était pas un questionnement inhabituel, mais bon des fois il est bon de se poser quelques questions un peu différente de la base, et puis l'on pouvait toujours être surprit dans la vie…

« En faîte cela est compliqué, je pense que les dragons qui ont participé à l'art à leurs manières ont plus servit d'inspiration que de créateur. Des poèmes, des tableaux, des balades à la gloire des vôtres par exemple ? »

Puis il dit calmement suit eà la proposition du dragon.

« Si vous le permettez je m'en abstiendrai, à mon âge l'on n'est plus en aussi bonne santé qu'a 20 ans. » Avant ensuite d'achever pour clarifier ces idées.

« Je vous verrai néanmoins plus être une source d'inspiration noble Cynoe, certes vous ne pouvez pas peindre, ou autre, mais vous pourriez facilement être une source d'inspiration pour des artistes diverses, et ainsi d'une certaine manière contribuer à l'art. Après tout faire l’éloge d'une chose magnifique comme les dragons est digne de l'art. D'ailleurs personne ne vous as déjà pris comme modèle pour ce genre de chose ? Ce serait sans doute là une bien belle idée ? » Finit-il calmement, et ce ne serait pas incompatibles avec la fierté dragonique, loin de là.

Le dragon approuva la réflexion du vieil homme.

°Un outil devient ce qu'on en fait : bénéfique ou maléfique. Vous avez bien résumé l'emploi de la magie et de comment elle est dirigé. °

Il trouvait effrayant de voir la puissance de Vraog tourner vers le Mal. Comme un être qui était un dragon avant ; car Vraog n'était plus un dragon à ses yeux, avait pu détourner toute la puissance acquise. Avec un tel pouvoir, Armanda aurait pu devenir plus belle encore, plus pacifique, plus.... Il soupira à toutes les possibilités gâchées par la seule envie de faire souffrir le monde. Un tel gâchis, un tel potentiel perdu... certes, au détriment de Néant, mais quand même. Il oublia ce passage désagréable et ne put que se sentir flatté par les compliments de Crissolorio.

°Je vais rougir si vous me saluez de la sorte par vos mots mon cher, même si techniquement, ce n'est pas possible de voir du rouge apparaître à mes écailles. N'oubliez pas que je suis encore qu'un bien jeune dragon, même si la taille laisse paraître différemment. Je suis loin d'avoir la sagesse et l'expérience de mes congénères bien plus âgés que moi. Il me reste encore bien des choses à apprendre. Mais je suis satisfait de vous savoir aussi comblé, cher Crissolorio. °

Les mots qui lui avaient adressés étaient sincères donc Crissolorio était dans le bonheur complet d'être en sa compagnie. Un vrai plaisir partagé. Puis sa curiosité trouva un semblant de réponse. Pas vraiment celle qui l'attendait, mais il ne pensait pas que les dragons inspiraient autant les bipèdes

°En effet, il y a une différence entre créer quelque chose et en être la source de création. Je ne crois pas qu'on puisse nous associer à l'art malgré tout. Peut-être de vos pensées, pour vois les bipèdes, mais pour nous les dragons, ce nous important guère, même si cela est gratifiant et vouant le respect dû à mon espèce. Peut-être réponds-je de cette façon car je n'ai pas encore l'expérience d'entendre de la poésie. Je suis plus passionné de musique, je n'ai pas encore eu l'occasion de m'intéresser aux autres formes artistiques. °

Cynoë se laissa choir un peu sur le côté, se mettant parfaitement à son aise.

°Moi une source d'inspiration ? Je suis certain qu'on aurait chanté des vers plaisantins quand à ma manière de chanter que vous ratez de peu mon cher. Je vous épargne vos oreilles, point de soucis. Ce serait navrant de vous rendre sourd. Non, personne n'est venu quémander ma personne pour une réalisation artistique. Il faut dire que les temps actuels ne s'y prêtent guère. Comme s'inspirer des dragons pour leur beauté et leur puissance alors que l'un d'entre eux domine Armanda et tient tête aux esprits ? °


[hrp : Ecoute ce que tu rates pour un débutant en chanson comme Cyno :p]

Crissolorio n'était pas mécontent d'avoir encore une fois vu juste, et qu'en plus un dragon confirme ceci, comme quoi il n'y avait pas de petite fierté. Pour sa part pouvoir discuter ainsi avec un dragon n'était point une expérience désagréable, encore plus s'il pouvait tenir la conversation de façon honorable.

Dans tout les cas il y avait beaucoup à réfléchir dans les propos du dragon, et beaucoup de vérités. Il se rappelait de sa discussion avec Ashy, et Aldaron. D'après ce qu'il en avait tiré comme conclusion il était assez sage, et raisonné pour qu'une dragonne, et un elfe plusieurs fois centenaires prennent en compte ses conseils, et le considère comme sage. Pouvait-il vraiment se considérer comme sage ? Crissolorio se savait intelligent, mais à ses yeux l'on a jamais vraiment la sagesse quand on continue à le chercher, pour sa part il faisait comme les philosophes, il considérait qu'il n'était pas un homme sage, mais aspirer à l'être. Et cette quête de la sagesse n'avait jamais de faim.

« Autant de modestie ne vous va pas cher Cynoe. Peu d'hommes, voir d'elfes pourraient se targuer d'être aussi sage que bien des dragons, et même si vous êtes jeune vous bénéficiez par l'intermédiaire de la mémoire de vôtre race d'une déjà très grande expérience. Nous les hommes sommes impulsifs, nous vivons une vie plus effréné, intense, mais pour beaucoup nous manquons de cette vertu qui est de savoir se poser, et prendre du recul. La vie est un perpétuel apprentissage, vous n'êtes pas autant sage que vos aînés, mais vous êtes déjà bien lancé, et nul doute qu'avec le temps vous ferez un parfait dragon ancien, et sage. Je suis presque déçu à l'idée de ne pouvoir voir cela un jour. » En plus du fait qu'il aimerait bien vivre un millénaire si on lui en donnait la chance.

Ensuite il réfléchit au fait que les dragons puissent être une source d'inspiration, mais des artistes ? Il n'en savait trop rien… A part que. C'était une idée, mais il n'était pas assez fin connaisseur de la race dragonique pour en être parfaitement sûr, mais la voix de Cynoe par télépathie n'était somme toute pas désagréable du tout loin de là.

« Tout en ce monde peut-être source d'inspiration, tout ce qui est beau peut-être de l'art. Vôtre être pourrait être considéré comme de l'art naturel, de la beauté forgé par la nature. Au final ce que nous cherchons tous d'une certaine manière c'est le beau, ce qui nous semble l'idéal d'esthétisme, ou de valeur vers lequel tendre. Les hommes par l'art cherche à atteindre le beau, mais celui-ci peut aussi être tout à fait naturel. Vôtre être lui-même transpire de la fierté, et de la beauté de la race draconique pour beaucoup. Au final qu'importe que ce ne soit pas de l'art, vous remplissez l'objectif de ce dernier à vôtre façon par vôtre simpele existence. » Dit-il en réflechissant pendant qu'il philosopher.

« Les temps actuels se prêtent plus à la guerre qu'a l'art, mais la volonté artistique n'a pas pour autant était effacé, jusque plus que jamais l'art est étouffé par les temps qui courent. Et même si vous n'êtes pas une source d'inspiration actuellement, et malheureusement vous pourriez tenter quelque chose du côté de la musique. » Il formula son idée avant que Cynoe puisse avoir celle de pousser un rugissement, ce serait malheureux après tout.

« Vous pouvez me parler par l'esprit, et vôtre voix par cet intermédiaire n'est point déplaisante. Je suis sûr qu'avec un peu d'effort vous pourriez essayer de chanter avec cette dernière, certes ce ne sera point parfait au début, mais comme en toute chose en musique il faut de l'exercice, et si vous le désirez j'accepte de faire office de premier public noble Cynoe. » Dit-il calmement ajustant un peu les bords de sa cape de chaleur perpétuelle, cette dernière lui évitait d'avoir trop chaud. Puis il fut tout ouïe à l'adresse de Cynoe.

Cynoë ne répondit pas immédiatement à la réponse flatteuse de Crissolorio. Ce dernier avait abordé la brièveté de la vie d'un homme. Un souffle de vie en comparaison de celle d'un dragon. Emettait-il le regret d'avoir une vie si courte et de ne pas pouvoir voir le monde évoluer comme les elfes, les dragons, ou encore les vampires. Observer comment les choses bougent, se changent, s'adaptent était quelque chose d'unique et d'inexplicable pour les oreilles d'un homme. Sauf si cet homme avait la sagesse de l'ancien trésorier. Rares étaient les membres de cette espèce bipède éphémère à atteindre un tel niveau, même s'il restait faible en comparaison des dragons ou des elfes plus anciens. L'éducation et le milieu de vie jouait grandement dans l'acquisition de la sagesse humaine. Le dragon avait pu le remarquer, rien que par le niveau intellectuel entre un soldat de base et un petit noble. Après les exceptions existaient.

°Votre espèce ne bénéficie pas de la mémoire des dragons. Quand un bipède nait, il doit tout apprendre de ce que ses ancêtres avaient appris. Un éternel recommencement, mais vous avez paré aux problèmes. Vous consignez vos histoires, vos acquis, vos expériences dans des livres, des papiers.... ou des dessins sur les murs ou à travers les paroles d'une ballade. C'est une forme de mémoire, certes différente de la nôtre, mais qui parait efficace. A condition qu'elle ne connaisse pas les affres de la destruction ou du remaniement de la vision du monde, qu'il soit politique ou religion°

L'espèce humaine était impulsive, Crissolorio l'avait bien dit et elle n'hésitait pas à remanier ses connaissances.

°La philosophie est aussi une recherche de la perfection, celle de la pensée. faire du beau et de la réflexion profonde sur n'importe quel thème. Je trouve que la philosophie est plus intense chez vous les humains, que chez nous les dragons. Sans doute parce que nous interférons avec le monde différemment de vous... La nature s'inspire à chacune de ses créations de faire du beau. Mais attention, le beau peut être dangereux. peut-être l'avez vous remarqué au sein même de la nature...°

Puis quand on en revint à la musique, le dragon tourna légèrement la tête sur le côté, comme s'il réfléchissait encore à la question.

°Chanter par l'intermédiaire de la pensée ? Les mots que vous percevez sont d'une certaine façon l'expression de mes songes, que votre esprit traduit pour votre compréhension. Il va être délicat d'aborder une autre forme d'expression, qu'est le chant. Cela demandera effectivement de l'entraînement. Il faut déjà réussir à trouver comment l'exprimer. En vers.. hum... je ne vous garantis pas du résultat °

Le dragon replaça sa tête droite et se concentra. Pour faire un court poème, il fallait un sujet d'inspiration et comme il craignait que le résultat ne soit guère probant, autant prendre un point de départ peu digne d'intérêt... où on pourrait se moquer.

°J'ai croisé un Alayien,
Qui ne ressemblait à rien.
Il avait un caractère de chien
Et possédait une tête d'amphibien.

Il ne se raccrochait qu'à l'honneur.
Il jurait sur son honneur toute sa candeur.
Mais au final, n'était que vil menteur
Et n'avait aucun coeur.

Il a eu son plaisir à faire plouf
Devenant un simple nageur patapouf.
Il a fini par faire des bulles,
Piètre chose qui n'était que bidule....°

Le dragon finit par faire silence, cherchant quelque chose en plus.

°Hum, je dois avouer que ce n'est pas un exercice aisé.... mon esprit n'est pas encore aiguisé dans ce genre de parler bipède. Je comprends que ce ne soit pas à la portée de tous les êtres de votre espèce.°

Crissolorio ne vivrait pas des siècles cela était un fait, mais cela n'était pas pour autant une raison de s'apitoyer, les hommes ne vivent pas milles ans ? Mais la vie humaine est une flamme comme la vie dragonique, et elfique, une flamme qui se consumait plus vite, mais qui brûlait d'autant plus intensément, le rythme de vie des hommes était un gage de la grandeur de la race humain, les connaissances avancés plus vite, le changement était permanent. Au final les hommes ne vivaient pas longtemps mais ils s'étaient adaptés à ce fait.

Bien entendu cela n'était qu'une question de point de vue au final, et de réflexion. Pour sa part Crissolorio aimait la réflexion, il était bien plus posé, et maître de soi que bien des hommes, elfes, vampires, et même dragon. Le plus important n'était pas après tout de vaincre les autres, mais surtout de se vaincre soit-même. La sagesse comme la vertu, la réflexion, et l'éducation était une affaire de travail acharné. Discipline, maîtrise, voilà les maîtres mots pour Ostiz. Celui qui apprend à se connaître soit-même, et à maîtriser sa nature est promis à réussir en toute circonstances.

« C'est une affaire d'adaptation, les hommes pour travailler, et contribué à la société doivent acquérir certains savoirs, et certaines connaissances qui ne sont pas innés, mais plus que les connaissances les valeurs se transmettent aussi par l'éducation. Ce n'est pas un système parfait, il peux-être victime de remaniement oui, mais il a fait ses preuves, et à mesure que nos techniques, et connaissances s’approfondissent il faut que les hommes soient formés selon ces dernières. » Il réfléchit courtement, et poursuivit. « Cela permet aussi de faire en sorte que certains disposent d'un savoir plus affinés à certains sujets, et puissent donc contribuer à leurs manière à des domaines différents, chacun apporte ainsi sa pierre à l'édifice. » Le progrès, une valeur humaine, et qui représentait bien la civilisation humaine en tout temps.

« Nous les hommes ne sommes pas aussi posé que les elfes, nous sommes impulsif oui, mais cela a ses avantages. L'humanité s'adapte très bien au changement, et l'homme peux très vite faire des choix dans l'urgence, cela est donc à la fois une force, et une faiblesse de ma race. » Comme en tout chose souvent rien n'était totalement noir, ou blanc.

« Oui le beau peut-être dangereux, il peux même être une arme. Certaines roses ont des épines après tout, c'est comme ces vampires qui usent de leurs charmes pour attirer leurs proies dans leurs griffes, il est bien de contempler le beau, mais il faut savoir prendre du recul avec lui. Quand à la philosophie c'est une école de pensée aussi vieille que les sciences elles-mêmes, ayant pour but d'atteindre une certaine vérité sur la nature, et le sens des choses. Sans parler d'acquérir une grande sagesse. Mais au final tous ne la pratiquent pas pour les mêmes raisons comme pour l'art. » Il regarda encore calmement les environs, et écouta le dragon qui lui faisait part de ses réflexions avant d'y répondre calmement.

« Je suis tout ouïe. » Se contenta de dire calmement Crissolorio, à bien y réfléchir c'était surtout le dragon qui devait s’exercer, et même si c'était un dragon il tâcherait d'être indulgent, on fait tous des erreurs après tout… Le dragon réfléchit, et lui fit donc part d'un poème ayant visiblement pour sujet un alayien. S'il y avait bien un genre de poème qu'il ne ce serait pas attendu à entendre de la part d'un dragon, c'était bien celui-là, mais les rimes étaient plutôt bien faites, et le poème bon pour un début.

Cela devait faire longtemps qu'un dragon n'avait pas fait de la poésie pour le coup pensa t-il, une grande première…

« Comme en toute chose cela demande de l'entraînement, et de l’exercice, mais pour un premier poème noble Cynoe vos vers sont plutôt bien conçues, et développés… Un conseil… J'ai déjà entendu de nombreux poèmes, et il m'a paru évident pour faire un bon poème qu'il fallait se laisser guider par une certaine inspiration, penser à quelque chose qui vous inspire, et bassez vous dessus. » Et vu qu'un exemple était plus parlant que quelques mots Crissolorio fit quelques vers.

« Impalpable chose à la valeur indéfinissable.
Bien de tous, mais différent pour chacun.
Ton écoulement est tel celui des grains de sables.
Qui s'écoule dans le sablier un par un. »

Sur cela il resta silencieux quelques instants, et demanda à Cynoe.

« Je ne doute point que vous ayez devinez à quoi je faisais référence. » Dit-il calmement.

Le dragon s'était reculé pour passer de la position assise à la position couchée, tout en gardant son encolure levé. Même dans cette posture plus décontracté à ses aises, il dominait toujours en hauteur l'être humain. Puis il reprit la conversation

°cela dépend du genre de remaniement. Il suffit de voir comment on remaniait déjà la Foi et la Magie par le simple fait d'accepter la présence des Alayiens. Sur plusieurs générations, avec une main bien ferme pour tenir les rênes, nul doute qu'une grande partie de la populaton humaine se serait voué au culte de Néant. Ce n'est qu'un bête exemple, mais il est difficile de garder une ligne ben droite sur plusieurs générations quand celle-ci change constamment. D'où cette capacité à vous adapter dans n'importe quelle circonstances. Chacun apporte son édifice au final, aussi bien pour avancer que pour régresser. C'est ainsi. A bien y regarder, c'est peut-être dans l'ordre des choses pour l'espèce des Hommes. °

Est-ce que d'être aussi chaotique en pensées, en mode de vie et dans bien d'autres choses étaient liés à leur durée de vie très courte. Vu leur niveau de frénésie pour faire le maximum de choses, ce ne serait pas étonnant. Il devrait étudier cela un jour prochain. Et surtout quand il en aura envie.

°L'art sert aussi d'instrumentalisation si je ne m'abuse. Dans la façon de transmettre un message à travers certaines œuvres d'art, ou alors par l'architecture d'une cité. Les Alayiens, du peu que j'ai pu glaner sur eux, vantaient les splendeurs de leurs cités disparues, d'une construction incomparable que Gloria à côté serait un village de masures. Peut-être qu'ils exagèrent un peu pour reforger leur égo démesuré, mais un fond de vérité semble persister... Que de mieux que de montrer la toute puissance d'un Esprit par la construction d'une cité entière dans le faste et le luxe.... que de mieux que pour impressionner n'est ce pas ? °

Encore une question qui méritait peut-être une étude approfondie. Les Hommes complexifiaient tellement leur propre mode de vie. Des codes dans le langage, les gestes, les mimiques... et même à travers leur propre création. Cynoë se demandait si jamais il ne parviendrait à les comprendre un jour. A chaque fois qu'il faisait pas en avant, il découvrait mille et une autre voie. Il rit intérieurement. Au moins, il n''aura pas de quoi s'ennuyer.

°Peut-être que la philosophie est encore plus vieille encore que vous ne l'imaginez, cher Crissolorio. Peut-être que c'est la nature même qui vous a apporté la base de cette voie. °

Il écouta les remarques du vieil homme sur son petit poème qui était bien brouillon. Le bipède réussissait à ne pas critiquer. Fin politicien qu'il était. Un don nécessaire pour naviguer au sein d'une cour d'intrigues et de rumeurs. L'ancien trésorier ne voulait pas se montrer vexant, face à un dragon. Le respect se maintenait jusqu'au bout. Voilà qui était très judicieux. Puis il écouta les vers de Crissolorio, qui employait des mots bien plus travaillés que les siens.

°On dirait là une énigme de la façon dont c'est tourné, je comprends comment vous voulez tourner l'image de cette chose que vous définissez. Je suis encore loin de vouer des vers et des rimes pour un seul objet ou pour une notion. Il s'avère que placer des rimes n'est en rien compliqué, c'est de la façon de tourner les sens qui s'avère plus délicat. Une question d'entraînement certes, mais pour un dragon, il faut penser comme un humain... n'oubliez pas que nous communiquons autrement...°

Le dragon plaça son antérieur droit par-dessus le gauche, se donnant un air de lion trônant sur une place de roi.

°Vous évoquez le temps. Hum... nous verrons un jour si j'arrive à faire aussi bien que vous. Mais il faudra du temps. Façon de le dire en pensées humaines bien entendu. °

Le dragon émit un songe d'amusement.

Crissolorio regarda calmement le dragon qui prenait ses aises, cela démontrer bien au moins qu'il n'était pas trop sur le qui vive. En même temps Crissolorio ne devait pas avoir l'air de quelqu'un de dangereux, et il n'y avait pas grand monde dans les environs de plus. Les gens détestaient sortir des villes ces derniers temps… Sans compter qu'il pleuvait souvent, heureusement pour le moment le temps était humide, mais pas pluvieux.

« C'est de l'adaptation d'une certaine manière, en somme l'homme est d'ailleurs assez proche des animaux en cela, s'adapter pour survivre. C'est nôtre façon de vivre que le changement, nous ne vivons pas aussi longtemps que les elfes, et si nous restions aussi figé que ces derniers nous n'aurions pas le temps de faire grand-chose de nôtre vie. Les elfes en contre partie pensent que nous sommes impulsifs, et peu sage. Beaucoup d'hommes pensent quand à eux que les elfes sont trop lents pour prendre des décisions, et arrogant. Il y a sans doute une part de vérité dans tout cela. Mais c'est une façon de vivre, et de pensée qui appartient à chaque peuple. Pour ma part je n'aurai pas la présomption de dire quelle est la meilleure des deux. » Et il était probable qu'elles se valent toutes deux à leurs façons.

Ce qu'il savait par contre c'est que les hommes en compensation gagnent plus vite en sagesse, et apprennent plus vite que les elfes, d'ailleurs en y réfléchissant bien le peuple humain même s'il n'était pas bien loties contrairement au peuple elfique n'était pas proche de l'extinction. Cela pouvait donc donner à réfléchir quand à laquelle des deux races était la mieux tailler pour survivre aux temps futurs.

« Cela dépend de la volonté, et du message que l'on fait passer. L'art est effectivement un bon outil pour faire passer un message qu'il soit abstrait, ou utile. On pourrait par exemple parler des décorations du palais de Gloria qui montre à l'heure actuelle la puissance du seigneur blanc, faste, luxe, et puissance. Tout y est, au final cela dépend en grande partie de la volonté de l'artiste qui le crée. Comme la magie, ou bien les actes. Cela peut-être avoir des utilités de toute nature selon comment on le tourne. » Et on pouvait encore dire cela pour beaucoup de choses. Actuellement l'art servait beaucoup à se pavaner à sa manière, donc certains pouvaient émettre des réflexions à ce sujet, pour sa part tant que ce n'était pas son argent qui était ainsi gaspiller il n'irait pas se plaindre.

« Sachant que l'homme est un fruit de la nature, et qu'il serait logique que depuis qu'il est par exemple conscient du fait qu'il puisse mourir un jour, et qu'il cherche un sens à sa vie, qu'il se pose des questions. La philosophie pourrait donc être aussi vieille que l'humanité. Mais philosophie, et science ont toujours fait bon ménage, l'une est la réflexion sur le monde, l'autre c'est vouloir étudier le monde pour en savoir plus, ou trouver des applications utiles à certaines connaissances. Les deux voies à leur manières sont assez parallèles, et proche. Malheureusement quand à en savoir les origines… Le passé de mon peuple vient d'une autre terre Anghellan que nous avons quitté il y a si longtemps, et nous avons bien peu de connaissances à son sujet. » Se contenta t-il de dire calmement, Anghellan terre séculaire des hommes… Voilà un mystère pour tout les Armandéens qui savaient que leurs ancêtre était issue de cet ailleurs. Sans pouvoir clairement définir ce dernier.

Puis l'on parla poésie, un sujet auquel on ne penserait pas forcément parler avec un dragon de prime d'abord, mais la conversation s'avérait assez agréable au final, et puis cela permettait de répondre à certaines questions curieuses.

« Oui effectivement, c'est tout un travail, mais je ne doute pas que vous y arriviez noble Cynoe. On ne fait pas de la poésie parfaite dès le premier essai, dîtes moi voliez vous aussi bien qu'aujourd'hui lors de vos premiers battements d'ailes ? Était-ce naturel pour vous de volez avant de commencer ? Au final le talent est aussi le fruit d'habitude, et de faciliter que l'on acquière avec le temps. En pratiquant un peu la chose, je suis certain que cela vous semblera bien plus facile après. » Comme toujours il n'y a pas de secret.

Par la suite de cela Cynoe prit une position plus digne, à se demander si cela était naturel pour un dragon, ou si c'était par but de montrer sa supériorité devant un humain. Des questions qui pouvaient donner à réfléchir à leurs manières, et aux réponses qui ne seraient pas aussi simples que cela évidemment.

Pour sa part il répondit respectueusement après les quelques paroles de Cynoe, et le songe d'amusement de ce dernier.

« Oui. Mais je parlai du temps aussi bien que d'autres choses, au final il n'est pas obligatoire de parler d'une seule chose précise dans un poème, on peut-être plus abstrait, ce dont je parlai pouvait aussi bien être la vie entre autre. Au final l'intérêt de certains poème n'est pas tant que que l'auteur veuille leur donner un sens que laisser à celui qui l'écoute en faire sa propre interprétation. En somme vous avez fait vôtre interprétation de ce poème, et vous l'êtes donc approprié à vôtre manière. » Et d'une belle façon, cela démontrait la vivacité d'esprit de Cynoe.

L'art n'était jamais simple au final, mais en ce fait il représentait bien la nature humaine, elle pouvait être simple d'apparence, mais quand s'y penche l'on a affaire à un abîme de complexité.

« Certains disent même que la guerre est un art, j'ai quelques doutes à ce sujet, mais cela démontre bien le fait que l'on peut interpréter la chose de multiples manières... »

Il se gratta légèrement la barbe, et rajouta calme.

« D'ailleurs… Comme vous l'aviez dit vous préférez chasser vous même vôtre nourriture mais des fois n'êtes vous pas tenter noble Cynoe de laisser les cuisiniers assaisonner, et préparer un peu le fruit de vôtre chasse par exemple ? Pour voir si cela a meilleur goût ? Après tout la recherche de la nouveauté aussi est un bienfait. C'est ce genre de curiosité qui amène à découvrir de nouvelles choses. » Pour sa part il ne mangeait pas beaucoup, mais il n'était pas contre de manger bien quand ce n'était pas trop cher, il comprenait donc l'intérêt de beaucoup d'hommes pour la cuisine.

Le dragon prenait ses aises, car si proche de Gloria, il savait qu'il ne courait aucun risque. Sinon le vieux trésorier aurait pris des mesures pour assurer sa propre sécurité en quittant les remparts sécurisants de la grande cité. Et puis si proche de Vraorg, les Protégés seraient plus que suicidiaires de mener une attaque en plein coeur de la Théocratie. Sans compte que le saurien possédait quelques sens développés pour sentir ou voir la venue de bipèdes avant même qu'eux ne le voient.

°Permettez moi d'aborder cela sous un autre angle, sous une vision purement draconique. Pour moi les hommes restent des animaux, comme n'importe quelle espèce bipède. L'unique chose qui vous place au dessus des autres, ceux qui nous servent de proie est votre intelligence., certes limité en comparaison d'un dragon, mais vous savez vous en servir pour modeler votre vie et votre environnement. Ce sont par les espèces bipèdes que sont venus les notions de politique, de guerre... des choses que la nature faisait à son niveau, il est vrai, mais elle, elle restait dans la simplicité pour le cours de la vie, pas à les pousser à l'extrême pour servir des desseins typiquement... bipèdes. Après si on prend les elfes en exemple, ils ont une vision différente de celles des hommes sur ce que j'ai abordé. Ils ne vivent pas éphémères. Ils ont l'immortalité pour eux. Pourquoi évoluer son mode de vie, quand on prend le temps de le savourer ? Être frénétique, impulsif appelle à vouloir toujours et encore changer les choses...Vivre plus longtemps impose une autre façon de penser et de vivre. Cela se voit dans le règne animal. Une baleine vit plus longtemps, mais aura très largement moins de petits qu'une souris qui vivrait à peine un centième de la vie du dit cétacé.°

Une comparaison pas très élaborée, mais qui restait simple à comprendre.

°Je trouve dommage que l'art soit aussi facilement détourné. A mon sens, il ne devrait pas servir comme ça. Il devrait faire que du beau ou de la beauté simple, comme la nature. Un homme qui ferai une sculpture de Vraorg va le faire parce que l'être l'inspire et rien que de l'inspiration... Mais par ce choix malheureux, on pensera qu'il servira la cause de celui-ci et risquerait un jour d'être pris pour un servant de Vraorg, si ce n'est pas déjà fait....Peut-on seulement faire de l'art par passion sans adhérer à quelque chose?°

Il trouva intéressant le fait énoncé par le vieil homme que la philosophie soit mélangée avec la science. Mais cela ne s'employait pas dans tous les domaines de science... Cela, le dragon l'aurait su depuis bien longtemps.

°Philosophie et science se sont retrouvés en opposition aussi et cela se produit encore, justement dans le but de comprendre le monde. Et ce mélange ne s'avère pas efficace quand on perd les connaissances du passé. Ainsi la réponse à la question de ''d'où vient-on'' se perd car vos ancêtres l'ont perdu. Cruelle déception... pour savoir où on va, cela dépendra de la vision de celui qui se pose réellement et en profondeur cette question. °

Si le dragon le demandait à Crissolorio, puis à un autre bipède, il était sûr et certain d'avoir deux réponses totalement différentes. Puis il ne put s'empêcher de sourire devant la comparaison sur son apprentissage du vol avec la poésie

°Une comparaison intéressante. Effectivement, je n'ai pas su voler de suite, mais j'ai su planer et ce de façon instinctive pratiquement. N'oubliez pas que les dragons ont une mémoire séculaire, guidé par moment par l'instinct. Voler est inné chez nous. Je dirai plus qu'il faut savoir marcher avant de chercher à courir pour ses premiers pas. Je veillerai à me consacrer de temps à autre à la poésie pour atteindre ce que vous avez précisé, sur ce que désire l'auteur apporter à travers ses vers. Un travail en perspective intéressant°

Puis Crissolorio parla de la guerre comme d'un art, pris comme tel par certains des siens. Le dragon sourcilla doucement à cette image ? Comment tuer pouvait être pris pour de l'art ?

°Si d'apporter la mort à un ennemi est un art, alors ces êtres là ne sont que des bouchers.... par contre, si on parle de stratégie, de la manière de contourner un ennemi.... Peut-être. Mais tuer des gens pour ça, ce n'est pas de l'art. Le massacre n'est pas à prendre comme tel. °

Crissolorio sut rattraper la conversation sur un autre thème comme s'il présentait la réaction du dragon sur le sujet des conflits.

°Je n'y ai jamais songé. Il faut dire que parfois, vous mangez avec tellement d'épices rajoutés, ou encore de sauces, qu'on en perd la première saveur de base. J'ai un petit penchant pour une certaine forme de cuisson, mais je sais y pouvoir moi-même. Le reste, j'avoue ne pas avoir eu envie de tester. C'était comme si je vous demandais si vous aviez essayé de goûter à un coeur encore battant, tout frais arraché d'une poitrine de biche. Je pense que nous avons des sens de saveur différents, justement par ce que nous sommes, vous et moi. En plus, vous mettez du sel sur vos aliments... pouah....°

Il était dur de ne pas se sentir en sécurité auprès d'un dragon, enfin si le dragon était en bon terme avec vous . Parce que sinon c'était tout à fait l'inverse, après tout peu de pauvres fou oseraient défié l'un des souverains célestes d'Armanda, et un dragon était largement capable de faire face à beaucoup de menace. Crissolorio se dit que pouvoir vivre 3000 ans devait être formidablement intéressant, s'il y avait quelque chose qu'il enviait bien à la princesse Esmelda c'était bien cela. Le lien était une chose très intéressante en cela...

« Au final… Toute chose de la création pensante n'est-elle pas ressemblante à un animal ? Objectivement que nous soyons humains, elfe, vampire, ou dragon. N'avons nous pas des besoins se ressemblants ? Manger, dormir, et j'en passe. C'est l'homme qui a décidé lui-même qu'il était quelque chose d'autre qu'un animal, mais objectivement la question me semble plus complexe. Chacun a son point de vue sur la question, et c'est probablement un rapport de force naturel qui détermine plus quelle est l'espèce au dessus des autres qu'autre chose. » Puis il réfléchit courtement, et poursuivit.

« Ne vous êtes vous pas demander noble Cynoe si un homme avait la même perception du temps qu'un elfe ? J'ai déjà vu des hommes qui pensaient avoir vécu trop longtemps à la soixantaine, ou blasé de leurs existence, alors que pour un elfe c'est le début de sa vie. Effectivement de ce fait nôtre mode de vie change nôtre perception, ce que les dragons, et elfe prennent pour un rythme de vie effréné pour nous humains est un rythme tout à fait naturel, et habituel. Pour ma part je n'ai pas l'impression de vivre ma vie de façon trop rapide. »

« Une baleine ? » Demanda ensuite Crissolorio en entendant le dragon en parler. « Il paraît que ce sont des créatures aquatiques d'une taille impressionnante, mais je n'ai jamais pu en voir une seule de mon existence. Certains hommes racontent même que les océans sont remplies de créatures aquatiques, et de monstre marins. Et pourtant c'est de cet océan que vient mon peuple. Mais depuis que Lyssa n'est plus je doute que beaucoup de bateaux parcourent les côtés d'Armanda…. » Oui, et d'ailleurs c'était assez dommage qu'un tel savoir faire est disparu avec Lyssa.

« Étant donné que l'art à sa façon est une passion, et que l'artiste s'investit dans son œuvre il est dur de ne pas adhérer à quelque chose en pratiquant une forme d'art, à part peut-être en se contentant de glorifier le beauté naturelle du monde. Mais après là aussi l'on adhère à quelque chose, l'art est une subjectivité totale, l'on pourra facilement vous dire pour l'exemple du seigneur blanc que si quelqu'un est inspirer par lui, et décide de faire une sculpture à sa gloire c'est car d'une certaine manière il juge qu'il mérite une sculpture à sa gloire, de toute manière les gens ont tendance à juger vite sans aller en profondeur dans les réflexions. » Se contenta t-il de dire calmement.

Au final de toute manière même la science, et la philosophie ne pouvaient pas vraiment être subjectives, car fait de la main d'un homme, ou non homme. Mais toujours d'un être remplie d'émotions, et d'expérience. Et personne n'est parfait donc il était toujours bon de se remettre en questions.

« Dîtes moi noble Cynoe... » Venez de dire Crissolorio quand il eu une réflexion en tête. « Le passé profond de vôtre race, vos origines. Le connaissez-vous ? Après tout la mémoire dragonique est légendaire pour sa richesse, et il est probable d'une certaine façon que si vous connaissez vos origines, cela vous permet donc une meilleure réflexion à ce sujet-ci. » Pour sa part il était d'accord sur le fait que le fait que les hommes d'Armanda est grandement coupé avec leur passé Anghellien était dommage à sa manière.

Puis le dragon parla toujours avec sagesse, Crissolorio devait l'avouer sa comparaison n'était pas parfaite, mais au final le plus important c'était que le message soit passé. Le reste n'était que chipotage, et détails superflus après tout.

« Le plus important est sans doute que ma comparaison ait été assez claire. Si vous désirez à l'avenir me faire part de vos quelques progrès je serai ravi d'écouter vos vers noble Cynoe. » Après tout il aimait bien la poésie, et il était certain qu'un être à l'intelligence aussi développé qu'un dragon serait capable de faire beaucoup dans ce domaine.

Et il était d'une certaine manière satisfait de voir que le dragon partage son point de vue en partie, tuer n'est pas un art. Quand au fait de planifier ces massacres pour sa part Ostiz ne pensait pas que c'était un art, mais bon.

« Certains vivent pour cela, et adorent ça. Pour ma part je préfère me tenir éloigné de ce genre de choses. » Se contenta t-il de dire calmement.

Puis l'on discuta du sujet plus léger qu'était la cuisine.

« Manger un cœur palpitant je ne sais pas, mais je présume que certains hommes n'ont pas d'autres choix que de manger de la viande cru, il existe même certains recettes à base de cela. Quand au sel, ça donne du goût, mais dès qu'on plonge la nourriture dedans pour la conserver elle devient dur à manger. Détails important nous avons aussi l'alcool... » Dit-il calmement avant de conclure. « Et les dragons ne perdent rien à ne pas boire cela, cette boisson trouble l'esprit, elle rend les hommes idiot, et pousse à la violence. »

Avant de rajoute en regardant qu'il commençait à se faire tard. Leurs discussion avait duré assez longtemps à bien y réfléchir. Il écouterait encore le dragon faire part de ses pensées, et prendrait sans doute congé dans peu de temps.

[Hrp : je te propose du coup qu'on conclu dans quelques posts^^.]

°Nous sommes proches en effet par certains besoins, mais des détails apportent des fossés de différences et qui en apporte l'aspect unique, propre à chaque espèce. Pour le rapport de force naturelle pour savoir quelle espèce est supérieure à l'autre, je pense que cela viendra de comment on aborde cette force. L'Homme se sent supérieur car il arrive à dominer la nature en abattant des forêts, en concevant des outils, en domestiquant des animaux pour ses besoins. Les Elfes et les Vampires se sent au-dessus des autres par leur immortalité et le fait qu'ils accèdent par leur nature ou leur état à un aspect de vie bien plus différente de celles des Hommes. Les dragons, pour certains et cela dépend des caractères je présume, se sentent supérieurs, car ils sont détachés des besoins jugés primaires par les bipèdes. Nous n'avons pas de raison de nous quereller par exemple comme le font les vôtres pour des histoires de sang royal à placer sur un trône ou pour une taxe impayé.... Aucune espèce n'est en réalité naturellement supérieure à l'autre. Elle pense l'être, alors que dans la Nature, chaque animal supérieur dans une capacité aura son contraire dans une autre. Comme un chasseur et sa proie. Un loup aura son intelligence et son groupe, pour chasser un cerf qui devra compter sur son endurance, son agilité et sa vitesse. Tout se compense naturellement... pas chez les bipèdes, ou peu. Ils oublient parfois ce genre de fait. '°

Plus le dragon abordait des points pour avancer dans la discussion, plus il se rendait compte de la grande complexités des bipèdes. Il était loin d'en avoir fait le tour. Ce n'était que la surface de l'iceberg qu'il survolait sur l'instant. Puis il en fut guère surpris que Crissolorio n'ait jamais vu une créature aquatique de la taille d'une baleine ; ou plus petit si on décomptait les poissons.

°Peut-être qu'il vous faudra séjourner un peu au bord de la mer pour avoir la chance d'en voir une. Prendre un navire pour aller voir au-delà de la plage et de la terre pour croiser une de ces créatures. Il y a tellement de choses à voir à travers le monde°

Il écouta les détails sur l'art.

°C'est encore quelque chose de compliqué l'art. Il faudra que je prenne du temps pour y accorder une réflexion plus approfondie. Chaque chose au sein de votre espèce parait si simple mais ce n'est qu'une illusion en surface. On croit comprendre et il s'avère que c'est plus complexe°

Après avoir abordé les origines des hommes, Crissolorio se rattrapa sur l'origine des dragons. De la façon dont il s'exprimait, l'Améthyste eut l'impression que le vieil homme cherchait à faire une comparaison.

°Je ne sais pas si je pourrai avoir un meilleur raisonnement si j'en sais encore plus long sur mes origine. La mémoire de nos lointaines origines n'est pas accessible aussi aisément qu'on le voudrait. C'est quelque chose qui se mérite, qui pour accéder demande sagesse, expérience, et temps. Je ne suis qu'un très jeune dragon en comparaison des plus anciens de ce monde. Je sais qu'au fond de moi, sommeillent des connaissances d'une valeur inestimable. Peut-être que si je venais à en apprendre quelques unes, la valeur de mon propre savoir serait abordé par mon esprit d'une autre façon, que je prendrai chaque instant de ce que je verrai sous un autre angle. Il est difficile d'expliquer cela avec des mots. Pour vous répondre plus directement à votre interrogation, je connais comme je ne connais pas ce passé profond°

Il était très difficile d'expliquer là cette fois quelque chose de propre aux dragons, inné dans leur sang et leur esprit. Par moment, des choses ne pouvaient pas s'expliquer et appréhender par les êtres plus inférieurs comme les bipèdes. Peut-être que cela arrivera un jour, mais avant des milliers de générations.

°Alors quand j'estimerais mes progrès notables dans cet art, vous serez le premier informé, après ma liée bien entendu°

Puis la nourriture fut de nouveau le centre de la conversation. Manger était un besoin primaire et l'apprécier autant pour se sustenter que pour en savourer le goût et la texture était tout aussi important. Ou presque. En tout cas Crissolorio répondit en esquivant le dégoût que pouvait entraîner un plat typiquement draconique, tel qu'un coeur encore palpitant.

°Il est vrai que pour vous les bipèdes, vous ne pouvez pas vous permettre de sortir pour aller chercher votre nourriture de façon naturelle, d'où ce besoin de la conserver sous diverses formes. Quel dommage de perdre le goût dans la conversation, et l'alcool, je n'ai pas eu l'occasion de tester sa texture et sa saveur, mais à voir comment elle monte à la tête des gens, je n'ai guère envie d'en ressentir les effets néfastes d'un tel breuvage. °

Il leva la tête et regarda que le soleil avait bien avancé dans sa course céleste.

°Je présume que vous avez un emploi du temps qui ne demande point de retard, je ne voudrai pas vous accaparer tout votre temps. Si je ne me retiens pas, je pourrai vous garder avec moi toute la nuit pour continuer de converser. Ce fut des plus instructifs, Crissolorio. J'espère que nous aurons vite l'occasion de remettre cela un jour prochain. ''°

« Des paroles sages, et justes noble Cynoe. Je n'aurai pas pu mieux dire, personne n'aurai pu mieux expliquer ce raisonnement très bien établi. Vous dîtes être jeune, et ne pas avoir la sagesse de dragon plus âgé, mais vous arrivez pourtant à prendre un recul très admirable pour vos réflexions. Une vertu que bien peu d'êtres ont. » Dit calmement Crissolorio, pour le coup le dragon l'avait même impressionné, voilà une bonne surprise. Comme quoi discuter avec un dragon sage, et calme comme Cynoe était très instructif, et plaisant. Et cela donnait beaucoup à réfléchir à Crissolorio qui ne voyait rien à remettre en doute dans le raisonnement du dragon.

Et bien peu d'hommes, d'elfes de vampires, voir même de dragon imbus de leurs propres orgueils, et races auraient prit la peine de réfléchir à ceci. C'était une manière admirable de prendre du recul, de se débarrasser de sa subjectivité, et de réfléchir de manière pragmatique. Après ce n'était pas forcément la vérité, mais si on abordait les choses de ce point de vue là elles prenaient un tout autre sens. Dans tout les cas c'était une belle leçon, et Ostiz n'était pas mécontent d'avoir discuter de ce sujet-ci. Un sujet qu'un dragon comme Verith par exemple aurait récompensé par un jet de flamme. Cela prouver de plus la grande différence qui pouvaient exister au sein de la race dragonique elle-même.

« Cela aurait été certainement une excellente idée il y a 4 ans de cela, mais à l'heure actuelle, et depuis la disparation de Lyssa dans les flots la plupart du savoir maritime a été perdu de cette manière, il serait bien dur de trouver moyen de voguer sur un bateau à l'heure actuelle. » Après il y avait encore les bateaux de pêcheur, ou autre mais non. Décemment non. Mieux valait ne pas y penser encore plus à l'heure actuelle.

« L'arbre qui cache la forêt noble Cynoe. C'est souvent cela avec les choses simples, comme si le savoir était en plusieurs strates lorsqu'on aborde un domaine, ne cessant sans cesse de se complexifier. Certains hommes accordent après tout toute leurs vie à l'art, voir même à un seul domaine de celui-ci sans même y arriver jusqu'au bout. Et ces choses ne cessent d'avancer, et de se complexifier avec le temps. » Dit-il calmement, oui il y avait beaucoup à faire, la culture était vraiment un domaine très intéressants, qui valait le coup de l'aborder longuement, et avec enthousiasme.

« Je vois, merci d'avoir éclairer ma lanterne à ce sujet-ci. » Répondit calmement Crissolorio quand le dragon disait qu'effectivement il pouvait connaître des informations quand au lointain passé de sa race, mais qu'il ne pouvait pas encore le faire vraiment, enfin d'après ce que Crissolorio avait compris, hum comme tout savoir donc la mémoire dragonique devait se mériter, et cela devait en faire un savoir d'autant plus grand. Tout de même Ostiz se disait que cela devait être une expérience particulière d'avoir ce genre de chose, mais il ne pouvait que se l'imaginer lui simple vieillard.

« Je suis certain que vos lyriques vers ravirons la princesse. » Dit ensuite calmement Crissolorio, et il se demandait bien si cette dernière allait se demander d'où venait ce soudain intérêt de son lié pour la poésie... Un poète à écailles, un poète céleste. En soit rien que ce fait sonnait poétique pour quelqu'un qui avait la fibre.

« Il est probable aussi que le goût est une affaire d'individu, il y a beaucoup d'hommes qui aiment la viande salée par exemple. » Dit-il tout simplement. « Mais au final ce qui importe souvent c'est aussi de pouvoir manger à sa faim toute l'année. » Et c'était d'ailleurs la raison pour laquelle on plongé la viande dans du sel.

Enfin dans tout les cas maintenant il était probablement l'heure de se dire aurevoir, comme avec Ashy, Crissolorio n'avait pas vu le temps passé, et la discussion avait durer fort longtemps, ce n'était aucunement un mal bien au contraire, mais toutes les bonnes choses ont une fin après tout.

« Cela a été un honneur pour moi de converser longuement avec vous noble Cynoe, à un jour prochain, et bonne continuation à vous. » Dit-il en se fendant d'une révérence avant de repartir vers Gloria. Décidément converser avec un dragon sera toujours une expérience marquante...

[Hrp : Merci pour le rp o/. Pour ma part ce sera une conclu, dit moi si tu veux rep, ou non, et je m'occupe des demandes.]

Cynoë prit comme un compliment la remarque de Crissolorio sur le recul qu'il possédait malgré sa relative jeunesse draconique. Il s'abstint de souligner que trois ans pour un saurien, bien qu'un battement de coeur en comparaison des autres dragons comme Skade, ne pouvait se prévaloir comme chez les bipèdes. Un humain qui avait le même âge était très limité, apprenant à peine à marcher et à comprendre instinctivement les moeurs de vie de ses géniteurs. Il évita ainsi en gardant pour lui cette pensée pour ne pas relancer un débat intéressant, car connaissant un peu mieux l'ancien trésorier, celui-ci aurait été capable de se relancer, alors que la journée s'était bien écoulée et avait été très productive

°J'avais omis la disparition de cette cité. Il doit bien y avoir des survivants qui ont pu réchapper au drame, des navires qui ont réussi à ne pas sombrer. Qui sait. Je ne doute pas que cette connaissance maritime n'a pas entièrement disparu°

Une ville entière qui sombrait telle que Lyssa perdait une grosse partie de ses habitants et de ses savoirs-faire locaux. Peut-être que Crissolorio avait peut-être raison. Mais là aussi le dragon ne s'étendit pas sur le sujet. Il rebondit alors sur la suite de la conversation.

°Peut-être que lors de mes temps d'entraînement lyrique ma mémoire apportera une étonnante connaissance sur un de mes lointains Aieux Draconiques. Après tout, il y a des choses que les dragons, je suis certain, taisent par fierté pour ne pas avoir de points communs avec les bipèdes. Mais je veillerai à faire comme si je n'avais rien au sein de cette mémoire. Rien n'est moins sûr et pour donner le sourire à ma liée, il me faudra parfaitement maîtrisé cette faculté°

Ce qui ne serait pas étonnant et qui ne surprendrait pas l'Améthyste. Et pour sa liée, il prendrait le temps nécessaire pour approcher de la perfection. Autrement dit, il avait du pain sur la planche comme le diraient les bipèdes

°Tant que je pourrai chasser et que je ne serai pas réduit à l'impuissance, je me passerai de viande salée°

Il tira la langue presque de dégoût à l'idée qu'un jour, il n'aura pas d'autres possibilités que de prendre sa part dans ce genre de rations humaines. Pouah ! Il chassa vite cette image de son esprit. Autant ne pas y songer plus que cela. Il accorda par la suite un hochement de tête pour rendre le salut révérenciel du vieil homme.

°L'honneur était aussi pour moi, cher Crissolorio. J'espère vous recroiser un jour très prochain°

Puis doucement, il recula de quelques mètres pour épargner à l'être humain les conséquences aériens de son décollage. D'un bon souple et félin, il bondit dans les airs tout en déployant ses ailes et s'envola dans toute la grâce et la beauté de son espèce.

[HRP : merci pour le rp, je me charge du reste :p]