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| Dure justice... [PV Meri] TERMINE | |
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| Sujet: Dure justice... [PV Meri] TERMINE Ven 16 Nov 2012 - 15:43 | |
| Le soleil se couchait, loin à l'ouest au delà de Gloria la capitale humaine, au delà même des vieux bois et de l'infect royaume Elfique. Vers l'Océan, immense, inconnu et dangereux. Océan qui était pour l'instant la frontière des ambitions de Lorenz, il avait bien assez à faire sur le continent sans pour autant s'intéresser à ce qu'il pouvait bien y avoir au delà des flots. Pour le moment, toute sa mortelle attention était fixée sur le royaume humain. Immense royaume constitué de plaines et de champs fertiles, une terre nourricières dont on avait longuement privé les vampires en les releguant sous la surface. Une terre que les hommes ne méritaient pas. Les vampires, êtres terrifiants aux coutumes féroces. Ennemis héréditaires des Elfes et des Hommes dont ils constituaient le pire cauchemars. Le jugement avait été rapide et sans appel dès leur toute première apparition, cette race n'avait aucun droit d'existence et devait être éradiquées. Les Elfes s'y étaient appliqués les premiers avec une efficacité tout à fait redoutable, les hommes n'avaient pas tardé à faire de même et leur alliance avait bien failli éteindre totalement la race des sang-froids qui n'avaient dû leur survie qu'à une capacité d'adaptation exceptionnelle et une prompte retraite au fin fond du monde.
Inspirant à pleins poumons l'air inutile et pourtant bienfaisant de cette froide soirée, Lorenz eut une moue satisfaite en sentant la lourde et moite rancoeur qui animait chaque vampire du campement. Chaque siècle, chaque année, chaque seconde du passé agité et sanglant de leur race nourrissait leur colère à l'égard des proies qui avaient renversé le système établi pour devenir les traqueurs. Eux qui avait fait changer la peur de camps et qui les avaient forcés à se terrer comme des lapins alors même qu'ils étaient des loups.
"Selama ashal'anore. Sîr i amar prestar aen" Le monde a changé, ces prochains jours seront justice pour notre peuple...
Le doux velouté de sa langue maternelle résonna dans cet atmosphère figé. Quelques vampires non loin dressèrent l'oreille, leur oüie était assez affutée pour entendre le moindre murmure aux alentours, toutefois ils ne comprenaient pas l'Elfique et ne s'en souciaient pas. Ils retournèrent à leurs occupations, le laissant à ses pensées. Lorenz n'était pas certain que tous aient vraiment pris la mesure de ses colossales ambitions, la plupart ne le suivaient que pour le plaisir de pouvoir à nouveau marcher à la surface et d'être certain d'avoir bientôt des repas à foison. Rares étaient ceux qui pensaient vraiment pouvoir renverser l'empire humain, et encore moins le royaume Elfique dont ils avaient pour la plupart le souvenir d'un monde puissant et indestructible duquel il valait mieux ne pas s'approcher. Trop d'années à se cacher les avaient rendu aussi prudents et fuyants que des serpents, ils gardaient le souvenir d'un peuple fort alors qu'il était aujourd'hui si faible. Lorenz le savait, lui qui avait passé des décennies entières à préparer ce moment, des siècles entiers à ruminer sa haine. Les humains seraient vaincus, c'était un fait mais il ne pouvait nier que son but ultime restait la destruction des Elfes. Il voulait régner certes, il voulait un empire vampirique fort et un peuple sans peur. Mais ce qu'il voulait avant tout se nommait vengeance.
Hahren na mela sahlin anfangrim Avarë. I gas anann ny dartha lû Ton heure est venue, peuple elfique. J'ai trop longtemps attendu ce moment.
Profitant de cet instant de calme avant l'éveil de tous les vampires du camps, il ferma à demi les paupières et laissa les accents Elfique le transporter des siècles en arrière. Alors qu'il n'était qu'un elfe parmi les elfes, un être pur mais déjà plein d'une froide colère pour ceux qui ne reconnaissaient pas ses talents et ne voyaient que ses piètres performance aux arts du combat alors qu'il sentait en lui la force supérieure de sa magie. Un être solitaire qui pourtant trouva le moyen de tomber amoureux de la créature la plus inattendue qu'il pouvait rencontrer dans les vieux bois. Vampiresse... Prédatrice attirante dont il mesurait pourtant la dangerosité, créature tentatrice qui l'avait fait marcher nuit après nuit au coeur de la forêt avec pour seul but de la retrouver pour quelques heures, quelques minutes précieuses et étranges dont le souvenir gardé farouchement embellissait ses journées mornes. Aina-dae (ombre bénie) ainsi qu'il la surnommait avec tendresse, cette ombre qui avait embellie sa jeune vie et qu'on lui avait volé. La douleur insupportable s'empara de lui à nouveau, douleur étouffante qui s'était liée à celle infligée par le venin lorsqu'elle l'avait mordu. Des deux, il avait mille fois préféré la deuxième pourtant terrible et aurait été prêt à la vivre encore et encore pour peu qu'on la laisse vivre mais il était déjà trop tard. Avant même que sa transformation ne se termine, elle était déjà morte. Farouchement, il laissa la douleur l'envahir entièrement, consumant presque son esprit comme elle avait failli le faire il y avait de cela bien longtemps et peu à peu la haine la remplaça. Cette haine qui l'avait sauvé de la folie et sans laquelle il ne serait plus rien. Son premier et seul mentor Vampirique ne n'était pas trompé sur la valeur de ce nouvel élément alors qu'il choisissait de le former à l'art du combat. Peu s'en doutait à ce moment là mais il avait récolté un diamant pur, un joyau brut de haine et de fureur qu'il suffisait alors de tailler pour obtenir l'arme la plus dangereuse jamais forgée par les Elfes. Dommage pour eux que cette arme soit justement programmée pour leur élimination.
S'en doutait-il ce Baptistrel ? Lui qui croyait pouvoir comprendre, réparer même. Pauvre sot, il n'y avait plus rien à réparer en Lorenz. Derrière sa haine il n'y avait plus que vide, vide et folie qu'il cachait soigneusement derrière la façade solide de l'excellent politicien qu'il était. En devinant son passé il avait fait une erreur monumentale, une erreur qu'il lui faudrait payer à un moment ou à un autre. De simple ennemi Elfique il était devenu un ennemi prioritaire que l'ancestral ne manquerait pas d'éliminer avec un soin tout particulier. Pourquoi ne l'avait-il pas déjà fait d'ailleurs ? Il se posait encore la question, d'autres étaient morts pour bien moins que cela et le fait que l'elfe soit protégé par le seul dragonnier vampirique ne pouvait pas suffir à le sauver dans de telles conditions. Ah le dragonnier... Et ce lien étrange qu'il avait tissé avec le chanteur.. Voici la réponse que Lorenz cherchait, ce lien si pur qu'il avait lui même ressenti alors qu'il était encore un elfe, un lien qu'il n'avait tout simplement pas eu le courage de briser au risque de recevoir l'écho de cette ancienne douleur en pleine face et de ne pas y survivre.
*Rien ne sert de ne précipiter..* songea-t-il non sans sagesse. Il n'aurait qu'à le tuer à un autre moment lorsqu'il s'en sentirait prêt et que les circontances s'y prêterait, à moins qu'il ne meure de lui-même au fil d'une bataille ou d'un accident. Oui pourquoi pas après tout... Lorenz n'était pas obligé d'être le bras armée qui mettrait fin à la vie de son ennemi, il connaissait parfaitement ce genre de jeu où il suffisait de semer le petit grain de sable qui le ferait parvenir à ses fins. Cette pensée le rassérena tout à fait.
"Mon prince ? Les vampires liés au traître Elrorad ont été amené au camps comme vous l'aviez ordonné."
La voix rauque du vampire venu lui faire son rapport le tira de ses pensées et il se souvint de cet ordre donné plusieurs jours auparavant juste après la mort de son second... Elrorad, ah Elrorad... Quel gâchis que cette mort, l'argenté avait toujours été un formidable combattant et un général hors pair mais il avait choisi de suivre Adryne et ses promesses mensongères. Aucun pardon ne pouvait être accordé à ce genre de traitrise et c'était avec une amère déception que Lorenz avait dû se résoudre à tuer celui qui avait été ce qui se rapprochait le plus d'un ami depuis sa transformation. Sans un mot, sans une hésitation. Il avait laissé sa magie se déployer devant le camps entièrement réuni et s'était débarrassé de l'argenté d'une façon horrible mais rapide, s'emparant ensuite de l'épée du cadavre et la brisant d'un seul geste. Cette épée qu'il lui avait lui-même offert lors de son serment d'allégeance... Elrorad dont il avait banni le nom au sein de son peuple et dont il avait fait traquer tous les amis et les proches comme on traque et élimine une gangrène dont il faut se débarrasser. L'analogie était tout à fait appropriée car en éliminant l'argenté notre Ancestral avait eu ni plus ni moins la désagréable impression de se couper une jambe. Dommage vraiment.. Mais il n'aurait su faire preuve de faiblesse, il était un vampire. Un membre de ce peuple qu'il voulait fort et sans pitié.
"Qu'on me les amène, immédiatement."
L'autre s'inclina aussitôt, soucieux de ne pas contrarier celui qui était à présent leur guide et leur chef incontesté. Dans les minutes suivantes une bien piteuse procession se présenta devant Lorenz. Il était vingt-trois, vingts-trois vampires aux mains liées et au visage meurtri qu'on jeta sans ménagement à genoux en ligne devant lui. Vingts-trois traitres potentiels.
Lentement, il les passa en revue, s'attardant sur chacun d'entre eux. Dix-sept vampires et six vampiresses qu'il ne connaissait pas tous et qui pour la plupart avaient pour seul tort d'avoir été sous les ordres d'Elrorad ou bien de l'avoir cotoyé d'un peu trop près. Comment savoir lesquels avaient été contaminés par la traitrise de ce porc ? Et comment attraper tout ceux qui avaient pu croiser Adryne à un moment ou à un autre ? La tâche était colossale, une tâche qui lui déplaisait souverainement lui qui voulait se consacrer à sa guerre mais qui devait être accomplie pour le bien de son peuple. Brusquement, il s'empara du menton d'une des vampiresses, la forçant à croiser son regard. Apeurée, elle tremblait sous sa main et semblait retenir un hurlement de terreur. Il la fixa jusqu'au plus profond de son âme et n'y vit rien... Rien qui pouvait lui dire si elle était de son côté ou d'un autre. Il fronça les sourcils, impatienté et ordonna :
"Qu'on en tue un sur trois. Et qu'on coupe la langue de ceux qu'il restera histoire de leur passer l'envie de colporter la propagande des traitres à notre peuple."
Il se tourna vers le vampire qui avait fait amener les prisonnier et lui parla seul à seul :
"Transferez les survivants dans mon groupe, je veux garder personnellement l'oeil sur eux."
Ayant rendu sa justice, il attendit qu'on lui obéisse sans se soucier des cris de frayeurs des malheureux. La prudence aurait voulu qu'il les tue tous mais il ne pouvait se permettre de perdre tant de vampires à la fois, il allait déjà en perdre beaucoup et ce n'était pas vraiment pour lui plaire. Son peuple n'était déjà pas nombreux, si il fallait en tuer la moitié chaque semaine il y avait peu de chance qu'il puisse mener à bien ses projets avant longtemps. Agacé, il grinça des dents, peste soit de cet Adryne ! Mais quel choix avait-il ? |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Dure justice... [PV Meri] TERMINE Dim 18 Nov 2012 - 17:43 | |
| Le monde se couvrait de ténèbres. Pour certains, peut-être, était-ce de douces et caressantes ténèbres ; des ombres gracieuses et dansantes qui accompagnaient, pleines de tendresse, l'éveille de leur enfants. Des ombres qui enlaçaient le monde, tissant leur obscurité avec l'adresse de fileuses universelles, travaillant, s'échinant joyeusement sur leur ouvrage depuis la nuit des temps, reprenant leur ouvrage chaque fois que l'astre nocturne s'élevait dans le ciel, et s'endormant lorsque la toile venait à être détruite par les brûlants rayons de cercle igné, loin et haut dans le ciel. Lentement, paisiblement, les ombres descendaient sur la terre alors que, dans le ciel, les flamboiement iridescents du crépuscule s'estompaient pour laisser la place à de profondes nuances de bleu et de noir, tandis que les étoiles, lointaines et scintillantes, clignotaient en observant le monde mortel comme de froides figures d'une justice sans merci. Le monde de chaleur paisible et des trilles allègres d'oiseaux, le monde des êtres de la lumière allait bientôt laisser place à celui, autrement plus redoutable, des créatures de la nuit et des ténèbres profondes.
Ces êtres que son peuple qualifiait d'animaux dangereux et sanglants, les réprimant avec autant de zèle que leur dégoût le leur commandait. Et en retour, les vampires cherchaient à se venger de ceux qui les avaient traqués comme de simples bêtes fauves. Et c'était pour cela, pour cette animosité stupide, que tant de sang avait déjà coulé. Que tant d'âmes avaient été perdue dans les tréfonds de la terre mère qui pleurait ses trésors disparus sous les coups d'une folie qui ne connaissait guère de limites. Pas plus les vampires que les elfes, ou même les humains, ne pouvaient se rengorger d'être différents des autres. Mais au milieu de cette masse, de cet ensemble, il y avait tout de mêmes quelques exceptions, des individus à part, et qui, par un miracle inexplicable, avaient encore, en eux, une petite lueur, une flamme douce d'espoir. Et cette flamme pouvait se dissimuler dans n'importe quel cœur, même celui qui, à première vue, semblait le plus noir et le plus inaccessible. Au plus profond de l'obscure abysse.
Parmi les vampires, ces chasseurs de l'ombre, il y en avait au moins deux. Eliow Wriendel, le dragonnier, qui se trouvait à l'heure actuelle loin, très loin de lui malgré le déchirement que cela leur causaient. Il avait reçu des ordres, et il devait partir. Loin. Très loin, trop loin. Son cœur en saignait et son esprit se lamentait. Il aurait tant voulut l'accompagner, mais cette fois ce n'était pas possible. Il ne serait qu'un poids inutile pour eux. Il valait mieux qu'il resta avec l'armée vampirique, même si ce n'était pas la plus sûre des retraites, au moins savait-il se qu'il risquait. Et le statu de dragonnier d'Emiow lui donnait le droit de le protéger un peu. Pour le reste... Il avait sa magie. Et puis de toute façon, outre sa rencontre avec le seigneur vampire, il ne craignait pas grand chose. Le seigneur vampire... Lorenz. Il avait été si surprit, la première fois qu'il avait posé les yeux sur lui, de voir un ancestral, un ancien elfe. Il avait été encore plus surprit, lorsque, téméraire, il avait bravé l'antre de la bête pour échanger quelques mots avec l'être que l'on craignait le plus dans le camp des vampires. Ce qu'il avait découvert ce jour là, et ce qu'il en avait déduis par la suite, absolument tout renforçait l'opinion qu'il s'était fait du tueur. Lorenz avait un bon coté, profondément enfouit certes, mais il avait un bon coté, et si il devait nommer un seul argument pour étayer cette affirmation sans doute aurait-il choisit de pointer du doigt le commencement de sa vie de vampire, et l'amour qui l'y avait conduit, dans de biens tragiques circonstances. Mais cette flamme, il ne pouvait la laisser s'éteindre, il n'en avait pas le droit. Encore une raison pour laquelle il ne voulait pas qu'eliow s'éloigne. Il serait d'autant moins rassuré, dans sa recherche, qu'il ne disposerait pas de l'appui interposé du dragonnier. Il était seul, seul dans ce camp, dans cette armée, seul à tenter de sauvegarder quelque chose de précieux, dont le porteur ne voulait certainement pas entendre parler. Il ne pouvait rien faire, en dehors de ça. Il n'avait aucun pouvoir ici, si non celui de tenter tout ce qu'il pouvait pour montrer au seigneur vampire qu'il y avait encore du bon en lui. Il n'avait aucune idée de la manière dont il devait s'y prendre... mais il n'abandonnerait pas pour si peu. Il trouverait. Il le fallait. Pour son bonheur comme pour la sauvegarde de Lorenz. S'enfoncer aussi loin dans le mal n'était pas concevable, il risquait d'être souillé à tout jamais si il continuait, ce qui n'était pas encore le cas, comme il s'échinait à le montrer.
Le montrer... c'était là tout le problème. Et de même, il ne devait pas montrer sa propre faiblesse, ou du moins, la faiblesse dont il se sentait l'objet et qui l’empoissonnait. Soupirant, il se releva et sortit de l'abri qu'il avait partagé précédemment avec Eliow pour voir les vampires allaient et venir dans le camp. Il s'était habitué au rythme de vie nocturne des suceurs de sang et ne se sentait plus du totu fatigué, lorsqu'il devait rester debout toute la nuit. La lumière du jour lui manquait, de même que la vie qui habitait la terre en ces moments de grâce si simple et limpide comme le clair chant d'une rivière de montagne. Il lui arrivait encore, dans les heures les plus solitaires de son exile, de se lever et de contempler Eliow un long moment avant de s'esquiver pour voir l'extérieur, le ciel bleu, le soleil, les nuages et l'herbe verte et ondulant doucement sous le vent. Mais il fallait être franc. Il appréciait aussi la nuit, et ce de plus en plus. Son feu y brûlait plus vif et plus brillant, sans rival. Sur un nouveau soupire il noua sa longue chevelure en une tresse complexe et tendit l'oreille, écoutant ce qui se passait plus bas, dans le camp. Il était encore différent d'eux, il était plus petit et plus mince, et son sang était chaud. Mais sa vie nocturne avait eut quelques effets, assez pour le transformer en fantôme de son être ancien, en moins de temps qu'il n'avait fallut pour se faire accepter. Il se releva ensuite et, sans véritable but, entreprit de faire le tour du camp, du moins autant qu'il lui était permit. Ce fut d'ailleurs ce qui le conduisit devant l'attroupement de vampires, près de la tente de Lorenz.
Curieux, il s'approcha et se dissimula comme il pouvait dans l'ombre et suivit l'échange avec peine, observant les prisonniers qui n'en menaient clairement pas large. La sentence tomba soudain, comme un couperet. Il fallait s'y attendre. Mais en même temps... en même temps cela le déservait tant. Les cris des condamnés vibrèrent au travers de lui comme un tremblement de terre et il se mordit la lèvre violemment, décidant après un court instant d'hésitation à sortir de sa cachette pour se glisser près de Lorenz. Il leva des yeux verts brillants sur la haute silhouette du vampire
« Sire» Penchant la tête il coula un regard au reste des vampires encore présent avant de revenir à celui dont il comptait attirer l'attention « Ne dit-on pas que couper la tête du serpent suffit à le vaincre ? Pourquoi perdre la vie de vos soldats alors qu'ils n'ont plus aucune raison de vous trahir. Ceux qui les ont conduit sur le mauvais chemin à vos yeux, ceux là sont morts, vous vous en êtes assuré en personne. Personne ne doute un seul instant de votre souveraineté ni de votre puissance. Ils sont tout à vous, à quoi servirait la mort de l'un d'eux ? En leur pardonnant, en vous montrant clément, vous vous attirerez d'autant plus leur fidélité qu'ils auront une dette à vous payer »
Il avait vu, lui aussi, ce qui était advenu des deux véritables traîtres. L’aîné avait, au moins, eut le panache de mourir en combattant, en donnant tout ce qu'il pouvait pour sa cause. C'était digne de louange, et extrêmement courageux. Mais malheureusement il avait perdu. Et il était mort. Lui aussi avait été un être spécial, bien qu'il ne l'ai vu qu'un bref moment. Le cadet, il ne savait pas quoi en penser. Tout ce qu'il avait vu, c'était son exécution mais, outre la peine d'une mort supplémentaire, il n'y avait rien. Celui-là, il en était certain, n'avait pas grand chose de bon en lui. C'était cependant du passé. Ça n'importait plus. Peut-être que ça n'avait jamais eut d'importance d'ailleurs. C'était de Lorenz dont il s’inquiétait. «Un père tuant ses enfants est maudit au yeux du monde. Ne vous infligez pas cela, par pitié »
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| Sujet: Re: Dure justice... [PV Meri] TERMINE Dim 18 Nov 2012 - 19:44 | |
| Déjà, le premier vampire était trainé vers une buche qui pourrait servir de billot. Courageux celui là, il ne cria pas, ne chercha pas à échapper aux mains de ses bourreaux. Il se contenta de fixer son prince d'un regard mauvais, lourd et presque provoquant. "Hé bien oui semblait-t-il dire, je t'ai trahit. Et alors ?" Dommage pensait Lorenz, un tel élément aurait pu lui être très utile. Au lieu de cela il allait finir la tête tranchée et le corps carbonisé histoire d'être bien certain qu'il ne se releverait pas. C'est qu'un vampire était un être coriace et dans le domaine de l'élimination de potentiels ennemis leur peuple ne laissait rien au hasard. Impassible, l'ancestral soutint le regard du condamné. Il aurait pu quitter cette scène ennuyeuse mais il voulait être là à de tels moments afin de montrer à son peuple qu'il était la justice et qu'en tant que tel il n'avait aucun remord à la voir s'appliquer. C'était d'ailleurs assez vrai, la mort de ces êtres ne lui faisait ni chaud ni froid sauf peut-être en ce qui concernait ses plans qui en étaient considérablement ralentis. Il avait besoin d'augmenter ses effectifs, pas de les diminuer. C'était assez frustrant il devait bien l'avouer.
Le condamné eut un rictus mauvais lorsqu'on le força à s'agenouiller devant la souche. Ses canines brillèrent un instant alors qu'il montrait les dents au prince, déclenchant un murmure intéressé de la foule qui n'aimait rien mieux que ces petites tragédies pour pimenter son existence. Lorenz ne répondit pas à la provocation, suprêmement indifférent à cet être qui bientôt n'existerait plus. Pour tout dire il était bien trop occupé, occupé à serrer la mâchoire et à froncer les sourcils dans un flagrant manquement à son habitude d'impassibilité. Il fallait dire que le mouvement furtif qu'il avait aperçu non loin de lui avait de quoi le mettre en colère de même que l'odeur musquée et le murmure soudain qui vint lui agresser l'oreille. Son regard glaçé ne quitta pas la scène en cours et on aurait pu croire un instant qu'il ne répondrait pas à l'Elfe, pourtant il se décida :
"Il me semblait avoir été très clair sur l'attitude discrète que tu devais adopter pour rester en bonne santé, Elfe. Une de ces nuits, ton impertinence te perdra."
Devant lui le vampire chargé de l'exécution sortait sa hache et en contrôlait le tranchant. L'ancestral fleurta un instant avec l'idée agréable de lui proposer le cou du Baptistrel comme test pour son instrument mais ce n'était pas encore le bon moment, il le savait. Le renvoyer tout bonnement et sans plus de cérémonie à sa place entre deux gardes pour ne pas qu'il ne puisse en rebouger ? L'assigner à résidence dans sa tente histoire d'avoir la paix ? Tout ceci était très tentant, dangereux toutefois. Il n'avais pas de vampire disponible qui soit suffisamment puissant pour le contrôler, sauf lui bien sur mais il avait bien autre chose à faire que de s'occuper d'un chanteur des bois. Décidément Eliow leur avait laissé un bien désagréable cadeau dans les pattes en partant en mission. Quelle idée avait-il eu de ramener cet être !
"Ce serpent-ci a un venin très contagieux et tout à fait insidieux. Puisque je ne peux le déceler avant qu'il ne soit trop tard alors il me faut éliminer tout être qui aurait pu entrer en son contact. Le bien de mon peuple passe avant le bien de quelques êtres, et si il faut en passer par là pour le purifier je n'aurai aucune hésitation à renouveler ce genre d'action"
Le vampire armé de sa hache leva les yeux vers son prince, n'attendant qu'un geste pour commencer son oeuvre. Mais Lorenz s'était finalement tourné vers le Baptistrel et le transperçait de son regard d'acier :
"Je n'ai pas besoin de m'attirer leur fidelité, elle me revient de droit. Ceux qui ne l'ont pas compris sont déjà détruit ou en passe de l'être. Et maintenant Elfe, retourne à tes chansons et laisse moi mener mon peuple."
«Un père tuant ses enfants est maudit au yeux du monde. Ne vous infligez pas cela, par pitié »
Il haussa un sourcil plein d'agacement et d'incompréhension. Il ne se souvenait à aucun moment de s'être présenté comme un père. Un guide oui, un prince sans nul doute mais un père ? Pour le coup, il éclata de rire, s'attirant le regard ahuri de toute la foule et du bourreau qui n'avaient pas pour habitude de le voir si joyeux.
"Tu devrais retourner auprès de ton peuple Merithyn Shadowsong, malgré ton empressement arrogant à le faire tu ne comprendra jamais le peuple vampire."
D'un poigne rude, il s'empara de l'épaule du Baptistrel et le fit pivoter brusquement afin qu'il fasse face à la foule. Quelques vampires lui montrèrent les crocs, soudain charmés à l'idée que leur chef allait peut-être leur jeter cet intrus en pâture mais non... A la place il murmura à son oreille
"Ce que tu ne comprends pas très cher c'est que mon peuple n'a aucunement besoin d'un père, et encore moins de gens comme toi pour s'attendrir sur eux. Nous sommes déjà maudits depuis fort longtemps, et nous sommes aussi votre malédiction. "
Reprenant une voix forte il s'adressa aux vampires :
"Qu'en penses-tu mon peuple ? Que fera-tu de l'ordre Baptistrel lorsqu'il sera entre tes mains ?"
Un concert de grondements, de malédictions haineuses et de promesses de mort lui répondit. Certains êtres brandirent leurs épées, d'autres cognèrent leurs armes contre leur armures ou leur lances contre la terre avec la frénésie de ceux qui savent qu'ils pourront bientôt tuer.
Méprisant, il écarta brusquement son interlocuteur, le poussant vers la foule juste assez pour qu'elle hurle de joie anticipée puis soupire de déception en voyant que leur prince ne leur jetait finalement pas leur cible en pâture.
"A présent et à moins que tu ne puisses lire dans leurs esprits et me jurer sur ton art qu'il n'y a aucune traitrise passée ou future chez ces êtres je te conseille de te tenir tranquille sous peine de devoir attendre ton compagnon dans une de nos cages."
Et inutile de dire qu'il était cette fois tout à fait décidé à prendre le temps et l'énergie nécessaire pour enchanter lui-même les barreaux de la cage en question (si utiles d'ailleurs ces cages pour enfermer les futurs transformés !) afin que l'Elfe, chanteur ou pas, ne puisse en sortir. Si ce petit sacrifice de temps et d'énergie pouvait lui permettre d'avoir la paix il n'allait pas s'en priver. Et tant pis pour ce qu'en penserait Eliow à son retour, après tout tant qu'il ne le tuait pas...
Pensant la discussion close cette fois, il ordonna d'un geste impérieux au bourreau de lever sa hache. |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Dure justice... [PV Meri] TERMINE Ven 30 Nov 2012 - 20:50 | |
| La poigne se refermant sur son épaule semblait de fer et meurtrissait la chair délicate de son épaule comme les crocs d'une bête fauve. Il grimaça. Baissant les yeux alors que Lorenz l'exposait contre son grès telle une attraction ou un morceau de gigot bien juteux pour les féroces prédateurs qui constituaient son armée. Son cœur se serra douloureusement. Pauvres êtres. Depuis leur naissance on leur avait inculqués la violence et la haine. Ce n'était pas leur faute. Mais cela blessait tout de même profondément. Pour tant de raisons. Tremblant légèrement sous les intenses émotions qui le parcouraient, lèvres scellées, il se sentait incapable de prononcer les mots qui venaient pourtant à son esprit. Vous n'êtes pas maudits. Aucun de vous ne l'est ! On vous a chassés et brimés, c'est vrai, mais jamais cela n'a fait de vous des maudits. C'est... c'est... «c'est... » commença il d'une toute petite voix.
Mais il n'alla pas bien loin. Sa voix se brisa comme une aile de papillon et il releva lentement les yeux pour regarder les vampires sans crainte. Ce n'était pas la mort qui lui faisait peur. Mais malgré tout ce que Lorenz pourrait faire, il restait convaincu que les vampires étaient tout autant digne de compassion que les autres créatures peuplant les terres d'Armanda. Jamais il ne reviendrait là dessus. Il croyait fermement à cette flamme de bonté, assez fortement pour pouvoir donner sa vie pour elle si il le devait. Non. Mourir n'était pas un soucis. De toute façon, il mourrait bien un jour. Il le savait, et l'idée le torturait. Point que le vide inconnu au delà du monde lui fasse peur. Mais laisser Eliow derrière lui... Se voir séparé de lui, cela lui était inconcevable. Et pourtant un jour il le faudrait bien. Il pouvait s'offrir un autre siècle d’existence grâce à son art, au prix de toute sa magie, mais pas plus. Deux milles ans délicieux, deux milles ans de bonheurs et de tendresse malgré leur différences, malgré leurs responsabilités et leur destins. Ils auraient vécus leur amour sans contrainte, au delà des fluctuations de la vie. Mais il devrait mourir en fin de compte, et il le laisserait derrière lui. Et quoi alors ? Eliow resterait-il inconsolable ? Le pleurerait-il pour l'éternité, seul et retiré du monde, au delà de toutes lumières ou ténèbres, au delà de toutes vies et de toutes morts ? Ou bien serait-il emplit d'une soif de sang inaltérable, détruisant et se repaissant de la terreur et de la mort des autres pour noyer son chagrin dans les affres du mal ? Il ne savait pas. Peut-être trouverait-il quelqu'un d'autre pour le remplacer. Peut-être oublierait-il jusqu'à son nom dans les bras d'un autre ? Mais après tout.. seul le temps le dirait. Il n'y pouvait absolument rien.
Et Eliow n'était pas là en ce moment. Il était seul face aux vampires et face à leurs maître. Se tournant de nouveau vers lui, alors qu'il avait essayé d'être discret et que l'ancestral l'avait mit à la lumière du mépris et de la haine de ceux présents. Il soupira doucement et dit d'une voix douce dans la langue elfique
« Pron hiril boe gwairth an pron » (Votre dame était-elle pleine de traîtrise lorsqu'elle venait vous voir?)
Coup bas ? Coup risqué surtout ! Il pouvait très bien mourir là tout de suite, pour ce qu'il venait de dire. Il n'avait absolument pas oublié la menace de Lorenz au sujet de son passé. Comment aurait-il put l'oublier alors que le seigneur vampire avait été plus que clair quand il l'avait imposée. Un bref instant son cœur rata un battement, tandis qu'il appréhendait l'énormité de ce qu'il venait de dire. Heureusement, il l'avait un peu détourné, le dire en elfique lui donnait la certitude que seul Lorenz ai put comprendre ce qu'il disait. Il doutait fortement que le reste du campement puisse parler l'elfique ancien, les vampires, pour la grande majorité d'anciens humains, n'avaient sans doute même jamais entendu d'elfiques en dehors de celui de leur maître. Non. Le seigneur vampire était le seul à avoir comprit. Restait à savoir ce qui en ressortirait.
« Non. Je ne peux jurer qu'il n'y ai pas de traîtrise en eux. Comme vous le savez parfaitement. Cependant je peux affirmer qu'ils ont aussi du bon en eux. Aucun être n'est totalement mauvais, ou totalement bon. Mais chacun peut-être les deux. Et vous... vous deux... vous en êtes la preuve certaine » Il se planta face à lui, les yeux brûlants et serra les poings.
« Je ne vous demande pas d'arrêter de vous battre, je ne suis pas fou à ce point. Je ne vous demande pas de vous amender totalement, je ne vous demande même pas de me donner raison. Je ne suis rien du tout, pour vous, et il serait étrange si il en été autrement. Mais... » Quand on est sur le point de mourir, on a souvent tendance à ne plus savoir s'arrêter... « Mais je ne pourrais pas vous voir comme le mal incarné. Jamais »
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| Sujet: Re: Dure justice... [PV Meri] TERMINE Sam 1 Déc 2012 - 0:19 | |
| HJ : je me permet beaucoup de choses dans ce rp, à toi de voir si ça te va (fallait pas me donner carte blanche sur la box mdr) tout est bien sur éditable. Si ça te va je te laisse conclure je pense ? On en a terminé, non ? XD
Maudite créature... Les syllabes elfiques à peine murmurées mais parfaitement distincts sonnèrent fortement dans les oreilles de l'ancestral, lourdes de sens, et pour lui de douleur. Sa mâchoire craqua tant il serait les dents, figure vivante de haine et de rage.. Comment...
"Comment oses-tu ?"
Sa voix n'avait été qu'un grondement animal, le masque calme était tombé, révélant une personnalité brûlante de fureur, de rancune malsaine et d'énergie destructrice. L'acier clair de ses yeux semblait s'être assombri brusquement, de mauvais son regard était devenu tranchant, presque fou. Ses canines brillèrent lorsqu'il montra les crocs, sa magie se concentrant de façon totalement inconsciente en lui pour former un halo ténébreux parfaitement visible précurseur de son explosion de colère.
Et elle explosa, elle n'aurait certainement pas pu faire autrement de toutes manières car une telle montée de puissance demandait obligatoirement à être expulsée sous peine de blesser le mage et de risquer de faire plus ou moins exploser toute la campagne alentour. Se précipitant vers l'être des bois à une vitesse assez ahurissante il l'attrapa par le col et le souleva sans effort, totalement enivré par l'énergie de sa colère. Il n'avait même pas pris la peine de faire apparaitre ses dagues, ce qui n'était pas bon signe par ailleurs car sa magie restait son arme la plus dangereuse. D'une main il étranglait à moitié son adversaire, de l'autre il attira la flamme d'une lampe dans sa paume à l'aide de son esprit totem. Voyant le manque de réaction de l'elfe il gronda
"Tu aimes le feu n'est-ce pas ? Tu crois peut-être que tes futiles pouvoirs de Baptistrel peuvent te protéger contre moi ?"
Il avait hurlé les derniers mots, envoyé voler l'elfe dans la foule qui s'égailla comme une volée de moineau, apeuré à l'idée de se retrouver au milieu de cette histoire là. L'Elfe n'avait pas encore terminé de tomber que le Prince appelait une lisière d'eau d'un geste clé, une arme certes moins impressionnante que le feu mais tout aussi dangereuse lorsqu'elle frappe un être à une pression telle qu'elle peut lui briser toutes les côtes. Le bruit que fit le jet en frappant de plein fouet sa cible n'annonçait certainment rien de bon mais la rage du vampire ne semblait pas pouvoir s'attenuer. L'oeil du dragon terrible et ravageur qui suivi sembla ne jamais vouloir prendre fin, Lorenz ne se souvenait pas d'avoir jamais utilisé ce sort à une telle puissance et certainment pas si longtemps, son énergie filait à une vitesse terrifiante, les vampires avaient détalé et observait la scène du plus loin qu'ils le pouvaient. Quatre aiguilles de douleur vinrent se planter dans la chair de l'elfe, s'ajoutant au sort de contraction que Lorenz avait ajouté à sa démonstration magique. Il était sans doute temps de l'achever, si il attendait trop alors il n'aurait plus l'énergie et la colère pour le faire. Un croc du dragon aurait été rapide, indolore presque mais ce n'était assez, ce n'était pas suffisant... Il avait réveillé la douleur que Lorenz avait mit tant de temps à endormir en partie, il avait insisté malgré les mises en garde, il se fichait de lui et par dessus le marché il osait encore lui parler de cette voix pleine de sollicitude, croire qu'il pourrait revenir à la raison... La raison... Il n'avait plus de raison depuis bien longtemps, et même si ce devait être le cas il n'avait aucune envie de perdre cette sorte de folie qui le protégeait de la douleur. Un étranglement oui... C'était le mieux à faire, cela irait lentement, ce serait douloureux... Mais était-ce une bonne idée au fait ? N'avait-il pas une bonne raison de le garder en vie cet avorton ? Il ne s'en souvenait plus, en fait il s'en fichait. Cela faisait déjà presque deux minute qu'il maintenait le sortilège d'étranglement sans même s'en apercevoir, tiens... Il l'avait lancé sans s'en rendre compte ? Amusant... Il observa le visage qui blanchissait, bleuissait, grimaçait. Mais au fait, pourquoi diable ne s'était-il pas défendu ? Sur le coup bien sur il avait pu être surprit mais après ? Le combat aurait pu, aurait dû être terrible entre le Maitre Mage et le Baptistrel, Lorenz ne doutait pas qu'il aurait gagné mais... Mais en fait il n'y avait pas eu de combat !
"Qu'est-ce que je fiche ?" marmonna-t-il
Des pensées désagréables vinrent s'installer dans son esprit, des images de ses projets dansèrent devant ses yeux. Il avait besoin de rendre son peuple fort pour gagner la guerre, et pour cela il avait besoin... D'un dragonnier. Eliow !
La magie se relacha d'un seul coup, l'ancestral avait épuisé son énergie magique plus vite qu'il ne l'avait jamais fait, puisant même dans son énergie vitale pour terminer son office. Le souffle court, les muscles sans force, il dû faire appel à tout l'empire qu'il avait sur lui même pour rester debout. Il vacilla un instant, le regard vague. L'elfe était-il encore en vie ? Et si oui, avait-il encore toute sa raison ? Ce n'était pas certain... Mais après tout il avait bien cherché son châtiment. Le prince promena son regard sur ses troupes qui se rapprochaient prudemment, les prisonniers encore entravés vacillaient sur leur jambes, épuisés par tant d'émotions. Furieux, Lorenz aurait voulu leur hurler de regarder ailleurs et de se remettre à leur affaire. Au lieu de cela il parla d'une voix affaiblie par la lassitude :
"Continuez ce que j'ai ordonné, ensuite... Soignez l'elfe si c'est possible. Sinon achevez-le"
Il était trop tard pour revenir en arrière, trop tard pour beaucoup de choses en fait... D'un pas lourd, le vampire passa devant sa victime pour rejoindre sa tente. En chemin il ne pu s'empêcher de jeter un oeil dessus, notant avec satisfaction qu'il était non seulement en vie mais en plus conscient... Il se pencha sur lui, murmurant pour eux seuls
"Je t'avais demandé de rester à l'écart, je t'avais prévenu de ce qui pouvait arriver... Tu ne peux changer ce qui est immuable, Elfe. Si tu veux survivre en ce monde, il faudra bien que quelqu'un te l'apprenne."
Il termina sa phrase brutalement, par un coup de pied rageur qui alla directement se loger dans l'abdomen du blessé. Il n'avait pas été assez dur dans sa tente, il n'avait pas fait ce qu'il fallait et c'était la raison pour laquelle il se retrouvait dans une telle situation. Cette fois il fallait que le message passe, il le fallait... Lorenz ne pourrait supporter qu'on lui parle à nouveau de son passé, il avait payé le prix fort pour en effacer la souffrance, il ne laisserait personne la réveiller en lui. Personne...
Il s'éloigna, semblant entendre un murmure derrière lui il tourna à demi la tête mais ne s'arrêta pas. Sans doute avait-il rêvé... A moins que l'autre n'ai enfin prit la pleine mesure de son côté maléfique et n'ai rassemblé ses dernières forces pour le maudire. C'était mieux comme cela... Cela ne pouvait que se passer comme cela... |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Dure justice... [PV Meri] TERMINE Lun 3 Déc 2012 - 10:01 | |
| Un battement de cœur, c'était tout le temps qu'il avait eu pour prendre la mesure de ce qu'il venait de provoquer. Certes, il savait qu'il ne devait s'attendre à rien de doux. La réaction serait forcément violente, et profonde, sachant qu'il venait de passer outre un avertissement très clair. Pinçant les lèvres, il eut peur, un bref instant, en voyant l'expression de haine qui se dessinait sur les traits du vampire. Puis la peur passa, alors qu'il sentait, plus qu'il ne voyait l'être lui foncer dessus à une vitesse que même ses sens elfiques ne pouvaient espérer égaler. Il sentit la main se fermer sur sa gorge, la poigne rude marquer la peau délicate de son cou, l'empêchant de respirer convenablement. Sensible et frêle, cette simple agression lui causait déjà des sourdes douleurs et son souffle devenait plus rapide alors que la pointe de peur se distillait dans son corps, disparaissant en atteignant ses nerfs.
Le calme profond qui caractérisait les moments de terreur intense tomba sur lui comme une couche de neige fraîche et douce. Il pouvait mourir, il le savait. Sous le coup de la colère, Lorenz pouvait oublier Eliow et tout le reste. Il pouvait très bien lui tordre le cou, là, sans autre forme de procès, et s'en serait finit. Un seul petit geste, mais qui... ne semblait pas être pour tout de suite. Toussant, il eut comme premier réflexe de s'accrocher au poignet du vampire de ses mains frêles, son instinct lui hurlant de réagir, de se protéger. Il aurait put, l'autre l'avait agressé, son vœux lui donnait le droit de se défendre, de protéger sa vie, d'enflammer tout ce qui se trouvait autour de lui. Le feu... il sentait son appel dans la paume de Lorenz. Mais il ne réagit pas. Se contentant de serrer faiblement le poignet du maître vampire comme une souris entre les crocs du chat. Puis tout s'enchaîna très vite, il fut éjecté dans la foule et, alors qu'il allait s'écraser, la lisière d'eau vint à la rencontre de son corps comme le couperet sur le fils du destin d'un mortel. Le choc lui arracha un cri mélodieux quoi que tordue par la douleur. A cette vitesse, l'impacte venait de lui écraser les cotes et secoua sa cage thoracique, lui coupant la respiration et l'aveuglant un bref instant.
C'était comme de prendre la charge d'un cheval en pleine course, à défaut que l'attaque magique était dirigée vers ses points sensibles. Il s'écrasa au sol, noyé de douleur et roulé en une boule protectrice, ses longs cheveux ébouriffés par le vol plané qu'il venait de subir. Son esprit avait du mal à se mettre en marche, la douleur l'engourdissant et envoyant des ondes glaciales dans tout son corps. Encore plus que la douleur purement physique, le contacte de l'eau magique sur son corps habitué à la chaleur, infusé à la chaleur, était une véritable torture, comme le sang d'un dragon rongeant son corps, le vrillant d'une douleur affreuse. Mais la douleur ne s'arrêta pas là. Il aurait sans doute reconnu l’œil du dragon si il avait eut encore assez d'attention pour cela, mais la puissance décuplée du sort le fit du nouveau crier, la douleur brisant sa résistance et l'expédiant dans le brouillard animal de la souffrance primale. Il tenait encore, cependant. Accroché qu'il était à son espoir, il subissait sans même essayer d'échapper à la colère du seigneur vampire. Il l'avait dit auparavant, si se défouler sur lui aidait Lorenz, il le porterait volontiers. Et il le portait, malgré son désir de voir la douleur s'arrêter.
Des larmes silencieuses coulaient le long de ses joues alors qu'il s'accrochait à l'herbe douce, tentant vainement de chercher protection auprès de la mère terre. Mais celle-ci ne pouvait l'aider devant une épreuve pareille, elle ne pouvait que protéger son esprit, l'emmener plus loin, loin dans son étreinte pendant que son corps subissait les assauts magiques de son mieux, faible esquif de chair et d'os dans la tempête de la haine du vampire. Malgré cela, il ressentait encore pleinement les affres qu'on lui infligeait, aussi, lorsque les aiguilles se plantèrent dans ses nerfs, il se mordit la lèvre, faisant couler un peu plus de sang dans une tentative dérisoire d'étouffer le gémissement douloureux qui lui venait. Mais l'air fut bien vite coupé de ses poumons par le sort d'étranglement. Il suffoquait, ne parvenait plus à respirer. De nouvelles larmes montèrent à ses yeux alors qu'il essayait vainement de trouver de l'air, tout en se refusant à user de magie. Pouvait-il seulement se laisser faire et assurer sa survie en même temps ? Mais qu'est ce qu'il faisait ? Il ne savait même plus, ni pourquoi il subissait ça, ni pourquoi il n'agissait pas. Sur le chemin qui le conduisait lentement vers la mort il semblait que les pensées bassement terre à terre le quittaient lentement, comme la vie qui s'écoulait hors de lui avec chaque goulée d'air qu'il manquait. Sa vision se brouillait, des tâches dansaient devant ses yeux et, lentement, il se sentait sombré.
Puis, d'un seul coup, la pression le quitta et il put enfin respirer, le souffle rauque et saccadé, cherchant l'air vital comme un désespéré, crachant du sang. Son esprit se clarifia soudain comme si on l'avait lavé à l'eau claire, il cligna des yeux, frissonna et se roula un peu plus en boule, le corps frémissant, à demi brisé. Mais il était en vie... il était vivant, le Dracos en soit remercié. Il se remit à pleurer, de soulagement cette fois. Le sang battait à ses oreilles et il se sentait sur le point de perdre connaissance, tout en ayant juste assez de force pour se raccrocher à l'éveille comme à une bouée. Il ne voulait pas tomber inconscient, pas ici, pas maintenant, pas alors qu'il risquait et jouait autant. Mais la douleur.... Les mots coupèrent plus sûrement encore que toutes les lames du monde. Il aurait voulut pouvoir se relever, il aurait voulut pouvoir enfermer la douleur quelque part et ne pas la montrer devant eux tous. Mais il était si faible... Retenir Lorenz était impossible dans son état. Et puis pourquoi ? Pourquoi aurait-il fait ça après ce qui venait de se passer. Il ne haïssait toujours pas le vampire mais la différence entre eux lui apparaissait clairement. Il ne pouvait combattre pour ses idéaux en étant si faible...
« non... vous n'êtes...pas coupable »
Un maigre filet de voix avait filtré de sa gorge meurtrie, mais sans doute était-il le seul à avoir entendu. Qu'importe, elles le réconfortait. Il se laissa retomber, abandonnant l'idée de se lever, ou même de bouger le moindre muscle. Il avait trop mal. Il le devait pourtant. Même si il ne haïssait pas les vampires il ne comptait pas sur eux pour l'aider dans un moment pareil. Un long moment passa, avant qu'il ne soit finalement capable de se redresser péniblement, grimaçant de douleur et vacillant, sombrant par instant, ou voulant sombrer. Il regarda la flamme d'une des lampes proches, soupira et l'attira vers lui, s'enveloppant dedans en chantant faiblement, sa gorge encore douloureuse de l'étranglement qu'elle avait subit. Il parvint, en en tirant de l'énergie, à s'éloigner lentement, pour trouver un coin tranquille où chanter pour lui-même la chanson qui le laverait des blessures subies, qui effacerait l'outrage. Chassant les larmes qui inondaient ses yeux il regarda la lune, alors que la force revenait à son corps fourbu. « Je suis trop faible.... »
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