Trouver une place, c’était quelque chose que tous devait faire pour rester en vie. Pourtant il n’y avait jamais eu assez de place dans la prison et, depuis quelques longues journées un groupe de prisonnier s’était arrogé le droit d’avoir un pan entier du bâtiment. Pourquoi ? Ils étaient encore frais, cela ne faisait pas deux semaines qu’ils étaient ici. Alors, avec la force qu’ils avaient ils s’étaient imposés sans grandes difficultés sur des humains épuisés et des Elfes déconcertés qui avaient migré ailleurs. Du coup s’était d’autre groupe qui avait eu des problèmes, et toute la chaine avait suivi l’arrivé des nouveaux venus. Cela ne pouvait pas durer car en plus de voler la place, ils volaient la nourriture des plus faibles.

Cela était quelque chose de plus normal dans ce lieu, mais il ne pouvait pas les laisser faire tant qu’il avait encore un peu de force. S’ils commençaient ici où s’arrêteraient ils ? S’attaqueraient-ils aux femmes, si ce n’était pas déjà fait… Et quand viendraient-ils à s’arroger le droit pour tout le bâtiment ? Il n’avait pas le choix, il devait les briser maintenant qu’il en avait encore un tant soit peu la force et la volonté. Rien de mieux pour cela que de s’attaquer au chef de file, une sorte de grosse brute tout droit sorti d’on ne sait quel sombre recoin du monde.

Matis errait dans le bâtiment et se mit à chercher une certaine personne. Il restait sûr dans ses pas et, sans maltraiter plus que de raison, se fit une place dans ce lieu de désolation. Aramis ne devait pas être loin, il l’avait vu lors de la prière et savait qu’à cette heure elle devait être par là. Il ne savait pas trop quoi penser de la jeune femme, il ne savait pas trop comment elle vivait cette situation car elle ne lui en avait jamais réellement fait part. Une chose positive néanmoins, il se sentait plus proche d’elle, il pouvait discuter à cœur ouvert car vivre pareille expérience renforce les liens entre les personnes. C’était peut-être le seul point positif à être ici.

Il l’aperçu et commença à se déplacer vers elle en lui faisant des signes de la main. Il sourit comme il pu en la voyant car elle aussi à perdue de sa superbe durant ses années. Elle n’était pas là depuis aussi longtemps que lui mais cela faisait trop longtemps qu’elle était là, et il le voyait bien. Ils étaient beaux les fiers rebelles, ce n’était plus que des loques encore en vie par leurs simples volontés, la chance et les esprits seuls savaient quoi d’autre.

Essayant d’être amical il engagea la conversion sur un ton décalé même si cela faisait bien longtemps qu’il n’avait plus fait de trait d’humour.

Comment ça va Aramis, encore en train de te la couler douce au lieu de prier notre dieu ?

Il faisait référence au fait qu’ils étaient obligé de prier Vraorg pour avoir de quoi boire et manger, mais cela lui coutait énormément tant sur le plan moral que psychologique. Il avait peur de finir par croire à ce qu’il disait dans ses prières, mais il se gardait bien de le dire. La haine et la rage servait encore de bouclier à ses âneries, mais il espérait que sa situation ne resterait pas ainsi durant des années encore.
Attirant l’elfe dans un coin il voulait lui faire des nouveaux arrivants. Tout le monde savait que c’était la nouvelle menace et qu’ils risquaient de poser pas mal de soucis à l’avenir. Aramis ne pouvait l’ignorer et il craignait que sa propre nature l’empêchât de faire quelque chose pour y remédier.

Tu as vu les nouveaux locataires ?.... Tu sais qu’on ne peut les laisser agir ainsi n’est ce pas…. Tu as une idée sur la manière dont on pourrait les calmer ?

C’est précisément dans ses cas là qu’Héritage lui manquait… Mais la soif de sang de sa lame empreigne une partie de son esprit et lors de précédent combat, elle était ressortie. La fatigue, la faiblesse physique avait sans doute affaiblie ses défenses contre sa soif de combat et la rage qu’il connaissait lors de la guerre. Il avait peur de ce qu’il pouvait devenir quand il lâchait la bride et il savait qu’il était passé par des périodes peu simples à gérer et ce n’était qu’à l’aide d’Autone et d’Aramis qu’il avait sût conserver sa stabilité mentale…Trois années d’une prison comme celle là faisait passer les camps vampiriques pour un jardin d’enfant…. Heureusement que les tortures d’Althaïa était toujours présentes pour lui rappeler ce qu’il avait déjà vécu… Pour cela il pouvait la remercier, une fois de plus elle lui avait rendu service.

3 ans, 3 ans à devoir supporté cela, 3 ans à souffrir. Trois ans où Aramis, Armanda, et tout le monde souffrait sans aucun promesse visible de lendemain meilleurs. Elle vivait dans des conditions atroces, atroces pour quiconque, mais encore plus pour les elfes, peuples le plus détesté de Vraorg le blanc… Elle devait supporter la chaleur innommable même si heureusement elle y était moins sensible que les humains, mais surtout elle devait s'échiner à survivre, et pour cela il fallait manger de la viande… Ce n'était même pas comme si le peuple elfique avait fait un choix sociétal en ne mangeant jamais de viande, mais cette dernière n'était pas du tout adapté aux elfes…

Dans les premier temps Aramis était malade lorsqu'elle mangeait de la viande, cela était douloureux, elle n'avait jamais mangé ce genre de choses de sa vie, en plus du fait que ce type de nourriture la dégoûté atrocement il ne fallait pas oublier que son corps n'appréciait pas cela… De la viande pourrie en plus, son estomac lui rappelait bien souvent qu'il aurait cent fois préféré ingurgiter de la laitue, ou des tomates… A se demander même si Vraorg ne faisait pas exprès spécialement pour que les elfes souffrent encore plus que les autres races…

Et elle avait donc du faire de son mieux pour survivre, certes elle n'avait pas encore eu à tuer, elle laissait les autres prisonniers faire ainsi néanmoins sans pouvoir les en empêcher de toute façon elle n'aurait pas pu dans son état, et elle n'avait pas eu non plus à mentir elle préférait laisser les alliés de son groupe le faire à sa place, en somme les deux seules choses qu'elle n'avait pas faîte. Sinon elle s'était bien battue pour la nourriture entre autre, oh certes elle n'avait pas eu à agresser, les autres prisonniers l'attaquaient pour qu'elle n'ait pas à s'enquiquiner à le faire elle-même, mais heureusement étant une elfe elle était facilement arrivé à tirer son épingle du jeu par rapport aux humains. Les regrets viendraient plus tard, tout ce qu'elle voulait là c'était survivre, et puis elle n'avait tuer personne de toute manière… Et tâchait de partager avec ses quelques alliés car après tout elle ne comptait pas survivre que pour elle-même.

Et d'ailleurs le fait de pouvoir profiter depuis quelques temps du bâtiment plus frais des elfes, et humains avaient sans doute contribué à ce qu'elle survivre malgré le fait que la nourriture la rendait malade en permanence… Qu'est-ce qu'elle ne donnerait pour manger quelques fruits, ou légumes… ? Et il fallait en plus prier chaque jour pendant une heure pour obtenir cette nourriture, prier Vraorg pour avoir à manger, un acte qui la dégouttait en soit, mais elle avait finit par s'y habituer, après tout il fallait bien cela, ça en était même devenu une routine à force. Une heure de prière par jour, et on avait ainsi la paix… Il ne restait qu'a se débrouiller pour avoir un petit peu plus de nourriture pour ne pas mourir de faim… Et pour cela il était bon d'une certaine manière de se trouver des alliés en plus d'avoir une condition physique supérieure à celle d'un humain.

Et un nouveau groupe d'arrivant majoritairement constitué d'humains s'était arrogé le droit de prendre une partie du bâtiment des elfes, et des humains . En somme un nouvel obstacle comme à chaque fois que de nouveaux prisonniers arrivent dans cette prison, et il arrive très souvent des prisonniers… Mais pour sa part ce n'était pas son problème de l'instant, elle était arrivé à manger aujourd'hui, et elle était occupé à supporter les supplices que lui infligeait son ventre au vu de ce qu'elle mangeait, depuis le temps ce genre de choses s'étaient apaisés en trois ans, mais le constat restait le même… Un elfe n'était absolument pas fait pour manger de la viande.

Heureusement Falkire qui malheureusement était lui aussi prisonnier ici vint lui tenir compagnie, l'une des biens rares personne à qui elle pouvait vraiment faire confiance en ce moment… Ce dernier essaya de blaguer un peu, ce n'était pas plus mal même si la situation depuis trois ans restait assez grave.

« Je souffre justement d'avoir consommé des offrandes qu'il nous as offert. » Elle était arrivé à le tourner de façon à ce que ce ne soit pas un mensonge, mais que ça reste de l'ironie. Pour sa part si elle le pouvait elle aurait préféré que Vraorg offre des fruits au lieu de viande, même des fruits pourris… De toute façon la viande était en elle-même pourrie…

Et Falkire fit référence aux nouveaux arrivants… Oui ceci posaient problèmes, mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire ? Ces derniers seraient sans doute assez malin pour ne pas se frotter à une elfe autrement qu'en groupe, et elle se refusait de briser son serment de baptistrel en attaquant ainsi… Dire que si elle avait eu sa magie tout aurait été plus simple, mais elle avait bien une idée. Idée qu'elle exposa calmement.

« Oui ils sont embêtants… Et on ne peut pas se laisser faire. Heureusement que tu es là pour m'aider, à deux cela pourrait être plus facile de les calmer. Ces nouveaux arrivants pour beaucoup n'ont pas eu la vivacité d'esprit de se regrouper ensemble… Si nous arrivons à en chasser quelques-uns il ne fait aucun doute que d'autres prisonniers suivront bien vite le mouvement.. » Oui heureusement qu'elle n'était pas seul pour faire cela. Cela ne l'enthousiasmait pas d'agir ainsi, mais il le fallait bien… Il fallait juste gérer un certain aspect.

« Nous devrions commencer par chasser un petit groupe de 4 de ces humains d'une salle, je pense que tu n'aura pas trop de mal à t'en défaire d'un, ou deux. Il suffira juste que tu commence les hostilités, et qu'ils répliqunte, ou bien qu'ils m'agressent, et je pourrai me joindre aussi à l'affrontement. Cela pourrait être un bon début pour les faire descende dans leurs arrogances. Alors tu es partant ? » Ce serait un bon début, tant qu'elle ne tuait personne Aramis était prête à donner une raclée à ces humains qui s'en prenaient aux faibles. Après tout dans cette prison il fallait savoir être ferme pour survivre.

« Comment va Autone sinon ? Quelles sont les nouvelles de l'extérieur ? » Se permit-elle de demander, pas qu'elle ne voyait pas souvent la jeune femme, mais comme les choses pouvaient si vite changer dans le pire sens possible dans cette prison… Et puis elle n'avait pas pu trop question les derniers arrivants étant donné qu'elle avait beaucoup trop à gérer avec son envie de vomir presque permanente...

Il voyait bien que l’Elfe n’était pas dans son assiette, comme d’habitude en fait. Non seulement la prière au Dieu était nauséabonde en soit, mais pour elle il y avait la double peine. La viande n’avait jamais été un met des Elfes, en manger revenait à les tuer à petit feu, c’était quelque chose à laquelle il n’avait pas réellement pensé au tout début, mais aujourd’hui après trois ans… Comment pouvait-il ne pas y penser quand il voyait son amie dans cet état ? C’était quelque chose très dur pour lui…
Mais elle gardait quand même sa vivacité d’esprit et, en soit, s’était déjà une sacré victoire sur leur tortionnaire. Alors il lui sourit, elle n’avait pas idée à quel point c’était pareil pour lui, enfin si peut être, il pouvait bien le voir sur son visage. Là où elle conservait encore un peu de calme, Matis lui risquait de se laisser aller à la haine. Si Autone était pour lui son phare pour rester en vie, Aramis était celui qui lui permettait de ne pas sombrer dans la folie meurtrière. Oui il avait dû tuer, il ne voulait pas qu’Autone ait à le faire et Aramis ne pouvait pas le faire de par son engagement. Cela lui coûtait de tuer mais il n’avait pas eu le choix… C’était toujours pour une bonne raison, mais cela le hanterait à jamais.

Il aura beau se montrer miséricordieux, il n’en reste pas moins que le service laisse à désirer. Mais ça n’est pas de sa faute n’est ce pas ? N’est ce pas nous qui nous sommes fourvoyé ?

Il avait dit tout cela sur le ton de l’humour d’un noir le plus obscur. Il savait bien ce qu’Aramis en pensait et s’était réciproque après tout il partageait tellement depuis trois ans…. Une véritable amitié en était née, c’était du moins ce que pensait le jeune homme et en cela il était heureux. Heureux d’avoir trouvée une amie de plus dans ce monde de destruction et de sauvagerie… Si seulement cela lui permettait de sortir d’ici…

En écoutant la jeune femme lui parler des nouveaux arrivants Matis ne put s’empêcher un sourire car il l’avait souvent entendu dire cela. Elle s’empêchait toute grossièreté mais arrivait tellement bien à faire passer son propos qu’il en était impressionné. Lui, même s’il était un minimum efficace en parlant, était très loin d’avoir le niveau de son amie. Aussi, si un jour il devait dire un discours, il aimerait que ce soit elle qui l’écrive et qui le dise, en fait il lui laisserait tout simplement sa place.

Le plan de la mage était compréhensible et les possibilités qu’il permettait étaient assez importante, il avait donc déjà réfléchis à un moyen de régler l’incapacité de la jeune femme à attaquer en premier. Souriant du mieux qu’il pu il lui expliqua ce qu’il avait en tête.

Ce qu’on pourrait faire c’est leur parler avant toute effusion de sang. Peut être comprendraient ils avec tes mots avant que je ne leur explique la vie avec mes poings. Mais si l’on pouvait éviter de les attaquer j’en serais heureux… Après tout nous sommes tous dans la panade même si certain ne le comprenne pas vraiment.

Il savait que son propos toucherait sa cible, mais il redoutait que les mots ne suffisent pas et à ce moment-là il devrait s’en prendre physiquement à eux. Lorsque l’on entrait dans cette spirale on ne savait jamais comment elle se terminait.

La dernière question le fit sourire car elle savait pertinemment quelle relation les deux humains entretenaient, il lui en avait fait part un ou deux ans auparavant. De toute manière elle s’en doutait déjà d’après ce qu’il avait compris.

Ca va aussi bien que c’est possible dans ce lieu tu sais… Elle essaye de prendre sur elle mais je m’en veux de la voir ainsi. Elle si faible, j’ai peur que sa flamme s’éteigne entre mes doigts et je ne pourrais jamais m’en remettre si cela arrivait…

Les nouvelles ne sont jamais très bonnes. L’Inquisition fait des siennes, les courtisans se vautrent dans le luxe tandis que le peuple soufre de tous les maux possibles et imaginables. Des villes que l’on croyait immortelle sont en ruine, d’autres se sont accouplée au nouveau pouvoir pour gagner en puissance et en richesse. Mon pays est en ruine, mon peuple asservi, ma cité anéantie et c’est pareille pour les tiens… En pire si j’en crois les rumeurs.

Il soupira avant de finir.

Qu’est ce qu’il nous reste vraiment ? Les rebelles ? La propagande Théocrate fait si bien son travail qu’on n’en sait presque rien et les seules informations qui nous viennent sont mauvaise pour nous…

Tu as mieux de ton côté ? Avec les nouveaux elfes ? Dit moi que tes nouvelles sont meilleures que les miennes…

Ah bon sang il était rare pour qui que ce soit de penser qu'on aurait préféré être un vampire en cet instant, mais certains humains, et elfes de la prison devaient sincèrement le penser car les vampires étaient clairement privilégiés par rapport aux autres races ici, déjà qu'ils étaient plus fort, et mieux traités dans tout l'empire, ils l'étaient aussi dans cette prison, le bâtiment consacré au vampire était plus grand que celui des humains, et des elfes, et les vampires étaient pourtant moins nombreux. Voilà bien une injustice qui n'arrangeait sûrement pas le problème de haine entre les peuples…

Vivre dans cette prison était un combat de tout les jours, mais un combat plus dur pour les elfes, et les humains cela ne faisait aucun doute. Un véritable cauchemar imaginé par un être maléfique qui surpassait la fourberie d'un quelconque membre d'une quelconque race mortelle sans aucun doute. Et ils étaient tous les pantins de ce monstre, forcés à obéir à ses moindres exigences, et lorsque l'on faisait mine de résister, ou de s'élever contre l'injustice le sort qui était réservé aux résistants était atroce, à croire que la mort pouvait paraître bien douce des fois…

« Officiellement dans l'empire Vraorg aura toujours raison même s'il se lève de bon matin, et décide de faire pousser un volcan au milieu du continent personne n'aura le droit de le contester. » Et c'était d'un fatiguant, et d'un triste que ce constat. Comment en étaient-ils arrivés là ? Même Aramis avait du mal à le déterminer, et au final ce n'était peut-être pas si important que cela… Visiblement l'objectif suprême de Vraorg était de faire souffrir tout ce qui existe, et pour le moment c'était en bonne voie, même les plus fidèles serviteurs du blanc après tout ne pouvaient pas vraiment clamer que tout allait bien dans le meilleur des mondes pour tous…

Heureusement qu'il y avait encore des gens pour lutter, et ne pas perdre espoir. Aramis ne se sentait pas seule au moins grâce au capitaine, elle aurait préféré que celui-ci ne soit pas en prison pour son propre bien oui, mais le voir lui permettait au moins de mieux supporter les souffrances de la vie quotidienne… Et pouvoir compter sur quelqu'un était une chose bien rare en un tel endroit où la malheur, et le désespoir semblaient avoir prit si solidement ses aises…

« Oui parler devra être la première chose à faire, si cela marche du premier coup ce sera pour le mieux, mais à force je ne me fais plus d'illusion, beaucoup ici ne pensent qu'a leurs petites personne ce qui est compréhensible au vu des conditions atroces dans lesquelles nous vivons. Nous devrons donc sans doute employer des propos plus percutants pour calmer ces hommes, avant que ça n'empire... » Et puis elle était fatigué à l'idée de parler, c'était bien beau, mais dans son état réfléchir était difficile, filer une bonne droite demandait déjà moins d'effort cérébrale de sa part… Surtout que personne ici ne céderait face à des mots, c'était la loi du plus fort, et Aramis était forte, c'est déjà ça, autant en profiter sans en abuser pour autant...

Enfin au moins avant d'aborder l'aspect délicat de la journée les deux amis purent aborder un sujet un tantinet plus léger, enfin un tantinet juste car cela restait grave, mais au moins ne concernait pas cette ignoble prison…

« Elle t'as au moins pour la défendre, sans toi Matis elle n'aurait sans doute pas tenu, ton soutien est ce qui lui permet de tenir, et il en est de même inversement. Autone est une femme forte, mais ce genre d'épreuve briserait n'importe qui… Si seulement il y avait un moyen quelconque de sortir d'ici... » Cela en devenait presque un rêve à sa façon de sortir vivant de cet enfer.

« En somme c'est toujours la même chose, moi qui croyait il y a 3 ans que l'avenir serait meilleur, visiblement tout est fait pour me donner tort... » Dit-elle avec une certaine amertume, tout, tout ce qu'aurait pu craindre un baptistrel s'était produit pendant ces quelques années, et rien n'allait s'arrangeait visiblement...

« Si l'on peut dire quelque chose de Vraorg sait qu'il sait se tenir informé. Trop même. » A croire que rien n'échappait à ce dragon qui se prétendait dieu, et ce pour le pire...

« Malheureusement ce n'est pas mieux. » Dit-elle en réponse à Matis. « Mais un elfe qui était membre du protectorat a été assez loquace avec moi... » Autant dire qu'elle avait quelques informations, mais disons que celles-ci … Rien que d'y penser cela lui faisait mal au cœur, mais elle ne tenait pas à cacher quoi que ce soit à son ami.

« Vraorg est arrivé à repousser les esprits, et les protégés jusqu'au désert d'Estfalia, les 7 ont érigés par la suite une frontière magique pour empêcher les troupes de la théocratie de passer, mais les protégés ne sont pas du tout en bonne position, manquant de troupe, et de ravitaillement ils vont avoir besoin de temps pour se remettre, temps que les théocrates vont user pour devenir plus fort, sans compter le fait que deux des grands chef des protégés sont ici... »

Elle réfléchit pour penser aux informations stratégiques dont elle disposait.

« Les alayiens, elfes, vampires, et humains du protectorat sont en mauvaise passe, mais toujours déterminés, parmi les elfes le général Artaher est toujours au commande avec l'empereur Aegnor, parmi les humains c'est Fabius Kohan qui dirige avec quelques officier, et la régente de Glacern, les alayiens quand à eux sont sous le commandement d'Antone du Néant, et de Christan Weren le commandant charger de représenter, et remplacer le prêcheur tant que ce dernier est enfermé ici. Au moins les protégés ont toujours la plupart de leurs chefs en vie. » Néanmoins elle sourit de façon cynique avant de rajouter.

« Je t'avais dit un jour que nous pourrions enterrer la hache de guerre avec les alayiens, et il semblerait que j'ai eu raison, il est dommage que ce soit en de telles circonstances, il est pour certains dur de se dire que sans eux les protégés auraient encore moins de chance de survivre qu'avec eux. Il semblerait que Vraorg mette tout le monde d'accord sur un point… Tout vaut mieux que son règne… » Mais il semblerait que néanmoins l'on ne puisse pas faire grand-chose pour empêcher l'avènement suprême du blanc...

Matis eu envie de rire à la remarque de son amie elfique, elle n’avait pas tort mais sa remarque tombait sous le sens quand on analysait la situation de Glacern, pardon de MorneFlamme. N’avait il pas déjà fait pousser un volcan en plein milieu du continent ? Bon d’accord ce n’était réellement au milieu mais tout de même…

Ce qui est comique c’est que c’est quelque chose qu’il a déjà fait… Non pour quelqu’un comme lui il faut du neuf, quelque chose de plus violent qu’un volcan… Il pourrait très bien avoir envie de nous « pondre » un glacier en plein milieu du désert…

Les gens ne contestent pas se dont ils ont peur. Entre les vampires qui sont considérés comme la plus noble des castes de cette Théocratie, et les nobles humains qui sont encore plus virulent depuis qu’ils peuvent faire justice eux même… Vraorg n’a pas créé un Empire, il a apporté l’anarchie sur ces terres, c’est un scénario bien plus problématique que la domination des Alayiens…

Matis resta silencieux, avec les propos qu’il tenait il pouvait bien avoir des problèmes, peut être recevrait il la visite de l’Inquisition, peut être l’enverraient ils à MorneFlamme après l’avoir copieusement torturé… Ah bha zut, c’est déjà le cas.. Tout ce qu’il aurait à gagner après ce serait un séjour dans les entrailles de la prison, une mort lente et douloureuse dans les tréfonds d’un volcan en activité depuis deux ans.

Il écouta avec attention les paroles de l’Elfe, elle essayait encore de faire cohabiter son envie de survivre et ses convictions. C’était loin d’être facile, mais elle arrivait à faire cela pour la simple et bonne raison que c’était à Matis de faire le sale travail. Quand ils avaient dû tué, c’était Matis qui s’en était chargé, quand ils devaient engager le combat c’était encore lui qui s’y collait. Il ne lui en voulait pas, il savait bien qu’il devait essayer de protéger ce qui restait de l’innocence d’une telle personne.

Dans ce cas là se sera à moi de commencer les hostilités pour que tu n’ai pas à renier ce pour quoi tu te bats.

Il avait dit cette phrase avec un détachement sans concession. Ils parlaient peut être de la mort de prisonnier à l’heure actuelle… Mais cette chose était tellement surfaite dans la prison, comment aurait il pu en être autrement ? Il y avait tellement de tué, tellement de nouvelle arrivé… Personne ne savait réellement combien ils étaient dans ce lieu, mais une chose était claire, il y en avait de plus en plus.

La discussion changea de sujet et l’elfe plusieurs fois centenaire voulu savoir ce qu’il en était d’Autone. Elle s’inquiétait souvent de l’état de la jeune femme, peut être pensait elle qu’elle était la plus faible physiquement parlant… Peut être craignait elle que du mal lui soit fait, qu’un jour elle ne supporte plus tout ça et décide d’en finir…

Heureusement que je l’ai elle, sans quoi je serais sans aucun doute devenu fou. Aujourd’hui j’essaye d’occuper mon esprit à trouver un moyen de sortir de ce lieu sordide. Je sais qu’il y a une faille dans cette prison, je ne l’ai pas encore trouvé mais je sais qu’on arrivera à sortir de là… La question était de savoir quand cette évasion serait possible…Ca c’était une toute autre histoire.

Quand elle lui expliqua l’ensemble des informations qu’elle avait réussie à glaner, Matis se sentit se décomposer. Comment tout cela était possible ? Comment la moindre de ces folies était possible ? Fabius Kohan était de retour avec ses sbires, Weren aussi… Deux ennemis qui se trouvaient maintenant du « bon » côté de la barrière… Comment allait-il pouvoir concilier Matis avec deux adversaires qu’il avait personnellement combattus ? La question ne se posait pas encore mais il faudrait bien y réfléchir un jour…

Ainsi si donc le grand Kohan et ses amis Alayiens sont de retour dans le camp du bien ? Voila un être, non, voila des êtres d’une malfaisance dont je n’aurais jamais cru voir surpassé, et pourtant Vraorg les feraient passer pour des enfants. A quel moment sommes-nous devenus fou au point de leur confier tant de responsabilité ? Nous ne devions vraiment pas avoir le choix…

L’Empereur Aegnor est quelqu’un de bien avec qui j’ai combattu il y a trois ans c’est un elfe honorable qui, je le sais, fera au mieux pour son peuple et le nôtre. Je ne connais pas la régente de Glacern, mais si elle est comme l’ancien Roi du Nord alors je pense que leurs conseils doivent être houleux.

Matis soupira en se passant la main gauche dans les cheveux…

Il faut vraiment qu’on sorte de là pour leur remettre les idées en places… J’espère juste que les Esprits savent ce qu’ils font en laissant la seule chance d’Armanda entre les mains de gens tel que Fabius ou Weren… De toute manière ce n’est pas comme s’ils avaient vraiment le choix n’est ce pas ?

Sortons vite d’ici pour participer à la lutte, rester dans cette prison n’a que trop duré et je n’ai qu’une envie c’est anéantir tout ce Royaume devenu fou…

Un glacier en plein milieu désert… par les 7 Falkire avait de l'imagination pensa Aramis, dommage que Vraorg en ait lui aussi à revendre... Après est-ce qu'un glacier en plein milieu du désert était aussi dangereux que l'apparition subite de nombreux volcans ? La chantebrise n'en savait rien, mais dans tout les cas la nature trinqué, un déséquilibre s'installé, et l'harmonie du monde lui-même en souffrait. Rien qui ne pouvait réjouir une baptistrelle, enfin elle comprenait où voulait en venir son ami, et l'ironie était assez drôle. Néanmoins en y réfléchissant bien ceci la rendait aussi amère. Néanmoins elle n'en fit rien paraître car après tout son ami n'avait pas à encaisser sa légère mauvaise humeur, tout le monde ici souffrait déjà bien assez pour ne pas dire bien trop.

« Nous allons de pire en pire, j'en viens des fois à regretter l'époque de la guerre contre les alayiens, j'ai l'impression que ceci sont tout de suite bien plus raisonnables que tout les théocrates de ce monde. Qui aurait pu imaginer il y a dix de cela que tout ceci arriverait ? Des fois en y repensant j'ai presque du mal à le croire. On dirait un horrible cauchemar dont n'importe qui n'aurait qu'une envie en le vivant, en sortir ! Comment en somme nous arrivez là ? Une très bonne question... » Médita t-elle… Elle n'arrivait pas à en rire malheureusement, tout ceci était trop horrible pour vouloir le prendre un peu à la légère…

Elle ne voulait pas rester ici, ni continuer à laisser le continent souffrir ainsi sans rien faire. Toute cette souffrance, tout ce malheur lui semblait presque irréel… le monde était devenu fou, les esprits eux-mêmes avaient du s'incarner sur Armanda pour lutter contre Vraorg le Blanc, cela montrait bien à quel point la situation était désespérée.

« Merci Matis, et… Désolé de faire peser un tel poids sur tes épaules... » Répondit-elle calmement, et avec sincérité à ce dernier. Elle ne savait pas quoi lui dire là-dessus, à vouloir tenir ses engagements de baptistrel son ami avait été obligé de prendre sur lui pour elle, ce qu'elle n'avait pas voulu, mais… Tout ceci était compliqué, mais elle n'oublierait jamais ce que Falkire avait fait pour elle ça non. Et elle espérait bien si un jour elle sortait d'ici qu'il ait la même chance de pouvoir goûter à la liberté, lui, et Autone…

« L'espoir fait vivre, au moins vous n'avez pas perdu toute espérance mon ami. Car c'est ce qui manque malheureusement a beaucoup de monde sur Armanda, bien trop de monde. » Pensa t-elle à voix haute de façon assez mélancolique, et amère. Oui tout espoir n'était pas perdu, mais tellement peu lutter pour maintenant, est-ce qu'il était encore possible de changer les choses ? Elle n'en savait rien car tout ce qui s'était passé depuis quelques années c'était un continuel empirement de la situation pour tout les Armandéens…

Enfin il y avait autre chose à penser, au moins il y avait les protégés qui se battaient même si cela n'avait rien de simple, d'ailleurs Aramis écouta avec attention les paroles de Matis pour se changer les esprits. Il avait des idées bien bâtit sur tout ceci.

« Face à l'adversité si les ennemis d'hier font front commun, au moins cela montre que vaincre Vraorg est l'objectif de tout ceux ayant encore un espoir. Je ne sais pas si l'on peut dire qu'en cette terre il existe plus malfaisant que ce dernier, mais si pour le vaincre il faut faire ainsi cela me semble être un juste prix. »

« Les esprits supérieurs d'après ce que j'ai entendu s'occupent eux-même de diriger le protectorat, au moins il n'y pas grand risque que les protégés s'entre-tuent, il ne manquerait plus que cela tient. Déjà qu'avec la théocratie les protégés ne sont pas du tout bien loties... »

« Je suppose que si ces deux hommes sont encore en vie aujourd'hui c'est qu'ils doivent avoir fait leurs preuves, pouvons nous vraiment les critiquer ? La princesse Esmelda, et l'honorable vampire Kylian sans compter que nombres d'anciens rebelles ce sont joints à Vraorg malgré les agissements de ce dernier. Tandis que ces deux-là... Même si ce sont des gens méprisables eux au moins ont décidés de lutter malgré tout. En cela on ne peut que leurs donner un certain mérite. » Puis elle réfléchit calmement, sourit aux propos de Matis, et rajouta.

« Avant de sortir d'ici tâchons de gagner un peu de temps, et de survivre. » Puis elle eu une question en tête. Elle reprit donc d'une humeur tout de suite moins joyeuse...

« Matis … C'est étonnant de ma part même pour moi d'avoir quelques doutes à ce sujet… Mais après tout ce qui s'est passé… Même moi… Enfin en somme pense tu qu'il reste encore un espoir que tout revienne pour le mieux ? Après tant de malheurs ? Pense tu que se battre ait encore un intérêt à l'heure actuelle ? Malgré nos grandes chances même si nous nous arrivions à sortir d'ici que nôtre mort soit vaine... » Elle n'allait pas abandonner, mais elle avait des doutes quand aux quelques chances qu'il y avait de l'emporter face à Vraorg le blanc, après tout à ce stade là pas grand monde aurait pu être totalement sûr de de la victoire future sur le dragon tyran.

Matis se laissa tomber contre un pan du mur, il était fatigué, tellement fatigué de cette situation et de cette chaleur. Cette chaleur qui allait finir par l’assécher autant que la première viande séchée qu’il aurait pu trouver chez un épicier ou il ne savait pas où. Aramis avait raison de dire que tout allait de pire en pire mais que pouvaient ils vivre de pire que ce qu’ils vivaient déjà ? Franchement il n’avait pas la perversion assez prononcé pour espérer envisager ce que l’avenir sous Vraorg pouvait leur apporter. Il lui sourit tristement, comme s’il ne pouvait rien dire de plus et honnêtement c’était presque le cas.

Je n’ose même pas imaginer ce que l’on pourrait vivre de pire que ce qu’on l’on subit déjà en ce moment. Mon esprit est à ce point affaiblit par tout cela qu’il ne souhaite même pas essayer de comprendre ce que l’on nous promet pour le futur… Tu parles d’un futur…

Parfois, il est vrai que j’en viens à regretter le temps de nos combats contre les Alayiens et Fabius, au moins ils étaient Humain, au moins nous pouvions leur botter le cul. Mais aujourd’hui ? Qu’en est il ? Nous sommes clairement dans la mouise et le pire c’est que c’est pas près de s’arranger.

L’homme soupire d’une lassitude dont l’idée porté par ce simple bruit ne pouvait qu’effleurer.

Quant à savoir comment nous en sommes arriver là… Autant te dire tout de suite que je n’en ai aucune idée. Et puis franchement je n’ai aucune envie de réfléchir à tout cela, sinon on n’arrêterait pas de se poser des questions et on n’avancerait pas d’un pouce. Bon je te l’accorde ce n’est pas cela qui va nous faire sortir de ce volcan mais bon… C’est déjà cela de pris non ?

Après cela il se tut, il n’était même pas sûr que sa phrase voulait vraiment dire quelque chose. Il ne savait même pas s’il essayait d’avoir un retour de son amie ou si ce n’était que des paroles en l’air histoire de voir ce qu’il en ressortirait. A moins que ce ne soit que sa pensée ? Cette chaleur, ce lieu et tout ce qui allait avec lui avait ramollit le cerveau et tout le reste.

D’un geste il montra à l’Elfe qu’elle n’avait pas à le remercier car ce qu’il faisait était des plus normal pour quelqu’un d’un tant soit peu civique et civiliser. Il savait à quel point ce qu’elle endurait était pire que tout ce qu’il pouvait imaginer. Il savait aussi que si elle n’avait pas eu de l’aide elle ne serait sans doute plus là aujourd’hui.

Tu n’as pas à me remercier tu sais. C’est tout à fait normal ce que je fais là, et je sais que tu l’aurais fais pour moi si les rôles avaient été inversés.

Quoi qu’il en soit, si l’espoir fait vivre, il fait surtout survivre en ce moment. On ne peut pas dire qu’il nous ait été d’un grand secours ces trois dernières années, en espérant me tromper et qu’il nous servira pour la suite. Je crois qu’il y a plus que l’espoir qui me fait survivre, il y a sans doute l’amour que j’ai pour Autone et tellement d’autre chose. Mais ce qui occupe les trois quarts de mon esprit c’est surtout la vengeance. J’ai peur qu’une fois sorti d’ici je ne cherche qu’à me venger, et je crains ce qu’il pourrait alors se passer.

Il était honnête avec elle car il savait de quoi elle était capable, il n’avait pas à cacher quoi que ce soit puisque rien ne pouvait rester secret avec elle. Les propos de l’elfe concernant les dirigeants du protectorat et ceux qui ont trahit ne le laissèrent pas de marbre. Il avait appris avec douleur la traitrise d’Esmelda et de son vampire. Mais après tout comment aurait il pu en être autrement ? La corruption de Vraorg pouvait s’étendre n’importe où et en n’importe qui. Sans parler du fait qu’il pouvait manipuler les gens comme il le voulait… En connaissance de cause il espérait que ce soit ce dernier car de figure qui soit appliqué à ceux là même s’il savait qu’il y avait trop de gens qui servait le dragon de leur plein gré.

Le regard dur, il répondit à son amie prisonnière.

Je ne vais pas partir dans l’éternelle lutte du bien contre le mal, le blanc contre le noir et tout ce qui tourne avec. Je sais à quel point le gris prend de l’importance dans ce genre de situation… Mais ce dont je peux t’assurer c’est qu’il faudra extirper ce mal à la racine et par la force, si pour cela nous devons les tuer, alors qu’il en soit ainsi. La situation actuelle ne permet plus les demi-mesures malgré tout ce qu’elles impliques.

Je crois que les seuls dirigeants dans lesquels j’ai une once de confiance sont Aegnor et Korentin… Les autres n’auront droit qu’à du mépris de ma part et je n’attends rien d’eux tant qu’ils n’espèrent pas de moi la moindre complaisance. Le fait qu’ils se battent pour les Esprits ne changent rien, rien ne pourra effacer ce qu’ils ont fait.

Rien. Pas même Vraorg.


Matis resta silencieux un moment, le temps pour l’elfe de lancer un nouveau sujet, ou plutôt d’étaler une nouvelle crainte. Elle avait peur, il le savait, tout le monde avait peur de toute manière. Et c’était normal dans la situation actuelle, comment aurait il pu en être autrement ?

Je ne sais pas si tout ira mieux, je me dis juste que cela ne pourrait que difficilement être pire. Nous sommes encore en vie et présentons un certain danger pour le dragon, peut être ne nous craint il pas car il pense que nous avons tout perdu. Mais je n’ai rien perdu, et toi non plus. Nous ne pouvons nous permettre d’avoir des doutes quant à notre chance de sortir d’ici, nous y arriverons et nous ferons ce qu’il faut pour notre mort ne soit pas vaine si jamais elle viendrait.

Il est vrai que l'on n'avait bien touché le fond ici, on pouvait au moins se consoler en se disant que la situation ne pouvait donc que s'améliorer, si elle ne stagnait pas bien entendu. Au final en plus de la chaleur ambiante, des privations de nourriture, voir même de la nourriture inadapté les prisonniers devaient aussi souffrir de l'ennui sans oublier du désespoir. Au final rien n'était fait pour améliorer la situation, et le constat était qu'à part survivre les prisonniers avaient tellement de temps libre à ne rien faire qu'ils ne pouvaient que dériver vers ces questionnements cruels concernant l'avenir incertain, et la situation présente. Sans oublier la douleur de l'âme qui avait de quoi faire souffrir plus que le corps d'une certaine manière, et la douleur était tout aussi dur à réparer voir bien plus de ce côté-ci…

« Au final il semblerait que le destin de chacun soit de regretter le passé, souvent ce n'est que vaine mélancolie, mais à ce stade là je pense qu'il n'ait pas faux de supposer que personne sur Armanda n'a vraiment profiter de ceci. Que nous attend-il au bout de tout cela ? La domination de Vraorg sur le monde… Et je ne sais pas si l'alayia en fin de vie était dans un état moins enviable que nôtre continent chérit... »

Sauf qu'au contraire des alayiens les Armandéens n'avaient ni dieu pour les guider, et de plus il était impossible de s'exiler. Au final tout Armanda semblait plonger vers un abîme sans fin de souffrance, et il était peu probable que ceci ait seulement une fin. Et il n'y avait aucun échappatoire...

« Il est vrai… Mais il reste que nous ne pouvons presque penser qu'a ceci en ces lieux, Vraorg joue à faire souffrir nos âmes autant que nos corps. » Dit-elle calmement, elle songea à ce fait puis sourit à nouveau aux paroles suivantes de Matis. « Au moins nous savons que nous pouvons compter l'un sur l'autre, si Vraorg n'a pas briser quelque chose c'est bien ceci. » Elle savait qu'elle pouvait compter sur lui, et inversement . Malgré leurs situation commune difficile, ce constat là au moins faisait chaud au coeur.

« Matis... » Dit-elle calmement en se rapprochant de lui, et en posant une main sur son épaule. « Je vous comprend, si vous avez peur de basculer du mauvais côté sachez que je serai là s'il le faut pour vous empêcher d'aller trop loin. Mais surtout sachez… Que si vous veniez à mourir je ne sais pas si Autone s'en remettrait, si vous ne faîtes pas attention pour vous tâchez au moins d'être prudent pour elle. » Dit calmement Aramis qui espérait avoir touché juste de ce côté-là.

« Tu as sans aucune doute raison, au final le règne de Vraorg représente le mal suprême pour tout Armanda, même si toutes ces morts ne peuvent que me désolé je n'ose me demander ce qui se passera s'il arrivait à ces fins. Je doute qu'il s'arrête seulement à Armanda, je n'ose imaginer où nous en serions si les esprits n'avaient pas au moins entreprit de se dresser face à lui. » Mais même cette lutte dans laquelle se battaient férocement les esprits avait l'air de tourner en faveur de Vraorg pour le moment…

« Pour ma part je pense surtout qu'il est idiot de laisser les haines d'hier nous guider, ils ont autant à perdre que nous, bien plus même à se dresser face à Vraorg. Si jamais nous pouvions nous battre du côté des esprits il ne faudrait pas laisser les tensions d'hier envenimait le constat déjà bien triste. Cela ne vous fait pas plaisir Matis, mais c'est un moindre mal par rapport à la défaite que le fait de ravaler sa fierté personnelle pour éviter que le pire arrive. » Dit-elle avec calme, et conviction, à ses yeux c’était un constat clair, et évident.

« Que nôtre mort ne soit pas vaine... » Elle regarda calmement les alentours avant de poursuivre ensuite avec réflexion. « Au final… Vraorg désire plus que tout nous briser que ce soit physiquement, ou bien spirituellement, il veut nous faite souffrir, sombrer dans le désespoir, et nous voir ramper à ses pieds comme de vulgaires pantins. » Elle sourit, et rajouta ensuite à l'égard de Matis. « Le simple fait de ne pas perdre espoir, et de continuer à vivre malgré ceci sans renoncer est en soit une victoire, une chose que lui-même ne peut pas nous enlever. La lutte est difficile certes, mais c'est déjà un premier pas. » Elle réfléchit ensuite calmement. « Dit-moi Matis... » Elle chercha comment bien dira la chose puis acheva. « Préférerait tu que nous attendions la nuit pour exécuter nôtre plan à propos des poseurs de soucis ? Ou bien que nous allions franchement d'ici peu au risque que la chose puisse dégénérer. » Après tout s'il le faisaient de jour cela pouvait donner des mauvaises idées aux autres prisonniers, mais au moins cela ferait passer un message. En faîte les deux choix se valaient en somme dans l'univers impitoyable de la prison qu'était Morneflammes...

Et d'ailleurs même si nous ne pouvons pas vraiment faire confiance à qui que ce soit il nous faudra sans doute demander de l'aide à d'autres prisonniers... Elle ce sentait si faible après tout, ce séjour en prison avait été très éprouvant pour elle.

Ils avaient du temps, pour tout dire c’était bien là la seule ressource qu’ils possédaient sans discontinuer. Le temps était plus accessible que la nourriture, pour tout avouer ce n’était pas quelque chose à laquelle il s’était attendu un jour. Il ne savait pas vraiment si un jour cela cesserait, tout ce qu’il savait c’est qu’il avait du temps pour penser à des tas de choses. Il pouvait imaginer un monde sous l’emprise totale de Vraorg, il pouvait aussi imaginer un monde libéré de son étreinte même si pour l’instant c’était plus compliqué d’imaginer quelque chose comme cela. Ce que lui disait son ami avait beaucoup de sens, il regrettait que personne d’autre ne puisse penser comme lui et son amie, il regrettait le fait que personne ne s’insurgeait mais comprenait parfaitement pourquoi cela ne se faisait pas.

Ce n’est peut être pas une mauvaise chose si l’on ne reste pas noyé par le passé et si l’on en oublie le présent. Ce n’est pas le passé qui va nous faire sortir d’ici si tu veux mon avis, mais c’est bien la volonté d’avoir un futur qui pourra faire quelque chose. Et un futur loin de ce volcan de préférence….

Quant à savoir si l’Alayia était dans un meilleur état… Honnêtement je n’en sais rien et je n’y porte pas grand intérêt. Nous devons tout faire pour éviter que nous ayons à vivre cela. Et pour cela, nous devons sortir d’ici le plus vite possible.

Il écouta attentivement chacun des propos de l’Elfe et sourit à certains d’entre eux. Il comprenait chacun de ses propos, il savait aussi qu’elle avait certainement raison, mais cela ne lui suffisait plus. Elle avait raison quand elle disait que le dragon n’avait pu les couper d’une certaine amitié, mais il savait aussi qu’il n’en avait sans doute rien à faire. Peut-être voulait il uniquement voir les gens s’entretuer ? Peut-être n’y trouvait il aucun intérêt… Quoi qu’il en soit il doutait fortement que le dragon régnant sur la majeure partie d’Armanda ait quelque chose à faire de cette amitié. Ils n’étaient pas si importants.

Je suis moi-même heureux de pouvoir compter sur toi, à de trop nombreuses reprises j’aurais pu sombrer sans ma bouée morale que tu représentes. Néanmoins… Je ne sortirais pas indemne de cette épreuve… Qui le pourrait ? Même le plus fort et le plus robuste ne pourrait s’en sortir intégralement.

A la suite des propos de la mage il resta silencieux. Il savait déjà tout ce qu’elle lui disait même s’il n’y pensait pas souvent. Il savait aussi qu’elle s’inquiétait pour la jeune femme, que se passerait-il s’il y restait ? Pour être tout à fait honnête, il n’y avait jamais pensé, sans doute parce qu’il ne pouvait imaginer sa mort ici. Mais si cela devait arriver ? Que se passerait-il ? Il prit un air sombre et regarda par ce qui s’approchait le plus d’une fenêtre.

Je sais tout cela, mais comment puis-je faire ? Peut-être viendra-il un jour où je devrais y rester et Autone devra, quant à elle, continuer à vivre dans ce lieu maudit. Je prie pour voir le jour où cette prison tombera et où nous pourrions enfin redevenir des gens civilisés, mais j’ai peur de ne pouvoir le voir.

Autone mérite tellement mieux que tout cela, tu n’as pas idée à quel point je me veux de ne pas avoir sût la protégée. Si elle est là, c’est en grande partie de ma faute.

Il resta silencieux mais reporta son regard sur l’elfe en face de lui. Il n’arrivait jamais vraiment à la regarder dans les yeux, comme s’il ne méritait pas cet honneur. Il comprenait chacun de ses propos, elle était la sagesse. Une personne plusieurs fois centenaire qui expliquait à un enfant le fonctionnement de la vie, parfois c’était ainsi qu’il la voyait et il n’aurait pu en être autrement. Elle avait tellement raison et il était tellement dirigé par sa haine et sa colère qu’il n’arrivait même plus à être pragmatique. Tout ce qu’elle disait avait un sens, on ne lui demandait pas d’aimer les Alayiens ou Fabius et ses loyalistes. Tout ce qu’on attendait de lui c’était qu’il fasse son travail, rien de plus, rien de moi. Mais comment le faire avec envie en sachant avec qui il combattrait ? Il lui suffisait d’imaginer un monde gouverné par le dragon.

Je sais bien tout cela, je sais que c’est ma haine et ma colère envers eux qui parlent… Mais comment pourrais je un jour leur pardonner ? Je ne le pourrais jamais et j’ai peur qu’une fois Vraorg mit hors course, la guerre reprenne ses droits… Encore que, je ne suis pas sûr que les Esprits nous laisseraient faire cette fois et ils auraient bien raison. Dire qu’avec leur soutien nous nous en sortons à peine contre nos ennemis… Nous sommes bien faibles.

Il hocha la tête aux derniers propos de l’elfe et réfléchis un instant à sa propositions. Sa proposition avait du sens, et il savait qu’il pourrait être accompagné de ses deux compagnons prisonniers. Il sourit à l’elfe qui devait se sentir faible, au moins autant que lui d’ailleurs.

Nous frapperons de nuit, cela ne donnera pas le message adéquat mais nous pourrons au moins éliminer un problème de taille. J’ai quelques contacts en qui j’ai encore un peu confiance.

Elle avait encore si faim… Voilà sans doute un autre problème d'avoir du temps l'on pouvait profiter entièrement de la douleur qui vous tiraillait dans tout les sens possible du terme, sans parler de la chaleur ambiante ignoble, heureusement qu'elle n'était ps humaine pensa Aramis sinon cette chaleur l'aurait encore plus fait souffrir que déjà, mais au final… Peut-être qu'il aurait bien mieux valu être humaine, ce régime alimentaire ne lui allait certainement pas, et être malade presque en permanence n'était pas très bon que ce soit pour la dignité, et la forme physique, heureusement que le repas était déjà passé il y a quelques heures, elle avait l'air à peu près présentable là…

« Je donnerai tellement pour sortir d'ici, comme là plupart des prisonniers je pense. Vraorg a été vicieux en mettant cette prison dans un volcan, il y a facilement de quoi décourager tout groupe armé de venir nous aider. Enfin même si le protectorat envoi des troupes pour nous assister je doute qu'ils puissent faire grand-chose malheureusement. Nous ne pouvons compter que sur nous-même. » Après tout il aurait été idiot de penser que Vraorg n'aurait pas protégé la prison que ce soit les gemmes de défense sur les tours, ou bien les murailles indestructibles, ce n'était même plus une prison, mais une forteresse. A la différence qu'il n'y avait aucun garde dans cette forteresse, las prisonniers étaient livrés à eux-mêmes, et c'était assez terrible.

« As tu des idées de plan d'évasion Matis ? Ou plutôt des débuts d'idées ? » Elle y avait réfléchit elle aussi, mais n'avait rien trouvé de bien concluant pour le moment. Cela, et le fait qu'elle avait l'esprit sans cesse tiraillé par son état déplorable n'aidait pas beaucoup. Il était dur même pour elle de réfléchir quand on était dans un état permanent de nausée… Elle devait être effrayante à regarder en ce moment, Matis non plus n'était pas bien glorieux. Elle se demandait presque si ses frères de la Rhapsodie la reconnaîtraient quand elle serait sortit de la prison...

Néanmoins elle tâchait de ne pas perdre espoir, c'était bien l'une des rares choses qui la maintenait en état si l'on faisait abstraction de son immense volonté. Elle ne tenait pas à mourir, et elle tâcherait de tenir jusqu'au bout…

« Morneflammes nous aura marquer. Néanmoins peut-être ressortirons nous plus fort de cette épreuve si elle ne finit pas de nous briser. Si jamais nous sortons d'ici reprendre une vie plus saine sera très laborieux, mais personnellement je ne sais pas ce que je donnerai pour un bon repas sans viande, et un bon bain. » C'était presque un fantasme à ce stade là, mais cela lui ferait tant de bien…

« Falkire... » Dit-elle calmement à ce dernier. « Ne pensez pas à cela, pour le moment tâchez de vous battre pour vous, et pour elle. Si jamais il devait vous arriver quelque chose je tâcherai de la soutenir dans cette épreuve. » Même si cela leurs compliquerait les choses, il restait qu'Autone n'avait qu'elle, et Matis pour la soutenir malheureusement. On ne pouvait pas compter sur les autres prisonniers, ces derniers seraient plus partant pour profiter d'elle, et pratiquer la cannibalisme, qu'autre chose… Tout le monde était si désespéré par ici.

« Je ne pense pas que qui que ce soit vous demande de les pardonnez Matis, tout crime doit être puni un jour. Mais si vous pouvez le temps qu'il le faut enterrer la hache de guerre, voilà bien une action louable de vôtre part. Ceux qui s'opposent à Vraorg sont trop faibles dedans, et en dehors de cette prison pour que se diviser soit une bonne idée. » Puis elle rajoute légèrement cynique. « Néanmoins comme nous pouvons le voir ici le tyran blanc ait assez doué pour diviser ceux qui devraient se battre côte à côte... » Plus elle y réfléchissait plus le constat était désespérant, c'était presque à de demander si c'était vraiment malin d'y réfléchir tout simplement…

« D'accord Falkire, d'ici là reposons nous. » Personnellement pour elle un peu confiance était déjà beaucoup en ces lieux, mais ce n'est pas pour autant qu'elle baisserait sa garde, tellement de gens honnête avaient mal tournés ici…

« Matis… Je pense que nous devrons être prudent, depuis que je suis ici je ne peux plus aussi bien lire dans l'âme des êtres… Le fait que nous pouvons nous faire confiance est déjà assez exceptionnel par ici… Tâchons de garder un œil sur tes quelques connaissances, prudence est mère de sûreté... » Cette prison était bien trop cruelle pour que la compétition finisse un jour par faire place à la coopération, bien au contraire.

« Nous devrons faire attention aux quelques vampire si nous faisons ça de nuit… » Rien ne disait que ces derniers les attaqueraient forcément, mais… Disons que vu qu'ils n'étaient pas non plus dans une bonne situation ici, et sachant que généralement les années à Morneflammes n'adoucissaient personne il était probable que Matis, et Aramis ait un problème de taille s'ils se montraient trop imprudent...

Il observa son ami avec un petit sourire en coin. Combien étaient ils à penser ce qu’elle lui disait à ce moment là ? Sans doute la totalité des prisonniers de cette prison qui n’était pas encore tombé dans la folie et la sauvagerie. Combien cela représentait de monde ? Il n’en savait rien, mais il savait surtout qu’il faisait partit de ceux là et qu’il n’avait qu’une envie, s’enfuir d’ici le plus vite possible. Il savait aussi que l’elfe avait raison de préciser qu’il y avait peu de chance que le Protectorat envoi quelqu’un les aider, et de toute manière que pourraient ils faire ? Cette prison était un des endroits les plus horribles du monde ainsi que l’un des mieux protégé. Il était loin des terres rebelles et, pour couronner le tout, était construit sur un volcan actif. Pas une simple montagne, un volcan… Il n’y avait pas à dire, Vraorg savait gérer son affaire d’une main de maître.

Je ne désespère pas, de toute manière si on le fait on ne fera qu’accélérer notre mort et comme je ne souhaite pas partir tout de suite… Pour l’instant nous devons nous débrouiller seul mais je ne veux pas croire que les Esprits nous abandonnerons… Nous avons encore tant à faire contre le tyran…

Le jeune capitaine resta silencieux à la question d’Aramis. Il soupira en réfléchissant à ses pauvres plans d’évasion, il n’y avait rien de bien extraordinaire dans ce qu’il avait mis au point. Et, mis au point était un bien grand mot quand on voyait « l’étendu » du plan d’évasion. Alors il secoua la tête tristement.

Non je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir… Enfin je n’ai pas eu le temps de penser à quelque chose de sensé et d’efficace pour que l’on puisse s’en sortir. Mais tout vient à point à qui sait attendre n’est ce pas ?

De toute façon il n’était pas vraiment capable de réfléchir de manière posée dans des conditions telles que celles-ci. Il passait son temps à essayer de trouver un moyen d’obtenir de la nourriture, il passait son temps à essayer de ne pas sombrer dans la folie qui le guettait de manière sournoise. Cette folie, cette haine et cette rage qui l’habitait prenait toujours plus de place dans son cœur, à tel point qu’il craignait n’être plus que haine à la sortie de ce lieu maudit.

Les propos de son amie étaient sensé et il partageait les même, il pouvait au moins être rassuré sur ce point là, elle resterait toujours la même, même si elle craignait de ne plus l’être.

Je ne sais pas ce que je donnerais pour de l’eau potable et de l’air frai… Mais il est normal qu’un lieu comme ça nous marque, l’inverse eut été inquiétant et bizarre. Je pense qu’on s’en sortira, après ce n’est pas sûr que nos amis resté dans le désert nous reconnaissent à notre retour. Après trois années dans un enfer tel que celui-ci, nous devons avoir beaucoup changé…

Il resta silencieux aux propos de l’elfe et sourit quand elle lui expliqua qu’elle resterait là pour s’occuper de la jeune Autone. Il avait confiance en elle, il savait qu’elle ferait ce qu’il faudrait si jamais il lui arrivait malheur… A dire vrai il n’imaginait pas le fait qu’il puisse lui arriver quelque chose, que ce soit à elle ou à Autone d’ailleurs. Il ne pouvait imaginer la vie sans sa compagne ou son amie… Surtout pas après tout ce qu’il venait de vivre.

Tu as raison, je sais bien que tu as raison mais comment pourrais je lui pardonner un jour ? Cela me semble sacrément compromis… Quoi qu’il en soit, et si jamais on se sort de là, je ne ferais rien qui risquerait de mettre à mal notre combat… Mais il n’est pas mon roi, il n’aura droit à aucun respect.

Matis approuva les propos de l’elfe avant d’essayer de se détendre le plus possible mais c’était loin d’être facile. Les propos qu’elle venait de lui servir, il les connaissait par cœur car lui-même les rabâchait dans son esprit.

Oui, nous devons faire attention à tout et à tous… D’ici là tachons de rester calme, nous aurons besoin de toute notre force tout à l’heure…

Matis était prudent, c'était sage de sa part, et satisfaisant à voir, pas qu'elle pensait qu'il était imprudent, mais elle savait que son ami était des fois du genre audacieux, et des fois l'audace était malvenue même si elle était admirable, enfin bon elle aurait compris qu'il veuille sortir de cette prison au plus vite dans le cas inverse, mais elle accueillait avec approbation la prudence de son ami. Il aurait été dommage après tout que ce dernier périsse par faute de prudence, surtout qu'il ne méritait aucunement de mourir en un tel lieu… Comme beaucoup de monde ici pensa Aramis amère, elle se demandait même si qui que ce soit méritait un sort aussi atroce, elle ne le souhaitait à personne.

« Pour le moment rester en vie est le plus important, en plus de ne pas céder face à toutes ces horreurs. Lorsque nous serons sortit d'ici il sera temps ensuite de se fixer des objectifs tout autres. » Pour sa part elle voulait vivre oui, mais pas devenir un monstre, pas comme beaucoup des prisonniers. Voilà bien un sort qui selon-elle pourrait être pire que la mort. Un sort qu'elle ne désirait pas subir.

« Cela est vrai, de toute manière ce n'est pas vraiment comme si patienter était quelque chose dont nous pouvions nous passer. » C'est que sortir de Morneflammes avait bien peu de chance d'être un jeu d'enfant, cette prison était réputé pour être inexpugnable, et Aramis savait que Vraorg avait prévu tout ce qu'il fallait pour que personne ne s'échappe. Mais ce n'est pas pour autant que la chose se révelerait forcément impossible, enfin elle espérait…

Il fallait tout d'abord vivre, survivre, que ce soit à la température, à la faim, aux autres prisonniers. Beaucoup en étaient réduits aux rangs de simples bêtes, et pour ceux à qui il restait assez de jugeote pour un peu de réflexion il y avait bien peu de moment de paix, pas de relâchement autorisé, ici ne pas être prudent c'était être mort… Tout pouvait arriver, et l'erreur n'était pas permise.

Et elle ne tenait pas à faire une erreur qui pourrait être préjudiciable à elle, ou à ses amis. Enfin dans tout les cas il fallait continuer à se battre.

« Certes je pense que nous aurons du mal à nous reconnaître dans un miroir à l'instant. Ce que je me demande surtout c'est si nos proches s'en sont sortit. Cela fait trois ans que j'ai été séparés de mes frères baptistrels, trois ans de trop. Et vous de vos hommes Matis. Nous ne savons pas ce qui leurs est arrivé. J'espère juste qu'ils vont bien, ils doivent s'inquiéter pour nous qui avons finit ici... » Voilà bien un tracas qui se rajoutait déjà aux nombreux tracas allant avec cette maudite prison…

« Voilà comment il faut penser Matis, il est ton droit de ne pas lui pardonner, et de vouloir régler ceci quand l'heure sera arrivé, mais pour le moment nous devrons nous ranger à ses côtés. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis, et dans le cas de Fabius Kohan c'est un problème pour plus tard, mais pour le moment il est l'une des solution au problème qu'est Vraorg. » Et il fallait tâcher de parer avant tout à l'essentiel.

« Prudence est mère de sûreté. Enfin sur ce je te propose que nous allions voir les personnes à qui tu peux faire a peu près confiance … » Histoire d'au moins régler ceci.

"A propos de cela, accepte tu de me dire pourquoi tu leurs consacre un peu de confiance?" Finit-elle calmement, disons qu'elle avait une certaine envie de juger d'elle-même cette histoire, on ne savait jamais après tout.

Il comprenait tout ce que lui disait son ami même s"il ne pouvait y souscrire totalement, mais de toute manière, avait il réellement le choix ? Pas vraiment si l'on se référait à l'endroit même où il se trouvait. Et puis, en restant dans ce lieu maudit, n'était il pas lui même devenu ce qu'il combattait par avant ? N'était il pas devenu une bête qui n'était plus apte à vivre dans une société civilisée ? Il n'en savait pas grand chose, il n'arrivait de toute manière pas à réfléchir correctement. Il y avait tellement de chose faite pour ne pas le laisser civilisé et l'obliger à devenir une bête voire même un monstre il ne savait plus vraiment bien.

Il resta silencieux, il ne pouvait rien dire de plus que tout ce qu’il avait déjà dit, il était fatigué, il voulait en finir avec cette histoire et cette vie de prisonnier. Il voulait s’enfuir, il voulait partir d’ici, il voulait défoncer chacune des pierres qui composaient le mur qui l’empêchait de retrouver sa liberté. Tout ce qu’il voulait c’était vivre sa vie et ne plus rester dans un tel endroit. Il savait qu’il n’était pas le seul dans ce cas là, il savait qu’il ne serait pas le dernier ni le seul à partir en courant le jour où les murs tomberont. Mais pour l’instant, ce jour était loin, pour l’instant il devait encore vivre dans ce lieu même si survivre était plutôt le terme à employer. Pour l’instant il devait se donner une nouvelle chance de rester en vie, et pour cela il devait impérativement s’en prendre à d’autre prisonnier… Ce n’était pas quelque chose dont il était fier mais il n’avait pas le choix… Comme tout le reste.

Je sais que tu as raison Aramis mon Amie, mais pardonne moi ne n’avoir que de la rancœur en ce moment. Je n’ai pas envie d’imaginer servir un homme tel que lui-même si à travers lui je sers les Esprits…. Pour le moment je veux juste trouver un moyen de rester en vie pour poursuivre la lutte et avoir droit à la vie qu’on m’a volé.

Il resta silencieux et prit le temps d’analyser les paroles de son amie. Il comprenait ses doutes et prit le temps pour lui répondre.

Je les connais depuis longtemps et je me suis battu à leurs côtés durant l’Aube Rouge et j’aime à espérer que cela nous a quelque peu lié. Après je me trompe peut être mais pour le moment ils font tous deux partis des gens en qui j’ai confiance.

En sachant qu’Autone et toi occupaient les premières places de cette confiance. Korentin aussi d’ailleurs, même si je n’ai pas encore eu affaire à lui… Mais ça c’est une autre histoire.

Bref, reposons nous avant d’aller régler cette sombre affaire qui ne m’amuse pas du tout…. Mais nous n’avons pas le choix n’est ce pas ? Quoi qu’il arrive et s’il faut aller jusqu’au bout… Laisse moi m’en occuper… Je ne veux pas que tu ais à rompre ton serment de non violence.

On a décidé de faire archiver le rp finalement, vu les incohérences, et encore désolé.