Bienvenue !

« Venez et laissez votre Âme à l'entrée. »

Liens utiles

A noter...

La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).



 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Partagez

L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeDim 5 Oct 2014 - 17:57

An 2 de l'âge d'obsidienne – Fin avril

« Sire Carales ? La princesse va vous recevoir. »

La voix du domestique venu lui porter la nouvelle tant attendue arracha le supposé Carales à la muette contemplation des jardins qui s'étendaient en contrebas de la fenêtre devant laquelle il se tenait alors. Le comte Carales alias Kylian Wallam, renégat vampirique de son état, remercia le serviteur d'un geste volontairement désobligeant, empruntant les mimiques et la gestuelle du véritable comte d'Ormlin du mieux qu'il lui était possible de le faire. L'idée lui avait été suggérée par nul autre que l'empereur rebelle, Korentin Kohan, lorsque les deux hommes étaient parvenus à établir une sorte d'accord tacite selon lequel le vampire et ancien amant de la princesse se présenterait à la capitale impériale sous les apparats d'un noble, heureusement peu connu à la cour de Gloria, dans le but évident d'apaiser leurs craintes communes quant au devenir de la jeune femme. C'était Korentin encore qui avait évoqué le comté d'Ormlin, modeste domaine qui s'étendait sur les terres du sud-ouest de l'empire, sous tutelle du duché d'Aldaria, lorsque s'était posée la question de savoir quelle serait l'identité qu'usurperait le renégat vampirique. A en croire les dires du souverain, le maître des lieux présentait d'intéressantes similitudes avec le physique du vampire, certes insuffisantes pour tromper quiconque connaissait le véritable Carales, mais qui justifiaient néanmoins que cette chance soit tentée. Elle le fut d'ailleurs, comme pouvait en attester la présence du vampire entre les murs du palais impérial, et jusqu'à présent l'entreprise suicidaire dans laquelle il s'était lancé à corps perdu semblait couronnée de succès. Du moins était-ce ainsi que le renégat considérait le fait qu'aucune lame, de verre noir ou non, n'était jusqu'à présent venue lui caresser la chair de son tranchant. Apparemment, les longues heures pendant lesquelles le souverain rebelle avait enseigné au vampire les petites habitudes et autres manies de cet ancien vassal portaient leurs fruits.

Ainsi, précédé du valet qui s'était offert de le guider dans les couloirs du palais impérial, Kylian pouvait sentir monter en lui un intense sentiment de nervosité qu'il dissimulait d'ailleurs de plus en plus difficilement. Il le savait désormais, chaque pas qu'il faisait le rapprochait un peu plus d'une porte derrière laquelle il trouverait Esmelda, et les questions se faisaient de plus en plus nombreuses dans son esprit. Comment réagirait-elle ? Quel accueil serait le sien ? L'écouterait-elle seulement, ou prendrait-elle peur au point d'en appeler à la garde aussitôt qu'elle le verrait ? Il n'avait aucune réponse à apporter à ces questions, et craignait même de pouvoir le faire. Etrange que ce soit au moment de toucher au but qu'il se révélait finalement le plus inquiet, le plus nerveux, alors que le matin même encore, il se présentait avec sa monture aux portes de la ville, lesquelles étaient pourtant gardées par un détachement d'alayiens qui n'eurent pas manqué l'exécuter sans procès aucun s'ils avaient découvert sa véritable identité. Certes, il avait bel et bien ressenti cette boule au creux de l'estomac, siège de l'anxiété qui avait été la sienne lorsqu'il était passé devant les regards des soldats en faction au palais impérial, de même que lorsqu'il n'avait pu faire autrement que d'échanger quelques mots avec un noble en quête de l'oreille de l'un de ses pairs, ou en l'occurrence supposé tel, à laquelle confier les déboires qu'avaient provoqué sur son domaine les nouvelles lois impériales. Mais cela n'avait été en rien comparable avec la détresse presque panique qui s'emparait de lui à mesure que défilaient les souvenirs de la dernière et si terrible entrevue qu'il avait eu avec la princesse auprès de laquelle il avait demandé audience. Officiellement, la raison de sa présence à Gloria avait été de rencontrer le trésorier Ostiz en vue de régler un désaccord financier qui n'avait en vérité jamais existé. Le hasard, ou simplement le soin tout particulier que le Kohan et le renégat avaient apporté à la couverture de ce dernier, avait voulu que le trésorier soit alors absent de la capitale et le faux Carales disposait donc de toute sa liberté de mouvement pour assurer la famille Kohan de la loyauté du comté en ces temps de troubles. Par exemple, en conversant avec la princesse récemment revenue auprès des siens.

Le voyage qui mena le comte présumé jusqu'au pied de la porte du petit salon de lecture qu'avait choisi la princesse pour le recevoir lui parut tout à la fois particulièrement long, tant il sentait son coeur brûler d'impatience à l'idée de caresser du regard le visage qu'il avait aimé jadis, aimait encore et aimerait à jamais, et particulièrement court, tant il craignait le regard que porterait justement sur lui ce même visage. Avec une discrète révérence, le domestique désigna la porte tant redoutée et prit congé alors même que les doigts froids du vampire venaient frapper quelques coups contre le bois du battant. On l'invita à entrer, ce qu'il fit non sans prendre auparavant une profonde inspiration dont il espérait tirer il ne savait trop quel courage.

De mémoire de vampire, il n'avait jamais rien ressenti qui fut comparable à ce qui déferla dans son esprit lorsque son regard vint croiser les prunelles ambrées de la jeune Kohan. Elle n'était pas seule, bien entendu, une princesse pouvait-elle jamais l'être en son palais ? Entre les dames de compagnie qui la suivaient plus fidèlement que ne l'aurait fait son ombre, et la garde chargée de veiller à sa sécurité, il eut été illusoire d'espérer trouver la demoiselle en seule compagnie de la solitude. Le vampire demeura interloqué l'espace d'une seconde d'éternité, alors que son esprit luttait avec ses jambes pour lui éviter de prendre ces dernières à son cou, mais il parvint finalement à s'avancer pour venir s'agenouiller avec humilité devant le sang royal. Si tout un chacun eut décrit la scène comme le comte Calares s'agenouillant devant la princesse Kohan, la réalité voulut plutôt que ce soit Kylian qui s'agenouilla devant Esmelda. Il ne ressentait pas son geste comme une stricte application du protocole, quand bien même il était commode que les deux concordèrent ainsi, mais bien comme une volonté profonde de sa part de se soumettre ainsi au jugement et à la volonté d'une femme qu'il avait bafouée, brisée, et auprès de laquelle il avait tant et tant à se faire pardonner. Eut-il pu s'abaisser plus bas encore qu'il l'aurait fait, jusqu'à faire corps avec le plancher par exemple. Les secondes s'égrainèrent lentement, avant que le vampire qui se dissimulait derrière le nom de Carales ne trouve le courage de prendre la parole :

« Altesse, c'est pour moi un honneur et un privilège que celui de vous rencontrer. Vous me pardonnerez, je l'espère, l'outrecuidance de souhaiter que ma misérable personne vous sera une agréable compagnie pour le moment que nous passerons ensemble. »

Il peinait à maîtriser les tremblements de sa voix, et le regard qu'il releva ensuite vers le visage de la jeune femme n'était qu'humilité implorante tandis qu'il ajoutait avec un timbre de voix qui n'eut alors rien à envier à celui d'une supplique :

« Si tant est que telle est votre volonté, bien entendu. »

Elle pouvait alors tout aussi bien le renvoyer d'un seul geste, sans même qu'il ne lui fut nécessaire de prononcer un seul mot, sans même qu'il ne lui fut nécessaire de supporter sa vue une seconde de plus. Elle pouvait aussi tout simplement révéler l'usurpateur qu'il était et le condamner par la même occasion à une mort certaine, mais assurément non moins méritée. Enfin, et surtout, elle pouvait également lui accorder une chance et justifier d'un quelconque caprice qu'on les laissa discuter seul à seul.


Dernière édition par Kylian Wallam le Dim 23 Nov 2014 - 12:56, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Left_bar_bleue0/10L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeMar 7 Oct 2014 - 18:10

La vie de la princesse au palais du dragon reprit bien vite le cours de là où elle s'était arrêtée quelques mois plus tôt, presque une année. La jeune femme avait bien vite reprit ses habitudes, mais cette fois dans la discrétion et en suivant le protocole en vigueur sans dire un mot. Elle suivait un peu le mouvement comme pour mieux se fondre dans le décors de la cour. Pour le moment son retour était sur toutes les lèvres et on cherchait à la voir, à être reçu par elle comme gageant l'espoir que la princesse avoue la vérité sur ce retour. Car les quelques mots échangés dans la salle de trône n'avaient pas comblé la curiosité des nobles de la cour. Qu'importe.
Esmelda avait retrouvé ses appartements, presque dans le même état que lors de son départ. Très vite Fabius lui assigna un personnel trié par ses soins. Des lames noires pour garantir sa sécurité. Par chance, le nouveau capitaine de sa garde avait été le second de Névérick, son ombre depuis son enfance. Il était taillé dans le même moule, loyal, honnête et fidèle au nom des Kohan. La jeune femme retrouva certaines de ses anciennes dames de compagnie, comme la douce Léanne, mais aussi Lyssandre son ancienne nourrice. Dame Liesse n'était plus la garante du bon fonctionnement de sa maison, mais la duchesse Sérieys prit cette fonction avec plaisir et d'une main de fer, comme sa prédécesseur. Le plaisir de retrouver aussi certaines de ses servantes, comme la gentille Anna ou bien aller se glisser dans les cuisines voir Miss Padmore et regouter ses délicieux gâteaux et retrouver Madame Hughes et son code d'honneur du protocole quand à la tenue du palais, oui, cela redonnait un certain goût du bonheur à la jeune femme, mais aussi un regain, une force quand à son difficile choix et d'avancer malgré les difficultés que les Esprits ont mis sur son chemin. Mais revoir sa mère fut le plus beau des bonheur, de pouvoir la serrer dans ses bras, de pleurer avec elle la mort de son frère. Oui, c'était de revoir ces personnes, d'entendre ce qu'ils avaient vécu depuis l'arrivé de Fabius, entendre leur mots et leur maux, cela lui faisait autant saigner le cœur que le renforçai pour que les choses changent.

Mais il était bien une chose que la princesse ne regrettait pas et qui ne semblait pas avoir changé fut la parade des prétendants qui défilaient de nouveau devant elle. Son retour et le pardon de son cousin la remettait dans la course au pouvoir. Mais la princesse continua à bien s'en moquer, préférant suivre sa mère dans ses différentes œuvres, notamment auprès des orphelins de la ville. Et quand la princesse aurait bien plus confiance en ces gardes, elle retournerait voir les commerçants du quartier ouest, il fallait qu'elle leur parle, qu'elle leur parle de ses idées. Auprès d'eux, elle savait qu'elle aurait une oreille attentive mais aussi des conseils.

Mais en attendant, un énième comte ou duc, noble en tout genre demandait audience. Difficile de refuser pour le moment, et Esmelda acceptait sans sourciller de rencontrer un énième pleurnicheur sur la difficulté de gérer son domaine ou bien de payer les impôts ou encore pire lui compter fleurette. La jeune femme ne se souvenait que vaguement de ce noble, il venait des alentours d'Aldaria dans ses vagues souvenirs, sûrement un allié de Korentin qui veut savoir ce qu'il devenu ou bien un curieux qui veut connaître la vie de rebelle, comme si cela était une partie de plaisir, une sorte de vie dangereuse et trépidante, un brin d'adrénaline dans ce monde bien étrange. Quoiqu’il en soit, cette rencontre ne l'arrangeait pas. Esmelda devait sortir afin de se rendre vers les casernes afin de prendre des nouvelles des soldats. Dans l'espoir que ce ne soit pas une doléance de plus. Et la princesse ne fut pas au bout de ses surprises. Et quand l'homme entra dans la pièce, Esmelda crut raté quelques battements de son cœur. Non, ce ne pouvait pas. Mais si. L'homme face à elle n'avait rien à voir avec le vague souvenir de ce noble. Non, c'était son ancien amant qui s'agenouilla face à elle en lui pardonnant sa présence. Mais à quoi jouait-il donc ? Il n'était quand même pas venu jusqu'ici pour continuer de la harceler ?

Émue, gênée, totalement désemparée, Esmelda murmura :


« -Sir Caralès... ? »

Elle s'avança vers lui pour lui faire signe de se relever, la main tremblante. Non, il ne fallait pas qu'on remarque quelque chose. Pour parer à son malaise naissant la princesse rétorqua.

« -Il est étrange comme vous ressemblez à une ancienne de mes connaissances. »

La jeune femme resta droite devant lui plongeant un regard sombre, en colère mais rempli aussi d'une certaine amertume et peine, sentant remonter en elle toute leur dernière rencontre. Ses mots violents, son attitude méprisable. Est-ce qu'il allait recommencer. La princesse se méfiait et préférait s'assurer quant aux raisons de sa présence devant elle. Il lui fallait se retrouver seuls.

« -Quand à votre compagnie, puisque vous êtes là, peut être voudriez-vous bien nous accompagner pour une promenade dans le jardin d'hiver ? Nous y allions, mais votre requête nous a retardé et il serait dommage de rater une si belle journée. Peut être que vous m'avouerez ainsi une telle demande pressante. »

Oui, de cette façon elle connaîtrait les vraies raisons de sa présence. La suite de la princesse suivirent la jeune femme et le noble dans le petit jardin d'hiver. Il n'avait d'hiver que de nom. Il était composé d’arbustes et de plantes un peu plus vivace et qui craignaient un peu moins la douceur des hivers de la capitale. Marchant devant sur le chemin dallé la princesse parla d'une petite voix, espérant ne pas se faire entendre de ses dames de compagnie qui suivaient quelques pas derrière elle. On sentait l'amertume dans sa voix, mais aussi la tension dans ses mains qu'elle serrait avec force.

« -Si tu viens pour la bague je ne l'ai plus. Si tu viens pour des reproches, je n'ai nullement besoin de les entendre, j'ai fait ce qu'il fallait. »

Au moins, ça annonçait la couleur. Donc pas la peine qu'il perde son temps de vampire face à une pauvre humaine qui le lui avait fait perdre et qui n'était pas capable de tenir ses paroles en plus. La princesse ajouta le regard perdu au loin dans la végétation.

« -Et si tu viens pour finir de me reprocher tes échecs, tu peux partir de suite je n'ai plus loisirs à les entendre. »

Non, il n'avait plus ce droit depuis qu'il avait franchi la porte de sa chambre.
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeSam 11 Oct 2014 - 17:56

Instinctivement, Kylian avait détourné le regard lorsque celle qui avait été sa fiancée s'était dirigée vers lui, tant il craignait ce qu'il ne manquerait pas y lire maintenant qu'elle l'avait reconnu. Ses sens vampiriques lui avaient permis de nettement ressentir le trouble que sa présence inspirait à la jeune femme, cette brusque variation dans le rythme cardiaque, le souffle imperceptiblement plus court ou encore ce léger tremblement dans la voix étaient autant d'indices sur l'état d'anxiété dans lequel il l'avait plongée. Le ton fut donné dès les premiers mots : elle trouvait étrange qu'il soit présent ici, lui qui n'était désormais plus guère qu'une ancienne de ses connaissances. Réprimant une moue embarrassée, le vampire qui se faisait passer pour noble trouva finalement le courage de lever les yeux vers le regard courroucé autant qu'effrayé qu'elle posait sur lui. Mais à son plus grand soulagement, elle ne le chassa pas, pas encore du moins, et semblait même consentir à lui laisser l'opportunité de s'expliquer quant à la raison de sa présence ici.

« Les désirs de sa majesté sont des ordres pour moi : je serais honoré de vous accompagner dans les jardins d'hiver, je vous suivrais partout où il vous plaira d'aller. »

Jusqu'au bout du monde si tel était ce qu'elle voulait, car à la différence de l'hypocrisie de bien des nobles dont le discours ne visait qu'à passer de la pommade aux nobles de plus haut rang, les mots du faux Carales résonnaient d'une profonde sincérité. Ils n'échangèrent plus un mot le temps que dura leur déplacement jusqu'aux jardins que la jeune femme avait choisi pour la suite de cet entretien, traînant dans leur sillage autant les dames de compagnie que la garde désignée pour veiller sur la princesse. Ce n'est que lorsqu'ils furent arrivés à destination qu'ils parvinrent à prendre un peu de distance avec les oreilles indiscrètes et qu'Esmelda put finalement s'adresser à son ancien amant et non plus à un Carales de façade, toujours à mots couverts cependant. L'ouïe fine du vampire était heureusement ou malheureusement bien assez sensible pour lui permettre d'entendre ce qu'elle avait à lui dire, et il ne savait plus s'il devait bénir ou maudire ses tympans. Alors il était vraiment tombé si bas ? Il s'était vrament montré odieux au point que l'amour de sa vie se refusait même à considérer qu'il put être venu la trouver pour autre chose que lui réclamer cette bague maudite ou lui faire de nouveaux reproches ? Il eut envie de se mordre les lèvres mais se retint d'extrême justesse tandis que son regard croisait celui d'un garde en faction non loin d'eux. Ce n'était probablement pas une bonne idée de dévoiler ses crocs ainsi. Empruntant le ton presque inaudible avec lequel la jeune femme s'était adressée à lui, il répliqua avec humilité :

« Et si je viens pour te présenter des excuses ? »

Les anciens amants échangèrent un nouveau regard, trop bref et trop surveillé que pour véritablement pouvoir avoir une véritable signification. Dracos leur vienne en aide, ils n'allaient quand même pas rester ainsi à tourner au milieu des fleurs et arbustes en n'échangeant qu'une phrase timide de temps en temps tout de même. Non, le vampire avait trop à dire, trop à faire que pour s'en contenter, aussi prit-il sur lui l'initiative de renvoyer autant du personnel de la princesse qu'il lui serait possible d'en chasser. S'immobilisant brusquement sur le petit chemin dallé qui serpentait au milieu des plantes, le vampire se retourna en direction des dames de compagnie de la princesse et enroba sa voix des intonations les plus condescendantes dont il put la charger pour s'adresser à elles :

« Mesdames, il me faut vous annoncer que votre présence m'indispose. J'ai à parler de choses importantes avec la princesse, aussi je vous prierais instamment de quitter les lieux et d'aller chercher potins pour vos commérages ailleurs ! »

C'était culotté, mais le prestige de la noblesse drapait souvent ses représentants d'une aura de supériorité face au petit personnel et autres pique-assiettes qui aimaient à graviter dans l'entourage des puissants. Alors, aussi choquées qu'elles purent l'être, les confidentes de la princesse obtempérèrent en ruminant leur désapprobation. Restait la garde, bien sûr, et il n'y avait cette fois rien que le vampire déguisé put faire pour les chasser. Heureusement, il pouvait compter sur la stricte retenue imposée par les codes militaires pour s'assurer que les soldats qui les surveillaient du regard resteraient hors de portée auditive. Ramenant son attention sur la princesse, Kylian lui offrit son bras, comme l'eut fait un galant homme pour se proposer à l'escorter. Ils avancèrent encore un peu et déambulèrent de quelques pas dans les jardins, le temps pour eux, et en particulier pour les sens affûtés du vampire, de s'assurer que personne ne risquait plus les entendre désormais. A défaut d'être loin des yeux, le couple ou du moins ceux qui l'avaient été pourrait demeurer loin des oreilles indésirables.

C'est lorsqu'ils arrivèrent sur une petite cour intérieure, harmonieusement disposée au milieu des massifs de fleurs, que le vampire s'immobilisa et entraîna la jeune femme à en faire autant. Il pivota d'un quart de tour pour venir se placer face à elle tandis qu'il reprenait la parole sur un ton plus conventionnel :

« Je ... »

C'était tout ce qu'il était parvenu à articuler dans un premier temps, frappé qu'il avait été par la beauté des traits qu'il redécouvrait plus attentivement désormais. Il n'avait pas oublié son visage, bien entendu, mais si c'était une chose d'en garder précieusement le souvenir, c'en était une autre de pouvoir le contempler de nouveau. Elle avait minci, également, et même la robe qu'elle portait ne pouvait dissimuler ce détail au regard de son ancien amant, lequel comprit rapidement qu'il était probablement plus qu'en partie responsable de cette perte d'appétit. Se ressaisissant, il bredouilla encore quelques sons indistincts avant de parvenir à formuler des mots intelligibles :

« Pardon, je ... Cela fait des semaines que je me répète inlassablement tout ce que j'ai à te dire et maintenant que je suis devant toi, je ... je ne sais plus par quoi commencer. »

Trop de questions se bousculaient dans sa tête, trop de sentiments, que ce soient l'amour qu'elle lui inspirait comme la honte qu'il ressentait à l'égard de la façon dont il s'était comporté. Finalement, le vampire plongea les pieds dans le plat, se laissant tomber à genoux devant elle tandis qu'il venait lui prendre la main dans les siennes, les yeux assombris de larmes qui semblaient n'attendre qu'une opportunité pour s'écouler sur ses joues :

« Je suis désolé, Esmelda. Je sais qu'il est tard, trop tard même, mais je ... j'ai pris conscience de ce que j'avais fais, de la façon dont je me suis comporté envers toi et envers tant d'autres personnes et ... il fallait que je vienne te le dire en face : je suis désolé. Sincèrement, profondément désolé pour le mal que je t'ai fais. »

Un autre qui serait assurément désolé, c'était probablement le véritable Caralès lorsqu'arriverait à ses oreilles le bruit selon lequel il avait présenté ce que n'importe quel témoin de la scène rapporterait comme une demande en mariage en bonne et due forme. Pour peu que le comte d'Ormlin fut déjà marié et sa réputation prendrait un sale coup par la faute du renégat vampirique, mais c'était alors bien loin des considérations actuelles du renégat en question.

« Je n'attends pas que tu me pardonnes, moi-même je ne me pardonnerais pas car je sais que ce que j'ai dis, ce que j'ai fais ne mérite aucune indulgence. Je voudrais juste... que tu puisses accepter mes excuses pour ce qu'elles sont. J'ai besoin que tu saches que je n'ai jamais eu l'intention te faire souffrir et surtout, que je n'ai jamais cessé de t'aimer quand bien même j'ai pu prétendre le contraire. Ce qui est arrivé ce soir là n'aurait jamais dû se produire, je me suis comporté comme le dernier des imbéciles mais je te supplie de me croire : je pensais sincèrement que je faisais ce qu'il y avait de mieux pour toi, pour ton peuple, pour nous. J'avais tort, bien sûr, mais je n'avais pas conscience de ce que je faisais alors, de ce que je te demandais, je ne mesurais pas l'ampleur des conséquences des mes actes autant que de mes mots et ... »

Sa voix tremblante s'interrompit tandis qu'il baissait piteusement la tête pour conclure :

« Je donnerais tout ce que j'ai pour une chance de revenir en arrière, de défaire ce qui a été fait et de changer ce passé dont j'étais l'instigateur. Mais je ne le peux pas, je ne peux qu'en accepter les conséquences et faire du mieux que je le peux pour réparer mes torts. »

Skade l'avait mis en garde que ce moment serait difficile à passer, et le jeune dragonnier pouvait désormais témoigner que sa liée ne s'était certainement pas trompée. Mais il savait que de l'autre côté de cette rivière de souffrance dans laquelle il s'était jeté se trouvait un espoir, infime peut-être, mais un espoir malgré tout. Celui que la jeune femme pourrait trouver la force non pas de le pardonner, mais de lui reconnaître un acte de rédemption.
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Left_bar_bleue0/10L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeDim 12 Oct 2014 - 22:10

La jeune femme marcha dans les petites allées de ce jardin qu'elle appréciait particulièrement. Il était d'une beauté rare, calme et paisible, souvent baigné d'ombre autant que de soleil, bercé par le chant des oiseaux.
Kylian était près d'elle, là à s'excuser. Esmelda ferma les yeux pour mieux accuser le coup de ses quelques sons. Depuis qu'il s'était présenté à devant elle, la princesse se retenait. De tant de chose. Le gifler, pleurer, fuir, crier. Mais non, elle devait rester droite et ne rien laisser paraître. Rien du tout, être placide et effacée. A ses excuses, elle lui jeta un coup d'oeil en coin, sans rien dire. Que dire de plus d'un part. Et à dire en ces lieux. Mais Kylian trouva une parade qui choqua les femmes de compagnie de la princesse mais la dite princesse elle même. Comment osait-il ? Devant la princesse royale, faire disposer ses dames. Elle ouvrit grands ses yeux avant de confirmer les dires de l'homme d'un signe de tête. Puis elle se tourna sèchement vers le renégat et le fusilla du regard.

«-Tu sais que grâce à cela, tu vas les avoir tes commérages. Et je vais récolter des soupçons quand à mon égard. Comme si j'en avais encore besoin.»

Mais la suite, la mit encore plus en colère. Ils avancèrent un peu plus loin dans une sorte de petit square et c'est là que Kylian se mit à genoux face à elle. Esmelda resta muette de stupeur, le visage agacée par la situation, mais le cœur battant à chacun de ses mots. Le cœur en souffrance, la jeune femme chercha à rester impassible. Mais cela devenait de plus en plus difficile. Quand il eut finit, un silence s'installa. La voix tremblante, la princesse parla avec sincérité.

« -Si tu n'attends pas que je te pardonne, qu'attends-tu de moi au juste ? Que j'accepte tes excuses. Cela est fait, je les accepte. Mais je ne vois pas en quoi cela changera quand aux mots que tu as prononcé. Et relève toi par pitié, je vais avoir à devoir à m'expliquer quand à ta demande de me parler seul, mais en plus si tu t'agenouilles face à moi... »


Elle lui fit signe de se relever et vite, cherchant à ne pas regarder les gardes non loin d'eux.

«- Tu n'as jamais eu l'intention de me blesser, mais tu l'as fait. Oui, je sais, sous couvert d'un diamant qui t'as corrompu l'esprit. Et je sais que ça n'excuse pas tout. Mais les faits sont là. Tu as prononcé des mots que j'espérai n'avoir à entendre de ta bouche. Tu as mis en relief des doutes que j'ai en moi, des failles qui sont présentes et les voir balancer à ma figure par l'homme qui était mon fiancé... »


Oui cela avait été le plus rude. Cette façon qu'il avait eu de la mépriser et la rendre plus bas que terre.

« -Tu ne voulais pas les dire, mais ils étaient pensés, même si enfouit. Et me sentir encore plus faible, plus misérable que je ne me sens par toi. Tu devais être celui qui me soutenait. Non seulement tu m'as caché ce diamant et sa provenance, ou bien trop tard et tu ne m'as pas dit ce que tu pensais réellement.»

Mais il fut celui qui finit de la briser.

« -Oui, on ne peut revenir en arrière. Et tant mieux. Tu as au moins exprimé tes profondes pensées. Celle que je suis un frein à ce qui était ta destinée. Sauver ton peuple. Il n'y a rien de plus important à tes yeux et je ne peux te le reprocher. Bien au contraire. Et je sais que tu pensais que c'était la solution. S'en était une. Mais pas la meilleure. L'importance n'était que tu fus persuadé ou pas de la bonne action de cette demande, mais la finalité. Tes mots, tes gestes, ta violence. Qui me dit que tu ne recommenceras pas sous la colère ? La faim ? La peur ? Ou ce diamant ? Comment puis-je avoir l'assurance que cette partie de toi que tu cherches à refouler, à taire ne resurgira pas ?»

Car cela était ce qu'elle craignait. Que de nouveau, il vienne lui reprocher tout un tas de choses. Car oui il l'aimait peut être. Elle aussi. Mais il lui avait fait bien trop mal. Et il pouvait dire ce qu'il voulait, Esmelda garderait en souvenir la violence de ses mots, de ses actes. Que voulait-il au juste ? Simplement des excuses. Il les avait alors qu'il cesse de la tourmenter.

« -Tu t'es défait de ce diamant. Mais quelque part, moi non. Il coule encore en moi, les méfaits qu'il a causé. Et mon cœur n'est pas un tort que l'on répare avec des mots. Tu m'as fait trop souffrir Sir Caralès. »


Oui bien trop.

« -Voilà excuses acceptées. Cela devait valoir le renvoie de mes dames ? »

Cherchait-elle à conclure au plus vite cette discussion. Oui, son cœur ne tiendrait pas quelques instants de plus. Il la faisait souffrir en restant là devant elle. Même si elle avait attendu ces mots, rêver les entendre. Mais cela ne soulageait pas son cœur, il le faisait souffrir encore plus. De le voir devant elle, de le savoir conscient de tout le mal qui lui avait fait. Non, rien n'y changerait, elle avait encore mal, trop mal. Et elle lui en voulait de trop.
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeLun 13 Oct 2014 - 20:51

Le silence qui succéda aux paroles du renégat vampirique lui parut interminable, comme si chaque seconde s'était faite un devoir de s'étirer encore et encore, jusqu'à paraître une minute, une heure, une journée entière. Il demeurait à terre, le visage levé en direction des traits courroucés de celle qui avait été sa fiancée. Car la belle était alors particulièrement contrariée par la démarche de son ancien amant, et celui-ci éprouvait les plus grandes difficultés à ne pas détourner les yeux devant la colère qu'il pouvait lire dans les prunelles ambrées qui le transperçaient. Elle voulait qu'il se relève ? Comment en serait-il capable alors que son seul désir à cet instant était plutôt de s'abaisser plus et plus encore, jusqu'à disparaître sous les dalles de marbre blanc qui pavaient la petite cour tenant lieu de décor pour son mea-culpa ? Non, il ne pouvait pas se tenir debout devant elle, ses propres jambes auraient été incapables de supporter le poids de sa culpabilité. Aussi demeura-t-il agenouillé tandis qu'il se justifiait :

« Carales ne sera pas le premier noble à s'agenouiller devant toi pour voir sa demande en mariage éconduite, pas plus qu'il ne sera le dernier. Tes domestiques s'en amuseront un jour ou deux et oublieront bien vite cet épisode, mais si tu crains vraiment pour ta réputation alors gifle moi et va retrouver tes dames pour t'offusquer avec d'elles de mon effronterie... »

Car il ne se relèverait pas de cette manière, pas alors qu'il se tenait devant celle qui lui apparaissait sa supérieure et sa dominante, pour reprendre une façon de penser typiquement vampirique. Elle était la forte, il était le faible, dès lors quoi de plus normal à ce qu'il ait à lever les yeux pour trouver les siens ? Il devait s'effacer devant elle, c'était une pulsion qu'il ne contrôlait pas, un besoin viscéral qu'il avait de se sentir écrasé par la présence de celle qu'il avait offensée. Et il le fut bien plus encore qu'il n'avait pu l'imaginer, par les paroles plus que par toute autre chose mais le résultat ne différait pas pour autant : chacun des mots qui avaient franchi les lèvres de la belle avait été un nouveau coup de poignard porté au coeur moribond du renégat vampirique. Un juste châtiment, sans doute, une souffrance à la hauteur de celle qu'il avait lui-même infligée à la jeune femme quelques mois plus tôt. A mesure qu'elle avait parlé cependant, il encaissait de plus en plus difficilement les reproches. Ses mains se mirent à trembler, puis ses lèvres frémirent tandis que les traits de son visage lui composaient l'expression d'un profond désespoir que l'on eut mêlé à la honte et à la douleur. Une sombre larme de sang s'écoula bientôt de son oeil droit, traçant son ténébreux sillon sur la joue plus claire du renégat, et il fallut que ce dernier baisse la tête pour ne pas risquer laisser à la garde la possibilité de constater que le comte d'Ormlin pleurait des larmes de sang.
Ainsi prostré devant la princesse, la tête basse et le regard perdu dans la contemplation de la trace plus sombre qui ornait le pouce avec lequel il était venu essuyer sa joue, il répondit avec humilité :

« Tu as toutes les raisons de refuser de m'écouter, mais si tu éprouves encore ne serait-ce que l'ombre d'un sentiment pour moi, laisse moi une chance de m'expliquer. Je ne la mérite pas mais je sais que derrière la colère, une part de toi veut comprendre. »

Joignant le geste à la parole, le vampire releva un regard implorant vers le visage de la princesse qui lui avait ravi son coeur avant de poursuivre précipitamment, trop effrayé par l'idée qu'il put s'être trompé et qu'elle n'attendait en réalité qu'une occasion pour tourner les talons et laisser derrière elle le triste souvenir qui l'avait tant fait souffrir.

« Je ne me cacherais pas derrière le diamant : le Kylian qui t'a maltraitée est bel et bien une part de moi, son venin coule dans mes veines et je suis entièrement responsable pour lui avoir permis de remonter à la surface. Mais ce n'était pas véritablement moi, Esmelda, ce n'était pas ton fiancé, ce n'était pas celui que tu aimais. J'aurais dû comprendre que le diamant influençait ce que je devenais, mais c'était... J'étais porté par l'espoir de te faire voir le monde tel que je te l'avais fais rêver, et je ne voulais pas échouer. »

Le dernier mot résonna sinistrement dans son esprit, tant il découvrait à présent à quel point il s'était trompé. Non seulement il avait échoué de la plus absolue manière qui fut, mais en plus de cela, il était parvenu à détruire le peu qu'il avait réussi à construire jusqu'à présent : pour l'illusion d'un modeste pas en avant, il avait fait un bond de géant en arrière. Maudit soit-il.

« Mais par-dessus tout, jamais je n'ai pensé un traître mot de ce que j'ai pu te dire ce soir-là : ces mots m'étaient dictés par la colère, par la haine, ils ne visaient qu'à te faire souffrir, pas à exprimer ce que je pouvais ressentir pour toi. Je t'aime, Esmelda, jamais je ne pourrais le dire assez. Alors non, tu n'es pas un frein, au contraire tu portes ma destinée : le plus important à mes yeux, c'est toi et uniquement toi. Voila ma pensée profonde, celle qui n'a jamais cessé d'exister mais que ma folie avait dissimulé hors de portée de ma conscience. »

Son regard ne quittait plus celui de la belle désormais, et le renégat éploré s'y accrochait avec toute la force que pouvait encore lui procurer le désespoir qui était le sien. Il avait conscience de l'importance des mots qu'il prononçait alors et cela ne l'en rendait que plus nerveux encore. Il fallait que son discours parvienne à trouver écho chez la jeune femme, qu'il fasse jaillir dans le torrent de son chagrin une pierre à laquelle elle pourrait se raccrocher pour ne plus se laisser emporter par la douleur qui était la sienne. Malheureusement, ce fut une bien sombre révélation qui s'échappa alors des lèvres de celui qui avait été son amant :

« Je... Je n'ai aucun moyen de te garantir que cela ne recommencera pas. »

Effondré devant cette constatation, le vampire baissa de nouveau les yeux. Il avait voulu lui donner un espoir, et déjà celui-ci s'effritait entre ses doigts. Pourquoi ? Il n'en avait pas la moindre idée, mais les mots continuaient de franchir ses lèvres sans qu'il put les retenir :

« Je pourrais te promettre que cela n'arrivera jamais plus, que je garderais le contrôle, mais en vérité, je n'en sais rien et je n'ai déjà que trop souvent promis sans tenir parole ensuite. Si la peur a définitivement remplacé l'amour dans ton coeur, il vaut sans doute mieux que... que je te laisse retrouver la paix. »

Alors c'était ainsi que cela se terminait ? Excuses acceptées, et que chacun s'en retourne suivre le chemin qui serait le sien désormais ? Il le semblait bien. Étrangement, cet espoir qui venait de mourir dans son regard libéra le poids qui pesait encore sur ses épaules, tel un deuil qu'il serait finalement parvenu à surmonter. Au bout de quelques instants d'un lourd silence, le vampire consentit à se relever lentement. Il paraissait plus calme, moins déraisonnablement désespéré, quoique son visage demeurait marqué par une profonde tristesse. Sa voix, lorsqu'il reprit la parole, ne tremblait plus autant mais s'auréolait encore de ce timbre froidement coupable dont il n'était pas sûr pouvoir jamais se séparer désormais.

« Je suis désolé. Je crois... Après ce que nous avons déjà vécu, j'espérais que notre amour serait capable de surmonter cette épreuve, mais ce n'était pas vraiment raisonnable, n'est-ce pas ? »

La question n'appelait pas de réelle réponse, tant celle-ci semblait évidente. Il avait été trop loin, s'était laissé emporter à franchir des limites dont il n'aurait en vérité jamais dû ne serait-ce qu'approcher, et il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même pour cela. Pourtant, son regard transpirait encore de l'amour qu'il éprouvait pour elle, et bientôt, l'ombre d'un sourire amer vint étirer le coin de ses lèvres tandis qu'il commentait avec douceur :

« Tu auras été la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. J'aurais voulu que tu puisses en dire autant à mon sujet, mais... »

Embarrassé, il ne termina jamais sa phrase et détourna brièvement le regard pour jeter un coup d'oeil en direction d'un garde posté à l'autre bout des jardins. Son attention revint toutefois bien vite se porter sur la jeune femme qui se tenait toujours face à lui, et il profita peut-être pour la dernière fois du plaisir simple qu'il avait à contempler les traits de ce visage qu'il avait jadis couvert de baisers, avant de trouver le courage de poser la question fatidique :

« N'y a-t-il donc vraiment rien que je puisse dire ou faire pour apaiser les tourments de ton coeur ? »

C'était plus fort que lui, il n'était pas capable de renoncer à elle ainsi, sans avoir au préalable tout tenté pour la récupérer.
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Left_bar_bleue0/10L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeSam 18 Oct 2014 - 11:58

Esmelda resta figer alors que Kylian était toujours à genoux, lui balançant à la figure le bal des prétendants et qu'un de plus ou de moins ne ferait pas la différence. Comment lui dire que si justement. Qu'elle avait déjà l'impression d'être un bon coursier à vendre sur le marché, alors oui un de moins faisait la différence, mais elle n'en dit rien, laissant son regard triste parler pour elle.

« -Bien sûr qu'une part de moi veut comprendre comment tu as pu passer d'un tel extrême à un autre ? Comment tu as pu me mentir, ne pas être honnête avec moi et comment tu as pu laisser cette chose se glisser entre nous. Mais entre vouloir comprendre, entendre, accepter il y a parfois un précipice. »

Esmelda était déjà perdu mais là Kylian la noyait.

« -Pourquoi cherchais-tu à me faire voir quelque chose que tu as si bien su faire le premier soir que l'on s'est rencontré. Avec une simplicité touchante et sans artifice. Pourquoi continuer maintenant alors que je connais ce monde, que je le bâtis à tes côtés. Là tu m'as juste montré que ce monde n'est qu'une utopie, une douce illusion, car ce venin qui coule en toi fait ressortir la violence et la haine que tu cherches à combattre. »

Que cela ne valait pas la peine de se battre pour prouver que la cohabitation, l'amour entre ces deux races étaient possibles. Heureusement Achroma lui avait démontré qu'il était parfois bien difficile d'être des précurseurs et que cette idée en valait la peine. Mais pour le moment, Esmelda ne pouvait donner une chance à cette douce rêverie. Car elle n'était plus qu'un rêve frappé en plein vol.

« -Oui dictée par la colère. La colère nous fait parfois dire un fond de vérité. Là encore ce sont des choses que tu as refoulé, enfouit en toi, comme ce que tu es réellement. A trop vouloir te différencier tu en as oublié que tu pourras dire et faire tout ce que tu veux tu es un vampire. Tu m'as reproché plusieurs fois de faire passer mon peuple avant, d'agir comme une humaine, mais c'est ce que je suis. Avec mes qualités et défauts d'humaine. Mes forces et mes faiblesses. Et tu ne peux être vampire quand cela t'arranges. Tu l'es. C'est tout. »

Mais quand à penser qu'elle put avoir peur, cela la vexa encore un peu plus. Car Esmelda savait qu'elle n'était en rien parfaite, et qu'elle devait bien avoir des tort dans cette histoire de bague et de diamant mais elle acceptait ce qu'il était avec ses qualités et ses défauts, mais pas qu'il cherche à taire une partie de lui pour la complaire elle.

« -La peur ? Tu crois que j'ai eu peur ? Kylian, tu m'as brisé le cœur, tu m'as fait me sentir pire que misérable. Tes mots à mon égard... Et tu m'aimes, et ça c'est ce qui rend la chose si triste. Que dirais-tu si je te balançais à la figure tous tes doutes, tous tes complexes en me les crachant au visage ? C'est ce que tu as fait. Alors peur non, mais je ne pensais pas entendre de celui qui était censé me soutenir mes pires craintes, cette image si négative que j'ai de moi. Comment veux-tu que je puisse avoir confiance, en moi, en toi ? »

C'est ça qui avait été le pire. Que la personne dont elle avait le plus besoin lui jette à la figure ses craintes, ces doutes sur elle et qu'il la rejette alors qu'elle avait besoin de lui.

« -Mais en colère, ça tu peux dire que je le suis. Tu crois que tu peux revenir ainsi face à moi et me laisser juste le simple choix de quand à notre avenir. Tu veux que je te dise quoi ? Que je t'aime, ça n'a pas changé, mon cœur n'est peut être pas figé dans le temps mais j'ai été sincère dans mes sentiments envers toi. Et ça changera quoi ? Rien, tu l'as dit, tu n'es pas sûr de ne pas un jour me rabaisser, me traiter comme une moins que rien qui doit juste m'incliner face à ton désir. Subir ta colère, ta haine envers les autres et accepter sans sourciller, même si cela doit te mener à la mort. Et ensuite ? Je me retrouve seule avec ma peine, ma colère qui me ronge à attendre que tu reviennes et t'excuse face à moi.»


La jeune femme reprit un instant son souffle.

« -Mon cœur n'est pas une chose que l'on répare par magie ni par un quelconque enchantement ou remède. Je ne sais pas ce qu'il y a à faire pour l'apaiser. Et comment peux-tu toi surmonter l'épreuve où celle que je suis à donner cette bague à un autre ?»

Un silence s'installe un instant, suspendu comme pour laisser un temps à la réflexion, avant d'être rompu par des pas derrière eux et une petite voix semblant désolée d'interrompre la princesse.

« -Altesse, princesse, excusez mon intrusion, mais votre audience avec le comte d'Aulanar... il attend déjà dans le petit salon rubis. »

La jeune femme quitta un instant les yeux de son ancien amant pour sourire à sa jeune dame de compagnie.

«-J'arrive, nous avions finis comte Caralès. »

La princesse lui fit un léger signe de tête, plongeant un regard triste dans ses yeux clairs. Que pouvait-elle dire ou faire de plus. Maintenant ou bien après. La princesse alla rejoindre sa dame de compagnie afin d'entendre encore une énième doléance.

Quelques jours plus tard par une belle matinée de printemps, la cour, du moins quelques uns de ses hauts dignitaires, purent se rendre dans l'un des petits châteaux de l'empire dans la périphérie de Gloria, afin de profiter d'une journée de jeux et petites tournois en tout genre. Il fallait bien occuper et un peu brosser dans le sens du poils ces seigneurs dont certains commençaient à grogner dans l'ombre de la présence de ces serviteurs du Néant qui prenaient bien trop de place et d'initiative et liaient les mains de cette noblesse.
Le château était situé en haut d'une colline et donnait une vue imparable sur les plaines environnantes, ainsi que sur un bois à l'ouest, source de gibiers. Un régal pour la chasse. De nombreuses tentes, autres tables et banquets étaient installés dans la cour herbée de l'ancienne demeure. Et en contre bas, dans une vaste étendue herbée se situaient des stands de tirs, de jeux de balles et autres tournois de lances sous le son de musiciens s'activant à divertir tout ce petit monde. Il n'y avait pas mieux que d'oublier tout soucis le ventre pleins et l'esprit joueur. Il fallait se montrer, se faire remarquer lors de ces après-midi festifs. Mais Esmelda, quand à elle, cherchait à se faire discrète. Mais quand on est suivi par une demie-douzaine de dame de compagnie, des lames noires et que tous viennent vous accorder une révérence pour obtenir un mot, cela était bien difficile. Le tournois de lance sur des cibles en paille, lui permit de retrouver un peu plus de calme l'objet de toutes les attentions étant sur les concurrents, dont le gagnant recevait une jolie petite caissette d'or.
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeLun 20 Oct 2014 - 22:29

Les mots de la jeune princesse avaient continué de harceler l'esprit de son ancien amant longtemps après qu'elle se soit éclipsée. Le souvenir de la scène défilait encore et encore devant son regard perdu dans le vague, en une inlassable litanie qui ne semblait pas devoir connaître de fin. ''Nous avions fini'' avait-elle conclu, et si pour tout un chacun, il ne s'agissait que d'une formule anodine pour signifier la fin d'une banale conversation, aux yeux du renégat vampirique éploré, cette phrase revêtait de funestes apparats. Etait-ce vraiment la fin ? Le point final d'une histoire qui resterait à jamais une merveilleuse utopie ? Avait-il vraiment eu tort de penser que les différences qui opposaient vampires et humains n'étaient pas aussi insurmontables que la majorité se plaisait à le penser ? Il peinait à le croire, en fait, il s'y refusait purement et simplement, luttant intérieurement contre ses propres conclusions tandis qu'il puisait dans la présence rassurante de sa liée le réconfort dont il avait plus que jamais besoin. L'ancestrale écailleuse était certes loin, très loin de la capitale humaine dans laquelle séjournait le dragonnier vampirique, mais au travers du lien qui les unissait l'un à l'autre, elle n'en demeurait pas moins proche pour autant.

Ainsi le soi-disant comte Carales avait-il passé ces derniers jours, insaisissable convive du palais impérial que l'on entrevoyait qu'à de rares occasions avant qu'il ne disparaisse fugitivement pour de longues heures sans que personne ne sembla capable de savoir où il était, sans que personne ne sembla réellement s'en soucier d'ailleurs. Un petit noble sans réelle importance qui, au contraire des dizaines de courtisans qui se bousculaient pour un regard de l'empereur ou un sourire de la princesse, n'attirait guère l'attention. C'était à l'occasion de ses escapades nocturnes sur les toits du palais, avec la lune pour seule confidente, que cette ombre invisible autant qu'impalpable se laissait envahir par ses réflexions. Car au milieu de la tourmente de ses doutes, de ses craintes et de ses remords, subsistait une lueur d'espoir, timide et fragile flamme vacillante que le moindre soupir eut tôt fait d'éteindre : la belle avait révélé l'aimer encore. L'amour qu'elle éprouvait pour lui n'était donc pas mort, pas encore du moins, et si elle n'avait pu lui dire comment réparer le tort qui lui avait été fait, elle n'avait pas pour autant affirmé que jamais son coeur n'en guérirait. C'était peu, bien sûr, mais le renégat vampirique n'était-il pas connu pour défendre l'indéfendable, pour croire en l'incroyable ? Et s'il ne devait se rattacher qu'à une conviction une seule, ce serait celle de se battre pour ce fol espoir, pour l'amour de sa princesse. Mais pour ce faire, encore fallait-il qu'il parvienne à la revoir et quand bien même il pouvait aller et venir sans trop de difficultés au sein du palais, ce n'était pas là une tâche facile.

Occasion lui fut donnée d'y parvenir par l'entremise d'une journée dédiée aux festivités locales, auxquelles il parvint à s'inviter au prix des quelques pièces d'or qui avaient convaincu le responsable de l'évènement que le nom de Carales figurait bel et bien sur la liste des invités. Drapé sous une cape, le vampire s'était discrètement mêlé au défilé des courtisans qui allaient et venaient d'une tente à une autre, d'un jeu à un autre, au milieu des rires gras et des applaudissements qui couronnaient les succès – ou non – des plus hauts représentants de la noblesse. Mais bien loin de ces réjouissances, l'attention du renégat vampirique ne quittait pas la silhouette drapée de riches ornements qu'était celle de la princesse. Il était toutefois volontairement resté hors de sa vue pour ne pas risquer gâcher cette occasion qu'elle avait de se distraire, mais il apparut bien vite au regard du soupirant que le sourire qu'elle affichait n'était que façade subtile, suffisamment habile pour tromper de candides nobliaux mais non pour leurrer son ancien amant. Elle souriait oui, mais son regard ne brillait pas de cet éclat si particulier qu'elle affichait lorsqu'elle était heureuse, sincèrement heureuse, comme elle avait pu l'être auprès de lui... avant. Réprimant son désir de se mordre les lèvres jusqu'au sang à cette pensée, le vampire patienta de longues heures, jusqu'à ce que s'annoncent dans le ciel les premières lueurs du crépuscule. L'apothéose de cette journée de réjouissances consistait en un bal de plein air que le maître de cérémonie ouvrit en compagnie de nulle autre que la princesse impériale, laquelle vit bientôt défiler l'interminable procession des ducs et autres prétendants de haut rang qui se faisaient ses cavaliers le temps d'une danse. Un peu à l'écart, le vampire ruminait son instinctive jalousie en endurant la conversation d'une duchesse à la coiffure ridiculement élaborée. Apparemment, le duc auquel elle avait été mariée peinait à satisfaire certains désirs de sa dame, laquelle semblait avoir jeté son dévolu sur le faux Carales pour y remédier. Au bout d'un moment, le principal concerné coupa court aux insinuations de plus en plus graveleuses que laissait entendre son indésirable compagnie en lui susurrant à l'oreille de s'éclipser pour attendre qu'il vint la retrouver. La lueur concupiscente qui éclaira alors le regard de la duchesse faillit lui arracher un frisson, mais il n'en soupira pas moins de soulagement lorsqu'elle s'éloigna finalement. Combien de temps attendrait-elle avant de comprendre que son amant d'un soir ne la rejoindrait finalement pas ? Probablement quelques heures, si tant est qu'elle ne trouva pas entre-temps autre sujet sur lequel refermer les cuisses.

La musique s'arrêta quelques instants, le temps pour les danseurs de changer de partenaire ou d'aller prendre quelque repos sur un banc ou autour d'une table, et offrit au vampire l'opportunité qu'il n'avait cessé de guetter toute la soirée durant. D'un mouvement vif, il s'avança vers la silhouette de la princesse, guettant du coin de l'oeil un comte qui semblait poursuivre le même objectif. Celui-ci remarqua également l'approche de son rival et pressa le pas, tant et si bien que les deux hommes arrivèrent aux pieds de la belle en même temps. Kylian sentit ses mâchoires se crisper tandis qu'il dominait ses pulsions vampiriques, lesquelles hurlèrent plus fort encore lorsqu'il s'inclina pour s'excuser et offrir de laisser cette danse à l'importun. Défait, l'amant vampirique n'accorda qu'un bref sourire désolé à la princesse et se retira, luttant avec lui-même pour ne pas arracher la gorge de l'imbécile qui dardait sur lui un regard outrageusement supérieur en offrant sa main à la princesse.

Une danse plus tard, le présumé Carales put finalement présenter seul ses respects à la jeune femme, s'inclinant comme le voulait le protocole tandis qu'il proposait :

« Si votre altesse souhaite m'accorder cette danse... »

Il lui prit la main sans vraiment lui laisser le temps de répondre et l'entraîna avec douceur tandis que la musique reprenait. Les premiers pas furent les plus hésitants – pour autant qu'il put s'en souvenir, il n'avait plus dansé depuis sa première mort – mais le rythme de la musique l'aida progressivement à retrouver les vieux réflexes de sa jeunesse humaine. En deux cents ans, les classiques avaient finalement peu évolué et ce n'était pas là un moindre mal. Lorsqu'il fut suffisamment assuré que pour parler sans risquer écraser un pied de sa partenaire, son regard vint trouver celui de sa cavalière et il s'aventura à lancer discrètement la conversation :

« J'ai réfléchi à ce que tu m'as dis... et tu as raison. »

Elle avait toujours eu raison, depuis le début, mais lui n'avait été que trop stupide pour le comprendre, pour l'entendre, et il avait fallu que le rugissement furieux d'une dragonne millénaire lui éclata les tympans pour finalement le guérir de cette surdité imbécile.

« Je suis un vampire et je le resterais, avec toutes les horreurs que cela suppose, mais une jeune femme courageuse et un peu rêveuse a su voir ce vampire sous un jour différent, au point de risquer sa vie pour sauver celle de son prédateur. Cette même jeune femme a su faire taire ses doutes pour aimer ce même vampire, au point de risquer perdre le respect des siens, de son peuple, de sa famille. Cette même jeune femme avec laquelle ce même vampire danse en ce moment... cela ne signifie donc rien ? »

A l'occasion d'une pirouette, ils s'éloignèrent brièvement l'un de l'autre, bras tendus, pour revenir plus proches encore tandis que le vampire venait porter la main à la hanche de la demoiselle.

« Tu as raison, je ne peux pas te promettre que jamais plus je ne sombrerais, mais Skade pourra peut-être t'offrir cette garantie : elle a délivré mon esprit de l'emprise du diamant et veille désormais à ce que je ne me laisse plus corrompre par la haine ou la violence. Nous sommes liés, Esmelda, une part d'elle m'accompagne partout et toujours, et si je suis faillible, j'ai confiance en elle pour ne pas laisser pareille folie se reproduire. »

Mais cela seul ne suffirait pas : il avait causé trop de peine, trop de douleur que pour espérer les balayer avec le seul espoir que ce cauchemar demeurerait à jamais le spectre d'un sombre passé. C'était de l'avenir dont il devait se préoccuper, c'était en l'avenir qu'il devait lui redonner espoir, comme il avait su le faire un soir d'été, quelques cinq années auparavant.

« Tu es humaine, je suis vampire. Notre histoire n'aurait jamais dû exister, mais elle a bel et bien existé et tu sais aussi bien que moi que notre amour n'avait rien d'une utopie, nos sentiments n'étaient pas qu'une illusion, nos étreintes n'étaient pas qu'un fantasme. Alors je sais au fond de moi que notre couple peut exister à nouveau : après ce que je t'ai fais, tu n'as aucune raison de m'aimer encore et pourtant, ce coeur que j'ai brisé bat encore pour moi. Pourquoi ? »

La question méritait d'être posée, quand bien même le vampire demeurait pleinement conscient que la réponse n'était pas des plus évidentes. Ce n'était certainement pas un devoir qu'elle avait envers lui, après la façon dont il l'avait rejetée, aucun engagement n'eut pu le justifier. Mais qu'était-ce alors que ce chant languissant qui étreignait son coeur ?

« Regarde moi dans les yeux, Esmelda. Regarde moi, et dis moi ce que tu vois. »
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Left_bar_bleue0/10L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeDim 26 Oct 2014 - 18:49

Le soir étendait son long manteau noir au dessus de leurs têtes, laissant le soin aux étoiles et aux quelques lampes installées un peu partout d'illuminer ce qui serait le buffet et le bal du soir. Rien de tel que cette ambiance champêtre et festive pour mettre en joie les nobles de la cour. Les conversations allaient bon train tout comme le vin qui coulait à flot.
Esmelda était retournée dans une des chambre qui était le temps d'une journée devenue sienne, afin de se changer et de se préparer pour le soir. On la paraît avec toutes les richesses possible, afin de montrer la puissance et l'abondance de la couronne. C'était ainsi qu'on jugeait l'or dans les coffres du roi. Une de ses dames de compagnie fixait sur sa complexe coiffure faites de tresses, un diadème en argent représentant des feuilles finement travaillées par un artisan elfique, tombant en fines chaînes sur les côtés, avec en son centre une magnifique pierre de jade. Une autre finissait de lacer sa robe aussi verte que la pierre précieuse. Couleur de l'espoir. La jeune femme en avait bien besoin.

La fête battait déjà son plein quand le jeune femme arriva avec toute sa maisonnée, prête pour l'ouverture du bal, dont elle savait que chaque danse serait prise et convoitée. Et convoitée aussi par son ancien amant qui semblait désireux de continuer leur conversation. Essayant de se concentrer sur la danse et les compliments d'un jeune duc, la princesse se concentra pour ne pas perdre son regard en direction du vampire.

La première tentative fut un échec mais la seconde fois, Kylian parvint à prendre place pour une danse avec elle. L'avaient-ils déjà fait ? Danser ensemble ? Non, et beaucoup ferait une maladie de savoir la réelle nature de cette danse au clair de lune. La princesse l'écouta sans un mot, le visage fermé, les yeux perdus dans les siens, cherchant inutilement à calmer les battements de son cœur avant de baisser un instant la tête pour mieux la relever.

« -Cela signifie beaucoup, cela signifiait tout pour moi. Mais ce tout a été brisé. Par la noirceur de ce qu'il y a de pire en toi. Je ne te juge pas, à ta place je n'aurai peut être pas été bien meilleure, loin de là. Peut être pire même. Mais il est des choses que l'on ne peut réparer avec des mots et de la volonté. »

Triste constatation mais bien réelle.

« -Tu as brisé ce rêve en quelques mots, en quelques gestes, et je n'ai nullement l'assurance que tu ne recommences pas. Et même si j'ai un grand respect pour celle avec qui tu es liée, et que je ne la remercierai jamais assez de t'avoir aider, ce n'est pas avec elle que moi, je suis liée. C'est toi. C'est de toi que j'attende l'assurance de ne plus me briser. C'est à toi de savoir quel chemin tu vas et tu veux suivre. »

Pourquoi son cœur battait encore pour lui. Car elle l'aimait. Et qu'un véritable amour ne s'oublie pas dans un simple claquement de porte. Il est là, toujours présent dans une partie de son cœur, et même si certains jours il arrivait d'être moins virulent, il restait là, tapis dans l'ombre de ses songes.

« -Parce qu'on ne peut cesser d'aimer une personne d'un revirement de main, car il reste toujours les souvenirs, l'espoir que tout pourrait revenir, parce qu'il est doux de se rassurer dans ce qui était doux et signe de réconfort. Mais entre ce qu'on veut, ce qu'on ressent et la réalité, il y a parfois tant de contradiction. J'ai mal, j'ai peur, et je suis en colère. »


Et pour le moment rien ne changerait cet état de fait, seul le temps y parviendrait.

« -Et notre histoire existait parce que nous avions confiance en nous, en elle, que nous respections nos choix, parfois difficile, parfois futile et irréel mais nous nous donnions les moyens d'y parvenir. Malgré ce que le diamant a fait de toi il a montré une réalité que nous ne voulions pas voir et qui pourtant elle est réelle. Je vois ce qui aurait dû être mon avenir. »

Un avenir où ils étaient tous les deux, liés, unis, sans mensonges, sans cachotteries, luttant pour le même idéal. Pas sans obstacles, pas sans lutte mais côte à côté.

« -Je sais bien que tu n'y ais pour rien et qu'en même temps tu as été bien stupide de croire qu'une part de l’âme de Lorenz Wintel ne pouvait t'être néfaste. Comme tu n'es pas responsable de ce que ressent mon cœur même si tu en es la cause. Mais tout ceci... c'est trop dur, j'ai trop souffert. Et je ne veux plus souffrir. Ni voir les autres souffrir. Je ne suis ici que pour aider et apporter soutien à mon peuple. J'ai refusé toute ma vie d'être une princesse, je veux aujourd'hui l'être pour eux. Leur apporter enfin tout ce qu'eux m'ont apporté depuis ma naissance : respect, confiance, courage et force. »
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeMar 28 Oct 2014 - 18:46

S'il n'y avait cette douloureuse conversation pour lui rappeler que l'époque des caresses discrètement échangées et des baisers volés loin des regards curieux n'était plus désormais qu'un lointain passé, le vampire aurait pu savourer cette occasion qui lui était donnée de faire virevolter sa princesse au gré des notes de musique. Au lieu de cela, ils déambulaient machinalement au milieu des autres couples, anonymes, leurs esprits tournés vers le triste souvenir d'une soirée qui les hanterait à jamais. Chaque nouvelle phrase était un nouveau coup de poignard au coeur, un doigt pointé sur des mots, des gestes, qui n'auraient pas dus être mais que le vampire ne pouvait plus rattraper désormais. Le mal était fait, et il devenait de plus en plus évident au regard de l'amant transi qu'en dépit de toute sa bonne volonté, il n'était pas en mesure d'apaiser les souffrances de son aimée. Peut-être ne le serait-il jamais, la blessure était si profonde dans le coeur de la belle dont il pouvait alors clairement percevoir les battements affolés.

« C'est ton chemin que je veux suivre, Esmelda. Je n'en suivrais aucun autre, je le sais depuis notre premier baiser, et si je m'en suis écarté, aujourd'hui je veux plus que tout y revenir. Mais c'est à toi seule d'en décider, car si tu as vu le pire de ce que je suis, tu en as également vu le meilleur : si quelqu'un peut savoir que je ne suis pas... comme ça... c'est bien toi. »

Ce n'était certainement pas là une façon pour lui d'amoindrir la gravité des actes ou des mots qu'il avait eu à son égard, il ne méritait nulle clémence et en demeurait conscient, mais cela justifiait-il pour autant de faire l'impasse sur ce qu'avait été leur liaison ? L'émoi des premières lettres échangées, lorsque de simples mots couchés sur le parchemin suffisaient à faire bondir le coeur ou que la simple découverte d'une enveloppe dissimulée sous une pierre et attendant d'être décachetée suffisait à illuminer la plus maussade des journées. La fébrilité des premiers rendez-vous au clair de lune, à l'insu de la garde, dont ils comptaient chaque seconde tant il leur importait de profiter de chacune d'entre elles. La souffrance de la première séparation, aussi, lorsque les deux amants s'étaient vu arrachés l'un à l'autre par la promesse d'un mariage qui n'était pas celui dont ils rêvaient. La passion de leurs premières étreintes, enfin, qui était venue saluer comme il se devait des retrouvailles qu'ils n'avaient cessé d'espérer. Oui, l'amour qui les liait avait été fort, si fort qu'il en devenait difficile d'imaginer que leur couple puisse mourir ainsi.

« Je voudrais vraiment pouvoir te donner l'assurance que tu me réclames, mais comment le pourrais-je ? Des promesses ? Les mots ne sont pas une garantie. Des actes ? Je serais prêt à tout si seulement tu voulais me laisser une chance de me prouver à tes yeux. Des concessions ? Pose tes conditions, elles sont approuvées d'avance : lime moi les crocs, attache moi à un bracelet de contrainte ou pose moi une dague sous la gorge si cela peut te rassurer. Je suis prêt à tout accepter, pourvu que tu m'accordes la possibilité de te voir sourire à nouveau. »

Que pouvait-il faire de plus ? Il avait épuisé le carquois de ses arguments, de ses espoirs, de ses regrets, pour se livrer pieds et poings liés devant elle. A supposer que cela lui eut été possible, il l'eut fais au propre autant qu'au figuré.

« Je ne sais pas quoi te dire de plus, Esmelda, car je n'arrive pas à comprendre les sentiments qui sont les tiens. Tu as peur, mais tu gardes l'espoir que tout puisse revenir ; tu es en colère, mais tu ne me tiens pas pour responsable ; tu ne veux plus souffrir, mais tu vois dans mon regard ton avenir ... Que dois-je en conclure ? »

Dans l'invisible labyrinthe qui se dressait entre lui et sa quête de rédemption, le renégat vampirique venait de tomber sur une impasse dont il n'était pas sûr de jamais pouvoir s'extirper. C'était trop dur. Tels avaient été les propres mots de la jeune femme, les derniers coups portés à l'espoir agonisant de son soupirant.

« Si tu veux que je parte, dis le simplement et je partirais. Si c'est vraiment là ton plus sincère et profond désir, je sortirais de ta vie, je te laisserais te reconstruire auprès de qui pourra t'apporter le réconfort que tu mérites. Si c'est vraiment la seule façon que j'ai encore de pouvoir te rendre heureuse, je m'y plierais, car ton bonheur est la seule chose qui m'importe... »

Il lui avait été impossible de dissimuler les tremblements qui avaient agité sa voix au moment de prononcer ces mots, mais si renoncer était le dernier geste d'amour qu'il était amené à poser pour elle, alors ainsi en serait-il.

« Je m'en remets à ta décision, mon amour. »

Déjà les musiciens abordaient les derniers couplets du morceau sur lequel princesse et renégat avaient dansé, bientôt résonneraient dans l'air les dernières notes, et un autre courtisan viendrait réclamer la place du comte Carales. Au travers des mots, sous le couvert des pas de danse, la pointe d'une épée de rancoeur avait été posée sur la poitrine du vampire tandis que les doigts délicats de la belle étaient venus se refermer sur son pommeau. Il n'appartenait plus qu'à elle désormais d'en enfoncer la lame dans le coeur de son ancien amant, ou au contraire, de l'en écarter.
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Left_bar_bleue0/10L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeMer 29 Oct 2014 - 19:48

Tandis qu'ils dansaient au milieu des autres convives, Kylian et Esmelda continuaient leurs discussion qui n'avait rien d'enjoué comme celles de leurs voisins de danse. Un jeune baronnet semblait même faire une cours des plus amusante à une jeune noble séduite. Non, pour eux, se jouait un autre chapitre bien moins amusant et la princesse ne pensait pas avoir à le vivre un jour. Surtout quand on ne savait sur quel pied dansé. La princesse avait envie de fuir au loin très loin, pour ne plus penser à la peine de son cœur. Elle qui avait espéré ce moment, attendu comme un rêve impossible, maintenant qu'il était là, les choses étaient bien différentes et bien plus complexe, car l'envie et la réalité ne semblaient pas en accord.

« -Mon chemin ne suit pas forcément le tien à certains moments, cela ne veut pas dire qu'il n'a pas la même finalité. C'est toi qui me l'a fait comprendre, en voulant suivre ce chemin que tu avais suivi bien avant de me connaître. Être deux ne signifie pas se perdre pour l'autre, mais savoir être seul parfois. Comprends moi Kylian, ton départ m'a ouvert les yeux sur de nombreuses choses. Que malgré tout, nous sommes toujours seuls, qu'il vaut parfois mieux clore les histoires de notre passé, mais aussi être sincère avec soit-même et ceux qu'on aime. Chose qu'on n'a pas su faire.»

Car c'était là tout le problème. Lorenz Wintel était toujours prince, le peuple vampirique pas libéré de son joug, le peuple humain sous domination alayenne et Kylian et Esmelda au milieu cherchant à aider leur peuple pour un avenir moins sombre. Et l'un ne passerait pas sans le sacrifice de l'autre. Et tout deux étaient des personnes de paroles, d'honneur mais surtout désireux de faire le bien et de faire passer les autres bien avant eux. Pour preuve les paroles de Kylian. Et Esmelda savait bien qu'un jour, diamant ou pas, il lui reprocherait de nouveau de ne pas l'avoir laissé suivre ce but fixé depuis des années. Comme elle ne pouvait se détourner de son peuple.

« -Bien sûr que je sais qui tu es réellement, mais la question n'est pas là Kylian. Car toi tu ne sembles pas savoir qui je suis. Tu me demandes de te poser des conditions. Un bracelet de contrainte, te limer les crocs...Mais Kylian tu me voyais faible sous la contrainte du diamant mais maintenant tu me perçois comme une personne n'étant pas capable de te faire confiance, de t'accepter comme tu es. Mais que suis-je à tes yeux ? Qui suis-je ? Un monstre incapable de te voir et te respecter. »

Et c'était cela qui la peinait. Qu'il puisse penser et émettre l'hypothèse qu'elle puisse faire ce genre de chose pour accepter son pardon. Non, elle avait même envie de ne pas le lui accorder de la sorte. Seule le temps pourrait panser sa blessure. Accepter et avancer, comme pour la mort de Greg.

« -Tu ne peux pas me promettre que cela ne se reproduise plus. Moi, je ne peux te promettre pour l'instant de pouvoir te donner ce que tu attends. Tu ne comprends pas mes sentiments, mais moi non. Mon cœur a toujours des sentiments pour toi, mais je ne peux faire abstraction de ce qui s'est passé. Une blessure ne se referme pas avec des mots Kylian. Et il n'y a nulle potion pour celle du cœur, juste du temps. »

Et effacer tout comme par magie serait un mensonge, serait une erreur de plus qui viendrait à un autre moment exploser en plein vol cette relation déjà bien complexe. Non, Esmelda ne le permettrait pas, même si le temps devrait les séparer au lieu de les rapprocher elle ne lui mentirait pas. Pas tant qu'il n'aurait pas compris.

« -Et te voir partir ? Refaire ma vie avec un autre ? Tu n'as rien compris Kylian, vraiment rien compris. Et je crois que c'est cela qui me peine le plus. »

La musique avait cessé, tout comme la danse. Des applaudissements se firent entendre et le flots des paroles se firent bien plus entendre, comme l'échange des cavaliers. Un grand et fort baron du nord vint vers la princesse et dans une révérence très distinguée pour lui proposer une énième danse. La jeune femme dans un sourire triste lui refusa cet honneur, épuisée par sa journée mais surtout encore une fois en colère et blessée par l'attitude de son ancien amant.

« -Désolée, messire Thorgeir, je vous accorderai une danse une prochaine fois. Il est temps pour moi de rentrer. La fatigue me gagne. »

La jeune femme s'inclina très légèrement pour saluer les deux hommes et prit le chemin de son appartement du soir, suivit d'un bruissement des robes de ses dames de compagnies, dans le petit château qui servirait de lieux de repos pour les convives les plus fortunés. Non, elle ne voulait plus danser, l'image de Kylian tout près d'elle et cette boule au ventre ne pouvait disparaître dans une danse avec un autre.


[Hj: je me suis arrêtée là, du coup tu me dis si on continues là suivant la réaction de Kyky, mais du coup une discussion plus au calme et intime est possible Razz ]


Dernière édition par Esmelda Kohan le Lun 29 Déc 2014 - 21:24, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeSam 1 Nov 2014 - 15:43

Qui était-elle à ses yeux ? Mais l'amour de sa vie, ou plutôt de sa non-vie, cela tombait sous le sens, alors à quoi bon lui poser cette question ? N'était-ce pas ce qu'il lui avait dis plusieurs fois déjà ? N'était-ce pas ce qu'il s'était efforcé de lui faire comprendre ? Si, bien sûr que si, mais il ne semblait pas que cette approche fut la plus fructueuse qui soit. Chacune des mains que la princesse devait lui tendre paraissait en effet se refermer aussitôt devant lui, chacun des espoirs qui venait naître dans le regard du renégat vampirique s'éteignait presque aussitôt, ne laissant derrière son éphémère existence qu'une pointe douloureuse au coeur du vampire transi. Et il ne comprenait pas pourquoi, comme le lui précisèrent d'ailleurs rapidement les propres mots de son aimée. Avait-il été ridicule de penser qu'elle pouvait ne plus vouloir de lui ? Il le semblait bien. Mais si son coeur soupirait encore pour lui, si son plus cher désir était de lui sourire à nouveau, pourquoi rendre les choses si difficiles ? Etait-ce sa manière de lui faire endurer sa pénitence ? Non, cela n'avait pas de sens, elle en souffrait au moins autant que lui, c'était plus qu'évident, et cette même souffrance torturait en retour l'âme tourmentée de son ancien amant. Etaient-ils donc condamnés à ne plus sortir de ce cercle vicieux, où la peine de l'un alimentait la douleur de l'autre dans une boucle infinie dont jamais ils ne parviendraient à s'extirper ? Non, il s'y refusait, mais peut-être était-ce justement là ce qu'elle attendait de lui ? Qu'il lui prouve qu'il était celui dont elle avait besoin pour sortir de cette tempête de sentiments aussi puissants que contradictoires ? L'amour autant que la colère, l'attachement autant que l'éloignement... et chaque mot, chaque geste étaient de nouvelles bouteilles lancées à la mer.

Le regard clair du vampire ne quitta pas la silhouette de la jeune femme drapée d'une robe aux reflets d'émeraude qui s'éloignait. Elle ne voulait pas qu'il parte, alors il ne partirait pas, mais il ne la laisserait certainement pas partir pour autant non plus : elle avait besoin de lui autant qu'il avait besoin d'elle, tout simplement. Malheureusement, c'était plus facile à dire qu'à faire, il aurait été bien malvenu qu'un petit comte sans réelle ampleur se fut permis de retenir la princesse après que celle-ci eut clairement fait part de son désir de se retirer. Une lueur de panique s'alluma dans les yeux du vampire : s'il laissait échapper cette opportunité, Dracos savait quand il aurait encore la possibilité de croiser à nouveau le chemin de sa belle. C'est qu'on ne sollicitait pas si facilement la présence d'une Kohan.
Vint alors le déclic, le souvenir d'une duchesse particulièrement disposée et même entreprenante à l'égard du supposé comte Carales d'Ormlin, le souvenir d'une duchesse qui par la grâce de son rang avait plus que vraisemblablement été invitée à séjourner au château elle aussi. La décision fut prise rapidement, et déjà Kylian usait de son flair de prédateur pour traquer l'odeur musquée du parfum de sa soupirante d'un soir. Cette même odeur qui l'avait tant incommodé un peu plus tôt dans la soirée revêtait désormais les atours d'un bien mince espoir, certes, mais espoir tout de même. Heureusement, la piste parfumée se révéla particulièrement simple à suivre, la faute ou plutôt la grâce à une duchesse qui devait certainement consommer plusieurs flacons de son essence fétiche par semaine.
Ainsi, lorsque le vampire eut finalement retrouvé sa proie, la suite ne fut plus qu'une banale formalité : un sort d'attirance discrètement invoqué tandis qu'il déployait ses charmes pour séduire une duchesse dont le corps lui était déjà acquis, et le ''couple'' se laissait glisser vers les appartements qui leur offriraient l'intimité recherchée. A peine en eurent-ils franchis les portes que déjà, la duchesse entraînait sa conquête du soir en direction d'un grand lit à baldaquin. Cependant, la conquête en question ne nourrissait pas précisément les mêmes perspectives et profita de ce que la demoiselle ferma les yeux dans l'attente d'un premier baiser pour lui souffler une pincée de spores soporifiques sous les narines.

« Je suis navré, duchesse, mais mon coeur est déjà pris. »

Galant, le soupirant trompeur accompagna la chute du corps de sa victime et veilla à ce qu'elle soit bien installée dans son lit avant d'en détourner son attention pour se concentrer sur sa réelle préoccupation : atteindre les appartements d'une princesse de sang royal sans être vu d'un contingent de lames noire qui ne manquerait pas essayer l'en empêcher. Les couloirs semblaient donc une solution difficilement envisageable, mais fort heureusement, on ne courtisait pas secrètement une princesse sans apprendre deux ou trois choses sur l'art de ne pas être vu, et c'est finalement vers la fenêtre que le vampire dirigea ses pas. Se penchant à l'extérieur, il put faire usage de sa boussole du coeur pour localiser la chambre de sa belle. Véritable hasard ou petit coup de pouce de la destinée, la chance voulut que la fenêtre recherchée se situa en contrebas de celle de la duchesse, certes pas immédiatement dessous mais non pour autant inatteignable pour qui fut capable d'un tant soit peu d'habileté.

Maîtrisant difficilement la fébrilité de ses gestes, Kylian déroula une bonne longueur de sa corde elfique et la noua autour d'une traverse de la fenêtre avant de se laisser glisser à l'extérieur, calant ses pieds dans les anfractuosités de la pierre du mieux qu'il put avant d'entamer la lente descente vers l'élue de son coeur. Au prix de quelques efforts, l'apprenti alpiniste parvint finalement à atteindre le rebord d'une autre fenêtre, derrière laquelle il ne manqua pas repérer une silhouette étendue sur le lit, sanglotant dans la pénombre. Il n'était pas difficile d'imaginer la raison de ces larmes, et l'espace d'une seconde, le vampire fut tenté de rebrousser chemin pour laisser son aimée à sa peine. Mais quelque chose en lui ne laissa pas à ses doutes le temps de s'insinuer plus profondément dans son esprit, et Kylian vint bientôt frapper de son index contre le carreau de verre qui le séparait encore de l'intérieur. L'appel fut entendu, et la fenêtre s'ouvrit quelques instants plus tard pour lui laisser la liberté d'entrer. La semelle de ses bottes n'avait pas encore trouvé le bois du plancher que son regard venait plonger dans les prunelles ambrées chargées de larmes qui le dévisageaient. Cette muette contemplation s'étira sur quelques secondes, avant que la princesse n'agite les lèvres dans l'intention évidente de couper le silence qui s'était installé entre eux. Son visiteur ne lui en laissa pas le temps cependant, et vint rapidement autant que tendrement poser l'index sur les lèvres balbutiantes pour les faire taire, ponctuant son geste d'un murmure des plus éloquents :

« Chhhhhhhhhtt. »

Ils avaient déjà suffisamment parlé, après tout n'avait-elle pas elle-même insisté sur le fait que les mots ne suffiraient pas à soigner la blessure de son coeur ? L'éclat de son regard clair se fit alors plus intense tandis qu'il laissait ses doigts effleurer la joue de la jeune femme pour y essuyer une larme cristalline. Pour la première fois depuis qu'il était revenu, Esmelda et lui étaient seuls, sans personne pour les écouter, sans personne pour les épier : plus de princesse, plus de comte Carales, juste une femme et son ancien amant, celui-là même qui avait tant fait saigner son coeur, sans les barrières que leur imposait la société. Il n'en fallait guère plus pour que le renégat succomba à la tentation de ce qui aurait dû lui être interdit : une main glissa vers la nuque délicate de celle qui fut sa fiancée tandis que l'autre achevait de l'attirer à lui, juste avant que ses lèvres ne plongent vers les siennes en un assaut irréfléchi. Il l'embrassa avec tout l'amour dont il était capable, langoureusement, passionnément, comme si de ce baiser dépendait leur survie à tous les deux ce qui d'une certaine manière était bel et bien le cas. Dans son élan, il la fit reculer d'un pas, puis d'un autre, sans cesser de l'embrasser jusqu'à ce qu'ils atteignent le rebord du lit et finissent par y basculer, l'un dans les bras de l'autre. Alors seulement il consentit à libérer les lèvres tant aimées, cherchant du regard la réaction que lui vaudrait son geste audacieux. Les mots ne suffisaient pas, mais qu'en serait-il alors des actes ?
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Left_bar_bleue0/10L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeSam 1 Nov 2014 - 21:31

En quittant le bal, la princesse espérait aussi laisser derrière elle ses doutes et sa peine. Mais à la différence de Kylian, qui restait au beau milieu des cris de joies, des danseurs, et autres festivités, son cœur et sa douleur l'accompagnait à chaque instant. Seule la nuit parvenait à apaiser le tourment que lui avait apporter le retour de son amant depuis quelques jours en revenant devant elle. Bien sûr, la jeune femme n'avait espéré que cela, elle ne pouvait le nier. Mais le trouble était encore plus grand de savoir que Kylian s'en voulait. Car cela ne pouvait effacer les mots qui sonnaient encore dans son esprit et tout ce qui en avait découlé par la suite. La princesse était encore bien plus perdue, entre ce qu'elle pouvait ressentir pour le vampire et ce qu'elle devait faire. Car plus Kylian insistait plus elle lui en voulait, mais en même temps, il la rassurait sur ses intentions. Mais il continuait à faire souffrir son cœur déjà blessé. A ne plus rien comprendre et la jeune femme ne supportait pas ce sentiment de balancement. Cela pourrait être si simple, et cela l'était avant. Avant qu'il ne lui disent ces mots qui avaient été une claque, comme une révélation. Elle était faible, oui elle le savait. La preuve, elle l'était encore ce soir, incapable de lui dire de partir. Que ferait-il avec une femme aussi faible ? Avec cette femme qui faisait passer son peuple avant lui, avant lui et son idée de vengeance. Et même sans l'influence de ce diamant, cette réalité restait. Indélébile.

Rentrant dans le palais, la jeune femme se retourna un instant vers le bal, faisant aussi s'arrêter des dames de compagnie et les quelques lames noires qui composaient sa garde. Elle sourit tristement à l'une d'entre elle et se dirigea vers ce qui lui servait de chambre et d'appartement pour la nuit. Les plus beaux, luxueux, à l'écart des autres convives, même dans ce petit domaine. La princesse, la famille royale ne se mélangeaient pas avec le commun des mortels.
Installée sur la chaise finement travaillée, Esmelda se laissait défaire de ses parures de bijoux tandis que les jeunes femmes de la cour qui ne cessaient de discuter de leurs prétendants ou bien des petites secrets qu'elles avaient découvert lors de cette soirée. Une interrogea la princesse pour savoir si un de ses prétendants avait ravi son cœur. Esmelda sourit doucement en reposant une de ses bagues dans un coffret en bois brut. Non, son cœur avait été attrapé depuis quelques années et Kylian ne lui avait pas rendu. Les discussions continuèrent bon train mais la princesse n'avait envie que d'une chose, qu'on cesse de la décoiffer, coiffer, déshabiller, rhabiller pour enfin se retrouver seule avec elle même et sa peine.

Et son lit l'accueillit, réconfortant, ses nombreux draps et couvertures, malgré la douceur du temps. La princesse s'y lova laissant ses larmes coulés enfin. A tout retenir, à ne rien laisser, une fois qu'elle pouvait enfin être elle, Esmelda se laissa aller à sa peine.
Mais au bout de quelques minutes un bruit se fit entendre sur un de ses carreaux de fenêtres. La peur laissa place à la crainte et aux questions. Qui ?

La princesse s'approcha à petits pas, inquiets et méfiantes, laissant tomber à terre les pans de sa longues robes de nuit blanches. Au travers de la vitre, elle reconnut Kylian. Son cœur fit un bond, et elle s'empressa de lui ouvrir, avant qu'il se fasse repérer par un de ses gardes. Il fallait qu'il parte cela était dangereux s'il venait à être découvert. Elle ouvrit la bouche tout en le laissant vite entrer. Mais Kylian lui en empêcha en posant son doigt sur sa bouche. Son cœur re-râta un battement et s'emballa quand son ancien amant posant sur sa nuque sa main. Et le souffle court, il se serra avec force quand il posa avec force et détermination, douceur et délicatesse ses lèvres sur les siennes. Elle eut autant envie de le repousser avec force et colère que de le laisser continuer tant sa présence contre elle était un réel réconfort. Reculant sans opposer la moindre résistance, elle se laissa aussi se poser sur son lit, ancien confident de ses pleurs, pour laisser place à un tout autre sentiment. Celui là même qui avait toujours animé son cœur quand Kylian était tout contre elle. Et le vide qu'il laissa contre ses lèvres quand il les quitta la laissa encore plus dans le trouble. Oscillant entre l'envie de le gifler de son audace, le repousser avec violence, et l'envie qu'il l'embrasse de nouveaux.

La jeune femme plongea son regard ambré dans ceux plus clairs du vampire allant de l'un à l'autre ne sachant que faire. Un silence s'installa dans la pièce et le temps semblait s'être figé. La jeune femme prit enfin la parole en baissant la tête.

« -Tu n'aurais pas dû venir, c'était pure folie. Cela n'a rien à voir avec maintenant. Si tu es pris... »

Si les alayens découvraient un vampire à la cour... s'en était fini de lui. Et ça Esmelda n'était pas prête de l'accepter.
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeMar 4 Nov 2014 - 20:56

Le silence qui succéda à ce baiser si particulier, le premier échangé depuis des mois, lui parut interminable. S'il n'était à ce point captivé par les prunelles ambrées de la princesse, Kylian eut détourné le regard afin de s'assurer auprès du sablier le plus proche que le temps n'avait pas, comme il aurait put le croire, véritablement suspendu sa course. Au moins ne l'avait-elle pas encore rejeté, quand bien même cette rassurante constatation se disputait à la discrète lueur de colère que le vampire pouvait déceler dans le fond des yeux de sa belle. A ses oreilles résonnaient pourtant les battements effrénés d'un coeur en émoi, incapable de décider de la nature réelle des sentiments qui l'animaient, coincé en un équilibre précaire duquel il ne parvenait à s'échapper. D'un côté l'amour, de l'autre la haine, et au milieu une princesse qui ne parvenait pas à se laisser basculer dans l'une ou l'autre de ces directions si diamétralement opposées. Etait-il possible d'aimer quelqu'un autant qu'on le détestait ? Probablement pas, et sans doute était-ce de là que venait le trouble qui soufflait alors dans l'esprit de la jeune femme.

Kylian était encore allongé auprès d'elle, l'encadrant de ses bras tandis qu'elle détournait le visage pour lui faire part de ses inquiétudes. Une folie ? Etait-ce donc là tout ce qu'elle avait à rétorquer auprès de celui qui venait d'ainsi se permettre de l'embrasser, sans même y avoir été invité ? Etait-ce vraiment la seule préoccupation qui l'animait alors, celle de savoir ce qu'il pourrait advenir si son ancien amant était pris ? C'était charmant, adorable même que de la voir s'inquiéter ainsi, mais pourtant bien loin des considérations du premier concerné. Avec douceur, son doigt revint effleurer les lèvres rosées avant de glisser vers le menton de la demoiselle et d'en relever le visage vers le sien.

« Si je suis pris, je serais tué et tu auras de gros ennuis, cela ne fait pas une grande différence avec le sort qui nous était réservé lorsque nous nous fréquentions jadis. »

Alayiens ou non, les humains avaient encore un long chemin à faire avant de ne serait-ce que pouvoir envisager l'union de l'une des leurs, et de leur princesse en particulier, avec un représentant du peuple de la nuit. Certains et non des moindres commençaient à l'envisager, mais plus parce qu'ils n'avaient alors aucune autre alternative que par une véritable volonté de prôner l'acceptation de leurs différences.

« Mais c'est un risque que je suis prêt à prendre si cela me permet d'être auprès de toi, plus encore maintenant que j'ai tant à me faire pardonner. J'ai besoin de toi, j'ai envie de toi, tout comme tu as besoin de moi, tout comme tu as envie de moi. Je veux porter tes espoirs, tout comme tu portes les miens, et oeuvrer à reconstruire ce ''nous'' qui nous faisait tant rêver... »

Comme s'il avait voulu par ce geste ponctuer ses mots, Kylian vint déposer un chaste baiser au coin des lèvres de son aimée, puis un autre sous le menton, avant d'enfouir son visage dans le cou de la belle qu'il parsema de ces espiègles embrassades. Ses mains se firent caresses tandis qu'elles parcouraient la silhouette de sa dulcinée, glissant sur le tissu de la robe de nuit aux reflets d'argent jusqu'à en atteindre l'échancrure, juste au niveau du nombril. Ses doigts s'invitèrent alors contre la chaleur de la peau, laquelle ne manqua d'ailleurs pas frisonner sous la fraîcheur de ce contact privilégié, avant d'esquisser le geste d'écarter un pan de la robe qui la couvrait et la dissimulait aux regards. Dans le même temps, la bouche du vampire aux gestes aguicheurs s'était portée à hauteur de l'oreille de la princesse pour y glisser un murmure tentateur :

« Personne ne viendra vérifier ce à quoi tu occupes ta nuit, mais si je dois mourir d'être venu te voir ce soir, accorde moi de te laisser le souvenir de mon amour et non celui de mon imbécilité. »

Vous n'êtes pas dispensé des règles de bienséance, tels avaient été les mots du souverain rebelle à l'égard du couple des amants interdits. En vérité, ils n'étaient plus même un couple à cet instant, leurs fiançailles avaient été brisées par la folie du vampire et le seul fait de l'avoir embrassée relevait déjà d'un inacceptable outrage. Pourtant, le caractère défendu qui drapait alors les intentions du vampire ne les rendaient que plus affriolantes encore, il en était conscient et ne s'en montrait que d'autant plus entreprenant, exactement comme à l'occasion de ce premier baiser échangé entre les planches de bois vermoulues d'une discrète cabane de chasse.
Ses mains vinrent soudain se porter à la taille de la jeune femme, l'entraînant à la suite de son soupirant tandis que celui-ci se retournait sur le dos. Dans le mouvement, le tissu de la robe glissa, dénudant à demi la belle dont les cheveux retombaient en désordre sur ses épaules, et offrit au regard du vampire la beauté simple des formes de celle qu'il aimait. Avec un sourire malicieux, Kylian ne manqua pas saisir l'occasion qui lui était donnée de taquiner le centre de ses attentions :  

« Voila une vue qui devrait n'être réservée qu'aux seuls yeux de votre fiancé, altesse. »

Avec un sourire, le renégat épris se redressa pour venir faire face à la princesse, glissant un bras autour d'elle tandis que de l'autre, il venait délicatement saisir le poignet de son aimée pour en poser la main contre le rebord de sa propre tunique et l'inviter à l'en défaire. Leurs visages n'étaient alors séparés que de quelques centimètres, leurs regards se perdaient l'un dans l'autre, leurs souffles s'entrecroisaient jusqu'à ce qu'après quelques instants de cette muette contemplation, le vampire la sollicita avec un nouveau murmure complice :

« Tu peux refuser de l'admettre, tu peux vouloir te convaincre du contraire, mais tu ne peux me le cacher. Je le vois dans tes yeux, je l'entends aux battements de ton coeur, je le ressens aux tremblements de ton souffle autant qu'aux frémissements de ta peau : tu voudrais pouvoir me résister, mais tu veux plus encore me céder. »

La flamme qui brûlait dans son regard se fit plus ardente encore tandis qu'il parachevait sa tentative de la voir capituler définitivement devant les tourments de son coeur autant que de son corps :

« Laisse l'oiseau qui sommeille en toi étendre ses ailes, libère le de cette cage de peine et de chagrin dans laquelle je l'ai enfermé, offre lui ces quelques heures d'une douce insouciance qu'il te réclame à cor et à cri. Les regrets pourront attendre demain, l'aube sera là bien trop vite... »

Et à n'en pas douter, les premiers rayons du soleil levant annonceraient tout autant le jour nouveau que le retour à une réalité que l'amant vampirique préférait pour l'instant enfouir loin, très loin de ses préoccupations immédiates.

« Alors si tel doit être mon châtiment, gifle moi et chasse moi immédiatement, mais dans le cas contraire, embrasse moi... et succombe moi. »
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Left_bar_bleue0/10L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeSam 8 Nov 2014 - 14:25

Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices ! 
Suspendez votre cours : 
Laissez-nous savourer les rapides délices 
Des plus beaux de nos jours !
Mais je demande en vain quelques moments encore, 
Le temps m’échappe et fuit ; 
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore 
Va dissiper la nuit.


Voilà exactement ce que cette jolie ritournelle pouvait chanter dans son cœur qui battait bien trop fort aux oreilles du vampire, mais aussi dans celui de la princesse. Serait-ce nier qu'elle n'avait attendu que ce jour depuis que la porte s'était refermée sur une énième séparation des plus difficiles en ces temps incertains. Oui... mais non. Oui, car Esmelda aimait Kylian aussi sûrement que la nuit venait toujours chasser de son astre lunaire la journée et le soleil. Sentiment inexplicable d'une attirance si forte que la princesse ne pouvait la contrôler. Elle aurait voulu lui crier encore de partir, de fuir, de la laisser, mais au lieu de cela tout son corps n'appelait qu'à ce qu'il se rapproche encore plus d'elle, que ses bras l'entoure de son amour, que son souffle inexistant lui rappelle ô combien ils sont en vie tous deux, qu'elle puisse encore se perdre dans ses yeux à ressentir à quel point elle est unique pour lui.
Mais son esprit lui dictait de le haïr. De le rejeter, de le voir partir. Il l'avait humilié, brisé, il s'était détourné d'elle avec autant de facilité qu'elle ne pouvait pensé qu'à une chose : il jouait avec elle. Elle avait un intérêt purement politique. Et encore plus maintenant qu'elle était retournée auprès de Fabius. Une espionne dans la cour. Oui, mais pourquoi Kylian. Elle le faisait pour son peuple, pour sa famille, pour Korentin, pour Morgane, pour Gregorist, Nolan et Valen. En quoi cela lui servirait-il ? Un autre moyen détourné de vaincre Lorenz. Une autre arme ? Son lien avec l'esprit de la mort ? Ou bien revenait-il pour elle ? Le diamant, qui ayant certes fait dire ses mots cachés dans son esprit, mais dans le seul but de la voir ployer, de les voir se séparer. Pourquoi ? Si c'était l'esprit de Lorenz, le couple n'étant plus, il n'avait plus aucun moyen de pression sur Kylian.
Le contact des doigts de son ancien amant sur ses lèvres firent revenir la princesse dans sa chambre, bien loin des tourments de son esprit.

« -Si cela fait une différence. Je ne pourrai pas cette fois te venir en aide. »

Non, il serait tué sans aucune forme de procès et elle aussi. Aucune clémence de la part de Fabius, et du prêcheur... Il se ferait même un plaisir de trancher la tête de la princesse lui même rien que pour avoir enfin la satisfaction de la faire taire.

« -Les choses ont changé Kylian, nous ne sommes plus sous le règne de mon frère, mais de celui de ce prêcheur. Et je ne suis pas une princesse, mais à ses yeux une trouble fête. Il ne veut qu'une chose, me voir tomber. »

Enfin en ce qui la concernait. Le reste il désirait plus que tous les dresser comme des faucons à adresser des prières à Néant. Y croire ou pas qu'importe, prions. Mais les prières fonctionnaient-elles sans un brin de croyance ? Une question qui effleura son esprit tout comme les lèvres de Kylian dans son cou, la laissant frissonner de plaisir, se laissant aller à l'intimité du moment. Les mains de son ancien fiancé se faisant caresses. L'esprit torturé de la princesse se posant mille et une question s'éteint un instant pour laisser juste libre court à l'envie de son corps. Et Kylian savait pertinemment comme parvenir à l'abandon de son esprit et de son corps.

A moitié débarrasser du tissu qui allait bien vite devenir un gêne, Esmelda laissait le vampire mener cette danse bien plus agréable que celle faite quelques heures auparavant. La jeune femme se laissa entraîner dans un pas chassé qui la fit devenir contemplation dans les yeux du renégat.

« -Je ne suis plus fiancée. »

Dit-elle dans un murmure triste que Kylian scella en se redressant pour briser cette distance mise entre eux le temps d'un regard. Un regard que le vampire transforma en mots, ceux de son cœur et de celui de la princesse. Non, elle ne pouvait le nier, même si en cet instant plus qu'un autre elle aurait voulu lui dire de se taire et partir. Oui, elle voulait céder, mais encore plus résister. Résister et succomber. Mais cette fois-ci pas besoin de sort du charme pour qu'elle soit sous l'emprise de ses caresses, de son souffle et de son regard.

« -Succomber, n'enlèvera rien aux regrets. Ni ne me libéra totalement de cette cage. De celle-ci ou d'une autre. Le jour reviendra toujours bien assez vite pour nous rappeler les conditions de notre existence.»

Ses yeux ambrés perdus dans ceux plus clair du jeune homme, Esmelda tenta de trouver un échappatoire, comment apaiser les tourments de son cœur et de son esprit. Et Kylian trouva la réponse à cette amère question, en scellant d'un baiser tendre et sincère les mots de la jeune princesse. La nuit pour seule confidente, la princesse se laissa aller aux preuves d'amour de son ancien fiancé, oubliant le temps d'un moment complice la vie qui les avait séparé.

Aimons donc, aimons donc ! De l’heure fugitive, 
Hâtons-nous, jouissons ! 
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ; 
Il coule, et nous passons …



(Poème de Monsieur de Lamartine)
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeMar 11 Nov 2014 - 14:54

Infatigables voyageurs, les doigts du vampire parcouraient tendrement le dos de la jeune femme endormie tout contre lui. Sa main allait et venait en un mouvement que l'on eut pu penser perpétuel, glissant avec douceur le long de la colonne vertébrale, remontant jusqu'aux épaules ou s'égarant vers la nuque, avant de redescendre lentement jusqu'au creux des reins, où le voyage recommençait une fois de plus. Ainsi Kylian répétait-il inlassablement cette caresse qu'il eut souhaité infinie, plongé dans ses pensées tandis qu'il se remémorait les évènements de la nuit autant que ceux qui les avaient précédé. Depuis que le couple brisé s'était accordé le temps d'une étreinte enflammée, ils n'avaient plus échangé un mot : pas l'un plus que l'autre n'en avait ressenti la nécessité après que leurs corps se fussent exprimés leur amour mutuel, préférant aux mots la simplicité d'un silence apaisant. Ne pouvaient-ils donc pas en rester là ? A s'aimer simplement, sincèrement, loin de leurs différences autant que de leurs différents ? A profiter de la présence de l'autre en silence, sans que rien ne vint jamais perturber ces instants hors du temps ? La réponse était aussi simple à formuler que difficile à accepter : non, ils ne le pouvaient malheureusement pas. Ils avaient au contraire beaucoup à se dire, peut-être même plus encore qu'auparavant, et l'aube naissante dont le vampire pouvait apercevoir les premiers rayons au travers de la fenêtre ne manquait pas lui rappeler que le temps, toujours, leur filait entre les doigts.

Kylian inspira lentement, davantage pour se donner du courage que pour toute autre chose, avant de consentir à abandonner l'interminable périple que ses doigts menaient dans le dos de la princesse. Sa main glissa vers l'épaule et parcourut le bras que la belle avait passé autour de lui dans son sommeil, comme si son subconscient avait par ce geste voulut interdire au vampire de s'éloigner d'elle. Craignait-elle encore, consciemment ou non, de le voir se lever dans la nuit pour écouter le chant du diamant qui l'avait éloigné d'elle ? Peut-être bien, et à vrai dire, cette seule pensée avait occupé l'essentiel des réflexions nocturnes du jeune vampire.
Entre-temps, les doigts de l'amant vampirique avaient atteint la main de la princesse encore endormie. De là, ils rebroussèrent chemin et revinrent vers le visage assoupi, lui caressant une joue puis l'autre avant d'en effleurer l'arête du nez, arrachant lentement la jeune femme au royaume des songes.

« Je suis navré de ne pouvoir te laisser dormir plus longtemps, mais le jour sera bientôt là. »

Et avec le soleil reviendraient les regrets, les barreaux, les conditions de leur existence comme l'avait si tristement formulé la princesse avant de s'abandonner aux baisers et caresses de son amant d'un soir. Quelques instants s'écoulèrent ainsi, le temps pour la belle de reprendre pied dans la réalité du jour présent. Ses yeux, ses si beaux yeux, papillonnèrent alors rapidement avant de s'éclairer d'une lueur effrayée, pour ne pas dire franchement paniquée, tandis que la jeune femme se levait précipitamment et cherchait à récupérer sa robe de chambre pour s'en couvrir maladroitement. La réaction avait été à ce point inattendue que le vampire en demeura abasourdi plusieurs secondes, incapable de prononcer le moindre mot ou d'esquisser le plus simple geste. Pourtant, l'instant du réveil avait souvent été synonyme d'attitudes imprévisibles, qu'il s'agisse pour le vampire d'écoper d'un coup, d'une gifle ou d'une épingle sous la gorge, mais jamais encore elle n'avait fui de la sorte. Et moins encore lorsqu'elle le reconnaissait, justement. Retrouvant finalement ses esprits, le vampire se redressa à demi sous les draps et leva les mains en un geste qu'il souhaitait apaisant, se justifiant rapidement :

« Hey, doucement, ce n'est que moi. »

Mais n'était-ce pas justement là tout le problème ? Le regard qu'elle posait maintenant sur lui semblait bien devoir le lui crier. Pourtant, la veille au soir, lorsque leurs coeurs s'étaient exprimés, lorsque leurs corps s'étaient retrouvés, la réalité avait été oubliée, dissimulée, rejetée dans un coin de leurs esprits. Ils n'avaient pas eu besoin de plus pour s'aimer comme ils s'étaient aimés autrefois, mais à présent que le jour s'annonçait, cette même réalité était revenue frapper la princesse de plein fouet. Un temps déconcertés, les traits du visage de Kylian s'assombrirent tristement tandis qu'il baissait la tête, comme aurait pu le faire un enfant à qui l'on venait de pointer sa faute, et le commentaire qui franchit alors ses lèvres en fut la parfaite illustration :

« Le jour reviendra toujours bien assez vite... trop vite. »

Etait-il besoin d'en dire davantage ? Sans doute pas, ces quelques mots suffisaient amplement à faire résonner dans la pièce l'oraison funèbre des quelques heures d'insouciance que le couple... que l'ancien couple était parvenu à arracher au temps. Le vampire releva lentement les yeux sur la silhouette échevelée qui achevait de soigneusement renouer les pans de sa robe de chambre et s'excusa rapidement :

« Je suis désolé, c'est ma faute, je ne voulais pas... Je ne pensais pas t'encourager sur une voie que tu ne désirais pas suivre, je n'aurais pas dû... »

Tout en parlant, il s'était assis au bord du lit et cherchait à récupérer son pantalon négligemment abandonné sur le sol la veille au soir. Ce n'est que lorsqu'il fut parvenu à l'enfiler qu'il consentit à se lever pour de bon à son tour, et poursuivit en se tournant vers une princesse plus embarrassée qu'elle ne lui était jamais apparue :

« Je n'aurais pas dû, mais si cette nuit était à refaire... je ne changerais rien. Voyons les choses en face, Esmelda, cette nuit, c'était... c'était nous, simplement nous. Voudrais-tu vraiment tirer un trait dessus s'il t'était possible de le faire ? Je ne le crois pas. Je ne le crois plus. »

En quelques pas, Kylian contourna le lit et vint se présenter face à celle qui faisait soupirer son coeur, s'agenouillant devant elle non plus comme un condamné en quête de pénitence, mais comme un soupirant lui déclamerait sa flamme.

« Car ce n'est pas de savoir ce que je suis qui t'effraie, mais de ne plus savoir qui je suis. Tu n'as pas peur du vampire, tu n'as pas peur de mes crocs, tu as simplement peur que je ne sois pas celui que je prétends être, que je ne sois plus celui auprès de qui tu pouvais croire en l'avenir, tu as peur que tes rêves aient été bâti sur le mensonge. »

Avec douceur, le vampire se risqua à tendre la main vers celle de la jeune femme pour prendre ses doigts dans les siens.

« Mais cette nuit, tu m'as retrouvé, Esmelda, nous nous sommes retrouvés, et je sais maintenant que, si tu voulais m'en laisser la chance, je pourrais t'apporter la preuve que ce nous peut exister à nouveau. »
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Left_bar_bleue0/10L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeMer 12 Nov 2014 - 22:15

La nuit, cette douce complice, avait une fois de plus jouer les trouble fait avec le temps pour se moquer d'eux. La jeune femme avait trouvé enfin le repos, blottit contre son ancien amant, apaisée. Les caresses sur sa peau chaude ne cessant de revenir sans cesse telle des vagues dont le flot perpétuel roulait sans cesse sur le sable. Bercée dans la chaleur de ce moment, Esmelda ne pouvait que se laisser aller tout contre sa peau fraîche. Sa respiration était lente et paisible et pour rien au monde, elle n'aurait voulu changer de position. Esmelda était enfin apaisée.
Mais la douceur des doigts de son aimé sur son visage et sa voix la ramena à une tout autre réalité. Re plongée dans la violence de leur réalité. La jeune femme regarda autour d'elle, le soleil tirant sur son réveil aussi. Non, pas déjà et Kylian qui était encore là. Non, il ne fallait pas, il ne devait pas. La jeune femme se leva d'un coup d'un seul, en sautant presque sur sa robe de nuit pour l'enfiler rapidement. Trop rapidement. Ses mains tremblaient en nouant le lien qui recacherait son corps aux yeux de son aimé. Esmelda essayait de ne pas le regarder, rendant plus que douloureuse la séparation à venir.

« -Tu ne m'as entraîné nul part, je suis assez grande pour prendre mes propres décisions. »

Son ton était sec et agacée. Oui, elle était assez grande et libre de ses choix. Il devrait le savoir, mieux que quiconque.

« -Mais mes mains sont liés, mon cœur est meurtri, je n'ai plus rien à gagner et plus rien à perdre. »

Elle avait déjà tant perdu. Que pouvait-il lui arriver de plus ? Même la mort serait une douce amie qu'Esmelda accueillerait avec plaisir.

« -Tu es quelqu'un de différent à mes yeux aujourd'hui, quand je te voyais je ne pensais pas que tu puisse me faire mal un jour. Pas toi, non ça jamais. Et quand j'y repense, à tes mots à ton attitude, ça me fait mal, très mal. Quand je te vois maintenant, je t'entends, je ne peux que repenser à cela, et je ne vois pas ce qu'on peut faire. Ce que je peux faire. Je suis perdue.»

La jeune femme essaya de cacher son mal être, bien mal habilement. Autant elle savait porter un masque tous les jours, à la cour, face à la noblesse, à Fabius. Mais face à Kylian, c'était tout autre chose.

« -Je suis comme dans une tempête, où le tumulte n'arrive pas à me ramener près du rivage. »

Disant cela elle se recula du vampire pour attraper la sur-robe dont elle se drapa.

« -Mais cette nuit était... peut être une façon de nous noyer un peu plus ? Mais je n'ai jamais eu peur de toi Kylian. Te souviens-tu de notre première rencontre ? Tu m'as avoué être un vampire alors que je les dénigrai, tes semblables. Suis-je partie ? Ai-je crié ? Et cette fois où blesser à mort, je t'ai soigné, malgré ta crainte de me mordre, je suis restée, je n'avais pas peur. Mais cette haine que j'ai vu dans tes yeux ce soir là, cette violence en toi. »

Non, jamais depuis cette rencontre un doux soir d'été, elle n'avait eu peur de lui et de sa nature profonde. Parce qu'il avait été toujours sincère avec elle. Sauf là. Et cela faisait toute la différence.

« -Oui, je ne sais plus qui tu es ni même qui je suis. Le fait que tu sois un vampire ne me gêne pas plus qu'il y a quelques mois, années. Ce qui me trouble c'est que t'es refusé à me confier tes doutes, tes craintes, tes pensées... que tu ais préféré écouter ce diamant, ce qu'il y a de pire en ce monde, ce vampire que tu arbores, pour le suivre lui. »

Pourquoi ne pas le suivre un autre jour. Suivre cette haine et cette rage que Lorenz Wintel avait en lui pour y parvenir. Car ce que Esmelda craignait par dessus tout, c'est que Kylian ait raison. Qu'il doive devenir ce vampire, cet être pour parvenir à cette fin qu'il souhaite tant.

« -Alors oui de cela j'ai peur, peur que tu suives une voie qui n'est pas la tienne, plus la mienne. Bien sûr que ce que j'ai cru, cet avenir qu'on a dessiné tu l'as brisé. Même si tu étais sous l'influence de cette pierre, influence ne veut pas dire que tu ne l'as pas pensé, même une part caché de toi. Comment puis-je rester avec un homme qui me traite ainsi. Et toi comment peux-tu avoir envie de vivre avec une femme que tu vois comme lâche et faible. »

La jeune femme ne pouvait s'enlever de sa tête ce moment, cette nuit. C'était gravé dans son cœur à tout jamais. Le remous revenait dans le tumultes de son cœur, car revenait aussi les images de cette nuit. Douce et tendre, voluptueuse et sensuelle. Mais elle était passée. Déjà bien loin.

«-Cette nuit n'était-elle pas une erreur ? Nous nous sommes peut être retrouvé, mais peut être pour mieux se quitter ? Que veux-tu me prouver ? Quelle preuve ? Je ne veux pas que rester ici soit une preuve. C'est juste de la folie. Retourne à Aigue. Ici, tu risques trop. »

Non, la jeune femme refusait qu'il risque sa vie d'une telle stupide manière qui se voulait sûrement noble à ses yeux. Noble mais stupide.
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeLun 17 Nov 2014 - 18:22

Après la pluie vient le beau temps paraît-il, du moins était-ce ce que proclamait un célèbre proverbe humain. Mais ce que cette maxime semblait avoir oublié de préciser, c'était que l'éclaircie qui venait percer les sombres nuages n'était parfois qu'espoir éphémère tandis que d'autres orages revenaient bien vite cacher le soleil. Or, à cet instant justement, il semblait bien que le couple des amants interdits vit s'éteindre cet éclat qui ne les avait que trop brièvement éclairé de sa douce lueur d'insouciance. Incapable de la moindre réaction, Kylian ne put que constater, impuissant, l'éloignement de celle qu'il avait passionnément aimée la nuit précédente, celle dont les doigts glissaient en ce moment dans les siens sans qu'il ne tenta quoi que ce soit pour les retenir. Refermant tristement la main sur le vide que la princesse y avait laissé, le vampire baissa les yeux et écouta silencieusement le récit qui lui était fait des tourments qui pesaient sur le coeur de la belle. Chaque nouvelle phrase ravivait la culpabilité qui le rongeait et alimentait non seulement la colère qu'il ressentait vis-à-vis de ce qu'il avait fait, mais également celle qu'il sentait lentement naître en lui devant sa propre incapacité à soulager les maux qu'il avait lui-même provoqué. S'il se souvenait de leur première rencontre ? Bien évidemment que oui, comment pourrait-il jamais l'oublier ? Mais il ne savait plus aujourd'hui s'il devait bénir ou maudire ce jour, car si de cette rencontre étaient nés les plus beaux instants de ce que lui servait de vie, de cette même entrevue étaient également nés les pires instants de celle qui se trouvait devant lui.

Vinrent alors les derniers mots, ceux là même qui précédèrent un silence plus éloquent que n'aurait pu l'être le plus inspiré des discours. La tentation d'abandonner tout espoir fut grande, et le vampire considéra pendant quelques lugubres instants la possibilité de simplement quitter la pièce, sans un mot, pour retourner à Aigue-Royale comme il le lui était demandé. Sans doute était-ce la décision la plus sage, la plus raisonnable, mais ne parlait-on pas alors de Kylian Wallam, renégat vampirique et amant d'une princesse humaine ? De celui qui n'avait pas hésité à défier de front trois des plus puissants vampires pour celle qu'il aimait, le même encore qui avait franchi les lignes de sièges alayiennes et traversé l'empire occupé pour retrouver la belle qui lui avait été arrachée par la bêtise des lois de la politique. Ne parlait-on pas de ce vampire qui s'était jeté tête baissée dans un portail du Néant sans même prendre le temps de considérer ce qui pouvait l'attendre de l'autre côté ? N'était-ce pas lui encore qui avait vu sa tête promise au billot pour le seul crime d'avoir aimé et de l'avoir proclamé ? Ne s'était-il pas approprié l'identité d'un autre pour s'inviter au centre d'une capitale impériale qui lui était plus hostile que jamais, à seule fin de se donner l'espoir de guérir un coeur en larmes ? S'il devait jamais être sage, s'il devait jamais être raisonnable, ce ne serait certainement pas dans cette vie.

« Je ne t'abandonnerais pas, Esmelda. C'est de la folie oui, mais je suis fou depuis trop longtemps que pour pouvoir espérer changer encore. Je suis fou de chagrin quand je repense à ce que je t'ai fais, je suis fou de colère quand je constate que je suis incapable de t'apporter un peu de réconfort, je suis fou d'amour quand mon regard croise le tien... »

Dissimulant difficilement le véritable déluge de sentiments qui venaient de déferler sur lui, Kylian se releva, sans quitter des yeux la jeune femme tandis qu'il poursuivait :

« Cette nuit était beaucoup de choses : une folie, un moment d'égarement, un instant de répit, un doux souvenir, un pied-de-nez à ceux qui refusent d'y croire, et tant d'autres choses encore... mais certainement pas une erreur. »

A mesure que les secondes s'écoulaient, qu'au dehors les premiers rayons du soleil venaient teindre le ciel de leur délicate lumière, l'obscurité de la chambre se dissipait et rappelait à chaque instant que le temps s'échappait. Conscient qu'il lui faudrait bientôt s'éclipser, le vampire récupéra sa tunique, ses bottes ainsi que ses autres affaires et entreprit de se rhabiller à son tour, non sans pour autant cesser de parler :

« Je veux te prouver que tu peux avoir confiance en moi, que tu peux croire en moi et que ma voie ne reviendra jamais plus vers celle qui m'éloigne de toi. Mais plus que cela encore, je veux te prouver que tu as de la valeur à mes yeux, je veux te rendre la confiance que je t'ai enlevée, je veux réparer ce que j'ai brisé. Qu'importe le temps que cela prendra. »

Il s'exprimait rapidement et nerveusement, comme s'il espérait ainsi empêcher la jeune femme de le contredire ou d'émettre une quelconque opposition à ce qu'il affirmait alors. Les gestes avec lesquels il s'efforçait maintenant de reboutonner sa chemise et vérifiait la bonne tenue de son allure générale étaient saccadés, mais il parvint finalement à enfiler ses bottes et fut bientôt prêt. En quelques pas rapides, il vint alors se placer devant celle qui avait été fiancée et plongea son regard dans le sien.

« Nous nous sommes déjà quittés, mon amour, tu l'as toi-même rappelé hier soir : tu n'es plus fiancée. Ce qui s'est passé cette nuit restera un souvenir, un rêve peut-être, à moins que tu ne décides d'y voir un cauchemar... »

De ce qu'il avait pu en juger, elle n'avait à priori aucune raison de penser de la sorte mais savait-on jamais ? Le vampire ne prit guère le temps de se pencher sur la question cependant, et poursuivit sur sa lancée sans même prendre conscience d'une subtile différence dans la façon qu'il avait de s'exprimer :

« Si vous ne pouvez plus me voir comme un amant, acceptez moi au moins comme un ami... comme un allié... Laissez moi soutenir votre lutte, comme vous avez soutenu la mienne. Laissez moi vous rendre ce que vous m'avez apporté. »

Si c'était de distance dont elle avait besoin, alors c'était de la distance que le vampire lui donnerait. Mais pas trop quand même...
Revenir en haut Aller en bas
Esmelda Kohan
Esmelda Kohan
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Maître mage
Expérience:
L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Left_bar_bleue0/10L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty_bar_bleue  (0/10)
Xp disponibles: 3


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeMer 19 Nov 2014 - 22:27

La chaleur de la pièce la quittait peu à peu pour laisser le froid s'emparer de la peau de la jeune femme et s'insinuer sur chaque pore de sa peau mais aussi dans son cœur. Comme à chaque séparation avec Kylian. Avant, la jeune femme savait que ce ne serait que pour un temps, parfois bien trop long, mais qu'ils se retrouveraient et vivraient ensemble leur amour caché. Mais aujourd'hui, cette séparation était différente. Elle laissait un goût amer. Une sensation de vide total. Et d'un questionnement : quand se reverraient-ils mais surtout en quelle circonstance ? Lui en Caracalès, comte humain et elle en princesse ? En amants séparés mais s'aimant toujours ? Ou bien en simple amis, confidents, ou un allié comme Kylian le suggérait. Ce qu'il fallait surtout c'était ne pas sombrer à l'entente de ses mots. Comment leur donner du crédit après que cette même bouche l'ait démoli avec autant de haine. Tout recommençait à tourner dans l'esprit perdu de la princesse et elle en avait assez.

La jeune femme baissa la tête, avant de la relever pour finir d'accrocher sa robe de nuit et la lasser correctement sans regarder son ancien amant. Le passage au vouvoiement avait été un tel pincement dans son cœur qu'elle ne voulait pas qu'il croise en cet instant la tristesse dans ses yeux. Que fallait-il comprendre derrière cela ? Pourquoi rejouer la carte le avoir comme la princesse humaine, et simplement cela. Il ne voulait plus qu'être un allié ? Très bien, elle ne serait plus que princesse. Après tout n'avait-il pas dit qu'à défaut d'être une erreur cette nuit serait un souvenir, un rêve, mais non pour elle se ne serait pas un cauchemar. Fallait-il donc voir cela comme ça ? Très bien, elle s'efforcerait de respecter ce choix. Le sien. Elle pouvait au moins faire ça pour lui. Il voulait l'aider après tout.

La jeune femme releva une tête des petits matins, en allant chercher le dernier accessoires du sieur Caralès, une étole, un couvre-cou des plus raffinés et le lui tendit. Dans un murmure, comme pour elle même.

« -Comme un ami ? Un allié... »

Elle plongea son regard triste retenant des larmes d'une tristesse qui la noyait dans une mélancolie qu'elle ne voulait pas mais qui s'attardait près d'elle.

« -Tient, un accessoire qui peut vouloir dire beaucoup parfois, même si inutile en apparence. »

La jeune femme le lui tendit en ne le quittant pas des yeux.

« -Si vous voulez donc suivre cette voie qui est la mienne, recroiser ce rêve qui fut le notre, votre soutien peut être un appui et une aide précieuse. Notamment avec l'aide de votre nouvelle alliée. Si elle accepte bien entendu. Car, je suis peut être présente en ce lieu par hasard, mais un hasard bénéfique, mais je n'oublie pas d'où je viens. Et il peut m'être possible d'aider beaucoup plus ici que là bas. »

La jeune femme avait l'impression d'agir beaucoup plus. Déjà auprès de son peuple, de sa famille, mais aussi pour le rébellion. Elle savait certaines choses, et pourrait en savoir bien plus encore. Des mouvements de certaines troupes, aux emprisonnements, des alliances et marchés passées, au discours du Prêcheur. Certes, il fallait la jouer très finement. Mais jouer un double jeu, elle savait faire et même auprès des proches. Pour preuve face à elle un vampire renégat et rebelle.

« -La confiance du cœur n'est pas celle des idées, même si parfois les nôtres diffères sur le comment agir. Je sais cependant que la rébellion et ses idées suivent les vôtres. »

Et que jamais il ne trahirait ces hommes et femmes qui combattent pour la paix. Non, il la trahissait elle, car il était bien plus facile de briser le cœur des personnes qui vous sont proches que ceux d'inconnus.

« -J'ai besoin de quelqu'un pour délivrer un message à Korentin. Acceptez-vous ? »

Puis cela l'éloignerait aussi de Gloria un temps. Une inquiétude de moins, elle avait déjà bien suffisamment à s'inquiéter et à surveiller. Rajouter un vampire à tout ceci n'était pas prévu dans la donne.
Revenir en haut Aller en bas
Kylian Wallam
Kylian Wallam
Mon identité
Mes compétences


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitimeDim 23 Nov 2014 - 12:49

Jamais il n'aurait imaginé que leur relation pouvait se dégrader à ce point. D'illustres inconnus quelques années plus tôt, ils étaient devenus des alliés unis dans la poursuite d'un même idéal ; d'alliés, ils étaient devenus amants envers et contre tout semblant de raison ; d'amants, ils étaient devenus fiancés, repoussant toujours plus loin les limites et les barrières que le monde aurait voulu leur imposer ; et enfin, de fiancés, ils avaient poussé leur rêve jusqu'à souhaiter devenir parents, quand bien même la question de la procréation demeurait, encore à ce jour, insoluble. Ensemble, ils étaient parvenus à défendre l'indéfendable, à croire en l'incroyable, à surmonter l'insurmontable et aujourd'hui, que restait-il de tout cela ? Des miettes, des cendres, des larmes et de la douleur. Un ami.... Un allié... C'était comme si, dans l'ascension de cette montagne de préjugés et d'intolérance qui se dressait devant leur amour, le vampire avait chuté et entraîné sa belle avec lui : tout le chemin parcouru était à refaire, tous les obstacles franchis devraient être gravis de nouveau, toutes les difficultés surmontées devraient être affrontées une fois encore. En seraient-ils capables ? Fidèle à lui même, fidèle à ses rêves et à ses idéaux, Kylian voulait croire que oui. Pourquoi serait-il venu jusqu'ici sinon ? Et ce qu'il voyait dans les yeux embués de larmes de son aimée n'était qu'une confirmation de plus : elle l'aimait, elle le désirait, elle voulait plus que tout pouvoir oublier, pouvoir pardonner, mais elle ne pourrait y parvenir que s'il lui en donnait les moyens. Combien de temps cela prendrait-il ? Des semaines ? Des mois ? Des années peut-être ? Auraient-ils seulement assez d'une vie humaine ? L'avenir seul apporterait la réponse, mais alors même que le vampire refermait les doigts sur l'étoffe que lui tendait la princesse, la flamme vacillante de ses espoirs fut ravivée. Elle acceptait. Elle lui laissait une chance de refaire ses preuves, à ses côtés, il n'appartenait plus qu'à lui désormais de s'en montrer digne, de ne pas la gâcher, et alors peut-être, peut-être parviendraient-ils à surmonter ce qui, à n'en pas douter, serait la plus difficile épreuve que le couple eut jamais connu.

« Ici ou ailleurs, votre aide sera toujours précieuse. Elle l'a toujours été, quoi que vous en pensiez, quoi qu'on ait pu vous dire. Que ce soit pour aider un renégat vampirique à sauver des vies, pour défendre les vertus de la paix et de la tolérance, ou pour insuffler à ceux qui sont tombés le courage de se relever. »

Sans la quitter des yeux, Kylian hocha lentement de la tête pour signifier son assentiment :

« Si c'est d'un messager dont vous avez besoin, alors je porterais vos mots à ceux qui vous sont chers. Dans deux jours, au pied d'un chêne que vous connaissez bien, sous trois pierres complices de bien des secrets... »

Une cachette qui avait fais ses preuves, autrefois garante de lettres dont les mots étaient amour secret et espoir sincère, aujourd'hui partisane de rébellion et de reconquête.

Les quelques secondes de silence qui succédèrent aux mots du renégat semblèrent s'étirer sur une éternité entière, avant que le bruit d'un loquet de porte s'ouvrant dans le couloir ne vienne rappeler qu'avec les premières lueurs de l'aube reprenait la vie du château. Il était plus que temps désormais que le sire Caralès ne regagne la chambre de la duchesse auprès de laquelle il était supposé avoir passé la nuit, car mieux valait pour lui avoir quitté les lieux avant que la noble dame ne se réveille.
Instinctivement, le vampire fit un pas vers l'avant et approcha son visage de celui de la princesse, comme s'il avait eu l'intention pendant un bref instant de sceller ces adieux d'un doux baiser, mais il suspendit son geste bien avant que ses lèvres n'atteignent celles qu'il désirait tant. Les battements du coeur de sa belle, le regard tristement amouraché qu'elle posait sur lui, le souffle ardent qui venait lui caresser le visage étaient autant d'appels, autant d'arguments qui plaidaient en faveur de ce baiser. Mais dans les prunelles ambrées de la jeune femme luisait encore cette étincelle de colère et de réticence, de souffrance et de trahison, aussi Kylian préféra-t-il sinon s'abstenir, au moins respecter la distance qu'il se devait de s'imposer. Ce fut donc finalement sur la joue de la demoiselle que le vampire vint tendrement autant que brièvement presser ses lèvres, murmurant une humble requête avant de se retirer :

« Prenez soin de vous. »

Aussi chaste pouvait-il être, ce timide baiser représentait déjà un affront éhonté pour quiconque eut défendu le respect des protocoles et des convenances, mais considérant le fait que quelques heures plus tôt encore, le vampire faisait l'amour à celle qu'il venait d'embrasser, le geste semblait aussitôt prendre une toute autre signification. A défaut de pouvoir la soulager, Kylian respectait la douleur de son aimée.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Mon identité
Mes compétences


L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Empty
MessageSujet: Re: L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

L'amour pardonne tout... presque tout. [PV Esme ♥] TERMINE

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Une discussion comme une autre, ou presque [Pv Isendal] [TERMINE]
» La belle au bois... [Esme] [Terminé]
» Passe moi la bague au doigt [PV Esme]TERMINE
» Choix et conséquences [PV: Ashy, Esme] TERMINE
» A minuit, le carrosse redevient citrouille [Kylian & Esme] TERMINE

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Armanda, terre des dragons :: Rps terminés-