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| Comme seuls [Aldaron] TERMINE | |
| Auteur | Message |
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Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Comme seuls [Aldaron] TERMINE Mar 13 Jan 2015 - 21:13 | |
| 9 Juillet, an 2 de l'Ère d'Obsidienne Au milieu de la Caverne de Feu et d'Acier, au milieu de la foule, désormais mêlée d'elfes et d'humains, il y avait ce petit bonhomme au pas tout sautillant, accompagné du tintement bien particulier d'un tambourin. À son regard un peu lointain, songeur, à la comptine qui s'échappait de ses lèvres, on aurait aisément pu le prendre pour un enfant. Il était néanmoins un peu grand, pour un enfant. Pieds nus, diadème d'argent, cape au vent. Reconnaissable entre mille: c'était là Dawan. Un petit être qui apparaissait au premier abord perdu entre ses émotions. De temps à autre, un subtil froncement de sourcils, on l'aurait cru soucieux. Mais la comptine ne l'était pas particulièrement… Et sans prévenir, un sourire, adressé à un humain, un elfe, un chien ou un tabouret. On l'avait même vu revenir sur ses pas pour aborder une petite humaine assise dans une alcôve, le temps de la saluer, lui demander si elle allait bien. Mais il n'avait pas trainé ! Il n'avait pas le temps ! Son Cawr lui avait demandé des potions, il n'avait pas toute la journée !
Au moment qui nous intéresse, cet aléatoire garnement avait déjà lesdites potions dans sa besace. Il tenait cette dernière contre lui, pour éviter que les flacons s'entrechoquent. Les perles grises qui lui servaient d'yeux regardaient autour de lui, comme si c'était la première fois qu'il venait ici. Depuis une certaine bataille, il avait l'impression assez amère qu'Aigue lui était à nouveau étrangère, ou plus lointaine. Il n'avait pas mis de mots là-dessus, ne devait pas vraiment le réaliser. C'est qu'il avait mille autre choses à penser. Les blessés qu'ils soignaient avec ardeur et qui forçaient son sourire, ce que l'Alayien lui avait dit… Il n'avait pas pu revoir Luna, cette petite humaine aux Lumières. Il aurait bien aimé, pourtant, savoir pourquoi, par Dracos, s'en était-elle pris à Aldaron. Il y avait eu la mort de leur roi, aussi… Parmi les Enwrs, certains s'évertuaient à essayer de brosser un portrait complet de l'Aube, à partir des divers récits, afin de compléter les chroniques armandéenes. Elrond… Elrond n'était plus Enwr, à ce propos. Lui aussi, Dawan aurait bien aimé le voir, bien qu'il ignorât ce qu'il aurait pu lui dire. Les pensées de Dawan venaient de passer de Möebius à de la confiture à la fraise lorsque quelque chose de tout nouveau capta son attention. Là, entre deux étals, attachés à un pilier, des chevaux. Tiens… N'étaient-ils pas dans la Caverne des Héros, habituellement ? Bon, pourquoi pas. Dawan s'apprêtait à passer son chemin… Lorsqu'il sentit l'attention de l'une des bêtes sur lui. Honoré autant que curieux, il tourna la tête vers ladite bête. Finalement, il s'en approcha.
C'était une jument noire. La lumière ambiante d'Aigue lui donnait des reflets bleus. Sa crinière avait été coupée assez courte, la pauvre ! Mais elle avait un regard brillant de vie, une attitude alerte sans méfiance abusive. Doucement, Dawan lui tendit sa main, continuant. Elle avait un beau profil, avec des ganaches bien marquées. Ses membres lui parurent fins, et son dos assez court. Mais ce n'était pas là ce qui attirait toute son attention. Non, cette jument avait quelque chose en plus, quelque chose de tourné vers lui. Elle se laissa caresser sans souci. Dawan crut même la voir s'intéresser à lui. Il passa bien un moment ainsi, à faire connaissance, entre quelques grattouilles et murmures, quelques renifflages… Enfin, Dawan se mit à chanter. Un chant très particulier, dont il n'avait pas fait l'usage depuis fort longtemps. Un chant en elfique. Malgré lui, et malgré toute la douceur qu'il mettait dans sa voix pour ne pas effrayer les chevaux, il restait chanteur, et ses notes portaient trop bien. Ceci dit… Tant que les chevaux ne râlaient pas, cela ne le gênait pas. Et tant pis si les humains le regardaient bizarrement. Seul lui importait cette jument, face à lui, qu'il sentait si particulière, et pour qui il avait envie d'être particulier. Il le sentait: eux deux étaient faits pour marcher ensemble, partager, et créer des souvenirs ensemble. Enfin, il voulait prendre soin d'elle, entretenir sa vie. Son chant terminé, le petit elfe détacha la bête, le coeur comme apaisé par ce nouveau lien. C'était un peu de renaissance, après ces multiples morts. Avançant dans la Caverne, suivi de l'animal, sur lequel il gardait une main posée, il cherchait un support pour se hisser "en selle", tout en suivant la route qui le ramènerait à la Caverne des Songes... |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Comme seuls [Aldaron] TERMINE Ven 16 Jan 2015 - 22:11 | |
| Il était prêt. Un voyage dont la Triade n'était pas unanime. Mais avant d'être la Triade, il était Aldaron, doté d'un esprit propre, de souvenirs propres et de craintes personnelles. Ni Cercë, ni Corine n'avaient eu à affronter cette perle à tentacules, cette monstruosité qui avait aspiré tant son énergie vitale que magique. Son arc avait été vernis peu après l'Aube Rouge. Un vernis particulier qui offrait à son arme une puissance qui serait un soutien incontestable dans l'avenir qui l'attendait. Besace, arc, armure, selle dans une main. Tous les signes indiquaient qu'il était sur le point d'harnacher son destrier elfique pour prendre la route vers le lac noir, là où semble-t-il, une perle avait été aperçue. Il avait serré dans ses bras son frère et sa sœur, leur promettant de tenter de revenir en un seul morceau. Il pouvait bien leur promettre de tenter... Rien n'était néanmoins sûr pour le résultat. Il poussa la porte du marché noir et un soupir. Il chercha du regard son destrier et constata que la caverne était peuplée qu'une bonne trentaine d'équidés. Que faisaient-il là ? Ah oui, il s'agissait de la dernière livraison de chevaux. Les pertes n'avaient pas été qu'humaines et il fallait renouveler la défunte cavalerie. En général, ces montures passaient sous les mains de la Triade avant d'être cédées à leur empereur pour les besoins de l'armée. C'était son travail de faire venir de tout Armanda ce genre de provision, et bien d'autres. Il revendait tant à l'armée qu'aux particuliers. La rébellion s'était enrichie, principalement avec le travail de l'ombre de la Triade.
Pour le moment il était temps pour lui de laisser les comptes du marché noir de côté. C'était un tout autre projet qui naissait pour lui. A croire que quand on avait été touché par une tentacule, on en redemandait. L'elfe, pour sa part, voulait faire disparaître ces horreurs de leur monde avant qu'elles ne prennent une ampleur terrible. Le genre d'ampleur qu'avait connu les Vieux Bois avant de disparaître.
« Par ici les chevaux. » clama-t-il aux hommes qui le livraient.
Sa voix de marchans portait et en imposait. Nulle contestation naquit. Il compta les montures. Le total fit défaut alors il recommença. Perplexe, il resta devant ce nombre incomplet, selle à la main. Il manquait une monture.Il compta une dernière fois. Il voulait partir et voilà que la livraison n'était pas entière. Il alla voir l'homme de Gloria qui lui apportait les chevaux. Celui-ci lui confirma ne pas avoir perdu de bête en chemin, mais lorsqu'il recompta, sa certitude s'effrita. C'est alors qu'il le vit. Ce chanteur avec la jument. Les baptistrels n'avaient pas commandé de monture. Ces destriers étaient pour la cavalerie de l'empereur. Il poussa un soupir. Selle sur le bras, il courut après Dawan et l’attrapa par l'oreille... Chose qui n'était pas très compliquée pour un elfe : il y avait de la manière à saisir. Il l'interrogea sur un ton assez autoritaire et pour ainsi dire agacé. Il voulait partir et se retrouvait à gérer un vulgaire vol à l'étalage.
« Hey ! Que fais-tu avec cette monture ?! Elle n'est pas à toi. L'as-tu payée ? Je ne crois pas. L'empereur l'a déjà achetée. Je pensais que tu étais un elfe gentil et honnête. J'avais une bel estime de toi, Dawan. N'es-tu donc qu'un sordide voyou ?! »
Il n'était pas très heureux et pour ainsi dire déçu par le chanteur à la vièle. Il s'était attendu à plus de bonnes manières de sa part. Il attendait en cela des explications. Il devait bien y en avoir une n'est-ce pas ? |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Comme seuls [Aldaron] TERMINE Dim 18 Jan 2015 - 14:20 | |
| Une vive douleur à l'oreille fit taire la petite chanson qui émanait de Dawan, pour la remplacer par une sorte de couinement plaintif. Stoppé dans son mouvement, retenu malgré lui, il s'arrêta, et chercha à se retourner vers son terrible agresseur, alors que la jument, après un petit écart, l'avait déjà observé. La jument ne connaissait pas cet humain, ne le reconnaissait pas. Dawan, en revanche, fut surpris. Aldaron ! Le Dirigeant de la triade aux cheveux si soyeux, celui qui avait été si héroïque lors de l'Aube Rouge ! Il lui était extrêmement reconnaissant. Il avait même commencé à ébaucher une ballade en son nom ! En revanche, dans son souvenir, même s'il n'était pas des plus souriants, Aldaron avait tout de même l'air plus… Enfin, moins prompt à lui arracher l'oreille sans remords. Moins violent. Peut-être était-ce pour cela que le son de sa voix lui avait d'abord paru étranger. Il n'y avait pas reconnu l'elfe bienveillant qui s'était penché sur lui, devant Crissolorio. Il crut sentir de la colère, il crut sentir la déception. Il dévisagea Aldaron sans comprendre. Qu'avait-il fait de mal ? Le bout de ses doigts vint se poser sur la main qui tenait son oreille. Une façon muette et subtile de dire "lâche-moi, c'est bon, je ne partirai pas". Doutait-il à ce point de son honnêteté ? Le prenait-il pour un brigand, maintenant ? À l'entendre, oui. C'était… Blessant. Pour quelqu'un qui, comme Dawan, n'avait en tête que le bien des êtres vivants de ce monde, pour quelqu'un qui évitait le crime comme on évite la peste, c'était blessant d'être ainsi accusé. Si encore il avait compris ce dont on l'accusait, mais non ! Pourquoi diable Aldaron lui demandait-il de payer ? On ne payait pas l'amitié de quelqu'un ! C'était… C'était souiller les sentiments. Non. C'était là ne pas avoir de sentiments. Dawan tendit alors sa main vers la jument, pour qu'elle n'ait plus peur de cet elfe qui parlait sur le ton de la réprimande. Il n'allait rien lui faire, non. Nul ne lui ferait de mal tant qu'il serait là !
"- Une étoile brille sur l'heure de notre rencontre, Aldaron." C'était sa voix habituelle, douce, et un peu trop aiguë. "J'ignore l'origine de votre déception, mais je la regrette." Il n'avait pas pour habitude de s'inquiéter de l'image que les gens avaient de lui, quand ils n'étaient pas Cawr. En revanche, le sentiment qu'avaient pour lui les gens qu'il estimait lui important. Sans demander la Lune, il espérait au moins ne pas être négatif aux yeux de ces personnes. De toutes évidences, il avait réussi à perdre le peu qu'il avait gagné auprès d'Aldaron. Triste pensée que celle-là... Oh, il savait bien que, pour Aldaron, il était l'équivalent d'un enfant plus que d'un apprenti baptistrel, au vu de leurs précédentes interactions. Mais tout de même. Il avait eu au moins l'espoir d'être un bon gamin. "Pourquoi tant d'ire ? Vous auriez voulu que... Je paye pour... Cette jument ?" Il avait un peu peiné à aligner les mots, à les trouver. Pour cause: la situation était des plus inhabituels, et les reproches des plus étranges. Enfin, ce fut à ce moment-là qu'il se souvint que les humains n'avaient pas le même rapport aux animaux que les elfes. C'était vrai... Mais Aldaron était un elfe, non ? Alors, pourquoi soutenait-il ce système ? Les grands yeux gris de Dawan regardaient au-delà de son confrère. Perdu, définitivement. "Mais... Aldaron... On ne peut acheter d'êtres vivants. Ils ne sont pas des objets, ils ne peuvent avoir de propriétaires. En revanche, ils peuvent avoir de l'amitié. Mais l'amitié n'est pas liée à l'argent, surtout pour eux, qui n'en comprennent pas le système." Il disait cela sur le ton de l'évidence, et sa voix trahissait cette incompréhension mêlée de surprise qu'il avait en comprenant que, pour Aldaron, la jument avait été un objet comme un autre, échangeable à souhait, sans que sa volonté importe. Il avait imaginé son ami plus... Humain.
La jument rechignait à s'approcher d'Aldaron, Dawan revint vers elle, lui caressant doucement l'encolure, présentant le creux de sa main au niveau de ses naseaux. Là, là, calme... Il ajouta, sans regarder le dirigeant de la Triade, relativement sérieux, sobre comme pour expliquer les choses les plus simples de ce monde: "Cette jument et moi nous entendons très bien. Nous sommes amis. Avec elle j'ai passé le Pacte. Désormais nous sommes Liés." Son regard revint vers Aldaron, avec un espoir tacite. Il n'allait tout de même pas aller à l'encontre d'un tel lien ! Ce serait sacrilège. Un Lien édicté par les lois les plus sacrées de ce monde, par la magie elle-même, et par cette magie sans nom qui unit les êtres, créée les beaux sentiments et leur permet de s'épanouir. Non, Aldaron n'allait tout de même pas briser cela, au nom des affaires et des lois de l'argent ! Il avait voulu vendre la jument... Les doigts fins de Dawan se crispèrent un peu. Sa voix laissait clairement transparaitre de l'inquiétude quand il demanda:
"- Aldaron, vous allez bien ?" |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Comme seuls [Aldaron] TERMINE Dim 18 Jan 2015 - 15:58 | |
| Le Dirigeant du Marché Noir lâcha l'oreille du petit chanteur peu après l'avoir entendu couiner. Il était certain qu'il ne partirait pas à présent qu'il le tenait. L'émeraude de se yeux se faisait glaciale malgré tout. Il n'était absolument pas ravi des actes de Dawan. C'est ça, l'étoile qui brille sur leur rencontre et tout le tralala elfique. Très peu pour lui. Il roula des yeux, agacé. Dawan n'avait pas l'air de comprendre la portée de ses actes, ni de savoir ce qu'il avait fait de mal très exactement. Le faisait-il exprès ? Se moquait-il de lui en plus de lui voler une jument ? C'était ça la reconnaissance chez les elfes ?! Pas étonnant qu'il ait quitté ce royaume à l'âge de 100 ans ! Les elfes se drapent tous d'une candeur innocente, à agir pour le bien de tous, sublimes créatures ! Oui, mais voleuses ! En attendant l'apprenti chanteur lui avait dérobé un bien ! Ils étaient beaux les baptistrels avec leur candides « je ne tuerai point » et « je ne mentirai point » ! Ils avaient oublié le « je ne volerai point » sur leurs tables de lois ! Ils pourraient faire des pirouettes et des volte-face pour lui faire croire le contraire mais maintenant Aldaron savait à quoi s'en tenir avec eux ! Entre Mérithyn qui délirait complètement avec son désir de Sauver Néant, et Dawan à présent qui n'était qu'un voyou ! Elle était belle la délégation des troubadours !
Ok, respire Aldaron. Ça n'était pas le moment d'égorger un baptistrel. Ils avaient des blessés à soigner. Mais après. Le marchand serra les dents. Il resta pantois devant les explications de Dawan. Le chanteur avait l'air complètement persuadé par son propre discours et pas l'innocence de ses actes. Étrangement, cela calma Aldaron. Il poussa un soupire en regardant le jeune elfe. Aldaron ne pouvait que trop comprendre ces mœurs. Il avait vécu avec pendant cent ans. Ou plutôt contre elles. Sauf peut-être celle-ci. L'elfe avait lui même un étalon avec qui il était lié par le Pacte que les elfes formait avec leur monture, promesse de bon traitement. C'est avec ce respect mutuel qu'Aldaron avait toujours monté à cheval.
« Dawan... » souffla-t-il sur un ton presque désespéré.
« L'empereur a demandé ces trente chevaux pour ses hommes qui ont perdu leurs montures dans la bataille. Leur cœur est brisé de ne plus avoir leur compagnon près d'eux et tu viens de dérober une jument qui allait être confiée à l'un d'eux. Tu as brisé la chance de l'un d'eux de pouvoir vivre à nouveau avec un compagnon de route. On m'avait confié le soin de leur apporter ce réconfort, c'est pour cela que je suis colère. »
Il le toisa de toute sa hauteur :
« Tu dois me rendre cette jument et... »
Comment ça un Pacte ?! Ils allaient faire comment à présent ?! Le seul moyen de rompre le pacte était de mal traiter la jument et Aldaron doutait férocement que Dawan en ait les compétences. Il avait essayé la méthode douce, celle qui consistait à faire comprendre à Dawan que par son acte égoïste il rendait malheureux un humain. Voilà qui était bien inutile. Il poussa un nouveau soupir lorsque Dawan lui demanda s'il allait bien :
« Non... Enfin si... Je dois partir et votre acte tombe au mauvais moment. Les hommes considèrent les chevaux et autres animaux comme tout autre bien monnayable. Ne me regardes pas comme ça, ce n'est pas moi qui ait inventé ce genre de chose. Je suis moi-même lié à ma monture par la même Pacte que les elfes mais... Je dirige le marché noir et les hommes ont besoin de monture. Je fais venir les chevaux de tout le continent et je les revends à ceux qui en ont besoin. Cette jument appartient à l'empereur, Dawan, je doute qu'il accepte de vous la céder. Il va falloir rompre le... »
Pacte. Il fixa le chanteur qui avait l'air scandalisé. Nouveau soupir de sa part. Il n'était pas encore parti d'Aigue qu'il était exténué. La présence de ces perles sur Armanda le rendait nerveux. Il n'osait finalement pas briser le petit cœur de l'elfe. Mais il n'en avait vraiment pas le choix. Cette jument ne pouvait pas lui être vendu à lui. Elle appartenait déjà à quelqu'un d'autre. Korentin comptait sur lui pour que la rébellion reprenne du poil de la bête.
« Dawan, je t'en prie... Il va me falloir partir, ne me rends pas la tâche plus difficile. » |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Comme seuls [Aldaron] TERMINE Jeu 22 Jan 2015 - 18:23 | |
| Ouh, que c'était bas d'attaquer ainsi Dawan par ses points faibles ! Comment pouvait-il résister ? Peu à peu, le petit corps de l'elfe vint s'appuyer à l'épaule de la jument, sa tête tomba contre son sombre poil, profitant de la chaleur d'être vivant qu'elle dégageait. Songeur, il ne regardait pas vraiment Aldaron, alors que ce dernier parlait. Il regardait ses souvenirs, ces morts honorés par les baptistrels, après l'Aube Rouge. Il croyait se souvenir également des visages de ceux que les morts laissaient derrière eux. Oui, bien des gens en ce monde méritaient de connaitre le bonheur d'une amitié avec un membre d'une autre espèce, ne serait-ce que pour compenser l'injustice d'une mort qui n'avait rien de naturel. Lui... À quoi osait-il prétendre ? Lui qui n'avait pas su sauver les rebelles des Alayiens ? L'égoïste ! Et il s'appropriait le peu qui allait revenir à ceux qui avaient perdu leurs compagnons !
Aldaron lui parut bien grand, tout à coup. Sans doute aussi grand que ses regrets. Les doigts du musicien se laissèrent glisser le long de l'encolure de sa belle. Oh, Aldaron devait partir ? Surprenant. Le Dirigeant de la Triade, loin de son marché noir ? Peut-être un voyage d'affaire... N'avait-il pas des collègues pour cela ? À moins que l'Aube Rouge ait également fauché les collègues. L'image des Alayiens massacrant les rebelles revint à sa mémoire et, à nouveau, Dawan fit de son mieux pour penser à autre chose, se concentrant sur les paroles d'Aldaron. Manque de chance, cela tomba au moment où il était question de... Rompre le Pacte. Dawan eut, en effet, l'air scandalisé. À vrai dire, c'était plutôt de la peine qu'il ressentait. Il comprenait, maintenant, pourquoi Aldaron semblait à ce point en colère. Il comprenait combien il avait raison. Encore une bêtise, allez ! Décidément, depuis qu'il était ici, il les enchainait. L'image des Alayiens, encore. Il la remplaça par celle de sa forêt, et du Domaine. Dracos, qu'ils lui manquaient...
"- Je suis désolé, Aldaron..."
Il était désolé pour bien des choses. Savait-il seulement qu'il n'aurait pu empêcher Néant de poser ses perles dans sa forêt ? Difficilement, il se détacha de la jument. Pourtant, il avait l'impression que son coeur restait attaché à elle, et s'y cramponnait, fil invisible qui les reliait. Elle lui faisait tellement confiance ! Dire qu'il n'avait encore rien fait pour elle ! Oh, et dire que quelqu'un l'attendait... La personne risquait d'être fort déçue. La jument n'avait rien d'un utilitaire qui offrait ses sentiments à qui le voulait. Peut-être que sa seule présence suffirait... Ou peut-être que la jument risquait de passer à côté d'un lien encore plus fort, en restant aux côtés de l'Enwr. Ce serait même probable, si elle était tant attendue. Oh, il n'aurait pas dû s'arrêter. Qu'avait-il donc fait... Rompre le Pacte.
"- Je ne veux pas vous mettre en retard, vous êtes peut-être attendu... Mais je ne sais rompre le Pacte."
Pour le coup, il n'aurait pu mieux dire. Il ignorait qu'il suffisait de malmener la jument, et quand bien même il l'eut su, il n'en aurait été capable. Se tournant vers la belle, il lui fit signe d'aller vers Aldaron. La bête parut ne pas réagir. Oh, elle avait très bien compris. Mais elle n'avait pas envie. Aldaron, il parlait sur le ton de la réprimande, quand l'Enwr avait été tout doux avec elle. Dawan insista, lui demanda gentiment. Pour toute réponse, la sombre créature lui renifla les cheveux. Oh, le pauvre petit humain qui l'attendait ! Il mit ses petites papattes sur la tête de la jument, la caressa avec douceur, murmurant un petit "Aldaron..." peiné. L'image des Alayiens revint à nouveau, et le cri de cette mère qu'il entendait encore dans ses cauchemars. Il sut alors ce qu'il devait faire. Ne pas rester là. Là, il ne faisait rien de bon. Sa place était auprès des siens, et auprès des blessés. Il lui fallait trouver un Cawr de disponible, lui poser des questions, lui demander un cours... Il s'en sortirait toujours mieux qu'ici. Il ne savait comment se dépêtrer de cette situation, comment s'en sortir. Décemment, il ne pouvait pas tourner les talons et partir. Ce n'était pas l'envie qui manquait, s'enfuir était toujours plus simple. Mais la jument allait le suivre, il le sentait, et son geste ne serait pas plus utile. Sans regarder Aldaron, il proposa:
"- Peut-être que si vous passez le Pacte avec elle, elle vous suivra jusqu'à celui qui a besoin d'elle, au lieu de me suivre, moi..." |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Comme seuls [Aldaron] TERMINE Sam 24 Jan 2015 - 17:05 | |
| Ça avait été facile... Tellement facile de faire culpabiliser Dawan qu'il s'en voulait à présent. Maître en l'art du mensonge et de la vérité, il les courbait, les dressait et les mélangeait à sa volonté et ce, dans le sens le plus enclin à faire plier son interlocuteur. Il avait l'habitude des gens raides, difficilement malléables. Il lui fallait du temps et du travail pour les faire abdiquer. Et puis il y avait Dawan. Aldaron avait frappé un coup sec et avait la mauvaise surprise de se heurter une résistance pour le moins absente. Il avait visé juste, trop juste, que l'acte en était un peu fort. Il s'en trouva décontenancé.
Le petit chanteur ne savait pas rompre le Pacte et Aldaron ne voyait mal lui expliquer comment il fallait s'y prendre. Voilà donc la belle bouse dans laquelle Dawan l'avait fourré. C'est qu'il n'avait pas que cela à faire ! Un second Pacte ? Il n'avait jamais testé à vrai dire et espérait fortement que le cheval lié par deux Pactes successifs ne soit pas attaché aux deux elfes par ce fait. Aldaron posa délicatement la selle qu'il portait depuis tout à l'heure au sol, veillant à ne pas l'endommager. Un médaillon s'échappa de son col lorsqu'il se pencha, un médaillon bien particulier. Pour beaucoup, il s'agissait de la Boussole de Désirs de la légende de Lyssa la Vagabonde. Pour Aldaron qui n'en avait pas encore approfondi la découverte, il ne s'agissait que d'une simple boussole, cassée de surcroît, car son aiguille ne montrait pas du tout le nord et désignait diverses directions en fonction du moment de la journée. Étrange objet donc. Mais d'or fabriqué, en cette raison unique il avait consenti de l'acquérir pour une somme volontairement minorée.
L'elfe s'approcha de la jument et la caressa avec douceur tâchant de faire fuir son agacement. Il se montra sous son meilleur jour, paisiblement. Il oubliait son emploi du temps, ce qu'il comptait faire aujourd'hui pour ne se consacrer qu'à elle. Il se demandait encore ce qu'il adviendrait si deux Pactes étaient formulés avec le même cheval. Puis vaguement, il se mit à penser que même s'il devenait le lié de cette jument, il ne pourrait plus s'en défaire : les humains n'avaient pas la même approche avec les animaux que les elfes. Cette idée tombait à l'eau. Néanmoins, ce ne fut pas ce constat qui le dissuada d'agir. Dawan n'avait franchement pas l'air d'être dans son assiette. Le marchand songea à l'Aube Rouge. S'il avait vu des atrocités à travers les yeux d'un chien, Dawan avait tenté de venir en aide à ces pauvres gens, sans succès. Devant ses yeux, tout ce sang versé avec barbarie avait du le troubler. On avait la chance de ne pas trop rencontrer ce genre de scène au Royaume elfique et encore moins chez les baptistrels.
« Vous allez bien Dawan ? »
Un brin d'inquiétude sincère vibrait dans sa voix. Ses yeux d'émeraude fixaient cet être à la tignasse blonde. Puis il poussa un soupire, ramassa la selle qu'il venait de mettre à terre et harnacha méticuleusement la jument. Il en fit le tour pour vérifier qu'elle était en bon état et en bonne santé, comme il le faisait à chaque fois qu'on lui livrait un cheval. Puis revint se poster devant l'animal, légèrement à sa gauche, côté de Dawan. Il avait déjà pris sa décision quant à l'avenir de cette jument. Il ne pouvait pas la défaire du chanteur et il n'avait pas le cœur d'entamer une démarche commerciale. Cela prenait du temps, et surtout, Dawan semblait avoir besoin de compagnie.
« Puisse cette jument vous escorter tant dans vos voyages que dans les méandres de votre peine. Il n'est pas possible d'oublier l'Aube Rouge, ni pour vous, ni pour moi. Mais nous pouvons nous battre, Dawan. Et Shi'ry de la maison Lôngahrion va avoir besoin de vous. »
Il lui offrait. Il aimait beaucoup Dawan. Il partait. Il ne pourrait pas lui offrir de son temps personnel pour l'accompagner dans sa douleur... Lui offrir mille cadeau d'or et de paillette ne serait d'aucun remède pour Dawan. Cette jument était parfaite et serait son amie en ces heures sombres. |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Comme seuls [Aldaron] TERMINE Jeu 29 Jan 2015 - 0:03 | |
| Inquiet, Dawan avait observé Aldaron faire, attendant sa réponse, son avis. Il avait porté son épaule au niveau de celle de la jument, restait près d'elle pour les mêmes raisons que l'on reste près d'un être aimé, par goût pour sa chaleur, son odeur, pour le plaisir d'une présence tangible. Le marchand ne paraissait plus en colère. Allait-il donc passer le Pacte, essayer ? Le regard de Dawan suivit le balancement du médaillon, issu du col de son camarade elfe. L'Enwr pouvait bien estimer qu'il était terrible qu'un humain se retrouve seul, cela ne l'empêchait pas d'appréhender la séparation de sa nouvelle amie. Dire que cela faisait tout juste quelques minutes !
L'appréhension ne partait pas. Le regard de Dawan se faisait distant. Les mains d'Aldaron près de sa belle, le médaillon autour de son cou… Quand allait-il commencer à chanter ce chant de malheur qui liait les elfes aux créatures les plus belles et les plus éphémères ? Le chant ne vint pas. Le petit elfe fut surpris et parut revenir sur terre quand son nom fut prononcé. Il offrit un sourire forcé à Aldaron. Non, il n'allait pas bien, mais ce n'était que passager, n'est-ce pas ? Ca allait passer, c'était juste un mauvais moment à passer. N'est-ce pas ? Perplexe, Dawan observa le manège d'Aldaron, quand ce dernier s'écarta pour finalement harnacher la belle, et l'inspecter. À quoi jouait-il ? Ne pouvait-il pas abréger ? À moins qu'il réfléchisse à lui céder la jument, selon son état ? Non, après ce qu'il lui avait dit, c'était fort peu probable…
Autant dire que lorsque le verdict tomba, Dawan eut du mal à masquer un certain soulagement. Une partie de son petit coeur était très reconnaissante à Aldaron pour cette décision qui évitait bien des tourments. Une autre partie regrettait qu'ils en arrivent là, pensait à l'humain tout seul. L'Enwr regarda cette jument qui pouvait donc l'accompagner, désormais. Son regard était un Pacte à lui seul tant il lui promettait monts et merveilles. De toutes les bêtes de ce monde, Shi'Ry ne serait pas la plus malmenée, pour sûr ! Elle risquait même d'être un peu trop chouchoutée. Dawan saurait-il lui refuser les friandises à la carotte ?
"- Je vous suis des plus reconnaissants, Aldaron…"
Ses doigts caressaient l'encolure de Shi'Ry, ses yeux s'étaient à nouveau accroché au médaillon sur le torse d'Aldaron. Il s'était apprêté à parler à nouveau, explicitant ladite reconnaissance. Mais l'éclat particulier du médaillon l'attira. Tout doux, il tendit la main vers le dirigeant de la Triade, et ouvrit le couvercle du médaillon. Le jeune elfe se figea un moment, les yeux rivés sur le petit objet, une expression de fascination muette peinte sur son pâle visage. Ses lèvres bougèrent à peine lorsqu'il murmura:
"- Où l'avez-vous trouvée ?" Du bout des doigts, il caressa le verre qui protégeait l'aiguille bleutée. "Oh, Aldaron, vous en avez de la chance, d'avoir la Boussole des Désirs !" Comme Aldaron paraissait ne pas comprendre de quoi il devait s'enorgueillir, Dawan sentit qu'il allait devoir expliquer. Un franc sourire passa sur ses lèvres. Ceux qui connaissaient Dawan ou qui, comme Aldaron, le cernaient plus ou moins, savaient alors à quoi s'en tenir. L'Enwr retira sans hâte particulière l'étui de sa vièle de son dos, sortit l'instrument et son archet. Il joua alors, pour Aldaron.
"- Les Hommes ne verront plus la terre d'Angelhan, L'Esprit d'Océan ravit Lyssa Kohan." Aldaron avait-il déjà entendu Dawan chanter ? Peut-être chantonner, oui. Peut-être chanter pour les sorts. Mais chanter pour chanter ? Le moins que l'on puisse dire était que son enseignement baptistral avait porté ses fruits. Sa voix était un véritable instrument. Elle portait, mais restait harmonieuse. Sans être plus grave, elle paraissait plus mature, et tout aussi douce. Ces quelques mots étant chantés, l'archet commença à effleurer les cordes de la vièle.
""- Le sixième navire, aux voiles de nacre et d'or Portait en son sein, deux fabuleux trésors.
La tendre Lyssa, saphir aux doigts d'argent, Joueuse de harpe à la voix de crisal Perle de vie jamais ne trouva son égal, Et les Esprits l'écoutaient en rêvant.
Les Hommes ne verront plus la terre d'Angelhan, L'Esprit d'Océan ravit Lyssa Kohan.
Océan offrit jadis à la merveilleuse enfant, Un Guide pour ses pas, une unique boussole, Par elle guidée elle pouvait retrouver Ce dont son coeur au plus profond rêvait.
Les Hommes ne verront plus la terre d'Angelhan, L'Esprit d'Océan ravit Lyssa Kohan." Le rythme ralentit, brutalement, la voix de Dawan se fit plus grave.
""- Les rafales vinrent, qui enrageaient les flots, Emportaient les Hommes et leurs bateaux, La Vagabonde vit ses cheveux bleutés Se mêler à jamais à ces flots meurtriers.
Les Hommes ne verront plus la terre d'Angelhan…" La vièle seule chanta l'ultime phrase du refrain.
""- L'indigne Gardienne du présent d'Océan Vit ce dernier condamner son frère l'Empereur À aller sans repères, toujours Errant, À aller sans le Guide confié à sa soeur.
Les Hommes ne verront plus la terre d'Angelhan, L'Esprit d'Océan ravit Lyssa Kohan. Cette femme, le vent murmure encore sa peine. Elle voulait avec son frère retourner en leurs terres." La vièle joua encore, quand le chant fut terminé. Lorsqu'il arrêta son jeu, il lui semblait désormais que la Caverne manquait de quelque chose. Un vide s'était fait. Mais ses pensées s'étaient apaisées. Il avait tout canalisé en se concentrant sur la musique… Et il était vrai qu'il jouait bien, le bougre. Il jouait avec l'émotion des humains, il parvenait à différencier les sons à produire avec son violon et ceux à chanter. Il avait offert son esprit à Lyssa la Vagabonde pour la présenter à celui qui était désormais gardien du Guide. L'Enwr lui offrit un sourire.
"- J'espère qu'elle saura vous guider, peu importe la nature de ce qu'elle vous indique..." Sa voix paraissait si faible, désormais, et si peu assurée ! Il n'osait pas le demander, mais il était bien curieux de savoir ce qu'elle désignait à Aldaron.
Dernière édition par Dawan Sywel le Ven 24 Avr 2015 - 15:53, édité 1 fois |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Comme seuls [Aldaron] TERMINE Mer 4 Fév 2015 - 21:01 | |
| C'était un regard de grand frère qu'Aldaron avait laissé peser sur Dawan, comme s'il patientait. Il espérait une réaction positive, un sourire du jeune baptistrel qu'il avait plus d'une fois eu entre les pattes depuis qu'il était à Aigue-Royale. Il avait presque le sentiment que l'apprenti chanteur le suivait, d'une façon singulière. Il s'était habitué à sa présence, ponctuelle. Viendrait le temps où les elfes trouveraient un autre refuge et où Dawan s'en irait. Étrangement, l'idée de ne plus tomber par hasard sur lui, lui laissait comme un pincement au cœur. La réaction de ce dernier ne tarda pas à se manifester. Un soulagement se déversait sur leur situation comme le dénouement d'une histoire. Il se serait bien attardé sur cette félicité mais il devrait prendre la route, eu égard de l'engagement qu'il avait pris. A vrai dire, il ne s'était pas attendu que Dawan tendre la main vers lui pour contempler l'objet qu'il avait autour du cou, un peu comme le jour où il avait caressé ses cheveux pour en vanter la douceur. La médaille faisait presque dix centimètres de diamètre avec un petit centimètre d'épaisseur. D'or formé, de gravures ornées, l'objet pendu à sa chaîne s'ouvrait sur un cadran particulier. Une boussole aurait-on pu penser en voyant l'aiguille de saphir sur sa base de métal doré danser en une direction et en une autre comme en quête désespérée du nord. Le cadran de la boussole était gradué en 360 divisions gravées finement dans le fer. On y lisait, sur le fond, comme écrit avec la plus grande des délicatesses 'Lyssa la Vagabonde', le tout sous son couverte de verre.
L'elfe arqua un sourcil lorsque Dawan s'y intéressa plus que de mesure. Ce n'était qu'une boussole qui ne fonctionnait pas, probablement fabriquée à Lyssa jadis et qui avait perdu tout son réglage magnétique.
« Je... L'ai achetée. Un elfe est venu me la vendre mais, elle ne marche pas. »
fit-il calmement, cherchant à se plonger dans les méandres de l'esprit de Dawan pour savoir ce qui pouvait bien s'y trotter de si palpitant. Aldaron n'avait pas pour habitude de trouver les objets... En règle générale, c'était plus les objets qui venaient à lui. Lorsqu'il exprima le nom de la Boussole des Désirs, le marchand fronça les sourcils, ne comprenant qu'à moitié. Il avait bien connaissance de cette légende. Mais comme beaucoup de légendes, il ne s'y était guerre pleinement intéressé. Certainement pas dans les moindres détails et encore moins jusqu'à reconnaître un objet de l'une d'elles.
Dawan était un bon élève baptistrel. Il jouait de la vièle avec une perfection que lui-même n'atteindrait sûrement en aucun cas, si jamais lui venait l'étrange envie d'apprendre à en jouer... Quoi qu’avec Aldaron, on ne pouvait que laisser le doute planer. Il s’intéressait tellement à tout qu'il n'était pas à exclure qu'il apprenne à jouer de la vièle un jour. S'il avait Dawan comme professeur, cela serait d'autant plus attirant. Quant à l'entendre chanter, ce fut pour le dirigeant du Marché Noir aussi délicieux pour ses oreilles que pour son cœur. Plus que de porter attention au contenu des paroles, l'elfe se laissa bercer par la mélodie. Il aurait voulu que Dawan ne cesse jamais de chanter. Et ainsi lui traversa la fiévreuse idée de dérober Dawan et de le garder à jamais près de lui comme on possède la plus vibrante des boîtes à musique : avec soin et jalousie. Aldaron restait pendu à ses lèvres et s'abreuvait de la douceur de la si terrible chanson. Comme il aurait voulu l'entendre plus tôt. Après l'Aube Rouge, la douleur avait été si prenante, et si cachée au fond de lui-même à la fois. Il aurait été apaisé. Il n'aurait peut-être pas eu la folle idée de partir détruire une perle. C'était la douleur qui le faisait agir. Elle guidait ses actes, manipulait son esprit et son corps jusqu'à en devenir maîtresse.
Lorsque Dawan termina de chanter, il en laissa le marchand pantois, les lèvres entrouvertes, le regard vide et pourtant si brillant. Ses yeux prirent l'intensité étincelante de ceux qui sont sur le point de pleurer. Les larmes ne naquirent point néanmoins. Mais le chant de Dawan avait été le chercher au plus profond de lui même, l'enveloppant d'une douceur qui avait su l'extirper de la peine qui l'avait saisi brutalement ces derniers jours. Avait-il conscience de ce qu'il venait de lui faire ? L'avait-il faut exprès ? La beauté d'un art était ressentie par tout un chacun d'une façon différente. Aldaron l'avait perçu de la sorte. A moins que son état de fragilité ponctuelle ait atteint son paroxysme dans les vibrations de la voix du chanteur ? Ainsi passèrent quelques secondes de flottement, quand le silence revint. Tout était si vide d'un seul coup, il se sentait laissé, abandonné et enfouissait à nouveau au fond de lui sa souffrance. Mais sa souffrance avait été purifié et elle était saine lorsqu'elle vint reprendre place dans son cœur. Elle était puissante et victorieuse. Sa détermination se renforçait. Leur rencontre avait été heureuse. Dawan avait eu raison de lui voler cette jument. Non pas qu'il s'agisse d'un acte qu'il cautionne... Mais parce qu'il serait, dans le cas contraire, parti avec ce même cœur lourd. Il se sentait prêt à affronter l'avenir, cette perle près du lac noir.
« Je... Elle.. Montre je ne sais p-pas q-quoi en... En fait, l'aiguille montre u-une d-direction d-différente chaque j-jour. C-c'est b-bizarre. »
La honte ! Lui, Ô grand Totem Saumon de niveau 2, bégayait comme un débutant devant Dawan ! C'était l’opprobre absolue ! Il poussa un soupir et tâcha de se ressaisir.
« Excusez-moi. »
souffla-t-il avec un peu plus de dignité. Il prit finalement l'elfe dans ses bras avec douceur et force à la fois. Il le serra contre lui avec une puissance qui trahissait paradoxalement sa faiblesse. Il l'adorait ce petit chanteur. Il voulait l'emmener avec lui. Il aurait voulu lui demander de venir avec lui mais... il ne put se résoudre à lui faire courir des risques. Il avait Shi'ry près de lui. Il serait mieux à Aigue en compagnie de la jument. Il déposa un baiser au beau milieu de sa tignasse blonde et murmura tout bas un sincère :
« Merci Dawan... » |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Comme seuls [Aldaron] TERMINE Sam 7 Fév 2015 - 14:04 | |
| Il avait l'air bizarre, Aldaron. Un instant il donna à Dawan l'impression de l'avoir cassé, comme on casse par accident le mécanisme d'une boîte à musique. Pourtant, pas moyen de savoir quoi. Le petit elfe dévisagea son vis-à-vis, avec insistance, le regard teinté de curiosité et d'inquiétude. Il en vint à comprendre ce qui se passait. Ou du moins, une partie de ce qui se passait. Enfin, il le crut. C'était quelque chose dans l'attitude d'aldaron qui avait changé. Quelque chose dans ses yeux, aussi. Avait-il changé la façon dont le Dirigeant du Marché Noir le percevait, par son seul chant ? Oh, il était baptistrel, il était normal qu'il chante d'une certaine façon, non ? À quoi donc avait pu s'attendre son camarade d'oreilles pointues rondes ? Etait-il déçu de son chant ? Etait-il surpris, ayant oublié les compétences des Cawrs en matière d'enseignement ? Dawan s'était rapproché un peu, comme pour mieux entendre les pensées d'Aldaron. Etait-il possible qu'une histoire humaine le touche à ce point, qu'il se sente concerné, et qu'il partage soudainement la peine des autres oreilles rondes à ne pouvoir retourner en leur terre idéale ? Par chance, Aldaron bégaya. Ce fut ce qui confirma les doutes de Dawan. Il avait bien cassé Aldaron ! Aldaron, c'était une voix, une façon de s'exprimer bien particulière, et il avait perdu sa façon de parler ! S'il avait su, il n'aurait pas chanté autant. Ce n'était pas prévu. Il voulait juste raconter une histoire, pas mettre son ainé mal à l'aise. Le sens des mots fut totalement passé aux oubliettes par le petit Dawan. Etait-ce de la peine qu'il avait ressenti ? Son expression se métamorphosa pour de la franche inquiétude. Qu'avait-il encore fait comme bêtise qu'il ignorait ?
Le pauvre enfant était perd autant que peiné. Les excuses d'Aldaron n'arrangèrent rien. Qu'il fasse une erreur, bon, c'était une chose. Gênante, blessante, accablante et un peu déprimante lorsque cela venait en trop grand nombre. Aujourd'hui, de toutes évidences, ce n'était pas son jour, le monde et lui n'étaient pas sur la même longueur d'onde. Non… Il était plus juste de dire qu'il n'était pas sur la longueur d'onde qu'il aurait voulu emprunté, en fait. Il essayait sagement d'agir correctement, et faisait des bêtises qu'il ne calculait pas. Mais soit, il concevait que c'étaient là ses erreurs, et comprenait le souci. Cependant, Aldaron… Aldaron n'avait rien fait de mal, non ? Surtout à lui ! S'il lui avait fait du mal, ne l'aurait-il pas senti ? N'aurait-il pas été le premier molesté ? À côté de quelle information était-il encore passé ? Pas le temps de demander, pas le temps de réconforter Aldaron. Le temps que les questions et réflexions défilent dans sa tête, cette dernière se retrouvait contre l'épaule du dirigeant de la Triade.
Venant d'Aldaron, il ne s'y serait pas attendu. De son point de vue, cet elfe-là était un être adorable, mais qui lui portait peu d'estime, jusqu'alors. Passé ce bref instant de surprise, il se laissa faire, néanmoins, et resta immobile. C'était bien la première fois que son chant faisait cet effet-là à quelqu'un. Non, il devait lui manquer une information… Se pouvait-il qu'Aldaron soit, en fait, "l'humain" qui avait été destiné à Shi'Ry ? Et qu'il soit si malheureux de son départ ? Le murmure d'Aldaron démentit cette hypothèse, le baiser sur la tignasse confirma en revanche celle qui disait qu'à ses yeux Dawan était une sorte d'enfant. Les petits doigts de Dawan étaient d'ailleurs discrètement montés dans les cheveux d'Aldaron. Toujours aussi soyeux que la première fois. Il fallut que son aîné se détache de lui pour que son attention passe du coq à l'âne. En l'occurrence: des cheveux à la boussole. Il vit la petite aiguille qui remuait. Alors il crut comprendre, c'était clair comme de l'eau de roche ! Il savait pourquoi Aldaron allait mal, il savait ce qu'il fallait faire ! Il savait même la vérité, la petite vérité que seul Océan pouvait connaitre. Il prit la main d'Aldaron dans la sienne. De mine inquiète et peinée, il était passée à un grand sourire.
"- Aldaron, venez donc avec moi ! À l'extérieur d'Aigue-Royale ! Shi'Ry m'accompagnera. Un elfe comme vous ne devrait avoir aucun mal à trouver un compagnon équin pour l'accompagner le temps d'une brève sortie."
Il appela Shi'Ry, laquelle attrapa un dernier bout de foin chapardé dans une mangeoire qui n'était pas sienne avant de venir vers eux. Ses grands yeux gris perle croisèrent le regard d'Aldaron, avec de petites étoiles toutes joyeuses pour les éclairer. Il lui faisait son sourire tout doux, celui qu'il avait appris en imitant sa soeur. Aldaron ne pouvait pas lui refuser cela ! C'était pour lui faire plaisir ! |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Comme seuls [Aldaron] TERMINE Dim 8 Fév 2015 - 11:33 | |
| Cela lui fit le plus grand bien de serrer fort Dawan dans ses bras, le nez enfoui dans sa tignasse blonde. Il fermait les yeux, respirait calmement, reprenait ses esprits. Le chanteur s'était distrait et était venu vérifier à nouveau l'état de ses cheveux. Il se souvenait de cet instant où Dawan était venu le chercher pour faire entrer Roeric et Isyndar dans la cité cachée. Aldaron se mit à rire, amusé par la scène qui se répétait. Il se détacha lentement de lui et son regard d'émeraude se reposa sur le visage androgyne du chanteur, sa peau crème, ses yeux gris. Ce visage teinté d'inquiétude et de peine s'illumina d'un grand sourire. Aldaron arqua un sourcil, sans comprendre ce qu'avait le baptistrel. Dawan lui demanda une sortie à cheval et... Comment voulez-vous dire non à une bouille pareille ? D'autant plus qu'il s'apprêtait à quitter Aigue-Royale à cheval. Il n'était pas contradictoire d'accorder à Dawan cette sortie, il ne faisait point de détour qui risquait de compromettre ses projets. Avoir l'elfe avec lui serait de bonne augure, il penserait à lui sur sa route, plus qu'à ces morts de la Caverne des Songes. Il ne pourrait pas oublié, mais il devait vivre avec et continuer son chemin. Le temps des pleurs n'était pas achevé, il fallait atteindre le but.
« Il me faut partir. Votre compagnie sur le point de mon départ me sera fort profitable. »
Il lui adressait un doux sourire et serra tendrement sa main. Elle était plus petite que la sienne, elle lui semblait plus fragile plus mince, comme la main d'une femme ou celle d'un petit garçon. Elle était douce, il avait envie de la protéger. Il l’entraîna avec lui jusqu'aux écuries d'Aigue-Royale. Il prit selle et filet et alla dans les box des chevaux de l'empire. Il posa l’arrachement au sol, le temps d'ouvrir la porte du box.
« Isilëel... »
Il l'avait appelé avec une douceur et une délicatesse exemplaire. Le destrier elfique se tourna vers lui. Il frotta sa tête au marchand pour réclamer caresses et câlins. Il était son lié de Pacte, son ami, son protecteur... Et celui qui lui apportait régulièrement ce délicieux foin, l'emmenait en promenade... Bref, son allié, donc lorsqu'il était là, c'était forcément pour passer un bon moment.
« Nous allons avoir une longue route ensemble toi et moi. » souffla-t-il pour l'animal avant de poser un baiser sur son chanfrein. « Dawan, je vous présente Isilëel de la maison Lorrë, maison que vous devez certainement connaître. »
Isilëel était né dans les vieux bois de jadis. La famille Lorrë était assez célèbre au royaume elfique pour être de brillants éleveurs de chevaux, et autres animaux. Si Dawan aimait ces êtres, il en avait peut-être entendu parler. Ou pas, et dans ce cas, il s'agissait d'une découverte. Le destrier elfique avait traversé presque toute l'île lorsque les elfes avaient du quitté leur patrie pour se diriger vers la cité rebelle. Il était un exilé, et un réfugié. C'était un bel étalon au poil soyeux, les attaches fines, l'encolure arquée, la tête particulièrement expressive et un profil concave. Sa poitrine était profonde et ouverte, son dos court et large et sa croupe haute. Sa robe était dite grise : le poil était donc blanc, sa peau sombre, ce qui rendait son nez gris sombre et ses yeux noirs. Son élégance semblait venir tout droit du royaume elfique. Sa superbe était aussi exaspérante qu'un elfe trop hautain, mais il avait bon caractère. Il lui mit selle et filet. Son tapis de selle comportait des sacoches qu'Aldaron remplit d'eau et de vivres qu'il avait fait venir jusqu'au box par une domestique. Voilà qui annonçait un long voyage, le ton était donné sur le trajet qu'Aldaron aurait à parcourir. Son arc était dans son dos, avec ses flèches aux plumes blanches. Son poignard était savamment dissimulé. Aldaron portait une tenue de voyage équestre, de bonne couture. Il marcha à pied, Isilëel, Dawan et Shi'ry à ses côtés.
Lorsqu'ils furent dehors, le soleil montrait le bout de ses rayons. Cet aube naissait, comme elle naquit au lendemain de la bataille sanglante. Mais cette fois-ci, c'était l'aube de la renaissance. Il ne faisait pas encore trop chaud, les températures monteraient très rapidement dans la journée, il le savait. Il monta à cheval et porta un regard pensif vers l'horizon, au nord est, vers le lac noir où il se rendrait.
« Je vais là-bas. Dans plusieurs semaines je serai au lac noir. On dit qu'une Perle de Néant, semblable à celle que nous avons détruite s'y trouve. Je vais la détruire avant qu'elle ne dévore Armanda. Je ne lui laisserai pas cette terre que j'adore. Il y en a plusieurs dans toute notre île, les dragons et dragonniers se sont donnés pour mission de les détruire toutes. Je prie les sept pour que leur mission soit un succès.... Mais je ne peux pas me cantonner à des prières. J'en ai détruit une, je sais à présent comment il convient de s'y prendre. »
L'elfe baissa les yeux et la tête :
« Vous les avez vu mourir Dawan... Dans la caverne des songes. Je les ai vus aussi, à travers les yeux d'un chien à qui j'avais emprunté les sens. J'entends encore parfois leurs cris de souffrance, ils implorent à l'aide mais je ne peux rien faire pour les sauver. »
Il marqua une pause et releva son regard vert sur l'horizon de son lendemain. Il brillait dans ses yeux une lueur profonde de détermination :
« Mais je leur ai fait une promesse et je la tiendrai. Je pars. » |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Comme seuls [Aldaron] TERMINE Lun 16 Fév 2015 - 19:48 | |
| Le sourire de Dawan s'agrandit en un sourire victorieux lorsqu'Aldaron accepta de sortir avec lui. Il était d'autant plus heureux que le dirigeant de la Triade trouvait sa compagnie profitable. C'était là un retour des plus appréciés par le petit soigneur. La partie de lui qui s'inquiétait encore pour le saumon tout cassé en fut rassurée. Il l'avait suivi jusqu'aux écuries, de son pas rythmé de façon trop régulière pour être naturel, par le tambourin. Shi'Ry suivait. Et il était assez amusant de voir que, lorsque Shi'Ry cessait de le suivre pour se concentrer sur de la potentielle nourriture, Dawan flânait également, perdu dans l'admiration d'un détail de son environnement. Et il fallait que l'un des eux se souvienne du précédent contexte, pour finalement ramener l'autre sur leur chemin d'origine. Un duo déjà prometteur. Devant Isilëel de Lorrë, Dawan se montra aussi respectueux que possible, tendant avec douceur sa main à une certaine distance des naseaux de l'étalon, jusqu'à ce que celui-ci daigne le renifler. Alors seulement il profita de la douceur de son poil. Ouais. Il n'avait pas fait autant de manières pour jouer avec les cheveux d'Aldaron, la première fois. La maison de Lorrë, il la connaissait surtout de réputation. Ce beau cheval était donc elfique. Dawan eut un pincement au coeur. Voilà ce qu'était devenue la terre où il avait grandi, le peuple qu'il avait connu. Un peuple en exode, les souvenirs éparpillés ça et là. Il n'était pas retourné voir sa forêt, il n'avait pas vu le Néant l'envahir. Il était parti comme on part en promenade, sans plus chercher à ancrer les perceptions de ce lieu idéal dans son esprit. La disparition, il la constatait uniquement par ce mélange d'Hommes et d'Elfes, où les elfes apparaissaient comme des ajouts. Et non, il ne lui vint pas à l'esprit qu'éventuellement Aldaron n'était pas véritablement un elfe, et que ce destrier n'était pas un fruit de l'exode des elfes, mais uniquement de la volonté du dirigeant du marché noir d'avoir une monture à sa mesure. Il n'avait vu que le symbole derrière.
Ce n'était qu'un petit pincement au coeur. Il disparut quand Aldaron lui rappela sa mission. Tous les quatre, ils prirent alors le chemin de l'extérieur. Il semblait à Dawan que les longues semaines passées sous terre ne l'avaient rendu que plus sensible aux sensations qui émanaient de l'extérieur, comme si l'entièreté de l'atmosphère était désormais au bout des doigts, comme s'il sentait à chaque instant les moindres coulissements de l'air quand, en contrebas, ils étaient absents. Le soleil, n'en déplaise à son totem, lui dispensait une chaleur bienvenue, une lumière qui lui avait manqué. Cette lumière ambiante, forte, blanche, qui entourait. Il fallut qu'Aldaron lui parle pour qu'il cesse d'observer les plaines et se mette en selle, avec une légèreté assez déconcertante. Les environs lui paraissaient infinis, un infini qui l'appelait. Ses grands yeux gris s'accrochèrent à Aldaron, alors que ce dernier parlait. Il perçut sa détermination. Il perçut l'amour qu'il avait de cette terre, et l'attachement qu'il avait pour les créatures qui y vivaient trouva un écho bien particulier dans le coeur de l'Enwr. Comment ne pas être sensible à des mots prononcés avec autant de sincérité ? Pour le coup, Aldaron avait su exactement comment lui parler, comment le toucher, et, quelque part, transmettre une part de sa détermination. Mais comme rien n'est parfait, cela eut également deux conséquences fâcheuses. La première fut de lui rappeler que la besace à son flanc contenait des potions pour son maitre, qu'il fallait apporter ! Il se voyait déjà les offrir à son maitre, du haut de Shi'Ry. La vision était belle, héroïque, et suivie de près par la réprimande de son maitre. Mh. Ce n'était pas pour plaire à Dawan. Mais il admit ce futur comme étant celui qui allait se dérouler. L'autre conséquence fut qu'il comprit qu'Aldaron voulait partir maintenant. Isilëel et lui n'avaient pas de temps pour ce qu'il voulait lui offrir.
Le jeune elfe porta son regard vers l'horizon. Là-bas un Lac Noir, une perle attendaient Aldaron. Avec d'autres, il aurait craint que cette aventure soit fatale. Avec Aldaron, il n'avait pas peur. Pas de la perle, en tout cas.
"- Je salue votre entreprise, Aldaron, et ne doute pas de son succès. Vous m'avez sauvé d'une perle. Même sans dragon, je vous fais confiance pour sauver réitérer cette victoire." Sa voix avait pris les inflexions d'une voix adulte, en avait pris le sérieux. Il avait même, inconsciemment, singé la prononciation d'Aldaron, cette prononciation altérée par le temps passé auprès des Hommes. "Que cela ne vous empêche pas de vous montrer prudent, et de faire attention à vous. Vous êtes cher à des âmes de ce monde." Au moins trois que Dawan connaissait, et sans doute d'autres qu'il ignorait. Aucune âme ici bas n'échappait à l'amour d'au moins une personne. Pour Aldaron, il voyait Cercëe, Corinne, et lui-même, au minimum. Car oui, il l'appréciait, et oui, il aurait sans doute été très malheureux d'apprendre qu'il avait subi une grave blessure, ou pire. "- Je serai là où les baptistrels seront." Ca, c'était une subtile invitation à lui écrire. Lui donner des nouvelles, le rassurer. Il savait que recevoir un peu de courrier d'Aldaron lui mettrait du baume au coeur les jours où il en aurait besoin. "Puissent les Esprits veiller sur vous, Aldaron. Puissent nos chemins se croiser à nouveau, et qu'alors les temps soient favorable au jeu." Il ignorait alors combien les Esprits allaient, en effet, veiller sur Aldaron. Mh ? Le jeu ? Eh bien, l'idée première de Dawan en faisant sortir Aldaron était de jouer avec lui. Il avait cru comprendre que c'était ce qu'il cherchait. Mais s'il devait partir... |
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