Maître cobra sur son arbre perché [PV Criss]

Sujet: Maître cobra sur son arbre perché [PV Criss] Jeu 20 Nov 2014 - 21:35

--- 15 Mai ---
Il avait réussi à échapper à l'étreinte étouffante des cavernes. Il ne savait pas pour combien de temps évidemment mais ce n'était pas très important, tant qu'il y parvenait au final. Tout comme la fois où il s'était auto-libéré pour bonne conduite de la garde des soldats de son père, il s'était offert l'occasion d'une sortie à l'extérieur tout simplement parce qu'il en avait besoin, qu'il savait en avoir besoin, et que donc, en personne responsable, il s’octroyait ce dont il avait besoin. Tant pis si son père et sa mère se mourraient d'inquiétude, à moins bien entendu que son frère ne se soit chargé de leur expliquer... dans tous les cas, il n'en avait pour le moment pas grand chose à faire. Tout ce qu'il voulait et donc tout ce qui lui importait, c'était qu'il était libre.. Libre d'aller où bon lui semblait, tant que c'était un lieu calme et peu fréquenté, où il ne risquait pas de tomber directement nez à plastron avec un alayien de mauvaise humeur (ou pas d'ailleurs, peu importait l'humain, il était elfe, donc il lui fallait éviter les imbéciles en armures sombres tout court)... Fort heureusement il n'aimait pas la compagnie et surtout pas nombreuse, ce qui permettait de fascinante discussion avec lui-même dans l'intimité d'un chêne poussant près d'un cours d'eau, en plein milieu de la plaine Althaïenne. Il était bon de savoir qu'il existait d'autres rivières et ruisseaux en dehors de la Wylorel dont on parlait à tort et à travers... Non mais c'était vrai ! A entendre les voyageurs et les cartographes amateurs, il n'y avait que la Wylorel et rien d'autre, comme si un continent aussi grand qu'Armanda pouvait raisonnablement n'avoir qu'un seul fleuve quand en plus on savait qu'il était particulièrement fertile. Bon certes il y aurait pu y avoir des nappes souterraines et il y en avait certainement en fait, mais bref...

Lui avait trouvé son cours d'eau et il en était satisfait. Il avait même gagné, avec, un chêne vieux et bien enraciné qui lui servait d'abris, installé comme un écureuil sur la branche haute, pieds dans le vide. Depuis combien de temps était-il installé là ? Aucune idée en vérité, il avait peu de temps à accorder à ce genre de considérations quand on savait qu'il retrouvait enfin, peu à peu, le goût aux inventions. Et d'ailleurs, il avait repris la dernière qu'il avait laissé en plan, un modèle miniature de machine volante. Les ailes étaient terminées mais les rouages devant les raccrocher au reste du corps lui donnaient encore du fil à retordre... Oh il y parviendrait, mais en attendant il se contentait d'avancer à son rythme, en arrangeant les filins, liens et poulies qu'il utilisait. Il avait même réussit à chiper des artifices pour arcs humains, histoire d'innover un peu dans ses créations. Cela ne marchait pas trop mal mais hélas il ne savait pas encore comment les actionnes non plus. Au moins ne pensait-il plus autant au reste... C'était une avancée sans le moindre doute prodigieuse. Lisaë serait certainement très contente, enfin quand elle se remettrait de son énième fugue... Etrange comme elle n'arrivait toujours pas à s'y faire même après tant d'année. Mais il était convaincu qu'elle finirait par abandonner et se rendre à l'évidence : il détestait qu'on le surprotège et quand il avait une idée en tête elle n'était pas ailleurs. C'était une qualité ! Si si ! Enfin même si ça n'en était pas une il s'en fichait un peu. En revanche il ne se fichait pas autant des hommes bruyants qui prenaient possession du dessous de son arbre.

Mais pour autant, il attendit avant de descendre, que le calme revienne, ou à peu près. Ils étaient curieux, comme tout les humains. Alors à la faveur d'un interlude, il se laissa discrètement glissé, ne faisant guère de bruits, et vint se tenir à côté du vieil homme qui venait de se tourner vers lui. Il cligna une seule fois des yeux, puis affirma simplement. « Vous êtes chauve »

Le voyage pour retourner à Gloria pour le moment se poursuivait, à part quelques accroc bien entendu le Grand Trésorier n'avait pas vraiment à se plaindre, de toute façon Crissolorio calculé déjà dans sa tête la date d'arrivée à destination à quelque jours. Il s'arrêterait à une ville située entre Gloria, et Althaïa puis ensuite repartirait en direction de Gloria. Disons que les choses autour de la Romantique n'avait pas évolué de façons satisfaisante pour le Grand Trésorier. Mais bon tant que ce dernier ne finissait pas avec une épée enfoncée jusqu'à la garde quelque part dans son corps cela lui convenait. De plus l'avantage serait qu'il pourrait retourner à la cité de Gloria ce qui ne serait pas pour lui déplaire. Ce que le pouvoir pouvait être plaisant une fois qu'on le possédait...

Mais bon il fallait bien marquer un temps de pause au cours de ce retour car Crissolorio ne tenait pas vraiment à ce que ses gardes du corps soient mort de fatigue s'il venait à arriver quelque chose de regrettable. De toute façon lui aussi avait besoin d'une pause, et à l'ombre de préférence. Cette maudite canicule n'était pas vraiment pour mettre à l'aise le vieil homme qu'il était après tout. Et cela devait être pire pour les gardes du corps de son escorte qui sont vêtis d'armure de plaque...

Il avisa donc un arbre, les lieux avaient l'air sûr après un rapide regard puis de toute façon il ne serait pas dur de repérer une éventuelle agression au vu de la position dans tout les cas le Grand Trésorier n'avait pas franchement l'impression qu'il y ait un éventuel danger proche. De toute façon il ne comptait pas s'attarder, juste le temps de souffler un peu, et de se restaurer, de fumer, et l'escorte repartirait sans faillir. C'est que Crissolorio n'aimait pas être en retard...

Crissolorio alla donc prendre position en dessous de l'arbre avec ses hommes. Le Grand Trésorier ne tarda pas à mettre de la lavande dans sa pipe avant de fumer cette dernière. Il regarda par la suite calmement les alentours pendant que les soldats se désaltérer, et se reposer. Il n'y avait rien de spécial au loin... C'était calme, la campagne quoi. On entendait le choix des oiseaux, et celui des insectes. Quelques mouvements dans les herbes non loin en résumé la nature. En plus de ses hommes qui papotaient de tout, et de rien que ce soit les femmes, la bière, la guerre, et des histoires à propos d'un cochon nommé Lorenz. C'était une habitude qu'avaient pris les paysans. Nommé leur cochons Lorenz par mépris pour le prince noir. D'autres nommés leurs cochons Korentin, ou encore Fabius, mais bon cela il valait mieux éviter de l'ébruiter surtout pour le dernier point car il y a peu de chance que ce ne soit pas interdit par la loi. M’en fin que des détails insignifiants en résumé. La seule chose qui poussait Crissolorio à écouter discrètement ces conversations c'était le fait que son totem lui inspirait une certaine curiosité inhabituelle...

D'ailleurs en parlant de curiosité. Crissolorio se tourna distraitement, et aperçu un elfe. Fidèle à son caractère, et son totem le Grand Trésorier resta d'un calme parfait malgré cet événement imprévu. Au contraire de ses hommes qui se relevèrent nerveux, l'elfe parla. Crissolorio fit un court geste de la main droite, ses hommes se calmèrent, mais continuèrent à fixer prudemment le nouvel arrivant. Le Grand Trésorier se demande si c'était une tradition elfique de venir dire bonjour comme ça aux inconnu avec une escorte armée, et en plein territoires impérial. Dans tout les cas ce nouveau venu était là autant ne pas être impoli...

« Et vous vous êtes imberbe. » il ne prit pas la peine de mentir comme son interlocuteur... Il prit une nouvelle bouffée de la fumée avant de rajouter calmement. D'un air observateur.

« Mais bon je n'irai pas demander ce que me vaut la présence d'un membre du peuple elfique ici... Je crois ne pas m'être présenté. Je me nomme Crissolorio Ostiz... » Continua t-il d'un ton poli avant de rajouter l'air de rien.

« Pardonnez le fait que mes hommes soit à cran. Disons que généralement rencontré un elfe n'est pas bien vu par les temps qui court, mais bon comme il n'y a pas d'alayen dans les environs... Dans tout les cas comment vous nommez vous sieur ? » Conclut-il d'un ton neutre. Sa curiosité nouvelle était titillé par ce jeune elfe disons devant lui. S'il y avait là moyen de s'occuper un peu il n'était pas contre, puis ce jeune homme ne lui inspirait aucun pressentiment de danger. Il n'avait pas l'air agressif envers sa personne . Peut-être parce qu'il ne savait pas qui il était d'ailleurs. C'était une possibilité après tout il n'était sûrement pas aussi connu chez les elfes que les hommes, à part les elfes rebelles ayant une solide connaissance de la cour impériale. Même si c'était après tout flattant pour l'ego d'être connu de tous il fallait dire qu'après tout l'anonymat était souvent plus confortable, et sécuritaire... Mais bon détail, détail, détail.

Il ne s'empêcha pas d'ailleurs de regarder son interlocuteur de façon plus approfondi. On pouvait facilement deviner que c'était un elfe même sans voir les oreilles au vu de sa silhouette gracieuse, et de sa beauté. Détail purement superficiel, mais à noter. Des yeux azur ayant l'air dépourvu de sentiments, et des cheveux blond argentés d'une couleur peu banale. On ne juge peut-être pas un homme à son allure, mais Crissolorio commençait déjà à décrypter l'air de rien son interlocuteur comme tout bon politicien devait savoir le faire...

C'est que des humains, il n'avait pas l'habitude d'en voir tous les jours. La rébellion elle-même ne lui donnait pas souvent l'occasion d'en croiser car les réfugiés sylvains prenaient bien garde de faire en sorte de garder les jeunes (lui et ses frères et sœurs donc) hors de portée… sauf qu'ils ne pouvaient pas le contenir indéfiniment, pas plus que les deux autres. Alors oui, il n'avait pas vu beaucoup d'humains de près. Pour l'occasion donc, il en avait à disposition… ce n'était pas tout à fait étudier la bête dans son environnement naturel mais presque. L'environnement naturel de l'humain, c'était les villes, comme Gloria ou Elena… Bon certains humains appréciaient apparemment de jouer les elfes, en naviguant sur des bateaux, mais en général on lui parlait toujours d'humains en rapport avec des villes. Aussi, si la réaction de la majorité du groupe lui arracha la moindre once d'inquiétude ou d'hésitation, il n'y en eu pas la moindre trace. Son regard intense et lisse observait simplement l'attroupement odorant sans faiblir un seul instant. Qu'ils étaient étranges ces humains… De bien curieuses créatures, vraiment. Le chauve parlait étrangement, à la fois bien et mal, le faisait-il exprès ? Ou était-ce une curieuse coutume de ce peuple que ses parents disaient barbare et rustre, mal dégrossis ou encore violent et animal (et c'était, d'après eux, encore insulter les animaux que de les comparer aux humains). Difficile de l'affirmer dès le départ, comme cela…

Néanmoins ce n'était pas ce qui l'intéressait principalement, c'était plutôt sa barbe. C'était comme ça que ça s'appelait, non ? Un amoncellement de poils sur le menton, c'était une barbe. Pourquoi est-ce qu'il avait ça ? Est-ce qu'il avait un problème ? Une maladie quelconque ? Avait-on stimulé sa pilosité comme un baptistrel le ferait pour des plantes ? Il était tenté de le lui demander immédiatement… mais l'autre apportait encore de nouvelles questions. Pourquoi lui donnait-il son nom exactement ? Il ne l'avait pas du tout demandé. Il lui faisait confiance pour lui donner son nom, comme ça ? « Vous n'avez pas vraiment eut l'occasion de vous présenter, cela dit» pointa-t-il sans pour autant donner son propre nom. Il supposait qu'il devait se sentir flatté que l'autre lui donne son nom si facilement, mais puisqu'il n'avait pas l'intention de faire de même immédiatement, autant qu'il ne se sente pas pressé ni contraint ou quoi que ce soit. Ah et ben tient, en fait si, il le lui demandait… Hmmm… il n'était pas forcé de lui répondre, mais il perdrait probablement l'occasion de l'étudier de près, alors si faire ce petit effort de courtoisie pouvait lui faire gagner ce qu'il voulait il n'y voyait pas de gros inconvénients. « Nomin Terendul » Pas comme si ça allait vraiment lui servir en fait donc au final il ne risquait pas grand-chose….

« Et je ne suis nul sieur » ajouta-t-il simplement, de son ton plat. L'autre le détaillait, alors lui ne se priva pas non plus. Il était vieux… pas vieux de la façon dont les vieux elfes l'étaient, où l'on voyait l'âge dans leurs yeux, leur posture ou leur façon d'être. Il était physiquement marqué. Il avait des rides, et il semblait faible… Mais en même temps ça ne le choquait pas dans le sens où il avait l'air insignifiant. C'était simplement très étrange de voir quelqu'un d'âgé de cette façon. Même dans la rébellion, les humains qu'il avait vu de loin étaient tous plus ou moins jeunes. Il était difficile de dire quel âge il avait exactement… Il ne savait pas comment juger de l'âge d'un humain, il faudrait qu'il se renseigne. « Dois-je conclure, par votre attitude séant, que vous n'êtes pas favorables aux alayiens ? L'on m'a dit que les humains loyaux à l'empire étaient tenus de dénoncer les ennemis de ceux que vous nommez, il me semble, l'ordre d'obsidienne… Point que je les considère moi-même comme des ennemis, mais hélas, il semble que cette inimité me soit également imposé » Lui considérait avant tout ces humains venus d'ailleurs comme des curiosités, comme Maude….

Un silence, bien ponctué, parfaitement maîtrisé, puis il reprit, cédant à sa curiosité. « Vous êtes le premier mâle humain que je peux examiner de près. Si vous daignez vous défaire d'un peu de votre temps, et que mes questions sans doute singulières ne vous rebute pas, j'apprécierais que vous satisfassiez ma curiosité. En échange de quoi, bien évidemment, je vous rendrais la pareille » Il se sentait d'humeur généreuse après tout et il était décidément bien trop curieux. « En hypothèse de votre agrément, vous pourriez déjà commencer par me dire qui vous êtes, et ce que vous faites ici, en compagnie de ces rustres » Et par qui il était il ne voulait pas parler de son nom, évidemment. Mais ça, cet humain devait bien le comprendre, non ?

Il est vrai que l'elfe ne lui avait pas donné l’occasion de se présenter auparavant, mais en même temps ce n'est pas comme si cela avait une véritable importance de toute façon. Crissolorio préféra donc ne rien rajouter aux paroles de l'être sylvestre . Il est vrai que ce dernier était arrivé pour lui parler sans trop grande subtilité. Il avait l'air d'un adolescent en même temps... Cet elfe était-il si jeune que cela ? Crissolorio se le demandait bien car il n'arrive pas souvent de voir un elfe non adulte sachant la rareté de ces elfes là. Mais bon d'après ce qu'il sait le peuple elfique se montre ultra protecteur envers les nouveaux-né et ce depuis un certain temps. D'ailleurs en voir un comme cela était un peu étonnant...

L'elfe fit lui aussi preuve de la politesse d'usage en lui donnant son prénom, et son nom. Un bon point … Terendul ? Comme Artaher Terendul ? C'était peut-être une coïncidence, mais sachant le faible nombre des elfes Crissolorio commençait à se demander s'il avait en face de lui le fiston de ce général elfique assez connu... De toute façon ce n'était pas vraiment de plus important au final. Crissolorio préférait ne pas trop s'impliquer dans ces histoires de guerre en dehors de son travail après tout, et encore moins se mettre à dos un puissant ennemi de ce genre. Même s'il se demandait bien comment un général sain d'esprit pourrait laisser son fils battre la campagne ainsi pour aller voir des impériaux... Crissolorio lui-même n'appréciait pas d'avoir l'un de ses fils dans l'armée c'est dire dans quel sens pouvait aller l'instinct paternel.

Pas un sieur ? Mmmh Crissolorio pensait que tout de même cette elfe devait être assez bien placé, déjà que les elfes sont censés avoir une réputation de délicatesse, et de grâce. D'apparence en résumé, c'est bien beaux les apparences, mais il était toujours agréable de voir le fond au final. C'était souvent le plus important d'ailleurs.

Cet elfe parlait bien... Crissolorio jugeait donc qu'il pourrait faire de même, il est toujours de bon ton après tout de s'élever, ou de s'abaisser au niveau de langage de son interlocuteur pour n'avoir l'air ni rustre, ou snob. Surtout snob trop de nobles débiles se mettaient à dos des paysans, ou des soldats en les prenant de haut. Les hommes n'aiment pas ce sentir insulté, ou sentir du mépris même condescendant chez son interlocuteur c'est humain après tout. De plus quelqu'un qui sait alterner entre le langage du peuple, et de la noblesse pouvait facilement se faire assimiler comme quelqu'un proche du peuple quand il le voulait ce qui est toujours de bon ton.

« Daignez, ou ne daignez pas souscrire en un tel point si tel est vôtre souhait. Il est vrai que nous sommes mandé, même encouragé d'aller en ce sens. Cependant cette affaire de guerre personnellement m'indiffère surtout en cette heure. Si vous n'êtes point hostile aux fidèles du Néant tel est vôtre choix, mais je vous enjoint tout de même à une saine prudence à leurs égards. Il en est ainsi des affaires de guerre, et de religion. » Dit-il calmement, lui qui était pacifique l'on pouvait comprendre sa répugnance quand à cette guerre.

Il resta par la suite tout aussi silencieux que l'elfe en fasse de lui, le silence après tout était un bon moyen de donner un rythme, et un temps de pause à la conversation, en plus d'un court temps de réflexion.

« Je daigne je daigne. Vôtre proposition est fort honnête, et je ne perçoit nul raison de ne pas vous consacrer un peu de mon temps. Moi-même je dois l'avouer, quelques questionnements à vôtre égard me taraude il est vrai. Et si vous m'en octroyez le droit j'aimerai vous en faire part. » Se contenta t-il de dire. Il était assez curieux qu'un elfe s'intéresse à sa personne, surtout qu'il n'avait pas l'air de savoir qui il était. Il s'intéressait à lui juste car il était humain ? Le premier mâle humain qu'il voyait ? Il fallait avouer que ce n'était pas tout les jours qu'une telle occasion se présentait, et en de telles termes. Lui même était curieux à cause de son totem enfin plus qu'il n'en était nécessaire en temps normal, et il n'allait sûrement pas refuser cette proposition surtout que l'elfe ne semblait pas être de désagréable compagnie.

A la question de l'elfe Crissolorio répondit calmement. Après tout il n'avait aucun raison de mentir.

« L'on m'honore de la fonction de Grand Trésorier de l'empire, de ministre de l'information, et de la culture, et son altesse Fabius Kohan m’octroie aussi la grande faveur d'être l'un de ses conseiller, mais tout ceci doit vous paraître bien obscur veuillez m'en excuser. » Il n'avait pas le souvenir que les elfes aient un Grand Trésorier, d'après ce qu'il savait chez ce peuple l'argent était moins important que pour les hommes, donc la fonction de Crissolorio ne devait pas parler autant pour cet elfe que celle de général, ou d'empereur... « Ce que nous faisons ici ? Ces braves sont les membres de mon escorte, je reviens de la cité d'Althaïa la Romantique où l'on m'avait fais quérir pour affaire d'état, et ma destination est Gloria la Magnifique pour d'autres raisons d'affaire d'état. Et vous messire elfe ? Qui êtes vous, et que nous vaux vôtre présence en ces lieux si ce n'est vôtre curiosité à mon égard ? » Il se contentait de cette question là pour le moment, et laisserait l'elfe posa les siennes après. Après tout c'était ce dernier qui était venu pour lui faire part de ses questionnements. Mais il n'oublia pas de préciser calmement un dernier point au passage.

Au passage si vous me le permettez je soulignerai le fait que je ne suis point chauve. Quelqu’un de chauve est totalement dépourvu de la moindre chevelure... Finit-il par faire remarquer pour que l'elfe le sache au moins, il n'était pas du genre à se complaire dans l'ignorance des autres même bénigne...

Le changement de vocabulaire fut un agrément pour lui. Et le dessein qui s'esquissait derrière pareille envolée lui plaisait également. Il n'avait, certes, jamais pensé, à tester un interlocuteur de cette façon, si effectivement c'était là ce qu'il venait de faire. Le jeune elfe prit donc grand soin de ranger la mémoire de cet artifice dans son esprit, là où il pourrait y avoir accès et la retrouver en cas de besoin. Oui, il réutiliserait cela c'était certain. Ce n'était certes pas une forme classique d'adaptation du discourt, pour lui, car tous les elfes parlaient de la même façon, en général… du moins tous parlaient à minima comme ce que les humains nommaient leur noblesse, les subtilités ne venant que pour une oreille et un esprit avertis. Mais c'était là ce qu'il y avait de bon dans la rencontre d'une autre culture, pouvoir en tirer des façons auquel la culturalité d'origine ne donnait pas accès. Mais ce que cela prouvait surtout, c'était que cet homme-là était un bon orateur. Et pour Nomin, parvenir à trouver quelqu'un ayant les mêmes dispositions que lui à l'usage et à la rhétorique pratique d'un certain nombre de composante de la politique était ardu, même parmi son peuple, tout simplement parce qu'il n'avait rien d'un sylvain engoncé dans son carcan d'éducation. En réalité, il aurait sans doute plus de mal encore à trouver chez les siens que chez les humains.

Seconde réalisation agréable, il n'était pas le seul à dédaigner la guerre et ses implications. Il ne connaissait pas beaucoup d'humains, mais il n'avait pas eu l'impression que beaucoup d'entre eux étaient enclins à rester en dehors de la controverse… Qu'il en rencontre justement un était donc une chance, toute relative sans doute, preuve en était faite qu'il existait aussi des individus un tant soit peu intelligents chez eux. « Je vous suis grès de ce conseil et ne manquerait pas de l'appliquer » La vie lui était encore trop douce pour qu'il daigne l'abandonner en se conduisant comme un emporté. C'était-là le lot de son frère pas le sien. Et il était-là pour le sortir d'affaire quand il le fallait. Encore fallait-il espérer qu'il ne soit pas justement en train de s'embourber dans un sable mouvant quelconque. En attendant cependant, lui était occupé à examiner l'individu qu'il avait sous les yeux. Finalement, alors que l'humain abondant en son sens, il hocha gracieusement la tête, en signe d'acceptation. Bien entendu, il répondrait. Dans la mesure de ses moyens mais il répondrait. C'était la proposition qu'il avait faite après tout et s'il était prompte à jouer de sales tour parfois, ce n'était jamais quand il donnait sa parole. Celle-ci était bien l'une des seules choses qu'il respectait. Et puis quel intérêt aurait-il eu à lui mentir, hein ? Aucun évidemment, du moins pour l'instant.

Grand trésorier, alors ? Il avait un peu de mal à voir de quoi il s'agissait. Mais au vu de la suite et du mot trésor, il en déduisait que cela devait avoir un rapport avec les fonds royaux. Cet homme était donc un proche de celui que les rebelles nommaient l'usurpateur ? Un politicien des hautes cours ? Et bien, il comprenait mieux son aisance du langage ainsi. Devait-il se méfier ? Après tout l'empereur Fabius était l'allié des alayiens. Mais c'était tout de même une opportunité unique qui se présentait à lui, et son vis à vis n'avait guère l'air prompte à vouloir lui ôter l'existence, bien au contraire. Il resta coi, alors que ce Crissolorio poursuivait ses explications, écoutant avec courtoisie. Il imaginait déjà sa réponse quand la dernière affirmation, glissée, lui arracha un bref cillement de paupières. « Oh, et bien vous me voyez reconnaissant de cette rectification. Veuillez pardonnez ma méprise, mais vous portez les cheveux si court que je ne vous cache pas avoir cru que vous en étiez dépourvu, un temps. C'est curiosité pour un elfe tel que moi, les miens ne portant jamais leurs chevelures de cette façon » Il fit un pause, puis reprit après ce petit interlude.

« Quand à moi je suis le second fils du général Artaher Terendul, et je prétend au poste de conseiller de l'empereur Aegnor Evanaelle » Il ne précisa nullement qu'il était nouvellement couronné et encore sujet à controverse, le premier était aisément déductible, le second inutile et dangereux. « Ma présence auprès de vous, elle, n'est due en réalité qu'à de fortuites circonstances. Je me promenais simplement, recherchant davantage de tranquillité et m'était installé dans cet arbre. Votre approche a cependant piqué ma curiosité, comme vous l'avez compris » Cela aussi était aisément déductible, mais cela ne coûtait rien de le préciser. Il n'avait aucune autre raison d'approcher, à part celle de voir quelqu'un répondre à ses questions, il aurait été stupide de prétendre le contraire. Non ? « Ainsi, vous vous dites grand trésorier ? J'en conclu, par une simple déduction linguistique, que votre devoir est lié aux richesses de votre souverain, est-ce juste ? Auriez-vous l'obligeance de vous étendre sur le sujet ? Comme vous devez le savoir, les elfes ne sont guère attachés aux richesses matérielles, aussi la portée d'une telle fonction tend à m'échapper. D'autant que le cumul de vos titres semble le fruit d'une intéressante expérience politique… sauf si vous m'en détrompez évidemment »

Il avait ouï que cet elfe s'exprimait dans un lexique châtié. Il n'y eu nul doute que le jargon du commun des hommes doit paraître légèrement barbare aux êtres sylvestres. Même si finalement cela n'est qu'une question d'apparence. Mais d'apparence qui s'avéraient plaisante, et de plus il ne lui déplaisait pas de s'exprimer en vocabulaire riche quand l’occasion était présente. Nul doute après tout que feu son oncle l'avait éduqué aux manières du beau monde pour qu'il y trouve une utilité. Enfin au final il pouvait aussi légèrement s'exercer, et cela ne peut point être un mal. Dans tout les cas l'on pouvait constater que les gardes s'intéressaient à cette scène. Nul doute que le langage n'avait aucune incidence là-dedans, mais plutôt le fait qu'un elfe fasse acte de présence. Car en ces temps troublés la vision d'un habitant de la forêt elfique maintenant détruite reste rare. De plus avec les nouvelles loi anti-magiques ce n'est pas comme si la compagnie des bipèdes végétriens se faisait plus fréquente. Et ne disait-on pas "qui a vu un elfe peut mourir heureux?" Même si nul doute qu'il y a une pointe d'exagération dans cette expression, à part pour les âmes sensibles, et poétiques. Un elfe restait quand même une belle chose à observer au moins une fois. C'était bien pour cela d'ailleurs qu'on les affublaient du titre élogieux de "beau peuple" ce qui pouvait faire croire à une certaine fierté de la part de ce "beau peuple". Même si cet elfe là n'avait point l'air pompeux, et élitistes. Sans doute que comme chez les hommes on trouve de tout chez ce "beau peuple". Y compris de belles vipères, Crissolorio n'a jamais été homme à sa fier aux apparences, et aux légendes pour tout avouer...

Crissolorio se contenta donc d'hocher la tête en voyant que l'elfe acceptait ses conseils sans s'ourdir du fait de broncher, ou d'être réticent au passage. Ce qui était agréable de voir quelqu'un qui ne s’obstinait point. Après tout ce jeune elfe aurait tout aussi bien pu décider de le snober un peu, ou de le prendre de haut. Et savoir être modeste était aussi une vertu, comme l'avait dit un jour un grand homme. "Il faut autant de courage pour s'asseoir, et écouter que pour se lever, et parler'. Mettant en lumière le fait qu'il n'était point mauvais d'écouter des conseils avisés. Cet elfe pour l'instant lui laisser une assez bonne impression.

D'ailleurs s'il n'avait point rencontré l'elfe Dawan auparavant il aurait pu croire que ce raffinement, et ce calme digne était là le fait de la culture elfique, mais quand on croise un elfe légèrement excentrique comme ce jeune Sywell on ne tarde point à deviner que l'éducation ne faisait point tout chez le beau peuple. Mais celui-là pour le moment lui avait l'air d'un assez beau spécimen. Bien entendu il était possible qu'il s'induise légèrement en erreur, mais pour le moment rien en venait donner cette impression saugrenue au Grand Trésorier.

L'elfe d'ailleurs daigna accepter sa proposition, Crissolorio s'y attendait un peu pour tout dire, mais il fut satisfait de voir son sentiment confirmer car l'on n'était jamais sûr de rien. Dans tout les cas tant que la conversation ne prenait point une forte déplaisante tournure. Ostiz n'y aurait point à redire. Mais il reste qu'il éviterait d'ébruiter par la suite cette rencontre, disons que si cela venait à ce savoir il y aurait peu de chance que ça aille en sa faveur. Il prenait quelques risques finalement pour satisfaire sa légère pointe de curiosité envers ce Nomin...

Vous êtes amplement pardonné. Je ne peux point vous porter rancune pour cela. Tout le monde commet des erreurs, et vous au moins avez la sagesse de les admettre, et je vous en suis gré. Dit-il calmement par souci de diplomatie.

Après tout il n'avait nulle envie de brusquer l'elfe. D'après ce qu'il venait de comprendre ce sieur là ne devait pas souvent avoir vu d'humains, ou d'elfes portant les cheveux. Peut-être que les elfes portent exclusivement des cheveux court? D'après ce que lui avait avouer ce Nomin il n'avait jamais aperçu de mâle humain auparavant donc cela pourrait être une explication fort plausible au final. Et il serait sans doute idiot de poser ce genre de question quand une conclusion aussi plausible s'imposait d'elle-même, pas besoin d'en plus importuner l'elfe avec des frivolités. En tout point Crissolorio comprit que cet elfe était très curieux. Au moi ce dernier ne se comportait pas comme un fripon ce qui ne pouvait qu'encourager une conversation cordiale. Et le Grand Trésorier se faisait pour le moment garant de sa race devant ce représentant du beau peuple donc autant faire bonne impression.

Puis en écoutant l'elfe. Crissolorio conclua qu'il avait encore une fois fais preuve d'une belle perspicacité. Même s'il devait avouer qu'une telle situation lui semblait très porté à la coïncidence. Le fils d'un général elfique célèbre, donc de plus le fils d'un éventuel ennemi redoutable était juste en face de lui. Ostiz se fit la réflexion qu'il pourrait tenter de le faire tuer, ou de capturer ce jeune elfe, et ainsi obtenir une belle récompense de la part de son roi, mais néanmoins Crissolorio n'était pas du genre à s'abaisser à cela. Il avait promis une conversation à l'amiable avec cette elfe, et il ne reviendrait pas sur sa parole. De plus ce serait un moyen fort efficace de se faire un ennemi à vie, et redoutable en la personne d'Artaher Terendu, alors mieux valait écarter cette sotte idée digne du dernier des butor.

Et cet elfe de plus était conseiller. Crissolorio resta coi devant cette annonce, d'après ce qu'il déduisait cet Aegnor était depuis peu l'empereur des elfes, il avait aussi appris quelques temps avant les nouvelles loi alayiennes qu'il y avait une sorte de problème politique dans le royaume elfique concernant qui serait, ou non élu empereur. Il ne savait pas si cet Aegnor Evanealle avait été nommé à l'unanimité, mais cela l'étonnerait que ce genre de chose n'est pas causé de mécontentement parmi le beau peuple.

Il se contenta ensuite d'écouter à nouveau l'elfe pendant que celui-ci s'expliqua calmement. Les explications de l'elfe étaient tout à fait compréhensible, et fort plausible, après tout tout avait l'air de démontrer que c'était la curiosité, et rien d'autre le principal déclencheur de cette fortuite rencontre.

Puis vînt les questions sur le travail de Crissolorio, ce dernier n'était pas contre l'idée d'en discutailler, mais il savait bien qu'il y avaient certaines choses qu'il valait mieux omettre. C'est donc après une courte réflexion qu'il entreprit d'éclairer la lanterne de son elfique interlocuteur.

Il est juste que mon travail est principalement de l'ordre financier. Et je ne vois aucun mal à délibérer sur ce sujet en vôtre présence. Nous les hommes accordons une place plus élevée aux choses monétaires, et j'en conviens que c'est là l'une de nos particularités. Et pour le cumul de mes titres disons qu'intéressante est effectivement le mot pour décrire mon expérience politique. Il prit ensuite un court instant pour réfléchir avant de poursuivre d'un ton serein.

Le Grand Trésorier, ou "Souverain du trésor" est habilité à gérer les dépenses, et les rentrées de l'organisme politique nommé Etat. Chez les hommes l'Etat, ou le gouvernement est chargé d'administrer à la défense du peuple, de réguler la société, d'établir la prospérité, et tout autres affaires permettant d'instaurer l'ordre, et de préférence la paix par la force, la justice, et une autorité autour de laquelle tous les hommes peuvent se soumettre, et vivre conjointement en paix. L'Etat ne peux financer l'armée donc le devoir est de protéger le peuple, les fonctionnaires chargé des mission pour le bien publique, et la garde chargé de veiller à l'ordre publique cela, et bien d'autre sans fond. J'ai sous ma charge tout les fonctionnaires chargés de récolter les dits fonds qu'ils receveurs, baillis, sénéchaux, et bien d'autres. Il laissa une petite pause dans son exposé comme il était de bon ton de le faire avant de poursuivre.

Pour récolter des fonds il y a de nombre de façons de procéder dont l'impôt, impôt dont les hommes de tout l'empire, ou en tout cas la grande majorité doivent s'acquitter. Ainsi il est dans les devoir du peuple de se soumettre à ses seigneurs, et de payer les taxes de diverses natures, et en échange leurs seigneurs ont pour devoir entre autre d'assurer leurs protections, et pour tâche de veiller à la prospérité du royaume. Le souverain du Trésor est chargé donc de veiller à ce que l'argent de l'état soit bien dépensé, et d'en rapporter le bilan à sa majesté impériale pour que celui-ci puisse agir en connaissance de cause. C'est dont la une tâche essentiel pour le bien de l'Etat, et donc de l'empire.

Il avait tâché de résumer pour tout avouer, et il conclut calmement.

Bien entendu cette explication est un résumé de ma tâche, et du rôle de l'état. Si vous le désirez je peux davantage appronfondir à ce propos... Mais avant j'aurai un questionnement à vous faire part. il attendit un court instant avant de poursuivre impassible, ne cessant pas de conserver son air stoïque.

Pourriez vous m'expliquer la façon de fonctionner de vôtre peuple? Bien entendu rien de compromettant, mais la façon dont vous vivez, vôtre culture, vos manières de vivres, vos mœurs. Je vous serrai gré de satisfaire ma curiosité à ce sujet sieur Nomin. Même s'il en savait autant qu'un homme de sa condition pouvait en savoir sur les elfes, il était sûr que l'un d'entre-eux pourrait lui apprendre des choses dont il n'avait nul connaissance.

Il ne voyait guère pourquoi son interlocuteur devrait se sentir reconnaissant envers lui de faire simplement preuve d'intelligence…. Ou bien expérimentait-il la compagnie de tels simplets que même la naturelle vertu de la logique et de la raison semblait en comparaison un bienfait improbable. Il ne posa pas la question, jaugeant que ce ne serait pas là un sujet adéquat pour une rencontre placée toute entière sous le signe de la diplomatie. Quand on savait comment avait finit sa précédente rencontre avec un humain, il n'était guère difficile de comprendre qu'il tenait à s'assurer de cet échange d'un bout à l'autre et contraindrait sa nature quelque peu matoise autant qu'il serait nécessaire. Hors de question de repartir avec des tensions supplémentaires, et l'humain semblait d'accord sur ce point, du moins était-ce ce qu'il retira de son comportement. Comportement qu'il refusait de devoir uniquement à la mention de son brutal et indélicat patriarche. Cela ne lui serait pas du tout agréable de savoir qu'on ne se comportait bien face à lui qu'en crainte de représailles de cet ours fait elfe. Il avait sa propre valeur, non ? Du moins, il l'espérait sincèrement. Dans le cas contraire, il en ferait la création de toute pièce, un pas après l'autre. S'il voulait obtenir un jour la même notoriété et la même influence qu'un Firion Palardiel par exemple. Il y parviendrait fatalement, ayant la ferme intention de se donner les moyens de ses ambitions, restait cependant à patienter jusque là.

Et puisqu'il était question de politique, peut-être ferait-il bien de se renseigner sur les façons des humains, justement… il serait après tout certainement amené à les côtoyer, ne serait-ce que dans la rébellion, lorsqu'on cesserait de le prendre pour un enfant incapable de se défendre. Il n'avait jamais eu besoin de l'aide de personnes pour se défendre. C'était plutôt les autres qui avaient besoin d'aide face à lui, non mais ! Puisqu'il acceptait de lui parler de sa fonction, Nomin pouvait considérer qu'il avait accès à sa personne sans problèmes, ce qui n'était pas toujours le cas chez les elfes puisque de nombreux individus ne souhaitaient aucunement parler de leurs activités. Cet homme contrôlait donc le monde monétaire, à peu de choses près, du peuple humain… voilà qui était particulièrement intéressant. Peut-être aurait-il dû le capturer pour la rébellion, mais il n'en avait pas envie, son discourt était bien trop intéressant. « [color=#1FA055]Je vous en prie, faites » Déclara-t-il simplement lorsqu'il admit avoir lui-même des interrogations. Sans doute était-ce mieux que l'échange ne soit pas synallagmatique, car il aurait bien pu se perdre dans ses considérations intérieurs et aurait sans doute complètement oublié son auditeur. C'était que réfléchir au pouvoir que pouvait avoir l'argent lui donnait de nombreuses idées… et sans doute certaines d'entre-elles n'étaient elle pas viable. Mais toutes ? Certainement pas.

La façon de fonctionner de son peuple donc… vaste sujet que celui-ci. « Je la satisferais à hauteur de ce qu'il m'est possible de vous transmettre en si peu de temps, messire. Discourter sur les façons de mon peuple pourrait nous occuper pour des décennies, aussi tenterais-je d'être concis » Il s'interrompit, ne sachant guère par quel bout débuter pareille présentation. Puis, finalement, il se décida pour quelque chose de simple, du moins d'aussi simple que possible. « Vous devez, bien entendu, être au fait des tendances autarciques des miens. Cela vient, en grande majorité, d'une culture imperméable et particulièrement xénophobe, dont la complexité ne peut totalement s'appendre lorsqu'on lui est étranger. Comme votre propre peuple, nous possédons une strate sociale composée de trois grands jalons, le bas peuple, la bourgeoisie et la noblesse. L'influence et l'utilité des fonctions sont les principaux critères d'appartenance. Ainsi, notre noblesse est presque entièrement refermée. Le concept de… parvenu, il me semble que c'est ainsi que vous les appelez… ce concept nous est étranger. On ne devient pas noble, même si l'on apporte beaucoup à la communauté »

Et c'était sans doute très bête. « Cependant, si la noblesse est imperméable, cela ne signifie pas qu'un individu utile ne pourra pas se faire entendre. Les experts issus de professions particulièrement élogieuses sont respectés par tous, nobles compris. Qu'il soit noble ou non, il serait particulièrement grossier et malvenue de remettre en question un maître, d'un domaine quelconque. Ce serait lui manquer de respect, et le respect est la base même de notre société… c'est son pivot central. Pour les elfes, il se caractérise par un certain nombre de codes de conduites... » Il disserta un long moment sur les différentes façons de saluer un interlocuteur, en fonction de son âge, de son statut social, de son métier et de son expertise dans celui-ci, car le plus petit changement entraînait un nouveau code de conduite complet. Il ne fallait pas parler, avant telle personne, mais parler avant telle autre… tel salut signifiait telle chose… Il y avait là des heures et des heures d'apprentissage consciencieux car si tout ces saluts pouvaient à présent lui être innée, à lui, ils étaient terriblement complexe quand on débutait. Cependant, il essaya d'en faire un rapide tour d'horizon, plus pour qu'il ait conscience de tout ce cérémonial que pour lui apprendre réellement.

Il détailla davantage le système d'échange en pratique dans le royaume et qui supplantait parfois la monnaie. Voir souvent d'ailleurs. Là encore cela rejoignait quelque peu le système des fonctions et métiers puisqu'il était parfois courant de payer un autre elfe par un service. Puis, il expliqua le rapport plus général des elfes aux possessions terrestres et le lien logique que leurs pratiques avec leur amour de la nature et la vision qu'ils avaient de celle-ci. Ce qui n'était pas une mince affaire, d'ailleurs. Cela englobait beaucoup de choses, avec des tenants innombrables au sein de leurs mœurs comme l'approche au temps, ou au savoir et à la mémoire. Là encore, il essaya de rester clair et de ne pas faire trop long, mais il fallait avouer qu'il allait en avoir pour quelques heures à devoir retracer du concret dans son discourt… Conscient de cela, il s'interrompit un moment afin de le jauger. « Me suivez-vous jusque là ? Je suis tout à fait au fait de la longueur de mes propos, si vous le souhaitez, je puis tout à fait m'interrompre »

La vie était parfois empreinte d'une certaine surprise il fallait le dire. Et d'imprévu aussi au point que même un hérisson vieux, et calculateur comme lui n'en aurait point fait le tour de si tôt, ou en tout cas pas au point de ne plus en ressentir une certaine surprise devant des événements aussi hasardeux, mais au final ce n'était pas forcément déplaisant. Même s'il était tenu de se demander bien entendu si cet elfe faisait montre de la même curiosité avec les alayiens, quoiqu'il n'avait pas l'air d'être du genre à prendre ce risque. Car effectivement là où un humain provenant des terres de l'empire peut se montrer a peu près raisonnable, un fanatique du Néant. Disons que c'est tout de suite un brin plus complexe..

Mais bon comme l'idiote, l'intolérance était partout. A croire que ce genre de chose était sans fin, et cela permit toutes les couches de la société. Cet elfe là néanmoins contrairement à beaucoup des siens semblaient démontré une réelle curiosité, et ouverture d'esprit envers le genre humain. Montrant bien qu'il y avait toujours un peu d'espoir, des fois il était ironique de savoir que c'était la jeunesse qui faisait preuve de plus de sagesse que les vieillard, comme quoi la sagesse ne provient absolument pas de l'âge. En espérant que cet elfe ne soit pas trop vicié en vieillissant par les pressions sociales. Car il ferait sans doute un homme d'état honorable.

Une curiosité digne de celle d'un enfant. Il n'était jamais mauvais après tout de s'intéresser au monde alentours, et aux autres peuples. Le savoir est un bien, l'ignorance un mal. L'inconnu est source de peur, et de haine irraisonné. C'est dans le savoir, et la raison qu'un être se construit, et fais des choix éclairés. Il avait une âme éclairé en face de lui, et ce n'était pas pour lui déplaire. Même si son totem le poussait à une certaine timidité Crissolorio fit des efforts pour tâcher de répondre aux questions de l'elfe. Lui même en posa par la suite car après tout il ne serait nullement idiot de vouloir en savoir plus surtout en une telle occasion qui ne se présenterait que rarement, pour dire juste qu'il serait stupide de ne pas en profiter. Après tout ce n'est pas tout les jours qu'un elfe vous tombe dessus d'un arbre pour venir discuter avec vous, enfin jusqu'a preuve du contraire...

Puis il fallait avouer que pouvoir se vanter de sa position de Grand Trésorier si chèrement acquise n'était pas pour déplaire au vieillard, il aurait presque eu envie d'en profiter pour énumérer la façon grandiloquente dont il a été promu à son poste, mais bon ce serait d'une futilité. Et l'elfe avait envie d'entendre parler de ses responsabilités, et non de le voir raconter sa vie jusqu'a preuve du contraire.

Puis l'elfe se mit à parler du peuple elfique à sa demande, Crissolorio se contenta donc de demeurer silencieux, à son tour, et d'écouter avec attention son interlocuteur qui avait semble t-il beaucoup à dire. Ce dernier d'ailleurs tâché de dire qu'il préférait être concis. Soit Crissolorio aurait fait de même de toute façon pour son peuple, c'est qu'aucun des deux n'avait la journée devant lui sans doute. Il se contenta donc d'hocher calmement la tête pour dire que cela ne le dérangeait point.

Oui il était au fait des tendances assez isolationnistes des elfes, mais bon comme on dit à chacun sa façon de faire. Il savait aussi que les elfes n'appréciaient pas particulièrement les humains au point de démontrer un certain snobisme envers eux, et que leurs société n'était pas vraiment ouvert à ces derniers. Autrement dit il n'est pas étrange que peux sachent grand chose des elfes dans l'empire humain, et contrairement aux elfes les hommes avaient une société ouverte, et donc il était normal que l'une des deux sociétés véhiculent plus de mystères que l'autre d'une certaine façon.

Comme chez les humains les elfes avaient trois strates sociales, le peuple, la bourgeoisie, et la noblesse. Un point commun en résumé même si la société humaine semblait donner bien plus de facilité à une possible ascension sociale que celle du peuple sylvestre. D'une certaine façon cela donnait l'image d’une société engoncé dans sa tradition, conservatrice, et qui ne donnait pas du possibilité d'ascension sociale par un mérite quelconque, ce n'était sans doute pas totalement vrai, mais Crissolorio se disait que de toute façon si c'est la façon de faire des elfes c'est que ceux-ci doivent se complaire là-dedans, ou bien être peu enclin aux changements...

Néanmoins l'elfe apporta une précision, les siens donnaient tout de même une certaine valeur au mérite, ce qui était après tout normal pour le fonctionnement harmonieux d'une société. Puis il retient la notion de code de conduite, de respect. Oui une société très traditionaliste en résumé, comme si la noblesse avait englobé toute la populace dans ses valeurs, et une morale conservatrice. Une certaine harmonie, comblé d'un ordre social, mais cela au mépris du changements, et d'un certain progrès social. Il y avait du bon, et du mauvais en résumé dans cette façon de faire, comme dans toutes les façons de faire après tout car la perfection n'est pas de ce monde.

Et il écouta attentivement le discours de l'elfe sur les codes de conduite des elfes, les façons de saluer un interlocuteur en fonction de l'âge, et du statut social. Du métier, et d'autres détails complexes. Beaucoup ce seraient dits que les elfes s'enquiquinaient un peu pour rien avec tout ces saluts variés, là où les humais font preuve de plus de simplicité, et de pragmatisme sans doute. Mais il est vrai que c'est aussi très intéressant, cela démontre une culture élaborée en ce point, sans doute qu'il devait être intéressé pour des érudits de se plancher sur ce sujet. Crissolorio se doutait bien que ce devait être un sujet qui méritait un certain apprentissage, et le résumé de l'elfe ne le dérangea nullement. Cela l’arrangeait mêem d'une certaine façon.

Il apprit aussi que les elfes utilisaient souvent le troc, ou un système d'échange qui avait l'air aussi valable que la monnaie. Même si Crissolorio préférait le système monétaire humain, disons qu'il permettait de plus facilement gérer un pays, mais les elfes au moins devaient être aisés de leurs méthodes. Cela, et de leurs amours de la nature. Ils étaient sans doute moins matérialistes que les humains à vrai dire même si ce n'était un reproche envers aucune des deux races, des fois le fait de vouloir améliorer sa condition était l'un des constituants les plus puissants du progrès, et de la civilisation humain, après il y avait bien entendu certaines conséquences néfastes à cette façon de faire comme la guerre, mais aussi beaucoup de bienfaits...

Dans tout les cas l'elfe n'était point avare en enseignement, et Crissolorio lui en était gré. Il répondit d'ailleurs calmement à la demande de l'être sylvestre.

Non non ne vous dérangez point. Je n'ai aucun mal à vous ouïr sieur Nomin. Ce que vous dîtes est fort intéressant même, et lorsque vous aurez achevé vôtre discours je serai entièrement disposer à répondre à toutes vos question si tel est vôtre désir. Après tout il ne devait point y en avoir que pour lui. L'elfe venait de lui faire un long discours, et il ne serait point mal vue que Crissolorio en face de même par la suite.

Il hocha la tête en signe d'agrément. « Soit, je ne manque effectivement point de questions. Je vous les poserez une fois achevé mon propre palabre » Il poursuivit donc, en s'engageant dans la description brève de la notion de famille chez les elfes et de la place des différents membres d'une famille, notamment l'égalité entre hommes et femmes, qui pouvaient effectuer les mêmes métiers et pouvaient également être patriarches ou matriarches. Il expliqua comment les mariages s'effectuaient, à savoir qu'ils se voulaient autant l'occasion de bonnes alliances que du choix effectué par les principaux concernés qui avaient toujours voix au chapitre. Puis, il expliqua la place des enfants, qu'ils étaient prit en charge par toute la communauté, de sorte qu'ils étaient comblés, qu'il s'agisse de bienfaits intellectuels ou physiques et ce en raison du caractère précieux qu'ils véhiculaient par leur rareté. On leur offrait donc la possibilité de choisir entièrement leur voie, surtout s'ils se révélaient particulièrement doués dans un domaine en particulier. De là , il bascula sur les coutumes concernant les esprits et le traitement des événements tels que les mariages, les naissances et les décès. Pas une seule fois il ne mentionna quoi que ce soit de délicat pour la sécurité directe des siens. Lorsqu'il eut enfin finit de faire faire un tour d'horizon à son interlocuteur, il s'interrompit et prit le temps de s'installer près de l'arbre, invitant l'autre à faire de même s'il le désirait.

Puis, une fois installé à son aise, il reprit. « Bien, il semblerait que ce soit de nouveau à moi de questionner. Je dois vous avouer être particulièrement intéressé par la politique de votre peuple, de façon tout à fait objective. Cependant je conçois qu'il puisse être délicat d'aborder un tel sujet, aussi vous laisserais-je juge de ce que vous accepteriez de me dire, si vous acceptez de m'en parler. Dans le cas contraire, car ce n'est nullement rédhibitoire, j'apprécierais d'en apprendre davantage quand aux nuances de votre système monétaire… Etant grand trésorier vous devez être particulièrement bien placé pour m'en apprendre davantage sur ce sujet. Les fondements de votre monnaie, son usage… Y a-t-il, par exemple, des différences de devise, entre les différentes villes principales ? Je pense principalement à des villes quelques peu excentrées telles que Elena ou Lyssa » Il prit le partit d'une pause dans son questionnement, tandis qu'il laissait son interlocuteur apprécier les questions, et peut-être commencer à penser à des réponses. Puis il poursuivit. « Un autre sujet m'ayant interpellé lors de mon apprentissage de votre culture porte sur les différences qui existent, dans les mœurs des différentes parties de l'empire. Pensez-vous qu'il s'agisse d'une racine culturelle, raciale, ou due principalement aux différences de climat ? Car, si j'ai bien compris, les humains proviennent tous de la même souche, n'est-ce pas ? »

Il hocha aussi la tête sans en rajouter car ce n'était pas vraiment nécessaire, et continua à écouter les dires de l'elfe. Après tout autant écouté, et ne pas couper son interlocuteur, alors que ce dernier était si bien lancé. L'elfe s'engagea donc sur un autre sujet qu'était la famille, et son importance dans la société elfique.

Même si comme chez les humains il y avait un père, et une mère, et des enfants bien entendu. Si le modèle de la famille idéal était aussi deux époux, il y avait quand même quelques différences qui se démarquaient pour Crissolorio. Tout d'abord l'égalité homme-femme, cela semblait une idée logique pour quelqu'un d'éduqué, et rationnel comme Crissolorio, mais bien peu d'autres humains ce n'était pas du tout pareil. Aussi le fait que les mariés pouvaient faire entendre leurs voix, et leurs choix. Crissolorio sans doute faisait partie des rares humains de sa classe à avoir fait un mariage uniquement par amour, sa Siphane n'ayant jamais été très riche. Et il fallait bien qu'il l'aime beaucoup après tout pour tolérer les dépenses qu'elle faisait quand elle était encore vivante... Ah ce qu'il la regrettait quand il pensait à elle...

Néanmoins en ce fait les elfes avaient l'air fort avancé par rapport aux humains, de même que le statut des enfants semblait particulier disons... Mais cela était aussi très logique au vu de la rareté des enfants elfique, sans doute que les humains feraient de même si leurs descendances se faisait très rare... On avait après tout davantage de soin à porter à quelque chose de rare, et précieux que le contraire...

Puis l'elfe lui parla aussi de nombreuses coutumes elfiques, très intéressant. Crissolorio noterait sans doute cela pour s'en rappeler. Après tout c'était toujours bon à savoir. Dans tout les cas il n'eu pas une mauvaise impression de la société elfique s'il se basait uniquement sur le discours de son interlocuteur. Ce dernier d'ailleurs s'installer près de l'arbre, Crissolorio fit de même.

Et comme il l'entendait c'était maintenant au tour de l'elfe de poser des questions. Et des questions d'ordre politique. Soit. Cela ne le dérangeait pas après tout tant qu'il pouvait se permettre d'oublier de mentionner les détails menaçant la sécurité de l'empire, après tout étant le ministre de l'information, et de la propagande il connaissait des secrets d'état très sensibles... Et l'elfe lui précisait qu'il faisait cela en tout objectivité, et qu'il comprenait que Crissolorio n'aborde pas certains points, et cela le Grand Trésorier lui en était gré.

Il voulait aussi connaître les fondements du système monétaire humain, eh bien soit ainsi que les éventuels différences entre les devises. Même s'il n'y a qu'une seule devise officielle pour les humains, et cela il allait devoir le dire à l'elfe car ce n'était pas secret d'état à vrai dire. Dans tout les cas il savait déjà ce qu'il allait dire.

Et l'elfe posa d'autres questions légitime sur les mœurs, ou autre, et demandait à Crissolorio tout cela pouvait venir tout en émettant lui même plusieurs théories qui avaient un fondement de justesse. Il tâcherait aussi de répondre à cela. Une fois qu'il eu bien réfléchit il dit calmement.

Soit je m'appliquerai donc de mon mieux à étancher vôtre soif de connaissance sieur Nomin. Puis il attaqua immédiatement le sujet d'une voix calme, et bien articulé qui se voulait celle d'un pédagogue.

Tout d'abord il n'existe point plusieurs devises dans tout l'empire comme vous l'entendiez. Car nôtre monnaie repose sur une unique devise instauré dans toutes les grandes villes, cela permet notamment d'instaurer une certaine stabilité financière à la nation, et de ne point créer de différence de prix aberrantes entre les grandes villes. Après je ne dit point qu'il n'existe pas de devises non officielles, ou même que les humains n'ont point recours à des systèmes comme le troc, néanmoins là grande majorité de nos échanges se fait en monnaie sonnantes, et trébuchantes... Puis il parla plus avant de ce qui caractérisait la monnaie, et les échanges monétaires.

La monnaie est la fondation des échanges commerciaux des hommes, la valeur de la monnaie est définie par son poids en or, la matière précieuse dans laquelle elle est faîte, et sa taille. L'Etat bien entendu en temps qu'organisme de gestion s'arroge le monopole de la monnaie, c'est le gouvernement qui frappe la monnaie, et qui régule son cours. En contrôlant ainsi la monnaie l'état peux organiser le pays dans son aspect monétaire, sachant que chez les hommes la monnaie a une grande valeur cela est un gage de puissance. Un homme ayant beaucoup d'argent, un aristocrate en résumé. Un bourgeois comme ma personne, ou un membre de la noblesse peux acquérir une quantité respectable de pouvoir grâce à la monnaie. Mais pour parler de ses fondements, la monnaie chez les hommes est un lien de confiance car elle est investit d'une valeur symbolique.

Une sorte donc de paiement symbolique permettant le commerce, et l'épargne à grande ampleur, et ceux de toute nature comme les services, et la nourriture. Elle a donc des dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques. Par exemple un grand homme a dit "Le pouvoir militaire d'une nation dépend de son pouvoir économique", ce qui explique en grande partie toute l'importance des impôts, et de la Trésorerie d'Etat. Car ce système permet de faire appel à des volontaires, mais aussi des mercenaires vendant leurs services pour argent comptant, et aussi de lever des troupes, et les entretenir pour le long terme comment en payant leurs équipements, et leurs nourriture. Un état riche peut ainsi entretenir une vaste armée grâce aux impôts prélever au peuple en pièces d'or ce qui explique d'ailleurs la très grande puissance de l'armée humaine, de plus l'argent a la grande vertu d'être un moteur de progrès, et de permettre à l'état de maintenir l'ordre. Les hommes ressentent le besoin d'améliorer leur existences, et cela en gagnant plus d'argent, pour le dépenser, et acquérir des biens, ou des services pour améliorer son quotidien. En utilisant la monnaie il contribuent ainsi à entretenir les échanges monétaires permettant ainsi à d'autres hommes de faire de mêmes avec l'argent qui circule entre-eux. A terme si cela est fait de façon favorable la monnaie permet une "croissance" qui se résume en une amélioration des conditions de vie du peuple. Un état économiquement prospère où la monnaie s'échange avec fluidité, et au commerce florissant peux ainsi développer un accroissement général de la richesse de la population, et le développement classe marchande qui vend des biens en échange de monnaies. Cela permet notamment de capitaliser sur la "cupidité" de certains hommes qui en cherchant à s'enrichir contribue au progrès, et ainsi à améliorer l'existence d'autres hommes sans pour autant le vouloir à l'origine...

Néanmoins ce système à aussi certaines lacunes, et pas des moindres. Certains hommes démunies qui n'ont aucun richesses se retrouvent ainsi à vivre dans l'indigence, d'autres pour acquérir davantage de richesses, et sans scrupule peuvent commettre des actes répréhensibles. La monnaie est aussi un formidable moteur d'inégalités sociales, les hommes détenant le plus de richesse peuvent détenir ainsi un vaste pouvoir, et des privilèges tandis que d'autres vivent dans la misère, en elle-même la monnaie est un vecteur de progrès, mais ne peut pas profiter à tous. Elle peut aussi être une cause de guerre. Comme tout système donc le système monétaires à ses avantages, et inconvénients. Il continua ainsi à parler de la monnaie, et de ses tenants, et aboutissants pendant un certain temps avant d'enchaîner sur la politique.

Quand au gouvernement pour tout éclaircir le chef suprême de l'Etat est l'empereur, et sa famille dont les membres sont pourvus de nombres des postes importants de la hiérarchie même s'il n'y a pas que des Kohan dans les plus hautes sphères du pouvoir. Personne n'est au dessus de sa majesté impériale, et tous sont enjoints à lui rendre des comptes. Il gouverne à la capitale tandis que ses représentants les duc, et les grand seigneurs administrent les autres cités de grand importance. Ils font partis du conseil des souverains au même titre que les hauts dignitaires tels que l’intendant, les généraux, amiraux, le Grand Trésorier entre autres... Les hauts dignitaires comme ma personne aidznt à la prise de décision, et font état de leurs avancées et de leurs décisions par grands thèmes. Ils forment également le noyau de la cour impériale tout en en ayant chacun une, de moindre importance. La noblesse quand à elle dispose du petit-peuple, qui est à son service, mais entretient une relation plus harmonieuse avec la bourgeoisie qui forme l’élan économique de la nation. Ma personne faisant plutôt partie de la bourgeoisie... Ceci fait il aborda ensuite le dernier thème sur lequel l'avait questionné l'elfe.

Quand aux différences des mœurs des différents peuples vous avez vue en partie juste sieur Nomin, mais cela ne tient pas qu'a ces quelques points Mais aussi à l'histoire aussi, la race joue un faible rôle, ainsi que le climat qui peut définir une société, et une culture selon la façon dont les hommes s'adaptent, et s'organisent pour survivre. Culture qui quand à elle s'enrichit avec le temps, les gouvernements, les arts, et les traditions qu'elle soient de provenances noble, ou populaire. L'histoire quand à elle comme par exemple une guerre, ou une révolte peut donner une nouvelle direction à une société, et fonder une nouvelle culture. Par exemple est-ce que la culture elfique serait la même si les vampires n'avaient jamais existé, et si les humains, et les elfes se faisaient la guerre? Cela, et bien d'autres événements peuvent chambouler les vies, les sociétés, les traditions, et la culture. Et avec tout cela les mœurs.

Les fréquentes guerre contre les vampires ont ainsi distillé par exemple des mœurs de haine, et de crainte à leurs égards. Le fait que nous étions alliés aux elfes avaient changés nos mœurs favorablement à vôtre égard.

Pour citer un autre exemple parlons des alayiens. Tout les humains sont de la même souche oui même s'il y a de maigres différences raciales, et pourtant le poids de leurs histoires, de leurs cultures, de leurs religion, et de leurs existence en alayia on inculqués dans leurs mœurs la haine de la magie, des elfes, et des dragons ainsi qu'une façon plus radicale de voir l'exploitation de la nature par l'homme. Ainsi tout à une logique dans l'histoire, et une raison, et l'on peut facilement comprendre l'évolution d'une société, et de ses mœurs en connaissant son passé. C'est ce passé qui as forgés tout les peuples qu'ils soient Armandéens, ou Alayien. C'est le contact entre ses peuples qui les as forgés, et qui continuera à les forger. Vous aussi jouez un rôle dans cela parmi les vôtres comme moi parmi les miens...

Il s'arrêta ensuite après ce long discours avant de demander calmement.

Avez vous d'autres questions dont vous désirez me faire part? Souhaitez vous que je confie des précisions sur d'autres point où se portent vôtre intérêt? Sinon me permettez vous de fumer un peu? Demanda t-il calmement en sortant sa pipe.

Et bien, il n'avait de toute évidence pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour meubler la conversation. En quelques questions bien placées, il lui avait fait produire un interminable discourt qu'il écouta de bout en bout sans l'interrompre ne serait-ce qu'un instant et sans ciller, le fixant simplement sans produire le plus petit mouvement, comme une statue vivante dont le regard pénétrant resté posé sur le vieil humain qui dissertait pour lui. Il aurait été bien impolie de ne pas l'écouter pleinement alors qu'il lui faisait user sa salive, n'est-ce pas ? Bon, d'habitude cela ne le dérangeait pas vraiment d'être impolie mais là ce n'était pas dans son intérêt que de l'être, alors il ne l'était pas. Et si son regard fixe pouvait en troubler plus d'un, il était certain que ce ne serait pas le cas de ce politicien là qui devait être habitué à toutes sortes de choses, d'attitudes. Mais effectivement, il en avait toujours troublé plus d'un avec ses manières, ce qui était parfaitement volontaire après tout… Parvenir à déstabiliser quelqu'un, c'était prendre l’avantage sur lui. Le gouvernement avait donc le monopole de la monnaie… mais que se passerait-il si ce monopole était subversivement remit en cause ? Une idée singulière se formait dans son esprit, peut-être devrait-il lui poser directement la question. Pourtant, il ne le fit pas immédiatement, continuant de décrypter ce qu'on lui exposait. Ainsi, l'aristocratie était un terme que l'on utilisait aussi pour des individus non nobles mais riches ? Il avait toujours pensé qu'il s'agissait avant tout de nobles. Enfin tant pis. Un autre détail important résidait dans la notion d'habitude, mais surtout de confiance et de symbolisme, qu'exprimait l'humain… Ainsi, tout le système était basé sur la confiance en la monnaie ? Son esprit se mit lentement à bouillonner d'idées pour geler ou détruire ce système, ou simplement en tirer partie… Il y avait tant de choses à accomplir avec des notions comme celles-ci, aussi biaisées et controversées. C'était proprement superbe, à la fois de faire tenir un tel empire sur pareilles idées, et quelles restes cependant vulnérables. Un géant aux pieds d'argile.

Il brûlait d'envie d'en entendre davantage. Et de le presser de questions. Mais n'en fit rien, se contenant avec dignité et froideur. C'était qu'il n'avait vraiment pas envie de l'interrompre… ça ne le mettrait pas du tout dans de bonnes dispositions et ça incommoderait également son interlocuteur, il en était certain. Et puis on lui confirmait une partie de ses hypothèses. L'argent permettait d'améliorer la vie des hommes et du royaume mais était aussi création de pauvreté et d'inégalités. Tout et son contraire, comme souvent avec les êtres humains, mais c'était en cela qu'ils étaient souvent fascinants. Néanmoins, il faillit lui rire au nez à la question qu'il posa sur le peuple elfique. Ce n'était certes pas sa faute… Il faudrait sans doute qu'il lui explique en détail d'ailleurs, pourquoi c'était si drôle, comme question. Néanmoins, il comprenait parfaitement où il voulait en venir. Il resta un long moment silencieux, bien après qu'il eut finit de parler, cependant et hocha simplement la tête en permission… Il observa l'humain s'adonner à ce qu'il appelait 'fumer' sans vraiment parler. Trop de choses lui occupaient l'esprit et quand il était ainsi prit par l'inspiration, il était bien difficile de le faire avoir des contactes sociaux. Néanmoins, il ne s'éloigna pas pour autant et défila simplement le restant de ses pensées. Lorsqu'il éleva de nouveau la voix, ce fut en restant pensif. « J'aurais apprécié pouvoir séjourner à Gloria quelques temps et observer tout cela. En l'état ce n'est hélas pas envisageable. Mais qui sait ? » Qui sait, peut-être qu'une fois la rébellion victorieuse il le pourrait. « Je vous remercie du temps que vous m'accordez, et des informations que vous acceptez de me transmettre. Tout ceci est grandement apprécié, croyez-le bien » Il cilla enfin, après plus d'une demi heure et en levant un peu le nez, il jaugea de l'heure à la louche. Il était encore relativement tôt…

« J'apprécierais que vous poursuiviez votre élocution bien sûr, mais je ne désire point vous retarder dans votre voyage. Si vous devez prendre congés, n'hésitez nullement à m'en faire part... »

Avec l'autorisation de l'elfe Crissolorio ne se dérangea point pour allumer sa pipe, et fumer un peu. Cela faisait du bien après tout de le faire de temps en temps quoi qu'on en dise. D'ailleurs par chance le vent ne fit pas en sorte que la fumée aille vers l'elfe, et cela était appréciable car pour gâcher une conversation faire toussoter son interlocuteur était toujours efficace, de toute façon Crissolorio l'éteindrait si jamais la légère brise environnante se mettait à amener la fumée vers le jeune elfe. Jeune elfe qui semblait en pleine réflexion, Crissolorio ne le dérangea pas dans ces dernières, et se contenta de fumer silencieusement. Des fois le silence était agréable après tout, la légère brise, le chant des insectes, et des oiseaux. Oui cela avait quelque chose d'agréable en soit, et valait bien qu'on se taise un court instant...

L'elfe néanmoins reparla enfin, et Crissolorio l'écouta attentivement. Crissolorio se dit que finalement oui cela était dommage pour cet elfe, ce dernier aurait pu découvrir de belles choses, dommage qu'il ne s'y soit pas pris quelques années auparavant. Le Grand Trésorier aurait peut-être même apprécier venir en aide à un jeune elfe aussi prometteur, Crissolorio savait déceler dans une regard, et une attitude le pragmatisme, et l'intelligence nécessaire à un grand avenir, ou du moins nécessaire à quelqu'un qui va endosser de grandes responsabilités. Et il aurait trouvé dommage le fait que ce Nomin ne puisse pas exprimer pleinement son potentiel.

Oui qui sait? Peut-être que les choses évolueront dans l'avenir néanmoins j'espère que ce ne sera pas dans un sens qui me sera par trop défavorable pour tout avouer, néanmoins si jamais l’occasion se présentait je ne serai point contre l'idée de me libérer une journée pour vous faire visiter la cité de Gloria sieur Nomin. Enfin c'était peu envisageable surtout qu'il voulait rester Grand Trésorier donc ce serait sans un certain cas de figure, mais qui sait? Peut-être qu'avec un peu de chance la situation envers les non humains dans l'empire se stabiliserait un tant soit peu? Avec un peu de chance... Puis bon il avait fait visité les jardins du palais à une jeune fille dénommé Lucie, ce n'est pas comme s'il ne pouvait pas faire de même pour un elfe aussi sérieux, et intéressé par la chose politique...

Tout le plaisir est pour moi. Après tout ce n'est point comme si j'étais vraiment particulièrement pressé. Et puis ce n'est point tout les jours que l'on rencontre un elfe comme vous en de si favorable conditions surtout par les temps qui courent... Après tout normalement il aurait du revenir à Gloria dans quelques mois donc on pourrait presque dire qu'il était même un peu à l'avance, mais comme les situation politique aux alentours d'Althaïa la Romantique était devenue légèrement tendue il fallait dire qu'il n'avait pas particulièrement eu le choix.

Quand au fait que les conditions de cette rencontre était favorables... Disons que sachant que les elfes sont censés être alliés des rebelles, et qu'en croiser un de façon pacifique n'était pas du fait de tout les jours Crissolorio ne pouvait que consentir dans le sens que c'était une chose agréable.

A vrai dire à l'origine je ne comptai point m'attarder en ces lieux-ci sieur, mais tout compte fait je ne suis de un point réellement pressé, et de deux je ne risque point de croiser à nouveau un elfe avant longtemps... Il n'allait pas dire jamais après tout car il préférait ne pas dire que Fabius Kohan, et les alayiens avaient leurs chances d'écraser l'alliance, et avec elle les races magiques. Déjà que Crissolorio ne cautionnait en rien cette guerre, et encore moins ces génocides même celui des vampires à l'extrême limite. Ce genre de coulée de sang, et de massacre en chaîne, et le fait de barbare, et une considérable perte de temps. De plus c'est une perte pour le commerce, et Armanda n'avait pas connu la paix depuis déjà plusieurs années, et Ostiz ne serait pas mécontent qu'une nouvelle paix s'installe sur le continent, et durablement de préférence. Tout le monde en avait besoin, et le peuple avait depuis trop longtemps souffert...

Je peux encore vous faire part d'un peu de mon temps sieur si tel est ce que vous désirez. Mais avant au vu du fait que j'ai prestement répondu à vos précédentes interrogations j'aurai quelques questionnements à vous faire part à mon tour. Il réfléchit courtement puis demanda calmement à l'elfe.

A vrai dire comme beaucoup d'homme j'en sais assez peu sur vôtre peuple, à part ce que j'ai appris de la part d'un professeur elfique, de quelques sources diverses, et de ce dont vous venez de m'informer sieur Nomin, et je vous serai fort grée de vouloir bien me parler d'un point particulier de vôtre peuple, son histoire. Après tout nul doute que l'histoire de vôtre peuple doit être passionnante. Et puis il appréciait particulièrement ce genre de connaissances, à but purement intellectuel, et non pratique bien entendu.

Il hocha la tête en un geste d'agrément, à l'hypothèse d'obtenir un guide attitré pour visiter la ville-capitale des humains. Ce serait certainement très utile, ainsi il éviterait de se perdre et de manquer tout ce qui était vraiment intéressant à voir. Il se fichait bien des bas quartiers, ou même des quartiers nobles d'ailleurs, si les plans de la cité qu'il avait étudié étaient exactes… Ce qu'il voulait c'était voir les mécaniques, pas le dénuement ou l'ostentation. Mais il serait temps d'y penser plus tard, ce n'était pas pour tout de suite, avec la guerre qui sévissait. Il avait beau émettre le désire de visiter la ville, il n'était pas particulièrement optimiste sur ses chances de pouvoir effectivement marcher dans ces rues-là avant au moins quelques siècles. Pour un elfe ce n'était pas grand-chose, à peine un battement de coeur dans une longue vie, mais pour un humain déjà âgé comme celui-ci, cela signifiait la mort, ni plus ni moins. Néanmoins on lui avait dit qu'il était impolie de mentionner le temps qui passe et il ne désirait pas froisser son interlocuteur. Aussi resta-t-il muet sur le sujet. Ça aurait été mal le remercier, une fois de plus, après sa patience. « Effectivement, les contacts entre nos peuples ne sont plus ce qu'ils étaient, je le déplore. Il serait dommage de ne pas profiter de cette chance. Néanmoins, je réitère mon affirmation, ne vous embarrassez pas de moi si vous le devez »

Qu'au moins, on ne vienne pas l'accuser de ralentir qui que ce soit. Il avait souffert la politesse d'usage et si quiconque lui cherchait noise, il se ferait un plaisir de pointer ce fait du doigt, ou du sortilège si vraiment il le fallait. A la réflexion, il serait sans doute intelligent qu'il s'offre une arme, de son choix, pour s'assurer un minimum de protection en dehors de sa magie, qui ne pourrait pas toujours l'aider. Bref. Il verrait cela quand il pourrait, pour l'instant ce n'était pas le cas. Il se réintéressa à l'humain qui lui reposait des questions. L'histoire de son peuple ? Vaste sujet. Il hocha néanmoins la tête et débuta son récit, tentant de ne pas trop s'étaler afin de garder une structure cohérente et surtout dynamique, car l'histoire de son peuple était parfois difficile à raconter. Il la conta autant qu'il pu, depuis leurs débuts sur une autre terre jusqu'à Armanda en passant par l'arrivée des hommes, les guerres… Cela prit, certes, un certain temps. Ce qui était bien normal puisque le passé des siens était excessivement long et riche de nombreuses anecdotes qui n'avaient parfois rien à voir avec le monde extérieur. Lorsqu'il eut finit, il s'interrompit de nouveau et l'observa un moment, le laissant digérer ce qu'il venait de lui expliquer dans les grandes lignes…. Car évidemment il faudrait des âges pour tout raconter. Une fois que ce fut fait, il reprit la parole.

« Une idée m'est venue, au fil de ce récit. Il existe, ce me semble, le système de l'usure, chez votre peuple. Consistant pour une personne de pauvre statut à emprunter auprès d'un individu de statut plus élevé, avec promesse de remboursement en plus d'une somme supplémentaire, représentant l'effort du prêt. Mais que diriez vous d'institutionnaliser cette façon ? Après tout vous avez bien dit que l'argent était le monopole de l'état… et cette pratique est, certes acceptée, néanmoins informelle et ainsi hors de la légalité, n'est-ce pas ? Imaginez donc, sieur, une entité parfaitement légale, dont le commerce serait justement de prêter et recevoir un retour agrémenté d'un supplément, et capable de protéger et conserver l'argent prêté en le faisant fructifier par divers placement ingénieux. Ne serait-ce pas là une entreprise riche en opportunité ? Cela pourrait amener de nombreux bienfaits en plus d'offrir une occasion à certains aristocrates, comme vous dites, d'user de leurs possessions » Qu'en dirait-il, cet homme-là, qui semblait si prompte à faire l'éloge de la monnaie et de son systeme.

Sincèrement pour le coup cette conversation ci n'était point désagréable pour le vieil homme. Crissolorio n'avait peut-être jamais été très sociable, encore plus maintenant avec les effets de son totem qui agissaient étrangement depuis le 10 Mars, mais qui semblaient s'être grandement atténués du moins au point que le Grand Trésorier puisse discuter avec quelqu'un sans ressentir une gêne visible. Et le fait que cette conversation était agréable venait sans doute en grande partie de son interlocuteur, un elfe. Même si sincèrement Crissolorio n'avait jamais était ni au stade de vénération des elfes, ou même d'éloges sur eux sauf quand il était enfant, mais il fallait avouer que cela attirait en partie sa curiosité, mais au final c'était surtout le fait que cette conversation était typique de celle pouvant se tenir entre deux êtres raisonnés, et cultivés. Et ce genre de conversation calme, polie, et appliquée était du genre qu'il affectionnait.

Et de plus avec un jeune elfe qui semblait désireux d'en apprendre plus sur le peuple du grand Trésorier, et qui montrait un grand intérêt dans la chose politique, il ne pouvait donc qu'être enthousiaste à l'idée d'aider le sieur Terendul. Et le fait de pouvoir ainsi jouer un rôle même minime dans la politique elfique, et ce pour le mieux n'était pas du tout pour lui déplaire. Il avait après tout toujours été philanthrope à certain égards il fallait le dire.

Vous ne m’embarrassez point sieur Nomin au contraire dirais-je même. Je vous réitère donc moi aussi cette affirmation ci. Pour les contact entre nos peuples je ne ferai point d'affirmation présomptueuses car je n'ose point prétendre de quoi le lendemain sera constitué, mais je suppose que dans un scénario favorable la séparation qui s'est opérée entre l'empire humain, et l'alayia ne peut que se présenter comme un présage favorable pour une éventuelle paix future entre les hommes, et les elfes.

Puis l'elfe consentir heureusement par la suite de lui parler de l'histoire du peuple elfique, sujet intéressant, et très vaste que cela. Mais après tout tout ce qui concerne la culture, et l'histoire est d'une certaine façon très intéressante. Il est toujours bon de se cultiver, et d'en savoir plus. Crissolorio ne pouvait peut-être pas se vanter d'être le plus grand des érudit, mais ce n'est pas pour autant qu'il ne recherchait pas le savoir.

Savoir qui pouvait être aussi bien le pouvoir qu'un simple sujet d'intérêt, et de curiosité comme à propos du peuple elfique. Après tout il ne comptait point utiliser le savoir envers ce peuple pour jouer contre lui, et à part pour montrer qu'il s'y connaissait à ce domaine, et clouer le bec à un, ou deux personnages prétentieux Crissolorio n'en tirerait pas forcément un intérêt pratique sur le long terme. Dans ce cas là la connaissance se suffisait donc en elle-même.

Dans tout les cas il fallait avouer que l'histoire elfique n'avait point à rougir devant l'histoire humaine, même s'il fallait avouer que le peuple humain était néanmoins plus actif, et réactif, mais le peuple sylvestre était quand à lui plus ancien, et donc cela compensait. Dans tout les cas comme toute histoire elle était remplie de faits divers, de malheurs, de batailles, mais aussi de progrès. Montrant bien que l'histoire d'un peuple aussi conservateur que soit ce dernier ne reste jamais figée dans le temps. Mais en perpétuelle évolution.

Dans tout les cas il tenta de son mieux d’emmagasiner tout ceci, en se rappelant de tout noter ce soir pour éviter un oubli future. Qui sait? Il pourrait peut-être même rajouter quelques extraits dans la bibliothèque impériale... C'était peu probable peut-être, mais il n'en serait pas peu fier de contribuer à rengorger le savoir impérial à sa façon.

Puis le jeune elfe en face de lui eu une idée. Somme toute une idée étonnante à y réfléchir. Néanmoins après moult réflexions Crissolorio conclut que ce serait sans doute là une bonne idée... Cela démontrait bien que ce Nomin Terendul était au moins quelqu'un d'attentif.

Effectivement cela pourrait être une belle idée. Cela pourrait aussi permettre de racheter aux frais de cette institution "les dettes" de quelques gens de la noblesse, et de la bourgeoisie pour s'assurer les faveurs de ces derniers. Et ainsi permettre à la couronne, et à cet organisme d'influencer ceux qui ce sont endettés auprès d'elle. Cela pourrait aussi aider à un développement plus rapide du commerce en prêtant de l'argent à ceux qui en ont besoin pour le faire fructifier, et ceux sous promesse d'un remboursement futur que ce soit d'une traite, ou bien disons par exemple. Un dixième de la dette par année pour donner le temps au emprunteurs de rembourser dans les temps grâce aux bénéfices qu'ils auront engendrer. Cela pourrait aussi permettre à ces institutions d'acquérir une grande importance du point de vue économique.

Et aussi un bon moyen de se remplir les poches légalement ce qui ne lui déplairait pas, et en plus personne ne pourrait critiquer cette façon de faire vu que c'était le type d'échange donnant-donnant par excellence si chaque parti respectait le contrat. Et après quelques instants de réflexion il reprit calmement.

Nous pourrions appeler ce genre de système banque. Dérivé de "banca", banca qui est un mot employé pour sous-entendre la table de changeur ou de commerçant, le lieu où se fait le trafic, le commerce de l'argent. Une belle dénomination je pense.

Il resta ensuite silencieux quelques instants avant de dire.

Pour tout avouer c'est là une excellente idée que vous avez formulés sieur Nomin. J'estime même que vous avez un grand potentiel en tant que futur politicien, et serait prêt à vous dispenser quelques conseils si vous le désirez... Ecoutez. Vous venez même de me donner envie de tenter le Néant, en essayant d'instaurer ce genre de système. Sachant que vous avez eu l'idée bien entendu je vous inviterai à y participer, et à partager ensembles les potentiels bénéfices que ce genre d'entreprise pourraient engendrer. Il poursuivit ensuite en s'assurant que son interlocuteur écoutait.

Il faudra sans doute de l'argent pour ce genre de projets. Beaucoup d'argent... C'est là que j'interviens car j'ai une assez grande fortune derrière moi, mais il serait sans doute plus confortable pour nous de commencer avec d'autres investisseurs que moi. Vous pourriez sans doute en être un sieur Nomin? Et si vous n'avez pas assez d'argent vous auriez peut-être une connaissance qui serait prêt à tenter ce genre d'expérience? Il connaissait bien parmi les marchands rebelles très riches Aldaron Triade qui avait même était son ancien professeur à une époque lointaine, mais ce n'est pas comme s'il se fréquentaient ces temps-ci avec cette histoire de rébellion, il en aurait bien parlé à ce Nomin, mais il craignait de mettre un peu son ami dans une position délicate...

Il faudra aussi une aide juridique, et politique pour que cet organisme s'établisse. En tant que Grand Trésorier je pourrai faire en sorte que cette "banque" puisse perdurer sur le long terme, et même prospérer, bien entendu il faudra que nous discutions de certains point en un autre lieux, et un autre temps si jamais cela vous intéresse... Après tout n'est point le genre de projet qui s'établit à l'aveuglette, il faudra certains préparatifs sans aucun doute pour arriver à un résultat satisfaisant... Comme par exemple évitez de mentionner à l'empereur que deux elfes rebelles étaient à l'origine avec lui de cette institution...

Puis ceci fait il acheva impassiblement en écoutant attentivement la réponse de son interlocuteur.

Alors sieur Nomin? Seriez vous intéressez par le fait de prendre part à cette courageuse entreprise?

Il avait là l'interlocuteur idéal pour jauger de son idée, un homme politiquement bien placé et qui avait une connaissance pointue des usages de la monnaie, et de ses possibilités. Il ne pourrait donc manquer de lui donner un avis d'expert sur tout ceci. Même si, bien évidemment, il ne doutait pas de son propre génie. Il était lui après tout, pourquoi aurait-il faux ! Non non il avait parfaitement cerné les choses, mais il voulait tout de même se l'entendre dire, ce serait toujours une assurance supplémentaire. Et puis… il pouvait l'intéresser, non ? S'il était si bien placé dans la société humaine, se le mettre dans de son côté serait certainement une fameuse idée et pourrait fluidifier la création de cette fameuse entité. Oui, l'appui d'un tel homme serait particulièrement appréciable et il n'avait guère de doutes quant à la suite de leur conversation. Il lui laissa néanmoins le loisir de la réflexion, n'appréciant pas l'idée de le piéger. S'il prenait part au projet ce serait de son plein grès uniquement. Il fut donc pleinement satisfait lorsqu'il lui confirma comme il l'attendait ses hypothèses. C'était plaisant de constater encore une fois qu'il avait vu juste. C'était toujours flatteur après tout. Et une autre flatterie fut de le voir poursuivre sur ses traces et approfondir encore davantage cette première opportunité. Comme il l'espérait, son expertise et sa connaissance des humains allaient être d'une aide appréciable, sans compter qu'il l'inspirait après tout et ce qu'il inspirait ne pouvaient que réussir.

Une institution pareille pourrait non seulement se développer et se renforcer au point de devenir un acteur majeur de la société, mais elle pourrait à terme supplanter le gouvernement sur certains sujets et s'offrir une indépendance acquise par la puissance économique. Il voyait également là une magnifique occasion d'obliger son propre peuple à vivre dans le présent et prendre une part plus active dans l'usage de la monnaie. « Le nom me paraît approprié » Il n'était pas doué pour l'inspiration purement littéraire, du moins de ce genre, autant prendre ce qu'on proposait. Et puis cela lui faisait un premier pied dans l'aventure, c'était le filet pour prendre le poisson. Mais c'était certainement de bonne guerre, il n'y verrait guère d'inconvénient à son sens. La suite coula abondamment dans son sens et ce n'était encore une fois, pas pour lui déplaire. Il était dit qu'en cette journée, il serait porté à la satisfaction la plus haute et cela changeait agréablement des autres fois. « J'ose croire que j'ai effectivement envie de prendre par à ce dont je suis l'instigateur, messire. Et votre candidature vient d'être acceptée, si je vous en ai fait part c'est d'ailleurs dans cette optique. Nous devrons en discuter plus avant lors de notre prochaine rencontre, mais en attendant sachez que je suis effectivement d'accord, nous avons besoin d'autres investisseurs »

Et il avait déjà une idée sur la question. « Je pense également qu'il serait bon d'établir notre entreprise par écrit à l'occasion de cette futur rencontre, ce en compagnie de nos investisseurs. Ainsi, il existera un contrat écrit ainsi que l'indication des apports de chacun. Ce sera, je pense, une fondation nécessaire avant d'aller plus loin » Il cligna des yeux « Chacun de nous devrait démarcher des contactes et émettre une réflexion sur ce qu'il serait bon d'immortaliser par écrit ainsi que les témoins nécessaires pour ces formalités. Dès que nous le pourrons, nous pourrons reprendre contact afin de programmer une nouvelle rencontre. Qu'en dites-vous ? Cela vous conviendrait-il ? »

La rançon du pouvoir

Cet elfe était plein d'idée, intéresser, et prometteur. Crissolorio était de plus en plus sûr que ce Nomin Terendul serait sans doute promis à un grand avenir au sein du peuple elfique, et cela serait sans doute pour le mieux d'une certaine façon. L'on a toujours besoin de politicien efficace, et vraiment dévoué au bien de la nation, des hommes, et des femmes sachant que le bien d'un peuple n'est pas forcément le bien machinéen, mais le bien d'état, des hommes, et des femmes qui sont près à tout faire s'ils savent que les conséquences de leurs actes seront favorable à la nation sur le long terme. Car c'est cela que doit être un politicien. Patient, pragmatique, sage, et un peu froid sans être cruel. S'il peu en plus se targuer d'une certaine philanthropie c'est un plus non négligeable. Et ce Nomin avait visiblement le profil comme Fabius Kohan l'avait lui aussi au contraire de ce mou de Korentin Kohan... Au final avec des hommes, et des elfes de cette valeur le continent serait promis sans aucun doute à une belle prospérité, et à un glorieux avenir. Espérons que l'avenir lui donne raison...

Sinon le nom "banque" convenait à l'elfe. C'était bien car un nom elfique aurait sans doute fais un peu suspect, et après tout Crissolorio aimait des fois qu'on apprécie ses bonnes idées c'était en soi flatteur aussi. Au final ce projet serait l'oeuvre de Nomin, et de Crissolorio, et le voir se développer si cela marchait aurait de quoi rentre fier le Grand Trésorier, qui aurait là laissé sans doute une belle oeuvre au continent qui lui survivrait peut-être ainsi qu'a Nomin aussi si cela marchait vraiment bien. Une belle façon en résumé de graver son nom dans le marbre pour l'éternité, n'était-ce pas là après tout que le rêve de chaque homme? Que son nom soit éternel ainsi que son oeuvre que ce soit par la reproduction, ou autre. Au final l'homme voulait laisser sa marque en ce monde, et cette occasion ci était sans aucun doute une belle opportunité pour le faire pour Crissolorio.

Dans tout les cas c'était avec une assez grande satisfaction intérieure qu'il accueillit la réponse positive de l'elfe quand à prendre part à cette petite aventure. Même si en y réfléchissant cela aurait été assez saugrenue que Nomin refuse, c'était lui qui avait mit en avant cette idée, on ne lâche pas comme ça ce genre de choses... Au final il appréciait l'esprit entrepreneur digne d'un politicien, ou d'un marchand avisé de l'elfe. Comme quoi ce n'était pas là qu'une qualité humaine... D'ailleurs l'elfe disait qu'il était aussi partant pour que Crissolorio prenne une part active au projet ce qui à la fois était un choix très agréable, et judicieux. Sans son soutien après tout ce genre d'institution aurait peu de chance de pouvoir se développer...

Nous sommes donc d'accord sur ce point-ci sieur Nomin. Dit-il de façon diplomatique aux premières paroles de l'elfe.

Un contrat, ou un traité serait une excellente idée effectivement. Car après tout aucun accord commercial, ou ne serait-ce qu'officiel ne pourrait se faire strictement à l'oral, et lorsqu'ils auront signés les participants du projet auront ainsi figer l'accord, et ses termes de façon bien clair...

Il écouta ensuite le discours de l'elfe, et poursuivit à nouveau calmement.

C'est bien là le minimum à faire après tout. Je suis entièrement d’accord avec ce que vous me proposez là sieur Nomin. Espérons que ce projet ci soit couronne dé succès.

Il resta silencieux courtement après avoir dit cela, et poursuivit.

Cela, et le fait qu'a part nous deux sieur Nomin, et les augustes personnes qui accepteront de nous suivre bon gré, mal gré ce projet devra rester jusqu'au bout secret. Sinon quelqu'un pourrait tenter d'y porter sévices... Il connaissait beaucoup de personnes qui pourraient ne pas être d'accord avec ce genre de choses après tout.

Avez vous déjà des idées d'éventuels investisseurs sieur Nomin? De mon côté il y aurait bien quelques membres de ma famille, et connaissances qui pourraient être intéressés par cette proposition. Après tout sa famille était riche donc autant miser en grande partie dessus...

Une fois qu'il eu écouter les paroles de l'elfe il enchaîna par la suite de façon conciliante.

Posséderiez vous un moyen magique pour que nous puissions nous contacter? Ou bien voulez vous que nous nous arrangions à l'avance des modalités de nôtre entrevue prochaine?

Puis après que cela fut plus, ou moins éclaircis Crissolorio tendit calmement la main à l'elfe. Même si cela n'est pas aussi solide qu'un contrat il est vrai. Concluons au moins cet arrangement de façon symbolique sieur Nomin. Puisse l'avenir faire fructifier nôtre entente.

Ils étaient sur la même longueur d'ondes, c'était très bien. Il aurait été de mauvaise augure de voir se former des controverses dès à présent et entre des partis majeurs de l'affaire. Il ferait en sorte de se créditer l'idée, ce qui n'était après tout que naturel puisqu'elle venait de lui. Mais tout ceci serait clairement établit la prochaine fois. « Je possède effectivement des moyens de vous contacter en toute discrétion. Je ne peux m'avancer à prévoir notre prochaine rencontre pour le moment, trop de variables inconnues viennent obscurcir les possibilités » Il ne savait même pas s'ils seraient tous en vie à ce moment-là de toute façon vu comment les choses allaient. Il était fort possible que Néant ait engloutit le monde avant qu'ils ne se retrouvent. Il lui serra toutefois la main. « Je l'espère, messire Ostiz » Il ne pouvait offrir meilleur espoir pour le moment que celui-ci… il était déjà magnifique qu'il parvienne de nouveau à faire le moindre plan en sachant ce qu'il savait. Mais tant qu'il y avait de la vie, il y avait une infime chance qu'ils survivent non ? Autant préparer cette infime possibilité, c'était tout ce qu'il lui restait pour ne pas sombrer dans le désespoir et la folie. « Je vous recontacterais dès que je le pourrais pour vous proposer une entrevue dans des conditions acceptables par tous… D'ici là nous avons beaucoup à faire et penser et devons encore nous accommoder du contexte actuel même si nous n'agréons pas à toutes les polémiques qu'il véhicule. Mais c'est du moins avec plaisir que je m'occuperais de construire ce projet en attendant nos retrouvailles » Il détourna enfin son regard, observa les hommes présents puis revint au trésorier, le salua courtoisement avant de se détourner pour quitter les lieux. Après tout l'autre devrait forcément reprendre la route et lui-même était parti depuis suffisamment longtemps pour que son père prenne les armes. Mieux valait ne pas abuser de sa chance.

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