A l'aube du 10 Mars

Autant revenir jusqu’à Gloria avait été relativement long, autant son arrivée lui laissait déjà un gout amer... L'air été chargé... Les effluves familières des bas quartiers emplissaient ses narines, de cette odeur acre qui lui rappelait qu'elle était enfin de retour. Sans pour autant que cette fois ci, elle ne se sente de nouveau "Chez elle"...

Gloria la Magnifique... Une curieuse appellation, quand on passait sa vie aux premiers rangs des enceintes extérieurs de la ville... Cela perdait clairement de son sens.

Livilith n'était pourtant pas du genre à rechercher confort et grande demeure, mais aujourd'hui plus qu'habituellement, l'idée même d'être ici lui déplaisait... Son père -adoptif- lui manquait... A croire qu'elle était tout à coup mélancolique. Cela faisait un moment qu'elle n'avait plus rêvée de lui. Mais parfois le manque se faisait de nouveau sentir. Il était son seul proche et elle ne s'expliquait toujours pas sa disparition depuis tout ce temps. Il avait pourtant fallut faire avec. Mais elle se sentait de plus en plus... Seule... Aujourd'hui tout particulièrement. Et tandis qu'elle arpentait les rues dans l'espoir de se changer les idées, elle se surprit à remarquer des changements étranges... L'air devint humide, chaud, insupportable... Le vent se leva en brise légère puis en bourrasque l'instant d'après, si bien qu'elle se surprit à tenir sa capuche pour ne pas la perdre... Un vent tout aussi lourd que l'air qu'il transportait. Et avec lui, le sentiment que quelque chose de bien plus grand suivrait...

Son instinct la guida jusqu’à une petite place sombre ou ne subsistait qu'un arbre, au milieu des pavés sales et d'un banc de fortune taillé dans la pierre... Elle se prit à observer un couple en train de passer rapidement. Il était tard -ou tôt selon les mœurs-, elle n'était pas habituée à croiser du monde et encore moins à cette si avancée de la nuit... L'homme entrainait sa bien aimée vers une ruelle, la serrant d'un bras contre son corps, ils ne l'avaient sans doute même pas remarqués. Elle les détailla longuement, jusqu'à ce que leurs silhouettes disparaissent dans les ténèbres. Et a nouveau seule, elle resta plantée face à l'arbre de longues minutes... Le poids de la solitude pour seul compagnon. Resserrant alors sa cape contre elle, elle vint se blottir sur la pierre. Genoux repliés contre son corps... S'imaginant le visage de Rodric, ses traits. Son regard sévère mais juste. Essayant de se souvenir de sa voix... Le vent ne l'y aidait pas, elle pesta tout bas et se mit alors à détailler les petites habitations, s'imaginant la vie d'une famille... Son cœur rata un battement, lorsqu'elle prit conscience qu'il n'y avait rien n'y personne qui attendait après elle... Quelqu'un qui lui souhaiterait son retour ou même qui se préoccupait seulement de la savoir en vie. Elle était cruellement seule et n'avait pour ainsi dire, rien à perdre. Si ce n'est la vie.

Puis l'idée refit surface... Les Vampires. Il lui restait toujours les vampires. Elle trouverait un moyen d'en devenir une, quoi qu'il lui en coute. L'immortalité lui laisserait tout le temps nécessaire à retrouver son parent disparut... Ou à l'oublier...

Elle se mit à ronronner. Très bas pour commencer, puis le phénomène s'accentua montant en puissance, jusqu’à ce qu'elle en prenne réellement conscience... Elle qui n'utilisait que rarement cette capacité, se voyait tout à coup dans l'impossibilité de la contrôler. Observant de nouveau alentour, elle s'inquiéta de savoir si quelqu'un était présent à nouveau, mais rien... Quoi que! Quelque chose sembla se mouvoir dans la pénombre... Une silhouette sombre se dessina à la sortie d'une ruelle. "Vampire"?. Livilith n'en était pas persuadée, l'aube pointait déjà, mais c'était l'occasion de se changer les idée. Elle se redressa agilement, sans bruit... Et fila à pas de velours jusqu’à surprendre le noctambule...

Posant une main sur l'épaule de l'inconnu, elle appliqua une légère pression, de quoi l'inciter à pivoter...

Ses vêtements à elle, ne permettaient alors pas de l'identifier. Une femme ou un homme, un savant mélange des deux? Encapuchonné de surcroit. Le manque de courbe aurait pu aider à prendre une décision, mais la finesse de son corps renvoyez dans le choix inverse, la question restait donc entière pour l'inconnu qui venait d'être dérangé. Seules deux opales couleur pluie vinrent se poser sur lui... Le reste du visage camouflé par un tissu sombre...

L'imbécile! Nox, le corbeau estropié de l'assassin, avait prit la fuite quelque temps après la manifestation de phénomène magique. L'homme avait donc quitté le Nid de l'Oiseau pour se lancer a sa poursuite. Par sa simple façon de voler, il savait que l'oiseau n'était pas dans son assiette. Il décrivait de large cercle, avant de piquer vers le bas et de remonter aussitôt. Des déplacements illogiques, de quoi inquiéter l'homme masqué habituellement, mais pas aujourd'hui. Avec l'impulsion énergétique magique, n'importe quel comportement pouvait être excusé par cette même manifestation. Excès de colère, dépendance affective, violence accrus, libido amplifié... De quoi tenir les gardes Glorien et les fanatiques occupé. Les humains n'était pas les seuls être touché, Nox était la preuve. Après une étrange boucle mal dirigé, le corbeau percuta un volet de fenêtre ouvert et chuta sans ralentir vers le sol. Normalement, l'Ombre aurait peut être prit le temps de réfléchir à la meilleur façon de sauver son ami, mais sur le moment, avec ses sens à vifs, il ne pensait qu'à une chose: courir. Il arriva quelques secondes avant l'impacte et attrapa sans mal le petit corps de l'oiseau. Confus, la bête lâcha un croassement faible, soudainement plus calme. Cet oiseau n'était pas un volatile ordinaire: la prothèse qui lui servait de seconde patte, la droite, le faisait boiter et le métal riveté à son bec cassé faisait de ses coups des blessures importantes. Mais plus extraordinaire encore, cette oiseau avait d'encré dans la peau une petite gemme, une pierre de vivacité. Cet objet magique lui conférait une intelligence hors du commun pour un membre de sa race, et lui conférait du même coup une personnalité unique. Tant physiquement que mentalement, Nox était unique, ce qui justifiait pleinement l'attention que lui portait l'assassin.

Le corbeau calmé dans les bras de ce dernier, il entreprit de retourner à l'auberge. Le jour se levait et il n'aimait pas être à l'extérieur à la vu de tous, particulièrement dans ses vêtements habituels. Il était un homme recherché, car ses crimes lui avait forgé un nom auprès de l'autorité. L'Archer Spectrale avait été déclaré mort, mais malgré tout, on recherchait toujours un homme correspondant à sa description physique. Très grand, deux mètre et quelques poussières, svelte, mais musclé. La peau pâle, les cheveux d'un brun presque noir frôlant ses yeux couleur or. Armure d'écaille de cuir, gantelets, tunique à capuchon, pantalon, botte de cuir, cape, l'entièreté couleur de nuit. Comme arme, le rôdeur utilisait son arc enchanté, Murmure, ses flèches a pointes tordues, un poignard simple ainsi que son poison fétiche, le curare raffiné. D'autre accessoires et objets, comme un grappin et un sac dans son dos, complétait son équipement harmonieusement. Mais ce qui le définissait le plus était son visage, caché par le capuchon. Un masque. Un masque en acier, couvrant la moitié de ses joue jusqu'au haut de son front, peint en noir. Ne laissant voir que les fenêtres de son âme, reflétant doucement la lumière. Autour du loup peint de noir, une cicatrice formant un cadre. Le masque avait été soudé à même son visage après avoir été chauffé. La peau brulé avait fondu contre la paroi de métal du masque. Il ne pouvait le retiré, par désir ou par force.

Il marchait sans vraiment savoir où il allait. Il s'était enfoncé profondément dans le quartier pauvre. Il connaissait toutes les rues et toutes les ruelles de Gloria, pour y avoir vécu, mais à cause des réparations qui avaient suivis le siège de Gloria, certaine rue ne ressemblait plus à ce qu'elles étaient dans les souvenirs pourtant clair de l'Ombre. Il piquait ses rues à l'instinct, instinct qui de plus était corrompue totalement par le flux de magie instables. Il se serait bien repéré grâce au palais, mais ce dernier n'était nul part ou être vu. Les maison qui entourait la ruelle très étroite était trop hautes pour permettre à l'homme de situer la haute ville. Ses yeux étaient tourné vers le ciel, son flair, masqué par l'odeur de Nox logé sous son bras droit, et des déchets qui jonchaient les alentours. Il sentit une main se poser sur son épaule et sursauta aussitôt. Il n'avait pas sentit la présence de cet inconnu, et voila qu'on le prenait par surprise comme un amateur!. Par réflexe, démesurés considérant les circonstances, il se retourna vivement et plaqua l'individu contre le mur le plus près de son bras disponibles. Son cœur battait à la chamade, ses pupilles étaient complétement dilaté et sa respiration était vive. Une autre personne aussi camouflé que lui dans la Mère Nuit, une petite personne...

Il recula, retira son bras par la même occasion. Il n'arrivait pas à se calmé. Son totem le rendait fou. Cette personne... Était-ce...? Il inspira, se concentrant sur son flair aux capacités surhumaines. Le fer des armes, le sel de la sueur, l'amer du souffle, et la douce odeur... Une femme! Il venait de plaquer une femme contre un mur. Il recula encore d'un pas, figé par le geste qu'il venait de commettre. Elle lui avait touché l'épaule et il l'avait agressé. Était ce non seulement l'un de ses propres réflexes? Ou plutôt un mouvement loué à son totem protecteur? Habituellement, il ne frappait pas sans raison, il attribua donc la faute à sa mégardes et à son stresse présent. Il s'inclina donc légèrement en une brève révérence. Sa voix était rauque, grave, caverneuse. Son souffle, lui, était court et sifflant. L'Ombre souffrait à chaque parole prononcé, mais la courtoisie s'imposait.

-Je... Je suis désolé... Mademoiselle... Je... Excusez... Veuillez m'excusez... Je ne vous... Voulait pas... Vous blessé... Pardonnez... Moi... Je... Je ne me sens... Pas en possession... De tout... Mes moyens...

Articulation défaillante, stresse intense, remords, confusion, tout pour rendre des excuses incompréhensible et tortueuse. L'homme était imposant, effrayant même pour certain, mais depuis... Sa capture passée, le don qu'il possédait pour la parole avait disparue. On l'attendait probablement à l'auberge, mais il ne pouvait pas quitter sans être certain qu'il n'avait pas causé de tort à la femme devant lui, toujours si ses sens ne le trompaient pas. Et puis, puisque tout ceux qu'il connaissait étaient atteint par l'étrange phénomène, peut-être que l'inconnue se trouverait gêné d'une quelconque façon par son comportement irrationnel. Ou peut-être que le totem de cette dernière l'enverrait valsé à un kilomètre en l'Air... Les possibilités étaient infinie...

Non, elle n'avait pas voulu faire peur à l'inconnu qu'elle abordait de manière surement... Trop tactile pour une première approche, un simple mot aurait sans doute suffit à vrai dire... Et lui aurait évité de se faire agresser de la sorte... Le geste fut rapide et elle en resta d'abord stupéfaite. Si il possédait de tels réflexes, elle n'avait sans doute pas mal choisi son interlocuteur. Mais par mesure de sécurité, elle dégaina son poignard et fut prête à entailler le bras qui l'avait malmené... Cependant, la pression cessa sur l'instant, elle retint donc son geste. Ils se retrouvaient donc là, à s'observer, aussi surpris l'un que l'autre visiblement. Quoi que c'est de la déception qui pointa chez la jeune femme. Non, ce n'était pas un Vampire. En même temps, qu'elle idée... Dans Gloria? Ce serait de la folie... Elle lâcha un faible soupir tandis qu'il la libérait. Mais ses opales restèrent fixées sur lui... Cherchant à détailler son fasciés, sauf qu'il n'y avait la qu'un masque... Un masque sombre et deux yeux d'ambre liquide dans la pénombre. C'est en tout cas tout ce qu'elle pu observer...

Puisqu'il s'inclina prestement devant elle... Pour le coup ce fut la surprise qui gagna les traits de la jeune femme... Mais elle était alors trop camouflée pour offrir son expression à son interlocuteur.

Celui-ci se confondit en excuses, elle resta alors interdite, voir choquée. Non vraiment, elle ne s'attendait pas à cela. Et en même temps, cela lui tira un léger sourire en coin. Ce n'était pas tous les jours qu'on vous malmenait pour s'en excuser l'instant d'après... Et puis d'abord! Comment savait-il qu'elle était une femme? Elle qui prenait tant de mal a se dissimuler. Son seul parfum résidant dans la crème qu'elle appliquait matin et soir sur l'intégralité de son corps, mais qui ne dégageait qu'une très faible odeur qui d'ailleurs disparaissait dans la journée ou dans la nuit... Elle n'empestait pas non plus le savon fleurit... C'était donc un mystère. Cet homme l'avait démasqué et s'en était presque vexant.

Elle ignora cependant son mécontentement pour s'intéresser au personnage. Répliquant de sa voix presque trop mélodieuse pour coller à son accoutrement. le ton réprobateur malgré tout.

- " Sont-ce là des manières? "

Garce, elle souriait intérieurement de jouer de la sorte avec le pauvre homme... Il s'était de suite excusé et bien que l'affaire soit close de son côté, il lui était bien trop tentant de l'embêter... De plus, son seul moyen de ne pas céder à la déprime résidait en ce noctambule masqué, elle ne comptait surement pas le laisser partir aussi facilement. Sur un malentendu, elle trouverait distraction... Elle enchaina donc pour ne pas lui laisser loisir de prendre la fuite.

- " Vous semblez effectivement perturbé... Mais il n'y a là qu'une excuse peu recevable, vous seriez bien avisé de ne pas agresser n'importe qui en pleine nuit. On y trouve des ombres qui ne sont pas recommandables... "

Rabaissant le tissu camouflant son visage, elle paru plus libre tout à coup... La chaleur n'y était sans doute pas pour rien, sa tenue en devenait quasi inconfortable avec le temps, même en pleine nuit... Il pouvait alors distinguer ses traits féminins... Quoi qu'il n'ait pas eue besoin de cela pour la démasquer. Au moins se montrait-elle abordable, il ne fallait tout de même pas le faire fuir... Un mèche pâle vint s'extirper de sa capuche et elle la replaça en arrière d'un geste mécanique. Elle reprit alors après cette courte pause, le ton s'adoucissant brièvement pour paraitre plus naturel.

- " Pour ma pars, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre... Ne vous montrez donc pas si Rrrrrhhhh RrrrrhhrRhhh....."

Le ronronnement puissant qu'elle émit la coupa dans son petit manège, son regard se fit perçant... Le bruit vint alors directement agresser l'ouïe de son interlocuteur, les effets étaient souvent néfastes et elle le savait pertinemment, si bien qu'elle recula par précaution... Certains finissaient paralysés l'espace d'un moment. D'autre subissaient des sautes d'humeur violentes, elle n'avait aucune envie que son agresseur plein d'excuse ne se transforme en un monstre assassin... Pour le coup, elle n'y pouvait rien... Son dérèglement était de loin la chose la plus handicapante qu'il lui soit arrivée... Voila qu'elle ne pouvait même plus tenir une conversation sans ronrons intempestifs... De plus, elle y perdait son amusement... La nuit promettait d'être longue...

Le faisait-elle intentionnellement? Ou bien se payait-elle sa tête? C'étai là une question à laquelle l'assassin ne saurait répondre. Avec une homme, habituellement du moins, le message était clair: ou bien ce dernier était en colère, ou bien il ne l'était pas. Les femmes étaient d'Avantages... Insidieuses. Un oui qui en fait signifie "non", joint à un complément gestuel voulant signifier une quelconque remarque sur un agissement de l'homme en noir. Bref, rien de bien explicite, rien pour aider. Il avait bousculé cette femme, il l'Avait planqué contre un mur et pour cela il s'en voulait. Il s'était excusé aussitôt et était honnête. Que voulait-elle d'Autre? L'Ombre n'était pas stupide au point de ne pas remarquer le manque de fermeté dans les paroles de la femme. Certes, elle semblait sec dans ses propos, mais elle ne semblait pas furieuse ou hautaine tout autant. Une réprimande douce? Était-ce non seulement possible? Peut-être. Comme mentionné ci haut, après tout, les femmes étaient pour les hommes un mystère tenace. Sa voix tremblait moins à présent, toujours horrible, mais plus ferme. Il se sentait mal, c'était flagrant, ma il reprenait peu à peu le dessus sur ses réactions exagérés.

-Mon but n'était... Pas de... Vous agresser... Mademoiselle... Le danger... Ne viens pas... De moi... Habituellement... Mais sachez que... Je connais... Bien les Ombres... Qui rôdent...

Elle retira son capuchon, laissant l'Ombre admirer les trait fin de la femme. Pâle comme la lune, les cheveux sans couleur et ses yeux... ces yeux étranges en amande, couleur ciel. Un ciel clair, mais triste, constellé de petit nuage, tel un orage en approche. Toujours une flamme dans les yeux, comme toutes les femmes qu'il avait rencontré. Un contraste marquant entre ses vêtements de nuit et son visage de jour. Elle semblait délicate, mais l'Assassin n'avait pas loupé l'arme qu'elle avait dégainé d'il ne savait où. Elle savait se défendre, c'était bien, en plus d'être une raison de plus pour ne pas se la mettre à dos. la derrière chose qu'il avait besoin en cette aube chaotique était de retourné au Nid de l'Oiseau avec dix poignards dans le dos, ou tout simplement ne pas y retourner... La femme parla, alors que l'assassin avait ouvert la bouche pour parler. Elle ne termina pas sa phrase et le reste devint bordélique pour tout les sens du porteur du Totem du Loup.

Traversé par une onde de choc semblable à une éclaire, l'assassin tomba instantanément sur ses genoux dans un cri mêlant douleur et surprise. Chacun de ses muscles étaient parcourue de puissant spasmes. la chaleur, déjà étouffante, augmenta sous ses vêtement. Sa tête était tombé dans un étau. La meilleur comparaison était qu'il avait l'impression que son sang avait été changé en métal liquide, brulant, rendant ses membres et sa tête lourde. Mais il ne s'Affaissa pas au sol, trop déterminé à lutter face à cette menace. Tremblant, il releva la tête. La femme avait reculée. Elle ne l'attaquait pas, mais venait-elle vraiment...? Non... Elle venait de le terrasser en... Ronronnant? Lui qui pensait avoir vu les choses les plus surprenante, il s'était mépris gravement sur ce sujet. Si cette femme n'avait réellement aucune intention agressive, alors l'assassin ne comprenait tout simplement pas la nature de son geste. LA douleur faisait battre son cœur à une vitesse folle. Il avait le gout de courir, de crier, de s'arracher les poumons, mais au lieu de cela, sa tête retomba vers le sol et il toussa. Rauque, creuse, inquiétantes. Une quintes de toux des plus violentes, finissant avec le dernier souffle de l'homme, ainsi qu'un amas gélatineux d'hémoglobines noircies. Sa gorge était dans un état lamentable, ce n'était pas une nouvelle. Le choc et le cris avaient dût endommager davantage ses cordes vocales. À ce rythme là, il ressemblerait à Auphélie sous peu: muet comme la mort.

Logiquement, il ne s'Agissait pas d'un sort, car aucun geste clé n'avait été employé. L'Ombre connaissait, de façon préventive, tout les sortilèges et leur gestes clé des mages débutant jusqu'aux plus avancé. Seul quelques manipulations magique experte lui était inconnu, ainsi que la magie elfique. Ou bien il se trouvait en face d'une grade mage, chose auquel il doutait fortement vu l'apparence de son interlocutrice, et surtout son odeur, ou bien, comme la population glorienne complète, le totem de la femme était déréglé et venait de se manifester sans raison apparente ou sommation de sa possesseur. Cette dernière avait été interrompue par son ronronnement, elle ne semblait pas avoir marqué de pause, alors a moins d'être mesquine et de souhaiter vengeance pour une agression involontaire sans grande conséquence, le rôdeur voyait juste avec son hypothèse du totem. Nox, quant à lui, semblait comme une feuille à l'automne, brutalisé par un vent torrentiel. La pauvre bête avait déjà assez souffert, voila qu'elle écopait à nouveau. Chancelant et tremblant également, l'homme en noir se leva lentement, prenant appuis sur le mur près de lui. Il ne lâchait pas la femme des yeux, froissé de s'être fait mis à terre aussi facilement, mais également impressionné par la potentialité de cette attaque. Il soupira et cracha encore une fois une tache rouge sur le sol toujours plongé dans une obscurité relative. Il faisait assez clair pour distinguer certain détail, comme les trait sur un visage, mais pas assez pour remarquer une arme dissimulé dans une cape, ou une expression faciale subtiles.

-Imp... Impressionnant...

Il tenta de sourire à la jeune femme, mais la tentative échoua aussitôt. Ses sens voulait qu'il dégaine son poignard, ils voulaient que l'assassin cour, qu'il tue, qu'il éviscèrent, mais il était Homme et non Bête, cette pulsion restait au quai tant que l'assassin se contrôlerait comme il le faisait pour le moment. être surprit n'aidait pas. être aussi violemment agressé non plus. Mais il était patient et contrôlait ses pulsions destructrices. C'était pour cela qu'il était un archer aussi redoutable, sa patience n'avait que la vie d'un homme comme limite.

-Je... Je crois... Que...

Un long frisson le parcourue et il se tut l'instant de son passage. Respirant profondément, il recommença sa phrase.

-Nous... Sommes quittes... à... À présent...

Plusieurs petit spasme le prirent soudainement - un rire étouffé changé en crampe inconfortable- et l'homme assura d'avantage sa prise sur le mur.

-Votre... Gardien... Vous con... Confèrent... Un pouvoir... Redoutable... Ma... Mademoiselle...

Dans ses tripes, le loup qui veillait sur lui était atteint de la rage. Il voulait mordre, hurler à la lune, traqué jour et nuit. Le sang baignait dans les narines du rôdeur, mêlé à l'odeur naturel de son interlocutrice. Ses muscles tremblaient, son ami semblait profondément traumatisé, et il venait de vivre une nuit des plus merdiques. À ce rythme là, il allait perdre la raison bien avant de perdre la vie...

Les pincettes qu'il prenait pour s'adresser à elle la firent sourire, mais le mal était fait... Son totem s'était manifesté et venait de clouer son interlocuteur au sol... Son regard couleur pluie vint se poser sur lui avec une certaine inquiétude. Tandis qu'elle avait prit ses précautions, reculant de quelques pas pour ne pas subir un assaut soudain en représailles. Elle ne savait pas réellement l'effet qui était en train d'agir sur lui, mais si son humeur venait à subitement changer, elle pourrait se retrouver dans une curieuse situation, qui induirait certainement un combat... Une possibilité qu'elle n'avait pas franchement envisagée en l'abordant.

Elle se mordit la lèvre, affichant une faible moue, comme une enfant qui aurait fait une bêtise.... Ses opales luisant d'une candide expression... Il était étrange de l'observer, elle dégageait cette froideur et cette distance qui se voyait complètement annihiler par ses expressions, si vivantes... Si naturelles. Sa réaction première, une fois la surprise de son totem passée, fut d'observer alentour, guettant que personne n'ai assisté à la scène... La chose faite, et puisque visiblement rien ni personne ne semblait avoir eu l'idée de se balader si "tôt", elle revint vers son "interlocuteur"... La mine anxieuse, elle murmura de façon tout juste audible.

- " Est-ce que... Vous... Allez bien? "

Non, elle ne se confondit pas en excuse, elle détestait cela. S'excuser, reconnaitre ses tors, c'était au dessus de ses forces, il faudrait faire avec... Mais la tâche au sol, ce sang noirâtre... Elle sentie la culpabilité venir peser sur sa nuque et détournant le visage de ce spectacle peu ragoutant, elle ajouta.

- " Nous sommes quittes... Oui. Même s'il n'étais pas de mon intention de vous infliger quoi que ce soit..."

Qu'il la croit ou non importait peu, elle qui voulait simplement se divertir, voila qu'elle malmenait autrui... Si elle refusait de s'excuser, elle n'entendait pas laisser là ce malentendu, car non, elle n'avait pas désirée cela... Elle avait beau être un assassin, ce n'était pas dans ses habitudes. Le travail était une chose, cette fois c'en était une autre. Son teint pâlit légèrement, alors qu'il s'exprimait sur son "gardien". Quelque chose clochait... Au fond, dans ses tripes, elle le sentait... Il se passait quelque chose et elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Quelque chose de trop grand pour qu'elle n'en comprenne la provenance...

Assez instinctivement, elle s'approcha de nouveau de lui et vint poser une main sur le bras de son interlocuteur. Tout en douceur... Elle avoua d'un air perdue, mais pas moins sur la défensive.

- " Mon gardien déraille surtout... Croyez le, je n'aspirais pas à cela... Même si le constat est que vous m'avez agressé le premier..."

Quelle garce, elle arrivait encore à lui remettre la faute. Pourtant elle percevait que quelque chose clochait aussi chez lui... C'était un jeu dangereux auquel elle jouait. Si elle venait à l'énerver, elle gagnait de l'attention, ce n'était pas une mauvaise chose. c'est d'ailleurs a peu près tout ce dont elle avait besoin en cet instant... Mais elle pourrait aussi le regretter s'il s'avérait plus fort qu'elle.

le vide s'était creusé dans sa poitrine, elle ressentait un poids qu'elle avait pourtant l'habitude d'oublier dans un coin... Le poids de sa solitude, de son abandon, de tout ce manque qui éteignait peu à peu sa joie de vivre... L'homme semblait avoir un compagnon. Et elle? Qu'avait elle... ? La réponse était là. Rien. Rien que son désir d'immortalité, rien de moins que la vie éternelle à laquelle elle rêvait chaque nuit, pour mieux avoir le temps de moisir seule... A nouveau, un ronronnement voulu s'extirper de sa gorge, mais elle se mit à tousser pour éviter que le processus ne recommence. Elle n'était pas sur que l'homme le supporte une deuxième fois. Elle souffla longuement avant de planter ses deux opales dans le regard de son interlocuteur. Elle venait de lui éviter de subir à nouveau le supplice qu'il venait d'essuyer l'instant d'avant... Alors... Qu'allait-il faire à présent? L'idée qu'il vint à l'attaquer la fit sourire l'espace d'un instant. Quoi de mieux qu'une bonne bagarre pour oublier ses soucis?

Il passa doucement la main sur la tête du corbeau, tentant de calmer la pauvre bête. Bien que debout, il se sentait encore tremblant. Ses jambes vibraient inlassablement malgré leur fatigue spontanée. Le choc avait été douloureux, certes, mais ce n'était rien si l'homme comparaît la scène à son expérience dans une geôle elenienne. Elena la robuste... la ville portait bien son nom. Il n'avait vu de cette ville que les ruelles étroites des quartier pauvre et l'intérieur humide et sale d'une prison, mais les mœurs de ses geôliers lui en avait assez dit sur la mentalité des lieux... Bref, une attaque magique involontaire était surprenante, mais incomparable à du fer et de l'acier brûlant. N'était-il pas un assassin d'expérience? Il avait vécu bien pire... Son corps avait d'avantage tremblé, et ses yeux, pleuré. Non... Une attaque de ce genre n'allait pas le terrasser aussi facilement.

-Oui... Oui... Ca va... J'ai connu... Bien pire... J'y survivrai...

Il étouffa un petit rire nerveux face à son propre commentaire. Survivre... Il ne faisait que cela depuis des années déjà. Survivre au monde et au gens qui l'entourait. Malgré ses excuses, malgré le fait qu'il s'était retrouvé au sol, la gemme ne lâchait pas prise. Elle disait de cette attaque qu'elle avait été causé par sa première agression. Peut être... Mais alors, pourquoi n'avait elle pas réagit aussitôt? Pourquoi autant vouloir l'incriminer pour une action qui était en soit le plus hasardeux des hasards, une malchance regrettable... Elle avait admit que son intention n'était pas présente, que son totem avait agit malgré elle. D'ailleurs, elle semblait le retenir alors qu'il tentait de jaillir une seconde fois. Elle pouvait donc le paralyser à volonté? Par des ronronnements? Par symbolique, il trouvait cela un peu vexant de constaté que le chat, ou peu importait quelle autre esprit félin la protégeait, était capable de si facilement terrasser un loup. D'un autre coté, Luna était né sous le symbole de la grenouille, et elle commençait déjà à le surpasser en puissance, à seulement quatorze ans... Il soupira, détacha son corps tremblant de contre le mur et fit un pas en direction de son interlocutrice.

-J'ai ouvert... Les hostilités... Et je m'en excuse... Cependant... Je n'avais nullement... L'intention de vous... Blesser... Ou vous souiller... Certes je... Vous ai saisit... Brusquement... Mille excuses... Encore une... Une fois... Mais je... Ne vous ai... Pas agressé... Je ne lève pas... La main sur... Une Femme... Qu'elle soit... Sans défense... Ou aussi dangereuse... Que moi...

Il fit un petit mouvement de tête, un regard inquisiteur posé sur les mains de la femme, puis de l'endroit où il avait semblé voir disparaitre la lame qu'il avait eu près du corps quelques seconde plus tôt. Il sortie le corbeau de sous son bras et lui caressa la tête délicatement, sans quitter la femme des yeux. L'animal, hésitant, se posa sur son épaule. Sa patte normal, la gauche, et sa prothèse, sur sa jambe droite, avaient leur petite griffe, naturelle et l'autre métallique planté dans le cuir de l'épaulette gauche de l'assassin. Il dévisageait l'inconnu de ses petits yeux noir, faisant claqué son bec de métal, riveté au résidu de son vrai bec.

-Et puis...

Sa voix durci légèrement. Il avait bien comprit à quoi s'adonnait son interlocutrice: elle agissait exactement de la même façon qu'Autone avec lui. Il n'était pas stupide, très loin de là. Il avait simplement la mauvais manie de perdre tout ses moyens face à une femme qui lui inspirait le moindrement de respect, ou de convoitise. De plus, son totem de l'aidait pas vraiment à rester de glace et en contrôle en ce moment même.

-Vous avez... Ripostez... Une arme en main... Et avec.. Une attaque... Magique en plus... De cela... Mon geste n'est... Pas excusable... Pas plus... Que le votre... Mademoiselle...

Il s'inclina légèrement, encore une fois, du haut de ses deux mètres et un cheveux. Il prit bien soin de ne pas laisser l'oiseau tomber par sa faute. Il se redressa à nouveau, pareil à son habitude, droit, sèche, inquiétant. Il était un assassin, qu'il le veuille ou non, la seule présence pouvait vendre son identité. Lors de sa petite courbette, il avait bien malgré lui prit une bouffé du parfum naturelle de la femme. De quoi lui faire grincer des dents quelques longues secondes. Il devait se contenir, tout comme à l'auberge. Il n'était pas une bête... Il était un homme... Il devait y penser... Se rappeler qu'il ne pouvait pas arracher la gorge a tout ce qui bougeait, ou sauter sur la première femme qu'il voyait parce qu'il avait les nerfs à vif. Il resterait polie, courtois, humain.

-Je vous excuse... Malgré tout... Cette attaque... Ne semblait pas... Intentionnelle... Je serais stupide... De garder rengaine... Face à une... Jeune femme... tel que vous... Mais dite moi... Si vous le voulez bien... Que faites vous... Seule ainsi... Alors que le soleil... N'est qu'à peine... Levé?... Il est dangereux... Pour une femme... De se promener seul... Dans les bas.. Quartier... Particulièrement... Lorsqu'elle est belle...

Flatterie ou commentaire crue? Possiblement d'une pierre deux coup. L'assassin n'avait pas sa langue dans sa poche. Même s'il savait comment se tenir devant la noblesse, cela ne l'empêchait pas d'être directe quand venait le temps de l'être. Elle avait un très beau visage, l'Assassin ne lui mentait pas sur ses impressions, mais il n'avait pas vraiment l'intention de s'attardé sur le sujet... Du moins pas pour le moment.

-Mais... Vous devez... Excusez... Cette imprudence... Par votre accoutrement... Ai-je raison?...

Il était convaincu que si. à moins d'être une guerrière de grand talent, elle risquait littéralement sa peau à trainer dans pareil endroit. L'assassin y avait trainé plus d'une fois. Il avait tué dans presque tout les secteurs de la ville basse de Gloria, et il ne comptait pas les vols qu'il avait commis en plus bas age... Si son nez et sa tête ne déraillait pas autan, il serait ici chez lui, en parfait contrôle de son environnement. Mais sur le moment, c en'était pas le cas. Il était devenu un enfant stupide incapable de s'excuser à une femme... Comme d'habitude...

Elle se tenait là, en ce face à face un brin tendu... Mais rien ne semblait pouvoir la faire changer d'avis, non elle ne reconnaitrait pas ses tors. Il est vrai qu'elle jouait un peu trop, après tout ce pauvre homme n'avait rien fait de mal à son encontre, si ce n'est se défendre un peu prématurément... Et elle n'en retirait aucunes blessures. Il n'y avait pas eu mort d'homme. Toute penchée sur sa réflexion qu'elle était, elle recula précipitamment lorsqu'elle prit conscience qu'il avançait vers elle d'un pas. Un simple mouvement et elle pouvait se dérober... C'était une ombre après tout, insaisissable et elle comptait bien le rester. Aussi courtois que soit son interlocuteur, les hommes n'étaient que des bêtes à ses yeux, sauf rare exception. Et elle avait finit de croire en la bonté humaine...

Ses opales jugèrent bien sévèrement cette approche et c'est comme l'orage qui semblait se préparer aux creux de ses iris couleur pluie, qui vint s'abattre sur l'homme au masque... Elle ne dit rien et l'écouta tout de même, sur ses garde. Ce n'est que lorsqu'il avoua ne pas frapper les femmes, qu'elle sourit en coin... Un sourire charmeur malgré elle. Les hommes d'éducations étaient souvent dissuadés de s'en prendre aux femmes. Pas seulement parce que ce n'était pas vu d'un bon œil, mais aussi parce que les femmes représentait cette par de douceur que le monde possédait encore et ils les respectaient... Elle en avait conscience, ce qui n'était pas à l'avantage des hommes... enfin, seulement ceux 'éduqués'. Bon nombre d'autre pouvaient se montrer être de vrais malivoles et truandailles.

Aussi dangereuse que lui... Était-ce un compliment ou une mise en garde? Elle se garda bien de lui poser la question, mais son expression changea légèrement... Indéchiffrable.

Elle se prit à détailler le petit volatile qu'il sortait de sous son bras, l'avait-il protégé jusque là? Son regard se voila légèrement... Cet ombre qu'elle venait de rencontrer, avait un compagnon... Pourquoi n'y avait-elle pas pensée avant? Elle était las de sa solitude après tout. Un petit animal aurait pu combler une partie de ce vide, ou peut être savait elle que prendre soin d'autrui n'était pas son plus grand talent. Et c'était bien réel, elle avait toujours eue l'impression que les vies autour d'elle partait en miette à son touché. Cette idée lui fit baisser sa garde l'espace d'un instant. Seule et irrémédiablement seule. Quel constat décevant...

Sortie de ses pensées par les mots de son interlocuteur, elle fronça les sourcils, rétorquant sans douceur.

- Oui... La faute à celle qui se défend, quelle logique imparable... N'est-il pas?

L'ironie pointait à mesure qu'elle était agacée... l'échange pouvait encore radicalement changer de direction... Mais il s'inclina... Elle perçu sa "gêne", oui, quelque chose l'indisposait c'était certain... Mais quoi? Elle? L'idée lui fit intérieurement levé un sourcils interrogateur pour elle même, curieuse à nouveau.

Tiens donc! Il "L'excusait". Monsieur était trop bon décidément. Ses opales ombragées lui lancèrent un de ses regard méprisant, non camouflé. Elle soupira, mais le laissa terminer. La suite la fit se raidir... C'était donc ça? Il la trouvait belle, il la détaillait, peut être même s'essayait-il à des pensées répugnantes... Elle dégaina son poignard et le tin, manche en avant, la lame glissant le long de son poignet avec finesse... C'est lorsqu'elle le dévisagea que ce fut plus... "tendu" encore.

- Qui vous dit que je suis seule, peu être un camarade rode-t-il en attendant le bon moment? Hm? Vous doutez des capacités de votre interlocutrice, parce qu'elle est une femme peu être...? Je pourrais vous tailler sur place si l'envie me séduisait. Gardez vos compliments bien enfoncés au fond de votre gorge... Humain. Vous n'êtes pas en mesure de les dispenser, je ne vous le permet pas. Et ce n'est pas mon accoutrement qui excuse une quelconque imprudence. Mais lames s'en chargent à merveille...

L'orage éclatait, sublime de part la sévérité que venaient de prendre les traits de son visage, cela lui donnait un air implacable et séduisant... Peut être menaçant aussi... Mais son corps réagissait malgré elle et le feu était monté à ses joues, offrant une teinte exquise à son visage, lui donnant des airs de jeune fille effarouchée. Elle se tint droite, l'observant de ce regard colérique et pour le moins réellement fâchée... Les hommes... Elle les détestait, il n'y en avait pas un pour rattraper les autres... A leur yeux, elle n'était qu'une fleur qu'il n'avait plus qu'a saisir...

Peu être se mentait-elle, mais étant convaincante, la remise en question n'était pas de mise... Le compliment avait pourtant bel et bien eu son effet, puisque ses pommettes venaient de virer au rouge intégralement... Et cela ne faisait sans doute que redoubler sa colère... Elle finit par demander d'un ton autoritaire qui ne laissait pas vraiment le choix à son interlocuteur, pour peu qu'il soit déjà en train de sourire de son état actuel...

- Qui êtes vous ?

Il soupira douloureusement, exaspéré par la conduite de cette femme. Il n'y avait rien à faire, elle ne comprenait tout simplement pas ce qu'il essayait de lui expliquer. Soit elle jouait avec lui, soit elle agissait ainsi par nature... Dans les deux cas, le Corbeau se retrouvait le bec à l'eau en terme de réponse. Quoi dire à une personne qui n'a que faire de ses excuses et qui, de plus, tourne chaque tentative en une faute? LA réponse: rien. Il n'avait rien à dire dans pareil circonstance. SI elle jouait avec lui, elle se lasserait bien rapidement. Après tout, l'homme n'avait pas l'intention de rester indéfiniment avec la femme blanche et ainsi lui offrir plus de temps pour le ridiculiser. Et si ce n'était pas le cas et qu'elle était simplement légèrement cruelle à son égard, alors il n'aurait pas plus de raison de rester. Il ne comprenait pas cette manie que semblait avoir les femmes, celle de s'Amuser à jouer avec les sentiment d'un autre même quand ce dernier n'a rien fait de mal. C'était un petit plaisir sadique à bien y penser... Le genre de l'Assassin était trop simple la dessus. Une chose clochait entre deux hommes, cela en venait au poing et si aucun des deux ne mourraient pendant le combat, cela se terminait par un verre d'alcool dans la taverne la plus proche.

Cette mâtiné n'allait pas se terminer autour d'un verre, l'homme le savait bien. Elle dégaina son arme, il n'y avait aucun message sous entendu dans son geste. Il venait de la mettre en colère. L'assassin roula ses yeux dans ses orbites l'instant d'une demi seconde, exaspéré par la tournure des évènements. Il n'en croyait pas ses yeux. Avait-il réellement agacé cette femme au point que cette dernière veuille l'agresser ouvertement? Mais là ne s'arrêtait pas sa réflexion. Elle l'avait appelé Humain... Était-elle une vampire? Une elfe? Non... Bien que belle, elle ne pouvait réalisé avec la magie irréelle des elfes. Leur beauté étaient surnaturelle, mais en même temps, quelque chose gênait dans leur esthétisme. Un elfe n'était belle comme une humaine était belle. C'était deux race différent au charme différents. Quant à la possibilité qu'elle fut une vampire, elle s'évapora alors que l'assassin constatait le changement de couleur sur le visage de la demoiselle. Une réaction typiquement humaine, elle l'était donc. Cela n'expliquait néanmoins pas pourquoi elle le traitait d'humain, puisqu'elle l'était également... Elle aurait put dire "homme" en crachant sur le sol, elle serait restez logique et dans ses droits, mais non... "Humain"...

Bien que la blanche soit devenu écarlate, l'Assassin n'avait pas le goût de rire, ou même de sourire. Ses sens étaient a vif depuis quelques heures, et la confrontation avec Salem n'avait pas aidé à calmé ses envies. Il ne voulait pas blesser cette jeune femme, mai sil ne pouvait pas se laisser se faire égorger dans une ruelle tout bonnement sans rien faire. Il râla. Un long sifflement rauque et inquiétant sortant du fond de sa gorges. Il n'y avait là aucun compliment enfoncé, uniquement de la douleur. La dague contenu dans sa bottes ne pouvait être dégainé sans provoquer son interlocutrice, idem pour son arc... Advenant une altercation, il pouvait bien s'équiper en une seconde à peine, mais il allait essayer de ne pas en arriver là. Ses yeux parcoururent une partie de la ruelle devant lui, derrière la femme en noir. Il n'avait vu personne, et il n'avait croisé personne. Peut-être qu'en effet, il se trouvait dans une embuscade sans le savoir, mais dans ce cas ci, tout deviendrai sanglant, qu'il le veuille ou non. Il agita sa main devant le corbeau et le fit se percher sur son bras. LA bête à plume lâcha un crie en direction de la femme, se voulant intimidant.

-Vous interprétez... Mes dires... Mademoiselle... Je questionne... Votre prudence... Et vous dégainez... Vos armes... Si cela doit... En venir au sang... Laissez moi épargner... Un innocent...

Il balança doucement son bras et Nox s'envola sans demander son reste. Il irait le retrouver, quelque part dans la ville. Cela n'avait plus d'importance. Il allait voir à sa vie en premier lieux, sa présence était de ce fait secondaire. Il écarta ses bras de chaque coté de son corps un moment, avant de les ramener le long de ce dernier.

-Nous voila seuls... Si vous... voulez m'égorgez... Allez-y!... Mais vous voulez... Connaitre mon... Identité avant...

L'homme n'avait pas peur de la femme, non pas parce qu'elle était une femme, mais parce qu'il se connaissait. Il savait de quoi il était capable, et il ne flancherait pas aussi facilement. Il ne connaissait pas son adversaire, ni ses capacités, mais il n'allait pas tenir sa queue entre ses jambes pour quelque mot lancé et une griffe de sortie. Il s'inclina légèrement devant son interlocutrice, ce qui pouvait autant être vu comme une marque de respect qu'une moquerie. Mais il ne se moquait pas. Il se battait actuellement contre ses envies prédatrices qui n'avaient cesse de vouloir faire surface. De l'extérieur, il était une colonne d'ombre de deux mètres, intérieurement, il était un soleil écarlate, un petit garçon en crise, un loup hurlant le début de la traque. Il laissa un nouveau râlement sortir de sa bouche, suivit de près par une nouvelle toux. Encore un peu de sang. Il avait beaucoup parlé au Nid de l'oiseau, et le voila qui parlait encore une fois.

-Et bien... Mon nom ne vous... Vous dira... Rien... Mon titre... Non plus... Alors que voulez.. Vous savoir?... Mes agissements?... Ai-je... L'air... D'un maitre queue?... Non... Alors peut-être... Mon alignement... Politique...

Il retira lentement ses gantelets, prenant soin d'exécuté chaque mouvement avec une extrême lenteur afin de ne pas alarmer son interlocutrice. Ses mains dénudé, il les montra, haut, devant les yeux de son interlocutrice. Sur sa main droite, deux longue cicatrices rayaient sa paume, alors que sur le dos de sa main, l'équivalent de la plus grosse des marques pouvait encore être vu. Comme si un objet avait passé de par en par de la main de l'Assassin.

-Vous voyez... Aucun tatouage... Du Néant... Par de bague... Des rebelles... Mais encore... Vous ne... Savez pas... Qui je suis...

Il confrontait directement l'orage de l'or liquide contenu dans ses pupilles. Non, il n'était pas intimidés, mais il ne devait pas poussé sa chance pour autant. Il ne voulait pas avoir l'air agressif, alors il agissait inversement à ses pulsions... Il parlait d'une voix calme, posé et enroué, comme un vieillard ayant passé une partie de sa vie dans les rues sales et froide de la grande ville. Il toucha son arc délicatement, du bout des doigts, activant sans que cela ne puisse être remarqué par la même occasion son enchantement, "L'arme de Phobos" *

-Bien que cela... Ne vous éclairera... Point... Je suis... L'Archer... Spectrale... Tombé au combat... Lors de la... Bataille des bois... Sombres... Je suis Le... Le Corbeau... Mademoiselle...

Son titre, celui d'Archer Spectrale, aussi connu sous le nom de "l'Assassin spectrale des ruelles de Gloria" était célèbre dans tout le royaume humain avant qu'il ne soit considéré mort et que les rumeurs ne se taise sur ce nom. Il était revenu, et de nouveaux murmures s'étaient levé, prononçant un nouveau nom posé sur ses épaules... "Le Corbeau"... L'homme en noir... L'archer qui n'a jamais, et ne ratera jamais un tir....

* Phobos :
Apposé sur une arme celle ci inspire une grande peur aux ennemis du porteur lorsqu'elle est à l'air libre
(considérant que c'est un arc, je dois y toucher pour l'activer)

Elle l'écoutait et tout en elle criait au combat... Son pouls avait accéléré, contrairement à son habitude si mesuré. Son corps était tendu, chaque muscles contractés. Elle n'allait pas bien... Non contente d'être constamment seule, aujourd'hui, son père lui manquait terriblement. Il était la seule personne un temps soit peu proche d'elle... Et bien que leur relation ait été quelque chose d'un peu moins "tendre" qu'une relation "père/fille", il était de loin ce qui se rapprochait le plus d'une famille à ses yeux. Elle l'aimait et il était partit. Il l'avait abandonné... Et tout cela la mettait en colère.

Pourquoi ce soir? Pourquoi maintenant? Et pourquoi s'en prendre à cet homme qui faisait facilement, deux à trois tête de plus qu'elle?

Les réponses ne se bousculaient hélas pas dans sa petite tête blonde... Elle semblait avoir tellement refoulée le tout pendant ces dernières années, que le chamboulement de son totem s'imposait là comme l'élément déclencheur de toute sa frustration. Elle ressentait le vide plus que jamais... Et il lui était tout à fait détestable. Elle voulait du sang...

Cependant, son interlocuteur s'évertuait à garder un ton calme, courtois, presque trop respectueux face à tout ce qu'elle lui faisait subir. Ne pouvait-il donc pas simplement s'énerver comme tous les hommes et lui sauter à la gorge? Visiblement, non, ce n'était pas envisageable... En tout cas pas pour l'instant. Elle l'écouta donc et ne fit aucune remarque tout du long. Se laissant presque bercer par les pauses imposées entre chaque mots. Ses phrases prenant une mélodie assez intéressante lorsqu'on s'y penchait... Elle haussa les épaules lorsqu'il lui proposa de l'égorger... l'envie y était, n'était-il pas fou de la tenter un peu plus? Elle n'esquissa pourtant pas le moindre mouvement. Peut être se sentait-elle en sécurité, finalement... Il n'était pas agressif alors qu'elle semblait le chercher depuis un long moment. Mais cette "semi" confiance qu'elle prenait n'était pas des plus rusée.

Il faisait preuve de beaucoup trop de lenteur pour lui indiquer son nom, mais elle se prêta au jeu, l'inspectant alors qu'il s'expliquait plus ou moins... Elle observa par contre ses mains présentées avec une attention toute dédiée... On apprenait beaucoup de chose d'une cicatrice, elle le savait pertinemment. Bien sur que non! Cet homme n'était pas du Néant, elle les reconnaissait rapidement en générale. Rebelles par contre, elle n'aurait pu le deviner. Mais l'absence de bague pouvait effectivement démentir. Enfin tout était relatif.

Non. Il était un homme de la nuit. Un semblable. Probablement un Assassin. Surement...

Lorsqu'il activa l'enchantement, elle eue un léger mouvement de recule, comme si tout à coup elle prenait conscience du danger auquel elle s'était exposée jusqu'ici... Son regard se fit plus perçant, elle le détailla avec une toute nouvelle acuité, essayant de jauger ses capacités... L'arc, il ne lui plaisait pas, elle détestait les archers à vrai dire... Les flèches étaient sans aucuns doute pas l'arme la plus violente qui soit. Mais la profondeur a laquelle elles s'enfonçaient dans la chair était réellement agaçant... Elle y avait hélas déjà goutée à plusieurs reprises, cela ne lui disait guère ce soir.

Instinctivement, un ronronnement essaya de s'extirper de sa gorge... Elle toussa volontairement en s'écartant brièvement... Évitant d'être trop à porté de l'Archer.

Lorsqu'il vint enfin décliner son identité, elle resta un instant choquée. Figée pour être plus précis... Ses opales s'arrondirent de surprise et elle en perdit sa répartie... Elle le connaissait. De réputation s'entend! Mais elle le connaissait... Et c'était une chose de connaitre quelqu'un de par sa renommée, s'en était une autre de se trouver en tête à tête. A nouveau, elle l'inspecta, peu être moins contrariée tout à coup... La surprise ayant chassée sa mauvaise humeur. Elle prit le temps d'une inspiration, pour éviter un nouveau ronronnement surprise et finit par répondre, d'une voix bien plus agréable, plus calme, plus douce...

- Le Corbeau... Je ne vous imaginez pas si grand...

Elle rangea sa lame, sans plus de cérémonie et continua, sur le même ton. Dénué d'agressivité...

- Je suis un peu déçue, arriver à vous surprendre de la sorte était un jeu d'enfant... N'êtes vous pas censé être une Ombre?

Puis relevant ses mains légèrement, dans un geste voulant montrer qu'elle ne voulait pas envenimer la situation, elle ajouta...

- Il se pourrait que j'ai légèrement abusée de la situation, enfin, vous vous comportez rudement bien pour une ombre... Il est .... RRRrrrrrRhhhrmmmm !!!

Et voila, cette fois c'était sortit! Net, clair et fort. Elle n'avait pas su le retenir et n'avait même pas sentie sa gorge se serrer au moment clé... Elle grimaça légèrement... L'effet étant toujours désastreux, surtout en ce moment... Elle se laissa choir contre le mur, bras croisés, aux côtés du Corbeau... Boudeuse. Et se mit à parler dans le vent, tandis que son interlocuteur devait être en proie à une possible paralysie...

- Et voila, vous voyez, je ne le fais vraiment pas exprès! Et toute cette colère, comment fait ont pour gérer nos propres émotions quand on nous les embrouilles de la sorte. Ne vous étonnez même pas d'être victime de tout cela, c'est à n'y plus rien comprendre... Je ne sais ce qui se trame mais quelque chose est arrivée et nous voici fort ridicule à présent.

Un regard en biais, elle lâcha un lourd soupir et reprit d'un ton dépité... Sa moue boudeuse lui donnant l'air d'une enfant colérique.

- Je n'en ai pas après vous, vous pouvez me croire... Je pense que n'importe qui aurai fait l'affaire ce soir... Vous êtes seulement tombé au mauvais moment.... Que c'est agaçant !! Pfff....

Et la voici qui soupire, encore... Frustrée de ne pas être capable de se contrôler... Il découvre à présent un autre visage à la jeune femme... Enfin, pour peu qu'il soit seulement conscient de ce qui l'entoure en cet instant...

La surprise apparut malgré tout sur le visage de l'assassin. Il ne pensait pas être ainsi reconnut. L'Archer Spectral était connu, mais pas le Corbeau... Peut-être y avait-il eu un rapprochement auprès des rumeurs populaire? Cela expliquerait à demi la raison de sa popularité en fait. La femme semblait perdre de son agressivité instinctivement en entendant son titre. Bien entendu, l'Ombre l'avait provoqué avec son arme, mais elle semblait tout de même enclin à se battre pour un rien. Il était donc heureux de constaté qu'elle rangeait enfin son arme et que son ton n'était plus aussi ferme. Il n'aimait pas être parler sur un ton sec, cela le rendait... Mauvais disons... Il ne réagit pas au commentaire sur sa taille, non pas par manque d'envie ou par surprise, mais plutôt parce qu'il valait entendu ce commentaire des dizaine de fois. L'un de ses aïeul avait dut être un homme du Nord, ou peut-être n'était-il qu'une exception, mais seul les hommes originaire de Gacern réussissait à égaler sa taille et même, dans de rare cas, à la surpasser.

-Je vous rassure... Vous ne m'auriez... Pas surpris... Si facilement... Dans d'Autre... Circonstances... Cette nuit... Est unique... Et le restera...

Elle allait s'excusez de sa conduite lorsqu'un autre ronronnement fusa de sa gorge. Sentant le choc venir, l'homme détendit ses muscles, aussitôt saisit par un puissant choc à travers son corps. Il serra les dents, résistant à l'envie de choir sur le sol. Se débattre serait inutile, cette magie agissait à l'inverse du curare. Elle figeait les muscles par de violent spasme sur son corps. Mais malgré la douleur du choc, les genoux de l'homme ne touchèrent pas le sol. Trop orgueilleux pour se laisser avoir une autre fois par une attaque du genre, il avait résisté, bien qu'incapacité, il n'avait pas fléchit. Sentant de nouveau ses muscles reprendre leur tonus habituel, l'homme reposa son poids contre le mur le plus près, un profond soupire labourant sa gorge. La tête appuyé contre la pierre du mur, il ne compris qu'à moitié les dires de la blanche. La nonchalance avec laquelle elle lançait ses attaques trahissait une absence de volonté. Il la croyait, lorsqu'elle disait que c'était involontaire, mais cela n'était pas aussi facile à exprimer. Faire taire le loup en lui n'était pas aussi simple. Il fallait de la patience, et beaucoup de contrôle. Il se contrôlait très bien, ce qui faisait de lui un bon assassin. Néanmoins, il n'Aurait pas dit non à une bonne bouteille d'hydromel.

-Les... Les totems... La magie... Elle est... déréglé... Je ne... Sais pas... Pourquoi...

Les pupilles de l'hommes étaient très contracté malgré la semi pénombre de l'Aube alors qu'il tourna son visage vers la source de sa douleur. La bête en lui grondait, mais il était homme plus que bête, et il ne se vengerait pas d'un incident, jamais. Malgré les frisson incontrôlable qui le prenait sans répits, l'assassin réussit à faire sortir de sa bouche crispé l'ombre d'un petit rire.

-J'ai le... Le don de... D'être au... Au mauvais endroit... Avec... des personnes... Au caractère... Bouillant...

Elle soupirait, chose qu'il réussit encore une fois à le faire sourire. Voila qu'en à peine quelque minutes, elle passait de combattante farouche à jeune femme boudeuse. Avait un petit gémissement, l'Ombre se remit sur pied, encore un peu tremblant du coup qui lui avait été porté. Balaya le ciel un instant, entre les maison qui cadrait son champ de vision. Aucun signe de Nox. L'assassin se concentra sur la petite chaine qu'il portait à son cou, la Voix de Vent, puis sur l'image de son oiseau, avant de lancé en l'air.

-Reviens... Nox... Calme toi... Et revient... Viens... À moi... Nox...

Il soupira en descendant son regard sur l'effarouché. Elle le connaissait, ce qui voulait dire qu'elle était dans le métier... mais à quelle point? Une rôdeur? Une voleuse? Une assassine? Probablement le dernier choix en fait. Une rôdeur n'Avait rien a faire en ville. Elle n'avait pas d'arc, et ses vêtements ne sentait pas l'humidité de la foret. Un voleur fuit devant les danger, alors que l'Assassin est... Farouchs... Justement. Peut-être n'était-elle qu'une guerrière, une mercenaire libre, mais l'assassin en doutait fortement. Seul les intéressé pouvait porter attention à son nom et ses actes.

-Êtes vous... Libre... Ou commandité?...

Évidement, l'homme aurait pu faire plusieurs blague et jeu de mot stupide sur le début de sa phrase et les bases de cette rencontre, mais il n'avait pas le cœur à rire. Il avait envie de chasser, de courir, de crier surtout. Il restait sérieux pour ne pas devenir fou. Son totem agissait de façon plus insidieuse sur son esprit. Il était vrai qu'il pouvait se juger chanceux de ne pas mettre les gens au sol par un simple ronronnement non intentionnel, mais en même temps, un assassin poussé à la chasse pouvait logiquement faire bien pire.

-Si vous êtes... De la guilde... Vous devez... Savoir que... La Dame... Du Souffle... N'est plus... La Mort Blanche... N'est plus... Yvia Neriwen... N'est plus...

C'était récent de cette même semaine après tout... Un petit test déguisé en information simple et neutre. Pour un assassin libre, une menace venait d'être écarté, mais pour un membre du Souffle, il ne pouvait deviner le type de réaction à laquelle il devait s'Attendre. Tristesse d'Avoir perdu une sœur d'Arme? Joie de voir disparaitre une rivale? Un peu des deux? Il ne saurait dire. Il avait été déçu des gestes de cette femme, il avait crut comprendre sa foi, mais il s'tait trompé. Pour lui, la folie venait de perdre l'une de ses pièces maitresse en ce monde.

L'observant en coin, elle laissa apparaitre l'ombre d'un sourire, tandis qu'il se remettait doucement de son "attaque". Si elle devait ressentir quelques remords à le torturer de la sorte, elle n'en semblait pas non plus trop atteinte... Peu être juste navrée de lui faire subir deux fois de suite.

Puis les questions tombèrent, elle haussa les sourcils au début, surement en train de se demander s'il comptait lui offrir un verre en espérant une plus douce soirée ou s'il la questionnait sur autre chose... Heureusement pour lui, la deuxième option était de mise. La suite la laissa muette un instant. Elle expira, longuement et secoua la tête en un geste désabusé... baladant ses boucles platines de gauche à droite en un mouvement presque hypnotique. Puis elle interrompit son manège et releva le regard sur lui, plantant ses deux opales fixement dans celles d'or liquide de son interlocuteur. Elle prit le temps d'une inspiration, puis répondit. Sa voix plus douce encore, mais plus sombre. Affadit.

- Je fais partie du Souffle, puisque telle est votre question. Et je sais qui était "La Dame". Je déplore sa perte, bien qu'elle ne m'ait jamais inspirée grand chose de par son caractère singulier... Mais...

Elle expira lentement, ses sourcils se fronçant en une moue presque contrariée.

- Elle était l'une des nôtres... Et je ne serais pas sans rappeler que nous sommes... De moins en moins nombreux. Aussi sa mort ne m'évoque pas grand chose, si ce n'est la perte et la diminution du Souffle. Encore...

Le encore semblait vouloir signifier beaucoup, pourtant son interlocuteur aurait été bien en mal de réussir à en trouver la cause. Mais Livilith le savait que trop bien... Elle ne connaissait pas toutes les pertes dont été victimes la guilde, mais les disparitions... Elle commençait à s'y faire. Elle détourna le regard et vint passer une main dans ses cheveux, soupirant lourdement... Peut être avait-elle aussi besoin d'un verre. Rien de tel pour vous remonter le morale, qu'un alcool infâme et assez violent pour vous faire oublier votre vie, l'espace d'une soirée.

Reprenant, elle le questionna assez simplement.

- Comment est-ce arrivé? Vous étiez présent?

Évidemment, il venait de la prévenir et personne d'autre ne lui en avait parlé... Ce qui voulait sans doute dire que c'était encore trop récent pour que tout le monde soit au courant. D'ailleurs...

- Le Corbeau est-elle au courant?

Si "le corbeau" pouvait être trompeur, car lui même se faisait appeler ainsi -se qui pouvait aussi lui donner la fausse réputation de chercher un titre qui ne lui était pourtant pas destiné- le "Elle" derrière, venait éclaircir fatalement la personne qu'elle voulait réellement nommer. Et son regard se fit insistant, comme si elle tentait de sonder son compagnon de mur... Chose difficile puisqu'il portait un masque, ce qui compliquait réellement les choses, quand il s'agissait d'essayer de distinguer une émotion chez quelqu'un. Au moins, les yeux parlaient souvent d'eux même. La chose ne serait pas aisée, mais elle finirait par déduire s'il mentait ou non.

Puis, observant alentour, elle ajouta d'un air fatigué, ou plutôt, maussade...

- J'ai soif, pas vous?

Était-ce une invitation? ou était-ce simplement l'envie de partager un verre avec un inconnu, pas si inconnu que ça. Disons une relation de travail? Si on pouvait nommer ainsi leur activité. Ou tout simplement, un échange cordiale entre deux personnes. C'est en tout cas, tout ceux à quoi elle pensait en proposant la chose. Fatiguée d'être seule. Fatiguée de ne côtoyer que la mort... Avec ce regain de volonté d'entrer dans le monde des vivants et "pour une fois" de s'essayer à autre chose qu'a ôter la vie. Oui, ce verre, elle y tenait tout à coup, bien plus qu'a tout autre chose. Et puisque c'est ce qu'elle était venue chercher en l'embêtant dès le début, ce serait là, la distraction de sa soirée... Enfin, de sa matinée! Boire dès le matin, qu'elle idée!?

Elle n'en avait cure, aussi ajouta-t-elle après un bref silence.

- Ou alliez-vous lorsque je vous ais interceptée?

Relevant le regard, elle observa la façade devant laquelle ils se tenaient d'un air perplexe.

- Surement pas ici...

Elle expira doucement et reprit, posant sa main sur l'épaule de l'assassin à ses côtés. Le geste instinctif lui était venu sans qu'elle n'ai réellement pu réfléchir aux conséquences... Elle la retira donc d'un geste un peu trop sec pour paraitre naturelle, puis se redressa d'un petit bon. Agile, très agile, oui... Son regard s'abaissa sur l'Ombre, à laquelle elle tendit la main, simplement.

- Au risque de me répéter... J'ai vraiment besoin d'un verre... Haussant légèrement les épaules, elle continua. Vous pourriez m'accompagner.

Étrangement, ça ne sonnait même pas comme une question, mais plutôt comme une éventualité possible à la suite des évènements. Un peu comme si elle lui suggérait de l'accompagner, sans formuler de question, et ce... Certainement pour ne pas avoir à essuyer de refus... Lui laissait-elle vraiment le choix?

Dans le mille. Une adepte du Souffle. Encore une fois, son intuition ne l'avait pas déçu. Il était quelques peu surprit de rencontre un membre du Souffle aussi social. Après tout, il était responsable de quelques perte de cette guilde depuis les dernières années. C'est ce qui arrivait lorsqu'on engageait une Ombre comme protecteur, les autres assassins s'en mordaient les doigts. Gloria était sa ville, ses ténèbres lui appartenait, ses rues portaient son nom et le sang de SES victimes. Mais non, il n'avait pas tué Yvia. Il n'aurait pas pu le faire dans la condition mentale dans laquelle il se trouvait la nuit de l'incident, car incident il y avait eu lieux. Elle semblait... Non... Triste n'était pas le mot... Mais davantage "contrariée"... Oui, fortement contrariée, épuisé, exaspéré par la situation. Le "encore" résonna bien évidement contre les tympans de l'assassin, tentant d'évaluer l'information au fur et à mesure que cette dernière parvenait à lui. La Guilde souffrait d'un déficits de membre? C'était... Peu surprenant en fait à bien y penser. Un assassin ne passait pas ses journées à boire du thé et à s'amuser avec des dards... Non. Un emploi du genre venait avec une très mince espérance de vie. Seul les plus lâche, ou les plus doués réussissait à se rendre à l'âge d'or de leur vie avec tout leur membre et surtout, leur tête encore sur leur épaule.

-Je ne... Fus pas présent... Au moment... De son exécution... Mais je fus... celui qui... Qui brûla.. Sa dépouille... Aux cotés... De ses dernières... Victimes...

Il hésita soudainement à révélé les circonstance de sa mort. Après tout, il avait juré à Autone de la protéger du Souffle. Le Souffle était aussi cette femme devant lui. Et la promesse de l'Ombre ne pouvait tenir correctement si le Souffle savait que la Mort Blanche était morte par sa propre négligence...

-Elle est... Morte... La gorge... Tranché... Le corps... Paralysé par... Ceci...

Il Glissa sa main dans le petit sac accroché à sa taille et sortit une petite flasque contenant un liquide légèrement jaunâtre.

-Elle était... Sur mon territoire... Et elle a croisé... L'un de mes... Contrat... De protection... J'aurai dut... La tuer... Mais... Je n'eu pas le... Temps de le faire... Mon élève s'en... Était déjà chargé...

Il serra le flacon de poison dans son sac. Il regarda fermement son interlocutrice, toujours les muscles aussi tremblant même après les quelques minutes passé après les chocs. Il ne mentait pas, pas totalement, mais en bon comédien, il n'avait rien laissé paraitre. Il n'était pas un espion pour ses talents de couturier après tout... Il figea à la question au sujet du Corbeau, histoire d'analyser correctement une fois encore ce qu'il venait d'entendre. Elle ne parlait pas de lui, mais d'une autre personne au titre d'oiseau Noir. Les rumeurs couraient un peu partout, et en tant qu'assassin, l'homme en noir avait bien entendu déjà entendu le titre de la maitresse absolut du Souffle, mais sans plus, a son plus grand regret.

-Je ne sais pas... Elle est... Votre Matrone... Non pas... La mienne... La mort... De la Dame... Remonte à... Mmm... Trois jours si... ma mémoire... Est bonne... Peut-être... Que votre maitresse... L'ignore toujours...

Il n'avait pas à voir si sa mémoire était bonne ou non, il connaissait déjà la réponse à cette "question".Elle tentait de déchiffrer le visage de l'assassin. Ironique... Car c'est exactement ce que faisait l'homme au masque. Deux esprit habitué à analyser chaque geste, chaque expression, toujours à la recherche de fait, de geste distinctif, toujours en train en tenter de percer à travers la peau et la chair de leur interlocuteur afin de n'y voir clairement qu'un esprit exposé à nu.

-Je... En fait.. Je...

Il fut coupé par un nouveau commentaire de la part de son étrange interlocutrice. Elle semblait déborder d'énergie, tout comme lui. La différence était que, pareil à son habitude, il ne laissait rien paraitre. Il se sentait bestial, sauvage. Il ne savait pas ce qui arriverait s'il décidait d'ouvrir la cage... Possiblement beaucoup de bien, un soulagement intense, mais aussi un comportement qu'il allait très possiblement regretter... Aller boire un coup? L'homme hésita. Il était bien sur intéressé pour plusieurs raison, tant professionnelles que personnelles et très évidente, mais il savait que les femmes au Nid allaient sans doute s'inquiéter par son absence. D'un autre coté, il avait avertie qu'il serait partie un bon moment, au moins le temps de retrouvé son ami à plume...

-Et bien... Non... Pas par là... Je cherchais... Mon oiseau... Celui que j'ai... Laissé fuir... Par précaution...

Il passa sa main ganté sur sa nuque, soudainement incertain de quoi répondre à l'offre de la jeune femme. Il devait en apprendre davantage sur le Souffle, il était curieux face à la blanche et de plus, lui aussi avait grandement besoin d'un verre. Seul sa maladresse habituel devant une femme et son malaise constant rattaché à son totem l'empêchait de répondre positivement et enthousiasment à l'invitation. Il ne broncha pas devant l'étrange manège de la femme, même s'il ne peut empêcher son sourcil de remuer sous son masque, invisible de tous, et pratiquement immobile. Elle semblait insister, en plus d'être très catégorique... Au terme d'une lutte infernale entre le oui et le non, qui dura une fraction de seconde a peine pour la spectatrice, l'assassin soupira profondément. Il prit hésitant la petite main de son interlocutrice de sa propre main de nouveau ganté, certain de regretter son geste.

-D'accords... Si vous insistez... Mais un seul verre... Je dois encore... Retrouver... Mon oiseau... Je vous laisse... le choix... De l'endroit... Le quartier... Marchant... Pour la... Qualité... Ou le quartier pauvre... Pour avoir... La paix... Des gardes...

Il n'avait pas vraiment de préférence en fait. En autant d'année passé à la capitale, il avait vu a peu près tout les établissements de ce genre, toujours en quête de client bien sur. Là ou il y avait de l'alcool, il y avait aussi du plaisir et un lot de problème... Une règle de base dans l'univers des humains...

Les mains se joignirent donc et elle la serra brièvement, le tirant un peu pour le décoller de son mur. Puis elle libéra sa prise rapidement... Le contact lui faisait étrangement du bien. Sa solitude la rendait d'ordinaire bien plus sauvage et bien moins encline aux contacts. Mais pas ce soir. Et cette révélation l'inquiéta. Ce qui eu pour effet de la garder bien plus éloignée de lui tout à coup... Elle prit la direction de l'auberge la plus proche, à savoir, pas celle de qualité. Mais la paix était de mise. Pas de garde, pas d'oreilles indiscrètes, pas d'ennuis. De plus, elle n'avait aucune envie d'arpenter la ville pour remonter jusqu'au quartier commerçant. Et bien que l'endroit ou ils se trouvaient n'était pas des plus accueillant, c'était toute sa vie. Elle commenta ses derniers mots.

- Un seul verre... Comme si j'avais dans l'idée de vous saouler pour abuser de vous. N'ayez crainte, je ne tiens pas à vous enivrer... Ce n'est clairement pas dans mes habitudes...

Pourtant, elle savait très bien comment étaient les hommes... Un verre, puis un autre... Et encore un! Ahh... Au moins pouvait-elle se rassurer sur ce point, il ne comptait pas s'enivrer et ne deviendrait donc pas l'un de ces déchets pitoyables qui buvait plus qu'il ne pouvait tenir. Cela éviterait un combat, car si une main baladeuse s'approchait, elle deviendrait violente... Enfin... C'est ce qu'elle envisageait en tout cas.

Ruminant par la suite, les révélations qu'il lui avait fait, elle revint sur certains points... Pas forcément très diplomate, se contentant de dire les choses de manières assez brutes.

- Quand vous dites qu'elle était sur votre territoire, vous pensez que c'est légitime? Non pas que cela me fasse rire, mais tout de même, c'est sacrément culotté... Quant à votre élève, si vous croyez que vous serez suffisamment fort pour la protéger du souffle, c'est soit de l'inconscience, soit de l'intimidation. Dans les deux cas, sachez qu'on n'élimine pas l'un de nos membres sans en payer le prix. Et elle paiera, que vous le vouliez ou non.

Étrangement, cela ne sonnait même pas comme une menace, mais plutôt comme une mise en garde. Elle parlait avec une facilité déconcertante de chose pour le moins tendue... Cela lui donnait un air cruellement inconscient pour le coup... Elle reprit après sa brève pause.

- Pourquoi ne pas rejoindre le Souffle? Est-ce si excitant de faire bande à part? Vous vous exposez à une concurrence qui n'aurait pourtant pas lieux d'être... Enfin, peu importe, vous faites bien ce que vous voulez. Et malgré votre réputation, je ne donne pas cher de vous, si vous continuez ainsi avec le souffle et la mort des siens.

Elle n'y allait pas par quatre chemin, mais elle n'était pas non plus hostile, c'était un comportement pour le moins étrange... Ils avançaient et elle observa alentours, s'attendant à voir l'oiseau retourner contre son propriétaire. Mais déjà l'auberge n'étais plus qu'a quelques enjambées... Elle s'arrêta un instant et fronça les sourcils, comme si quelque chose la dérangeait. Une sensation désagréable était venue lui picoter la nuque. créant un sillon de frisson le long de son échine. Si quelqu'un rodait dans les parages, il n'allait pas tomber sur les meilleurs fréquentation qui soit... Cependant, rien ne vint pointer le bout de son nez. Elle reprit alors sans ménager son compagnon de marche. La soif s'intensifiait...

Elle avançait toujours, ses cheveux balançant au gré du vent, lorsqu'ils passaient d'une ruelle à une autre. Son corps longiligne se déplaçant avec la grâce féline qu'elle avait développée au fil du temps. Sa jambe droite marquait largement son appui, si bien qu'il était facile de déterminer qu'elle était droitière... Ses yeux allaient et venaient, sondant son environnement scrupuleusement... Trop habituée à être sur ses gardes.

L'assassin tordit sa langue afin de ne pas répliqué au commentaire de la jeune femme. Il se surprit a se dire qu'il n'aurait pas trouvé la proposition de la jeune femme désagréable... après tout, il était un homme... Incorrigible comme tant d'autre. Et puis, avec l'énergie magique trouble, ses sens étaient corrompu, son énergie était intarissable. Déjà endurant de nature, il avait passé une nuit entière à chasser Nox dans la ville, juste après s'être fait mis à terre par une charge si un homme possédant le totem du buffle. L'aube arrivé, il ne ressentait qu'une faible douleur à l'abdomen. La fatigue était nul par où être vu ou ressentie. C'était irréel, il se sentait capable de traverser le continent en courant d'une plage à l'autre sans pour autant s'épuiser. Il ne comptait pas pour autant profiter de cette énergie pour fêter une journée durant, mais plutôt pour travailler. Avancer dans sa recherche d'information pour Crissolorio et surtout, chasser. Ce desir était empreint dans sa chaire depuis quelques heures déjà. Ce n'était pas un simple désir d'aller s'exercer en forêt, non, c'était le besoin d'aller traquer, de sentir l'adrénaline affluer dans ses veines comme une rivière abreuvés par l'eau des montagnes. Si froide qu'elle brûle, saisissante, revigorantes.

Ses yeux dévisageait la femme. Elle était froide dans ses paroles, alors que son attitude semblait assez chaude et agréable. Une façade, sans doute, mais qu'est ce qui était caché? Une personne froide masqué sous le voile d'une jeune femme agréable et désinvolte, ou bien un cœur chaleureux alourdit par la glace qui s'y était accumulé au fil des années? Il d'éclaircir la gorge, regardant autour de lui afin de s'assurer qu'aucun passant matinal ne prêtaient attention à eux.

-Je précise... Il s'agissait... De mon territoire... Car la cible... de la Mort... Blanche était... Sous ma... Protection... La cible était... Mon élève...

Encore une fois, il s'agissait d'une vérité modelé. Autone n'avait pas été la cible en premier lieux, mais ayant assisté à la scène, elle était devenu une proie pour Yvia.

-Elle ne s'est... Que défendu... Voilà... Pourquoi... Je ne souhaite... Pas adhérer... A la guilde...

Sa voix était basse et mesuré. Parler de meurtre au milieu de la capitale, même sans grand témoins, n'était certainement pas la meilleur des idées.

-Parce que... Le Souffle... Menace actuellement... Une innocente... Qui n'a fait... Que se défendre... Et que jamais... Je ne tuerai... Une innocente...

Sa voix se brisa, il perdait son tact et son calme, sans pour autant laisser la colère envenimer ses dires.

-Plus jamais...

Il échappa ses mots comme un soupire. Hanté par la mort de sa première victime à vie, treize ans plus tôt. Le début de la fin comme l'expression le voulait si bien.

-Je suis... Ou plutôt j'étais... Une recru... De la Dame... Du Souffle... J'étais supposé... Devenir membre... De la guilde... Il y a... Huit mois... De cela.... Mais la guerre... A ralentie... Le processus... Et Ultimement... La mort de... Votre consœur à... Laissé mon adhésion... dans l'oublie... J'ai connu cette... Femme... Comme une ferme.. adepte... Respectueuse... Et posée... Jamais je... N'aurais pensée... Qu'elle tuerait... Pour le plaisir...

Il se tut. Le quartier marchant s'éveillait lentement tout autour d'eux. Malgré la panique engendrée par l'évènement de la nuit, quelque irréductible vendeur, ainsi que certaine personne aux sens sensiblement moins affecté que d'autre, commencèrent la conquête matinal des rues de Gloria. Les gardes commençaient également à se multiplier dans les rues, comme ils le faisaient toujours au première lueur de l'Aube avec la relève. Peu désireux de tombé face à face avec un groupe d'homme armé aux intention peu flatteuse, l'assassin hâta le pas en regardant les commerce environnant. Heureusement, les auberges affluaient dans la ville. Il stoppa en face de l'une d'elle, et après avoir balayé les environs, il lança à la femme:

-Continuons... Cette conversation... À l'abris... Des regards... Le voulez vous... Bien?...

En fait, l'assassin ne lui laissa pas vraiment le choix. Il allait s'en dire qu'il était à fleur de peau, dut au défaillance de son totem et au commentaire crue de la jeune femme. Elle ne l'avait pas menacé, en effet, mais il n'avait pas aimé ses paroles. La simple image d'Autone gisant dans une mare de son propre sang suffisait à le faire frissonné de colère. Couplé à son envie de transpercé tout ce qui bouge de ses flèches, il devait impérativement se calmer avant de faire une scène, ou déclenché un combat bien malgré lui. Il empoigna le bras de la femme pâle afin de l'inciter à le suivre dans l'établissement, où il relâcha aussitôt son emprise sur le bras. Un établissement classique. Les escaliers menant aux étages supérieurs à coté du comptoir, à droite du bâtiment. Une multitude de table disposé stratégiquement dans la pièce. Rien de très inusuel. L'ombre fila rapidement au fond de la pièce à l'endroit qu'il avait remarqué dès son entré dans l'établissement. Une petite table légèrement isolée, parfait pour lui. Surement aussi pour elle. L'assassin s'y installa sans détour, appréciant étrangement la fermeté de la chaise. Le simple fait d'être en position assise lui permettait de se calmer légèrement. Pour le bien d'Autone, il devait rester calme et posé. Pour son propre bien aussi d'ailleurs...

-J'ai une propositions... Pour vous... Mademoiselle... Une proposition... Qui pourrait plaire... À nos deux parties...

Il fit signe au propriétaire alors qu'il parlait à la femme. Le signalé vint aussitôt les rejoindre à la table.

-Je prendrais... Un grand verre... D'hydromel... Et Mademoiselle ici... Prendra...

Il lui fit signe, indiquant avec une petite insistance dans voix qu'elle pouvait prendre sa commande elle aussi. L'assassin masqué déposa deux pièces sur la table, décrochant un regard complice à son homologue. Il allait payer pour elle, pour cette fois du moins...

L'observant tenter de s'expliquer quant à ses propos, elle n'affichait pas la plus infime trace de jugement dans son regard. Pourtant, elle ne semblait pas plus convaincue des termes qu'il utilisait et ce, même avec son explication. Se contentant cependant de l'observer, elle pesait les mots qui venait de débiter avec une attention toute particulière...

- Votre élève... Curieux qu'elle se soit retrouvée la cible d'un assassin de ce niveau là... J'ai même du mal à le croire. Mais puisque c'est la version que vous me versez. Je ferais avec. Ne comptez pas sur moi pour vous dénoncer ou dénoncer votre élève cela dit. Je ne suis pas non plus, de ce genre là.

Son regard qui se voulait flâneur, guettait au final alentour. Il fallait être fou pour parler à voix haute de ces choses là. Mais il n'y avait encore que très peu de monde. Et ils semblaient bien trop occupés pour venir écouter leur ragot, ou même prêter attention à eux. Il lui apportait les éléments au compte goutte. Elle accueillit donc la suite sur un ton "amusé".

- Défendue? J'imagine qu'elle doit être sacrément douée, pour s'en être sortie vivante... Je ne pense pas qu'il soit question de tuer une innocente. C'est simplement le fait de savoir qu'une femme à tuée une autre femme et que malheureusement pour la survivante. La défunte fait partie d'un ordre...

Elle baissa d'un ton.

- D'Assassins. Il n'est ni plus, ni moins, question que de cela. D'un autre point de vue, peut être était-elle au mauvais endroit au mauvais moment. Mais que voulez-vous... C'est la vie. Je ne dis pas qu'ils la chasseront. Simplement que si cela s'ébruite, il est possible que ce soit une éventualité à prendre en compte. Surtout si vous en parlez aussi ouvertement avec autrui...

Elle marqua une pause, l'air amusée par la façon de voir les chose de son interlocuteur. S'il était du genre, "ni femme, ni enfant" elle trouvait tout à coup un attrait amusant à leur rencontre... Elle qui avait ardemment désirée un combat... Elle aurait toujours pu attendre. En revanche, pas sur qu'il la considérait comme une innocente. Peut être aurait-il fait une exception qui sait? Quoi qu'il en soit, elle le trouvait amusant. Se demandant quel genre de contrat il pouvait bien prendre. Car le risque de tuer un innocent lorsque l'on était assassin, c'était bien de devoir ôter la vie d'une personne qui n'avait rien demandée. Les choses étaient faites ainsi. Qu'est-ce qui pouvait bien lui garantir que sa cible était coupable de quoi que ce soit... L'idée qu'il fasse une enquête ou quelque chose du genre était amusante cela dit.

Elle prit un air contrit en découvrant le "Plus jamais", qui voulait sans doute dire qu'il avait tenté l'expérience et que cela l'avait chamboulé. Son regard se fit un brin compatissant, mais seulement l'espace d'une brève seconde. Elle haussa légèrement les épaules et ajouta d'un ton perplexe quant à son affiliation à la guilde tombée à l'eau.

- Quel dommage... Quant à la "défunte". Elle n'est pas la seule. Beaucoup finissent par tuer par plaisir. C'est un peu le syndrome qui s'installe au fil des ans. Bon... Elle avait sans doutes un combat intérieur bien avant de devenir une Ombre. Mais personne n'est à l’abri de cela. Dites plutôt qu'elle s'est attaquée à votre élève et que vous l'avez tué pour la protéger. Sa sonnerait tout de suite bien mieux et protègerait votre recrue... Enfin, je ne fais que vous suggérer la chose... Vous faites bien ce que vous voulez...


Elle fut alors saisie par le bras ce qui eue pour effet de lui couper le sifflet... Elle l'inspecta avec une légère surprise et se fit entrainer avant même d'avoir élevée la voix. Lorsqu'il la libéra, elle protesta d'un ton ou se mêlait "menace et promesse".

- Ne vous avisez plus de faire cela, je risquerais d'être moins docile la prochaine fois...

Le fait de le dire ne rendait pas la chose plus "facile" à admettre. Elle n'avait pas beaucoup réagit sur le coup. A vrai dire, elle était en manque cruel de contact. A l'image de son totem, elle se sentait l'âme d'un gros chat sauvage... En manque d'affection. mais il était tout a fait hors de question de se laisser maitriser par cet homme. Ou par qui que ce soit!

Elle le suivit et prit place, s'installant savamment sur le bord de la chaise, appuyée contre le dossier. Jambes croisées l'une sur l'autre... Elle pouvait elle aussi souffler un peu... Sa nuit avait été longue, douloureusement longue et solitaire. Se retrouver dans une taverne avec un partisan de son "métier" n'était pas pour lui déplaire. Même si tout cela lui paraissait... Étrange. Ce n'en était pas moins agréable.

Une fois de plus à l'écoute, elle haussa les sourcils lorsqu'il se mit à parler d'une proposition qu'il aurait à lui faire. Son regard vogua un instant alentour, de manière circulaire. Sans doute en train de vérifier qu'il n'y avait personne... Une habitude qui avait la vie dure... Mais pas moins une précaution intelligente. Son regard pâle revint se poser sur son interlocuteur et elle allait répondre lorsqu'il invita la serveuse à les rejoindre. De l'hydromel... Pourquoi pas.

- La même chose.

Elle n'avait pas envie de réfléchir plus à ce qui lui conviendrait d'ingurgiter. L'hydromel ferait l'affaire. Elle attendit donc que la serveuse s’éclipse pour l'interroger du regard.

- Une proposition, hm ?

-Vous me frapperez... Si cela... Vient à... Se reproduire... Dans se cas...

"C'est la vie"... Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle parlait, il en était convaincu par cette simple expression. Ce détachement face à la mort... Il n'était pas question de rester sans voix devant cette dernière, ou bien au contraire d'être remplit de peur et d'effrois en sa présence, non... Mais il était possible de tuer tout en restant humain. Comprendre la gravité de son geste a chaque fois, sans banaliser la mort de sa victime. Toujours considéré ce geste comme une finalité extrême et évitable, donnant sur de triste conséquence. Savoir qu'à chaque homme fauché, la vie enlevait un fils à une mère, un mari à une femme, un père à un gamin. Il ne fallait pas tuer à la légère, voila pourquoi l'assassin était resté loin de toute association ou guilde. Il désirait être maitre de lui même. Ni maitre, ni seigneur, ni roi, uniquement les Esprits pour le guider, et son jugement pour trancher. Voila ce qu'il avait adopté le jour où fit de la Mort son métier. Pour un "vulgaire assassin", tiré de la pauvreté, il avait une âme notamment chevaleresque. Devant ses idéaux, il était paladin, prêt à mourir à la place des innocents, au nom de la Mort et des sept Glorieux... Mais récemment, son cœur s'était noircis... Il n'était plus aussi certain de ses convictions, plus aussi certain de la pertinence du sacrifice, du don de soit. Il commençait à voir les gens tels qu'ils étaient: de la viande, de la chair encore chaude et articulé, mais malgré tout un amas de muscle sanglant. Certain était plus que cela. Certaine personne méritait une attention particulière, une mention spécifique. Mais en grande partie, les humains étaient ridicules, stupides, trop certain de leur propre idée, fixe sur les intérêts de leur geste. L'Ombre n'était pas ainsi, il doutait, et avec raison.

Elle prit la même chose que lui. Simplicité? Gout personnel? Peu importait. Ce qui importait, c'était l'accord que l'Assassin s'apprêtait à lancer. Il n'aimait pas le raisonnement qu'il venait d'Avoir dans son esprit, comme si sa tête opérait sans son accord. Néanmoins, il était arrivé à une conclusion, certes hâtive, mais inconditionnel tant qu'à la marche à suivre afin de respecter la promesse qu'il avait fait à Autone. La protéger du Souffle, quoi qu'il lui en coute. Le Corbeau prit sa chope fraîchement servit et en but une gorgé. L'hydromel avait cette qualité que les autres alcool ne possédaient pas avec lui: malgré la force du breuvage, ses cordes vocales et sa gorge en générale n'étaient pas affecté par le gout brulant, mais plutôt apaisé par la douceur sucré du miel fermenté. Il se pencha par la suite vers la jeune femme, les yeux vif et la voix plus basse.

-Mon adhésion... Au Souffle... Contre la vie... De mon... Élève...

Il se redressa et repris une gorgée de son breuvage. Il 'avait pas vu autre moyen de s'Assurer de la sécurité de la Matrone que de joindre les personnes voulant attenter à sa vie. Les raisonner, où les surveiller de l'intérieur.

-Je peux me... Vendre... Si la situation... L'exige... Mais je crois... Que ma réputation... Parles d'elle même... Meilleur archer... Libre de tout... L'empire... Craint par... La plupart des... Gloriens... Une Ombre... Vivante... Comme bien... Des gens... De notre... "Profession..."

Un bue encore, lentement, se délectant gout de cette boisson qu'il appréciait tant.

-Et de plus... Dois-je... Rappeler... Que la Guilde... Perdra... En moyenne... Près de deux... Assassins... De moins... Par années... Si je me joins... À vous... Une menace... D'écarté...

Il espérait faire réagir son interlocutrice avec son dernier commentaire. Il avait après tout tué tellement d'homologues de métier dans sa vie qu'il jugeait effectivement qu'une partie de ces dernier devait appartenir au Souffle. L'homme avait remplit beaucoup de mission de protection, ce qui avait fait de lui un parfait "contre assassin". Connaissant les techniques, il n'était pas dupe, il évitait toujours habilement les empoisonnements, en plus de toujours prendre ses adversaires de court, où à leur propre jeu. L'homme tout de noir vêtu gardait évidement plusieurs argument dans ses mains, mais il avait décidé de jouer tout de suite avec ses cartes les plus fortes. Son potentiel, et la menace qu'il était au yeux de l'organisation. Il dévisageait la jeune femme, cherchant à cerner chaque réaction sur son visage de son œil expert. Bien qu'il n'Appréciait pas son point de vue sur le meurtre des innocents, cela ne rendait pas sa compagnie pour autant désagréable, un fait étrange malgré tout. Peut-être n'était-elle qu'un personnage joué, mais au moins, sa présence lui changeait de son habitude. Parler ouvertement de ses actions était plus que rare, alors une fois jaillit de sa bouche, il pouvait sentir une aisance le prendre à même sa chair. L'alcool se chargerait de calmé ses pulsions prédatrices nourrit par son totem, et masqué la plupart des odeurs des lieux grâce au gout tenace de l'hydromel. Un espèce d'Anti-poison agissant contre son totem défectueux, en bref. Littéralement, il se sentait presque bien malgré le chaos de la nuit et son inquiétude face à son oiseau et aux femmes qui étaient encore au Nid...

-Mes conditions... Consiste en deux... Points... Mon élève... Sera oublié... Et je garderai... Le droit... De regard... Sur mes contrats... Je sais que... C'est possible... Après tout... Car c'est là... L'entente que... J'avais conclu avec... La Mort... Blanche...

Il leva sa choppe en direction de son interlocutrice, un regard interrogateur fixé à son visage.

-Qu'en pensez... Vous... Mademoiselle?... Alliés... Ou ennemis?...

Elle haussa les sourcils lorsqu'il lui rétorqua son conseil dans le cas ou "cela viendrait à se reproduire". Si c'était une façon de la taquiner, ce n'était en tout cas pas pour la faire rire. Elle répondit d'un ton plat mais pas moins menaçant.

- Si vous désiriez que je vous frappe, il suffisait de demander gentiment, je ne suis pas avare de ce côté là... En revanche. Me pousser sur ce terrain ne vous mènera nulle part, je ne vous le conseille pas... Vraiment. Restons cordiales?

S'il comprenait que la chercher de la sorte n'était pas une bonne idée, tant mieux. S'il continuait... Et bien il se pourrait qu'elle ait enfin ce combat qu'elle semblait vouloir depuis tout ce temps. C'est cependant de façon tout à fait calme qu'elle réceptionna sa commande. L'hydromel n'était pas ce qu'elle préférait, mais changer pouvait avoir du bon par moment. Savoir si le gout était toujours le même. Ou si le sien avait tout du moins changé. Elle avait cette nature curieuse qui ne la quittait pas et ressortait souvent pour tout et rien...

Il fit sa proposition après une gorgée et elle ne pu s'empêcher de trouver trop clichée son résonnement. C'était d'une idiotie... Enfin, peu importait la donne au final, elle s'en contrefichait pour tout dire. Elle n'était pas maitresse du Souffle. Elle n'avait pas réellement son mot à dire sur ses agissements ou sur une quelconque proposition. Elle trouvait simplement naïf de sa part de croire que c'était avec elle qu'il devait marchander. Et puis, il avait pas de mal à ce qu'elle s'en amuse un chouia.

- Rien que ça...

Soupira-t-elle après une gorgée de sa boisson...

- Vous vendre? Arrêtez, on croirait entendre une fille de joie... Sans vouloir vous offenser...

Elle sourit, un brin moqueuse... Les humains... Elle ne les aimait décidément pas. Trop bien pensant, meilleurs que les autres. Gorgés de tout un tas de vertus erronées. De la naïveté, voila ce qu'elle voyait. Mais qu'importait. Il ne s'agissait pas de sa vie, ou d'une personne chère à son coeur. Ce n'était qu'un inconnu après tout. Un inconnu avec une belle réputation certes. Mais sa mort ou sa coopération avec le souffle lui était clairement égale.

Expirant doucement, elle décroisa les jambes pour les recroiser dans l'autre sens. Les doigts gantés de sa main libre vinrent jouer dans sa chevelure platine et elle laissa son regard vagabonder sur son camarade de boisson... Le détaillant comme elle l'avait déjà fait et comme elle continuerai de le faire, jusqu’à capter chaque détails de sa personne. Rendant son insistance, un peu déconcertante par moment.

- Parlez donc avec notre cher Corbeau de tout ceci. Je gage que vous trouverez un terrain d'entente... Je ne compte pas vous attirer des ennuis, croyez le ou pas. Votre cas m'indiffère. Tant que vous ne vous en prenez pas à moi. Je ne suis pas votre ennemie.

Elle lui offrit l'un de ses sourires ravageurs. Arborant cet air exquis, venant parfois illuminer son visage inexpressif. La situation semblait l'amuser et son interlocuteur n'était pas des plus inintéressant non plus. Elle prenait presque plaisir à la conversation et cela se voyait. A vrai dire, il venait de lui changer les idées, avec toutes ses histoires, il avait réussit à la tirer de sa torpeur de ce soir là. Et elle n'était pas avare de remerciement. Enfin si... Mais chez elle, tout passait par les yeux... Et son regard en disait long sur la situation.

Se redressant légèrement, elle s'avança, l'imitant brièvement au passage. Comme si elle s’apprêtait à lui confier un secret ou lui faire une offre... Puis lui murmura du bout des lèvres.

- En ce qui me concerne, je vous voyais déjà comme allié... J'espère juste ne pas me tromper sur votre compte... Ce serait déplaisant.

Elle reprit une gorgée d'hydromel, puis une suivante et... Encore une autre! A nouveau appuyée contre le dossier, elle haussa les sourcils, l'invitant à lui répondre... Non, elle ne pouvait rien pour lui et ne se ferait pas garante du souffle pour ses problèmes. Mais se faire un ami. Non. Une connaissance plus "amicale" que rivale, dans ce milieu, n'était pas pour lui déplaire.

A nouveau, ce sourire...

Non, il n'était pas offensé par la remarque de la jeune femme. Il savait pertinemment ce qu'il était, ce qu'il faisait dans la vie de tout les jours, et surtout, il savait qu'il ne savait pas comment marchander une adhésion à une guilde aussi fermée que le Souffle. Bien sur, cette femme n'allait pas être son passe droit vers ce groupe d'Agents sombres, mais elle pourrait porter le message. Peut-être alors l'Ombre avait été trop indirecte, trop subtile dans ses demandes... Ha! Le comportement humain, si complexe, particulièrement envers des étranger, particulièrement envers les femmes. Si complexe, si complexe. Un homme était simple, particulièrement avec de l'Alcool dans le sang et une jolie femme près de lui. Malheureusement pour le duo, le Corbeau complexifiait comme toujours une situation qui normalement aurait dût être rudimentaire. Il ne songeait pas clairement, principalement par la faute de son totem, qui excitait ses sens comme jamais. Il se sentait près à terrasser un dragon, même dix si cela suffisait à calmer ses nerfs une minutes durant... Évidement, ce désir était métaphorique... Il ne désirait en réalité que bouger... Courir, sauter, hurler, passer ses nerfs sur quelques chose, quelque chose de chaud et de vivant. Pas de cible, pas d'entrainement, une vrai séquence où son sang bouillonnerait et ses muscles brûlerait. Il voulait gouter le fer dans sa bouche et sentir les effluves de la forêt lui traverser le corps. Il voulait que Nox revienne auprès de lui, afin qu'il puisse rentrer à l'Auberge, préparer son matériel et quitter vers la forêt, afin de terrasser quelques choses à la suites d'une traque effréné.

Ou il pouvait tout aussi bien assommer ses sens avec de l'alcool... Non... L'alcool ne serait pas assez fort, pas cette fois. Il fallait quelques choses de plus fort... L'assassin but une gorgé d'hydromel lorsqu'il trinqua avec la jeune femme. Il sentit encore une fois une bouffé de son odeur l'assaillir. Par les sept, était-ce encore une fois un teste de sa volonté, de sa fermeté d'esprit? Pourquoi se sentait-il toujours aussi troublé en présence d'une femme? Était-il vraiment nécessaire de devenir ainsi et aussi maladroit? L'homme jura intérieurement contre lui même, contre son cœur fou et emballé, contre ses muscles tendus, contre ses yeux aux pupilles dilaté. Sa respiration saccadé pouvait à elle seule vendre la nervosité et l'effervescence dans lesquelles baignait le prédateur habituellement solitaire. Une honte à ses yeux, lui habituellement si froid, si posé et rapide d'esprit. Le Corbeau sortit finalement de sa tête lorsqu'il réalisa qu'il n'avait dit mot depuis la trinquée. En fait, il s'était perdu lui aussi, d'abords dans sa tête, puis ses yeux riveté sur la femme au teint de neige. Surveillance paranoïaque familière ou intérêt flagrant? L'Ombre lui même ne saurait dire.

Il passa sa main dans le petit sac accroché à sa ceinture, derrière lui, et en sortie une très petites fiole de verre remplit d'un liquide légèrement jaunâtre. Il fit sauté le bouchon, attaché au reste de la fiole par une petite languette de cuir, et versa son contenue dans sa choppe, avant de remettre le petit contenant vide à sa place. Il releva sa chope une fois encore.

-Alliée donc!... Que l'Esprit... De la Mort... Lui même... En soit témoin...

Puis bue en entier son contenue, soit quatre grandes gorgées. Le poison fétiche de l'archer se mélangea au reste du breuvage, avant d'imitée ce dernier en diffusant ses effets dans le sang de l'homme. Normalement, le curare raffiné pouvait rendre sa victime totalement paralysé pour une demi journée, avant que cette dernière ne retrouve péniblement ses moyens. Mais après une dizaine d'années de consommations fréquentes, l'homme masqué avait développé une vive résistance à ce poison. Il agissait à présent comme une drogue relaxante, laissant une sensation d'euphorie et une détente musculaire sans égales, ce qui permit de pallier aux palpitations cardiaque de l'Ombre.

-Le Corbeau... N'a rien a... À faire... D'un assassin... Potentiel... Par contre... Vous pourriez... Aviser... L'un de vos... Supérieur... Disons... Trois jours... Aux jardins... De la haute... Haute ville... À minuit...

Le sourire et le ton de voix de la jeune femme suffirent à attendrir la méfiance de l'homme en noir. Peut-être devrait-il être d'avantage sur ses gardes, mais s'il avait réellement voulu rester un tueur et non un simple homme, il ne se serait pas mit dans un état pareil de façon volontaire. Après une journée compliquée et horrible, ou plutôt neuf des mois les plus horribles de son existence, ponctué de quelque évènements des plus merveilleux néanmoins, le Corbeau jugeait qu'il avait bien mérité quelques heures de plaisir simple, tel que boire et rire en compagnie d'une femme agréable...

-Et puis merde... Je n'ai plus... Plus envie... De parler... De boulot...

Il sourit à la jeune femme, avant de laisser filer un léger rire. Son état parfaitement intoxiqué et onirique le rendait soudainement d'une humeur joviale et social, du rarement vu dans sa vie. Il était néanmoins toujours présents, peut-être qu'il ne serait pas apte à éradiquer un régiment de gardes, mais ses jambes pourraient encore le porter, et ses paroles n'étaient pas encore au delà de ses pensées, simplement plus osé et moins filtrées. La femme pouvait bien faire ce qu'elle voulait, si elle ne prévenait pas ses supérieurs, l'Assassin trouverait un autre moyens. D'une façon ou d'une autre, il serait membre du Souffle et cela, dans les plus brefs délais. Mais sur l'heure, il n'avait qu'une chose qui préoccupait son esprit: ce a quoi tout les hommes pensaient à chaque secondes: les femmes.

-Vous savez... Ce foutoir... Le chaos avec... Les Esprit totems... Et tout ca... Mes sens sont... affectés... Mon flair... Est tout simplement... Hors de... Contrôle... Je pourrais... Presque.. Vous nommer... La dernière chose... Qui à été servit... à manger... dans cet établissement...

Il se réajusta sur sa chaise, se rapprochant quelque peu de la jeune femme par la même occasion.

-Les odeurs... Me rende... Malade... Néanmoins...ce n'est pas... le cas... Avec vous... Vous sentez bon... Délicate... Trouvez cela... Étrange... Si vous... le voulez... Mais cela... me plait... Ça... Et vous... En générale...

Il lui sourit, avant de baisser les yeux sur sa chopes vide.

-Je... J'ai rarement... Prit un moment... Ainsi dans ma... Ma vie... Pour parler... "Légèrement"... Sachez que.. Que j'apprécie... Beaucoup... Ce moment... En votre... Compagnie... Mademoiselle...

Il avait chaud, son cœur battait toujours, mais sa voix enroué s'était adouci grâce au curare et ses traits tendaient d'avantage sur le sourire que la neutralité. Peut-être que cette catastrophe allait avoir un bon coté après tout...

Il réagissait étrangement... Était-ce de sa faute? Ou le totem de se cher corbeau lui jouait-il des tours? Difficile de savoir exactement ce qu'il en était... Mais le voir ainsi, la respiration saccadée... Muet. A l'observer fixement. Elle sentit un certain malaise s'emparer de son propre corps. Il est vrai qu'elle faisait toujours très attention à elle. Elle était soigneuse, autant envers son corps et son entrainement qu'avec son image et les tous les soins qu'elle y portait chaque jour... Mais plaire à un homme lui était toujours aussi détestable. Parce qu'elle savait comment cela finissait. Il n'y avait pas de fin heureuse avec un homme. Soit il mourrait prématurément, soit il prenait ce qu'il désirait et disparaissait. D'une façon ou d'une autre, elle avait depuis longtemps comprit le système d'échange entre homme et femme. Il y avait l'attirance physique. Le sexe et la séparation. L'amour était quelque chose d'éphémère. On aimait un jour et bientôt on oubliait jusqu'au sens même de ce mot pour s'occuper d'autre chose. Il n'y avait pas d'amour dans ce monde. Seulement des instincts à assouvir.

Elle même n'avait jamais connue cela... La débauche de sa mère lui avait servit de leçon. Elle refusait catégoriquement d'échanger quoi que ce soit d'autre qu'un combat ou une conversation, avec les hommes. Celui-ci n'y faisait pas exception. Même s'il pouvait lui paraitre sympathique. Elle savait au fond. Elle savait qu'a ses yeux, elle n'était ni plus ni moins que la potentiel chair tendre et délicate, avec laquelle il pourrait assouvir des besoins primaires. Et non. Cela ne l'intéressait pas. Pire! Elle en avait le tournis rien que d'y penser... Un profond dégout qui -selon elle- ne disparaitrait jamais...

Elle était à part. Peut être que tout serait différent, si elle n'avait pas eue à voir défiler les hommes dans la chambre de sa mère ou des autres filles. Si elle n'avait pas été élevée dans un bordel... Si elle n'avait pas toujours éprouvée une profonde répulsion pour sa propre mère qui était incapable d'amour, mais qui prenait plaisir à ce qu'elle faisait pour gagner sa vie. Oui, peut être qu'alors, elle aurait été différente. Peut être que le Corbeau aurait pu faire naitre en elle un quelconque désir. Peut être l'aurait-elle suivit jusque dans une chambre et... Mais non. Tout ceci était impensable.

Elle prit une gorgée d'hydromel pour apaiser la colère qui venait de naitre en elle, ces simples pensées l’écœuraient... Il lui fallait se calmer à présent. Détourner le regard. Oublier qu'elle le rendait nerveux et... Il lui fit une demande, reprenant contenance le premier. Ce qui facilité sa propre descente.

L'observant à nouveau elle hocha la tête en répondant d'une voix calme et un peu plus mesurée qu'auparavant... Surement une façon de calmer le jeu...

- Je verrais ce que je peux faire. Mais je ne garantie rien.

Une brève inclinaison de tête et elle termina sa boisson, soupirant d'aise, l'espace d'un instant. Elle n'avait rien manquée de son petit manège avec la fiole, qu'il avait versé dans sa propre boisson et elle en avisa les effets rapidement... Encore une fois, il venait de la mettre mal à l'aise. Elle ne pouvait pourtant pas se raisonner et détourner le regard. La curiosité l'emportait toujours avec elle... Elle le savait. Luter ne servait à rien, d'ailleurs, cela rendrait la chose bien moins naturel si elle tentait de s'en cacher. Aussi poursuivit-elle son inspection. A présent, il semblait détendu et puisqu'il ne comptait plus parler boulot, elle hocha la tête et attendit qu'il ne parte sur autre chose.

D'abord très attentive, elle tenta de comprendre de quoi il s'agissait... Il parlait des Esprits Totems et de ses sens et... Rapidement, le rouge vint teinter ses pommettes qui s'enflammèrent en quelques secondes. Si bien qu'elle aurait volontiers posée ses mains fraiches dessus... Mais elle ne bougea pas. Figée pour tout dire. Il venait de dire ouvertement ce qu'elle redoutait de par son attitude depuis ses quelques dernières minutes. Maintenant c'était tout à fait clair. Et elle n'arrivait tout bonnement pas à réagir.

Il lui fallut de longues secondes pour retrouver sa voix. Elle se racla la gorge légèrement, mal à l'aise.

- C'est... Tout à fait... Inapproprié...

Elle se sentait incroyablement piégée et ne voyait même pas quoi répondre d'autre... Son regard vint se noyer dans le fond de sa chope vide... Elle fit alors signe à la serveuse pour être resservie et laissa le soin à son compagnon de table d'en faire autant. Une fois la jeune femme repartie avec les chopes. Elle reprit.

- Mais... Parler "Légèrement", cela me va. Concrètement, je n'ai pas d'ami. Pas de proches. Je n'ai pas bus avec quelqu'un depuis très longtemps... Alors... Mh.

Parlait s'avérait moins compliqué qu'elle ne se l'imaginait l'instant d'avant, bien qu'elle n'était toujours pas à l'aise. Elle continua cependant sur sa lancée, essayant de ne pas briser l'ambiance tout de suite... Elle et sa légendaire délicatesse.

- Y a-t-il quelque chose d'autre que le combat, qui anime votre vie?

Elle semblait mal prendre sa remarque, ce qui désola le Corbeau, enfin, partiellement. Il s'Attendait bien évidement à ce que ses paroles soient mal perçu, comme à l'habitude, même si au fond de lui, il espérait qu'un jour, il puisse se permettre de parle comme bon lui semblait sans pour autant repousser les femmes.

-Je... Excusez moi... Mademoiselle... Ce n'était pas... Et puis... Oubliez tout cela...

D'accord, visiblement, il en avait trop dit. C'était bien lui, l'éternel maladroit. Il ne voulait pour rien au monde mettre son interlocutrice mal à l'aise. Il avait simplement dit ce qui lui avait passé par l'esprit. Après une trop courte hésitation, il tendis de nouveau sa choppe vers la serveuse, avant d'en boire près de la moitié avant même de la déposer sur la table. Il était bien, quoi que amoché par sa nuit et tout ce qu'il gravitait autour. Le loup en lui avait cependant cessé de grogner aussi lugubrement. Comme la faim qui se tait après quelque heures sans qu'elle ne soit assouvie. Mais cela n'était qu'une maigre compensation, éphémère qui plus est. L'envi était toujours là, terreur dans ses tripes, patientent calmement comme tout bon chasseur, prêt à revenir à tout instants, force décuplé et rage nourrie. D'ici là, l'Ombre était convaincu qu'il aurait mit fin à cette rencontre avec son homologue. La pâle changea de sujet sans grande subtilités, mais l'Assassin n'en fut qu'heureux. Il avait instauré un malaise, donc, plus tôt ce dernier disparaitrait, mieux cela valait. Elle parla de sa solitude, ce qui implanta plusieurs questionnement dans le crâne de l'Assassin. Évidement, ces dernier allaient lentement le ronger jusqu'à ce qu'il trouve un moyen d'y répondre, ou de s'en débarrasser. D'ici là, il les fit taire aussitôt.

-Et bien.... J'ai vécu... Près de... Quatorze ans... Seul... J'ai donc dû... Apprendre... Comment survivre... Seul contre... Contre le monde... La solitude semble... Accompagner... Notre genre...

Il leva légèrement sa jambe gauche et retira sans discrétion le poignard qu'il y était logé. Il déposa ce dernier sur la table devant lui, puis accompagna l'arme blanche de l'une de ses flèches à la pointe torsadé.

-A mes heures... Je forge... J'aime sentir... Le métal chaud... Plier sous... Mes caprices... J'ai forgé mes... Armes... Sauf ce poignard... Qui n'a été... qu'amélioré ... Et j'ai créé... Mon armure... Moi même...

L'Ombre était fier de ses capacités, ayant apprit la grande majorité par autodidaxie et observation. Il n'était pas uniquement un sombre assassin, ou un être avide de sang comme plusieurs personnes pourraient le de croire. Non, il se voyait d'avantage comme un rôdeur et un érudits. Un solitaire à la passion sans limite...

-Je suis aussi... Herboriste... Et je possède... De vaste connaissance... En chimie... En biologie... -Particulièrement... en anatomie-...

En bref, tout ce qu'il fallait savoir en tant qu'assassin posé, de quoi tracé une ligne épaisse entre un mercenaire de bas de rue et un assassin professionnel. Il soupira longuement, avant de reprendre une autre gorgée. En dehors de son "emploi", il avait habituellement très peu de temps où il ne faisait rien, comme en ce moment. Selon sa conception, bien que cette discutions lui plaisait et le divertissait, il la considérait tout de même comme un acte possédant peu de répercutions pratique sur son existence. Il analysait le monde de façon mathématique, froide et objective. C'est un pareil comportement qui faisait en sorte que les évènement récents le troublait autant. Aimer était difficile, plus que tout ce qu'il aurait bien pu croire...

-Autrement... Bah... Je suis un chasseur... Un trappeur... Un traqueur... Je rôde par ci... Et par là... Je m'intéresse... à l'Histoire... À la poésie... L'Elfique particulièrement...

Une autre gorgée. Il passait son regard de son interlocutrice à son verre, puis balayait le bâtiment, question de sécurité, avant de revenir à la jeune femme. Il espérait que discuter ainsi allait détendre la discutions et ainsi lavé sa bévue. Peut-être était-il trop tard pour lui pour avoir le bonheur de profité de la douceur des femmes? Il était laid après tout... Et inquiétant... Pas vraiment un homme à femme... Il ne lui restait que ses paroles pour tenter d'enjolivé cette étrange rencontre entre deux assassins au sens troublés.

-Bref... je suis... Assez ennuyant...

Il rit. Un rire court, interrompue par une toux sèche tout aussi courte. Il inspira profondément, les deux semi clos, toujours orienté vers la femme. Il avait chaud et le plancher avait décidé de ne plus être aussi droit... Peut-être allait-il tranquillement ralentir sa consommation l'espace d'un moment...

-Et vous... Mademoiselle?... Ai-je... La permission... Votre permission... De m'en quérir... Sur vos loisirs?... Vous pouvez... Bien refusez!... Ce ne sera... Que dommage... En mon sens...

Les excuses furent accueillis avec un bref sourire, surement un peu gênée... malgré tout, il était un homme et elle savait à quelles genre de pensées il pouvait s'essayer. Aussi, lui faire comprendre que les choses n'étaient pas "possible" au plus vite, étouffait l'envie rapidement. Elle était souvent directe pour cette raison. C'était d'ailleurs tout à fait louable. Elle n'éconduisait personne en agissant de la sorte.

Elle prit donc le temps d'écouter ce qu'il avait à raconter. Se laissant aller à imaginer la vie de l'ombre par le passé. Après tout, il avait forcément été un enfant un jour et avait sans doute des chose qu'il aimait faire... En dehors de tuer ou de protéger la veuve et l'orphelin... Elle ne s'était pourtant pas attendu à ce qu'il soit un artisan. D'autant qu'il fallait énormément de temps -enfin, c'est ce qu'elle s'imaginait- pour pouvoir maitriser une technique et la forge lui semblait être réellement quelque chose de compliqué. Peut être parce qu'elle ne s'était jamais réellement intéressée à cela, ou parce que ce n'était pas une activité qui l'avait tentée une seule seconde...

Le reste de ses connaissances, elle même les partageait. Par contre, elle l'imaginait mal parler l'elfique ou en lire de la poésie. Mais les apparences étaient souvent trompeuses, peu être était-il plus sensible que l'image qu'il renvoyait.

Lorsqu'il convint qu'il était assez ennuyeux, elle rit légèrement et bus quelques gorgée de sa boisson fraichement servie. Son regard se fit plus amusé, il se pourrait bien qu'elle apparaisse même, un peu plus détendue... Elle répondit à sa question.

- Et bien... Moi... Disons que je n'ai jamais pris le temps de me poser pour faire quelque chose de mes mains. Autre que pour m'occuper de moi même ou de mes contrats. Je suppose qu'il y a plus ennuyeux que vous. Enfin...

Elle laissa s'échapper un bref soupire et prit le temps de la réflexion...

- J'aime l'art en générale... Les belles choses. Cela peu aller de l'architecture à un tableau, ou à des bijoux, des armes... Je suis facilement fascinée par tout ce qui attire mon regard. Mais cela reste purement contemplatif. Je ne me suis jamais essayée à la création de quoi que ce soit. Ou en tout cas, rien qui vaille la peine d'être cité.

C'était une demi vérité. A ses heures perdue, elle aimait peindre et elle était plutôt douée pour ça d'ailleurs. Mais c'était quelque chose qu'elle n'avait jamais partagée avec personne. Et elle n'avait jamais beaucoup de temps à consacrer à cela. Aussi ne voulait-elle pas se venter de quoi que ce soit...

Elle laissa vagabonder son regard sur la pièce, buvant à nouveau... Et ajouta d'un air détaché, en revenant sur son interlocuteur.

- Pour le reste... Disons que ma vie tourne autour de ce que je suis. Ce que nous sommes tous deux. Mes journées sont assez répétitives. Entre l'entrainement et l’exécution des tâches qui nous incombent...

Bon, elle n'allait pas dire qu'elle passait la moitié de ses journées à prendre simplement soin d'elle, de sa peau, de ses cheveux, de ses ongles... bref, qu'elle était précieuse et complètement obsédée par son image. Et puis, qu'elle aimait chanter. Chose qu'elle faisait très souvent... Seule, chez elle. C'était un sorte de rituel, lorsqu'elle prenait le temps de s'occuper d'elle... Mais soyons réaliste, ce n’était pas quelque chose qu'elle pouvait déballer. Le pire de toutes ces petites choses qu'elle ne partagerait pas, était sans doute qu'elle vouait une réelle admiration aux vampires. Que ces créatures sanguinaires la fascinée et que si elle le pouvait, elle en deviendrait une! Persuadée que l'immortalité la rendrait heureuse et lui laisserait tout le temps nécessaire pour retrouver son père adoptif.

Finalement... La discussion lui fit d'ailleurs un drôle d'effet... Parce qu'en plus de devoir faire un effort pour savoir ce qu'elle aimait faire réellement ou ce pourquoi elle était douée, elle prenait doucement conscience qu'elle ne vivait que pour tuer ou s'entretenir. ce qui avouons-le... N'était pas grandiose. Mais c'était sa vie... Et elle l'aimait comme ça. Si ce n'est la solitude qui pesait sur son cœur par moment.

Elle avait le regard vide depuis quelques secondes, lorsqu'elle s'anima à nouveau.

- Enfin, j'imagine qu'un jour tout ceci changera... Pour le coup, nous partageons un savoir faire commun. Je m'y connais un peu en herboristerie. Quant à l'anatomie, c'est un point clé de l'apprentissage dans lequel je berce depuis mes onze ans.

Puis terminant sa boisson, elle soupira légèrement, d'aise. S'enfonçant un peu plus sur sa chaise... L'alcool avait cet effet agréable de détente qu'elle ne s'offrait que trop rarement...

- Et donc, vous avez une apprentie. Est-elle en passe d'exercer comme vous? Qu'entendez-vous exactement par apprentie en fait? Cela me titille depuis que vous en avez parlé. Je n'ai jamais pensée à prendre quelqu'un sous mon aile... Est-ce quelque chose que vous avez provoqué? Ou bien... cela vous est-il tombé dessus?

Appuyé sur l'un de ses bras, il écouta attentivement chaque parole lancé par la femme pâle devant lui. Il se perdait quelques secondes -des heures- Sur les lèvres remuante de son interlocutrice, mais ce qui restait de sa concentration finissait toujours par reprendre le dessus et le forcer à ce concentrer sur les paroles. Ce n'était pas une histoire inintéressante après tout, l'alcool jouait simplement avec ses sens et lui devait résister, un peu comme un jeu qui venait de paire avec l'hydromel qu'il avait bu en quantité. Lentement, il allait devenir épave, il le savait, et avant que ce fait ne devienne réalité, il se devait de retrouver son compagnon en premier lieu, puis trouver son oreiller quelque part, même si son plumard le faisait d'avantage jurer que soupirer. Il arqua un sourcil... Métaphoriquement parlant... Lorsqu'elle émit un commentaire sur ses connaissances en anatomie. L'assassin avait l'impression qu'il y avait là un double sens dans ses mots. Comme si quelque chose d'Autre était à comprendre de ce message, une espèce de bribe lancé à l'oreille attentive, afin d'être traité par un cerveau hyperactif et analysé, pareil à un parchemin envoyé dans le plus grand secret. Ou peut-être que cette femme avait simplement eu des leçons sur la physionomie humaine en jeune âge. Rare était les paysans possédant une peau aussi claire après tout. L'homme masqué avait peut-être devant lui une bourgeoise devenu assassins, une femme éduqué, ou bien troublé par des expériences qu'un enfant de devrait jamais vivre, peu importe la raison. Un peu comme l'Ombre ne fait.

-Vous devriez... Essayer de... Créer... C'est le meilleur... Moyen... de contrebalancé... La destruction... Le seul en fait... Voir quelque chose... Naitre... De ses mains... Je ne sais pas... C'est... C'est un sentiment... Unique... Et c'est... Quelque chose... D'encore plus... Particulier... Pour une personne... Voué à... La destruction... Comme moi...

Après hésitation, il décida de répondre à sa question honnêtement. Il avait une bonne impression à son sujet, peut être était ce erroné, mais si quelque chose de regrettable arrivait concernant Luna ou Autone, l'assassin saurait ou chercher...

-J'ai... J'ai deux élèves... Deux apprenties... L'une est... Tombé sur moi... Un beau jour... L'autre... Et bien... Disons que certain... Bandits.. Avaient mal choisis... Leur journée... Pour raser... Un village... Elle est... Ce qui reste... De la population... De ce dernier...

Il leva les yeux vers la blanche puis les redescendit rapidement vers sa choppe. Et dire que cette journée là, s'il n'était arrivé que cinq secondes plus tard, Luna aurait porter des séquelle beaucoup plus profonde que l'absence de deux ses doigts.... Dix minutes, et sa vie aurait été ruinée incontestablement. Sans lui, elle serai morte. Tel était l'étrange jeux du destin, celui de sauver des vie tout en en arrachant d'autres.

-Pour la plus... Jeune... Elle est... Impressionnante... Très impressionnante... Dans cinq ans... Elle pourrait... Facilement... être... L'Ombre la plus... Mortel... D'Armanda... Et c'est là... L'opinion... D'un homme... D'expérience... Son potentiel en... En est... Presque effrayant... Quant à mon... Autre... Apprentie... Elle ne fera.. Pas de la mort... Une carrière... Mais elle aussi... Possède... Une volonté... Incroyable... Elle n'a qu'une... Qu'une victime sur... Sa liste... Si vous voyez... Ce que je... Veux dire...

Il termina le peu de liquide restant dans sa choppe. Il n'avait pas crut qu'il pourrait parler aussi ouvertement de Luna et d'Autone à une assassin, mais d'un coté, il ne divulguait aucune information vitale à leur sujet... Seulement qu'elles étaient dangereuse et redoutable, tout pour doré leur nom. Mais il n'exagérait pas, étonnement. Luna était son élève, et l'Assassin était sans répit avec elle. Il cherchait toujours à la pousser au bout de ses capacités. Il voulait qu'en trois ans, elle apprenne ce qui lui avait prit le tiers d'une vie à assimiler... Peut-être ne serait-elle pas une assassin, ce n'était le but de l'homme masqué d'Ailleurs, mais au moins, elle saurait se défendre et survivre dans ce monde qui n'était pas fait pour les petites filles...

-Je n'ai pas... Choisis d'enseigner... S'occuper d'un enfant... Impose des... Responsabilités... Tant pour... Le gamin que... Le mentor... Elle devait savoir... Chasser pour survivre.. Avec moi... Elle l'a fait...

Il soupira, l'œil humide à la pensée de la jeune. Elle avait fait tant de progrès et si rapidement... Il souffla, légèrement mélancolique.

-Je m'excuse... J'ai piètre allure...

Il rit légèrement, avant de se levé, légèrement chancelant sur ses jambes.

-N'enseignez pas... à donner la Mort... Si vous désirez... Prendre élève... La vie... La vie importe... Plus que tout... La création... Mademoiselle! Cela m'a prit... vingt neuf ans... Pour le réaliser...

Il vérifia qu'il possédait tout son attirail sur lui et ramassa son poignard. Il laissa la sommes des boissons sur le comptoir en marchant vers la sortie tout en lançant à son interlocutrice:

-Je vais appeler... Mon oiseau... Le soleil... Sera haut... Dans le ciel... Avant longtemps...Après tout...

Et à ses mots, il sortir de l'Auberge. Activant la voix des vents, il commença à répéter le nom d eNox, cherchant désespérément la trace de ce dernier dans le ciel.


(HRP: Je m'excuse du délais... :S)

Elle voyait bien qu'il ne la quittait pas des yeux. Et c'était assez dérangeant, parce qu'elle n'avait jamais su comment réagir lors de ce genre d’échange... D'autant qu'elle venais de lui dire qu'elle n'était pas intéressée de façon tout à fait polit... Elle décida donc d'ignorer cette insistance et se laissa aller à sa boisson, surement un peu trop sobre pour ne pas s'agacer de la situation...

Il l'incitait à créer... Mais elle savait déjà tout ça... C'était effectivement une façon de contrer son côté sombre. De ne pas être que la main de la mort. Essayer d'être un peu plus que cela...

- Je me doute... Rétorquât-elle gracieusement. A l'occasion je m'y essaierai, disons que je n'aime pas perdre mon temps non plus. Il faut être productif pour de bonne raison... Et jusqu’à présent, j'ai toujours quelque chose à faire. Sauf peut être ce soir, mais il faut avouer que ce n'est pas entièrement de mon plein grès... Je n'ai pas demandée à ce que mon totem ne devienne fou.

Elle haussa brièvement les épaules et sourit. Écoutant la suite concernant les élèves... Entre l'envie de se moquer gentiment de lui et celle de sourire... Un chevalier servant, sauveur d'orphelin, tueurs du souffle... Quel piètre assassin il pouvait faire. Enfin, elle se garderait bien de lui dire, mais l'idée qu'il soit aussi " vertueux " lui était désagréable, sans aucunes raisons apparentes. Mais, voila... Cela l'agaçait... Après tout, elle était un assassin. Elle ne tuait pas forcément par plaisir. Simplement pour établir un ordre des choses plus équitable... Ou moins équitable, selon le point de vue... Enfin... Peu importait au final, elle était ce qu'elle était et n'avait pas à se comparer à lui. Par contre il y avait une certaine jalousie. Lui avait eue des apprenties... Comme elle avait pu être celle de Rodric. Est-ce qu'il comptait abandonner ses deux apprenties un jour?

Cela lui trottait toujours en tête. Pourquoi avait-elle été délaissée de la sorte?

Chassant cette pensée d'une rasade d'hydromel, elle continua d'observer son interlocuteur, le laissant continuer son récit sans l'interrompre. Simplement à l'écoute.

Ah... voila qu'il avouer être fière d'elles... N'était-ce pas de plus en plus agaçant? Tentait-il de leur faire un nom? De leur écrire une réputation. Livilith n'était pas surprise par la démarche, Rodric l'avait vantée auprès des siens lorsqu'elle préparait son entrée à la guilde. Il n'avait jamais réellement dit d'éloge sur elle, sauf ce jour là. Est-ce qu'au fond, c'était une façon de dire ce qu'on pensait réellement de son élève, ou une façon de gonfler son propre égo... Voici une question qui restait en suspens quelques instants...

Puis l'observation du regard ému de l'Ombre lui fit froncer les sourcils. voila qu'il se laissait submerger par ses émotions... Peut être était-il quelqu'un de plus "fidèle" que Rodric ne l'avait été. Elle espérait en tout cas pour les jeunes femmes qu'il le serait. L'abandon était quelque chose de très difficile à accepter. D'autant que la séparation avait été brutal chez elle... En fait... Elle ne faisait que se sentir un peu plus seule à cet instant.

Elle rabaissa légèrement les yeux, un pauvre sourire aux lèvres. Il avait avancé un sujet qui semblait sensible, sans même s'en rendre compte. Elle ne pouvait pas le blamer pour ça, elle l'avait questionnée après tout. mais à présent... Elle n'était plus sure d'avoir envie de continuer à parler.

Lorsqu'il s'excusa, elle se redressa légèrement et lui offrit un sourire.

- Je tâcherais de m'en souvenir... Mais je ne suis pas certaine d'être faite pour enseigner à qui que ce soit...

Elle laissa là ces quelques mots et l'observa s'élancer vers la sortie... Lorsqu'il s'en fut aller. Elle revint s'asseoir et resta un moment immobile à observer la table... Les chopes... La solitude refit son apparition quasi immédiatement. Elle commanda une autre chope... Enfoncer contre le dossier de sa chaise. Perdue dans ses réflexions... Jalousant intérieurement les deux apprenties de cette Ombre au cœur d'artichaut...

(HRP: Navrée OO, j'avais complètement zapée de conclure !!!)