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Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE

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Dawan Sywel
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Baptistrel Chanteciel

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MessageSujet: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeMar 28 Oct 2014 - 21:33

-- 2 Juin, an 2 de l'Ère d'Obsidienne --

Le soir n'allait pas tarder à tomber. Sans doute. Comment en être sûr, dans un lieu dont l'éclairage était moins solaire que minéral ? Dawan tendit la main vers une roche bleutée, sans la toucher, juste pour l'effleurer. Il demeura un instant immobile, à contempler le jeu de la lumière sur la paume de sa main, le jeu des ombres sur le dos de cette dernière. La logique de ce monde était fascinante. Et l'aisance avec laquelle l'ombre et la lumière jouaient avec les formes pour les épouser harmonieusement le rendait envieux. Malgré l'aisance naturelle des elfes avec les arts, il devait avouer que les arts graphiques n'étaient pas siens. Jamais satisfait de ses dessins, même sans être mauvais, il ne ressentait pas non plus en dessinant cette libération que lui apportait la musique. Aussi ne s'attardait-il que peu sur les images qui composaient le monde, sur l'agencement des couleurs et des lumières, sur les courbes des formes, lorsque cela ne lui sautait pas aux yeux. En revanche, tous les sons trouvaient écho dans ses oreilles pointues, tous prenaient une place à part dans son esprit et dans son coeur, pour habiter ses rêveries.

La rêverie le reprit, d'ailleurs. Il songea à son maitre, lequel était vraiment anxieux, ces derniers temps, malgré la réussite manifeste des baptistrels dans la préparation aux futurs événements. Ils étaient plus que parés à accueillir les blessés. Dawan avait usé de toutes ses ruses pour distraire l'esprit du Cawr, sans grand succès. Ou du moins, sans succès durable. Mais était-il seulement possible d'obtenir un succès durable ? Il semblait à Dawan qu'une tension était presque palpable, dans Aigue. Même l'apprenti qu'était Dawan se retrouvait anxieux, malgré ses précautions pour mettre le plus de distance possible entre les émotions des autres et lui-même, ayant compris que ses angoisses ne serviraient personne. Son sommeil était déréglé, agité. Il mangeait peu. Sa concentration était plus volatile encore qu'avant. Il le savait. Il avait besoin de jouer de la musique plus régulièrement encore.
Il parlait peu. Très très peu. Les mots restaient coincés dans sa gorge. Il peinait à les sortir, ou ne voulait pas les sortir. Si son maitre avait l'habitude de le voir ainsi et savait faire avec ses périodes de mutisme, ce n'était pas le cas de tout le monde.

Sa journée était terminée, il avait officiellement le loisir de flâner dans Aigue-Royale. Il ne connaissait que trop bien la ville, désormais. Ses moindres recoins, jusqu'aux fissures dans les murs. Il commençait même à reconnaitre la plupart des habitants, y compris ceux dont il ne connaissait pas le nom, ceux qui ne travaillaient guère avec lui, et qui n'avaient pas été blessés, ou n'étaient pas passés entre ses mains, celles de ses maitres, au moment adéquat. Triste fait. Il n'en serait que plus malheureux s'ils venaient à périr durant les hostilités. Mais qu'y pouvait-il ? C'était dans sa nature. Il avait de l'affection pour ce qui vivait, et il en avait d'autant plus s'il commençait à vivre avec, s'habituer à leur présence. Même cet humain-là, qui empestait l'alcool, Dawan l'aimait bien. Le voir régulièrement, toujours au même endroit, avait quelque chose de rassurant, bien qu'il eut aimé le voir loin de ces maudites bouteilles qui le rendaient si dangereux. Mais quand il lui en avait parlé, l'humain avait semblé fort peu consentant. Il s'en était fallu de peu qu'il s'en trouve blessé.
L'elfe y songeait encore, comme il jouait de la vièle en avançant calmement dans les rues d'Aigue. Les humains qui étaient dehors à cette heure-ci paraissaient tous occupés et/ou préoccupés. Il était bien le seul elfe à se balader ainsi. Et le seul à jouer sagement sa musique. Il avait fière allure ! Enfin, lui, il se trouvait fière allure. Son bandeau de cuir avait été remplacée par un diadème d'argent, qui singeait les entrelacs de lierres. Un beau diadème, qui lui avait rappelé sa terre natale, et dont Aldaron lui avait vanté les propriétés. Il portait sa tunique manches retroussées, la chaleur qui succédait à la canicule ne lui permettant pas encore de porter celle-ci convenablement, et mettre à nouveau sa cape sur ses épaules. Sa vièle, infatigable, chantait, entre l'archet et l'épaule de son musicien. À sa cheville, un tambourin. Un petit tambourin sans membrane, dont les cymbalettes tintaient à chaque pas qu'il faisait. Et il soyait sa marche, pour garder le rythme. Un travail encore neuf, pour lui, mais dont il espérait obtenir vite des fruits.

Par une coïncidence qui ne s'explique pas, ses pas le menèrent dans la caverne des Héros. Pas sa caverne préférée. Il n'y allait que peu souvent. Il exécrait la vue des armes. L'air joué par sa vièle se fit plus lent, plus sombre, alors que, timidement, il s'aventurait sur les terrains d'entrainement. Déserts. Des voix lointaines laissaient deviner que les recrues de l'armée rebelle devaient se sustenter plus loin, ou juste refaire le monde dans des bâtiments voués au repos. Quelques silhouettes esseulées traversaient ici et là, qui le regardaient bizarrement. Il essayait de se glisser dans l'ombre, craignant leur regard. C'était ridicule dans ce cas de jouer de la vièle, mais cela ne vint pas à l'esprit de l'elfe. Il s'arrêta tout seul, à un moment que d'aucun auraient pu juger d'aléatoire. Il tendait l'oreille. Dans l'air il croyait entendre une musique qui lui plaisait particulièrement. Mais... C'était étrange. Il n'arrivait pas à distinguer exactement le son qui lui plaisait. C'était... Comme le bruit de la mer. Et il voulait entendre une vague.
Les cymbalettes tintaient, doucement. Il avançait avec précaution, mais toujours suivant un rythme particulier, courbé dans les ombres. La vièle était rangée dans son étui, sur son dos. Son instinct le poussa sur le terrain d'entrainement des archers. Les cibles se reposaient enfin après une journée à avoir été molestées. Dawan eut une grimace. Cela lui rappelait la triste époque où l'on avait voulu le mettre à l'arc. Un coup à le rendre fou. Très vite ses parents avaient abandonné l'idée de faire de lui un archer, autant pas crainte pour les autres que pour lui. Ce n'était définitivement pas son art, mieux valait cultiver autre chose.
Dawan se pencha pour regarder derrière la cible. Son coeur fondit dans sa poitrine. Une petite humaine dormait là, recroquevillée, paisible, dans l'ombre de la cible, des murs environnants, et dans l'ombre ambiante. Oh, la belle enfant ! Pas un instant l'elfe songea que c'était peu commun comme endroit pour dormir, surtout pour une ville qui offrait autant de dortoirs. Non, lui il ne vit que la petite chose adorable qui profitait du monde sans peine du sommeil. Il la trouvait très belle, non pas pour son physique, mais pour son attitude, pour l'aura qu'elle avait, pour le bruit lent de son souffle. Il avait envie de rendre l'instant plus beau encore.
L'elfe s'écarta. Un chant doux et calme sortit de sa gorge, sans parole, alors que, dessinant un cercle autour de la jeune fille, au rythme marqué de ses cymbalettes, il usait de sa magie pour créer de petites boules de lumières, quatre, qui entouraient la petite. Il déplaça sensiblement les autres cibles, les regroupant en triangle autour de l'endormie. Là, les jeux de lumière étaient plus intéressants encore ! Il chantait encore. Il s'assit devant elle, en tailleur, ses mains posées sur ses chevilles, jouant distraitement avec les cymbalettes. Les yeux fermés, il s'adaptait à la respiration de la belle enfant.
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeVen 31 Oct 2014 - 2:20

Lentement, la jeune fille entrouvrit ses paupières qui lui paressaient encore bien lourdes. C’était l’une des rares fois depuis ces derniers jours qu’elle ne s’était pas réveillée en sursaut, assaillie par d’horribles cauchemars. Le chant et la musique du Baptistrel y était peut-être pour quelque chose? L’esprit encore embrumé par la fatigue, elle n’avait pas remarqué sa présence et portait plutôt son attention sur ces étranges sphères qui émettaient une douce lumière. Elle les trouvait particulièrement jolies et à les regarder, elle n’était plus trop certaine si elle était bel et bien réveillée ou si elle était en train de rêver à tout cela.

Si Dawan la connaissait mieux, il aurait certainement trouvé que Luna ne portait pas son style vestimentaire habituel. En effet, au lieu d’un pantalon et d’une chemise dont elle avait coutûme de revêtir, elle portait plutôt une longue robe couleur lilas dont les manches étaient amples et recouvraient entièrement ses bras. Un peu étrange étant donné le temps de canicule dans lequel était plongé tout le continent, mais Luna n’avait pas eu cœur à révoquer le choix de sa gouvernante, Maryse, qui s’était follement inquiétée durant tout son absence et qui n’avait pas manqué de le lui faire savoir. De plus, elle avait été horrifiée en voyant toutes les ecchymoses et blessures qui recouvraient le corps de la gamine et selon le protocole, ça ne se faisait pas de se montrer en public dans un tel état. C’est donc pour lui faire plaisir qu’elle n’avait pas chialé lorsqu’elle avait tressé sa longue chevelure blonde et qu’elle portait cette robe qu’elle ne trouvait pas pratique du tout. Cependant, sa dame de compagnie n'aurait pas été contente d'apprendre qu'elle dormait n'importe où, qu'elle ne faisait pas attention à sa coiffure ni à sa robe qui avait malheureusement sur sa manche gauche quelque chose qui ressemblaient à de la peinture rouge ou à des traces de sang.


♫♪ Ting! Ting! Ting! ♪♫


Le bruit rythmé des cymbalettes la ramena à la réalité et la gamine se redressa finalement. Devant elle se trouvait un homme, non c’était plutôt un elfe à la vue de ses oreilles pointues, et il jouait avec des cymbalettes à ses chevilles. Mais qu’est-ce qu’il faisait là? Jetant un coup d’œil rapide autour d’elle, elle se rendit compte que la bonne question était plutôt « Qu’est-ce qu’elle faisait là? ». La confusion se lut alors sur son visage tandis qu’elle se demandait comment elle avait fait pour arriver là. Elle ne se rappelait pas du tout avoir marché jusqu’à la Caverne des Héros… Mais avec la fatigue qui la tenaillait depuis un moment, il était plausible qu’elle ait voulu s’entraîner et que son corps l’ait lâché en cours de route. Peut-être...? C’était une explication, mais elle restait sceptique. Était-elle en train de perdre la raison ou était-elle somnambule sans le savoir?

- Euhm… Bonjour? Demanda-t-elle sur un ton incertain, ne sachant pas trop s’il lui voulait quelque chose.

L’ignorer n’aurait pas été des plus respectueux surtout qu’il n’avait rien fait de mal. De plus, il avait réussi à piquer sa curiosité. La jeune fille n’avait pas rencontré beaucoup d’elfes jusqu’à maintenant. Certes, plusieurs elfes étaient des rebelles, mais elle ne leur avait jamais adressé la parole. Elle pouvait donc dire qu’elle en avait seulement rencontré deux et ils lui avaient laissé une impression des plus étranges concernant cette race.

- Tu chantes bien. Dit-elle en souriant.

Elle n’aurait pas été en mesure de répéter la mélodie ni les paroles s’il y en avait, mais elle se rappelait que les notes avaient été rassurantes. Peut-être pourrait-il venir jouer à chacun de ses réveils? Cette idée saugrenue lui passa par la tête et elle ne put s’empêcher de sourire davantage.

- C’est toi qui as fait ça? Demanda-t-elle en désignant du doigt les quatre sphères lumineuses.

C’était une question stupide. Bien sûr que c’était lui qui avait fait cela, il n’y avait personne d’autres ici à part eux ou du moins, tous les autres étaient trop loin pour venir les déranger.

- Comment tu fais pour faire ça? Demanda-t-elle finalement dont la voix trahissait sa curiosité.

C’était après tout la première fois qu’elle voyait une telle chose, des sphères lumineuses qui flottaient ainsi dans les airs. Elle aimait beaucoup l’effet que ça donnait. Elle parut soudainement gênée. Ce ne fut qu’après qu’elle prononça ces paroles qu’elle se rendit compte qu’elle n’avait pas cessé de le tutoyer et elle se demanda s’il lui en tiendrait rigueur à cause de cela. Maryse lui avait pourtant répété qu’il ne fallait pas tutoyer les autres, surtout s’ils étaient de purs inconnus dont on ne connaissait rien du statut social, mais cette notion avait définitivement du mal à rentrer dans la tête de Luna.
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Dawan Sywel
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeLun 3 Nov 2014 - 18:54

Il n'était pas venu à l'esprit de Dawan que, potentiellement, le son réveilla parfois les humains (les elfes aussi, paraissait-il...). Aussi fut-il surpris quand la jeune femme bougea, paraissant se réveiller. Oh ? Déjà fini ? Il avait à peine eu le temps de s'ennuyer, à peine eu le temps de trouver des mots pour décrire la scène. Ces humains étaient définitivement trop rapides.
De sa surprise il montra peu de choses, néanmoins. Les lèvres entr'ouvertes par son chant, il pencha doucement la tête sur le côté, la dévisagea, alors qu'elle le saluait. Ce salut lui passa donc totalement au-dessus de la tête. Elle avait des yeux très bleus, l'humaine. La lumière lui permettait tout juste de distinguer cela. Elle le regardait avec... Curiosité ? C'était ce qu'il lui semblait. Oh, à son âge, c'était bien normal d'être aussi curieuse ! Adulte, elle perdrait sans doute une part de cette qualité, comme la majorité des adultes. Tristesse. Mais pas tristesse tout de suite: tout de suite, c'était attendrissement. Il eut droit à un compliment de l'humaine. Ce compliment mélangea en lui les émotions, alors qu'il avait tout juste réussi à les apaiser en l'observant dormir, en s'installant un peu pour chanter. Oh, bien sûr, qu'on le complimente sur son chant lui faisait toujours plaisir, quand bien même il essayait de n'être pas trop réceptif à cela, pour n'en point devenir trop fier. Lui qui n'aimait pas sa voix se sentait toujours un peu rassuré également d'ouïr que, pour les autres, elle n'était pas si désagréable. Un peu de baume au coeur... Mais le tutoiement plantait une légère épine dans ledit coeur. Oh, il avait l'habitude. Il ne ferait pas de remarque. Il passait outre et n'utilisait jamais cela dans sa façon de juger les gens.Mais il savait pertinemment ce que voulait dire ce "tu". Cela voulait dire soit qu'on le prenait pour un imbécile, soit pour un enfant. Il avait 140 ans. Bah, sur un adulte, en effet, ces arguments étaient recevables. Sur une jeune femme qui n'avait sans doute encore jamais perdu son sang, et qui venait juste de se réveiller, ce tutoiement n'avait aucune source qui pu être blessante. Non, Dawan était juste blessé par habitude, par toutes les fois où "tu" avait remplacé l'appellation "idiot". Il n'était pas idiot. Du moins, pas au point de ne pas comprendre des êtres adultes s'exprimant convenablement. Il comprenait même les textes complexes que son maitre lui donnait à étudier... Il ne pouvait pas être si idiot.

Il était resté un moment immobile, sans expression et son regard posé sur elle, avant de se décider à exprimer la joie due au compliment, comprenant bien que le tutoiement ici n'était pas méchant. Un sourire illumina donc son visage, ce même sourire doux que ses parents avaient voulu apprendre à sa soeur.
Suivant les paroles de l'humaine, il observa autour d'eux les petites lumières qu'il avait posées là. La magie était certes déréglée, cela ne l'empêchait pas d'user de ce sort de façon convenable. Et pour cause: c'était un tout petit sort, tout simple, des premiers qu'il avait appris à maitriser pour pouvoir lire sous la couette. Lux, la petite boule de lumière. Se levant, il éteignit lesdites boules, d'un geste gracieux de la main qui paraissait les envelopper. Il ne chantait plus. Un étrange silence répondait à la voix de la jeune fille. Pourquoi aurait-il parlé ? Elle se répondrait très bien toute seule. Aucune malice dans ces pensées-là. Dawan n'aimait pas parler. Chanter, à la limite... Mais parler n'était pas chanter. Entendre sa question l'aida à maintenir son sourire. Oh, elle s'intéressait à la magie des elfes ? Si aussi peu de choses suffisaient à l'émerveiller, alors Dawan voulait bien l'émerveiller encore un peu. Il revint auprès d'elle, s'assit en face d'elle, en tailleur à nouveau. Il ne s'était pas pressé. Ses gestes étaient presque lents, il ne ressentait aucune gêne à laisser un temps entre la question et la réponse. Désormais installé, il tendit ses mains vers l'humaine, paume vers le ciel. De quelques signes, il lui fit comprendre que ce n'était pas là une invitation à lui tenir les mains, mais plutôt à l'imiter. Il fallait également qu'elle tende les mains vers le ciel. Son visage affichait un sérieux manifeste, et seule la tension tout juste visible de ses zygomatiques témoignait du plaisir qu'il avait à "parler" ainsi de magie. Avec la musique, c'était sa seconde raison d'être.
Alors il montra à la belle enfant comment faisaient les elfes pour s'illuminer sans craindre d'incendier leurs habitats. Il fallait fermer le poing. Ceci fait, il fallait ouvrir doucement les doigts. Il le fit une première fois, créant une boule de lumière de taille correcte, pour que, les ombres dissipées, Luna puisse bien voir ce qui se déroulait sous ses yeux. Un geste ample de la main: la boule de lumière sembla rétrécir d'un seul coup, jusqu'à ne plus être. Il le refit à nouveau, créant une toute petite boule de lumière, pour lui montrer comment l'ouverture des doigts importait. Ceci fait, il lui offrit un fin sourire. C'était là sa façon à lui de lui demander si elle aussi ne trouvait pas cela merveilleux que la magie.


Dernière édition par Dawan Sywel le Sam 8 Nov 2014 - 10:41, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeVen 7 Nov 2014 - 19:05

L’elfe ne lui répondit pas, se contentant plutôt de sourire. Comprenait-il seulement ce qu’elle lui disait ou parlait-il un autre langage que le sien? Les Elfes étaient des êtres qui l’intriguaient particulièrement et dont elle ne connaissait pratiquement rien, hormis quelques détails comme le fait qu’ils avaient des oreilles pointues, qu’ils étaient végétariens et qu’ils vivaient dans en forêt. Mais à part cela, c’était l’inconnu. Elle avait d’abord cru qu’ils étaient spéciaux lorsqu’elle en avait croisé un près d’Aldaria, un elfe à la chevelure blanche au comportement des plus étranges, mais au final ce n’était que lui qui était dérangé, et non pas tous les elfes en général... Et elle pensait soudainement à lui non parce que le chanteur lui paraissait fou, mais parce qu’il ne parlait pas. Était-il muet tout comme l’autre? Mais la question lui parut soudainement très stupide. Elle l’avait entendu chanté il y avait à peine quelques minutes. Donc, non, il n’était pas muet. Peut-être un peu gêné? Ou peut-être ne parlait-il pas la langue des humains? En tout cas, la gamine l’observait avec curiosité, le toisant de son regard encore embrumé par la fatigue.

Elle était calme. Elle était bien. Un peu fatiguée, mais pas de maux de tête, pas de crises d’angoisse et pas de soucis ne l’inquiétaient pour le moment. Elle le suivit du regard tandis qu’il se relevait et éteignait les lumières magiques d’un geste gracieux de la main. Elle crut qu’il allait simplement quitter et s’en aller, mais non, il revint près d’elle. Il s’assit en tailleur en face de la gamine, posa ses mains devant elle et leva ses paumes en direction du ciel que l’on ne pouvait pas voir à cause des souterrains. Elle pencha la tête de côté, ne saisissant pas trop ce qu’il voulait et puis, tout fut soudainement clair, il voulait qu’elle fasse pareille comme lui! Pourquoi pas? Elle n’avait rien à perdre et ça l’intriguait beaucoup. Elle se mit en tailleur elle aussi, ajusta sa position pour devenir son reflet et positionna ses mains de la même façon que lui. Elle le vit bouger sa main, mais puisque la Caverne des Héros était plongée dans la pénombre, elle ne put bien voir ce qu’il faisait. Le problème fut rapidement réglé lorsqu’une sphère lumineuse les baigna d’une douce lumière et lui permit de bien voir les gestes clés.

Il ferma le poing, elle ferma le sien. Elle l’imita lorsqu’il ouvrit lentement son poing pour laisser s’échapper une nouvelle sphère lumineuse. Bien sûr, il n’y en avait pas dans ses paumes. Mais ce n’est pas la déception qu’on put lire sur son visage, mais l’émerveillement. Un large sourire se dessina, un de ces sourires capables de faire fondre n’importe quel cœur, et la gamine suivit des yeux la sphère magique qui s’élevait dans les airs. S’il y a une chose que Luna aimait plus que tout, c’était la magie. Et non pas pour les boules de feu et pour les armures de pierre, mais pour ses sortilèges qui faisaient rêver et qui laissaient place à l’imaginaire. Elle adorait la magie et voir son œuvre l’enchantait, même si elle se doutait qu’elle puisse faire pareil qu’un elfe. Elle ne se faisait pas d’illusion, elle était une humaine et il était un elfe…

N’empêche que le moment lui plaisait, de même que ce petit jeu qui n’en était pas vraiment un. À nouveau, elle referma son poing et laissa entrouvrir ses doigts comme le lui avait montré son instructeur. Rien. Mais toujours un sourire. Elle recommença à nouveau. Elle s’amusait. Elle avait pratiquement oublié comment s’était que de sourire et d’avoir du plaisir. C’était agréable. Son cœur se gonflait de joie. Le silence régnait et pourtant, il ne semblait pas lourd du tout. Elle ne voulait pas parler de peur que de briser ce moment de sérénité. À nouveau, elle recommença le même manège, mais avec ses deux mains cette fois-ci. Pourquoi pas?

Certes, les gestes clés étaient importants, mais il était évident qu’elle n’arriverait pas à faire comme lui. Et seul Dracos pouvait savoir comment cette idée traversa la tête de l’enfant, mais cette dernière recouvra son poing avec son autre main et les ouvrit tout en soufflant dessus, comme le faisait les gens qui soufflaient des petits cœurs imaginaires.

Luna souffla de petites sphères lumineuses qui les entourèrent rapidement. Les orbes n’étaient pas bien grosses, mais elles semblaient danser dans les airs. La majorité était de couleur blanche, mais certaines étaient colorées de bleu, de vert et de violet. Comment avait-elle fait cela? Aucune idée… Mais elle était émerveillée par son propre chef d’œuvre.
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Baptistrel Chanteciel

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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeSam 8 Nov 2014 - 19:32

Elle avait un beau sourire. Un sourire qui ne se forçait pas. C'était plaisant à voir, tant de gens mentaient effrontément sur les sourires. Si un peu de lumière pouvait suffire à son bonheur, alors Dawan était prêt à la rendre heureuse aussi longtemps qu'elle le voudrait ! Ainsi il y aurait toujours au moins une personne en Aigue-Royale pour être véritablement heureuse. Son émerveillement était plus que visible. L'elfe y fut sensible. Sur ce genre de sentiments il n'avait aucun remord à s'approprier les émotions des autres. Son sourire s'en trouva élargi, une légère pliure au coin des yeux témoigna de sa propre sincérité.
Alors qu'il jouait sans le réaliser à changer la taille de la sphère de lumière, les ombres qui s'insinuaient sous les cheveux de l'humaine, sur la peau de son visage, paraissaient se mouvoir comme autant de serpents noirs. Ses yeux ne se détachèrent pas de son visage, et le fixèrent avec tant d'intensité que ç'aurait pu en devenir effrayant. Mais l'humaine était concentrée sur autre chose. Il détailla la courbe de sa joue, courut suivant la ligne de ses sourcils, jusqu'à ses yeux. La lumière la fascinait. Qu'elle avait raison…! L'essence d'un monde valait que l'on s'attarde sur ses plus petits détails, et que l'on caresse ses plus infimes beautés. La petite humaine était sans doute plus sages que ses aînés qui, dans la course contre la mort, s'attachaient à ne s'occuper que de "véritables" affaires, ces affaires d'humains qu'il faut accomplir à tout prix, et le plus vite possible. Le regard de Dawan glissa le long de l'arrête du nez de la jeune humaine. Son souffle… Il l'avait passionné tout à l'heure et, maintenant qu'elle était réveillée, maintenant que les lumières dansaient autour d'eux, il lui semblait plus inaccessible, comme si le silence s'était empli d'un bruit sourd pour étouffer les sons les plus fins, ceux-là qu'il avait voulu entendre. Maudits yeux qui le détournaient du monde ! Il les ferma.
Sa propre respiration se cala instinctivement sur celle de l'humaine. Etait-ce un changement dans le rythme des inspirations de la petite qui le guida ? Peut-être. Il rouvrit les yeux au bon moment, en tout cas, et les rouvrit sur les mains de sa belle interlocutrice. Ses deux mains reproduisaient les gestes qu'il avait dessiné plus tôt, pour créer les sphères lumineuses. Là, se sentait-elle plus proche des elfes ? Comprenait-elle mieux ce qui se déroulait dans leurs doigts, et dans leurs coeurs ? Comment la magie circulait en eux ?
Il observa d'un regard doux empreint d'une bienveillance presque paternelle les petites mains de la petite bouger. Oh, tiens, il lui manquait des doigts. Si jeune, et déjà victime de la violence de ce monde ? Mh. Dawan n'aimait pas se rappeler que nul, ici, n'avait le droit d'être épargné plus que les autres. C'était vrai… Elle ne semblait pas en souffrir, c'était un bon point. Sans quoi il aurait pu lui proposer quelque sort de soin. Eh, sa manche n'était-elle pas rougie elle aussi ? Cette belle enfant était-elle encore victime de violence ? Palsambleu, il comprenait pourquoi elle s'était réfugiée ici ! Il allait falloir penser à la protéger. Pas question qu'elle retourne se faire molester !
Avant qu'il ait pu agir, les mains de la petite s'étaient fermées. L'une posée sur l'autre. Elle souffla dessus, comme pour envoyer quelque poussière imaginaire, ou légers pétales de fleurs, rencontrer le visage de mon elfe.

De multiples petites sphères de lumières apparurent dans les airs.
Il les observa, tordant son dos et ses hanches pour voir celles derrière lui. La lumière qu'elles émettaient n'était pas des plus importantes, mais suffisait à les éclairer correctement. Ils portaient désormais peu d'ombres, et celles qu'ils avaient était multipliées par les nombreuses sources d'éclairage. Elles flottaient dans les airs…
Dawan posa son regard sur la petite humaine, laquelle semblait ne pas revenir de sa création. Il eut d'abord un petit rire, comme s'il se retenait. Mais cela se termina par un rire franc. C'était le rire qu'il avait lorsqu'il était très heureux, trop pour tout garder en lui.
Il se leva, presque d'un bond., faisant tinter son tambourin. Il tendit sa main à sa jeune amie pour l'aider à faire de même. Ceci fait, il garda sa main dans la sienne un moment et, du bout des doigts, caressa la tache rougeâtre. Une façon comme une autre de lui signifier qu'il avait remarqué cette étrangeté, et qu'il se questionnait à son sujet. Mais ce geste dura fort peu de temps. Il s'écarta d'elle d'une sort de petit saut de danseur. Là, face à elle, entre quelques petites orbes de lumières, il imita son geste: une main fermée, l'autre qui la recouvre, et un souffle. Rien ne vint. Cela le fit rire, à nouveau. D'un geste, il éteignit sa boule de lumière. Ils n'étaient plus éclairés que grâce à la magie de l'humaine. Il voulu frôler les petites sphères de lumière, pour observer leur réaction*. Finalement, il fit signe à la petite humaine d'essayer: c'était son fait, c'était à elle de découvrir les limites de son sort ! Il riait doucement, par à-coups, comme s'il ne pouvait s'empêcher de penser à quelque chose de drôle. Finalement, et après un temps, il reprit la main de Luna dans la sienne, et, en douceur, l'incita à se tourner vers lui. Une sphère de lumière était née au-dessus de son autre main. Il invita Luna à l'imiter, à essayer de ramener une sphère vers elle. Une musique naissait de sa gorge. Il essaya de l'inciter à l'imiter à nouveau. Point de sort cette fois: il lui demandait de bouger une jambe en même temps que lui, de bouger son bras ainsi. Oui,il souriait. Et il voulait l'amener à danser. Danser avec ses lumières.

[HJ: tu me diras la réaction des boules de lumières ? Et tu pourras m'envoyer un mp pour me dire si tu as assez pour me répondre ? éè ]
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeLun 10 Nov 2014 - 22:22

Luna était subjuguée par sa création. Elle regardait les petites sphères lumineuses avec curiosité, se demandant comme elles étaient apparues là. Il lui paraissait impossible que ce soit elle qui ait fait une telle chose, elle avait donc du mal à y croire. Était-ce vraiment elle ou simplement une coïncidence? Elle les avait pourtant vu apparaître ou moment même où elle soufflait dans ses mains, mais peut-être était-ce l’œuvre de l’elfe qui l’accompagnait, qui aurait fait un geste qu’elle n’avait pas remarqué? Après tout, elle n’était pas tant attentive à ce qu’il faisait. C’était donc une possibilité. Mais peu importe comment les lumières dansantes étaient apparues et qui les avait placées là, elle ne pouvait détacher ses yeux de ce spectacle qu’elle considérait d’une grande beauté.

Sans s’y attendre, l’elfe se mit à rire. Cela la surprit et elle reporta aussi son attention sur lui. Il semblait vraiment joyeux. Ce n’était pas un rire moqueur ni un rire méprisant comme elle avait souvent pu l’entendre, mais il était cristallin, franc et teinté d’une telle sincérité. Elle ignorait pour quelle raison il riait, mais il lui donnait le goût de se joindre à lui, chose qu’elle ne fit pas cependant. C’était peut-être quelque chose de facile pour Dawan, mais c’était tout autrement pour Luna. Il faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas ri, si longtemps que la dernière fois lui paraissait comme un souvenir lointain. Mais entendre quelqu’un rire de la sorte lui faisait du bien, lui rappelait qu’il ne fallait pas abandonner, et le sourire de la gamine s’élargit à nouveau.

Il lui tendit la main, la jeune fille hésita, mais finit par la saisir et se relever avec son aide. Elle n’avait pas hésité un seul instant, étant trop curieuse de connaître la suite des événements. Il l’intriguait au plus au point. Était-ce parce qu’il était un elfe? Ou parce qu’il faisait de la magie? Ou qu’il était un peu étrange à sa façon? Il était difficile à dire. Mais elle trouvait que sa présence était rassurante à sa façon. En aucun temps, elle s’était sentie jugée par lui et Dracos sait que c’était quelque chose à laquelle on devait s’habituer lorsqu’on était proche de Korentin. Il n’était pas rare qu’elle entende des paroles comme : « Fais attention à tes cheveux », « assieds-toi correctement, le dos plus droit », « Mais pourquoi ce triste minois, allez souris » ou encore « Mais que dis-tu! Pense un peu avant de parler! ». Mais qu’est-ce que c’était simple avec cet elfe. Il ne lui demandait rien, il ne lui reprochait rien et même, ils n’avaient pas besoin de parler pour se comprendre. Si seulement ça pouvait toujours être comme ça!

La jeune fille fronça des sourcils lorsque Dawan effleura son bras et désigna les traces rougeâtres sur la manche de sa robe. Mais pour ne pas l’inquiéter, elle haussa simplement les épaules pour signifier qu’elle ne savait pas trop – ce qui était le cas en fait. Un instant plus tard, le baptistrel s’était éloigné pour jouer avec les boules de lumière. Elle profita de ce petit moment, croyant qu’il ne la verrait pas faire, pour observer son vêtement. Elle n’avait aucune idée de la façon que cela avait pu se produire. Il ne lui semblait pas avoir été en contact avec de la peinture. Mais à bien regarder, ce n’était pas de la peinture, c’était bel et bien du sang. Mais comment…? Relevant la manche, elle examina son bras. Parmi les nombreuses ecchymoses qu’il y avait sur son avant-bras se trouvait une longue écorchure. Les ecchymoses, ça allait encore puisque ce n’était pas nouveau, mais la blessure était bien récente. Le sang avait à peine eu le temps de sécher. Comment s’était-elle fait cela? Elle n’en avait aucune idée et c’était cela qui l’inquiétait le plus. Elle replaça rapidement sa manche, se disant que ce n’était pas le temps de penser à ça et qu’elle s’en occuperait plus tard. Elle retourna auprès de l’elfe.

Durant ce temps, l’elfe avait pu testé plusieurs choses avec les sphères lumineuses. Lorsqu’il voulut les toucher, sa main passa simplement au travers. Elles ne semblaient pas se mouvoir ni réagir à aucun stimulus. Cependant, lorsque la gamine reporta son attention sur lui ainsi que sur les orbes, ces dernières semblèrent devenir plus lumineuses. Incitée à faire comme lui, elle s’approcha sa main de l’une d’entre elles et lorsqu’elle la toucha, celle-ci explosa en une fine pluie d’étoiles sous le regard émerveillé de la fillette. À nouveau, l’elfe s’était mis à rire arrachant un sourire à Luna. D’un geste de la main, elle incita les sphères à entourer Dawan, ce qu’elles firent à son plus grand étonnement. C’était vraiment elle qui les contrôlait! Soudainement, les orbes éclatèrent d’un seul coup, laissant derrière elles une fine pluie d’étincelles et replongèrent l'humaine et l'elfe graduellement dans l’obscurité de la Caverne des héros. Un petit rire, mais féminin cette fois-ci, retentit dans la salle et se mêla au sien. Qu’est-ce qu’elle était heureuse!

La lumière magique réapparut tandis que la jeune fille refaisait les mêmes gestes clés. Elle était souriante et elle s’amusait à faire danser les orbes au gré de sa volonté. Lorsqu'il lui tendit sa main à nouveau, elle lui donna la sienne sans hésitation cette fois-ci. Que lui réservait-il à nouveau? Elle se tourna vers lui comme il le lui indiquait et ramena une sphère près d’eux. Puis, elle ramena les autres afin que ces dernières les encerclèrent. Ensuite, elle fut entraînée vers lui et suivit les mouvements qu’ils lui indiquaient de faire pour réaliser finalement qu’ils dansaient.

Danser parmi les lumières. Mais quelle étrange idée. Luna n’était probablement pas la partenaire idéale, n’étant pas la personne la plus délicate qui soit. Elle savait à peine danser et était craintive à l’idée de rater un pas et de tout gâcher. Mais pour une fois, elle était reconnaissante envers Maryse qui l’avait incitée à apprendre à danser. Jamais elle n’avait cru que cela lui serait utile et aujourd’hui, elle remarquait bien qu’elle avait eu bien tord. Elle regardait fréquemment ses pieds par réflexe pour réaliser que sa robe les cachait. Ah les robes! Qu’est-ce qu’elle ne se sentait pas à l’aise là-dedans. C’était lourd. C’était encombrant. Les pantalons, c’était bien mieux. Pourquoi les gens s’obstinaient-ils à en porter, ça ne lui semblait pas pratique du tout! Mais ça, c’est un autre sujet. Revenons à la danse. Mais au fur et à mesure que le temps passait et qu’aucune catastrophe ne se déroulait, la jeune fille prenait de plus en plus confiance en elle. Elle se laissait guider par son partenaire et finit par ne plus regarder au sol. Au lieu, elle releva la tête et plongea son regard dans le sien, souriante. Elle s’amusait. Ils dansaient. Les lunes dansaient aussi.

La gamine referma les yeux afin de se couper du monde qui l’entourait et de se laisser guider totalement par l’elfe. À ce qu’il paraissait, il était parfois plus facile de danser ainsi puisqu’on n’avait qu’à se laisser entrainer par les pas de danse. Et c’était vrai, ça allait mieux ainsi. Mais les yeux fermés, elle se mit rapidement à penser. Elle se demanda d’abord pendant combien de temps ils dansaient ainsi. Puis, elle se rappela qu’elle s’était blessée à son bras et commença à réfléchir sur la façon qu’elle avait bien pu faire cela sans s’en rendre compte. Elle crut entendre un craquement, son qu’elle imagina complètement, lorsqu’elle pensa à son poignet. Tout devint noir, trop noir, son esprit s’affola. Les battements de son cœur s’accélérèrent aussitôt. D’un geste sec, elle ramena son bras gauche vers elle et ouvrit grands les yeux pour réaliser trop tard qu’elle était en la compagnie de l’elfe et non du Monstre. Mais trop tard, elle perdait l’équilibre et basculait…


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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeMar 11 Nov 2014 - 23:38

Cette petite humaine était la partenaire de danse idéale, il en était sûr ! Il était persuadé qu'elle était l'amie de la musique, persuadé que cette enfant-là avait en elle une chanson qui n'attendait qu'à s'exprimer. Quelque chose qui brillait comme autant de petits diamants, un véritable collier dessiné au creux de sa poitrine qui voulait imploser et se libérer. Et c'était là l'objet de sa chanson. Un petit chant sans paroles qui pourtant parlait de la pluie de lumières qu'elle avait créée.
Ils en étaient entourés, de ces petites lumières. Elles paraissaient les suivre et voleter, véritable matérialisation de notes de musique. Il en était sûr, certain ! La musique de la petite humaine ! Elle était encore hésitante, il le sentait. Comme beaucoup, elle devait n'avoir trouvé qu'un intérêt limité à apprendre la danse. Oh, à son âge, elle ne devait pas même y voir un intérêt social, elle ne devait pas même penser aux bals. Il la laissa hésiter, sans rire, sans se moquer, attendant qu'elle posa son pied au bon endroit pour poser le sien. Lui-même était loin d'être excellent danseur, et il se sentait moins bien à créer la musique ainsi qu'avec un instrument ou la voix. Il n'allait pas la faire sautiller dans tous les sens, d'autant plus que sa robe ne leur permettait pas de folies. Une chorégraphie simple suffirait. Elle la retiendrait plus vite également…
Elle la retint plus vite, et bientôt cessa de regarder ses pieds. Son regard céruléen croisa celui, gris, de Dawan. Un fin sourire répondit lui répondit. Les lumières jouaient encore à souligner le relief de leurs visages. Oh ? Celle-là était colorée, non ? Elle pouvait les toucher, il l'avait vue faire… Et cela l'avait rendue si heureuse ! Elle faisait plaisir à voir, elle qui avait tant envié sa magie, elle qui avait tenté de l'imiter ! N'était-ce pas mieux ainsi ? Un pas, un autre, il les faisait doucement tournoyer. Des mots venaient à sa mémoire, alors que ses yeux dévoraient les multiples reflets de la lumière sur les chevaux de Luna, alors que sa voix essayait de retranscrire cela au mieux, pour les rendre plus réels encore, et immortels. La petite humaine avait fermé les yeux. Tout de bienveillance, Dawan veilla à ses gestes pour ne point la blesser. Qu'elle danse comme elle l'entende, quelle profite de toute la magie de l'instant, il voulait qu'elle vive un rêve, fusse-t-il éphémère et habité de sobres éléments. Un peu de lumière, un peu de musique, si elle arrivait à se glisser en ce monde comme la goutte d'eau dans le fleuve, alors elle devait vivre un moment de bonheur enviable. Lui-même n'était que trop heureux qu'elle ait accepté de le suivre ainsi, là où d'autres se seraient contentés de le prendre pour fou et le fuir après une fausse excuse ! S'il avait l'habitude de ces situations-là, cela ne voulait pas dire qu'elles lui plaisaient. L'humaine lui offrait un charmant cadeau…

Aussi ne comprit-il pas quand, brusquement, elle retira sa main de la sienne. Il observa ladite main, puis le regard de la grande enfant. Etait-ce de la peur qu'il lisait dans ses yeux ? Oh non… Qu'avait-il fait ? Il ne voulait pas, il ne voulait pas ! Tout était brisé, alors. La musique qu'il produisait s'éteignit, il n'était plus question de rêve, ni pour elle ni pour lui. Il n'était plus un élément pour aider l'humaine à vivre un bel instant, il était Dawan, le monstre, le fou qu'elle avait osé toucher.
Cela ne l'empêcha pas de réagir au quart de tour en voyant qu'elle perdait l'équilibre, vacillait, puis tombait. Il se jeta vers elle. Trop tard pour être habile dans son réflexe: l'ayant rattrapée, il tomba à genoux, en la maintenant contre lui. Ainsi elle ne rencontra pas le sol. Lui, en revanche, eut très mal. Mais seul une sorte de couinement de douleur en témoigna. Il fit s'assoir délicatement la petite humaine. Tout affolé, il se pencha sur la tache de sang sur le bras de la petite, remonta hâtivement sa manche. Par Dracos, que faisait-on à cette enfant ? Il lui jeta un regard interrogateur. Puis, sans plus attendre, il entama un chant. Un chant elfique, redondant, sur une note toujours semblable, une récitation. Et peu à peu, les blessures présentes sur son bras disparurent. Les sourcils froncés, Dawan usait de toute son attention et de toutes les connaissances dont il disposait pour refermer l'écorchure. La peau reprit une teinte normale. Quand il fut certain que cette partie de la jeune femme était totalement réparée, l'elfe lâcha son bras et la laissa se le ré-approprier.

Sur elle, l'Enwr posa un regard peiné. Il espérait qu'à travers lui elle lirait ses pensées, qu'elle prononcerait les mots qu'il attendait. Finalement, il observa le sol, ses doigts jouant avec la poussière sur ce dernier. Ce qu'il voulait entendre ? Difficile à dire. Il aurait aimé la questionner, savoir qui lui faisait cela. Mais... Etait-il seulement en droit de le demander ? Si elle voulait le lui dire, elle le ferait. Demander, c'était s'aventurer sur un territoire où il n'avait pas le droit d'accéder par défaut. Un soupir lui échappa. Il re-leva son regard vers elle. Lui demander d'aller bien ? De faire attention à elle ? Il n'était pas son père. Il le pensait néanmoins très fort. Il était triste de la blesser, elle. Il ne fallait pas qu'elle se laisse faire.
Pour la première fois depuis leur rencontre, il s'exprima. Sa voix était faite d'un murmure, et d'une voix trop aiguë pour un homme, même un elfe. Elle porta l'accent de sa langue maternelle:

"- Dawan Sywel."

Avait-il dit, en posant un doigt sur son torse, indiquant ainsi que c'était bien là son prénom et son nom. La politesse amènerait sans doute la petite à se présenter également. Dans un premier temps, il songea que ce n'était pas important. Mais en fait... Si. Peut-être pouvait-il avoir besoin de parler d'elle. En tout cas, il voulait qu'elle sache qui demander, si elle avait besoin de soins, ou de magie, ou d'il-ne-savait-quoi. Il était toujours là pour qui voulait de lui. Mais "qui" avait rarement besoin de lui, et, il fallait le reconnaitre, c'était souvent lui qui venait aux gens.
Il ne proposa pas de danser à nouveau, il ne proposa pas de continuer à la soigner. Il voulait voir ce dont elle avait envie, et non lui imposer ses caprices. Sa soirée était dédiée à cette jeune humaine blessée, non à lui.
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeSam 15 Nov 2014 - 6:04

Luna chancelait. Elle avait perdu l’équilibre et la chute était imminente malgré les efforts pour retrouver sa balance. Elle ferma les yeux, par peur de voir le sol se rapprocher, et elle plaça ses bras de façon à protéger son corps de la chute. Mais le plancher ne l’atteignit jamais, car elle ressentit des bras se refermer contre elle et elle atterrit contre l’elfe. Oh non! Il l’avait empêchée de tomber, mais à quel prix? Ne venait-il pas de se faire mal comme l’indiquait la plainte qu’il venait de lâcher? À cause d’elle, il s’était fait mal! Mais pourquoi, pourquoi fallait-il qu’elle gâche toujours tout? Ce moment, bien que court, elle l’avait adoré. Pourquoi l’univers entier s’acharnait-il contre elle?

Elle leva les yeux vers Dawan, d’un air des plus désolé. Elle porta ensuite une main à son propre poignet gauche et l’examina un moment pour conclure qu’elle s’affolait pour rien. Il était en parfait état ou plus précisément, il n’était pas cassé. Mais d’où venait donc cette idée? Qu’est-ce qui s’était passé soudainement dans sa tête? La jeune fille avait l’impression de perdre la tête, de devenir folle, et que cette dernière s’amusait à lui jouer des tours. Elle plaqua son visage dans ses mains. Mais d’où venait ce son qu’elle venait d’entendre et cette vive impression qu’on lui cassait le poignet? Ça lui semblait si réel. Mais en même temps, elle était incapable de dire si c’était quelque chose qui lui était arrivée ou si ce n’était que le fruit de son imagination. Mais ça, elle avait peine à y croire. Sa mémoire flanchait. Elle avait des trous béants et chaque souvenir était un morceaux de casse-tête qu’elle aurait préféré ne pas replacer. Elle redoutait chaque pièce, comme celle-ci, qu’elle replaçait et qui lui rappelait à quel point elle était vulnérable. Elle avait cru qu’elle allait bien, non mieux, mais ça n’allait pas du tout.

Luna fut arrachée de ses pensées lorsque le baptistrel lui prit sa main. Elle n’eut qu’un sourire désolé lorsqu’elle perçut son regard interrogateur. Elle-même, elle ne savait pas comment elle avait fait pour se blesser ainsi. Mais peu importe, qu’elle sache ou non, le résultat était le même : elle avait saigné. Et toutes ces ecchymoses? C’était une longue histoire, pas des plus joyeuses, et qu’elle n’avait pas tant le goût de raconter. Elle poussa un long soupir.

Il entonna alors un chant et elle se concentra sur chacune des notes, voulant se rappeler de l’air qu’il créait. La gamine n’avait aucune idée de la raison pour laquelle il élevait la voix, mais la raison lui important peu. Il était probablement la seule personne qui prenait le temps de créer une mélodie en ces temps angoissé et elle aimait l’entendre chanter. C’était quelque chose qu’elle trouvait rassurant et il y avait quelque chose de magique avec ses notes. Littéralement, de magique. Perplexe, la gamine regarda la plaie de son bras se refermer peu à peu jusqu’à disparaître totalement, de même que les nombreux bleus reprendre une teinte normale. Mais comment avait-il fait cela? Une fois le processus terminé, elle ramena son bras vers elle, le bougea et l’observa d’un air des plus fascinés. Il n’y avait plus rien! Plus aucune trace de blessure. Par un « simple » chant, l’elfe avait réussi à faire ça? Il la surprenait. Certes, elle avait déjà entendu parler de la propriété de certains chants, mais jamais elle n’avait pu observer le résultat de ses propres yeux.

Il l’étonnait et elle ne le cacha pas. Il levait un regard peiné envers la gamine et elle n’eut pour réponse qu’un nouveau soupir. Et dire qu’un inconnu s’inquiétait pour elle… Mais que pouvait-elle lui dire? Elle aurait voulu le rassurer, lui dire que tout allait bien, mais ce ne serait qu’un effroyable mensonge. Et elle n’avait pas envie de mentir à la personne qui avait réussi à la faire rire un instant plus tôt. Ne méritait-il pas mieux?

Dawan Sywel? Était-ce donc cela son nom? Oui, à le voir se pointer du doigt. Il avait enfin parlé! Enfin prononcé quelque chose! Il avait une petite voix aigue qu’elle trouva charmante. La petite se sentit privilégiée, comme si c’était un secret qu’il venait de lui confier. Elle l’observa un moment, se demandant s’il allait ajouter quelque chose d’autre. S’il allait poser la question qu’elle lisait dans ses yeux. Mais il ne le fit pas.

- Luna. Prononça-t-elle doucement.

Elle se désigna également du doigt. C’était la moindre des choses que de se présenter après que son interlocuteur se soit nommé. Mais elle ne savait toujours pas si l’elfe parlait la même langue qu’elle ou seulement celle de son peuple. Comprendrait-il ses prochains mots? Et c’est probablement cette incertitude qui la poussa à continuer, car elle n’était pas du genre à se confier.

- Luna, la Brisée. Ajouta-t-elle dans un murmure.

Ça résumait assez bien ce qu’elle était. C’était la façon dont elle se sentait. Brisée, ravagée, meurtrie, vulnérable, anéantie et ce, autant sur le plan psychologique que physique. Elle ne reconnaissait plus la jeune fille joyeuse qu’elle était jadis et elle avait du mal à s’imaginer qu’elle verrait le bout de sa peine.

- On… On a voulu… On a voulu me faire du mal. Se confia-t-elle.

Et ils avaient plus que réussi. Ils l’avait brisée à un point tel que recoller les morceaux serait difficile. Elle n’était pas certaine qu’il comprenait ce qu’elle lui disait. Ainsi, pour expliquer ses paroles, la jeune fille releva son autre manche afin de dévoiler un bras couvert d’ecchymoses. De même qu’un bout de sa robe afin de démontrer que ses jambes n’avaient pas été épargnées. Elles étaient couvertes de blessures sur tout le corps, souvenir du Monstre et de son voyage éreintant jusqu’à Aigue-Royale. Mais le pire dans tout cela, c’était les sombres souvenirs qui la tourmentaient.

- S’il vous plait… Elle l’avait vouvoyé cette fois-ci, ne commettant pas la même erreur que la première fois. Elle fit une pause, cherchant comment elle allait prononcer sa demande, se questionnant si elle avait le droit. J’aimerais encore danser… parmi les lunes. Ces dernières avaient cessé de bouger, mais elles étaient toujours présentes autour d’eux. Vous… Voulez-bien encore danser avec moi? Demanda-t-elle d’une faible voix.

Non, elle ne lui avait pas demandé de la soigner. Il n’y avait, après tout, aucun remède pour soigner son cœur meurtri. Mais elle avait apprécié la danse. Elle avait, pendant l’ombre d’un instant, oublié ses soucis.

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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeSam 15 Nov 2014 - 18:37

Luna. Le joli prénom que voilà ! Pourtant, Dawan avait l'impression qu'elle ne l'appréciait pas outre mesure. Lui qui avait lu bien des livres, bien des histoires, qui avait écouté tant de gens, humains ou elfes, avait un mauvais pressentiment. Les marques de coups, de blessures… Enfin, il appréciait au moins qu'elle ait utilisé le même code que lui pour se présenter.

"- Luna, la Brisée."

Il l'entendit très bien, malgré le murmure. Ces paroles figèrent son visage en une expression neutre, et son regard se perdit sur un point invisible, au loin. Luna la Brisée. Dawan osait espérer connaitre assez bien les humains pour comprendre que ce n'était pas là un nom de famille. C'aurait été horrible, une jeune femme dont le but était d'être brisée, toute sa vie. Plus horrible encore que la vérité qu'elle énonçait là. Dawan croyait le sentir à travers sa voix. Sans doute la vision du bras de cette enfant aidait-elle également en cela. Son pressentiment s'était confirmé. Il avait froid, tout à coup. La couverture faite d'espoir envers les bipèdes qui lui tenait chaud la plupart du temps venait de s'envoler. Quand elle confirma à nouveau que ses blessures étaient issues de la volonté d'un autre… Il sut qu'aujourd'hui, il ne pourrait pas faire comme si le monde allait bien. Le monde n'allait pas bien.

Dans sa tête s'emmêlaient des pensées qui plaignaient Luna, des pensées qui hurlaient à la rébellion face à cette imposture, des pensées qui questionnaient, encore et encore. Pourquoi avait-on fait cela ? Comment avait-on seulement pu porter la main sur elle ? La main… Ou une arme ! Ce monde était fou, fou. La voix de Luna le sortit, par chance, de ce tourbillon. Une voix… Avec un vouvoiement, tiens ? Il était peu commun que les gens changent leur façon de s'adresser à lui dans ce sens, du moins sans intervention extérieure. Est-ce que sa voix lui avait révélé son âge ? C'aurait été la première fois qu'elle ne le rajeunissait pas de plusieurs dizaines d'années ! Mais comme le son de sa voix était doux à l'oreille, comme elle lui parlait avec de jolis mots, et comme il avait envie de prendre soin d'elle, il l'écouta, l'observant à nouveau. dans ses grands yeux gris elle pourrait sans doute voir que son sort lui importait et le touchait.
Les "Lunes". Drôle de façon de nommer ces lumières. D'autres auraient parlé de soleils… Mais venant d'une enfant nommée "Luna", rien de surprenant, au final, à constater qu'elle se sente proche du royaume nocturne. Y trouvait-elle une paix que le Jour, royaume des autres Hommes, ne lui apportait pas ? Est-ce que la poésie qui l'entourait venait de là, de son alliance avec les heures bleues ? Le silence s'était installé à nouveau. Ah oui, elle avait dit vouloir danser. Oh, elle le lui avait dit si gentiment ! Comment aurait-il pu refuser ? Par les Esprits, quels monstres, quels monstres avaient pu s'en prendre à une âme dont les plaisirs étaient la danse et la magie ? Il ne voulait pas savoir. Il ne voulait même pas connaitre ces gens-là, de crainte de les haïr. Il ne demanderait pas à Luna. Cette information-là, si elle devait être donnée, devait venir d'elle.
Ah, danser, oui, danser ! Il voulait bien, avec plaisir ! Mais avant, il voulait faire autre chose. Il opina d'un signe de tête, pour accepter la demande de Luna. Mais au lieu de se lever et danser avec elle, il reprit son chant, s'emparant cette fois-ci de l'autre bras de Luna. Ce sort de soin, il avait l'habitude de l'utiliser sur des blessures plus impressionnantes. Les ecchymoses étaient simple à guérir, elles étaient juste nombreuses, ici. Un bref instant, au milieu de la guérison, il leva les yeux vers Luna. Si elle ne voulait pas être soignée, c'était tout pareil. Il n'avait pas pour habitude de forcer la main des gens, pourtant. C'était de façon tout à fait impulsif et non réfléchie qu'il avait agi. A posteriori, donc, il songea que ce serait mieux pour danser, bien sûr. Mais son regard disait surtout à Luna qu'il avait assez mal pour elle pour qu'elle ne puisse lui refuser ces soins. Quand le bras fut redevenu blanc, ou du moins chair, il se pencha sur ses jambes. Il y allait sans fausse pudeur. Des corps humains, il en avait vu des dizaines, centaines depuis son arrivée. Il ne s'amuserait pas à prendre l'air offensé de ceux qui ne voient jamais la moindre cheville et voient dans une jambe découverte l'appel de la chair. Il psalmodiait son chant, encore et encore. Ils passèrent plusieurs minutes ainsi. Quand Luna fut complètement réparée (du moins, quand les blessures vues par Dawan furent réparées), l'elfe marqua une pause. Il reprit son souffle, les yeux fermés. Un peu fatigué. Après un temps de silence et d'immobilité, il rouvrit les yeux, et murmura à Luna:

"- Danser sera sans doute plus agréable ainsi."

Oui, il parlait la langue des humains. Après tous les voyages aux côtés de son Cawr en terres humains, tout le temps passé à Aigue, tous les chants appris, il la parlait même relativement bien, quoi qu'ayant toujours cet accent un peu spécial qu'ont les elfes.

"- Je suis apprenti baptistrel. Si un jour vous avez besoin d'aide, même vous craignez que cela dépasse mes compétences, je ferai de mon mieux pour vous aider, Luna."

Sous-entendu "au pire j'ai douze maitres pour intervenir, plein de copains Enwrs, on a même des dragonniers, alors si on ne peut rien pour toi c'est que tu es vraiment dans un caca plus gros que Skade". Il ne craignait pas sa dernière phrase, elle était vraie. Il faisait toujours de son mieux, dans la mesure du possible. C'était dans sa nature.
Il voulait juste être certain qu'elle savait cela, qu'elle savait qu'il ne fallait pas hésiter, qu'ils étaient là pour cela. Mais il espérait très fort que sa brisure ne se reproduirait plus, que cela n'avait été qu'un événement ponctuel, et qu'il ne s'agissait pas d'une habitude chez elle. Lentement, il se leva, avant de tendre sa main à Luna pour qu'elle puisse faire de même.

"- Si vous chantiez, cette fois ?"

Lui se sentait encore un peu fatigué par son chant, il allait mettre un peu de temps à avant de pouvoir chanter. Mais il pourrait accompagner le rythme, pour sûr, et lui donner quelques idées pour la danse. Il l'entraina un peu plus loin. Ils n'étaient plus derrière les cibles, mais au centre du terrain d'entrainement. Sans se soucier des quelques regards curieux posés sur eux, Dawan avait reprit les mains de Luna dans les siennes. Allez, ne plus penser à ce qu'il avait vu. Penser à la musique, à nouveau. Pas les bleus, pas les coups sur la petite. Bon sang, comment allait-il pouvoir la regarder sans y repenser, et chanter sans trahir son envie de la protéger à nouveau ? Il craignait tant que cela recommence, que les humains soient vraiment mauvais à ce point...
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeSam 22 Nov 2014 - 0:48

Était-ce de la compassion que Luna lisait dans son regard? En temps normal, elle se serait sentie gênée, mais pas aujourd’hui, pas après avoir dansé avec ce presque inconnu et lui avoir révélé comment elle se sentait. Dans son regard ce n’était pas de la pitié qu’elle lisait, il n’y avait aucune trace de jugement. Un peu de curiosité, certes, mais surtout de l’affection et de l’empathie. Elle avait l’impression qu’un lien invisible s’était créé entre eux, une impression que l’elfe ne lui ferait jamais mal et qu’elle pouvait lui faire confiance. Se trompait-elle?

Le regard de la fillette s’illumina lorsque l’elfe acquiesçait à sa demande. Il était encore partant pour danser! Oh! Oui, elle voulait encore danser avec ses orbes lumineuses. Profiter encore un peu de la soirée, danser et oublier tous ses soucis. Elle s’en voulait un peu d’avoir assombri l’ambiance par sa faute, mais elle était soulagée de savoir que la soirée n’allait pas s’arrêter là. Cependant, elle n’était pas certaine s’il avait accepté parce qu’il s’était senti obligé puisqu’elle lui en avait fait la demande. Son sourire dissipa ses doutes. Non, il avait vraiment l’air enchanté par l’idée.

Elle allait se relever lorsque Dawan lui prit son autre bras et entonna un chant. Stupéfaite, elle examina son bras dont les ecchymoses disparaissaient peu à peu et dont la couleur reprenait une couleur plus saine. Elle posa son regard bleuté, qui brillait d’un émerveillement sans pareil, sur lui et lui sourit, reconnaissante du geste qu’il posait. Dire qu’ils ne se connaissaient à peine et qu’il l’aidait de la sorte. Elle ne lui avait pourtant rien demandé, mis à part danser. Mais elle fut profondément touchée par son geste. Ainsi, elle ne lui demanda pas d’arrêter et ferma les yeux afin de mieux apprécier la magie qui s’opérait. Ouvrant les yeux, elle prit un petit moment pour observer ses bras et ses jambes qui n’avaient plus de traces de blessures. On aurait pu croire qu’on ne l’avait jamais frappé! Les seules traces restants étant dans son cœur et dans sa mémoire barrée.

- Oh! Merci! Dit-elle d’une voix joyeuse.

En effet, danser serait plus facile ainsi et elle s’imaginait déjà le soulagement sur le visage de Maryse, sa dame de compagnie, lorsqu’elle la verrait. Ce regard inquiet qu’elle lui portait à chaque fois, peut-être s’effacerait-il maintenant? Elle reporta son attention sur l’elfe qui daignait enfin prononcer quelques mots, non, quelques phrases complètes! Oh? Qu’est-ce qu’il parlait bien! C’était rassurant de savoir que l’elfe parlait le même langage qu’elle, cela compliquerait moins les choses ainsi. Il était le premier baptistrel qu’elle rencontrait et elle comprenait mieux pourquoi il aimait tant chanter. Bien que seulement apprenti, il était un baptristrel à part entière pour la gamine, surtout qu’elle ne connaissait que peu de détails à leur sujet.

- Merci Dawan Sywel… Sachez que j’apprécie énormément. Et si un jour… Si un jour, je peux vous aider moi aussi… je le ferai. Promit-elle.

La jeune fille se releva d’un bond comme si on l’avait revigorée de toute son énergie. Elle se sentait bien. Elle se sentait joyeuse. Elle se sentait de bonne humeur. Sentiments qu’elle n’avait pas ressenti depuis un moment. Elle tendit sa main au Chanteur afin de l’aider à se relever. Elle avait remarqué que ses traits étaient plus fatigués et elle savait que c’était parce qu’il avait dépensé tant d’énergie à la soigner. Si seulement elle pouvait faire quelque chose pour l’aider… Mais quoi?! Chanter? La demande la perturba. Aucune chanson ne lui venait en tête et elle était gênée à l’idée de chanter face à quelqu’un… Son premier réflexe fut de vouloir refuser, mais face au regard que lui portait l’elfe, elle ne put formuler les mots.

- Seulement si vous ne riez pas de moi… Promis? Demanda-t-elle.

Luna était sérieuse quant à sa demande. Chanter, ce n’était pas quelque chose d’aussi aisé que pour le Chanteur. Elle se laissa finalement entraîner loin des cibles, à un endroit où ils leur seraient plus faciles de danser. Elle ordonna aux Lunes Dansantes de les entourer à nouveau et de rendre l’ambiance magique. Elle avait choisi sa chanson et c’est timidement qu’elle commença à fredonner la mélodie.


La danse commença et sa voix finit par s’élever formant une chanson.

- Des flocons, c’est l’hiver. Chantonna-t-elle, incertaine.

Elle jeta un coup d’œil à son partenaire. Pourquoi était-elle gênée au juste? C’était une chanson qu’elle aimait bien. Refermant ses yeux, elle laissa ses pas être guidés par son partenaire et sa voix s’éleva dans la Caverne des Héros en une douce mélodie.



♫ ♫ ♫ ♫ ♫ ♫ ♫



Des flocons, c’est l’hiver
Rassemblons nous près des flammes
Un bel air de violon. Un beau jour de décembre
Elle jeta un coup d’œil à son partenaire

On m'entoure, je suis au chaud. La tempête fait peur aux chevaux.
Les autres dansent gracieusement
Une douce mélodie

On m'entoure, je suis au chaud
La tempête fait peur aux chevaux
Les autres dansent gracieusement
Une douce mélodie
La famille, près du feu
La braise qui se consume
Souvenir dans mon coeur
Le feu ne veut pas s'éteindre

Une chansons que nous chantons
Un beau jour de décembre



Inspiré de « Loin du froid de décembre »


♫ ♫ ♫ ♫ ♫ ♫ ♫


Une chanson d'hiver en plein été, pourquoi pas...?
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeMar 25 Nov 2014 - 1:08

Est-ce que la culture des humains les poussaient tous à avoir honte de leurs voix ? Cela aurait expliqué pourquoi ils étaient moins nombreux que les elfes à rejoindre les baptistrels. Dawan dévisagea Luna, les sourcils imperceptiblement haussés. Elle lui rappelait la princesse des humains, l'intouchable, Esmelda Kohan. La même qui avait paru si peu confiante envers sa voix. Dracos, que les humains étaient durs entre eux… Si tous ils riaient de ceux qui apprenaient, de ceux qui hésitaient ou se trompaient, leurs vies devaient être bien difficiles. Dawan était bien heureux d'avoir les oreilles pointues. Il approuva d'un signe de tête à la demande de Luna, un air bienveillant sur le visage, pour masquer sa compassion. Les Lunes de lumière les entouraient à nouveau. Que la petite se sente rassurée, au moins une fois. Nul ne la blesserait, nul ne rirait de ses efforts, pas tant que l'Enwr serait à ses côtés !
Il reprit ses petites mains dans les siennes. Les doigts qu'il restait à la petite étaient fins. On disait souvent que c'était là la marque des futurs musiciens. D'expérience, Dawan savait que c'était mensonge. Les doigts peuvent être épais, mais habiles et précis. Mais si quelqu'un avait un jour bercé Luna du rêve de devenir musicienne, si quelqu'un lui avait un jour évoqué la possibilité d'être fille de musique, et si Luna avait épousé ce rêve sans osé l'affirmer… Alors Dawan serait là pour la conforter dans cette idée. Que son chant soit beau ou pas. Les humains avaient leurs défauts, mais ils apprenaient vite. À son âge, elle avait d'autant plus de possibilités, des milliers d'avenirs s'ouvraient devant elle, il en était sûr ! Et lui, il voulait que celui fait de musique ne lui soit jamais inaccessible. Il voulait qu'elle puisse un jour repenser à une danse, au milieu des lumières, et se dire songeant cela, même lorsque la foi en elle-même la quitterait, "j'en suis capable". Tout était possible, pour elle, princesse des lumières, princesse blessée, brisée.

Un pas, un autre. Il reconnu fort vite l'air qu'elle chantonnait. Sa voix était fraîche comme la bise du matin, une voix qui était né depuis si peu de temps ! Et elle, elle aurait la chance de ne pas l'entendre se briser avec l'adolescence. Ce chant, si bien rythmé, se donnait rarement a capella. Où l'avait-elle entendu ? Ce n'était pas une musique commune aux auberges… Se pouvait-il qu'elle ait une place assez belle dans la société humaine pour l'avoir entendue de la bouche de musiciens ? Non… Elle ne serait pas aussi abîmée, dans ce cas. Quelle étrange princesse, cette Luna...
Bien vite il sut comment guider leurs pas. Il les fit tournoyer, d'abord doucement, un doux sourire sur les lèvres. Petit à petit ils rejoignirent le rythme originel de la chanson, faisant doucement flotter la robe de Luna en tournant. Oui, elle chantait bien, elle manquait peut-être juste d'assurance. Un geste de la main, une autre lumière, créée par Dawan, vint au milieu d'eux. Et elle se glissait entre leurs bras, suivait leurs mouvements pour les éviter habilement, comme une troisième danseuse. L'Enwr sentait son coeur réchauffé par les mots de l'humaine. Il ne prêtait pourtant que peu d'attention à la sémantique du chant. Il avait saisi les flocons, les violons, les flammes, la tempête. Plus besoin de phrases, dans sa tête, l'histoire était toute faite. C'était l'histoire du Domaine sous la neige, l'histoire des jours où il vagabondait autour, avant de revenir, comme on revient se blottir auprès de la cheminée, auprès de son Cawr, tout heureux. Son monde idéal, son Domaine, le froid, le ciel d'un blanc cassé, les stalactites. C'était le chant de l'hiver, alors son chant favori. Le chant des Novembre où la neige était déjà là. Mois chéri que celui de sa naissance ! Il revoyait encore son frère, enfoncé dans la neige jusqu'aux chevilles, lui montrer le cheval de bois qu'il venait de sculpter, avant de décider de le lui offrir. Un souvenir très ancien -un siècle, plus ?-, mais qui rendait la neige d'autant plus douce…

"- On t'entoure, Tu es au chaud, La tempête fait peur aux chevaux…"

Doucement, sa voix commençait à se joindre à la sienne. Il tachait d'avoir des notes un peu plus basse. Ce duo mixe seyait si bien ! Il l'incita à continuer. Ils devaient chanter tous les deux, maintenant qu'elle connaissait la danse !

"- La famille, Près du feu, la braise qui se consume… Souvenir et nuits sans Lunes, Ainsi va le chant des nocturnes…"

D'un geste, il incita sa boule de lumière à se rapprocher du front de Luna. Il gardait le même air, ne voulait pas qu'elle cesse de chanter. Mais lui, il ne chantait désormais plus la chanson d'origine.

"- …Un beau jour de Novembre…"

Les derniers mots avaient paru se mêler aux siens. L'ultime avait été prononcé en elfique. Et le reste vint en elfique également:

"- Des diamants, fine neige, Mêlez-vous à nos rêves, Cendre d'étoile, tombée du ciel, Deviens fille de nos songes…"

Il conta en elfique la douceur de Novembre, l'étreinte amoureuse du froid, la beauté du manteau blanc dont se vêt la nature, celle d'une neige vierge de toute trace de pas. Ses petites mains serrèrent un peu plus fort les siennes. Dans les yeux d'argent de Dawan se reflétaient les nuances de gris du mois qui l'avait vu naitre. Il l'aurait emmenée là-bas, s'il le pouvait. Là-bas, dans son passé. Lui, il aurait eu son âge. Ils auraient été dans la neige, une nuit. Elle n'aurait pas eu froid, il y aurait veillé. Elle aurait connu la forêt, cet endroit merveilleux, oh, si différent de ce trou à rats ! Elle y aurait été bien. Là-bas plus qu'ici, sans doute. Elle serait devenue une véritable petite elfe. Une petite elfe à l'espérance de vie réduite... Dracos, qu ce monde pouvait être cruel.
L'elfe s'était tu. Ah, l'humaine aussi ? Seul le tambourin marquait encore la musique de leur danse. Il s'arrêta bientôt et, tout doucement, comme à regret, libéra les petites mains. Sa voix avait encore le rythme de la chanson quand il demanda, dans la langue que Luna pouvait comprendre:

"- Depuis combien de temps êtes-vous à Aigue-Royale ?"
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeLun 1 Déc 2014 - 23:21

La danse avait commencé et la musique également. Doucement, la petite élevait la voix, formant la chanson qu’elle connaissait et elle bougeait au rythme de la musique. Petit à petit et encouragé par son partenaire, elle prenait de l’assurance et sa timidité s’envolait. Elle prononçait les paroles plus distinctement, plus fortement également et au final, elle chantait par plaisir de chanter et non pas parce qu’on le lui avait demandé. Il lui sourit et elle lui sourit. Elle n’aimait pas danser ni chanter, du moins c’est ce qu’elle avait cru, mais avait cet elfe, ce n’était pas pareil du tout. La preuve, c’est qu’elle voulait que la soirée continue et qu’ils dansent encore longtemps parmi les lumières, leurs lumières. Chanter ne lui paraissait plus être un problème, en autant que c’était avec lui. Il ne s’était pas moqué d’elle. Il n’avait pas brisé sa confiance et il avait tenu sa promesse.

De toutes les chansons que Luna avaient pu choisir, elle avait arrêté son choix sur celle-ci. C’était une chanson imprégnée de tant de souvenirs, lui rappelant les moments où sa famille se réunissait près du feu et où son père sortait son fameux violon. Sa mère se mettait à chanter, accompagnée par la mélodie, et encourageait ses enfants à se joindre à elle. Elle n’y arrivait pas toujours, mais les soirées étaient toujours remplies de rires et de bonne humeur. Le reste n’importait plus, il n’y avait plus qu’eux. Et cette chanson sur l’hiver, Luna se rappelait que c’était la préférée de sa mère, qui pouvait la chantonner autant en pleine canicule de l’été que dans les journées les plus froides d’hiver. D’ailleurs, elle fut surprise lorsque l’elfe se joignit à elle. Elle n’avait pas imaginé qu’il pouvait connaître cette chanson, croyant qu’elle était d’origine humaine. Elle lui sourit et chanta du mieux qu’elle le pouvait en duo avec lui. Ce devait être joli à entendre pour les quelques spectateurs discrets encore présents dans la Caverne des Héros. Mais ça ne lui importait plus qu’il y ait des gens qui puissent l’entendre ou non, plus rien ne la tracassait, tout ce qui lui importait était ce moment présent. Elle aimait entendre sa voix se mélanger à la sienne. Elle la trouvait jolie et en plus, ça voulait dire qu’il allait mieux! La surprise se lut toutefois sur son visage lorsqu’elle réalisa qu’il ne chantait pas exactement les mêmes paroles qu’elle. Elle n’arrêta pas pour autant de chanter, mais se concentra sur ce qu’il prononçait tout en essayant de ne pas se tromper dans ses propres paroles. Elle s’arrêta seulement lorsqu’il chanta en elfique, son attention maintenant toute portée sur ces mots qu’elle ne comprenait pas. Elle tenta de les répéter, dans un simple murmure mélangé à l’air de la chanson, mais se tut finalement. C’était idiot, ça devait ressembler à n’importe quoi.

Le silence les entoura à nouveau. Le chant était terminé. Les pas de danses aussi. Les mains se séparèrent, mais son regard ne quitta pas le sien.

- Combien de temps? Répéta Luna, surprise par la question. Une question toute simple et pourtant bien difficile à répondre. Euhm… Je suis rebelle depuis plusieurs mois déjà… Je connais l’endroit depuis l’automne passé. Commença-t-elle. Pourquoi posait-il la question? Par simple curiosité ou y avait-il une autre raison? Elle se demanda si elle répondait correctement à sa question. Peut-être se demandait-il pourquoi il ne l’avait jamais vue à Aigue-Royale? Pour être plus précise, je viens tout juste de revenir à Aigue-Royale, il y a à peine quelques jours... J’ai été à Gloria durant quelques mois. Et j'ai été au coeur… d'une mission… qui a mal tourné… Très mal tourné.

Elle détacha son regard de l’elfe pour regarder un point quelconque au loin. Elle n’avait pas trop envie d’en parler. Elle ne voulait pas y penser. Elle ramena une de ses sphères de lumière qu’elle prit dans ses mains et la fixa tandis qu’elle changeait de couleur, passant par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Elle reporta finalement son attention sur Dawan et avant d’ajouter quoi que ce soit, elle s’assit à ses côtés, l’invitant à l’imiter.

- Mais je vous en prie, vous pouvez me tutoyer. lui dit-elle en souriant. Il lui apparaissait plutôt étrange qu’on la vouvoie et elle considérait qu’il était inutile qu’on s’embête avec des marques de politesses inutilement. Et vous, dites-moi, depuis quand êtes-vous ici? Y a-t-il une raison en particulier…? Demanda-t-elle, le vouvoyant toujours cependant. Elle avait remarqué qu’il y avait plus d’elfes qu’auparavant, mais ce n’était que maintenant qu’elle se questionnait sur le sujet. Certes, elle pouvait imaginer que les elfes s’étaient joints à la rébellion pour faire face aux gens du Néant, mais elle avait du mal à croire que c’était pour des raisons de politique humaine.

Attendant patiemment sa réponse, la gamine pointa l’étui que portait Dawan dans son dos, posant silencieusement une question d’un simple geste.
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeMer 3 Déc 2014 - 18:13

Comme s'il n'avait pas vu l'incitation de Luna à s'assoir, Dawan resta debout. Son regard se perdit tout autour d'eux. La Caverne des Héros, les cibles, les lumières qui éclairaient, au final, un assez large périmètre. Les silhouettes, au loin. Celles de quelques guerroyeurs plus ou moins éméchés qui les regardaient avec intérêt, et d'autres curieux oisifs. N'avaient-ils jamais dansé ? N'avaient-ils jamais chanté ? Jamais entendu d'elfique ? Avaient-ils été si beaux à voir, ou trop étranges pour ceux qui pratiquaient la danse macabre des fers qui s'entrechoquent ? Ils auraient dû se reconnaitre à travers eux, et n'y pas prêter attention. À moins qu'ils ne soient que reflets ? Les guerriers auraient été la volonté et la persévérance en eux, Luna et Dawan auraient été les grands enfants, l'envie de paix et de beauté, en ce monde. Oui, peut-être qu'ils étaient tous les mêmes.
Son regard gris revint sur Luna. Il avait entendu. Mission qui a mal tourné. En toute logique, il déduisit que ses blessures venaient de là. Pauvre enfant… N'avait-on pas idée de partir en mission, si jeune ! D'autant plus qu'elle n'avait pas l'air bien robuste, la pauvre enfant. Ce monde allait bien mal s'il en était rendu à l'envoyer en "mission". Il aurait bien aimé savoir, d'ailleurs, en quoi cela consistait, et pourquoi bigre, sur tous les rebelles d'Aigue, elle avait été choisie. De l'espionnage, au vu de sa faible carrure ? Peut-être. "Mission…" murmura-t-il, sans la regarder. Le son du mot était bizarre, aujourd'hui. Jadis il avait pu être plein d'enthousiasme et de belles promesses, de fierté, aussi. Accomplir une mission pour son Cawr était toujours un honneur, quand bien même elle était rarement glorieuse. Mais cette fois, "mission", c'était la fourberie, la tromperie, le piège et la violence cachée. Il secoua la tête, comme pour chasser de viles images, et en même temps refuser l'invitation de Luna à la tutoyer. Elle était bien étrange, cette humaine. Ignorait-elle la valeur du respect elfiques ? Offert à un peuple aussi éphémère, il était plus qu'honorifique. Il se justifia rapidement, sans la regarder. "Princesse des Lumières."
Encore que. "Princesse", au final, ce n'était pas un si joli mot. Les princesses étaient liées à la royauté, à la gouvernance, aux jeux des nations, pour lesquels trop souvent s'entretuaient les enfants des Esprits. Dawan en avait vu, des princes, des princesses, il ne pensait pas sans connaitre. Au final, ils étaient comme les autres. Mais les choix face auxquels on les positionnait faisaient d'eux des assassins plus productifs, et des parents à la progéniture bien nombreuse. Autant nourriciers que meurtriers, mais plus aisément sur plus de monde que le reste de la plèbe. Luna… Non, elle ne pouvait pas tuer. Il aurait été si beau qu'elle ne tue jamais… Si beau…

Il observa Luna. Pas seulement en ce monde. Il observa aussi l'image qu'il avait d'elle, en lui, avec toute son attention. Sans prévenir, il passa sa main devant son propre visage. Luna fit face à Luna. La Luna-Dawan eut un petite rire amusé, qui mua doucement pour rejoindre le timbre de l'humaine. Alors seulement il lui répondit: "Mon maitre et moi-même avons rejoint Aigue-Royale en début d'année. Nous venons nous occuper de vos blessés, principalement." Il se pencha près d'elle, brisant ainsi l'illusion, retira l'étui de vièle de son dos et le mit entre eux. À gestes lents, avec un respect presque religieux, il sortit l'instrument et son archet. Sans même attendre l'avis de Luna, il mit la vièle entre ses mains, l'aiguilla pour l'installer de façon convenable. Quand ce fut fait, il remit l'archet entre ses mains. "C'est une vièle à archet. Elle est plus vieille encore que la naissance de votre père, j'imagine. Si un jour je venais à apprendre que mon sang coulait dans son bois, je ne serais pas surpris. Elle est ce que j'ai de plus cher, en elle je crois parfois ressentir ma véritable voix. Parfois… Je songe que sans elle, ma vie connaitrait un vide immense, que rien d'autre ne pourrait combler. " Il guida ses petites mains pour produire quelques notes, avec un fin sourire qui, s'il n'était pas celui du musicien amoureux de son instrument, devait être celui, tendre, d'un père pour son enfant. "La musique, ma Dame. La musique…. Le songe d'un automne qui jamais ne finirait. Voyez-vous, ma Dame, c'est un torrent d'or glacé." Avait--il chanté, s'accompagnant de notes qu'il faisait jouer à Luna.
"Peut-être que… Vous aussi, vous avez... ce qu'est pour moi la musique. Le savez-vous déjà ? Vous avez l'air si jeune…" Son regard s'adoucit encore. Oui, si jeune…
Sans prévenir, les larmes naquirent au coin de ses yeux.


Dernière édition par Dawan Sywel le Lun 8 Déc 2014 - 19:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeLun 8 Déc 2014 - 0:31

Princesse des Lumières? Mais quel surnom qui lui paraissait des plus étranges, mais des plus jolis à la fois. Elle n’était pas sûre que c’était un titre approprié pour une gamine qui n’avait rien des grâces d’une princesse, mais elle aimait bien le son que ça donnait à ses oreilles. Il est vrai qu’elle adorait les jeux de lumière. Était-ce une déformation à cause de son nom, Luna? Peut-être bien… Mais c’était encore plus vrai depuis qu’elle avait quitté le Prêcheur, ne supportant plus l’obscurité. Elle regarda Dawan et lui sourit. Rares étaient les gens qui lui portaient tant de respects au point de refuser de la tutoyer et qui étaient même prêts à lui considérer de l’importance. Après tout, elle n’était qu’une enfant qui essayait de trouver sa place dans ce monde de grands et ce n’était pas une tâche facile. Or, les adultes n’avaient que peu de temps à lui accorder, étant toujours trop occupés par des activités « d’adulte » comme ils lui répétaient. Il était facile de se sentir délaissée, seule ou rejetée. Toutefois, c’était différent avec le baptistrel. Sans rien demander en retour, il lui accordait son temps, son respect et sa présence. Était-ce différent parce qu’il était un elfe? Non… Parce que c’était lui et elle l’appréciait d’autant plus parce qu’il était différent des autres.

Le silence s’était lentement installé, ne sachant pas trop quoi dire. Elle attendit plutôt qu’il parle, qu’il s’ouvre à elle, et qu’il lui explique ce qu’il faisait ici, si tel était son désir. En fait, il pouvait lui parler de cela ou de peu importe le sujet, Luna l’aurait écouté attentivement. À moins qu’il préfère s’exprimer à l’aide de son instrument de musique? S’il voulait jouer de sa vièle, elle l’écouterait avec joie. N’était-ce pas la raison pour laquelle elle avait pointé l’instrument après tout?

Le magicien passa une main devant son visage et elle ne cacha pas sa surprise lorsqu’elle vit une réplique d’elle-même. La jeune fille parla et ce, avec sa même voix à elle! Qu’est-ce que c’était étrange que de s’entendre soi-même et que d’avoir une réplique conforme sous les yeux! Elle écouta sa nouvelle sœur jumelle raconter qu’elle était là avec son maître afin de soigner les blessés, mais la jeune fille était déconcentrée par ce qu’elle voyait et n’arrivait pas à être aussi attentive qu’elle l’aurait voulu. Elle fixait son propre visage, perplexe, examinant chacun de ses traits. Elle ressemblait à cela? Vraiment? Certes, elle s’était regardée dans le miroir auparavant mais n’y passait pas tant de temps non. Elle avait l’air fatiguée… Pas étonnant avec le peu de sommeil qu’elle peinait à obtenir. Mais ce qui la choqua le plus était à quel point elle avait maigri. Elle avait toujours été mince, mais à ce point?! Elle avait l’impression de se trouver face à un paquet d’os ambulant sur deux pattes…

Mais à quoi l’elfe avait-il pensé lorsqu’il avait fait ce sort? Elle ignorait ce qu’il lui était passé par la tête. Elle n’avait jamais pas de sœur, mais elle se demanda comment cela aurait été si elle en avait eu une. Yolande et Satie, les deux sœurs jumelles de Matis, étaient bien chanceuses de pouvoir compter l’une sur l’autre. Ses pensées furent interrompues soudainement lorsque son sosie posa son instrument entre ses mains.

- Mais… je… commença-t-elle.

Luna ne savait pas se servir d’un tel instrument, mais elle comprit que les protestations n’étaient pas permises. Elle plaça la vièle comme lui indiquait son compagnon qui avait repris son apparence normale. C'était définitivement moins bizarre ainsi. Elle tint fermement l’archet dans sa main. Un premier mouvement, une première note.. Ce geste, elle l’avait vu des milliers de fois et déjà, elle aimait le son que ça faisait. N’avait-elle pas toujours aimé la musique? Un autre mouvement d’archet et une autre note. Pourquoi n’avait-elle jamais pris la peine d’apprendre à jouer d’un instrument? Pourquoi n’avait-elle pas demandé à son père de lui montrer comment cela fonctionnait? Parce qu’à ce moment-là, ce n’était pas le genre de choses à laquelle elle pensait et maintenant, il était désormais trop tard pour le lui demander. Posant les yeux sur sa jumelle, un sourire s’afficha sur son visage et effaça son air incertain. Elle tenait entre ses mains ce que l’elfe considérait des plus précieux pour lui et se sentit honorée. Elle appréciait son geste. S’il était capable de déchiffrer les sourires, il saurait que celui-ci signifiait également qu’elle le remerciait de la confiance qu’il lui accordait et qu’elle aimait avoir cet instrument entre les mains. L’elfe avait réussi à faire germer l’idée en elle qu’elle aimerait bien jouer d’un instrument, créer une mélodie comme son père le faisait, et qu’il n’y avait pas de mal à ça. Ces derniers mois, elle les avait passé à s’entraîner, à essayer de devenir plus forte et espérer être en mesure de mieux se défendre. À quoi cela avait-il servi? À rien… Ce n’était pas cela qui l’avait protégée de son intrépidité. Ce n’était pas cela qui l’avait épargnée des mauvaises intentions du Prêcheur. Pourquoi ne pas faire une pause et se concentrer sur autre chose, ne serait-ce que pendant un court instant?

- La musique… Oui, la musique… répondit-elle. Luna était attentive aux mouvements de doigts et d’archet que lui faisait faire le chanteur, essayant de les graver dans sa mémoire. Vous dire que je ne l’aime pas serait vous mentir… J’aime chacune de ces notes. Ajouta-t-elle. Je vous apprécie énormément… et merci.

On lui avait appris qu’il fallait le souligner lorsqu’elle appréciait les petites attentions que lui accordaient les gens et c’était le cas avec Dawan. Elle était sincère. Elle l’appréciait et se comptait chanceuse de l’avoir rencontré. Jamais elle n’avait cru que de s’endormir n’importe où pouvait avoir de bons côtés. C’était la preuve qu’elle s’était trompée.

La gamine fut déboussolée par les larmes qui apparaissaient aux yeux de l'elfe. Pourquoi pleurait-it? Elle n’en avait aucune idée. Mais le voir pleurer ainsi, lui donnait le goût de se joindre à lui. Était-ce de la tristesse qui l’accaparait? Elle posa ses doigts sur les cordes et les fit vibrer, créant quelques notes. Le tout était maladroit, sonnait un peu faux, mais l’effort était là.

- Mais… ? Mais pourquoi pleurez-vous, cher ami? Chantonna-t-elle, s’accompagnant par quelques notes qui n’allaient pas du tout avec les notes de sa voix. Après tout, ce n’est pas en un jour que l’on maîtrise l’art de la musique.
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeJeu 11 Déc 2014 - 20:45

Peut-être avait-il compris le sens de son ultime question. Si c'était le cas, il n'en dit rien. Son expression n'avait pas changé, au moment où les larmes s'étaient mises à couler. Comme des intruses sur un visage tout attentif, tout bienveillant. Alors essayait-il de nier leur présence en ne répondant pas ? Peut-être. Le réalisait-il seulement ?
Ses yeux parurent s'accrocher à un point quelconque de la chevelure de Luna. son attention n'était pas là: elle était sur les quelques sons que Luna venait de tirer de son instrument. Il n'avait pas vraiment l'habitude d'entendre sa vièle produire des sons sans qu'il en soit l'auteur. Pour le coup, cela lui donnait l'impression que Luna empruntait sa voix, comme il avait emprunté son apparence. C'était donc vrai… Cette vièle n'était pas reliée à son corps, son sang ne circulait ni dans son bois ni dans ses cordes. elle était un objet, pouvait se briser aussi facilement que la petite humaine devant lui, pouvait être utilisé par d'autres… Toutes ses images lui faisaient froid dans le dos, bizarrement. Cet objet n'était pas comme les autres, il craignait sa mort, et craignait qu'on le force à le trahir…
Mais avec Luna, c'était différent. Luna avait son autorisation, et sa confiance. Il savait qu'elle ne partirait pas avec. Cette petite savait-elle seulement ce qu'était le vice ? Avait-elle déjà menti pour le plaisir d'un mensonge, volé, tué ? Elle avait des ecchymose… Elle connaissait la crasse de ce monde, au moins en tant que victime. Immonde destin.

Lentement, comme pour ne pas effrayer un petit animal, il approcha ses mains de celles de Luna, pour superposer ses doigts aux siens. Il la fit jouer les quelques notes qu'il pensait qu'elle avait voulu jouer. Immonde, immonde destin. Immondes humains qui avez blessé Luna. Les larmes étaient également toutes de lenteur sur les joues de Dawan. Les notes prenaient leur temps, autant parce qu'il était compliqué pour lui de montrer comment faire en étant face à Luna que parce qu'il voulait leur laisser du temps. Le temps de résonner, sur ce terrain d'entrainement, se répandre dans l'air comme un parfum. Le parfum de son chagrin. Son visage restait toujours peu expressif, mais les notes étaient résolument graves. Il pensait n'en jouer que quelques-unes, imitant l'intonation de la voix de Luna. Il enchaîna sur d'autres notes, encore, qui pleuraient les blessures de sa petite amie humaine. Cela le soulagea un peu. Mais quand il réalisa ce qu'il était en train de faire, il cessa immédiatement. Les doigts de Luna étaient chauds, sous les siens. Il ignorait sans doute que, pour les humains, le contact des cordes est toujours un peu douloureux, au début. Ses mains libérèrent finalement celles de Luna. Il se leva, vint derrière elle, remettre à nouveau ses doigts sur les siens. Ainsi, c'était plus plus aisé. Il lui fit jouer un air plus enjoué. Les larmes avaient quitté son visage.

Sans prévenir, il libéra à nouveau les mains de Luna, pour voir si elle allait continuer à jouer, et comment elle allait s'y prendre. Oh, sans doute avait-elle un long chemin à parcourir si la musique l'intéressait, comme tout le monde. En tant qu'humaine, elle irait plus vite que lui... Encore qu'il se souvenait que ses premiers pas avec la vièles s'étaient faits plutôt rapidement. Il avait ensuite longtemps stagné, et son arrivée au sein de l'Ordre avait à nouveau poussé son apprentissage vers l'avant. Oui, cet événement-là de sa vie, ce "choix"-là... C'était le meilleur qu'il ait jamais fait.
Dawan revint devant l'apprentie musicienne. Debout, face à elle, l'étui de sa vièle pendant au bout de sa main, il la regardait. La trace de ses larmes était encore visible sur ses joues, il ne l'avait pas essuyée. Mais il souriait à Luna. Il lui souriait, et attendait de voir ce qu'elle allait faire, maintenant, sans oser lui demander de lui rendre sa vièle, au cas où elle voulait jouer, sans oser demander de jouer, si elle voulait jouer.
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeVen 19 Déc 2014 - 4:03

Le silence était une réponse en soi et Luna ne le forcerait pas à répondre à sa question avec des mots. Si elle pouvait l’aider, elle le ferait; c’était un serment qu’elle s’était donné tandis qu’elle posait son regard azuré sur l’elfe. Il était quelqu’un de bien et elle l’appréciait énormément. Savait-il seulement à quel point il l’avait aidée en cette soirée, simplement en lui accordant son temps? Les rebelles semblaient si occupés et si anxieux en ces temps de préparation de guerre. Il était difficile de ne pas se joindre à eux et de ne pas craindre l’avenir. Tourmentée par sa torture et tourmentée par les jours fatidiques qui approchaient, elle avait su apprécier la quiétude aux côtés du chanteur. Danser, elle avait adoré. Chanter, elle avait aimé. Et maintenant qu’elle avait le précieux instrument de l’apprenti-baptistrel entre ses mains, elle se faisait une joie à créer chacune des notes, bien qu’elles fussent maladroites.

D’abord, la petite crut qu’il voulait ravoir son instrument et se rendit rapidement compte qu’elle se trompait lorsqu’au lieu de reprendre la vièle, il posa sa main sur la sienne afin de la guider sur les cordes. Elle était calme et attentive, portant une attention particulière à chaque mouvement. S’ils étaient présents, les professeurs de Luna devait envier l’elfe, car la petite était rarement aussi calme et sérieuse dans ses apprentissages. Mais ce qui changeait, c’était qu’elle était intéressée par ce qu’on lui apprenait et ne se sentait pas forcée d’intégrer des notions qu’elle considérait inutiles ou ennuyantes. L’air joué était plutôt triste, lui rappelant comment le monde pouvait être cruel et lui rappelant la disparition des êtres qui lui avaient été chers. Était-ce parce qu’elle en avait perdu le sourire, se perdant dans ses pensées, ou parce que la mélodie l’affectait lui-même qu’il avait changé la musique pour un air plus joyeux? Peu importe, elle apprécia ce changement.

Placés ainsi, ils étaient très proches l’un de l’autre et pourtant cette proximité ne la gênait aucunement. Elle trouvait même que ça allait mieux pour faire les notes comme il lui enseignait de faire. Ce n’était pas facile, mais petit à petit, elle arrivait à associer la note jouée à la façon dont elle positionnait ses doigts sur les cordes. Toutefois, ses doigts commençaient à devenir douloureux. C’était quelque chose qu’elle savait de normal et elle savait aussi que la douleur s’estomperait plus elle pratiquerait. Mais têtue de nature, elle ne voulait pas arrêter pour autant.

Toutefois, elle arrêta lorsque Dawan libéra ses mains et qu’il se releva pour aller devant elle. Elle le regarda pendant quelques secondes et ne put s’empêcher de sourire à son tour. Il ne fit pas de geste pour signifier qu'il voulait reprendre son instrument. Ainsi, elle reporta son attention sur la vièle. Avec les quelques notions de base qu’elle venait d’acquérir, l’apprentie-musicienne continua de jouer. Elle ne créait pas une mélodie, n’étant pas suffisamment douée pour cela. Cela ressemblait plutôt à un ramassis de notes disparates qui n’avaient pas de transition les unes avec les autres. Elle n’essayait pas non plus de créer un chef d’œuvre, mais plutôt de se pratiquer et d’associer la position de ses doigts sur les cordes au son qui en ressortait. Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi. Combien? Elle n’aurait su dire tant elle était concentrée par ce qu’elle faisait. C’est la douleur à ses doigts qui la convainquit d’arrêter et qui ramena sa conscience dans la Caverne des Héros et sur le propriétaire de l’instrument qu’elle tenait.

Elle lui sourit à nouveau, se releva finalement et se rapprocha de lui. Mais elle ne lui rendit pas son instrument immédiatement.

- Merci, Messire Sywel. Prononça-t-elle lentement, accordant une note à chacune des syllabes.

Ce ne fut qu’après ces mots qu’elle lui tendit délicatement sa précieuse vièle, un sourire reconnaissant aux lèvres.

- Je dois quitter. prononça-t-elle doucement. En effet, depuis combien de temps était-elle là? La recherchait-on? Nulle était son intention d'inquiéter son entourage. J'espère que l'on se reverra.


[ Merci d'avoir RP avec moi ^^ ]
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MessageSujet: Re: Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Là où le vent ne porte pas [Luna] TERMINE Icon_minitimeSam 20 Déc 2014 - 16:30

Elle avait choisi de continuer de jouer. Et déjà elle se débrouillait mieux. Ses doigts avaient retenu les bases des mouvements. Ils hésitaient encore, parfois ils se trompaient. Elle paraissait chercher. Chercher les notes, les sons. Elle apprenait à connaitre la vièle. C'était une enfant merveilleuse, capable de bien des choses, mais pour cela il fallait savoir l'approcher, il fallait savoir quelles cordes frôler et comment, pour, au final, jouer en étant dans le présent, l'avenir, et le passé à la fois. Ne disait-on pas qu'en jouant une note, il fallait lire celles qui la suivaient sur la partition ? De même, ne fallait-il pas s'écouter ? Dawan avait posé sur Luna un regard empli d'une étrange tendresse. La voir faire ses premiers pas n'était pas sans l'émouvoir. Elle aurait pu être sa propre fille, il ne l'aurait pas senti différemment. Ses hésitations qui lui rappelaient sa propre histoire, et ces réussites qui le rendaient aussi fier que si ç'avaient été les siennes… Il voulait la voir essayer, encore ! Il voulait la voir progresser, la petite humaine ! Il aimait sa façon d'agir, sa façon être avec sa vièle, avec ce monde. Il avait aimé sa façon de jouer avec les lumières, il avait apprécié qu'elle accepte de chanter et de danser. Elle… Elle était une élève plus que plaisante. Oh, il aurait aimé être véritablement un instructeur, pour elle ! Elle lui donnait ce goût-là en tout cas, celui de montrer, celui d'apprendre, et celui de voir d'autres progresser, celui de corriger et aiguiller. Jamais jusqu'alors il n'avait ressenti à ce point cela. Pourtant, entre Enwrs, ils s'entraidaient, ce n'était pas rare. Celui qui refusait de partager son savoir n'était qu'un sot. Mais elle… Elle lui donna véritablement l'envie de devenir professeur. Bien sûr, le lendemain, il aurait sans doute oublié son envie. Néanmoins, cet instant volé, il ne l'oublierait pas. Désormais il saurait qu'instruire ne lui était pas désagréable, et il se sentirait parfois poussé dans cette voie. Ce serait grâce à Luna.

Dawan souriait faiblement, mais sa joie n'était pas aussi faible. Il lui semblait que la température avait un peu baissé. Son regard s'était porté sur un point obscur derrière eux, alors qu'il encensait Luna en pensées; Dès qu'il entendit le frôlement de tissus indiquant qu'elle se redressait, il l'observa à nouveau. La petite, debout, avec sa vièle. Elle avait raison, on jouait mieux ainsi ! Elle se rapprocha, il observait la position de ses mains, et… Eut un très léger rire. Tant un rire de joie que d'amusement. Messire Sywel ! Le joli nom qu'elle lui donnait là ! Certes, il avait tantôt été déçu d'un tutoiement un peu arbitraire, mais là, c'était trop d'honneur ! "Messire Sywel" ! Il voulait bien du vouvoiement, mais qu'elle l'appelle Dawan, comme tout le monde ! Il n'était qu'apprenti, ils aussi. Ils étaient égaux face à l'immensité de ce qu'il leur restait à découvrir. Il crut sentir à travers cela une forme de reconnaissance, néanmoins. Il n'en fit rien. Reprenant sa vièle en main, tout de douceur comme si elle avait été faite de fils d'araignée tressés, il la remit dans son étui. Ses grands yeux gris revinrent sur la petite, on aurait dit qu'il la questionnait du regard. Ce n'était pas le cas, il n'avait pas de question pour elle (ce qui était rare) et se moquait de là où elle était réclamée. Elle était sincère, il le savait. Sans forcer, sans insister et sans aller trop vite, il rapprocha ses doigts de ceux de Luna, et les souleva plus qu'il ne les prit, comme s'ils avaient été les fines plumes d'un oisillon. Il les mit entre eux, et, du bout des doigts de son autre main, les toucha, pianota dessus. Un simple contact. Il guetta le regard de la jeune fille. Oui, c'était difficile à comprendre, ainsi expliqué, mais il espérait que malgré cela une partie d'elle comprendrait. Les bipèdes étaient dotés de tant de ressources dont nul n'imaginait l'existence… Pour lui le message était clair comme de l'eau de roche: quand elle voulait, où elle voulait, il était prêt à, à nouveau, lui prêter sa vièle et lui montrer comment lui parler. Et si un jour il lui venait l'envie d'offrir sa vie à la musique, alors il serait là pour elle. Il ne l'oublierait pas. Dawan Sywel, et Luna.

Ses doigts libérèrent les siens, sans les faire tomber. Son regard se détacha en douceur du sien, avec un hochement de tête entendu. Il haïssait ces moments, ces fins et ces départs, mais faisait de son mieux pour les accepter. Il s'écarta donc le premier de son habituel pas bondissant, comme si lui-même avait une direction précise où aller.
Il était venu sans rien, il repartait avec quelque chose en plus. Aigue-Royale n'était plus la même, ce soir. En lui il avait cette petite lumière que Luna lui avait offert sans qu'aucune magique ne soit nécessaire. Sa nuit n'était pas finie. Mais elle s'annonçait meilleure, elle s'annonçait belle. Une joie silencieuse habitait son esprit…

[Merci à toi aussi =D]
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