Comme Crissolorio le pensait, et l'avait espéré l'incident avec la dague était terminée, et la jeune fille se montrant raisonnable tout cela se finissait pour le mieux. Il était évident qu'elle ne lui voulait rien même si il avait continué à en douter. Après tout cette dernière avait coopéré du débuts à la fin. Son totem ne réagissait pas en sa présence, ou ne s'en inquiétait pas, et même la pièce des passeurs ne lui avait rien dit auparavant. Même s'il ne baissait jamais sa garde, et ne faisait jamais vraiment totalement confiance à quiconque Crissolorio pouvait néanmoins être un peu moins crispé en la présence de cette jeune Lucie... Après tout cette dernière ne présentait aucun danger pour sa personne...

La jeune fille d'ailleurs vu son expression s'inquiétait moins elle aussi. Preuve qu'il avait encore vu juste après tout. Lucie était quelqu'un de raisonnable, et ce n'est pas parce que c'était une membre du bas peuple qu'elle aurait eu forcément une réaction stupide. De toute façon il n'y avait aucune raison de chipoter sur cet accident. Après tout il n'aimait pas spécialement enquiquiner les gens avec ce genre de détail, et Lucie avait sans doute compris la leçon, alors c'était suffisant...

Vous n'avez pas à me remercier je ne tiens pas particulièrement a ce que ceux-ci se finisse mal moi non plus... Se contenta t-il d'achever calmement.

La jeune fille ne proteste pas au fait que le garde récupère l'arme pour un court moment car après tout Crissolorio ne comptait pas non plus la lui voler car il était bien assez riche pour s'en passer. Il faisait juste cela par mesure de sécurité. Il ne savait pas par contre en quoi ce poignard était important pour cette jeune femme. un souvenir? Il ne savait pas, mais si elle y tenait il pouvait le comprendre. il se contenta donc de répondre calmement, et d'un ton maîtrisé.

Je vous promet que vous la récupérerez lorsque nous nous quitterons mademoiselle. Après tout il n'avait aucun intérêt à faire autrement, et il n'avait jamais été quelqu'un de spécialement malhonnête donc autant ne pas chipoter si possible. Car ce serait une perte de temps pour eux deux...

C'est entendu. Se contenta t-il de conclure quand la jeune femme dit marché conclu. Pensa t-il satisfait, mais aussi ironique car dans sa famille de marchand ça arrive rarement que l'on fasse un marché gratuitement, mais bon...

Ils se dirigèrent ensuite vers l'allée où se trouvent les statues des empereurs passés. Comme l'on pouvait s'y attendre ces dernières étaient tout simplement splendides tout en étant d'esthétique différentes selon l'époque où elles ont été bâties. L'on pouvait distinguer même les visages des plus anciens empereurs au vu de la diligence avec laquelle ces statues ont été entretenues depuis des siècles. La statue de Fabius Kohan en parlant de ça n'avait pas été encore bâtie, mais nul doute que cela na tarderait pas car tout les roi un jour devaient s'immortaliser d'une façon, ou d'une autre pour que le souvenir de leurs règne traverse le temps....

La nuit commençait d'ailleurs à tomber remarqua t-il par la suite... Le soleil disparaissait à l'horizon, et avec le noir une brise fraîche apparu. Sans doute qu'il devrait bientôt arriver le moment où la promenade devrait arriver à son terme car après tout il ne vaut mieux pas non plus trop tarder... Surtout si la jeune femme pour rentrer doit traverser le quartier pauvre même si ces temps-ci les criminels se font plus rare qu'avant il vaut mieux éviter quand même de s'y promener surtout quand personne ne traîne dans les rues...

Ce sont les statues de tout les empereurs ayant régné auparavant mademoiselle Lucie. Se contenta t-il de dire calmement pour répondre à la jeune femme...

Il ne s'attendait pas après tout a ce qu'elle sache à quoi ressemblent les empereurs. Elle n'avait après tout pas encore visité ces jardins une seule fois auparavant. Et puis la curiosité était toujours agréable à constater sur ce genre de sujet donc il se faisait une sorte de devoir de répondre aux questions de la jeune femme. Peut-être que cela inciterait Lucie à voir les statues de plus près d'ailleurs? Qui sait...

Je pense que oui effectivement il commence à se faire tard jeune Lucie... Je vous propose donc de vous raccompagner jusqu'a la limite de l'enceinte du quartier marchand mademoiselle puis nous nous dirons aurevoir... Dit-il calmement comme pour confirmer la question de la jeune femme...

Il emboîta donc le pas à Lucie tout en invitant cette dernière à le suivre pour rejoindre la sortie car après tout ces jardins sont gros, et ils auront plus vite fait de prendre un autre chemin que celui par lequel ils sont venus pour sortir... Surtout que les parents de la jeune Lucie, ou ses proches devaient s'inquiéter de la voir revenir aussi tard... Et puis il commençait à se faire noir, et même s'il possédait un pendentif qui pourrait lui permettre de bien voir dans le noir Lucie elle risquait surtout de vite se retrouver perdue, et puis bon lui il devait aller se coucher car ce n'est pas tout, mais il travaille demain...

Ils étaient donc partis pour sortir du jardin lorsque brusquement Crissolorio ce sentit bizarre... Il regarda derrière lui pour voir Lucie, et son garde du corps, et il avait l'étrange envie de leurs fausser compagnie sans raison tout à coup juste pour être seul... Et surtout il fit inexplicablement chaud... On aurait dit qu'il faisait jour rien qu'a la chaleur qui était d'ailleurs anormalement élevée pour une journée ensoleillée le midi. Bon sang on aurait dit qu''il y avait une canicule pensa Crissolorio.... Heureusement d'ailleurs que ce dernier avait son manteau de brume car cette chaleur inexplicablement élevée pour lui devait être presque insupportable pour la garde du corps, et la jeune Lucie... Et il faisait nuit en plus...

Il regarda d'ailleurs dans leurs directions pour voir si eux aussi éprouvaient la chaleur, ou si c'est juste lui qui venait d'attraper la crève sans raison...

Dommage, la visite du jardin était terminée. C’était ce qu’il y avait de plus raisonnable à faire, mais Luna avait un léger pincement au coeur. Depuis bien longtemps, elle avait plus qu’aimé sa journée. Elle avait été simple et pour une fois, ses tracas s’étaient envolés pendant un bref moment. Bon, c’est faux, elle en avait quand même vécu mais ce n’était rien comparativement à l’habitude. Elle avait adoré la vue des fleurs et la compagnie du vieil homme, bien qu’elle se serait toutefois passée de son garde du corps.

Luna prit un dernier petit moment afin d’observer les visages des statues et de leur attribuer leur nom. Elle fut toutefois déçue d’apercevoir que celle de l’Empereur autoproclamé actuel, Fabius Kohan, n’y était pas. Elle aurait bien aimé pouvoir discerner son visage afin d’être en mesure de le reconnaître en vrai puisqu’elle ignorait ce dont il ressemblait. Mais sa déception ne dura pas bien longtemps, se disant que ce n’était pas bien important et qu’elle le reconnaîtrait assez rapidement si jamais cela adonnait qu’ils se croisaient.

- Vous n’êtes pas obligé de me raccompagner jusqu’au quartier marchand, vous savez. Commença-t-elle. Après tout, c’est plus dangereux pour vous que pour moi. Vous ne devriez pas vous en faire pour moi. Je m’arrangerai. Dit-elle.

Elle prononça ces mots tandis qu’ils se dirigeaient vers la sortie. Elle n’avait pas peur qu’il lui arrive quelque chose. Elle savait qu’elle trouverait le moyen de se sortir du pétrin si cela arrivait, du moins, elle avait confiance. Mais ce n’était pas le cas envers le vieillard et elle ne voulait pas qu’il lui arrive quelque chose par sa faute.

Quelques pas plus tard, Lucie s’arrêta suite à un malaise. Elle ne sentait soudainement pas bien. Elle avait chaud, il faisait trop chaud. Elle jeta un regard inquiet autour d’elle, se demandant si par magie ils avaient été transportés dans le désert aride d’Esfelia. Mais aucune trace de sable, que de la verdure des jardins. La sueur perlait sur son front et son sang lui semblait bouillir dans ses veines. Comment pouvait-il faire si chaud soudainement? Était-ce une soudaine montée de fièvre? Mais le regard inquiet du vieil homme lui que ce n’était pas seulement elle qui ressentait cela. On aurait dit qu’un immense feu venait d’être allumé à proximité, mais aucune trace de flammes ou de fumée. Elle détestait la chaleur et cela était particulièrement vrai depuis son retour du désert. Elle commanda à son totem d’arranger ce problème, de faire tomber une fine pluie froide qui règlerait le problème. Juste une petite bruine qui ferait le plus grand bien. Mais au lieu, le ciel gronda et fut traversé par d’énormes éclairs et immense averse déferla sur eux.

- Ah! Mais qu’est-ce qui se passe?! S’exclama la jeune fille.

Elle se prit la tête entre les mains. Elle ne contrôlait plus rien! Elle avait beau demander que cela cesse, ça ne fonctionnait pas. Ce n’était pas une orage qu’elle avait voulu, mais qu’une simple pluie. La jeune fille ne comprenait pas ce qui se passe et surtout pourquoi elle sentait soudainement si chamboulée. La colère brûlait en elle. Elle se sentait fâchée comme jamais. Elle avait le gout d’hurler sa rage. Elle s’accroupit au sol, se tenant toujours la tête, prenant de grande respiration pour se contrôler car elle ne voulait pas commettre un geste qu’elle regretterait. Elle se sentait plus fébrile lors d’orage, mais à ce point?!

Soucieux de la sécurité de son maître et par mesure de précaution, le garde se plaça entre Crissolorio et Luna. Dès qu’il avança de quelques bas, la tempête intérieure de Luna s’affola. Tout ce qu’elle ressentait envers lui était de la colère, de la haine et de la rage. Elle lui en voulait pour tous ces regards méprisants qu’il lui avait lancés durant toute la journée et qu’elle avait simplement ignoré. Il n’était qu’un simple garde qui la regardait de haut et qui la croyait mauvaise avant même de la connaître. Des gardes, elle en avait tués tout plein et même, des plus expérimentés. Elle se retenait de ne pas lui sauter au visage et de lui faire réaliser qu’elle n’avait pas besoin du couteau qu’il lui avait pris pour le terrasser.

- Ne t’approche pas! hurla la jeune fille. Laissez moi tranquille! Ordonna-t-elle.

Elle avait fermé les yeux afin de contrôler ses émotions. Un éclair déchira à nouveau le ciel puis au loin le tonnerre gronda; l’orage diminuait en intensité. Bientôt, son brasier intérieur disparaîtrait. Du moins, c’est ce qu’elle espérait.

Comme ont le dit toute les bonnes choses ont une fin. Et c'était vrai tout aussi bien pour la jeune femme que pour lui. La journée de repos du grand Trésorier allait bientôt s’achever, et il irait travailler demain, et la jeune femme elle devait rentrer chez elle. Au pire elle n'aurait qu'a revenir demain, mais sans lui cette fois-ci. Il ferait sans doute passer un mot aux garde pour cela. Après tout il ne voyait pas une raison d'empêcher la jeune Lucie de revenir même si ce serait sans doute préférable qu'elle le fasse accompagner de ses parents, ou autre... Après tout pour lui c'était l'un des rares moment qu'il pouvait consacrer à cela vu son emploi du temps chargé malheureusement...

Dans tout les cas il s'arrêta lui aussi pour voir les statues des anciens roi encore une fois. A force il connaissait sans doute leurs visages par cœur. Bon après c'était les statues des empereurs du temps de la jeunesse de ces derniers. Ils ne ressemblaient sans doute pas à cela quand ils avaient la quatre-vingtaine... Bon après ce n'était qu'un détail vu que c'était souvent pareil avec les peintures (même s'il y en avait qui représentaient aussi les anciens roi vieux), ou autre car il était normal pour un souverain d'essayer d'immortaliser son meilleur portrait pour la postérité pour essayer de glorifier sa personne pendant les siècles à venir...

Dans ce cas-là laissez moi au moins vous raccompagner jusqu'au quartier riche après tout c'est là-bas que j'habite mademoiselle... Dit-il calmement. Je vois vous m'avez l'air débrouillarde en effet jeune Lucie. C'est sans doute bien plus sage effectivement... Nous nous dirons donc aurevoir à la sortie du quartier noble si vous me le permettez.

Il n'avait aucune envie de demander comment elle comptait se débrouiller car après tout ce ne sont pas ses affaires à lui... Puis comme elle avait un poignard c'est qu'elle devait savoir l'utiliser, et qu'elle était sans doute bien plus prudente qu'elle n'en donnait l'air cette jeune femme au premier abord. Il suffirait juste qu'il lui rende son poignard quand ils se diront aurevoir, et après il n'aurait pas vraiment à s'inquiéter pour elle vu qu'il était certain finalement qu'elle saurait se débrouiller...

Puis arriva le moment où l'étrange chaleur arriva, et où tout le monde semble se sentir mal comme avait pu le constater Crissolorio en jetant un œil à la jeune femme, et son garde du corps... Il ne savait pas s'il devait se sentir soulager parce que ça ne venait pas seulement de lui, et pour lui, ou s'inquiétait car si ça touchait d'autre personnes c'est que ça devait être l'effet d'un quelconque sort, ou quelque chose dans l'air... Même si cela l'aurait bien étonné qu'un quelconque sort puisse faire cela. Oui peut-être que c'était juste quelque chose de momentanée? Dans tout les cas même si Crissolorio étant vieux aurait du souffrir d'autant plus de la chaleur son manteau de Brume lui permettait de la subir bien moins que la jeune femme, et le garde du corps même si cela restait quand même fortement désagréable... C'était vraiment une maigre consolation pour lui en plus d'être un tantinet culpabilisant, mais bon... Puis ensuite un orage éclata sans vrai raison, et Crissolorio se contenta de mettre sa capuche sur sa tête même s'il nota que malgré le fait qu'il tombe de l'eau le chaleur étouffante persistait quand même...

Je ne sais pas. Dit-il en se forçant un peu à la jeune Lucie qui elle aussi semblait ne pas comprendre qu'est-ce qui se passait... Et cela l'étonnerait que son garde du corps lui le sache...

Il regarda la jeune Lucie, et celle-ci semblait particulièrement perturbée par ce qui était en train de se passer... Ou peut-être juste qu'elle avait grandement mal à la tête? Il ne savait pas, mais en tout cas elle était comme ça depuis que l'orage avait éclatée étrangement, ou alors juste que c'est la chaleur infernal qui l'énerve? Dans tout les cas cela semblait inquiétant surtout qu'elle faisait cela puis s'accroupit sans vrai raison apparente vu que jusque là tout s'était a peu près bien passé... Elle soufflait étrangement fort comme si elle était épuisée, ou ce sentait étrange. Crissolorio hésitait à lui demander ce qu'elle avait, mais en tout cas il s'inquiétait car là c'était tout a fait inattendu...

Bien entendu le garde du corps du Grand Trésorier par instinct se mit entre lui, et la jeune Lucie qui semblait avoir du mal à se contrôler. Sans doute plus soucieux par l'idée de défendre son employeur que de faire quoi que ce soit à la jeune femme. Crissolorio approuvait ce genre de professionnalisme de la part de son employé surtout que cela prouvait que ce dernier malgré ce qui se passait continuer à rester vigilant... Néanmoins le Grand Trésorier ne savait pas exactement si c'était la meilleur chose à faire en cet instant. D'ailleurs les inquiétudes du Grand Trésorier se confirmèrent quand il vit la jeune Lucie s'énerver d'autant plus... Même si elle semblait surtout s'énerver contre le garde du corps ce qui n'était pas forcément une bonne nouvelle non plus.

Crissolorio arriva avec grand mal à bredouiller calmement quelques paroles envers la jeune femme qui semblait s'énerver contre le garde du corps, et peut-être même lui pour une raison qu'il ignorer... Et cela l'inquiétait étant un pacifiste convaincu il n'apprécierait pas de voir la moindre débauche de violence inutile devant lui...

Ca...Ca... Calmez vous mademoiselle! Cet homme n'a fait aucun geste agressif en vôtre encontre. Il ne fait que son travail... Dit-il pour essayer de la calmer car elle semblait anormalement inquiète. Il se demandait bien ce qu'elle avait. Son garde du corps aussi semblait étrange ce dernier se grattait les yeux d'une main pour une raison incompréhensible...

Il ne savait vraiment pas ce qui se passer. Cette brusque montée de chaleur, le climat qui s'aggravait tout à coup, et le changement de comportement du garde, et de Luna, et le fait que lui ce sentait un peu bizarre. ce n'était pas vraiment des plus réjouissant... Il hésita avant, mais finalement il se décida à demander calmement à la jeune femme.

Allez-vous bien Lucie? j'ai l'impression que vous avez quelque chose? Et pas que vous d'ailleurs...

Dit-il en jetant aussi un regard au garde qui continuait à gratter ses yeux comme s'il était vraiment grandement gêné en cet endroit là pour une raison quelconque... Lui ne savait pas vraiment s'il avait aussi quelque chose, mais en tout cas il espérait vite le découvrir. Car tout ceci à vrai dire était assez étrange...

Je... Je pense que nous dev... rions sortir du jardin j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche... Finit-il calmement pour terminer... En espérant que Lucie le suive sinon cela ne risquait pas de s'arranger pour elle...

La rage fulminait en Luna. Il était rare les fois qu’elle avait ressenti de la colère d’une façon aussi intense. Heureusement qu’elle savait se maîtriser malgré tout et qu’elle posait rarement des gestes irréfléchis, car la situation aurait pu tourner bien mal. Elle était perdue au milieu de ses émotions, ne comprenant pas d’où ils provenaient. Elle qui, d’habitude, préférait les refouler dans un coin bien profond de son esprit. Que se passait-il à la fin?

La pluie n’avait toujours pas cessé, mais le dernier éclair s’évanouit dans le ciel. Les yeux toujours fermés, elle se concentra sur la voix de l’homme qui lui disait de ce calmer. En tant normal, ce genre de réplique aurait exacerber sa rage, mais elle semblait déjà s’estomper aussi rapidement qu’elle était venue. Elle devait se calmer, car il avait raison! Elle n’avait pas de raison d’être en colère contre son garde, il ne faisait que son travail. En fait, il n’y avait aucune raison pour laquelle elle devait être fâchée en ce moment. Elle avait passé une journée formidable dans ce jardin paradisiaque aux côtés du vieil homme qui s’avérait des plus sympathiques. Et elle? Qu’avait-elle fait? Elle venait de tout gâcher avec son comportement enfantin. Il est vrai qu’elle s’était retenu, mais n’empêche qu’elle avait eu de mauvaises pensées envers son garde du corps et même lui, d’horribles idées qui n’étaient pas dignes d’une personne que l’on respecte. Elle avait élevé le ton, elle lui avait hurlé après! Et malgré tout, le Grand Trésorier lui parlait doucement, lui demandait si elle allait bien.

- Je… Je ne sais pas ce… qui m’a pris. Articula-t-elle lentement, levant les yeux vers Crissolorio. Je ne sais pas… ce que j’ai. Dit-elle honnêtement. Pardonnez-moi. Je ne voulais pas. Ne m’en voulez pas Monsieur Ortiz. Déclara-t-elle entre deux sanglots.

Un nouveau flot d’émotions déferla tandis que la pluie cachait les larmes qui ruisselaient sur ses joues. Elle avait le cœur gros. Elle s’en voulait d’avoir mal agi envers le vieil homme qui lui avait offert une belle journée. Combien de fois sa mère lui avait-elle répété qu’il fallait être gentil envers ses aînés et prendre soins d’eux. Sa mère… Pourquoi pensait-elle à elle soudainement? Son sourire radieux lui manquait terriblement, son doux parfum, ses mains dans ses cheveux à lui faire des tresses, ses brioches à la cannelle… Mais plus rien n’existait, il ne restait plus qu’une image d’un visage qu’elle avait connu ainsi que quelques souvenirs qui lui paressaient si lointain. Elle n’avait pas toujours été gentille avec elle et maintenant elle regrettait. Elle regrettait de ne pas avoir pris plus de temps avec elle quitte à ce que ce soit des tâches ménagères en sa compagnie. Elle s’en voulait de ne pas lui avoir dit « Je t’aime » plus souvent. Elle s’en voulait de n’avoir été qu’une gamine faible et inutile, incapable de la protéger. Si seulement les choses s’étaient passées différemment…

Qui allait-elle voir lorsqu’elle avait des ennuis? Qui allait-elle voir lorsque ça n’allait pas? Qui allait-elle voir lorsqu’elle avait peur? Qui aurait-elle allé voir lors d’une journée de fin du monde?

- Je veux ma Maman! Pleurnicha l’enfant.

Les mots étaient sortis sans qu’elle n’arrive à les retenir, mais c’était une vérité qu’elle n’avait rarement partagé à qui que ce soit. Une vérité qu’elle avait de plus en plus de difficulté à cacher et à passer par dessus. C’était définitivement pire depuis l’annonce de la mort d’Ombre.

La colère… suivi par la tristesse et la mélancolie. Quelque chose n’allait vraiment pas ici. Elle devait se ressaisir et au plus vite!

- Vous avez… raison… Sortons d’ici. Dit-elle en étouffant un sanglot. Partons d’ici au plus vite! Dit-elle en éclaircissant ses idées.

Elle s’apprêtait à se relever et à rejoindre le vieillard lorsque soudainement, ce dernier fut poussé par son garde du corps. Il ne l’avait pas poussé dans le but de l’agresser, mais plutôt pour le protéger des épines qu'un cactus venait de projeter en leurs directions. Quel spectacle étrange!

Il se demandait bien si la jeune Lucie allait l'écouter. Après tout cette dernière semblait être bien perturbée par ce qui était en train de se passer. Soit c'était cela, ou bien elle était vraiment trop réceptive à la chaleur environnante... Dans tout les cas lui maltraitait ce qu'il passait restait d'un calme tout a fait impeccable. Qu'il soit gêner intérieurement n'y changeait au final rien... De plus il fallait au moins cela pour pouvoir se montrer persuasif. S'il s'énerver en joignant la jeune femme à se calmer cela aurait surtout risquer d'empirer les choses sans qu'il le veuille...

Après tout un dirigeant devait savoir rester calme, et fiable à tout moment... bon il n'était pas vraiment dirigeant au sens premier du terme, mais il restait un politicien, et un homme d'influence, et comme l'avait dit un grand homme "pour pouvoir bien mener le troupeau il faut être plus strict, et inflexible que ce dernier". Bon après il n'avait jamais été personnellement du genre à considérer les gens comme un troupeau, ou du bétail, mais il fallait avouer qu'il y avait du vrai là-dedans. Après tout un homme calme peut mieux gérer la situation qu'une foule d'homme excitée, et énervée... Stresser, ou céder à la panique ne sert à rien, et est même plus dangereux qu'autre chose. Seul l'homme inflexible qui sait ce qu'il veut, et qui se montre précautionneux peut réussir. c'était donc pour cela que malgré sa gêne très récente le Grand Trésorier garda son point de vue pratique, et pragmatique habituel... Et là le pragmatisme lui disait qu'il fallait essayer de raisonner calmement Lucie pour éviter que la situation empire, et aussi qu'il fallait sortir du jardin. Pas qu'ils seraient hors de danger par la suite, mais surtout car il devait y avoir endroit plus sûr que les jardins du palais impérial dans ce genre de situation....

Je vois il est vrai qu'il semble que vous ne soyez pas dans vôtre état naturel... Et j'ai l'impression qu'il n'y pas que vous dans ce cas-là... Dit-il calmement satisfait intérieurement de voir encore une fois que la plume pouvait être plus forte que l'épée... Nous essayerons de découvrir ce qui se passe car tout ceci m'a l'air bien étrange... Dit-il en essayant de refouler de son mieux sa gêne. Celle-ci étant remplacé par un avide sentiment de curiosité.... Oui il brûlait de savoir ce qui avait causé tout cela! Je ne vous en veux pas. Se contenta t-il de finir d'un ton neutre pour calmer la jeune femme qui s'en voulait beaucoup visiblement, et aussi car le temps presse un peu!

Dans tout les cas la jeune Lucie était visiblement dans un état inquiétant. Pas qu'elle semblait avoir été blessée, mais on aurait presque dit qu'elle était dans une sorte de détresse émotionnel. Après Crissolorio ne savait pas vraiment comment l'aider, mais ce dernier partit du constat que ce n'était pas en restant dans le jardin que cela irait mieux pour eux trois. Qui sait d'ailleurs? Peut-être que ceci s'arrêtera dès qu'ils seront sortis du jardin impérial? Il ne savait pas vraiment, mais il l'espérait... Peut-être qu'une andouille avait du lancer un sort au milieu du jardin, ou en avait tester un de son invention qui avait eu des effets totalement imprévisibles. Il ne savait pas, mais c'est ce qui lui semblait le plus probable même si c'était assez étrange vu qu'il y a des défenses magiques... Dans tout les cas il ce sentirait sans doute bien mieux une fois en dehors, et peut-être même encore mieux une fois rentré chez-lui, et Lucie aussi. Après tout il brûlait d'envie d'être seul pour un long moment... Ce n'était pas voulu, mais presque instinctif... L'hérisson en lui rêver de se rouler en boule quelque part où personne n'irait le déranger. Lui voulait juste aller dans son lit, ou lire un bon livre pour oublier la façon désastreuse dont une aussi agréable journée s'est terminée par le simple fait du hasard...

Mais il rejeta ses considérations égoïstes qui d'ailleurs à l'extrême l'invitent presque à abandonner le garde du corps, et la jeune femme là. Après tout cela n'aurait pas été décent, et puis bon... Il fallait bien que quelqu'un montre l'exemple ici se dit-il. Surtout en voyant la jeune femme qui se mit à pleurnicher, et appeler sa mère. La pauvre...

Je vous promet que vous retournerez chez jeune Lucie vous n'avez pas à vous en faire. Dit-il encore sur ton calme qui se voulait rassurant par le fait que sa voix elle était dénuée de toute peur...

Néanmoins il se dit que si elle en était arrivée jusque là c'est qu'elle était vraiment terrorisée par ce qui était en train de se passer... Plus d'ailleurs que ce qu'il devrait en être. Ou peut-être qu'il y avait quelque chose d'autre avec la mère de la jeune femme qui justifiait la réaction triste de cette dernière?

Vôtre mère se trouve où? Je veux dire, se trouve t-elle dans Gloria? Après tout je pourrai vous faire raccompagner par un garde jusqu'a chez vous si vous avez trop peur mademoiselle... Proposa t-il calmement tout en posant la question à propos de la mère qui titiller bien sa curiosité au passage...

Dans ce cas-là ne nous attardons pas... Dit-il pour confirmer le fait que la jeune femme était d'accord avec son idée. Plus vite ils seraient sortis d'ici mieux ils se porteraient?

Au moment où la jeune femme commença à se relever le garde du corps de Crissolorio poussa ce dernier de façon inattendu. LeGrand Trésorier en fut surpris, mais ce dernier s'aperçut que quelque chose de vraiment déroutant c'était passé... Un cactus avait projeté ses épines dans toutes les directions, et le garde du corps s'en était reçu un joli paquet, et posa donc le genoux à terre sous le coup de la douleur... Crissolorio lui y avait échappé grâce au professionnalisme de son garde. Surtout qu'un vieil homme sans doute n'aurait pas autant bien encaisse toutes ces épingles plantés dans son dos surtout que lui ne portait pas d'armure en cuir au passage...

Félicitations mon brave. Dit-il calmement au garde du corps qui serrait les dents... Il avait une belle collection d'épines qui s'étaient plantés dans son dos. Ce n'était pas fatal, ni mortel, mais il fallait avouer que ça devait vraiment faire mal... Il aurait peut-être une prime celui là d'ailleurs! Crissolorio de toute façon le payerait avec l'argent de la Trésorerie donc il n'y avait pas ses considérations d'avare habituel...

Le Grand Trésorier se releva donc se dirigea vers la jeune Lucie pour la relever...

Faîtes comme je vous le dis mademoiselle, et tout ira bien ne vous inquiétez pas... Rajouta t-il pour la rassurer... Sa gêne persistait, mais vu l'urgence de la situation il prenait sur lui de l'ignorer de son mieux... Même si au final il avait du mal à parler beaucoup...

Puis avec l'aide de la jeune Lucie il aida le garde du corps qui n'était vraiment pas en forme pour le coup à se remettre debout...

Puis ensuite ils continuèrent à prendre le raccourci vers la sortie... pour cela ils devaient passer par les citronniers d'auparavant en espérant que ces derniers ne leurs réservent pas au passage une mauvaise surprise comme ce cactus qui s'était mis à attaquer pour une raison qui était totalement obscure à Crissolorio...

Mais qu’est-ce qui lui avait pris de quémander sa mère comme ça? Les mots prononcés par Crissolorio eurent l’effet d’une claque dans le visage, lui faisant réaliser qu’elle devait se ressaisir rapidement. Un peu plus et elle faisait tomber son masque, celui de la joyeuse Lucie. Non, c’était déjà trop tard. Il avait vu la tristesse en elle, mais il lui manquait des morceaux de casse-têtes pour qu’il comprenne tout. Elle n’était certainement pas la première jeune fille qu’il voyait pleurer.

- Merci… prononça-t-elle au vieil homme.

Il était probablement la première personne qu’elle remerciait autant en une journée. Elle était soulagée qu’il ne soit pas fâché contre elle et qu’il était compréhensif. Tout ce qu’elle avait envie maintenant était de partir d’ici, partir le plus loin possible du jardin et des effets étranges qu’il avait sur elle. Bien sûr, elle ne s’imaginait pas que cette étrangeté se passait sur tout Armanda. Elle imaginait plutôt un effet circonscrit au niveau des jardins impériaux voire du palais lui-même. Est-ce que tous les gens dans le périmètre était touché? Le Grand Trésorier semblait tout ce qu’il y avait de normal, il était calme et serein comme à l’habitude. De même que son garde du corps, quoiqu’il se frottait maintenant frénétiquement les yeux comme s’il avait été affligé d’allergie ou que ces derniers lui faisaient mal. Mais rien d’inquiétant… Avait-elle tout simplement craqué? Avait-elle cela sur le cœur depuis si longtemps ou était-ce parce que le vieil homme lui rappelait par moment son grand-père? Mais même si son craquage était de sa faute, cela n’expliquait pas pourquoi il faisait si chaud soudainement ni pourquoi elle n’arrivait pas à maîtriser la température via son totem de la grenouille.

Il lui promettait qu’elle retournerait chez elle. Mais quel endroit pouvait-elle vraiment considérer comme tel? Son ancienne maison à SinClinclin? Le repère d’Ombre? Aigue-Royale? Gloria? Non, il n’y avait pas de « chez elle », mais simplement des lieux de passage. Ce qui se rapprochait le plus de cette définition était actuellement la bâtisse qu’Ombre avait acheté et c’est là qu’elle retournerait pour aujourd’hui. En espérant que tout se passe bien de son côté…

Elle sécha ses larmes du revers de sa main droite, hochant négativement de la tête quant aux questions sur sa mère. C’est qu’elle n’avait pas le goût d’en parler.

- Ça va aller. Ce ne sera pas nécessaire. Lui répondit-elle simplement.

C’était gentil de lui proposer un garde pour la raccompagner, mais elle n’avait pas envie d’être accompagnée par un inconnu dont elle n’avait pas confiance. Ce n’était qu’un moment de détresse passager, rien de plus, et ça ne recommencerait plus. Avec la pluie qui venait de cesser, elle allait définitivement mieux. Ses idées étaient devenues plus claires et ses émotions s’étaient calmées. Elle était redevenue la Luna impassible qu’elle voulait être.

- Je vais mieux. Confirma-t-elle d’un ton assuré en se relevant.

Ce n’est que trop tard que Luna réalisa ce qui venait de se passer devant ses yeux. Le vieil homme avait été bousculé par son garde et ce dernier s’était pris une attaque de… d’épines de cactus?! Quoi?! Depuis quand les plantes lançaient-elles leurs dards? Qu’est-ce qui se passait ici? Le garde grimaçait de douleur, mais son professionnalisme fit qu’il s’assura que son employeur était sain et sauf. Il s’en sortirait… Ce n’était pas quelques épines qui le terrasseraient. Mais qu’est-ce que le jardin leur réservait sur leur chemin vers la sortie?

- D’accord. Dit-elle sur un ton calme.

Elle s’approcha du garde afin de lui donner un coup de main pour se relever. Elle l’aida également à se déplacer, car quelques épines s’étaient logées au niveau de sa jambe. Il est vrai qu’elle avait vécu une certaine animosité à son égard, mais ce n’est pas vrai qu’elle le laisserait à son triste sort. Il ne méritait pas une telle chose, même si ça signifiait d’être ralentie. Elle laissa Crissolorio guider leurs pas, étant la meilleure personne pour les diriger dans ce dédale de fleurs.

- Restons vigilants. Prononça-t-elle.

Luna était aux aguets, ne voulant pas être prise au dépourvu si une nouvelle « attaque » se produisait. Quelques instants plus tard, le groupe arriva là où se trouvait les citronniers. Ces derniers étaient toujours là, mais ils lui semblaient différents d’avant. N’y avait-il pas plus de citrons que tout à l’heure? Il lui semblait également y avoir plus de fleurs et de bourgeons. Mais peut-être n’était-ce qu’une impression.

- Par où on va ? demanda-t-elle.

Elle savait qu’ils n’iraient pas dans le labyrinthe cette fois-ci, car ce n’était pas le moment de se perdre parmi les haies. Elle jeta un coup d’œil à Monsieur Ortiz.

Une petite secousse fit trembler le sol. Pas très forte, mais suffisamment pour faire détacher quelques citrons de leur branche. Et puis quoi encore...?!

Il tâche comme à son habitude de traiter le problème de la jeune Lucie avec diplomatie, et finesse, et cela marcha encore une fois. Crissolorio en était satisfait, et puis au moins cela prouvait qu'il maîtrisait encore la situation même si cette dernière avait pris une bien drôle de tournure. Comme quoi, quoi qu'il se passe le calme, et la réflexion appliquée vaut toujours mieux que l'excitation, et l'énervement. Voilà une vérité que tout le monde devrait savoir pensa t-il... Et il espérait arriver à l'inculquer à la jeune femme si possible en montrant lui même l'exemple.

Le fait que la jeune femme le remercie au passage prouvait qu'au moins cette dernière l'écoutait, et était reconnaissant du fait qu'il la traite avec une approche conciliante, et diplomatique... Et non qu'elles se vexait heureusement...

Dans tout les cas ils n'étaient pas encore sortis d'affaire songea t-il. Autant ne pas crier victoire trop vite... Le plus dur restait encore à faire...

Il commençait d'ailleurs à se poser de plus en plus de question sur cette jeune femme... Qui était sa mère? Pourquoi elle l’appeler? Et pourquoi elle l'appeler en pleurant? Pleins de questions de ce genre qui d'habitude ne seraient même pas passés dans l'esprit de conseiller, ou pas de façon aussi insistante néanmoins il se retînt par sa grande maîtrise de lui-même de les poser à la fois par politesse car cela avait de fortes chances de troubler la jeune femme en plus d'être d'une très grande indiscrétion, et aussi car le moment ne s'y prêtait pas vraiment pour tout dire. Même si l'envie l'en démangeait...

Dans tout les cas même s'il était du genre à ne pas du tout être émotif la réaction de la jeune femme qui avait littéralement pleuré, et appeler sa mère l'avait troublé. Sans doute plus parce que c'était inattendu qu'autre chose...

Je vois... Dit-il en se rappelant de la réaction précédente de la jeune femme. Ce n'était peut-être pas le meilleur moment d'en parler effectivement... Mais la proposition tiens toujours si jamais vous changez de vous... Se contenta t-il de préciser distraitement si jamais elle changeait d'avis plus tard, et quelle hésitait à le demander à cause de son premier refus...

Dans tout les cas sincèrement il avait du mal à en dire plus sinon il aurait posé davantage de question, et autres... Néanmoins au final il en conclut que même s'il était gêné cela était tout aussi bien. Il ne comptait pas obliger la jeune femme à accepter, ou faire quoi que ce soit... Dans tout les cas il nota positivement que Lucie s'était vite reprise de ses deux crises. Après tout même s'il avait de la bonne volonté Crissolorio ne pourrait pas faire grand chose si Lucie ne collaborait pas un minimum...

Content de le savoir jeune Lucie. Dit-il d'un ton calme qu'il arrivait à maîtriser malgré sa grande gêne à la jeune femme quand celle-ci confirma que sa crise était enfin bien passé, et loin derrière-elle de plus...

Puis la scène avec le cactus se déroula ensuite. Crissolorio en était encore totalement surpris. il espérait bien au fond de lui que ce genre de phénomène ne se déroulait que dans le jardin... Si jamais il mettait la main sur le petit malin qui avait fait cela il lui ferait apprendre par cœur la loi impériale avant de lui faire passer un mauvais quart d'heure au passage aux mains des gardes du palais... Dans tout les cas pour le moment ce n'était pas rassurant, et Crissolorio se demandait bien ce qui aurait motivé un mage à faire cela si ce n'était pas un accident? En tout cas si c'était une tentative d'assassinat cette dernière était bien maladroite sauf si ce n'était pas lui la cible... Mais autant rester sur ses gardes conclut-il avec grande prudence...

Ensuite il ne trouva rien à redire quand la jeune femme dit d'accord au fait de faire comme il le disait car après tout autant ne pas gaspiller sa salive... Tout aller pour le mieux pour le moment! A part bien entendu l'insupportable chaleur, et le sentiment étrange qui animait Crissolorio depuis un petit moment, et qui semblait animer aussi ses deux compagnons...

Une fois qu'il eu aider le garde il laissa Lucie s'occuper de ce dernier pendant que le Grand Trésoruer menait le petit groupe car après tout il fallait bien que quelqu'un les oriente pour ne pas perdre trop de temps... D'ailleurs il était toujours satisfait de travail de son employé après tout ça aurait été lui qui se ferait traîner, et dans un état encore pire si le garde n'était pas intervenu. Dans tout les cas ce brave ne méritait certainement pas qu'on l'abandonne, et Crissolorio approuvait la petite attention louable de Lucie envers ce malheureux.

Il hocha le tête de façon affirmative lorsque la jeune Lucie leurs dit de rester vigilant car après tout il n'avait rien à redire à cela, et était donc totalement d'accord avec elle. De plus s'il pouvait éviter de parler plus que de nécessaire il ne serait absolument pas contre cette idée... Puis de toute façon vu ce qui était en train de se passer il valait mieux effectivement être sur ses garde... Après tout ce serait une très mauvaise nouvelle si une autre plante se mettait à les attaquer, ou si ils tombaient sur le magicien crétin qui devait être derrière tout cela...

Mais il ne se passa rien de ce genre heureusement pendant le trajet rapidement qui les mena aux abords des citronniers... Ceux-ci d'ailleurs semblaient être en excellente état, bien meilleur que tout à l'heure. Sans doute que la jardinier devait avoir la main vraiment très verte, ou bien que c'était liés aux événements étrange en cours pour que cela se fasse en un si court laps de temps...

Laissez moi-y réfléchir... Dit-il calmement tout en réfléchissant rapidement à la jeune femme qui demanda par où il devraient aller...

Il réfléchit à où il fallait aller... Sûrement pas le labyrinthe car ce n'était absolument pas le moment de se perdre surtout que les plantes semblaient étrange... Mais il y avait un autre chemin pensa-t-il au moment où il vit plusieurs citrons après une légère secousse tombés de leurs citronniers...

Les citrons qui se détachèrent de leurs branches même s'ils avaient l'apparence de citrons normaux éclatèrent littéralement au sol... Crissolorio se demandait bien pourquoi lorsqu'il sentit une odeur ignoble. Encore plus ignoble que celle l’œuf pourri!

Il réfléchit en se pinçant le nez puis dit à calmement ses deux compagnons d'une voix un peu nasillarde pour le coup...

Il faut que nous longions le labyrinthe par la gauche damoiselle Lucie puis que nous traversions une partie du jardin qui contient quelques sculptures d'animaux, et de dragons en lierre, et nous serons enfin proche d'une des sortie! Allez nous sommes bientôt sortie d'affaire un dernier effort vous deux. Il était toujours gêné intérieurement, et cela l'agaçait bien pensa t-il... Il ne dit rien de plus avant d'emboîter le pas tout en regardant du coin de l’œil si la jeune femme, et son garde du corps le suivait... Sa gêne lui confirma juste que plus tôt tout cela serait finit mieux il se sentirait, alors autant ne pas faire de vieux os dans ce jardin...

Au passage pendant qu'ils étaient en train de longer le labyrinthe il virent un couple de nobles qui passaient, et qui semblait fortement gêné par la chaleur alentour... Crissolorio les regarda du coin de l’œil méfiant sans en donner l'air avant de continuer à marcher lorsque tout lui sembla en ordre... Direction les statues en lierre.

Luna laissa Crissolorio prendre les devants afin de les diriger hors du jardin qui avait maintenant été imprégnée d’une ambiance inquiétante. Un cauchemar ou un rêve des plus étranges auraient pu expliquer ces manifestations étranges : la chaleur insoutenable tandis que le soleil était couché, ses émotions qu’elle avait du mal à calmer et ces plantes qui avait des capacités inédites, sans oublier les secousses qui se faisaient ressentir. On aurait pu croire à un cauchemar ou à un rêve des plus étranges, mais malheureusement, elle se savait pleinement éveillée. Même qu’elle n’était pas fatiguée du tout malgré cette longue journée. Elle mit cela sur le compte de l’adrénaline qui circulait dans ses veines qui la maintenait en état d’alerte. Après tout, elle ressentait l’angoisse déteindre sur elle et son cœur battait de plus en plus fort. Qu’est-ce qu’elle avait hâte d’être sortie de ce jardin maudit! Mais ils étaient encore loin de la sortie…

Le garde n’avait pas rejeté son aide, comprenant qu’il fallait mettre de côté son égo s’il voulait sortir rapidement du dédale de fleurs. Son bras était posé sur les épaules de la jeune fille, se servant d’elle comme appui afin de ne pas mettre trop de poids sur sa jambe douloureuse. Ensemble, ils suivaient le Grand Trésorier et ils arrivèrent finalement à l’endroit où se trouvaient les citronniers. Que les arbres leur balancent leurs fruits n’auraient pas étonné la jeune fille. L’endroit avait pris des aspects magiques et irréels, elle s’attendait pratiquement à tout. Mais elle n’aurait pas dû se réjouir si rapidement en voyant qu’ils avaient un aspect normal, car juste après le tremblement de terre, plusieurs citrons se détachèrent et explosèrent lorsqu’ils touchèrent leur sol. L’odeur qui s’y libéra était indescriptible à tel point elle était atroce, provocant automatiquement un haut-le-cœur. Luna n’avait jamais ressenti quelque chose d’aussi mauvais et elle avait l’impression que le parfum avait brûlé ses poumons. Elle plaqua aussitôt sa main devant sa bouche et retint son souffle, dardant de son regard le vieillard afin qu’il se dépêche de trouver dans quelle direction il fallait aller.

La jeune fille n’attendit pas un instant supplémentaire suite aux directions données. Elle incita le garde à augmenter sa cadence, l’aidant du mieux qu’elle pouvait, et se dirigea vers le labyrinthe. Certains murs semblaient avoir été défoncés ; probablement par des gens qui n’avaient pas voulu rester une seconde de plus à l’intérieur et qui, paniqués, avaient trouvé la solution la plus simple pour s’en sortir. Être à leur place, elle aurait pareil. Lorsqu’elle fut suffisamment loin des citronniers, elle poussa un énorme soupir de soulagement et en profitant pour prendre de bonnes bouffées d’air. Quel soulagement de pouvoir respirer à nouveau!

Longeant le labyrinthe, elle remarqua un couple de nobles qui semblait tout aussi dérangé par les événements. Ils étaient encore bien loin et pourtant, on pouvait entendre parfaitement les mots d’homme racontant qu’il ne supportait pas une telle chaleur et que ça ne se pouvait pas. Il semblait plus frustré par le fait qu’il ne pouvait rien y faire que par le fait qu’il faisait chaud. La dame essayait de le rassurer en lui disant qu’ils seraient bientôt rentrés et de ne pas s’en faire, que la chaleur avait ses bons côtés : celui de faire sécher les vêtements rapidement suite à cette pluie soudaine. Mais cela ne sembla pas rassurer l’homme, surtout lorsque la peau de cette dernière se mit à briller. Devant cette scène, le mari se mit à hurler et courut le plus loin possible de la dame. De son côté, la femme sembla perplexe pendant un petit instant puis tenta de le rattraper.

La scène aurait été des plus comiques, ou des plus effrayantes, si Luna n’avait pas qu’une seule idée en tête : sortir d’ici le plus rapidement possible. Elle ne leur porta pratiquement pas attention, les ignorant presque, et poursuivit son chemin en suivant les directions données par le bourgeois. Elle n’était pas assez altruiste pour aider des gens qu’elle ne connaissait même pas et qui réduirait ses chances de survie selon elle.

Ils atteignirent finalement l’endroit qu’elle reconnut comme étant le bon. L’endroit aurait été très beau avec ces grands arbustes sculptés en la forme d’animaux et ces sculptures de liège. Mais dans le noir de la nuit, elle ne voyait que des formes ténébreuses qui ne lui aspiraient rien de bon. Impossible de deviner quelles formes représentaient quoi.

- Et maintenant? Demanda-t-elle au vieillard.

Le garde étouffa une plainte. Elle le relâcha tandis qu’il se mettait à gigoter un peu trop à son goût et se tourna vers lui pour voir ce qui n’allait pas. Il avait posé ses deux mains sur ses yeux comme si ces derniers lui brûlaient ou qu’ils lui faisaient atrocement mal.

- Euuh... Tu vas bien... ?

La réaction du garde était inquiétante. Il se serait plaint de douleurs à son dos ou à sa jambe, elle aurait compris. Mais là... Elle ne comprenait pas d'où provenait sa douleur.

[ À titre informatif, le M'sieur avait le totem du coq et la dame celui de la luciole ]

Dans tout les cas pour le moment rien de déplaisant ne s'était passé depuis le petit événement des citrons empestant l’œuf plus que pourri ce qui était une assez bonne nouvelle au passage. D'ailleurs en y repensant Crissolorio se demander bien dans quel état aurait été Ashy de voir ses citrons comme cela... D'ailleurs vu l'odeur de ces derniers le Grand Trésorier aurait fort parier qu'ils étaient devenu toxique, ou que du moins leurs goûts avaient fortement changé. Heureusement que la dragonne n'était plus ici au final car elle sans doute eu une drôle de surprise si elle s'était amuser à manger ses fruits préférer. Crissolorio lui d'ailleurs n'allait pas s'y tentait, et se contenta de jeter le citron dans sa sacoche pour éviter de prendre trop de risque car sincèrement si tout les citrons dans ce jardin puaient aussi fort Ostiz préférait tout autant ne pas se balader avec l'un d'entre-eux sur soit... Si jamais d'ailleurs ces citronniers restaient dans cet état Crissolorio pensait qu'il y avait de fortes chance que sous la pression des nobles dégoûter les citronniers soient finalement enlevés du jardin par ordre impérial...

Dans tout les cas maintenant que le garde du corps était bien esquinté Crissolorio se demandait bien qui assurerait leurs protections maintenant... Lui, ou la demoiselle? Il ne savait pas sans doute que Luna savait bien mieux se battre que lui, mais comme elle semblait avoir du mal à contrôler ses émotions le Grand Trésorier conclut que c'était finalement lui pour le moment qui avait toutes les responsabilités. S'il arrivait quelque chose à quelqu'un ce serait sa faute tout simplement... D'ailleurs en y pensant il aurait une bien fière allure si jamais il devait ramener lui même le garde du corps au manoir, ou chez le garde du corps... Sans doute qu'il faudrait demander à la jeune femme si cette dernière voudrait bien faire un passage près de chez lui ce qu'il fit calmement après avoir prit son courage à deux mains... A croire que parler à quelqu'un commençait peu à peu à devenir une épreuve pour lui...

Demoiselle Lucie si cela ne vous gêne pas je vous demanderai de venir m'aider à ramener ce brave chez lui... Ou en tout cas à mon manoir car ce dernier est sans doute plus proche, et il devrait y avoir du personnel qui pourrait le prendre en charge. Donc si cela ne vous gêne pas pourriez vous me rendre ce service? Je vous en serai fort reconnaissant.

Après tout il n'avait sans doute pas autant de vigueur que la jeune femme, et il donnerait peut-être même quelque chose à la jeune Lucie en récompense. Sans doute pas grand chose comme quelques pièces, ou autres, mais il fallait bien la remercier pour l'altruisme qu'il espérait qu'elle ferait preuve...

Dans tout les cas il remarqua avec un certain cynisme, et agacement les murs défoncés du labyrinthe. Il pouvait bien comprendre que les nobles aient pris soudainement peur, mais là ça aller sans doute coûter une bonne quantité d'argent pour restaurer cela. Encore un événement imprévu qui va contribuer à vider la trésorerie impériale plus que de raison... Bon dans tout les cas ce n'était pas comme s'il n'y était pas habitué non plus, et puis bon les jardins impériaux représentent le prestige de la couronne, alors autant les maintenir dans un bonne état si possible. il remarqua aussi au passage la mine soulagée de la jeune Lucie, et celle du garde du corps qui semblait moins toussoter tout à coup. Preuve qu'il n'y avait pas que lui que cette odeur avait insupporté...

Il se désintéressa sinon du couple de noble lorsque celui-ci était partit dans prendre note de l'événement comique. Lui qui n'avait jamais eu un grand humour préféré largement l'ironie au burlesque, et là c'était du burlesque. S'il avait été noble cela lui aurait fait même un peu honte de voir un homme de la noblesse s'enfuir pour une pareille raison. Bon c'est vrai qu'on ne voit pas des femmes à la peau brillante tout les jours, mais à part cela elle n'avait rien d'effrayante du moins pour lui... Il décida donc après les regards méfiants de faire comme de rien n'était car après tout il n'avait pas envie de s'embarquer dans une histoire de couple comme celle là, et cela vaudrait sans doute mieux pour eux, et pour lui de faire comme s'il n'avait rien eu. Sans doute que certains nobles auraient sautés sur l'affaire pour diffuser des ragots vicieux, mais lui n'avait jamais été une pipelette sincèrement, et il n'avait absolument aucune envie de se rabaisser à ce niveau là, et au passage à s'attirer les foudres de certains nobles sans raison valable...

Peu après ils arrivèrent vers l'endroit où se tenaient les statues en lierre. Bon comme il faisait nuit Crissolorio ne vit pas grand chose à part les formes des animaux qui avaient une apparence plutôt sinistre. Le bourgeois trouvant qu'il faisait maintenant trop sombre utilisa son anneau de lumière pour éclairer les alentours... Les statues étaient maintenant plus discernables et il serait sans doute bien plus facile de s'orienter avec un peu de lumière maintenant.

Il regarda les alentours d'un bref regard puis réfléchit courtement avant de répondre à la jeune femme en faisant fi de sa gêne à laquelle il commençait à s'habituer...

Nous sommes tout près de la sortie celle-ci se trouve au bout de l'allée ce n'est pas loin...

Il ne restait plus comme certain dirait qu'un dernier sprint final avant d'arriver au but. En tout cas sans doute pas plus d'une centaine de mètre avant d'être libéré d'affaire en espérant vivement que tout ces événements étranges ne concernent que le jardin, et pas toute la capitale... D'ailleurs il s'apprêter à sommer ses deux compagnons de le suivre lorsque le garde semblait avoir une crise lui aussi...

Je sais pas ça ne fait qu'empirer depuis qu'il fait aussi chaud... Je vous en prie sortons vite d'ici.

Crissolorio en conclut que lui aussi devait subir quelque chose à cause de cette chaleur. Peut-être une réaction à quelque chose de magique dans l'air? Il ne savait pas vraiment, et même si le Grand Trésorier aurait préféré rester là pour découvrir pourquoi étrangement il fallait d'abord sortit ces deux là d'affaire le plus vite possible.

Allons y sans tarder j'ai l'impression que plus nous restons ici, et plus tout cela empire.

Dit-il d'un ton maîtrisé avant de leurs emboîter le pas tout en vérifiant qu'ils le suivaient, et en s'assurant au passage que sa bague éclairait bien les environs... Il voyait déjà la sortie de là, plus que quelques minutes de marche, et ce calvaire serait sans doute terminé avec un peu de chance...

- Votre manoir… ? demanda-t-elle.

Une note d’hésitation se lut dans la voix de Luna. L’idée d’aller dans le manoir du Grand Trésorier lui semblait insensée. Jamais elle n’avait imaginé que cette journée se terminerait ainsi. Elle n’aurait jamais dû accepter la proposition du Grand Trésorier de lui faire visiter la ville. Elle aurait dû l’ignorer simplement comme elle l’aurait fait en temps normal. Mais qu’est-ce qui lui était passé par la tête? Sa curiosité l’avait poussée à accepter, voulant sauter sur la seule occasion qu’elle aurait de visiter les jardins et de voir de ses propres yeux ces fameux citrons qu’Ashy aimait tant. Peu importe si cela avait été une bonne ou une mauvaise décision, elle devait maintenant faire face aux conséquences de ses choix.

En temps normal, Luna aurait tout d’abord pensé à elle. On lui avait enseigné à être égoïste et à ne penser qu’à sa propre survie avant celle des autres. Mais jetant un regard vers le garde, l’idée de l’abandonner à son triste sort lui paraissait injuste. Il avait l’air de quelqu’un qui n’allait pas bien du tout. Sa douleur était bien visible et on ne pouvait pas rester impassible en le regardant. Bien qu’elle ne l’avait pas aimé, il ne méritait pas d’être abandonné ainsi. Il n’arriverait pas à s’en sortir, surtout en sachant qu’il avait du mal à voir à cause que ses yeux lui faisaient mal. Si elle partait précipitamment, la tâche de lui venir en aide retomberait sur Crissolorio. Or, c’était un vieil homme qui se fatiguerait probablement rapidement à la tâche. Certes, la jeune fille n’était pas très forte ni très endurante, mais au moins elle était jeune et récupèrerait rapidement. Oui… il fallait penser à soi. Mais quel mal y a-t-il de penser aux autres de temps en temps?

- Euh… Oui. Bien sûr. Accepta-t-elle finalement.

Les statues de lierre, si ce n’est pas le jardin tout en entier, n’étaient pas rassurantes. Mais heureusement, la sortie n’était plus très loin. Aidant l’homme à avancer, elle jetait un coup de temps en temps autour d’elle afin de s’assurer qu’il n’y avait pas de présence indésirables ou pour s’assurer qu’une plante ne s’amuserait pas à leur dépend une fois de plus. La douleur qui semblait incommoder le garde semblait s’intensifier, le faisant arrêter et plaquer ses mains contre ses yeux. Qu’est-ce qui avait bien pu lui causer cela? Était-ce causé par les épines qui avaient transpercé sa peau? Luna s’imaginait une sorte de poison qui affectait les yeux et si c’était le cas, il fallait les lui retirer au plus vite. Mais avant cela, il fallait sortir des jardins impériaux et trouver un endroit sécuritaire. Bien qu’elle n’aimait pas l’idée d’aller chez le Grand Trésorier, sa demeure lui paraissait l’endroit idéal.

- Tenez bon. Ce n’est pas le temps d’abandonner. On est presque sorti. Dit-elle au garde. Fermez les yeux, je vous guiderai. Faites-moi confiance. Lui dit-elle d’une voix qui se voulait rassurante.

Ce n’était surtout pas le temps de douter de Luna et de s’inquiéter de sa présence. Elle était là pour l’aider. Ils étaient arrivés à trois dans ce jardin et c’est à trois qu’ils repartiraient, pas moins. Elle était bien résolue à ce que Crissolorio, le garde et elle s’en sortent. S’il fallait qu’elle le mettre hors-combat et qu’elle le traîne pour y parvenir, elle le ferait! Heureusement, le garde ne s’opposa pas d’une quelconque façon. Elle passa à nouveau son bras sur ses épaules afin de le soutenir dans sa démarche. Cette fois-ci, elle devait toutefois mieux le guider parce qu’elle était devenue ses yeux.

- Allons-y! On vous suit, M’sieur Ortiz. Dit-elle au guide.

Lentement, mais sûrement, ils suivirent le vieil homme en contournant les formes de lierre. Toutefois, lorsque le bourgeois activa son anneau de lumière, elle posa une main devant ses yeux pour éviter d’être éblouie. Elle s’arrêta un moment afin que sa vision s’y habitue au lieu de dire au vieil homme de l’éteindre. Son intension n’était pas mauvaise. Dans la pénombre, on voit beaucoup plus clairement autour de soi grâce à une lumière. On peut mieux discerner où on met les pieds et on voit mieux les détails de ce qui nous entoure. Le souci est qu’on se croit plus en sécurité, qu’on croit mieux voir, tandis que ce n’est pas vrai. On voit mieux dans le petit rayon créé, mais dépassé cet espace, notre vision est embrouillée et on ne voit rien. Il pourrait y avoir quelqu’un juste là, à quelques mètres plus loin, et on ne le verrait même pas juste parce que la lumière bousille notre vision nocturne. Mais le plus grand problème était qu’il était impossible de passer inaperçu avec une telle lumière. Ils seraient automatiquement repérés s’il y avait des ennemis dans le jardin. Et avec tout ce qui se passait d’étrange ici, Luna s’imaginait le pire. Tout ce qu’elle espérait c’était qu’elle se trompait et qu’elle paranoïait pour rien.

Avançant doucement et se servant plutôt de son ouïe pour détecter du mouvement, elle poussa un soupir de soulagement lorsque l’arche signifiant la sortie apparut devant eux.

- On y presque! Dit-elle sur un ton encourageant. Encore un petit effort. Dit-elle au garde.

Elle accéléra la cadence puis passa de l’autre côté du jardin en compagnie du garde, puis s’arrêta aux côtés de Crissolorio. Elle jeta un regard inquiet autour d’elle pour voir s’il y avait la trace quelconque d’un mage ou d’un petit farceur. Mais rien, que le silence et l’obscurité… D’ailleurs, le garde ne semblait pas mieux aller et il faisait toujours aussi chaud ici qu’à l’intérieur du jardin. Peut-être que la zone recouvrait plus que les jardins impériaux?

- Où est votre manoir? Demanda-t-elle. On ne devrait pas traîner ici... Ça ne m’annonce rien de bon. Dit-elle.

À peine quelques minutes après avoir prononcés ces mots qu’un vent se levait et faisait danser le feuillage des arbres créant une musique qui lui paressait lugubre et inquiétante. Elle fit quelques pas en direction de la sortie du palais royal. Si elle se rappelait bien, la demeure du bourgeois se trouvait dans le quartier riche de Gloria.

Crissolorio se contenta d'hocher la tête à la première question de la jeune femme...

Celle-ci semblait hésiter étrangement au fait d'aller à son manoir. Il se demandait bien pourquoi après tout il n'avait aucune intention de lui faire quoi que ce soit une fois là-bas, et puis à force d'avoir passer la journée avec elle elle aurait du se rendre compte qu'il est quelqu'un de droit, et fiable. Enfin après il se demandait bien pourquoi par une étrange curiosité, mais refréna cette envie de poser des questions car c'était à la fois d'une grande impolitesse, et mal venu. De plus peut-être que cette jeune femme se sentait juste mal d'aller dans une maison de riche même pour un faible laps de temps, et s'inquiéter peut-être d'aller voir ses parents... Néanmoins Crissolorio ne pouvait pas vraiment faire autrement que de lui demander de l'aider car après tout il se voyait mal porter lui-même le garde avec son âge... En espérant que cela ne gêne pas trop la jeune Lucie...

De plus il penserait sans doute à la récompenser. Peut-être avec quelques pièces, ou une babiole dont il n'avait aucune utilité serait suffisant. Bon connaissant ses habitudes de radin ce ne sera sûrement pas un cadeau magnifique ni quoi que ce soit d'autre, mais néanmoins c'était bien l'intention qui comptait, et il n'aurait pas l'air d'un ingrat. Même si au final c'était surtout le garde, et pas lui qui avait besoin d'aide. Dire que si ces événements étranges ne s'étaient pas déclenchés la soirée ce serait bien terminée. Comme quoi on ne peut pas forcément avoir tout ce que l'on veux dans la vie même s'il ne s'attendait sûrement pas à ce genre de chose à vrai dire... Dans tout les cas il remerciait l'altruisme de la jeune femme. Cette dernière montrait là une attitude exemplaire qu'appréciait le vieille homme. Il espérait bien qu'elle ne perde pas cette qualité là quand elle atteindrait l'âge d'une adulte. Lui-même n'était pas forcément le plus admirable des hommes, mais essayer de rester dans un chemin qui faisait en sorte qu'il était encore largement capable pour le moment de se regarder dans la glace en souriant.

Je vous en remercie jeune Lucie, et je m'excuse si cela vous gêne en quoi que ce soit... Dit-il avec un peu de peine même s'il parlait de la même façon que d'habitude...

Il vérifia bien entendu pendant que la jeune femme, et le garde du corps suivaient derrière lui que ces derniers étaient toujours là car après tout ce serait bête que l'un d'entre-eux trébuche, et qu'il se perde de vue aussi bêtement. Bon après la jeune femme avait bien montrée qu'elle savait sans doute se débrouiller toute seule d'une certaine façon, mais il préférait se montrer prudent car on ne sait jamais... C'était aussi pour cela d'ailleurs qu'il avait utilisé son anneau de lumière au passage. Bon après c'est sûr que cela empêcher de voir bien loin, et aussi empêche les yeux de s'habituer convenablement à l'obscurité, mais bon la sortie du jardin n'était pas loin, et puis il préférait faire en sorte de voir bien près pour eux trois pour le moment que un peu loin... D'ailleurs le garde du corps semblait ne pas trop bien se porter à première vue. Heureusement que Lucie était là pour aider, et que cette dernière encourageait le soldat sinon ils ne seraient pas sortis d'affaire...

Crissolorio donc dans cette optique pressa le pas en même temps que ses deux compagnons. Le moment de sortir de ces jardins était enfin venu. Avec un peu de chance cela mettrait fin à ces légers troubles du comportement étranges, et à cette chaleur désagréable pensa Crissolorio...

Néanmoins ce ne fut pas le cas pensa Crissolorio avec une certaine inquiétude. Son esprit méthodique, et pragmatique fit donc un rapide calcul en s’apercevant de cela. Car ça voulait dire que le problème de température, et le reste ne devait pas être restreint seulement au jardin, mais peut-être à toute la capitale. ce qui serait bien inquiétant surtout si c'était d'origine magique. Car cela voudrait dire que les défenses magiques de la cité ont été percées! Très mauvaise nouvelle que cela! Si c'était d'origine rebelle la garde devait être en alerte même si ce serait étonnant le Grand Trésorier ne pouvait pas s'empêcher de se demander quelle genre d'être peut contourner les bouclier magiques de Gloria à part les esprits en personnes...

Je vois il vaut mieux effectivement aller dans un abri au plus vite. Si tout cela n'est pas restreint qu'aux jardin nous serons sans doute plus en sécurité effectivement à l'intérieur qu'a l'extérieur... Conclut-il calmement en se parlant à lui-même pour se sentir moins gêné, mais dans le but de faire part de ses réflexions à ses compagnons...

Puis il reformula calmement, et d'un ton très clair pour ne pas avoir à se répéter. Surtout qu'il essayer d'encourager ses deux compagnons par son calme exemplaire.

Etant donné mes fonctions de conseiller mon manoir se trouve très à la près de l’enceinte blanche. Dès que nous rentrerons dans la quartier riche elle sera visible. Comme vous le dîtes damoiselle Lucie ne traînons pas.

Puis il leurs emboîta le pas en tâchant de garder une allure modérée qu'ils pouvaient suivre. Le but était tout près maintenant pensa Crissolorio. Il écouta distraitement la mélodie qui résonnait à travers les arbres avant de voir un contingent de garde passer non loin de lui... Puis ils continuèrent à avancer sans autres événements inquiétants heureusement...

Ils furent heureusement vite sortis du quartier du palais pour rentrer dans la quartier riche. Crissolorio s'arrêta une fois en vue de son logement qui était plutôt austère même si grand pour une maison de riche, et désigna celui-ci du regard à la jeune femme avant d'asséner calmement à cette dernière.

Vu ce qui est en train de se passer mademoiselle Lucie je pense vous proposer de rester ici pour la nuit par mesure de précaution. Bien entendu je ne vous y oblige pas, et vous pouvez partir dès que nous aurons ramener ce brave si c'est vôtre souhait. Néanmoins je ne préfère vous le proposer après tout l'on ne sait pas ce qui pourrait se passer. Vous n'aurez qu'a dormir dans une chambre d'ami, et le lendemain matin à la première heure vous pourrez partir. Si vous voulez j'enverrai un messager prévenir vos parents.

Il dit cela en avançant vers le manoir qui n'était pas loin avant de conclure calmement.

Après faîte comme il vous chante mademoiselle je ne m'en offenserai aucunement. Sachez juste que c'était un plaisir de vous rencontrer, et tenez pour le service que vous m'avez rendu...

Dit-il en sortant 5 PO de sa bourse avant de les tendre calmement à la jeune femme pendant que plusieurs des gardes qui protégeaient sa demeure voyant le conseiller, et la garde du corps blessé s'approchèrent calmement.

Sortir du jardin ne signifiait malheureusement pas la délivrance des effets étranges. La « malédiction », comme Luna voulait bien l’appeler, semblait toucher une plus grande superficie. C’était définitivement inquiétant, car les effets ne touchaient pas seulement les gens, mais également la nature qui les entouraient. Un grand vent pouvait passer comment étant normal, mais ajouter à cela des tremblements de terre, des plantes qui réagissent d’une façon toute nouvelle en lançant des épines ou en laissant derrière elles une odeur nauséabonde, un effet méconnu sur les gens, alors c’était une toute autre histoire. Elle n’avait pas d’explications plausibles pour tout cela. Des magiciens qui s’étaient amusés? Mais comment se seraient-ils pris? C’était loin d’être un sort de petite envergure, c’était quelque chose de gros voire d’impossible. Personne ne lui paressait suffisamment puissant pour faire une telle chose. Mais comment expliquer ce phénomène sinon? Mais bon, la cause n’était pas tant importante à identifier pour le moment. Ce qui lui important plus, c’était de sortir de l’endroit en un morceau et elle espérait que la magie qui opérait cesserait lorsqu’ils auraient franchi les limites du palais impérial.

- Bon. Ne tardons pas. lâcha-t-elle suite à la description de l’emplacement du manoir de Crissolorio Ortiz. Vous allez tenir le coup jusque là? S’assura-t-elle auprès du garde.

Si ce dernier n’était plus capable de tenir la route, il faudrait alors qu’ils réévaluent ce qu’ils feraient. Mais le hochement positif du garde leur évita de devoir changer leur plan. Ils reprirent donc la route en direction de la sortie du palais.

- On est juste derrière vous, M’sieur Ortiz. On vous suit. Dit-elle.

Se dirigeant vers la sortie, ils croisèrent un groupe de gardes qui se dirigeaient dans l’autre sens. Heureusement pour la jeune fille, car Dracos sait qu’elle ne se sent pas à l’aise en leur présence, ils passèrent rapidement sans leur porter une attention particulière. Le Grand Trésorier, la jeune fille et le blessé ne devaient pas être leur priorité, surtout en ces circonstances étranges. Ils devaient avoir été appelés pour assurer la sécurité au palais ou porter une aide aux nobles qui en avaient besoin. Rassurée de les voir ainsi s’éloigner, elle poursuivit son chemin jusqu’au mur séparant le palais royal du quartier riche. Ils étaient enfin arrivés à la sortie!

Posant son regard sur la grosse bâtisse où le vieil homme se dirigea, elle ne put retenir une exclamation de surprise. Certes, elle se plaisait simplement de ce qu’elle avait et n’en demandait plus, mais elle savait également apprécier les bonnes choses. Et la vue du manoir était définitivement quelque chose. Il était énorme! Il pourrait facilement accueillir une centaine de personnes facilement.

- Eeuuh? Rester pour la nuit? Demanda-t-elle, surprise.

La proposition du Grand Trésorier avait pris la gamine par surprise. Elle ne s’était pas attendue à être invitée à rester chez lui. Bien sûr que ce n’était pas la place qui manquait pour une personne de plus. Mais les événements qui se produisaient à Gloria l’inquiétaient. Certes, ce serait plus judicieux qu’elle reste à un endroit sécuritaire, le temps que ça passe. Qui sait ce qui se produirait sur le chemin entre le quartier riche et le quartier marchand. Mais elle ne s’inquiétait pas pour elle, mais pour Ombre plutôt. Elle l’avait perdue une fois et elle ne voulait plus que cela se reproduise. Qui sait, peut-être avait-il besoin de son aide pour s’en sortir? Il était, après tout, ce qui se rapprochait plus de sa famille. Peut-être se faisait-il un sang d’encre pour elle?

- Euh… Non, je ne comptais pas rester. Commença-t-elle. C’est gentil, mais je dois refuser. On m’attend. Dit-elle. Après avoir ramené notre cher ami, je ne comptais pas rester plus longtemps. Ajouta-t-elle, faisant référence au garde comme étant l'ami.

Elle poursuivit son avancée vers le manoir en compagnie de l’homme en douleurs, se rapprochant du vieil homme. Elle le regarda fouiller dans sa bourse, se demandant ce qu’il s’apprêtait à faire et le vit sortir cinq pièces d’or. Elle fronça les sourcils tandis qu’il les lui tendait. Elle approcha sa main de celle du Grand Trésorier et au lieu de prendre les pièces d’or, elle referma plutôt celle de l’homme sur elle-même en un poing. Il avait probablement de bonnes intentions, mais s’il la connaissait un peu mieux, il saurait qu’elle n’attendait rien en retour.

- Gardez votre argent, Monsieur Ortiz. Je n’en veux pas. dit-elle sur un ton catégorique.

Une toute autre personne aurait probablement sauté sur l’occasion de s’enrichir, mais Luna n’était pas comme ça. Elle était même plutôt vexée par son geste, bien qu’elle comprenait que ce n’était pas par de mauvaises intentions qu’il lui avait offert ces pièces d’or. Parce qu’elle appréciait bien le vieil homme et qu’elle trouvait que sa réplique était bête, elle ajouta ces quelques mots.

- Je n’ai pas fait ça pour avoir une récompense. Je l’ai fait parce que je voulais. Je ne sais pas comment ça marche de votre côté, mais du mien, on fait parfois des choses sans rien attendre en retour. Ajouta-t-elle en souriant.

Les gardes du manoir s’étant approchés, la jeune fille leur confia le garde blessé. Elle se retourna ensuite vers le bourgeois.

- Merci d’avoir été mon guide pour la journée, j’ai adoré ma visite du jardin… même si un peu inquiétante à la fin.

Oui vous avez bien entendu damoiselle Lucie. Dit-il calmement pour confirmer la question de la jeune Lucie.

Cette dernière ne devait sans doute pas être habituer à ce genre de générosité de la part d'un riche pensa t-il. Il pouvait bien le comprendre lui-même n'était pas habitué à ce qu'on se montre généreux envers sa personne, ou désintéressé. Comme cette jeune Lucie venait le faire. Il pensa donc que ce serait sans doute la moindre des choses de lui proposer cela. après elle avait entièrement le droit de refuser, ou d'accepter selon son bon plaisir, mais le bourgeois tenait quand même à faire cette proposition pour qu'ainsi cela soit dit, et fait. Il n'avait ainsi pas l'impression de se montrer ingrat envers cette jeune femme. Et au pire si elle ne comptait pas rester il lui donnerait un peu d'argent. Après tout même si elle n'avait rien demandée tout travail mérite salaire, et même si l'avare en Crissolorio n'apprécie pas cela ce dernier ce sentirait bien gêné, ou en tout cas plus qu'il l'est actuellement de la laisser repartir les mains vide. même si en y réfléchissant la visite du jardin pouvait être en soit considéré comme le cadeau qu'il lui avait déjà fait... Même s'il refuser de faire ainsi car cela voudrait dire qu'il devrait renier l'intention désintéressé, et altruiste dont il avait fait part avant...

Je vois je ne vous retient pas dans ce cas-là mademoiselle. Dit-était calmement en surmontant sa gêne car il se disait que ce n'était pas le moment de laisser une mauvaise impression à la jeune Lucie après une journée agréable passé en sa compagnie. Je comprend tout a fait jeune Lucie nous avons tous des obligations à respecter. Puis il hocha la tête quand elle parla du garde, et il rajouta calmement. Nous vous en sommes tout les deux reconnaissants sachez-le. Il vit le garde hocher lentement le tête même s'il avait un peu de mal pour dire oui.

Elle lui avait bien rendu service pensa t-il dans tout les cas. C'était toujours appréciable de voir des personnes désintéressés pensa t-il. Il ne serait pas contre l'idée de la revoir un jour où il serait libre. Qui sait? Il lui ferait sans doute visiter le palais impérial cette fois-ci? Dans tout les cas il ne l'oublierait pas. Après tout il n'oubliait jamais personne de toute façon. Il espérait que ce serait le cas réciproquement. Même s'il doute qu'elle ait mauvaise mémoire... Puis après avoir pensé cela il tendit quelque pièces à la jeune demoiselle, et s'aperçut que celle-ci au lieu de sourire. Fronça les sourcils, et au lieu de prendre l'argent dans la main de Crissolorio referma cette dernière... Elle ne voulait pas l'argent? L'avare en Crissolorio en était soulagé, mais sinon ce dernier en fut légèrement surpris surtout qu'il avait l'impression qu'elle s'était vexée...

Je vois. Dit-il calmement sur un ton, et un air toujours irréprochable avant de ranger les pièces dans sa bourse...

Néanmoins il apprécier de voir qu'elle était vraiment désintéressé même si sa gêne intérieure s'accentua soudain légèrement car le Trésorier avait la soudaine impression qu'il l'avait vexé sans le vouloir. Pourtant elle devait savoir qu'il ne pensait absolument pas mal en faisant cela. Néanmoins il vit qu'elle s'en était aperçu bien vite en entendant ses mots. Même si la jeune fille gaffa un peu en disant "je ne sais pas comment ça marche de votre côté", mais il prit les choses avec diplomatie comme à sa grande habitude de toute façon.

Je vois dans ce cas-là sachez juste que je voulais juste vous remercier pour vôtre service mademoiselle. Mais vu que vous ne voulez pas de l'argent je ne vais pas vous obligez à le prendre. Je vous remercie donc de vôtre altruisme Lucie.

Puis quand les gardes du manoir prirent leurs camarade, et que Lucie lui dit en quelque sorte aurevoir Crissolorio rajouta.

C'est réciproque mademoiselle. Je ne serai pas contre l'idée de vous faire visiter le reste du jardin, ou du palais impériale la prochaine fois jeune Lucie si jamais nous nous revoyons. Portez-vous bien d'ici là.

Dit-il en lui tendant la main calmement.

Le vieil homme ainsi que son garde du corps, bien que blessé, étaient maintenant en sécurité. Le manoir du bourgeois leur offrirait refuge et protection pour la nuit. Cependant, Luna n’avait pas accepté l’offre de rester, préférant plutôt rentrer chez ce qu’elle appelait chez elle : une petite auberge dans les environs du quartier marchand. La bâtisse n’était pas trop loin, mais elle ignorait quelles embûches se retrouveraient sur son chemin. Avec de la chance, il n’y aurait rien. Mais avec la soirée qu’elle venait de passer, elle ne miserait pas là-dessus.

- C’est moi qui vous remercie.

Elle était sincère dans ses paroles et elle était ravie de l’avoir rencontré, car il lui avait été sympathique. Jamais elle ne s’était attendue à vivre une telle journée en la compagnie d’un homme de son rang.

- Prenez soins de vous, Monsieur Ortiz. Dit-elle finalement. Et vous aussi. Dit-elle finalement au garde.

Elle leur fit un dernier sourire avant de s’éloigner de la demeure. Quelques mètres plus loin, elle se retourna une dernière fois et leur envoya la main afin de les saluer.

- Faites attention à vous! Marqua-t-elle d’une voix portante. À la prochaine! Ajouta-t-elle de sa voix assurée et teintée de joie.

Elle se retourna et partit à courir prenant le chemin qui la mènerait le plus rapidement au quartier marchand. Elle devait se rendre le plus rapidement chez elle, car elle avait ce sentiment d’inquiétude qui grandissait en elle. Elle s’inquiétait pour son maître à savoir si ce dernier allait bien et s’il avait subi lui aussi ces étrangetés de cette nuit.

Sa journée en compagnie du Grand Trésorier était maintenant derrière elle. Mais elle avait la forte impression qu’elle le reverrait et ce, plus tôt qu’elle ne le pensait. Pensant au vieil homme et à son garde, elle s’arrêta nette dans sa course.

- Oh non! Lâcha-t-elle.

Oh que si! Avec tout cela, elle avait complètement oublié de reprendre en sa possession son poignard et c’était le garde qui l’avait toujours avec lui. Elle jeta un coup d’œil derrière elle et finalement abandonna l’idée d’y retourner pour reprendre son bien. Rentrer chez elle lui paraissait plus important que de perdre de son précieux temps pour retrouver son arme. Elle reprit donc sa course en direction de l’auberge.

Avec certitude, elle reverrait Crissolorio Ortiz! Mais pas aujourd’hui… pas demain… Mais un jour, assurément.