Althaïa la Romantique. Cité des artistes, et des mages (en tout cas avant les loi anti-magie), cité de la romance comme son surnom l'indique si bien. Donc aussi cité de la beauté, et des raffineries. Un endroit où les hommes comme les femmes de la noblesse, ou de la bourgeoisie rivalisent souvent, et bien plus qu'ailleurs pour rester au fait de la mode. Chose que Crissolorio dédaignait pour tout dire, il avait passé l'âge pour ces gens idiots. Jeu d'apparence, de paraître, et d'autres choses qui excitaient les jeunes nantis... Plus vraiment de son âge de toute façon, une perte de temps, et le temps c'est de l'argent...

Néanmoins il pouvait bien perdre son temps pour autre chose qui se nommait la famille. Après tout sa fille était encore, jeune, belle, et avait était anoblie grâce à son mariage avec un noble. Crissolorio était grandement fier d'elle. De plus c'était bientôt l'anniversaire de cette dernière, et le Grand Trésorier avait promis de passer un peu de temps avec elle, et surtout ses petits enfants lors du passage qu'il fera à Aldaria dans les mois prochain. Il n'oublierait pas au passage d'offrir à sa fille des choses que cette dernière appréciait. Des bijoux, des parfums, des vêtements fin, et précieux. Il était peut-être avare, et n'aimait pas dépenser son argent en choses inutiles, mais sa famille était tout sauf quelque chose d'inutile, sans doute l'une des rares choses pour laquelle il peut se montrer généreux. De plus il était riche, et gagnait beaucoup d'argent donc bon... Et de plus quoi de mieux que les boutiques d'Althaïa la Romantique pour un peu d'exotisme de ce côté là ? C'était sans doute très différent d'Aldaria dans le domaine du luxe, mais il était sûr de trouver quelque chose qui plairait à sa fille avec un peu d'effort, même si il n'était vraiment pas aussi doué que feu sa Siphane. Encore une chose où cette dernière était plus douée que lui, même s'il s'était fait à sa perte, elle lui manquait toujours tant...

Il avait donc fait une sortie dans le quartier riche de la cité, ou bien ce qui s'y apparentait le plus. Il était accompagné de ses 10 gardes du corps. Car même si c'était le quartier riche il valait mieux se montrer prudent . Pour tout avouer avec l'affluence de boutique de luxe dans ce quartier Crissolorio n'avait que l'embarras du choix, même pas celui des fonds car un homme comme lui ne pouvait pas avoir de problèmes d'argent... Surtout qu'il valait mieux faire ses achats maintenant pendant que la ville n'était pas encore totalement évacuée de ses habitants par le duc qui s'était révélé être un rebelle, avant que ce ne soit trop tard...

Au bout d'un petit moment de réflexion il opta pour une boutique assez belle qui n'était pas peuplée de trop de clients heureusement. Une boutique pour la maquillage... Pour tout avouer il ne connaissait pas grand chose dans ce domaine. Il trouvait que c'était une perte d'argent pour un homme, pour une femme après... Disons que même s'il avait un penchant pour le fait d'être radin il n'avait rien refusé à sa fille, et sa femme dans ce domaine. Il avait remarqué que la gente féminine aimait se faire belle, et sincèrement il n'avait ni envie de savoir pourquoi, ni envie de les en empêcher...

Il entra donc dans la boutique calmement, suivit de 2 de ses gardes, les autres attendant à l'entrée. La vendeuse le regarda attentivement, et prit une moue surprise de la bonne façon quand elle le reconnut. Après tout le Grand Trésorier de l'empire n'est pas quelqu'un que l'on croise à tout les coins de rues, surtout qu'il était riche comme tout les haut courtisan... Bon après il était connu comme étant un peu radin, mais cette bonne femme devait se dire sans doute que s'il était là c'est qu'il comptait acheter.

Donc après une rapide consultation avec la vendeuse celle-ci le laissa faire tranquillement son choix, alors qu'elle allait s'occuper de nouveaux clients. Le vieil homme regarda toutes les lotions, crèmes, poudre, et autres qui son proposées, et pour tout avouer il ne savait vraiment pas quoi prendre. Il n'avait jamais acheté de maquillage de sa vie, préférant laisser sa défunte femme faire le choix à sa place, ou bien sa fille. Et ce n'était jamais pour lui. Décidément il se dit qu'il aurait peut-être du demander conseil à la vendeuse, mais il ne savait pas. A cause de son totem défectueux il ce sentait trop gêné pour aller déranger cette dernière qui était en pleine conversation avec des clients, peut-être qu'une cliente pourrait l'aider ?

Il repéra bien vite du regard une assez belle, et jeune femme qui semblait bien s'entretenir, et prendre soin d'elle déduit-il après quelques observations. Il était évident qu'elle devait s'y connaître. Après une courte hésitation il se dirigea calmement vers elle, et l'apporta d'un timbre très poli, et calme...

« Mademoiselle ? »

Il attendit ensuite calmement de voir si cette dernière se retournait, ou pas. Préférant ne pas s'avancer avant de voir la réaction de celle-ci. Après tout il préférait savoir si celle-ci était incommodé par sa présence, ou non.

Se balader à Althaïa, dans les quartiers riches... Voila quelque chose qu'elle n'avait pas encore expérimentée... Mais si elle devait rencontrer le Millénaire bientôt, elle voulait être parfaite... Aussi la perfection passait-elle par tout type de crèmes et de lotions, qu'elle ne manquerait pas de s'appliquer avant même de chercher les rebelles... Hélas, elle n'était pas riche, mais ses économies partaient souvent de la sorte... C'était son seul plaisir, depuis l'enfance, "prendre soin d'elle"... Et elle ne comptait pas arrêter maintenant. Peut être qu'une fois vampirisée, elle n'en aurait plus besoin? En tout cas, pour le moment, rien n'était joué et elle comptait bien continuer à s'offrir le luxe qu'était la beauté.

Elle portait sa tenue de ville, ne faisant aucun effort pour cacher son visage, si bien que, malgré son accoutrement simpliste, elle n'était pas dévisagée comme une mendiante... Se mêlant plutôt bien à la foule de par son teint clair et unique, son regard pâle et ses cheveux platines... Elle offrait un spectacle singulier, mais franchement pas désagréable...

Après pas moins de huit boutiques différentes, elle avait finit par opter pour celle dite de "maquillage". Chose dont elle ne faisait usage qu'une fois l'année et encore... Par contre, les lotions, crèmes et végétaux vendus ici était d'une qualité tout à fait rare. Couteuse, mais vraiment-très-rare! Elle avait saluée la vendeuse, mais n'avait pas fait mine d'avoir besoin d'aide. Bien concentrée sur ce qu'elle cherchait de toute façon... Tous ces produits n'avaient pas réellement de secret pour elle. Elle savait quoi acheter, le seul dilemme étant de faire un choix entre ce qui lui était indispensable et ce dont elle pouvait se passer. Car sa bourse d'or ne lui permettrait certainement pas de tout emporter.

Elle était donc toute plongée à sa réflexion, observant attentivement deux flacons d'une lotion quasi identique... Perdue dans la critique mentale de l'une et de l'autre, quand quelqu'un vint l'interrompre.

La voix lui était inconnue et si elle n'avait pas l'habitude d'être abordée, encore moins dans un magasin de ce genre, elle ne s'attendait surement pas à ce qu'il s'agisse d'un homme pour le coup. Elle se retourna lentement, presque trop délicate dans son mouvement pour ne pas trahir de la retenue. Ses boucles blondes n'oscillant qu'a peine dans son entreprise. Ses opales croisèrent alors le regard de l'importun et elle prit le temps de le détailler calmement. D'âge mur, il était certain qu'il s'agissait là d'un homme plus que riche, de par ses vêtements... Accompagné de deux gardes du corps qui plus est... Elle sembla alors tout à coup perplexe quand à son intervention... Finissant d'observer les deux hommes postés à ses côtés, elle releva de nouveau ses prunelles couleur pluie sur son interlocuteur.

Posant un regard clairement scrutateur sur lui, se demandant ce qu'il pouvait bien lui vouloir. Peut être même, se demandant si elle allait avoir des ennuis... L'espace d'un instant elle fronça les sourcils, puis plissa les yeux très légèrement. Répondant d'un ton plus doux que ce qu'elle l'aurait bien voulu.

- Plait-il... ?

Elle patienta alors qu'il veuille bien l'éclaircir quant à cette intervention... Gardant les lotions en main... Indéchiffrable.

La femme semblait assez calme pour tout dire, peut-être qu'elle ne s'attendait pas à sa venu ce qui est tout à fait normal en y réfléchissant, mais au moins ce n'était pas une harpie qui gueulait sur quiconque la dérangeait, et c'était plutôt agréable à constater car Crissolorio n'avait pas envie de perdre son temps avec quelqu'un d'énervé, ou qui serait assez bête pour enguirlander un conseiller de l'empereur. Il regarda calmement la femme qui faisait de même en retour comme si elle l'examinait tout en restant imperturbable. Elle n'était pas vraiment richement vêtu, ou pas comme la plupart des clientes de ce genre de boutique pour tout avouer. Une membre de la petite noblesse, ou bourgeoisie peut-être, voir une femme du petit peuple qui voulait regarder la marchandise de cette boutique, ou qui avait longtemps économiser pour l'acheter. Après tout il ne jugeait pas, s'il y a des femmes qui dépensent toutes leurs économies dans les soins c'est leurs droits. Après que ce soit pour elle, ou pour ne pas faire honte à leurs mari Crissolorio se demandait bien. Généralement les hommes ne sont pas des plus regardants sur ce genre de détail même si cela a souvent un côté plaisait de penser qu'une femme s'entretient pour vous faire honneur. Chose que Crissolorio n'avait plus ressenti depuis la mort de sa femme a peu près...

Elle avait l'air assez jeune, oui. Une jouvencelle l'on pourrait presque dire, elle devait avoir l'âge de sa fille à peu près voir moins. Elle était plus petite que lui à première vue ce qui est normal pour une femme, elle était aussi assez svelte... Selon des critères de beauté générale cette femme était assez belle, et elle ne semblait pas du tout être en mauvaise état. pas bronzée comme les paysannes, et elle n'avait pas la peau abîmé de beaucoup de femmes travaillant dans les campagnes. Si ce n'était pas évident, il n'était pas dur de deviner que cette femme avez plus l'air d'une citadine qu'autre chose... Elle avait l'air plus raffiné que les femmes de la campagne. Autre chose de plus? Non après elle n'avait rien de particulier à part le fait qu'elle s'entretenait plutôt bien pour une femme du bas peuple si elle faisait partie de cette catégorie sociale.

La jeune femme se contenta de lui dire une formule polie. Il prit cela comme une invitation à continuer sa manœuvre qu'il fit aussi calmement qu'a son habitude. Après être arrivé à repousser avec un peu de volonté la timidité que lui inspirait son totem.

Salutations mademoiselle. Veuillez m'excuser pour ce dérangement, mais j'aurai besoin d'un peu d'aide si cela ne vous dérange pas. Il préférait y aller doucement de préférence, et rester poli après tout personne n'aime qu'on le brusque, et puis une damoiselle a tendance à se montrer bien plus sympathique si l'on fait preuve de manière, cela Crissolorio le savait bien, même très bien.

Voyez-vous je suis venu ici acheter du maquillage pour l'offrir à ma fille, et pour tout dire je ne connais absolument rien du tout au maquillage, et comme vous semblez bien vous y connaître. Qu'elle le prenne pour un compliment si elle le voulait. Eh bien je suis venu vous demander vôtre aide pour faire mes achats pour ce futur cadeau. Il se fit vite une petite réflexion en se disant qu'elle serait sans doute bien plus prompte à accepter s'il lui donnait une petite récompenser en retour... Bah au pire il paierait plus qu'il ne l'aurait voulu, et l'avare qu'il était aller le sentir passé, mais c'était pour sa fille donc bon... Puis il valait mieux acheter les bon produits un peu plus cher qu'avoir l'a frustration d'acheter le mauvais produit, et de gaspiller son argent...

Bien entendu en échange si vous acceptez je vous offre de payer vos achats en retour mademoiselle. Libre à vous d'accepter, ou non après je comprendrai si je vous importune. Il lui tenait là une offre honnête, très honnête, même un peu trop honnête pour lui. N'empêche la maquillage c'est cher, et il connaissait le goût qu'avait les femmes à dépenser une fortune là-dedans quand elle le pouvait, mais bon... Cela ne lui coûterait sans doute même pas l'équivalent de quelques jours de salaire pour son auguste personne. Une misère quoi même si c'était une misère qui comptait pour quelqu'un comme lui.

Un peu d'aide, voila qui était inattendu et pourtant pas improbable vu l'endroit ou était venu se perdre le pauvre homme. Calmement, Livilith continua son inspection, jaugeant ce qu'il pouvait bien attendre d'elle... Elle loucha un instant sur la vendeuse, puis revint à lui alors qu'il s'expliquait. Ahhhh, le maquillage, voila qui expliquait tout. Il avait donc une fille à gâtée, qu'elle petite chanceuse. L'espace d'un instant, elle se demanda si elle ne pourrait pas lui faire une vilaine blague en lui faisant acheter tout ce qui était le plus inutile et inefficace du magasin... Juste par pure jalousie. Et peut être aussi parce que cela la rendait d'humeur méchamment taquine.

Mais vu l'état dans lequel elle semblait être, à l'aube de sa nouvelle rencontre avec celui qu'elle était venue retrouver ici... Elle n'en eue pas le cœur. Aussi se fit elle un devoir d'être de bon conseil. Prenant une inspiration et quelques seconde pour réfléchir à se dont elle avait besoin pour pouvoir l'aider.

Elle répondit donc après un instant de flottement.

- Mh, je vois... Et bien, il va vous falloir être plus précis en ce cas. Votre fille est-elle brune? Blonde? Quelle est sa coupe de cheveux? De quelle couleur sont ses yeux? Leurs formes? Sa bouche est plutôt fine ou pulpeuse? Ses pommettes hautes? Son teint est-il clair ou plutôt doré? Son grain de peau? Est-elle plutôt fine ou rondelette?

Elle haussa les sourcils alors que la liste de questions s'allongeait, puis s'interrompit contre toute attente... mais pour le plus grand plaisir de son interlocuteur qui pu prendre un moment pour tenter de se souvenir de toutes les questions... Au final, elle sourit d'un air désolé, expliquant au papa gâteau, en reprenant d'un ton plus léger et surtout, moins rapide...

- Il faut savoir ce qui lui ira le mieux, rien ne se choisit au hasard. Connaissez-vous seulement la couleur qu'elle affectionne le plus? Cela serait d'une grande aide.

Elle se souvenait encore de ses premiers achats... Flânant en disant qu'elle venait pour sa mère. testant ce que la vendeuse voulait bien lui concéder et repartant avec ce qui n'aurait tout simplement jamais été de son âge. Et pourtant, elle adorait toujours autant cela. Le plaisir que ça lui procurait était indescriptible. Sa façon à elle de se détendre. D'ailleurs, elle n'avait toujours pas prit sa décision quant au produit qu'elle allait bien pouvoir s'acheter.

Elle afficha une petite moue en jetant de nouveau un coup d'oeil sur les flacons qu'elle tenait... Et reporta un regard interrogateur sur son interlocuteur. Une idée avait germée dans sa petite tête blonde, mais, pas dit qu'elle arrive à ses fins... Quoi qu'il pouvait advenir, elle patienta qu'il daigne la renseigner...

Mais toutes mes excuses mademoiselle je viens vous déranger, et solliciter vôtre aide, et je ne me suis toujours pas présenté... L'on me nomme Crissolorio Ostiz. Acheva t-il calmement, et poliment quand il se souvînt de ce petit détail. Comme ça il pourrait enchaîner sur la suite sans ce dire qu'il avait oublié une simple formalité.

La jeune femme n'avait pas refusée de lui offrir son aide à ce qu'il avait constaté, au contraire elle n'avait pas attendu longtemps avant de lui poser une volée de question qu'il écoutait attentivement pour n'en oublier aucune. Sans doute que cela était important après tout de connaître chaque détail précis pour le maquillage d'une femme, lui qui n'était pas du tout un spécialiste dans ce domaine voulait bien le croire, surtout qu'il se souvenait encore de l'énorme pile de flacons qu'avaient utilisés sa femme auparavant ainsi que sa fille, sincèrement il n'était pas honteux de ne pas être un expert dans l'art du maquillage, il devait bien y avoir des hommes qui se maquillent, mais il n'en faisait pas partie. Pas vraiment enthousiaste à l'idée de perdre 3 heures chaque matin à se poudrer, et de devoir recommencer chaque jour...

Il réfléchit donc calmement, il connaissait par cœur le portrait de sa fille évidemment, mais il essayait de son mieux de prendre en compte les moindres détails, étant donné que le principale intéressée n'était pas vraiment là pour se montrer. Puis il dit alors d'une voix claire, et calme quand il fut sûr de ne rien oublier. Et quand la damoiselle lui consacrait son attention.

Merci de vôtre aide mademoiselle. Eh bien pour commencer ma fille a des long cheveux ondulés de couleur blond roux de type Aldarien, tombant en cascade sur ses épaules... Ses yeux quand à eux sont des petits yeux en forme d'amandes de couleurs dorés. Elle a sinon une bouche fine, des pommettes hautes, un teint plutôt clair, elle a un grain de peau régulier sinon, et possède des formes plutôt fines.

Il pensait n'avoir rien oublier, enfin après elle avait sans doute d'autres question à lui poser en y repensant. On verrait donc ensuite, heureusement qu'il avait une très bonne mémoire. En même temps quel genre de père serait-il s'il ne savait pas à quoi ressembler sa propre fille...

Dans tout les cas elle s'y connaissait sans doute bien mieux que lui. D'après ce qu'il savait sa fille se teignait aussi, mais bon il ne savait pas après s'il fallait le préciser... Après personne ne pouvait penser qu'une couleur de cheveux blond-roux pouvait s'acquérir au naturel, même lui le savait à force d'entendre les femmes d'Aldaria se vanter de cette couleur de cheveux qui fait la fierté de beaucoup de nobles dames... Sans doute que la jeune femme aurait assez de jugeote pour le deviner...

Il répondit ensuite calmement à la jeune femme qui avait prit un compréhensif air désolé, et après qu'elle ce soit montrée moins rapide pour que quiconque puisse suivre...Sa couleur préférée c'est le bleu ciel. Couleur préféré de beaucoup de personnes d'ailleurs... Après il ne savait pas en quoi cela aiderait la demoiselle pour ses recherches...

Il jeta un regard aux alentours. Il avait eu raison de demander de l'aide car le choix était si vaste à vrai dire qu'il aurait eu bien du mal à pouvoir choisir tout seul. Surtout qu'il ne fallait sûrement pas compté sur ses gardes du corps pour l'aider. Si un riche bourgeois n'y connaissait rien en maquillage il serait bête de croire qu'un soldat du petit peuple en savait plus... Déjà que le maquillage coûte une véritable fortune, et n'est pas vraiment à la portée de toutes les bourses. Il pouvait comprendre que pour un membre du petit peuple certains achats étaient plus indispensables que d'autres.

Avez vous d'autres question à me poser mademoiselle? Dit-il calmement, après tout cette dernière devait être plongée en plein dans ses réflexions. Après tout elle n'avait pas vraiment une très grande ressemblance avec sa fille à part la forme fine, et quelques autres détails. Ou bien son esprit était occupé par d'autres pensées, cela ne regardait qu'elle après tout...

Elle accepta ses excuses d'un signe de tête. Voila qui était clairement plus engageant. Puis le laissant se présenter. Crissolorio Ostiz, l'Argentier... Elle offrit un bref sourire à son interlocuteur et rétorqua... Plus par obligation que par politesse, mais personne n'y aurait vu la différence...

- Je suis Amilia Drayne. Disons que nous sommes quittes pour les présentations à présent.

Elle usurpait l'identité de sa mère, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne... C'était chose courante pour elle. Et puis, une prostituée décédée, personne ni avait réellement fait attention. Tout au plus quelques clients insatisfait par la nouvelle. Personne ne la remettait jamais en question. Amilia était une inconnue. Et Livilith ne demandait pas mieux que d'en être une. Donner son nom ? Jamais. Sauf... Sauf à Sylath. Mais il l'avait prise de court. Crissolorio lui, ne faisait qu'inciter aux présentations par pure politesse. Aussi oublierait-il sans aucuns doutes son prénom d'ici quelques heures.

Elle l'écouta celui-ci par la suite. Détailler sa charmante fille -si elle en croyait le portrait qu'il dressait- réfléchissant mentalement à ce qu'elle pourrait lui conseiller d'acheter pour elle.

Il y avait bien une lotion qui lui irait, certaines poudres qu'elle avait observée par curiosité quelques minutes auparavant... Des pigments bleu déclinés en palette, qu'il faudrait mélanger avec des huiles et des onguent ... Un rosé léger, coupé avec du beige, tirant sur une note d'orangé, irait parfaitement sur ses lèvres fines... Un Elle pourrait aussi lui conseiller un savon qui laissait la peau si douce qu'il n'était même pas nécessaire de s'hydrater par la suite. Bien évidemment tout ceci serait hors de prix, mais puisqu'il semblait vouloir gâtée sa fille chérie. Elle ne doutait pas qu'il y mettrait le prix. Il en avait sans doute les moyens de toutes manières.

L'espace d'un instant, elle regretta presque de n'avoir qu'un revenue si modeste... Mais l'idée de faire autre chose lui était tout à fait saugrenue.

Elle avait passée quelques minutes dans le silence, entre le fait d'écouter les réponses du vieil homme et celui de réfléchir aux produits qu'elle allait lui indiquer. Elle finit par répondre, se doutant qu'il n'allait pas rester planter là à attendre si elle ne répondait pas à sa requête.

- Bien, je n'ai pas d'autre question non. Je pense savoir ce qui serait parfait pour votre fille...

Se déplaçant, elle lui fit signe de suivre le mouvement et se laissa aller, d'un bout à l'autre de la boutique. Lui mettant dans les bras, au fur et à mesure, les produits auxquels elle avait songé... Elle lui détaillait chacun des flacons, fiole et petite boite qu'elle lui laissait porter. Lui vendant la marchandise comme si elle était elle même la vendeuse de cet établissement...

En voila une idée qui ne lui était pas déplaisante. Tenir une boutique de soins et de "maquillage". Elle serait dans son élément. C'était quelque chose d'envisageable... Ou ça l'aurait été en d'autre circonstances. Mais, aujourd'hui, elle était ici dans un but bien précis et ce n'était pas le fantasme de devenir vendeuse qui allait l'en détourner, certes non! Le vampire qu'elle venait retrouver valait bien plus d'attention que toutes ces broutilles. La vie éternelle n'avait pas de prix à ses yeux...

Une fois le tour complet de la pièce achevé. Elle s'interrompit et observa l'Argentier. Souriant délicatement.

- Vous voici en possession du plus merveilleux des cadeaux, pour une jeune femme qui aime prendre soin d'elle. Je jalouse votre attention pour votre fille... Je serais moi même tout juste capable de m'acheter ce flacon. Désignant le plus petit des récipients... Je pense que vous satisferez largement cette jeune fille.

Elle inclina la tête brièvement et reporta son regards sur les deux lotions qu'elle avait gardée avec elle, celles qu'elle comptait s'acheter... Enfin, au moins l'une d'entre elle... Elle afficha alors une petite moue embêté, n'arrivant clairement pas à faire son choix.

Il mémorisa le nom de la jeune femme. "Amilia Drayne" pas que cela est une véritable importance pour sa personne, mais on lui avait appris à ne jamais oublier l'identité de quelqu'un car après tout cela pouvait toujours servir. De plus il avait dévellopé une certaine curiosité depuis le 10 Mars, et pour des choses souvent inutile ce qui ne lui ressemblait pas, mais il devait faire avec...

Enchanté de vous connaître demoiselle Amilia. Dit-il par la suite par pure politesse, ce n'était que son éducation qui jouait après tout dans ce qu'il disait.

Au moins maintenant que la politesse avait étaient faîte l'on pouvait passer au point essentiel, après tout Crissolorio même si cela ne lui importait pas tant, préférait ne pas passer pour un goujat. Sans doute car cela était un bon moyen de montrer que les bourgeois sont souvent moins pédant, et condescendant que les hommes de la noblesse. Oui c'était une affaire de lutte des classes d'une certaine façon, les bourgeois, et les nobles s'entendent aussi bien que chiens, et chats. Crissolorio lui-même savait qu'au final cette petite lutte était bien risible, mais il ne pouvait s'empêcher de soutenir. Surtout que maintenant il était lui-même un symbole pour la bourgeoisie en tant que premier bourgeois à détenir autant de pouvoir, et d'influence entre les mains...

Il n'eu pas trop de mal à détailler sa fille, et il en était fier d'une certaine façon car son enfant était d'une grande beauté. Raison pour laquelle elle avait pu se marier à un noble, et conclure un mariage en grande partie d'amour, et non uniquement avec comme enjeu la fortune de son père...


Parfait. Se contenta t-il de dire quand la femme lui dit qu'elle en savait assez. Pas qu'il n'aurait pas pu répondre à plus de questions...

Juste que depuis le 10 Mars en plus de la curiosité sont totem lui inspirait une certaine timidité qui n'était pas du tout à son avantage. C'était le lot commun des hérisson commun en temps normal, Crissolorio n'ayant jamais était le plus sociable des hommes malgré son talent pour la parlote. Néanmoins là ça devenait gênant, surtout pour un politicien... Heureusement qu'il n'avait plus rien à prouver, mais cette gêne malheureusement mettait un point mort à ses ambitions. Du moins pour un temps, cette qualité qui fait aspirer les hommes à une vie sans cesse meilleure pour eux, et leurs enfants. Ostiz était doté d'une grande ambition, mais pour un temps il était contraint à ne pas la satisfaire... Quel gâchis!

Il se demandait bien combien tout cela lui coûterait. Même si le fait de faire plaisir à sa fille n'avait pas de prix pour l'homme qu'il était. Il restait un homme radin tout de même, mais bon il pouvait faire une exception pour cette fois.

Il se contenta par la suite de la suivre en essayant de visualiser quel genre de produits cette femme achetée. Après tout cette dernière ne serait pas là la prochain fois qu'il viendrait acheter du maquillage pour une raison, ou une autre. Donc il ne se gêna pas pour essayer d'observer, et de mémoriser tout les produits qu'elle lui présenté avec minutie. Pas que la maquillage l'intéresse, mais bon il avait une bonne mémoire donc il pouvait ce souvenir de ce genre de choses...

Au final il se retrouva avec une assez grande quantité de produit dans ses bras, au point qu'il s'en déchargea en partie sur l'un de ses gardes du corps. Après tout un vieil homme comme lui ne pouvait pas tout porter, surtout qu'il risquait de les faire tomber, et il n'avait pas vraiment envie de payer pour quelque chose qu'il avait cassé... Tout cela en écoutant attentivement les explications de la jeune femme, comme s'il s'intéressait vraiment à ce genre de choses...

Il fallait avouer qu'au moins elle était efficace, il se demandait bien ce qu'une femme pouvait bien faire avec tout ces produits là. Le visage humain n'était pas aussi gros après tout, il devait y avoir tout, n'importe quoi dans ces produits. Si les hommes ont soit disant une imagination sans limite pour tuer leurs prochain l'on peut dire la même chose à propos des femmes quand elle veulent se faire belle. C'était une façon sexiste de voir les choses effectivement, mais il fallait avouer qu'il y avait du vrai là-dedans, la société était faite ainsi. Les hommes se battent, et les femmes se font belle...

Il s'arrêta calmement avec le jeune femme, et écouta calmement cette dernière. Satisfait intérieurement il lui dit, et lui proposa par la suite tranquillement.

Pour vôtre aide mademoiselle je pourrai vous concéder de payer vos achats à vôtre place. N'hésitez pas à prendre plus de produits pour vous aussi, je n'aime pas les dépenses supplémentaires peut-être, mais je pense que c'est une façon plus consistante de vous remercier qu'avec de simples mots dame Amilia. Et puis vu qu'il payé déjà une fortune des produits de beauté autant ne pas faire les choses à moitié... Je l'espère, et merci. Puis faire preuve d'un peu de bonté avec une membre de la populace était toujours bien vu pour un politicien. Cela donnait une image de philanthropie, et de générosité bien vue.

Bon je vous laisse un peu de temps pour faire vôtre choix mademoiselle. Je ne suis pas spécialement pressé aujourd'hui, surtout avec ce qui se passe en ville... Dit-il calmement avant de rajouter.

N'hésitez surtout pas dans tout les cas à prendre ce qu'il vous faut mademoiselle. Disons que ce n'est pas l'argent qui risque de me manquer... De plus il lui devait bien cela, c'est ce qu'on appelle l'honnêteté marchande que de toujours récompensé un service.

Monumentale erreur aurait-elle pu vouloir répondre lorsque, satisfait de son aide, le bourgeois proposait de payer pour elle. Et même de la laisser choisir tout ce dont elle avait besoin, a ses frais à lui. Si elle n'en montra rien, intérieurement, c'est une gigue que dansait la jolie blonde. Excitée comme une gamine devant une pile de présents. Elle n'avait jamais été gâtée que par Rodric, qui s'était contenté de subvenir à ses besoins vitaux et vestimentaire... Un cadeau parfois, comme le poignard dont elle ne s'était jamais défaite. Mais rien d'aussi personnel que du maquillage, qu'elle s'était toujours débrouillée pour acheter toute seule, comme une grande fille.

Si elle appréciait le geste, elle resta un moment à observer son interlocuteur, se demandant quel genre d'homme il pouvait bien être. Un papa gâteau, un bourgeois gentillet... Un calculateur qui tentait de faire bonne impression, ou un vil moqueur qui se jouait d'elle. La dernière hypothèse ruinerait sa journée.

Tout à coup, elle l'inspecta avec un peu plus de suspicions... Et il ne fallut pas moins d'une seconde offre, pour qu'elle comprenne qu'il ne blaguait pas! Un sourire vint alors naitre sur ses lèvres exquises et elle convint de lui offrir un regard plus doux, presque reconnaissant. Acceptant visiblement la proposition. Elle aurait bien été folle de la refuser de toute manière. Mais il ne fallait pas jouer les crève la faim non plus. Elle avait un minimum d'égo et se faire offrir quelque chose exigeait un minimum de tenue et surtout, de retenue.

Elle se contenta donc de répondre...

- J'aurai surement refusée de me faire offrir quelque chose d'aussi personnel, si vous n'étiez pas vous même ici pour votre enfant... Aussi... Vais-je accepter, très volontiers. Je ne vous apprendrais rien en vous indiquant que nous n'avons certainement pas la même bourse à disposition.

Une façon plus ou moins habile de dire qu'elle n'était pas forcément pour ce genre d'action, mais que le cas échéant, cela ne lui posait aucuns problèmes! Et qu'elle en était même plutôt contente. Elle se déplaça donc dans la boutique, ne prenant que ce sur quoi elle avait louchée auparavant, avant même l'arrivée du bourgeois... Un léger rouge pour les joues, d'une qualité supérieur à ce qu'elle aurait pu trouver de mieux dans les endroit qu'elle fréquentait en temps normale... Les deux lotions, puisqu'elle n'avait plus a faire le choix... Des pigments rouge sombre et les préparations qui allaient avec, pour faire le mélange. Elle n'hésita pas non plus à prendre tout le nécessaire au soin des mains et des cheveux... Bref, elle venait de prendre Crissolorio au pied de la lettre.

Elle revint donc vers lui avec ses achats. Gardant un port suffisamment calme et serein, pour ne rien laisser paraitre de son contentement. Puis elle l'invita à suivre du côté de la vendeuse, déposant ses affaires sur un petit comptoir ouvragé. Et faisant signe à sa récente connaissance bourgeoise d'en faire autant.

- Bien, c'est très aimable à vous de vous être proposé pour m'offrir mes achats, je vous remercie. Et sachez que c'était avec plaisir que je vous renseignais... Chaque jeune femme devrait avoir accès à ce genre de produits... Les meilleurs qui soient.

Un petit regard à la vendeuse, à laquelle elle sourit. Évidemment c'était un compliment pour sa boutique et ses choix personnels de stocks. Puis revenant à son compagnon d'achat.

- J'espère qu'elle sera conquise par vos présents, mais c'est à n'en pas douter... Elle sera certainement encore plus belle une fois parée de tout ceci.

Puis elle laissa la petite dame faire le compte de leurs emplettes, se demandant combien il venait de lui faire économiser... La somme... Astronomique, manqua de lui tirer une légère grimace, mais elle se maitrisa pour sourire en laissant Crissolorio régler la note... Elle le questionna tout de même, se demandant bien ce qu'il pouvait faire dans le coin.

- Vous êtes ici pour affaire? Simple curiosité, ne vous sentez pas obligé de répondre si cela n'est pas un sujet que vous souhaitez aborder. Quoi qu'il en soit, c'est un plaisir d'avoir fait votre rencontre.

Son totem lui disait qu'il allait regretter ce qu'il venait de faire. Ah la perspicacité des hérissons... Mais bon il était un peu tard pour faire machine arrière au final, il pouvait considérer en résumé cela comme une leçon de vie. Mais de toute façon il savait depuis l'instant où il avait décidé de lui payer cette course que cette femme allait profiter de sa "générosité" car disons que c'est dans la nature même des femmes... Il les connaissait lui-même assez bien pour en avoir épousé une, et pour avoir lu quelque œuvres philosophiques parlant de ce sujet... Les femmes veulent se faire belle, et plaire c'est naturel que cela. La classe sociale ne joue qu'un maigre rôle dans ce fait... Crissolorio ne connaissait après tout pas beaucoup de femme qui n'était pas intéresse par le fait d'être magnifique de toute façon...

Eh bien! Pas grand monde lui avait sourit comme cela de toute sa longue existence pensa t-il en voyant le sourire de la jeune femme. Il croyait presque revoir sa fille, ou sa défunte femme un court instant dans cette demoiselle. Dans tout les cas même si cela le surprit intérieurement il n'en laissa rien paraître, il avait juste deviné que sa proposition avait bien touché. Quand il disait qu'il était perspicace... Intuition masculine aurait-il presque envie de dire ironiquement, mais il savait bien que c'était plutôt le fait de son totem que cette intuition là... Il avait peut-être du mérite là-dedans, mais dans tout les cas il ne s'en plaignait pas car cela était souvent fort utile...

Au moins si elle était excitée à cette idée elle avait de la retenu, et si c'était l'inverse elle avait la politesse de ne pas lui faire remarquer que cela lui déplaisait même si à son humble avis cette dernière éventualité était fort peu probable... Au moins cela ne le gênait en rien. Et il nota au passage qu'effectivement comme elle l'avait à nouveau précisée elle ne croulait pas sous l'or par rapport à lui...

Il lui répondit donc calmement.

Comme vous l'entendez mademoiselle. Se contenta t-il de dire calmement, et poliment. Tant qu'elle disait oui cela lui allait, de toute façon le reste ne le regardait pas. Il ce serait attendu à toutes les réactions possible, et imaginables à vrai dire. Néanmoins il lui était gré de faire preuve d'une telle retenue, et politesse. Cela lui facilitait les choses après tout...

Ah que les gens du petit peuple sont bien plus simple, et souvent plus poli que les nobliaux surtout envers un non nobliaux. Dans tout les cas il lui montrait juste sa reconnaissance, cela ne faisait pas de mal... Il était peut-être radin, mais au moins le bas peuple n'irait pas traiter pour une raison quelconque le Grand Trésorier d'ingrat. Il sortit de ces petites pensée en regardant la femme choisir des produits pour elle, et il fallait avouer qu'elle en prit une assez respectable quantité comme il s'y serait attendu... Si on disait qu'il était radin après avoir payer cela, sans doute que la vendeuse de la boutique allait faire un gros profit aujourd'hui... Heureusement qu'il baignait presque dans l'argent chez lui, cela devait représenter une semaine de paie pour lui si on additionnait ce qu'il avait pris, et ce qu'avait pris Amilla...

Puis ils allèrent déposer calmement leurs achats. Crissolorio se dit qu'il aurait sans doute mieux fait d’appeler un serviteur, ou de prendre un gros sac pour transporter tout ceci... C'est qu'il commençait à comprendre pourquoi les femmes disaient "qu'il fallait souffrir pour être belle" en plus du fait qu'elle passent des heures à se maquiller... Il était presque content de ne plus avoir l'âge pour ce genre de chose.

Sans doute. Dit-il d'un ton neutre à la jeune femme. Evidemment que cette dernière était contente pensa t-il. Elle avait eu le beurre, l'argent du beurre, et même le sourire de la laitière au passage... Néanmoins elle était reconnaissante c'est déjà cela, et la vendeuse aurait sans doute de la publicité gratuite grâce à cela. Bref tout le monde était content sauf sa bourse, et son avarice...

Il espérait bien que la jeune femme disait vrai. Dans tout les cas Crissolorio savait que sa fille était indulgente, mais bon il voulait lui faire un cadeau qui lui fasse plaisir, ce n'est pas que l'intention qui compte après tout dans la vie.

Je vous fais confiance. Se contenta t-il de dire. Son totem l'invectivait à ne pas trop parler. Le hérisson qui était en lui lui inspirait une bien mauvaise timidité. Et vous remercie de vôtre aide. Pour rester poli...

Il se contenta ensuite de retenir une grimace avec maestro en entendant la note avant de la payer. Au moins ce serait fait, mais c'était douloureux en lui-même que de faire ainsi. Dans tout les cas il finirait bien par regagner cette somme d'argent là... Bon sang il devrait peut-être conseiller à son fils de s'intéresser à la vente de maquillage, sur qu'il y avait moyen de s'enrichir là-dedans, et puis il y aura toujours des clientes à son humble avis...

Je suis ici pour affaire d'état effectivement. Disons que je devais surveiller le duc, et surveiller les caisses de la ville, mais ma mission a été écourtée maintenant que la trahison du duc d'Althaïa la Romantique a été révélée au grand jour... Dans tout les cas c'est un plaisir mutuel mademoiselle, et m'accordez vous de vous en demander en retour ce que vous faîte par ici? Dit-il toujours poliment avant d'enchaîner.

Une fois sortit de la boutique il lui fit calmement une proposition.

Souhaitez-vous que je mande l'un de mes gardes pour vous faire escorter jusqu'a vôtre domicile mademoiselle? Disons que si vous ne loger pas dans le quartier riche, certains pourraient avoir une idée saugrenue en tête en voyant ces produits luxueux entre vos mains... Après tout c'était cher, un voleur pourrait être facilement tenté, surtout dans les quartiers populaires où elle avait l'équivalent d'une vie du salaire d'un paysan entre les mains...

Elle inclina la tête brièvement lorsqu'il dit lui faire confiance. C'était une confiance aveugle sans aucuns doutes. En même temps, pouvait-il faire autrement? Si sa fille n'aimait pas ses cadeaux, elle lui aurait volontiers conseillée de la renier. Mais bien sure, ce ne fut pas une conversation qu'elle pu tenir. Elle se contenta d'afficher son sourire léger. Calmement.

Il la remerciait de son aide. Soit, elle lui était venue en aide. Il aurait sans doute du remercier Sylath... Car c'est bien le vampire qui la mettait en joie. Et c'était -pour sur- grâce à lui si elle avait acceptée de l'aider. Enfin cela, personne ne le saurait... Mais elle sourit en en faisant la constatation. En retour, elle se contenta d'une formule de politesse. Jouant d'une boucle tout en souriant comme une jeune femme de bonne famille l'aurait fait. Avec la justesse de l'éducation.

- Soyez remercier également. Votre générosité me touche.

Pour ce que cela la touchait réellement, il y avait largement de quoi douter. N'empêche qu'elle avait tout ce dont elle avait rêvée en entrant dans ce magasin et qu'elle lui devait bien d'être polit pour ce présent qu'il lui faisait... Pas certaine de l'avoir mérité. Mais bon...

La suite de la conversation lui tira une légère grimace, somme toute discrète. Mais pas moins présente. Signe que la politique et la guerre en soit, n'était pas sa tasse de thé... Au moins le feintait-elle en tout cas. Elle rétorqua alors d'un ton un peu vague, comme en train de choisir ses mots pour être le plus juste et le plus polis possible.

- Affaire d'état... Chacun son métier j'imagine.

Son sourire revint et elle ajouta dans un même temps.

- Je suis de visite. Et comme vous pouvez le constater... Je profite des boutiques de la cité.

Elle resta volontairement flou dans la description de "ce qu'elle faisait par ici", puisqu'il lui était impossible de lui dire qu'elle était un assassin, éprise d'un vampire, qui joignait la rébellion dans l'espoir de retrouver l'éternel et peut être, devenir l'une des siennes...

Il fallait voir les choses en face, il était tout a fait improbable qu'elle lui dise une chose pareil. De plus, il ne serait pas louche qu'elle ne s'éternise pas en détails, puisqu'ils ne se connaissaient pas le moins du monde. Aucuns besoin de donner des tonnes et des tonnes d'informations. D'autant qu'il lui retournait sans doute la question par pure politesse. Quoi de plus naturelle que de rester dans une demi réponse. L'essentiel était dit !

Concernant la proposition, elle haussa légèrement les sourcils et parut un brin gênée. En tout cas, elle se força à l'être. Histoire d'être crédible, évidemment. Puis elle ouvrit son sac -qui semblait franchement vide- et y rangea ses "achats".

- Ne vous inquiétez pas pour moi... Je vais rejoindre une connaissance... Je ne risque pas grand chose avec mes achats bien rangés. Mais c'est très aimable à vous d'avoir proposé. Je vous suis déjà reconnaissante pour le "cadeau" de remerciement. Il ne me viendrait pas à l'idée d’exagérer.

Son regard alla vers une rue plus loin et elle fit un signe de tête à quelqu'un. Difficile de dire qui, il y avait beaucoup de monde par ici.

- N'ayez crainte, je ne suis pas seule.

Sur ce, elle s'inclina et lui offrit à nouveau un sourire radieux, avant de filer à travers la foule...

Généreux lui ? Effectivement vu la somme qu'il avait on  pouvait dire cela, mais Crissolorio entendait rarement quelqu'un lui dire qu'il était généreux pour tout avouer. Bon l'avantage c'est que cette jeune femme au moins n'était pas ingrate . C'était un moindre réconfort au vu de la somme qu'il venait de dépenser, mais un réconfort quand même. Il mettrait sans doute une bonne journée, ou semaine à correctement avaler la pilule. Au moins il ne ferait pas deux fois la même erreur, ou du moins la prochaine fois n'offrirait pas d'acheter quelque chose d'aussi cher que du maquillage.

« Ce n'était qu'un prêté pour un rendu. » Se contenta t-il de dire calmement pour être poli.

Et après il ne faudrait pas s'étonner que ses gardes du corps demandent une augmentation, ah non il est bête ce n'est pas lui qui les payaient, mais l’État, et l'état les payent bien. L'avantage était qu'il pouvait dépenser une fortune devant leurs yeux, ils n'iraient pas se plaindre. Il appréciait le professionnalisme de ses hommes qui n'avaient même pas réagit en le voyant dépenser une telle somme juste pour que deux femmes puissent se poudrer. Ostiz appréciait ce genre de flegme professionnelle.... Mais bon vu combien ils sont payés c'est un peu le minimum syndical...

Il se demandait bien d'ailleurs ce qu'une femme comme elle comptait faire avec tout ce maquillage. D'après ce qu'il avait compris elle n'était ni riche, ni noble. Sans doute qu'elle voulait juste se faire belle, ou bien tenter d'épouser un homme riche, ou encore juste un homme qu'elle aimé. Au final cela ne le regardait pas, mais la question se posait naturellement...

Elle n'y connaissait pas grand chose en politique d'après ce qu'il avait compris des paroles de la femme. Pour tout avouer il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Après tout il connaissait bien peu de non militaires, non nobles, ou bien non bourgeois qui s'intéressaient activement à la politique . Après le petit peuple aime bien s’informe de ce qui est essentiel, mais pour le reste. Disons que c'est une affaire de privilège, et de gros sous.

« Vous avez tout a fait raison. La guerre aux militaires, la politique aux politiciens, et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. » Se contenta t-il de rajouter avec une légère pointe de cynisme dans la voix . Surtout que lui même aurait du être marchand non politicien s'il avait suivit cette logique...

« C'est tout à vôtre honneur. » Dit-il poliment quand elle lui avoua qu'elle était venu dans cette ville faire la boutique. C'était fort compréhensible après tout au vu de la réputation d'Althaïa la Romantique .

Dans tout les cas qu'elle fasse comme elle le voulait après tout Crissolorio n'était pas le père de cette jeune femme, et n'avait rien à redire sur ce qu'elle faisait. Il valait mieux se comparer au père qu'au mari en fait car il devait avoir l'âge pour être son père non son mari, même s'il a déjà aperçu auparavant ce genre de couple malsain avec un homme âgé qui a pour épouse une femme deux fois plus jeune que lui... Il se dispensait de juger en temps normal, mais là c'était clairement le genre de choses qu'il avait un mal de chien à concevoir.

Dans tout les cas il ne valait mieux pas s'éterniser, une proposition faite que la jeune femme refusa Crissolorio se contenta de lui dire de façon polie pour clore cette rencontre.

« Bonne continuation mademoiselle. »

Puis ils quittèrent tout les deux. Crissolorio reparti vers son manoir avec ce qu'il était venu chercher, et une bourse plus légère dorénavant...