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Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE

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MessageSujet: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeDim 21 Sep 2014 - 20:53

13 mars


C'était la fin de la soirée. Cercëe, Corinne et Aldaron terminaient de tenir le livre des comptes, comme ils en avaient l'habitude. C'était une sorte de rituel. Certaines familles se retrouvaient autour d'une table pour partager le repas, la Triade, elle, avait coutume de faire les comptes. Lorsqu'on avait trois totems saumons, il était difficile de l'imaginer autrement. En général, c'était leur instant de réunion où chacun pouvait parler librement, traitaient de leur plus beau marché de la journée, de ce qu'ils avaient sur le cœur, comme on pouvait l'imaginer d'une famille. Si ce n'est que cette famille était composée d'un elfe, d'une humaine et d'un vampire. Et qu'en ce moment, on parlait d'avantage du dérèglement du totem saumon qui dégradait leur vie, qu'un autre quelconque sujet avec une bien moindre importance. Le but du marché noir était de faire entrer des marchandises dans la cité rebelle et de les revendre. Le bénéfice revenait aux caisses de Korentin Kohan. Aldaron et des compères avaient pour habitude d'entretenir une bonne relation client. Autant dire qu'avec un totem saumon déréglé, le marché noir était mis à mal, si bel et si bien que beaucoup râlaient contre leurs escroqueries et tentaient même d'aller se fournir ailleurs... A leurs risques et périls. La Triade tâchait de prendre sur elle et de dompter cet effet négatif. En parler et échanger sur le sujet le soir était enrichissant et bienvenu.

Il y a un peu plus de trois semaines, Ambre était venue se fournir en plantes auprès de Cercëe Triade, vampire de son état. Certaines manquaient à l'appel et Cercëe lui avait proposer de revenir deux jours plus tard et car il aurait ce qu'elle voulait. Elle ne revint pas. C'est en faisant les comptes et l'inventaire qu'Aldaron le constata. Ces plantes là se conservaient fort heureusement, mais il ne valait mieux pas tarder alors l'elfe les mit dans sa sacoche et fit marche jusque chez la guérisseuse. En route il leva le nez vers la voûte bleutée où des milliers de pierres miroitaient. Cela faisait sûrement le charme d'Aigue-Royale, mais parfois Aldaron songeait à préférer le ciel qu'il avait vu pendant des siècles, avant cette guerre. Nouvelle guerre. Armanda n'est bien qu'une voie sans issue. Maudite imparfaite, où la paix ne régnera jamais. C'était illusoire d'y croire, même lui, dont la famille était à présent composée d'un membre de chaque race, était persuadé qu'elle ne viendrait jamais. Terre damnée. Plus encore d'un désert aride. Armanda s'abreuvait du sang de ses habitants et elle n'aurait jamais suffisamment pour étancher sa soif.

Il toqua à la porte et il entra lentement : « Ambre Orétoile ? » demanda-t-il en portant son regard vert émeraude sur la pièce qui s'ouvrait à lui. « Je viens vous porter les plantes que vous aviez deman... Que vous est-il arrivé ? » la questionna-t-il en détectant sa blessure. Voilà qui devait expliquer pourquoi elle n'était pas venue chercher ses plantes plus tôt. Si elle était souffrante, il n'y avait rien de plus normal. Mais Aldaron était curieux de savoir ce qui lui était arrivé. D'autant plus qu'il avait le sentiment d'avoir vu cette jeune femme quelque part, en d'autres lieux, d'autres moments. Peut-être était-ce à Gloria, une paire d'années antérieures à cette soirée. Autre chose attira d'ailleurs sont regard : le collier qu'elle portait... Celui qu'il avait vendu à Lorenz une quinzaine de jours auparavant. De nombreuses choses s'éclairaient dans son esprits, laissant quelques désagréables zones d'ombres où il lui tardait de lever le voile.
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MessageSujet: Re: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeSam 27 Sep 2014 - 16:21

Cela faisait exactement trois jours qu’Ambre et Lorenz s’étaient disputés, et donc trois jours que la jeune fille était d’humeur déprimée. Elle avait rarement passé, depuis qu’ils s’étaient rapprochés l’un de l’autre, autant de temps à l’écart du prince alors même qu’elle aurait eu la possibilité d’aller le voir et inversement. Et elle devait bien reconnaitre que cette idée la contrariait de manière déplaisante, tout en sachant pertinemment qu’elle n’irait pas le voir. S’il avait choisi de s’éloigner, c’était de toute façon qu’il n’avait plus réellement envie de sa compagnie, quoi qu’il en dise et dans ce cas… Dans ce cas il valait mieux le laisser tranquille. Et pourtant, il avait eu l’air sincère en disant que… non, en fait, il avait surtout l’air furieux. Et comme elle l’avait dit, un vampire, le prince, même, de ce peuple, et un humaine, c’était impossible. Cela allait contre toutes les bonnes mœurs et surtout, aucun futur n’était envisageable. Elle vieillirait rapidement, immunisée qu’elle était, tandis que lui ne changerait pas le moins du monde, restant dans sa quasi-éternelle jeunesse en voyant les ravages du temps sur sa compagne mortelle. Ce n’était pas cela, une histoire d’amour. Ce n’avait rien de romantique que de souffrir ainsi bêtement. Peut-être, oui, peut-être aurait-elle trouvé cela beau quand elle était encore chez elle, entourée de sa famille, rêvant de créatures magiques et autres illusions. Mais cela faisait maintenant un certain temps qu’elle avait compris que certaines choses ne pouvaient être que songes et que la réalité était tout autre, et l’amour en faisait partie.

Secouant la tête d’un mouvement agacé, elle tenta de se concentrer sur les caractères devant elle, le menton posé sur sa paume et le regard pensif. Impossible de se concentrer sur son livre. Pourtant, elle avait enfin prit le temps de rester quelques minutes au calme, profitant qu’il était tard et qu’elle était épuisée, bien plus moralement que physiquement d’ailleurs, pour poursuivre son lent apprentissage de la langue elfique. Et pourtant, Dracos savait qu’elle adorait apprendre ainsi de nouvelles choses, sa curiosité la poussant à chercher plus que ce qu’elle savait déjà. Mais aujourd’hui, c’était impossible. Il fallait croire qu’elle aurait mieux fait de rester avec les blessés et malades, d’autant que plus que jamais l’infirmerie débordait d’arrivants. Les bagarres se développaient depuis les soucis de totem et ceux de la magie, et tout le monde ne s’était pas encore réellement réorganisé. Aigue s’agitait, et Ambre dépérissait. Son fin minois ne souriait plus, ses bleus restaient tristes et sa peau pâle paraissait terne. Son esprit, lui, ne songeait plus qu’à la misère et la douleur dans lesquelles était plongé le monde. Sans cela, elle songeait à sa propre tristesse et ce n’était pas beaucoup mieux. Elle n’était pas s’apitoyer sur elle-même alors que d’autres souffraient davantage.

Un coup frappé à la porte la tira de ses moroses préoccupations et elle referma le livre d’un geste rapide, veillant toutefois à ne pas l’abîmer. Quels que puissent être ses états d’esprit, ces précieux ouvrages ne devaient pas subir ses humeurs. Elle s’assit sur le lit, tenta de remettre en état sa jupe froissée de sa robe légère qu’elle portait, tentant de fuir l’insupportable chaleur qui régnait sur le continent. Ses cheveux en bataille coulaient comme de l’or blanc sur ses épaules, formant une crinière blonde difficile à dompter à force de se passer les mains dedans en un tic nerveux. Elle n’était pas des plus présentables, loin de là même, mais ne s’attendait certainement pas à recevoir qui que ce soit à pareille heure de la journée. A peine avait-elle eut le temps d’inviter à entrer l’autre qu’il ouvrait la porte, libérant la place à un elfe à la physionomie agréable. Plus grand qu’elle, mais il n’avait guère de mal pour cela, il avait des cheveux plutôt courts et un beau visage aux yeux verts, qui, étrangement, ne semblait pas inconnu. Mais comme Ambre, qui s’était levée pour l’accueillir, ne parvenait pas à savoir d’où venait l’impression, elle le mit sur le compte des nombreuses figures croisées dans la ville sans en savoir davantage sur leur identité. D’autant qu’autre chose la surprenait ; la question de l’arrivant. Surprise, elle le dévisagea un instant en silence en se demandant ce qui avait attiré son attention avant de lui jeter un regard perplexe en attrapant du papier pour tracer dessus. Après tout, sa blessure guérissait doucement et elle n’en sentait plus guère la douleur, si ce n’était un tiraillement à chaque fois qu’elle utilisait son bras.

-Je vais bien, merci. Pardonnez-moi mon apparence à peine présentable, je ne m’attendais guère à recevoir qui que ce soir.

Elle eut une grimace gênée tout en rougissant légèrement, avant de repérer l’un de ses rubans pour cheveux sur l’un des meubles de la pièce. Il était là ! Sans doute cela pourrait-il lui donner un aspect plus accueillant. Mais si l’inconnu était ici, ce n’était probablement pas rien, et Ambre ne souhaitait guère parler de la raison de ses yeux tristes.

-Je suis bien Ambre. Et vous, qui êtes-vous ?

Une lueur passa rapidement dans son regard quand elle aperçut quelques morceaux de plantes dépasser de la sacoche de l’elfe, et elle se souvint d’être passée au marché noir il y avait de cela… elle ne se souvenait plus de quand exactement, mais c’était avant le 10mars.

- Ce sont les plantes que j’avais demandé?! Je suis navrée de ne pas les avoir récupérées plus tôt.

A dire vrai, elle n’avait qu’une envie, rentrer sous terre et disparaitre. Elle faisait tout à l’envers.


Dernière édition par Ambre Orétoile le Lun 29 Sep 2014 - 18:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeSam 27 Sep 2014 - 23:50

Ambre était un joli petit bout de femme et l'esprit connaisseur d'Aldaron ne pouvait qu'approuver. Elle était douce et gentille de surcroît. Somme toutes, c'était le genre de personne avec qui il aurait bien aimé faire connaissance. Eu égard de sa tenue, elle ne s'était visiblement pas attendu à la moindre visite ce soir. Il s'en mordit la lèvre inférieure, plus désolée pour elle qu'elle ne l'était. « Oh, je vous inquiétez pas j'ai l'hab... » -itude de voir des femmes aux vêtements froissés, la chevelure ébouriffée par les ébats qu'il avait eu avec elles pendant la nuit ? Oui... En fait, non, ce n'était peut-être pas le genre de chose à dire à cette demoiselle qu'il ne connaissait pas encore. Il ne savait pas comment elle réagirait et il ne voulait pas qu'elle croit non plus qu'il saute sur tout ce qui bouge. C'était faux. Aldaron, de par sa nature elfique, ne pouvait aimer aucune femme, sauf à être masochiste et adorer la voir vieillir et mourir. Il avait en revanche un sens de l'amitié très développé. Lorsqu'il s'entendait bien avec quelqu'un, il avait tendance à devenir relativement tactile. Et si le cœur lui en disait, il échangeait volontiers baisers et étreintes. C'était sa façon de vivre, blâmable ou louable, il était ainsi et y trouvait son équilibre. Aimer suffisamment les gens pour profiter pleinement de la vie sans y aller trop et souffrir. C'est qu'il avait une certaine longévité que ne possédaient pas les humains. Il avait la beauté d'un elfe, le charisme d'un totem saumon et la réactivité d'un humain. C'était facile pour lui. Bien plus que de brandir une épée.

« Rassurez-vous. C'est à moi de vous présenter mes excuses. Il aurait été plus convenable de venir à une heure plus digne ou au moins de vous laisser le temps de vous vêtir humblement. » répondit-il finalement avec beaucoup de politesse et de respect. Il s'inclina dans une éloquente révérence « Je suis Aldaron Triade, Mademoiselle, l'un des dirigeant du marché rebelle, pour vous servir. »

L'elfe ouvrit sa sacoche et s'approcha de la table où il étendit un tissu protecteur de plantes. Il les sortit délicatement de sa besace. « De toutes évidences, vous avez été retenue. Je serais bien sot d'en avoir rancune. Je suis davantage affligé par l'état de la marchandise que je vous apporte. Fort heureusement, il s'agit principalement d'herbes sèches. J'ai laissé tremper les tiges des autres dans de l'eau avec quelques poudres qui permettent de conserver ces plantes rares en bon état. Quelques jours de plus et je pense qu'il aurait été nécessaire de les jeter. Vous m'en voyez navré, si vous souhaitez que je vous en fasse parvenir d'autres, je pars demain à la surface pour reprendre quelques commandes. » En bref, l’approvisionnement des rebelles. La Triade avait tissé quelques bons liens de confiance avec les hommes de la surface d'Armanda. Le choix des marchands était très sélectif et très surveillé : il ne fallait pas donner d'informations à Fabius au risque d'être envahi par l'ennemi. Ses yeux se posèrent sur l'ouvrage en elfique, fermé sur la table, à coté duquel il était en train de déposer les plantes : « Vous... Connaissez la langue elfique ? » l'interrogea-t-il. Aldaron était très fantasque, il pouvait passer d'un sujet à l'autre sans transition. Il était aussi assez curieux et aimait bien connaître les gens avec qui il marchandait. Quand on connaissait les goûts de ses clients, il était plus facile d'avoir une bonne relation avec eux et de monter des argumentaires de vente orienté particulièrement vers tel ou tel client. Elle pourrait lui reprocher d'être curieux ou irrespectueux de son intimité. Il le la forcerait pas à répondre. L'elfe était très observateur et manquait d'hésitation parfois avant de poser ses questions pour la simple et bonne raison que sa curiosité n'avait pas de fond malsain. Il aimait les humains. Il s’intéressait à eux, à leurs similitudes et à leur diversité. Il aimait apprendre à les connaître. Il n'existait pas de connaissances sans questionnement. Il savait tenir les secrets et ne cherchait pas à utiliser ce qu'on lui disait contre les gens.

Non, vraiment Aldaron n'était pas un mauvais bougre et tout dans son comportement avenant le disait. C'était peut-être même la raison pour laquelle les gens se confiaient rapidement à lui : il captait aisément leur confiance. Néanmoins, pour éviter tout mal entendu, il ajouta : « Je ne cherche pas à être intrusif. Il est... Cependant rare qu'un humain s’intéresse à cette langue, guerre ancestrale oblige malheureusement... » Oui malheureusement. Le mot était sincèrement pensé. « Je suis surpris et admiratif d'une telle initiative de votre part. » Elle était une humaine. Elle portait un collier qu'il avait vendu à un vampire et qui lui était revenu, à elle, pour il ne savait quelle raison. Elle lisait de l'elfique. Elle semblait être une affranchie de l’apartheid entre les diverses races peuplant Armanda. Au fond, ils avaient probablement cette ouverture d'esprit en commun. La Triade n'était-elle pas l'union d'un vampire, d'une elfe et qu'une humaine ? Une belle fratrie, utopique pour certains, mais réelle au quotidien pour ses membres.
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MessageSujet: Re: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeSam 4 Oct 2014 - 13:36

D’abord gênée d’être surprise si peu présentable, elle se détendit légèrement en entendant l’inconnu la rassurer. Bien qu’il ne finisse pas sa phrase, Ambre hocha la tête en comprenant qu’il avait probablement l’habitude de devoir interrompre les gens dans leurs activités afin de leur ramener les commandes oubliées. Ce ne devait pas être très amusant pour lui, de se sentir toujours un importun sans éducation… Elle accepta ses excuses avec un pâle sourire qui n’atteignit pas ses yeux, toujours tristes. Difficile de chasser sa colère et son chagrin qui continuait à bouillir dans ses veines, mais le nouveau venu semblait gentil et plein de bonnes intentions, aussi répondit-elle à sa révérence par l’une des siennes, dans un mouvement souple et élégant qui révélait l’habitude de saluer ceux dont le rang était au-dessus du sien. Sa mère avait toujours voulu qu’elle connaisse les bonnes mœurs, comme ses frères d’ailleurs, afin qu’elle ne salisse pas la réputation de sa famille mais surtout qu’elle ne s’attire pas les foudres d’un quelconque noble. La parole de la fille de guérisseurs contre celle d’un être de haute naissance ne valait rien. Et cette protection maternelle veillait sur elle autant que le faisait la présence quasi-constante des membres masculins de sa famille. Un instant, la demoiselle se laissa aller à imaginer la douce présence de sa génitrice à ses côtés, son regard tendre et inquiet posé sur elle, avant de se demander ce qu’elle penserait de la situation dans laquelle sa fille s’était mise. Probablement lui donnerait-elle des conseils, déplorant ces évènements mais sans se montrer dure pour autant, la prenant même dans ses bras pour apaiser ses craintes et doutes. Ambre retint un soupir, déprimée. Cela faisait bien longtemps que les siens ne lui avaient pas manqué si cruellement. Elle se sentait profondément seule, et l’était. Et cette solitude lui crevait le cœur aussi efficacement qu’une pointe d’acier. Elle n’avait plus sa place, ici. Elle ne l’avait jamais vraiment eu, en réalité, mais maintenant, c’était plus que cela. Elle était isolée de ceux de sa race, n’appartenant ni vraiment aux humains ni réellement aux vampires. Peut-être serait-il temps de réellement s’éloigner, de prendre congé. Mais elle n’en avait pas encore la force.
Revenant au visiteur sur lequel elle peinait à se concentrer, elle pinça les lèvres de honte avant de tracer rapidement quelques mots pour lui répondre.

- Non, je vous remercie, elles me suffiront amplement, ne vous inquiétez pas. Inutile de gaspiller de précieuses denrées, je me chargerai de les préparer dès demain matin. Je suis profondément désolée de les avoir ainsi oubliées.

D’autant que ce n’était pas du tout dans ses habitudes d’agir ainsi. Elle était parfois distraite, mais les plantes étaient la base même de sa vie. Elle vivait pour elles et par elles. Sans la possibilité de réfléchir à divers mélanges, potions guérisseuses, sa vie serait beaucoup trop triste. Encore plus qu’à présent.
Le regard azuré tourné vers le livre elfique posé sur le lit, Ambre hocha timidement la tête à son évocation de cette langue si belle mais tellement complexe.

- Je l’apprends, mais je crains de guère être douée pour cela.

Elle haussa les épaules en un geste fataliste qui ne lui ressemblait guère avant de reprendre sa plume et de poursuivre sur les propos d’Aldaron.

- Les elfes et les humains n’ont plus vraiment de reproches à s’adresser l’un l’autre, et je pense qu’il est dommage que le passé vienne anéantir le présent avant même qu’il se construise. Votre langue est belle, après tout, et pleine de rêves.

Les siens, du moins. Ceux qui avaient peuplé son esprit pendant si longtemps, et survivaient tant bien que mal aujourd’hui encore. Peut-être cette formulation pouvait-elle paraitre incompréhensible aux yeux de son interlocuteur mais cette idée ne l’effleura même pas. Ses pensées étaient ailleurs, perdues dans de mystérieuses nuées intérieures, mais ses lèvres trouvèrent toutefois la force de prononcer ce mot si beau et si simple, l’un des seuls que les aléas de son totem lui permettaient de formuler sans buter dessus.

-Merci.

Un élan de gratitude la saisit tandis que l’elfe manifestait son admiration pour son initiative. C’était la première fois que quelqu’un semblait si sincèrement ressentir un tel sentiment respectueux à son égard, ou du moins la première où elle s’en apercevait. Et c’était profondément gratifiant. Embarrassant, certes, mais cela avait de quoi lui tirer un éclair de sourire sincère.
La guérisseuse eut un instant d’hésitation puis, faisant fi, exceptionnellement, des bonnes manières, elle s’approcha, attrapa le bras d’Aldaron et le mena jusqu’au it pour le faire assoir dessus. Après quoi elle fit de même et, prenant le livre sur ses genoux, le feuilleta rapidement pour trouver la page qu’elle souhaitait.

- Que signifie ce mot ?

Le doigt pointé vers l’un des termes, elle leva vers lui un regard sérieux, attendant sa réponse.

- Pardonnez-moi si je vous importune mais vous êtes le seul qui peut m’aider. Je le retrouve régulièrement, et je ne parviens pas à comprendre sa définition.

Elle espérait qu’il ne lui en voudrait pas de lui voler ainsi quelques minutes, et ne se vexerai pas le moins du monde s’il désirait partir de suite. Mais il était un elfe, le mieux placé, donc, pour l’aider dans sa quête du savoir.
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MessageSujet: Re: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeDim 5 Oct 2014 - 19:47

L'elfe commença à s'intriguer du fait qu'elle ne parle pas et que chacun de ses mots devaient être écrits plutôt que prononcés et il devait s'efforcer en lecture. Non pas que ça le dérange, mais patienter sagement en silence pendant qu'elle écrivait brisait un peu l'harmonie d'un dialogue. Alors il tâchait de combler ce silence et contemplait le visage de la demoiselle. Elle était mignonne, il devait bien l'avouer. Il avait le sentiment néanmoins de voir l'ombre de la tristesse et de la colère dans ces yeux azurés qui lui faisaient face. Elle souriait pourtant, faiblement. Le genre d'action qu'ont ceux qui veulent voiler leur souffrance sans y parvenir. C'était peine perdue mais elle essayait encore. Il lisait sa réponse. Voilà qu'elle s'excusait encore. Il roula des yeux avec amusement. Il n'y avait pas eu de gravité dans ses actes. Une question lui effleurait cependant l'esprit : elle avait certes eu une mésaventure, mais elle était une herboriste, le genre de personne à vivre en harmonie avec les plantes. Comment avait-elle pu oublié ? Est-ce que cela avait un lien avec ce qui assombrissait son regard ? Ses prunelles étaient si ternes, il aurait voulu la voir rire de bon cœur pour que ses yeux scintillent de mille éclats. C'était-ce donc pas sa mission, lui, Aldaron ? N'était-il pas l'enfant de la vie ? Lui qui avait connu une existence d'humain avec la longévité d'un elfe. Il avait leur rythme, il avait délaissé au loin la lenteur du beau peuple : elle ne lui correspondait pas. Lui, il était plus fantasque. Il était plus vivant, plus vibrant, bien moins sage.

Il apprit que l'herboriste apprenait l'elfique. Curieuse action qui valait son mérite. La langue des elfes était complexe et trop souvent figurée. Le sens ne s'imposait pas d'emblée. Il fallait parfois du temps pour en comprendre l'essence profonde. Mais du temps, ça tombait bien, les elfes en avaient à revendre. Pas les humains. Voilà pourquoi il était étonnant de voir que déjà on s'y intéressait, et qu'ensuite on acceptait la difficulté de ce peuple. Cela, de toutes évidences, Ambre l'avait très bien cerné. Elle disait que cette langue était pleine de rêves, Aldaron aurait pu appeler ça de la souffrance. « Les humains ne comprennent jamais totalement le sens véritable de ces paroles. Quelques hommes d'un âge avancé, après mûre réflexion, parviennent enfin à déceler le secret de ces arcanes qu'ils avaient lu autrefois dans leur jeunesse. Moi-même, après tant d'années à vivre parmi les hommes, il me semble avoir oublié comment faire pour comprendre la profondeur de ces textes. Si tant est qu'on convienne que je l'ai un jour su, jadis. » C'était une époque si lointaine pour lui. Tant de jours et de nuits s'étaient écoulées depuis lors. Le monde avait changé, tout en restant toujours de même. Mais lui, il n'était plus un elfe. Il avait leur longévité, leur beauté, leur grâce et leurs oreilles pointues, il n'avait plus le mode de vie de ce peuple depuis bien longtemps. Dans son esprit il était un homme et son corps lui imposait encore d'être un elfe. La voix de la jeune femme le sorti brusquement de ses pensées : « Vous... Vous parlez ? » demanda-t-il interloqué. Il avait pourtant fini par se dire que cette petite, aussi mignonne soit-elle, était sombrement muette.

Il se fit embarquer sur le lit d'Ambre et fit de gros yeux. Il avait connu bien des draps et bien des bras, bien des corps de femmes dans toute leur splendeur mais... Jamais on ne l'avait mis au lit aussi rapidement après une rencontre ! Elle y allait un peu vite tout de même, il était certes ouvert à ce genre de chose, mais en général ses ébats n'étaient que le fruit d'une longue amitié ! Ils faisaient connaissance, parlaient longuement, passaient de bons moments ensembles, puis des extases ensembles... Mais quand même pas le premier soir ! Quoique... Ça lui était déjà arrivé. Et plus d'une fois en fait. Ah non, c'était juste une histoire de livre. Son cœur s'apaisa et il posa son regard couleur émeraude sur l'ouvrage en langue elfique. « C'est... » Il connaissait l'elfique, il connaissait la langue des hommes... Mais le passage de l'un à l'autre ne s'était jamais fait pour lui : soit on parlait elfe, soit on parlait homme. Les équivalences étaient houleuses et bien trop approximative. En traduisant dans une langue ou dans une autre, ça perdait de sa valeur, de son sens profond. « Du sang. » C'était ce qu'il avait trouvé de plus proche en tout cas. « C'est sombrement amusant que vous le retrouviez régulièrement. » fit-il gravement, avec un brin d'ironie dans la voix : « Et si peu étonnant finalement. L'histoire s'écrit toujours avec du sang, qu'on traite de guerre, de massacre vampirique, ou de romantique sacrifices. On trouve parfois plus de ce liquide vital dans les ouvrages elfiques que dans ceux vampiriques. C'est à s'y perdre et à s'y demander qui sont les véritables assoiffés. »

Il eut un petit sourire, dans le coin des lèvres, le regard lointain et pensif. Puis ses yeux se posèrent à nouveau sur le collier de la jeune femme. Il tendit délicatement une main pour en prendre le médaillon dans sa main. Elle l'avait bien entraîné dans son lit pour pouvait bien toucher ses ornements ! « Ce n'est pas à vous que j'ai vendu cet objet. » souffla-t-il, pensif avant de relever son regard et de le plonger dans les yeux azurés de la botaniste. C'était à Lorenz Wintel. Il savait à présent à qui le Prince Noir avait offert cette protection en cadeau. Il n'aurait jamais pensé trouver si vite. D'ordinaire, il mettait des mois ou des années avant de percer le mystère d'une vente faite. En général, il savait ainsi beaucoup de choses rien qu'en regardant ce que les gens avaient sur eux. Parfois, il retrouvait la bague vendue à un homme non pas au doigt de sa femme mais à celui de sa maîtresse. Les gens n'avaient pas besoin de lui donner ses secrets, il en était le garant involontaire. Il savait ainsi beaucoup de choses.

« Vous auriez été à votre place dans la Triade. Vous être une humaine, qui apprend l'elfique avec le songe qu'un jour l'union face notre force et vous êtes la protégée d'un vampire. Et pas n'importe quel vampire. Le Prince en personne. » Il la fixait toujours, il ne la lâchait pas du regard. Il laissa retomber le médaillon d'ambre sur la poitrine de la jeune femme. « Une larme d'Ambre. J'aurai presque pu m'en douter, rien que pour la beauté de la chose. » ajouta-t-il doucement avec un faible sourire. Triste sourire. Elle lui ressemblait beaucoup au final. En dehors de la Triade, il n'était pas commun de rencontrer ce genre de personne. « Vous espérez la paix, n'est-ce pas ? Est-ce cela qui vous rend triste et en colère ? » Le ton de sa voix était posé et chaleureux bien que grave.
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MessageSujet: Re: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeDim 12 Oct 2014 - 15:07

Complexe, nul doute que le langage elfe l’était. Difficile, vacillant comme la flamme d’une bougie que l’on cherche à emprisonner entre ses mains, domptable par seulement de la patience, de l’envie et du temps. Mais Ambre avait les trois, et si sa vie ne se résumerait qu’à apprendre et soigner, elle l’accepterait. Il y avait bien pire après tout… Et si l’elfe qui lui faisait face, Aldaron comme il avait dit s’appeler, l’aidait même juste une fois dans sa tâche, ce serait avec grand plaisir que la jeune fille apprendrait d’un membre même de ce peuple mystérieux. Elle hocha la tête avec compréhension, sachant qu’elle ne parviendrait jamais totalement à maitriser parfaitement ce langage. Peut-être pourrait-elle tout au mieux être capable de conversations normales et banales avec des elfes, mais comprendre le sens profond de leurs mots, sans doute pas. Peu importait, elle s’en contenterait. Cela apporterait à ses journées un but et un rayon de soleil qui lui manquaient, tous deux, cruellement aujourd’hui.
Mais le commerçant réussit toutefois à la défaire en partie de sa tristesse tandis qu’il s’étonnait de l’entendre parler. Sa surprise était véritablement comique, et Ambre ne put retenir un léger rire amusé en le voyant. Bien sûr, il avait dû du croire qu’elle était muette ! Après tout sans doute aurait-elle pensé de même, et le fait qu’il y ait plus d’enfants en temps difficiles qui le soient qu’ordinairement n’aidait pas. Les traumatismes psychologiques étaient tout autant dangereux qu’un problème de naissance ou qu’un malheureux accident… Elle pencha la tête, ne sachant comment lui répondre avant de décider de s’exprimer oralement, qu’il comprenne ses difficultés. Elle laissa passer un silence le temps de rassembler tous ses mots, tous ceux qu’elle parvenait à capturer rapidement de la lisière de sa mémoire, avant de de prendre la parole timidement.

-Oui. Mais je… elle fronça le nez avant de se reprendre : e mien totem mal marche.

D’accord, c’était de plus en plus incohérent ce qu’elle disait. Finalement elle devrait peut-être laisser tomber la solution de facilité qu’elle avait trouvée. Soufflant son agacement, elle leva doucement une main pour lui demander de lui laisser encore un peu de temps et retenta son expérience.

-Mon totem… a un problème.

Voilà, c’était mieux, c’était simple, c’était compréhensible. Elle se frotta la tempe en soupirant, fatiguée de cette magie qui posait problème, avant d’écarter ce souci d’un geste mental. Avant que son interlocuteur ne reparte, elle souhaitait obtenir une aide sur une traduction qui posait problème. Et comme elle n’irait pas voir Lorenz pour lui demander… Sans songer aux idées déplacées qui pouvaient traverser l’esprit du jeune homme qu’elle tirait vers le lit, elle s’assit innocemment à côté de lui et tira son ouvrage sur ses genoux avant de pointer du doigt son souci. Lui devait le comprendre. La traduction n’était toutefois pas celle espérée, et elle le fixa un instant sans rien répondre.

-Sang ?

Elle rebaissa les yeux vers le mot concerné, le gravant dans ses prunelles. Brusquement, tout semblait moins magique. Elle en avait assez du sang, assez de la violence… et assez des vampires. Car son esprit faisait le lien, bien malgré elle, avec l’étrange équation du sang=vampire=Lorenz. Et l’idée que les elfes ressemblent finalement, par ce mot, à ces dentus, lui déplaisait royalement. Même s’ils n’étaient pas tout à fait responsables de leur histoire. Elle s’interrompit toutefois dans ses réflexions quand il reprit la parole et attrapa le pendentif qu’elle portait. Elle aurait peut-être dû l’enlever, sans doute même, mais après tout il était une protection contre une possible agression d’un sang-froid. Elle avait réprimé son geste de recul lorsqu’il avait tendu la main et sans doute ne l’avait-il pas percut, mais son trouble lui fit baisser les yeux en l’entendant parler de la protection du Prince. Il ne savait pas. Il ne pouvait pas savoir. Il ne le devait pas. Mais c’était étrange de voir comme un simple inconnu pouvait être blessant sans même s’en rendre compte, et sans le vouloir. Une larme d’Ambre, une vraie, perla au coin de ses yeux en entendant sa question, avant de rouler doucement, mutine, sur sa joue veloutée. Elle avait envie de parler à quelqu’un, besoin même.

-Oui… Non…

Elle inspira profondément, relevant la tête pour regarder droit devant elle. Fixer le mur qui lui faisait face. Puis dans un mouvement souple mais nerveux elle attrapa ses feuilles et griffonna nerveusement ses pensées, les mots se succédant sous sa plume sans qu’elle ne cherche à les maitriser.

-Je l’aurai voulu. Mais on a montré que c’était impossible et que je ne devais pas y croire, que j’étais une enfant. J’étais sa protégée, mais mes rêves se sont brisés dessus. Je voulais que le continent soit en paix, que les gens soient unis, mais il n’y a partout que de la souffrance et de la cruauté et personne ne souhaite réellement changer cela. Je suis guérisseuse mais il y a trop à soigner. Je ne croyais pas que cela serait ainsi. Je ne sais plus par où continuer.

Elle releva sur lui un regard intensément triste et déçu. Comprenait-il, ce qu’elle ressentait ? Goûtait-il la même amertume de la vie ?
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MessageSujet: Re: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeJeu 16 Oct 2014 - 21:15

L'elfe laissa la dame aux plantes prononcer sa phrase correctement. Il était patient comme il convenait de l'être. Il aurait peut-être pu être père : étrange comme il avait fui cette responsabilité il y a plus de 400 ans. Il acquiesça doucement de la tête, lui faisant savoir qu'il avait bien compris d'où venait son problème. Il était bien heureux que sa malédiction ne soit pas la même que celle d'Ambre. Il n'était pas un très bon combattant et la parole était sa seule véritable arme. L'en priver aurait été gravement handicapant pour lui, et même pour le marché noir. C'était pourtant l'un des plus importants nerfs de la guerre.

La version qu'il lui fit ne sembla pas combler la jeune femme. Il aurait peut-être pu édulcorer ce mot brutal. Il aurait pu révéler quelque chose de moins déchirant, de moins tranchant. Mais il s'agissait bel et bien de ce mot. Il aurait voulu lui concéder une toute autre signification si cela avait pu rendre Ambre moins malheureuse. Il n'en avait aucun. Chaque race d'Armanda baignait dans le sang. Nul n'avait les mains propres, nul n'était épargné. Là où il y avait de la vie habitait la mort. Il s'agissait là comme deux sœurs jumelles que rien, dans la destinée, ne pouvait séparer.

Il cessa de parler lorsqu'il vit cette pure larme naviguer de manière hasardeuse sur la joue de l'humaine. Il n'avait pas présumé être en train de la poignarder à vif. Il s'en désola et la laissa rédiger. Il la contempla, longuement, cherchant en elle ce qui avait pu faire de cette humaine la protégée du prince vampirique. Sa beauté ? Absolument. Ambre n'avait pas la splendeur des elfes mais il avait connu des humaines bien moins charmantes qu'elle. Sa douceur ? Il avait incontestablement du mal à concevoir qu'un grand Lorenz Wintel puisse fondre devant les idéaux de ce monde uni et utopique que ne serait jamais Armanda. Qu'était-ce d'autre ? Pour un humain, il y aurait eu mille et unes raisons de devenir fou d'Ambre. Pour Un vampire comme le Prince, les possibilités réelles se réduisaient drastiquement, eu égard des hauts faits destructeurs de Lorenz.

Il resta quelques secondes à la regarder, puis finit par lever sa main sur le visage d'Ambre pour essuyer ses pleurs. Sa peau était douce et velouté. Cette texture lui rappelait pourquoi il aimai tant les femmes : « Ne pleurez pas Ambre. Armanda se complaît dans le sang et les larmes. Ne l'abreuvez pas, je vous en supplie. Il n'a jamais été mon désir que de vous blesser. » souffla-t-il sur un air tellement triste et lointain qu'on sentait combien ça lui déchirait le cœur. Il abaissa ses yeux verts sur le texte qu'elle venait d'écrire. Ils restèrent dessus bien après la fin de sa lecture, quelques secondes, avant qu'il ne les redresse vers elle, se plongeant dans le regard intense qui lui faisait face. Il demeura silencieux, cherchant comment lui répondre : il l'avait déjà faite pleurer une fois, il ne voulait pas commettre un nouvel impair.

« J'avais 100 ans lorsque j'ai quitté le Royaume des Elfes. Tous en eux, leurs mœurs et leur façon de penser, m’écœurait. Je suis parti. Et j'ai vécu à Gloria, parmi les hommes. J'y ai découvert des êtres différents, toujours aussi imparfaits... Mais ils convenaient mieux à ce que j'étais. Je n'y ai jamais trouvé de satisfaction véritable. Rien ne ferait que je retourne parmi mon peuple de naissance et pourtant, je n'étais pas heureux où j'étais. Avec les hommes, je vivais comme un immortel. Mes amis mourraient, l'un après l'autre. Ils périssaient et je restais, encore, veilleur de leurs générations suivantes. Ceux que j'aimais disparaissaient. Comment puis-je être heureux, me suis-je demandé. Il n'y avait en ce monde que des guerres et de la haine, d'un bout à l'autre de cette maudite île. Qu'importe où je voyageais, c'était de nouveaux visages, de nouveaux êtres, mais toujours le même table, toujours la même trame de fond. J'ai mis longtemps à l'accepter, mais une fois cela fait, Armanda m'apparaissait sous un nouveau jour. J'occultais le paysage et je voyais près de moi des hommes et des femmes avec leur histoire et leur cœur. Que certains me rejettent et je les renvoyais au loin, comme faisant parti de cet horrible décor et je gardais près de moi, ces êtres que je chérissais et avec qui je pouvais sourire. Ils sont mon souffle de vie, mon éternel espoir. »

Il poussa un soupir et prit doucement dans ses mains fermes et chaudes celles de la demoiselle. C'était une manière de faire passer le message plus sincèrement : « Ambre, je ne vous ferai pas l'affront d'un mensonge. La paix ne sera jamais. Mais pieux rêveurs que nous sommes, vous et moi, avons une chance que notre songe s'incarne. En bien moindre proportion, je vous l'accorde. C'est une chance tout de même. Il n'appartient qu'à vous d'être heureuse, de prendre près de vous les gens qui vous acceptent et de rejeter au loin ceux qui vous sont nuisibles. Les elfes m'étaient nuisibles, je les ai fui avant qu'ils ne m'étouffent. On n'a qu'une seule vie, Ambre et la vôtre est plus courte que la mienne. J'ai mis 100 années à réagir et vous n'aurez pas ce temps là. Que voulez-vous ? Que vous dit votre cœur ? Si c'est la guerre qui vous rebute ne restez pas à Aigue-Royale. Cette ville va être un tombeau, tôt ou tard. Si c'est auprès du Prince Noir que vous voulez être, restez et acceptez votre choix. Vivez le pleinement. Si c'est la cause rebelle que vous voulez embrasser, vivez pour cela et laissez cette voie vous guider comme une étoile. Votre vie est si courte, vous n'avez pas le temps de vous perdre. Mais si c'est après la paix que vous courrez, votre fuite est vaine. Il vous faut accepter Armanda telle qu'elle est. Le tableau n'est pas aussi noir que vous le peignez. Je... Ne connais pas pleinement votre situation. Je ne saurai vous guider sans avoir toutes les cartes en mains. » Qu'elle lui fasse voir son jeu ou il faudrait qu'elle décide de sa mise toute seule. Aldaron avait servi de guide à bien des humains, tout simplement parce qu'il était le recueil de milliers d'histoires d'hommes et de femmes. Il le connaissait bien les humains, mieux que les elfes, paradoxalement. Il l’invitait à lui conter son histoire mais ne la forcerait jamais si elle ne le désirait pas. Il relâcha doucement ses mains, le regard devenu ténébreux. Il n'aimait pas qu'Armanda ronge ainsi ses habitants. C'était sa faute à elle, cette île maudite.
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MessageSujet: Re: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeJeu 23 Oct 2014 - 17:47

La vraie raison de ses pleurs, Ambre les ignorait. Ou plutôt ne l’avouerai-t-elle pas à Aldaron, aussi gentil et délicat soit-il. Lorenz l’avait rejeté, purement et simplement. C’était peut-être un peu de sa faute, certes, mais ce n’était pas parce qu’ils n’étaient pas ensemble qu’il devait cesser purement et simplement de la voir ! A moins bien sûr qu’il ne la considère que comme un jouet, et dans ce cas… Et bien dans ce cas c’était bien fait pour elle, elle aurait dû s’en apercevoir plus tôt. Mais cela ne l’empêchait pas de se sentir profondément touchée par ce que lui disait l’elfe assit à ses côtés. Il avait deviné, mais sans se rendre compte que cela était du passé. Il comprenait sans vraiment comprendre, en fait. Mais ce n’était pas de sa faute, le pauvre ne faisait qu’essayer d’aider. Même si pour tout résultat ne tombait qu’une petite perle d’eau claire sur la main de sa propriétaire ; laquelle releva la tête pour épargner le précieux ouvrage sur ses genoux. Avant de tressaillir au contact de la main sur sa joue. Ce n’était pas désagréable, et elle savait que l’intention n’était que pure gentillesse, mais malgré tout…ce contact était peut-être de trop. Non pas qu’elle le rejette totalement, d’ailleurs passé cet instant elle s’en voulu qu’il puisse croire qu’elle se méfiait de lui par ce geste. Essuyant elle-même d’un geste nerveux ses yeux embués, elle lui adressa un pauvre sourire en l’écoutant, appréciant simplement d’écouter la chaleur de sa voix avant qu’il ne prenne ses mains dans les siennes. Elle se sentait presque en compagnie de son frère et, pendant quelques instants, un souvenir se superposa à la scène présente.

« Jessyan ? Jessyan, viens voir ! ». Des sanglots dans la voix, la petite Ambre appelle éperdument son ainé, cherchant auprès de lui une main secourable et une épaule solide. Aussitôt le jeune homme accourt, s’arrêtant avec surprise devant sa petite sœur si fragile agenouillée dans la boue devant un lapin mort, pris dans un collet. Aussitôt, il comprend et, d’un geste doux et plein d’amour, il emmène la fillette amène lui, la raccompagnant chez eux. Là, il lui sert un verre de lait avant de s’assoir sur le banc, à ses côtés, et en prenant ses mains dans les siennes, il prend le temps de lui expliquer la raison de cette vision. « Tous les êtres doivent manger, Ambre, et pour manger, ils doivent eux aussi s’éteindre doucement. Tout le monde rencontre Mort, tu le sais bien, et ce lapin comme tant d’autres êtres vivants a vu son dernier jour arrivé, mais tu ne dois pas être triste pour cela. Il a peut-être sauvé des vies… Crois-tu qu’il aurait fallu laisser mourir de faim une famille entière ? Parfois il y a des choix difficiles, mais c’est comme cela que l’on vie, Ambre. Les lapins comme les hommes finissent un jour par nous quitter ». Et voyant que ses sages paroles de jeune homme ne semblent pas satisfaire la petite fille de dix ans, il la prend dans ses bras pour la bercer doucement, espérant qu’elle ne perdrait jamais, malgré tout, sa sensibilité si touchante, tandis qu’elle-même respire la tendre protection familiale ainsi offerte.

Cela ne dura que quelques instants et, de l’épaule de son frère, la vue de la jeune fille se refixa sur le visage d’Aldaron et elle eut un geste de recul trahissant son étonnement tandis que l’incrédulité se peignait sur ses traits :

-Vous… Comment ?

Se reprenant, elle lui exposa clairement la question qui l’étonnait et pour laquelle elle ne pouvait que se sentir triste pour le jeune homme ‒enfin, pour l’elfe.

-Comment acceptez-vous de voir ainsi mourir tous ceux pour qui vous éprouvez de l’affection ? N’est-ce pas cruel pour vous ? Vous êtes extrêmement courageux pour l’accepter, on finit par se lasser même de la plus belle des table si ceux qui nous manquent n’y sont pas assit.

Elle posa sur lui un regard empli de respect et de compassion avant de poser une main sur son avant-bras. Cela lui faisait-il aussi du bien, à lui, de s’exprimer ainsi ? peut-être, à moins qu’il ne cherche qu’à la rassurer. Se reprenant, elle réfléchit un instant à ses questions avant d’y répondre.

-Mon cœur est fatigué, mais je crois qu’il me dit de tenter de récupérer ma liberté, de m’éloigner. Le prince ne me considère que comme un jouet, visiblement, et je suis mortel alors que lui perdurera bien longtemps après moi. Je dois partir je crois, mais pas tout de suite, pas maintenant je veux auparavant aider autant de gens qu’il m’est possible de le faire ici.

Elle avait des patients qui comptaient à ses yeux et qu’elle ne souhaitait pas abandonner ainsi. et surtout, surtout, elle avait peur de s'éloigner ainsi, seule, dans l'inconnu.

-Je ne cherches pas la paix complète, seulement le moins de conflits possible. Je sais que jamais nous n’aurons une terre vierge de tout conflit, mais j’espère qu’un jour il y aura moins de souffrance qu’aujourd’hui.

Elle soupira et lui adressa un nouveau sourire, cette fois plus résigné qu’autre chose, avant que sa curiosité ne la pousse à en chercher davantage sur cet être si gentil.

-Comment vous êtes-vous retrouvé au marché noir ?
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MessageSujet: Re: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeDim 26 Oct 2014 - 11:15

Lorsqu'elle eut ce geste de recul, sans raison apparente aucune, l'elfe jeta un rapide coup d’œil derrière lui. Rien. Rien d'autre que le mur. Qu'avait-elle pu voir qui la fasse sursauter ? Il l'interrogea du regard sur la cause de ce sursaut, mais se laissa bien vite emporter par les questions de la botaniste : il n'osa pas l’interrompre pendant qu'elle écrivait. Silencieux, il se garda d'intervenir, sa question imprononcée resta en suspens, avant de se perdre dans le néant. « Avais-je d'autre choix que d'accepter ? » répondit-il par une autre question, rhétorique cette fois. La réponse s'imposait d'elle-même. Il n'avait pas eu le choix. Quand il fallut avancer, il avait deux possibilités : soit rester dans le passé et sombrer, soit orienter son regard vers l'avenir et rester droit, et presque aussi froid que de la pièce. La première ayant été purement inenvisageable, la second s'était révélé être la seule issue à son existence.

« J'ai... Tenté de rentrer au Royaume Elfique. Avoir des amis qui puisse vieillir à la même vitesse que moi. Mais à bien y réfléchir, j'ai trouvé préférable d'être parmi ceux qui ne m'appellent pas l'Indigne, fussent ces camarades aussi éphémères d'une brise. Ils me transportent à leur manière. Même bien des années après leur mort. Ils sont toujours là. Ma table ne sera jamais vide. C'est en cela que je me console. Je suis comblé de la partager avec vous ce soir. Peut-être ne vous reverrai-je jamais, vous m'aurez été, le temps d'un soir, d'une charmante compagnie. » Ses yeux verts restaient fixés sur elle, avec une certaine douceur. Il avait gardé cette habitude de regarder les gens à qui il parlait. Il était même capable de mentir à travers eux, bien malheureux ceux qui pourraient penser que les yeux étaient la porte de l'âme. Néanmoins, il ne mentait pas à Ambre. Il n'en avait aucun intérêt. Ça aurait même été malvenu. Il était sincère avec elle. Il n'en parlait que peu. En essayant de la rassurer, il soulageait aussi son propre cœur. Deux bienfaits en une action. Il avait sacrément rentabilisé sa soirée. Il sentit la main de la jeune femme se poser sur son avant bras. Par son regard, il la remerciait de s'en inquiéter. Il occultait si souvent cette plaie pour ne pas en souffrir qu'il en oubliait parfois la triste réalité. Il se mit à lire ce qu'elle écrivait à nouveau.

La relation entre Lorenz et Ambre se dessinait progressivement à mesure qu'il conversait avec elle. Elle était sa protégée, mais ne l'était plus ? Un jouet entre les mains du prince, voilà qui était une bien fâcheuse et cruelle position. Si tel était le cas, il ne pouvait que comprendre cette larme. Il n'était pas amusant être le jouet de quelqu'un autre, mais être celui du Prince Noir ! Elle se sentait trahie et elle... Voulait tenter de reprendre sa liberté ? Ne l'avait-elle pas ? Il tâcha de rassembler ses idées dans l'ordre. Prisonnière du peuple vampirique : Lorenz n'était pas le premier et ni le dernier à faire des captifs et des esclaves. Lorsque Lorenz lui avait parlé d'Ambre sans la citer, il avait cru comprendre qu'elle lui était précieuse : il désirait même mettre entre ses mains un objet à utiliser contre un membre de son propre peuple. Et c'est là que la confrontation avec la situation actuelle était embarrassante. Eu égard de l'attention particulière que le prince réservait à Ambre (il était venu en personne au marché noir tout de même ! Il aurait pu envoyer quelqu'un d'autre si Ambre n'était qu'un simple jouet!), il ne comprenait vraiment pas comment tout avait pu se briser de la sorte. Et aussi rapidement surtout ! C'était le jour et la nuit ! A en croire la larme qui avait glissé sur sa joue, elle avait pour lui le même genre de sentiments pour Lorenz, comment des âmes qui s'appréciaient pouvaient se tourner le dos aussi brutalement ? Il avait du se passer quelque chose. L'un avait du vouloir tuer l'autre, ce n'était pas possible autrement !

« Pardonnez-moi... Je ne veux pas... Perturber votre jugement, Ambre, mais... Êtes vous bien certaine qu'il n'y a pas eu... Disons, un simple problème de compréhension entre vous deux ? Je n'ai jamais vu les grands de ce monde se déplacer à mon marché en personne pour... 'Un jouet'. » Il se mordit la lèvre inférieure, il ne voulait pas l'importuner, lui mettre le doute. Il ne voulait pas qu'elle y croit encore si c'était pour se casser les dents à nouveau et se faire encore plus de mal. « Si vous décidez de partir, je pourrais vous aider. Tout dépend de là où vous voulez vous rendre. J'ai de nombreux amis parmi les hommes qui, malgré la présence des alayens, me sont restés fidèles. Principalement à Gloria. » Ville à où il avait passé plus de 400 ans et où il avait côtoyé des familles sur plusieurs générations. « Je suis certain qu'ils accepteront de vous héberger le temps que vous trouviez une situation convenable. » Il songeait, entre autres, au grand argentier impérial lui-même. Un exemple parmi beaucoup. « Je peux vous trouver une solution le temps que votre cœur s'apaise. Vous n'aurez qu'à venir me solliciter, quand vous vous sentirez prête. Je vous rédigerai une missive à leur communiquer et ils vous affilieront à leur foyer sans nul doute » lui assura-t-il calmement, bien aise de pouvoir procurer une aide à cette plaisante sœur que la peine semblait consumer. Il acquiesça de la tête à son dernier écrit. C'était ce que voulait toute bonne personne. La réalité sera toute autre, il en était conscient. L'espoir le tenait que cette terre saigne moins qu'aujourd'hui, mais son expérience multicentenaire, il doutait que toutes ces guerres intestines cessent, ou se calment.

Il eut un léger sourire à sa dernière question. « Beaucoup disent que la Triade profite de la guerre pour faire des profits. C'est vrai. Mais savent-ils à quel prix nous payons ces bénéfices ? C'est Cercëe qui a eut l'idée du marché noir. D'où lui est venue cette idée, je l'ignore. Mais il a souvent eu des éclairs de génie. » Comme le jour où il avait décidé que la Triade quitterait Gloria pour se rendre plus au sud. Grand bien cela leur fit : l'Alaya débarquait sur les côtes nordiques. « Alors, nous en avons copieusement discuté. Nous avions fui la Magnifique, renonçant à tous ceux que nous connaissions. Il nous fallait un nouvel enjeu pour ne pas se laisser anéantir par le déchirement. Korentin Kohan n'est peut-être pas le meilleur des rois, mais il est bercé par une envie que je n'ai retrouvé chez aucun autre souverain. L'union des peuples. N'était-ce pas là la raison d'être de la Triade ? S'il y avait une cause que nous devrions défendre, n'était-ce pas celle-là ? Le marché noir a été une évidence, une conjoncture pour nous raccrocher à nos valeurs et nous battre enfin pour elles. » Un peu comme Ambre : elle voulait que les souffrances s'éteignent et en quittant les griffes de Lorenz, elle débuterait une nouvelle vie. Nul doute qu'elle suivrait la voie qui s'impose à elle comme une évidence et nul doute qu'elle apportera de la chaleur auprès des âmes torturées par la guerre. « Vos parents sont-ils également guérisseurs ? Botanistes ? D'où vous vient cet attachement aux plantes ? Chez les hommes, les compétences et les corps de métiers se transmettent de génération en génération... Et parfois elles émergent dans un milieu où on ne les aurait pas soupçonné de naître. » Et ça l'étonnait parfois. Les humains n'auraient de cesse de l'étonner d'ailleurs. Un forgeron au milieu d'une famille de médecins. Un homme de lettre dans une famille qui travaille la terre.
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MessageSujet: Re: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeVen 7 Nov 2014 - 21:35

Espérant qu’il ne poserait pas de question sur son recul involontaire, Ambre en profita pour poser quelques questions à Aldaron, cherchant à le comprendre. A savoir comment il était possible d’accepter une vie comme celle qu’il avait, où il cotoyait pourtant la mort bien souvent ; oh certes, il n’était pas le seul, mais dans son cas il s’agissait du dépérissement de ses proches, les uns après les autres, encore et encore. Etre un elfe ami des humains, voilà une bien cruelle situation. « Tout comme une humaine éprise d’un vampire… ». Chassant immédiatement cette petite voix insidieuse de son esprit, la jeune fille hocha la tête en entendant les paroles de son interlocuteur, le remerciant silencieusement. Oui, pour elle aussi sa compagnie était agréable. Ils ne se connaissaient pas, mais cela ne les empêchaient pas de parler à cœur ouvert ; ou peut-être était-ce justement parce qu’ils n’étaient pas intimes qu’ils pouvaient se permettre cela. Mais c’était réconfortant. De voir cette empathie, cette gentillesse chez des inconnus. Guérisseuse, Ambre le savait bien. Et c’était ce genre de réaction, justement, qui lui donnait envie d’aimer le monde entier et de le guérir de ses mots. Cette entraide qui existait quand on savait où regarder, elle faisait chaud au cœur et mettait à mal les idéaux barbares et cruels de certains guerriers. Non, il n’y avait pas que la conquête et le pouvoir, il y avait bien d’autres choses, tels que l’amour, certes, mais aussi l’amitié et la compassion simplement. Des choses qui faisaient se lever le soleil sur ce monde de nuit.

- Je suis… contente.. aussi. Mer..ci.

Elle lui envoya un regard plein d’encouragement pour cette vie difficile à laquelle il était confronté. Et dire qu’elle venait l’embêter avec ses problèmes… Elle en avait honte. Elle devait lui paraitre bien égoïste, à cet elfe si tolérant et compréhensif.
Détournant le regard sous son évocation à Lorenz, elle se mordit nerveusement l’intérieur de la joue sans en laisser passer le silence tandis qu’il continuait. Oui, peut-être avait-elle mal jugé, mal agit aussi. Problème de compréhension, mais pas seulement. De vision du monde aussi. De vision de leur relation. Mais après tout, elle était humaine, lui était vampire, rares étaient les rapports entre un membre de chacun de ces peuples qui soient durables, fiables, sincères, honnêtes et égaux. En fait, à sa connaissance cela n’existait pas. Du moins n’en avait-elle jamais rencontré ni entendu parler. Cela ne signifiait pas que c’était impossible, après tout il y avait beaucoup de choses qu’elle n’avait pas vu et en quoi elle rêvait, mais simplement que c’était…compliqué. Et probablement pas pour elle. Lorenz était un prince.

« Vraiment ? C’est très gentil, mais je ne veux pas leur causer le moindre dérangement. Je doute qu’ils aient besoin d’une charge supplémentaire. Ne vous inquiétez pas pour moi, je saurai me débrouiller et rester en vie. Je le suis toujours jusqu’à présent. »

Elle lui fit une grimace complice, sachant qu’il comprendrait ce qu’elle voulait dire. Elle avait survécu aux vampires, à l’esclavage, à la guerre, elle pouvait trouver à rester en vie dans les jours à venir, d’autant que si l’idée de partir lui trottait doucement dans la tête, ce n’était qu’un projet flou et incertain. En trois jours, elle avait eu beaucoup et peu de temps à la fois pour y réfléchir… Elle voulait être sûre de sa décision, l’inconnu ne l’effrayait pas vraiment mais… mais se trouver seule en pleine nature, sans aucun soutien possible, entourée d’ennemis, si. Sans savoir où aller…

« Si je pars, je viendrai vous dire au revoir. »

Elle rougit un peu, presque gênée de ces mots. Mais dans cette douceur elle retrouvait presque celle de ses parents. Parents auxquels elle n’avait jamais pu voir le visage avant de partir, jamais pu graver leur odeur en sachant qu’elle ne les recroiserait pas.

« D’où viennent vos marchandises ? Vous n’avez pas peur, que cela les mène jusqu’à Aigue ? »

Elle ne cherchait nullement à le juger, le critiquer, le condamner ou quoi que ce soit, elle était véritablement curieuse de savoir ce qu’il pouvait ressentir, à risquer ainsi sa vie pour fournir les rebelles en marchandises. Ce devait être dangereux, parfois. Ils vivaient une époque dangereuse, certes, mais il y avait certaines choses, certains actes qui mettaient davantage en péril. Elle-même ne risquait pas tellement, enfouie dans ces galeries au creux de la ville souterraine. C’était sans doute mieux ainsi, elle ne savait pas se défendre, mais il y avait surement bien du monde qui espérait de l’aide, là-haut. Une aide qu’elle aurait pu leur fournir, si elle avait été plus courageuse, plus forte.
A la mention de ses parents, elle sourit avec regret en tachant de retenir sa nostalgie, parlant d’eux comme si elle avait la certitude qu’ils étaient bien vivants.

« Oui. Ma mère était issue d’une riche famille de commerçants, mais elle était amoureuse des plantes. Elle a rencontré mon père grâce à cette passion, lui a donné toutes ses connaissances mais sa famille l’a rejeté car il était paysan. Ils sont tous les deux guérisseurs maintenant. Ils m’ont appris à aimer cet art, la nature et tous les êtres vivants. » Plus simplement, ils lui avaient appris à aimer, dans tout son ensemble. « Je n’aurai jamais voulu faire autre chose. J’aime ce métier. J’aime ce contact. Sentir que j’ai sauvé la vie de quelqu’un ou de n’importe quel autre être vivant, comme Gaïa. Mais vous connaissez aussi cette sensation, n’est-ce pas ? Vous sauvez les gens en leur fournissant de quoi vivre décemment. »

Comme quoi, il y avait des rapprochements entre de biens nombreuses professions qu’elle n’aurait jamais soupçonnées d’être proches.
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MessageSujet: Re: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeMar 11 Nov 2014 - 22:19

Le marchand était touché qu'elle fasse des efforts pour lui répondre de vivre voix, surtout lorsqu'il s'agissait de le remercier. Son totem déréglé le poussait à aller escroquer les gens. Fort heureusement, à trois totems saumon sous le même toit, la Triade avait pu échanger quelques conseils pour venir à bout de cette malédiction et la contrer. Aussi, il refoulait au loin toute idée d'arnaquer Ambre. C'était un travail de chaque instant où il se concentrait sur le présent et n'écoutait pas la petite voix dans sa tête qui, cruelle, lui conseillait de profiter de la situation pour lui soutirer quelques pièces d'or. Il était alors flatté qu'elle fasse autant d'effort pour lutter contre son totem à des fins positives pour son interlocuteur. Il lui adressa un léger sourire en réponse. Elle n'avait pas besoin de le remercier pour cela, mais il ne comptait pas l'en disputer. Aldaron ne lui apportait qu'un peu de sa présence, avec l'espoir qu'elle finisse par se sentir mieux. Tout comme il en avait lui-même besoin.

Il afficha un nouveau sourire, amusé par le refus qu'elle lui faisait. Il haussa un peu les épaules, d'un air de vouloir dire qu'il pouvait comprendre son refus. Elle ne voulait peut-être pas appeler à la charité. Vivre au dépens des autres étaient un mode de vie qu'il était difficile d'assumer. C'était d'une part, ouvrir le droit d'une dette qu'on ne pourrait peut-être jamais payer, et d'autre part, une certaine question d'honneur et de fierté. Néanmoins, si les hommes vivaient en communauté, c'était qu'ils avaient besoin des autres et se reposaient sur eux. Moyennant un prix. Lorsqu'on était pas boulanger, on obtient son pain non pas à la sueur de son front mais contre une pièce de monnaie. Ambre se sentait-elle à ce point dépourvue de moyen de paiement ? Craignait-elle de ne pas honorer sa dette et ainsi être mal perçue ? Mais au fond, qui lui parlait de dette ? N'y avait-il pas en ce monde des personnes bien intentionnées qui accepteraient sans l'accabler de reproche juste sa présence ? Combien de personnes solitaires ne donnerait pas un petit lit douillet à Ambre Orétoile juste pour le plaisir de passer une agréable soirée en sa compagnie près du feu ? Combien d'hommes et de femmes lui éviteraient les dangereuses nuits à l'extérieur par simple bon cœur ?

« Pourquoi... ? » souffla-t-il un peu troublé. « Pourquoi semblez-vous tellement persuadée de n'être d'un fardeau pour autrui ? Vous n'avez pas à rougir de votre personne. Vous me semblez dévouée aux autres... Comment osez-vous penser un seul instant que nul ne vous serait dévoué tout autant ? » De toutes évidences, Ambre était le genre de femme à ne pas s'imposer, à donner aux autres sans attendre de leur part un retour et lorsque celui-ci venait, elle refusait. Il fut ravi qu'elle revienne rapidement sur sa décision. « Vous me soulageriez. » Si elle venait la voir, il se sentirait mieux pour elle. Il lui ferait une missive et lui dirait auprès de qui elle pourrait s'adresser en son nom sans trop craindre un mauvais revers. Aldaron prenait un soin particulier à sélectionner ses véritables amis parmi ses nombreuses connaissances.

« Aigue-Royale sera tôt ou tard découverte. La majorité des marchandises viennent d'Althaïa. Ainsi que les fonds. D'ici à ce que l'Argentier de Fabius Kohan ne découvre des.... Détournements dans les caisses de la cité... Ce n'est qu'une question de temps. La Triade, par sa vigilance et sa discrétion ne fait que retarder une échéance certaine. J'ai beaucoup de relations, principalement à Gloria. Beaucoup de marchandises qui transitent pour nous à Althaïa viennent de la capitale même de nos ennemis. Drôle d'ironie, n'est-ce pas ? » Il s'en amusait. Il fallait bien qu'il prenne du plaisir dans son affreux et dangereux travail. Grâce un réseau pointilleux, tout ça se passait sous le nez de Fabius Kohan et du Prêcheur. « Pour le reste, c'est, pour mon frère Cercëe et moi, de longs siècles d’accumulations d'objets et d'artefacts provenant de tout Armanda. J'avais votre collier depuis bien des années... Recueilli directement au Royaume Elfique. Nous avions quitté Gloria bien avant le début de la guerre alayiene. Cercëe avait eu un mauvais pré-sentiment... Que Dracos le protège, il a eu raison. Nous ne sommes donc pas parti pendant la débâcle et notre déménagement serein nous permis de tout emporter avec nous. » Quitter Gloria avait été un déchirement pour lui. La rébellion avait été son nouveau souffle de vie. Cet engagement avait su apaiser sa peine.

Il apprit que les parents d'Ambre étaient eux-même guérisseurs. Voilà qui expliquait bien des choses. Les humains se ressemblaient beaucoup de l'un à l'autre. Leur passion n'apparaissait nullement au hasard. Il y avait toujours soit une éducation en ce sens, soit un élément déclencheur qui avait su les porter sur telle ou telle voie. « Si on veut... Votre métier est tout de même plus noble que le mien. » Elle soignait directement les gens. Elle leur donnait le droit de vivre encore. Aldaron était un marchand. Même s'il mettait du cœur à avoir toujours ce qu'on lui demandait, de la pièce la plus commune à celle la plus rare, même s'il veillait à avoir une certaine relation client pour qu'on revienne le voir, il restait un marchand. Il n'était pas devenu riche et ne faisait pas partie de la noblesse par charité. Il faisait certes, très bien son métier, et sa renommée dans le domaine avait fait de lui, l'homme idéal lorsqu'on avait besoin de quelque chose. Mais s'il donnait vraiment tout ce qu'il avait, il ne vivrait pas confortablement. L'elfe reposa son regard sur l'ouvrage écrit en sa langue maternelle.

« J'espère que vous continuerez votre lecture. La langue elfique est magnifique, pleine de sens. Il y a tant de sous-entendus dans les métaphores. Si vous êtes rêveuse, vous y prendrez plaisir. Ne vous rebutez pas sur le sang. Aucun peuple n'a les mains propres... Et aucun ne les a complètement souillées non plus. Le sang coule aussi dans vos veines Ambre, il vous fait vivre, il fait vivre les vampires aussi, d'une certaine manière. Sans sang, il n'y aurait aucune vie sur cette île. Un mal nécessaire, un bien certain. » Il caressa pensivement la couverture du livre qui lui rappelait ses études d'autrefois, au royaume du beau peuple. Cela lui semblait si lointain. Il secoua un peu sa tête, chassant ses souvenirs.

« Dites-moi... Pourquoi n'iriez vous pas rejoindre vos parents ? Parfois, un retour aux sources permet de prendre son envol. A moins qu'ils ne soient à Aigue-Royale ? »
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MessageSujet: Re: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeSam 15 Nov 2014 - 18:55

Pourquoi ? Bonne question. Mais elle ne voulait pas s’imposer dans une famille alors que celle-ci devait aussi subir les aléas de la guerre. Non, Ambre se refusait à cela, d’autant qu’en tant que rebelle elle était un danger pour quiconque l’hébergerait. Oh, sans doute les amis d’Aldaron étaient eux-mêmes contre l’empire de Fabius Kohan, mais tant qu’ils allaient bien, c’était qu’aucun soupçon n’avait été porté sur eux. Et l’arrivée soudaine de la guérisseuse pouvait fort bien faire basculer les choses et amener à eux des tracas dont ils n’avaient sans doute pas besoin. D’autant qu’elle avait grand mal à s’imaginer arriver devant la porte d’entrée d’une famille inconnue pour demander protection au nom d’un elfe qu’elle ne connaissait, finalement, presque pas. Néanmoins l’intention était gentille et la jeune fille préféra ne pas répondre afin de ne pas risquer d’offenser d’une quelconque façon que ce soit cet elfe qui ne voulait que son bien.
La discussion tourna toutefois rapidement vers la Triade et l’approvisionnement du marché noir et la guérisseuse hocha la tête avec un regard préoccupé en entendant la prophétie de son interlocuteur. Oui, hélas, Aigue Royal serait tôt ou tard découverte. Le plus tard serait le mieux, certes, mais la réalité n’en restait pas moins qu’il était impossible de rester cacher éternellement ici. Hélas. La guerre n’était pas finie.

« Je suppose que c’est souvent comme cela, pourtant. Le meilleur moyen de se cacher, dit-on, est d’aller dans l’antre même de son opposant. Sans doute est-ce aussi le meilleur moyen de se nourrir. Elle s’arrêta un instant, tournant vers lui son visage amusé par l’idée. Vous avez eu grande chance de ne pas devoir fuir en catastrophe. Votre frère a eu une bonne intention. Je crains malheureusement que beaucoup n’aient pas eu cet instinct et ne se soient trouvé pris de court par les évènements. »

Qu’ils soient marchands, guérisseurs ou bien d’autres choses, un grand nombre avaient dû être surpris par l’énormité de tout cela. Elle comprise, mais au moins était-elle à l’abri dans la ville souterraine.

« Je ne crois pas qu’il y ait de métier plus noble qu’un autre. Si l’un n’existait pas, les autres auraient du mal à pallier à cette absence et cela vaut, je crois, pour tous. Je peux actuellement exercer mon métier parce que j’ai la possibilité de m’approvisionner chez vous, sans cela je ne le pourrai pas. »

Ou bien elle risquerait sa vie à aller à l’extérieur cueillir les simples qu’elle pourrait trouver le plus facilement. Mais même ainsi, il lui manquerait des ingrédients sans parler du temps perdu. Après tout, lorsque sa mère avait quitté la famille riche dans laquelle elle avait été élevée, c’était pour exercer un métier qu’elle ne jugeait pas plus dégradant et elle avait toujours pris soin d’enseigner à ses enfants, plus tard, l’importance du respect des autres et notamment de leur fonction. Il fallait de tout pour faire un monde qui marche, et les critiques et insultes ne menaient à rien d’autres qu’à la guerre. Et Dracos savait que de guerres, ils en avaient bien assez comme cela. Alors non, Ambre n’était pas d’accord avec cette vision des choses. La noblesse était quelque chose qui n’avait rien à voir avec le métier. Elle venait de l’âme, et seulement d’elle, mais là encore, ce point de vue variait totalement d’une personne à une autre.

« Ne vous inquiétez pas, je ne pense pas l’arrêter. J’aime cette langue et j’aime l’apprendre, je veux davantage comprendre le monde qui m’entoure, malgré le sang qui ruisselle sur les murs et les morts qui jonchent le sol.»

Comprendre Lorenz aussi à la base, il avait été elfe un jour il ne pouvait avoir perdu toute caractéristique de ce peuple. Maintenant c’était simplement que… cela lui plaisait. Pouvait lui être utile. Etait simplement un rêve d’enfant.

« Mes parents sont »

Elle s’arrêta, la plume en suspend au-dessus de la feuille, ne sachant comment exprimer cela. Ses parents étaient quoi, exactement ? Morts ? Vivants ? Elle n’en savait rien. Et dans le deuxième cas, où avaient-ils trouvé refuge ? Pas à Aigue, c’était sûr, à moins bien sûr qu’elle ne les ait jamais croisés. Après un instant de réflexion, elle rajouta une négation devant son verbe et poursuivit sa phrase.

« Pas ici, et j’ignore où se trouvent à l’heure actuelle. Loin, je pense. Mais je ne saurai précisément les trouver. »

A moins que… Mais elle prendrait le temps d’y réfléchir. Plus tard.


HRP: Dernier post pour moi je crois, je te laisse conclure?
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MessageSujet: Re: Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Floraison noctune [PV Ambre] TERMINE Icon_minitimeMar 18 Nov 2014 - 21:18

L'elfe lut respectivement les réponse de l'humaine, avec la même patience qu'au début de leur discussion, même si cela était étrange. Ça rompait le fil d'une conversation normale, mais il commençait à s'y habituer, sans en entre surpris. Cela lui permettait de l'observer et de graver les jolis traits de son visage dans son esprit. Il la trouvait douce. Il était compréhensible qu'on puisse prendre cette perle pour protégée, il n'en demeurait pas moins vrai que lorsqu'on voyait Lorenz Wintel, il était difficilement imaginable qu'on lui prête des sentiments attentionnés. Si ça l'avait étonné lors de la vente avec le Prince Noir, ça le surprenait un peu moins aujourd'hui. Ambre était pleine de douceur et de finesse. Nul doute qu'elle avait su se faufiler sous la carapace de cette grande figure vampirique.

Il revint à ce que disait Ambre. Il haussa brièvement les épaules. Il n'était pas certain que son métier en lui même soit plus noble. Éventuellement la façon dont il le faisait. S'il avait beaucoup de clients et qu'il était riche, c'était non seulement parce qu'il était un excellent négociateur, mais aussi parce qu'il avait à cœur d'être proche des gens. Mais en cela, rien ne valait les soins d'un guérisseurs, il restait campé sur son jugement, fut-il juste ou erroné.

Il fut soulagé de l'entendre lui dire qu'elle ne cesserait pas d'apprendre la langue des elfes. Il félicitait cette belle initiative de la part d'une éphémère créature. Elle ne perdrait pas son temps. Les parents d'Ambre ne semblaient pas être à Aigue-Royale. Peut-être serait-ce une bonne piste que de commencer par les retrouver. Il acquiesça de la tête. « J'espère que vous les retrouverez. » souffla-t-il. C'était dangereux... mais dans un même temps, s'il avait été le père d'Ambre, que n'aurait-il pas donné pour revoir une dernière fois sa fille ? La mort n'était-elle pas le doux prix à payer pour ce pur bonheur ? « Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, Ambre, il est tard. C'est ma faute, je suis venu à une heure indue. »

Il mit le livre de côté, sur le lit, déposa un léger et rapide baiser sur le front de l'humaine et se leva. « Mára mesta, wen Ambre. No een elehn-nahth hee-lahr nahn hahd geen. »* On retrouvait souvent ce genre de salutations dans les livres. Peut-être comprendrait-elle aisément. « Hebo estel... »** Cette fois, c'était plus court, moins courant. Peut-être graverait-elle ses mots dans sa mémoire, jusqu'à en trouver le sens. Il la salua respectueusement et la quitta.

* En langue elfique : Au revoir, Dame Ambre. Puissent toutes les étoiles briller sur ton chemin.
** En langue elfique : Garde espoir.
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