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Voyage, voyage (pv Dawan)

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MessageSujet: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeVen 12 Sep 2014 - 18:49

Le soleil était déjà bien haut dans le ciel pensa Crissolorio qui arrivait à distinguer aux loin la ville d'Althaïa la Romantique. Oui la canicule était toujours aussi forte que depuis le 10 Mars pensa calmement le Grand Trésorier. D'ailleurs ce dernier avait un certain goût amère dans la bouche depuis que ce sot de prêcheur avait interdit la magie, et les objets magiques. Déjà que c'était une idée stupide qui ne manquerait pas d'attirer le mécontentement à la fois du peuple, et des nantis car c'était digne de la décision d'un tyran. Surtout qu'ils faisaient porter le chapeau à l'empereur légitime, mais même si Fabius Kohan avait lui-même signer le traité que lui on imposaient les alayens il ne fallait pas être un génie pour voir qu'il l'avait fait sous la contrainte. Car de un ça ne ressemblait pas à Fabius Kohan de faire ainsi car l'empereur n'était pas contre la magie, et était assez soucieux de son image publique au passage... Ce n'était peut-être pas un homme altruiste, mais l'empereur était assez sage pour ne pas vouloir passer pour un tyran inutilement surtout avec une répression aussi ferme...

Et puis du coup le Grand Trésorier avait dû caché à un endroit très bien dissimulé tout ses artefacts magiques. Pour que ces saletés de fanatiques ne les retrouvent pas pour détruire ces objets chèrement acquis avec son argent gagné honnêtement, et aussi car il n'avait pas envie d'avoir de problème avec eux … Néanmoins heureusement qu'il avait pris ses précautions pour cela, mais il ne pouvait s'empêcher d'être agacé intérieurement par cela surtout sous ce soleil de plomb car il n'avait pas sur lui son manteau de brume qui l'aurait sans doute protégé de la chaleur … Surtout qu'il passait par une route sur l'une des plaine proche d'Althaïa. Du coup il n'y avait aucun couvert végétal pour le protéger du soleil même entre une très forte chaleur, et une flore agressive, et dangereuse le Conseiller a vite fait de choisir. Dans tout les cas Crissolorio était impatient à l'idée de de rentrer bientôt dans l'enceinte d'Althaïa la Romantique... Il ferait sans doute très chaud là-bas aussi, mais il ne serait pas en plein soleil, et encore lui il n'avait pas d'armure sur lui pensa t-il. Car la dizaine d'homme qui devaient lui servir de gardes du corps pour son voyage, et qui l'accompagnaient eux transpirer abondamment dans leurs armures de plaque...

Dans tout les cas il n'était pas mécontent étrangement de faire ce voyage vers Althaïa même si c'était bien loin de son monarque, de la capitale, et que la voyage était éprouvant, et c'était pour plusieurs bonnes raisons. D'abord parce qu'il avait avancé le prétexte évident auprès du roi pour que celui-ci accepte de le laisser aller là-bas qu'il fallait qu'il surveille lui-même le raison d'informateur, et de renseignement, et mieux le restructurer pour la simple, et bonne raison qu'il était ministre de l'information. Qu'il fallait aussi surveiller la trésorerie d'Althaïa car il soupçonnait quelques irrégularités dans la gestion de cette dernière, et puis aussi sous son couvert de poste de conseiller du roi il pourrait en profiter pour garder le duc d'Althaïa à l’œil. Il n'avait donc pas été bien dur avec ces arguments ci de convaincre Fabius Kohan de le transférer momentanément là-bas. Crissolorio même s'il n'en montra rien en fut bien soulagé car pour tout dire il voulait aussi s'éloigner pendant quelques temps de Gloria suite à une petite affaire avec Aaron Dessay. Oui cela vaudrait mieux sans doute qu'il s'éloigne quelques temps histoire que l'ombre du roi l'oublie un peu. Il reviendrait sans doute un peu plus tard, mais pour le moment autant en profité...

Il devait rester sans doute encore une bonne demi-journée de route avant d'arriver à Althaïa la Romantique pensa t-il... Il valait mieux ordonner une pause d'une heure à l'ombre de l'un des rares arbres que l'on trouvait sur ces plaines ce qu'il fit d'un geste . Les soldats qui l'accompagnaient se mirent vite d'accord pour un tour de garde pour cette heure de pause, et en profitèrent pour se rafraîchir, et se sustenter au passage. Ce que ne fit pas Crissolorio pour le moment car il avait l'esprit occupé... Ce dernier se contenta de boire un peu d'eau avant de jeter un regard vigilant aux alentours...

Il distingua très vite une forme pas trop loin. Pas de trop grande taille, pas super musclé donc pas intimidant. Cela n'avait pas l'air de quelqu'un de dangereux, ou même d'un bandit pensa t-il. Il voyageait seul étrangement ce qui n'était pas des plus prudent pensa le Grand Trésorier. Ce dernier qui avait une heure à perdre, et malgré une certaine timidité qui se manifestait en lui depuis le 10 Mars par un coup de tête, et par pure curiosité se décida à aller voir cette inconnu . Il ordonna à trois de ses gardes de le suivre au cas-où puis se dirigea calmement vers le voyageur solitaire.
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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeSam 13 Sep 2014 - 16:38

Aigue-Royale était belle. Dawan s'était trouvé très inspiré par cet endroit. Même s'il n'aimait pas ce mot, à la base. "Inspiration". Quelle ineptie. Ceux qui l'utilisaient étaient, le plus souvent, ceux qui ne jouaient d'aucun instrument, ne touchaient à aucun "art". C'était une façon aisée de parler de ce que l'on ne connaissait pas. On associait cette appréciation d'un artiste pour quelque chose, ce petit "plus" qui donnait l'envie de créer, à une sorte de touche divine. L'inspiration n'était pas extérieure, Dawan en était sûr. Elle était intérieure, et ne dépendait que du regard que l'on posait sur les choses. Et si Aigue-Royale lui faisait beaucoup d'effet, c'était principalement parce qu'il n'avait jamais rien vu de tel, et qu'elle était composée d'éléments qui l'impressionnaient. Il pouvait rester longtemps devant le lac souterrain, à en apprécier les fines rides, à s'émerveiller de la silhouette haute et brute de Fort-Espérance. La lumière bleutée donnait une atmosphère toute particulière au lieu. Les maisons troglodytes, l'architecture... Tout était encore neuf dans l'esprit de Dawan.
Il en fallait peu pour l'émerveiller, certes. Pour sa défense, il avait surtout connu son bois elfique, le domaine baptistral... Oh, le voyage lui avait bien montré des choses inconnues, qu'il avait appréciées. Mais rien d'aussi impressionnant. Il passait son temps libre à se balader en ville.

Aujourd'hui était journée d'exception. Son Cawr la lui accordait, totalement libre. Dawan savait comment il allait en profiter. Oh, non, il n'allait pas trainer ses bottes dans la belle Aigue-Royale, cette fois. Il avait une meilleure idée. Il allait aller à l'extérieur. Il n'en avait pas le temps, d'habite. Il achèvera de visiter Aigue durant ses temps libres.

Enveloppé dans sa grande cape brune, vêtu d'une tunique légère, d'un pantalon fin et de ses bottes -uniques souliers qu'il possédait-, Dawan était sorti d'Aigue-Royale dans la matinée, dans l'espoir de ne pas souffrir trop de chaleur. Peine perdue. La chaleur était déjà bien présente.
Mon elfe redécouvrait donc les plaines qui entouraient Althaïa. Il voyait la silhouette de la ville, au loin. Le capuchon qu'il avait rabattu sur sa tête lui tenait beaucoup, beaucoup trop chaud. Il ne gardait au cas où il croisait un humain. Tout le monde n'était pas rebelle, et l'on disait que les elfes devaient être tués à vue... Cette seule pensée serrait le coeur de Dawan. Pauvres des siens. Qu'avaient-ils fait pour mériter tant de haine ? Il s'écarta d'Althaïa, cela lui prit un long moment.
Lorsqu'il avait traversé cette plaine, avec son maitre, il faisait nuit. Il s'en souvenait encore. La fatigue du voyage, la peine qu'il avait eu à rester éveillé, et en même temps, la hâte et l'impatience d'arriver. Il avait eu raison d'être impatient. Les discours sur Aigue-Royale ne mentaient pas.

Maintenant qu'il faisait jour, il espérait trouver certaines de ces plantes dures et discrètes qui étaient typiques de ces endroits. En bon soigneur, il ne pouvait se contenter de se baser uniquement uniquement sur la magie. Il ne pourrait pas toujours en user. En ces derniers temps, la magie paraissait... Incontrôlable. Les collègues rechignaient à en user, depuis quelques temps. Et pour cause ! Un de leur meilleurs mages tenta de faire cicatriser la plaie d'un rebelle. La plaie cicatrisa, il n'en resta rien. Mais ledit rebelle obtint également trois doigts en plus. S'il avait assuré avec humour que cela ne l'embêtait pas outre mesure, qu'il était ravi d'avoir plus de doigts et qu'il allait se mettre au clavecin, son guérisseur ne fut pas du même avis. Ils se retrouvaient à passer bien plus de temps à réparer les bêtises de la magie qu'à en user pour guérir. Beaucoup préféraient, dans ce cas, recourir aux anciennes méthodes.
Dawan voulait ramener des plantes pour son maitre, et pour les autres soigneurs. Ce serait apprécié, il en était sûr ! Encore fallait-il en trouver. Il était venu sans sa vièle. L'absence de l'instrument contre son dos lui apportait un étrange sentiment. Sûr, il se sentait plus léger, mais en même temps, plus démuni. Bientôt, il se retrouva à chanter, pour combler cette absence.

Le temps passait. Il avait trouvé deux-trois plantes, qu'il avait rangées dans les poches internes de sa cape. Il avait chaud. Si chaud qu'il avait défait sa tunique, l'avait attachée à sa taille, et ne portait plus que sa cape sur ses épaules. Ne voyant personne autour de lui, il avait même retiré son capuchon. Personne n'était dans les environs, et il avait, définitivement, beaucoup trop chaud. Et il y avait trop de lumière. Beaucoup trop.
Midi approchait. Dawan sentait la sueur rendre moite son dos et son torse. La lumière lui brûlait les yeux. Il en pleurait, et avançait les yeux mi-clos. Il ne pourrait jamais revenir sur ces pas avec autant de lumière. Il allait devoir attendre un peu. Il courut sous un des rares arbres posés dans la plaine, comme par erreur. Sous lui, il s'assit. Il porta ses mains à ses yeux humides. Bon sang, cela piquait, cela brûlait ! Il les frotta, du mieux qu'il le pouvait. Il chantonnait, toujours. Il chantonnait depuis près d'une demi-heure. L'air variait. Là il en était à:

"- Cela point ne lui haicte, dont vit en grande douleur... Dis-moi pourquoi suis-je si seul, de jour comme de nuit ? Je cherche celui qui me libèrera, prêt à l'aimer du plus profond de mon..."


Écrit comme ça, ça se lit vite. Mais lui prononçait très lentement. Il n'aimait pas particulièrement les histoires d'amour. Mais certaines chansons qui en parlaient avaient un rythme particulièrement plaisant, et il laissait les mots couler autour de sa langue, puis dans les airs, avec une fluidité fort agréable. Il cessa de frotter ses yeux et les rouvrit. Là s'arrêta sa chanson, lorsqu'il vit devant lui un bipède. Plusieurs bipèdes. Il sembla à Dawan que son coeur cessait de battre. Lentement, ses grands yeux gris effarés se levèrent vers les personnes. Des gardes, un Homme. Comment avait-il pu ne pas les voir plus tôt ? Peut-être parce que, la lumière l'aveuglant, il avait gardé son regard plissé sur le sol.
Il avait été repéré. Il était fini.
À toute allure, comme si cela pouvait le sauver, il rabattit sa capuche sur son visage.

"- Bonjour Messires. Belle journée, n'est-ce pas ? La lumière me fait souffrir le martyr. Cela ne vous intéresse pas... Que puis-je faire, pour votre bon plaisir ?"

Demanda-t-il de sa voix trop aiguë, en souriant doucement aux inconnus. Etrange comme il pouvait paraitre à son aise, alors qu'intérieurement il paniquait totalement, et préparait déjà ses prières d'ultimes minutes de vie.
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Crissolorio Ostiz
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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeSam 13 Sep 2014 - 19:27

Il se dirigea vers l'inconnu calmement, et sans se presser après tout Crissolorio ne tenait pas spécialement à effrayer ce dernier. En tout cas il ne mit pas longtemps à s'apercevoir que cette personne était assisse au pied d'un arbre. Pourquoi? Il ne savait pas vraiment, et à vrai dire en temps normal il n'en aurait vraiment rien à faire, mais depuis le 10 Mars il avait développé une sorte de curiosité inhabituelle que ce soit pour des choses importantes, ou bien futiles. Dans tout les cas il se disait qu'il n'y avait aucun mal à cela après tout il ne faisait aucun mal à quiconque, et s'il dérangeait il se contenterait de partir, et de faire comme si de rien n'était. Après tout il y avait bien peu de chance qu'il tombe sur une connaissance, ou sur quelqu'un qui irait volontairement chercher des noises à un haut représentant de l'empire? Après ça pouvait être un rebelle, mais ce dernier était seul dans ce cas-là, et Crissolorio accompagné de gardes...

De plus le Grand Trésorier ne sentait pas son totem s'exciter, il n'y avait donc pas danger car après tout rien ne peux surprendre un hérisson, et peu arrivent à lui cacher quoi que ce soit. Un esprit totem avait toujours son utilité, et celui-là aidait au moins Crissolorio à savoir souvent par intuition s'il y avait danger, ou pas. Et dans ce cas-là il n'y avait clairement pas danger donc il pouvait se détendre un peu. Même si il était trop prudent pour ne pas se montrer vigilant ce qui expliquait que les gardes l'accompagnent, et qu'il garde un œil vigilant sur l'inconnu vers lequel il se dirigeait. Après tout un homme avertit en vaut deux, et puis Crissolorio pouvait bien ne pas être en danger au début de la conversation avec son futur interlocuteur, mais l'être par la suite si ce dernier était susceptible, ou si il se passait quelque chose... Autant donc rester sur ses gardes.

Un détail frappa à l’œil du Grand Trésorier lorsque ce dernier était seulement à 8 mètres du voyageur. N'était-ce pas des oreilles pointues que ce dernier affichait? Un elfe? Crissolorio en fut intéressé, ce détail piqua sa curiosité... Après tout ce n'est pas courant de croiser des elfes dans les environs... bon après il avait entendu dire il y a vraiment peu de temps qu'il s'était passé quelque chose avec la forêt elfique, et que ces derniers s'étaient réfugiés en masse dans les frontières de l'empire. Sans doute dans la rébellion, ou des endroits où l'influence alayenne est encore bien faible pensa Crissolorio... Après tout il voyait mal les elfes se réfugiaient près de ces fanatiques d'alayens qui ne rêvaient que de les passer par le fil de l'épée...

Dans tout les cas Crissolorio jeta un œil aux alentours pour voir s'il n'y avait pas un alayen car on ne sait jamais, et s'avança à nouveau vers l'elfe plus vigilant que jamais. Car ce dernier devait être particulièrement méfiant envers les humains s'il connaissait la politique actuelle de l'empire, et le Grand Trésorier préférait ne pas prendre de risque si possible...

L'elfe les aperçu soudainement pensa Crissolorio quand il vit ce dernier regardait dans sa direction, et remettre précipitamment sa capuche. Sans doute qu'il devait être paniquer. Le conseiller se contenta de continuer à se rapprocher calmement de ce dernier sans faire de geste brusque. Il ne tenait pas spécialement à avoir l'air agressif envers cet elfe pour tout dire, mais il restait curieux quand même. Allait-il faire semblant de ne pas avoir vu que c'était un elfe? Pensa t-il... Non même si la comédie serait amusante il est vrai il préférait étrangement se montrer plus direct pour le coup car cela pourrait justifier sa curiosité aux yeux de l'elfe, et de ses gardes. C'était plus simple, et bienvenue donc préférable.

Crissolorio s'arrêta avec ses gardes à environ un mètre de l'elfe assit, et écouta calmement celui-ci parler avant de réfléchir quelques secondes, et de répondre d'un ton maîtrisé en arrivant sans trop de difficulté à ignorer sa gêne qui commençait à être habituelle.

Salutations seigneur elfe. Oui c'est une belle journée je dois-dire à part la canicule permanente, et les catastrophes naturelles... Dit-il avec une belle ironie avant de rajouter calmement.

Pour mon bon plaisir? Je ne sais pas à vrai dire... Disons que je me demandai bien ce qu'un elfe faisais ici avec tout les alayens qui rôdent dans les environs... Pas besoin de cacher ce que vous êtes messire je ne vous veux aucun mal pour tout dire. je suis juste curieux car cela fait longtemps que je n'ai pas vu un elfe pour tout avouer. Ils sont habituellement rare dans les environs depuis quelques temps...

Puis Crissolorio fut pensif courtement avant de continuer calmement sur le ton du marchand qui fait une proposition.

A vrai dire je ne compte pas vous dénoncer aux alayens malgré le fait que je sois un serviteur de l'empire mon ami aux oreilles pointues. En échange de cet altruisme désintéressé de ma part accepteriez-vous à répondre à quelques questions innocentes que je voudrai vous poser?

Dit-il pour paraître sympathique aux premiers abords car les paroles, et les intentions ne sont pas foncièrement méchantes même si cela sous-entendait qu'il disait en sous entendu. "Répond à mes questions pour montrer que tu n'es pas un ingrat." Dans tout les cas le Grand Trésorier voyait là une belle façon de s'occuper pendant une heure au moins. le voyage était un peu ennuyeux à vrai dire, et cela faisait vraiment une éternité qu'il n'avait pas vu un elfe à part ce fameux Merithyn qu'il avait croisé à l'anniversaire de Fabius Kohan. Malheureusement il n'avait pas pu beaucoup converser avec la baptistrel ce qui était fort regrettable... Mais qui sait? Peut-être qu'aujourd'hui il y avait moyen de se rattraper?

Puis il reprit la parole en maîtrisant sa gêne, et en disant d'un ton impeccable qui montrait qu'il était un très grand orateur.

Mais toute mes excuses je ne me suis pas présentez auparavant messire elfe. Je me nomme Crissolorio Ostiz Grand Trésorier de l'empire, conseiller de sa majesté Fabius Kohan, et etc. Car je ne vais pas vous ennuyer plus que nécessaire avec ce genre de titre pompeux, et ronflants... même s'il ressentait une certain fierté à les énumérer car cela lui rappelait se fulgurante ascension sociale du à son seul, et unique mérite. Ravi de vous rencontrer messire?

Dit-il sur un ton qui laissait supposer une interrogation avant de tendre sa main à l'elfe. Il ne savait pas comment ce dernier allait réagir, mais Crissolorio avait tâché de ne pas donner l'impression d'être spécialement malveillant envers ce dernier, ce qui n'était pas le cas de toute façon donc il n'y avait pas de raison que l'elfe s'inquiète...
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Baptistrel Chanteciel

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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeDim 14 Sep 2014 - 14:00

Dawan observa avec effroi l'humain réfléchir avant de s'adresser à lui. Hésitait-il à le dénoncer ? Il le fallait ! Qu'il hésite ! Qu'il abandonne ! Il n'était pas totalement un elfe, c'était une vue de l'esprit !
Ses salutations firent courir le long de l'échine de mon elfe un frisson. Ah. Il avait bien vu. Bien vu, bien noté, et il n'allait pas faire l'impasse là-dessus. Sans réfléchir, Dawan ramena ses genoux contre son torse et les entoura de ses bras, à la manière d'un enfant. Il ne regarda pas son interlocuteur lui parler, comme si cela pouvait le protéger, en les faisant disparaitre. Bon, c'était aussi étroitement lié au fait que le soleil se reflétait pas mal sur les armures, ce qui le faisait souffrir.
Mais il entendit. Dawan entendait très bien. Il entendit Crissolorio se dénoncer serviteur de l'empire, il l'entendit lui promettre de ne pas le dénoncer... En échange de réponses. Croyait-il Dawan si naïf qu'il ne verrait pas tout ce que l'humain gagnerait ? Des réponses, et un elfe à dénoncer. Non, Dawan, non, peut-être était-il franc, peut-être fallait-il lui faire confiance. Ne sens-tu plus la bonté des êtres ? Vivre auprès d'êtres ayant choisi un camp t'aurait corrompu ? Allons, ce n'est pas parce que quelqu'un veut ta mort qu'il est mauvais. Ce n'est pas parce que l'on est dans un camp que l'on suit tous ses idéaux, n'est-ce pas ?
Dawan craignait de mourir. La peur tourmentait ses pensées plus qu'elles l'étaient habituellement, il avait l'impression d'un imbroglio dans sa tête. Ses mains vinrent finalement s'y poser, se crisper sur sa capuche, alors que l'humain se présentait. Les bonnes manières de Dawan et sa hantise du mensonge allaient le pousser à répondre à la présentation -bien qu'il ne dévoilerait pas le nom de sa famille, pour ne point la salir-, mais sa voix était blanche, comme celle d'un malade. Grand trésorier, conseille... Et il voulait lui faire croire qu'il n'était pas ennemi des elfes ?

"- Dawan. S'il-vous-plait..."

Ses pensées partaient dans tous les sens. Il avait fait un signe de main à Crissolorio, se geste que l'on a lorsque l'on demande à quelqu'un d'attendre. Mais il peinait à savoir ce qu'il voulait faire ou dire, et il ne pensait qu'à une chose: fallait-il en ce bas monde jouer le jeu des camps lorsqu'ainsi la nécessité l'imposait ? N'était-il pas son propre camp ? Non, il était un apprenti baptistrel. Son camp était celui qui créait le moins de meurtre, le moins de violence. Et répondre à la demande de Crissolorio, c'était de quel camp ? Il en voulait aux rebelles, il en voulait aux elfes ! Peut-être, peut-être pas... Il semblait âge, pour un humain. Peut-être était-il plus sage ? Non. Les humains ne se contentaient pas de leur jeune âge pour être impétueux et fanatiques. Ne pense pas ça ! Ce sont là des pensées d'elfes ou de vampires, tu n'es pas de ceux-là. Toi tu sais que les humains sont aussi différents que les autres races, tu le sais. Sais-le plus fort encore, fais taire ces horribles pensées qui ne sont pas de toi...
Dawan leva sur l'humain un regard effrayé, un regard de proie. Mais il ne le regardait pas lui. Il regardait au-delà de lui, ce qu'il représentait. Les pensées continuaient de tourbillonner. Sans qu'il s'en aperçoive, sa voix chantait:

"- Entends-la, entends-la. Les flammes déchirent le ciel, Le vent porte à toi le chant des vièles. Entends-la, entends-la. Tombe la nuit comme le voile, tomberont avec les étoiles, leur voix siffle dans une aurore glacée, oh regarde-les pleurer. Entends-la, entends-la... "

Brusquement, il reprit conscience de sa propre voix, et la fit taire. Ses deux grands yeux gris semblèrent plus présent quand il les posa sur Crissolorio. Cette maudite lumière... Il se frotta les yeux, il pleurait encore, à cause d'elle. Les rouvrant, il se leva d'un bond, et fit basculer sa capuche en arrière. Il sentait presque les regards appuyés en direction de ses oreilles, pourtant pas si aisées à distinguer dans la masse difforme de ses cheveux clairs.

"- Vous êtes habile. L'Empereur a de la chance d'avoir quelqu'un comme vous à ses côtés. Je doute néanmoins de pouvoir répondre à vos questions. Je sais si peu de choses... Ce monde est si complexe..."

Sa main vint se poser sur l'arbre près de lui. Grâce à ses cours d'herboristerie, il connaissait mieux ces végétaux qu'il avait côtoyé toute sa vie. Aigue-Royale en manquait un peu... Par les Esprits, qu'allait dire son maitre s'il ne revenait pas ? Qu'allait-on dire de son maitre s'il ne revenait plus ? Les arbres étaient si complexe. L'herboristerie n'utilisait pas toujours la même partie d'un arbre. On pouvait extraire l'écorce, la gomme, les fleurs ou les feuilles. Son pauvre maitre... Lui qui avait tant appris, voilà comment il le remerciait.

"- Nous étudierons tout d'abord les arbres, puis les buissons, enfin les plantes vivaces, puis les végétaux qui ne rentrent dans aucune de ces catégories."

La façon avec laquelle il avait prononcé cette phrase se détachait de sa façon de parler habituelle. Il avait singé le ton employé par son maitre, très différent du sien. Sa voix s'était quelque peu aggravée. Ses doigts suivaient les courbes de l'écorce de l'arbre. Négligemment, il se gratta la joue. Son maitre lui avait beaucoup appris en musique. Il lui avait enseigné l'histoire. Il lui avait appris la philosophie. Cela avait passionné Dawan. Tant de choses à penser, à réfléchir ! Argumenter, construire, ouvrir son esprit, lire, comprendre... Et il allait mourir. Merci, maitre, votre travail n'aura servi à rien, les bons soins que vous m'avez prodigués et votre attention étaient vains. Triste, Dawan appuya son front contre l'arbre, ses yeux brûlants et humides se fermaient.
Puis il se souvint. Il se souvint des paroles de son maitre. "Tu vois, Dawan ? Si tu attends des gens qu'ils soient heureux, le plus souvent, le meilleur moyen de les voir sourire, c'est de sourire toi-même. Nous sommes tous plus ou moins portés à nous appropriés les émotions de nos interlocuteurs". Il y songeait, et il se disait que tout n'était peut-être pas perdu...
Il devait être la paix. Il devait transmettre à Crissolorio l'envie de paix. Oh, oui ! Et Crissolorio dirait à son cher Empereur de cesser ces fantaisies ! Son maitre allait être si fier de lui.

"- Messire Ostiz, vous avez raison, je le sens, vous êtes un Homme bon. J'ai bien de la chance de vous rencontrer en ce jour. Dites-moi, avez-vous des enfants ?"

Il avait détaché son front et son regard de l'arbre. Ses yeux étaient encore posés sur Crissolorio sans réellement le regarder. Mais c'était bien à lui qu'il s'adressait. Sa voix, toujours trop aiguë par rapport à celle que l'on attendait même d'un elfe masculin, avait repris des couleurs, s'était bardée de joie. Il avait un fin sourire, et l'une de ses mains s'était posée sur son coeur. Il devait être le plus franc possible, s'il voulait que Crissolorio soit réceptif. Il le savait, la franchise et la bonté ne pouvaient qu'être récompensées...
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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeDim 14 Sep 2014 - 17:59

Cet elfe avait l'air bien stressé, et intimidé. Sans doute que ce dernier s'inquiétait pour sa vie pensa le Grand Trésorier, ce qui était a peu près normal. Crissolorio ne pouvait pas reprocher à ce sylvestre de s'inquiéter pour sa vie en présence d'impériaux. Il suffirait juste que le Conseillé ordonne sa mise à mort pour que ceux-ci soit fait en un instant... Néanmoins Crissolorio n'avait aucune envie de mettre cet elfe à mort. Non il abhorrait la violence brute qui était l'apanage des brutes, et des écervelés, et donc indigne d'un être civilisé. De plus il n'avait rien de particulier contre les elfes, et rien ne l'obligeait à tuer celui-ci. Le Grand Trésorier ne s'en prenait pas à des innocents, et puis sincèrement cet elfe là n'avait pas l'air bien dangereux. Il était juvénile, et craintif à sa simple vue... Bon après cela pouvait aussi être une ruse de ce voyageur elfique qui pouvait être un puissant mage derrière ces atours de fragilité, mais Crissolorio avait du mal à y croire. Il savait bien juger quelqu'un de quelques regard, et de plus son totem ne s'excitait pas en présence de cet elfe... Il n'avait peut-être pas sa pièce des passeurs pour confirmer qu'il n'y avait aucune danger, mais l'homme d'état doutait qu'il y ait vraiment danger. Même s'il préféra rester sur ses gardes en observant consciencieusement les réaction de son nouvel interlocuteur.

Ce dernier d'ailleurs évité son regard étrangement. Avait-il peur de Crissolorio, et de ces gardes au point de ne pas oser regarder en face le conseiller? Ou bien c'était pour autre chose... Crissolorio regarda calmement en arrière pour voir s'il n'y avait pas quelque chose par là.... Non rien à part le soleil aveuglant, donc il conclu que c'était lui, et son escorte qui effrayaient l'elfe. Même si cette conclusion était au combien évidente même si à vrai dire ce n'était pas le but premier de Crissolorio. Ce dernier n'avait après tout jamais éprouvé un quelconque plaisir à intimider quelqu'un... Dans tout les cas le conseiller attendit calmement la réponse de l'elfe qui ne tarda pas à surgir après que ce dernier l'ait fait d'un ton assez étrange... Au moins pensa Crissolorio en notant le nom dans un coin de sa tête. Cet elfe n'était pas effrayé au point d'en avoir perdu sa langue. Cela faciliterait sans doute les choses par la suite car le Grand Trésorier ne se sentait pas de perdre son temps à convaincre l'elfe qu'il n'y avait aucun danger...

Enchanté de vous rencontrer Dawan. Dit-il d'un ton formel, et poli. La phrase était courte, il n'eu donc pas grand mal à la prononcer malgré sa gêne...

Cet elfe ne lui avait pas donné son nom de famille pensa t-il... Enfin si Dawan était un prénom en tout cas... Qui sait? Certaines personnes préfèrent se faire appeler par leurs noms, ou ne donner que leurs prénoms. Crissolorio n'était sans doute qu'un inconnu pour cet elfe, et ce dernier ne savait peut-être pas sur quel pied danser avec le Grand Trésorier. Il n'était donc pas étonnant que Dawan ne lui dise pas son nom, mais il pouvait aussi y avoir autre chose derrière pensa Crissolorio dans une pointe de curiosité avant de l'étouffer par sa grande maîtrise de lui-même... Non ce serait idiot! Cet elfe n'avait absolument pas l'air d'un personnage important car il n'était pas accompagné, et était trop hésitant pour être un politicien. Donc il y a peu de chance qu'il y ait secret là-dedans, et si cela en était un ça aurait un intérêt inexistant sauf pour les commères, et rien d'autre... Donc mieux valait éviter de poser cette question indiscrète surtout que l'elfe risquerait de se méfier d'autant plus si Crissolorio se montrait curieux de bien mauvaise façon... Déjà que ce dénommé Dawan lui lançait un regard effrayé... Oui mieux valait prendre des pincettes pensa le Grand Trésorier. Il était sans doute tombé sur quelqu'un de très craintifs... Puis l'elfe parla à nouveau, ou plutôt chanta, et Crissolorio même s'il semblait tout aussi imperturbable qu'a son habitude en était assez étonné...

Cet elfe avait une joli voix il fallait dire. Crissolorio apprécier cette courte chanson bien faîte, mais néanmoins il se demandait bien si cette chanson avait un rapport avec ce qui se passait maintenant, ou si cette elfe était tout simplement dans la lune en cet instant... Néanmoins Crissolorio posa quand même une courte question quand l'elfe eu finit pour essayer de ramener ce dernier à la réalité.

Ne seriez-vous pas un barde messire Dawan? Il dit cela pour ne pas brusquer l'elfe. Cela pouvait être pris pour un compliment bien sûr, mais Crissolorio posait aussi une réelle question intéressée... Après tout il apprécié bien la musique, et les arts malgré ses penchants radin. Peut-être qu'il pourrait convaincre ce sylvestre de lui chanter quelques chansons? Il regarda ensuite plus attentivement ce dernier qui semblait se gratter les yeux, et pleurer... Ensuite il se contenta de reculer prudemment d'un pas en intimant à ses gardes de rester calme d'un geste de la main quand l'elfe se leva brusquement, et il écouta ensuite les paroles flatteuses puis hésitante de l'elfe avant de répondre calmement, et d'un ton maîtrisé à ce dernier après quelques secondes de réflexions, et d'hésitation silencieuses...

Son altesse Fabius Kohan a un grand talent pour s'entourer des meilleurs, et des gens les plus fidèles à l'empire. Il n'est dont pas étonnant que je sois à son service, et l'équivalent de son bras droit qui plus est. Ce n'était pas la modestie qui l'étouffait pensa t-il, mais en tout cas il était sûr du vrai dans ce qu'il disait avant de continuer calmement d'un ton réfléchit. Messire Dawan je ne vous ai même pas posé mes questions. Attendez donc je vous prie avant de me dire que vous ne pouvez pas y répondre... Conclut-il en se montrant d'une grande patience.

Puis il regarda tranquillement l'elfe qui posa la main sur l'arbre proche... Crissolorio se demandait bien pourquoi, mais il le laissa faire sans déranger ce dernier. Après tout il ne connaissait pas très bien les coutumes elfiques, et il n'était pas des mieux placés pour critiquer l'un d'entre-eux dont autant rester respectueux. Puis il entendit l'elfe qui lui parla des plantes... Crissolorio ne savait absolument pas pourquoi, et il en conclut rapidement que cet elfe devait être quelqu'un d'assez distrait... Néanmoins par politesse, et curiosité il enchaîna calmement après un court silence.

Ah bon? J'en conclu donc que vous devez être un alchimiste, un herboriste, ou un guérisseur messire? Cela m'a l'air fort intéressant... Vous êtes donc venu par ici pour récolter des plantes? Demanda t-il... Sans doute que ça devait être pour concocter de puissants élixirs car prendre le danger de se promener en territoire impérial avec les alayens qui rôdent pour des plantes. Autant que ça en vaille le coup.

Dans tout les cas il essaya d'analyser son interlocuteur, et de trouver la bonne méthode pour bien aborder ce dernier, et faire en sorte de le diriger vers les sujets de conversation qui intéressaient Crissolorio. Après tout l'art du dialogue est complexe, et cet elfe avait l'air assez excentrique pensa Crissolorio. Sans doute un rêveur souvent ailleurs, et donc il fallait prendre des pincettes, et se montrait patient pour obtenir ce que l'on voulait avec ce genre de personne. Et le Grand Trésorier était largement capable de délivrer des trésors de patience quand il le fallait. Sinon il n'aurait pas fait homme politique, ou collecteur d'impôt... De plus il avait tout son temps, alors autant ne pas être trop presser avec cet elfe. Car comme on le dit tout vient à point à ce qui qui savent attendre le moment propice.

Puis il vit l'elfe arrêter de frotter l'arbre, démontrant que le dénommé Dawan devait être bien intéressé par la nature, et la vie végétal comme beaucoup le disent dans l'empire... Un peuple proche de la nature pensa Crissolorio... Cela semblait vrai même si comme toujours il devait y avoir des exceptions le préjugé populaire semblait néanmoins être fondé. Même si en bon homme avisé Crissolorio préférait ne pas entièrement se fier à un préjugé...

L'elfe lui adressa à nouveau la parole en semblant tout à coup reprendre des couleurs, et devenir joyeux. Ou en tout cas ne plus être inquiété... Crissolorio se demandait bien s'il était arrivé à instiller la confiance dans l'esprit de son interlocuteur, ou si ce dernier était simplement lunatique... Dans tout les le Grand Trésorier préféra ne pas passer à côté de cette occasion... Et répondit donc calmement à la question de l'elfe.

Si vous le dîtes... Oui j'ai des enfants, trois qui sont maintenant adultes messire Dawan. Sinon je ne sais pas pourquoi vous me poser cette question à vrai dire, mais si vous voulez que j’approfondisse sur ce sujet cela ne me dérange pas...

Puis Crissolorio gardant son air de marbre habituel enchaîna ensuite très calmement.

Puis-je sinon vous posez une question en retour?

N'attendant pas que l'elfe reparte ailleurs à nouveau, ou réponde il enchaîna ensuite calmement.

Vous êtes bien loin de vôtre forêt natal messire Dawan, et vous sembliez bien craintif envers les humains donc j'aimerai bien savoir si cela ne vous semble pas indiscret la raison de vôtre présence aussi loin de la forêt elfique... Après si vous ne voulez pas répondre à cette question je comprendrai messire elfe, mais sachez juste que ce n'est que de la bête curiosité...
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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeDim 14 Sep 2014 - 21:16

[HJ= Cadeau. Musique. ]

Qu'il était curieux, qu'il était curieux l'humain ! De la mauvaise curiosité. De la curiosité qui touchait le Dawan. Il voulait savoir son métier. Il voulait savoir d'où il venait... Mon elfe songea que c'était bien là l'apanage de ceux qui sont nés de bonne famille que de s'octroyer le droit de vouloir des réponses. Les plus humbles maisons acceptaient que l'on leur refuse des informations. Cela, Dawan ne l'appréciait guère. Pour lui, forcer quelqu'un qui disait non était un outrage, un tour de force qui ne servait jamais qu'à perdre l'amitié que la personne pouvait avoir pour celui qui insistait. Aussi perdit-il un moment son sourire, et chercha la vérité dans les traits de Crissolorio. Ces insistances étaient-elles les ultimes menaces avant un passage sous les armes ? Voulait-il le torturer ? Que voulait-il savoir, à travers ces questions qui pouvaient paraitre si innocentes ? Dawan ne savait rien. Il n'avait pas vu ses frères elfes depuis trop longtemps.
Il eut alors une idée. Mais bien sûr ! Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Le regard de Dawan se fit plus présent sur Crissolorio. Il le fixait. Il cligna deux fois des yeux. Même en ayant usé de ce sort, qu'il n'aimait pas tant que cela, il peinait à savoir sur quel pied danser. Il attendait de ce sort qu'il le rassure... Et au final il se retrouvait tout aussi perdu. Ces histoires d'êtres "bon" ou "mauvais" déplaisaient à Dawan, qui voyait en chaque être quelqu'un qui voulait faire le "bien", et qui s'y prenait plus ou moins mal. Quand bien même le sort lui aurait dit que Crissolorio était "bon", il aurait subsisté un doute: et si Dawan, lui, était mauvais ? Ses intentions auraient donc été contraires à celles de Crissolorio... Mais s'il se trouvait que Crissolorio soit bon sans être de son camp, cela ne pouvait que vouloir dire que Dawan s'était fourvoyé dans les valeurs qu'il avait choisies. Il faudrait alors tout recommencer... Ou mourir. Ou les deux.

Crissolorio se défendait, assurait que Dawan était libre de ne pas répondre. Si Dawan avait vécu à notre époque, sans doute aurait-il douté encore plus, car nous savons désormais que "vous êtes libre de" est une technique de manipulation qui aide à pousser l'interlocuteur à aller dans le sens contraire à la liberté proposée. Dawan n'y songea pas. Non, il songea surtout qu'il était simple d'omettre la vérité et satisfaire tout de même les exigences de l'humain. Eh bien... Soit ! Faisons ainsi ! Dawan retrouva son sourire.

"- Vous voulez me connaitre, Messire Ostiz ? Vous me connaitrez, alors. Vous semblez prêt à me parler de vous également, il serait ingrat de ma part de ne rien vous dire. Je ne vais pas vous mentir."

Oui. Dawan venait de promettre qu'il ne serait pas ingrat a priori d'une discussion qu'ils auraient à posteriori. C'était... Ouais. Au moins il était prévoyant. Il prit une longue inspiration, comme s'il avait à nouveau besoin de magie. Mais il n'en usa pas. Sa voix chantonna, sur le ton d'une comptine pour enfant, et sans orgueil:

"- J'ai cent quarante ans, Messire. Ni barde, ni herboriste, j'agis selon mes propres désirs. Il m'est venu à l'idée que les êtres n'avaient pas à se vouer à une unique tâche prédestinée. Elfe ou humain, nous sommes des êtres trop complets pour que l'on doive s'aliéner à un seul métier. Voyez: j'aime le chant et les herbiers. Mes connaissances ont plus de portée: je sais l'histoire, je sais les sciences. Vous me semblez pourvu d'autant de sapience. Trésorier et conseiller, combien y a-t-il de choses que vous savez ? Pourrai-je seulement vous réduire à une fonction, quand votre vie a déjà duré plusieurs décennies, environ ? Vous êtes père..."

Il cessa de chanter, tout à coup. Son regard s'était posé sur un des gardes. Dawan songea à son propre père. Ce dernier avait une grande qualité: il savait ce qui valait les larmes, ce qui valait que l'on ne s'en préoccupe pas, là où sa mère avait pour manie de s'inquiéter pour tout et rien. Et il se souvenait... Il se souvenait de son père qui chantait, oui ! Il aimait quand les autres membres de sa famille s'essayaient à la musique. Cela lui donnait l'impression qu'ils se rapprochaient de lui. Le monde devenait moins distant. Il fallait que Crissolorio chante ! Et les gardes aussi ! Il parla sans chanter, pour lui expliquer les règles du jeu -Criss' a de la chance, d'habitude il faut les deviner.

"- Mon père avait également trois enfants. Je suis le second. Mon premier frère était voué à la politique. Ils voulaient faire de moi un archer, je ne l'ai pas voulu. C'est pour cela que je suis là. Ma soeur cadette, ils voulaient la marier. Juste la marier. Elle est si bonne archère ! Messire Ostiz, soyez mon père, alors ! Puisque vous voulez me parler. Vous connaissez cette chanson ! Sinon, Répétez après moi ! "


Claquant des doigts sur un rythme assez rapide, Dawan souriait encore. Vraiment heureux, cette fois. Heureux comme quand son père chantait avec lui.

"- Dans la forêt nous répandrons nos rêves,
Et le vent chantera cette trève,
Sur le feu jetons des étincelles,
Cette nuit est notre vie éternelle !"


Et le voilà qui, d'un bond, était devant un des gardes. Il passa son bras dans le sien, et le fit tourner avec lui.

"- Tempête dans le jeu de ma vièle !
Tourne et danse dans notre nuit !"


Mais le garde était un peu gauche, dans son armure. Finalement, Dawan changea de partenaire, d'un petit bond. Il dansa donc avec Crissolorio.

"- Nous entrons sauvages, fougueux,
Dans cette nuit de feu !
Une seule fois, dans de grands cercles,
Tournons tournons dans ce sens !
Jusqu'à ce que la première lueur du ciel
Brise nos rêves et transes !
Tempête, tempête, dans le jeu de ma vièle !
Tourne et danse dans notre nuit !"


Il dansait dans un sens, dans l'autre, changeait de sens, gardait son rythme en claquant des doigts, ne s'arrêtait que lorsqu'il fallait taper des mains, tapait aussi du pied. La musique s'accompagnait normalement d'étincelles, de jets de bruine, afin de réunir les éléments. Mais il n'osait pas encore parler de musique devant Crissolorio...
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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeLun 15 Sep 2014 - 19:50

Cet elfe était vraiment excentrique oui . Crissolorio néanmoins était quelqu'un de très débrouillard sur le terme rhétorique, et il savait facilement s'adapter à son interlocuteur quand il le fallait. De plus il était déjà tombé sur des personnes un peu étrange donc un de plus... Surtout que celle-ci n'avait pas l'air bien mauvaise aux premier abords. Après cela pouvait bien être le cas car on ne savait jamais tout en avance, et il valait mieux prendre des pincettes quand on ne savait pas vraiment... Surtout si l'on voulait obtenir ce que l'on voulait... Après le fait qu'il était en situation de force, et accompagné de plusieurs garde pouvait jouer pour convaincre l'elfe de délier sa langue, mais le Grand Trésorier ne préférait pas user de cet argument, ou néanmoins pas le faire directement. Leurs simple présence après tout comme l'avait si bien démontré le sieur Dawan suffisait à intimider d'une certaine façon ce dernier... Dans tout les cas au pire Crissolorio savait que ce n'était pas des plus importants. Il ne répondait à cet instant qu'à un besoin d'une futilité absolue . Une curiosité étrange qu'il affichait depuis le 10 Mars environ, et dont il ce serait bien passé... Si cet elfe ne voulait tout simplement pas parlé le Conseiller n'allait pas obligé ce dernier à le faire pendant des heures. Il n'avait rien à perdre à n'apprendre rien, ou à laisser cet elfe partir. De toute façon il ne voulait particulièrement rien de spécial à ce dernier. Il ne comptait pas livrer Dawan à des alayens en sachant pertinemment ce que ces brutes fanatiques peuvent faire à un non humain. Après tout ce qu'il est acceptable voir un devoir d'infliger à un vampire l'est bien moins à un elfe pensa le ministre... Puis sincèrement ce Dawan avait l'air bien pauvre, pas du tout socialement important, et sans doute trop excentrique pour qu'on lui donne une influence trop importante parmi son peuple. Il ne serait ni un bon ennemi, ni un bon allié pour Crissolorio... En tout cas du point de vue politique le Grand Trésorier n'avait aucun intérêt à exploiter cet elfe donc bon... A part la simple curiosité rien ne le retenait en la présence de ce Dawan.

Il se demanda d'ailleurs si sa petite tentative de manipulation basique allait faire son effet pensa Crissolorio. Dans tout les cas que cet elfe veuille lui dire la vérité, ou pas c'était bien son droit. Après tout même s'il était étrangement curieux en cet instant une partie du conseiller n'y trouvait là aucune utilité. Ce qu'il pouvait être pragmatique, et utilitaire quand il s'y mettait ! Mais en soit ce n'était pas un mal après tout le pragmatisme est une qualité au même range que l'opportunisme après tout.

Puis Crissolorio écouta silencieusement l'elfe qui lui dit qu'il n'allait pas lui mentir en répondant à ses réponses. Au moins il pouvait croire un minimum qu'il lui dirait la vérité ce qui n'était pas un mauvais point.

Surtout quand comme Crissolorio on avait passé beaucoup de temps dans la cour impériale un endroit où les mensonges, et les apparences étaient souvent poussés au rang d'importance capital. Il écouta ensuite l'elfe qui au lieu de parler ce mit à chantonner ce qui ressemblait étrangement à la façon de parler d'un certain baptistrel qu'il avait rencontré à l'anniversaire du roi...

140 ans ? Pour un humain c'était beaucoup, et pour un elfe peu. Sachant qu'un humain gagnait bien plus vite en sagesse, et en apprentissage de la vie qu'un elfe selon certains ouvrages savant c'était l'équivalent d'un jeune adulte, ou d'un adolescent pré-pubère qui se tenait devant Crissolorio... Puis l'elfe dit des paroles qui avaient un certain sens même si elles ressemblaient à celle d'un rêveur qui voulait vivre libre, et sans contraindre. Pile le genre de personne que n'était pas Crissolorio. Car lui aimé l'ordre, la rigueur, et la discipline. Néanmoins il pouvait comprendre l'elfe, et se força à répondre calmement à ce dernier.

« Effectivement j'ai passé les deux premières dizaines d'années de ma vie à faire de hautes études. J'y ai appris l'art de la rhétorique, des bases solide sur la science, la philosophie, l'art, l'histoire et un apprentissage poussé dans la gestion des finances, et autres choses ayant rapport avec la monnaie. Puis j'ai appris beaucoup de mes années d'existence effectivement. Mais après tout un être humain comme un elfe sans doute apprend tout au long de son existence. Le plus important n'est pas forcément d'avoir la connaissance, mais de savoir comment l'utiliser. »

Dit-il en exposant en partie son point de vie pragmatique des connaissances car après tout l'éducation sert à cela. Conditionner des humains pour que ceux-ci servent mieux la société. Un pur point de vue de marchand pensa t-il avant d'écouter l'elfe qui souriait à nouveau, mais de façon encore plus éclatante qu'avant. Eh bien décidément cette elfe là changeait d'humeur aussi facilement qu'un politicien opportuniste change de camp lorsque le vent tourne...

Crissolorio ne savait pas vraiment quoi répondre à cet elfe. Ce dernier lui racontait un peu sa vie ce qui avait un petit intérêt vu que cela semblait un peu particulier, puis l'elfe lui demanda carrément d'être son père ! Ou en tout cas de faire semblant ! Disons que ce n'est pas le genre de chose que l'on demande à un inconnue qui ne vous connaît même pensa le Grand Trésorier...

Puis l'elfe claqua des doigts en rythme en prenant un air très enjoué avant de chanter... Pour tout dire Crissolorio ne savait pas vraiment ce qu'il convenait de faire en cet instant car la scène était vraiment rocambolesque pour tout dire... Il se contenta donc de rester silencieux en arrivant à garder son air calme habituel tout en regardant l'elfe...

Il fallait avouer que les paroles de l'elfe étaient assez bien rythmés, et mélodieuses de plus, le ton entraînant, et bien trouvé. Bon Crissolorio avait entendu mieux, mais c'était plutôt prometteur. Néanmoins Crissolorio ne se sentit pas du tout de chanter, et de danser car après tout il serait ridicule...

Il regarda ensuite l'elfe hyperactif qui alla jusqu'a danser temporairement avec l'un de ses garde du corps ce qui fit pouffer plusieurs autres gardes... Crissolorio lui conserva son calme en se demandant dans quoi il s'était fourré...

Puis l'elfe après d'autres belles paroles jeta son dévolu sur le Grand Trésorier, ce dernier n'en fut presque pas étonné vu les intentions qu'avaient énoncés l'elfe à la base, mais il aurait sans doute pu s'en passer...

Crissolorio fit donc de son mieux pour ne pas paraître ridicule. Il savait très bien dansé donc sa prestation n'était pas du tout gauche, mais cela restait d'un comique, et d'un burlesque comme en témoignait les rires que ses gardes du corps avaient grand mal à retenir...

Il se contenta d'écouter l'elfe, de rester silencieux, et de garder sa contenance en évitant toute maladresse. Eh bien heureusement pensa t-il qu'il était dans un coin perdu! Cette scène était presque digne d'une farce, ces théâtres populaires, et burlesque qu'adore le petit peuple... Dans tout les cas ce Dawan n'était pas quelqu'un d’anodin, c'était quelqu'un d'original, et d'étonnant. Même un peu trop pensa Crissolorio même si ce dernier était plus gêné intérieurement que vexé car l'elfe ne devait pas pensé en mal... Un tel excentrique devait être dénué de malveillance de ce genre.

Néanmoins il fallait avouer que c'était plutôt rythmé, et bien fait. Si la scène n'était pas aussi inapproprié pour quelqu'un du rang de Crissolorio cela aurait pu être plaisant... Néanmoins ce dernier se contenta de demander calmement.

Ne me dîtes pas quand même que vous faîtes cela avec tout ceux que vous croisez messire Dawan?
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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeMar 16 Sep 2014 - 7:56

La danse s'était terminée, après quelques tours, quelques jeux de jambes qui constituaient la traditionnelle danse liée à la chanson. Dawan avait cessé de claquer des doigts, avait offert à Crissolorio une petite courbette qui tenait lieu de remerciement dans ces arts qui nécessitaient un partenaire. S'il avait entendu les rires des gardes ? Peut-être. Néanmoins, si cela l'avait blessé ou gêné, il n'en montrait rien du tout. Il affichait plutôt un air très heureux, ses yeux brillaient de bonheur. Bon, et sans doute de l'agression constante de la lumière.
En tout cas, il avait beaucoup appris de ces quelques pas de danse avec Crissolorio. Déjà, il n'était pas mort, et c'était un très bon point. Nombreux seraient ceux qui auraient crié à l'agression en le voyant ainsi s'élancer vers un garde (même si un elfe sans arme face à un garde entrainé, armuré et armé, était un adversaire fort peu menaçant). Ce point-là , cependant, ne fut pas celui que Dawan retint. Non, lui, il retint que Crissolorio n'avait pas ri de ses Hommes, il retint également qu'il avait dansé avec lui, qu'il s'était même appliqué sur sa danse ! C'était plaisant, très plaisant ! Mon elfe était tout de même attristé que son partenaire de danse ait comme comme… De la retenue. Ne savait-il pas laisser la musique circuler en lui ? La mêler à la circulation de son sang, accorder le rythme de son coeur ? La musique n'avait pas de sens si elle s'arrêtait par un choc contre l'oreille, et la danse était inutile si elle n'habitait pas le danseur.

Mais, bah ! Dawan savait très bien que, parmi les êtres de ce monde, tout le monde ne vivait pas la musique comme lui. Certains n'en voyaient pas même l'intérêt. La musique n'avait à leur yeux pas d'autre utilité que de dilapider l'argent du peuple ou des rois. Pas d'utilité, pas d'existence, aux yeux de ceux-là. Dawan avait déjà lu ce discours, c'était l'oeuvre d'un philosophe humain. Lisant cela, il n'avait été ni colère ni tristesse. C'était une autre façon de voir les choses. Pour lui, l'intérêt du monde dépassait la notion d'utilité aux peuples, et l'inutile était le plus intéressant, car il composait l'essence du monde. Avant d'être utile, ce dernier était, sans finalité aucune. Offrir une utilité, c'était offrir un utilisateur. Les plus belles choses n'étaient atteignables par aucun utilisateur, aux yeux de mon elfe…
Tout cela pour dire que ce n'était pas que l'elfe ne partagea pas sa passion qui l'attristait, mais plutôt qu'il ne partageait pas sa joie et son entrain. C'était dommage. Ah ! S'il avait eu sa vièle, si seulement ! Dawan revint à l'ombre de l'arbre. Il avait chaud, de s'être ainsi agité. La sueur perlait sur son front et son torse (parce que fuck it, chez moi les elfes ils sont capables de transpirer, OUI MONSIEUR). Il agita un peu sa cape, afin de créer un petit courant d'air pour rafraichir son dos moite. Ah ! Pourquoi diantre était-il sorti d'Aigue-Royale ? La prochaine fois, il sortirait de nuit, le monde serait bien plus agréable. Et ces Hommes en armure… Leur seule vue suffisait à lui donner encore plus chaud ! Ne pouvaient-ils pas tous se mettre torse nu, comme lui ? Qui craignaient-ils ? Que craignaient-ils ? La magie de Dawan ? S'il avait voulu les attaquer, il l'aurait fait depuis longtemps ! (et il les aurait tué. Remercions les Esprits que Dawan se soit voué à une vie de baptistrel)

"- Quelle chaleur…"

Souffla Dawan, sans perdre son sourire. Il s'essuya le front d'un revers de cape. Rah, bon sang, ses yeux ! Il les ferma, très fort, et les frotta de son pouce et son index. Il avait pleuré pendant toute la danse, il pleurait encore. Ce n'étaient pas de longues larmes qui coulaient sur les joues, mais des larmes qui remplissaient ses yeux, rendaient sa vue floue, et tentaient de protéger ses pauvres mirettes. Il entendit la voix de Crissolorio lui demander s'il saluait chaque nouvel inconnu ainsi. Dawan aurait pu se moquer, il ne le fit pas. Le ton de sa voix demeurait enjoué quand il répondit:

"- Non, bien sûr que non ! Il faudrait pour cela que toutes les personnes que je rencontre soient les Grands Trésoriers… C'est impossible. Quand bien même j'aurais rencontré celui qui vous a précédé, je doute que la conversation aurait pris ce tournant…"

Il tentait de lever les yeux vers Crissolorio, pour le regarder. Ce Grand Trésorier était tout de même incroyablement aimable. Beaucoup de personnes réagissaient au quart de tour sans véritable raison, quand ils lui parlaient… Mais lui, lui… Il restait calme. Alors qu'ils auraient dû être ennemis, Dawan commençait à ressentir de la sympathie pour ce personnage. Sympathie d'autant pus grande qu'elle lui permettait de confirmer sa théorie selon laquelle, au final, ces histoires de camps, c'étaient de bien vilains mots. Les Hommes, Elfes et Vampires étaient tous trop divers d'idées et d'actes pour pouvoir annoncer des camps aux moeurs bien distinctes.
À nouveau il baissa les yeux, ne pouvant soutenir la lumière. Sa cornée le piquait encore, mais il ne pleurait plus. Il cillait à toute allure, pour se retenir de frotter ses yeux.

"- Mes yeux… Je crois que je vais devoir rester là un moment. Je comprendrais néanmoins que le devoir vous appelle ailleurs… Oh. Mesire Ostiz ? Vous qui avez étudié la philosophie, quel y est votre concept favoris ?"

Tiens, pour une fois il paraissait bien adulte, en s'exprimant. Adulte curieux, enjoué, mais il faisait presque son âge -il avait passé la majorité, après tout. Il laissait à Crissolorio le libre choix de l'interprétation du mot "favoris": celui auquel il adhérait le plus, celui qu'il trouvait le plus intéressant...
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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeMer 17 Sep 2014 - 20:16

Ce n'est pas tout les jours qu'un parfait inconnu invitait Crissolorio à danser, ça c'est sûr! Disons juste que ça ne devait pas être tout les jours tout court pour tout le monde. Un voyageur avisé ce serait empressé de se méfier là plupart du temps que ce soit de l'elfe, ou du bourgeois. Sans doute que ce Dawan était étrange, ce dernier avait eu peur de lui quand il était venu le voir ce qui était normal après tout, mais ensuite l'elfe avait vite perdu sa réserve pour déployé une sorte d'énergie, et d'engouement que Crissolorio avait rarement vu chez qui que ce soit. En faîte pour tout dire cet elfe lui semblait avoir un caractère enfantin, et lui donnait plus l'impression d'être un jeune enfant qu'un adulte accompli pour tout dire...

Dans tout les cas Crissolorio ne s'était pas laissé décontenancé pendant cette danse, et était restait parfaitement calme, et retenu quand cette dernière s'était terminée... Après tout il ne savait pas quoi dire au vu de l'excentricité de la situation, et aussi un peu car il préférait ne rien dire après tout le comique de la scène se dissiperait peut-être lui-même... Dans un autre temps ce Dawan aurait fait un parfait garçon de cour pensa t-il... Un elfe qui avait l'air mignon, et qui était enjoué, et bon danseur. Sûr que les nobles dames l'auraient raffolées, et auraient étaient amusés par un tel phénomène. Néanmoins maintenant de un il y avait les alayens donc il ne valait mieux pas que cet elfe se ramène dans une cour humaine, et de deux Crissolorio n'était pas une noble dame, et ne partageait pas leurs goûts. Il était quelqu'un de retenu, et stricte voir ennuyeux diraient certaines mauvaises langues... Néanmoins le Grand Trésorier ne préférait pas trop se laisser aller en tout temps c'était dans sa nature après tout d'être aussi régulier...

Dans tout les cas même si cet elfe n'était sûrement pas un personnage qui chamboulerait sa vie de long en large il se souviendrait de ce dernier, après tout Dawan faisait partie des personnes que l'on oublie pas que ce soit pas leurs caractères excentriques, ou leurs manies pittoresque. Un bien curieux personnage qui oscillait entre l'artiste, et le bouffon de cour. En rajoutant une pointe d'autre chose dont Crissolorio n'arrivait pas deviner exactement la nature. Néanmoins il tâcherait d'éviter que cette rencontre se sache, pour la simple, et unique raison que les alayens n'apprécieraient pas que le Grand Trésorier de l'empire ait croisé un elfe sans faire écorcher ce dernier... Mais bon il y avait peu de chance que cela se passe de toute façon. Crissolorio avait des gardes du corps fiable, et lui même n'était pas spécialement une commère donc bon... Même si un homme avertit en vaut deux comme le dit le dicton populaire...

Néanmoins il sentait bien que si cet elfe se promenait pas ici c'est qu'il devait y avoir une raison. Déjà si ce dernier ne savait pas se défendre, ou bien se dissimuler il n'aurait pas fait long feu face aux alayens. Même si ce Dawan ne semblait pas être un danger pour Crissolorio ce dernier doutait que cet elfe soit vraiment quelqu'un de démuni du point de vue du self-défense... Même si au final ce n'était qu'un détail futile pour le Grand Trésorier tout compte fait car ce dernier ne désirait pas spécialement s'en prendre à son elfique interlocuteur... Ce dernier devait bien être là pour une raison après tout aussi excentrique soit son interlocuteur Crissolorio ne pouvait s'empêcher de se dire que ce dernier devait être ici pour une raison précise... Sans doute peu important conclut-il. Cet elfe n'avait pas l'air d'un rebelle, et puis bon s'il avait quoi que ce soit contre l'empire il ne seraient pas ici en train de discuter sans doute... De plus posait la question serait très mal vu sans doute, alors autant ne pas faire ce qu'il ne vaut mieux pas faire pensa le conseiller. Que le faire, et devoir se rattraper ensuite.

Crissolorio fut ensuite tirer de ses pensées par l'elfe qui se plaignez de la chaleur...

Il ne répondit rien à part sa petite question formulée avant car après tout il n'avait pas besoin de le dire qu'il pensait clairement comme Dawan! Depuis le 10 Mars la chaleur était inhabituellement haute... Crissolorio au début n'en avait pas beaucoup souffert avec son manteau de brume, mais maintenant que la magie était interdite, et qu'il avait du caché son manteau il souffrait autant que tout le monde de la chaleur... Voir même plus! Après tout le conseiller n'était pas aussi endurant, et vigoureux que les jeunes adultes dans la fleur de l'âge... Néanmoins il sortit de ses pensées à la réponse de l'elfe pour pouvoir réfléchir à la sienne, et la formuler calmement après avoir fait un effort à cause de sa gêne...

J'en suis sûr l'ancien Grand Trésorier ne sortait jamais de Gloria de toute façon... Néanmoins il faut avouer que vous êtes quelqu'un de bien curieux Dawan... J'ai rarement vu des elfes aussi enjoué surtout depuis que les alayens sont dans les environs... Je ne sais pas d'où vous devez tenir vôtre joie de vivre Dawan, mais évitez de laisser cette joie empiété sur vôtre prudence car tout le monde n'est pas aussi pacifiste que moi...

Il dit cela sur le ton d'un conseil en gardant son calme habituel... Après tout il n'y avait pas de raison de s'énerver. Ce Dawan sans le savoir lui donnait au moins de quoi s'occuper un peu avant de recommencer son voyage vers AlthaÏa... Autant donc ne pas se montrer rustre comme un vilain, ou pédant comme un nobliaux. Crissolorio était un bourgeois donc un homme digne, et de bien. De plus il préférait se faire apprécier que détesté si possible... Même s'il ne restait encore qu'un stricte inconnu ce Dawan lui était sympathique. Ah les hommes, et elfes du peuple... Comme quoi le fait de ne pas être riche rendait au moins les gens franc. Même si Crissolorio ne se passerait jamais de ses richesses qu'il aimait trop en tant qu'avare, et de son pouvoir qu'il appréciait beaucoup en tant qu'ambitieux, mais il devait avouer que cela ne l'avait jamais particulièrement gêné que la présence des gens du petit peuple... Peut-être son passé de collecteur d'impôt? Sans doute pensa t-il même s'il ne regrettait pas vraiment cette partie là de son existence en y réfléchissant...

Puis il écouta l'elfe qui lui parla de ses yeux, et dit comme pour rassurer le Grand Trésorier que cela ne le gênait pas si Crissolorio partait pour ses affaires... Avant ensuite de poser une question à ce dernier qui appela une courte réflexion... Après tout ce n'était pas une question bête...

Pour tout dire j'ai étudié beaucoup de mouvement philosophiques au cours de mon existence. Même si la philosophie politique m'intéresse le plus dernièrement surtout le concept du Bien de l'Etat au dessus du bien individuel. Je pourrai dire que le mouvement moral qui a le plus ma sympathie reste le conséquentialisme.

Une fois cela dit Crissolorio réfléchit calmement avant d'exprimer son point de vue d'un ton maîtrisé...

Avez vous déjà entendu parler de ces gens qui en voulant faire le bien ont fait le mal, ou l'inverse? Au final... N'est-ce pas les conséquences des actes qui sont vraiment importantes? Je veux dire par là que peu importe que l'acte soit intrinsèquement bon si cela provoque malheur, et fasse souffrir autrui. Cela reste peut-être louable dans l'intention, mais mauvais dans les faits. Je pense plutôt qu'une action qu'elle soit soit bonne, ou mauvaise ne soit pas commis seulement, et uniquement pour son caractère intrinsèquement moral, mais plutôt que ce sont les conséquences de l'acte qui doivent importer. Combien de gens mourrons si vous épargnez un meurtrier en série? Et combien vivront s'ils meurt? Le premier acte est peut être bon car c'est faire preuve de miséricorde, mais cela fera le mal en occasionnant indirectement des morts tandis que se montrer impitoyable peut sauver des vie au moment propice...

Il réfléchit ensuite courtement avant de continuer...

C'est assez compliqué d'expliquer clairement cela, et je le ferai si vous le désirez... Néanmoins avant cela pourriez vous à vôtre tour me citer vôtre concept philosophique préféré Dawan?

Acheva t-il avant d'écouter calmement ce dernier...
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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeJeu 18 Sep 2014 - 16:08

Dawan, manquer de prudence ? Quelle idée saugrenue ! Dawan était la prudence même ! Bon. Il avait une façon…. Disons, peu orthodoxe de mettre en œuvre sa prudence. En tout cas, il n'était pas inconscient du danger. Il savait tous les travers et défauts que pouvaient avoir les êtres humains. Il savait que Crissolorio avait sans doute mille et une façons de tenter de le tuer -et lui avait quelques astuces pour se défendre. C'était pour cela qu'il faisait le beau devant lui, c'était pour cela qu'il s'était appliqué sur sa chanson et sa danse. C'était sa prudence. Plaire, c'était un moyen comme un autre de s'assurer sa sécurité. Après, peut-être, oui, que la première des prudences aurait été de ne pas sortir d'Aigue-Royale. Il avait pris le risque… Si cela en valait la peine ? Un peu… À vrai dire, sans Crissolorio, beaucoup moins. Au final, la balade avait été plaisante, mais il avait nettement manqué de préparation. Il avait sous-estimé la chaleur extérieure, imaginant que le vent l'apaiserait… Il avait sous-estimé la lumière. À Aigue-Royale, il était vrai que ses yeux étaient devenus un peu plus sensible. Mais ce souterrain étant baigné d'ombres et de lumière bleu, cela avait été sensible. Ici, c'était aveuglant. Douloureux.

Mon elfe s'adossa à l'arbre. Il ferma les yeux, finalement. Mieux valait abandonner la lutte contre la lumière. De toutes façons, désormais, il faisait confiance à Crissolorio. Bon, ok, à Crissolorio et à son audition, en cas d'attaque. Mais… Cela l'aurait surpris. Bon, vous me direz, c'est le but d'un attaquant. Tout de même, au point où en était la conversation, il fallait que l'humain soit vraiment bizarre pour n'oser l'attaquer que maintenant, si telle était son intention.
Ainsi il écouta Crissolorio parler de philosophie. Cet humain faisait vraiment quelque chose qui lui plaisait. Conseiller le roi, apprécier la philosophie politique… C'était une chance, et cela contribuait à alimenter l'estime que Dawan avait de lui. Cet humain-là n'était pas rentré dans un métier uniquement pour les plus doux aspects, mais par passion. Il aimait les passionnés.
Pour sa part, ce qu'il pensait de la philosophie politique ? Eh bien… Vous m'auriez dit "politique" tout court, nous aurions pu beaucoup rire. Très sérieusement, vous voyez Dawan parler de politique ? Heureusement qu'Armanda ne connait pas la démocratie. Par les Esprits, ce gamin aurait dû voter… Oh, son vote aurait peut-être été intéressant, hein. Mais connaissant sa propension à agir au hasard…

Mais la philosophie politique, c'était une autre paire de manches ! Ses cours et lectures lui revinrent petit à petit, au fur et à mesure que son camarade humain s'exprimait. Les paroles parurent néanmoins trouver un étrange écho dans les souvenirs récents de Dawan, qui s'embourba un moment dans ses pensées. Les yeux fermés, il était difficile de voir la différence, et il était difficile pour lui de sortir de ses pensées. Fort heureusement, le silence de son interlocuteur finit par le choquer, et le ramener sur terre. Il usa alors de cette capacité qu'il avait à enregistrer tout de même ce qu'on lui disait lorsqu'il était dans la Lune pour se remémorer ce que Crissolorio avait dit.

"- L'idéal restant de maintenir la vie du meurtrier et celles de ses potentielles victimes. Même si cela est difficilement applicable dans les faits..."

Dawan n'était pas de ceux qui estimaient que la mort d'un meurtrier était profitable à tous. Il croyait définitivement trop aux humains et aux elfes, les imaginant capable de devenir meilleurs même après qu'ils aient commis l'irréparable. Et surtout, à ses yeux, la vie possédait une valeur infinie qui faisait que l'on ne pouvait en arracher une par simple esprit de justice. Ah, pour sûr, son voeu de pacifisme, il n'aurait aucun mal à le respecter...

"- Oh, je n'ai pas spécialement de préférence. Comme vous j'aime bien ce qui touche à la morale, ce qu'il est bon de faire, comment le savoir… J'aime aussi parler de liberté. C'est… Beau de voir que nous avons un mot dont nous ne sommes peinons à obtenir une définition, mais auquel nous sommes aussi attachés. Disposons-nous seulement de liberté, ou sommes-nous les jouets du destin, malgré nous, de par notre nature, de par le monde qui nous entoure ? Votre meurtrier, est-ce vraiment de sa faute, s'il a tué, où est-ce la faute du monde entier ? C'est étrange... Comme nos responsabilités sont liées à notre liberté. Oh, liberté..."

Quelqu'un lui avait dit un jour qu'il était plus libre que d'autres bipèdes. Quel imbécile ! Si la liberté existait, elle était la même pour tout le monde. Les libertés d'agir... Étaient d'autres histoires. Il ne parlait pas de cette liberté-là. Un soupir souleva sa poitrine. Il pensait à sa famille... Qu'ils devaient être bien, dans les bois, protégés par les arbres de la chaleur et de la mort ! Si sa pauvre Mère l'avait vu, en ce moment, face à un allié de ceux qui voulaient assassiner les elfes et interdire la magie... Elle aurait hurlé. Elle aurait peut-être même tué Crissolorio, sans réfléchir, n'écoutant que son instinct qui la poussait à protéger même ceux qui pouvaient lui être néfastes. Et s'il y passait ? Peut-être serait-elle un peu soulagée... Mais elle pleurerait, Dawan en était sûr. L'image de sa mère agenouillée sur son lit de mort glaça le coeur de Dawan, sans le rafraichir pour autant.

"- Messire Ostiz… Vous qui êtes conseiller de l'empereur… Ne pourriez-vous pas lui conseiller de cesser de menacer ainsi mon peuple ? Vous... Vous êtes père. De trois enfants. Je suis le second de ma famille. Mes parents... Je pense qu'ils m'aiment, tout de même. Peut-être que l'un des nôtres a un jour causé du tort à votre empereur, mais il est seul, nous sommes si nombreux... Peut-être que vous pourriez changer le cour des choses. S'il-vous-plait, pourrez-vous au moins lui en parler, même sans y croire ? Au nom de nos familles, qui se ressemblent, Messire Ostiz..."

Oubliant un moment sa fragilité, Dawan rouvrit les yeux. Un seconde peut-être, Crissolorio put croiser à nouveau le regard de mon elfe. Humide de la douleur de la lumière, certes, mais aussi la peine qu'il avait eue le jour où il avait compris que ce n'était pas une plaisanterie, que tous les elfes étaient menacés de mort. Un regard où on lisait comme de la tristesse d'avoir été choisi pour victime, et un certain désespoir, aussi. Un ultime désespoir, qui serait bientôt abandonné pour de la résignation, sans doute.
Puis la lumière le blessa. Il baissa la tête et cacha ses yeux dans une de ses mains.

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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeJeu 18 Sep 2014 - 20:08

L'idéal? L'idéal était comme la perfection pensa Crissolorio... Il était toujours préférable, mais rarement applicable au final. Non lui n'était pas homme à s'attendrir, et se chargé l'esprit de vains idéaux de perfection impossible. Lui préférait rester réaliste, les rêveurs après tout sont toujours déçu du monde qui les entoure, de sa dureté, de son imperfection... Du fait qu'il n'était pas aussi doux qu'ils l'espéraient que tout le monde n'était pas un idéaliste, perclus de bonnes intentions, mais souvent le contraire. Car le monde était comme cela... Sombres, et tortueux. Le bien comme le disent certains cohabite en permanence avec le mal, les deux sont indissociables... L'homme comme les elfes, et les vampires, et rajoutons au passage les dragons, et les animaux est animés par les instinct primordiaux que sont la faim, et le désir de se reproduire pour que la nouvelle génération fasse de même... Certains cynique diront même que c'est cela le but de toute vie, et rien d'autre... Prospérer avant de s'éteindre tout simplement.

L'homme se différenciait par trois simples critères... L'être humain lui n'a pas voulu seulement se contenter de vivre au jour le jour dans un état sauvage, il a décidé que si la vie devait être vécu, et s'achèverait un jour autant qu'elle soit agréable... Donc il a donné un autre sens à son existence que le simple désir charnel, et celui de se nourrir. Puis deuxième point l'être humain, lui a décidé de fonder des civilisations par son intelligence, et sa conscience de lui, et troisième point de s'imposer des restrictions qu'elle soit par des lois, ou par l'éducation pour freiner ses bas instinct...

Car au final l'homme était peut-être cela d'un point de vue cynique comme toutes les autres créatures dotées d'une conscience... une créature égoïste, qui pour se sentir en sécurité, se protéger, et pouvoir cohabiter avec un minimum d'harmonie avec ses semblables se museler lui-même pas des lois, par des traditions, par l'éducation, et la morale. Au final ce n'était pas l'homme qui à l'état naturel était bon... C'était la société qui lui donnait sa vertu, son éducation qui lui donnait sa supériorité par rapports aux animaux, et lui permettait de vivre avec les siens dans une sorte de bénéfice commun...

Néanmoins Crissolorio était partagé entre cette façon de pensée cynique, et celle de se dire que l'éducation au final n'était qu'une façon comme une autre de dresser un être humain... Comme un animal en résumé. Prenez un chien violent, et agressif, dresser le bien, et il deviendra doux, gentil, et vous donnera peut-être même la patte si vous le demandez...

D'une certaine façon c'était comme cela que l'on éduquait un être humain, et ce que celui-ci devait devenir pour vivre correctement en société. Ainsi d'un matériau imparfait, et brut l'on pouvait obtenir quelque chose de bon, et raffiné. La vertu n'était pas naturel chez l'être humain car elle se développait seulement bien après la naissance...

Difficilement applicable dans les fait même si l'intention peut-être louable comme celle d'éduquer le criminel par la suite pour que celui-ci se repentisse sincèrement, et puisse retourner vivre en société d'une certaine façon... Mais là plupart du temps ce genre de solution ne marche pas, et les famille des victimes du meurtrier pourraient décider de réclamer justice par eux-même s'il le fallait... Il était toujours un peu gêné, mais il se sentait moins gêné auparavant sans doute que l'elfe lui semblait être un interlocuteur fort poli, et réceptif. Cela aidait Crissolorio à parler, et à dire ce qu'il pensait.

Puis l'elfe parla de liberté... Un sujet au combien prompt à la discussion, et aux interprétations différents. Peut-être, et sans doute qu'aucun point de vue même celui de Crissolorio ne devait être juste pensa ce dernier. La liberté après tout sonnait différemment pour chaque être, et n'était pas un concept matériel, palpable, et facilement mesurable, mais une chose abstraite, et prenant en compte plusieurs formes... Néanmoins Crissolorio se prit quand même au petit jeu d'expliquer son point de vue là-dessus...

La liberté peux être aussi remit en cause d'autre manière. Quelle serait la liberté absolue? Pouvoir faire tout ce que l'on veut? Mais cela est impossible car il faudrait savoir voler, créer, être au moins aussi puissant que les esprits pour être doter d'une liberté absolue, et ainsi dépasser les limites de l'existence... Car la nature nous y empêche d'y goûter.. Puis même si l'on se contente de la liberté naturelle ce serait par exemple une liberté de tuer qui l'on veut quand l'on veut par exemple? Pourtant ce n'est pas une liberté acceptable moralement, et de plus la liberté s'arrête là, ou commence celle des autres. Être vraiment libre c'est n'avoir aucune attache comme un être aimé, une passion, un sexe, une espèce, ou autre... Au final à vouloir être libre, et sans attache voir sans responsabilités comme vous le dite on finit par être seul, et démuni... Qui voudrez de cette liberté sans finir par la regretter?

Après il restait bien entendu la liberté d'opinion même si d'une certaine façon celle-ci pouvait être remise en cause de multiples façon par les esprits tordus, ou ingénieux. La liberté de s'exprimer par contre elle, elle n'existait pas vraiment. Aucun camp, roi, ou noble n'aimerait qu'on le critique sans finir sur le billot. Les dragons sont orgueilleux, et réagissent souvent très mal à toute critique ce qui a tendance à restreindre la liberté de s'exprimer... Les vampires comme les elfes n'admettent pas certains point de vue. Les alayens quand à eux considèrent beaucoup de choses comme hérésies, et les ennemis de l'alaya ne tolèrent sans doute pas de disciple du Néant dans leurs rangs... Au final la liberté d'expression était sans doute un concept que Crissolorio respectait, mais il était bien l'un des rare sur Armanda à faire ainsi... Sans doute que pas grande monde apprécie qu'on remette en doute ses opinions, ou qu'on sorte de sa voie...

Puis Crissolorio écouta l'elfe qui lui fit une demande qui semblait sincère, et louable, mais Crissolorio ne put qu'y répondre ainsi... tout en conservant son calme.

Hélas jeune Dawan... Je ne suis pas un ennemi des elfes néanmoins même si je faisais ainsi cela ne changerait rien. L'empereur depuis quelques temps n'est plus vraiment officieusement le maître de l'empire. Il l'est seulement officiellement. Depuis quelques temps l'alaya semble le surveiller de très près lui, et ses conseiller, surtout depuis qu'il a signé ces nouvelles loi anti-magie. Je comprend parfaitement vos louables intentions, mais malheureusement je ne peux rien y faire... Le mieux que j'arriverai ainsi à obtenir c'est une mort lente, et douloureuse dans les geôles de l'alaya pour hérésie ainsi que le déshonneur pour toute mafamille, et peut-être le même destin funeste pour mes enfants. Désolé Dawan, mais cela aurait encore pu être possible il y a encore quelques mois car j'étais en faveur de relations pacifique avec les tiens, mais les alayens dirigent maintenant en coulisse, et tout le monde sait ce que ces derniers veulent. Les hommes de l'empire ne peuvent que plier devant leurs exigences malheureusement...

Acheva t-il calmement du ton de l'homme qui disait une vérité dure, mais implacable.
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Baptistrel Chanteciel

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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeVen 19 Sep 2014 - 15:26

Dawan avait écouté Crissolorio parler de liberté avec un fin sourire. Il aimait le ton et le rythme que prenait la voix de l'humain quand il posait ces questions. On aurait dit qu'il aimait cela: se poser des questions, chercher des réponses... Un moment, Dawan se demanda si, à vivre plus longtemps qu'eux, les humains avaient développé une meilleure capacité à penser, pour compenser. Ces créatures étaient pleines de ressources, son séjour à Aigue-Royale le lui avait confirmé.
Mon elfe n'était pas particulièrement ivre de liberté, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer. Il avait un peu de mal à prendre en compte les contraintes que d'autres voulaient lui appliquer, mais il ne cherchait pas à tout prix cette liberté de nature si ambiguë. Oulah, ma playlist vient de passer à "you can leave your hat on", je... Ouais, non, nos perso' vont rester habillés. Il fait chaud, mais quand même ! Je disais quoi, déjà ? Ah, oui, la liberté. Que Dawan ne cherchait pas particulièrement, bien qu'il aimât ce mot, les idées qui s'y attachaient. La liberté telle que la décrivait Crissolorio ne l'effrayait pas tant que cela. Il n'y voyait juste pas d'attrait particulier. Peut-être parce que, pour lui, les êtres aimés, et les gens en général, ne représentaient aucune contrainte. Peut-être que... De ce point de vue là, il était plus libre que Crissolorio. Plus libre, mais plus seul, aussi, avec ces gens qui parfois ne prenaient même pas la peine de se barder de politesse pour lui fausser compagnie. Plus libre, mais sans possibilité d'influence sur les autres personnes. Rien, à part la musique. Et c'était faible, si faible... On ne sauvait pas les peuples avec de la musique.

En plus de la peine qu'il avait à imaginer les siens, si fragiles lorsqu'un peuple entier et si nombreux devenait menace, Dawan se sentit brusquement très impuissant, faible. Il ne pouvait en être autrement. Il ne savait pas s'enfermer, comme les autres, aucun roi ne l'aimerait jamais, et la musique ne touchait pas les gens. Elle ne le touchait que lui, mais il n'avait pas besoin de se convaincre. Il était si vain, si vain... Creux, comme sa vièle. Même jouer avec lui n'apportait rien, si ce n'était qu'un peu de musique...
Les mots de Crissolorio allaient l'achever.
Il avait placé ses espoirs en lui et, lentement, calmement, comme pour mieux faire durer la chute, Crissolorio lui expliquait pourquoi sauver le monde lui était impossible, quelle configuration forçait les événements à prendre cette tournure. Peut-être qu'au final, il n'aurait pas dû demander... Maintenant que tout lui était expliqué, cela semblait si évident ! S'il y avait eu un moyen, quelqu'un en aurait usé, fatalement. Les humains sont si bons...
Dawan cessa de frotter ses yeux malmenés par la lumière. Il les força à regarder Crissolorio, malgré leur douleur. Crissolorio et les gardes... Des larmes arrachées par le soleil coulaient sur ses joues.

"- Je comprends."

Annonça-t-il, d'une voix qui avait trop peu d'intonation pour que l'on puisse comprendre ses larmes comme de la véritable tristesse. Il ne voulait pas inculper Crissolorio, non, il était gentil, Crissolorio. Comme tout le monde. Dawan ne fonctionnait pas à base de "à sa place j'aurais fait pareil", ce qui aurait insinué qu'il savait la manière de bien s'y prendre. Qui aurait-il été pour prétendre cela ? Crissolorio agissait selon sa nature, selon ce qu'il croyait être bon. Il tenait à sa vie, sans doute, aussi à celle de sa famille, Dawan ne pouvait qu'y être sensible. Oui, il comprenait très bien, non seulement que l'humain ne puisse accéder à sa requête, mais aussi que les événements prennent cette tournure.

"- Je comprends, je comprends, je comprends..."

Désormais, il regardait ailleurs, un point sur l'horizon. Il cillait beaucoup, avait le regard et les joues humides, et sa voix, bien que neutre, allait en murmurant, alors qu'il répétait sans s'entendre les mêmes mots. Il comprenait... Mais que craignait les humains ? La mort ? Ne s'étaient-ils jamais dit qu'en se rebellant contre ceux qui jouaient d'eux, ils pouvaient inverser les rôles ? L'alaya pouvait toujours agir, ne craignant pas la mort. S'ils fonctionnaient en imposant leur puissance de façon brute, il fallait soit jouer au règne animal, soit se montrer plus fin... Mais plier le genou, ce n'était plus perdre, c'était offrir une victoire à un ennemi. Rah ! Pas d'ennemi, Dawan, pas d'ennemi. Il n'y a pas de mauvais dans ce monde, il faut se montrer bon envers chacun. Ne commence pas à voir des ennemis, ou tu finiras par combattre.

"- Ils buvaient leur sang, ils salissaient leurs yeux. A-t-on déjà vu ces beaux amants souiller le plancher des cieux. Ils rêvaient d'anathèmes, ils chassaient les diadèmes. A-t-on déjà vu ces enfants crever la prison des voeux..."

Il chantait, en elfique. Un de ses poings s'était porté à la hauteur de sa joue, et, du bout de ses doigts, il jouait avec l'humidité qui y restait. La mélodie n'était pas celle d'origine de la musique, il essayait de la chanter sans joie et sans peine.

"- Agis comme une proie, ils agiront en prédateurs. Non, non, il n'y a pas de prédateur. Ils ne peuvent... Non, ils ne peuvent. Il ne faut pas penser cela. Il faut... Il faut...”

Que fallait-il ? Prendre une décision, choisir. Dawan aimait s'accrocher à la neutralité et à l'amour comme on s'accroche à un bouclier protecteur. Ainsi il n'avait pas de camp à choisir, pas de guerre à mener. Mais là, force était de constater qu'il y avait un véritable danger pour ceux qu'il aimait... Le camp était plus ou moins déjà pris. Ceux qui ne respectaient pas la vie étaient, il fallait le dire, des ennemis.

"- Non. Non..."

Dawan prit sa tête entre ses mains. Les idées se bousculaient dans sa tête, et se rebellaient. Non ! Pas d'ennemi, jamais ! Si, des ennemis. Ils en veulent à la vie ! Ils tuent, Dawan, il faut les arrêter ! Jamais blesser, jamais... On peut très bien être adversaire sans se blesser, non ? C'est toujours lui qui perd, toujours lui qui perd.
Les doigts de Dawan se crispaient sur ses pauvres cheveux. Tout cela partait dans tous les sens, se répétait sans arrêt, cherchait à s'imposer en résonnant plus fort dans sa tête. Il voulait démêler tout cela, trouver ce qu'il pensait vraiment, ce qu'il devait faire pour être cohérent avec lui-même. Voilà pourquoi il aimait la philosophie. Quelqu'un qui était cohérent philosophiquement avait en main les clefs pour ne rien regretter. Il fallait que les concepts s'assemblent, se ressemblent, restent dans la même logique. Mais il y avait tant de choses, tant de choses, tant de facteurs différents... Il ne savait pas quoi faire. Il ne se comprenait pas. Il voulait juste que les serviteurs du Néant laissent les siens en paix. Rien de plus. Il était elfe, il ne pouvait rien faire sans mourir, et les humains... Peut-être aurait-il suffit d'engager quelqu'un. C'était prendre le risque de la mort de cette personne. Il était impossible d'agir sans risque. Il était impossible... Ce n'était tout simplement pas son rôle. Il ne serait pas celui qui sauverait les siens. Ah ! C'était facile à dire ! La vérité, c'est qu'il était suffisamment bon à rien pour ne rien pouvoir faire !

Dawan tourna un visage au regard effrayé vers Crissolorio et ses gardes. Il ne savait pas quoi faire de sa pauvre vie, il voulait ne pas gâcher la poignée de siècle qu'il avait vivre. Il ne voulait pas de regrets. Et surtout, il ne voulait pas, d'une façon ou d'une autre, avoir le vilain rôle dans la mort de frères. Mais était-ce seulement possible ? N'avait-il pas déjà tué, en ne faisant rien ? Ses frères baptistrels avaient fait signer une trève, il s'en souvenait. Peut-être que si un jour il devenait maitre, à son tour il pourrait faire des choses ? Peut-être qu'il était sur la bonne voie ?

"- Assassin, assassin... Qui me dit que je ne vous tue pas, là, maintenant, sans le savoir ? Oh, tant de jeux de lumière, pour tant de couleurs. Tant de couleurs pour tant de verres d'eau. "

La peine ne le quittait pas. Pas après ce qu'il venait d'entendre, et pas avec l'imbroglio de pensées qui l'empêchait de se reprendre. Ses petites mains se détachèrent de ses cheveux. Courbé, comme prêt à se mettre en boule, il reculait, petit à petit. Comme pour s'éloigner de Crissolorio. Comme s'il avait peur.


Dernière édition par Dawan Sywel le Sam 20 Sep 2014 - 10:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeVen 19 Sep 2014 - 21:47

Le réalité pouvait être bien triste oui, mais elle n'était pas forcément uniquement le fait de personne malveillante, elle pouvait être aussi le fait de personne bienveillante, ou ne désirant faire aucun mal à quiconque qui étaient poussés par la malchance, les événements, le devoir, ou encore par la pression des autres à commettre des actes irréparables, ou immorales. Cela pouvait être aussi la bêtise. Au final seulement une petite partie du mal qui était occasionné chaque jour dans le monde devait avoir été causé en toute connaissance de cause... Ou en tout cas par véritable méchanceté, des fois cela pouvait être par simple bêtise, ou bien par incompréhension, ou même peur...

Les alayens avaient-ils peur des elfes? Non ils n'avaient pas vraiment peur d'eux, et ils voulaient la mort de ces derniers en toute connaissance de cause... Donc l'on pouvait dire que c'était un mal voulu en lui-même, mais aussi teinté de préjugés, et haine. En plus du fait qu'ils y étaient aussi souvent poussé par la fanatisme que leurs inspiraient leurs esprits supérieurs qu'est Néant donc la bêtise aussi... Au final l'on pouvait trouver de nombreuses cause à toute acte mauvais, et aussi de nombreuses façon de les justifier... Au final chaque être vivant avait sa vision du bien, et du mal donc ce n'était pas vraiment un contexte qui pouvait être clairement définit par tous...

Est-ce que Crissolorio faisait le mal d'un point de vue moral, et conséquentialiste en refusant d'aider l'elfe? Sans doute du point de vue moral pensa t-il, mais peut-être pas du deuxième car au final qu'il défende, ou pas la cause des elfes il y avait peu de chance vu la situation que cela cause de vrai conséquence bonne, mais plutôt mauvaise pour lui, et sa famille donc mauvaise en un certain point s'il défendait les elfes... Donc au final il ne valait mieux pas défendre les elfes au près de l'empereur qui de toute façon ne pourrait rien faire pour les aider malheureusement... Et puis du point de vue moral Crissolorio n'avait pas vraiment le choix, comme tout l'empire d'ailleurs. Ce n'était pas lui qui avait décidé de tout cela, et il ne faisait que protéger sa famille en faisant ainsi... Oui d'une certaine façon il n'avait pas tant à s'avilir lui-même pensa t-il... Peut-être qu'il était un peu lâche de faire ainsi, mais il valait mieux se montrer prudent...

Puis d'une certaine façon il se montrait honnête avec l'elfe, il n'avait pas mentit à ce dernier dans l'espoir de le rassurer hypocritement, pour que celui-ci soit ensuite déçu de voir que rien n’avait changé dans la politique de l'empire, et des alayens... Mais après est-ce que toutes les vérités sont bonnes à entendre? Pensa le Grand Trésorier... Là encore c'est un vaste débat, mais il préférait se montrer honnête, Dawan étant le principal concerné par la vérité que lui apprenait Crissolorio, il était légitimement le seul juge. Le Grand Trésorier ne voulait aucun mal à l'elfe, ou en tout cas consciemment... Néanmoins il n'était pas prêt pour autant de consentir à un sacrifice inutile dans un vains espoir de paix qui n'était pas promise à durée... C'était la triste réalité.

Crissolorio entendit l'elfe lui dire qu'il comprenait. Même si l'elfe n'en laissait rien paraître à part ses larmes le Grand Trésorier devina que Dawan devait être triste, ou amer... Était-ce sa faute? Il ne savait pas... Même si ce n'était pas ce qu'il voulait, et qu'il n'avait aucune mauvaise intention il ne se sentait pas coupable si c'était sa faute... Après tout il ne faisait que dire la vérité, il se montrait honnête, et n'épargnait rien à l'elfe. Si ce dernier était un peu triste, et amer de cela au moins cela le forgerait pensa Crissolorio dans une certaine réflexion. Oui cet elfe ainsi serait moins naïf du monde qui l'entoure, et pourrait par la suite le comprendre dans ses aspects moins plaisants... Même si Crissolorio ne voulait pas vraiment faire de la peine à l'elfe cela aurait au moins l'avantage d'ouvrir les yeux de ce dernier, et de l'endurcir....

Puis l'elfe qui semblait pris dans sans doute de sombres réflexions se lâcha en continuant de répéter des "je comprend" plusieurs fois... Crissolorio par politesse se contenta de rester silencieux, et de ne pas la déranger... Si Dawan voulait continuait à converser il s’avancerait lui-même, autant éviter si possible de choquer, ou de tourmenter plus que de nécessaire l'elfe entre-temps...

Comprendre le monde n'était pas forcément l'accepter pensa Crissolorio. On peut comprendre un criminel, on peut comprendre quelqu'un que l'on déteste, sans pour autant l'apprécier plus, ou adhérer à son point de vue. L'on peut comprendre le mal, la souffrance sans pour autant pouvoir la regarder en face, ou la tolérer. Dans certains cas certains se levaient contre cette souffrance en essayant d’œuvrer pour un monde meilleur, mais d'autres aussi devant l'étendue de la tâche préféraient se résigner, et se morfondre. Peut-être que ces derniers étaient plus sage que les premiers? Car au moins il se rendaient compte de la démesure de la tâche... Crissolorio ne savait pas si Dawan resterait indifférent à cette vérité, ou ferait partie des idéalistes, ou de ceux qui se morfondent, mais ce que savait le Grand Trésorier c'est que dans tout les cas ce choix appartenait à l'elfe, et à personne d'autre. Une liberté que personne ne pourrait lui voler qu'il soit homme, elfe, vampire, dragon, ou même esprit... Car ce choix ne concernait que la personne de Dawan qui était sans doute assez grand, et mature même à son jeune âge pour un elfe pour faire un choix éclairé...

Puis il entendit ensuite l'elfe chantait dans une langue inconnue... Sans doute de l'elfique pensa Crissolorio qui en avait déjà entendu quelques bribes auparavant... Il ne savait pas ce qu'était en train de chanter l'elfe qui semblait encore prit par une quelconque rêverie, mais le Grand Trésorier se contenta d'écouter silencieusement... Après tout ce n'était pas tout les jours qu'il entendait de l'elfique, et puis il serait fort impoli de rompre la conversation sans raison, ou de couper la parole à l'elfe...

Puis ensuite l'elfe continua à chanter en elfique... Est-ce que la chanson de l'elfe avait un rapport à la situation? Peut-être pas comme le lui avait démontré le jeune Dawan peux auparavant même si quelque chose disait que oui à Crissolorio... Après tout ce dernier avait une bonne intuition, mais ce n'était qu'une intuition après... L'elfe pouvait aussi bien se mettre à chanter n'importe quoi à tue tête qu'il ne comprenait pas plus ses paroles... Néanmoins s'il ne comprenait pas les paroles de l'elfe Crissolorio savait au moins ce qui avait du causer cette chansonnette...

Puis soudainement l'elfe arrêta ensuite de chanter, et se pris la tête dans les mains avant de répéter plusieurs fois "non"... Signe d'une grande hésitation, et peut-être même d'un conflit dans son esprit? Crissolorio ne pouvait pas en être sûr à 100 pourcent, mais il était très bon quand il fallait deviner ce que les gens ressentent à leurs simples expressions, et agissements...

Est-ce que Crissolorio devait intervenir maintenant que l'elfe avait bien mijoter avec ses pensées? Où est-ce qu'il devait laisser celui-ci se débrouiller tout seul. Les deux idées se valaient pour tout dire car la première serait comme tendre la main à quelqu'un pour le soutenir, mais ce serait aussi influencer sans le vouloir Dawan dans un choix qui était le sien... Tandis que le deuxième choix même s'il était un peu plus sévère permettrait au moins à l'elfe d'arriver lui-même à s'apaiser comme un grand, et accepter la vérité aussi cruelle soit-elle... Au final le choix était complexe...

Puis l'elfe le regarda d'un air effrayé comme s'il craignait à nouveau soudainement pour sa vie... Crissolorio ne savait pas pourquoi, puis Dawan marmonna des paroles incompréhensibles qui semblaient un peu inquiétante... Le Grand Trésorier resta calme en entendant cela puis s'attela à analyser rigoureusement le sens des mots de l'elfe, avant ensuite de répondre calmement...

Assassin? Personne ici n'est un assassin Dawan. De plus vous ne tuez personne a ce que je sache, ou bien vous êtes en train de délirer, ou de sous-entendre quelque chose de façon bien obscure...

Puis il vit l'elfe s'éloigner de lui comme s'il avait peur, et se rouler en boule... Pour tout dire le spectacle avait de quoi provoquer la pitié pensa Crissolorio... Peut-être finalement qu'il valait mieux intervenir? Que laisser cet elfe non préparé dans cet état sans tenter au moins de le calmer n'était pas un choix sage?

Vous avez peur Dawan? Pour vôtre vie? Personne ici ne va attenter à vôtre vie... Vous avez peur d'autre chose dans ce cas-là? Mais de quoi? Est-ce seulement le genre de peur devant laquelle vous êtes impuissant? Ou autre chose...

Puis Crissolorio émit intérieurement l'hypothèse en prenant en compte ce qu'il avait dit précédemment que l'elfe avait peut-être juste peur de l'avenir de son peuple, ou du sien... Peut-être car il ne savait pas vraiment... Néanmoins ce n'était pas une hypothèse improbable en y repensant... Même s'il faisait confiance à l'elfe pour l'éclairer...
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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeSam 20 Sep 2014 - 21:38

"- Non... Ce n'est pas de la peur..."

Pas vraiment. En tout cas, ce n'était pas comme cela qu'il le ressentait. Il avait peut-être tort, de ne considérer la peur que sous l'angle du ressenti bien physique face à un danger bien palpable. Ici, pas de danger, pas encore, juste le tourbillon de ses pensées qui l'entrainait d'horreur à horreur, d'incohérence à incohérence, et de question sans réponse à question sans réponse.
Alors, comment expliquer cela à Crissolorio ? Allait-il seulement lui expliquer ? C'était un peu... Intime, tout ce qu'il y avait dans sa tête. Mais... Dawan savait exprimer ce qu'il ressentait sans tout dévoiler. Faute de savoir se battre, il savait au moins utiliser les mots. Il baissa les yeux, ses mains à nouveau enfouies dans ses cheveux. Ses gestes étaient moins violents, néanmoins. Quand il leva à nouveau le nez vers Crissolorio, mon elfe paraissait métamorphosé. Le défi d'organiser ce qu'il venait de ressentir l'avait calmé, son regard n'exprimait plus que la réflexion, un peu de songe.

"- Qui sommes-nous, Messire Ostiz ? Nous sommes tous des assassins. Nous tuons, tous. Oh, bien sûr, nous ne le voulons pas forcément, nous faisons de notre mieux. Mais nous tuons. En n'agissant pas, en agissant. La responsabilité... Est une question si complexe."


On aurait à nouveau dit un adulte, presque sensé. Son visage même était à celui d'un elfe de cent quarante ans. Sérieux, presque grave. Son regard un peu obscurci y était peut-être pour quelque chose. Il s'était redressé, s'était à nouveau mis à l'ombre.

"- Y a-t-il seulement une différence, selon mes choix ? Ils peuvent changer le cour de ma vie, pour sûr, mais saurai-je seulement un jour combien de morts j'ai fait, en parlant avec vous, combien j'aurai pu en épargner en ne vous parlant pas ? Peut-être qu'au contraire, vous parler est la meilleure chose que je fais, et je ne m'en rends pas compte. Ne pas connaitre l'avenir nous contraint à agir contre ce que nous voulons... Notre condition est bien triste."


Dawan ne regardait pas Crissolorio dans les yeux. Encore. Cette fois-ci, difficile de savoir si ses larmes étaient dues à la lumière ou à la peine. Sa voix n'avait toujours pas changé de ton... Mais cette fois, la lumière ne devait pas le gêner. Il ne paraissait pas ciller outrageusement comme tout à l'heure. Il se mordit la lèvre.

"- Pour mon peuple, j'ignore si je dois agir, ou ne rien tenter. J'ignore même si cela a une influence. Peut-être qu'il faudrait que je me laisse du temps, avant de chercher à les aider. Tout et son contraire peuvent dépendre d'un choix pour lequel je n'ai pas d'outils, d'instrument pour m'aiguiller."

Et c'était cela qui avait créé l'ouragan dans son esprit, toutes ces questions auxquelles il ne pouvait répondre, mais qui ne partaient pas. Il fallait trouver une réponse, alors il avait répété, encore et encore, comme si cela pouvait brusquement débloquer la situation. Maintenant qu'il l'exprimait à voix haute devant Crissolorio, le problème lui paraissait plus simple. Oh, pas le problème de son action, non, mais au souci qui l'empêchait de penser correctement.
Cesser de penser à tout cela était la seule solution qu'il voyait.

"- Le bien est, pour moi, ce qui maintient la vie des êtres. Je ne peux vouloir la mort des miens, tout comme je me refuserai à tuer votre Empereur ou ceux qui s'en prennent à lui. J'ignore comment faire. C'est bien là mon plus grand mal..." Il se mordit distraitement un doigt, les sourcils froncés. Contrarié. "Ce n'est pas de votre faute. Je n'aurais pas dû vous poser la question. Vous auriez été un moyen pour moi de ne pas avoir à me poser la question. C'est une erreur...

Mon elfe frotta ses joues, pour en retirer l'humidité, sans exagérer son geste ni quoi que ce soit. Il rabattit la capuche de son manteau sur sa tête.

"- J'ai abusé de votre temps sur des soucis qui ne sont pas vôtres. Il ne vous incombe pas de subir tous mes questionnements et ennuis, et c'est une faute de savoir-vivre que de m'exposer ainsi devant vous. Toutes mes excuses, Messire Ostiz."

Dawan esquissa une courbette, gênée et respectueuse.
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MessageSujet: Re: Voyage, voyage (pv Dawan) Voyage, voyage (pv Dawan) Icon_minitimeDim 21 Sep 2014 - 11:38

Dawan lui dit que ce n'était pas de la peur... Crissolorio s'était donc trompé, mais ce dernier n'alla pas jusqu'a demander ce que c'était dans ce cas-là car il faisait confiance à l'elfe pour le lui dire lui-même... Et si Dawan ne voulait pas le lui dire c'est sans doute qu'il ne valait mieux pas que cela soit dit... Après tout tout le monde avait le droit à ses petits secrets, et même si le Grand Trésorier était inhabituellement curieux aujourd'hui il savait bien que la curiosité avait vite fait de devenir un grand défaut si on ne savait pas la contenir...

Puis l'elfe lui révéla des propos encore énigmatique, même si au final ceux-ci pouvaient amener une certaine réflexion effectivement. Il fallait l'avouer... Ce Dawan était peut être un peu excentrique, mais il n'était vraiment pas bête... Même si le Grand Trésorier n'avait pensé à aucun moment le contraire car il préférait prendre du recul sur les événements pour pouvoir être doté d'une réflexion mieux conçu... Dans tout les cas l'elfe était soudaine devenu plus calme, et mois apeuré étrangement. Le conseiller mit cela sur le caractère sans doute particulier de l'elfe, et peut-être sur le fait qu'il était arrivé sans le vouloir à troubler ce dernier puis il dit calmement.

La vie de chacun se base sur la mort d'autrui dit-on. Je ne sais pas si ce proverbe est empreint de vérité, mais il est vrai qu'il arrive que nous fassions plus de mal que nous désirons sans la vouloir... Néanmoins ne faisons nous pas aussi le bien d'une certaine façon sans le vouloir? Après tout les conséquences indirectes d'une action sont toujours de multiples nature Dawan...

Il était calme, et réfléchit en disant ces paroles... Il y avait sans doute à la fois du vrai, et du faux là-dedans. Aucun homme, ou être ne peut prétendre détenir la vérité absolue après tout... Néanmoins l'elfe continua encore à lui faire part de ses pensées. Crissolorio l'écouta calmement puis lui répondit aussi calmement.

Cela est peut-être vrai d'une certaine façon, mais vaut-il mieux pour autant ne pas vivre, ou ne pas agir? Au final se plonger dans le désespoir est une idiote, car ce qui nous maintient en vie nous mortel c'est bien cela... L'espoir. L'espoir de voir des lendemains meilleurs, celui d'atteindre ses buts un jour, de voir de quoi le futur sera fait. Nôtre condition est sans doute un peu triste, mais néanmoins vaudrait-il mieux pour autant que nous sachions en avance de quoi nôtre vie sera fait? Non car cela enlèverait toute raison de vivre cette existence sans surprise... Sans espoir.

Oui c'était une voix de réflexion comme une autre pensa Crissolorio. Il est vrai que le monde est souvent sombre, et absolument pas aussi beau que le voudraient les idéalistes. Que la société n'est qu'un amalgame d'individu aux buts différents, et qui entrent souvent en concurrence entre-eux, mais dans tout cela il y avait quand même de quoi éclairer le tout. Après tout certains arrivaient à vivre heureux malgré tout...

Agir? Si vous voulez agir rien ne vous en empêche Dawan. Peut-être vaudrait-il mieux attendre que vous gagner en influence, ou en pouvoir d'une façon, ou d'une autre... Après tout c'est une façon comme une autre de donner un but à vôtre existence que cette ambition de faire le bien pour vôtre peuple. Je ne peux que louer ce genre d'intention qui poussent les hommes, et les elfes à se surpasser... Dit-il calmement.

Oui l'ambition quelle soit égoïste, ou altruiste restait dans tout les cas un puissant moteur. C'est elle qui forgeait les grand hommes, c'est elle qui hissait certains aux rangs prestigieux comme Crissolorio ancien simple bourgeois, collecteur des impôts, et inspecteur des finances. Qui était devenu du jour au lendemain Grand Trésorier publique, Conseiller de l'empereur, et ministre de l'information parce qu'il avait su tirer son épingle du jeu. Peut-être que cet elfe pourrait le faire? Il ne savait pas, et même si ce dernier était bien étrange autant lui laissé sa chance pensa Crissolorio. Après tout selon lui l'idéal serait que chacun ait une chance de réussir au moins une fois dans sa vie...

C'est vrai que c'est une bonne façon de voir les choses Dawan. Si vous ne voulez pas vous tâchez les mains de sang, et faire le bien pour tous c'est un point de vue fort respectable. Le reste n'appartient qu'a vous Dawan. A vous de faire vos propre choix, et de mener vôtre existence comme il vous convient. Puis il écouta encore une fois l'elfe calmement, et répondit à ce dernier tout aussi tranquillement. Ceci est fait Dawan pas besoin de vous tourmenter inutilement. Peut-être que ce n'est pas un mal que ces interrogations? Cela vous permet d'avancer moralement, et d'avancer aussi dans la recherche de la vérité je pense...

Puis l'elfe se frotta les yeux, et acheva par quelques dernières paroles qui sonnaient comme une invitation polie à se dire au revoir pour Crissolorio... En y repensant l'idée n'était peut-être pas si mauvaise?

Je vois... Vous avez sans doute raison. Je tiens personellement à ne pas vous déranger plus que de nécessaire si possible, et il semblerait qu'il soit arrivé l'heure où je doive repartir messire Dawan. Cela a été un plaisir jeune homme, portez vous bien d'ici là...

Crissolorio fit aussi un salut respectueux ensuite comme signe d'adieux à l'elfe.
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