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| Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Jeu 11 Sep 2014 - 17:00 | |
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--- Quelques jours avant le départ ---
Son regard, vide, errait depuis la fenêtre sur l’extérieur. Il contemplait cette vue si familière, si paisible d’apparence. Une vue qui avait bercé sa vie jusqu’ici. Assit sur son lit, il se gorgeait silencieusement de cette scène ensoleillée, voulant graver l’image aussi profondément que possible en lui, de sorte qu’elle ne le quitterait jamais. Etrange comme cette simple vue pouvait faire naître tant de choses dans son esprit… étrange, de se dire qu’au final, peu importe les disputes, les divergences de points de vue, il avait toujours été chez lui ici et avait toujours pu bénéficier de la protection, de la paix de cette pièce en particulier. Si toute la maison lui manquerait, c’était cette pièce qui lui était le plus cher. Leur nid, à son frère et lui. Avec le recul, il se rendait compte que malgré toute son envie de partir du royaume elfique avant cela, il aurait tout donné en cet instant pour pouvoir y rester le restant de ses jours. C’était sa maison, son lieu de naissance. Le lieu où il savait qu’il pourrait toujours retourner, quoi qu’il puisse arriver… Le perdre lui déchirait le cœur. Et il n’avait pas franchement besoin de ça en ce moment. Mais ce qui le torturait vraiment, ce n’était pas simplement de savoir qu’il ne pourrait plus revenir ici… c’était surtout de savoir que ce lieu serait littéralement détruit, n’existerait plus, ramené au néant. Ça le rendait malade de rage et de peine. Lui qui n’était pas habitué à ressentir de tels sentiments, surtout aussi fort… Mais il le savait, avec une certitude désarmante, s’il croisait jamais le responsable de tout ceci, il lui plongerait une dague dans le cœur. Qui que soit celui qui avait fait ça, il n’avait absolument aucun droit de vivre plus longtemps. Il n’avait aucun droit de jouir de son existence alors qu’il était le bourreau d’une race entière et de la nature.
Mais il ne voulait pas y penser pour le moment. Pour le moment, il goûtait l’amertume du départ, la douleur d’un adieu irrémédiable envers quelque chose qu’il associait sans mal à un parent. Il resta encore un long moment-là, sans bouger, gravant le moindre détail de cette vision dans son esprit. Puis, lorsque ce fut fait, il se releva avec une certaine raideur et sortit de la pièce, descendant l’escalier sans accorder un seul regard à sa mère. Sur le pallier, il cligna des yeux et trembla légèrement, réprimant un instant un puissant élan de terreur, chose devenue presque habituelle à chaque changement de luminosité. Il vacilla. Un bref instant, l’espace encore verdoyant devant lui devint l’intérieur du sanctuaire avec sa perle grisâtre et pulsante… Il déglutit et combattit de son mieux la nausée, mais celle-ci, associée à sa peine, était trop forte. « Hn.. » Fermant les yeux, il fit quelques pas dehors, attrapa une fleur qui, fort heureusement, ne semblait pas avoir développé de moyen de défense, et respira son parfum à grandes goulées d’air, plongeant ses mains dans la terre de l’autre. Le contact, réel, solide, et doux, parvint à le ramener à la réalité et il resta un instant à genoux, le dos voûté, avant de sursauté en sentant une présence derrière lui. Pas Aranël, il l’aurait sentit plus tôt… Tournant la tête, il découvrit sa sœur et soupira légèrement avant de se relever. « Enetari… » Sa voix était plus faible que ce qu’il aurait voulu mais il balaya sa déception à ce sujet d’un revers de pensée. Il approcha, et, sans un mot, la prit dans ses bras, serrant doucement la jeune elfe contre lui.
Cela ne dura qu’un bref instant avant qu’il la relâche, ne gardant que sa main dans la sienne. « Si tu n’es pas occupée avec tes paquets, voudrais-tu aller dans les bois avec moi ? » Il ne précisa pas pourquoi il émettait une telle requête mais c’était évident, il en était certain, même pour sa jeune sœur insouciante. Ce serait sans doute leur dernière balade.
Dernière édition par Nómin Terendul le Mar 11 Nov 2014 - 13:39, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Mer 17 Sep 2014 - 18:36 | |
| Fixant sans même la voir une branche qui se balançait toute seule devant sa fenêtre, les pieds dans le vide et le regard dans le vague, Enetari était bien loin de l’image de la jeune fille optimiste et bondissante qu’elle était d’ordinaire. Sa tunique ondulait faiblement sur ses cuisses recouvertes d’un pantalon fin, agitée par le peu de vent qu’il y avait, mais sans cela, on aurait put croire à une statue. Une pâle et fine gravure en relief, d’un réalisme saisissant. Lentement, la jeune fille cilla, tentant de reprendre pied dans la réalité. Pas de sourire, pas de chanson pour ce jour triste. Ils devaient partir et elle le savait. Comme tout leur peuple, ils quitteraient la sécurité de leur foret mais surtout, surtout, ils abandonneraient cette maison dans laquelle ils avaient vécu. Quatre-vingts et une années passées ici, dans cette demeure qui les avait vu grandir. C’était cela le plus triste, cela qui lui donnait l’impression qu’une chape de plomb était tombée sur son cœur et son esprit. Elle avait rêvé de sortir d’ici, de ces limites posées, rêvé de s’évader et de découvrir le monde, les peuples, devenir dragonnière même bien qu’elle sache que cela n’arriverait sans doute jamais, mais pour elle, cette maison bâtie au milieu des autres habitations elfiques était immuable ; où qu’elle aille, elle, que son corps ne devienne simple cadavre pourrissant dans un coin ou qu’elle soit demandée par tous, ce lieu devait rester à sa place, comme il l’était, et sans se dégrader. De toute évidence, ce petit programme allait être quelque peu chamboulé.
Avec un dernier regard d’horizon, la jeune fille se tourna et rentra dans sa chambre sagement ; auparavant, il lui arrivait de réussir à sauter jusqu’à l’une des branches non loin, assez solides pour la supporter, mais depuis que plus rien n’était normal, elle évitait. Le soir du dix mars était resté gravé dans sa mémoire et si, finalement, ce n’était pas vraiment un mauvais souvenir, elle ne savait que trop qu’il y avait encore de nombreux dangers. Mais le pire, sans doute, était la limite d’utilisation de la magie. Cet art était son plaisir, sa raison de vivre, ce qui peu à peu l’avait dressée, lui avait imposé quelques règles et limites. Il ne se passait pas un jour où elle ne s’amusait pas à se servir de ces talents impalpables, et voilà qu’aujourd’hui et depuis peu elle en était privée. Les alayiens, Néant… c’était leur faute, bien évidemment. Une grimace de colère déforma les traits fins de la petite elfe tandis qu’elle dévalait les escaliers menant au rez-de-chaussée, ne disparaissant que lorsqu’elle se retrouva de nouveau en plein air, ayant passé en trombe les pièces la séparant de la porte d’entrée.
Inspiration, expiration. Elle avait l’impression que ses veines bouillaient toujours de colère, mais sans cible pour la rejeter, elle n’avait pas d’autres choix que de se calmer lentement. Elle frappa violemment un caillou du bout de sa chaussure, l’envoyant valser dans les airs, avant de poser un regard gris-bleuté sur la silhouette devant elle. Nomin. Ses jumeaux avaient beau se ressembler, elle parvenait sans mal à les distinguer, aussi immobiles soient-ils. Après, ils étaient ses frères, non ? Elle s’avança sans bruit, savourant le plaisir du silence qui régnait. Les autres étaient surement affairés à préparer leur départ, ou bien eux aussi prenaient-ils conscience de la douleur que cet abandon serait.
-Nomin.
Il l’avait déjà remarqué, et son étreinte leur fit probablement du bien à tous les deux. Ils restaient une famille quoi qu’il arrive. Une famille… et un soutien. Peut-être n’étaient pas proches, mais cela ne les empêchaient pas de s’aimer. Hochant la tête à la demande de son frère, Enetari le suivit, marchant à ses côtés silencieusement, ne sachant, exceptionnellement, pas quoi dire, et n’ayant à vrai dire pas tellement envie de plaisanter. Une idée lui vint et, sans même regarder son voisin de marche, elle s’enquit de ce qu’il penserait de cette initiative.
-Que dirais-tu d’aller faire plus ample connaissance avec nos chevaux ? Autant qu’ils fassent un dernier tour dans les bois, eux aussi…
Devant son assentiment, ils se dirigèrent vers lesdits animaux. Offert par leurs parents comme l’était celui de son jumeau, Enetari avait ainsi hérité d’un superbe étalon qu’elle avait nommé Elros, soit écume d'étoile dans la langue commune, du fait de sa robe pâle, étrange mélange de blanc pur et de gris perle. Doucement, la jeune fille l’appela et, posant la main sur son encolure lorsqu’il vint à ses côtés, elle finit par se tourner vers son frère, s’appuyant légèrement contre l’équidé à ses côtés.
-Dis, Nom’… que crois-tu qu’il restera, de notre forêt, de notre maison, quand tout sera fini ?
Car cela finirait un jour, elle n’en doutait pas… restait à savoir quand… et comment.
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Dim 21 Sep 2014 - 16:04 | |
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La situation était vraiment singulière, à l’aune de leur singulier duo… Ils marchaient tous deux, lentement. Et, quand bien même ils étaient ensemble, la solitude était leur lot. Solitude d’une âme en peine, solitude induite par ce sentiment d’implacable destin, ce sentiment d’inextricable condamnation… cette sanction, la vengeance de Néant. Vengeance à l’égard d’un seul, et pourtant, c’était toute une race qui désormais devait quitter ses ancestrales terres, rejetée sur les routes d’un monde cruel qui les avait oubliés depuis bien longtemps. Un monde qui ne semblait plus être le leur. Enetari n’entretenait pas la conversation de ses traits d’esprit, de ses facéties, et lui-même ne parvenait pas à trouver la sérénité indifférente, impassible, qui avait toujours été sienne… Il ne pouvait pas aborder cette situation de sa froide objectivité habituelle. Cela le touchait beaucoup trop, comme une dague en plein cœur. Une dague qu’il aurait bien aimé retiré pour la planter dans le cœur palpitant du principal responsable de ce désastre. Pourtant, jamais il n’avait soufflé mot de ce désir, pas même auprès de son frère qui devait pourtant s’en douter. Il nourrissait ce désir comme la graine d’une fleur encore non éclose, la baignant de sa souffrance et des visions désormais condamnée d’un univers sur le point d’éclater en lambeaux disparates. La confrontation avec sa mère et son frère lui revint en tête, un bref instant, le temps d’un battement de cœur… Il avait eu raison, d’une certaine façon. Parler ne servirait à rien. Ce dont il avait besoin, c’était d’une vengeance. C’était de sanctionner l’auteur de cette catastrophe. La vengeance n’était pas une saine occupation et n’était certainement pas la justice… il n’aurait aucunement le culot de le clamer. Mais il s’appliquerait à sa tâche. Oh oui, avec une infinie précision, une infinie délicatesse. Et il parviendrait à son but. Il n’aurait aucun véritable repos, aucune paix de l’âme, à moins d’y parvenir…
« D’accord » répondit-il, distant sans vraiment le vouloir. Il cessa de penser à sa vengeance, se concentra sur le florilège sentimental de l’instant sans éprouver à son égard le dégoût qu’il éprouvait habituellement pour ce genre de choses. Il ne pouvait se répugner de cela. Ses pas le conduisirent jusqu’au lieu où les équidés étaient parqués pour paître tranquillement. Ils n’étaient pas encore nerveux, broutant simplement, chacun de leurs côtés. Le cheval familiale était également présent, mais faisait pâle figure en comparaison des deux étalons hauts et puissants. Des cheveux de guerre. Pourquoi des chevaux de guerre ? Il avait une petite idée de la question mais n’en soufflait mot. Quelle importance en fin de compte ? Quelle que soit la raison, seule la fin importait et il n’aurait jamais pu acquérir pareille monture par lui-même. Elros, l’étalon de sa sœur, rejoignit sa maîtresse quand elle l’appela mais lui resta immobile en observant sa propre monture. Acharn était son nom. Un moins beau nom qu’Elros très certainement mais Nomin était parfaitement satisfait de son choix. Acharn, talion, vengeance. L’étalon serait le vent qui le porterait, la nuée qui le dissimulerait. Le premier pas vers sa réalisation. Il y en aurait d’autres évidemment mais le premier était le plus important. L’étalon vint de lui-même après quelques instants, et approcha son museau de lui pour le renifler, l’observant de ses yeux sombres et intelligents. Il lui caressa l’encolure et tourna la tête vers Enetari. La question provoqua une pointe de douleur en son for intérieur mais il n’en montra pas grand-chose. Que resterait-il… Que pourrait-il rester ? Que devait-il lui dire, hein ? Pouvait-il penser qu’elle conservait une once d’innocence et la préserver ? Ou bien devait-il lui dire la vérité ? Il pesa le pour et le contre un instant encore, puis se décida à briser le silence.
« Rien » Le mot était un glas, aussi lourd que du plomb. Il n’aimait pas ce mot mais il se devait de l’utiliser. Il soupira. « Il ne restera rien que le Néant» Il s’arrêta un instant. Pessimiste, il ne se voyait pas affirmer que quelque chose de bien sortirait de cela. Il ne pouvait dire qu’il y aurait le moindre retour. Il n’en avait vu aucun. Silencieux à nouveau, il fit sortir sa monture puis se hissa sur son dos, attendant que sa sœur fasse de même avant de prendre la direction des bois, au-delà des habitations. Sur le chemin, de nombreuses familles s’activaient pour faire leurs bagages. Lui-même tentait de faire fi de l’angoisse qui l’étreignait toujours, le taraudant sans pause et sans merci. Peu à peu, il y eu moins de maisons et plus que des arbres, plus que la forêt… Les oiseaux ne chantaient plus que de temps en temps et la présence des animaux se faisait plus rare. Mais la forêt était la même en dehors de cela. Verdoyante, ensoleillée. Une vision qui lui soulevait le cœur d’injustice et de nostalgie, de morosité. « J’aimerais qu’il y ait une chance, un espoir… J’aimerais pouvoir dire qu’un jour, nous retrouverons ces lieux. Pourtant je sais que ce n’est pas le cas…. » Sa voix avait toujours du mal à venir, et le faisait se sentir malade. Il poursuivit néanmoins. Il fit ralentir sa monture, qui s’arrêta finalement auprès d’un ruisseau chantant… Ses fins sourcils se froncèrent un instant. « Peut-être devrions nous emporter une plante de nos forêts. Une chacun, la planter ailleurs… peut-être serait-ce une bonne idée… Nous ne sauverons pas tout mais… » Mais c’était mieux que rien. Son regard se porta vers les plantes présentes. Que pourrait-il emporter qui lui ressemble, auquel il soit particulièrement attaché. Lentement, son regard dériva, des plantes, il revint vers Enetari et son beau et pâle et visage et écarquilla légèrement les yeux.
Il resta sidéré sur place, figé, caressant les courbes de son visage féminin avec admiration et respect pour ce miroir pourtant unique. Une émotion étrange le prit et le secoua profondément, le faisant trembler. « Enetari ? » souffla-t-il, presque timide.
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Jeu 25 Sep 2014 - 17:05 | |
| Quoi de plus beau, majestueux, qu’un cheval aux oreilles dressées, attentif au moindre son ? Quoi de plus noble que cette majestueuse créature, symbole de force et de rapidité ? Ils étaient là, tranquilles, observant les deux jeunes elfes qui se dirigeaient dans leur direction en silence, chacun perdu dans ses pensées. Bien sombres pensées pour l’un comme pour l’autre, sans doute. Des regrets peut-être, mais surtout le profond chagrin de quitter ce lieu qui les avait vus naître. Ce n’était pas simplement une maison, un bois, c’était tout un pan de leur vie, et il était bien difficile de s’imaginer devoir faire une croix dessus. Le rayer de son cœur comme on peut le faire d’un nom sur une carte. Ils avaient beau être jeunes, savoir s’adapter, il n’en demeurait pas moins que tout cela resterait à jamais gravés en eux, en images étincelantes de couleurs chatoyantes. Leur enfance avait été emplie de légèreté et de bonheur, et il était trop tard pour en profiter davantage. Bientôt, ils quitteraient ce refuge, pour s’enfoncer dans un monde inconnu ; promesse d’aventure, certes, mais de la perte d’un équilibre nécessaire à tout enfant n’ayant pas fini de grandir. Car c’était ce qu’ils étaient, finalement. Des enfants innocents, l’un d’eux marqué profondément par ce qu’il avait vu peu de temps auparavant et qu’il cachait au fond de lui. Ce qui n’empêchait nullement les autres de ressentir son malaise, quand bien même n’avaient-ils pas le lien si particulier qui l’unissait à son frère.
Savourant le doux toucher procuré par la caresse du pelage de son étalon, Enetari finit par tourner son regard vers Nomin, cherchant sur son visage les signes de ses émotions. Il était toujours pâle, et son regard semblait chargé d’émotions. Un véritable tourbillon dans ses yeux si sérieux. Sans doute ce départ devait-il rajouter une pointe de douleur dans son cœur abîmé. A moins, bien sûr, qu’il ne garde un espoir quant à un possible retour ; espoir, sans doute, que sa sœur espérait voir apparaitre pour compléter le sien, le rendre plus vivant et existant. Mais ce n’était qu’une illusion, un mirage du futur que de croire qu’un jour leurs pas fouleraient de nouveau ces terres verdoyantes. A la lumière de la réponse du jeune elfe, la petite Terendul ne voyait guère où porter encore ses croyances optimistes. Le rien avait été catégorique, sans appel et sans hésitation. Et l’idée que le Néant puisse remplacer cet endroit plein de vie était rageante, de cette colère impuissante que l’on ressent face à une injustice que l’on n’a pas la force de combattre. Les poings crispés, la jeune fille resta un instant à ruminer son chagrin furieux avant de suivre l’exemple de son frère et de se hisser sur Elros qui attendait toujours patiemment sa réaction. La chose faite, ils purent sans se pressé prendre le chemin des bois, sans chercher à se presser d’une quelconque facon. Après tout, ils étaient là pour profiter de cet instant, se forger quelques derniers souvenirs et ancré au fer rouge l’image de cette forêt.
-Aucun de nous n’aurait imaginé que cela arrive un jour, et pourtant c’est aujourd’hui le cas ; le contraire sera peut-être vrai… Reste à savoir si l’on survivra assez longtemps pour le voir.
Ce voyage l’effrayait quelque peu, mais c’était probablement aussi le cas de son frère. Avec Aranël, elle n’en aurait pas parlé, et sans doute aurait-il, lui caché ses sentiments. Mais Nómin était différent. Plus… plus comme elle, en fait. Un mélange entre leur aîné et la plus jeune, encore qu’il était difficile de savoir lequel était le plus neutre au vu de leurs caractères totalement différents à tous les trois.
-Peut-être devrions-nous emporter une plante de nos forêts. Une chacun, la planter ailleurs… peut-être serait-ce une bonne idée… Nous ne sauverons pas tout mais…
Un léger sourire naquit sur son visage à cette idée tandis qu’elle remarquait à peine que sa monture s’arrêtait également, se plaçant à hauteur de celle de son jumeau. Chacun une fleur, voilà qui était magnifiquement poétique. La question était : qu’en feraient-ils ? Parce qu’il fallait encore trouver la place pour l’emporter, puis la planter, puis vérifier qu’elle pousserait en paix… Cela dit, c’était lui, le pragmatique, d’ordinaire. Ils n’allaient tout de même pas inverser les rôles.
-Celle-ci me parait bien…
D’un geste, elle désigna l’un des grands arbres sur leur droite, un sourire espiègle aux lèvres mais ses yeux gris perles si expressifs, et si sombres depuis peu, toujours tristes. Elle n’avait même plus le cœur à rire, et il lui semblait que tout, du ciel à la terre en passant par le clapotis de l’eau, aspirait à un recueillement silencieux, un dernier au revoir avant le silence du Néant. Mais même le cœur en berne son esprit cherchait à la réconforter et si cela pouvait agacer les plus déprimés, elle-même n’y pouvait rien. Chacun sa façon d’accepter les évènements. Toutefois son frère semblait songer à autre chose et, retrouvant sans mal son sérieux ‒sans doute sa famille devrait-elle profiter de ces instants avant que la jeune fille ne retrouve le gout des farces et malices‒ elle rapporta son attention vers lui.
-Oui ?
Elle lui lança un regard interrogateur avant de poser pied à terre avec légèreté, s’approchant du ruisseau qui scintillait avant d'inviter Nómin à la suivre et de s’agenouiller devant l'onde bleutée. C’était la même source, semblait-il, que celle dans laquelle elle avait battu Eli, il n’y avait pourtant pas si longtemps de cela. Sans doute avait il fait ses bagages, lui aussi, mais Enetari aurait apprécié revoir cet ami si particulier dans un endroit familier. Le deuil du royaume elfique allait être dur à faire… |
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Dim 28 Sep 2014 - 14:25 | |
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Il doutait de pouvoir jamais formuler le moindre espoir. C’était tout simplement trop lui demander. Mais cette plante serait son espoir… Il s’en occuperait, lorsqu’il aurait trouvé exactement laquelle prendre. Elle devait être un symbole pour lui. Pas un symbole du présent, mais un symbole du futur. Il fallait qu’il la choisisse avec soin et cela pouvait prendre du temps… du temps qu’il n’avait pas. Mais il avait peut-être une vague idée de ce qu’il voulait. Le souvenir remontait un peu, au dix mars, le jour où il s’était introduit dans le palais… et bien avant cela, en y réfléchissant bien, une fois où il avait accompagné sa mère. Cependant, il préférait se donner encore un instant de réflexion avant de se décider complètement. Et cet instant avait suffi à accrocher son esprit sur autre chose, tandis qu’il contemplait la jeune elfe à ses côtés, sa cadette d’à peine quelques instants. Il semblait bien que se concentrer sur quelque chose en particulier lui permit de moins ressentir la morsure de l’angoisse et de l’horreur. Mieux valait alors qu’il se garde occupé le plus longtemps possible, ce qui était à la fois extrêmement difficile et très facile… Il avait toujours eu beaucoup à penser, des projets, des considérations, et pourtant tout cela lui semblait très fade, inutile et superficiel. Rien n’accrochait véritablement son esprit et s’il se forçait, c’était fatalement pour retomber dans l’impasse un moment plus tard. Tout simplement parce que ça ne fonctionnait pas bien si l’intérêt était factice… la peur qui l’habitait en venait aussi facilement à bout que d’un morceau de bois vermoulu. Face à son adversaire, il était complètement sans défense. A ce titre au moins avait-il hâte de partir, mais c’était bien le seul. Il avait également peur de partir et de sceller définitivement la fin de la forêt. A ses yeux.
Mais en cet instant, Enetari concentrait tellement son esprit que plus rien ne l’émouvait ou ne l’effrayait. Il mit pied à terre et vint s’installer près du ruisseau avec elle, sans rien dire. Un long moment il resta là sans rien dire. Il avait envie de lui dire quelque chose, quelque chose venu du fond du cœur… mais il se ravisa en secouant un peu la tête, et à la place, fit un écho à ses considérations précédentes. « Les mages elfiques et les baptistrels de la terre et de l’eau pourront certainement soigner ces plantes. Je suis certain qu’on pourrait leur demander où trouver un bon endroit où les planter. On pourrait même les planter dans le nouveau sanctuaire, s’ils en trouvent un…. » Oui, au moins cela serait un bon début, et une bonne fin peut-être, si le Néant se répendait plus loin comme la créature l’avait dit. Mais ça il n’en fit pas mention. Ce n’était pas le moment pour en parler. Il inspira profondément le parfum de la nature mêlé à la fraicheur de l’eau, emplissant ses poumons de son bienfait, avant de reprendre la parole. « Je crois que je sais quelles plantes j’ai envie d’emporter… » Il se releva et lui fit signe, certain qu’elle aimerait l’idée… Remontant à cheval il se décida à leur faire contourner les habitations jusqu’à arriver près du palais des Evanaelles. Là, il mit à nouveau pied à terre et pointa du doigt un lierre grimpant foisonnant dont les branches avaient toutefois beaucoup grossis. « On peut grimper par là pour s’introduire à l’intérieur, les gardes ne surveillent pas ce coin-là et comme ça, on pourra s’introduire dans le jardin de l’impératrice… La fleur que je veux emporter s’y trouve » Finalement il s’était effectivement décidé.
La vision de sa jeune sœur lui avait suffi à comprendre que c’était bien cette fleur-là qu’il voulait prendre. Elle convenait parfaitement. Il tourna son regard vers sa sœur. « Tu m’accompagnes ? On aura plus l’occasion de ce genre de choses après tout, autant le faire maintenant, pendant qu’on le peut encore… »
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Sam 4 Oct 2014 - 20:08 | |
| Agenouillée devant le ruisseau, ses cheveux cascadant autour de son visage en un long fleuve blanc et scintillant, Enetari pencha son visage au-dessus de l’eau claire, sans se préoccuper le moins du monde de la possibilité de tomber dedans. Le miroir aqueux reflétait presque parfaitement les traits fins de son visage, et elle se voyait autant qu’elle percevait chaque caillou, chaque branche reposant au fond du lit du petit torrent. C’était fascinant, de voir ainsi sa propre figure onduler légèrement sous le mouvement de l’eau. Comme si d’un instant à l’autre, il allait disparaitre, s’évanouir Dracos savait où. Rêveuse, la jeune fille se demanda s’il pouvait prendre vie et l’observer, lui aussi. Ce reflet si éphémère. Cela donnait envie de rentrer dedans, de plonger la tête jusqu’au fond, pour voir et savoir jusqu’où elle pourrait se voir. Puis continuer jusqu’à sentir la froide étreinte de l’eau sur sa peau pâle, la recouvrir totalement, et observer cet élément si plein de vie dans le silence de son propre corps liquide.
-Les mages elfiques et les baptistrels de la terre et de l’eau pourront certainement soigner ces plantes. Je suis certain qu’on pourrait leur demander où trouver un bon endroit où les planter. On pourrait même les planter dans le nouveau sanctuaire, s’ils en trouvent un….
Elle se secoua intérieurement avant de se tourner vers son frère jumeau, son regard pensif se transformant en un léger sourire. L’idée était bonne, mais cela n’empêchait pas qu’ils risquaient fort d’être incommodés par ces précieux bagages supplémentaires pendant le trajet. Mais d’un autre côté, si cela leur permettait de sauver quelques espèces et de rapporter une partie de cette forêt qu’ils ne chérissaient tant, pourquoi pas ? Elle regarda autour d’elle, se demandant quoi prendre. Quelle espèce elle appréciait particulièrement. Beaucoup, en réalité. Ou peut-être était-ce simplement qu’elle aimait jouer dans leurs branches et sauter de l’une à l’autre comme bon lui semblait. Mais difficile de trancher un chêne pour l’emporter, côté pratique, on faisait mieux. Mais tandis qu’elle réfléchissait sur ce qu’elle souhaitait prendre ou non, Nomin semblait s’être décidé, lui. Curieuse, elle se releva complètement pour le suivre, se demandant où il la menait. Elle ne s’inquiétait pas pour leurs chevaux, ils feraient probablement demi-tour d’eux-mêmes si les deux jeunes elfes s’attardaient trop. Son esprit était de toute façon entièrement focalisé sur ce qu’allait lui montrer son jeune compagnon, et elle finir par s’arrêter quand lui le fit devant un haut mur qu’elle observa sourcil relevé avant qu’une étincelle sournoise ne s’allume dans son regard en voyant le lierre.
-S’infiltrer dans le palais ? Notre père nous tuerait s’il l’apprenait… Bien sûr que je t’accompagne ! Surtout si c’est la dernière fois qu’on le peut.
L’idée même de passer outre toutes les interdictions parentales ou impériales l’excitait comme l’enfant qu’elle était encore, et son sourire brillait d’enthousiasme. Avec l’agilité d’un singe, elle s’agrippa à l’échelle que formait le végétal pour se hisser en haut du mur, s’arrêtant à mi-chemin, le corps plaqué contre les branches pour ne pas tomber, et le regarder avec attention.
-Dis, Nomin, quelle plante il y a-t-il de si fascinante pour que tu veuilles t’introduire dans le palais ?
Elle en profita pour vérifier qu’il tiendrait le coup et monte sans souci, ce qui pour l’instant semblait être le cas. Elle avait beau être la plus jeune, elle voyait son frère comme beaucoup plus fragile qu’elle-même ne l’était. Sans doute le côté intellectuel du concerné se heurtait-il à celui casse-cou de la petite elfette. Elle continua donc sa progression jusqu’à atteindre un bord de fenêtre, se hissant dessus avec adresse. A présent, et malgré ce que le avait dit Nomin, il fallait être sûr que personne ne vienne. Se décalant, elle lui fit une petite place à côté d’elle après l’avoir hissé à monter et lui décocha un sourire éblouissant.
-Cela donnerait presque envie de sauter pour essayer de s’envoler. Et maintenant, par où se trouve ta fleur ?
Elle se tourna vers la fenêtre, l’observa un moment avant de rentrer dans le bâtiment sans hésitation. Il n’y avait personne aux alentours, autant en profiter. Elle se réceptionna prudemment sur ses bottes légères et observa avec attention autour d’elle.
-Jolie petite maison, remarqua-t-elle d’un ton détaché.
Elle attendait que son frère la mène à la plante tant convoitée, passant avec fascination un doigt sur une gravure affichée au mur. Il n’y avait pas que des plantes, qui méritaient d’être emportées.
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Dim 5 Oct 2014 - 20:54 | |
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Souvent, c’était quand on était privé de quelque chose qu’on remarquait combien on y tenait. Il l’avait remarqué avec la maison, le royaume et la forêt… En cet instant, il le remarquait encore une fois, au sujet du joli sourire de sa sœur. Elle était resplendissante, ainsi… et cela le conforta dans son idée de partager avec elle cette petite aventure-là. Ce serait leur secret à tous deux. Si son imperturbable visage de bougea pas, ses prunelles grises, elles, scintillèrent de l’assurance que jamais leur père n’apprendrait cette escapade. Cela resterait entre eux, un ultime bon souvenir de ces lieux. Il grimpa à sa suite, avec un peu moins de facilité mais c’était normal. Enetari et Aranël étaient tous deux en meilleure forme physique, et naturellement plus fort que lui, dont la santé un brin plus délicate ne l’encourageait pas plus que son caractère à cultiver une quelconque endurance. Néanmoins, pour avoir déjà grimpé-là, il savait qu’il en était capable, quand bien même cela devait lui demander plus d’efforts. Il suffisait de le vouloir, de bien faire attention, et il ne risquait pas de rentrer chez eux avec des blessures. Et puis, faire cet effort valait largement la peine, si cela signifiait revoir le sourire de sa sœur cadette… étrangement, sans doute, il se sentait prêt à tout pour le lui rendre. A absolument tout. Malgré tout, il attendit d’être arrivé en haut, pour pouvoir lui répondre sans risquer de perdre son souffle au passage… Ses bras tremblaient un peu et ses mains étaient engourdies par l’effort, la droite légèrement égratignée, lorsqu’il avait raté une prise sur une pierre. Lorsqu’il arriva finalement à se hisser sur la fenêtre avec l’aide bienvenue de sa soeur, ce fut accompagné d’un soupir de soulagement, tandis qu’il se reposait contre le cadre de bois et de pierres. Se passant une main dans les cheveux, il en écarta quelques mèches folles puis posa les pieds à l’intérieur, se relevant un peu péniblement… Après ses journées passées à dépérir, l’exercice faisait, sans surprise, un bien fou. Et le sourire qu’elle lui dédia une nouvelle fois lui fit presque plus de bien encore. Oui, définitivement, ça lui avait manqué.
Il s’étira un peu puis lui fit signe. « Vient ! » Se déplaçant hors de la pièce avec discrétion, il longea les couloirs aux colonnades gravés avec tant de réalisme qu’on avait l’impression qu’il s’agissait de véritables plantes. Une ou deux fois, ils furent contraint de se dissimuler pour éviter un noble ou un garde qui passait, mais bientôt, ils furent dans le cœur du palais : le jardin impérial. Là, dans le silence paisible des lieux, dans la lueur du soleil qui inondait la scène de son flot doré et scintillant, se trouvaient de magnifiques plantes, à la croissance très surveillée. Ignorant les impressionnants massifs floraux, le jeune elfe se dirigea vers le centre du jardin et un ensemble de roses trémières à tomber, tant dans les couleurs que dans la forme ou la verdure des tiges et des feuilles. Il observa un instant l’ensemble, puis l’indique à Enetari. « Voilà, ce sont elles que je veux. Les roses de l’impératrice » Comment ça il avait des goûts de luxe ? Et alors ? S’il les voulait il les prenait et puis voilà ! Il inspecta les alentours, puis s’approcha du bosquet. « Tu m’aides ? Il faut qu’on puisse en emporter un bon plan, je ne voudrais pas qu’elle meure en chemin…. » Il se mit à genoux pour essayer de déterrer un plan, plongeant ses mains dans la terre sans hésitation. Le contact le soulageait aussi… c’était un bon contact, un contact sain. Et à mesure qu’il s’échinait, ses pensées se mirent à vagabonder. Sa langue suivit également, quand il posa soudain une question n’ayant que peu à voir avec la situation actuelle. « Dis-moi Enetari… tu aimerais être une princesse, toi ? »
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Sam 11 Oct 2014 - 17:00 | |
| Patiemment, Enetari attendit que son frère la rejoigne sur le bord de la fenêtre avant de se décider à faire quoi que ce soit. Petit écureuil qu’elle était, elle n’avait aucun mal à grimper les murs ou escalader les plantes, mais Nomin, plus calme, plus posé et moins endurant n’avait pas les mêmes facilités, même si, au vu de son regard brillant et plein d’enthousiasme, il éprouvait le même enthousiasme dans cette escapade. Chacun ses avantages et ses inconvénients, et la fratrie parvenait à combler les défaillances de chacun d’eux. Il suffisait de voir à quel point les deux frères étaient complémentaires pour s’en rendre compte, et à cela leur cadette ajoutait sa gaité quasi-constante et son imprudence quasi-totale, alliés à un humour léger. Cette aventure l’excitait d’ailleurs comme cela faisait longtemps qu’elle n’en avait pas ressenti, et elle trépignait d’impatience à l’idée de fouiner dans le palais. Un si bel édifice… Il devait cacher de bien nombreux trésors, et peut-être même de mystérieux passages secrets, pleins de poussières et de choses étranges. Son imagination s’emballait, mais elle n’eut pas besoin de se faire prier pour sauter à l’intérieur du bâtiment et observer la pièce avec curiosité. Quel dommage qu’ils ne soient pas venus pour le parcourir complètement… Après tout c’était peut-être la seule et unique fois de leur vie qu’ils en auraient l’opportunité. Mais Nomin était avant tout venu pour sa fleur, et Enetari l’accompagnait dans cet objectif. Cela dit, s’ils avaient encore un peu de temps après, pourquoi ne pas en profiter… La jeune fille rangea cela dans un coin de son esprit et suivant en silence, mais avec un enthousiasme débordant. Elle mourrait d’envie de sautiller d’un point à un autre pour tripatouiller tout ce qu’elle voyait. Les simples gravures murales étaient si belles qu’elles lui donnaient envie de repartir avec, n’eut été l’impressionnante taille des dits-murs. Déjà une plante, le transport pouvait s’avérer compliqué alors des morceaux de palais, il ne fallait pas trop rêver.
Mais l’endroit où la mena Nomin était encore plus impressionnant. Refuge paisible pour toutes les magnifiques plantes du palais, la pièce semblait sortir tout droit d’une gravure fantaisiste et romantique d’un beau livre imaginé. Une peinture délicate, peut-être. Quoi qu’il en soit, le regard gris perle de l’elfette se mit à pétiller de bonheur tandis qu’elle se promenait parmi les végétaux, émerveillée, oubliant momentanément son frère et les roses qu’il lui montrait. Non pas qu’il n’était pas important, mais il y avait tant de fleurs diverses, de plantes originales, certaines même qu’elle n’avait jamais vu. Ce devait être magnifique de passer une après-midi ici. Elle tourna ainsi quelques instants, s’amusant à attribuer un nom à celles inconnues, tordant la tête dans un sens puis dans l’autre pour leur trouver des ressemblances avec tel ou tel animal ou objet, jusqu’à ce que son frangin ne la rappelle près de lui pour obtenir son aide. Zut, elle n’était pas là pour une promenade de découverte. C’était bien dommage. Elle se figea quelques instants devant le truc violet et plein de délicats filaments qu’elle observait avant de pivoter sur ses talons et de venir s’agenouiller à côté de l’appelant, se mettant à son tour à écarter la terre tout en commentant avec légèreté.
-Ça ne va pas être très pratique pour la redescendre… On devrait peut-être appeler un garde, qu’il vienne nous aider.
Elle continua un instant à l’aider sans rien rajouter avant que la question de Nomin ne lui arrache un mouvement surpris du sourcil droit.
-Pourquoi, tu crois vraiment que l’un de nos parents va faire un coup d’Etat ?
Connaissant le fidèle soldat que leur père était, cette idée était plus qu’amusante. Quant à Lisaë… sa fille ne put retenir le sourire moqueur qui lui vint aux lèvres en imaginant sa mère en souveraine incontestée ayant pris le pouvoir par la force. Elle qui se laissait marcher dessus par Aranël, c’était plutôt ironique. Mais le dernier membre de sa famille non-concerné par ses pensées attendait toujours sa réponse, et la petite blonde lui répondit en continuant de creuser, ses mains fines recouvertes de terre dégageant une racine.
-Je ne sais pas. Si cela veut dire que je ne pourrai plus faire ce que je voudrai, quand je le voudrai et avec qui je le voudrai, que je devrai épouser le premier idiot passé parce qu’il est riche et noble et inutile, que je devrai toujours mettre des robes en buvant le thé le petit doigt en l’air et m’ennuyer plutôt qu’aller jouer dehors, non, certainement pas. Mais si je peux ne rien changer et avoir simplement un joli palais en plus, pourquoi pas. Surtout si les roses vont avec. Cela dit, je crois qu’il ne vaut mieux pas pour mes potentielles dames de compagnie que je sois princesse.
Elle eut un bref gloussement de rire sadique puis releva la tête pour le dévisager un instant, toujours assise sur ses talons.
-Voudrais-tu être prince, toi ? Tu sais que si tu l’étais, on n’aurait pas le plaisir de venir ici en douce voler ces roses, ajouta-t-elle malicieusement.
S’ils étaient tous deux de la famille royale, ils auraient probablement encore plus de dérangements politiques. Mais ils auraient des gâteaux. Elle soupira un instant.
-J’ai envie d’un gâteau, marmonna-t-elle à haute voix avant de reprendre son travail. On pourrait peut-être passer voir les cuisines, en partant.
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Sam 18 Oct 2014 - 18:01 | |
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Il manqua sourire à la question. Aucun de leurs parents ne pourrait réellement penser à faire un coup d’état. Ce n’était tout simplement pas dans leur façon de penser, surtout leur mère en vérité. Leur père…. C’était un peu plus compliqué. Il était sans doute capable de s’énerver et de tuer l’empereur en titre puis de sauter par une fenêtre en se rendant compte de son geste. Personne n’attribuerait réellement un tel geste à un ambitieux désireux de monter sur le trône. Ce serait plus l’action illogique d’un fou. Et c’était peut-être mieux qu’il n’ait aucune envies de ce genre, parce qu’il serait aussi taillé pour le trône qu’une volaille était taillée pour jouer les trappeurs humains. Il était parfait dans son rôle de grosse brute décorée et dirigeant l’armée, quoi demander de plus ? Qu’il ait plus de cervelle, certes mais ça c’était perdu d’avance. Autant demander aux fleurs de danser une valse. Secouant finalement la tête, il convint d’une voix relativement neutre et paisible, compte tenu des circonstances. « Non, évidemment » Leurs parents peut-être pas. Mais lui ? Peut-être en ferait-il son prochain objectif, une fois le responsable de leur futur exile retrouvé et tué. C’était à voir. Peut-être que oui, peut-être que non. Il n’était tenu à rien, mais elle aurait certainement fait une merveilleuse princesse. A bien y réfléchir, elle méritait d’être une princesse… Oui vraiment. La suite le lui prouva plus encore, et il eut l’ombre d’un renâclement amusé. Non effectivement, elle ne serait pas une princesse humaine ! Mais ils n’étaient pas des humains, ils étaient des elfes. Cela changeait beaucoup de choses. Et c’était exactement ce qu’il dit.
« Nous ne sommes pas des humains. Penses-tu que l’on ait forcé Galadrielle à se marier ? Personne chez nous n’aurait l’idée de cantonner une princesse comme nos voisins mortels. Et puis s’ils essayaient tu leur rendrais la vie impossible, j’en suis persuadé » N’était-elle pas sa petite sœur après tout ? Avec son énergie et son esprit, elle ferait des malheurs auprès des courtisans et des vieillards. « Quant à moi, et bien… je ne sais pas. Je ne ferais probablement pas un roi très apprécié, cela va sans dire » Il n’insista pas là-dessus ni sur ce que cela pouvait signifier. Elle comprendrait toute seule si cela l’intéressait et dans le cas contraire il ne l’aurait pas dérangé outre mesure. Un gâteau ? Il retira ses mains de la terre, puis y prit le pied de la plante. « Oui on pourrait, mais finissons-en d’abord ici, d’accord ? De toute façon j’aurais besoin d’un tissu pour entourer le bas de la plante » Il termina de la dégager, puis la sortit avec précaution et la souleva en se relevant. Ses mains et ses avants bras, ainsi que son pantalon, étaient couverts de terre, mais il était satisfait, le reste n’avait pas d’importance. La plante était belle, le pied en bonne santé, il ne doutait pas que, s’il en prenait soin, elle survivrait parfaitement au voyage. Caressant un instant la tige il hocha la tête puis se tourna à nouveau vers elle. « Bon allons voir les cuisines maintenant ! »
Ce n’était totalement dans ses habitudes et dans son caractère mais cela venait naturellement et ça lui faisait un bien fou. Il en avait besoin. Gardant la plante contre lui, il sortit en sa compagnie, à nouveau furtif pour éviter les habitants du palais qui passaient. Où étaient exactement les cuisines ? Bonne question… Il pointa avec un peu de difficultés un couloir, proposant d’aller voir dans cette direction, puis s’y engagea avec méfiance. Oh ils ne risquaient pas tant à traîner là, surtout maintenant, mais quand même, on ne savait jamais. Hélas ce n’était pas le bon endroit. « Ça ressemble à un stockage de linge… » Bon ce n’était pas ce qu’ils cherchaient, de toute évidence, mais ça l’arrangeait un peu. « Attend » Il attrapa un linge pour envelopper sa plante. Tant pis si ce n’était pas un torchon de cuisine, c’était tout aussi bien. Une fois qu’il fut satisfait, il ressortit en lui offrant un demi-sourire. Bon, alors, ces cuisines ? Un peu plus bas, dans une salle à demi souterraine afin de mieux réguler la température, ils la trouvèrent et se dissimulèrent dans un coin sombre comme des conspirateurs. Il déposa sa plante sur le sol et se tourna vers sa sœur.
« Opération gâteau ? » Malgré le fait que les cuisiniers étaient en partie en train d'emballer leurs effets, il en restait pour officier jusqu'à la dernière minute.
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Ven 24 Oct 2014 - 17:53 | |
| Dans ces conditions… Pourquoi ne pas être princesse oui ? Ce pouvait être agréable d’ordonner et de se faire obéir. Restait le problème des courtisans, de tous ceux qui espéreraient obtenir une jolie place à ses côtés mais pour eux… Boh, elle trouverait facilement à s’en débarrasser sans doute. Et puis elle serait célèbre dans tout le continent surement. Que demander de plus ? Faire ce qui lui chantait quand elle le voudrait avec tous les moyens demandés.
-C’est vrai, nous sommes mieux qu’eux ; et dans ce cas, je crois que cela me plairait beaucoup. Elle lui adressa un clin d’œil avant de lui tendre sa main, une moue méprisante aux lèvres : allez, saluez votre princesse comme il se doit, jeune impertinent.
Avant qu’il esquive le moindre geste, elle éclata de rire, avant de reprendre son travail. Comme il était amusant de se promener ainsi dans le palais en y jouant, échappant aux gardes et aux interdictions familiales. Si son père les avait vus… Probablement aurait-il vu rouge. Comme une tomate. Au moins n’aurait-il pas dépareillé dans la salle pleine de plantes, bien qu’il s’agisse de fleurs et non de fruits. Mais échapper encore une fois au contrôle que tentait désespérément d’installer Artaher était toujours un loisir extrêmement plaisant. Observant Nomin qui continuait sa tâche, visiblement pas beaucoup perturbé, comme d’habitude, par sa petite sœur, elle pencha la tête en une parfaite incarnation de la petite sage mais curieuse en entendant ses paroles.
-Pourquoi voudrais-tu être apprécié ? Et pourquoi ne le serais-tu pas ? Je t’aiderai à le devenir si tu veux. On enfermera tous ceux qui protesteront avec Père, si tu veux, le peuple finira forcément par t’adorer après quelques jours en sa compagnie.
D’accord, torturer ainsi pour obtenir ce que l’on voulait n’était pas digne d’une princesse mais il se trouvait justement qu’elle n’en pas encore une, alors autant préparer ses plans de suite avant de… faire exactement ce qu’elle voudrait puisqu’elle n’aurait pas de compte à rendre. Bon, là, elle déraillait, d'autant que la vie de famille n'était pas désagréable, mais elle se sentait bien, à plaisanter dans le palais pendant que l’heure fatidique de départ approchait. Elle avait l’impression que tant qu’ils resteraient ici, à l’abri dans ce palais, ils seraient libres de faire ce qu’ils voudraient autant de temps qu’ils en avaient l’envie. Mais le moment était déjà venu de déterrer complètement la plante et la demoiselle finit de dégager les racines afin que son jumeau la récupère.
-Tiens, tu oublies ça, jardinier… en herbe.
Elle lui lanca une poignée de terre en pouffant de rire à son jeu de mots, avant d’observer le jeune garçon terreux qui se trouvait face à elle. Elle-même en avait sur les genoux, les mains et les manches de sa tunique, et un peu sur le front pour s’être passé la main dans les cheveux pour les remettre en place. Ah, la gloire des Terendul… toute une histoire. Mais tant qu’ils y étaient, autant aller chercher les gâteaux dont elle avait tant envie. Il y en avait forcément, sinon elle irait faire scandale auprès des cuisiniers pour en prépare davantage pour les voleurs qui passaient. Mais avant cela il fallait déjà trouver la salle. Ce qui n’allait pas s’annoncer comme une simple affaire, surtout sachant qu’ils se promenaient en compagnie d’une charmante plante ambulante. Ils tournèrent donc un moment, croisant une salle pleine de linge dont Enetari récupéra également quelques pièces qu’elle trouvait jolies et qui pouvaient toujours servir ‒à quoi, elle n’en savait rien, hormis peut-être pour glisser quelques gâteaux dedans afin de les conserver‒ et finirent par atterrir dans les cuisines. Presque désertes, il leur fallait toutefois éloigner les quelques surveillants encore présents pour avoir la paix.
-Opération gâteau ! murmura-t-elle en réponse. Tu ne veux pas leur lancer ta plante dessus non ? Non ? Tant pis.
Elle plissa les yeux pour se concentrer, perdant son sourire tandis que seul le sérieux transparaissait sur ses traits, et réfléchit à comment se débarrasser d’eux. Quelques idées lui vinrent à l’esprit qu’elle rejeta rapidement, jusqu’à ce qu’elle se souvienne de la nuit du 10mars. Faire le singe ? Oui, ce pouvait être amusant, mais ils risquaient d’attirer l’attention sur eux. Inutile qu’ils se fassent découvrir maintenant ! Son regard de perle tomba sur les tissus qu’elle avait attachés à sa ceinture et pendaient de façon très étrange sur sa jambe en un nouveau remaniement de la mode. Aussitôt, des singes sa mémoire passa à la plante qui avait attaqué sa mère lorsque son regard glissa sur la plante qu’ils avaient déracinée… et elle en tendit un à son frère avec un « noues-le autour de ta bouche » conspirateur. La jeune fille fit elle-même ce qu’elle avait conseillé puis, levant rapidement l'index et le majeur en gardant les autres doigts repliés, elle invoqua le parfum soporifique. C’était la première fois qu’elle faisait de la magie depuis les soucis qu’elle avait eu avec son Lux quelques temps plus tôt, et elle se montra extrêmement prudente pour obtenir ce qu’elle souhaitait, mais après quelques instants elle finit par faire apparaitre une fleur à peu près correcte, malgré qu’elle ait dépensé plus d’énergie qu’elle ne l’aurait dû pour cela. Jeune magicienne, il ne lui était pas facile de contrôler cette magie si fluctuante. Un instant fatiguée, elle ferma les yeux avant de lancer la fleur discrètement sous l’une des tables de la cuisine, laissant son parfum envoûtant se répandre dans la pièce, étourdissant les présents qui, sans s’en rendre compte, se laissèrent doucement endormir. Les voyant prêt à s’effondrer, Enetari etouffa un large sourire derrière son masque de tissu qui lui englobait la moitié du visage et, avec un clin d’œil à son frère, lui attrapa la main pour l’emmener jusqu’aux pâtisseries posées à l’autre bout. Elle ne savait pas à quoi ils étaient, mais autant en prendre un maximum, ce qu’elle ne se gêna pas de faire. Et maintenant ? Faisaient-ils demi-tour ou continuaient-ils leur promenade ? Se tournant vers Nomin, elle lui jeta un regard interrogateur, lui demandant silencieusement ce qu’il voulait faire ; ils avaient encore un peu de temps devant eux. Tout dépendait de comment il se sentait.
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Dim 26 Oct 2014 - 14:31 | |
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Lancer sa plante sur eux ? Non mais certainement pas ! Il préférait encore la lancer elle, elle était moins délicate et ça marcherait mieux. Pauvre plante, elle n’avait rien demandé à personne après tout, bon certes elle ne risquait pas de demander quoi que ce soit puisqu’elle était muette. Mais dans le contexte de cette fin du monde, ça ne l’aurait pas choqué plus que cela de voir une fleur se mettre à parler comme une personne. Les étrangetés du monde étaient… et bien, des étrangetés. Il secoua légèrement la tête en décochant un regard négatif à sa sœur qui abandonna immédiatement l’idée, pour sa plus parfaite satisfaction. Bien, il lui aurait été difficile de se battre avec elle pour l’intégrité de sa plante. Mais il n’avait de toute façon guère de doutes sur le fait qu’elle serait tout à fait capable de trouver une alternative à cette idée… Des solutions elle en avait toujours, alors pourquoi s’inquiéter. D’ailleurs elle ne l’avait pas attendu pour commencer. Silencieux, il attendit simplement en la regardant faire… Se nouer un linge sur la bouche ? Allons bon mais qu’est-ce qu’elle allait faire ? Oh ça il prit le tissu et se le noua solidement, mais les sourcils froncés, il se demandait toujours ce qu’elle allait lui sortir. Avec son air conspirateur, elle l’inquiétait quand même un peu. Son esprit tordu était capable de trouver bien des choses à faire aux autres occupants de la salle. Un sort donc, au vu des gestes. Elle était douée avec la magie ce n’était donc pas plus étonnant que le reste. Après coup, il se fit la réflexion qu’il était idiot et aurait pu l’aider avec un de ses propres sorts… Tant pis pour cette fois, mieux valait la laisser faire, elle maîtrisait après tout et il ne voulait pas la surprendre. Un moment plus tard et les elfes travailleurs semblèrent prêts à s’endormir… et lui aussi à vrai dire se sentait affecté. C’était qu’il était puissant, ce parfum soporifique ! Il parvint néanmoins à rester éveiller et suivit sa sœur tandis que les autres tombaient comme des mouches. Main dans la main avec Enetari, il s’avança jusqu’aux pâtisseries, tenant sa plante de sa main libre. Hors de question qu’il la laisse derrière !
Laissant sa sœur embarquer les pâtisseries sans faire le tri, il observa les endormit un instant avant de revenir vers elle. Son regard fut plus qu’éloquent et lui arracha ce qui aurait pu être un sourire. « On peut continuer à explorer un peu » souffla-t-il tout bas, même s’il savait que tout le monde dans la pièce dormait à poings fermés. On ne savait jamais. Mais explorer quoi exactement ? Parce que mine de rien, il ne savait pas trop quelles salles seraient accessibles même en pareil moment… pas les bureaux, pas les salles d’audiences certainement… Ah mais oui ! Il avait une idée en tête ! Faisant signe à sa sœur, il ressortit des cuisines à pas de loup et se dirigea vers les étages, ayant une intention précise en tête. Bon, il faudrait certainement grimper de nouveau pour éviter que des gardes ne les repère mais ce n’était pas très grave s’ils trouvaient le moyen de s’attacher leurs trouvailles respectives pour avoir les mains libres. Mais une fois qu’il eut trouvé comment faire, en s’inventant une besace faite de trois fois rien, il put grimper à la suite de sa sœur jusqu’aux appartements de Aegnor, qui ne seraient pas occupés pour le moment étant donné que le coco en question se trouvait avec leur père. «Et voilà… » Fut sa déclaration une fois à l’intérieur. Il était de nouveau haletant et fatigué, mais parfaitement satisfait de son tour, qui tenait encore les idées noires à distance. Il s’installa au bureau, sur la chaise, et observa ce qui s’y entassait d’un air critique. « Et bien et bien… » Il n’allait pas lui faire le coup de lui voler quoi que ce soit mais il pouvait tout de même regarder, non ? Son regard dériva de nouveau vers Enetari… En fait, s’il ne voulait pas toucher à la paperasse, il y avait toujours d’autres choses qu’ils pouvaient emprunter. Elle aurait certainement une idée, là encore, non ?
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Ven 7 Nov 2014 - 16:32 | |
| Un, deux, trois… C’était fascinant que d’observer le spectacle des cuisiniers s’effondrant lentement, vaincus pas la fatigue artificielle produite par la fleur magique. Avec un petit bruit de satisfaction, Enetari sortie de sa cachette pour se diriger directement vers ses proies repérées plus tôt : les gâteaux. Les gâteaux ! Un met délicat et croquant, une nourriture qui l’attirait comme l’ours est alléché par l’odeur du miel. Pour des gâteaux, elle vendrait sa famille à Néant. Pour moins que ça aussi d’ailleurs. Tirant son frère derrière elle sans prêter attention à la plante qu’il protégeait comme si sa vie en dépendait (Nómin était bizarre parfois, mais bon elle l’aimait bien quand même), elle récupéra tout le plat qu’elle transvasa dans l’un des chiffons propres entassés dans un coin de la pièce, fais sans doute pour emballer la nourriture sans qu’elle ne s’abîme. C’était parfait, Enetari faisait la même chose. Pour son propre profit. Une fois son baluchon fait, elle l’observa avec satisfaction, songeant qu’elle aurait peut-être dû en gouter un chaque avant de les embarquer ainsi. Pour peu qu’on veuille l’empoisonner et c’était fichu. Bah, au moins mourrait-elle la bouche pleine et l’estomac rempli. Se retournant pour regarder autour d’elle si elle n’en avait pas oublié, elle croisa le regard de son frère qu’elle interrogea silencieusement afin d’avoir son avis. Il était partant pour continuer la visite ? Parfait ! Elle ne demandait pas mieux ! Sur un signe de tête, elle le suivit avec un regard navré aux dormeurs : ils étaient si mignons ainsi, si innocents ! Quel dommage qu’elle n’ait pas un poignard sur elle et du temps en plus, elle leur aurait volontiers coupé les cheveux pour le simple plaisir de les imaginer paniquer pour rien. Tant pis… Sans réellement penser à mal et alors que son aîné était déjà sorti de la pièce, elle tendit le doigt près de l’endroit où avaient reposé les pâtisseries avant son arrivée et se concentra, faisant apparaitre un champignon explosif d’un joli violet sombre. Bon, elle avait tellement voulu limiter sa magie pour mieux la contrôler qu’il était tout petit, mais il passait plus inaperçu. Le premier qui s’approcherait aurait une drôle de surprise. « Bonne nuit mes petits ».
Une fois dans la nouvelle pièce, la jeune fille à la crinière blanche s’arrêta, étonnée par l’idée de son frère. Une chambre ? Oh oui, mais pas n’importe laquelle… Si c’était bien celle de la personne qu’elle pensait, alors ils pourraient la repeindre de haut en bas sans que même leur père le leur reproche ! Il serait trop occupé à faire une crise cardiaque à l’idée que l’on ait malmené le prince…
-Aegnor, n’est-ce pas ? Ils échangèrent un regard complice tandis que la jeune fille se remémorait la rencontre avec le concerné. Il n’avait pas été méchant, loin de là même, bien que faisant preuve d’un ennui mortel. Mais c’était lui qui lui avait révélé son totem, c’était plutôt un bon point, non ? Elle serait donc gentille avec lui, dessinerait des petits cœurs partout, lui mettrait un mot d’admi… non, quand même pas. Disons qu’au lieu de laisser un serpent dans le lit elle lui mettrait des chardons. Un serpent ! C’en était une idée, ça ! Quoi que la pauvre bête n’avait rien demandé, pas question de la laisser enfermer comme ça juste dans l’espoir qu’elle surprenne l’elfe princier d’une petite morsure. Ah, ce que c’était difficile. Furetant autour d’elle, elle délaissa la paperasse qui trainait pour regarder dans les bêtes, sa curiosité annihilant toute idée de gêne qui aurait pu pointer tandis qu’elle soulevait les couvercles et ouvrait les tiroirs. Il y avait de jolies choses, par ici. Qu’il devrait peut-être bien laisser pour certaines. Allons, il n’avait pas besoin de tout cela après tout… Attrapant une délicate petite fleur sculptée qui reposait sur un meuble, elle l’observa à la lumière, notant le tracé délicat des pétales. Oui, c’était joli ça.
-J’ai trouvé ma fleur !
Se dirigeant vers Nómin, elle s’installa directement sur le bureau, les pieds dans le vide, pour lui montrer sa trouvaille. Au passage, elle lui tendit la cape qu’elle avait trouvée au milieu de tous les autres vêtements ; lui qui était le plus fragile, cela pouvait peut-être leur servir. Après tout, aucune de celles qu’il avait, de mémoire, n’était aussi jolie et chaude.
-Tiens, je ne sais pas si ça t’intéresse mais ça peut te servir, non ? Il y a plein d’autres vêtements, et un coffret à bijou, mais lui… je ne sais pas si on l’embarque ou si on l’ouvre d’abord. Elle eut une petite moue hésitante avant de faire sa propre réponse : non, mieux vaut ne pas l’emmener, je l’aime bien cette chouette. On lui laisse intact sinon ? Ou on l’ouvre juste pour le plaisir… Oh, et ça ! ‒elle sortit un petit livre finement relié, facile à transporter de par sa petite taille‒ ce sera un joli cadeau pour notre mère ! Du moment qu’elle n’apprend jamais d’où il vient… Il n’y a pas grand-chose de vraiment intéressant finalement, quand je serai princesse j’aurai une chambre plus remplie.
Elle soupira, trempant les doigts dans l’encrier à côté d’elle pour en voir la couleur exacte avant de sauter du bureau pour regarder son frangin d’un air très sérieux, droite comme les soldats du royaume et ses objets à la main.
-Dis-moi si tu veux quelque chose, je suis ton éclaireuse ! A moins que l’on rentre, nos parents vont bien finir par nous chercher. |
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE Mar 11 Nov 2014 - 13:30 | |
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Ses lèvres s’ourlèrent sur une ébauche de sourire mauvais. Aegnor, oui, effectivement. Sa sœur avait parfaitement saisit. Le reste de sa famille pourrait sans doute croire qu’il avait décidé de faire du prince sa victime favorite, avec tout ce qu’il lui faisait subir, mais la vérité était qu’il l’aimait bien, l’Evanaelle. D’ailleurs c’était sans doute pour cela qu’il s’acharnait dessus. Etrange logique sans doute mais logique quand même… Bah, c’était la sienne, lui au moins se comprenait c’était le principal. Enfin, personne ne s’étonnerait vraiment qu’il ait encore joué un mauvais coup à l’héritier. Le premier concerné non plus d’ailleurs, il voulait bien le parier. Mais même s’il s’en étonnait effectivement, ça ne serait pas moins drôle… Aegnor se mettait en colère pour tout et pour rien et maniait les mots avec la subtilité d’un bucheron humain. Il adorerait le voir le confronter une fois de plus. Il regarda sa sœur fureter, se demandant encore quel tour il pourrait bien lui jouer cette fois qui ne soit pas trop grave mais marquant tout de même. Il cligna des yeux en sortant de ses pensées lorsqu’elle lui brandit sa trouvaille et hocha légèrement la tête… bon ce n’était pas une vraie fleur mais elle en trouverait certainement une plus tard. « Jolie » Oh l’ouvrage était joli effectivement, il lui irait particulièrement bien. « Mais pas aussi jolie que toi » s’entendit-il affirmer sans vraiment savoir pourquoi il avait dit cela. Les compliments ce n’était pourtant pas son fort et surtout pas envers la gente féminine. Sans doute parce qu’on penserait inévitablement qu’il lorgnait sur la jeune fille en question. Hum….
Il prit la cape qu’elle lui tendait avec un remerciement et s’en drapa. Elle était toute douce, et il prit plaisir à la disposer sur ses épaules avant de se tourner de nouveau vers Enetari, juchée sur le bureau. « Oui ce serait un beau cadeau pour mère, emportons le avec nous ! Je pense qu’ils ont déjà emballés beaucoup de choses, ce n’est pas étonnant après tout…. Peut-être que l’on pourra se glisser jusqu’aux bagages sur la route ? » Pourquoi pas après tout, ça pourrait être drôle. La proposition d’Enetari le fit rire bas et il regarda les environs avec sérieux. « Hmmmm non je ne pense pas qu’il reste quoi que ce soit d’intéressant ici après le passage des ménagères. Dommage, tant pis, on s’introduira dans ses quartiers une fois arrivés ! » Il récupéra tout de même certains des ouvrages, les mis dans sa besace de fortune puis se tourna pour descendre une fois de plus par la fenêtre et pouvoir accéder au bas du bâtiment. De là, ils retrouvèrent leurs montures pour retourner auprès de leurs parents, qui devaient décidément commencer à s’inquiéter….
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| Sujet: Re: Un dernier adieu [PV Enetari]TERMINE | |
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