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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
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Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE

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MessageSujet: Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Icon_minitimeDim 27 Juil 2014 - 19:16

¤ Sort de ma chambre ! ¤


10 mars de l'an 2 : Fin du monde

Les bipèdes ne sont pas tous pareils. L'on peut faire confiance aux bipèdes. Mensonge que cela. Folie que cela. Erreur que cela ! Les bipèdes sont tous les mêmes ! Ils sont tous des nuisibles ! Tout ce qui peut prendre l'apparence de bipèdes des nuisibles pour les dragons. Les Elfes, les Vampires, les Humains, les Tarenth et même les Esprits sont des nuisibles pour les dragons. Ils se joueront d'eux, les enfermant à l'aide du lien, les utilisant telles de vulgaires bêtes de sommes, des animaux, des armes des outils. Tout ce qui peut prendre l'apparence des bipèdes est mauvais pour les dragons. Si l'un d'entre eux s'amuse à les fréquenter, il lui arrivera malheur. Comment Vie avait-il osé lui dire qu'il était aveugle et sourd après ce qu'il avait fait ?! Comment avait-il osé proférer de telles paroles alors qu'il était venu en aide à un bipède, alors qu'il avait porté son soutien au Tarenth ! A Edwyn Ruddy ! Cet être qui est à l'origine de tout ! La distorsion du malheur même ! C'est de sa faute si les dragons en sont là où ils en sont aujourd'hui. Et c'est de sa faute s'il avait été maudit ! Sa faute, à lui et ceux qui ont créé cet être répugnant !

Comment Verith l'avait fait avant lui, Vie avait commis l'erreur de ne pas en finir avec son adversaire dès qu'il le pouvait. Si Verith avait décidé de tuer Edwyn lorsqu'ils avaient tous deux vu l'avenir, rien de tout cela ne se serait produit. Et si Vie avait décidé de tuer, ou du moins de maudire correctement le dragon rouge, alors il ne subirait les foudres de sa colère. Car oui, Verith en ce jour où on l'avait maudit, se promit à lui-même et à eux, que si jamais le monde ne brûlait pas, qu'Edwyn parvenait à le sauver. Alors ces deux-là brûleraient sous les flammes du dragon d'ire. Sa colère ébranlerait leur esprit. Sa haine conduirait ses griffes à les transpercer. Son humiliation montrerait le chemin à ses crocs. Il déchirerait, il lacèrerait, il dévorerait ces deux êtres. Il débuterait avec Edwyn. Puis il orienterait sa rage contre Vie.

Cet esprit arrogant, qui ne contemple que la vie, qui n'est pas capable de reconnaitre la destruction et la mort s'en mordrait les doigts. Il est à l'élève de dépasser le maitre, il est à l'enfant de dépasser ses parents, et il est à la création de dépasser son créateur. Le rouge brûlait d'une flamme dévorante qui jamais de se tarirait. Sa colère, sa haine, sa douleur et son humiliation de ce jour, jamais il ne l'oublierait, jamais il ne la pardonnerait. Et il ne saurait trouver de repos tant que les êtres qui lui avaient fait cela gisaient au sol, déposséder de tout. Qu'ils meurent lentement, que leur coeur se remplit de regret, que leur esprit se brise sous la douleur. Alors Verith obtiendrait satisfaction, alors il obtiendrait justice, alors il obtiendrait vengeance.

Acte de construction hein ? Soit ! Il bâtirait une chose, peu importe ce que celle-ci puisse être, qui lui permettrait de faire tomber Vie de son piédestal. Il formerait une nuée qu'il lâcherait sur Edwyn Ruddy. Celui-ci se pensait à l'abri de part sa grande puissance, il se pensait à l'abri de par sa voix de commandement, il se pensait à l'abri de part sa magie de dragonnier ? Il lui apprendrait à craindre les dragons, il lui réapprendrait à craindre la mort. Il le tuerait lui-même de ses griffes !

Un orage des plus violents sévissait autour des hautes montagnes de l'est d'Armanda. Les orages tonnaient à une violence inouïe, et le son se répercutait dans tous les pics. Les vents, brutaux, soufflaient à en faire frémir les montagnes du croc du dragon. Les grêlons tombaient avec force, cognant les façades des hauteurs. Mais malgré ce vacarme, rien, non rien, n'arrivait à couvrir les rugissements de rage, emplie de colère et de douleur que poussait le rouge depuis l'intérieur d'une grotte. De brefs flashs aveuglants éclairaient celle-ci, laissant apparaitre des cavités criblées de lacération. Une odeur de soufre emplissait l'air ainsi que de terre brûler. Le sol était noir et couvert de cendres.

Verith le maudit frappait avec sauvagerie, laissant exploser sa l'ire contre les parois de la grotte qui ne cessaient de trembler sous le moindre de ses pas. Sa queue fouettait l'air, ses crocs claquaient dans le vide, ses griffes étaient ensanglantées sous ses assauts répéter drapait l'endroit de sang fumant, brûlant la pierre. Les yeux clos définitivement, incapables de voir, Verith se promettait de ne les rouvrir que lorsqu'il serait à nouveau capable de voir, et la première chose qu'il regarderait avec serait les cadavres pourrissants du Tarenth et de l'Esprit de la vie. Le déchainement du dragon dura et dura encore. Il faisait retentir sa rage, à l'attention d'Edwyn et de Vie. Que, où qu'ils puissent se trouver, celle-ci résonne dans leur coeur. Qu'ils profitent de cette douce accalmie, car la l'ire du dragon maudit viendrait les dévorer.

Ce n'est qu'au bout de très longues et heures que le fils de Skade finit par s'écrouler sous la fatigue et ses blessures aux pattes. Ses griffes ayant perdu leurs ébènes au profit du pourpre de son sang. Dans ses rêves, ou plutôt ses cauchemars, il revoyait la scène où il se faisait maudire, puis il voyait son retour en Armanda ou le temps avait continué son cours. Il ré-entendait Edwyn annoncé qu'il partait seul, refusant l'aide de l'Alayienne. Puis Verith se rappelait qu'il partait en direction des montagnes, annonçant que leur prochaine rencontre n'aurait lieu que lorsque le rouge se serait débarrassé de sa malédiction et aurait trouvé un moyen de le tuer.

Sa route jusqu’aux pics rocheux avait été longue et difficile. Sa cécité n’avait pas aidé, mais finalement, il avait appris à ouvrir son esprit pour voir totalement avec. C’était un exercice plus difficile qu’il en avait l’air. Apprendre à voir avec de nouveaux yeux. Dévoreuse n’occupait même plus ses pensées que le Baptistrel Merithyn Shadowsong s’en empare, que ce destructeur de monde détruise le monde et que Vie et Edwyn brûlent avec.

Au bout de combien de temps Verith revint-il à lui ? Deux heures, peut-être trois ou même plus ? Il n’en savait rien et s’en moquait. La fin n’était pas encore arrivée, il avait donc juste à patienter. Dehors l’orage surnaturel avait cessé. Pourtant le vent était encore fort. Il ne grêlait plus, mais il pleuvait encore fortement. Il faisait frais à cette altitude, cela n’en était que plus agréable. Et la terre elle, était calme. Dans l’obscurité la plus totale, maintenant que les éclairs de l’éclairait plus, le rouge se trouvait là, allonger, patientant, l’esprit encore fatiguer par son déchainement. Une douleur cuisante dans ses pattes le traversa. Lentement il entreprit de se lécher les griffes pour panser ses plaies et chasser son sang qui masquait l’ébène naturelle.

Seul, il était seul. Et cela était pour le mieux. Sur le chemin des pics rocheux, le rouge avait voulu déchainer sa colère sur un régiment Alayien et sur un village humain. Mais il n'en avait pas été capable, de soudaines émotions étaient venues l'envahir, le perturbant et il s'était envolé aussi sec pour les fuir. Il s'agissait de l'empathie de l'avait frappé Vie. Ce monstre ! Verith n'avait pas besoin de comprendre ceux qui étaient nuisibles pour lui et sa race. Non la leçon avait été dure, mais très instructif, jamais il ne ferait confiance à un bipède, jamais. Edwyn avait été le premier à qui il avait accordé un soupçon de cette confiance, et il en avait été maudit. Non, jamais plus !

S'apprêtant à se rendormir il entendit de puissants battements d'ailes, et bientôt son coeur se vit agresser par des émotions qui n'étaient pas siennes. Bientôt le fracas des ailes cessa et le sol tremblant sous l'atterrissage qui devait être à n'en pas douter celui d'un dragon. Verith n'avait envie de voir personne, il ne voulait aucune présence autour de lui. Déployant son esprit, agressif il hurla et envoya l'envoyer se percuter contre toute chose vivante dans le but de le repousser par cette attaque mentale.

« Partez d'ici ! Qui que vous soyez ! Je ne tolèrerais la présence de personne ! »


Telles des vagues, le rouge envoya son esprit à l'attaque des arrivants pour les faire partir. Ils étaient deux, et l'un des deux esprits lui était familier. Il ne fallut pas longtemps avant qu'il ne le reconnaisse, il calme alors ses attaques.

« Mère c'est toi ? Qui est avec toi ?! N'approche ! Pars d'ici immédiatement !!! »


Verith rugit faiblement, n'ayant plus de force dans ses cordes vocales à force d'avoir hurlé un peu plus tôt. Sans attendre, il concentra son esprit contre celui de Skade dans le but de la repousser.

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MessageSujet: Re: Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Icon_minitimeMar 29 Juil 2014 - 15:06



--- 10 Mars ---

Elle volait depuis plusieurs jours, sans ralentir mais sans se hâter. Il leur fallait bien au moins cela surtout dans l’état de son vampire de compagnie… Le voyage qui l’avait mené dans les montagnes à la recherche d’une pierre n’avait certes pas été de tout repos. Elle s’était rongée d’inquiétude et de frustration à l’attendre en s’obligeant à ne pas intervenir pour croquer tous ces importuns. Oh bien sûr elle lui faisait confiance, mais quand même ! Elle ne voulait pas qu’il soit tué et encore moins quand elle avait compris qui était avec lui. C’était lui agiter sa proie juste devant son museau en lui interdisant totalement d’y toucher, une véritable torture qu’elle n’endurait que pour une seule bonne raison : Kylian devait y survivre, impossible donc de simplement lui faire tomber une montagne sur la tête. Elle l’avait récupéré par la suite et n’avait rien dit au sujet de son combat contre le petit vampire, même si elle avait au départ prévu de le secouer un bon coup, inquiète de le voir réagir aussi drastiquement et avec des idées si tranchées, surtout après leurs discussions. Néanmoins, il était évident que l’autre aurait tenté de s’en prendre à lui. Si elle n’admettait pas forcément qu’il fut mauvais, il était néanmoins un danger pour son futur dragonnier et ça suffisait, ça et le petit quelque chose au fond de l’esprit de Kylian. Elle l’avait ramené à Althaïa, le confiant une fois de plus à la surveillance des rebelles pendant qu’elle gagnait les terres sauvages de l’est. Il ne lui avait pas expliqué en détail ce qu’il comptait faire et elle n’avait pas demandé, jugeant qu’il le lui dirait s’il en avait envie et que, futurs liés ou pas, il avait le droit aussi de ne pas répondre de tous ses actes face à elle. Les plus importants seulement. Et puis il y aurait tout le temps de s’ouvrir et de ne plus avoir de secrets un peu plus tard. Mais voilà, il lui était une nouvelle fois revenu de mauvaise humeur, ce qui avait l’air de devenir une habitude chez lui. Aussi avait-elle décidée de les éloigner tous deux de la ville d’Althaïa.

Au départ elle avait simplement pensé s’éloigner en attendant de trouver une solution au problème qui occupait toujours le devant de la scène : croquer un certain vampire une bonne fois pour toute. Mais rapidement, son instinct ancestral l’avait guidé vers les montagnes, un lieu qu’elle n’avait pas envisagé précédemment tout simplement parce qu’ils en venaient, à quelques jours, semaines, près. Quelque chose la poussait vers les montagnes, alors pourquoi résister ? Kylian n’avait rien d’autre à faire pour le moment et elle faisait confiance à son instinct, il leur fallait allait là-bas. Aussi avait-elle volé de son mieux, les conduisant au travers du désert vers le croc du dragon, dont l’atmosphère avait sensiblement changé et se parait d’étranges fumerolles. L’air était chargé de colère et d’une odeur draconique puissante. Elle put le sentir alors même qu’elle approchait les pics enneigés, sous couvert d’une nuit encore profonde. < Quelque chose ne va pas > Transmit-elle tout d’abord à son passager pour qu’il se tienne à l’affut. Rien ne saurait lui causer du tort en sa compagnie car quelle créature aurait été assez folle pour s’en prendre à l’immensité ancestrale qu’elle était ? Mais ça ne voulait rien dire. Elle tournoya un moment puis repéra d’où venait le problème, étendant son esprit afin de voir ce qui se trouvait là. Et elle le trouva, indubitablement. Son fils, prostré dans cette grotte comme si on l’avait transformé en vulgaire rongeur apeuré. Curieuse, elle vira vers la grotte en question et atterris à l’entrée un moment plus tard sans s’expliquer plus avant auprès de Kylian. Alors qu’elle avançait le museau à l’intérieur, ne pouvant guère y introduire son énorme masse, elle cligna des yeux à l’attaque virulente qui s’écrasa sur ses défenses mentales comme l’eau sur les rochers.

Sentant immédiatement le danger, elle cercla l’esprit du vampire du sien pour le protéger de l’agression du rouge, ne désirant pas que son précieux compagnon finisse en légume. < Verith > fit-elle pour tous trois. < Mon fils… > Elle poussa un grondement bas et profond, cherchant à le rassurer, perturbée par son état si fébrile et pitoyable à la fois. Son esprit vint caresser et entourer celui de son assaillant, ne frémissant qu’à peine alors qu’elle le reniflait… Son odeur était étrange, mêlée de choses inédites et d’autres très inquiétantes. Soufflant par les naseaux, elle se concentra sur les pattes avant du dragonnet et lui donna un coup de langue. La magie vint affluer d’elle dans l’air, emplissant la caverne alors qu’elle se déplaçait pour permettre à Kylian de descendre de sa selle s’il le voulait. Dirigeant cette magie sur son fils, elle en usa pour un souffle guérisseur, afin de soulager son corps qu’elle ressentait épuisé et tenaillé. Et elle, mère qu’elle était, pleine d’amour pour son fils, amour draconique mais amour, elle ne voulait tout simplement le laisser. < Verith que t’est-il arrivé ? Dit moi qui t’as causé ces tourments et je le dévorerais sur l’heure ! > On avait tué un de ses fils, il était hors de question qu’un autre subisse également ce sort. Elle protégerait son dragonnet de toutes ses forces. Mais elle ne voulait pas non plus mettre Kylian en danger. Tournant légèrement le museau de sorte qu’un de ses yeux puisse capter sa présence, elle s’assura qu’il était bien à l’abri…
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MessageSujet: Re: Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Icon_minitimeSam 9 Aoû 2014 - 15:30

« Où bon te semblera, n'importe quel endroit vaudra toujours mieux que cette satanée ville... »

C'était en ces mots que le renégat vampirique furieux de désespoir, à moins qu'il ne fut désespéré de fureur, avait répondu à sa compagne d'écailles lorsqu'à son retour auprès d'elle, celle-ci lui avait demandé où aller. Il n'avait pas ajouté le moindre mot, et s'il n'en avait rien laissé paraître, s'était montré reconnaissant envers la dragonne pour ne pas lui avoir posé de question. La dernière chose dont il avait envie, c'était de parler de ce qui s'était produit dans les sombres cavernes du refuge souterrain de la rébellion. La rébellion. Un mot qui semblait devoir perdre tout son sens à ses yeux ces derniers temps. Un mot qui ne lui évoquait guère plus qu'une succession d'échecs plus retentissant les uns que les autres, un mot qu'il ne pouvait en tout état de cause associer qu'à ceux de terrible gâchis. Le regard sombre, le visage fermé et les gestes saccadés transpirant de frustration, Kylian s'était installé sur la selle qui ornait l'armure étincelante de la seule créature qui semblait encore pouvoir apprécier sa compagnie. A moins qu'elle ne soit la seule à encore pouvoir la supporter ? Qu'importe, il s'était muré dans le silence depuis lors et pas même la douce présence de l'esprit ancestral qui baignait le sien n'était parvenue à attendrir sa rancœur. Seul le diamant qu'il portait désormais en collier autour du cou, en lieu et place du lien d'amour sans fin qu'il avait rejeté au fond d'une sacoche avec la ferme intention de l'y oublier, y parvenait. L'obscur chant qu'il renfermait et que le vampire était seul à écouter nourrissait sa colère de pensées vengeresses. Car Achroma s'était dressé entre lui et Lorenz, une fois encore avait-il envie de préciser, mais il n'en serait pas toujours ainsi et si Kylian avait eu l'imbécilité de laisser ses scrupules l'emporter la dernière fois qu'il avait tenu Lorenz au creux de sa main, il ne commettrait pas deux fois cette erreur. Il n'avait jamais apprécié le prince noir et ne s'en était d'ailleurs jamais caché, mais l'accumulation des problèmes qui avaient déferlé sur l'existence du rebelle vampirique ces derniers temps était telle qu'il ne pouvait désormais plus nier : en fait de le détester, il le haïssait probablement autant que son adversaire lui-même le haïssait, et plus que son adversaire ne reculerait-il devant quoi que ce fut pour enfin prendre ce qui restait de vie à son ennemi juré. Car le cheminement de ses pensées revenait toujours inlassablement vers une même conclusion : Lorenz était au centre de chacun de ses ennuis, du premier au dernier, et si sa disparition ne les résoudrait pas nécessairement, au moins lui apporterait-elle un soulagement certain.

La voix de sa dragonne venue s'immiscer dans son esprit lui arracha un grognement, en même temps qu'elle détourna finalement ses pensées de ses désirs meurtriers. Il faisait nuit, et le vampire prit brutalement conscience qu'il n'avait eu aucune perception du nombre de jours qui avaient bien pu s'écouler depuis leur départ : les heures s'étaient écoulées au rythme des grains de sable d'un sablier. L'obscurité ne gênait pas vraiment l'acuité visuelle des vampires, que du contraire même, et Kylian n'eut aucune peine à déterminer qu'ils volaient alors au milieu des montagnes. Une destination qui en valait une autre, mais quels avaient été les mots de sa compagne d'écailles déjà ? Ah oui : quelque chose ne va pas. D'accord, mais quoi ? Certes, l'atmosphère était chaude et lourde, ce qui ne manquait pas de surprendre au milieu des sommets enneigés, mais un orage de montagne aussi violent fut-il n'était certainement pas de taille à intriguer la Souveraine des Nuées elle-même.

Et de fait, l'objet des inquiétudes de l'écailleuse géante se révéla finalement sous la forme d'une large ouverture dans le flanc de la montagne, que l'on devinait aisément être l'entrée d'une grotte de grandes dimensions. Alors qu'ils en approchaient, un avertissement menaçant sembla soudain jaillir de l'intérieur de la grotte, accompagné d'un rugissement qui n'avait rien d'accueillant, et seul l'esprit ancestral venu se poser en barrière devant celui du vampire permit d'atténuer la fureur dont étaient chargés ces mots. L'explication tomba une seconde plus tard, arrachant un haussement de sourcil réticent au futur dragonnier :

« Ton fils ? »

De là où il était, Kylian ne pouvait que difficilement apercevoir les contours de la forme prostrée au fond de la grotte, le large cou de celle qu'il chevauchait lui bouchant la vue.

« Il est ... blessé ? »

La question lui avait échappé tandis qu'il se laissait glisser au bas de la selle, longeant la patte de sa future liée pour gagner le sol rocheux... et noirci d'une fine pellicule de cendres. Il fit quelques pas hésitant pour s'éloigner de Skade et tenter d'apercevoir finalement l'écailleux répondant au nom de Verith mais une lueur dans le regard de la Mère des Tempêtes lui fit comprendre qu'il valait mieux y aller en douceur. Les pas silencieux du vampire le conduisirent instinctivement à proximité immédiate d'un rocher derrière lequel il se dissimula à demi, usant de ses talents naturels pour disparaître dans l'ombre. Non pas que cela lui serait d'une grande aide pour échapper à l'attention d'une créature communiquant par l'esprit, mais ne disait-on pas que deux précautions valaient mieux qu'une ?
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MessageSujet: Re: Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Icon_minitimeDim 10 Aoû 2014 - 19:23

¤ Non ¤



Verith était faible en cet instant, sa fatigue, sa grande fatiguer liée à sa fureur. Cela lui rappelait de mauvais souvenirs. La fois où il avait sombré dans la colère des dragons. Combien de jours avait-il dormir sans discontinuer cette fois-là ? Le temps que son corps, son esprit et son cœur ne se remettent de cette lourde épreuve. Une semaine, peut-être plus, il ne s’en souvenait plus sur l’heure. Et à vrai dire, il s’en moquait. Son esprit affaiblit, encore quelque peu endormit, ressentait pourtant avec une précision mortelle la cuisante douleur de son humiliation, la cuisante douleur de sa défaite, la cuisante douleur de cette tromperie, de cette manipulation. De la fourberie de ces deux êtres qu’il exécrait et voulait voir agoniser à ses griffes ! Le rouge gronda alors qu’il sentait l’esprit ancestral de sa mère, et un autre bien plus faible approcher de lui. Verith ne voulait voir personne, il ne voulait que personne ne le voit, que personne ne le voit dans cet état. Il ne voulait plus voir le monde, il ne voulait plus que le monde le voit. Et ceux jusqu’à ce que celui-ci s’effondre, ou qu’il ne fasse payer ce qu’il avait subi.

Le fils de l’orage hurla faiblement alors qu’il projeta son esprit en une attaque mentale contre les deux arrivants afin de les repousser. De les dissuader d’entrer, de les faire partir. Qu’il ait la paix jusqu’à ce que le ciel à nouveau s’éclaire si la fin ne se produisait point. Mais la tempête de Verith s’acharnait contre une montagne, Skade ne vacillait pas, et déjà l’ignoble malédiction dont l’avait « gratifié » si gentiment celui qui se prétendait encore esprit, Vie, faisait son office. Les sentiments de sa mère, colère et inquiétude immiscèrent dans son cœur, alors qu’il gronda plus férocement au fur et à mesure que l’esprit de la mère des tempêtes venait entourer le sien.

« Il suffit ! Pars immédiatement ! Je n’ai pas besoin de toi, de ton aide ou de ta pitié ! »


Verith se redressa alors qu’une magie guérisseuse affluait vers ses pattes mutilées par sa crise. Rugissant une nouvelle fois, le rouge frappa les parois de sa queue, les faisant trembler, s’avançant un peu, sortant de l’ombre. Toutes griffes et dents dehors, il sortit son museau de l’ombre, un grondement sourd et mauvais s’échappant de sa gueule. Ses yeux, aux paupières closes jusqu’à ce que ses deux ennemis ne gisent mort devant lui avaient perdu toutes lumières. Aussi étendit-il son esprit pour visualiser l’endroit, s’avançant lentement, ses pattes encore endolories malgré la magie de sa mère qui faisait son office.

S’arrêtant un ressentit à nouveau la présence du second esprit, plus petit, plus faible, celui d’un bipède. Et déjà les indignes sentiments de celui-ci lui parvenaient, sombres et tristes à la fois.

« Comment oses-tu te présenter à moi avec un bipède ? »


Le maudit redressa la tête, reniflant l’air.

« Comment oses-tu te présenter à moi accompagné d’un de ceux qui ont tué mon frère !? Et qu’est-ce que cela ? Qu’est ce que je sens ? Comment peux-tu t’inquiéter pour un être comme lui ? Nuisible à notre race ! »


L’avatar de la l’ire gronda en direction du vampire, fronçant ses sourcils draconique alors qu’il s’approcha un peu plus dévoilant ses pattes aux écailles bien que déjà rouges, couvertes de sang sécher. Redirigeant son attention vers Skade, il concentra son esprit. Celle-ci était recouverte d’une chose dont il commençait lentement à réaliser la nature.

« De quoi es-tu couvert mère ? Une armure ? Qu’elle ait cette plaisanterie de mauvais goût ? »


Un dégout profond s’empara de Verith, alors qu’aider de cette révoltante malédiction, il ressentait les sentiments des deux êtres face à lui, devinant le lien qui en découlait. Son cœur tressautait des sentiments contraires qui l’envahissaient, se soulevant sous la colère et le dégout, et s’apaisant sous l’empathie dont il était frappé. Lentement il fit un pas en arrière pour à nouveau disparaitre dans l’ombre.

« Mère… ne me dites pas … Ce n’est pas possible… Je refuse ! Tue-le !! Tue-le tout de suite !! Avant qu’il ne soit trop tard ! Il finira par te causer du mal, comme ils l’ont fait pour tes fils ! Je refuse, bipède tu m’entends ?! »


Verith rugit avant de charger en direction de l’endroit ou se trouvait le vampire.



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MessageSujet: Re: Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Icon_minitimeMer 13 Aoû 2014 - 16:48


Son fils oui. Son fils qui ne semblait pas aller du tout. Mais ce n’était pas parce qu’il n’allait pas du tout qu’elle permettrait que son vampire soit blessé ou croqué, tout grognon et de mauvaise humeur qu’il puisse être. Plus encore, elle ne tolérait nullement ce qui était précisément en train de se produire. Verith était son fils mais elle restait la matriarche des tempêtes et personne, pas même son petit, n’avait le moindre droit de lui donner un ordre ou de la juger. Aucune créature en ce monde n’avait ce droit-là, elle était maîtresse en ces terres. Un puissant grondement prit naissance dans don poitrail, viscéral, profond, à en faire vibrer l’air et la pierre autours d’eux. Un avertissement. Mais son fils ne voulait apparemment pas comprendre, il poursuivait dans sa dangereuse lancée, semblant aveugle et sourd à tout ce qui n’était pas quoi que ce soit qui le rendait aussi fébrile et violent. A l’extérieur, un profond grondement d’orage lui fit écho, signe de la colère qui enflait en elle comme des nuages pleins de pluie. Le rugissement qu’il poussa finalement en commettant l’irréparable trouva un écho dans le sien, sa gueule garnis de crocs plus grands que des pals s’ouvrant en une vocifération qui ébranla toute la montagne alors que le tonnerre retentissait à l’extérieur. Elle le laissa se propulser et l’attrapa par le cou, raclant les écailles rouges et l’écrasant contre la paroi qui manqua s’écrouler pendant un bref instant, alors qu’elle pressait son esprit contre le sien de toute sa puissance mentale, le clouant là et l’entourant plus farouchement encore. < Verith de l’ire ça suffit ! > Grondant toujours elle le relâcha et mit le museau de biais, de sorte que son fils fut contraint de s’en prendre d’abord à elle avant de pouvoir envisager de chercher à atteindre Kylian.

< Comment oses-tu ? Tu crois être en mesure de m’ordonner quoi que ce soit ? Tu crois que tu es en mesure de me dire ce que je peux ou non faire ? > Sa voix tonnante, toute mentale qu’elle fut, se répercutait dans tous les esprits présents sur ce pic rocheux. < Je suis Skade de la tempête, maîtresse des nuées ! Je ne reçois d’ordres de personne pas même de mon propre fils ! > Elle rugit à nouveau et un éclaire zébra le ciel à l’extérieur avant qu’elle ne reprenne, plus bas mais d’un ton tout autant dangereux. < Et je ne te laisserais pas blesser ce qui m’appartient. Je ne sais pas la nature exacte de ce qui te pousse à pareille folie, à pareil défi mais je le vois clairement dans ton être. On t’a fait quelque chose, toute ire que tu puisses être je te sais plus sage que cela et n’ait nulle intention de laisser cette chose te contrôler ! > Elle fouetta l’air de sa queue, broya la pierre entre ses immenses griffes et se plaqua contre la roche, dans la posture d’un prédateur prêt à bondir. < Attention à toi Kylian… > Ce fut son seul avertissement avant qu’elle ne se lance effectivement vers l’avant pour l’attraper de nouveau, dardant du museau comme un serpent de plusieurs milliers de tonnes. L’air crépita alors qu’elle tendait tout son esprit et toute la magie de son corps vers un but unique… elle ne savait pas comment elle s’y prenait, mais sa volonté de délivrer son fils de ce qui le tourmentait était certainement plus forte que tout. Pendant un moment qui parut interminable, elle livra bataille au mur de magie supérieure qui collait à Verith, tentant de le détruite, d’écraser ce qu’elle découvrit être une malédiction.

Son esprit et sa magie grondèrent, griffèrent, raclèrent, se jetant avec une violence inouïe contre la sentence appliquée par quelque chose de bien plus puissant qu’elle. Elle ne laissa aucun repos à son fils pendant tout le temps que cela dura. Son absolue détermination la poussa jusqu’à la limite du supportable et seulement alors elle s’avoua vaincue. La respiration lourde et difficile, dégageant une intense chaleur, l’orage tonnant et rugissant à l’extérieur, le corps agité de soubresauts, elle cessa de s’attaquer à la malédiction qui n’avait pas bougé d’un cran. La découverte la désarçonna mais surtout, la plongea dans une grande tristesse… Ne pouvait-elle pas aider son fils ? Elle était sa mère, elle devait l’aider ! < Comment ? Qu’est-ce que cela… ? Pourquoi ne puis-je le détruire ? > Elle était désolée et plus en colère encore contre quoi que ce soit qui avait causé cela.
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MessageSujet: Re: Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Icon_minitimeVen 15 Aoû 2014 - 15:02

Oh que oui, il entendait. Comment aurait-il pu en être autrement d'ailleurs, le rouge ne cessait de rugir dans son esprit autant que dans celui de Skade, gratifiant au passage le vampire d'une migraine carabinée tant ses paroles se voulaient virulentes. Et non seulement entendait-il, mais il voyait également : son regard affûté perçait la pénombre plus sûrement que ne l'aurait fait celui d'un rapace nocturne et lui offrait la vue des griffes sombres maculées de sang séché, ainsi que le spectacle des crocs dont même les plus petits d'entre eux se révélaient plus grand que ne l'était le vampire. Toujours appuyé contre le rocher dont il espérait il ne savait trop quelle protection, Kylian déglutit péniblement. Difficile de se sentir à l'aise face à un colosse d'écailles qui, pour une raison ou une autre, ne semblait pas particulièrement le porter dans son coeur, et ce quand bien même il demeurait convaincu que Skade ne laisserait certainement pas le dragon écarlate lui faire du mal, fut-il son propre fils. Il n'eut d'ailleurs pas à attendre beaucoup plus longtemps pour obtenir la preuve qu'il ne se trompait pas sur ce sujet : la caverne qui servait de refuge au rouge se mit à vibrer sous les rugissements conjugués du fils et de la mère des tempêtes, martyrisant les tympans du vampire qui se laissa couler contre son rocher et vint porter les mains à ses oreilles dans l'espoir d'atténuer quelque peu la douleur. La scène qui se déroulait à quelques mètres seulement de lui le laissait totalement désarmé, comment un misérable bipède était-il supposé réagir face à une dispute familiale de cet acabit ? Probablement en prenant la fuite, en vérité, et force était de constater que l'idée de prendre ses jambes à son cou était à cet instant particulièrement séduisante au regard du vampire. Même la colère des éléments qui se déchaînaient à l'extérieur au même instant lui semblait plus agréable épreuve que celle dont il était le témoin... et le responsable bien involontaire. Il n'était en effet pas bien compliqué de comprendre que la présence du vampire irritait particulièrement le courroux du dénommé Verith. Difficile pourtant de lui en faire le reproche : Kylian ne s'en était jusqu'à présent jamais fait la réflexion, mais maintenant qu'il se trouvait devant le fait accompli, comment pouvait-il en être autrement ? Un vampire avait tué son frère, et voilà que sa propre mère se présentait à lui en compagnie d'un dentu, il y avait certainement de quoi vous secouer même un dragon.

Le renégat vampirique se coula plus fortement encore dans le creux de son rocher lorsque la souveraine des nuées lui intima l'ordre de faire attention à lui : aurait-il pu se fondre dans la pierre qu'il n'aurait pas hésité un instant. Les forces qui secouèrent alors la grotte échappaient de très loin à ce que le vampire était même capable de concevoir comme une réalité tangible, tant le gouffre qui le séparait des deux dragons était important. Ils ne luttaient clairement pas dans la même catégorie et Kylian ne put qu'attendre, impuissant, la suite des évènements. Le combat, aucun autre mot n'aurait pu mieux qualifier l'affrontement que venait de mener sa future liée, s'apaisa finalement et le vampire put risquer un coup d'oeil en direction de la titanesque écailleuse et de son fils certes nettement moins imposant, mais non moins impressionnant. Il déglutit de nouveau, s'autorisant une moue nerveuse et inquiète alors que s'invitait dans son esprit une part des sentiments qui animaient la mère des tempêtes. De la tristesse, de l'épuisement, et surtout une grande incompréhension.

Lentement, Kylian se redressa, pestant contre ses propres jambes tandis qu'il s'efforçait d'apaiser les tremblements qui les secouaient encore. Son regard parcourut les parois de la grotte marquées par les sillons qu'avaient tracés dans la roche les coups de griffes et les écailles, avant de revenir se poser sur les deux dragons. Sa bouche s'ouvrit, trembla, se referma pour s'ouvrir de nouveau avant qu'il ne parvienne finalement à formuler quelques mots, et plus encore :

« Ne ... Ne vous disputez pas à cause de moi, s'il vous plaît. Verith de l'ire, je comprends la colère qui est la vôtre mais je ne suis pas de ceux qui ont tué votre frère et je n'ai pas plus l'intention que la prétention de nuire aux dragons. J'admire votre race, j'ai beaucoup de respect pour les représentants de votre espèce même si je dois bien reconnaître que je suis plutôt maladroit dans ma façon d'aborder vos semblables. En fait, il est même surprenant que je sois encore de ce monde, Shaynar aurait certainement pu me tuer quand je lui ai tenu tête : c'était sur la tombe de Cymbor, je poursuivais un gosse vampirique quand nous avons dérangé une cérémonie à la mémoire de votre frère et le noiraud n'a pas apprécié. Bon, je n'aurais sans doute pas dû vous raconter ça mais reconnaissez que ça me donne raison : je ne suis vraiment pas doué pour aborder les dragons !»

Il ne savait pas d'où lui venait cette irrépressible envie de parler, de parler aussi stupidement même, mais il n'avait pu faire autrement que d'enchaîner les mots. Une petite voix dans son esprit s'égosillait pourtant contre le caractère totalement suicidaire de son discours, fallait-il qu'il soit un parfait idiot pour raconter ces évènements de cette façon à un dragon qui de base ne l'appréciait déjà pas du tout et avait même tenté de s'en prendre à lui. Etait-ce la présence de Skade qui l'assurait que rien ne pourrait lui arriver ? Peut-être, mais cela n'expliquait pas pour autant cette brutale et maladroite loquacité.

« Qu'importe, là n'est pas l'essentiel. Je suppose que vous êtes plus intéressé par la manière dont j'ai pu accompagner votre mère jusqu'ici. C'est une longue histoire, figurez vous que nous nous sommes rencontrés par hasard, même si la suite vous dira que le hasard n'est sans doute pas le terme le plus approprié, destin conviendrait sans doute mieux. Toujours est-il que nous nous sommes rencontrés dans les plaines, Skade m'a sauvé d'une troupe d'alayiens et m'a offert son aide. Je ne sais toujours pas pourquoi d'ailleurs, j'imagine que mon histoire l'aura touchée. Voyez vous, je suis... enfin j'étais... non, je suis encore amoureux de la princesse humaine, c'est juste plus compliqué en ce moment... mais à l'époque, ça ne l'était pas, enfin ça l'était moins... ou pas, disons pour faire simple que le contexte était différent : la belle avait été promise aux elfes, et je ne suis parvenu à la rejoindre à temps que grâce à votre mère. Bref, ta maman m'a fait entrer chez les elfes en me présentant comme son dragonnier. Peu banal, n'est-ce pas ? Je trouve aussi, c'est même carrément la classe internationale si tu veux mon avis. Mais ce n'est que le début, attends la suite : après cela, il y a eu la bataille, celle des Bois Sombres, et là mon vieux, c'était phénoménal ! Mémorable même ! Tu te souviens que Skade m'a présenté comme son dragonnier ? J'espère en tout cas, parce que je viens juste de le dire donc si tu as déjà oublié, va falloir consulter un guérisseur et vite. Bref, ce qu'on avait pas prévu, c'est qu'on s'est rendu compte pendant la bataille que je pouvais réellement devenir son dragonnier, c'est pas énorme ?! Ça nous en a tout retourné, tu t'en doutes, mais on a pas vraiment eu l'occasion de s'épancher sur le moment : la princesse venait de se faire enlever. Tu sais bien, ma fiancée. Et là, tout bascule, l'empire tombe, la rébellion voit le jour, oui, encore une rébellion, je t'ai dis que j'étais déjà rebelle avant ça ? Je me suis opposé à Lorenz, je voudrais le détrôner. Le tuer en fait serait plus juste. Mais passons, je ne vais pas te raconter ma vie. Me voilà donc courant à travers champs avec un empereur déchu et une princesse sous le bras, je les dépose à Aigue-Royale histoire de pouvoir voyager léger et je suis venu retrouver ta maman. Elle n'était vraiment pas contente, j'ai bien cru qu'elle allait me tuer d'ailleurs, je t'ai déjà dis que j'avais la sale manie de me mettre les dragons à dos ? Mais elle n'en a rien fait finalement, et c'est à ce moment-là qu'on a sérieusement évoqué la possibilité de se lier l'un à l'autre, même si je ne sais pas encore trop comment on va faire. Normalement le dragonnier se lie au dragon en touchant son oeuf, mais j'ai comme l'impression que je suis un peu en retard pour cela. Tout ça pour dire, je suis certainement le dernier bipède au monde qui voudrait faire du mal à Skade, tu n'as aucun soucis à te faire de ce côté là, je suis presque de la famille en fait. »

Le vampire s'interrompit finalement et vint se poser un doigt pensif sur le menton, considérant du regard le dragon écarlate tandis qu'il ajoutait avec sévérité :

« D'ailleurs, permets moi de te dire que ce n'est pas une façon de s'adresser à sa mère, tu te rends compte de l'état dans lequel tu l'as mise ? »

Il semblait bien que cette fois, Kylian en avait terminé. Il cligna deux fois des yeux, laissant son regard alterner de la mère au fils et du fils à la mère, à mesure que son esprit prenait peu à peu conscience de ce qu'il venait de débiter à un rythme effréné. Il avait vraiment dis ce qu'il venait de dire ? Tout ce qu'il venait de dire ? Il semblait bien que oui, pour son plus grand malheur sans doute. Pour la troisième fois, le renégat vampirique déglutit, usant d'un doigt pour desserrer le col de sa chemise dont il avait l'impression qu'il était venu se refermer sur son cou. Finalement, il vint frapper ses mains l'une dans l'autre, comme s'il espérait par ce geste apporter une conclusion immédiate à cette bien étrange conversation, et conclut d'une voix hésitante :

« Bien, je ... Je crois que je vais me taire, maintenant ... et ... euuuh ... vous ... vous avez certainement plein de choses à vous dire, je crois que je vais ... sortir. C'est cela oui, il fait chaud dans cette grotte, un peu d'air frais me fera le plus grand bien. »

Joignant le geste à la parole, le vampire détala sans demander son reste et laissa derrière lui les deux dragons pour se ruer à l'extérieur de la grotte. Les trombes d'eau qui vinrent le détremper sitôt qu'il eut posé le pied dehors se révélèrent un soulagement bienvenu : au bout de quelques mètres, le vampire s'immobilisa sous la pluie battante pour se masser le visage entre les mains, laissant le ruissellement de l'eau sur sa peau apaiser son esprit décidément plus secoué qu'il ne l'aurait pensé. La scène qu'il venait de vivre ne pouvait pas être réelle, car si tel était bien le cas, Skade le tuerait probablement elle-même pour son impertinence...
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MessageSujet: Re: Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Icon_minitimeMar 19 Aoû 2014 - 22:52

¤ Querelle draconique ¤


Comment osait-elle ? Comment pouvait-elle ? Non, Verith n’accepterait pas cela, il ne le pouvait ! Après tout ce qui s’était passé, après la souffrance et la mort d’autant de dragons à cause des bipèdes. Comment sa mère pouvait s’enticher d’un bipède ? Jamais, au grand jamais il n’accepterait ou ne tolèrerait cela. Quelle folie avait bien pu prendre sa mère ? Non, ce n’était pas de sa faute. C’était celle des bipèdes, encore et toujours ! Toujours ! TOUJOURS ! Ils avaient ce don de les tromper, eux les dragons, sublime et suprême créature. Il fallait le tuer, ce parasite, cette atrocité, et cela avant qu’il ne soit trop tard. Jamais ! Jamais il ne permettrait qu’un bipède se lie à elle, jamais il ne permettrait qu’un bipède lui fasse du mal de cette façon. Non ! Son frère avait déjà succombé à cause des bipèdes. Verith venait d’être maudit par la faute d’un bipède. Jamais, au grand jamais il ne permettrait qu’une telle chose se produise avec sa mère. JAMAIS !

Le fils de la l'ire ignora les avertissements de la matriarche, il s'en moquait, elle n'était plus elle-même, elle était trompée par ce bipède. C'était à lui d'agir pour faire cesser cette folie. Et sans attendre plus longtemps le rouge chargea en direction du vampire. Il ne pouvait pas le tuer en raison de sa malédiction, mais cela ne faisait rien, il ferait s'effondrer l'entrée de la grotte et celui-ci chuterait du haut de cette montagne. Il mourrait bien avant d'atteindre le sol. Mais le rugissement de sa mère et le grondement du tonnerre se firent entendre et sans qu'il ne s'en rende compte, Verith était happé par la gueule de sa mère qui vint l'écraser contre l'une des parois de la grotte avec une violence inouïe. Pendant une longue minute, le sommet de la montagne sembla trembler comme si la foudre l'avait frappé.

Comment... comment pouvait-elle défendre un être comme cela, comment pouvait-elle défendre un bipède ?! Il était un danger et un mal pour les dragons, pour eux ! Ne s'en rendait-elle pas compte ?

« Je suis Skade de la tempête, maîtresse des nuées ! Je ne reçois d’ordres de personne pas même de mon propre fils ! Et je ne te laisserais pas blesser ce qui m’appartient. Je ne sais pas la nature exacte de ce qui te pousse à pareille folie, à pareil défi, mais je le vois clairement dans ton être. On t’a fait quelque chose, toute ire que tu puisses être je te sais plus sage que cela et n’ait nulle intention de laisser cette chose te contrôler ! »


Encore un peu sonner par le choc, n'ayant toujours pas recouvré la totalité de toutes ses forces en raison de cette journée, de sa venue dans le monde des esprits, de l'agression des chimères, de l'immense colère éprouver, de l'immense humiliation vécue, de la racler prit par l'esprit de la Vie. Verith fut à nouveau cloué, impossible de bouger alors que l'esprit ancestral de sa mère vint s'écraser contre le sien, cherchant ce qu'elle pensait l'origine de son mal, et de ses actions. Pendant ce qu'il lui sembla être une éternité, Verith fut le théâtre d'une bataille effroyable entre sa mère et la malédiction. Celle-ci prit finalement fin avec l'abandon de sa mère. Verith encore chambouler par la douleur qu'il venait de se voir infliger vint se reprendre rapidement. Pousser par la colère grandissante en lui, doper par celle de sa mère qu'il ressentait au travers de son empathie maudite.

Le rouge vint saisir la gueule de sa mère plantant ses griffes sans retenue pour commencer à lui ouvrir de force afin de se libérer

« Comment ? Qu’est-ce que cela… ? Pourquoi ne puis-je le détruire ? »


« LÂCHE-MOI ! Ne me touche pas ! »


Verith hurla alors qu'il finit par se dégager, érafla ses écailles, en faisait sauter quelques-unes. Le fils de l'orage se propulsa en arrière, s'écrasa maladroitement avant de commencer à se redresser avec difficulté poussée par sa fierté. Toujours les yeux clos il leva son museau en direction de sa mère. Il s'apprêta à parler quand le bipède ouvrit la bouche, lui coupant la parole pour commencer à déblatérer toute sa vie.

« Je me moque de ton histoire bipède. Je ne te laisserais pas te lier à ma mère, et je ne laisserais pas ma mère se lier à toi. Je me moque que tu ne sois pas de ceux qui ont tué mon frère, je me moque de ton respect et de tes prétentions. Je me moque de ta race. Car tout ce que tu peux dire n'est que mensonge, et cela, parce que tu es un bipède ! Vous êtes fourbes, manipulateur, méprisable ! Vous êtes un danger pour tout nous les dragons, et je ne laisserais pas ma mère être effleurer par ce danger plus longtemps !»


Verith dressa son museau en direction de Skade alors qu'il projeta son esprit vers elle, pour s'adresser à elle et à elle seule.

¤ Encore sous le choc mère ? De voir une chose que l'on ne peut détruire, de voir que tu ne peux venir en aide à ton fils. Ahaha sagesse ? C'est bien à cause de cette sagesse que j'en suis là. Ire ? Ma l'ire n'est plus qu'un pâle reflet de ce qu'elle était autrefois. Elle est en ce jour museler et incapable de s'exprimer pleinement. Non je ne suis plus Verith de l'ire. Je suis Verith le maudis ! Maudis, car j'ai donné de la crédibilité à un bipède ! Maudis, car j'ai laissé celui-ci me tromper comme il a trompé les esprits avant moi. Maudis, car ma route a croisé celle du tueur de destins. ¤


Le rouge déploya son esprit contre celui de sa mère et la plongée dans les images qu'il lui fit parvenir.

Citation :

Skade voit toute la rencontre et les paroles qui furent échangées dans la première rencontre avec Edwyn Ruddy le Tarenth. Elle voit également ce que Verith a vu, entendu et ressentit lorsque le Tarenth et le Dragon usèrent de leur pouvoir pour voir le futur et réveiller la mémoire du rouge. Cf ce rp

Les images et sons s’arrêtent quand de nouveau ils arrivent pour montrer un autre évènement. Cette fois-ci Verith est dans Aigue il va voir Edwyn Ruddy pour discuter avec lui. Elle voit et entend en intégralité ce qui s’est déroulé. Cf ce rp

Une fois de plus les sons et images reprirent pour cette fois-ci faire apparaitre Edwyn, Verith et Aldakin du néant. Le rouge lui montra la totalité de la rencontre. Cf ce rp

À nouveau tout s'arrête avant de recommencer. Cette fois-ci, des images d'un lieu inconnu et irréel, celui du plan Astrale. Verith est toujours accompagné d'Edwyn, avec cette fois-ci en plus une bipède Alayienne étendu au sol inconscient, mais également l'esprit de la Vie. Skade entend et voit tout le déroulement de discussion, elle entend Vie sommer à Edwyn de révéler la vérité à Verith, puis elle entend les révélations de ce dernier. Puis elle assiste à la réaction de Verith qui laisse sa l'ire prendre le dessus et s'attaquer à Edwyn, ainsi qu'à l'intervention de Vie qui vient protéger le Tarenth. Elle voit son fils se faire maudire, mais entend ses paroles.

«Tu sais à présent, et ta vindicte à l’égard de cet être est compréhensible. Mais je ne tolère pas que l’on apporte cette violence et ce chaos ici, pas plus que je ne tolère tes affronts passés. Tu as la vérité, immonde à tes yeux, sans le moindre doute. Et tu m’as donné une première réponse. Entends-moi maintenant, Verith. Verith de l’ire, tu es à présent Verith le maudis, Verith marqué par Vie. Tu es bouffi d’arrogance, de colère, cherchant inlassablement à imposer plutôt qu’à voir, réellement, autour de toi, tu t’aveugles toi-même en cédant à l’égo. Pour cela, je te retire la vue. La survie et la prospérité de ta race étaient tes buts, cela est louable. Mais la domination aveugle ainsi que le manque de regard que tu as infligé à tes congénères, cela n’était pas acceptable. Les dragons n’ont nul besoin d’ire ou de cruauté pour asseoir leur domination, si domination il y a. Et si j’ai poussé Edwyn à te dévoiler la vérité que tu cherchais sur le lien entre dragons et dragonniers, je lui accorde encore une mince estime. Plus que cela cependant, ce sont tes jugements que je condamne. Désormais, toi qui es sourd, je te gratifie d’empathie. Tu percevras les émotions des dragons et des bipèdes, mais tu ne pourras ni les contrôler, ni les bloquer loin de toi. Tu les percevras, tu les vivras et tu te feras rempart contre la souffrance, tu les soulageras d’elle en supportant leurs douleurs à leur place. Désormais, tu feras acte de constructions. Tu survivras Verith, et ne vivra réellement qu’au travers de ces actes de construction. Tu feras œuvre de Vie, jusqu’à la fin des fins, ou jusqu’à ce que tu reviennes me voir avec la réponse pour que je lève cette malédiction. Tu ne pourras être soulagé d’aucune autre manière »

Elle assista à la suite sans aucun changement. Cf ce rp


Les images cessèrent ainsi que les sons et Verith retira son esprit de celui de sa mère. Il avait volontairement effacé certaines informations quant à sa condition. Ne disant pas à sa mère qu’il n’était plus capable de commettre des actes de destruction. Mais également qu’il était désormais stérile.

¤ Tous les dragons liés que j’ai rencontrés m’ont dit que les bipèdes n’étaient pas tous pareils. Beaucoup de bipèdes m’ont dit qu’ils n’étaient pas tous semblables aux autres. Mais cela n’est que mensonge. J’en ai eu la preuve ultime. J’ai fait confiance à un bipède, j’ai voulu l’aider et aux finales celui-ci m’a trompé et m’a fait connaitre une chose pire que la mort. Je ne laisserais pas une telle chose arriver à un dragon, en particulier à l’un de ma famille. Mais cela n’a que très peu d’importance désormais. Car la fin arrive, provoquer par nulle autre qu’un bipède, l’un de ceux que tu as protégés alors que je souhaitais mettre à feu la forêt elfique. Les bipèdes sont un mal pour toutes choses. Et rien ne saura me faire changer d’avis, pas même la malédiction dont m’a gratifié le complice de ce tueur de destins. ¤


Un rire sombre s’échappa de Verith alors qu’il marqua une petite pause.

¤ Ce monde va sombrer et il emportera avec lui ceux qui m’ont maudit. Mais si Edwyn arrive à empêcher cette fin… alors ils devront faire face à ma colère !! ¤


***

Alors qu'il parlait avec sa mère, alors qu'il lui faisait parvenir des images, des sons et sensations. L'esprit du rouge vint frapper celui du vampire afin de communiquer avec lui et uniquement avec lui. Sans douceur ni retenue, il cogna son esprit contre le sien.

¤Toi ! Ne pense pas que la présence de ma mère t'offre une quelconque protection. Tu as l'attention de te lier à ma mère, je ne permettrais jamais une telle chose. Ma haine et ma colère te sont déjà acquises. Tu viens d'avouer avoir perturbé une cérémonie à la mémoire de mon frère, la douleur que je te ferais ressentir avant de te tuer sera au-delà de ton imagination. Je me moque que tu ne veuilles pas faire de mal à ma mère, car tu es un bipède et tu finiras par lui en faire, car cela est dans votre nature profonde. Mais je ne laisserais pas cela arriver. Tu parles beaucoup trop bipède et c'est ce qui va te nuire.¤


Au finalement l'empathie que lui avait infligée Vie allait servir à quelque chose. L'écho des sentiments du vampire à l'égard de la princesse des hommes conduire directement à révéler l'identité de la personne envers qui ces sentiments étaient voués. Même si sur l'heure il ressentait cet amour envers le bipède comme si c'était le sien, provoquant en lui en dégout effroyable.

¤Ceci sera mon seul et unique avertissement bipède. Cette humaine dont tu es amoureuse, Esmelda Kohan. Je lui ôterais la vie si tu restes plus longtemps auprès de la mère, si tu lui fais du mal, si elle a mal à cause de toi, ou si tu te lies à elle. Et vois que je ne bluffe pas. ¤


Le rouge plongea son esprit dans celui de Kylian afin de lui faire parvenir ses images et sons.

Citation :

Verith apparaitre au côté d’Ashy et d’Esmelda. L’humaine est à la portée du rouge, à sa merci alors qu’il repousse la dragonne verte afin qu’elle n’intervienne pas. Le dragon de l’ire lui tourne autour tout en rugissant. Il laisse apparaitre au vampire l’attaque mentale qu’il lui fait subir. Finalement la princesse s’effondre, perdant connaissance. Cf ce rp



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MessageSujet: Re: Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Icon_minitimeLun 25 Aoû 2014 - 22:20


La surprise était grande, intense même. Si Kylian avait pu montrer une certaine propension à la parole, sans excès, là, c’était tout autre chose. Par les nuées, comment un mortel avec une si petite langue pouvait-il parler autant. Ce n’était plus un simple flot, c’était un torrent ininterrompu qui se déversait de la bouche de son vampire domestique. Ses paroles l’intriguait, pour certaines, et la faisait tiquer pour d’autres… Et d’autres encore l’amusait grandement. Un savant mélange que tout ceci, qu’il lui fallait dépêtrer de l’écheveau inextricable dans lequel Kylian avait enrobé ses mots. Il n’était pas doué pour aborder les dragons hein ? Effectivement elle était tentée de le croire. Et certains ombrageux, comme son fils, pourraient très mal le prendre. Fort heureusement elle était là pour lui, pour le protéger et le conseiller. En revanche la tombe de Cymbor… ? Une tombe pour son fils ? Elle n’ignorait en rien les croyances Armandéennes des mortels, qui pensaient qu’il valait mieux brûler les corps et elle agréait à cela. Un feu purificateur était une meilleure fin pour un corps. Savoir que son fils avait été enterré ne lui plaisait pas forcément, donc. Savoir que Kylian avait interrompu une cérémonie à sa mémoire lui plaisait encore moins même si ça avait l’air d’être un accident, mais si elle n’aimait pas, elle n’allait pas non plus l’admonester pour cela. Il faudrait pourtant qu’il lui raconte plus e détail de quoi il s’agissait. Et qu’il lui montre le lieu où se dressait cette tombe. Elle voulait la voir par elle-même. Elle voulait pouvoir rendre un hommage à son fils par le lien le plus direct qui lui restait. Au fur et à mesure qu’il parlait, il devenait de plus en plus familier et la grande dragonne en eut un soupire. Elle aimait son petit vampire mais il manquait parfois de raffinement. Peut-être pourrait-elle demander à Eliowir de lui apprendre à être aussi habile de sa langue que lui l’était ? ça ça serait bien. Ce serait une bonne idée de les faire se rencontrer. Il faudrait qu’elle retrouve l’elfe à l’occasion oui. Pour le moment toutefois elle attendait l’explosion de son fils devant les révélations et le ton employé par le vampire. Elle n’avait absolument aucun doute sur le fait qu’il exploserait effectivement. Jamais elle ne s’était attendue à ce qu’il le prenne bien, évidemment, mais tout de même il y avait manière plus subtile de lui apprendre leur futur lien.

Silencieuse, elle écoutait le vampire qui continuait de parler. Une onde amusée la traversa, et elle la partagea avec Kylian dont le flot de paroles aidait à la détendre du choc de voir son fils maudit. Un peu en retard hein ? Un peu beaucoup tout de même ! Et elle certainement un peu pressée sans doute, mais ce n’était pas plus mal ainsi. Cependant, elle fut d’autant plus interloquée par la leçon que fit le vampire au rouge. Pourtant, ce n’était pas pour cela qu’elle allait le laisser quitter les lieux. < Attend, Kyl…. > Interrompue, elle n’eut pas le temps de lui dire de rester que Verith intervenait. Son fils dérapait complètement. Sa lyre ? Depuis quand avait-il une lyre exactement ? Depuis quand s’intéressait-il d’ailleurs aux instruments de musique en général ? Il n’aimait pas particulièrement ma musique et encore moins les objets des bipèdes. Elle avait du mal à comprend où il voulait en venir… à moins que cette lyre soit une métaphore pour parler de lui ? Elle allait lui rugir au museau de s’exprimer mieux que cela, mais il la devança encore. Ce petit d’écailles allait devoir rapidement retrouver le respect qu’il devait à sa mère ou elle devrait sévir beaucoup plus sévèrement, comme elle n’avait jamais eu à le faire jusqu’ici. Néanmoins, elle consentit à regard ce qu’il voulait lui transmettre, et seulement à ce moment-là pu-il lui faire parvenir sa mémoire. Il y avait là beaucoup à voir et cela prit beaucoup de temps. Elle fut curieuse de ce Tarenth et également irritée de savoir qu’il était la cause de sa malédiction, irritée de savoir ce qu’il avait fait par le passé. Il était difficile de ne pas l’être. Pourtant… sa colère s’atténua quelque peu, alors qu’elle examinait la scène avec attention. La conclusion que tirait Verith de tout cela était désolante, toutefois. Oui il souffrait, et cette malédiction était une abomination qu’elle ne tolérait pas. Elle était triste pour lui, et elle aurait voulu le soutenir. Face à sa malédiction, elle le soutiendrait toujours mais il y avait des choses qu’elle ne pouvait accepter, qu’elle ne pouvait tout simplement pas voir de la même façon que lui les voyait. Elle, sa mère, se rendait compte qu’il n’avait pris que le mauvais des histoires qu’elle avait pu lui conter, en oubliant tout le bon. Elle en était dévastée.

Par un instinct étrange, ou peut-être l’œuvre d’une magie plus grande, son esprit se dirigea vers celui de Kylian alors qu’il était agressé par Verith et elle déchira le voile qu’il lui faisait subir. Elle enroula son esprit sur les leurs à égalité. < Tu te trompes Verith > fit-elle avec beaucoup de tendresse et de douceur < Ce n’est pas parce qu’un seul bipède t’a fait du mal que tu peux généraliser. C’est parce que chaque bipède est différent justement, que chacun a des réactions différentes, agit de façon différente. Tous ne sont pas mauvais > Et elle ouvrit également sa mémoire, ancestrale, véritable puits de souvenirs immémoriaux. Elle remonta jusque dans ses premiers souvenirs, alors qu’elle n’était qu’un dragonnet en mauvaise santé, perdue dans une immense plaine sans eau et sans gibier suffisant. Ses forces s’amenuisaient grandement lorsqu’elle fut secourue par nul autre qu’un bipède. Un elfe. Petit, très petit même, beaucoup plus que tous ceux de sa race, sa frêle stature était encore accentuée par une chevelure couleur de lune, scintillante dans la lumière comme un flot étoilé. Il avait de grands yeux gris et un sourire rêveur. Sa voix lorsqu’il lui parla, était la plus belle chose qu’elle eut jamais entendu. Une voix plus mélodieuse que tout ce qui existait, qui touchait le cœur et l’âme, faisait monter les larmes aux yeux de tous, et provoquait maint soupires paisibles, comme si sa seule entente dissipait tristesse et malheur. Elle leur montra comment il avait accepté de la nourrir malgré l’intense douleur que provoquait la moindre mort près de lui. Comment il l’avait aidé, soigné, protégé alors qu’elle grandissait dans la forêt des elfes. Comment, des années et des années plus tard, il était revenu vers elle afin de la secourir dans sa recherche du voleur de Cymbor. Skade montra également une autre personne. Une vampiresse, aux longs cheveux noirs, pâle, portant des cicatrices argentées sur le visage et les épaules. Une vampiresse qui parcourut le monde dans l’unique but de trouver son œuf et de le lui ramener, qui fut prise par les humains et torturée sans jamais rien révéler de la dragonne.

Elle leur montra comment l’elfe, Tisserêve, vint la soigner après son combat que Aeuda, l’amour naissant entre ses deux amis mortels. Elle leur montra le second vampire, qui vint tenter de lui reprendre Cymbor une fois celui-ci sauvé, et comment l’elfe se sacrifia entièrement, donnant vie et magie pour l’en empêcher. Comment son dernier souffle, pâle poupée désarticulée, fut pour elle, un dernier hommage à leur amitié, au détriment de la vampiresse qui jura de conserver l’œuf et de le défendre au péril de sa vie alors que Skade partait, quittant le continent. Elle montra son retour, l’aide apporté par le dragonnier Amyelenor et Atalos, son lié d’or. Elle montra la bataille des bois sombres et les chanteurs qui virent l’aider et la soigner, Roëric qui lui proposa de chercher Kylian sans qu’elle n’ait à demander… Elle montra également Eliowir, le vieil elfe à la langue courtoise, qui s’était repenti des actes de Faëlin quand bien même ils n’étaient liés que par la race, comment ce mage, cet elfe, avait réussi à nuancer son avis sur ce peuple par la simple innocence et la sincérité de ses mots. Sa promesse également, de lui trouver une rose d’éon, une rose éternelle, en la mémoire du premier baptistrel de l’ordre, fondateur et béni par les étoiles. Finalement, après un temps à nouveau infini, des heures entières, à faire partager souvenirs et émotions, elle les arracha à son esprit immense. Elle était de nouveau calme, quelque peu lancinante de tristesse et de regret, mais c’était tout. < Voilà ma réponse. Je ne peux accepter que l’on t’ait maudit, et je ferais tout pour t’aider à aller mieux, à vaincre cette malédiction… mais tu as tort au sujet des bipèdes, et du monde. J’ai foi en eux, j’ai foi en ce monde. Il ne disparaîtra pas non. Il perdurera et je suis certaine que tu seras là pour le voir et goûter son renouveau. Alors peut-être comprendras-tu. Pense ce que tu veux, je ne souhaite pas t’obliger. J’ai compris par moi-même et je pense que c’est la seule façon pour toi de l’accepter >

Elle soupira lourdement, soulevant des débris de roche dans la caverne. < J’ai foi en toi aussi Verith. Mais en attendant, je serais là pour protéger mon dragonnier et pour protéger ceux qui lui sont chers, y compris cette princesse humaine. Ils sont tous à moi. Et je suis certaine que nous pourrons trouver comment te libérer également. Mon amour pour toi n’est en rien diminué et je te sais le futur de ce continent au même titre que les petits d’écailles. La main est tendue comme disent les bipède > Elle se détourna, sortant le museau de la grotte et vint le poser un instant contre Kylian. < Je ne pense pas qu’il soit utile de rester > lui confia –t-elle en priver.

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MessageSujet: Re: Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Il n'y aurait pu avoir pire moment [PV: Skade, Kylian]TERMINE Icon_minitimeSam 30 Aoû 2014 - 16:06

L'orage grondait, laissant chaque coup de tonnerre rouler contre les flancs des montagnes et se répercuter d'un sommet à l'autre, un écho en alimentant un autre pour former à eux tous un concert véritablement tonitruant. Alimentés par l'abondance de la pluie battue par les vents, les torrents de montagne semblaient grossir à vue d'oeil tandis que les éclairs qui déchiraient l'obscurité à intervalles réguliers illuminaient le paysage de leur éclat aussi puissant qu'éphémère. Au milieu des éléments furieux, les rugissements des deux dragons dont le vampire avait fui la compagnie semblaient parfaitement à leur place.
Encore troublé par le déluge de mots auquel il s'était adonné quelques instants plus tôt, Kylian fit glisser la capuche de sa cape vers l'arrière pour laisser la pluie imprégner ses cheveux et se rafraîchir le crâne, totalement indifférent à l'eau glacée qui s'écoulait dans sa nuque et traçait son chemin humide le long de son dos. Il n'eut cependant guère le temps de reprendre ses esprits, l'assaut mental du dragon écarlate s'invitant brutalement dans sa conscience pour y déverser sa colère et sa haine. Le vampire porta instinctivement une main à sa tempe, comme si ce geste eut pu alléger ne serait-ce qu'un peu la pression qu'exerçait sur lui l'esprit draconique. Il avait rapidement compris que sa présence auprès de la Mère des Tempêtes dérangeait sensiblement le rouge, et ce n'était certainement pas son ''bref'' discours qui aurait pu lui attirer quelconque sympathie, mais son esprit n'en rugit pas moins de colère devant les paroles du rouge. Après tout, l'autre lui confirmait que sa haine lui était déjà acquise, et il était coutumier des menaces de mort douloureuse depuis suffisamment longtemps que pour ne plus vraiment s'en inquiéter outre mesure, alors une de plus ou une de moins. Il ne maîtrisait toutefois pas encore la télépathie dont les dragons et dragonniers usaient pour communiquer, mais si l'écailleux pouvait faire entendre ses paroles dans son esprit, peut-être pouvait-il également y lire les pensées du renégat :

* Je n'ai nul besoin de la protection de ta mère pour te tenir tête, Verith de l'ire, car je suis suffisamment stupide pour le faire même sans cela ! Il ne t'appartient pas de juger de notre décision, c'est un choix qui nous concerne elle et moi, et il n'y a rien que tu puisses faire pour t'y opposer. Tu... *

Il s'interrompit lorsque l'écailleux s'aventura à menacer Esmelda et fit défiler devant ses yeux le souvenir de sa rencontre avec la belle. Au regard du vampire, le dragon venait d'égaliser les scores : Verith éprouvait haine et colère à son encontre, il en était désormais tout autant dans l'autre sens. Quel genre de dragon pouvait oser s'en prendre de la sorte à une jeune femme qui n'était que douceur et gentillesse, fascination et admiration à l'égard du peuple d'écailles ? Certainement pas l'un de ceux qui méritaient le qualificatif de noble ! Comment par le Dracos Skade avait-elle pu engendrer pareille couardise, pareille vilenie ? Il refusait tout simplement de croire qu'un dragon put être aussi misérable que celui qui se réfugiait piteusement dans l'obscurité de cette grotte humide. Et pourtant le fait était là, à croire que la matriarche avait bercé l'oeuf de son premier fils trop près du mur.
Furieux et totalement désemparé par le spectacle qui venait de se jouer dans son esprit, Kylian dégaina son épée, sans trop savoir exactement ce qu'il pourrait bien en faire pour assouvir sa frustration, et se retourna pour diriger ses pas vers l'entrée obscure de la grotte, hurlant son défi chargé de menaces à travers la tempête :

« Sors de là, espèce de sale brute ! Sors et montre toi, misérable lâche ! Couard ! Cesse donc de menacer et viens me tuer puisque c'est ce que tu veux, je vais te ... »

De nouveau, il s'interrompit et s'immobilisa tandis qu'il ressentait la présence d'un esprit draconique auprès de lui. Cette fois cependant, il s'agissait de Skade et cette seule constatation eut l'effet presque immédiat d'apaiser sa colère et ses tourments. La lame du vampire s'abaissa et son attention sembla s'éloigner de l'instant présent, s'égarant dans le dédale de souvenirs que lui présentait la dragonne. Au hasard de leurs conversations, elle lui avait déjà parlé de son passé, avec plus ou moins de détails en fonction des situations, mais pour autant qu'il put s'en souvenir, c'était la première fois qu'elle lui présentait sa mémoire ancestrale de cette façon. Tristesse, soulagement, colère ou empathie furent autant d'émotions qui accompagnèrent le défilement des images mentales. Il eut même une grimace devant le souvenir de la rencontre entre la Mère des Tempêtes et l'elfe balafré par la faute duquel Lorenz avait découvert les sentiments du renégats à l'égard de la princesse des Hommes. Il lui aurait été difficile de nier préférer voir ce pitoyable minaudier écrasé par les griffes de la vénérable dragonne.

Lorsque la Souveraine des Nuées en eut terminé, l'orage avait cessé et quand bien même le ciel restait chargé d'obscurs nuages menaçants, la pluie s'était arrêtée de tomber. Avec un soupir, le vampire rengaina son épée, la mine sombre : la conclusion de la dragonne le laissait amer. En d'autres temps, l'utopiste qu'il était aurait accueilli son message avec espoir, mais la peur, la colère, la souffrance et la haine qui s'étaient faites ses plus fidèles compagnes ces derniers temps le privaient de ces mêmes espoirs. Alors, s'il comprenait l'amour d'une mère pour son fils, il ne serait pas pour autant capable de le partager. Verith avait été maudit ? Tant mieux, ce misérable ne méritait rien de moins et Kylian n'aiderait certainement pas à l'en guérir. Que du contraire d'ailleurs, car savoir que Skade les protègerait de la fureur du rouge, Esmelda et lui, était tout à la fois rassurant et humiliant. Rassurant, car le vampire n'avait alors pas les moyens de se défendre contre un dragon quel qu'il soit, mais humiliant car ce n'était pas à elle de protéger la princesse. C'était sa responsabilité à lui, tout comme l'était celle de réduire Lorenz au silence une bonne fois pour toute. Encore une fois, il en revenait là. Encore et toujours, quel que soit le cheminement de ses pensées, la conclusion revenait invariablement : il lui fallait plus de pouvoirs, beaucoup plus de pouvoirs. Le diamant de pureté le lui avait laissé entendre, le lui avait fait comprendre. C'était à force de pouvoir que Lorenz s'était hissé à devenir ce qu'il était, c'était à force de pouvoir que le renégat se hisserait plus haut encore. C'était à cette condition et à cette condition seulement qu'il parviendrait à rétablir la paix, à faire que les espoirs de Skade ne soient pas vains, à protéger ceux qu'il aimait des fous dangereux, qu'ils soient vampires ancestraux ou dragons de l'ire. Et ce pouvoir revêtait un nom, toujours le même : Dévoreuse.

Les sombres pensées du renégat s'écartèrent dans un recoin de son esprit tandis qu'il apercevait devant son regard l'ombre massive qui se déplaçait dans sa direction. Il se força à sourire, quand bien même il n'en ressentait au fond de lui nulle envie, et accueillit le museau de sa future liée avec une caresse. Sa voix avait perdu toute trace d'agressivité tandis qu'il lui répondait avec douceur.

« Je le crois aussi. Je ne pensais pas que cela se passerait ainsi, il... je suis désolé. Et pour ce que j'ai dis, dans la grotte, je... je ne sais pas trop ce qui m'a pris. »

Sans doute auraient-ils l'occasion d'en reparler, plus tard, lorsqu'ils auraient mis un peu de distance entre eux et l'instable caractériel qui croupissait dans l'ombre de cette grotte humide. Qu'il y pourrisse donc, Skade n'avait plus besoin de lui dorénavant : n'avait-elle pas l'amour de son futur lié désormais ?
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¤ Querelle draconique II ¤


La réponse du vampire ne se fit pas attendre alors que Verith lui annonçait très clairement son refus quant au lien, que ce dernier avait l'intention de créer avec sa mère, et les menaces dont il le gratifiait. Menaces qu'il espérait un jour pouvoir mettre en application lorsqu'il serait libéré de cette malédiction. Les mots de vampires le firent sourire. Il le provoquait et osait lui faire une leçon, comme quoi il n'avait pas le moindre mot à dire ? Chaque bipède qu'ils rencontraient ne faisait que renforcer l'idée qu'il se faisait d'eux. Mais bientôt, la haine, la colère, la peur et la frustration de ce dernier lui parvinrent, doux sentiment que ceux-ci même s'il était braqué à son encontre. La queue du rouge se dressa, prêt à en découdre alors que ce dernier dégainait son arme avec l'intention de l'affronter. Toutefois, sa mère décida d'intervenir. Tch, l'attitude de sa génitrice lui déplaisait de plus en plus. Il avait l'impression de se trouver face à un Edwyn draconique. Mais cette fois-ci, seuls son amour et son respect pour sa mère le retenaient et non la puissance de cette dernière.

« Tu te trompes Verith. Ce n’est pas parce qu’un seul bipède t’a fait du mal que tu peux généraliser. C’est parce que chaque bipède est différent justement que chacun a des réactions différentes, agi de façon différente. Tous ne sont pas mauvais »


Le rouge tourna la tête en direction de sa mère pour indiquer qu’il avait son intention. Le rouge serra les dents sous les paroles et les images qui bientôt défilèrent dans son esprit. Écœurante images, mais ce n’était pas les premières qu’il voyait de la sorte. Tous s’évertuaient à lui montrer que quelques bipèdes étaient bons, ou du moins pas trop mauvais. Cependant ceux-ci n’étaient qu’une minorité qui aux yeux du rouge n’offrait guère d’espoir de salut aux bipèdes.

« Voilà ma réponse. Je ne peux accepter que l’on t’ait maudit, et je ferais tout pour t’aider à aller mieux, à vaincre cette malédiction… mais tu as tort au sujet des bipèdes, et du monde. J’ai foi en eux, j’ai foi en ce monde. Il ne disparaîtra pas non. Il perdurera et je suis certaine que tu seras là pour le voir et goûter son renouveau. Alors peut-être comprendras-tu. Pense ce que tu veux, je ne souhaite pas t’obliger. J’ai compris par moi-même et je pense que c’est la seule façon pour toi de l’accepter. J’ai foi en toi aussi Verith. Mais en attendant, je serais là pour protéger mon dragonnier et pour protéger ceux qui lui sont chers, y compris cette princesse humaine. Ils sont tous à moi. Et je suis certaine que nous pourrons trouver comment te libérer également. Mon amour pour toi n’est en rien diminué et je te sais le futur de ce continent au même titre que les petits d’écailles. La main est tendue comme disent les bipèdes.»


Un sombre rire s'échappa du dragon de l'ire alors qu'il baissa légèrement le museau.

« C'est cela ta réponse ? Un 'désoler mon fils, mais tu n'es pas tombé sur un bon bipède. Retente ta chance tu finiras par tomber sur un correct' c'est ça que tu me dis mère ? Garde ton amour et ta main tendue pour les bipèdes je m'en passerais bien volontiers ! Je ne souffrirais pas à nouveau à cause de ces êtres-là ! Je les broierais de mes propres griffes afin qu'aucun ne puisse à nouveau faire de mal à un dragon. Afin qu'aucun dragon n'ait à souffrir d'une blessure handicapante comme la tienne, afin qu'aucun dragon ne meure de la faute d'un bipède comme mon frère, afin qu'aucun dragon ne soit maudit à cause de leurs fourberies et leurs mensonges ! Les bipèdes sont incapables de changer d'eux-mêmes, et ce n'est pas à nous dragon que cette tâche a été confier. Les Tarenths ont répudié cette besogne. Je ne souffrirais pas d'avoir à faire le tri entre bons bipèdes, qui ne sont qu'une minorité, et mauvais qui sont la grande majorité. »


Le rouge frappa durement contre le sol de la grotte qui trembla.

« Si tu n’es pas capable de comprendre la colère qui m’anime, alors je n’hésiterais pas à te faire face mère ! Les bipèdes ne sont pas un bien pour nous, toi qui plus que moi et plus que tous les dragonnets sur ce continent a vu les horreurs que ceux-ci sont capables de causer, comment peux-tu les défendre ? Comment peux-tu te laisser berner par cette faible lueur que représente une poignée d’entre eux ? Combien te faudra-t-il de proches morts pour que tu réalises cela ! À moins qu’il te faille toi aussi être trahis par un bipède pour le comprendre !»


Verith tourna la tête en direction de Kylian avant de continuer.

« Quant à toi, toi dont le cœur est corrompu si cela est ton souhait je suis prêt à t’accorder ce combat que tu désires, sache que moi, Verith de l’ire ne recule jamais face à ce type de désire. Où tu veux et quand tu veux je m’occuperais de toi fou que tu es. »


Le rouge expulsa quelques flammes de par ses narines avant d’ajouter.

« Maintenant, partez d’ici, tous les deux ! N’emplissez pas plus ce lieu de vos folles paroles. »


Le rouge se recula dans l’ombre, regardant celle qui était sa mère partir avec son parasite.


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