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| Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous emporte [PV Kylian]TERMINE | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous emporte [PV Kylian]TERMINE Mer 10 Sep 2014 - 15:10 | |
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Le bruit de ses ailes ressemblait au fracas d’une tempête rugissante tandis qu’il engloutissait les lieux de distance qui la séparait de son objectif, sans la moindre pensée pour sa blessure ou sa respiration courte. Ni pour les mortels qui pouvaient la voir d’ailleurs. Elle se fichait pertinemment de tout cela en cet instant. Sa colère et son inquiétude étaient les seules choses qui trouvaient échos dans son esprit. Les paroles de la jeune humaine avait été l’étincelle embrasant la forêt, provoquant l’incendie. La Matriarche ailée était capable d’accepter beaucoup, pour peu que cela soit justifié. Mais là ? Là Kylian avait commis une faute et une faute d’autant plus grave qu’il avait non seulement bafoué la confiance qu’elle lui portait mais également les raisons pour lesquelles elle l’avait choisi lui entre tous. Et plus encore, il fallait l’avouer, elle était en colère qu’une simple humaine ait vu la dangereuse pente prise par son vampire avant elle…C’était affreusement vexant, même si salutaire. Mais pour le moment, il n’y avait plus qu’une chose qui comptait : retrouver Kylian et le confronter directement à ses manquements. Car ce qu'il avait fait, elle ne le tolérait nullement. Lui mentir pour se protéger d’un avis contraire au sien était lâche et mesquin, et surtout bien indigne de la place qu’il occupait auprès d’elle… mais le reste n’était pas mieux. L’envie de le saisir entre ses crocs et de le secouer jusqu’à ce qu’il se repent de ses actions la démangeait, mais elle ne désirait pas non plus le tuer et avait bien d’autres façons de faire, pour qu’il répare ses erreurs. Tous deux devaient se retrouver dans peu de temps, elle n’aurait donc pas à attendre longtemps avant de lui demander des comptes et cette fois-ci, il était hors de question qu’il lui mente, même si pour cela elle devait passer au crible toute sa mémoire et toutes ses pensées. Elle n’eut aucun mal à le repérer, là en bas, petit point, minuscule point, près de quelque chose qui devait être la fameuse tombe en l’honneur de son fils Cymbor. Elle étendit ses ailes, freinant dans sa course et produisant un instant une intense pression sur l’air environnant, avant de descendre vers la terre, éclipsant totalement le soleil caniculaire et projetant une ombre sinistre sur tout ce qui se trouvait alentours. Et finalement, dans un grondement sourd, elle se posa au sol, le faisant trembler violemment. Ses griffes perforèrent la couche herbeuse et s’enfoncèrent dans la terre. Allongeant le cou, elle vint se positionner face à face avec le bipède, exactement comme elle l’avait fait avec l’humaine qui lui avait révélé ce que Kylian lui cachait. Sans détours, sans esquives, elle pénétra l’esprit de son futur lié et le cloua sur place sans la moindre douceur. Mais sans violence non plus. Ecailles frémissantes, le son de sa voix fut comme un grondement orageux. < J’ai rencontré ton humaine > offrit-elle en guise de préambule et de salut. < Nous avons discuté, elle et moi > Elle ne cillait pas, ses énormes yeux aux pupilles en traits de pinceau braqués sur lui. < Elle m’a parlé de votre dernière rencontre. Tu ne t’es pas bien conduit, avec elle… Tu ne t’es pas bien conduit du tout même. Mais ça, cela vous regarderais presque, vous et pas moi. En revanche elle m’a également parlé de ton diamant et de ce qu’il contenait…> Là il avait bien dû comprendre non ? Non ? Oh et bien elle allait simplement expliciter un peu plus, ça ne faisait de mal à personne après tout, non ? Et même si ça en faisait en fait, elle n’en avait que faire. < Tu m’as menti Kylian, n’est-ce pas ? > Parce qu’il était son futur lié, parce qu’elle n’avait pas du tout envie de laisser éclater sa colère sans lui avoir laissé la moindre chance, elle se lui tendait la perche, qu’il se rattrape tout de suite ou qu’il en subisse les conséquences.
Dernière édition par Skade le Sam 18 Oct 2014 - 13:52, édité 1 fois |
| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous emporte [PV Kylian]TERMINE Sam 13 Sep 2014 - 17:48 | |
| Détruite... Dévoreuse avait été détruite. Et avec l'anneau que l'on prétendait maléfique, c'étaient les espoirs qu'avait placé en lui le renégat vampire qui avaient volé en éclats. La puissance et le pouvoir qui auraient dû lui permettre de garantir la paix à laquelle il avait toujours aspiré, voilà ce qu'avait emporté la chevalière. Pas le danger, pas le Néant, pas le chaos. Juste l'espoir. L'espoir d'y mettre enfin un terme définitif, sous son règne. Et cela, l'idéaliste qu'était Kylian ne pouvait tout simplement pas l'accepter. La perspective d'un avenir meilleur pour les peuples d'Armanda et la confiance qu'il avait toujours placée en cet avenir, voilà ce qui lui avait permis de tenir jusqu'ici. Voilà ce qu'on venait de lui enlever. Et que dire des responsables ? Il aurait voulu pouvoir prétendre être surpris d'apprendre leur identité, mais cela n'était que mensonge. Esmelda en premier, bien évidemment, qui s'était défendue de lui confier la bague mais n'avait pas hésité à s'en séparer auprès du premier elfe venu. Ah ça, il n'avait pourtant pas manqué remarquer à quel point la princesse n'était pas insensible aux charmes de ceux que l'on appelait le Beau-Peuple. S'il avait pu prédire le déroulement des évènements, nul doute qu'il aurait volontiers laissé la jeune femme épouser ce Elrond auquel elle avait été promise, à supposer bien sûr que le futur mari ne fut pas cocu avant même la cérémonie, dans les bras d'un balafré par exemple, ou d'un soldat humain après tout, pourquoi ne pas varier les plaisirs ? Parlant d'elfe, bien sûr, il ne pouvait pas ne pas évoquer celui-ci justement : Merithyn le traître, cette ordure baptistrale qui se complaisait à jouer sur tous les tableaux à la fois et osait pourtant encore se prétendre gardien de l'équilibre. Plutôt un misérable lâche à l'affût de la moindre opportunité de se ranger du côté du vainqueur, un couard, un ... un ... il ne savait plus même quels mots user pour le qualifier. Quant à Lorenz, qu'avait-il de plus à en dire ? Le nom seul se suffisait amplement à lui-même.
Exsudant de rage une fois encore, le renégat vampirique avait quitté la cité rebelle, incapable d'y demeurer plus longtemps. Il n'avait plus rien à y faire désormais, n'y remettrait même probablement jamais les pieds. A quoi bon désormais ? Il était au point où il se laissait même volontiers effleurer par l'idée de se laisser capturer par les alayiens pour leur révéler l'emplacement de la cité souterraine. Puisqu'il avait été incapable de vaincre, incapable d'apporter la paix, alors qu'au moins il permette aux armes de verre noir de leurs envahisseurs de trouver le chemin des gorges de ses ennemis. Merithyn, Lorenz, Achroma, et tous les autres. Qu'ils soient tous emportés par le Néant ! Ce ne serait peut-être pas la paix à laquelle avait aspiré le jeune vampire, mais au moins s'agirait-il d'une forme de paix et cela vaudrait toujours mieux que la guerre perpétuelle qui ne manquerait pas rejaillir en cas de victoire rebelle : la population n'aurait plus à vivre dans la peur permanente après tout. Oui, l'idée avait de quoi le séduire, même s'il ne se faisait aucune illusion sur le sort qui lui serait ensuite réservé : mourir ne le dérangeait pas plus que cela, que du contraire d'ailleurs, si tant est qu'il avait l'assurance d'être suivi par tous ceux qui l'avaient moqué. Et quelques autres, certes, mais qu'importe. Le temps où il se souciait de sacrifier des vies innocentes était révolu depuis longtemps. Le plus difficile en fait, était de parvenir à se faire capturer et demeurer vivant suffisamment longtemps pour vider son sac.
Ainsi avait-il quitté Aigue-Royale depuis plusieurs jours maintenant, sans prendre garde à la soif qui lui martyrisait l'estomac, sans même vraiment se soucier d'être vu ou capturé, préoccupé qu'il était pas ses sinistres pensées. Il avait besoin de réfléchir encore, avant de prendre sa décision, car il savait qu'une fois qu'il aurait ... trahis, à son tour et même si cette formulation ne lui plaisait pas beaucoup, il n'y aurait plus de retour en arrière possible. Etait-ce le simple hasard ou une véritable volonté inconsciente de sa part qui le conduisit à diriger ses pas vers un lieu lourd de signification ? Cette plaine dans laquelle il déambulait, le vampire l'avait en effet déjà arpentée, par une nuit d'orage. Il reconnaissait la disposition des forêts et villages alentours. C'était la plaine qui tenait lieu de tombe au plus jeune fils de Skade, sa... la dragonne dont il s'était... un peu rapproché. Un peu trop pour le propre bien de l'écailleuse sans doute. C'était la plaine sur laquelle il avait rencontré pour la première fois le baptistrel désormais détesté, l'endroit où il avait pensé trouver un allié et un soutien important, mais qui n'avait pas manqué lui faire défaut au final. Comme les autres. Comme tous les autres. Sa main était instinctivement venue se refermer sur le diamant de pureté qu'il portait encore autour du cou et un sourire carnassier vint affleurer au coin de ses lèvres. Il était curieux de savoir comment Lorenz considèrerait son nouvel allié lorsqu'il apprendrait que celui-ci n'avait pas hésité à lui procurer le diamant. Un coup bas ? Certainement pas autant que celui que lui avait porté le baptistrel en s'associant au prince noir. Après tout, ne disait ton pas oeil pour oeil, dent pour dent ? Ou plutôt dent pour croc, dans le cas présent.
Silencieux, le vampire s'agenouilla dans l'herbe, humble devant le sacrifice de celui qu'il n'était pas parvenu à venger. Lorenz devait être détruit, on ne pouvait tolérer un tel monstre plus longtemps, et puisqu'il semblait que personne à part les alayiens ne devait être en mesure de réussir... Pourquoi hésitait-il encore ?
Les heures s'écoulèrent ainsi, le soleil et la chaleur accablante assommaient un peu plus encore le vampire déjà mal en point psychologiquement, lorsqu'une ombre salvatrice l'enroba brutalement. Instinctivement, son regard se dirigea vers les cieux désormais obscurcis des contours d'une silhouette qu'il ne connaissait que trop bien. Fichue dragonne, que venait-elle faire ici ? C'était bien la dernière personne... ou créature, peu importe... qu'il avait envie de voir. Elle aurait dû le comprendre en ne le voyant pas revenir à l'endroit convenu, alors par le Dracos, pourquoi était-elle venue le retrouver ? Le vampire se releva pour se tourner vers elle, jambes légèrement écartées pour mieux absorber le mini-séisme que provoqua l'atterrissage, maîtrisé quoique non exempt d'une certaine rudesse, d'une telle masse. Il suivit du regard l'immense crâne qui se dirigeait vers lui : la vénérable matriarche ne semblait pas d'humeur commode, et la confirmation lui arriva bien vite lorsqu'il sentit son esprit s'élancer vers le sien pour l'enserrer impérieusement. Ses sourcils se froncèrent aussitôt que lui parvinrent les premiers mots de l'écailleuse et il comprit rapidement qu'ils n'auguraient rien de bon. Elle avait rencontré Esmelda ? Pour quelle raison ? De quoi avaient-elles bien pu discuter ? Certainement de lui, mais il n'y avait pas là de quoi le réjouir. La réponse lui parvint rapidement, et s'il n'était que peu surpris par le sujet de la rupture, celui du diamant fit rejaillir une inquiétude qu'il pensait être parvenu à enfouir profondément dans son esprit. A peine le mot avait-il été formulé dans son esprit que déjà sa main se précipitait vers la pierre salvatrice, tel un cocon protecteur. Il devinait sans mal la direction que prendrait cette conversation, et s'y opposait déjà. Ce diamant était la dernière arme qu'il lui restait encore, personne ne l'en priverait. Personne !
« Ne me fais pas rire, Skade, je ne suis pas d'humeur. C'est elle qui a trahis la confiance que j'avais placée en elle, pas moi, j'ai réagis de la seule manière possible et tu devrais m'en être reconnaissant plutôt que m'en blâmer. Puisqu'elle n'est pas avec moi, alors elle est contre moi, qu'aurais tu voulu que je fasse ? Que je ferme les yeux par amour ? Que j'attende de la voir remettre le dernier espoir qui me restait entre les mains de mes ennemis ? La seule erreur que j'ai commise envers elle, ce fut d'être trop doux que pour la contraindre à me céder avant qu'il ne soit trop tard ! »
Il avait déjà détourné son regard clair des immenses yeux luminescents que dardait la millénaire sur lui, poursuivant machinalement :
« Quant au diamant... Cela n'a aucune importance, j'ai fais ce que j'avais à faire. Je pensais te protéger, mais je ne suis finalement qu'un danger pour toi... »
Sa voix mourut sinistrement sur les derniers mots, avant qu'il ne se retourne vivement pour faire face à la Souveraine des Nuées qu'il pointa d'un doigt accusateur :
« Car toi aussi, tu m'as menti ! Tu ne m'as jamais dis qu'en acceptant de me lier avec toi, je prenais la responsabilité de risquer ta propre mort. Le dragon meurt avec son dragonnier, Skade, tu ne peux pas ne pas le savoir, mais moi je l'ignorais. Avais-tu seulement l'intention de me le révéler avant qu'il ne soit trop tard ? »
Il en doutait, ou plutôt était-il carrément persuadé du contraire, mais ce n'était jamais qu'une trahison de plus à ajouter à la longue liste de ceux qui avaient abusé de sa confiance. Il était décidément bien trop naïf.
« C'est un sacrifice que je me refuse à t'imposer, je ne serais jamais dragonnier ! Tu n'as plus rien à faire ici, dragonne. »
Il avait volontairement refusé d'user du nom de Skade, lui imposant à travers ce seul mot une plus grande distance qu'il ne l'avait jamais fait. |
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| Sujet: Re: Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous emporte [PV Kylian]TERMINE Jeu 18 Sep 2014 - 21:18 | |
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Elle savait déjà que ce ne serait pas simple mais pour autant, elle eut tout de même envie de rugir jusqu’à le rendre sourd. Si c’était ainsi qu’il c’était comporté avec Mellyn, alors elle n’avait aucun doute, si tant est qu’elle en eut au départ, sur la justesse des réactions de l’humaine. Jamais elle n’avait accepté qu’on lui parle d’un ton pareil et d’ailleurs elle ne l’accepterait jamais, futur dragonnier ou non. Il était non seulement dans l’erreur, mais il était en plus en train de s’enfoncer un peu plus à chaque syllabe. Il fallait qu’elle lui ouvre les yeux et chasse de son esprit l’influence du diamant… Il le fallait, car à terme, cela le tuerait que de rester ainsi. Et à la vérité, elle préfèrerait le voir mort qu’ainsi plus longtemps. Cela suffisait amplement. Il aurait déjà du mal à réparer les dégâts après tout. Et pourtant, aussi déterminée fut-elle, aussi têtue, fixée sur son objectif… elle fut atteinte par ce qu’il disait, et cela ne la mettait que plus en colère. Comment osait-il ? Alors qu’elle lui donnait une ultime chance… Finalement elle rugit effectivement, de toute la force de ses poumons, ouvrant grand la gueule bardée de croc qui aurait pu l’engloutir dans des flammes ravageuses si elle l’avait voulu. Elle rugit encore et encore et aurait bien pu l’avaler tout rond si elle l’avait voulu. Mais si elle ne le fit pas, la collision de son esprit contre le sien fut comme un gigantesque typhon. < Qui crois-tu donc être espèce de vermisseau insolent pour oser croire que tu as le choix ! Un sacrifice que tu te refuses à faire ? Mais tu n’as aucun droit de le refuser ni aucun droit de le contester ! Ce n’est pas un choix à ta portée et tu ne peux rien y changer ! Tu le saurais si l’orgueil ne t’étouffait pas vampire ! > Elle aussi pouvait agir ainsi si elle le voulait, croyait-il seulement être à la hauteur ? < Crois-tu donc que je savais ton ignorance ? Qu’un dragon rejoigne son lié dans la mort est un fait connu de très nombreux Armandéen, qu’y puis-je si tu te montres si ignare et si borné ? Après tout ce dont nous avons discuté ! Après que je t’ai conté la fin de mon ennemi, tu n’en as tiré aucune conclusion ?! Faut-il donc que le reste du monde passe sa vie à te mâcher le travail et te donner la becquée comme un pitoyable oisillon ?! Ne rejette pas tes propres manquements sur les autres, tu ne m’as pas posé de questions que je sache ! Tu l’aurais fait que tu aurais les réponses qui sont soudain si importantes à tes yeux et que tu ignorais jusque-là ! > Elle fit un pas en avant, faisant trembler la terre. < Que m’as-tu donc demandé à ce sujet hein ? Je n’ai entendu que ‘porte moi ici’, ‘porte moi là’ et je ne t’ai rien dis car il ne m’appartenait pas de faire ce pas vers toi, il t’appartenait à toi ! J’ai accepté dès le premier instant la possibilité de ma mort parce que ce lien m’était cher ! Parce que j’étais prête à mourir avec toi ! Et tu oses cracher sur mes décisions, tu oses m’insulter ainsi ?! Mais qui crois-tu être ! Je ne vois pas mon dragonnier face à moi ! Je vois un insecte indigne, je vois un moins que rien ! Ce n’est pas le visage de Kylian devant moi c’est celui de Faëlin, celui de Wintel, des visages honnis, bouffies de tout ce qui est négatif en ce monde ! C’est cela que tu veux être ? > Elle rugit à nouveau < Je ne le tolèrerais jamais ! Cesse de rejeter la faute sur les autres et cesse de te laisser berner par ce diamant ! La seule personne que tu mets en danger aujourd’hui c’est toi ! Cette chose t’a ôté tout ce qui faisait de toi un être digne et respectable ! Oh que si j’ai à faire ici, parce que je vais t’ôter de ces griffes sur le champ ! > Elle aspira l’esprit de Kylian dans le sien, comme un vortex, un gouffre sans fond, le faisant tomber dans l’immensité de son esprit ancestral… Rageuse et indignée, elle sembla le déchiqueter littéralement en fin lambeaux psychiques, traquant la moindre parcelle d’influence maléfique puis la détruisant sans la moindre pitié, l’ébranlant jusqu’en son plus profond noyau. Elle l’envahit totalement, alors que ses propres pensés s’ouvraient à lui en une cacophonie assourdissante des milliers de voix de ses ancêtres, de tous les dragons morts et vivants… La lutte cessa et ils tombèrent ensemble dans cet océan. Dans un maelstrom de dimensions terrifiantes, ils se fondirent, fusionnant, leurs esprits cessant de coexister pour exister en une seule et même entité magistrale, immense… plus de barrières, plus de limites, plus de compartiments, rien d’autre que l’étendue d’une cataclysmique unicité. Il n’y avait plus de haut ni de bas, il n’y avait plus que cette descente vertigineuse et rapide, plus rapide que toute pensée, que tout battement de cœur… L’ancestrale absorba tout ce qui faisait Kylian, s’ouvrant en contrepartie à lui, déversant sur lui son savoir immense qui, pour l’écrasante majorité, ne devait pas avoir beaucoup de sens. Il vécut, il vécut toute sa vie et bien plus encore, ressenti chaque sensation, expérimenta chaque instant… Plus loin qu’elle encore, jusqu’au tout premier dragon. Kylian vit le périple de la race draconique. Il vit Armanda comme auparavant, il vit la nouvelle terre des dragons, les nuées immenses… Le vampire devint fou, il ne pouvait en être autrement tant son esprit et ce qu’il renfermait étaient différents, autres… et terriblement puissants. Il vogua sur les flots de la folie, mais cela ne signifiait rien alors. Sa férocité l’emplit, éliminant toute trace de la magie du diamant, alors qu’ils continuaient de s’absorber. Ils tombèrent encore, cessant même d’être un pour ne former qu’un maillon d’une chaine qui traversait les âges depuis des millénaires. Elle le plongea dans la magie de son être, bien plus puissante que celle du diamant, elle l’y baigna et leur union, scellée dans cet élan dépassant même les âges, irradia d’une nouvelle force. < Voilà ta vérité vampire, voilà ta vérité dragonnier… vois ! Sent ! Et que plus jamais les ténèbres ne te dévorent ! > Il se noya enfin et elle l’expulsa de toute l’immense force de son esprit, lui déchirant l’âme et en conservant une partie, nichée en son sein, le liant irrémédiablement à elle. Plus étroitement que tout ce qu’ils auraient pu imaginer l’un et l’autre. La blanche luminescence de la séparation, de l’antique et implacable magie, se dissipa peu à peu dans le silence soudain des lieux, uniquement brisé par sa respiration écourtée et douloureuse, tout son immense corps frémissant et tressautant alors que son esprit désorienté retombait enfin… Liée… elle était liée…
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| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous emporte [PV Kylian]TERMINE Dim 21 Sep 2014 - 15:09 | |
| Cela ne pouvait pas se finir si facilement. Pourtant, cette simple évidence n'était parvenue à l'attention du renégat vampirique qu'après qu'il eut aperçu la gueule immense qui s'ouvrait maintenant devant lui. Ses sens lui faisaient désormais parvenir le déroulement des évènements sur un rythme étrangement ralenti, comme si le temps lui même avait décidé de ralentir sa course effrénée pour lui permettre de saisir le plus infime détail de la plus infime seconde. Avait-il vraiment pensé ne serait-ce qu'un instant que la dragonne accepterait d'en rester là ? Qu'elle déploierait ses ailes et l'abandonnerait derrière elle pour s'en retourner à ses écailleuses préoccupations ? Probablement que oui, au moins une part de lui avait dû en être convaincue, mais alors que s'ouvraient des rangées de crocs dont même les plus modestes demeuraient plus grand que lui, son erreur lui apparut plus clairement que jamais. D'une seconde à l'autre, cet antre obscur qui s'élargissait encore et encore, comme s'il ne semblait pas devoir connaître de limites, s'illuminerait d'une lueur orangée annonciatrice des torrents de flammes qui se déverseraient bientôt sur lui. Alors seulement, l'insecte vampirique qu'il était redeviendrait cendres, littéralement vaporisé sur place par le souffle brûlant de la dragonne. Sa seule consolation, si l'on puit dire, était qu'il serait probablement mort bien avant de s'en rendre compte.
Le vampire déglutit péniblement devant cette constatation, incapable de détacher son regard clair des mâchoires de celle qui fut sa future liée, et parvint finalement à vaincre la paralysie qui semblait s'être emparée de ses jambes. Il posa un pas hésitant vers l'arrière et, sans trop savoir quelle aide il pouvait bien en espérer, dégaina son épée. Le contact froid et dur du pommeau de son arme au creux de sa main vacillante avait quelque chose de rassurant, mais le problème auquel il faisait face n'en demeurait pas moins insoluble. Par sa bêtise, il s'était attiré la colère d'une dragonne plusieurs fois millénaire et la panique qui s'emparait rapidement de lui ne lui permettait plus d'entrevoir le moindre espoir d'en réchapper. Le rugissement qui s'échappa bientôt de la gueule béante était à n'en pas douter le son le plus puissant qu'il eut jamais entendu, et le seul souffle de la matriarche faisait claquer sa cape plus violemment encore que ne l'aurait pu la plus redoutable tempête. Le vampire pouvait même clairement ressentir les vibrations du sol remonter le long de ses jambes tremblantes, puis vint le choc.
Tout mental qu'il fut, l'impact de l'esprit draconique venu se jeter contre le sien sans aucun égard pour le misérable bipède qu'il était se révéla suffisamment puissant pour se répercuter physiquement. Ses jambes lui cédèrent à l'instant même où le vampire relevait le bras devant son visage, en un archaïque réflexe protecteur, et il s'effondra en arrière, purement et simplement terrassé sous la présence qui écrasait son esprit. La voix mentale qui vint y rugir sa colère le fit souffrir atrocement tandis que ses lèvres déformées par une grimace douloureuse ne parvenaient que difficilement à faire entendre sa requête :
« Skade, tu me fais mal... Arrête ! »
Mais elle n'en avait visiblement pas l'intention et un nouveau rugissement vint s'ajouter à la tempête qui déferlait dans son esprit, puis le silence s'installa. Un silence relatif, toutefois, puisque le vampire entendait encore clairement les mots que l'écailleuse déversait dans son esprit, mais les sons du monde extérieur ne lui parvenaient plus. Il comprit la raison lorsqu'il eut la sensation d'un liquide poisseux lui coulant dans les oreilles, et sa voix se fit plus pressante encore :
« Laisse... moi... »
C'était une sensation étrange que celle de parler sans entendre ses propres mots, à tel point qu'il crut ne pas les avoir prononcé. Mais le courroux de l'ancestrale ne semblait pas devoir tarir et le résidu de conscience qu'était jusqu'à présent parvenu à conserver le renégat vampirique fut emporté dans les méandres de l'esprit draconique. La maigre barrière que constituait son opposition fut balayée sans la moindre difficulté, et bientôt Kylian eut la nette vision de sa propre âme livrée à celle de la dragonne. Le torrent de feu qu'il avait redouté depuis le début de ces évènements se révéla un torrent de souvenirs, d'images, de son. Trois mille années d'une vie bien remplie déferlèrent sur lui, s'insinuèrent jusqu'au plus profond de lui, avant que ces trois mille mêmes années d'émotions ne s'emparent de son esprit. La joie, la peur, l'amour, la haine, la paix, la colère, rien ne lui fut épargné. C'était tant. C'était trop. Son crâne allait éclater, il ne pouvait en être autrement, le frêle bipède qu'il était demeurait un réceptacle trop fragile pour recueillir ce qui lui était livré alors. Dans le plan physique, son corps se cabra violemment tandis qu'il portait ses mains à ses tempes, enfonçant ses doigts crispés dans ses cheveux dans l'espoir d'atténuer la souffrance qui s'emparait de lui. En vain, cependant, et de sombres larmes s'échappèrent bientôt de ses yeux pour s'écouler le long de ses joues pâles. Sa bouche ne laissait entendre que borborygmes et autres grognements douloureux, avant qu'il ne parvienne à articuler un avertissement larmoyant :
« Arrête... Skade... Tu vas me tuer... »
Mais elle n'en ralentit pas pour autant le rythme, paraissait n'avoir aucun égard pour ce qu'elle infligeait au vampire. Et le supplice continua. Il en perdit jusqu'à la notion du temps, égaré qu'il était parmi la mémoire ancestrale dans laquelle il avait été plongé. Il voyait dragon, ressentait dragon, pensait dragon. En un mot, il exista dragon, et ce pendant trois mille ans. Sa propre âme lui renvoyait l'image d'un miroir brisé en des milliers de morceaux éparpillés dans les méandres d'une réalité qui échappait totalement à sa compréhension, jusqu'à ce que l'ultime sursaut d'un être poussé bien au delà de ses propres limites ne lui offrit la chance d'un dernier cri, désespéré, une implorante supplique :
« Tue moi ! Je t'en supplie, achève moi.... »
Que tout cela s'arrête, qu'ils en finissent une bonne fois pour toute. Quel que fut son crime, son châtiment se révélait par trop disproportionné, il était plus que temps de le laisser mourir. Mais si l'esprit de la Mort se refusa cette fois encore à se pencher sur lui, sa libération lui fut offerte par le voile ténébreux de l'inconscience qui l'enserra finalement. Son corps s'affala où il était tombé et ses muscles endoloris se détendirent, tandis qu'au travers de son esprit embrumé, il eut encore le temps de percevoir les derniers mots de la dragonne. Voila ta vérité, vampire. Voila ta vérité... dragonnier.
Combien de temps demeura-t-il plus mort que mort ? Il n'aurait pu le dire. Peut-être quelques secondes, peut-être quelques minutes, mais c'eut tout aussi bien pu être quelques jours, voire plus encore. Combien de temps fallait-il à un esprit bipède pour assimiler trois mille ans de la vie d'une dragonne ? Toujours est-il que son esprit retrouva possession de son corps, comme pouvait lui en témoigner la migraine lancinante qui lui vrillait encore le crâne. Désagréable, mais en rien comparable au cauchemar qu'il avait traversé auparavant. Un silence total régnait, mais le vampire put affirmer avec certitude qu'il n'était pas seul, et ce bien avant d'ouvrir les yeux. Il y avait auprès de lui une présence, familière et inconnue tout à la fois, intangible et qu'il pouvait pourtant nettement toucher de son esprit. Quelque chose en son fort intérieur lui murmura qu'il ne serait plus jamais seul.
Les yeux toujours clos, Kylian remua faiblement lorsqu'un souffle doux et chaud vint lui caresser la peau. Sous ses doigts, il reconnut le contact de l'herbe tendre dans laquelle il était allongé, avant d'enfin daigner ouvrir péniblement un oeil qu'il referma aussitôt. Bien que son corps fut étendu à l'ombre, la lumière du jour était venue lui martyriser la rétine violemment et il lui fallut s'y reprendre à plusieurs fois avant de parvenir à caresser du regard le monde qui l'entourait. Ses yeux glissèrent sur les contours d'une colossale montagne de muscles et d'écailles dont il abandonna rapidement l'espoir d'en voir le bout, avant de venir trouver le regard de celle qu'il appellerait désormais sa liée. Sa voix, lorsqu'il parla, était paisible mais faible et fatiguée :
« J'ai... l'impression que toutes les bibliothèques d'Armanda et bien plus encore se sont déversées dans mon crâne. C'est... perturbant. Mes souvenirs sont confus, je ne sais plus où est le vrai, où est le faux, je ne distingue plus ce qui est réalité de ce qui est rêve... ou cauchemar. »
Sur ces mots, le vampire referma lentement les yeux, comme s'il avait eu besoin de les reposer quelques instants. Ses joues étaient marquées de sang séché, de même que l'était le sombre tracé qui se dessinait près de ses oreilles, mais il n'y accordait aucune importance, trop préoccupé qu'il était à essayer de remettre de l'ordre dans ses pensées... dont certaines lui apparaissaient particulièrement horrifiantes.
« Nous... Nous sommes liés, n'est-ce pas ? »
Il n'était pas sûr lui-même de ce qui l'avait poussé à avancer cette hypothèse, elle lui était venue naturellement.
« Skade, j'ai... J'ai peur d'avoir commis... Dis moi que... Je n'ai pas... Comment en suis-je arrivé là ? »
Le comprendrait-elle seulement ? Lui-même peinait à le faire, à vrai dire, tant son esprit semblait plongé dans un inextricable chaos. Mais au travers de ce chaos, il parvint à retrouver un geste, redouté autant que répété, et son corps l'exécuta machinalement : sa main vint refermer ses doigts sur le diamant de pureté qui ornait le collier qu'il portait encore autour du cou. |
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| Sujet: Re: Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous emporte [PV Kylian]TERMINE Ven 26 Sep 2014 - 17:17 | |
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La sensation était terriblement étrange. Etrange et étrangère. Comme si un grain de sable inconnu était venu se perdre dans l’immensité de son âme et de son esprit millénaire. Pourtant c’était un grain de sable très important pour elle. Aussi important, si non plus, que tous les autres… Nécessaire. La sensation d’une autre âme mêlée à la sienne n’était pas encore agréable. Elle n’était pas non plus désagréable cependant. Simplement singulière. Simplement présent sans qu’elle puisse la rejeter. Sans qu’elle ne veuille la rejeter. Avec un mélange d’effroi et de calme, elle goûta à ce lien, en faisant le tour et le testant avec précaution… Les sentiments se mêlaient, sourds et embrouillé, innombrables et tous différents. Un long moment, alors qu’il reprenait conscience, elle resta à contempler ce qui venait de se produire. A peine établit, et pourtant, elle le considérait déjà comme une part vitale d’elle-même, ce lien. Il venait tout juste d’éclore, mais il était d’ors et déjà clair qu’il lui avait manqué jusque-là… qu’elle n’avait pas été totalement complète, qu’il y avait eu un petit vide qui venait subitement de se remplir. Pourtant jusqu’à présent, elle avait été parfaitement satisfaite de sa condition et avant de rencontrer Kylian, n’avait guère émit le souhait de posséder un parasite bipède rien qu’à elle. C’était profondément perturbant oui… mais elle ne se réjouissait pas moins de voir s’accomplir leur union. Combien de temps, depuis qu’ils se connaissaient ? Un peu moins d’un an… c’était allé extrêmement vite. Mais ça avait paru parfaitement convenir à l’instant. Elle ne l’aurait pas elle-même expliqué. L’instinct et la magie l’avaient guidé, voilà tout. Elle n’avait d’ailleurs pas fondamentalement besoin d’une explication. Tout ce qui importait était le résultat et le moment présent. Vivre ce lien était étrange. Elle n’avait plus réellement besoin d’avancer son esprit pour l’observer, ou de le reculer pour ne pas le blesser ou le rendre fou… Une certaine fixité, une certaine sûreté, s’étaient installées de telle sorte qu’il ne risque plus rien et qu’elle sache en permanence qu’il était effectivement là et dans quel état. Elle sentait son état aussi bien que s’il s’était agi d’elle-même. Et elle savait qu’il reprenait lentement conscience. Aussi le veilla-t-elle sans rien dire, attendant simplement qu’il revienne à lui après avoir remis ses idées en place. Pour l’instant, la portée et les conséquences de ce lien lui importaient peu, elle voulait surtout savoir ce qu’il dirait. Même en le sachant guérit, libéré de tout mal et de toute influence extérieure, elle se découvrit inquiète et impatiente de l’entendre… et ses premiers mots lui tirèrent un frisson qui parcourut son armure d’écailles et lui arracha un ronronnement mélodieux. Une vague immense de soulagement déferla au travers du lien sans qu’elle parvienne à l’arrêter, rendue gauche par la surprise que cela lui causait… En temps normal, elle aurait dû pouvoir choisir de transmettre ou non ses sentiments, ils n’avaient pas à la quitter ainsi ! Pourtant c’était précisément ce qu’ils firent et elle se retrouva incapable de l’empêcher. Mais ce n’était pas là le plus important. Il semblait aller bien mieux et elle ne pouvait que s’en réjouir. Une joie qui, elle aussi, se répercuta à travers leur lien. Pourtant, elle redevint rapidement sérieuse. Oui, il n’était pas vraiment étonnant qu’il soit si confus après ce qui s’était passé…. A ce souvenir, un vague reste de colère lui revint et elle grogna vaguement, mais avec bien moins de conviction que précédemment. Difficile de lui en vouloir encore pour le comportement qu’il avait eu. < Tout te raconter risque de prendre un temps fou… > lança-t-elle non sans une pointe de sècheresse persistante. Le geste à l’égard du diamant, elle l’avait bien sentit. < Pour commencer, tu vas abandonner cet immondice. Il t’a causé bien assez de tort et même si je t’en protège désormais, je ne souffrais pas que tu portes plus longtemps ce germe de discorde > Et effectivement. Le diamant, froid et morne, n’avait plus la moindre prise désormais sur l’esprit et l’âme qu’elle avait touchée et qu’elle entourait toujours. Sa queue balaya l’air dans le lointain tandis qu’elle reprenait, implacable sur ce point. < A cause de ce maudit caillou tu as failli devenir un pire scélérat que le briseur d’œuf lui-même ! Il ne faut pas qu’il puisse causer plus de problèmes, que ce soit à toi ou à d’autres. Dès que tu seras remis, nous trouverons un lieu où le dissimuler et nous l’y oublierons pour de bon…> Elle avait d’ailleurs sa petite idée quant au lieu en question mais peut-être en aurait-il une lui-même. Si c’était le cas, elle préfèrerait le suivre. Qu’il puisse envisager de s’en séparer et de le voir perdu serait une preuve supplémentaire de sa guérison. De toute façon il n’aurait pas le choix au bout du compte alors mieux valait qu’il y mette de la bonne volonté. Nouvellement lié ou non, elle n’aurait pas de pitié sur ce point précis. Les choses avaient bien assez dérapés comme cela. < Cela répond sans répondre à ta question, d’ailleurs… > ajoute-t-elle avec un léger retard mais plus de douceur. < Le chant-nom du briseur d’œuf, contenu dans ce diamant, t’as corrompu, Kylian… Il t’a fait agir comme une toute autre personne. Une bien mauvaise personne…. Tu as raison d’avoir peur, nous allons devoir donner du temps pour réparer les dommages. Beaucoup de temps. Mais nous y arriverons. Et la première que nous devrons aller voir, c’est ta princesse humaine…. > Elle lui transmit les images et les sons de sa conversation avec Esmelda, rendue un peu gauche par la profondeur nouvelle de leur lien. Mais elle parvint tout de même à ses fins. Elle lui montra le récit fait par la femelle et sa souffrance. Puis sa propre promesse de revenir la voir avec un Kylian guérit. Quand elle eut finit, elle cligna des yeux. < Avant cela cependant… > Elle s’en était à peine rendue compte dans l’immensité de ce qu’elle ressentait de lui, mais elle avait à présent nettement distingué la souffrance. Appelant la magie en elle, elle parvint à user du souffle guérisseur. < Cela prendra une petite journée, mais avec tes capacités de régénération et ma magie je ne doute pas que tu retrouves une audition convenable… peut-être simplement un brin moins performante. Je n’en sais rien je dois dire, j’en suis désolée… > Son museau oscilla dans l’air tandis qu’elle regardait les environs. < Non… tout va bien j’ai cru que des alayiens arrivaient mais non… > Soufflant légèrement, elle abaissa de nouveau son museau vers lui pour l’observer, son esprit tendu vers le sien dans l’attente…
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| Sujet: Re: Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous emporte [PV Kylian]TERMINE Dim 28 Sep 2014 - 20:43 | |
| C'était une expérience des plus singulières que celle de ressentir véritablement les émotions d'autrui, et le silence absolu dans lequel il était plongé ne faisait que renforcer encore l'ampleur de ses sentiments. Certes, il lui était déjà arrivé de partager avec une autre personne des émotions telles que la joie, la peine, l'amour ou même la colère, mais ce qu'il vivait actuellement n'avait rien à voir avec ce qu'il avait pu connaître jusqu'à présent. Car il vivait alors le soulagement et le bonheur de sa dragonne à leur plus intime source, exactement comme s'ils avaient été les siens propres. Il était devenu une part d'elle, au même titre qu'elle était devenue une part de lui, ils n'étaient plus l'un et l'autre, mais bel et bien un tout indissociable. Alors, aussi épuisé pouvait-il être, il se sentait bien : Skade était heureuse, donc il était heureux, il n'y avait rien de plus à en dire. Pourtant, cette éphémère mais non moins bienfaitrice insouciance s'éloigna bien vite, comme le lui fit rapidement comprendre le ton qu'avait employé la dragonne. L'esprit du renégat vampirique peinait encore à remettre un semblant d'ordre dans ses souvenirs, ceux de sa propre vie se mêlant gracieusement à ceux des trois mille années du passé de l'écailleuse gigantesque, mais il ne doutait pas qu'elle l'aiderait progressivement à y voir plus clair.
Toujours allongé sur le sol, Kylian se résigna à ouvrir les yeux lorsque sa liée évoqua une immondice, un germe de discorde. De quoi parlait-elle ? Il fallut qu'elle lui désigne le maudit caillou proprement dit pour qu'il comprenne, en fait, pour qu'il réalise même qu'il le tenait au creux de sa main. Le diamant de pureté ? C'était vraiment la pierre de Merithyn qu'elle qualifiait de la sorte, dont elle attendait qu'il se débarrasse ? Surpris, il fit l'effort de se redresser pour gagner une position assise avant d'arracher le pendentif d'un geste sec, baissant les yeux pour caresser du regard les contours du joyau étincelant.
« Mais... J'en ai besoin pour vaincre Lorenz, je... »
Il s'interrompit de lui-même, plissant les yeux tandis qu'il réfléchissait à ce qu'il éprouvait à l'égard de la pierre. Des pensées qu'il refusait de croire les siennes lui revinrent en mémoire, des mots qu'il ne reconnaissait pas comme les siens, des sentiments qu'il n'aurait pas cru pouvoir éprouver. Le ténébreux chant que renfermait le diamant l'avait corrompu ? Vraiment ? Cette constatation le désarçonna, à supposer qu'il put l'être un peu plus encore qu'il ne l'était déjà, tant elle lui apparaissait tout à la fois incroyable et terriblement réelle. Il aurait pu jurer avoir maintenu le contrôle et ne pas s'être laissé manipuler, mais il découvrait maintenant qu'il n'en était rien, qu'il n'en avait peut-être jamais été ainsi. Il avait succombé à l'attrait de sa face obscure, il avait lâché la bride à des sentiments qui jamais n'auraient dû remonter à la surface et dont il devrait à présent assumer les conséquences. La mémoire lui revint subitement, alors que la Mère des Tempêtes prononçait les mots ''princesse humaine'' , comme si l'évocation d'Esmelda était venue déchirer la tornade des souvenirs qui se bousculaient entre les deux oreilles du vampire. Ses yeux s'écarquillèrent tandis qu'il prenait conscience que les visions cauchemardesques qui défilaient devant lui étaient bel et bien les souvenirs d'une réalité terriblement concrète. Sa lèvre inférieure trembla et il ouvrit la bouche, puis la referma pour la rouvrir ensuite, répétant ce geste de parfaite incrédulité plusieurs fois sans qu'aucun son ne s'en échappe. Il ne bougeait pas, pétrifié par son propre comportement, horrifié de découvrir à quel point il avait pu s'effondrer. Il sentit le souffle chargé de magie avec lequel la dragonne millénaire le caressa, il entendit les excuses qu'elle formula mais ne parvint pas à leur accorder une quelconque attention. La perte de son audition était le cadet de ses soucis, en vérité il aurait même volontiers sacrifié chacun de ses sens pour une chance de revenir sur ses actes passés. Il fallut que la dragonne approche son museau de lui pour lui faire retrouver un semblant de conscience et qu'enfin, il relève la tête dans sa direction :
« Skade... Mais qu'est-ce que j'ai fais ? »
Il n'attendait pas vraiment de réponse, et pour cause puisqu'il la connaissait déjà : il avait brisé ce qu'il avait de plus précieux, il avait ruiné tout ce en quoi il croyait, il avait lui-même poignardé les valeurs qu'il avait toujours voulu défendre. Son regard revint brièvement vers le diamant de pureté qu'il tenait toujours entre ses doigts, avant de brutalement lâcher la pierre comme si celle-ci était soudain devenue brûlante.
« Le cacher pour l'oublier ? Non... C'est trop... Ne peut-on pas le détruire ? Je veux le détruire, Skade, je veux que cette pierre emporte avec elle tout le malheur qu'elle renferme, tout le malheur qu'elle a causé... Tout le malheur que j'ai causé... »
Instinctivement, il était venu se prendre la tête entre les mains en prononçant les derniers mots et ne réfrénait qu'à grand peine son envie de pleurer. Comment avait-il pu... Rien que le fait de repenser à ce qu'il avait infligé à la princesse lui était insupportable, il refusait de croire qu'il avait pu se montrer aussi odieux, aussi méprisant, aussi... aussi abominablement abject avec elle. Sa princesse, l'amour de sa non-vie, celle pour qui il aurait voulu sacrifier jusqu'à sa propre éternité... et la millénaire attendait de lui qu'il retourne la voir ? Comment le pourrait-il ? Un monstre il avait été, un monstre il était, un monstre il resterait, alors sa place était partout sauf auprès d'une jeune femme qui ne méritait nullement d'avoir à souffrir de son comportement. En fait, s'il n'avait été persuadé que la dragonne de l'orage y serait fermement opposée, il aurait volontiers passé les prochains millénaires perdu dans les montagnes, au fin fond de la plus obscure grotte qu'il pourrait y trouver.
« Je ne sais pas, Skade. Je veux dire... peut-être serait-il plus sage de ma part de ne pas essayer de la retrouver. Je lui ai déjà fait tant de mal, je ne veux pas prendre le risque de lui en faire encore... »
Une dragonne pouvait-elle comprendre ce genre de choses ? Il n'en était pas persuadé, le peuple d'écailles ne ressentait pas les émotions de la même façon que le faisaient les bipèdes, quand bien même certaines similitudes existaient entre les deux. Mais si une dragonne ne le comprendrait pas nécessairement, sa liée le pourrait, il n'avait aucun doute à ce sujet.
« En fait... je voudrais qu'elle puisse m'oublier. Qu'elle panse les plaies de son coeur et retrouve le bonheur auprès de quelqu'un qui pourra la faire sourire à nouveau, qui saura comprendre sa valeur mieux que je n'ai pu le faire. Et puis, il me semble qu'elle n'est pas la seule à avoir souffert de mon comportement... »
Loin de là d'ailleurs, même si elle avait certainement été la plus profondément touchée. Dans sa folie, le renégat avait provoqué sa propre perte en détruisant tout ce qu'il était parvenu à construire, à rassembler, à gagner. A cette pensée, son regard revint trouver celui de l'écailleuse aux proportions démesurées, c'était la moindre des choses pour lui dire ce qu'il avait à lui dire :
« Tu me faisais confiance, mais je t'ai menti en parfaite connaissance de cause, je t'ai exploitée sans un mot de remerciement, je t'ai même rejetée... et pourtant, tu es restée... »
Il n'en dit pas plus, il n'en ressentait pas la nécessité. Cette présence, ce lien qui les unissait l'un à l'autre se suffisait à lui-même : puisque lui même avait été capable de ressentir le soulagement de la dragonne lorsqu'il avait repris conscience, alors elle serait capable de ressentir l'infinie gratitude qui était la sienne en ce moment... et la honte qu'il éprouvait quand à ce qu'il avait fait.
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| Sujet: Re: Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous emporte [PV Kylian]TERMINE Mer 1 Oct 2014 - 20:38 | |
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Elle ressentait, oui, parfaitement. Elle ressentait ses émotions. Et en réponse, lui souffla sur le museau un air chaud, en s’avançant davantage vers lui sans jamais le quitter de ses énormes yeux. Tout cela n’allait clairement pas être simple, mais ils allaient y arriver, en fin de compte, même si cela prenait des années. Ils avaient tous le temps du monde devant eux après tout, non ? Elle n’abandonnerait pas de toute façon, même si elle devait le traîner dans tout Armanda par la peau du cou comme un dragonnet mal éduqué. < Je suis restée parce que je t’aime, petit vampire. Même aujourd’hui, si te conduisais mal, je ne t’abandonnerais pas. Je te ferais plutôt la guerre et te rugirais dessus jusqu’à te rendre à nouveau sourd, mais je ne te laisserais jamais. Tu le sais, non ?> Elle le poussa légèrement du museau, ce qui en disait long sur la délicatesse qu’elle mettait dans le geste au vu de la différence de taille et de force physique. < Je serais toujours là pour toi, Kylian, toujours. Pour le meilleur et pour le pire. Et même la mort ne nous séparera pas. Rien ni personne ne le pourra. Une part de mon âme t’accompagne et une part de la tienne m’accompagne… > L’étrangeté des premiers instants passés, il lui semblait qu’elle était parfaitement à l’aise avec cette nouvelle vérité et avec le lien qu’elle venait de former avec Kylian. Tout semblait aller pour le mieux, au moins de ce point de vu là. Il aurait été bien dommage qu’elle répugne finalement à sa présence ou ne l’apprécie pas. Et quelque chose lui disait qu’elle ne serait pas de trop, pour son vampire de compagnie, dans les semaines à venir. Au moins aurait-il son appui sans faille dans ses efforts et sa reconstruction. < Quand à ton humaine, je suis désolée mais il va falloir que tu me fasses confiance et que tu ailles la voir. Il le faut ! Que ce soit pour qu’elle t’offre une autre chance ou simplement pour lui permettre de panser enfin ses plaies. Je pense qu’elle sera tout de même contente de te voir à nouveau être toi-même plutôt que cet insupportable vermisseau dont tu as pris le comportement. Si elle doit vraiment trouver un autre mâle, qu’elle puisse le faire en ayant à nouveau une bonne image de toi et de votre temps ensembles, qu’elle puisse mettre un point final à cela avec tes excuses > Même si ce serait dommage qu’ils en restent là. Cependant, cette partie spécifique ne la regardait absolument pas. C’était à eux deux et ça leur appartenait entièrement. Elle n’avait rien à leur dire à ce sujet-là, ils étaient bien assez grand pour savoir quoi faire d’eux-mêmes. < Je comprends parfaitement ce que tu ressens, je le ressens aussi après tout dans ton esprit. Mais s’il te plait Kylian, retrouves-la, crois-moi… Je n’ai rien à vous conseiller en tant qu’amants, mais en tant que personnes, je sais que c’est la meilleure des choses à faire. La plus digne. Et c’est justement ce dont tu as besoin à présent. Retrouver ta dignité. Je ne peux pas prétendre que ça ne sera pas difficile ou que tu te sentiras bien, mais c’est à faire…. > Bien sûr que non il ne se sentirait pas bien. D’ailleurs le contraire aurait été étonnant. Mais tant pis. Parfois il fallait faire fi de son confort, il le savait très bien. < Et puis elle n’est pas la seule que tu as offensée je crois… > Elle avait cru le voir dans ses souvenirs, une image imprécise et une gifle. Elle retrouva rapidement ce qu’elle cherchait et lui transmit le lambeau de souvenir. < C’est une vampiresse, non ? Elle aussi tu l’a mal traitée…> Bien loin d’elle l’idée de le faire se sentir plus mal encore mais en vérité, il le fallait bien et elle n’allait pas non plus l’épargner simplement pour une certaine sensibilité. Il était en tort après tout. Cependant, avant de s’en aller à la chasse à la princesse, ils avaient autre chose à faire. Sa réaction quant au diamant l’avait agréablement surprise, elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit si volontaire, mais ne rejetait pas non plus ce bienfait sous prétexte qu’elle s’attendait à le voir agir différemment. < Avant cela, cependant… la pierre. Tu dis vouloir la détruire et je suis d’accord, cependant ce n’est pas n’importe quel objet. En le réduisant en morceau, il sera également une menace car chacun contiendra des morceaux épars de la corruption du briseur d’œuf. Et si je le faisais fondre, elle s’infiltrerait dans le sol… Dans tous les cas, il faut le faire en un lieu isolé, où personne ne viendra jamais se perdre. Ce n’est pas si simple à trouver…. Enfin, nous pouvons attendre encore un peu avant de le faire. Mais il ne faudra tout de même pas trop attendre >
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| Sujet: Re: Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous emporte [PV Kylian]TERMINE Sam 4 Oct 2014 - 16:23 | |
| Depuis que sa route avait croisé celle de l'écailleuse ancestrale, il avait été conscient que ce qu'il partageait avec elle n'était pas anodin, sans parvenir toutefois à mettre des mots sur cette sensation de bien-être si particulière qu'il ressentait lorsqu'il était près d'elle. Il avait fallu une bataille sanglante pour que ces mots soient seulement prononcés, et bien plus encore pour qu'ils soient finalement concrétisés mais aujourd'hui, le cap était franchi. Ils étaient à présent enchaînés l'un à l'autre par un lien aussi puissant qu'indescriptible, ils étaient dragon et dragonnier. Pourtant, Kylian n'avait pas manqué craindre les conséquences d'un tel choix, allant jusqu'à le redouter au point de le refuser, mais les derniers résidus de doute qui encombraient encore son coeur et son esprit s'envolèrent définitivement devant les confidences de la Mère des Tempêtes. Il trouva même la force de sourire tandis qu'il levait la main pour venir gratter un peu du sang séché qui lui marquait les joues.
« Je le sais, oui... »
Il aurait voulu ajouter qu'il n'avait pas l'intention de lui donner de nouvelles raisons de lui rugir dessus, mais s'en abstint finalement. Lui-même avait perdu la foi en sa propre parole, et de fait, les évènements de ces derniers mois lui avaient largement prouvé que s'il était doué pour faire des promesses, il l'était beaucoup moins pour les tenir, alors à quoi bon promettre encore ? Toujours embarrassé par le comportement qu'il avait eu précédemment, il se laissa effleurer par l'énorme museau de sa compagne d'écailles avec docilité et lui répondit avec une caresse de la main :
« Je t'aime aussi, Skade. »
Là encore, la tentation avait été grande de lui affirmer que lui aussi serait toujours là pour elle, qu'il ne la décevrait plus, qu'il se montrerait digne de l'honneur qui lui avait été fait, et tant d'autres belles paroles encore. Mais là aussi, il s'en abstint. Non seulement la dragonne n'avait nul besoin de se l'entendre dire puisqu'il partageait désormais avec elle jusqu'à ses plus profonds sentiments, mais plus encore que des mots, c'étaient des actes concrets que le vampire voulait donner à sa liée. Et celle-ci ne manqua d'ailleurs pas lui en réclamer, étrillant la conscience du renégat en l'encourageant à retourner auprès de la princesse, ne serait-ce que pour s'excuser quant au comportement qu'il avait eu à son égard.
« Ne l'appelle pas mon humaine, s'il te plaît. Elle... ne m'appartient pas. »
C'était dis sans animosité aucune, il savait parfaitement que la dragonne n'avait pas la même perception de l'instinct de propriété que les bipèdes et n'aurait pu lui en tenir rigueur. Mais lui-même avait jadis commis l'erreur de croire la jeune femme sienne, tel un objet, un acquis, un dû même, selon le mode de pensée vampirique. Aujourd'hui, cela pouvait paraître de l'ordre du détail mais n'en conservait pas moins une importance capitale à ses yeux, il ne voulait plus commettre ce genre d'erreur. Plongé dans ses réflexions, le vampire laissa encore échapper quelques mots, plus parce qu'il pensait alors à voix haute plutôt que pour s'adresser à sa liée :
« Retrouver ma dignité en lui présentant des excuses... En suis-je seulement digne, justement ? Cela semble la démarche la plus honorable, mais... »
Mais quoi ? Il avait peur de la faire souffrir à nouveau, oui. Il avait peur de rouvrir des plaies qui avaient été difficiles à cicatriser, à supposer même qu'elles l'aient été, oui. Mais n'était-ce pas également se voiler la face que de penser ainsi ? N'étaient-ce pas là de bonnes excuses pour ne pas avoir à affronter le regard qu'une jeune femme brisée porterait sur lui ? En définitive, ce n'était pour lui qu'un moyen de fuir les responsabilités qui lui incombaient, et l'écailleuse qui partageait désormais sa vie, ou plutôt sa mort, l'avait parfaitement saisi. La millénaire ne se fit d'ailleurs pas prier pour raviver à la mémoire du petit vampire la façon éhontée avec laquelle il avait traité Hyrriena, la voleuse qui s'était offerte de l'aider et pour laquelle il n'avait pas eu la moindre considération. Le jeune dragonnier baissa piteusement la tête devant cette nouvelle constatation, avant de relever un regard déconfit sur sa liée :
« J'ai vraiment touché le fond, n'est-ce pas ? »
Il inspira profondément avant de lentement relâcher l'air ainsi accumulé dans ses poumons, aussi inutiles soient-ils, avant de poursuivre :
« Bien, je suppose que le bon côté de cette situation, c'est que je ne peux que remonter désormais. J'irais trouver ceux à qui j'ai causé du tort et à défaut de gagner leurs pardons, j'essaierais au moins de réparer mes erreurs passées. »
Joignant le geste à la parole, il se releva avec entrain et frotta machinalement les mains sur ses vêtements pour débarrasser ces derniers des poussières et autres traces de terre dont ils étaient ternis, avant de chercher du regard l'épée qu'il avait laissée tomber dans sa chute. Il la trouva rapidement, et pour cause : la lame auparavant parfaitement banale scintillait désormais de l'éclat flamboyant que lui conféraient cinq lettres de feu, lesquelles s'alignaient parfaitement pour tracer dans le métal le nom de Skade. Ses doigts vinrent se refermer sur la poignée de l'arme qu'il contempla quelques instants, intrigué. Quelque chose en elle avait changé, et s'il percevait nettement la magie de sa liée qui en imprégnait désormais la lame, une autre forme d'enchantement s'en dégageait, moins puissant mais autrement plus inquiétant. Plus elle demeurait dans sa main, plus l'épée semblait gagner en puissance mais le vampire pouvait nettement ressentir la contrepartie qui découlait de ce pouvoir : c'était de sa propre énergie dont se nourrissait son épée. Encore incertain quant à la conclusion à tirer de cette constatation, Kylian rengaina son arme et récupéra prudemment le diamant de pureté responsable de tant de malheur. Il ne pouvait prendre le risque de le perdre, aussi le rangea-t-il soigneusement dans une poche de sa tunique mais Dracos le foudroie sur place s'il y accordait encore ne serait-ce que la plus petite attention.
« Il faut battre le fer tant qu'il est chaud, paraît-il, je ne veux pas prendre le risque de changer d'avis à son sujet. Tu as une idée ? Peut-être pourrions nous aller le jeter au fond de l'océan ? Ou dans les montagnes, dans le plus profond ravin que nous pourrons trouver ? »
Qu'il disparaisse dans les profondeurs obscures pour ne plus jamais en ressurgir, par exemple. Un dernier regard circulaire autour de lui, comme s'il reprenait lentement conscience du lieu dans lequel ils se trouvaient, avant qu'il ne laisse échapper une dernière phrase :
« Mais nous pouvons attendre encore un peu... » |
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| Sujet: Re: Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous emporte [PV Kylian]TERMINE Lun 6 Oct 2014 - 22:35 | |
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Elle ne lui appartenait pas ? Mouai, elle ne lui appartenait plus, plutôt. D’après les souvenirs de son dragonnier, la jeune humaine avait été parfaitement contente de lui appartenir, avant. Et comme elle restait persuadé qu’un amour pareil ça ne se brisait pas comme ça, elle était tout autant persuadée que l’humaine serait de nouveau la sienne. Pourquoi alors devrait-elle en parler autrement ? Après tout, ce n’était que temporaire, même si ça demandait plusieurs années d’efforts. Il était ridicule de la prendre pour un objet, mais à ses yeux, il était tout aussi ridicule de ne pas admettre que Kylian avait une forme de propriété sur elle, et la réciproque était vraie. L’humain en question avait, elle aussi, des droits sur Kylian, après tout. Ils pouvaient très bien appeler ça comme ils le voulaient, ensevelir ça sous des vœux de mariage, il n’empêchait pas qu’au final, c’était de l’appartenance mutuelle. Enfin bon, si ça pouvait lui faire plaisir. Ils en reparleraient un peu plus tard, quand il irait mieux. La suite en revanche la fit grogner, de mauvaise humeur. Ah non, il n’allait pas commencer à se flageller et à se chercher des excuses pour ne pas la voir ! Elle était tolérante, mais s’il commençait à parcourir ce chemin-là, elle l’attrapait dans sa gueule et ne le recracherait que devant la Kohan, aussi baveux et puant soit-il alors ! Non mais, on n’avait pas idée de se refuser l’amendement sous prétexte qu’on ne voulait pas affronter en face la personne qu’on avait offensé… s’il était digne de retrouver sa dignité ? Évidemment qu’il l’était ! Il était son dragonnier ! Si quelqu’un avait bien le droit de s’amender c’était lui. Elle se contenta cependant de grogner. Après tout ne lui laissait déjà pas le choix alors autant lui laisser le temps de passer ces idées stupides. Une fois qu’il les aurait pensées et rejetées, il irait certainement mieux. Et effectivement, il semblait bien qu’il se décidait finalement à ne plus tourner en rond. < Exactement ! C’est comme ça qu’il faut penser. Ne demande rien, mais offre ce que tu dois, et acceptes ce qu’eux en ferons. C’est la seule chose à faire > Il se releva et elle recula le cou pour le laisser faire. Cependant, ce fut la curiosité qui l’emporta quand elle le vit s’approcher de l’arme. Elle avait changée, son épée… Sa couleur avait changé, et sur sa face brillante était inscrit ce qu’elle supposait être son nom. C’était étrange de se dire que son nom était gravé sur une épée de dragonnier. Peut-être que cela scellait encore davantage leur lien ? Elle ne savait pas trop, mais elle voulait bien croire que l’on pouvait éprouver une certaine fierté à voir brandie une lame portant son nom, par la main de son dragonnier et compagnon de vie. Elle l’observa alors qu’il la prenait en main, et en sentant l’énergie que l’on ponctionnait à Kylian, la dragonne remplaça la perte par son énergie à elle, le soutenant tant que l’effet de la magie de la lame serait actif. Elle renâcla sensiblement lorsqu’il rengaina et récupéra le diamant. Bon, voilà qui était très bien. Il ne semblait plus y accorder d’importance, elle ne pouvait que s’en satisfaire. Une idée pour un lieu de repos, pour ce maudit caillou ? Hm peut-être bien mais encore fallait-il que ce soit une bonne solution et elle n’en était pas certaine. Mais autant en faire part, non ? Peut-être que cela aurait un écho pour lui… < La montagne, pourquoi pas. Ma proposition était sensiblement semblable. Sans être de véritables îles, il y a des morceaux de roches au-dessus de l’océan… des îlots ? Nous pourrions le laisser sur l’un d’eux. Un assez haut et bien placé pour que le caillou ne tombe pas dans l’eau. Il ne faut pas qu’il tombe dans l’eau, les ondes se rependraient plus facilement dans l’eau…. Je ne veux pas voir un poisson pierre se prendre pour Lorenz Wintel > L’idée était ridicule mais non moins dangereux. Plus que les poissons, elle craignait pour les humains ou les elfes. < Mais oui, nous pouvons attendre. Commençons déjà par quitter cet endroit. Je ne voudrais pas devoir combattre des alayiens pour le moment… Allons vers les côtes et nous déciderons ensuite > Elle le laissa se décider puis déploya ses ailes, une fois qu’il fut installé, pour s’envoler dans le ciel, mettant de la distance entre eux et le sol à présent dangereux…
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| Sujet: Re: Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous emporte [PV Kylian]TERMINE Dim 12 Oct 2014 - 14:07 | |
| L'évocation qu'un poisson-pierre put se prendre pour le prince vampirique arracha un sourire amusé au jeune dragonnier. Ce n'était certainement pas un cadeau que l'on put souhaiter faire aux habitants des océans que de leur imposer semblable individu, et même s'il ne connaissait que peu de choses quant aux créatures qui peuplaient les mers, il ne doutait pas que les pauvres occupants du bas de la chaîne alimentaire marine n'avaient aucunement besoin d'un monstre supplémentaire dans leurs eaux. D'ailleurs, les récits que colportaient parfois les marins et pêcheurs de Lyssa à travers le continent mentionnaient déjà bien assez de créatures effrayantes tapies sous les eaux que pour y ajouter de nouvelles espèces.
« Un îlot ? C'est une bonne idée, à part les Lyssiens, je n'ai pas connaissance que des armandéens apprécient s'aventurer en mer. Personne n'ira chercher le diamant sur un rocher perdu mais comment être sûr que je ne serais jamais tenté de le récupérer ? »
Il s'était rendu compte du ridicule de la question sitôt qu'il eut terminé de la formuler : sa garantie se trouvait devant lui en ce moment même, occupait une part de sa propre âme et était assez massive que pour plonger une ville entière dans son ombre. Il était sourd pour un temps, certes, mais fallait-il qu'il soit aveugle pour ne pas avoir compris immédiatement que la dragonne elle-même veillerait à ce qu'il ne s'éloigne plus du droit chemin. A sa décharge toutefois, l'intensité du lien qui l'unissait à la dragonne ancestrale dépassait de très loin ce qu'il avait pu imaginer : même en côtoyant des dragonniers, on ne pouvait sans doute jamais véritablement appréhender ce qu'était vraiment partager son âme avec une autre, à moins de le vivre concrètement. Il lui faudrait un peu de temps pour se faire totalement à l'idée qu'il n'était plus vraiment un être isolé, qu'il ne le serait jamais plus et qu'en tout temps, tout lieu, une part de la dragonne l'accompagnerait toujours. Lorsqu'il reprit la parole, une pointe d'embarras perça dans le timbre de sa voix :
« Faisons comme si je n'avais rien dis... »
Il approuva ensuite d'un hochement de tête à la proposition de sa nouvelle liée et, après avoir rassemblé ses affaires, entreprit de grimper jusqu'à la selle qui ornait l'armure éblouissante de la millénaire. Le vampire rejoignit rapidement la place qui était la sienne, se cramponna solidement au pommeau de la selle puis informa l'écailleuse qu'il était prêt à partir. Ses yeux clairs glissèrent sur les larges ailes que déploya alors la dragonne et les contemplèrent avec un regard neuf tandis qu'il sentait leurs corps s'élever dans les airs. Ce n'était pas la première fois qu'il volait sur le dos de la Mère des Tempêtes, on pouvait même dire qu'il commençait à en avoir l'habitude désormais, et pourtant ce vol avait une saveur particulière, différente de ceux qui l'avaient précédé. C'était leur premier vol en tant que dragon et dragonnier officiels, s'il osait le formuler ainsi, et il pouvait désormais pleinement ressentir ce que pouvait représenter le royaume des cieux pour le peuple qui en était le maître. Il n'était plus simple passager, il n'était plus l'insecte bipède qui s'accrochait aux écailles de la titanesque créature et attendait tranquillement qu'ils soient arrivés à destination pour regagner la terre ferme et son milieu naturel. Désormais, il volait intimement avec elle : il accompagnait les battements de ses ailes comme s'ils étaient les siens et pouvait ressentir le vol de sa liée jusque dans ses moindres nuances. Le ciel devenait un espace qui lui était familier tandis que le continent qui défilait à grande vitesse en contrebas prenait à ses yeux une valeur nouvelle : Armanda n'était plus simplement le domaine que se partageaient l'Empire Kohan, le royaume elfique et le peuple vampirique, elle devenait d'abord et avant tout la terre des dragons. Le royaume de ces dizaines, centaines de créatures d'écailles qui en avaient été chassé par la folie des bipèdes mais qui, pour certains au moins, n'avaient pourtant jamais cessé de l'aimer, offrant jusqu'à leurs propres enfants pour donner au continent une nouvelle chance. Une chance dont le jeune vampire se sentait désormais plus responsable qu'il ne l'avait jamais été et c'était là une perception des choses subtilement différente, un peu moins bipède et un peu plus draconique sans doute.
Devant les deux liés, les plaines de l'est laissèrent bientôt la place aux vastes étendues bleutées qui formaient le domaine de l'Esprit Océan et Kylian se mit aussitôt à chercher du regard l'un de ces îlots dont lui avait parlé l'écailleuse.
« Comment va-t-on faire pour déposer le diamant ? Ces rochers sont trop petits pour que tu puisses t'y poser. »
Évidemment, toutes proportions gardées, les hauts-fonds faisaient figure de flaques d'eau salée en comparaison des dimensions colossales de la matriarche, mais le sable meuble qui tapissait le fond des mers pouvait se révéler un piège particulièrement traître pour une dragonne qui n'y prendrait garde. |
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| Sujet: Re: Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous emporte [PV Kylian]TERMINE Sam 18 Oct 2014 - 13:49 | |
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Bien, ils étaient d’accords, donc. Voilà qui l’emplissait d’aise sans qu’elle ne cherche même à le dissimuler. Elle ne répondit pas à la question qu’il énonça. Elle n’avait pas besoin de le faire puisqu’il comprit tout seul comme un grand vampire. Son assurance était juste là, assez grande pour être impossible à ignorer quoi que l’on fasse… Comme elle avait chassé l’influence néfaste de son esprit, elle le protégerait de toute dépendance ou de toute envie de récupérer cet immonde objet. En se liant à lui, elle ne lui avait pas prêté que sa magie mais également la puissance de son esprit millénaire qu’aucune forme de puissance maléfique ne pourrait jamais contraindre ou corrompre. Il serait aussi imprenable, inexpugnable, que la plus haute montagne et la plus puissante citadelle bipède. Désormais, il ne quitterait plus le chemin de la justesse. Elle le soutiendrait toujours et l’encouragerait toujours. Parce qu’il avait en lui les prémices de quelque chose de très bon et de très grand. C’était son dragonnier après tout ! Affectueusement, elle réchauffa son esprit du sien. < Ah parce que tu avais dit quelque chose ? > Fit-elle avec taquinerie. Mais elle était très loin de se moquer réellement de lui. Leur état était encore si neuf, il fallait bien qu’ils se découvrent et s’apprennent mutuellement. Elle aussi aurait certainement des instants de désorientation. Dans les airs, elle prit le temps de savourer les sensations que le vol en compagnie de son lié lui procurait. C’était différent des précédentes occasions au cours desquels elle avait volé avec lui. Elle le sentait, physiquement autant que mentalement, tandis qu’elle tournoyait dans le ciel, en un étrange ballet aérien… Simplement heureuse de ce ressenti et désirant le lui faire partager. Il commençait à comprendre et c’était naturel, puisqu’il était désormais imbiber de l’esprit draconique, comme il se devait pour un lié. Ensemble, ils volèrent ainsi, s’offrant le ciel et la terre sans qu’aucune forme d’autorité bipède ne puisse même venir contester leur suprématie sur Armanda. Et bientôt la terre laissa place à la mer immense et les embruns se firent salés tandis qu’elle redescendait afin de leur permettre de chercher un ilot adapté à la besogne qu’ils avaient tous deux en tête. Cependant, la question qu’il souleva la fit grogner. < Attend un instant… > Elle descendit plus encore, jusqu’à immerger une grande partie du bas de son corps dans les flots de l’océan, sans pour autant y plonger comme elle l’avait fait avec Moëbius. L’armure était trop lourde pour qu’elle prenne le risque de jouer les poissons en pareil moment. Elle parvint à descendre suffisamment pour que son dos ne soit pas trop éloigné des rochers les plus proches, même si ses ailes projetaient de l’eau un peu partout à chaque battement. < Aller ! Dépêche-toi maintenant, ça n’a rien de pratique, comme posture… > Fort heureusement, il ne traîna pas et elle put remonter rapidement même si avec quelques difficultés. Une fois de retour dans le ciel, après qu’il se fut assuré que le diamant serait bien caché et à l’abri et qu’il fut remonté en selle, elle se tourna à nouveau vers le continent Armandéen, reprenant la route…
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