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| La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE | |
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| Sujet: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Sam 19 Juil 2014 - 12:22 | |
| Pouvait-on se laver du crime le plus horrible qui soit, à savoir verser le sang que l’on avait juré de protéger ? Cette question n’avait pas cessé de poursuivre, de hanter Amyelenor, depuis sa libération. Il avait passé des jours et des jours enfermés dans les prisons d’Aigue-Royale, jusqu’à ce qu’un Baptistrel vienne sur ordre de Sa Majesté Impériale l’interroger sur ses actes. Malgré que le jeune Dragonnier, perdu et tourmenté, n’avait eu de cesse de réclamer la mort, sinon pour laver son honneur, au moins expier ses péchés, le Chanteur avait analysé son âme et ses souvenirs, et avait découvert l’origine de cette tentative d’assassinat. Malgré que, pour beaucoup, Amyelenor n’était plus qu’un traître réclamant la mort, il avait été décidé de le libérer, vu qu’il n’avait pas été responsable de ses actes, et que tout ceci était le fruit de la Malédiction du Néant, cadeau empoisonné de leur victoire dans le Plan Astral.
Malgré tout… Malgré tout cela, Amyelenor se sentait toujours coupable, et peinait à retrouver son enthousiasme d’avant. Après avoir longuement discuté avec son Empereur, et la décision de celui-ci de le réintégrer dans ses fonctions, Amy avait eu du mal à se sentir libéré non pas physiquement, mais plutôt mentalement. Malgré le Néant, malgré cette chose, à ses yeux, il restait coupable, et ne méritait plus d’approcher de près ou de loin la Princesse Esmelda, ni même aucun membre du Sang Impérial. Sa lame noire, qui lui avait été donnée par feu l’Empereur Gregorist, était désormais posée dans son fourreau, dans un coin de son bureau. Il en allait de même pour la lame dorée offerte, non, pour les deux épées que lui avait offertes la Princesse. Il ne se sentait plus digne d’en porter aucune, surtout celle de Lame, car cette épée quoi avait été faite pour protéger les Kohan, avait failli en tuer une. Aussi portait-il désormais une épée d’acier, tout ce qu’il y avait de plus simple, dont il avait fait l’acquisition chez l’armurier. Il s’agissait de l’épée standard fournie à tous les soldats Rebelles, et ne portait aucun autre signe distinctif que la marque du forgeron.
Un verre et un pichet d’eau en terre cuite trônaient sur son bureau, entre des liasses de parchemin qu’il était en train de consulter, ou d’essayer, du moins. Pour l’heure, son attention était plutôt portée sur son reflet à la surface de l’eau, à la lueur des bougies. Non, il devait se reprendre et ne pas se laisser aller, sinon, il ne vaudrait pas mieux qu’un parasite. S’il ne pouvait plus se mettre au travail, autant qu’il demande une mutation dans une quelconque patrouille extérieure. Alors, lâchant un profond et bruyant soupir, ses mains saisirent la paperasse du haut de la pile, et il se remit à lire, annoter, ainsi que rédiger des ordres et des rapports.
Néanmoins, malgré tous les efforts qu’il faisait pour chasser ces pensées de sa tête, le souvenir d’Esmelda gisant au sol, du sang giclant de son corps, ainsi que son sentiment d’intense culpabilité, ne cessaient de le tourmenter. Oh, oui, il avait été heureux et soulagé en apprenant que sa Princesse survivrait et se remettrait de ses blessures, mais ce n’était pas pour autant qu’il se sentait mieux. S’il ne l’avait pas blessé, Esmelda irait encore mieux qu’actuellement.
Quelqu’un frappa à la porte de son bureau, et entra sans attendre de réponse. Le seul à agir ainsi était son bras droit, le Capitaine Fridrik Amoenr, qui avait été son porte-drapeau à la Bataille de Feusacré, où il l’avait d’ailleurs bombardé Lieutenant. Depuis, le jeune homme ne l’avait jamais déçu, et s’acquittait avec brio de chacune des tâches qu’il lui confiait. Ce n’était peut-être pas le plus grand des stratèges militaires, mais l’Officier s’était révélé avoir un don certain pour l’intendance et la logistique.
« Fridrik, je vous avais dit d’arrêter pour aujourd’hui et d’aller vous détendre, dit Amyelenor sans lever les yeux de ses notes, avec une légère pointe d’amusement dans la voix. »
En effet, la nuit était déjà fort avancée, et le jeune homme avait veillé jusque tard dans la nuit avant qu’Amyelenor ne décide de l’expédier gentiment dans les quartiers de repos. Toutefois, aucune réponse ne traversa les lèvres du Capitaine, à tel point qu’Amy leva les yeux, et fut frappé de stupeur en voyant la personne qui se tenait à quelques pas de son bureau en bois. Paralysé un instant, le Général se leva d’un bond, renversant au passage, sa chaise, et tenta de passer au large de la Princesse Esmelda, en direction de la porte.
« Veuillez me pardonner, Votre Altesse, je ne puis rester là, des tâches m’attendent, lâcha-t-il sans la regarder, et en continuant d’avancer, la voix quelque peu tremblante. »
Dernière édition par Amyelenor Farkstein le Ven 5 Sep 2014 - 12:17, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Dim 20 Juil 2014 - 21:09 | |
| Cela faisait plusieurs jours que la princesse voulait aller voir la lame noire. Mais elle n'en avait eu guère le temps. Elle profita que son aimé aille manger pour revêtir une robe d'un bleu nuit et se rendre auprès de celui qu'elle avait très vite vu comme un ami, bien plus que comme un simple soldat.
Le dragonnier était dans son bureau, malgré l'heure et Esmelda entra doucement pour ne pas...ne pas quoi. Il l'a pris pour un de ses gardes quand son pied heurta un recoin du sol. Pour dire quoi. La lame noire ressortait la même excuse que la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Devait-elle s'en inquiéter de nouveau ? D'avoir peur de recevoir encore une plaie dans le ventre ? Non, et cela la peina que le jeune homme avec qui elle avait toujours été proche, cherche à l'éviter. Il n'avait plus de raison. Plus aucune et maintenant qu'elle allait mieux, ils pourraient ensemble avancer dans la lutte contre les alayens et la suprématie de son cousin l'usurpateur. Mais sa présence ne semblait pas le satisfaire. La princesse se sentit peinée. Un de plus pensa-t-elle. Elle pouvait comprendre et accepter pour Korentin et le Seigneur du nord, mais pas pour le dragonnier. Elle avait tout fait pour vite le sortir de sa prison, et avait de suite tenue à le disculper de tout. Lui en voulait-il tout de même ? De ne pas avoir agit plus vite ? Elle qui espérait avoir un peu de compagnie, du moins une personne qui la tolérait et ne la regarderait pas comme une pestiféré. Korentin l'évitait, lui parlant avec politesse et jamais seul, pour parler des choses de la vie d'Aigue. Il avait du mal à la regarder dans les yeux. Il ne lui pardonnait toujours pas sa relation avec son vampire de fiancé. Elle pouvait le comprendre, mais lui aussi pouvait savoir qu'on ne choisissait pas la personne qu'on aimait. La princesse avait voulu aussi retrouver le seigneur du nord pour s'expliquer mais elle ne le trouva pas. Nul part. Se cachait-il si bien d'elle ? Heureusement que le soir, Kylian était là. Lui parlant avec sincérité, sans détour, franchise, bref comme à une personne normale. Sa bouffée d'oxygène. Car depuis quelques jours, la princesse s'occupait de nouveaux arrivants, fuyant un village à l'est. Beaucoup refusait de voir ériger un temple pour la gloire du Néant. Et cela n'était pas bien vu par les envahisseurs qui s'imposaient dans certaines parties de l'empire. Si elle pouvait leur coller les pierres de l'édifice dans la figure. Ces pauvres bougres avaient tout perdu. Et parfois plus.
« - A pareilles heures ? Je sais que vous prenez votre devoir à cœur, mais vous avez toujours été un piètre menteur Amyelenor Farkenstein. »
Le dragonnier était un bourreau de travail mais tout de même. Il n'avait jamais rechigné à discuter avec elle autrefois. La princesse fit un pas dans la salle et s'avança en douceur vers le bureau. Les pierres du diadème qu'elle portait dans ses cheveux luisaient à la lueur des chandelles
« -Puis je croyais que la malédiction dont vous souffriez n'apportait plus le tel dégoût de vous trouvez dans la même pièce que moi ?A moins que se soit la culpabilité ? »
La princesse longea le bureau en laissant ses doigt se perdre sur le bois rude du bureau. Bel ouvrage. Malgré l'étrangeté des lieux, Fort Espérance devenait de plus en plus un petit domaine habillé de belles factures. Cela changerait-il les choses pour autant ? La jeune femme releva ses yeux ambrés sur le dragonnier et déclara d'une voix sûre et claire.
« -Dans ce cas, sachez que je ne vous en veux nullement. Au contraire. Si je puis vous avoir aidé d'une quelconque façon, c'est un honneur d'avoir enfin pu vous rendre la pareille après tout ce que vous avez fait pour moi. » |
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| Sujet: Re: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Mer 23 Juil 2014 - 10:56 | |
| Musique d'ambiance : Never Meant To Belong (O.S.T. Bleach)_________ Esmelda. Amyelenor avait appris avec soulagement la survie de celle-ci à la blessure qu’il lui avait infligée, mais ce n’était pas pour autant qu’il se permettait encore d’approcher la Princesse. Non, il ne voulait plus se trouver seul en sa présence, proche d’elle, d’une part parce qu’il ne s’en sentait plus figne, effectivement, et d’autre part, parce qu’il craignait une éventuelle rechute. La folie s’était déjà saisie de lui une fois, alors pourquoi pas deux ? C’était tout à fait plausible, quand on y pensait. Le Néant était suffisamment vicieux et sournois pour créer une malédiction à deux étages, voire à plus. Qui attaquerait-il, la prochaine fois ? A nouveau Esmelda ? Ou bien Sa Majesté Impériale, voire même les autres Généraux de la Rébellion ? Et cette fois-ci, raterait-il son coup ? Non, Amyelenor ne devait prendre aucun risque, et c’était en ce sens qu’il avait donné un ordre très précis à son bras droit : celui de le mettre hors d’état de nuire, voire de le tuer, si jamais Amy agissait de nouveau dangereusement. Bien entendu, il avait dit à peu près la même chose à Atalos. Mais cette nuit, aucun des deux ne se trouvait là, ni n’arriverait à temps en cas de besoin. Il était seul, seul face à une femme qu’il aimait, non pas d’amour, mais d’une amitié allant au-delà des liens ordinaires entre un garde et la personne qu’il protège. Seul face à ses hantises, également, ses craintes de blesser ou de tuer une personne à qui il ne voulait faire aucun mal, à qui il n’avait jamais souhaité le malheur. Il avait espéré, souhaité, même, qu’Esmelda en vienne à le haïr, ce qui aurait facilité cette tentative d’éloignement, mais… C’était sans compter le caractère doux et généreux de la sœur de feu Gregorist ; malgré son obstination, celle-ci était… Elle était une Kohan formidable, et aurait fait une Impératrice aimée de tous, si elle avait pu accéder au Trône. Mais de telles pensées s’apparentaient à de la trahison envers l’Empereur légitime actuel, et puis, ce n’était guère le moment. Mais ce n’était pas plus le moment d’un tête-à-tête. N’aurait-elle pas pu faire comme tout le monde, et être couchée à cette heure-ci ? N’aurait-elle pas pu le détester et le rejeter ? Ne voyait-elle donc pas qu’il s’agissait là du moyen le plus sûr pour survivre ? Amy n’était plus digne de se trouver en sa présence, ni même…
Sa tentative d’esquive de la discussion échoua lamentablement. La Princesse le connaissait trop bien, et comme elle le disait, Amyelenor n’avait jamais réussi à mentir parfaitement. Il faisait partie de ces personnes trop droites, dont l’honnêteté finissait toujours par causer leur perte, d’une manière ou dune autre. Son frère, lui, aurait réussi, mais il n’était pas son frère, et celui-ci avait pris le parti de l’Usurpateur, non pas par crainte de périr, mais par volonté de s’élever encore plus haut.
Par le Dracos, pourquoi s’approchait-elle de lui ? Non, non, elle se mettait en danger ! Mais la mâchoire serrée, Amyelenor n’arrivait pas à lui dire de partir. Du reste, l’aurait-elle écouté ? Non, si elle était venue jusqu’ici, lui dire de s’en aller ne servirait à rien. La Princesse était plus têtue que Faudar quand elle le voulait, et ce n’était pas peu dire. Elle s’approchait, donc, mais ce qui tortura encore plus l’esprit du Dragonnier, furent ses paroles. Elle était honorée d’avoir été blessée dans le but de l’aider ? Dracos, comment pouvait-on être aussi… Munificent et… Altruiste ? Comment pouvait-on mettre sa vie en péril dans le simple but d’aider une personne de rang inférieur qui avait ardemment voulu vous tuer, même si elle était sous l’emprise d’un Esprit maudit ?
« Votre Altesse, commença Amyelenor en mettant de la distance entre eux, en s’éloignant de la jeune femme. Vous ne me devez rien, car tout ce que j’ai pu faire pour vous par le passé, je l’ai fait par amour et par devoir. Mais… Ce devoir… J’ai toujours tout fait pour vous protéger des dangers extérieurs, mais je n’ai pas su vous protéger de moi. Nous avons été trop proches, Votre Altesse, et c’est cette proximité qui a facilité ma tentative d’assassinat. Il ne se passe pas un seul jour sans que je regrette, et j’eusse souhaité que des gardes se soient trouvés près de vous ce jour-là, car c’est avec plaisir que j’aurais accueilli la mort, si cela avait pu vous préserver, vous éviter de frôler la mort… »
Le Général se tut, se tut et se figea, ne sachant plus que faire, ni que dire. Comment devait-on agir face à une personne que l’on avait mortellement blessé, et qui du reste ne vous en voulait pas ? Quasiment une décennie, peut-être un peu plus, passée dans la vie militaire avait privé Amyelenor des conventions sociales, de comment réagir face à des personnes dont les sentiments, réciproques ou unilatéraux, brouillaient la hiérarchie ? Amy faisait tout pour ne voir que la Princesse, et non Esmelda, mais cela faisait des années que les deux entités s’étaient mêlées. En soi, c’était pour ça qu’il était aussi fidèle à la jeune femme, mais… Pourquoi elle ne le traitait pas comme un simple garde, même si aujourd’hui il appartenait à la direction de la Rébellion ? Il était un étranger, n’avait aucun lien de sang avec elle, et… Et l’homme qui avait voulu la tuer.
« Je vous en supplie, Altesse… reprit Amyelenor, en essayant de cacher les sentiments qui teintaient sa voix de tristesse. Si en effet vous souhaitez absolument me devoir quelque chose, alors cessez de venir me voir, de me fréquenter autrement que lorsque vous y êtes obligée. Ne prenez plus le risque de vous trouver seule en ma présence, car qui sait ce que je pourrais encore vous faire ? C’est le mieux à faire pour vous, car votre vie est trop précieuse pour être ainsi mise en danger. Partez, haïssez-moi, faîtes ce que vous voulez, mais ne restez pas ici. Un chien qui a déjà goûté le sang de l’Homme succombe plus facilement à la tentation de recommencer. Le Néant est peut-être encore en moi, ne le comprenez-vous donc pas ? conclut-il, parlant plus fortement à présent, mais sans agressivité. » |
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| Sujet: Re: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Jeu 24 Juil 2014 - 19:10 | |
| Esmelda regardait l'homme face à elle. Les yeux bien tristes ou déçus de le voir réagir ainsi. Parlant avec tant de détachement.
« -Juste votre devoir. Uniquement votre devoir. Je sais que vous avez votre fonction autant à cœur que la mienne. Mais il n'y a pas depuis ce temps bien autre chose que le simple devoir ? Je ne vous considère pas seulement comme une lame noire. Et vous le savez bien. Même si ce que vous considérez comme attaque est un sacrilège pour votre fonction, il faut aussi savoir parfois faire fi des conséquences. Ce n'était pas vous. C'était cette ombre que nous cessons de pourchasser et que vous avez combattu avec bravoure au côté de votre lié et des autres dragonniers. Comment ne pas faire la différence et comment vous en vouloir quand vous avez sauvez tant de vie. Ne vous jugez pas trop Amyelenor. Vous valez bien plus que ce que vous pensez. »
Trop proche. Bien sûr. Esmelda avait toujours été proche de ce qui composait son entourage. Enfin pas forcément celui auquel on s'attendait. Elle l'était bien plus des valets, soldats, cuisinières et autres personnels du palais que des comtes, ducs, et autres noblions. Mais parce qu'ils étaient bien plus vrais, plus sincères, plus véritables que les faux semblant de la cour. Et surtout, ils étaient pour certains du peuple. Pour d'autres, ils avaient connus ce peuple, en souffrance, en peine. Ils le sauvaient et défendaient avec honneur. Alors oui, elle était proche et ne le regrettait pas.
« -Notre proximité est une force pas une faiblesse. Car comment se battre si nous sommes des étrangers les uns pour les autres. Et votre mort aurait été une grande perte. Personnelle, mais aussi une perte pour Armanda. Je tiens à vous rappeler que vous avez un lié d'or qui a besoin de vous, bien plus qu'on ne peut avoir besoin de moi. Vous êtes l'avenir, vous et Atalos. Vous êtes un des rares élus qui redonner espoir en ces temps obscur. Vous pouvez vaincre le Néant. Je ne peux que prétendre attendre que Korentin retrouve son trône, le soutenir et apporter au royaume ce que l'on attend de moi. Je subis, vous faites. Alors ne dites jamais que la Mort doit se pencher sur vous. Il le fera, quand vous serez vieux et que le repos de votre corps et âme seront en paix avec votre lié. »
Cet homme était depuis toujours bien trop humble, trop pessimiste quand cela le concernait. Et pourtant. Esmelda y avait bien vite vu une jeune homme attentif, plein de cœur et de courage, d'énergie et d'une grande loyauté. Il était un peu comme elle dans cette grande foule qu'était la cour et ses rouages. Elle le comprenait et avait toujours voulu lui facilité la tâche. Qu'il aille là où il méritait. Au sommet. Et la présence de son lié d'or ne renforçait que ce qu'elle avait senti en lui. Et si on discutait le choix d'une princesse, on ne pouvait le faire pour un dragon.
D'une voix triste, elle questionna :
« - Vous ne voulez plus me voir ? »
Lui aussi. Esmelda allait se poser des questions à la fin. Était-elle si horrible à supporter ? Ou bien ses choix ? Sa vie. Après Korentin, Havard, maintenant Amyelenor. Et se serait qui ensuite ? Kylian ? Heureusement, le retour de Ninna lui avait mis un peu de baume au cœur et de réconfort, sinon la jeune femme était à deux doigts de se rendre à Aldakin pour qu'il la vende à son cousin finir ses jours seule dans un cachot. Ici ou ailleurs. Ses yeux reflétaient le vide qui s'installait en elle. Oui Kylian avait raison, à le fréquenter elle perdait son entourage. Mais il avait tort sur une chose. Il n'en n'était pas la cause première, la guerre, elle, par contre se faisait un malin plaisir à la couper de toutes les personnes à qui elle tenait. A qui la prochaine.
« -Je croyais que les lames noires n'avaient peur de rien ? Et vous n'êtes pas un animal. Je ne suis pas première personne qui doit subir les assauts de votre fonction. Et je ne vous haïrai jamais. »
La princesse n'était pas du genre à approuver cet extrême. La haine, c'était accordée bien trop de sentiment à quelqu'un qu'on devait détester. La haine miroir de l'amour était un sentiment trop fort et trop puissant. Non, Esmelda se refusait à haïr, car se serait voir en mal une personne proche d'elle et qu'elle aimait.
« -Et vous n'êtes plus maudit. Seulement par les songes du passé. Ils nous hantent souvent bien plus que les moments du présent, nous faisant fuir face à ce qui peut être pour vivre dans le ce qui a été. »
D'une voix triste et peinée, Esmelda rétorqua :
« -Et non, je ne comprends pas. Je ne peux comprendre ou accepter que vous m'écartiez ainsi de votre vie. Je vous pardonne Amyelenor, je n'ai aucune rancune contre cette blessure. Et je ne sais que faire pour que vous compreniez. Vous êtes un ami et les amis se pardonnent. »
Dit-elle dans un dernier souffle, les yeux fixant un instant le sol pour revenir vers ceux du dragonnier. |
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| Sujet: Re: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Sam 26 Juil 2014 - 19:21 | |
| Le plus dur dans tout cela ? Affronter le regard empli de tristesse de la Princesse. Comme il était dur de se montrer aussi dur avec elle. Et pourtant, Amyelenor considérait cela comme un mal nécessaire, comme le dernier moyen de faire son devoir afin de préserver la vie de la jeune femme. Il était devenu dangereux pour ses proches, le Néant pouvant reprendre possession de lui à n’importe quel moment ; du moins, sa malédiction. Mais le fait était là : s’il l’avait fait une fois, rien n’assurait qu’il ne serait pas susceptible de recommencer. Et Amy ne voulait pas prendre le risque de tuer Esmelda, car cette fois-ci, cela pouvait être véritablement mortel. Certes, la haine qu’il avait ressenti à son encontre avait disparu, mais… Les craintes étaient toujours là. Et cela, était-ce justement parce que, comme elle le disait, il y avait des sentiments d’amitié en plus de son devoir de Lame, qui le liaient à elle ? S’inquiéterait-il autant, pour n’importe quel autre Kohan ? A vrai dire, même s’il ferait son devoir par amour et loyauté envers cette Dynastie, il était vrai que… La princesse ne l’avait jamais traité comme un simple garde, non. Loin de là, même, et pas forcément depuis qu’il était Dragonnier, bien avant.
« Faire fi des conséquences ? Votre Altesse… Les présentes conséquences auraient pu être votre mort ! J’ai été faible face au Néant, et celui-ci a réussi à me maudire. Si j’avais été plus fort, si j’avais été plus résistant, jamais je n’aurais retourné mon épée contre vous. Vous êtes plus qu’une… Plus qu’une personne dont j’ai la garde, Altesse, croyez-moi ! Mais quel ami se retournerait ainsi contre les siens ? C’est parce que… Parce que je tiens à vous que je vous demande de vous éloigner de moi ! »
Fidèle à sa réputation, l’obstination de la Princesse contournait chaque obstacle que dressait Amy, démontait chaque argument, et tentait de persuader, essayait encore, et Amyelenor savait qu’elle ne s’arrêterait pas avant d’avoir réussi à le faire changer d’avis. Mais pas cette fois, non, pas celle-ci. Quelles que puissent en être les conséquences, le Général réussirait à l’éloigner définitivement de lui. Cependant, était-ce vraiment ce qu’il désirait ? Avait-il réellement l’envie de ne plus avoir à faire avec la jeune femme ? Tout était si confus, dans son esprit. Où donc chercher les réponses, dans ce cas ? Où les poser, où les trouver ? Cette fois-ci, s’il voulait effectivement les réponses à ses questions, Amyelenor était seul. Un élu ? Quel piètre élu faisait-il, alors. Un élu qui violait ses serments.
La question, et surtout le ton douloureux qu’Esmelda avait employé pour la poser, touchèrent Amyelenor au cœur. Que répondre à cela ? Devait-il lui dire clairement qu’en effet, il ne voulait plus jamais croiser son chemin ? C’était le moment, une occasion en or qui ne se représenterait pas. Et pourtant, quelque chose l’en empêcha. Il ne pouvait tout simplement pas se montrer aussi cruel, alors que… Alors que la Princesse semblait si… Semblait tellement au bord du gouffre émotionnel. Il ne pouvait pas lui mentir, ou lui dire la vérité. Quelle était la vérité, d’ailleurs ? La repousser ? Non, non, mais alors, quoi ?
« Altesse, là n’est pas la question, je… Je vous aime donc je veux vous dire de ficher le camp ? Quelle brutalité dans de telles paroles, quel égoïsme. Vous avez toujours été bonne pour moi, et c’est en grande partie grâce à vous que je suis devenu l’homme que je suis aujourd’hui. Aussi ne vous considérez jamais comme une simple spectatrice, car vous avez en vous la fibre… Vous êtes l’étoile du peuple, et celui-ci vous suivra, car il sait que vous êtes bonne et généreuse, guère corrompue. Mais… C’est justement parce que vous êtes un astre que… Que j’ai peur de réitérer mon geste, si le Néant se décidait à nous lancer une nouvelle malédiction, à Atalos et moi. »
Esmelda profita qu’il se taise pour saisir la parole, et rebondir sur ce qu’il venait de dire. Lame Noire… Les gardes jurés de la Dynastie Kohan, qui mourrait avec honneur pour accomplir leur devoir et protéger le Sang Impérial. Pas le faire couler.
« Quand bien même ne suis-je pas un animal à vos yeux, Altesse, commença-t-il d’une voix où perçait la honte. Je ne suis plus digne d’être une Lame Noire. J’ai rompu mon serment lorsque… Lorsque j’ai cessé de vous aimer, et je l’ai foulé aux pieds lorsque je vous ai attaqué. J’ai brisé tous mes vœux, qui faisaient de moi un de vos protecteurs. Cette épée… dit-il en désignant la lame noire, posée dans un coin de la pièce. Je n’ai plus le droit de la porter, car sa lame en a été souillée par le sang qu’elle devait préserver. »
Oh, elle avait raison, il n’était plus maudit, mais après ? Cela avait-il réellement une importance, au regard du mal qu’il avait causé ? Hanté et tourmenté, oui, il l’était, mais n’était-ce pas légitime ? Chaque fois, lorsque le sommeil parvenait à le prendre, il revivait cette scène avec une acuité effrayante, comme s’il y était de nouveau. Chaque fois qu’il fermait les yeux quelques instants, il revoyait jaillir le sang de l’endroit où sa lame avait traversé le corps de la Princesse. Essayait-il de les fuit ? Oui, mais il n’y parvenait pas : après tout, dans les ténèbres, l’obscurité était partout.
« Je ne veux pas vous écarter de… Amyelenor s’interrompit, se rendant compte de ce qu’il disait, et reprit d’une voix sourde. Si, peut-être est-ce que je souhaite, quelque part. Mais je ne sais pas, je ne sais plus ce que je veux. Vous m’avez peut-être pardonné, mais moi, je ne me suis pas accordé cela. Je ne veux pas me pardonner, car telle est ma pénitence : vivre chaque jour avec les crimes que j’ai commis : régicide, parjure, et… Vous êtes une personne à laquelle je tiens, Votre Altesse. En prenant mes distances avec vous, ce sera la meilleure manière que j’aurai pour vous protéger. »
Néanmoins, ce n’étaient pas les meilleurs mots à prononcer, car Amyelenor entraperçut… Non, les yeux de la Princesse criaient bel et bien la peine et une profonde tristesse. Et la cause en était ce qu’il venait de dire. Amyelenor trouvait encore le moyen de faire du mal à celle qu’il vénérait. Après l’avoir blessé au ventre, voilà qu’il la pourfendait au cœur. Il fit alors le geste le plus affectueux qu’il pouvait se permettre avec une personne de son rang ; et encore, cela violait tous les protocoles. N’écoutant que son instinct, le Général leva une main qu’il posa sur le bras de la jeune femme, juste en-dessous de l’épaule, et lui dit, en fermant les yeux.
« Ne croyez pas que je ne vous considère plus, Altesse. Vous êtes et resterez quelqu’un de cher à mon cœur, mais… Vous méritez mieux qu’un perpétuel danger auprès de vous. » |
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| Sujet: Re: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Mar 29 Juil 2014 - 22:37 | |
| « -Faible face à un Esprit. Mais vous avez été déjà bien courageux d'aller l'affronter avec Atalos et vos compagnons dans le plan astral. Alors la faiblesse n'est pas là où vous le pensez. Nous ne parlons pas d'une simple personne, mais d'un esprit. Le premier. Vous ne devriez pas vous sous estimer. Je suis impressionnée par ce que vous avez accompli. »
Oui, serait-elle allée ? Sûrement, si son devoir lui imposait de sauver son peuple, ou bien parce que le bon entendement l'exigeait. Mais aurait-elle combattu avec la force et le courage de ses dragons et dragonniers face à un esprit. Pas un adversaire vampirique, alayen, mais un esprit. Un être supérieur, un des créateur. Le premier. Ce n'était pas rien, et les conséquences ne devaient être que le juste retour de cet affront.
« -Votre résistance ne peut rien contre la décision d'un esprit. Vous ne pouviez pas savoir, ni rien faire. Et elle seule a fait le travail de cet acte. Pas vous. C'est ce que cherche Néant. A nous diviser alors que nous devons nous unir. »
La princesse posa ses deux mains sur le large bureau, dernier paroi entre elle et son ami.
« -Ma bonté n'est que le reflet de ce que vous êtes Amyelenor, je n'ai rien fait de plus. Et c'est ensemble que nous parviendrons à ce que plus jamais cet esprit ne parvienne à détruire ce qu'il y a de beaux et bons en nous. »
Et pourtant il y parvenait, tout comme son armé à s'imposer dans les vies des armandéens. Non, il ne fallait pas que cela dur, il fallait se battre et unis.
« -Et vous êtes digne d'être une lame noire, car vous avez le courage d'aller défendre non seulement votre souverain et sa famille mais le peuple. Vous y allé, sans vous soucier du danger et des conséquences. Mon sang n'a coulé que pour prouver votre valeur. Et je ne vous en tiens pas rigueur, n'est-ce pas la parole d'un Kohan qui fait office de raison ? Si je dois jouer à cela alors je peux déclarer que mon sang n'a pas coulé ! »
Si elle était princesse ne pouvait-elle pas alors déclarer ce qu'elle voulait, non ? Si ce titre lui était encore donné alors elle avait ce droit.
« -Et au contraire mon sang renforce la valeur de votre courage! »
Et la princesse ajouta avec détermination.
« -Oui, je vous ai pardonné, car vous n'avez rien à vous faire pardonner. Ce n'était pas vous, même si c'est votre main. Je ne suis pas morte donc, vous n'avez commis aucun crime. »
Ce n'était pas ses mains qui l'avaient touchées, ce n'était que le résultat de leur incapacité à prendre en compte la situation actuelle dans son ensemble. L'arrivée alayenne en force, leur invasion, leur arrivée au pouvoir des Hommes après quelques batailles, aidés par le Néant, tout ça les avait sans vois, dans une sorte de désorganisation de l'équilibre armandéen. Les esprits, rien de plus. Les esprits eux même étaient intervenus et prouvaient ainsi leur existence et leurs présences aux yeux du monde. Alors comment un simple mortel aurait pu lutter.
« -Le danger c'est que nous soyons séparés les uns des autres. Mais j'accepterai votre choix, même si je suis contre. Quand au danger, il est perpétuel depuis ma naissance et encore plus depuis cette guerre. Mais ce n'est pas pour autant que je vais me terrer et prendre peur, je ne ferai pas ce plaisir à mes détracteurs.»
Et là où Amyelenor voyait une princesse prête à être suivie par une majorité, Esmelda ne voyait rien. Elle n'était plus princesse. Plus de couronne, juste un nom qui imposait le respect, la honte, la trahison, mais à vivre dans ces lieux, que pouvait-elle attendre ? Que Fabius ploie ? Esmelda s'en moquait presque, quand souffraient des êtres qui n'avaient rien demandé aux enjeux de la politique.
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| Sujet: Re: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Mer 30 Juil 2014 - 19:05 | |
| Le courage avait-il quelque chose à voir dans ce qui avait motivé les couples de Liés à partir affronter le Néant afin de libérer le Dracos ? Etait-ce de l’abnégation ? Oui, c’était le devoir qui les avait tous envoyé au plan Astral. S’ils avaient écoutés les craintes primaires de mourir, aucun n’y serait allé et, ce faisant, la Bataille des Bois Sombres aurait été une défaite complète. La dernière, car elle aurait marqué la chute véritable de l’Empire, aucune Rébellion ne se levant face à l’envahisseur. Leur acte désespéré avait permis… Avait permis de sauvegarder des valeurs, et des gens qui continueraient de se battre face aux Alayiens. Il est vrai qu’à l’époque, jamais Amyelenor n’aurait envisagé la mort de l’Empereur Gregorist, ni la montée au Trône de l’Usurpateur, transformant tous les soldats qui continuaient de se battre en traîtres à la Couronne, mais enfin… Ils n’étaient aujourd’hui pas si mal lotis que cela : ils avaient un abri, des vivres, et des plans de bataille, ainsi qu’une armée pour les réaliser, même si en grande infériorité numérique. Et puis, lui-même n’était pas non plus un si grand héros que cela. Certes, il avait porté le coup de grâce en compagnie d’Atalos, mais Amy savait pertinemment que sans des alliés tels que Merithyn, Elrond, et tous les autres, il n’aurait rien pu faire et aurait péri dans ce monde spirituel.
« Un tel Esprit ou une personne, Altesse, cela ne faisait aucune différence. Il s’agissait d’une menace pour l’Empire, qu’il fallait éliminer. Pas la laisser entrer en nous. Si nous avions frappé plus fort, peut-être même aurions-nous pu détruire le Néant et ainsi mettre fin à cette guerre. Si nous avions été mieux préparés… »
Oui, s’ils avaient pu prévoir cette bataille, l’issue en aurait peut-être été autre. Les Couples auraient pu établir une stratégie, plutôt qu’improviser une tactique sur le chaud. Mais qui aurait pu imaginer ce qui allait se passer ? Comment imaginer que le Dracos fléchirait, et que les Alayiens auraient été si près du territoire des Elfes ? Et cela, la Princesse le lui dit, en d’autres termes. La jeune femme avait raison, et pourtant… Et pourtant, cela ne l’empêchait pas de s’en vouloir mortellement.
« En ce cas, je suis coupable de ne rien avoir prévu. J’aurais pu mieux agir, afin d’éviter cette Malédiction, et… »
Et ? Malgré toute sa bonne volonté à s’accuser de tous les maux, Amyelenor avait cette fois-ci du mal à trouver des exemples. Peut-être parce que son esprit de Général trouvait également que rien ne pouvait permettre ne serait-ce que d’imaginer ce qu’il allait advenir au cours des Négociations.
« Non Altesse, sur ce point, vous vous méprenez ; vous êtes fondamentalement bonne. Vous êtes généreuse, vous êtes aimante… Vous… Vous avez le cœur pur, et jamais le Néant ne pourra vous détruire. C’est pour cela que votre vie est précieuse au-delà de toute autre considération, Altesse. »
La dignité…Comment pouvait-elle encore le trouver digne de porter et de brandir l’épée à la lame obscure, alors qu’il avait violé les fondements même de son Ordre ? Ses actes antérieurs ne devaient pas entrer en ligne de compte. Seul devait compter et peser dans la balance ce qu’il avait fait en cette funeste journée. Malgré tout, l’obstination de la Princesse lui arracha un léger sourire. Il était vrai que si elle ordonnait quelque chose, il n’aurait d’autre choix que d’y obéir, mais tout de même… Le regard de la jeune femme n’acceptait aucune contestation, cela se voyait. Cela se voyait également qu’elle essayait de ramener son esprit à lui, en un lieu un peu plus lumineux que les ténèbres où il était plongé. Malgré cela, Amyelenor avait encore du mal à se faire au fait que la Princesse semblait tant vouloir le pardonner.
« Je vous sais gré de vos paroles, Votre Altesse, mais hélas, crime il y a bien eu. Je me suis parjuré, et j’ai attaqué le Sang Impérial. Deux crimes, sans doute plus, et pas des moindres. Cela… Ce sera la seule ordonnance de votre part que je refuserai : je ne reconnaîtrai pas qu’il n’y a pas eu de crime ce jour-là… »
A la fin, toutefois, Esmelda sembla plier. Elle sembla accepter qu’elle et Amyelenor s’éloignent l’un de l’autre. Et cela, comme il avait pu s’y attendre, lui fit quelque chose. Comme s’il perdait une part de lui… Non, c’était le mauvais terme, mais cela ne le mettait pas en joie, c’était sûr. Il s’était préparé à quelque chose du genre, mais pas à le ressentir avec une telle intensité. Il devait en aller ainsi, pour le plus grand bien.
« Votre Altesse, commença Amy d’une voix hésitante. Ce choix… Je ne le désire pas vraiment… » |
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| Sujet: Re: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Dim 3 Aoû 2014 - 10:32 | |
| La lame noire était bien plus digne de son rang qu'il ne pouvait l'imaginer et il le prouvait encore une fois en cet instant. Un peu trop même, mais après tout c'était aussi pour cela que la princesse l'appréciait. Sa droiture, sa ligne conductrice et ses valeurs morales sincères. Car il était facile de les porter en étendard mais bien moins de les suivre, surtout en des temps sombres et obscurs.
« -Mais vous ne l'étiez pas. Ce n'est pas un reproche, car qui le pouvait. J'avais peur de vous laisser y aller, je trouvais que c'était presque suicidaire. Mais vous en empêcher aurait été vain, car un outrage à votre courage et à le destinée qui était la votre. »
Et puis en temps de guerre, pouvait-on être prêt face à son ennemi ? Même après des années d’entraînement, de luttes ? Esmelda ne le pensait pas, on e pouvait être prêt à vivre ce genre de chose, même en s'y attendant fortement.
« -Mais détruire un esprit ? L'empêcher de nuire, je comprends bien, mais le détruire. Peut-on détruire un esprit ? Totalement ? C'est un esprit pur de magie ? Puis combattre le Néant. On peut vaincre le feu avec l'eau, l'eau avec la terre et la mort avec la vie, mais le Néant ? »
Comment vaincre rien, un ensemble vide aspirant toute magie donc forme de vie pour les dragons, elfes, et vampires. Seuls les humains pouvaient prétendre vaincre, mais diviser.
« -Et comment ? Comment réagir face à un Esprit. S'il voulait vous maudire il le fait. Nous parlons de force bien plus forte et puissante que nous. Ce sont eux qui sont nos créateurs, nos destructeurs aussi. Je veux bien lutter pour ne pas jouer les pions sur l'échiquier, mais il faut garder mesure et savoir que seuls sans préparation nous n'y parviendrons pas. Nous ne parlons pas d'ennemis de chairs et d'os. »
Oui, là ça allait au delà des alayens, de la guerre entre les vampires, les elfes et leur retrait. On parlait des Esprits. Rien de moins. Esmelda ne pensait jamais les voir ni même oser prétendre avoir un signe d'eux. Donc là, c'était juste.... énorme, impensable. Alors tenter de piéger un de ces êtres supérieurs... il fallait se prétendre meilleurs qu'eux et pouvait-on être meilleur qu'un esprit ?
« -Et pourtant le Néant détruit tout ce que j'aime, mon peuple, ma famille, notre amitié. Alors je peux être bonne, généreuse et aimante mais à quoi sert tout ceci si je dois le partager seule ? Ma vie vaut autant que celle de quiconque en ces lieux. »
Non, elle valait moins quoiqu'il en dise, et moins que la sienne. Il était dragonnier, il avait auprès de lui l'avenir d'Armanda. Et pour preuve, qui avait combattu le Néant les dragonniers ou les princesses en fuite. Et ce n'était pas sa générosité qui aurait pu vaincre un esprit. Il lui aurait bien rit au nez, se moquant bien de la voir comme une bonne et aimante jeune fille. Cela changeait quoi ? Rien ! Son peuple souffrait toujours, elle souffrait, et plus personne ne semblait se soucier de son voisin sauf pour lui donner une arme et se battre.
« -Pour moi un crime est quand on a conscience des choses, là non. Jamais je ne vous en voudrai Amyelenor, jamais pour ce que vous prétendez avoir fait. »
Et encore moins de s'être fait avoir par un esprit. Qui était-elle pour juger de la sorte ? Elle n'aurait sûrement pas fait mieux que lui, peut être même pire.
« -Nous sommes responsables de nos choix, même quand ils se révèlent difficiles. »
Et Esmelda ne savait pas que la nuit lui enverrait cette vérité bien trop grande. Mais pour le moment, la jeune femme tentait de ne pas voir s'enfuir devant elle un ami cher et sincère.
« -Dites moi donc ce que vous désirez alors ? »
Dit-elle presque dans une supplique. Qu'elle parte et qu'elle ne revienne plus ? De ne plus se revoir sous prétexte que le Néant les avait rusé ? Non, Esmelda ne pouvait l'accepter et cependant elle devrait se résigner. Encore une fois. |
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| Sujet: Re: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Lun 4 Aoû 2014 - 10:26 | |
| Suicidaire ? Quel joli mot pour désigner ce que les Dragonniers avaient fait. Et sans doute y avait-il un peu de vrai dans ceci. S’attaquer à un Esprit. Combien de personnes avaient dû les qualifier de fous ? Fous, ils l’étaient, oui, mais était-ce être fou que de lutter jusqu’au bout pour sa cause, en faisant fi des conséquences et du prix à payer ? Ce jour-là, tous étaient prêts à mourir pour essayer, pour réussir, la tâche qu’ils avaient entreprise. Dragons, Vampires, Elfes, Humains, … Ils avaient tous été unis en vue d’atteindre leur but, un seul. Ce jour-là, la forme la plus pure de l’alliance interraciale s’était manifestée. Mais quelle que soit leur origine, oui, ils avaient été suicidaires, bien que l’on pourrait les qualifier plutôt autrement.
La Princesse semblait enflammée par ce qu’elle disait. La jeune femme, lorsqu’elle était convaincue du bien-fondé d’une chose, était capable de discourir dessus, et de transmettre la flamme qui était sienne. Elle avait des talents d’oratrice, mais l’ignorait sans doute. Elle aurait fait une grande Impératrice si les Lois le lui avaient permis. Amyelenor sentait vraiment… Non, il avait vraiment envie de croire à ce qu’elle disait, d’oublier ce qu’il s’était passé, et de continuer à marcher à ses côtés pour la protéger. Mais cela était par trop difficile. Pouvait-on oublier si facilement que l’on avait blessé, presque tué, une Princesse, et surtout, une amie ?
« Le Néant… On peut le combattre avec le Tout, Altesse, répondit-il. Et ce Tout, c’est nous. Vous, moi, et les milliers d’âme qui composent le peuple d’Armanda, indépendamment de leurs races d’origine. Notre bêtise et nos erreurs ancestrales ont bien réussies à détruire les Dragons qui se trouvaient sur nos terres, ou presque. Alors, notre intelligence et notre abnégation peuvent bien réussir à détruire celle qui se fait appeler Néant. Nous avons déjà réussi à porter un coup à cet Esprit, même si aux funestes conséquences, alors nous pourrons bien parvenir à le faire sortir de la trame du monde. Et c’est pour cela que je suis faible. Je ne l’ai pas frappé assez fort pour le tuer réellement lorsque j’en ai eu l’occasion. Je n’ai pas été assez fort pour résister à cette malédiction. J’ai échoué, Altesse. »
Seulement, il ne pouvait laisser passer ce qu’elle déclara par la suite. Non, elle n’était pas une simple mortelle. Dedracos, c’était une Kohan. Même si les Rebelles réclamaient un Empire qu’ils n’avaient plus que de nom, dans les veines d’Esmelda coulait toujours le Sang Impérial.
« Vous vous méprenez, Votre Altesse. Votre vie vaut bien plus que ce que vous croyez. Pensez-vous que nos hommes continueraient à se battre s’il n’y avait jamais eu des personnes telles que Sa Majesté, ou vous, pour marcher devant nous et mener nos armées ? Vous diriez un seul mot, et aussitôt, des centaines d’épées se dresseraient en votre honneur. »
Néanmoins… Est-ce que les mots de la jeune femme étaient capables d’effacer ce qu’il ressentait ? D’effacer son crime, et de le lui faire oublier ? Assurément, c’était ce qu’elle souhaitait, et Amy avait véritablement envie d’entendre ses dires, mais… Non, même si elle le lui pardonnait, le Général était par trop marqué pour effacer de sa mémoire ce qu’il avait fait, même sous emprise d’un être extérieur.
« C’est difficile à dire, à expliquer, Altesse, mais… en un sens, j’avais conscience de ce que je faisais. J’avais conscience que depuis le Plan Astral, je vous haïssais. Aujourd’hui, je ne comprends pas comment j’ai pu laisser cela arriver alors que… Alors que vous comptez grandement pour moi, dit-il en détournant les yeux un instant, quelque peu gêné par ce qu’il venait de dire. Est-ce que l’amour que je vous porte n’était pas assez fort pour que cette malédiction ne s’implante pas ? Ou bien celle-ci a été plus vicieuse et perverse que je ne l’imagine aujourd’hui ? Je ne sais pas, et cela restera à jamais un mystère à mes yeux. Tout ce que je sais, c’est qu’à cause de cela, à cause de ma mégarde, j’ai failli vous ôter la vie. »
Une dernière question. Qu’y répondre ? La vérité, ou bien un mensonge ? Devait-il être honnête envers celle qui l’avait toujours été, ou bien louvoyer et sans doute lui planter un autre couteau, dans le cœur, cette fois-ci ? Sa sécurité physique aurait-elle comme prix une blessure morale ? Que choisir, que préserver ? Ignorant si ce qu’il allait dire serait une erreur dans les jours, les semaines, les mois, les années à venir, Amyelenor répondit, après plusieurs secondes de silence.
« Ce que je désire ? Vous suivre, Altesse. Vous suivre jusqu’au bout du monde, et continuer à vous protéger, même si cela doit entraîner ma mort. » |
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| Sujet: Re: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Sam 9 Aoû 2014 - 11:34 | |
| « -Le tout c'est nous. Alors pourquoi ne plus être ce nous. C'est ce que le Néant veut, et il brise ce tout, il brise nos liens, il nous brise nous. Amyelenor votre amitié m'est précieuse, car non seulement vous défendez les mêmes valeurs que moi, mais en plus vous êtes le courage, la détermination et un modèle de droiture pour moi. Et vous êtes tout aussi indispensable que je peux l'être, tout aussi aimant, et rempli d'un courage sans limite, un homme qu'on suit sans se poser de questions. A votre avis pourquoi je vous ai nommé général. Car je sais que des hommes vous suivront au bout du monde, combattre un esprit, car vous saurez leur insuffler ce dont ils ont besoin. »
Et elle aussi le suivrai. Mais la culpabilité qui le rongeait semblait bien plus forte. La jeune femme chercha encore à le rassurer. Elle était là, debout et en vie, plus vivante que jamais, prête à lutter avec lui et ne pas le laisser cette fois-ci, le laisser seul à aller combattre cet être sans scrupule qui cherchait tous à les tuer.
« -Mais vous ne l'avez pas fait. Je suis en vie, les esprits m'ont protégés de leur frère pour que je reste à vos côtés pour combattre. Mort n'a pas voulu de moi à ses côtés. Je suis là devant vous en vie et je compte le rester, tant que mon peuple ne sera pas libre de penser et de choisir la voie qu'il désire. »
Esmelda le remercia d'ailleurs, cet Esprit qui lui avait fait l'honneur de lui parler, de lui confier la boite, et de lui donner des nouvelles de son père. Une chance peut être qu'il se soit un peu pencher sur son cas, car les ennuis et l'envie de la voir trépasser et le rejoindre se faisait de plus en plus présent, sans qu'elle le cherche vraiment. Enfin un peu, mais c'est la guerre, non ?
« -Quand l'esprit est troublé par une force obscure, il est difficile de comprendre de quoi il en ressort réellement. Puis ce qui compte c'est aujourd'hui, demain, pas hier. Pour moi, cette histoire est finie. Elle fait partie du passé. »
La jeune femme écarta d'un geste lent ses mains pour appuyer ses mots. Cela faisait parti du passé. Il n'avait pas à s'en vouloir ni à s'excuser. Elle ne lui en voudrait jamais pour cela.
« -Alors continuons, continuons de nous battre côte à côte. Je veux aussi vous suivre, car je sais qu'avec vous à mes côtés il ne peut rien m'arriver. Que nous serons plus fort. Et que nous y parviendrons. A lutter contre ses envahisseurs. »
Dans sa voix vibrait une grande détermination. Elle aussi se sentait prête à prendre les armes et aller se battre, même si elle n'y connaissait rien, même si au premier coup elle volerait à terre comme une feuille morte balayée par le vent. Mais se terrer, se cacher et attendre, attendre que d'autres se battent pour qu'elle ensuite puisse sortir et prétendre à une victoire lui était une torture.
« -Amyelenor, ne me rejetez pas. J'ai besoin de vous. Pour continuer à me battre, à avancer. »
La jeune femme avait besoin de ces piliers, de ces repères, ces forces qui la faisait avancer et continuer, de se dire que ça en valait la peine. Elle avait déjà perdu Greg et Morgane, Korentin l'évitait comme le Néant, Havard Svenn avait quitté Aigue. Il ne restait que quelques rares soutiens. Personnes très chères à son cœur qui ne se détournaient pas d'elle. Elle ne supporterait pas d'en voir un autre partir. Et pas Amyelenor, il avait tant vécu ensemble, il avait un soutien de poids quand la jeune femme avait tenu la régence du royaume. Il l'avait écouté, il avait rapporté le grimoire et vaincu les force vampirique avec ses hommes pour leur donner cette avance sur les connaissances concernant cette maudite bague.
« -Néant n'est pas assez fort, nous si. Si nous sommes tous côté à côte. »
Dans un dernier regard de désespoir.
« -Protégez moi en ne me fuyant pas. »
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| Sujet: Re: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Sam 16 Aoû 2014 - 14:51 | |
| Il était extrêmement difficile d’accepter des compliments, ou des paroles réconfortantes, lorsque l’on ne s’en sentait plus guère le droit, ni le mérite. Il y avait des années, presque des siècles dans sa façon de voir et de percevoir les choses et le temps, Amyelenor aurait été gonflé de fierté à l’écoute de pareilles paroles, surtout provenant de la Princesse Esmelda. Ce n’aurait pas été de l’orgueil, non, mais plutôt une sorte de joie intense, qui aurait enflammé son cœur de jeune patriote, et de fidèle de la Dynastie Kohan. Une véritable Lame Noire, propre à mettre sa vie en jeu avec joie pour sauver celles de ceux qu’il avait le devoir de protéger. Mais aujourd’hui, son esprit était une forteresse inprenable, et les mots de la Princesse autant de harpons qui ne parvenaient pas à se fixer sur ses murailles, tout juste bonnes à les ébrécher.
Toutefois, une phrase parvint à entamer ses défenses. Il ne l’avait pas fait. Alors, était-ce purement de la chance ? Ou bien devait-il y voir là un signe, un coup de main du destin pour l’aider à ne pas dévier de sa voie ? Le coup qu’il lui avait porté aurait dû être mortel. Et pourtant, la voilà qui se tenait droite face à lui, certes amaigrie, mais néanmoins vive et forte. Oui, Mort l’avait gentiment renvoyé dans son corps, et ne lui avait pas permis de passer de vie à trépas. Ce ne pouvait être une coïncidence. Il y avait forcément quelque chose. En tant que militaire, Amyelenor n’avait jamais cru aux coïncidences. Ses yeux cherchèrent ceux de la Kohan, y cherchant une confirmation et, peut-être, un peu de réconfort pour son esprit troublé. Demain et aujourd’hui… Le passé était du passé… Devait-il fermer son esprit à ces fantômes de son existence ? Amy le savait, il ne parviendrait pas à refermer complètement cette porte sur son existence, mais il pouvait au moins ne plus la laisser grande ouverte. Si cela pouvait lui permettre de rester aux côtés de la jeune femme, son épée brandie à seule fin de la défendre et de la protéger jusqu’à la fin des temps, alors oui, il avait le devoir de s’y essayer, et le devoir de ne pas échouer. Pour autant qu’il s’en souvienne, le Général ne se rappelait pas avoir jamais entendu autant d’émotion dans la voix d’Esmelda. On sentait à chacun de ses mots qu’elle croyait fermement à ce qu’elle disait, et qu’elle cherchait à transmettre, à atteindre, à persuader, avec force et conviction, le message qu’elle lui donnait.
« Puisse le Dracos vous entendre, Altesse, répondit-il enfin en profitant que la Princesse ait terminé sa tirade émouvante. Et puisse-t-il empêcher de nouveau ma main de s’abattre sur vous, car qui gardera le garde, sinon lui ? »
Amy garda par-devers lui ses doutes quant à la réussite de leur cause. Même si affaiblis par deux guerres successives, et par la désertion d’une partie non-négligeable de leurs forces au profit de la Rébellion, les Loyalistes restaient quand même de sérieux ennemis. Mais ils n’étaient rien face à la machine de guerre Alayienne, redoutable et impitoyable. Jusqu’à quel point le courage, la volonté et la détermination pouvaient-ils résister ? Toute lame d’acier finissait irrémédiablement par se briser, après tout.
Avait-il bien entendu ? Une Princesse du Sang Impérial disait avoir besoin de lui ? Que pouvait-elle donc lui trouver qu’elle n’avait pas ailleurs ? Amyelenor ne cacha pas son étonnement. Du reste, comment aurait-il pu ne pas l’être ? Ce n’était pas tous les jours que l’on entendait de telles paroles franchir les lèvres d’une si altière personne. La Princesse tenait-elle tant que cela à lui ? Malgré leurs différences de rang ? Comment se pouvait-il que dans ses yeux dansent tant de sombres sentiments à l’évocation de leur séparation ? La protéger en ne fuyant pas ? En restant auprès d’elle comme il l’avait si longtemps fait ? Serait-ce jouer avec le feu, ou au contraire, suivre la volonté des Esprits d’avoir permis à Esmelda de survivre ? Quel serait le plus grand danger, entre rester auprès d’elle, ou s’en éloigner et la laisser sans défense ? S’il ne pouvait la défendre de lui, au moins pouvait-il la protéger de tous les autres dangers. Oui, il pouvait continuer.
« J’ignore si je pourrais redevenir une Lame Noire après ce que j’ai fait, Votre Altesse, dit Amy en posant un genou à terre et en inclinant la tête vers le sol, le poing droit sur le cœur. Mais aujourd’hui, je répète devant vous mon serment, Altesse, et vous n’aurez jamais épée plus fidèle que la mienne. J’ai failli une fois, mais cette déviance m’a fait prendre conscience… Non, vous m’avez fait prendre conscience à quel point je tenais à vous, continua-t-il en insistant sur le "vous". Alors, si par mon épée, je puis vous protéger de nouveau, je le ferai. » |
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| Sujet: Re: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Dim 17 Aoû 2014 - 15:17 | |
| Oui, elle espérait que le Dracos l'entende et les aide. Aide ses frères d'écailles et leurs liés. Qu'il les aide à trouver leur voix et le repos suite à cette bataille des plus difficile, même si Esmelda se doutait que le plus rude était encore à venir. Car se battre était une chose mais ensuite, reconstruire était encore bien plus rude. « -Vie et Mort doivent nous mettre face à nos destins, nos choix, parfois les plus rudes. Néant cherche à nous diviser. A nous de suivre notre voie et de suivre ce qui nous semble le plus juste. Nous sommes en vie Amyelenor, plus vivants et déterminés que jamais, continuons à marcher ensemble. »La princesse tendit son bras et le posa sur celui du jeune homme. D'un ton qui ne demandait pas de réponse et qui révélait une vérité, elle lui glissa : « -Jamais vous ne me ferez de mal, je le sais, j'ai confiance en vous. »
Et cela était une chose bien rare. Et que cela dure au fil des ans encore plus. La cour, la politique rien de pire pour briser les liens, briser la confiance, mais Amyelenor était de ces personnes constante et fiable, sincère et vraie. Une personne rare. « -Vous serez une lame noire que si votre cœur vous en donne l'envie. Car pour moi, vous resterez toujours ma lame noire. Mon sang n'a coulé que pour renforcer nos liens. Néant n'a rien détruit, il a renforcé. »Esmelda fut touchée par les mots du dragonnier. Rien ne pouvait lui remonter plus le morale. L'appui du jeune homme était un soutien qui lui tenait à cœur. Pas par sa position, mais pour ce qu'il était lui. Son courage, sa détermination et sa gentillesse. Oui, Amyelenor était tout ce qui se rapprochait le plus pour elle d'un ami. Une amitié que la princesse ne pouvait recevoir, mais qu'importe. Les convenances étaient parfois faites pour être brisées. « -Merci Amyelenor. Je vous jure à mon tour de servir au mieux mon peuple et ses habitants, de leur donner sécurité et paix. Mais aussi de vous soutenir dans votre entreprise. »La jeune femme lui tendit la main pour l'aider à se relever. A ses yeux, il n'avait pas à s'agenouiller devant elle pour une telle promesse. Ses mots lui suffisaient, son regard sa simple présence. Puis il était son égal si ce n'est plus. De sa voix douce elle ajouta, déterminée. « -Et je vous protégerai du Néant et de sa volonté de nous détruire, de détruire ce que vous êtes avec Atalos. Dragon et dragonnier, avenir de nos peuples. »La princesse lui fit une révérence et le salua dans les règles protocolaires. « -Je vais vous laisser, vous devez avoir encore tant à faire, mais je voulais m'assurer de votre retour et des liens de notre amitié. »
Un dernier sourire et Esmelda s'en alla rejoindre son amant dans sa chambre. Avait-il réussi à se glisser dans l'ombre de ses appartements. La jeune femme le saurait bientôt allant vivre ce qui serait un sombre futur pour elle. Refermant sur elle la porte de bois, laissant son ami a ses occupations de générale. Mais il fallait que la jeune femme le rassure sur sa position et ce qu'elle pouvait ressentir pour lui. Hj: petite conclusion pour moi mon Lapinou |
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| Sujet: Re: La Lame de la Rédemption [PV Esmelda] TERMINE Ven 5 Sep 2014 - 12:11 | |
| Ils étaient en vie… Ils n’étaient pas morts. Etait-ce cela, le signe qui leur avait été envoyé par les Esprits Supérieurs qu’ils défendaient ? Avaient-ils fait preuve d’une volonté cachée pour les soutenir, empêcher que le pire ne se produise, alors qu’il pouvait être évité ? Les mots que prononçait la Princesse le touchaient au plus profond de lui-même. Marcher avec elle, à ses côtés, derrière elle, devant elle, n’importe où, tant qu’il maintiendrait le danger loin de son Sacré Sang. Mais ce qui le fit se sentir le plus étrangement, ce fut lorsqu’il sentit la main d’Esmelda se poser sur son bras. D’aucuns ne manqueraient pas de hurler au manquement du protocole, et s’il n’était déjà pas aussi troublé, Amyelenor aurait dit à la Princesse qu’il ne méritait pas un tel geste, son sang étant par trop impur, même malgré ses origines nobles, en comparaison de celui des Kohan.
Son regard quitta les yeux de la Princesse, et allèrent se poser sur sa lame noire, dans son fourreau, contre le mur. Se pouvait-il réellement qu’avoir été trempé dans le sang de celle qu’elle était censée protéger, l’avait renforcé ? Son cœur, en tout cas, était plus que jamais loyal envers Esmelda, bien plus qu’il ne l’avait jamais été, si cela était possible. Quel genre de Princesse était-elle, pour ainsi faire un serment à l’un de ses gardes ? Quel genre d’Altesse était-elle, pour lui tendre la main alors qu’il était à genoux devant elle ? Une seule réponse s’imposait d’elle-même : l’Altesse la plus merveilleuse qui soit, une de celle qui ne naissait qu’une fois tous les mille ans, très certainement.
Malgré sa rigueur militaire qui lui hurlait de rester à genoux, et de refuser de salir la main qui lui étaient tendue par son contact, l’amour fidèle et loyal qu’il éprouvait envers cette femme – et une fois encore, ce n’était pas le même amour qui unissait deux amants – lui fit saisir cette main, malgré son cœur qui s’était mis à battre de plus en plus fort à mesure que la conversation approchait de sa fin. Sa Princesse lui pardonnait, et lui faisait de nouveau confiance. Cela n’avait pas de prix à ses yeux. Tout en elle respirait la sincérité, et Amy ne doutait pas qu’elle ferait tout pour tenir ses promesses. A lui maintenant incombait la tâche de le lui permettre en toute sécurité.
Il s’inclina à son tour devant Esmelda, quoique sa révérence fut bien plus profonde, comme il convenait de le faire lorsqu’un membre de la Famille Impériale vous faisait cet honneur.
« Votre Altesse, attendez un instant, je vous prie… dit-il avant qu’elle ne passe le pas de la porte. Aucun mot n’est suffisamment fort pour exprimer ce que je ressens, mais… Merci. Vous me faîtes l’immense honneur de vous considérer comme un ami, et par le Dracos, je vous jure que plus jamais je ne vous abandonnerai. » |
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