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| Ca va me faire plus de mal qu'à toi [PV Achroma]TERMINE | |
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Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Ca va me faire plus de mal qu'à toi [PV Achroma]TERMINE Dim 17 Aoû 2014 - 15:50 | |
| Jamais il n'aurait pensé pouvoir un jour qualifier la dragonne millénaire comme trop lente à son goût. Et c'était pourtant exactement ce qu'il ressentait à l'heure actuelle, tant l'impatience qu'il ressentait semblait devoir devancer toute autre considération dans son esprit. Le plus modeste battement d'aile de l'écailleuse géante les propulsait sur plusieurs kilomètres, le vent lui fouettait le visage et faisait violemment claquer sa cape derrière lui et en contrebas, le paysage défilait à une allure impressionnante. En vérité, il chevauchait certainement la plus rapide créature du continent mais cela ne devait pas suffire à contenter le renégat, lequel ne cessait de s'agiter sur la selle dont était ornée l'armure de la Mère des Tempêtes. Ses lèvres murmuraient en boucle les mots ''plus vite, plus vite'' tandis que son esprit laissait défiler devant son regard absent les souvenirs des récents évènements. Son échec dans sa tentative de récupérer la pierre enterrée, l'humiliation que lui avait fait subir Lorenz en attribuant à un sous-fifre le soin de l'éliminer avant de s'enfuir, la faiblesse qui avait été la sienne lorsque, alors même qu'il tenait le prince vampirique au creux de sa main, il s'était refusé à exploiter cette inestimable opportunité. Et tout cela pour quoi ? Pour épargner les vies d'un vieillard qui était déjà plus proche de la fin que du commencement et d'une jeune fille condamnée à une vie d'esclave sous l'emprise d'un monstre. Le prix n'aurait vraiment pas été si élevé, en définitive, et cette constatation ne faisait que renforcer plus encore la rage qui étreignait le coeur du renégat vampirique, si tant est que cela fut encore possible. A cette pensée, Kylian se risqua même à frapper d'un léger coup de talon le métal de l'armure de la millénaire, comme si ce geste aurait eu le pouvoir de la faire accélérer. Heureusement, Skade n'eut pas besoin de s'arrêter pour s'abreuver, se nourrir ou prendre quelque repos que ce fut, pas plus que son futur dragonnier qui s'était d'ailleurs bien gardé de proposer la moindre halte. Chaque heure comptait, et Dracos seul savait ce que ferait Lorenz de cette pierre soi-disant sans valeur. Au bout d'un voyage qui lui parut interminable, le regard clair du renégat caressa finalement des paysages connus : forêts et collines qui annonçaient l'apparition prochaine des remparts d'Althaïa à l'horizon. En temps normal, Skade déposait et récupérait son dragonnier sur les abords d'un petit lac, hors de vue, à plusieurs kilomètres de la ville pour éviter que les alayiens ne puissent l'apercevoir. Mais pour cette fois, cette fois seulement, Kylian en voulait plus, et en réclama plus. Il fallait que la dragonne le dépose au plus près des entrées d'Aigue-Royale, tant pis pour le risque qu'elle soit aperçue, après tout, on ne concluait pas à la présence d'une cité rebelle enterrée uniquement parce qu'une dragonne aux proportions démesurées se posait quelques instants à l'orée d'une forêt. Skade ne s'était pas même encore tout à fait immobilisée que déjà, le renégat vampirique se laissait glisser au bas de la selle, ne lui accordant pour tout remerciement qu'une brève caresse sur l'énorme museau qu'elle avait approché de lui tandis qu'il lui affirmait :
« Je te retrouve dans quelques jours à l'endroit habituel, prends soin de toi et ne t'en fais pas pour moi. »
Il n'attendit pas même sa réponse pour s'éloigner vers les arbres : elle parlait par la voie de leurs esprits, non ? Elle pouvait donc toujours s'adresser à lui ainsi, pourquoi lui faire perdre de précieuse seconde à se parler face à face ? Peut-être parce qu'il était plus difficile de mentir face à face. Quoiqu'à l'inverse de ce qu'il avait affirmé à sa compagne d'écailles au sujet de diamant de pureté, ce mensonge-ci n'en était pas vraiment un. Mais il ne s'agissait pourtant pas de la plus honnête vérité non plus, puisque l'idée qui avait germé dans l'esprit du renégat peu de temps auparavant ne lui permettait pas vraiment d'affirmer pouvoir être en mesure de jamais revoir la dragonne. Tandis qu'il louvoyait souplement entre les arbres pour se diriger vers l'une des multiples entrées secrètes d'Aigue-Royale, sa main se referma sur les contours rassurant du diamant de pureté : la décision avait été prise, il allait défier Lorenz. Il s'y était préparé, s'était inlassablement entraîné ces derniers mois pour devenir plus fort, plus rapide, plus adroit et plus précis, aujourd'hui c'était fini de fuir, c'était fini d'attendre. Il allait défier le prince, et non seulement allait-il le combattre, mais il allait aussi et surtout le vaincre. Et si Dracos le voulait, il y survivrait. Peut-être. Avait-il peur ? Sans doute un peu, mais il préférait ne pas trop y penser. Il n'avait pourtant pas vraiment peur de son adversaire, si puissant soit-il, pas plus qu'il n'avait peur de mourir. Il avait surtout peur d'échouer, une fois encore. Et si une brève pensée au sujet de la princesse Kohan s'immisça l'espace d'un instant dans son esprit, il l'en chassa tout aussi rapidement qu'elle s'y était invitée. Si cela devait arriver, s'il ne devait pas ressortir vivant de cet affrontement, il aurait tout loisir de regretter que la jeune femme n'ait pu comprendre ses motivations lorsque l'Esprit de la Mort se pencherait sur lui. Quant à Skade... Elle avait vécu 3000 ans sans lui pour seulement quelques mois avec lui, il ne doutait pas qu'elle parviendrait à se débrouiller, elle n'avait pas vraiment besoin de lui. Elle n'avait pas besoin d'un menteur, c'était plutôt lui qui avait eu besoin d'elle. C'était plutôt lui qui s'était servi d'elle. Mais il allait la venger, il allait venger son fils, cela suffirait amplement à lui gagner son pardon, non ? Il l'espérait. De toute façon, il lui faudrait bien s'en contenter, déjà apparaissait devant lui le grand chêne qui tenait lieu de point de repère pour découvrir l'entrée du souterrain dans lequel il s'engouffra après un dernier regard circulaire sur les alentours, pour s'assurer de ne pas être suivis.
Le renégat vampirique franchit les postes de garde sans difficulté, l'anneau de résistance qui lui ceignait le doigt en signe de reconnaissance ayant valeur de garantie sûre au regard des soldats. Lorsqu'il déboucha finalement dans la grotte principale, sa main se referma nerveusement sur son arc tandis que de l'autre, il effleurait l'empennage des flèches qui garnissaient son carquois et vérifiait que son épée coulissait bien dans son fourreau. Restait à trouver Wintel ou à défaut mettre la main sur quelqu'un susceptible de lui donner l'information, en espérant ne pas être arrivé trop tard. Ses pas le menèrent naturellement vers Fort-Espérance : si le prince avait dis vrai sur ses intentions, peut-être pourrait-il l'y trouver. Il s'immobilisa toutefois devant la forteresse pour caresser du regard les murs de l'imposant édifice. Esmelda déambulait-elle en ce moment dans ces couloirs ? Difficile à dire, la belle ne tenait jamais en place. Le vampire secoua la tête pour se reconcentrer, ce n'était certainement pas le moment de se laisser distraire par ses peines de coeur.
Entrer dans Fort-Espérance n'était déjà pas chose facile en temps normal, mais le devenait plus encore lorsque l'on y était plus vraiment le bienvenu. La garde avait bonne mémoire, malheureusement, et s'il avait finalement été innocenté par Korentin, certains murmuraient encore que le vampire n'était pas étranger à la blessure de la princesse. Après tout, il était vampire et beaucoup n'avaient guère besoin d'en entendre plus pour en faire un coupable. Il parvint néanmoins à se faire ouvrir les portes, non sans difficulté mais justifiant de sa présence grâce à la quête des artéfacts qu'avait organisée Korentin et l'état-major de la rébellion. Il s'avança d'un pas rapide dans le grand hall de la forteresse, sous le regard des quelques gardes chargés de surveiller l'endroit. A l'autre extrémité de la pièce, une porte s'ouvrit pour laisser libre passage à une haute silhouette à la longue chevelure immaculée que le renégat vampirique avait déjà eut le ''plaisir'' de croiser par le passé. Leurs regards se trouvèrent à l'instant précis où Kylian s'immobilisait, son visage crispé dans une expression déterminée tandis que ses yeux se fendaient d'un éclat assassin.
« Seithvelj. »
Une voix aux intonations sombres, mélange de constatation et de salutation, avec peut-être une pointe de déception en arrière-plan. L'ancien n'était certes pas Lorenz, mais il n'en était pas moins dangereux pour l'avenir du renégat, son crâne pouvait encore en témoigner. Toutefois, Kylian n'aurait pu espérer trouver mieux pour le renseigner : si une seule personne pouvait savoir où se trouvait le prince vampirique, celle-ci se tenait certainement devant lui. Restait à le lui faire dire, avec subtilité bien entendu :
« Où est Lorenz ? »
Il n'avait pas même pris la peine de voiler la menace dont ses mots étaient chargés : il était illusoire de sa part que d'espérer duper celui qui se trouvait devant lui, autant gagner du temps et aller droit au but. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Ca va me faire plus de mal qu'à toi [PV Achroma]TERMINE Lun 18 Aoû 2014 - 18:25 | |
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Ils avaient enfin remis le bouclier, ou plutôt, il l’avait remis, pour éviter que la princesse n’ait des soucis et parce qu’il n’accordait à la gamine vampire pas plus de considérations qu’à un insecte sur sa chaussure… Certes, il s’était comporté en parfait gentilhomme aussi loin qu’il le fallait, mais ce n’était que par éducation. On traitait une femme avec égard, peu importait qu’on lui trouve l’intérêt d’un vilain mucus ou non. Bref, le bouclier était désormais en sécurité, du moins fallait-il l’espérer. Il n’avait pas eu l’intention de s’attarder après cela, quand bien même passer du temps avec la princesse humaine lui aurait été un véritable plaisir. La fin du voyage avait été plutôt agréable et il avait apparemment réussit à la tirer de sa morosité… une chose dont il se satisfaisait. Un cœur si vaillant et désireux de mordre la vie à pleine dent ne devrait pas être enchaîné par tant d’affliction. Mais cette aide était bien peu de chose, devant la véritable étendue du problème et il n’avait guère besoin d’en connaître d’autres détails. Elle était restée à l’intérieur, avec son cousin et ses dames, ses serviteurs. Lui était ressortit. Ou du moins était sur le chemin. Il avait une entrevue avec Aegle très bientôt et ne voulait surtout pas la manquer. Un de ses chuchoteurs était venu le trouver plusieurs jours plus tôt, à l’occasion d’une halte où les deux femmes regardaient ailleurs et lui avait fait part de la demande de l’ancienne désormais maîtresse des chuchotis. Que voulait Aegle d’ailleurs ? Certainement l’informer au sujet des allées et venues de son elfe qu’il avait fait surveiller, et pourquoi pas des nouvelles de Gloria également ? Ou bien de l’affaire qui concernait Isendal et le souverain humain… Aller savoir, la dame de l’ombre était aussi pleine de surprise que son défunt ami.
Cependant, une surprise l’attendait déjà dans le hall alors que les portes s’ouvraient pour le laisser passer. L’odeur caractéristique et la silhouette n’y trompait pas ? Wallam de retour ici ? Voilà qui n’était pas spécialement une bonne idée de sa part. Il était parti la queue entre les jambes et le voilà revenu plus déterminé que jamais ? Il n’avait pas de quoi être fier pourtant, ce n’était pas lui qui avait rapporté la pierre enterrée. Que venait-il donc faire-là ? Il n’était pas spécialement le bienvenu dans les cavernes rebelles après l’épisode mouvementé durant lequel on l’avait accusé de la tentative d’assassinat sur la princesse Esmelda. Sans parler de la fin de leur petit couple, qui minait tant la jeune femme d’ailleurs… Ce n’était pas difficile à voir. Il s’arrêta face au gamin et l’observa d’un œil courtois mais sans chaleur particulière, ne lui en devant absolument pas la moindre. Le premier mot, ou plutôt le premier nom, qu’il prononça, éteignit quelque chose dans son regard et un puissant sentiment d’ennui s’abattit sur lui. Autant il était évident que Roëric avait appris à manier les vieillards dans son genre, autant il était évident que ce n’était absolument pas le cas de Wallam… Et à l’entendre il était là pour régler sa petite gueguerre avec Lorenz. « Wallam… » finit-il pas soupirer d’un ton qui laissait transparaître tout le bien qu’il pensait de sa question aux allures de charge bovine. « Il se trouve ailleurs. Certainement avec son humaine… La vôtre est également saine et sauve d’ailleurs si cela a désormais la moindre importance pour vous. Ou bien avec sa générale, ou avec ses gardes, ou ailleurs... Entre ciel et terre je dirais, à force de mijoter son sang de dragon, il se sera bien fait pousser des ailes » Il observa la réaction avec un intérêt encore mitigé. Le propre d’un ancien vampirique, c’était qu’il allait chercher l’amusement si on ne le fournissait pas, parfois aux dépends de l’individu en face…
« Elle m’a accompagné dans les galeries et a été d’une aide précieuse afin de récupérer le bouclier du Néant. C’est une femme particulièrement courageuse, vous ne savez pas ce que vous perdez… ou plutôt si, vous le savez mais je n’ai pas l’impression que cela vous affecte énormément. Elle en tous cas ça l’a affecté. Cela dit je ne saurais vous retenir dans votre petite recherche de revanche si importante qu’elle piétine tout le reste. Vous avez envie de jouer les fiers à bras et de mourir jeune ? Allez-y je vous en prie, après tout… » Et sa voix prit un tournant désagréable et sarcastique. « Vous qui êtes si déterminé et si consacré à votre charge de héro prêt à débarrasser le monde du méchant prince noir, vous saurez bien user de votre fidèle instinct pour déterminer où diantre il peut être. Vous verrez, même un mécréant comme moi y arrive, ça ne devrait pas être très difficile »
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| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: Ca va me faire plus de mal qu'à toi [PV Achroma]TERMINE Sam 23 Aoû 2014 - 12:11 | |
| L'intonation pour le moins ennuyée avec laquelle le mage vampirique avait prononcé son nom ne lui avait guère laissé l'espoir d'une réponse. Au mieux, Seithvelj allait passer son chemin en l'ignorant superbement et le renégat n'aurait d'autre choix que de reprendre ses recherches au point où il en était resté... ou de s'attirer l'attention du dragonnier d'une manière ou d'une autre. A cette pensée, ses mâchoires se crispèrent tandis qu'un frisson nerveux venait lui parcourir l'échine, mais celui-ci s'éteignit bien vite lorsqu'à sa grande surprise, le millénaire consentit à lui répondre. Toutefois, cette coopération inattendue se révéla finalement bien plus pauvre que ne l'aurait espéré le jeune rebelle : apprendre que Lorenz n'était pas à Fort-Espérance n'aidait pas vraiment à déterminer où il était, et Seithvelj se plut même à préciser que l'ancestral pouvait bien se trouver n'importe où ailleurs. Ils auraient certainement pu en rester là, d'ailleurs Kylian amorçait déjà un mouvement de recul pour s'en retourner poursuivre ses recherches en d'autres lieux, mais une phrase apparemment anodine retint plus particulièrement son attention : son humaine était également saine et sauve ? L'humaine en question ne pouvait être qu'Esmelda, et s'il n'y avait rien de surprenant à penser que Lorenz avait pu révéler à ses alliés la nature du lien qui existait entre son adversaire de toujours et la princesse des Hommes, il était particulièrement troublant d'entendre le mage millénaire douter de l'intérêt qu'il pouvait éprouver pour le bien-être de la jeune femme. Et plus encore de savoir qu'il avait cru bon de lui préciser qu'elle se portait bien.
Kylian interrompit son mouvement et s'immobilisa, tandis qu'une lueur d'inquiétude nettement perceptible traversait son regard : sur le domaine baptistral, Lorenz lui avait laissé entendre qu'il n'hésiterait pas à s'en prendre à la princesse pour l'atteindre... Mais c'était impossible, jamais le prince vampirique n'aurait commis l'erreur de s'attaquer à une représentante si importante de la rébellion. Pas alors même que la survie des vampires, et donc la sienne, dépendait de l'alliance des trois peuples. Sourcils froncés sur un visage aux traits méfiants, le rebelle se retourna pour venir trouver le regard clair du millénaire et l'interroger d'une voix plus hésitante :
« Pourquoi aurais-je à m'enquérir auprès de vous du bien-être de ... mon humaine ? »
Il avait buté l'espace d'une seconde sur la façon dont il devait qualifier Esmelda devant l'acolyte du prince noir : il lui était difficile de déterminer précisément ce que celui qui se trouvait devant lui savait ou pas, aussi s'était-il contenté d'user des même termes que son interlocuteur.
Cette question, Kylian regretta de l'avoir posée presque aussitôt après l'avoir formulée : il était venu jusqu'ici pour défier Lorenz, le moment était donc plus que mal choisis pour se laisser distraire de la sorte. Cependant, quand bien même la dernière entrevue du couple s'était terminée de façon plus que fracassante, il n'avait pu faire autrement que de s'en inquiéter. Et la réponse que le millénaire lui jeta au visage ne fit que le perturber plus encore : Esmelda l'avait accompagné dans les galeries ? Elle s'était aventurée avec lui dans les profondeurs du royaume vampirique pour l'aider à récupérer le bouclier du Néant ? Cela ne se pouvait pas, c'était juste... trop. Même pour une jeune femme aussi têtue et aventureuse que pouvait l'être sa fiancée. Enfin, son ex-fiancée. Instinctivement, le renégat avait levé la main vers le lien d'amour sans fin qu'il portait encore autour du cou, refermant les doigts sur le bijou qui aurait dû lui permettre de ressentir la présence de la jeune femme où que celle-ci se trouva... du moins, aussi longtemps qu'elle-même porterait le sien. Son visage se décomposa devant la seule conclusion qu'il pouvait tirer du fait qu'il avait été totalement inconscient des déambulations souterraines de la princesse. D'un geste, Kylian arracha le collier et lui accorda un dernier regard avant de le glisser dans une poche de sa sacoche, puis ramena son attention sur le millénaire qui se complaisait alors à lui faire la leçon sur ce qu'il pouvait ressentir ou non.
« Ce qu'il y a entre la princesse et moi ne vous concerne en rien, vous ne me connaissez pas assez que pour pouvoir prétendre savoir ce que je peux éprouver ! »
Et voilà, encore un qui n'avait rien compris : il suffisait de l'entendre pour s'en convaincre, sauf que celui-ci n'avait pas même l'excuse d'être trop jeune ou trop... humain, que du contraire d'ailleurs. Encore un qui ne voyait dans ses actes que le désir de revanche, alors que ... Bon, d'accord, c'était peut-être un peu plus le cas qu'auparavant désormais, mais il n'en piétinait pas pour autant tout le reste !
« Parce que vous croyez vraiment que je vois cela comme un jeu ? Êtes vous donc stupide au point d'imaginer que cela m'amuse d'endosser le rôle qui est le mien depuis mon exil ? Vous pensez que je me vois comme un héros ? Navré de vous décevoir en ce cas, mais il n'en est rien ! »
C'était même tout le contraire d'ailleurs, et la situation ne faisait qu'empirer de jour en jour. Chaque nouvelle confrontation avec le prince exigeait de lui de nouveaux sacrifices, chaque pas que faisait le renégat vers les idéaux qu'il défendait se faisait plus difficile et plus lourd que les précédents. Plus le temps passait, plus son adversaire se renforçait et plus lui-même s'affaiblissait, alors puisque personne ne semblait devoir le faire à sa place, il se devait d'agir tant qu'il le pouvait encore.
« Je ne fais qu'essayer d'accomplir ce que vous, les anciens, n'avez pas eu le courage de faire. Car c'est bien vous et vos semblables qui auriez dû interdire à Lorenz d'accéder au pouvoir, c'est vous qui auriez dû l'empêcher de poursuivre ses ambitions démentes, vous qui aviez le pouvoir de l'arrêter ! Vous étiez plus forts et plus nombreux, mais vous n'avez rien fait ! Vous comme les autres, vous avez baissé l'échine pour vous soumettre : vous aurait-il ordonné d'embrasser ses bottes que vous vous seriez docilement exécuté. Et du haut de vos mille ans, vous vous permettez encore de me juger ? »
Sous l'effet de la colère, il avait resserré un peu plus encore son emprise sur le manche de son arc tandis qu'il poursuivait, totalement insensible aux regards des quelques humains qui allaient et venaient dans le hall non sans garder une prudente distance avec les deux vampires.
« Vous devriez avoir honte d'apporter votre appui à un tueur de dragon alors que vous êtes vous-même dragonnier. En vérité, vous n'êtes qu'un lâche, et votre lâcheté vous rend au moins autant responsable des actes que Lorenz a commis qu'il ne l'est lui-même. C'est... C'est votre faute si j'en suis là aujourd'hui... »
Le jeune vampire cligna des yeux tandis qu'un voile plus sombre venait glisser sur son regard devant cette constatation. Ses mains tremblaient et ses mâchoires lui faisaient mal, jusqu'à ce que finalement, au terme d'une seconde qui lui parut une éternité, il vit son propre bras se tendre en direction du millénaire tandis que l'autre main venait encocher une flèche de lumière sur la corde de son arc. Lui-même peinait à comprendre ses propres gestes tant il était peu sûr d'en être le véritable instigateur, mais il n'en braquait pas moins la pointe de son arme droit vers le front du grand blond avec conviction, à moins d'un mètre de distance. De leur côté, les gardes avaient porté les mains aux poignées de leurs propres épées mais semblaient encore hésiter à intervenir : leurs consignes précisaient qu'ils devaient veiller à empêcher les conflits humain-vampire ou humain-humain, mais la question d'une querelle vampire-vampire semblait plus incertaine.
« Je vous offre l'occasion de vous racheter une conduite, Seithvelj : vous m'accompagnez, ou vous mourrez. »
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Ca va me faire plus de mal qu'à toi [PV Achroma]TERMINE Mar 26 Aoû 2014 - 10:14 | |
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Son regard au fur et à mesure du discourt vomis par le gamin, se fit plus vert et moins bleu, par un subtil jeu d’ombres et de luminosité, ainsi que de sentiments. Un regard dangereux, mauvais et prédateur. Là il ne l’amusait plus, il l’agaçait prodigieusement et il n’avait aucunement l’envie de se laisser un moins que rien se permettre de le menacer. Se fendant d’un rictus agressif qui dévoila ses crocs, il appela la magie en se passant de geste clef et le bond vint seul, parfaitement exécuté. En l’espace d’un battement de cœur humain, il se tenait à quelques centimètres de Wallam, le dominant de sa taille et lui abattant une main sur sa main d’arc. L’autre vint le saisir au col et il le souleva sans le moindre effort, lui faisant quitter le sol comme une simple marionnette, le retenant à hauteur de son visage à lui alors que sa prise sur la main qui tenait le corps de bois de son arc se serrait, broyant l’os du poignet dans sa prise implacable. L’expression de son visage comme un masque de mépris froid, glacé même, il reprit la parole. « Il est quelque peu burlesque de la part d’un vermisseau de ton espèce d’oser me menacer Wallam. J’ai beau être d’une toute autre magnanimité que Lorenz je n’en reste pas moins un vampire. Et un vampire qui pourrait te broyer comme un vulgaire fétu paille. Ce n’est pas un simple jouet comme cet arc qui m’arrachera un frémissement » Sa voix était devenue polaire, dépourvue même de la courtoisie qu’il maintenait souvent. « J’ai comme l’impression qu’il est temps que quelqu’un te remettre les idées en place et puisqu’il semble toujours que je doive me salir les mains à la place des autres soit, je le ferais » Il cessa de serrer le poignet du gamin et lui assena une gifle retentissante, mesurant cependant sa force. Il n’essayait pas de lui arracher la tête non plus, même si, vide comme elle était, il n’en avait pas vraiment l’usage.
« Je vais même avoir l’obligeance de te répondre dans l’ordre, ainsi tu pourras suivre de tes capacités limitées sans avoir à perdre une miette de ce que je peux bien te raconter » persifla-t-il, un moment sardonique avant de continuer. « Je me fiche éperdument de ce que tu peux éprouver. Mais tout ce qui concerne la princesse Esmelda me concerne désormais. Parce que pendant que monseigneur le grand Wallam s’ébattait on ne sait où, quoi que si je le sais, mais la formulation est trop belle, la princesse elle se morfondait, privée de l’amour pour lequel elle sacrifie tant. Elle dépérissait, désillusionnée par le monde alentour, depuis votre séparation et l’odieuse façon dont tu t’es conduit » Il pinça un instant les lèvres avant de poursuivre « Cette femme possède une force morale impressionnante, une noblesse et droiture admirable, un sens de la justice que je respecte énormément. Elle a l’âme d’une souveraine. Et pourtant, elle se complait avec toi. Elle risque son honneur, sa place et toute la rébellion pour toi. Et c’est ainsi que tu la remercie ? Tu es un ingrat de la pire espèce et ne la mérite absolument pas. C’est moi qui l’ai aidé, c’est moi qui l’ai poussé à continuer de vivre et de se battre, alors oui ça me concerne. Et tu as abandonné tout droit de me dire le contraire à l’instant même où tu as abandonné ce que tu aurais dû chérir pour le restant de ton éternité » Nouvelle gifle, tout aussi retentissante, pour ponctuer le tout. Le corps se crispait dans sa poigne mais il ne la relâchait pas d’un centimètre, lui refusant toute tentative de fuite. « Tu pourrais tout aussi bien crever de désespoir que je m’en guignerais parfaitement, mais elle elle m’importe » Comment cet imbécile avait-il pu en arriver là ! Rien que l’idée était ubuesque…
« Ensuite oui, je crois véritablement que tu prends ta petite gueguerre pour un jeu, parce que c’est exactement ce que tu communiques. Mais qui crois-tu être exactement Wallam ? Tu nie ta lubie du héros ? Pourtant regard toi pauvre créature c’est exactement ce que tu produits, l’image fade et banale d’un héros théâtralisé trempé dans un sens du drame proprement insipide… C’est ma faute si tu en es là ? Il ne me semble pas t’avoir poussé au moindre de tes actes. Ils sont de ton fait et uniquement de ton fait à toi. C’est toi qui a décidé de t’opposer à Lorenz, toi qui a fuis également, toi qui parcourt le monde en solitaire, toi qui a abandonné ta promise. Toi et seulement toi, n’ose surtout jamais rejeter le poids de tes actes sur quelqu’un d’autre espèce d’immonde lâche. Tu n’as eu besoin de personne pour te transformer en figure de pacotille sans poids et sans image auprès de ton peuple autre que celui d’un rampant à abattre. Je n’ai eu aucune part dans ce que tu as fait et j’en suis ravi, en avoir eu une m’aurait humilié à vie. T’entends-tu donc ? ‘C’est votre faute’, ‘vous ne savez pas ce que je peux éprouver’, ‘vous croyez que cela m’amuse d’endosser le rôle qui est le mien dans mon exil’… Tu me répugne, à te complaire dans tes soi-disant malheurs, à te lamenter. Es-tu un adolescent humain pour geindre de la sorte ? Tu n’as ni crédibilité ni espoir d’en avoir jamais. Tu t’es même ôté tout droit d’un quelconque jugement sur ma personne ou sur celle de quiconque parmi les vampires si tu en eu jamais le moindre. Toi qui n’a pas même le courage d’assumer tes propres actions, tu crois vraiment être capable de porter regard sur les nôtres ? En cela je crains de le dire, Lorenz te dépassera toujours. Comme à peu près n’importe qui d’ailleurs »
Il s’interrompit, frémissant, alors que l’envie de lui briser le cou le saisissait brusquement. Il se contrôla cependant, refusant au dragon qui se tordait dans ses entrailles le droit d’écharper proprement ce petit impudent. A la place, il continua d’assenner. « Tu as l’attitude d’un enfant et tu es un enfant, avec des perspectives d’enfant. Tu parles de choses qui se sont passées bien avant ta naissance, sans avoir la moindre connaissance sur elles. Sort toi de ton marasme de dramaturge de camelote et essaye d’ouvrir un peu les yeux. Que crois-tu avoir accompli exactement ? Les vampires te méprisent, tous sans exception, ils ne t’écouteront jamais. Tu as gaspillé ta chance comme le débutant que tu es. Au lieu de tenter de survivre à l’intérieur même de l’armée, en travaillant réellement à une amélioration probable, en étant au cœur des évènements et des décisions, au fait des changements d’alliances et de politiques, à traquer les possibles complots, tu t’es exilé, t’ôtant le moindre infime lambeau de pouvoir que tu aurais hypothétiquement pu avoir. Loin des vampires, sans impact, sans existence si ce n’est celle d’un fanion de ralliement pour Lorenz contre toi et tout ce que tu représentes. Quant à l’ouverture des humains à la possibilité de vivre avec les vampires je n’en parle même pas, tu n’y es pas pour grand-chose. Je dirais même que tu nageais plutôt à contre-courant avec ton histoire d’amour, quel que soit sa beauté ou la préciosité qu’elle puise avoir. Mais je n’ai même pas l’once d’un espoir de te voir comprendre ce que je dis. Le devoir est une notion qui t’est désespérément étrangère » Un nouveau rictus menaça de poindre à ses lèvres « Malgré tous ses défauts, Lorenz a fait plus pour son peuple que toi avec ta pitoyable pantomime, et tu peux bien sauter sur l’occasion pour accentuer encore ton drapé de pauvre justicier incompris du reste du monde, il n’en reste pas moins que tu as autant de crédibilité dans ton action qu’un invertébré se réservant la part du lion »
S’il était trop dur et trop critique ? S’il interprétait un peu ? Hm soit peut-être un peu. Et il n’en avait strictement rien à faire. Il le relâcha enfin, le poussant d’une impulsion du poing et l’envoyant s’étaler à plat sur le dos, à ses pieds « Tu me traite de lâche ? Pauvre fou. Et bien je t’en prie, va, va donc avec tes jouets, défier Lorenz, va donc te couvrir une fois de plus de ridicule. Mais ne compte pas sur moi pour t’accorder la plus petite pensée lorsqu’il t’aura réduit à l’état d’esquilles d’os et de chairs carbonisées. C’est tout ce que tu récolteras. Tu peux bien t’auto persuader, n’empêche qu’il n’y a que deux solutions qui peuvent te pousser à faire cela. Soit tu es réellement le pire imbécile que la terre ait portée, et dans ce cas non seulement tu te couvres de honte mais tu couvres également de honte tous ceux qui t’ont jamais soutenu, tu achèves une bonne fois pour toute ton existence et avec elle tes tentatives risibles de devenir autre chose qu’une figure minable ; soit tu as une once, même minime, d’estime personnelle qui ne soit pas dû à tes élans de dramaturge à deux sous et tu sais que quelque chose ne vas pas et ton action est alors guidée par une envie purement suicidaire car tu ne peux plus te regarder dans un miroir… dans les deux cas, tu es un égoïste fini doublé d’un pantin bouffi d’un orgueil immérité. Malgré toute ma critique à ton égard, ta façon de faire avait un reliquat de panache auparavant, aujourd’hui elle est simplement navrante, voir répugnante. C’est cela le grand Wallam ? Le seul à s’opposer à Lorenz Wintel le maléfique prince noir et tueur de dragon ? Bah, hors de ma vue... gamin. Dans ma grande mansuétude je consens à ne pas t’ôter la vie. Peut-être que cela, au moins te fera réfléchir. Si tu n’es pas capable de me tuer moi, quelle chance as-tu contre lui ? »
[HRP : Bon euh j'ai Achro qui a complètement déraillé sur ce coup-là, je pensais pas que ça sortirait aussi... AUSSI XD J'espère que ça t'ira du coup et euh n'hésite surtout pas si tu préfères que j'édite ^^' ]
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| Sujet: Re: Ca va me faire plus de mal qu'à toi [PV Achroma]TERMINE Dim 31 Aoû 2014 - 15:52 | |
| Avait-il sincèrement espéré que le millénaire plierait devant sa menace ? Il n'en était pas vraiment convaincu lui-même. Sans doute un peu, car dans le cas contraire, à quoi cela rimait-il d'agir comme il l'avait fait ? Toutefois, à supposer qu'elle eut jamais existé, cette infime lueur d'espoir s'éteignit aussi vite qu'elle s'était allumée. Aussi vite en fait que l'ancien vampirique comblait la maigre distance qui le séparait du renégat et déviait la trajectoire de son arme. La tension qu'exerçait Kylian sur la corde de son arc se relâcha brutalement et la flèche de lumière fila dans l'air, effleurant le visage de sa cible d'assez près pour en faire trembler une mèche de cheveux, mais pas assez pour ne serait-ce qu'en entailler la chair. L'instant suivant, ses jambes battaient piteusement dans l'air en une vaine tentative de garder contact avec le sol, et une douleur fulgurante venait lui transpercer le bras, au son du craquement des os malmenés de son poignet. Le vampire grimaça, grognant sa colère autant que sa frustration devant son incapacité à se dégager de la prise de son semblable. Seithvelj avait raison en comparant son arc à un jouet, mais qu'avait-il eu de mieux à sa disposition ? Sa magie n'était en rien comparable à celle du mage qui le maintenait en l'air tel un pantin, son épée n'eut pas aidé plus que l'arc et le diamant de pureté ne lui était d'aucun secours contre le millénaire. Voilà exactement la situation en prévision de laquelle il avait espéré qu'Esmelda lui confierait Dévoreuse : la chevalière, elle, lui aurait permis de balayer son adversaire d'un revers de la main. Au lieu de quoi, il se retrouvait désormais à la merci de ses coups, et plus particulièrement même, de ses mots.
La première gifle résonna sinistrement dans le grand hall de la forteresse souterraine. Les rares occupants humains de la pièce avaient pour la plupart quitté les lieux tandis que ceux qui restaient ne dissimulaient que difficilement leur embarras. Une querelle de vampires dans Fort-Espérance, cela faisait désordre, mais les termes de l'alliance tripartite étaient on ne peut plus explicites : Lorenz était seul arbitre dans ce genre de situation et le resterait aussi longtemps qu'elle ne débordait pas sur les représentants humains ou elfiques. A demi assommé par le choc, en partie désorienté par la douleur qui irradiait maintenant son visage pour se répandre progressivement à l'ensemble de son crâne, le renégat vampirique n'écouta, ou plutôt n'entendit, que difficilement les paroles du millénaire. Pourquoi celui-ci se sentait-il à ce point concerné par la princesse ? Et par le Dracos, comment avait-il découvert leur séparation ? Les réponses vinrent lentement se dessiner devant son esprit embrumé, ne soulevant finalement que de nouvelles interrogations dont la principale concernait la nature exacte du lien qui existait entre la princesse et l'ancien vampirique. Kylian n'eut cependant pas l'opportunité de nourrir plus qu'une ébauche d'hypothèse sur le sujet, interrompu qu'il fut dans son raisonnement par une nouvelle gifle tout aussi violente que la précédente, lui arrachant de nouveaux grognements tandis qu'un goût de sang particulièrement désagréable venait emplir sa bouche. Il ne manquerait plus que l'autre lui ait brisé la mâchoire. Au prix d'un effort plus éprouvant qu'il ne l'aurait pensé de prime abord, le pantin rebelle réussit à lever sa main encore valide pour venir refermer les doigts sur l'avant-bras qui le maintenait toujours en l'air, mais fut bien incapable de gagner le moindre relâchement dans la poigne du millénaire. Ses lèvres s'agitèrent tandis qu'il s'efforçait de formuler l'ébauche d'une réponse, mais celle-ci se perdit à demi-hachée par la grimace de souffrance et de fureur mêlées qui déformait ses traits.
Les coups cessèrent de pleuvoir, mais cela ne signifiait pas pour autant que le renégat vampirique en fut épargné. En lieu et place des gifles, c'étaient tout simplement par les mots que l'ancien poursuivit son assaut, brisant méticuleusement l'estime du rebelle, mais restait-il alors seulement quoi que ce fut à briser ? Qui croyait-il être ? Personne, et il n'avait jamais eu l'ambition de devenir qui que ce soit. Que croyait-il avoir accompli ? Rien, et c'était justement cette même constatation qui l'avait poussée à venir jusqu'ici. Alors aussi douloureuses pouvaient-elles être à entendre, les paroles dont il était la cible ne faisaient jamais qu'enfoncer des portes d'ores et déjà ouvertes, ou plutôt, elles achevaient des espoirs déjà morts.
Finalement, Seithvelj le laissa retomber au sol avant d'achever son acerbe monologue. Instinctivement, le vampire grimaçant se redressa à demi et porta sa main valide à son poignet brisé pour mieux évaluer les dégâts : rien qu'un peu de magie et des facultés de régénération vampirique ne pourraient réparer, fort heureusement. A sa propre surprise, la première chose qui s'échappa de ses lèvres ne fut qu'un ricanement nerveusement aigri. Il ne savait pas même pour quelle raison il riait, mais c'était la première chose que les paroles du millénaire avait évoquée chez lui, un sinistre amusement. Portant deux doigts à ses lèvres, le renégat laissa son regard clair contempler brièvement les traces sombres qui les marquaient, puis répondit :
« Épargne moi le couplet de ta grande bonté, Seithvelj, si tu l'étais autant que tu le prétends, tu m'aurais déjà tué. A t'en croire, ce serait la meilleure chose qui pourrait m'arriver, je cesserais de geindre et de me ridiculiser en permanence parce que j'ai eu la folie de croire que je pouvais aider à changer les choses. De plus, tu libèrerais ainsi Esmelda du fardeau d'un amour qui n'est pour elle que torture et sacrifice, alors puisque tu te présentes comme son allié, aide la donc une fois encore. »
Subitement totalement indifférent au sort que l'autre pouvait bien lui réserver, Kylian se laissa retomber sur le dos, les yeux braqués vers le plafond de la salle comme s'il y voyait des images dont il était le seul spectateur.
« Sans oublier le prestige que cela te vaudrait auprès de Lorenz, bien sûr, qu'offre-t-il à celui qui lui ramènera ma tête désormais ? Me tuer serait lui rendre un plus grand service que tu ne sembles le croire, certains jouets sont plus redoutables que d'autres... Si Esmelda ne m'avait pas tourné le dos comme elle l'a fait, je me serais fais un plaisir de te le démontrer. »
Lentement, le renégat se redressa, puis se releva prudemment pour ramener son regard de sévérité et de haine mêlées vers le millénaire.
« A moins que cela ne soit justement la véritable raison pour laquelle tu te proposes de m'épargner ? Quel effet cela fait-il de voir un vermisseau, un gamin, un pauvre fou, un misérable insecte, j'en passe et des meilleures, oser dire non là où tu n'as pas eu le cran de le faire ? Il t'est facile de me critiquer, je suis peut-être bien tout ce que tu décris, certainement même, mais puisque tu sais tant de choses, dis moi donc quelles autres solutions s'offraient à moi ? Plier l'échine comme les autres, suivre Lorenz, me rendre complice de ses projets déments et regarder faire sans rien dire ? Caprice de héros, complexe du justicier incompris, dramaturgie insipide ou pure folie, appelle cela comme tu veux peu m'importe, mais je ne pouvais pas me taire. Tu es peut-être capable de sacrifier les vies d'innocents pour faire avancer ta cause, mais ce n'est pas mon cas, ça ne le sera jamais. Entre l'exil et la collaboration forcée, j'ai fais mon choix, je ne prétendrais pas qu'il fut le bon, mais je sais au moins qu'il n'était pas plus mauvais pour autant. Alors ne me fait pas l'injure de croire que je me lamente sur mon sort, car en vérité je l'accepte et je le porte tel qu'il est. »
Après tout, s'il ne s'était pas rebellé et exilé, il n'aurait jamais rencontré Esmelda ou en tout cas, pas de la manière dont il l'avait rencontrée ; et si cette partie de sa vie avait connu la fin que l'on savait, il ne la regrettait pas pour autant et continuerait même de la chérir jusqu'à son dernier souffle, si tant est qu'il put se permettre cette expression.
« Tu m'as demandé ce que je pensais avoir accompli, mais je ne t'ai pas attendu pour me poser cette question, encore et encore, et c'est justement parce que je suis arrivé aux mêmes conclusions que toi que je suis venu jusqu'ici aujourd'hui. Je ne tire aucune fierté de mes actes, à peine ais-je été capable de survivre à mon exil, et jamais je n'obtiendrais le moindre résultat en continuant ainsi. Pire encore, je finirais par faire tuer ceux qui me sont chers, mais j'en suis conscient et je ne tolèrerais pas que cela puisse arriver. C'est pour cela que je vais tuer Lorenz, lui ravir le titre de prince, et me faire entendre des vampires. Je leur parlerais dans le seul langage qu'ils semblent capables de comprendre, celui de la force et de la violence. Et j'y parviendrais, Seithvelj, parce que je suis le dragonnier de la matriarche : la Mère des Tempêtes elle-même m'a choisi pour être son élu. Tu voulais du poids, tu voulais une image, tu voulais de la crédibilité et de la puissance, en voila plus que tu n'en verras jamais. » |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Ca va me faire plus de mal qu'à toi [PV Achroma]TERMINE Lun 1 Sep 2014 - 19:21 | |
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S’il eut une réaction, ce ne fut rien de plus qu’un regard de pierre sans la moindre douceur et sans cette politesse qui l’accompagnait pourtant toujours. Fils de la noblesse Glacernoise il en avait un sens singulier mais non moins aiguë, et le fait d’avoir derrière lui le poids de plus de mille années de vie n’aidait en rien à le défaire de cela. Ancien, il n’aimait pas que l’on vienne lui manquer de respecter. Mais, individu avant tout, il n’aimait pas ce genre d’individus… Kylian Wallam était marqué et ce définitivement du sceau de l’imbécile finit. Et le voir ouvrir encore une fois le gouffre burlesque qui lui servait de bouche n’aidait en rien à améliorer son image. Diantre. Ce gamin ne savait pas quand il devait se taire. Parce que là, présentement, la seule action logique aurait été de se taire. N’importe quel autre ancien l’aurait étripé dès qu’il aurait émis son premier borborygme. Il avait une chance de cocu d’être tombé sur lui entre tous et Dracos… sa patience serait vraiment sa perte. Lui-même ne savait pas du tout comment il s’y prenait pour parvenir encore à garder une once de calme face à un vermisseau aussi méprisable. Avec une moue qui découvrit à nouveau ses crocs, il finit par décocher avec sarcasme. « Diantre. Wallam a une illumination. C’est vrai gamin tu as raison, si j’avais de la bonté d’âme à gaspiller sur ta personne je t’aurais tué et ôté de ce marasme de stupidité qui croupis entre tes deux oreilles. Mais hélas je n’en ai pas la moindre. Je n’ai absolument aucune raison de vouloir te tuer moi-même, du moins aucune suffisante. Je n’aime pas me salir les mains et je n’aime pas gaspiller ma magie… Et puis après tout, que pourrais-je faire de plus ? Tu t’ais tué tout seul. Tu n’as ni crédibilité ni image, tu n’as plus rien que tes propres délires pour toi. Qu’est-ce que ça me vaudrait de te sortir de ça ? Je me fiche du prestige… Non je pense que je vais te laisser t’humilier encore un peu » Son regard sembla flamber un instant, eau et poison, feu grégeois consumant tout sur son passage. « Mais laisse-moi seulement te pointer un petit détail du doigt, histoire de t’éclairer sur un fait avant que tu n’ailles te vanter de ta nouvelle amie auprès de ton bourreau. Tu n’es pas lié. Et lorsque tu le seras ? Il suffira à Lorenz d’un croc du dragon pour te tuer toi… et elle en même temps. Un dragon meure avec son dragonnier Wallam, vous n’y couperez pas. Et peu importe sa puissance, elle ne l’empêchera pas. Alors avant de porter votre lien en étendard tu devrais réfléchir un moment à cela… enfin si réfléchir est réellement dans tes capacités, j’en doutais déjà avant mais plus ça va et plus je suis effectivement persuadé que tu es dépourvu de cette capacité basique » S’il le méprisait ? Oui et ouvertement en plus de cela, son discourt l’avait assez bien prouvé d’ailleurs.
« Tu vois la grande différence entre toi et moi Wallam, c’est que moi je ne ressens aucunement le besoin de me justifier auprès de mes détracteurs. Tu n’as aucun droit de jugement sur moi et aucune idée de ce dont tu parles alors au final… pourquoi m’en ferais-je, de ton avis ? Toi en revanche… Pauvre petit garçon, mais tu essaierais donc de te prouver à mes yeux ? Cela dit je veux bien comprendre » Son ton se fit un instant paternaliste et moqueur « Je suis un père vampirique, bien évidemment que tu veux te prouver à mes yeux » Oh il se moquait ! Il se moquait et ne pensait absolument pas cela, mais c’était trop tentant, il avait accroché la tête de la conversation et la gardait. « Tes paroles ne font qu'appuyer mes dires et je n’ai plus rien à y ajouter. Tu as eu ta leçon gamin, va donc et fait en ce que tu veux. Va donc te couvrir de honte ou ramper dans un trou fétide qu’en ai-je à faire ? » Il eut un soupire aussi sarcastique que théâtrale « Ah… me voilà si désappointé. Je devrais prendre soin de la princesse après ta mort » Il susurra, de manière à ce que seul Wallam l’entende. « Mais je suppose qu’après s’être contenté d’une pareille vermine je ne devrais pas avoir grand mal à la satisfaire… à moins bien sûr que son chevalier défroqué ne se décide à faire demi-tour de sa mission suicide pour rester en vie. Mais à le voir, on dirait que ce n’est pas le cas. Tant pis. Elle n’y perd pas au change fort heureusement » Avec un sourire crochu qui n’était pas de son habitude, il assena « L’amour a ses raisons que la raison ignore mais on peut faire changer un cœur d’avis…. Adieu donc, Kylian Wallam, que ta mort soit pleine de souffrance, qu’elle soit à la hauteur de ta bouffonnerie… et peut-être que j’en tirerais un reliquat d’amusement » Bon certes... il n'en pensait pas un mot, mais il escomptait que cela fasse effet. Il n'en avait aucun doute à vrai dire et c'était donc très bien. Il eut un geste nonchalant de la main et contourna le tas informe qu’était le gamin pour poursuivre sa route comme si de rien n’était. En ce qui le concernait, il en avait fini avec lui…
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| Sujet: Re: Ca va me faire plus de mal qu'à toi [PV Achroma]TERMINE Sam 6 Sep 2014 - 12:46 | |
| Un dragon meurt avec son dragonnier. Ces mots en particulier heurtèrent la conscience du futur lié de la Souveraine des Nuées plus violemment encore que n'avaient pu le faire les précédents assauts verbaux de l'ancien vampirique. S'ils se liaient effectivement l'un à l'autre, suffirait-il vraiment à Lorenz de le tuer pour le voir emporter avec lui la dragonne millénaire ? Non, cela ne se pouvait pas. C'était tout à la fois trop horrible à concevoir, trop de responsabilités à assumer, et même trop injuste. Si tel était bien le cas, Skade l'en aurait certainement informé lorsqu'ils avaient évoqué cette possibilité pour la première fois, c'était un trop grand risque pour elle que d'aller conditionner son existence à celle d'un bipède. D'autant plus à celle d'un misérable renégat vampirique dans son genre. Non, il refusait de le concevoir : Seithvelj ne cherchait qu'à le rabaisser, à noyer le peu d'estime qu'entretenait encore le jeune vampire, à briser ses derniers espoirs, il ne pouvait que mentir. Et pourtant, en dépit de sa volonté de croire le contraire, Kylian ne parvenait pas à totalement s'affranchir de l'idée que l'autre ne faisait qu'énoncer une vérité qui lui avait jusqu'à présent échappé. Une vérité qui remettait certains évènements, et surtout certaines décisions, en question.
Figé dans une immobilité pensive, le renégat vampirique maintenait son regard furibond braqué vers les pupilles aux reflets d'acier de son aîné. Il était plus qu'évident que son interlocuteur s'amusait à ses dépends, mais il n'en abandonnait pas pour autant cette intonation dangereuse dans la voix. Kylian essayait-il vraiment de se justifier devant le millénaire ? Il n'en avait pas l'impression mais d'un autre côté, lui qui était venu jusqu'ici à seule fin de défier Lorenz une fois pour toute se retrouvait à s'expliquer et à défendre ses choix, aussi indéfendables pouvaient-ils être au regard de l'ancien. Cette constatation le désarçonna plus qu'il n'aurait voulu l'avouer : il ne savait plus que penser ni quelle conduite tenir, et sa main vint instinctivement enserrer les contours du diamant de pureté qu'il portait autour du cou, sous sa chemise, comme si ce geste devait avoir le pouvoir de le rassurer et de le confirmer dans ses décisions. Il devait tuer Lorenz, le diamant l'y aiderait. Seithvelj ne savait pas, il ne comptait pas. Mais ce que l'ancien semblait toutefois avoir nettement compris, c'était comment tirer sur la corde sensible du renégat qui lui faisait face. Prendre soin de la princesse ? La satisfaire ? Faire changer un coeur d'avis ? Il n'en fallait guère plus pour insuffler au rebelle l'intense désir, pour ne pas parler d'un besoin viscéral, de se jeter à la gorge du misérable qui osait lui tenir pareil discours. Avant même d'en prendre conscience, il avait déjà fait un pas en avant et porté sa main encore valide à la garde de son épée, mais l'infime reliquat de raison qui subsistait encore dans son esprit embrumé par la rage parvint à se faire entendre au prix d'un ultime effort. Un tel assaut était voué à l'échec, l'ancien le balaierait d'un revers de la main comme l'insecte qu'il était : tant sa magie que ses siècles d'entraînement physique lui permettaient de surclasser aisément le renégat, dans quelque domaine que ce fut.
Mâchoires serrées à l'en faire souffrir, le regard chargé d'une haine flamboyante et la main toujours crispée sur le manche de son épée, Kylian s'immobilisa. De son côté, Seithvelj jubilait : il ne faisait aucun doute que son petit discours n'avait eu pour seul but que de provoquer un peu plus encore le courroux du jeune rebelle, et ce dernier n'était pas seulement tombé dans le panneau, il s'était littéralement jeté dedans tête la première. Le pire était sans doute qu'il en demeurait pleinement conscient, mais ne parvenait pas à se défaire de cette colère bouillonnante qu'il sentait rugir au travers chacun des pores de sa peau.
« Je n'ai aucune intention de rester en vie, Seithvelj, et je n'ai plus aucune raison de le rester désormais. Je vous remercie de m'avoir alerté sur le danger que je faisais courir à ma future liée, c'est un grand service que vous m'avez rendu. Je vais mourir, même un imbécile dans mon genre peut le comprendre, mais je puis vous garantir que je vivrais suffisamment longtemps pour m'assurer que vous me précéderez devant l'Esprit de la Mort. C'est de m'avoir toujours sous-estimé qui vaudra à Lorenz de tomber devant moi, c'est de me sous-estimer qui vous vaudra d'en faire autant. »
Il en resta là, ne s'abaissant pas même à suivre du regard la haute silhouette de l'ancien qui s'éloignait sans plus lui accorder d'attention. Ses menaces devaient sonner creux aux oreilles du millénaire, mais qu'importe, la chute n'en serait que plus dure. Dévoreuse au doigt, le rapport de force s'inverserait et alors Seithvelj aurait tout loisir de regretter sa soi-disant clémence. Sans un mot, Kylian récupéra son arc et quitta la forteresse rebelle à son tour. Il pouvait encore trouver et tuer Lorenz : avec le diamant, il avait toujours ses chances face au prince vampirique, mais cela ne lui suffisait plus désormais. Il voulait plus, beaucoup plus. |
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