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Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE

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MessageSujet: Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Icon_minitimeMer 19 Mar 2014 - 18:25

Cela faisait quelques jours maintenant qu'Aldakin avait quitté Gloria. Les négociations avec le nouvel empereur des Hommes avaient été menées à bien et en dépit de quelques accrochages somme toute bien naturels, le Prêcheur considérait l'issue de la réunion avec satisfaction. Certes, Armanda était alors encore bien loin d'égaler la splendeur passée d'Alayia, mais les accords qui avaient été signés seraient des plus profitables au continent. Le Passeur rêvait encore de gloire et de pouvoir, ses ambitions personnelles dévorantes ne laissaient guère de place à la ferveur religieuse mais ce changement viendrait bien assez tôt. Pour l'instant, l'Esprit Unique réclamait des fidèles, toujours plus de fidèles, et la libre circulation qu'avait proclamée le souverain impérial ouvrait désormais de nouvelles possibilités pour l'orateur en chasuble. Les régions situées au sud de la Wylorel notamment, avaient jusqu'à présent été épargnées par la conquête Alayienne et quantités de villes ou villages y demeuraient encore résolument tournés vers les Sept Parjures. Autant dire qu'il s'agissait là d'un terrain fertile pour les saintes paroles du grand prédicateur.

Aldakin et sa suite parcouraient donc les routes du sud, colportant de bourgs en cités leur foi. Conformément aux accords établis, les citoyens restaient libres de choisir le culte qui leur convenait et le Prêcheur veillait d'ailleurs scrupuleusement à ce que les épées demeurent aux fourreaux. Avec l'autorisation officielle qui leur avait été procurée, la violence n'était quoiqu'il en soit plus nécessaire, après tout, la seule chose qu'eut jamais réclamée Aldakin n'était-elle pas qu'on écouta ce qu'il avait à dire ? La plupart du temps, sa seule éloquence suffisait à instiller le doute dans les esprits les plus résistants, la guerre n'avait jamais été qu'une conséquence du déni formel avec lequel avaient été reçus les envoyés du Néant et non une volonté de leur part.

Sous la lueur orangée du soleil couchant, les six cavaliers menés par le général Alayien atteignirent bientôt une petite bourgade isolée baptisée Roncefranche, du nom de la rivière qui la traversait. Quelques centaines d'âmes tout au plus peuplaient ce tranquille hameau de campagne dont les habitants vivaient essentiellement du travail de la terre. Le centre de la vie citadine se situait dans l'auberge du village, lieu de passage de nombres de voyageurs.
Les cavaliers dirigèrent prestement leurs montures vers l'établissement qui leur servirait de gîte pour la nuit à venir et mirent pied à terre à quelques pas seulement de la façade du bâtiment, tout de pierre et de bois. De l'extérieur, l'on pouvait entendre des cris et des chants joyeux. Le regard noir du Prêcheur s'attarda quelques instants sur le panonceau mentionnant le nom de l'auberge : la Belette Sifflante, titre aux côtés duquel figurait un dessin représentant l'animal en question. L'un des membres de l'escorte se proposa de conduire les chevaux aux écuries tandis que le reste de la petite troupe franchissait la porte de bois qui les mènerait à l'intérieur, Aldakin en tête.

L'irruption du grand chauve encapuchonné et de ses hommes fut saluée d'un silence glacial, les rires et les chants semblant se taire d'un commun accord tandis que des regards au fond desquels pouvaient se lire tantôt la curiosité, tantôt la peur ou encore l'animosité, dévisageaient anxieusement ces visiteurs que l'on devinait sans mal indésirable. Calmement, le Prêcheur s'avança dans la salle pour se présenter devant le comptoir. De son côté, le tavernier, un colosse moustachu aussi grand que l'était l'impassible général, sembla subitement fort affairé à nettoyer chopes et plateaux, au point de ne visiblement pas trouver l'occasion de regarder en direction des nouveaux venus. Au bout de quelques instants, la voix dénuée de la moindre étincelle de chaleur du prédicateur rompit le lourd silence qui s'était installé :

« Nous souhaiterions... »

« Je n'en ai plus, essayez le patelin d'à côté. »

« Je vois. »

Imperturbable, Aldakin glissa une main sous sa chasuble, s'attirant par là-même des regards inquiets. Combien ici auraient parié chaque pièce de leurs maigres économies que le sanguinaire alayien ferait jaillir une épée pour trancher la tête du courageux aubergiste ? Probablement trop. Au risque de les décevoir, ce fut pourtant une bourse confortablement alourdie d'or que le général exhiba et laissa retomber sur le comptoir.

« Je disais donc que nous souhaiterions passer la nuit dans votre établissement. »

A en juger par le regard que posait désormais le tenancier sur le petit sac de cuir, l'argument du Prêcheur semblait avoir trouvé davantage de considération.

« C'est dix... non, quinze pièces la nuit... Chacun. »

Soit approximativement trois fois le prix qu'il devait demander aux Armandéens, mais en l'état, il s'agissait probablement là déjà d'un considérable effort de sa part. D'ailleurs, il ne fallut pas longtemps avant qu'une voix ne s'exclame derrière eux pour s'insurger devant le comportement de l'aubergiste.

« Ce sont des Alayiens, Marcus, ils n'ont rien à faire ici. On ne veut pas d'eux chez nous. Qu'ils retournent d'où ils viennent. »

Lentement, Aldakin poussa la bourse de cuir sur le comptoir en direction du grand moustachu tout en lui proposant de se payer puis se retourna pour darder son regard vide sur l'assistance.

« Nos intentions à l'égard de votre peuple ont toujours été pacifiques, jeune homme. Depuis trop longtemps, vos vies reposent sur le mensonge et la tromperie, nous apportons la vérité. Pourquoi refuser d'admettre que nous sommes venus vous aider ? »

L'individu qui s'était précédemment exprimé se redressa, un jeune garçon d'une vingtaine d'années tout au plus, avant de s'avancer d'un pas décidé en direction de ceux qu'il considérait encore comme des envahisseurs. Son attitude, son regard, jusqu'à sa voix même, tout en lui n'était que défi.

« Peut-être parce que mes deux frères ont laissé leurs vies dans la guerre que vous avez provoquée ?! »

« Regrettable, vraiment. Vos frères ont malheureusement payés le prix de la folie d'un homme : en préférant la guerre à la négociation, l'empereur Gregorist a fait beaucoup de tort à son peuple. Ces temps sont désormais révolus néanmoins, son successeur s'est montré autrement plus clairvoyant et ... »

Il n'eut guère l'occasion de poursuivre plus avant, dans le fond de la salle, une voix féminine venait de s'exclamer à son tour tandis qu'une discrète silhouette se redressait avec brutalité, faisant basculer la chaise sur laquelle elle se tenait. Les évènements semblaient devoir prendre une tournure des plus intéressantes...


Dernière édition par Aldakin du Néant le Mar 22 Avr 2014 - 21:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Icon_minitimeVen 21 Mar 2014 - 23:41

C'est l'esprit encore plus embrumé qu'Esmelda reprit sa route. Sa rencontre avec la vampire et cet enfant... La princesse ne savait plus trop sur quel pied danser ni même où vraiment aller. Devait-elle rentrer ou bien continuer ? Serait-elle plus utile auprès de sa famille ou bien auprès de la Horde qui aidait le peuple des humains de façon plus directe. Mais rentrer ne serait-ce pas un échec ?

Plus rude que les tergiversations d'une princesse déchue, d'une jeune femme qui se cherche, le froid de l'hiver piquait au vif le visage de la princesse. Une chance la pluie se faisait discrète depuis quelques jours, mais c'était pour laisser place à un vent frais et glacial qui tiraillait les entrailles.
Avançant toujours un peu plus vers l'est, évitant les chemins, Esmelda était épuisée et au bord de la fatigue physique, voir mentale. Manger peu et des baies n'aidait en rien tout comme dormir à même le sol ou protéger dans des recoins d'arbres à l’abri de prédateurs. Rien n'a voir avec la vie de luxe à laquelle elle était habituée ni même à la vie sommaire mais confortable et sécurisante de Aigue Royale. Mais le jeune femme se devait d'avancer. Combien de temps encore.

Il s'en était fallut de peu qu'elle se fasse arrêter par un groupe de soldats de l'empire. Non pas qu'ils l'aient reconnu, elle ne leur en a pas laissé le temps, sa capuche recouvrant bien sa chevelure et son visage. Bien caché, au chaud. Mais justement, et qu'elle fasse demi tour soudainement devant eux lors de la traverser d'une route plus large et commune paraissait suspect. Il y avait de quoi.
Mais le Dracos semblait avec elle, encore une fois ou bien l'esprit de la mort qui veillait sur elle. Alors qu'elle allait traverser un cours d'eau, un filet d'eau qui courait dans les vastes plaines, la jument grise, celle qu'elle avait vu chez les elfes se dressa devant elle, fouettant l'air avec ses sabots. Esmelda qui priait de trouver une solution pour s'en sortir sans le moindre mal, la voilà qui apparaît venue de nul part face à elle. Cette jument l'avait suivie ? C'était enfuit de chez les elfes, pour venir vers le sud est du pays ? Étrange en tout cas, le belle pommelée semblait vouloir la sauver de ce pétrin et une chance. Car la jeune femme ne se sentait pas de couper à travers le petit cours d'eau, certes, peu profond mais assez vif. Elle n'en n'avait pas la force et les soldats se rapprochaient bien vite alors la force de leur jambes bien musclées. Esmelda se hissa sur la jument, et mêla ses mains dans sa crinière et serra ses jambes pour ne pas tomber, sans selle pas évident et encore moins quand la petite étoile prit le galop pour fuir bien loin sur un terrain escarpé.

La cavalcade ne se fit pas sans quelques glissades le long des flancs de la belle jument, mais la princesse tint bon, s'accrochant à la crinière. Les soldats loin semés grâce aux pas puissants de la petite jument dans l'eau qu'elle semblait survoler comme si celle-ci l'aidait au lieu de l'entraver comme les soldats dans l'eau.

Au bout de deux heures de chevaucher, la princesse fatiguait et somnolait à moitié sur sa monture. Une chance pour elle, les pas de sa monture la menèrent vers une auberge. Esmelda pourrait se reposer, la jument aussi. La bâtisse se trouvait poser vers une route qui la traversait d'est en ouest, elles arrivant vers le sud, par la campagne. Un hameau sur la route de Lyssa ? Ou bien vers Gloria ? Esmelda ne le savait pas vraiment, elle ne reconnaissait pas les lieux. Et encore moins le hameau.

La jeune femme y entra, dans l'espoir de pouvoir se reposer un peu. Les regards se tournèrent vers elle, une jeune femme seule. Étrange. Mais elle fut servit avec politesse, discrétion, et même si on la regardait de travers, chacun continua ses petites affaires faisant mine de l'oublier tandis qu'elle mangeait enfin à sa faim. Un met certes pas digne du palais, mais mangeable et appréciable. La jeune femme pouvait enfin se poser et souffler un instant. Elle était entrain d'hésiter à passer la nuit ici, entre le sentiment d'un besoin urgent de faire une bonne nuit et l'insécurité de se retrouver dans un lieu fréquenté.
Insécurité qui s'accentua quand entra de nouveaux arrivants. Il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaître son ancien tortionnaire et sa capuche refit vite surface sur sa tête. Non par tous les Esprits que faisait-il là ?? Quel piège !!!! Quelle poisse !! Un peu de réconfort pour quelles souffrances. Si elle ne disait rien, se faisait petite peut être que... Surtout que les aubergistes ne semblaient pas enclin à lui faire une hospitalité des plus joviales. En cet instant, elle eut un élan de gratitude pour cet homme. Puis pour l'homme qui refusait de voir les alayens dans l'auberge. La jeune princesse aimât encore plus son peuple en cet instant. Mais quand le prêcheur commença à parler, Esmelda sentit ses muscles se contracter et l'envie de lui balancer son ragoût à la figure s'intensifier. Mais la goutte d'eau fut quand il s'en prit et attaqua son défunt frère. Dans un geste non contrôlé, la princesse s'était levée, raclant sa chaise au sol et la laissant tomber dans un bruit sourd. Les poings serrés sur la table, elle ne pouvait pas laisser ses assassins de malheur s'en prendre à Gregorist, quitte à se faire reconnaître, quitte à regretter, mais jamais par le Dracos jamais, elle le laisserait remettre les meurtres des alayens sur son frère.

« -La folie d'un homme dites vous ? Qui a ordonné de tuer les infidèles comme vous nous appeler ? »

Esmelda insista sur le nous, ceux qui avait le courage de leur résister. Avec force et vigueur La jeune femme continua, la mâchoire fermée :

« -Sûrement pas le défunt empereur qui préféra que son peuple choisisse le libre arbitre et la croyance en des esprits multiples et les bienfaits de ma magie, que d'un esprit étriqué qui ne voit que ce qui l'arrange et annihile les populations, comme il l'a sûrement fait avec vous. »

La tête baissée, les yeux rivés sur la table, elle poursuivit, se retenant de dire ce qu'elle pouvait bien penser du successeur de son frère. Énervée oui, mais pas sotte pour insulter en public l'empereur en fonction, aussi factice soit-il.

«-La folie est venue avec vous, et vous continuez à distiller votre poison et vos soit disant sainte parole...pure perte de temps. Les humains d'Armanda sont nés libres et ils le resteront.»
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MessageSujet: Re: Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 15:24

Le masque de granit qu'était son visage laissa transparaître l'ombre fugace d'un sourire en coin devant l'apparition de la jeune princesse humaine. Aldakin n'était pas de ceux qui croyaient au hasard, chacun de ses actes, chacune de ses décisions découlaient d'une volonté de Néant. Son corps n'était qu'instrument au service de l'Unique, c'était à l'omniscience d'un Esprit Supérieur qu'il devait d'avoir mené ses pas jusqu'à cette auberge où s'était réfugiée la demoiselle et c'était encore à sa foi qu'il devait d'avoir prononcé précisément les mots qui l'avaient poussée à se dévoiler. Le regard sombre, dénué du moindre sentiment, vint trouver les prunelles enflammées de l'impertinente pour la toiser de sa hauteur.
Derrière le général alayien, des mains se hâtèrent aux fourreaux de leurs épées mais d'un signe, Aldakin interrompit ces gestes belliqueux tandis que sa voix froide et monocorde, chargée d'assurance, s'élevait pour saluer cette intervention aussi inattendue qu'opportune :

« Bonsoir, princesse... »

Le calme avec lequel il avait parlé contrastait étonnamment avec les réactions que ces simples mots provoquèrent, des regards étonnés se tournèrent vers la frêle demoiselle à demi-dissimulée sous une cape trop grande pour elle et vêtue comme l'aurait été une vulgaire rôdeuse. Des mots furent échangés à voix basse, parmi lesquels pouvaient aisément se faire entendre les termes de traîtresse, assassin ou encore recherchée et même récompense. Evidemment, en cinq mois, l'empereur en place avait largement eu le temps de convaincre l'opinion publique de la traîtrise des rebelles et de faire savoir à tout noble citoyen de l'empire que leur capture serait généreusement récompensée. Que ce soient par fidélité envers la couronne ou simple cupidité, la plupart des occupants de l'auberge semblaient désormais considérer avec un intérêt renouvelé la discrète silhouette qui s'était ainsi dévoilée aux regards. L'un d'eux, plus téméraire que les autres, esquissa même le geste de se lever dans l'intention évidente d'arrêter la demoiselle mais s'interrompit devant l'autorité du Prêcheur :

« Restez assis je vous prie... Nous n'en avons pas terminé. Vous ne voudriez pas nous interrompre. »

L'homme sembla hésiter un instant mais obtempéra finalement en grommelant. La récompense n'était visiblement pas suffisamment élevée que pour l'inciter à s'opposer à la volonté d'un Serviteur de l'Esprit Unique mais les regards envieux qu'il dardait sur la demoiselle laissaient clairement comprendre qu'il n'avait guère l'intention de la laisser filer et attendrait patiemment son heure.
Considérant l'incident clôt pour l'instant, Aldakin ramena son attention sur la princesse et reprit tranquillement :

« Il semblerait que vos nobles paroles ne puissent satisfaire les appétits de chacun ici bas, et que toute liberté a son prix, y compris la vôtre. »

Ou l'art de ramener sur terre une jeune femme aux envolées fort peu raisonnables. Agir comme elle l'avait fait manquait clairement de discernement et le lui faire remarquer ne pourrait que la déstabiliser. S'emparant agilement de l'occasion qui lui était donnée de faire fléchir plus encore les consciences, le Prêcheur répliqua finalement aux mots de la princesse :

« La terre d'Armanda était déjà souillée du sang d'innocents bien avant notre arrivée, l'auriez vous oublié ? Les maux dont vous nous accusez ne sont qu'héritage de votre passé : avant que l'Unique n'apporte la paix et la sécurité, les humains d'Armanda naissaient libres d'êtres trompés par des esprits mensongers, libres de mourir pour abreuver de sang une race prédatrice et sanguinaire, libres d'être sacrifiés sous les regards désintéressés d'elfes imbus d'arrogance. »

Ecartant les bras pour prendre à témoins les occupants de l'auberge, il poursuivit :

« Depuis l'arrivée au pouvoir du nouvel empereur Fabius, qui eut encore à souffrir des tourments de la guerre ? Combien de villages eurent à souffrir des armées vampiriques ? La paix et la prospérité, l'émancipation et la souveraineté des Hommes sur le monde, à la place qui est la leur, voila ce que nous vous avons apporté. Est-ce réelle injustice que d'attendre en retour fidélité et dévotion ? »

Aucun ne lui répondit, pas même le jeune homme qui était intervenu quelques instants plus tôt. Le trouble se lisait désormais sur son visage, ses frères avaient effectivement perdu la vie sous les lames alayiennes, mais n'avaient-ils pas été les premiers à dégainer l'épée ? Le bras du prédicateur se dirigea vers le garçon pour le désigner au regard de tous :

« Approche. »

Indécis, l'humain sembla hésiter quelques instants mais l'assurance et l'autorité qui se dégageaient du Prêcheur vinrent finalement à bout de son appréhension. S'il demeurait méfiant, le jeune homme avança toutefois de quelques pas incertains pour venir se placer devant Aldakin, jusqu'à ce que ce dernier put finalement lever les bras et venir poser les mains sur les épaules du garçon, en un geste protecteur. Plongeant son regard ténébreux dans celui qui le dévisageait maintenant avec un mélange de crainte et de curiosité, il annonça :

« Tes frères ont péri d'avoir levé leurs armes contre les serviteurs de l'Esprit Unique. Pervertis par les mensonges des sept Parjures, ils se sont dressé contre Lui et en ont subis les conséquences. Mais Néant est pardon, sache le. La mort n'est pas une frontière pour son pouvoir, accepte de te soumettre devant son avènement, sers le avec humilité et loyauté... Peut-être te rendra-t-il ces frères qui t'ont été injustement enlevés... »

Une lueur nouvelle sembla éclairer le regard chargé d'espoir du jeune homme qui ne tarda pas à fléchir une jambe pour s'agenouiller silencieusement, tête basse, devant la haute silhouette du Prêcheur en chasuble.
Satisfait, Aldakin se détourna pour s'approcher de la princesse, conscient que cette petite démonstration ne pouvait guère l'avoir laissée indifférente. D'un geste poli, il l'invita à s'asseoir tandis qu'il s'attablait lui-même à proximité.

« Prenez donc un siège, à moins que vous ne souhaitiez encore vous soustraire à ma compagnie ? Je regrette que nous n'ayons eu davantage de temps pour discuter lors de notre dernière entrevue mais si je dois en juger par les réactions que nous avons pu observer, il serait malvenu pour vous d'essayer de fuir à nouveau... »

L'insondable visage pivota un instant en direction du rustre qui avait voulu appréhender la princesse et les surveillait encore du coin de l'oeil avant de détourner le regard devant celui du Prêcheur.

« Vous devriez apprendre à modérer vos réactions, dans votre propre intérêt. »
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MessageSujet: Re: Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 21:21

Esmelda ne dit rien en laissant parler l'homme, regardant la réaction des uns et des autres sans broncher ni ciller. Mais à l'intérieur son cœur battait à la chamade et la jeune femme sentait le chaud lui frapper le visage avec violence. Dans quel bourbier s'était-elle mise? Un beau, et pas de vampire pour la sauver. Et en plus, elle devait écouter les inepties déblatérées par cet homme sans scrupules et usant de la violence pour parvenir à ses fins. Que les Esprits l'emportent. De sa voix tremblante, elle laissa peu à peu son totem la guider sur un ton plus sûr.

“Je n'en ai jamais douté, je fais confiance à mon cher cousin pour cela, mais si le prix est celui de libérer mon peuple de son ignorance volé, alors j'en accepterai les conséquences.”

En effet, si elle devait être prisonnière ou mourir pour son peuple, alors elle accepterait cette fin. Il n'y en aurait pas de plus belles que celle de mourir pour son peuple et les siens. Mais que ce prêcheur se justifie et montre ses actes comme bienfaiteurs et avec l'assurance de détenir la vérité, elle ne pouvait le laisser dire.

“-Chercheriez-vous à me dire que vos actions sont donc justifiés, car il y a de nombreux siècles, la guerre avec les vampires fit rage, qu'elle refaisait surface? Que cela justifie votre action? Les Humains n'ont nul besoin des vampires pour souiller la terre du sang de leur veine. Ils n'ont nul besoin non plus d'un prêcheur leur voilant la vision et embaumant d'un brouillard leur esprit par des paroles saintes, mais qui les mènent vers leur pertes.”


Quel manipulateur! Il était pire que Wintel qui au moins avait la décence de ne pas voiler ses attentions et frapper en face, alors que lui embobinait avec des paroles.

“-L'Unique n'apporte qu'une vison formatée d'un Esprit unique qui refuse de voir le bien fondé et la puissance de la différence, de la multitude de personnalité. Les humains naîtront demain avec la simple possibilité de vénérer et de vivre pour un esprit absorbeur d'énergie et de vie. Oh je suis bien d'accord avec vous. La magie ne fait pas tout, la magie peut corrompre, mais les paroles encore plus.”

Quel esprit étriqué au final. Une seule voie imposée alors que chacun avait le droit à la différence.

“-Et nous ne vivons pas pour satisfaire les elfes, mais pour nous. Vivre en osmose avec les autres signifient aussi les respecter: qualités et défauts. Et si vous vous en souciez bien plus ne prenant pas à parti l'impureté de la magie peut être le comprendriez-vous. S'abreuver du sang et s'abreuver de l'esprit pour vous, qu'est le pire au final? La violence d'un acte ou la fourberie de vos paroles.”

La facilité de parler du problème vampirique. Comme si les humains les avaient attendu pour chercher à les vaincre. Esmelda était sûre d'une chose, les alayens ne s'en sortiraient pas mieux que les autres.

“-Là encore vous mentez, ne vous octroyez pas des victoires qui sont fausses. Plus de raides vampiriques, il n'y en a plus depuis des mois, bien avant l'ascension de Fabius, et maintenant, le peuple humain vit dans la peur des soldats de l'empire, et des vôtres. L'oppresion du peuple muselé par la peur, est-ce là votre perception de la paix et la tolérance. Nous n'en avons donc pas la même signification?”

Les négociations avaient au moins eu cet avantage.

“-Lui rendre ses frères. Car vous pouvez défier la Mort elle même? Prouvez-le, rendez-lui ses frères sur le champs. Tel quel. Comme il les a quitté. Si l'esprit de la mort est venue leur offrir un baiser finale, leur âme est auprès de ceux qui nous ont quitté. Aussi dur soit la réalité pour les vivants, aussi pénible soit la solitude de notre cœur, rien ne permet de faire revenir les morts.”

Qu'il le fasse, là devant elle, pour qu'elle puisse y croire. Qu'il fasse revenir les morts et là il aurait son attention. Là, elle chercherait à comprendre. Pour Gregorist. Pour qu'il revienne mettre l'empire sur le bon chemin. Pour que son frère soit près d'elle, que tout redevienne comme avant.
D'un signe de tête, la princesse déclina l'invitation. Elle se méfia de cet homme et préféra garder ses distances.

“-Je ne partirai que si vous usez de nouveau de la violence sur moi. Après tout voilà la seule façon que vous aviez de tenir face à une femme. La frapper. Précepte du Néant aussi?”

La princesse ne put s'empêcher de sourire quand il évoqua son tempérament.

“-Je suis connue pour être d'un tempérament bien loin de la sagesse que l'on demande à une princesse. Je pense qu'il est bien trop tard pour que cela change.”

Et c'était aussi une des raisons pour laquelle, elle était appréciée de son peuple. Il y a aussi de nombreuses choses que vous ignorez sur moi cher prêcheur du Néant. Mais peut être s'apercevrait-il plus tard des autres atouts de la jeune Kohan.
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MessageSujet: Re: Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Icon_minitimeSam 29 Mar 2014 - 14:07

Un léger froncement des sourcils, si léger qu'il en demeurait presque imperceptible, fut le seul signe de sa contrariété devant la réaction enflammée de la princesse. Un tempérament loin de la sagesse, les mots étaient bien choisis pour décrire la façon dont réagissait la jeune femme. Ne voyait-elle pas les regards avides tournés vers elle ? Ne voyait-elle pas que ce peuple qu'elle chérissait tant la considérait en ce moment comme une vulgaire bourse d'or ? Ne voyait-elle pas que la seule chose qui les empêchait encore de se saisir d'elle pour en faire leur prisonnière et livrer la traîtresse à leur empereur était justement celui qu'elle craignait le plus ? Douce ironie que celle-là, par ailleurs.

« Il n'est jamais trop tard... »

Se redressant sur la chaise qu'il occupait, le Prêcheur posa un instant les mains sur la table avant de les retourner pour en présenter les paumes vides au regard de la jeune femme. Ses armes étaient demeurées attachées auprès de sa monture, sous la garde d'un soldat. Il n'en aurait pas besoin ici, son escorte suffisait à dissuader les éventuelles tentatives belliqueuses et à supposer que cela ne fut pas encore suffisant, les capacités que lui procuraient Néant faisaient de lui un adversaire infiniment supérieur à n'importe quel humain ici présent.

« Votre coopération sur le domaine baptistral était nécessaire, je regrette que la manière douce n'ait trouvé écho auprès de vous mais n'oubliez pas, princesse, que vous fûtes la première à faire usage de la force... »

Lui n'avait finalement fait que répliquer à l'agression dont il avait été la cible, si sa captive avait alors consenti à accepter de le suivre docilement, comme il le lui avait demandé, il n'aurait pas eu besoin de l'assommer à moitié pour obtenir gain de cause. Aldakin laissa son regard sombre soutenir l'éclat des prunelles de la princesse tandis qu'il apportait réponse à la requête qui lui avait été présentée.

« Dans vos croyances, rien ne permet de faire revenir les morts, princesse, dans vos croyances. La nuance est importante. »

Le Prêcheur savait pertinemment le sort qu'avait trouvé le propre frère de la princesse et c'était d'ailleurs en parfaite connaissance de cause qu'il avait abordé le sujet avec le jeune homme contestataire intervenu un peu plus tôt. Il savait alors que la jeune femme les écoutait et qu'elle ne manquerait pas de réagir à ces mots, avec dédain et provocation, certes, mais toute fugueuse qu'elle avait été, elle n'était parvenue à totalement occulter cette infime lueur d'espoir qui avait teinté ses paroles. Une première faille dans le mur de son esprit, une première faiblesse dans l'arrogance de sa ferveur, un premier regard vers un culte qu'elle méprisait ou du moins pensait mépriser. C'était la seule chose dont avait besoin Aldakin : une première prise. Une opportunité d'instiller le doute, d'entretenir l'espoir et de progressivement faire vaciller des convictions. Le temps ferait ensuite son office, mais encore fallait-il installer l'idée que ce frère qu'elle pensait perdu ne l'était peut-être pas totalement.

« Le mort n'est qu'une preuve de plus de l'égoïsme dont font preuve les esprits que vous vénérez, une preuve de plus du mépris qu'ils ont à l'égard de votre foi.
Je ne peux ramener les frères de ce jeune homme sur simple commande, cette bénédiction est celle de l'Unique et dépendra de la ferveur avec laquelle notre ami le servira.
»

Le prédicateur à la chasuble porta les mains à son visage pour laisser retomber sa capuche sur ses épaules et ainsi découvrir son crâne rasé.

« S'il vous faut une preuve, néanmoins, la voici : l'homme qui se tient devant vous et vous parle en ce moment, princesse, est déjà mort il y a bien longtemps, sur des terres lointaines, victime de la trahison de ces mêmes esprits que vous vénérez aujourd'hui et qui, un jour prochain, vous trahiront de la même manière à votre tour. Seule ma foi en Néant m'a préservé des abîmes de l'autre monde, l'Unique m'a ramené d'entre les morts pour récompenser ma dévotion et me faire don de la vie éternelle. Priez la Vie. Priez la Mort. Aucun ne vous rendra votre frère, ils resteront sourds à vos suppliques et aveugles devant votre chagrin.. Priez Néant, et c'est à une oreille attentive que vous vous adresserez. Si votre foi est à la hauteur de votre requête, peut-être pourrez vous un jour serrer de nouveau votre frère dans vos bras... Et je peux vous y aider... »

Lentement, Aldakin se releva pour s'avancer vers la silhouette de la princesse qu'il dominait alors de toute sa hauteur.

« Pourquoi nous voir comme des ennemis ? Lorsque nous sommes arrivés, les vampires pillaient vos terres et massacraient votre peuple, nous les avons repoussés dans leurs grottes et avons ramené la sécurité dans bien des villages. Bientôt, nous les exterminerons. Bientôt, les enfants n'auront plus à craindre s'endormir dans leur lit, les épouses n'auront plus à craindre voir leur mari quitter la sécurité du foyer. Les villes qui nous ont ouverts leurs portes n'ont jamais eu à en souffrir, pourquoi le culte d'un esprit qui protège et récompense ses adeptes serait-il pire que le culte d'esprits arrogants et méprisants ? La magie n'apporte avec elle que dépendance et soumission, qu'ont fais les elfes pour aider les hommes lorsque la guerre ravageait vos campagnes ? Ils sont restés simples spectateurs, laissant à votre peuple le soin de mourir pour eux, alors dites moi donc en quoi ces lâches mériteraient votre pardon ? En quoi méritent-ils le respect des Hommes, alors qu'eux-même ne vous respectent pas et ne voient en vous qu'un peuple primitif, barbares indignes de leur présumée sagesse ? »

Le Prêcheur écarta légèrement les mains, sûr de son fait, avant de proclamer :

« Il n'y a nulle fourberie dans mes paroles, seulement la vérité. Une vérité qui n'est certainement pas facile à entendre, mais qui se devait d'être dite. »
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MessageSujet: Re: Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Icon_minitimeDim 30 Mar 2014 - 16:20

Il était sérieux? Il l'avait attaqué parce qu'elle aussi? Première fois qu'on la trouvait menaçante. Elle avait presque envie de lui dire merci.

"-Vraiment? Je pense dans ce cas que vous et moi n'avons pas la même notion de premier et de violence. Mais qu'importe le sujet n'est pas celui-ci. Non, c'est celui de vos éludations quand à mes demandes. Parler, parler. Je n'ai rien contre, bien au contraire Prêcheur Alayen. Mais il faut parfois faire preuve de faits concrets."


La princesse fit un pas en arrière quand l'homme vint vers elle. Esmelda n'avait pas oublié les coups sur son corps. La violence dont il avait fait preuve. Elle avait commencé? Peut être mais il avait cherché à l'empêcher d'être libre. D'une cage à une autre. Elle n'en voulait plus. Plus de liberté, et que de la violence, il y avaitde quoi fuire.

"-Je puis dire tout comme vous de nombreuses choses, tout aussi irréel et demain me faire porte parole de cette nouvelle vision. Je pourrais tout comme vous dire que l'Esprit de la vie, de la mort, de l'Océan ou du feu ont posé sur moi un regard bien veillant et que je suis protégée de leurs bras. Je peux partir parcourir l'empire en allant de villes en villes chantant l'importance de la magie. Elle ne corrompt guère plus que l'appat du pouvoir, de la gloire, de l'argent. Ne suis-je pas bien placée pour le savoir? La magie est bienfait, elle guérit, elle aide à soulager, à mettre au monde, elle n'est pas plus néfaste que les armes que vous portez. Comme toute chose, tout dépend de ce que l'on cherche à en faire. Une épée peut servir à vaincre une corde rude, une hache du bois pour l'hiver, un arc aidé à se nourir, la magie à soulager les maux de la vie quotidienne."

Pourquoi à ses yeux n'était-elle que méfait? Elle ne corrompait rien, la magie était juste...là. Symbole de vie, guère plus menaçante qu'un fou furieux avec une lance de pointe.

"-Vous pouvez voir le mal dans la magie si par le passé les votre en ont subit les méfaits. Je vois les méfaits de vos paroles, car elle met ce territoire à feu et à sang, qu'elle impose et décide de suivre un chemin unique, là où je ne veux voir que libre arbitre, de la part des Esprits, mais surtout de nous même. Nos choix ne sont dictés que par nous, nos choix, nos décisions, bonnes ou mauvaises, qu'importe, elles nous permettent d'avancer par nous même."

Le petit oiseau continua d'exposer un fait indéniable, tout en ne baissant pas ses yeux ambrés du regard de prêcheur. Fière, avec un applomb qui revenait au fur et à mesure des mots.

"-Et la mort n'est que le cycle naturel de la vie. Pourquoi la craindre, la pleurer, elle soulage des mourrants, clos une vie bien remplie, là encore quand elle survient trop tôt c'est le fait de la violence, de ce que l'on en fait. Les soldats sont morts en combattant, par la violence, l'envie de pouvoir des uns, la cupidité des autres. Je le condamne tout autant."

Pourquoi lui aussi avait une haine et une peur de la mort. Aussi triste soit-elle, aussi rude, aussi injuste et révoltante, la mort c'était...la vie. La raison pour laquelle ont y tenait tant.

"-Vous étiez mort, je puis vous croire, après tout les vampires de part leur malédiction ont aussi bravé la mort et sont capables tout comme vous de parler, réfléchir, agir. Mais je pense qu'un homme comme vous peut comprendre que je puis dire la même chose. Que mon enveloppe fut celle d'une ancienne princesse et que je suis revenue grâce à la magie des esprits. Je vous demande une preuve. Car je me demande, est-ce là votre seul argument? Se servir de la peine et du chagrin, du deuil afin que nous rejoignons vos rangs. Asticieux, mais faible, êtes-vous revenus en étant le même. Et ne me dites pas que vous êtes là en une version plus parfaite de votre ancien vous. Ces jeunes gens, comme des milliers d'autres ne veulent pas une copie des leurs, ils veulent leur famille."

S'il pouvait faire revenir Gregorist, est-ce que c'est son frère qu'elle aurait en face d'elle? Ou une copie? Juste son enveloppe? Elle ne voulait pas une forme physique, mais son frère. En entier.

"-Mais je pense hélas que nous aurons encore un désacord sur votre arrivée. Certes les vampires pillaient et massacraient les miens, je ne le nie pas. Mais vous n'êtes en rien venus comme le Sauveur abreuvant Armanda de paix. Les vampires ne sont nullement repartis se terrer dans leurs souterrains. Désolée de vous décevoir. Autant le prince noir vous à méjuger autant vous faites de même. Quand à nos générations futures, elles seront unique comme votre façon de penser. Je veux dire, ils seront forcés à penser que d'une façon, uniforme."

Et cela la princesse ne changerait pas d'avis sur cela, la liberté de penser, d'aigir, et ce prêcheur et ses paroles n'étaient qu'unique justement. Mais cela ils l'étaient tous, mais tous ces uniques faisaient un tout, un beau tout différents.
Mais surtout, Esmelda ne comprenait pas sa haine pour les autres esprits. Les alayens avaient besoin d'un être pour guider leurs pas? Ils ne pouvaient pas marcher seul.

"-Votre propre haine envers nos esprits ne veut pas dire que nous le percevons de tel. Peut être qu'ici sur cette terre cela nous convient de ne pas avoir affaire à eux et que l'on apprécie d'avoir notre libre arbitre. Vous êtes arrivés ici en conquérant cherchant à imposer votre parole, ce qui au passage pour moi est synonyme de violence, mais avez-vous cherchez à comprendre notre culture."

La princesse ajouta, certes, un peu dépitée, mais qu'importe c'était une réalité et pourquoi la changer? Pourquoi imposer là aussi sa façon de voir à un autre peuple.

"-Quand à votre discours sur les elfes, excusez votre redondance, nous commençons à le savoir, mais savoir accepter le pacifisme et l'inertie des elfes, c'est accepter l'autre. Je pense que nous avons aussi des points négatifs, et est-ce pour autant que nous devons totalement changer de façon de penser?"
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MessageSujet: Re: Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Icon_minitimeJeu 3 Avr 2014 - 21:10

Depuis la première fois que son regard obscur s'était posé sur elle, dans la salle du trésor du palais impérial de Gloria, Aldakin avait pressenti chez la princesse un caractère obstiné doublé d'un attachement profond à ses croyances. Elle lui avait apparu comme une femme d'espoirs, aussi insensés ceux-ci pouvaient-ils paraître, et elle le lui confirmait maintenant avec force conviction : même après que son statut de princesse ne lui fut plus reconnu que par quelques rebelles avide de semer le trouble, elle conservait l'arrogante assurance qui avait été la sienne sur le domaine baptistral. Admirable, d'une certaine manière, mais qui n'en rendait la mission du Prêcheur que plus difficile. Plus implacable également. L'aveuglement et l'entêtement dans lesquels s'enfonçaient la princesse ne permettaient plus désormais au général Alayien de nourrir l'espoir qu'il put jamais parvenir à lui faire entendre raison : aussi douloureuse serait cette évidence, il se devait bien de concéder que rien ne pourrait plus ramener cette âme perdue sur le chemin de l'Unique.

Avec des gestes lents et maîtrisés, Aldakin ramena ses mains à hauteur de ses épaules pour relever sa capuche sur son crâne, écoutant d'une oreille distraite les élucubrations de l'hérétique jeune femme. Il baissa ensuite lugubrement la tête, fermant les yeux tandis que ses lèvres fines s'agitaient pour murmurer des mots qu'il ne prononçait pas véritablement.
La princesse se tut finalement, peut-être avait-elle finalement épuisé ses réserves de paroles impies et n'avait plus rien à dire, peut-être était-elle simplement intriguée par le comportement de son interlocuteur et prenait lentement conscience de la situation dans laquelle elle s'enlisait peu à peu.

Le grand alayien en chasuble releva soudain son visage pour poser son regard teinté de vide absolu sur la silhouette de la demoiselle tandis qu'il prononçait, à voix haute cette fois, les derniers mots de ce qui se révéla finalement être une prière :

« ... et ceux qui ne peuvent être sauvés, ceux là seront brisés. »

D'un mouvement rapide et félin, le Prêcheur combla la distance qui le séparait encore de la princesse pour venir se placer juste devant elle, son corps effleurant le sien alors même que l'étau puissant de ses doigts se refermait sur la gorge gracile pour maintenir la jeune femme en place. Il serrait avec juste assez de force pour l'empêcher de se dégager sans pour autant l'étrangler, quand bien même il aurait maintenant été difficile pour elle de se faire entendre. Hormis quelques chaises s'écartant brusquement pour s'éloigner de la haute silhouette du général, il n'y eut guère de réaction dans l'auberge. Les regards qui pesaient sur eux se firent néanmoins beaucoup plus inquiets mais la menace de l'escorte armée du Prêcheur se révéla suffisamment dissuasive que pour convaincre chacun de tenir sa place. Du moins pour le moment.

Aldakin approcha doucement ses lèvres de l'oreille de la jeune femme pour lui murmurer avec un ton froidement menaçant :

« Lorsque l'on se prétend protégé des Esprits, princesse, il est plus sage de s'en remettre à celui qui vous viendra effectivement en aide. A cet instant, où se trouvent les bras de vos esprits protecteurs ? Constatez vous même, celui que je vénère m'a accordé le pouvoir de mener à bien la mission qui m'a été confiée, là où les couards que vous continuez d'adorer vont vous regarder mourir sans même prendre la peine de le déplorer. »

Le Prêcheur éloigna un peu son visage pour ramener son regard sombre vers les prunelles ambrées de sa captive, poursuivant avec méthode, chacun de ses mots tombant l'un après l'autre avec la fatalité d'une lame s'abattant sur le cou du condamné :

« Parlez donc de liberté, alors que votre propre frère vous a échangée aux elfes comme il l'aurait fait d'un vulgaire bout de viande. Parlez donc de vérité, vous dont la vie n'est que mensonges et tromperies... Il n'est de pire asservissement que celui basé sur l'illusion d'une liberté aussi factice. »

Sans relâcher la prise qu'il maintenait sur la gorge fragile, Aldakin amena son autre main se saisir du poignet délicat sur lequel était visible un discret tatouage qui n'avait pas pour autant échappé à l'attention du Serviteur alayien, poignet qu'il vint alors porter à hauteur de leurs regards :

« L'Esprit de la Mort... Il vous imprègne, je peux le percevoir, est-ce pour cela que vous ne craignez pas de mourir ? Noble sentiment, mais ne pensez vous pas, princesse, que si Néant à pu arracher mon âme aux griffes de la mort pour me confier un nouveau corps, l'Unique peut tout autant empêcher la vôtre d'y trouver la paix ? L'errance sans fin et solitaire dans l'immensité désolée du plan astral... Voilà qui serait peut-être une preuve suffisante à votre goût ? Une preuve qui vous épargnera d'encore douter de la toute puissance de l'Aîné Véritable ? »

D'un geste ferme, il contraignit la princesse à s'asseoir sur une chaise toute proche avant de finalement consentir à la relâcher, ramenant le bras de le long de son corps tandis qu'il poursuivait toujours avec ce même ton froidement détaché :

« Quant aux vampires... N'ayez crainte, ils disparaîtront en même temps que s'éteindra la magie qui les anime. Vous auriez pu en être la témoin si seulement vous aviez pris la peine d'écouter, si seulement vous aviez appliqué vos propres conseils et aviez pris la peine de comprendre notre culture, car alors vous auriez accepté... Vous auriez accepté que seule la volonté de Néant justifia passé, justifie présent et justifiera avenir... »

Tout en parlant, le grand prédicateur s'était avancé, posant une main sur l'épaule de la demoiselle tandis qu'il contournait la chaise sur laquelle elle reposait et venait ainsi se placer derrière elle. Son autre main vint se placer sur l'autre épaule, de sorte qu'il lui était facile de la maintenir fermement assise.

« L'Empereur Fabius accueillera la nouvelle de votre mort avec satisfaction... Ce ne sera pas mon cas. J'ai fais preuve de patience et de compréhension envers vous, princesse. J'ai tenté de vous éveiller à la réalité d'un monde trompeur mais la sentence qui est la vôtre aujourd'hui ne consigne que mon échec. »

Un silence, puis la conclusion :

« Je suis désolé... »

D'un instant à l'autre désormais, Aldakin refermerait sa mortelle étreinte sur le mince cou qui se briserait sans heurt sous la force de ses mains, gratifiant ainsi l'hérétique demoiselle de la douceur d'une mort rapide et sans douleur, fauchée sans même qu'elle put se rendre compte de ce qui lui arrivait.
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MessageSujet: Re: Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Icon_minitimeVen 4 Avr 2014 - 23:26

Il semblait que le prêcheur ne soit plus enclin à répandre la bonne parole, mais la violence. Et pour changer sur elle. Il était bien plus aisé de faire taire les plus faibles que de se frotter aux plus forts. Était-ce une leçon qu'il en avait tiré lors de leur défaite au domaine des baptisrels ? Sûrement. En plus l'alayen était lâche. Qu'importe, Esmelda n'avait pas peur de mourir. Plus de souffrir et de faire souffrir les siens. Korentin avait besoin d'elle pour rebâtir l'empire, pour chasser l'usurpateur, et protéger son peuple. Mais ne le faisait-elle pas là d'une certaine manière ? Kylian lui en voudrait, mais leur chemin semblait prendre une voie différente. Il avait son amitié pour la dragonne maintenant et sûrement de nombreux projets pour son peuple à lui, maintenant qu'il avait une alliée de taille.
Face à lui, Esmelda faisait office de petit oiseau sans défense face à un tigre toutes griffes dehors. Elle fit un pas inutile en arrière tandis qu'il serrait autour de son cou délicat sa large main doté d'une force déterminée à la faire taire. Mais tant que le souffle de vie brillerait en elle, la princesse déchue ne se tairait pas.

« -Ne le soyez pas. »

Souffla-t-elle dans un murmure le souffle venant presque à bout. La main du prêcheur se desserra un instant alors qu'il venait d'un coup de resserrer sa main. Il laissait les dernières paroles au condamné.

« -Vous venez juste de prouver aux yeux des Humains que lorsqu'on s'interroge sur votre culte on ne récolte que la mort, la violence, le mépris de la différence ou de l'indifférence. Vous qui prêchez une nouvelle façon de penser, l'abandon de soi pour croire cette Unique, qui chercher à éveiller les consciences, je venais à chercher à comprendre et vous allez me tuer. Me tuer pour avoir osé poser des questions, pour avoir oser vous contredire et ne pas vous suivre aveuglement. N'oubliez pas une chose prêcheur du Néant, autant vos idéaux de penser, vos croyances sont ancrés en vous, autant ils le sont en chacun de nous d'une manière différentes. Et seul la peur vous donnera de nouveaux adeptes. Mais tous n'auront pas peur. Je ne suis que la première qui ait osé vous contredire. Les autres viendront. Cela va bien au delà de ce que je suis, princesse, rebelle, Kohan. Mais cela vous dépasse. Un jour peut être vous comprendrez.»

Car les alayens arrivaient en conquérant amenant avec eux la guerre, une de plus, la chute de l'empire des Hommes et l'avènement d'un nouvel empereur qui avait durcit les lois. Normal en temps de guerre, sûrement, mais les accords de paix avec les alayens, synonyme d'envahisseurs et causes de la guerre, rajoutait un traumatisme et un désarroi, une perte de repères dans le peuple humain. Il ne fallait pas sous estimer le peuple dormant. Esmelda savait que Fabius le voyait comme des rustres sans cervelles, incultes. La noblesse suivrai ce qui l'arrangeait. Tout bénef pour lui. Ou pas. Car à la différence de la noblesse, la population humaine n'avait plus rien à perdre, elle.

La princesse ne cillait pas face au prêcheur, même si son cœur battait à toute vitesse contre la paroi de son corps. La chaleur de ses joues lui montait jusque dans ses tempes. L'air lui faisait mal à la gorge à chaque respiration, mais la jeune femme restait calme. Était-ce comme cela quand on allait mourir ? Etait-on plus serein, acceptant les choses, sans bronché ? Personne n'était là pour le lui dire.

« -Je n'ai pas besoin de la présence des Esprits, de la Mort pour accepter et guider mes pas. Je la fais de mon libre arbitre, par moi même, comme un être doté d'une conscience. Comme tout humain ici présent. Alors allez-y, vos menaces ne me font pas peur, ni l'errance dans un plan astral, car si mon âme ne se repose pas auprès de la mort, elle ne cessera de chercher un moyen de vous nuire. Et j'y parviendrai. Je ne laisserai personne s'en prendre à mon peuple, même si pour eux, je suis une traître. Car la réalité des choses est autre et la vérité éclatera au grand jour dans l'avenir. La peur là aussi les fait suivre la voie la plus logique, celle qui prône la paix et l'ignorance, mais là aussi certains n'auront pas peur de chercher la vérité.»

Car il y en aurait toujours un pour chercher à comprendre, pour crier à l'imposture, pour poser des questions, pour ne pas suivre aveuglement, comme elle. Et laissant palpiter dans sa voix son totem, elle insuffla force et conviction à ceux qui en doutait encore dans cette auberge aux allures miteuses, perdues au centre est de l'empire, au milieu de nul part. Loin et proche de la capitale, assez pour être loin de l'empereur et assez proche pour en connaître les informations et nouvelles lois promulguées.

« -Je me suis promis de guider les Humains dans un monde de paix et si pour ça je dois mourir, alors ne soyez pas désolé. La mort peut parfois bien plus servir que la vie. »

Et cette promesse, elle se l'était faites depuis petite, depuis toujours depuis que ses parents lui inculquaient le respect de tout être à vivre libre, en sécurité qu'importe qu'il soit mendiant ou soldat, paysan ou bourgeois. La princesse avait toujours préféré se joindre à la population, écouter des tranches de vie, chercher à changer les choses quand son frère devint empereur. Elle avait aidé les orphelins, créer des lieux de nourriture pour les plus démunis dans la capitale, et chercher à imposer des lieux de soins dans chaque villes de l'empire. Son statut de généreuse avait dépassé Gloria. Et les deux hommes qui se levaient en sortant leur armes semblaient en accord avec elle. Mais le prêcheur n'en prêta pas attention. Il resserra sa main contre sa gorge. A moins qu'ils ne supportaient l'idée de voir un beau gain partir sous leur nez par simple colère d'un beau parleur ? Peut être mais le fait que ces deux hommes se lèvent en firent lever d'autres, dont un qui jeta une chaise contre un des soldats du néant. Les hommes du prêcheur regardaient leur chef trop occupé à chercher de tuer la princesse pour leur dire quoi faire. Quelques secondes plus tard, des armes claquèrent les unes contre les autres. La princesse sentait sa vie la quitter et dans un dernier sursaut de force elle leva sa main vers son assassin pour laisser son anneau de lumière éblouir son bourreau qui relâcha un peu son étreinte sûrement surpris par la réaction soudaine de sa victime. Tout se passa vite, Esmelda tomba à terre en poussant avec le peu de force qu'elle avait l'homme. L'adrénaline montant, donnait parfois des ardeurs qu'on ne soupçonnait pas. La princesse attrapa une de ses épingle à cheveux et planta son épingle de chaleur dans la cuisse de l'homme en cherchant à lui faire plus mal que subir les effets de l'épingle. Autour d'eux la lutte entre les soldats et les hommes de l'auberge faisait rage. Même l'aubergiste armé d'un tison de cheminée s'y était mis. Sa haine envers les alayens s'était prouvé dès leur entrée et confirmer maintenant en jurant sur eux des phrases à faire rougir une jeune fille de bonne famille. Le reste n'était que confusion et Esmelda ne chercha pas à comprendre plus. Il lui fallait fuir. Et vite. Esmelda se roula sous une table avant de jouer de sa bague Umbrea pour disparaître un temps. La porte était condamnée par deux hommes se battant à la hache et la lance. L'escalier et les chambres du haut seraient une solution de fuite. Les fenêtres. S'il fallait sauter, elle sauterait.
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MessageSujet: Re: Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Icon_minitimeLun 14 Avr 2014 - 18:17

Quel dommage qu'elle se soit refusée à entendre ses arguments. Aldakin le regrettait sincèrement car, n'eut-elle été aussi bornée, ne se soit-elle à ce point embourbé dans ses futiles convictions, elle aurait été une adepte des plus ferventes. Il n'en serait malheureusement jamais ainsi : son esprit opposait trop de résistance à la véritable foi que pour qu'elle put encore être sauvé, et son discours hérétique représentait une trop grande menace que pour que le Prêcheur put se permettre de l'épargner. L'empathie avait encore ses limites et celles-ci lui étaient dictées par une entité qui surpassait de très loin tout ce qui put jamais fouler cette terre : il était l'instrument de la volonté de l'Unique, l'aîné et le plus puissant des esprits supérieurs. Ni plus, ni moins.

« Les autres, princesse, connaîtront le même sort que vous. Jusqu'au dernier d'entre eux. »

Il la maintenait toujours, indifférent à l'émeute qui prenait forme autour d'eux. Il ne s'agissait là que d'une vulgaire bagarre d'auberge, lorsque la jeune femme aurait rendu son dernier souffle, l'émissaire religieux aurait tout loisir de ramener l'ordre et la discipline. Inflexible, Aldakin demeura parfaitement calme lorsqu'un des occupants de l'auberge écrasa une bouteille sur son épaule pour tenter de le faire lâcher sa captive, mais cette fraction de seconde pendant laquelle le grand homme à capuche avait détourné son attention ne fut pas perdue pour tout le monde. A ce même instant, un éclair lumineux inattendu vint briller devant les rétines sombres du Serviteur, lequel détendit finalement sa prise. Il fut ensuite bousculé mais déjà ses mains se refermaient sur les vêtements de frêle silhouette rebelle.

« N'espérez pas m'échapper à nouveau... »

L'avertissement ne sembla toutefois guère trouver oreille attentive et comme pour mieux le lui confirmer, la jeune femme dégaina une épingle effilée qu'elle enfonça dans la chair de son bourreau avec un geste rageur. Une chaleur brûlante irradia le muscle blessé, incitant irrépressiblement Aldakin à lâcher prise pour la seconde fois et regarder impuissant la princesse disparaître par l'effet d'un quelconque sortilège. Son esprit ne ressentait plus la douleur de son corps depuis longtemps déjà, et ce n'est que par réflexe qu'il porta la main à la blessure. Elle était bénigne, une simple perforation dans le muscle d'où s'écoulait un peu de ce liquide chaud et pourpre que l'on nomme sang. Pourtant, s'il ne souffrait pas véritablement, une sensation étrange lui parcourut les veines et l'esprit. Épingle empoisonnée ? Probablement, mais aussi virulent pouvait être le produit dont la demoiselle imbibait ses armes secrètes, elle découvrirait rapidement qu'un Serviteur de l'Esprit Unique ne se tuait pas si facilement.

Au bout de quelques secondes tout au plus, le Prêcheur se redressa pour se diriger vers les escaliers qui menaient à l'étage. Il n'avait en effet pas manqué de remarquer, tout comme sa fuyarde, que le passage menant à la sortie était obstrué par les belligérants. Les étages au contraire semblaient une invitation difficile à refuser pour une âme en fuite et le doux murmure de l'Unique à ses oreilles eut tôt fait de lui enlever le moindre doute quant à l'échappatoire qu'avait choisi la princesse. Ainsi, avançant au milieu de la mêlée comme s'il ne la voyait pas, la haute silhouette en capuche rejoignit l'étage supérieur d'un pas déterminé.
Aldakin retrouva rapidement celle qu'il poursuivit dans le couloir principal, celui qui desservait les six chambres du premier étage. Sous eux, on entendait encore les bruits de la bagarre, lesquels furent toutefois bientôt interrompus par les injonctions de la garde qui venait d'investir les lieux.

« Vous ne perdez donc jamais espoir... »

Sa voix était douce et calme, comme à son habitude, mais au contraire des derniers mots qu'il avait eu pour elle, la menace semblait cette fois s'être éloignée. Immobile, l'Alayien la toisait de son regard sombre avant de poursuivre :

« Vous avez peut-être pu rallier quelques paysans alcoolisés à votre cause, mais il n'en sera pas de même avec la milice, Fabius vous a déclarée hors-la-loi et votre tête est mise à prix, s'ils vous attrapent, ils vous tueront... »

Sa phrase resta en suspend tandis que sa respiration se faisait plus profonde. Avec un geste lent, comme pour ne pas risquer effrayer la demoiselle en fuite, il leva une main pour venir effleurer du doigt le bord de son sourcil, le long duquel glissait une goutte de sueur. L'atmosphère du couloir était pourtant relativement froide et le Prêcheur n'était nullement essoufflé par l'effort physique, alors pourquoi la sueur perlait-elle ainsi à son front et d'où lui venait cette inhabituelle sensation de chaleur intérieure ? Instinctivement, le prédicateur baissa le regard vers sa cuisse en marmonnant :

« Vous m'avez empoisonné... »

Il n'y avait aucune trace de colère dans sa voix, mais plutôt une sorte d'inquiétude. Non pas qu'il craignit pour sa propre vie, il se savait immunisé au poison, mais aussi invraisemblable que cela put paraître, c'était précisément là la source de son inquiétude. Bientôt, il retrouverait ses esprits et celle qui se tenait devant lui pourrait alors réciter ses dernières prières. Ce dont il n'avait pour l'instant aucune envie.

« L'effet s'estompera vite : mon corps est protégé par Néant, mon sang va se purifier de lui même. »

Il ne savait pas exactement pourquoi il lui disait cela, ni même pourquoi il agissait comme il le faisait, mais il demeurait totalement incapable d'envisager agir autrement... pour l'instant. Un bruit de pas venant des escaliers le fit se retourner juste à temps pour que son regard noir se pose sur les silhouettes de miliciens en armes. A peine ceux-ci aperçurent-ils la princesse que le premier d'entre eux leur intima fermement :

« Au nom de l'empereur Fabius, vous êtes en état d'arrestation ! »

Le Prêcheur se tourna vers la porte de la chambre la plus proche, pesant sur la poignée pour se rendre compte qu'elle était fermée. Sans davantage perdre de temps, il recula d'un pas et expédia un vigoureux coup de pied dans la serrure qui se brisa sous le choc, puis poussa la princesse à le précéder à l'intérieur. D'un geste sec, il referma la porte et fit basculer une armoire en travers pour en bloquer l'ouverture.

« La fenêtre... »
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MessageSujet: Re: Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Prêchi-prêcha [PV Esmelda] TERMINE Icon_minitimeMar 15 Avr 2014 - 15:26

Arrivée en haut des escalier, et sans le couvert de sa bague, Esmelda chercha à fuir. Derrière elle, montait d'un pas lent, de sa marche sereine son ancien bourreau. Et flûte, il ne pouvait pas la lâcher un instant. Elle se retourna pour lui faire face.

« -Non, je ne perds jamais espoir. Il est ce qui guide mes pas. »

La jeune femme chercha à ouvrir une porte puis deux. Le Prêcheur semblait un peu plus éteint que quelques minutes. L'effet du poison. Il lui bloquait ses réactions habituelles mais pas son esprit brillants.

«-Dans ce cas vous ne m'en voudrez pas longtemps d'avoir osé un pareil affront. Et puis, vous ne pourrez pas me reprocher d'avoir agit par la magie. Une épingle, du poison...rien de plus naturel et de plus simple.»

Esmelda avait été honnête sur ce coup là. Il exécrait la magie, elle avait usé la force et la ruse. Comme quoi, même la plus petite des créatures pouvait s'en sortir face à lui. Et puis, il le méritait, il venait de tenter de l'étrangler. Puis il cherchait à se rassurer comme il pouvait et elle... s'en délectait. Oui, mais le temps qu'il reprenne contenance elle serait loin et en attendant c'est elle qui profitait des effets bénéfiques de son épingle.

« -Alors si votre sang digère vite ce poison, ma future sentence sera moins pénible. Mais j'ai l’intention de vous échapper encore une fois. J'ai de nombreuses choses à faire, avant de nous rencontrer de nouveaux. »

La princesse le regarda avec un sourire espiègle, un brin maline les yeux pétillants de sa petite escapade qui changeait de donne tout à coup. Mais les dit-soldats étaient arrivés dans l'auberge et une partie semblait venir voir ce qui se passait en haut.

« Au nom de l'empereur Fabius, vous êtes en état d'arrestation ! »

Ou pas. Esmelda en avait toujours fait un peu à sa tête et ça n'allait pas changer en cet instant assez critique. Mais la surprise vint du Prêcheur, qui semblait oublier la violence envers elle, user des mots mais surtout l'aider. Esmelda le regarda un instant ébahit, les yeux au delà de l'étonnement. Cette épingle était géniale. Elle avait bien fait de l'acheter dans ce petit marché de Gloria.
Le serviteur du Néant l'invita à entrer dans une chambre. L'heure aurait été à l'amusement et une bande de garde en arme ne seraient pas à ses trousses, la jeune princesse se serait volontiers amusée à le taquiner sur sa proposition.

Elle y entra quand l'homme renversa l'armoire en bois. La seule solution était la fenêtre, elle s'y dirigea donc passant une jambe au travers, elle se retourna vers le Prêcheur du Néant.

« -Merci de m'aider. Je suis sûre qu'au fond vous préférez me voir partir que morte sous les lames de mon cousin. A bientôt.»

Les soldats de l'armée enfoncèrent la porte et l'armoire qui se brisa sous l'impact. Ils se mirent à crier et une des cartes mit la princesse en joue et tira une flèche qui érafla avec violence le bras de a jeune femme. Un cri de douleur s'échappa et la princesse sauta au travers de la fenêtre. Elle atterrit avec violence sur le toit de l'écurie et passa au travers des planches en bois, pour finir enfin sa course dans un tas de paille.

La belle jument grise l'attendait, broutant sa paille tranquillement. Sa tête relevée, la belle grise hennit et la princesse monta au plus vite dessus quand dehors tonnaient les voix des soldats à sa suite. La blessure attendrait, il fallait fuir au plus vite.
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