C'était une après-midi comme une autre dans la caverne de feu, et acier. Le bruit du fer fondu puis refroidi que l'on battait, et celui des fournaises qu'on alimentait pour les dits feux. Les conversations des forgerons, et des artisans qui veulent vendre leurs produits aux clients rebelles plus ou moins avisés. C'était vraiment un lieu fait pour un mercenaire comme lui qui cherchait les compétences d'un forgeron de talents pour voir s'il n'y avait pas moyen de pourvoir reforger son espadon en mieux. Son armure, et aussi se faire forger une lame enchanté de très bonne qualité si possible. Bien entendu il avait l'or nécessaire avec lui, et il jeter attentivement un coup d’œil à chaque forge qu'il croisait au passage. Non aucune d'entre-elle ne pouvait faire mieux que le travail du vieux Bill l'homme qui lui avait forgé son espadon.... Mais qui sait? Peut-être qu'en cherchant un peu il pourrait tomber sur la poule aux œufs d'or. Surtout que cela faisait longtemps qu'il n'était pas aller dans une forge pour qu'on s'occuper de son équipement, et cela est inacceptable comme le dit un proverbe de guerrier "prend soin de ton équipement, et il prendra soin de toi". Donc il valait mieux qu'il en prenne soin s'il ne voulait pas qu'un fâcheux accident arrive en plein combat a cause d'une quelconque négligence.

Au final après 20 minutes de recherche il se dit qu'il valait mieux écouter les conversations alentours pour voir s'il pouvait avoir une indication plus rapidement. Les humains bien entendu parlent surtout du forgeron de la forteresse qui était perclus de travail, et même si celui-ci devait être bon Alford voulait mieux. Finalement au bout d'un moment lorsqu'il passa à côté il entendit un vampire parler à un autre vampire d'une certaine "dame de fer" qui était experte dans l'art du forgeage.... Peut-être que celle-ci refusera de forger les armes du mercenaire, mais celui-ci se disait qu'il ne lui en coûterait rien d'aller la voir. Bien entendu il demanda à quelques rebelles s'ils avaient entendu parler d'une dame de fer jusqu’à ce qu'un l'un d'entre-eux lui indique une forge à l'autre bout de la caverne.

Il s'y dirigea donc tranquillement en espérant que la réputation de cette dernière soit justifiée, et surtout qu'on acceptera de lui entretenir, et reforger son équipement, et forger une lame magique au passage... Bon ça lui coûterait cher sans doute, mais tout à un prix. Puis il faut bien qu'il puisse se battre avec des vrai armes, pas avec des bâtons de bois... Surtout qu'il n'allait sûrement pas se résoudre à faire une performance au combat ne serait-ce qu'un tout petit peu en dessous de celle du capitaine Matis. D'ailleurs il se rappelle qu'il devait un jour faire un duel contre ce dernier. Bon avec de la chance Alford le remportera, mais ce n'est pas ce qui importait pour le moment.

Pendant qu'il était plongé dans ses pensées le mercenaire arriva à la fameuse forge. Le bâtiment était honorable, et il semblerait qu'il n'y ai pas grand monde à cette heure là bien... Au moins il aura la paix, et il n'aura pas à faire la queue pendant des heures. En même temps il se demandait pourquoi il n'y avait pas grand monde... Bah il faisait bien tard quand il était arrivé ici car il avait traîné toute l'après midi, et une grande partie de la soirée dans ce quartier. En plus du fait que la forgeuse est une vampire ce qui ne doit pas attirer la clientèle humaine. Donc l'on pourrait dire que lui était bien brave, ou avait vraiment envie d'avoir un bon forgeron sous la main pour venir ici...

Il regarda un peu cette forge puis s'approcha de ce qui semblait être le comptoir. Il voyait la fameuse dame de fer qui sembler prise par son exercice. Elle ne devait soit pas l'avoir remarqué soit elle l'ignoré. Il se contenta donc pour patienter de se tenir tranquillement accoudé au comptoir en attendant que celle-ci le remarque. Son anneau de rébellion était visible sur son gantelet droit, et son équipement sur son dos. Les alentours étaient assez calme vu qu'on était en fin de journée, et ils n'y avait personne dans les environs. Au moins il ne serait pas pressé pour sa commande... Il en profita pour regarder un peu la dame, et il devait avouer que celle-ci paraissait plutôt bien dans son armure plutôt bien conçu, et semblait aussi talentueuse qu'il le pensait.

**

Une fourmilière humaine. Voilà ce qu'était devenu la ville des sept étoiles. Au-dessus comme au-dessous. Loin des regards indiscrets des autorités impériales, une cité hétéroclite voyait le jour au cœur d'un lieu excentrique. Bien loin des frasques architecturales et tours éthérées élancées vers le ciel de cristal, les murs de bric et de broc, construits dans le seul et unique but de tenir face à toute attaque, donnaient à Coeurempire un visage très différent de celui qu'elle avait eu jusqu'alors.

Ah ! Quelle douce ironie, aussi mordante que l'acide et l'acier réunis, que de voir les sang-chaud se débattre de leur nouvelle condition, celle-là même qui leur avait été infligée plus d'un millénaire auparavant. Ainsi, les braves guerriers éphémères se cognaient tout comme eux entre les murs froids et étroits. Sauf qu'à leur peine s'ajoutait l'impossibilité de se repérer dans le noir des cavernes, alors que les sombres y voyaient comme de jour.
Althaïa avait regardé ces phénomènes déambuler au cœur de l'antique repaire, l'air hagard, tournant en rond après seulement quelques jours sous terre. Que n'en aurait-elle pas rit si elle en avait été capable ! Les voilà, les fiers, les justes, devenir à moitié fou de devoir se terrer comme des proies. Ainsi donc, les entrailles de la terre ne leur convenaient pas si bien ? Qui l'eut cru ! Eux et leur mépris des dentus. Vils et sauvages, qui pourtant avaient porté ces fers implacables non pas cinq mois... ni même cinq siècles, mais près du double. Quelle vengeance muette que celle des vampires en cet instant. Les rôles étaient désormais inversé. Eux, les honnis, les traqués, servaient de guide en ces lieux austères.

Il faudrait pourtant qu'ils s'y fassent, de gré ou de force. Du loin de son éternel silence, l'ombre métallique les avaient regarder coloniser l'endroit jour après jour. Souvenirs mélancolique d'un autre temps, elle avait circulé, anonyme, dans cette foule venue de toute part, rassemblée par l'énergie du désespoir face à un adversaire qui s'était mué en hydre aux têtes multiples et mutantes. Nul ne pouvait plus se targuer d'être en sécurité. L'Homme devenait l'ennemi de l'homme. Et les vampires, ombre des ombres, s'étaient glissé à leur suite, empoignant le serment des baptistrels à bras le corps pour faire valoir cette paix des braves qui leur avait coûté si cher dans la forêt elfique. Ils étaient désormais dans le même camp, quelque soit leurs réserves à ce propos...

Le conseil n'avait plus guère l'occasion de se réunir, et Lorenz lui-même semblait discret dans cette effervescence nouvelle. Les vampires, ravis de leur position secrètement dominante dans cet environnement si familier, se glissait sans mot dire, faisaient profil bas, se contentaient de coopérer docilement comme des hôtes distants et corrects.
Mais la politique n'avait plus vraiment sa place en cette cité des fauves, où l'on tractait en tout sens pour faire chuter ceux d'en haut sans se faire prendre. Ainsi, chaque vampire avait été prié de se trouver une place, de se rendre utile pour l’œuvre commune, quitte à en ronger rageusement son frein face à une telle atteinte à leur amour propre. On voyait alors guerriers et mages dispenser des conseils à leurs ennemis de jadis, les sombres brider leurs capacités hors norme pour s'entraîner en toute neutralité avec de jeunes humains maladroits. Des scènes que l'on aurait jamais oser imaginer. Et pourtant.
Althaïa Actaaë, figure circulant au loin dans l'ombre, avait finalement sorti un atout surprenant de sa manche. Dans l'une des cinq cavernes d'Aigue-Royale, tous les artisans rebelles aptes à produire armes et matériel pour soutenir l'effort de guerre s'étaient réunis. Si l'art de la forge impériale n'était un secret pour personne, voir cette chose tout droit sorti d'un cauchemar se présenter face aux fours pour y modeler l'acier en avait laissé plus d'un longtemps perplexe. Une vampire forgeronne ? Par le Dracos, cela existait ?


Ils avaient été rares. Leur heure de gloire remontait à des temps où les humains ne foulaient pas encore Armanda. Mais oui, les vampires avaient eux aussi l'art de façonner la matière. Au cours de leur exil, ils avaient bien failli disparaître. Mais l'une des dernières représentante de cette secrète profession tenait à cet instant à remettre sur le tapis le savoir-faire trop longtemps méprisé des siens. Profondément liée à la magie des sombres et à des techniques très différentes de celles des sang-chaud, la forge vampirique ne s'encombrait d'aucun superflu, ni même d'aucun ornement ostentatoire. Tuer, vite et bien : tel était le destin de ces armes d'une grâce sombre et effrayante que l'on pouvait parfois apercevoir entre les mains de certains rebelles.

Elle en venait par certains instants de pure lassitude à comprendre l'esprit buté du dragon rouge. Se rouler en boule sur un trésor en rugissant comme l'orage à la seule approche d'un empêcheur de tourner en rond. Et la tentation était grande de cracher le feu sur celui ou celle qui franchirait la porte une fois de trop pour quémander un lingo supplémentaire ou un sort de plus.

Car si sa nature aurait suffit à beaucoup de sang-chaud pour faire demi-tour près du pas de porte, les rares armes qu'elle avait concéder à contre-coeur aux gradés rebelles avaient attisé nombre de convoitise.
Très loin des standards humains fait pour la production de masse à cadence élevée, tout aussi éloigné des raffinements tarabiscotés des œuvres elfiques, les armes forgées par sa main en étaient déroutantes de par leur géométrie et leur simplicité.
Point de gravures en volutes, de dentelles iridescentes ou même de gardes débordantes de pierreries. Sa première pièce destinée à la rébellion avait été... une dague. Quoi de plus classique ? Sauf qu'à première vue, l'arme n'avait ni manche ni lame. Une seule forme, sombre et légère. Une courbe aux allures de plume de rapace, un simple tranchant légèrement biseauté, un corps si épuré qu'il en paraissait fragile.
L'homme à qui l'arme était destinée était longtemps resté dubitatif. Jusqu'à ce que la-dite lame ne vienne par mégarde se ficher profondément dans le sol rocheux. Il lui avait fallut deux jours pour l'en retirer.

Si son identité restait avant tout un secret de vampire, sa personne était une figure connue de la caverne de feu, difficilement ratable au milieu des torses nus russelant de sueur et des tabliers de cuir usés. C'était sans doute l'endroit où il était le plus aisé d'apercevoir cette créature ésotérique que l'on aurait juré sans vie par ailleurs. Son regard de rapace aveugle scrutait avec une intensité érangeante les artisans au travail, détaillant mentalement des procédés dont la majorité étaient sommaires, d'autant plus dans un tel contexte.

**
Un recoin isolé et sombre. Une logique qui sied à un vampire, dira-t-on.
Dans l'une des antiques massures de pierre atenante au fond de la grotte, quelques aménagements faits par les hommes pour donner à l'endroit une allure plus commercialement correcte en avait fait un lieu qui pouvait de loin être pris pour une honorable boutique rebelle.

Une boutique ? Althaïa avait gaillardement oblitéré cette pensée là. Jamais, par les siècles passés, elle n'avait ne serait-ce que proposer une lame, ou une armure contre espèce sonnante et trébuchante. Pourquoi Dracos en aurait-elle eu quelconque besoin, au fin fond des abysses armandéens, où nulle âme saine d'esprit n'était allée se terrer ? Les vampires comptaient certes des marchands. Elle n'en faisait pas partie, et son rang de conseillère l'en éloignait d'ailleurs d'avantage.
La magie et la forge avait été pour elle une source d'éruditionn et d'entraînement sans fin. Armes créées pour être aussitôt refondue. La grande majorité n'avait jamais quitté son antre et ne servirait jamais.
Par quel tour du destin en était-elle venue à se retrouver derrière un comptoir ?

Vendre.
Comme si l'art avait un prix. Cette pensée semblait si incongrue, même à ses circuits logiques si inhumains. L'argent. L'une des rares choses qui lui évoquait, et de loin, le concept du « dégoût ». Une véritable humiliation.

Fort heureusement, sa logique s'était satisfaite d'une explication qui n'eut été que la seule possible et acceptable : le service. La rébellion avait besoin d'arme, les rebelles et combattants n'avaient pas grand chose d'autre à offrir que ces bouts de métal circulaire dont il se servait pour le troc. Soit. Althaïa avait courbé l'échine pour les "bonnes causes" rebelles.
peut-être aussi, le fait de retrouver ce lieu si durement gagné, si longtemps cherché, avait-il émoussé ses humeurs belliqueuses. Que valait quelques épées enchantées contre la contemplation et la sérénité d'une vieille amie retrouvée ?

Ville de mes songes. Âme retrouvée.

Partie au loin dans le fond du tourbillon de ses pensées, le bruit et la fumée avait oblitéré la venue d'une silhouette massive, attendant patiemment derrière l'ameublement qui tenait lieu de comptoir. Ses coups assénés avec le rythme d'un métronome couvraient tout à fait les rumeurs du dehors, dehors qui se trouvait en réalité à l'intérieur d'une grotte.

Althaïa, attelée à un nouvel ouvrage, tant pour passer le temps que pour satisfaire une hypothétique commande dont elle n'avait que faire en réalité, avait abandonné l'idée d'utiliser le matériel que les rebelles avaient gracieusement mis à sa disposition. Non qu'il ne soit de mauvaise facture. Il s'agissait très certainement d'outils d'artisans. Cependant, il n'y avait là que des outils humains. Des marteaux dont la masse de frappe s'envolait par dessus son épaule au troisième coup porté, une tenaille qui se tordait entre ses doigts.

Après avoir détruit quantité de matériel en s'échinant dessus, la vampire en était revenu à une méthode pour le moins radicale : le coup de poing. Ses gantelets en alliage, refermés en une poigne serrée, s'étant ainsi prêté à un exercice d'un nouveau genre : façonner l'acier sans autre intermédiaire. Puisant sans retenue dans sa force et dans son lien presque filial de son esprit protecteur, Althaïa avait repris son art sous un aspect neuf. Maniant la magie avec douceur et précision, elle dessinait les complexes motifs dans chaque feuille laminée, chauffait et trempait alternativement, martelant de ses mains la matière en fusion pour en faire jaillir les formes inombrables et changeantes de la destruction.

Après une minute de silence, ses seuls yeux pivotèrent dans leurs orbites pour cadrer sur le rebelle balafré qui se tenait près de l'entrée, sa main posée devant lui mettant en avant son apartenance évidente à "la cause". La seule notion de "client" entrait plus que difficilement dans son schéma mental labyrinthique.

La voix désincarnée traversa le brouillard gris de la forge et résonna dans la pièce. Avec la froide indifférence détachée qui faisait sa signature, l'impériosité de celui qui n'attend rien de personne sinon une paix méritée.

« C'est fermé. »

Trois mots suivis d'un coup plus fort que le précédent sur l'ébauche naissante d'une claymore.

Alford fut d'abord surpris d'observé que cette dame de fer forgée à main nue ses armes même si au passage cela montrait bien son expertise car son geste était plutôt soigné. Il savait différencié quelqu'un de compétent d'un incompétent, et même s'il ne connaît rien au forgeage à main nue (comment il pourrait d'ailleurs?) il pouvait déduire facilement que cette dame était d'une compétence rare dans son art. Elle y était même tellement appliquée qu'elle n'avait pas entendu l'arrivé du mercenaire malgré les cliquetis de l'armure de ce dernier.

Ensuite la vampire lui prêta enfin attention, et lui dit d'un ton très froid que la boutique était fermée. Bon au pire il attendrait car il n'était pas non plus l'homme le plus pressé du monde même s'il n'aime pas du tout patienté... Dans ce cas-là il n'insisterait pas car ce serait impoli, et elle pourrait être tentée de bâcler le travail si il se montrait désagréable, et il n'avait sûrement pas envie d'une lame défectueuse. En plus il avait l'argent sur lui pour payer, alors autant payer pour le service voulu... Il se contenta donc de lui répondre avec calme pour ne pas être impoli.

« Je voulait juste jeter un petit coup d'œil. Désolé du dérangement je ne fais que passer » Eh bien il se permit donc de jeter ce coup d'œil aux armes alentours, et il ne pouvait que remarquer leurs simplicité. A ce qu'il avait entendu ces armes étaient vraiment d'excellentes qualités d'ailleurs. Des armes simples, et efficaces qui sont forgé seulement pour leurs but premier... Tuer, et sans se parer de fioriture, et de détails inutiles qui de toute façon pourraient nuire à leurs efficacité. Eh bien Alford se disait de plus en plus qu'il ne ferait absolument pas une mauvaise affaire ici même en payant avec toute ses économies, et les bijoux qu'il avait depuis qu'il était aller pillé la chambre de l'usurpateur.

Il arrêta ensuite de s'accouder au comptoir pour se tenir debout normalement, et observa cette dame de fer un bref instant pour en déduire qu'elle avait somme toute une assez belle armure ouvragée même si sincèrement c'était la première fois qu'il voyait un vampire en armure. D'ailleurs c'est assez ironique car avant-hier le capitaine Matis lui avait parlé d'une dame de fer qu'il voulait purement massacrer. Bah ce n'était qu'une coïncidence sans doute car il doute qu'une forgeronne vampire pratique aussi la torture, ou soit impliqué avec la capitaine Falkire...

Il était aussi facile de deviner qu'il valait mieux la laissé tranquille pour le moment car elle devait être occupée. Même s'il renâclait à l'idée d'attendre encore une nuit il se disait que patienter dans une auberge proche ne serait pas une aussi mauvaise idée, et il se contenta donc de lancer un poli « Au revoir.» avant de partir se coucher. Après tout il serait malpoli de continuer à la déranger sans véritable raison apparente.

Le lendemain matin à la première heure :

Eh bien bizarrement le mercenaire avait l'impression que ce serait une belle journée en tout cas dehors car il ne pouvait malheureusement pas voir le soleil de l'intérieur de la caverne. Heureusement les flammes des forges, et le léger éclat de son épée de lumière suffisait à illuminer les alentours pour qu'il puisse voir a peu près correctement. Il s'était levé une heure avant de partir, et après avoir déjeuné il s'était préparé sommairement, et était allé revoir cette forgeuse pour savoir si cette fois-ci s'était « ouvert ».

Bien entendu vu qu'il était quand même assez tôt il ne croisa pas grand monde dans les rues à part des commerçants qui se préparaient à ouvrir leurs boutiques, et des forgerons qui préparaient leurs outils, et leurs forge. Il avisa le même bâtiment qu'hier au moment où toute les boutiques étaient censés s'ouvrir dans la caverne, et il s'approcha du comptoir en restant debout, et en attendant que cette dame de fer lui consacre son attention avant qu'il ne lui assène un sommaire « Bonjour. »

Pour les raisons de sa venue? Eh bien il n'avait pas vraiment besoin de les donner vu qu'elles étaient assez évidente. Il était là pour faire reforger ses armes, et son armure. Puis se faire forger une épée magique, et il avait de quoi payer... Il suffirait juste de voir dans quelle disposition était cette dame de fer.

On pouvait prêter nombre de travers aux humains, mais certains spécimen faisaient parfois preuve d'une jugeote salvatrice.
Sous ses airs bourrus d'aventurier indécrottable, l'inconnu se fendit d'un air aimable en assenant avec légèreté :

« Je voulais juste jeter un petit coup d'oeil. Désolé du dérangement, je ne fais que passer. »

Et elle était l'impératrice des elfes en voyage diplomatique. Il y en avait encore pour prendre les vampires pour des lanternes ? Mais il ne s'attarda point d'avantage, préférant user de son temps d'une meilleure façon. Une décision sage qu'elle nota sans en avoir l'air.
Sans plus de considération à son égard, la froide mécanique s'était remise sur ses rails, reprenant là où elle s'était arrêtée. Le quadrilatère de métal iridescent s'allongeait à chaque coup un peu plus.

On pouvait penser qu'elle se levait avant tous et qu'elle se couchait fort tard. La vérité était simplement qu'elle ne se couchait jamais.
Les vampires ne connaissent pas la nuit, ni les douceurs du repos. Ainsi, alors que les artisans, encore ensommeillés, ouvraient leurs échoppes et faisaient de nouveau flamber leurs fourneaux, Althaïa n'avait pas cesser une seule minute son ouvrage. Ceux qui avaient le dos fourbus et les membres engourdis par des journées écrasantes mettaient une bonne heure à commencer leur production quotidienne. Pendant qu'un corps mort depuis des siècles frappait sans relâche en continu parfois des semaines durant sans faiblir. La magie, si méprisable soit-elle, en venait parfois à leur tirer quelques éclats d'étonnement, malgré tout.

Ce qui n'avait pas faibli non plus cette nuit était l'intérêt du mercenaire balafré pour sa boutique. Étrangement, l'homme-qui-ne-faisait-que-passer avait trouvé les moyens de prolonger son séjour. Et d'un ton neutre de la saluer comme il l'aurait fait d'un honorable commerçant :
« Bonjour. »
Sa voix de vivant, chaude aux accents rocailleux avait quelque chose de convivial qui saillait aux coureurs des grands chemins et amis de l'habitant des campagnes. Un « bon bougre » aurait brailler un forgeron du nord, se tapant les paumes à la vue du bardas hétéroclite et usé que l'autre trimbalait comme un baudet.
Derrière la fine barrière de fumée âcre qui les séparait, Althaïa se redressa de toute sa hauteur sur le du creuset. Dans l'obscurité feutrée de la boutique, illuminée des teintes rouges et or du feu central et du métal liquide, les reflets de sa peau prenaient un air infernal, parant les tranchants déliées de l'armure et les chitines accérées de fils solaires.
Le rythme entêtant du martelement s'était interrompu, laissant place au crachottement furieux de l'eau portée vivement à ébullition, puis un grand remue-ménage accompagné de bris métalliques.

Comme l'araignée s'approchant d'une proie engluée dans sa toile, la longue silhouette longiligne traversa les volutes opaques qui les enveloppaient pour se poster en face de son... « client ».
Un rictus ironique derrière ses mâchoires polies, la vampire dévisagea lentement l'insouciant sang-chaud, visiblement impatient que l'on prenne sa « commande ». Les épées de glace de sa voix bizarre s'émoussèrent derrière un brin d'amusement moqueur.

« Le coup d'oeil semble vous avoir porté conseil. À moins que ce ne soit la nuit. »

D'un geste, elle balança la lame qu'elle tenait entre ses mains sur le côté, sur un tas de peau tannée mal rangées.
Ses doigts remontèrent, avant de s'encastrer parfaitement les uns avec les autres devant sa poitrine, laissant à son tour apparaître la modification apportée au gantelet pour y incruster un anneau fort reconnaissable.
L'humain semblait attendre qu'elle prenne les devants. Son allure était somme toute courante pour un individu de sa situation, et très similaire à celle de nombre de rebelles en maraude dans les grottes. L'écho métallique répondit.

« Soyez bref, précis, court. Que vous faut-il ? »

Et d'enchaîner en passant nonchalament le fil de son ongle sur le rebord du bois, y laissant une profonde entaille.

« Je ne fais pas de milieu de gamme. Seulement des pièces uniques. À vous de voir. Si vous désirez plus classique, le sieur Terrensfor, plus en aval à droite. Les lames de Glacern ont fait leurs preuves. »

Elle ne chercha même pas à dissimuler le mélange détonnant de mépris et d'ironie qu'elle avait glissé dans cette simple phrase déclammée avec monotonie.
Mais l'homme avait fait son choix, et dans le brun de ses yeux brillait l'assurance de celui qui « a de quoi payer ». Elle se retint de grincer des dents. Blasphème que cela, jamais elle n'aurait du accepter les marchandages des sang-chaud. Mais, plongeant de nouveau en son fort intérieur, elle puisa dans les souvenirs fragiles de la baptistrelle la sérénité nécessaire à noyer son amertume. Si bien qu'au final, l'un annulant l'autre, elle ne cilla pas.
Qu'il en soit ainsi.

Quand le mercenaire déposa son imposant espadon sur le meuble, la vampire leva un sourcil. Il semblait drôlement lourd pour les standards humains, même pour un homme de son envergure. Insensible aux charmes de la forge humaine, Althaïa ne put que pencher légèrement la tête à droite, observant froidement un travail somme toute banal.
Relevant les yeux vers l'heureux propriétaire de l'arme, elle dit d'un ton las :

« Trempe superficielle sur acier commun. Le travail est... de qualité. Rien d'exceptionnel. Tranchant émoussé et grains fracturés sur tout le tranchant. A beaucoup servi, et pas seulement sur la chair à en voir les amorces de rupture... »

Son doigt caressa la lame, y laissant une minuscule rayure argentée. Althaïa regarda l'extréminée de son ongle comme pour analyser ce qui s'y trouvait. Les matières premières apportées par les rebelles n'étaient pas forcément des meilleures, rationnement oblige. Il faudrait penser à repartir en chasse pour palier à ce manque.
La créature laissa son échine onduler sensuellement, faisant cliqueter doucement sa carcasse anthracite, avant de reprendre courtoisement :

« Le tout est de savoir si vous souhaitez reprendre votre arme fétiche ou obtenir... autre chose. »

Ses canines dardèrent légèrement au dehors de ses lèvres. Oui, quelque chose de très différent.

« Je ne me contenterais pas d'un travail de maquignon, trancha la Dame de Fer. Sachez que la forge est un art. Et comme tout art... il ne supporte pas l'approximation. »

Tout en murmurant ses paroles monocordes, elle jouait avec le morceau d'acier comme un chef d'orchestre avec sa baguette, le détaillant sous toutes ses coutures.

« Reprendre le travail de zéro, oui. Trois jours au minimum. Cependant, vos habitudes de combat risquent d'en être radicalement changées. C'est à prendre ou à laisser. »

La dame de fer lui porta très vite attention après qu'il lui ait asséner son bonjour, et celle-ci d'un air inflexible s'approcha inexorablement du mercenaire. Sans doute pour se donner l'air impressionnante, ou juste par habitude de bouger comme cela... Dans tous cas les elle lui prêta attention, et se posta face à lui sans doute pour dire deux mots à Alford. Prendre sa commande sans doute, ou lui asséner un nouveau 'c'est fermé' ce qui contrarierai encore son impatience... Reste à espérer que ce soit 'ouvert' car il voulait vraiment son arme.

Étonnamment il semblerait que la vampire possède de l'humour... Peu commun selon les à priori près établit sur cette race soit disant peu fréquentable, mais Alford ne se fiait jamais aux rumeurs, et clichés. D'ailleurs cela était plutôt plaisant à entendre même si c'était dit avec une certaine froidure. Il ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire à la remarque ironique, et effectivement pour lui s'était de bon augure quelle lui fasse la petite remarque au lieu de lui dire 'fermé' car au moins ça impliquait qu'elle était de meilleure disposition aujourd'hui. Il entama donc juste sa réponse avec air entendu, et aimable pour appuyé cela.

« Qui sait? En tout cas je me suis dit qu'il n'y avait pas meilleure que vous ici donc autant faire plus que ne-faire-que-passer. » Bien sûr il le dit sur un ton très sincère car il ne flattait pas, mais disait une vérité pour lui.

La vampire ensuite commença à faire un peu de rangement, ou ce qui y ressemblait pendant qu'Alford la regardait calmement. Elle aussi possédait un anneau de rébellion bien entendu même si cela était d'une assez grande évidence car il y a peux de vampires qui auraient voulu être du côté des Alayens, ou des loyalistes. Elle était un peu plus petite qu'Alford d'ailleurs même si lui était quand même plutôt grand dans un Empire où la moyenne humaine est de un mètre soixante, mais bon il fallait avouer qu'elle avait plutôt l'air de bien s'en contenter après tout son armure accentuait son aura d'intimidation donc quelques centimètres en moins...

Qu'il soit bref, et précis sur sa commande? D'accord il le sera, et il se dit qu'il devrait d'abord commencer par une seule commande, mais essentielle avant de voir s'il continuerait, ou si elle était toujours d'accord pour lui prodiguer ses services. Avant qu'il ne lui réponde elle précisa qu'elle faisait seulement des armes de qualité ce qui lui convenait, et seulement s'il voulait une arme unique sinon il devrait aller voir un forgeron nordique qui était sans doute bon, mais moindre que cette dame de fer dans l'art du forgeage D'ailleurs a entendre le ton de la voix de la vampire celle-ci ne trouvait pas le travail de ce dernier aussi bon qu'elle venait de le dire...

Pour seule réponse après qu'elle l'ait regardé dan les yeux, et qu'un petit moment de calme s'était installé il avait posé son espadon (zweïhander) sur le meuble en face de lui. Il savait qu'elle avait les compétences pour en faire quelque chose de très puissant... Surtout qu'elle va sans doute l'enchanter...

« Vous en pensez quoi? »

La vampire commença aussitôt à inspecter d'un regard expert l'arme du mercenaire. Aidée de sa très longue expérience. Elle allait sans doute voir que l'arme était assez usée même si Alford l'entretenait sans cesse, et d'autres détails que le mercenaire ne connaissait pas. Enfin détails, détails car il connaissait son épée presque par cœur...

Elle avait fait un bon examen bien sûr, et elle confirma la qualité du travail du forgeron, et l'état très émoussé, et usé de l'espadon... Oui elle avait beaucoup servit effectivement que ce soit sur de la chair humain, ou non, et sur des armures en cuir, ou en acier, ou autres. Cette arme avait été sa compagne pendant ses quelques années de mercenariat, et elle avait toujours su lui être d'une grande utilité, et il espère bien qu'elle lui servira encore toujours efficacement pendant un bon moment.
Ensuite la vampire lui reparla sur un ton plus courtois, et distant pour lui dire ses conditions. Obtenir autre chose? Intéressé Alford écouta avec attention ce que la dame de fer avait à lui dire...

Elle finit de lui parler tout en examinant l'espadon, et il réfléchit un instant a ce qu'elle venait de lui dire. Elle voulait reprendre le travail de zéro donc lui reforger une nouvelle arme a partir de sa zweïhander. Il n'y voyait aucun inconvénient à y réfléchir vu que s'était un bien faible prix à payer pour une arme de très grande qualité. Il lui répondit donc calmement, et avec jovialité.

« Tant que c'est une épée qu'importe ce que vous en ferez faites ce que vous voulez donc. Je suis sûr que le résultat sera excellent, et pour vous laissez tout vôtre temps je reviens dans 5 jours. Passez une bonne journée. »

Finit-il avec assez de satisfaction en attendant un instant pour écouter la dame de fer si elle avait quelques chose à dire avant qu'il ne parte. Ensuite il la laissa donc en paix, et il alla vaquer à ses occupations pendant les cinq journées suivantes pour lui donner tout le temps dont elle avait besoin pour finir son travail.

Quatre jours après :

Il revint finalement au bout de 5 jours de patiences devant cette fameuse forge, et il y alla bien entendu le matin à la première. Il n'eut donc aucun mal à aller devant le comptoir pour patienter pendant qu'il observait avec curiosité la forgeronne toujours à l'œuvre de manière efficace pour forger le métal. Il se contenta juste de dire calmement quand celle-ci le remarqua au bout de quelques instants.

« Bonjour. »

Derrière son apparente robustesse, l'arme du mercenaire avait pâtie des années de dur labeur. L'aiguisement régulier, les chocs répétés avaient eu raison d'une bonne moitié de l'épaisseur de la trempe, laissant le cœur plus ductile exposé aux agressions récurrentes. Des détails invisibles à l'œil nu, même pour un vampire. Il avait fallu une inspection magique de la surface pour en prendre pleine mesure. À cela venait s'ajouter quelques amorces nettes de rupture, légères fissures au niveau de la jointure avec la garde. Le cuir du manche fleurait bon la sueur et la poussière.
Elle en prit rapidement les mesures, les grava dans l'une des briques sur le rebord de la forge.

« ...je reviens dans cinq jours. Passez une bonne journée »

Eh bien, Dracos, chacun ses obligations. N'étaient-ils pas en guerre ? Celui-ci devait avoir d'autres sang-chaud à sa botte près à partir en campagne. Il lui tardait peut-être de sortir des souterrains... Après tout, ce n'était pas son milieu naturel. Douce ironie.
La salutation en revanche lui fit hausser un sourcil. La non-vie réservait parfois de ces surprises...

« Journée ? »
Elle ponctua le mot d'un éclat de rire sans joie.

« Si vous le dites, je n'ai pas de cadran solaire pour confirmer. »

Et de se détourner, les talons métalliques imprimant leur cadence dans la quasi obscurité du fond de boutique.
Après le départ du client, Althaïa avait déposé l'espadon près de la forge, pour s'atteler aux finitions de son précédent travail.


**

Le plafond, haut comme une voute céleste solide, scintillait d'une douce lumière bleutée. Sur les rives noires du lac immense, elle marchait solitaire, susurrant d'une voix magique des notes oubliées. Elle était là, quelque part.
Ce n'était qu'une question de temps.
Patience est mère de réussite.

**
Derrière les murs austères, les formes avaient été choisies, le métal sélectionné. Ne restait que la main pour forger. Faire naître un nouvel instrument de mort sur cette terre ravagée par le sang.

Les formes rectilignes et lourdes de l'épée s'estompèrent sous le rayonnement intense. Bientôt, il ne resta de l'arme qu'un long pavé plat d'acier rougeoyant. Fini, le biseau droit et strié. La chenille devenait chrysalide pour quelques jours. Le métal flambait aussi sûrement que les flammes qui le léchaient avec volupté.
Althaïa s'approcha d'une série de cases grossièrement taillées dans le mur du fond, avant d'en tirer un lingot d'un bleu-gris rutilant.
Les longues griffes accérées plongèrent dans la pâte incandescente, en faisant jaillir une pluie d'étincelles pâles.

On pouvait alors mener la danse.
Une valse dont le rythme ne changeait guère.

Son odeur l'avait devancé sur plus de cinq cent mètres. On ne s'offusquerait point en comprenant toute la différence entre l'odorat d'un humain et celui d'un vampire. Mais allait-il entrer ? Eh bien oui ma foi. Le délai était passé et la commande largement honorée.
Le bruit caractéristique du pas guilleret et lourd sinua jusqu'à ses oreilles. Appliquée à dessiner une courbe élancée sur l'alliage qu'elle avait en main, elle ne prit pas la peine de répondre à la ponctuation banale dont l'humain la gratifia.

« Bonjour. »

Quel conseiller aurait sourit en répondant un amical « bienvenu » à un sang-chaud aux allures de chasseur de tête venu taper la causette ? Fort peu ? Aucun en vérité. Surtout pas elle. Autre temps, autre lieu, sa naïve gentillesse qui le faisait certainement apprécier des siens aurait valu à sa tête un aller simple pour le sol. Autre temps, autre lieu. Ici et maintenant, l'humain n'était pas en présence d'un sbire assoiffé et orgueilleux, et suffisamment confiant pour traiter un sombre avec ce qui ressemblait à de la familiarité. Étonnant. Moins si l'on considérait qu'il n'avait aucune connaissance particulière lui indiquant de se méfier. Il en devenait chaleureux.

C'était si nouveau, si... déconcertant ? Comment cet homme, certainement rompu à la guerre, pouvait consciemment traiter ce qu'elle était avec les atours, même factices, de l'amitié ? Au pire, aurait-il été suffisamment inconscient pour la mépriser, au mieux, assez sage pour garder prestement ses distances.
Non. Comble, il semblait intéressé.
Quand, elle se redressa pour lui faire face, elle nota le sourire esquissé, l'éclat presque enfantin d'impatiente qui naissait dans le coin de son œil.
Il semblait fort jeune oui, mais quel sang-chaud ne l'était pas quand on avait vécu plus d'un demi millénaire... ? Faire la différence en comptant les plis était ardu.

Sans un mot, elle disparut corps et bien dans l'ombre, avant de réapparaitre aussi subitement de l'autre côté, une grande étoffe sombre dans les bras.
Le colis fut déposé sur le comptoir, et d'un coup sec elle retira la protection de la nouvelle arme, dévoilant l'objet aux yeux de l'homme.

Légèrement plus longue que sa forme précédente, l'arme avait perdu plus de la moitié de sa masse. Allégée, délestée de toute matière inutile pour ne laisser qu'une forme à la pointe presque dix fois plus fine, suffisamment pour passer entre deux plaques d'armure alayienne...
Du reste, la coupe droite stricte du tranchant façonné par les hommes avait cédé le pas à une infime sinusoïde qui, du gris presque noir de l'alliage, semblait animer la lame d'un mouvement onirique et fascinant. Sur chaque bord, de minuscules entailles en forme de serres recourbées vers l'intérieur étaient disposées à intervalles réguliers jusqu'à la moitié de la lame, celles de droite vers la pointe, celles de gauche vers la garde. Les pointes latérales s'étaient langoureusement étirées en deux motifs sombres symétriques, donnant deux fines dents dont le fil venait presque tangenter les tranchants. Au centre, une légère dépression dont le reflet différait des bords, révélant sa composition métallurgique différente, venait raffermir la rigidité absolue de l'arme.
Quant à la garde, le pommeau lisse d'acier avait disparu, tout comme la garde droite et le cuir usé. Une torsade de quatre lames déployées en fleur constituait une garde large et circulaire, s'enroulant paresseusement pour former le manche, pour finalement dessiner une griffe noire et pointue en guise d'arrêt.
La seule décoration visible du nouvel espadon résidait en une longue série de glyphes finement gravés en courbe le long du cœur de lame.
Un humain avec une arme respirant l'ombre et la mort ne serait peut-être pas très bien accueilli par ses collègues. Mais était-il temps de s'en soucier face à l'Alayia ?

"Une arme magique ne vous serait pas de grande utilité face à l'armée alayienne, déclama Althaïa de sa voix morne, cependant, si vous souhaitez un enchantement particulier, il existe un moyen d'obtenir ce que vous souhaitez moyennant finance. "

"Renseignez-vous après de l'un de ces mages itinérant que l'on trouve parfois dans l'ombre d'un couloir. Ils vous vendront certainement de quoi satisfaire vos envies. Pour l'heure, gagnez la maîtrise de votre nouvelle danseuse."

Ses mains, vifs insectes d'aciers ondulants lentement dans l'ombre, s'envolèrent du comptoir pour venir s'unir en un geste gracieux devant son torse, signe que le dialogue allait radicalement changer de teneur.

"Bien. Si cela vous satisfait, il est maintenant temps de parler... du prix. "

5 jours avant :

Soit la vampire prenait de façon comique sa formule de politesse, ou elle était juste étonné qu'Alford se montre aussi sympathique... En y réfléchissant c'est vrai que le mercenaire n'avait pas le comportement d'un humain normal en face de la dame de fer. En même temps il avait découvert il y a peu que tout les vampire ne sont pas mauvais dans le fond même si le fait qu'il soit lui-même dans le camp des rebelles qui sont alliés aux vampires aide un peu à dissiper la méfiance naturelle. Et peut-être aussi le fait qu'il était bien brave par rapports à la normale toujours le cœur sur le main, et avec des pensées bienveillantes envers son prochain même si cela risque de lui jouer des mauvais tours à force. Néanmoins il était tout a fait normal pour Alford de se montrer sympathique avec ceux qui l'entoure si possible après tout ne fait à ton prochain ce que tu ne veux pas qu'il te fasse...?

Il ne resterait donc plus qu'a attendre cinq jours effectivement avant de revenir chercher le fruit du labeur de cette dame de fer, et lui donner le juste paiement en échange. Le mercenaire était en effet impatient de voir qu'est-ce que cette vampire aura fait de son épée, et en quelle arme sera reforgé son espadon. Dans tous les cas cela promet de justifier cette attente, et il aura une nouvelle arme puissante à sa disposition... Que du bon en somme.

En partant de la boutique il se contenta simplement de sourire comme s'il avait compris une quelconque blague car il avait cru une seconde que la vampire faisait allusion au fait qu'il n'y avait pas de lumière en cet endroit... Il n'avait pas compris en quoi cela était drôle, mais bon autant ne pas vexer quelqu'un sans le vouloir...

Pendant les 5 jours :

Les 5 journées d'attente furent surtout ponctuées d'entraînement avec l'unité du mercenaire. De repas avec la nourriture fade (surtout les pommes de terre) cultivé dans les grottes, et par la recherche active d'un quelconque moyen de s'occuper dans ses lieux en attendant que le temps passe. Bon sang ces cavernes sont sombres peut-être, mais surtout il n'y a pas grand chose à y faire pour l’instant... Vivement qu'il se passe quelque chose d'intéressant, ou qu'il ressorte d'ici avec une tâche à accomplir car sinon il allait finir par s'énerver peu à peu. Il ne savait pas comment évolue les choses à l'extérieur enfin peu, et le mercenaire ne tenait pas à être ici si l'usurpateur découvre cette grotte même si en y réfléchissant le mercenaire est sans doute plus en sécurité en ces lieux pour l'instants qu'a l'extérieur...

Le jour dit :

Il revint ensuite 5 jours plus tard à la forge comme il devait le faire pour récupérer son vieil espadon qu'il avait confié aux bon soins de la vampire, et il attendit tranquillement la réponse de la dame de fer après avoir salué celle-ci au passage même ci ce n'était pas chose courante à faire. A vrai dire il ne savait pas vraiment comment-il est censé dire bonjour à une vampire, alors autant rester sur la méthode habituel surtout si c'est une allié donc il peut lui faire confiance d'une certaine façon... Même si c'est un peu naïf de penser cela pour un mercenaire averti comme lui, mais bon que risquait-Il?

Après tout qu'aurait-il fait qui aurait pu être vexant? Il n'insultait pas, et ne la prenait pas de haut, ou ne la méprisait pas sans raison. Bon il était sans doute directe, mais poli donc il n'y avait à peu près aucune raison qu'elle l'envoie balader contrairement à Rebrylla il y a quelques années... Comment une elfe a pu se vexer, alors qu'il lui disait juste bonjour poliment? Ah les femmes... Enfin il ne valait mieux pas se plaindre de cela. Après tout il s'étaient réconciliés après même si bizarrement il avait un talent particulier pour vexer les demoiselles sans raison apparentes pour lui...

Ensuite la dame de fer se retourna vers lui sans doute pour honoré sa commande, et il se contenta de sourire aimablement par instinct, et par gentillesse sincère. Au moins il n'avait sans doute pas attendu pour rien vu qu'il allait recevoir sa commande tant attendu qui était sans doute de grande qualité ce qui le mettait d'une certaine façon de bonne humeur. D'ailleurs elle avait dit qu'elle allait faire une pièce unique avec son épée ce qui exacerba encore plus son impatience qu'il avait du mal à dissimuler. Il était tout a fait enjoué de voir cette "pièce unique" qui allait être sienne.

La vampire alla donc chercher la "pièce unique" qu'elle avait placée dans une partie sombre de la forge, et elle la déposa sur le comptoir avant d'enlever le drap qui recouvrait l'arme.

Comment dire... Cette arme n'était sans doute pas très esthétique même si elle était assez belle, mais pas clinquantes comme les armes des soldats de parade ce qui était un avantage car le mercenaire préférait l'efficacité à la frime pure, et simple. Cette épée avait l'air bien plus légère que son ancien espadon, et un peu plus longue avec une pointe bien plus fine pour des coups d'estoc d'une plus grande efficacité sans doute. Le tranchant sinusoïde était bien peu orthodoxe, mais ne devait sans doute pas altérer le pouvoir tranchant de l'arme qui avait l'air assez intéressantes à manier.

Il y avait aussi quelques entailles en forme de serre assez bien disposés, en plus de quelques autres détails qui rendait cette arme assez intrigante pour le mercenaire, et faisait même scintiller un éclat de vif'intérêt dans son regard. Cette arme était clairement un espadon, mais elle était d'un genre que le mercenaire n'avait jamais vu auparavant, et il était presque honoré à l'idée de pouvoir manier une telle merveille. Il détourna son regard de l'arme pour le tourner vers la dame de fer.

Je tâcherai de faire attention. En tout cas je dois avouer que je n'ai jamais vu d'armes comme celle-là. Vous avez fait un travail excellent. Dit-il avec un brin de reconnaissance dans la voix avant de regarder encore l'espadon avec attention.

Cette arme était sans doute une arme qu'on pourrait qualifier de bien vampirique, et il attirerait sans doute quelque regards avec, mais bon de toute façon ce genre d’efficacité valait bien quelques regards indiscrets, et puis bon les vampire sont des alliés, et il n'y a qu'un loyaliste qui l'attaquerait en voyant cette épée, mais sa tête était sans doute déjà mise à prix de toute façon, alors autant ne pas se gêner...

Ensuite elle lui proposa d'aller faire enchanter son arme ce qui serait effectivement une bonne idée, et il était assez soulager de savoir qu'il y avait des mages qui pourraient le guider vers ces enchanteurs.

Merci du renseignement.

Juste après vînt le moment où il fallait discuter du prix. Il était d'accord car tout travail mérite salaire, et autant demander quel était le paiement qu'exige la dame de fer.

Quel est vôtre prix? Dans tous les cas il avait de quoi payer.

La gente vampirique ne pouvait plus se targuer de rester en retrait. Ils avaient désormais un rôle à jouer. Certes, il fallait surpasser la méfiance des uns, la soif des autres, mais globalement, tout le monde y trouvait plus ou moins son compte. Sauf certains. Solitaires invétérés, haineux revenchards, chasseurs de tous bords, ils restaient en marge de leurs factions et se contenaient plus ou moins bien. Et une catégorie à part, elle, regardait ce jeu burlesque d'un œil torve, complètement blasée par tant de bruit pour rien.
Mais en cette heure, qui n'appartenait plus ni au jour ni à la nuit, Althaïa pouvait soudain faire coïncider l'un de ses buts avec ceux du commun des rebelles. Le lien entre cette quête et elle se tenait bien droit à moins de deux mètres.

Brillant légèrement dans le noir, les deux iris blanc fixait intensément la figure rubiconde parée des reflets pourpres et or de la forge. Elle détailla silencieusement son visage et son air satisfait lorsqu'il s'empara de sa nouvelle compagne de bataille.

« Quel est votre prix ? »

La question tomba dans le silence. Question tout à fait formelle et banale, qui n'avait pas vraiment vocation à donner lieu à un débat. Pourtant, débat intérieur il y eut, derrière l'immobile façade aux traits inexpressifs. Une fois de plus, elle faisait une entorse à une règle quasi sacrée, et cette fois pour un quidam dont elle n'avait pas cerné l'ambition au sein de cette fourmilière hétéroclite.
Sirènes futiles que l'appât du gain. Bizarrement, ce fut le dégoût qui étreignit brièvement son esprit. Un sentiment extirpé du pâle morceaux lumineux du souvenir. Voilà l'une de ses créations mise en vente... fallait-il donc s'arracher les yeux.
Elle observa ce sentiment curieux, analysant ce qu'il signifiait et pourquoi il venait soudain de ressusciter de nulle part. Était-ce parce que l'art n'avait pas de prix... ou parce que jadis, il fut un temps où donner signifiait ne rien attendre en retour ? La réflexion était quelque peu troublante.
Mais en un éclair, l'hiver de son âme eut raison du rayon lumineux qui se résorba, laissant une infime trace derrière lui.

Les dents effilées dardèrent légèrement en dehors de leur écrin en une esquisse de sourire ironique. La confiance de l'humain avait beau être dérisoire, elle offrait une perspective alléchante pour quiconque n'aurait eu aucun scrupule à lui vider la bourse. Il était tellement pressé de conclure un accord en or. En or ? Mais que ferait-elle de cet or ? Il y avait bien quelques marchands ici capable de lui vendre des ingrédients et autres fournitures, mais rien qui ne soit bien extraordinaire à ses yeux.
Non, il y avait des choses en ce monde qui valait plus, bien plus. Bien loin d'être matérialiste, oui, elle était surtout opportuniste. Comme le totem qui l'avait choisie, elle attendait que vienne la proie et ne la ratait pas. Toutes les conditions étaient réunies désormais. Après tout... n'avait-il pas « de quoi payer » ?

Sa carte mentale s'était déployée rapidement, enregistrant froidement les positions et les actions envisageables.
Althaïa passa un doigt pensif sur l'arrête de son menton, sans dévier son regard d'un iota.

« J'imagine, en effet, que votre situation actuelle vous permet d'envisager avec une certaine sérénité l'achat de ce genre d'article. Ici, peu roule sur l'or. Mais je n'accorde que peu d'importance à cela. Les éternels ne sont pas des commerçants comme les autres. »

La remarque fait sur un ton détaché n'avait rien d'innocente.

« Je vous échange cette arme, non pas contre le contenu de votre bourse, mais contre... l'accomplissement d'une mission. C'est un intérêt personnel, bien loin des actions de la rébellion. Mais il est de la plus haute importance. À vous de voir si vous souhaitez épargner... pour un futur service. »

Le filet était lancé.

hrp : réussite au bout du troisième essai ! xD
J'ai fait court pour te laisser le choix du chemin à prendre.^^

La question qu'avait formulé Alford était toute simple car il ne voyait pas du tout de raisons de polémiquer plus que nécessaire, et il était quasiment sûr que le prix qui lui serait proposé était tout a fait convenable. De toute façon il fallait bien passer à la caisse à un moment où à un autre, alors autant que cela soit fait au plus vite. De plus il était impatient de repartir avec sa nouvelle arme qui était tout simplement un pur bijoux d'artisanat vampirique qu'il serait tout a fait heureux d'utiliser dans un combat, et dans sa futur carrière de rebelle. Bon il attirerait sans doute l'attention sur lui s'il arborait cette arme à nue, alors il pensera sans doute à s'acheter un fourreau pour la dissimuler lorsqu'il ne combat pas, mais ce problème serait facilement résolu de toute façon. Il faudrait juste s'en rappeler plus tard, mais sinon ça devrait aller...

Il semblerait d'ailleurs que la vampire soit plongé en pleine réflexions comme si elle n'avait pas réfléchit auparavant au prix qu'elle ferait payer au mercenaire pour l'acquisition de son arme. Peut-être qu'elle avait été trop prise par son travail, mais bon dans tous les cas il pouvait bien attendre qu'elle est finit car il n'était pas pressé.

De toute façon l'épée qu'il posséderait par la suite en valait largement la chandelle, alors autant attendre un peu.

Il se contenta donc de la regarder pendant le court instant où elle réfléchissait à sa réponse, et le masque ainsi que l'expression indifférente émanant du regard de la vampire n'aidait pas vraiment Alford pour que celui-ci sache ce qu'elle voudrait lui faire payer par la suite... La dame de fer devait avoir une petite idée derrière la tête, mais en même temps le fait de ne pas savoir quoi exactement le mettait un peu mal à l'aide même s'il n'en fit rien paraître...

Il eut l'air dubitatif pendant un instant en voyant les crocs de la vampires qui dépassaient de l'écrin du masque de celle-ci sous une forme de presque sourire. Quelque chose lui disait que finalement la vampire avait finit se petites réflexion, et quelle s'était mit d'accord sur le prix à lui faire payer.

La dame de fer prit, alors un air pensif avant de lui préciser qu'elle ne portait que peu d'intérêt aux gain matériels comme beaucoup de vampires d'ailleurs... C'était assez prévisible au final pensa le mercenaire car la société vampirique était sans doute moins tournés vers l'argent que la société humaine. Il était donc clair qu'en cet instant là le "paiement" ne se ferait pas en liquide, mais "autrement". Alford sentait bizarrement qu'il venait de s'embarquer dans une histoire sans faire attention comme à son habitude...

D'ailleurs la petite remarque sur le fait qu'il était l'une des rares personnes à "rouler sur l'or" dans cette caverne était assez amusante même si un peu exagérée... Après tout il ne "roulait" pas vraiment sur l'or, mais il avait bien sur lui des fonds assez confortable ce qui était totalement à son honneur... Heureusement qu'il avait eu la bonne idée de "piller" le logement de l'usurpateur lors de son petit tour au palais impériale, et donc dans tous les cas au moins il n'était pas partit de Gloria les poches vide. Ce qui sinon aurait été un comble pour un mercenaire comme lui...

Les paroles que prononça la dame de fer par la suite finirent de confirmer son impression. De plus le ton détaché qu'elle prenait souligna le fait qu'elle avait pensé à tous cela pendant qu'elle était "prise" par ses pensées. Dans tous les cas il était content de ne pas devoir payé avec son argent même s'il ne s'attendait pas à devoir rendre un "service" à la forgeronne vampirique.

Il réfléchit donc à la proposition de la vampire qui était au final assez honnête après tout... Bon il allait devoir un peu mettre la main à la pâte, mais bon il devrait bien le faire pour avoir une épée comme cella-la qui méritait bien un peu d'effort de sa part pour la posséder.

Il se contenta donc de répondre calmement pour montrer qu'il avait bien fait son choix en connaissance de cause...

Eh bien que suis je censé faire dans cas-là? La sort en était jeté maintenant il ne restait plus qu'a voir ce que la vampire désirait qu'il fasse...



hrp : Content que tu sois revenue  

Un court laps de temps s'écoula entre les deux protagonistes, avant que le mercenaire ne rompe le silence par une déclaration des plus satisfaisantes. Les rumeurs au-dehors de la boutique tinrent un moment le silence en respect, juste assez pour garder l'atmosphère confinée du lieu un tant soit moins étouffante.
Elle observa posément son interlocuteur, lui laissant tout loisir de peser le pour et le contre. Ainsi, son accord obtenu, elle exposa tout aussi posément son offre :

« Rien d'insurmontable. »

Une phrase équivalente à un sourire.

« Du moins si vous savez nager. »

Sa main se balada nonchalamment sur le comptoir alors que l'écho métallique recouvrait de nouveau les délibérations des badauds loin dehors.

« Votre condition humaine est néanmoins nécessaire et sera votre meilleur atout. »

Le regard blanc s'était suffisamment baladé sur la carrure burinée par le soleil et les voyages pour cerner les habiletés d'un tel individu. La naïveté et l'entrain d'un homme rompu aux combats de rue et aux dialogues avec la gente soldatesque.
Un donné pour un donné : une devise bien simplette mais qui avait depuis longtemps fait ses preuves. Les humains plus que quiconque étaient ouverts à ce genre de considération : celui-ci ne faisait pas exception. Ainsi, cette fois, la manœuvre serait moins directe, mais sa finalité tout aussi semblable. L'objet de sa convoitise, même s'il lui revenait de droit, devait voir son accès libéré par des mains humaines. Mains qui, au demeurant, manieraient désormais un métal tout de conception vampirique. Le monde changeait. Et Althaïa se surprit à apprécier cela.

« Vous n'êtes pas sans savoir que la majeure partie de la superficie de Coeurempire est occupée par... un lac. Un lac d'eau douce alimenté par des nappes souterraines très profondes. »

L'image évoqua une succession d'impression sensuelles fugaces, de la simple caresse de l'eau à l'immersion au milieu du liquide glacé, au cœur d'un silence abyssal.

« Pour récupérer ce don j'ai besoin, il vous faudra tout d'abord entrer dans Fort Espérance pou accéder à la rive la plus proche des eaux profondes. Discrétion sera de mise. Ensuite, eh bien, l'objectif est de vous procurer de quoi y plonger. L'endroit exact n'est pas déterminé. La zone à explorer se situe selon toute vraisemblance à la pointe nord du fort, à une centaine de mètre des rochers. »

La courte explication s'accompagna d'un schéma grossier tracé sur le bois par magie.

« Les eaux y sont froides et sombres. Et il existe une faune aquatique relativement méconnue et parfois loin d'être inoffensive. Ne prenez pas cet engagement à la légère. »

« L'objet de cette quête... est un coffre. Un grand coffre métallique scellé. Il vous faudra le ramener sur la rive opposée par tous les moyens. Une fois qu'il y sera, laissez-le simplement à l'abri des regards. Je me chargerai moi-même de la suite des opérations.»
Le ton presque mécanique, accompagné d'une immobilité parfaite, donnait cette vague impression d'un prêtre recueilli devant une statue devenue soudain théâtre d'une possession démoniaque.

« Inutile de vous demander ce qu'il contient. »

Il ne coûtait rien de le préciser.

« Faites vous aider, si vous le souhaitez, suggéra-t-elle, monotone, un seul impératif cependant. »

Ses griffes se refermèrent lentement et son poing droit se posa sans un bruit sur le comptoir devant elle, alors que les pupilles pâles s'étaient fixées sur les traits du sang-chaud.

« Nul ne devra jamais entendre parler de ce petit voyage... ni de son commanditaire, ni de sa finalité. »

En vérité, qu'aurait-il pu faire de ces informations ? D'aucun ne pouvait ici comprendre les tenants et les aboutissants de cette quête... Mais la mante était trop avisée des faux-pas pour laisser une telle fuite improbable se produire. Au pire, un mercenaire humain ne pourrait que colporter une bien trop étrange histoire pour être crédible. Au final, seul importait sa discrétion, les rumeurs courraient si vite, parmi la gente humaine...

"Votre intérêt est ici le mien. Rapportez-moi ce bien... et l'arme est à vous. Ce pour la plus modique somme qui soit."
Derrière la barrière infranchissable, les fines lèvres dévoilèrent un sourire carnassier.

La vampire confirma que la tâche ne serait pas trop dur pour lui ce qui était plutôt de bonne augure car pour obtenir ce genre d'épée Alford aurait largement était capable de remuer ciel, et terre. Même si dit par une vampire le fait que ce n'était pas "insurmontable" ne voulait au final pas vraiment dire grand chose... Néanmoins il avait déjà fait tellement de truc suicidaire en à peine quelque mois qu'il pouvait faire à peu près n'importe quoi... De plus la récompense qu'était cette lame en valait sans doute largement la peine...

Quand il entendit le "si vous savez nager" il faillit tiquer pendant un court instant, mais au final ce n'était pas grand chose, et il le confirma par une courte réponse.

Bah il suffira juste que j'enlève mon armure, et je devrai ne pas couler comme une enclume au fond de l'eau... Sauf s'il devait plonger plus profondément...

Il écouta avec d'autant plus d'attention les dires de la vampire car il lui arrivait rarement de faire un petit plongeon, et encore moins à la demande de quelqu'un, et pour une récompense... Elle allait lui demander quoi d'ailleurs au final pour qu'il soit nécessaire qu'il sache nager? Surtout qu'elle lui disait que le fait qu'il soit un être humain soit un avantage pour cette tâche... Intéressant.

Il avait aussi l'impression qu'elle l'examiner depuis quelque temps comme si elle voulait savoir s'il était capable d'accomplir cette fameuse tâche. Heureusement d'ailleurs que c'était pour cela car il avait eu l'impression auparavant que c'était pour être chose qu'elle s'appliquer à le cerner...

Dans tous les cas il savait que ce serait certainement une occasion à saisir s'il voulait économiser un peu d'argent malgré l'achat de très bonne qualité qu'il allait effectuer. De plus un peu de troc ne lui ferait pas de mal surtout si c'était basé sur la règle du marché équitable qui profitait aux deux parties... Oui comme ça il n'aurait pas vraiment l'impression de s'être fait arnaqué, et il aura sans doute fait une bonne affaire. De plus il avait la bizarre impression qu'il n'aurait pas a regretté ce qu'il devrait faire pour la vampire vu que celle-ci était une alliée de la rébellion jusqu'a preuve du contraire, et il fallait toujours tenté d'aider la cause après tout...

Oui tout le monde le sait ici. J'imagine que c'est là-bas que je vais devoir aller si je ne me méprend pas? Dit-il sur un ton calme en se rendant compte que ce ne sera peut-être pas aussi facile qu'il l'imaginait. Surtout s'il devait aller dans les nappes souterraines...

Il devinait surtout qu'elle devait avoir une idée en tête si elle voulait qu'il aille là-dedans donc il se contenta d'écouter avec une attention croissante les propos de la vampire.

Puis elle lui expliqua exactement ce qu'il devra faire pour accomplir sa tâche, et bon sang c'était compliqué, mais pas insurmontable comme elle le disait si on avait l'appui d'un peu de magie, et peut-être de l'aide au passage... De plus il ne comprenait vraiment pas pourquoi il devrait se montrer discret, mais il tâchera de le faire quand même car après tout il avait donné sa parole de mercenaire, et puis cela lui permettra de s'occuper un peu et ce ne sera pas plus mal au final...

Puis pendant qu'il observait le schéma primitive qu'elle traça sur les bois il écouta la suite à propos des éventuels danger de cet endroit, et il se contenta de dire calmement après une courte réflexion.

Je tâcherai de me montrer prudent comme vous dîtes car après tout un homme averti en vaut deux, et je ne suis jamais aller dans ces eaux-là... Ni jamais aussi profondément dans n'importe quelle eaux, mais il y a un début à tout après tout...

Il nota ensuite le fait qu'il devrait partir à la recherche d'un coffre dans les profondeurs sous-marines, et il écarta les questions qui apparaissaient dans sa tête quand il entendit cela car ce sont pas ces affaires, et puis elle voulait simplement qu'il ramène le coffre donc il n'aurait pas à vérifier le contenu de celui-ci.

Laissez moi deviner c'est le seul coffre que je peux trouver dans ces eaux dans tous les cas? Il en était a peu près sûr, mais cela ne lui coûtait rien de demander des précisions. De plus il en profita pour contempler l'immobile statue qui se dressa quelques instants devant lui avant de reprendre un air moins distrait...

Ne vous inquiétez pas secret, et bouche cousue... Après tout c'est mon métier, et je n'ai pas envie de me faire une mauvaise réputation car c'est mauvais pour les affaires...

De plus il ne voulait sûrement pas s'attirer l'animosité d'une vampire pour une raison aussi idiote...

Puis il sourit en la voyant confirmer le fait qu'il avait le droit de demander de l'aide car effectivement cela ne serait pas de trop se dit-il...

Puis il entendit la dernière condition de la vampire qui titilla sa curiosité, mais au final il accepta de ne pas satisfaire cette dernière pour une fois pour ne pas se faire une ennemie... Il se contenta donc de dire calmement sur un ton professionnel.

Tout naturellement car après tout le client est roi n'est-ce pas?Finit-il avec un peu d'humour dans la voix.

De toute façon lui-même ne voyait pour le moment aucun intérêt à répandre ce genre d'histoire car c'était un coup à se faire une mauvaise réputation ce qui n'est jamais bon pour un mercenaire, et à se faire une ennemi qui ne manquerait sans doute de lui mener la vie dure au passage...

Par la suite il finit d'écouter les dernières paroles de la vampire, et il resta étonner un court instant en voyant un sourire carnassier s'esquissait sur les lèvres de celle-ci, mais il répondit calmement.

D'accord je reviendrai dès que ce sera fait.

Conclut-il en s'inclinant légèrement pour dire aurevoir poliment avant de s'en aller pour vaquer à ces affaires.

[ hrp : Tu me permettra de conserver cette chasse au trésor comme un prétexte pour un éventuel rp  . ]

3 jour plus tard :

Alford revint finalement bien plus vite à cette boutique que prévu après d’exténuant efforts, et cette fois-ci il se rendit calmement au comptoir de la vampire pour dire calmement lorsque la dame de fer dirigea son attention vers lui au bout de quelques instants comme à son habitude.

Salutations. Dit-il poliment avant de reprendre tranquillement. C'est fait! Voulez-vous vous assurez que j'ai bien fait la tâche avant de me faire payer pour l'épée, ou vous préférez faire vite?

Conclut-il en observant patiemment la réaction de la vampire, et en espérant que celle-ci préférait la deuxième solution car il n'avait pas non plus envie de poireauter des heures encore une fois...

L'humain avait tout d'un parfait petit apprenti, et si sa bonhommie lui donnait des airs de badaud inconscient, son ardeur à accomplir un travail déroutant était le seul point qui l'intéressait séant. Après tout, idiot était celui qui ne tirait profit de la mixité de la rébellion. La guerre avait pour Althaïa cet indéniable avantage : les destins entrecroisés des peuples vous faisaient apprendre par la force des choses, et malgré tout les désavantages que l'on pouvait retirer des combats, on en ressortait changé, muni d'une expérience nouvelle et de points de vue bien plus larges qu'après des siècles de retraite spirituelle.
Alors, elle jouait de sa patience nouvelle, elle qui avait toujours traquer la perte de temps à l'ouvrage. Envisager l'éternité sous un jour nouveau, ici, dans ce qui était de nouveau sa ville, après des siècles d'exil. Une sérénité qui n'avait rien d'un hasard ou d'une humeur passagère, comme le lui faisait furtivement remarquer sa conscience.

Bah il suffira juste que j'enlève mon armure, et je devrai ne pas couler comme une enclume au fond de l'eau...

La remarque était d'autant plus pertinente que le péril était réel. Mais la Dame s'était abstenu de tout autre commentaire. Savoir nager n'était pas un don si répandu chez les vampires, et s'il lui était arrivé de se retrouver en milieu aquatique, elle n'en gardait pas un souvenir particulièrement agréable. Rien que par le fait que sa peau métallique n'était nullement adaptée à l'exercice...
L'humain entretenait la conversation d'un ton enjoué et quelque peu blagueur, comme pour en finir avec la lourdeur ambiante et la tenace odeur de soufre émanant du brasier.

Laissez moi deviner c'est le seul coffre que je peux trouver dans ces eaux dans tous les cas?

Althaïa opina imperceptiblement du chef.

« Je ne puis en être sûre. Mais si l'on escompte que nul n'ait habité ces lieux depuis des siècles, il y a de grandes chances pour que ce soit le cas. »

Après tout, la conseillère n'avait pas pour objectif de draguer le fond du lac à la recherche d'autres trésors. Même si l'idée avait quelque chose d'alléchant. Non, ni la cupidité, ni même la bravade n'était de son ressort, elle se contenterait de se tenir aux desseins qui étaient les siens. Ni plus ni moins.
Quant à sa discrétion...

Ne vous inquiétez pas secret, et bouche cousue... Après tout c'est mon métier, et je n'ai pas envie de me faire une mauvaise réputation car c'est mauvais pour les affaires...

Althaïa leva un sourcil. Son métier ? Son regard glissa en douce sur le fil de la lame noire. Était-il de ces assassins humains qui aimaient à les concurrencer sur le sentier de la mort silencieuse ? Son physique et sa démarche ne le laissait pas supposer, mais la vampire enregistra bien volontiers l'information. Il était payer pour ne pas se faire voir. Bien.

Tout naturellement car après tout le client est roi n'est-ce pas?

Le rire de l'humain qui accompagnait ses bons mots tira la vampire d'une nouvelle réflexion labyrinthique.

Alors que la lourde silhouette du balafré s'éloignait entre les échoppes, une phrase aux accents glacés serpenta entre les coups et les flammes.

« Roi. Tu ne crois pas si bien dire. »

**
Le silence s'était emparé de la pièce depuis l'aube factice. On ne distinguait aucune ombre devant l'âtre encore rougeoyant. Ce n'est que tard dans ce qui semblait être la journée que la haute silhouette sibylline se découpa enfin dans le paysage bruyant de la caverne. Un forgeron nordique travaillant depuis de longues heures à son enclume leva le nez de son ouvrage pour observer d'un œil surpris et méfiant ce phénomène. Les mains nonchalamment jointes au niveau de la ceinture, la Dame de Fer ne traçait pas, comme à son habitude, une ligne d'une droiture géométrique au travers de la grouillante foule, mais au contraire, n'avait de cesse de faire tours et détours pour glisser un regard glaçant sur tout ce qui ressemblait à une forge.
Les jeunes commis encore à moitié endormis se réveillaient brusquement à l'approche de l'ombre froide, maquant de renverser leurs effets. Quelques marchands habitués aux échanges interraciaux se risquèrent à s'approcher, présentant un semblant de sourire aimable. Le seul miroir qui leur était tendu était celui des tranchants aériens des arrêtes de sa colonne vertébrale.
Althaïa n'était pas cliente. Ce qu'elle cherchait était... ailleurs.

Mais c'est bredouille que la Dame dut se résigner à regagner son antre. L'esprit quelque peu encombrer de ses récentes considérations, elle darda un regard presque las sur les ouvrages non achevés qui sommeillaient encore sur les étagères.
Allons, peut-être n'aurait-elle plus à jouer à ce petit jeu très longtemps. Bientôt, si l'autre revenait, elle pourrait à nouveau se plonger dans l'étude solitaire, et y tenter de reconstruire un semblant de logique, dans ce fatras chaotique qui lui servait à présent de tête.

Et c'est sans surprise aucune qu'elle sentit une odeur maintenant familière gagner les alentours du comptoir. La silhouette trapue s'y accouda avec l'entrain et l'assurance de celui qui ne revient pas les mains vides. Il avait réussi, mais cela, elle le savait déjà.

Elle ne prit pas la peine de répondre à l'entrée en matière de l'humain, qui déjà s'impatientait au devant de la boutique. Ah oui, avoir une courte vie donnait un autre sens du rythme, c'était certain. Althaïa ne se pressa pas pour autant, et ce fut sans précipitation ni lenteur qu'elle se retourna vers son « client ».
Les humains prenaient de ces manières, depuis la trêve... La Dame ignorait s'il s'agissait d'une bonne ou d'une mauvaise chose. Ils oubliaient très vite à qui ils avaient affaire. Mais d'un autre côté, que d'insouciance ! Que de proximité ! S'ils avaient été si peu méfiants quelques années seulement auparavant, la guerre en aurait été bien raccourcie...

« Inutile de palabrer d'avantage, sang-chaud. Je sais de source sûre que vous êtes digne de parole. Vous avez respecté votre part du contrat. Je respecte la mienne. »

Comme sortie de nulle part, la lame sombre apparut entre les mains de la vampire, laissa un pâle trait de lumière dessiner ses formes assassines dans la pénombre.
Elle remit l'objet à son nouveau propriétaire, arrêtant d'un geste impérieux l'amorce que l'humain avait entamée en direction de sa bourse.

"Inutile. J'ai mon prix."

Sans un regard, elle disparut à nouveau dans le noir.

« Partez maintenant. »

Alford se contenta d’acquiescer sans pouvoir s'empêcher d'afficher un sourire quand il se rendit compte qu'il pouvait partir sans payé de sa poche... Sans doute que ce qu'il avait fait pour la dame de fer devait largement suffire, et il se demandait même ce qu'il devait y avoir dans ce coffre pour que cela revête autant d'importance pour une vampire, mais bon. Ce ne sont pas ses affaires après tout comme cette dernière lui avait précisé, et il ne valait donc mieux pas se faire une ennemi pour quelque chose qui n'en valait sans doute pas la peine. De plus elle s'était montré honnête avec lui, et c'est tout ce qui importait pour le moment. C'est donc sans plus de cérémonie qu'il rajouta un poli, mais néanmoins sincère.

Ravie d'avoir fait des affaires avec vous.

Il posa sa main droite ganté sur sa nouvelle épée qui était posé sur le comptoir. une lame bien splendide se disait-il. Non pas par sa forme, ou son esthétique, mais par le simple fait qu'il sentait qu'il pourrait accomplir de grandes choses avec cette lame... Non il ne regrettait absolument pas ce qu'il avait du avoir à faire pour l'obtenir pensa t-il tout en parcourant la lame du doigt avec un regard expert, et l'intérêt d'un guerrier professionnel qui regardait son nouvel outil qui lui permettrait de gagner sa vie, et de conserver cette dernière au passage...

Lorsqu'il vit la vampire disparaître, et l'enjoindre de partir sans faire d'histoire il ne trouva rien à redire, et se retourna tout en disant un simple, mais poli.

Aurevoir.

Puis il repartit comme il était venu tout en réfléchissant à la possibilité de faire concevoir un fourreau pour cette nouvelle lame, et surtout avec l'envie de pouvoir essayer cette dernière. Qui sait? il pourrait peut-être avoir une surprise encore plus agréable qu'il ne le pensait. De plus il avait maintenant en main un atout qui lui permettrait de prendre l'avantage en face de beaucoup d'adversaires...

hrp : Voilà je pense que c'est la conclu. Je vais poster en conclusion  . Sinon merci c'était très plaisant  .