Gloria et ses bas quartiers, Gloria la magnifique et ses miséreux, ses quartiers mal famés ou il n'était pas rare de retrouver un maraud égorgé sur le bord du chemin au petit matin, les poches vides et son sang se répandant dans le caniveau central. Gloria et ses quartiers mal famés ou même la milice et la garde locale n'osaient pas vraiment s'aventurer sans avoir graissé quelques pattes de petits caïds responsables des lieux, gérant les prostituées ou encore la sécurité des quelques tavernes miteuses ayant osé s'y aventurer en échange de quelques... "Taxes".

Ces bas quartiers regorgeaient d'information, les rats cherchant les meilleurs coups à faire et qui pouvaient rapporter un petit paquet d'argent : un transfert d'argent de l'administration ? L'évasion d'un prisonnier ? Le tout lié avec les patrouilles des gardes et des armées ! Et c'était ça qui était réellement intéressant ! Ces petites informations qu'il est plus facile et moins risqué d'obtenir dans une taverne plutôt que d'aller les chercher soi-même et de prendre le risque que les autorités s'intéressent d'un peu trop près à son cas.

Les rumeurs du soir allaient bon train. L'on racontait que le vieux borgne avait finit égorgé dans le caniveau du quartier ouest, près de la grille des catacombes et tous y allaient de leur petite version, allant de la concurrence qui avait engagé un assassin pour lui faire subir le sort qu'il méritait, à la garde qui était passée par là pour faire justice d'une manière peu conventionnelle ou simplement une bagarre d'ivrogne qui avait mal tourné et le vieux caïd s'était retrouvé égorgé. Les versions étaient cependant toutes d'accord que c'était du travail sanglant, et que la gorge avait du être tranchée par un objet qui n'avait pas été fait pour ça, comme un vieux morceau de métal rouillé, qu'il ne s'était que peu défendu et surtout l'absence de beaucoup de sang sur les lieux. Ici, les versions également divergeaient énormément : il avait été tué dans une cave et le corps avait été laissé aux charognards, d'autres affirmant qu'un vampire était passé par là et en avait fait son repas et qu'il avait été payé, ou pas selon les personnes, pour le faire.

Chacun y allait donc de sa petite théorie, et c'était donc l'attraction du soir qui brulait les lèvres des convives de La flamme de l'Est ou notre jeune héro venait de pénétrer pour se rincer abondamment le gosier. Cette Taverne qui avait quelques chambres était aussi parfois connue pour ses serveuses qui se donnaient quelquefois aux plaisirs de la chair en échange de quelques pour-boire très généreux sous l'acceptation silencieuse du patron qui laissait quartier libres à ces demoiselles pour utiliser les recoins sombres pour faire leur officine.

C'était là que notre vampire officiait, si elle était responsable de la mort du borgne et des ragots qui animaient la soirée ? Personne n'aurait pu la soupçonner ! Ses clients ayant bien précisé qu'elle était bel et bien vivante et peut-être même un peu trop ! Cette robe de paysanne et ce corset lui remontant la poitrine pour la mettre en valeur venait attirer le regard vers elle et les mains baladeuses n'étaient pas rejetées. Il n'était pas rare de voir un soulard, entre deux plongeons dans leur tonnelet de bière, plonger leur regard dans le corset de la belle.

Le nouveau client et son armure ne passa pas inaperçu. Un garde égaré et assez confiant pour s'aventurer ici ? A son allure on aurait presque dit un brave chevalier, sans peur et sans reproche qui venait pourfendre les vampires des bas quartiers ! En tout cas il n'y avait pas à dire : Il était impressionnant et sa carrure ne laissa pas les serveuses de marbre. il était rare de voir quelqu'un comme ça s'aventurer dans ce genre d'établissements et les ennuis le suivraient certainement comme son ombre, et ces ennuis ne seraient certainement pas d'autres que les habituels voleurs qui lui couperaient la bourse et peut-être la gorge par la même occasion. Ce genre de client causait souvent trop d'ennuis...

"Sylira, va donc servir ce nouveau venu et va voir ce qu'il veut !" avait ordonné le patron.

La dénommé Sylira, alias notre vampire, s'approcha donc de la table de ce dit client sous les regards des habitués et du patron. Ce client n'étant d'autre que notre héro, alias Alford Gorder, pu remarquer au passage de la serveuse que les deux marauds les plus proches de lui dissimulèrent leurs dagues comme pour ne pas impliquer la serveuse, ou plutôt le personnel de la taverne, dans cet odieux larcin le tout sous le regard assassin du tavernier qui avait plus l'air d'un ogre tout droit sortir d'une légende que d'un être humain. Cette dernière essuya la table, avec une sorte de torchon qui bien que moins imbibé de vin et de bière que la table laissait douter de sa propreté. Elle se pencha légèrement pour permettre au client d'apprécier la marchandise avant de poser son derrière sur la table à la gauche de celui-ci, le masquant à la vue des deux marauds à l'aide de son plateau de bois qu'elle tenait sous son bras.

"Je suis Sylira, pour vous servir ce soir messire."

Un ton quasi-séducteur d'une manière à ce que les deux hommes puissent entendre et comprendre l'offre qu'elle lui ferait par la suite quand elle approcha son visage du sien avec un doux sourire dont les lèvres appelleraient certainement celles de tout mâle qui se respecte et un temps soi peu désinhibé par l'alcool à approcher les siennes pour sentir le gout du vin sur les lèvres de la serveuse. Le "messire" pouvait sentir le souffle de la serveuse contre son oreille alors qu'elle fit ce que les marauds prirent pour une offre nocturne.

"Il est conseillé de ne pas répandre le contenu des autres clients à l'intérieur de la taverne. Le premier conseil est gratuit, cadeau de la maison."

Elle se redressa ensuite, posant le plateau sur ses jambes avec un petit sourire entre le jeu et la séduction. Si avec ceci l'homme ne comprenait pas ou elle voulait en venir, alors celui-ci était certainement sourd, aveugle et inconscient ! Elle ne jouait pas au chantage, mais il pouvait comprendre que s'il gardait la dite serveuse auprès de lui - en sortant la bourse bien entendu - il s'éviterait quelques problèmes.

"Que puis-je vous servir messire ? Nous avons un porc bien gras, cuit à la bière, avec ses patates cuisant dans son jus en cuisine. Évidemment, pour arroser tout ça un tonnelet de notre vin local s'impose."

Un tonnelet ? Rien que ça ! Notre héro avait certainement la carrure pour le supporter, après tout il s'agissait juste 3 litres de bon gros rouge qui tâche et qui n'étaient pas prévus pour être bus tout seuls. Cependant ce dernier pouvait toujours en offrir avec les marauds locaux pour les calmer. L'offre en tout cas était généreuse, et elle lui désigna d'un signe de la main le prix à payer pour tout ça qui semblait légèrement gonflé, après tout, le premier conseil n'était certainement pas gratuit, mais avec ceci il s'achèterait la compagnie de la serveuse.

On ne pouvait pas dire que ce mercenaire était d'une beauté extrême lorsqu'elle avait déposé le casque de celui-ci sur la table, le débarrassant sans difficulté de ce poids qui était inutile dans ce genre d'endroit, mais après tout la diversité humaine n'était-elle pas faite ainsi ? Les vampires ne souffraient que rarement de ce mal qu'était la laideur malgré leur origine humaine, leurs traites figés par la morts semblaient plus beaux mais surtout ils étaient généralement choisis par leurs parents de sang respectifs, ce qui limitait les choix vers les moins gâtés par la nature. Exception faite des erreurs laissées dans la nature qui n'étaient que des repas non terminés. Néanmoins, ça n'empêcherait pas Veren, alias Sylira, de faire son travail correctement.

Les mercenaires étaient presque les meilleures sources d'information, voyageant d'armées en armées et de campagnes en campagnes pour un travail parfois sale et peu gratifiant, réalisant toutes les petites besognes. L'avantage était qu'ils accumulaient beaucoup de petites informations, ces voyageurs de la guerre et du combat connaissaient bien les armées qu'ils avaient fréquenté, les noms des officiers gradés et les derniers changements comme la préparation au combat des troupes en vue d'une bataille ou d'une guerre ou encore les chemins les moins surveillés par les autorités pour établir des itinéraires tranquilles pour le réseau auquel elle appartenait. Avec de l'alcool, une nuit partagée et leur bourse plus légère ils parlaient généralement beaucoup plus. Après tout, qu'irait répéter une simple prostituée qui devait en entendre toute les nuits et qui changeait de clients tous les soirs ?

Au moins celui-ci ne semblait pas sale ou porteur de toutes les saletés disponibles chez les soldats qui se baladaient de prostituées en prostituées peu recommandables, et même si elle ne craignait rien de par son statut de non-vivante, il y avait toujours ce dégout qu'il était difficile d'effacer.

Le dénommé Alford Gorder paya sans même essayer de négocier, et pour ça il eut droit à un des sourires les plus charmants de la serveuse pour laquelle il serait difficile de dire qu'elle ne faisait pas bien son travail d’hôtesse. Puis lorsque celui-ci ajouta un petit pour-boire en passant, et bien il eut droit à la récompense qui allait avec ! Elle déposa doucement le plateau sur la table pour mettre les pièces dans un ourlet de son vêtement qui était prévu pour accueillir temporairement l'argent des clients, une fois cette tâche réalisée elle attrapa délicatement la main gauche du mercenaire pour la poser doucement sur sa fesse droite, son autre main se posa sur le poignet libre du mercenaire pour le dissuader de l'attraper avec celui-ci et d'essayer de l'immobiliser pour pouvoir se dégager s'il allait trop loin et doser ainsi la récompense : un baisé faussement timide, délicatement déposé du bout de ses lèvres sur la joue douce du mercenaire qui ne devait certainement pas s'y attendre.
Avec une agilité toute féminine, et presque surnaturelle digne de n'importe quelle "hôtesse" de taverne, elle se dégagea de cette mince étreinte pour attraper son plateau et s'éloigner hors de portée de la main dorénavant seule à qui la douce compagnie des fesses de la serveuse manquerait certainement bientôt.

"Je vous apporte votre commande, messire mercenaire." dit-elle avec un ton enjoué.

Le voyage jusqu'au comptoir de la taverne se passa d'un pas léger et avec cette agilité qui la caractérisait, les mains baladeuses tentant de l'attraper avec forces se contentaient seulement au final de l'effleurer légèrement au grand désarroi du client concerné qui aurait espérait les attraper fermement, et le fait de juste les avoir effleuré ne faisait qu'augmenter la frustration typiquement masculine de l'homme en chasse qui venait d'échouer à attraper sa proie. Le dit client, reçut en guise de lot de consolation une fausse moue boudeuse bien visible comme pour le narguer avec un "j'espérais un peu mieux !"

Le temps de découper le morceau du porc rôtissant dans l'âtre et de servir un plat conséquent digne du prix payé, Sylira reprit le service auprès d'autres clients se faisant légèrement plus distante avec eux. Après tout n'avait-elle pas trouvé un client qui commençait déjà à ne pas trop regarder sur la dépense à qui elle jetait un petit coup d’œil de temps à autre pour s'assurer que de un, il n'aille pas voir ailleurs, et de deux lui montrer qu'elle ne l’oubliait pas ! Un ivrogne un peu plus jaloux que les autres l'attrapa avec brutalité après avoir déposé sa choppe fraichement commandée sur la table, enserrant la serveuse de son bras tandis que le second lui touchait avec violence la poitrine avec ce qui semblait être un poignard pour lui retirer son bustier. Les réactions ? Et bien ses camarades le laissèrent faire jusqu'à ce qu'il semble s'arrêter brutalement de lui même et retirer ses mains non désirées.

De là ou il était, et le silence provoqué par la scène notre héro pu facilement remarquer que la serveuse tenait maintenant une fine dague sous la la gorge du maraud qui venait de lâcher la sienne alors que son sang perlait le long de la lame de la serveuse.

"Tu sais bien que tu n'as pas le droit de faire ça !" dit-elle d'un ton qui semblait réellement courroucé.

Elle savait se défendre ! Ça alors quelle surprise ! Une serveuse-fille de joie des quartiers pauvres qui n'aurait pas su faire ça n'aurait de toute manière pas survécu bien longtemps dans ce milieu sans savoir faire ce genre de chose de sang froid. Elle était une belle plante certes, mais recouverte d'épines acérées !

"Sylira, je t'ai déjà dis 100 fois de me laisser gérer ce genre de personne !" Interrompit une voix caverneuse.

L'origine de la voix grave ? La montagne qui servait de patron qui venait de ramasser l'arme du mauvais client et qui posait maintenant son immense main sur le cou de ce dernier. La serveuse, prise comme une enfant en faute afficha une sorte d'air coupable-joueur en mettant la pointe de sa dague dans sa bouche, comme si elle venait de se faire attraper en train de chaparder une sucrerie avec une sorte de petit couinement plaintif qui semblait dire "désolée".

La bonne humeur n'hésita pas à revenir lorsque le patron, qui s'était saisit de la bourse de ce mauvais client en vida le contenu sur la table pour aviser les quelques pièces qui en tombèrent. Le pauvre "client" tenta bien de se rebiffer mais l'immense main lui enserra un peu plus le cou et lui fit pousser un grognement de douleur, ce qui le dissuada de l'ouvrir. Le patron glissa une des pièces dans le corset de sa serveuse avant de signaler d'une voix forte que les prochains à commander se feraient offrir leur boisson par cet individu qu'il raccompagna vers la sortie en précisant bien qu'on ne touchait pas à ses "filles" sans qu'elles ne le désirent !

Alors qu'elle retournait vers son nouveau client principal pour lui ramener son plat, les mains baladeuses hésitèrent légèrement à toucher maintenant, mais l' animation fut vite oubliée par un des ivrognes qui fit ce qu'il avait l'habitude de faire : pincer la cuisse de la serveuse sans que celle-ci ne relève autrement par une petite moue fachée lui signalant qu'il y était allé un peu fort. L'homme pris un faux air désolé et lui proposa un baisé sur la joue pour se faire pardonner, chose que la serveuse accepta pour détendre l'atmosphère permettant à l'ambiance de reprendre comme si de rien ne s'était passé. Un petit cri surpris d'une autre serveuse, accompagné d'un rire attira quelques regards curieux. Cette dernière avait trouvé son client qui venait de lui mettre entre les seins une petite bourse afin de se l'acheter pour quelques heures nocturnes.
Si l'attention d'Alford avait été attirée par cet éclat de voix, il n'avait pas remarqué Sylira se faufiler derrière lui pour lui poser son plateau sous les yeux. Le tonnelet de vin quant à lui était en train d'être percé par le tavernier qui était revenu après avoir jeté le mauvais client dehors sans autre forme de procès.

"Et voilà messire Gorder" dit-elle en guise d'introduction du repas.

Son visage était très proche du sien, et notre héro n'avait qu'à baisser le regard pour apprécier la vue. A moins que son attention ne s'arrête sur le visage de la serveuse à quelque centimètres du sien ? Ou alors sur l'odeur de celle-ci, un mélange d'un petit parfum de fleur et d'alcool qui pouvait avoir été renversé sur elle par les autres clients au cours de la soirée. Ses yeux verts en amande se plaça dans celui du mercenaire, cherchant comme à capter son attention définitivement alors que le tonnelet venait d'être poser sur la table, accompagné par deux chopines.

"Puis-je faire autre chose pour vous ?" finit-elle d'une voix douce, qui voulait en dire long sur les services qu'elle pouvait offrir.

Elle avait trouvé le client, ou plutôt le client l'avait trouvé. Ils venaient tous pour ça de toute manière, et tant que la fille n'était pas occupée avec ce dernier, les autres tentaient leur chance mais tant qu'ils ne mettaient pas la main à la poche ils n'arriveraient à strictement de plus qu'effleurer une paire de fesses ou un bout de cuisse voire un bout de poitrine pour les plus aventureux qui ne craignaient pas de se faire mettre dehors s'ils devenaient trop insistants. Si elle était la favorite de la foule ? Avec l'aura qu'elle dégageait de par son sang ? On ne pouvait pas le dire, mais elle avait un net avantage sur les autres filles !

Le client, c'est à dire Alford, était très réceptif et compris rapidement la raison des deux verres en l'invitant indirectement à passer un peu de temps avec lui. "Un peu de temps" était bien le mot, car beaucoup d'hommes se limitaient à une discussion un peu gênée, puis passaient directement à ce que l'on pouvait faire dans un coin sombre ou dans un lit. Dans tous les cas les choses étaient certainement plus faciles pour les hommes qui cherchaient à avoir ce genre de chose, ou tout du moins qui étaient venus expressément pour ce sujet, ce qui ne semblait pas être le cas de notre Gentlemen qui ne avait certainement pas sur quel pied danser à l'heure actuelle.

La vampire, qui n'en était pas une aux yeux de tous les convives, s'installa sur un des tabourets disponibles autour de la table, de manière à permettre à son interlocuteur d'avoir autant une belle vue sur son derrière que sur sa poitrine en se cambrant légèrement.

"Je ne tiens pas trop l'alcool, et ça serait dommage que mes performances s'en ressentent" dit-elle avec un air entendu sur le type de compétences dont il était question.

Alors que l'homme lui servit une chopine d'alcool, elle stoppa le service au quart du service. Après tout elle était une femme et les femmes étaient connues pour ne pas vraiment supporter l'alcool, surtout avec le genre de service qu'elle devait proposer ensuite ! C'était connu que les performances s'en ressentaient fortement si cette dernière était ivre morte ! Aaaah l'excuse parfaite pour une vampire de ne pas boire ce qui n'aura pas de gout pour elle et qui pourrait la rendre malade comme un chien ensuite ! Heureusement pour elle, elle avait été entrainée à supporter certaines quantités de nourriture humaine, et ce genre de liquide ne risquait pas de lui faire perdre ses moyens, surtout dans cette quantité. Elle porta donc la chopine à ses lèvres, pour les y tremper et boire par petites gorgées comme si de rien n'était pour inciter l'homme à en faire de même, mais également d'en abuser, car ensuite c'était sûr qu'elle l'aiderait à boire !

"On dirait que lors de vos campagnes, la compagnie féminine manque souvent." Elle fit une pause, prenant une sorte d'air intéressé par tout ce qui pouvait être aventure. C'est sûr qu'en tant que fille de joie. "C'est comment lors des campagnes ?"

Oh, elle entamait la conversation ? Et bien qu'il en soit ainsi ! Normalement c'était au client se s’épancher sur sa vie, de la raconter un peu ce qui le mettait légèrement en confiance et pour un soldat ou un mercenaire et bien... Ils parlaient généralement de leur travail, de ce qu'ils pouvaient bien avoir sur le cœur et de la difficulté de trouver une compagne qui accepte ce genre d'activité sanglante qui n'était pas vraiment des mieux vues dans certains milieux ! En gros, il fallait que l'individu s'épanche sur ses soucis pour ensuite finir sur ce qui pouvait y avoir d'intéressant.

Le mercenaire lui raconta de manière abrégée ce qui semblait être son dernier travail. Il n'avait pas parlé des lieux, ni même du parcours réalisé ce qui fut bien dommage. Mais bon, tant qu'il alignerait la monnaie elle avait toujours les moyens d'obtenir plus de détails dans la soirée qui pouvait être très longue ! Elle l'écouta avec une sorte de passion comme si elle se nourrissait des paroles de ce dernier, si c'était feint, elle faisait très bien son travail ! En fait il ne fallait pas être devin pour savoir que c'était feint, comme n'importe quelle fille de joie le ferait pour appâter le client. Mais tant bien même ? C'était une oreille attentive !

Lorsque le mercenaire exhiba son trophée en lui racontant ce qui lui était arrivé avec les vampires elle réprima une sorte de mouvement d'horreur en mettant la main devant sa bouche.

Ce qu'il se passait réellement dans sa tête ? Et bien c'était simple ! Malgré la défaite sa race "supérieure" inspirait toujours la peur et faisait couler le sang avec efficacité dans les rangs humains, n'ayant pas perdu de leur superbe au combat et traumatisant les troupes sans autre forme de procès en ne laissant que peu de survivants, assez pour témoigner du combat sans merci et d'inspirer la peur à leurs ennemis comme le ferait n'importe quelle stratégie de harcèlement qui avait prouvé son efficacité dans de nombreux combats.

"Et... Et vous n'avez pas été mordu ?" demanda-t-elle avec hésitation et un léger mouvement de recul.

Ainsi donc la petite fille de joie avait entendu parler du venin des vampires qui changeait leur victime en l'un d'entre eux et craignait de devenir la proie de l'un d'eux qui pouvait s'infiltrer dans une ville humaine pour s'attaquer aux simples filles de joies dont personne ne s’inquièterait de leurs disparitions brutales ou de leur mort inexpliquée ? Bien entendu qu'elle savait qu'il n'avait pas été mordu, il avait l'odeur du vivant, son cœur battait à tout rompre et son sang chaud circulait dans ses veines. Mais autant jouer son rôle jusqu'au bout n'est-ce pas ?

Elle repoussa la dague à l'aide de sa choppe, comme s'il s'agissait d'un objet maudit qui lui porterait malheur si elle la touchait et qu'elle attirerait sur elle le courroux des vampires pour avoir été en contact avec un tel objet.

"Les rumeurs parlent de vampires dans les bas quartiers, un corps a été retrouvé à quelques rues d'ici. Même si ce ne sont certainement que des coupes jarrets qui ont laissé le travail aux chiens, on craint toutes que notre prochain client soit celui-ci et nous égorge dans notre sommeil."

Elle imitait la peur à merveille, et seul un autre vampire pouvait sentir qu'elle ne pourrait pas cette odeur caractéristique et son client ne pouvait que se douter de rien. Et puis, une femme, qui n'avait pas peur des humains et n'hésitait pas à sortir la dague qui avait peur face à ce genre de créatures ? Notre héros, maintenant tueur de vampire, ne pouvait que se sentir fier, fort et capable de protéger cette femme qui au final avait également ses faiblesses, de la rassurer et de lui faire milles promesses - qui ne seraient jamais tenues - qu'il la protègerait au péril de sa vie de ces ignobles suceurs de sang.

Elle se tenait les bras, se les frottant comme pour combattre le frisson glacial que cette rumeur lui procurait, appelant ainsi les bras de l'homme autour d'elle, l'incitant ainsi à la toucher et à se motiver à le faire, finir son repas et son tonnelet rapidement pour passer à la suite, c'est à dire commander autre chose à la taverne, puis ensuite à elle.

Le mercenaire sembla quelque peu désappointé face à son rôle de l’hôtesse effrayée par une dague et un simple vampire. Même s'il était vrai qu'elle savait se défendre et se servir d'une dague le fait qu'une humaine résiste face à un vampire qui l'a déjà dans ses bras avec une simple dague qui ferait office de cure dent pour ce dernier... Ça c'était bien moins sûr qu'elle y réussisse ! Enfin, de toute manière tout était dans le rôle et le client ne savait pas, et ne saurais jamais que c'était déjà trop tard, et se souviendrai juste d'une soirée agréable avec une hôtesse humaine qui lui aura au final vidé sa bourse pour ses services sans beaucoup de scrupules vu qu'il s'agissait de son métier. La seule chose qu'il pourrait regretter c'est que la plus grande partie de cet argent ne lui reviendrait certainement pas mais servirait à engraisser celui qui lui permettait de le faire à grand coup de pot de vin.

Néanmoins, comme beaucoup avant lui, il était là pour ça et se laissa prendre au jeu de la femme effrayée - ou alors l'eut-il cru réellement - par le simple vampire lorsqu'il la complimenta sur sa beauté. S'il savait ce qui se cachait dessous, certainement qu'il aurait retiré ses paroles sans autre forme de procès !

Le repas terminé, et le tonnelet enterré pour de bon, le mercenaire souhaita passer à l'étape suivante, se plaçant derrière elle et la saisissant délicatement par la taille alors que la prostituée qu'elle était ce soir se relevait en même temps pour l'accompagner. Elle posa ses petites mains fines sur celles du mercenaire avec un petit sourire entendu lorsqu'il fit sa proposition. Finalement il obéissait lui aussi à la même loi de l'alcool : une fois ivres les hommes se laissent facilement mener par une belle plante qui les motive un peu. D'ailleurs pour être motivé, il l'était ! Ce qui la fit sourire encore plus !

"Pas sans un dernier verre pour la route !" dit-elle avec une moue faussement boudeuse. "Il est inclus dans mes services." finit-elle dans une sorte de ronronnement qui signifiait qu'elle pouvait lui faire en profiter.

Cependant fallait-il encore qu'il paye d'avance ce qu'il lui devait. L'avantage à ce stade était que la femme pouvait faire ce qu'elle voulait des mains de l'homme, aussi fort soit-il en usant de beaucoup de douceurs et en le motivant en posant ses mains là ou elles voulaient aller sans pour autant oser le faire. Doucement, tout en restant collé à lui et continuant son léger mouvement de hanche quasi indétectable par cet homme qui pourtant en ressentait l'effet bestial, elle déplaça une des mains sur sa poitrine, au niveau d'un des lacets du haut de sa tenue qui maintenait le corset, comme pour lui montrait qu'il pourrait le défaire une fois là haut. Sur cette diversion, la seconde main accompagna celle de l'homme restée libre le long de ses hanches jusqu'à une bourse de celui-ci pour lui indiquer dans un petit sourire que s'il voulait aller plus loin, et bien il fallait payer d'avance.

A ce stade, il accepterait certainement, puisqu'il avait déjà fait la demande de ses services. Et puis après tout il fallait bien vivre et bien s'entretenir pour continuer à plaire aux clients !

Une fois qu'il aurait payé la somme dû, qui n'était d'ailleurs pas des moindres mais dans les "tarifs" pour ce genre de services qui pouvaient durer un moment, il verrait arriver dans la main ayant payé, une nouvelle choppe de vin qui cette fois était plus doux, pour lui retirer l'âpre du précédent de la bouche et pouvoir profiter du gout de son nouveau "plat". A cette choppe était attachée la clé de ce qui serait la chambre des ébats.

Elle le conduisit vers la fameuse chambre, pendant que celui-ci terminait sa choppe-cadeau, le gardant tout contre elle pour qu'à chacun de ses pas il puisse sentir le mouvement de son corps et le pas souple et léger de celui-ci. Si elle souhaitait le motiver ? Ca c'était sûr qu'il était mûr ! Un fruit prêt à être cueillit !

Elle se laisserai toucher, embrasser et déshabiller, tenant son rôle à merveille en aidant également son compagnon à se dévêtir. La seule chose qu'il ne pourrait enlever ? Le pendentif qu'elle portait au cou... Après l'étape suivante, et bien, ca serait la surprise du chef !

L'homme avait payé et l'action avait commencé. Le travail de Veren ? Que l'homme pense qu'ils étaient allés plus loin que les préliminaires et qu'il en avait réellement eut pour son argent mais qu'il ne s'en souvienne pas, malheureusement pour lui... Car lui, le verre ultime contenait une bonne dose de somnifère qui donnerait à ce dernier une gueule de bois mémorable le lendemain matin - l'alcool aidant.

Il la déshabilla doucement, profitant de chaque instant pour laisser ses mains sur son corps qui se dénudait, sous celles-ci et s'offrait à chaque fois par de petits mouvements brefs qui incitaient l'homme à aller plus loin. Il fallait juste faire durer le plaisir de la découverte, comme un papier cadeau que l'on ouvre avec un peu trop d'impatience et dont un morceau de scotch vient ralentir l'ouverture. Lui échapper des mains, ou encore lui faire aider à retirer ses "trop lourds" morceaux de métal qui le protégeaient au combat.

Ils étaient quasiment nue, elle s'était bien gardé de retirer le bas de l'homme, avait occupé les mains de celui-ci - sur sa poitrine entre autre - pour ne pas qu'il le fasse de lui-même et attendre au dernier moment. Car oui, elle sentait qu'il était prêt ! En même temps ce n'était pas dur de préparer un homme à ce genre de choses... Les caresses et autres embrassades durèrent quelques instants et ne furent entrecoupées que par la découverte de l'unique bijou de la prostituée, que celle-ci masqua de sa main, comme pour montrer "Pas toucher." signe qu'elle tenait énormément à cet objet pour des raisons sur lesquelles elle ne permettrait pas à l'homme de s'attarder en occupant son attention ailleurs.

Certains de ses mouvements s'alourdissaient, se ralentissaient et l'on voyait clairement qu'il luttait contre le sommeil. Plus que quelques secondes et l'effet serait brutal. Il posa ses mains sur ses hanches pour lui montrer qu'il était prêt à passer à la vitesse supérieure, mais elle l'empêcha d'aller plus loin dans un geste doux comme pour le faire elle-même, lentement pour finir de s'y préparer dans un lent déhanché pour retirer le dernier morceau de tissus en lui tournant le dos pour qu'il puisse admirer les fesses se découvrir lentement. Notre héro, s'endormit alors que la prostituée se plaça au dessus de lui, au moment de passer à l'action, ce qui permit à celle-ci de se dégager sans difficulté de ce dernier.

Elle mit en scène le lit avec l'homme à l'intérieur, le déplaçant sans grande peine dans le lit et le couvrant comme pour lui faire croire qu'elle avait quitté le lit au milieu de la nuit, après que celle-ci ait été très sportive. Il fallait qu'il pense l'avoir fait pour ne pas attirer l'attention. Elle resta immobile dans le noir une bonne demi-heure, écoutant les bruits autour d'elle qui couvraient les ronflements de l'homme. Puis une fois que ce fut bon, elle retourna, comme partiellement vêtue dans la taverne, faisant mine d'avoir finit ce service pour l’œil des autres clients.