Il faisait nuit. Une brume épaisse stagnait au dessus de la surface calme de la mer, qui caressait à peine la plage de petits galets. Pourtant, une ombre arriva, déchirant le brouillard épais, et repoussa les galets dans un fort grincement. Une longue barque venait de s'échouer sur cette plage. D'autres silhouettes du même genre arrivèrent sur ses côtés. Des hommes sautèrent par dessus bord et couraient pour s'infiltrer sur ces nouvelles terres qui n'étaient qu'eux pour être conquises. Ces silhouettes humaines, étaient dangereusement armées.

Les premières qui partirent dans l'intérieur des terres étaient rapides, agiles et surtout, assez silencieusement. Un de ces soldats qui jouaient les éclaireurs pour le gros de la troupe qui débarquait juste derrière eux souriait. Même si cette terre sentait différemment d'Alayia ; tout comme sur l'île où ils avaient séjourné durant quelques années avant de lancer l'invasion d'Armanda, il était presque heureux de passer enfin à l'action. Depuis le temps qu'il attendait de se battre !

Il s'accroupit quand la brume devint moins épaisse, guettant le moindre mouvement. La nature l' environnait. Il pourrait être un peu tendu de toute la présence de cette végétation, cette chose que les Alayiens avaient repoussé avec leurs immenses cités dévouées à Néant. Mais comment pouvait-on être impressionné par une flore inoffensive, qui aidait à se camoufler, quand approchait une petite troupe d'ennemis... oui car tout ce qui n'était pas Alayien était à tuer. Pour ce premier jour de guerre, il n'y avait pas de prisonnier à faire. Soit on se pliait à la volonté de Néant, soit on mourrait. Mais pour que les adversaires comprennent ce qui leur tombait dessus, les premiers ennemis devait périr.

Alauwyr leva un poing. La petite troupe qui l'accompagnait se tenait prête. La petite troupe n'était que des pêcheurs qui rentraient plus tardivement et au loin, on discernait les pâles lumières d'un petit village. Les premières victimes se présentaient déjà. Il abaissa le poing et les hommes qui l'accompagnaient coururent en hurlant vers ce village, qui sera le premier à subir l'attaque des redoutables Alayiens.

''Pour la Gloire de Néant ''

Tuer des paysans n'avaient rien de glorieux selon ses propres convictions. Avec de la chance, il y aurait quelques soldats de cette nouvelle à conquérir, à défier et à abattre. D'ailleurs, il s'approcha à son tour pour suivre cette toute première ligne d'attaque. Les autres troupes débarquaient derrière et se rassemblaient déjà pour devenir la monstrueuse vague d'invasion qui mettrait l'Armanda à genoux...cette force fanatique allait frapper vite et fort....

Il avait déjà soif de sang à l'idée du combat, il espérait que ce village soit gardé par une troupaille de milicien au moins, après tout ce serait amusant que s'il n'y avait de la résistance, Christan n'était pas du genre à apprécier d'affronter des hommes faibles, et sans défense, il voulait affronter des guerriers, exécuter la danse de la mort avec d'autres artistes du magnifique art varié qu'est-celui de donner la mort à son prochain. Les premiers ordres de la part de la Grande Lyra était de frapper par surprise, l'on devait décontenancé les hérétiques qui peuplaient cette terre, et en profitait pour avancer implacablement sur ce territoire d'hérétique, il allait affronter d'autres hommes pensa Christan avec excitation, on lui avait même parlé de créatures magiques diverses à massacrer, il ne les avaient pas encore rencontré, mais il était déjà impatient de se battre contre ce genre de chose, après tout un combat est un combat, et tout ce qui saigne peut-être tuer…

Ce qu'il remarqua en premier tout en avançant avec les autres soldats de première ligne c'est qu'il avait beaucoup de verdures, et bien peu de cités à l'horizon, était-ce vraiment la civilisation ? Christan en doutait d'une certaine manière car l'alayia d'antant était constellé de magnifique cité, et monument, là il avait l'impression d'être dans la nature sauvage, et indomptée par l'homme, un bien triste constat…

Dans tout les cas les ordres avaient étaient claires, soumettre les villages alentours, soit la population se soumettait à l'alayia, et au Néant soit elle périssait, un constat simple, implacable, mais juste selon Christan car après tout ces infidèles ne méritaient pas mieux, tandis que les non humains… Le bon non humain était le non humain mort après tout…

Dans tout les cas il arriva vite non loin de ce village, Christan ne s'intéressa pas spécialement aux pêcheurs, il repéra du coin de l’œil quelques miliciens, et s'élança. Il avait envie d'un vrai combat après tout, et une bande de pouilleux qui ne savent manier que des fourches ne pouvaient même pas se considérer comme une nuisance face à un lourd guerrier en armure.

La charge vu donc lancer, les premiers combats s'annoncèrent très vite, ou bien les premières redditions pouvait-on aussi dire aux cri de pitié que certains maroufles lancés, Christan lui se contenta de courir en serrant son bouclier lourd de sa main gauche, et sa hachette de la droite. Il entendit le sifflement d'un carreau d'arbalète, celui-ci ricocha sur le bouclier que l'alayien employait pour se protéger tout en courant. A croire que les paysans avaient décidés de sortir leurs arcs, et arbalètes, et bien soit. Christan finit vite par arriver au contact face à un soldat qui manier avec hésitation une pique…

Une pique… Quelle blague ! L'alayien hurla pour tenter de faire trembler encore plus son adversaire, celui-ci qui prit sa virilité en main tenta de donner un coup puissant, Christan le détourna du bouclier, et ne profita pour frapper sur la pique, et casser la pointe de cette dernière…

Il en profita ensuite pour bondir face à son idiot d'adversaire, le fidèle donna un puissant coup de hachette qui transperça sans mal la protection en cuir sur le ventre du milicien. Après avoir sans doute tranché la moitié des viscères de ce dernier Christan se contenta de retirer violemment la lame de son arme, et de faire tomber le faible d'un coup de pied pour le laisser agoniser par terre.

Il chercha ensuite du regard un éventuel autre ennemi pour continuer sur ce début de lancée victorieuse...

Alauwyr attendait que la panique des villageois poussent leurs éventuels protecteurs hors de leur cachette. Bien entendu dans les premiers cris de combats et dans les hurlements d'effroi et d'agonie, il ne fallut guère de temps aux miliciens pour sortir de ce qui devait leur servir de baraquement ou de l'auberge, s'il y en avait une. Doucement, il approchait, guettant le moindre adversaire susceptible de lui convenir. Car tuer du village était d'une trop grande facilité déconcertante. Il ne s'était pas entraîné des années durant pour faire comme la plupart des bêtes soldats à pourfendre comme des bouchers ces pauvres hères... Oui pauvres hères, car ils ne connaissaient pas encore Néant... Du moins les survivants qui accepteraient de se plier à sa Volonté comprendront qu'ils faisaient mauvaise route depuis le début.
Laissant ses frères d'armes fendre les airs de leurs armes et faire couler le sang, il entreprit de prendre sur le flanc la cohue qui naissait de l'affrontement des villageois les plus courageux aux côtés de leurs pathétiques soutiens de miliciens. Une silhouette carré et agile attira vivement son attention et il ne put s'empêcher de sourire. Agile par le maniement de l'épée qui tranchait quelques alayiens un peu trop audacieux de vouloir pénétrer dans sa main. L'Alayien à la crinière blanche savait reconnaître un bon bretteur quand il en voyait un et celui-là était pour lui...

L'homme repoussa un jeune Alayien, qu'il avait embroché à la poitrine. La courte chevelure poivre sel trahissait un homme âge mais son maintien et la perfection de ses gestes ne laissaient aucun doute possible. Peut-être était-il un soldat à la retraite, mais cette nuit serait la dernière. Doucement, il approcha, sortant de la brume telle la mort venue chercher l'âme... Un autre soldat arriva en hurlant, attirant le regard de la cible d'Alauwyr. Il fut dommage pour lui quand un poing lui ferma son clapet, l'envoyant dans le monde de l'inconscience. Personne ne prendrait sa proie. L'homme à la courte chevelure s'était retourné vers Alauwyr, les yeux écarquillés de voir qu'un ennemi avait frappé son propre congénère. Mais il sut se ressaisir rapidement. Il n'eut qu'à lever son arme dans une garde bien verticale, se campant sur ses positions.

Alauwyr approchait déjà de lui, ayant mouliné une fois sa bonne vieille lame. Sourire aux lèvres, dévoilant ses dents blanches, on pourrait presque croire que sous sa capuche ses yeux brillaient d'un plaisir morbide. Autour d'eux, le fracas de la bataille et le cris des villageois étaient presque une chanson macabre à entendre. Un toit commença même à prendre feu. A cet instant, Alauwyr n'eut qu'à lancer la première offensive pour lancer le combat qu'il espérait être à la hauteur. Sa proie n'avait pas tardé à parer son coup. Les lames crissèrent l'une contre l'autre. Cette fois, Alauwyr allait avoir ce qu'il cherchait : tuer un adversaire redoutable et qu'il abattrait au bon moment....

Combat à mort

Du sang ! Du sang ! Toujours plus de sang ! Cela faisait si longtemps que Christan n'avait pas pu faire couler le sang pour tuer, ces années passés sur ces îles n'avait pas pu satisfaire durablement sa soif de combat, et de meurtre. On aurait presque pu dire que s'il n'avait pas son casque il savourerait presque le sang sur sa hache en léchant cette dernière, mais il n'était pas un vampire, il tuer pour le combat, il aimait se battre, la lutte, le sang, le choc des épées, le fracas des lames, le sang qui gicle, et les os qui se brisent, voilà ce qui le faisait vibrer, et trembler d'excitation d'une certaine manière.

« Tue ! Mutile ! Brûle ! Tue ! Mutile ! Brûle ! TUE ! MUTILE ! BRÛLE ! » Hurla t-il à l'adresse de sa prochaine victime qu'il venait d'apercevoir, apparemment un homme de forte musculature, et corpulence, mais assez jeune peut-être la capitaine de la milice de ce village ? Ou juste un champion ? Plus une brute en faîte appartenant à la milice car elle n'avait pas l'air de commander qui que ce soit, l'homme portait une simple brigandine avec des protections en cuir renforcé, une protection bien plus légère que celle de Christan, et bien moins résistantes, mais efficace. L'homme avait l'air d'être à peine moins musclé que Weren, et avait en main un marteau de guerre en main… Elle avait l'air sûr d'elle, et Christan sentait que ça allait être amusant… D'après ce qu'il avait vu le bougre de milicien s'était déjà débarrassé de quelques adversaires sans trop de difficulté, sûr qu'avec une telle carrure tout est plus facile...

« ARRRR ! » Hurla Christan en commençant comme il convenait les présentations, il donna un coup de grande amplitude pour faire reculer son adversaire qui riposta ensuite au marteau de guerre, le fidèle échangea encore quelques passes avant de simplement penser que vu que son adversaire avait une plus grande arme il avait un désavantage important, il rangea donc sa hachette, et se jeta sur l'autre pour faire un peu de pugilat, Weren était après tout un très bon combattant à main nue…

Les deux adversaire en vinrent donc au mains, Christan choppa le manche de l'arme de son adversaire pour la jeter sur le côté, celui-ci résista… Le fidèle décida donc de lui donner un puissant coup de boule pour le faire lâcher ce qu'il fit. Il résistait en plus, et tentait de frapper de proximité avec son marteau… Christan lui bloqua le bras de la main droite, et lui attrapa le bassin de la gauche avant de le soulever de toutes ses forces, il était lourd celui-là même pour Christan, mais ce dernier y arriva, il en profita donc pour jeter son adversaire quelques mètres plus loin, et alors que Christan allait s'avancer pour le frapper au sol de la compagnie indésirable arriva pour venir en aide au milicien...

Le retraité éprouvé donnait dans chacun de ses coups une précision terrifiante et chaque passe offensive paré motiva un peu plus à chaque fois l'Alayien à la crinière grisée. Les quelques longueurs chevelues qui virevoltaient hors de sa capuche ne gênaient à aucun moment son champ de vision. Ses yeux sombres ne quittaient pas un seul moment l'Armandéen. D'un coup, les deux hommes eurent la même idée : lancer une offensive en usant d'une attaque par le haut de leur lame respective. Quand les deux assaillants comprirent l'attention mutuelle, les armes s'entrechoquèrent violemment et Alauwyr recula de quelques pas, juste à temps pour éviter un coup de genou, et sans laisser de répit à l'ennemi, il l'assaillit plus vivement, jusqu'à réussir à lui accrocher d'un coup de pied le bas de sa jambe. Visiblement, l'homme devait souffrir d'une vieille blessure car il ne sut point se redresser et tomba.

Au moment de vouloir se redresser, la pointe d'une lame de verre noire appuya suffisamment sur le bas de sa gorge pour laisser quelques gouttes de sang glisser le long de la peau. Doucement, l'Armandéen lorgna l'épée et redressa son regard haineux vers celui qui le dominait, qui n'aurait plus qu'à faire un geste pour l'achever. Il ne souffla aucun mot, attendant l'ultime fatalité. Dans un fin accent et dans un timbre froid, il entendit cet ennemi surgi de nulle part lui parler :

''Tu t'es bien battu.... Si tu te rends, tu pourras espérer garder la vie sauve...''

Ne connaissant pas l'homme à terre, Alauwyr ne pouvait savoir, ses pensées, ses convictions ou encore sa foi ; une foi différente de celle de Néant, cela allait de soi. Donc il ne perdrait pas son temps à rentrer dans les détails de qui il était et de pourquoi son adversaire devrait accepter de se rendre. L'Armandéen se contenta de cracher à terre, en signe de mépris et de dédain.

''Tue moi comme un chien, comme savent si bien faire les tiens ! ''

Alauwyr ricana et retira sa pointe de son épée de sa gorge.

''Ramasse ton arme. Si tu veux vivre, il faudra me tuer''

Suspicieux et guère certain des réelles intentions de cet inconnu à la chevelure grisée, il ramassa son épée, se releva et sans prévenir, ne suivant aucun protocole de reprise d'un combat digne de l'honneur, il hurla tout en lançant en avant son épée. Alauwyr avait l'épée baissée. Une occasion comme cela ne se présentait qu'une seule fois. Et elle devint la dernière tentative de l'homme aux cheveux cours, qui tomba à genoux en gargouillant du sang. Alauwyr retira son épée de sa poitrine, le laissant tomber mollement dans le sol herbeux qui se gorgeait encore de sang chaud....

''Dommage''murmura-t-il au cadavre, ''tu n'aurais pas aussi stupidement, l'échange aurait pu être encore intéressant.

Un sourire carnassier se peignit sur son visage et son intérêt fut soudain sur un cri sauvage. Un cri qu'il avait déjà entendu. Y en avait pas deux qui avait cette voix d'enragée. Sans attendre, il se rendit en courant vers sa source et il aurait pu rire en reconnaissant la manière brutale et dénuée de toute subtilité dans le geste puissant d'un Alayien tout en armure de plaques jetant à plusieurs mètres de lui un adversaire peu digne d'intérêt à travers la lumière à peine tamisés des incendies qui prenaient de l'ampleur à travers la nuit. Son sourire de prédateur s'étira quand la compagnie indésirable qui rejoignit Christan était composé de deux cavaliers. Certes des miliciens, mais sur le dos de ces montures, le danger était bien différent à appréhender.

Les deux cavaliers paraissaient hésiter à se lancer sur ces deux Alayiens, laissant le temps à Alauwyr de se mettre non loin de Christan. Il lui jeta un regard moqueur. Peut-être que l'ombre de sa capuche n'offrait guère d'identification à Christan, mais la voix glaciale et à la limite de l'arrogance l'aiderait à se rappeler d'Iskuvar.

''Tu n'espères quand même pas te faire ces deux cavaliers tout seul mon cher ? Tu permets que je participe ? En plus, tu n'as même pas achevé ton précédent adversaire... Te serais-tu ramolli depuis notre précédente rencontre ? ''

L'heure n'était pourtant pas à la plaisanterie. Croyant que les deux Alayiens étaient trop hésitant face à deux cavaliers, ces derniers talonnèrent leurs chevaux et fondirent sur les deux soldats, des lances sommaires pointées vers eux.

Décidément cette bataille commençait plutôt bien pour Christan, ce dernier était déjà en pleine allégresse, le sang qui coulait lui était si doux du même que le fracas des épées, il l'avait tant attendu ! Et maintenant il allait pouvoir faire couler le sang de manière implacable, et sanglante.

Vînt donc des cavaliers, un défi bien plus intéressant pour Christan. Ce dernier se disait néanmoins que cela serait bien plus compliqué qu'un simple milicien en armure, néanmoins dit-on qu'un homme à cheval en vaut dix ce qui est pratiquement vrai si l'homme en cheval est armuré, munit d'une lance n'importe qui peut faire des charges dévastatrices à cheval. Christan pour sa part savait par quel genre d'attaque l'on était censé mettre à terre, et tuer un cavalier. Il avait en main sa hachette, et non sa hache de guerre à deux mains… Son bouclier pouvait sans doute facilement encaisser un coup de lance, mais le cheval aurait des chances de le mettre à terre, et puis ils étaient deux. Il fallait la jouer intelligemment.

Et décidément une voix qu'il avait attendu il n'y a pas si longtemps de cela vint le déranger, alors que les deux cavaliers réfléchissaient à comment ils allaient tuer quelqu'un armure avec leurs lances, chose très compliqué même à cheval. Il faut viser les fentes ce qui n'est pas évident, surtout à cheval.

« Ramolli ? Je ne fais que m'échauffer cheveux blanc, toi par contre ce n'est pas avec ton cure dent que tu va mettre à terre un cavalier, saisis toi d'un espadon, ou d'une pique si tu espère mettre l'un d'entre-eux en terre, ou bien regarde comment un vrai guerrier se bat. Pendant ce temps ait bien l'amabilité d'achever l'autre rognure de rat. »

Dit-il parfaitement concentré sur la lutte future, Christan s'approche du cadavre d'un milicien non loin pour prendre en main une hallebarde, il délaisse sa hache qu'il rengaina à sa ceinture, et son bouclier qu'il remit dans son dos… Il tâta un peu la hallebarde, un mélange de lance, et de hache. Ce genre d'arme paraissait presque naturelle à manier pour Christan, et puis la puissance de frappe d'une hallebarde était tout simplement terrifiante, la longueur de l'arme, et le potentiel cinétique de chaque coup pouvait à lui seul être un argument de taille.

Il était donc prêt à recevoir l'assaut des cavaliers, il prit celui de droite, laissant celui de gauche à la charge de cheveux blanc. Christan prit un formidable élan avec son bras d'arme, il fit un pas de côté lorsque la lance de l'autre fut proche, le pas lui permit d'éviter le cheval, et l'armure se chargea de faire rebondir la pointe de la lance sur son épaulière, Christan porta ensuite un terrible coup de hallebarde qui fendit l'air dans un swing très puissant.

Son coup fit littéralement voler en éclat le jarret du cheval du milicien, la monture hurla de douleur avant de s’affaisser avec son cavalier qui roula sur le sol comme une pomme tombant d'un arbre. Christan laissa le soldat se relever, puis il accueillit ce dernier avec un premier coup de hallebarde que l'autre tenta de parer, résultat il se retrouva au sol, et Christan se chargea de lui porte le coup de grâce de haut en bas en lui fondant le crâne. Décidément une hallebarde était une belle arme à manier, elle avait tout pour lui plaire lui qui aimait frapper fort, et de façon décisive.

Puis il entendit un autre cri, la brute qui avait voulu s'en prendra à lui avant revenait, Christan recula pour éviter le coup de masse qui frappe néanmoins sur son torse, mais sans trop faire de mal, le fidèle en riposte fit donc un mouvement ample pour donner un coup gauche de la hallebarde dans la jambe de son ennemi qui céda. Puis il prit du recul, et planta tout simplement sa hallebarde dans le ventre de son adversaire. Il souleva un peu ensuite ce dernier littéralement avec sa hallebarde puis le planta dans le mur en paille d'une maison non loin avant de lâcher cette arme, car même si elle était amusant elle était encombrante.

« Je suis l'arme du Néant ! Mourrez infidèle ! HAHAHAHA ! » Commença t-il à hurler totalement obnubilé par tout ce sang qui coulait, et qui commençait à recouvrir son armure… Il reprit sa hachette, et son bouclier en main tout en regardant où en était cheveux blanc.

La réponse ne se fit pas attendre.

''Garde ta salive, tu vas en avoir besoin''

Les cavaliers approchaient. Rien à voir avec une cavalerie lourde, mais les paroles de Christan avait quand même du bon sens. Son épée était bien trop courte pour espérer avoir une allonge suffisante pour toucher le cavalier. Le risque de se faire transpercer était bien présent. Mais Alauwyr se fichait des risques. Seul le résultat final qu'il apporterait avec la mort du cavalier qui approchait ; celui de gauche, Christan ayant opté pour celui de droit. Et de toute façon, il n'avait pas le temps de partir à la quête d'un espadon ou d'une lance. Autant fuir avec le cavalier dans le dos et donc se faire planter sans pouvoir réagir ; comme la fuite d'un lâche... ou d'un couard. Alauwyr n'était rien de cela, et son épée se dressa verticalement dans sa main droite, campée sur ses jambes. Il était prêt.

Le cavalier qui fonçait sur lui était gaucher, un avantage certain contre un ennemi en général droitier. Au contraire de Christan, l'Alayien ne portait pas d'armures de plaques. Donc la stratégie que s'apprêtait à employer son congénère n'était pas pour lui.

Les deux cavaliers fondirent quasiment au même instant sur les deux Alayiens. Alauwyr était pleinement concentré sur le sien, les yeux plissés sur la lance qui se pointait vers lui, alors qu'elle approchait à une vitesse effrayante. Son porteur voulait perforer son coeur. Ou n'était-ce qu'une apparence ? Peu importait. Alauwyr, un sourire carnassier aux lèvres attendait. Il attendait et quand la lance était à une distance critique, il pivota lui-même en lâchant un cri déterminé. Son épée trancha de la chair, il se sentit, comme le sang qui l'éclaboussa sur l'une de ses joues balafrés. Un hennissement retentit à la suite. C'était comme si tout se ralentissait. Le cheval, l'encolure mortellement entaillé par le coup de taille d'Alauwyr, caracola grotesquement avant de s'effondrer sur son flanc. Le cavalier sauta à temps pour ne pas se retrouver coincé sous lui. Frénétiquement, il cherchait à sortir une épée courte de son fourreau, la panique le gagnant au fur et à mesure que l'Alayien encapuchonné s'approchait de lui, d'un pas assuré et terrifiant.

Alauwyr croisa plusieurs fois l'épée du cavalier, bien jeune d'après les traits de son visage ; sans doute n'avait-il pas encore dépassé les dix-ans. Ses yeux écarquillés par la terreur apportait déjà la réponse à la question de son avenir proche : il savait qu'il mourrait. Mais malgré tout, il réussissait à se défendre, bravant Alauwyr par son instinct de survie. Le jeu dura encore quelques échanges avant que la lame de l'Alayien ne se planta dans le bas de sa poitrine. Un hoquet de surprise et de douleur fut les derniers sons qu'émit le jeune garçon. La mort lui fut rapide. Alauwyr repoussa sa victime de la main et essuya sa lame sur la tunique du mort. Il n'eut qu'à faire quelques pas pour se rapprocher du pauvre cheval qui agonisait. D'un geste vif, la pointe de son épée fendit sa tempe. Un craquement sec craqua. La mort méritait d'avoir des morts sans de longues souffrances ; sauf qui méritaient de mourir à petits feux...

Il dut utiliser son pied pour extirper son épée du crâne de l'équidé, puis il lança un regard provocateur à Christan. Autour d'eux, les bruits des batailles se faisaient moins nombreux, signe que ce premier combat contre leurs ennemis étaient en train d'être gagné. Ce n'est pas pour autant qu'il ne restait pas encore du travail à terminer.

''Alors l'enferraillé, penses-tu encore mon cure-dent incapable de venir à bout d'un cavalier ? ''

Il lâcha un bref ricanement. Christan, une arme de Néant ? Il en rirait bien encore et bien plus fortement, car oui, il avait entendu le hurlement de ferveur qu'il avait lâché pendant qu'il achevait le quadrupède équin.

''Tiens-tu à rester ici à contempler ta seule victime de la journée ? Je dis cela, car on se bat encore plus haut dans ce village. Il est vrai qu'un vrai guerrier comme toi a besoin de reprendre son souffle...''

Il afficha un rictus amusé et commença à remonter là où il semblait qu'on se battait encore hardiment contre l'ennemi armandéen

Christan regarda lui aussi provocateur son confrère alayien qui visiblement s'amusait à nouveau à le titiller, au moins ils étaient deux à jouer ce jeu-là. Christan avait l'esprit bien trop engourdi par les combats pour prendre les remarques de son camarade comme autre chose que des encouragements à sa battre mieux, ou des défis qu'ils lui lançaient, tant tout les cas il serait là pour les relever quels qu'ils soient. Il répondit donc froidement, et tout aussi moqueur.

« Je dois avouer que tu es une bonne danseuse, sans doute que tu aurai ta place dans une auberge. Je pense que les gens payeraient même pour te voir te trémousser cheveux blanc HAHAHA. » Pour le coup cela pouvait presque être pris pour une insulte, mais ce n'était pas vraiment cela, mais ça restait une provocation. Pour sa part Christan se fichait bien de cela car ces miliciens étaient de bien piètres adversaires au final pour des militaires de carrières comme eux, en espérant que ce continent ait au final un lot bien plus intéressants d'adversaires que des manants tout en guenilles qui savent à peine tenir une fourche droite. On lui avait parler de lézards gigantesques qui étaient capables de triompher de centaines d'hommes, et d'êtres elfiques, et vampiriques capable de tenir tête à une dizaine d'homme à eux seuls. Décidément c'était ce genre d'adversaires que Christan voulait affronter, et rien d'autre. Un homme comme lui cherchait la bataille, le sang la guerre, et une mort glorieuse au nom de l'unique, et quelle manière de mourir plus glorieusement qu'en combattant à mort, et en mettant en difficulté un terrible adversaire au nom de la gloire du Néant? Inspiré par la grandeur de l'unique Christan se sentait presque littéralement invincible, et capable de tenir tête à n'importe qui. Les impies mourront car la foi soulève des montagnes après tout.

« Et toi tu te sens d'humeur à jacasser comme une commère au lieu de te battre à ce que je vois. Très bien lorsque tu sera vieux tu pourra au moins facilement raconter une longue série d'histoires fausses à tes gosses pour endormir ces derniers. » Puis il se rapproche froidement d'Alauwyr, et conclut ensuite toujours moqueur.

« J'y vais, par ici ça commence à sentir trop le fesse-mathieu à mon goût décidément. Si tu veux en profiter sauter des paysannes effarouchés je te les laisse, pour ma part vais aller chercher la gloire au nom du Néant. » Ceci dit ceci fait il se rendit vers le lieu où se poursuivaient les combats. Pour sa part Christan ne fut pas étonné de voir que son rival du moment suivait, pour le coup il était plus amusé par le chose qu'autre chose, cela lui donnait envie de se battre encore plus férocement pour montrer lequel des deux était le plus fort.

Ils arrivèrent au lieu dit, un dernier noyau d'une dizaine de miliciens environ s'était réfugié devant l'entrée de ce qui semblait leurs baraquements, les miliciens avaient trouvés des pavois, et des lances . Ils formaient donc un mur qui somme toute même s'il menaçait de s’effondrer à chaque instant face aux soldats alayiens bien plus expérimentés, mais qui permettait au moins d'orchestré une défense honorable au vu de la qualité pitoyable de ces miliciens.

Christan ne réfléchit pas, il avait un bouclier lourd en main, et en acier. Il mit celui-ci en avant, et fonça vers les pavois. « AAAAUUUAUAUARRRRRGGG » Hurla t-il de fureur en bousculant de toutes ses forces le pavois qui se présentait face à lui, défonçant littéralement la défense, les alayiens non loin en profitèrent pour s'engouffrer dans la brèche ainsi former, et commencer à tailler en pièce les miliciens. Christan personnellement après avoir écrasé la tête du milicien tombé au sol, cassa la lance d'un autre qui eu le courage de lui faire face avant de le refouler… Weren qui avait envie de s'amuser un peu profita du chaos alentours pour s’engouffrer bouclier en avant dans le baraquement des miliciens, si ça se trouvait après tout à l'intérieur de celui-ci il y avait une autre source de divertissement pour l'alayien...

Peut être que la chance était du côté d'Alauwyr, car il était aisé de comprendre que Christan n'était pas le genre d'Alayien à se faire marcher sur les pieds pour rien et encore moins de se faire, d'une certaine façon humilier. Mais la soif du sang et l'envie de tuer poussait Christan à se contenter de se rapprocher de lui et de lui répondre froidement la profondeur de ses pensées. Lui aussi semblait vouloir l'aiguillonner à travers des mots. Le bougre avait de la répartie et cela fit juste ricaner Alauwyr. Ce dernier le toisa avec un air tout aussi froid, malgré son sourire. deux prédateurs se faisaient face et il était à noter qu'Alauwyr était un poil plus grand que Christan. Peut-être le port d'une lourde armure provoquait un tassement de la colonne vertébrale avec le temps. Quand Christan prit la direction suggéré, Alauwyr ricanait simplement. Des fois, le silence fallait mieux qu'un petit discours. Si Christan ne perdait pas la vie dans de début de campagne, il aurait tout lui loisir de lui répondre. Tout vient à point qui sait attendre

Bien entendu, il n'allait pas laissé Christan se plaire à abattre les derniers ennemis et il était dans son sillage, même si de prime abord, il avait été dans l'idée de prendre la tête. A moins, son congénère lui servait d'une certaine manière de bouclier. Comme ça, si un dernier assaut était lancé dans une dernière charge de désespoir, l'Enferraillé la briserait en partie, et lui n'aurait qu'à achever avec plus de finesse que de la brutalité d'acier que représentait Christan à lui tout seul.

Une fois arrivé devant une demeure ayant des allures de baraquements, les derniers miliciens s'étaient retranchés dans une solide défense. La question de les déloger ne se posa même pas quand Christan fonça vers eux en hurlant comme un cinglé d'enragé. Sur le plan subtilité, il aurait suffi de mettre le feu à leurs baraquements et ils auraient fini par sortir de là. Mais passons, l'action était lancée et Alauwyr, un rictus malsain à son visage, ne lâcha pas vraiment le sillage de Christan et fut parmi les premiers Alayiens à entrer une fois l'ouverture provoqué par Christan. La brutalité avait du bon, mais quand les autres l'appliquaient pour ses propres intérêts. Mais des fois, elle ne permet pas de voir les pièges.

Les miliciens s'étaient retranchés, mais d'autres les attendaient patiemment, sortant de l'étage et du sous-sol du bâtiment que les Alayiens envahissaient. Ce n'était pas une dizaine de miliciens qui leur tombaient dessus, mais largement plus. Bien plus.

Alauwyr balayait l'air avec son épée pour imposer un recul des ennemis qui tentait de le prendre en tenaille à plusieurs. Concentré, il réussit à en écharper un avant de reculer de quelques pas, percutant quelque chose de métallique. Christan ! Fallait qu'il soit dans ses pattes en plus. Lui aussi semblait en prise avec quelques miliciens, qui poussé par le désespoir, donnaient de toute leur vaillance pour se battre. Soudain, sans attendre, Alauwyr attrapa le col d'un adversaire et lui imposa une direction en le jetant sur un couard qui espérait poignarder Christan dans son angle mort. Les deux hommes hurlèrent en se percutant et en tombant au pied du soldat caparaçonné. Ce répit offert ''généreusement'' à son rival, Alauwyr forgea un autre milicien à croiser le fer, et il le repoussa contre un mur jusqu'à lui asséner un coup de poing au visage, lui brisant sans nul doute le nez au son broyé qui retendit sous son gant.

Le sang se répandait sur le plancher du baraquement au fur et à mesure que les miliciens et quelques Alayiens perdirent la vie dans cette dernière confrontation armée...

Dans tout les cas il ne fut en rien déçu, les miliciens semblaient être en nombre dans le bâtiment, et ce n'était pas forcément pour lui déplaire car il avait envie de se battre, quoique les bougres étaient trop nombreux, et un combat à un contre dix n'était pas vraiment des plus honnêtes, bon ils n'étaient pas non plus dix face à lui, mais Christan avait de quoi faire, quoique le fait que le bâtiment soit plus exigu que la cour extérieure du bâtiment aidait le fait que le fidèle n'était pas trop gêner par le nombre important d'adversaires auquel il faisait face.

De plus son bouclier permettait généralement de les refouler sans trop de difficulté, un coup de bouclier par ci, ou par là, et n'importe qui devait reculer en face de lui, ce n'est pas comme s'ils avaient le choix, et il se permit de temps en temps d'imposer quelques coups de haches qui firent quelques entailles, et blessures. Dans tout les cas après avoir littéralement trancher une main au passage Christan imposa à ses adversaires de se montrer bien plus prudent, décidément ces derniers allaient avoir fort à faire surtout que les alayiens au dehors ne restaient pas inactifs, et rentraient peu à peu dans le bâtiment. Les miliciens étaient cantonnés malgré eux à un simple combat à mort, et ils semblaient faire avec avec l'énergie du désespoir.

Il sentit quelque chose qui le cogna, visiblement cheveux blanc avait du mal à tenir son terrain pour sa part. Christan se contenta de l'ignorer, et continua à se battre. Là il avait autre chose à faire que se moquer, ou râler. Ce genre de choses n'ont rien à faire lors d'une mêlée après tout. Il continua sa série de coup, il entendit soudain deux crétins qui s’affalaient près de lui. Christan les acheva mine de rien même si c'était du fait de cheveux blanc, puis il vit un milicien non loin qui sortit une arbalète, et semblait viser cheveux blanc. Le fidèle prit en main un poignard non loin, et jeta celui-ci qui se logea dans le ventre non protégé de l'arbalétrier. Pour le coup on ne pourrait pas dire qu'il avait une dette envers l'épéiste...

Dans tout les cas le combat se poursuivit ensuite, Christan se battait de toute ses forces, de même que le reste des alayiens présent, puis un milicien en particulier qui semblait être le capitaine du contingent fut obligé de se joindre au combat, le fidèle bouscula tout le monde sur son passage pour se jeter sur lui. Il savait se battre le bougre pensa Christan en alternant les coups de hache, et de bouclier face à son adversaire qui semblait plutôt bien manier la masse. Pour le coup Christan devait avouer qu'il avait un peu de mal, son adversaire aussi était lourdement équipé en plus, autant dire que le combat aurait promis d'être long, néanmoins avec un peu d'effort Christan arriva à le jeter au sol. Il en profita ensuite pour lui enlever son casque, et le soulever avant de mettre la hachette sous sa gorge, et de hurler.

« Vous êtes faits hérétique ! Continuez à vous battre, et vous mourrez ! Nous sommes plus forts, et plus nombreux que vous ! Si vous voulez-vivre jetez vos armes à terre immédiatement ! Et reconnaissez la gloire du Néant! » Pour réaffirmer ses arguments il affermit la pression de sa hachette sur la gorge du capitaine de la milice. Les miliciens pour là plupart jetèrent comme un seul homme leurs armes, après tout ils n'étaient que des hommes ayant peur de la mort qui se jetèrent devant cet espoir soudain de survivre. « Bien, vous faîtes preuves de sagesse... Cheveux blanc. Vu que tu as l'air de t'ennuyer je te laisse l'honneur montrer la supériorité de Néant par rapport à leurs 7 parjures. Vient dans le cour je t'offre un petit duel contre ce chien. Par ce duel d'un champion de l'unique contre un champion des 7 nous verrons que le Néant est le plus digne, et grand de tout les esprits. » Dit Christan, après tout une démonstration de force ne faisait jamais de mal, et puis il était assez provoquant à cette manière envers l'épéiste. Ceci dit il entreprit de tirer son prisonnier dans la cour pour le jeter au sol avec une épée en face de son futur adversaire.

Alauwyr venait de tourner la tête quand l'arbalétrier tomba face contre terre, la garde d'un poignard dépassant de son ventre. D'un coup d'oeil rapide, il regarda ce corps puis Christan, qui s'en prenait désormais à un gradé milicien. Nul doute que le tireur avait voulu le planter et que le lourdaud en armure l'avait tué avant qu'il ne commette son acte. Un prêté pour un rendu. Mais l'heure n'était pas à la réflexion de ce geste. Les combats se poursuivaient.

Alauwyr acheva le milicien qu'il avait accolé au mur avant de rejoindre l'attroupement qui s'était formé autour de Christan. L'homme dans sa lourde cuirasse venait de lui imposer la reddition ou la mort. Les autres Armandéens survivants ne se laissèrent pas prier quand au choix à faire. Leurs armes furent jetées en même temps, chantant à leur union la défection de leurs possesseurs. Et bien entendu, Christan, tout en louant sa ferveur pour Néant, décida d'opter pour un duel de champion, en désignant d'office Alauwyr. Que de mieux de montrer la toute puissance de Néant face à des croyants des sept parjure dans un combat à mort avec un rival tel que l'homme aux cheveux ''blancs'' ? L'Alayien au visage couturé le prit comme tel mais tenait à démontrer à Christan qu'il n'était pas homme à se laisser impressionner, par lui ou par d'autres.

Les Alayiens s'attroupèrent dans la cour, formant une arène de silhouettes humaines. Le chef de la milice fut littéralement jetée au ciel, une épée mis à portée de sa main. Alauwyr prit place, attendant que son nouvel adversaire se redresse et reprenne contenance. Tout cela pour que Christan ait sa petite dose de spectacle. Comment appeler ce duel autrement ? Peut-être que son congénère lui offrait cet homme en pâture pour le voir se défouler et observer sa manière de se battre ; ou tout simplement pour le provoquer. Peu importait de toute façon. Même le regard des autres fanatiques qui les entouraient, qui le voyait se faire surnommer ''Cheveux blancs''. Il l'avait déjà entendu bon nombre de fois au cours de sa vie avant la chute d'Alayia, mais plus depuis. Comme si le passé aimait se faire rappeler au bon moment. A peine quelques secondes, il jeta un regard froid et provocateur à Christan, le tout renforcé d'un sourire qui en disait long sur cette même provocation. Puis il se concentra sur son adversaire

Son épeé se leva quand le chef milicien sembla prêt. Le pauvre hère avait vite compris qu'il n'avait pas le choix et les yeux froncés, il fixait Alauwyr. Les deux hommes se jaugeaient déjà. Puis ils tournèrent l'un et l'autre, guettant qui ferait le premier mauvais geste. Les autres Alayiens autour d'eux ne devenaient plus qu'un vague mur flou de silhouettes remuantes et murmurantes. Pas un échange de mot ne se produisit entre les deux combattants. Et pour quoi faire ? La vie était le seul échappatoire et un seul la prendra. Puis quand le temps fut soudain trop long à attendre pour le chef milicien, il fit quelques pas rapides dans la direction d'Alauwyr, usant de son épée avec expertise.

Heureusement qu'il n'avait pas une masse, car il maniait sa lame comme telle et la vitesse de ses frappes étaient fulgurantes. Mais la vitesse n'était rien. l'Alayien dut reculer malgré tout pour éviter quelques coups fauchants et il para au dernier moment un coup qui était venu par le haut. Ne laissant pas de répit à son ennemi, il prit la main en repoussant l'arme du chef armandéen et lança offensive contre offensive. Cette fois, dans le claquement sec et métallique des armes qui s'entrechoquaient, il obligea l'Armandéen à reculer. ce dernier finit par doucement renversé la tendance et il tenta de frapper Alauwyr au flanc qui était apparu comme une ouverture fatale. Il fut dommage pour lui de tomber dans un piège tendu pour. Ce fut l'Armandéen qui dévoila une faiblesse et en se jetant dans celle d'Alauwyr, l'Alayien n'eut qu'à esquiver dans un mouvement presque fluide et il asséna un coup de pommeau à la tête du milicien.

Ricanant, Alauwyr recula le temps de laisser le pauvre bougre reprendre ses esprits. Il aurait pu le tuer, profiter de son étourdissement. Mais comme son adversaire se défendait plutôt bien, il voulait ''jouer'' encore avec lui. Indirectement, d'une vision extérieur, on pourrait croire qu'il laissait au pauvre humain une vaine lueur d'espoir. Puis le combat reprit aussi sèchement. La détermination désespéré du milicien lui redonnait de la force et Alauwyr le ressentit dans les coups qu'il parait et encaissait. Il grimaça même quand un fort coup résonna jusqu'à son épaule. Et les échanges martiaux s'accélèrent et Alauwyr dut plus passer son temps à esquiver que de répliquer. Pas étonnant que Christan s'était amusé à l'appeler danseuse, brute et lourd qu'il était. Alauwyr en comparaison agissait plus souplement et plus vivement. Mais bien entendu, cela finissait toujours pas agacer le protagoniste et le chef de la milice changea au dernier moment son geste. La pointe de son épée réussit à finement entailler la pommette de l'Alayien, mais il en fut quitte pour une réplique hargneuse et déstabilisante. Alauwyr l'avait frappé de son épée et un coup de poing l'avait atteint au menton, provoquant sa chute en arrière. l'Armandéen s'affala dans un lourd bruit de fer et il n'eut le temps que d'écarquiller les yeux quand le tranchant de l'épée de verre noire lui offrir la gorge en un léger sifflement. Sa vision qui s'obscurcissait eut le temps de voir la silhouette d'Iskuvar le dominant de toute sa hauteur ténébreuse, pendant que son sang s'échappait de sa gorge. La mort lui vint enfin quelques secondes après.

L'Alayien repoussa sa capuche, laissant sa longue chevelure grise cascader sur ses épaules. Un bref instant, il accorda un dernier regard au chef des miliciens morts et regarda les survivants qui avaient baissé la tête totalement résignés. Puis ses yeux sombres se braquèrent sur Christan. Commençant à connaître ce lourdaud tout vêtu de ferraille, il portrait l'éloge de cette victoire au nom de Néant, alors que ce duel avait été conclu de sa propre main. Pensant à autre chose, il rangea sa bonne vieille lame à son fourreau et se dirigea vers un abreuvoir épargné de tout cadavre ou d'épanchement sanglant. Bizarrement, dans des batailles, il fallait toujours retrouver des corps dans ces eaux là. Le contenant n'avait que de l'eau fraîche. Il retira ses gants et se rinça le visage plusieurs fois, pour se rincer du sang de ses ennemis et nettoyer sa petite estafilade. Il méritait bien ce petit moment revigorant, surtout que le village était leur désormais....

Après le bataille

Il jeta donc le capitaine de la milice à terre sans plus de finesse à vrai dire, de toute manière le combat était terminé, et la fatigue de Christan commençait à s'apaiser peut-être, mais pas l'échauffement de son corps, et son esprit suite à cette longue lutte faces aux hérétiques, mais ce n'était pas à lui cette fois-ci de massacrer cet hérétique, il laissait cet honneur à un autre que lui, on allait dire que c'était une marque de début de respect entre deux guerriers, pour sa part le combat était terminé. En tout cas pour aujourd'hui, nul doute que bientôt, et pour son plus grand plaisir il pourrait de nouveau se battre.

Dans tout les cas l'homme en armure s'éloigna de l'arène, certains alayiens non loin enlevaient leurs armures au vu du fait qu'ils avaient gagnés cette bataille, et qu'ils pensaient qu'il serait bon de se mettre plus à l'aise, Christan pour sa part n'en fit rien, il préférait rester en armure en toute occasion après tout, même quand il dormait, ainsi on n'était bien moins vulnérable une hachette à portée de mains, et de l'acier sur sa peau qu'autrement, un homme comme lui habitué aux dangers de certaines manières avait finit par acquérir de bien drôles d'habitudes.

Dans tout les cas sil ne pouvait s'empêcher de se dire que ces hérétiques étaient des chiens sans honneur, et le moindre esprit combatif, un vrai guerrier ce serait battu à mort pour ses dieux, Christan lui se battrait après tout jusqu’à son dernier souffle pour le Néant, cela montrait bien à la fois que les sept parjures étaient des esprits pitoyables totalement indignes d'êtres vénérés, que la gloire du Néant était sans limite, et qu'a ce rythme son règne viendrait bientôt, et enfin toute la supériorité de la race, et de la civilisation alayienne face à tout ces faibles impurs.

Christan se contenta donc de renvoyer un regard impassible à cheveux blanc, et totalement décidé, pour sa part il avait envie d'un petit spectacle, et puis de voir encore à quel point avait pu progresser la danseuse avec le temps. Il se doutait que ce dernier n'était pas forcément faible, bien au contraire, après tout même s'il n'en avait pas l'air Weren ne sous-estimait jamais quiconque, il se battait comme un vrai guerrier face à tous, l'erreur après tout n'est pas permise dans le feu de la bataille. Et de plus un véritable fidèle du Néant ne devait jamais faire d'erreur s'il voulait être digne de son dieu selon lui, les faibles ne sont pas dignes de servir l'unique après tout, au même titre que les lâches, et les impies...

Il regarda donc le combat entre l'alayien, et l'armandéen calmement, c'était une bonne manière de se détendre après tout que de voir le sang couler, personnellement il aimait voir les jaillissements du liquide rouge, ce spectacle sanglant était donc totalement approprié pour le divertir. La guerre après tout était à la fois le plus beau des arts, et le plus variés, rien n'est plus magnifique que la lutte, et de voir les ennemis du néant hurlaient de douleur, leurs sang couler, et gémir leurs femmes, et leurs enfants pour réclamer pitié, c'est tout ce qu'ils méritaient après tout. Christan n'était pas pour les viols, mais il ne lèverait pas le petit doigt pour les empêcher si il y en avaient ce soir, c'était le travail des officier, et puis c'étaient des impures qui étaient abusés, et par des alayiens en plus, elle devraient plus se sentir honoré qu'autre chose à bien y réfléchir, la seule chose qui le gênait là-dedans c'est ce fait que selon lui abuser de son pouvoir contre ceux qui ne peuvent se défendre n'a rien de digne, ou d'honorable.

Dans tout les cas au final il semblerait que cheveux blanc en ait finit avec le milicien, c'est pas tout, mais il aurait commençait à s'ennuyer pensa t-il presque avec une mauvaise foi assumé, pour la peine il l'aurait presque dit à voix haute pour se moquer, mais il n'en fit rien. Il ne savait pas pourquoi, mais il n'en avait pas envie pour le moment, cheveux blanc c'était bien battu aujourd'hui, et au final cela méritait qu'il lui témoigne un peu de respect.

« Voyez ! Le Néant a parlé ! Le soldat s'étant battu pour l'unique était bien plus fort que l'infidèle ! Cela démontre la supériorité de nôtre dieu, de nôtre peuple ! De nôtre armée ! CE CONTINENT TOMBERA MES FRERES ! Avant même que nous n'ayons le temps de le dire nous vaincrons ! » Dit-il avec enthousiasme, il n'était pas un grand orateur, mais à la façon dont il le disait cela ne pouvait que provoquer l'enthousiasme de tout les alayiens alentours qui poussèrent des hourra de joie, et de férocité ! Une victoire avait été acquise au nom du Néant aujourd'hui, bien d'autres suivrons.

Suite à cela Christan alla ensuite voir où se trouver cheveux, pas qu'il avait la moindre envie de lui allumer une pipe si ce dernier était du genre à fumer, il se contenta juste de s'approcher de lui, et de dire sèchement.

« Beau combat. Cela se voit que tu sais par quel bout il faut tenir une épée. » Un mélange de compliment, et de sarcasme. Bon c'était déjà un beau progrès pour Christan car ce dernier préférait rester silencieux, ou descendre quelqu'un que de sous-entendre qu'il était un bon combattant, dans tout les cas cheveux blanc pourrait le prendre comme cela lui chantait que le fidèle n'aurait ni chaud, ni froid.

« Cette bataille n'était qu'un échauffement, bientôt nous affronterons de vrais guerriers, et non de simples pécores, le prêcheur avait annoncé que sur ces terres se trouvé des créatures valant plusieurs hommes en combat, et des reptiles géants d'une grande puissance que l'on nomme dragon, nul doute que la suite de la conquête sera intéressante. L'unique a de la chance d'avoir des soldats de talents comme nous pour le servir, car cette Armanda sera bientôt offert sur un plateau au Néant. » Dit-il sombrement, dévoilant son désir au passage d'affronter des ennemis plus coriaces que ceux d'aujourd'hui.

Alauwyr terminait de passer une main sur son visage pour virer les gouttes d'eau qui coulaient encore sur son visage couvert de cicatrices. La toute récente se joindrait aux autres plus anciennes. Une de plus ou de moins, Alauwyr s'en fichait. Il se redressa quand Christan le rejoignit et le complimenta presque. Oui car de la façon dont le gars en armure usait des mots provocateurs. L'Alayien ne put s'empêcher de sourire et il lâcha même un rire, terminant de remettre les mèches mouillées à leur place dans sa longue crinière.

''Après le compliment de mon cure-dent, voilà que tu viens me féliciter par l'usage de mon épée, mais par le bon bout. On va dire que je progresse vivement à tes yeux alors, c'est flatteur''

Il l'écouta discourir et il eut l'impression de voir en son congénère un soldat tout aussi désireux que lui de combattre des ennemis digne de ce nom. Ce village n'était même pas une mise en bouche. Un échauffement aux yeux de Christan.

''A peine un échauffement, presque rien même. Je suis presque frustré que nous n'ayons pas eu ces fameux ennemis que tu énonçais, pour voir ce qui nous attends réellement, de mesurer nos forces à la leur...''

Les Esprits de ces Armandéens en tout cas, n'étaient pas venus à l'aide des habitants de ce pauvre village, donc leur intervention n'était guère qu'illusion. Les Alayiens possédaient eux des dons offerts par Néant, qui deviendront des avantages certains face aux créatures manipulés cette maudite magie. Sans compter ces fameux êtres qui valaient plusieurs hommes... La magie les dopaient probablement pour avoir cette force. Cette idée là révulsa l'esprit d'Alauwyr. Sa propre force ne venait que de lui et de son corps, pas de l'emploi d'une force comme la magie. En somme, ces êtres abjectes usaient de magie pour combler leurs propres faiblesses. Immonde !

''Ces dragons semblent être juste très coriaces. Rien de ce qui vit ne peut échapper à la mort. Il suffit juste de leur trouver la manière de leur offrir....Qu'ils soient avec la magie ou pas. Oui, l'Unique a de la chance d'avoir des hommes tels que nous... ''

Cette fin de phrase sonnait presque faux dans ses pensées. Néant avait de la chance ? Les Alayiens avaient la capacité de se battre, ils pourraient très bien se battre pour leur peuple. Mais Néant leur avait offert ce début de guerre, et le verre noire.... Il attendait déjà avec impatience les résultats de cette fameuse matière sur des êtres magiques. Il ne put s'empêcher de poser la main sur la garde de son épée, comme avide de se battre encore.

''Je me trompe où ces dragons seraient presque des créatures effrayantes à tes yeux ? Pour moi, ce sont juste des êtres vivants, qu'on ne connait pas encore et que nous pourrons abattre comme n'importe quel animal....''

Il sourit. Il adorait provoquer Christan, peut-être un signe certain qu'il appréciait cette grande gueule qui savait se battre, malgré sa lourdeur d'armure et de répliques, digne d'un guerrier manquant de subtilité. Christan était différent de la plupart des soldats qu'il avait croisé durant son existence.

''Nous devrions profiter de l'auberge, si elle est encore debout... ah moins que tu ne supportes pas boire. Je comprendrai tu sais si tu n'aimes pas une bonne bière ou mieux... de l'hydromel. On ne peut pas savoir se battre en armure lourde et boire....''

Une provocation renforcé d'un sourire arrogant, comme toujours. Ou comment tester la manière de convaincre un Christan qu'il connaissait à peine à l'amener à se rincer le gosier pour fêter leur rencontre et leur première victoire ; si on pouvait appeler cela une victoire. Et pourquoi ne pas en profiter tant que leurs chefs de commandement prenaient les décisions quand à la suite des opérations ? Autour d'eux, des soldats prenaient déjà du bon temps, même si cela était quelque peu indigne aux yeux de l'Alayien aux cheveux grisés... Un minimum de dignité était à avoir, même auprès des vaincus impurs... Mais cela n'était que son point de vue personnel

Christan rigola à son tour de façon assez grave à cause de son casque en entendant les paroles de cheveux blanc, décidément ce dernier avait un humour potable, et ce n'était pas forcément déplaisant. Au moins celui-là avait du répondant pas comme beaucoup de quiches molles qu'on peut trouver partout où l'on en cherche. Dans tout les cas il commençait à apprécier l'épéiste décidément, ce dernier avait l'air d'avoir une façon de pensée assez proche de la sienne ce qui n'était aucunement déplaisant. Dommage qu'il n'ait pas un tatouage aussi étendu que le sien car il ne pouvait cesser dans ce cas-là de la considérer comme inférieur à lui, la société alayienne marchait comme cela après tout. Les pieux sont au dessus des moins pieux. Christan verrait d'ailleurs s'il y avait moyen d'inculquer plus la grandeur du néant dans la tête de l'épéiste au passage.

Néanmoins autant ne pas penser à ce genre de chose, et plutôt réfléchir sur un sujet qui les mettaient tout les deux d'accord, et qui n'était rien d'autre que la bataille, voilà quelque chose de beau, et d'enthousiasmant dont le berserker ne se lasserait jamais décidément, c'était quelque chose qui faisait partie de lui, de même qu'il pouvait considérer d'une certaine manière son armure comme sa seconde peau, et d'une certaine façon on pourrait le croire à l'odeur.

« Le temps viendra où nous pourrons réellement nous battre. Néanmoins je suis impatient de pouvoir livrer un vrai combat digne de ce nom. » Dit-il songeur, sûr que pour le coup il ne serait nullement déçu de devoir affronter de redoutables adversaires, beaucoup préféreraient sans doute se contenter de la piétaille car celle-ci n'était pas bien dangereuse, et qu'elle représentait un minimum de risque, mais pour sa part Christan aimait se battre contre des adversaires qui le poussaient à se surpasser, après tout c'est en se mettant perpétuellement en danger, et surtout en ne restant pas sur ses acquis qu'un vrai guerrier progresse.

« Nous verrons bien, j'avais entendu dire qu'ils faisaient plusieurs centaines de mètre de haut pour les plus grand. Pour sûr celui qui leur portera le coup fatal deviendra connu, et reconnu. » Un rêve sans doute, mais un rêve qui néanmoins faisait fantasmer n'importe quel vrai guerrier avide de gloire, et surtout de vrai combats.

« Moi peur ! Ah ! Je chargerai le premier en première ligne à chacune des batailles qui se dressera face à nous ! On va voir qui est le plus brave d'entre-tous ! Si tu es gentil je te laissera même des restes hahaha !» Dit-il d'un ton décidé, et aussi moqueur comme pour rajouter par dessus la provocation de l'autre, décidément il se ferait une joie de rabattre son caquet formellement à cheveux blanc.

« C'est un défi ? » Dit-il d'un ton qui semblait tout à coup solennel à son confrère. Non loin certains alayiens allaient un peu trop loin avec les amusements, Christan les ignora, si ils voulaient se faire pendre s'ils étaient pris c'était bien leurs problèmes, personnellement boire un peu ne serait pas du tout pour lui déplaire, et si en plus il pouvait démontrer qu'il était le meilleur ce serait avec joie.

« Nous allons voir cheveux blanc lequel de nous deux va en premier rouler sous la table, ce soir nous boirons comme si c'était le dernier jour. Je parie que tu ne tiendra même pas après deux verres héhé. » Dit-il provocateur lui aussi, s'embarquant totalement dans le jeu de son confrère alayien, pour le coup ils allaient boire, et ils n'allaient sûrement pas faire semblant.

Ils se rendirent donc juste après à l'auberge, décidément certains s'amusaient déjà à sortir les tonneaux que Christan prit un d'entre-eux à parti pour récupérer un tonneau de bière avec lequel il remplit deux choppes, invitant ainsi Alauwyr à commencer leurs petites compétitions de qui peux boire le plus avant de finir en coma éthylique.

« Je préviens, le premier qui fait la moindre remarque sur mon visage je le noie dans le tonneau de bière. » Dit-il d'un ton menaçant à tout les alayiens proches, pour éviter que ces derniers ne viennent l'enquiquiner, puis il leva le heaume de son casque pour relever son crâne chauve, imberbe, couturé de cicatrice, et assez disgracieux, sans attendre Christan bu cul sec sa première choppe de bière.

Tuer un dragon. La perspective de réussir à occire une telle créature paraissait déjà impossible, mais y arriverait serait un exploit sans nom. On devinait l'intérêt que cela portait pour Christan, qui cherchait à être le plus pieu possible envers Néant, mais pour Alauwyr. Il fallait déjà voir comment ces bêtes se mouvaient, se battaient. Et après voir si en tuer serait réellement digne d'un combat. Car il ne trouvait rien de glorieux à tuer un adversaire qui se comportait en animal, dont les réactions seraient trop prévisibles. En tout cas, il ne revient pas sur le sujet et suivit avec un sourire ravi son comparse, qui tenait fortement à lui démontrer ce dont il était capable. Au moins entendit-il entretemps de sa bouche qu'il était prêt à foncer dès les premières lignes. Bourrin et efficace d'un premier abord, mais s'il n'avait pas d'autres stratégies, il risquerait de percuter un lourd mur de boucliers ennemis, des destriers de guerre, ou mieux... de s'enfoncer dans la boue à cause du poids de son armure. Cette image arracha à Alauwyr un léger sourire amusé, pendant qu'ils arrivaient devant une auberge déjà bien à mal.

Christan attrapa un tonneau qu'un des leurs venait de remonter de la réserve, trouva rapidement deux chopes et en tendit une à Alauwyr. Avant de boire la sienne, l'Enferraillé retira son heaume, édifiant une menace à quiconque viendrait à se moquer de son visage. Il était vrai qu'en comparaison d'Alauwyr, quand il posa son casque à côté de lui pour engouffrer d'une traite sa première bière, il n'avait rien d'un bel homme à faire tomber les filles. Il était d'autant marqué de cicatrices que le combattant à la crinière grisée. Pour ce qui est du manque de pilosité et de cheveux... Il y aurait bien d'autres Alayiens pour le piquer sur son physique et provoquer sa colère.

Christan but cul sec sa première bière. Comme si d'ingérer aussi vivement un liquide démontrait la force de sa détermination. Alauwyr ne put s'empêcher de rire doucement

''Penses-tu qu'après deux verres, je serai à terre ? Tu présumes un peu vite sur les capacités de tes adversaires mon cher. Il est vrai que je n'aurai pas besoin de contrepoids avec ma propre armure pour éviter de basculer par terre. Toute cette ferraille sur le dos te poussera plus vite à terre, quand tu seras trop bourré pour garder ton équilibre....''

Rien ne valait un nouveau petit pic avant de boire enfin sa chope, mais en la buvant en plusieurs gorgées. Le goût était fade, comme si on avait rajouté de l'eau dedans après l'avoir brassé. En même temps, il ne fallait pas s'attendre à avoir une bière de qualité sur un champ de bataille. Sans attendre que Christan lui resserve sa part, il remplit lui-même sa chope, lançant un regard bravache sur son compagnon de beuverie.

''Qu'attends-tu pour que ta chope soit de nouveau pleine ? Qu'un dans les parages se moque de toi pour le noyer réellement dans la bière et ainsi déclarer forfait ? Rien de mieux que pour gâcher ce breuvage de la sorte et de ne plus en boire. ''

Ses lèvres s'étirèrent pour dévoiler un sourire de dents blancs. Parfaitement moqueur. Il but quelques gorgées de sa seconde boisson. Puis il jeta un rapide coup d'oeil aux abords du village. Une partie des troupes commençaient déjà à préparer les fondations d'une base de commandement. Les hauts commandements ne perdaient pas de temps et plus loin derrière, d'autres troupes attendaient leurs ordres. D'une certaine mesure, on laissait un peu la bride au coup pour les premiers assaillants. Alauwyr en était presque ravi, pour une fois qu'on leur laissait une forme de permission. Mais il savait très bien qu'il ne fallait pas s'attendre à des combats du même type et du relâchement dont lui et Christan profitait sur l'instant. Ce serait même le dernier. Un invasion avait besoin de toute la discipline Alayienne pour dominer ce continent.

Alauwyr termina sa chope et lorgna Christan. Il remplissait tranquillement sa troisième chope.

''Alors pas encore bu ? ''

Dans tout les cas Christan n'avait aucunement peur pour l'avenir, nul doute que ce dernier serait glorieux, et remplit de victoires, le Néant était avec eux après tout, et l'avenir ne pourrait donc être que prospère pour leurs peuples. Lorsque l'unique amenait ses faveurs à son peuple, celui-ci ne pouvait que vaincre. Bientôt ce continent plierait sous les bottes des soldats alayiens, les bois seraient rasés, et de nouveaux temples, et bâtiments glorieux seraient élevés à la gloire du Néant. Christan était impatient que l'alayia d'antan revienne, après tout le règne de l'unique devrait venir un jour sur ce monde entier, et ce continent serait sans aucun doute la première étape à cela. L'alayia renaîtrait, et ensuite le reste viendrait assez vite.

Dans tout les cas pour le moment autant boire jusqu’à plus soif, après tout il fallait savoir profiter du repos du guerrier, certes la bière n'était sûrement pas de qualité, certes il n'y avait pas de sanglier rôti, et de vrai repas pour fêter cette victoire, mais c'était toujours mieux que rien. L'on festoierait pendant des jours après tout lorsque la victoire finale du peuple alayien aurait sonné, pour le coup le repos venant avec aurait enfin sonné la fin des combats, quoique Christan n'aurait pas su quoi faire à vrai dire avec la fin des combats il faudrait se reconvertir. Ce à quoi il n'avait pas pensé franchement lui qui ne savait que faire ça, se battre… Et non il ne voulait aucunement retourner à la mine.

« Nous verrons bien, méfie-toi danseuse car je sens surtout que tu va nous faire un petit numéro de claquette à la fin, et pour tout avouer je serai bien content d'être évanouit pour ne pas voir ça lorsque tu te mettra à danser pour qu'on te jette de l'argent dessus, mais malheureusement Néant m'a accordé une robuste constitution, et je devrai donc me contenter de rire à ta performance. » Dit-il lui aussi en pique, il ne se lasserait sûrement pas de sitôt de ce petit jeu. Chritsan remplie ensuite à nouveau sa choppe en ignorant si possible les paroles de son congénère.

« Ah ça je ne fais que t'attendre ma petite, tu sais j'ai peur que tu perde le rythme à force, à te voir faire on croirait que tu bois ta première bière. N'est pas peur si tu veux je sortirai un autre tonneau ce n'est pas ce qui manque ici, néanmoins cela m'étonnerait que tu puisse finir le premier tonneau d'ici là héhé ! »

Continua t-il rieur avant de boire cul sec la seconde, il remplit ensuite une troisième sous les paroles d'Alauw.

« Tu... » Il allais poursuivre sa discussion lorsque quelqu'un dans la pièce parla à voix haute comme pour annoncer quelque chose.

« Ceux qui veulent bien participer à une petite compétition de lutte à main nue sont prier de lever la main ! Le vainqueur gagnera 5 pièce par victoire. » Immédiatement sous l'enthousiasme alentours beaucoup levèrent la main pour démontrer sans doute leurs forces, Christan le fit aussi. Tout en disant calmement à Alauw.

« Savoure ta bière tranquille pendant que je m'amuse un peu, ne t'inquiète pas je reviens vite. J'espère ne pas trop te manquer héhé. » Dit-il moqueur avant de se lever pour le premier combat, les alayiens firent un peu de marge pour laisser les combattants avoir de la place, Christan fit face à un mec plus petit que lui, mais à l'air robuste. Ce dernier avait lui aussi garder son armure, le combat commença ensuite assez vite.

L'adversaire de Christan attaqua, ce dernier bloquea les coups assez sèchement avant de donner un revers violent au bout de quelques instants, et d'achever le combat d'un bon coup de pied dans le postérieur, son adversaire tomba au sol, et du coup il fut déclaré vainqueur, après tout le but de ces luttes n'étaient pas de finir sur une civière juste de s'amuser un peu. Christan ensuite demanda féroce à ce qu'on lui ramène un autre adversaire de ce pas.

Alauwyr s'était contenté de rire des plaisanteries déplacées de son congénère. Il essayait peut-être de le pousser à l'énervement, en le comparant à une danseuse. Une femme ! C'était à en rire tellement cette comparaison était petite et navrante. Mais Christan lui plaisait. Il avait une répartie amusante et toujours à redire. A se demander s'il ne cherchait pas à avoir le dessus sur lui par une joute verbale. Il se contenta de lui répondre d'un sourire ironique avant de commencer à boire sa troisième bière. Et au moment où le cuirassé allait placer une nouvelle réplique, qu'un genre de héraut improvisé entra dans l'auberge emplie d'Alayien, pour annoncer qu'une petite compétition se lançait. Alauwyr se contenta de hausser un sourcil. Déjà si tôt alors que les opérations d'invasion s'organisaient ? On sentait les combattants avides de bien se fatiguer et de sans doute dépenser les quelques pièces ramassées en titre de butin...Alauwyr garda le silence. Pas Christan, qui était intéressé par cette nouvelle. Lui qui aimait se battre, il allait avoir son compte.

A l'idée de Christan que l'Alayien au visage couturé de cicatrices resterait sagement dans la taverne à l'attendre, Alauwyr eut un rictus amusé. Et aussitôt, le caparaçonné se leva pour sortir.

''Compte là-dessus...''

Peu lui importait si Christan avait entendu ou pas. Il posa sa chope, ne buvant pas le reste de cette bière et sortit à son tour, prenant l'heaume de Christan dans sa main droite. Une fois dans la cour, il poussa quelques soldats pour observer le spectacle. Le combat fut vite bouclé et déjà Christan lançait dans un air redoutable qui voulait se mesurer à lui. La scène était du déjà vu pour Alauwyr, à l'inverse que c'était lui qui s'était retrouvé au milieu d'une assemblée d'Alayiens. Il préféra attendre qui répondrait à l'appel et un nouveau volontaire ne se fit pas attendre, pour entrer dans l'arène improvisé et toiser Christan. Le gars qui se présentait mesurait une tête de plus que Chris et une longue barbe noire taillée en pointe pendait presque sur le haut de sa poitrine. Alauwyr ne put s'empêcher de sourire plus férocement, imaginant déjà comment cette lutte là allait se terminer. L'adversaire de Christan était plus grand et sans doute tout aussi fort que lui. Mais bien entendu, la victoire fut acquise pour Christan, même si l'échange des coups avait duré un peu plus longtemps, au grand plaisir des spectateurs, qui commençaient doucement à s'exciter.

A la réclamation d'un autre adversaire, l'heaume atterrit brutalement aux pieds de son propriétaire. Quelques Alayiens s'écartèrent en découvrant d'où venait le lancer. Alauwyr fit quelques pas et toisait presque Christan du regard, en retirant déjà sa cape à capuche et la laissant tomber à ses pieds, sur le côté.

''Comme s'il fallait que ce soit toujours toi qui devais prendre du bon temps... Je relève ton défi, mais à la seule condition, que tu retires toute cette quincaillerie que tu as sur le dos. Après tout, une lutte à mains nues, se fait sans protection ferrailleuse. Alors, saurais-tu te battre...''

Son baudrier et son épée rejoignirent la cape au sol.

''... aussi simplement qu'un pauvre hère qui habite ce village ? ''

Comme pour renforcer ses dires, ses gants, ses spallières et son armure en verre noire tombèrent à leur tour, laissant apparaître un Alayien revêtu d'une simple tunique de lin un peu sali par la poussière, la sueur et le sang. Bien que sa carrure était bien plus fine que celle de Christan, on devinait aisément sa robustesse. Alauwyr, dans un sourire carnassier, guettait la réaction de son comparse et peut-être ami en devenir. Il poussa même le vice de le provoquer très ''ouvertement'', se rappelant la menace que Christan avait lancé dans les environs quand il avait retiré son casque.

''A moins que tu es peur de te sentir tout nu sans ton armure ? ''

Christan n'eut pas à attendre longtemps pour qu'un autre gugusse vienne se mesurer à lui. Généralement Christan ne tombait pas sur beaucoup de monde plus grand que lui, 1 mètre 80 c'est somme toute assez grand, les hommes encore plus grand comme cheveux blanc n'étaient donc pas fréquent, mais ils existaient bel, et bien, et l'un d'entre-eux croyant sans doute que la taille comptait plus que le reste se présenta face à lui. Un gars de belle taille, avec une barbe noir, et qui semblait assez musclé à sa manière… Christan se dit que ce serait là une bonne épreuve sans aucun doute. Il serrait déjà les poings à cette idée.

« Quelles sont les règles des combats ? » Demanda Christan calmement, on lui répondit que tout était permis tant que le combat ne finissait pas en meurtre, ou autre. Et une victoire acquise par adversaire tombé au sol, Weren se craqua légèrement les os du coup, et attendit que son adversaire commence en premier. Ce dernier sans doute confiant de sa grande taille tenta de donner un coup sévère de ses deux poings sur la tête de Christan. Ce dernier bloqua le coup de ses bras, c'était assez dur, mais faisable, son adversaire enchaîna à nouveau en tentant de lui filer un coup de boule, Christan répondit en filant à son tour un coup de boule, autant dire que les deux guerriers eurent assez mal après coup. Puis le combat recommença, il enchaînaient les uppercuts, et les coups de pieds se bloquant mutuellement. Christan arriva à un moment à saisir le bras de son adversaire suite à un assaut pour tirer ce dernier, et le repousser de façon à ce qu'il soit dos à lui, n'attendant aucunement la brute sombre prit en main un tabouret non loin, et frappa très fort avec sur le dos de son adversaire qui finit par tomber après avoir pousser un hoquet de douleur. Pour le coup la lutte avait été bien plus serrée, heureusement que Christan qui avait passé une bonne partie de son adolescence à la mine savait comment frapper avec une arme contondante, en faîte à le voir on aurait pu croire qu'il avait frapper avec une pioche…

Christan prit ensuite deux minute pour souffler un peu, et réclame un autre adversaire, il entendit le bruit d'un heaume qui tombe par terre, en voyant qui s'amené à lui Christan sourit de façon féroce, avant de prendre un air légèrement contrarié lorsqu'on lui demanda de retirer son armure, chose qu'il n'appréciait aucunement.

« Contente toi déjà pour ta part de te battre mieux qu'un gosse de huit ans, et on pourra en reparler. » Christan entreprit donc de défaire son armure, acte à sa façon plus long que celui d'enlever une armure en cuir clouté, à vrai dire Christan eut besoin d'un peu d'aide pour détacher les quelques lanières dans son dos, et ceci fait il laissa les plaques d'acier de son armure tomber au sol dans un bruit métallique.

« Avoue que t'aimerai bien me voir nu hein ? Tu salive sur mes beaux biceps je le vois à ton regard héhéhé. » Dit-il ultimement provocateur en sous-entendant le fait qu'Alauwyr est des légères tendances sodomites, une belle façon de le provoquer à sa manière.

Dans tout les cas une fois l'armure de plaque enlevé Christan entreprit d'enlever la protection en cuir durci en dessous, oui il ne portait pas de chemises de mailles pour deux bonnes raisons, déjà son armure de plaque était plus lourde que les armures de plaques standard, ensuite une cotte de maille ça grattait donc inconfortable au contraire d'une armure de cuir, et puis c'était mieux pour encaisser les coups contondants. Christan entreprit donc soin d'enlever cette protection en cuir pour révéler une simple tenue en lin en dessous. Pour le coup celle-ci n'était pas poisseuse de sang, mais elle lui collait à la peau à cause de la transpiration, laissant transparaître sa musculature.

« J'espère pour toi que tu manie au moins aussi bien les poings que ton fil de couture. » Acheva t-il froidement, il réfléchit un court instant, il se rappelait ses notions de boxe alayienne, bon c'était l'un des nombreux arts martiaux militaires alayiens, mais assez utile à sa façon. Tout était dans le jeu de jambe… Il fallait faire attention aux éventuelles coup de pied, il se mit en position de garde, et avança prudemment. Il allait commencer par les bases, il donna plusieurs coups de poings rapides, et forts que son adversaire n'aurait pas grand mal à esquiver, ou à bloquer s'il s'y risquait, il prépara une éventuelle esquive s'il devait baisser la tête pour éviter un coup, et il acheva se première vague d'attaque par un crochet. Il faisait cela tout en se recroquevillant pour ne pas donner beaucoup de surface de frappe à cheveux blanc, en plus d'essayer de maintenir une certaine distance avec son adversaire. Pour l'instant il utilisait des techniques de bases pour voir comment Alauwyr allait réagir.

Spoiler:

Alauwyr se contenta de ricaner, ayant croisé les bras en attendant que Christan se défasse de tout son bazar métallique. Il lui fallut même de l'aide pour certaines parties de son armure. En même temps, en plaques lourdes comme celle de son armure n'était pas faite pour être mise comme un simple vêtements. Une perte de temps à remettre si jamais une attaque surprise de l'ennemi venait à leur tomber dessus durant une nuit de repos par exemple. Que d'inconvénients en faite pour une si grande protection...

Quand enfin son adversaire fut enfin prêt, il se contenta de décroiser les bras pour répondre à son sarcasme et attacha sa longue crinière en une simple queue de cheval, lui offrant un air étrangement plus sérieux (il avait retenu la leçon lors de leur précédent et premier duel avant l'invasion) et attendit que Christan lance les hostilités en premier. Comme il appréciait le faire.

Alauwyr était déjà en garde, laissant Christan approcher et frapper le premier. Et comme l'Alayien à la crinière blanche s'y attendait, le cuirassé désormais ''nu' de ses protections de fer, le testa par quelques frappes assez simples à esquiver et à contrer. Puis quand le premier crochet tenta de l'atteindre, il n'eut qu'à faire un pas en arrière pour légèrement pivoter et l'éviter. Sans attendre, il prit la main en lançant à son tour des offensives calculés pour l'évaluer. Observer un combattant était une chose, mais le jauger de face en était une autre. Prudemment il devait réagir face à Christan.

Christan était un taureau, qui chargeait avec toute sa force physique, la déchargeant au maximum pour frapper le plus efficacement et le plus brutalement possible pour garder l'avantage. C'était là déjà une première conclusion sur la façon de faire de son rival. Mais là, dépourvu de son armure lourde, il pourra encore plus aisément utiliser sa force colossale. Alauwyr quand à lui, plus allégé du poids de son équipement pourra compenser par plus d'agilité. La chance de l'emporter contre Christan était très mince. Il le savait, mais s'il agissait avec méthode et précaution, il y avait moyen de mettre Christan en difficulté et peut-être de le dominer.

Après avoir tenté quelques coups ''légers'', Alauwyr se mit légèrement sur le côté, les poings dans une belle garde, lâchant dans un petit rire :

''Alors l'Enferraillé, déjà perdu sans tes petites plaques ou trop essoufflé et soûlé ? Qu'attends-tu pour montrer ce que tu as réellement dans les tripes ? ''

Peut-être que Christan décidera de passer vraiment à l'action et de foncer dessus pour l'assaillir de coups de poings. Alauwyr saura en esquiver un, avant d'encaisser les suivants. Ses propres coups seraient désormais des vrais et des plus précis. Certes pas aussi puissants que ceux de Christan, mais il compterait sur son agilité pour jouer de vitesse et... tenter de le faire reculer vers ce qui ressemblait à un petit lac.

Soudain, il visa le flanc gauche de son rival, avant de feinter pour lui offrir un uppercut au menton...

Donc Christan arriva tant bien que mal à pousser Alauwyr à réagir, ce dernier comme s'y attendait le fidèle savait assez bien comment réagir face à quelques attaques basiques de boxe alayiennes, et c'était après tout le minimum vitale de la part d'un combattant expérimenté après tout, tout le monde ne savait pas user d'un art martial de pugilat dans l'armée, mais ce n'était jamais idiot d'en apprendre un, qui sait après tout ? Qui peux prévoir que l'on n'ait pas à un moment quelconque besoin de se battre à main nue dans une carrière militaire…? Dans tout les cas aux yeux de Christan il valait mieux savoir trop bien se battre que pas assez, après tout le talent guerrier était estimable, tandis que la faiblesse était méprisable.

Christan se contenta ensuite simplement de parer les coups avec ses mains, ses bras, pour le coup il préférait encaisser les attaques qu'esquivait, il se doutait qu'au jeu des esquives il valait sans doute moins que cheveux blanc, par contre il pouvait probablement encaisser plus de coup que lui, en tout cas pour l'instant le combat se passait plutôt bien, et puis cheveux blanc n'avait pas frappé de toutes ses forces, disons que ses bras feraient donc très bien avec.

« Sans doute bien plus que ce que t'as entre les deux jambes mon petit. » Dit-il provocateur, pour le coup il riait bien moins, après tout il était du genre moins léger lorsqu'il fallait se battre sérieusement, après tout pour Weren il n'y avait rien de plus sérieux qu'un combat, et il commençait déjà à se concentrer de plus en plus sur son jeu.

Par la suite Christan tenta donc un assaut, soit en fait il tenta cribler son adversaire de coup pour tenter de le mettre en difficulté, voyant que le résultat était mitigé le fendeur de crâne se contenta de reculer par la suite pour avoir de la marge pour encaisser les coups de son adversaire, l'alayien encaisse donc puis il s'apprêta à parer le coup au flanc gauche quand cheveux blanc le détourna. Fichre !

Christan qui voyait les choses de manières plus directe leva en urgence la tête pour essayer d'amortir l'impact, et tenter de filer une droite dans le ventre de son adversaire en même temps, après tout laisser son adversaire prendre un peu de terrain pouvait être un moyen pour essayer de lui en subtiliser un plus gros lopin, enfin c'était une manière de dire que Christan laissait Alauwyr le touchait au menton dans l'espoir de faire encore plus mal à ce dernier en le frappant au ventre. Par la suite réussit, ou non Christan décida de faire reculer son adversaire en enchaînant à nouveau les coups de poings après avoir encaisser deux-trois coups en croisant les bras pour protéger son visage. Il valait mieux essayer de la jouer audacieuse dans ces cas-là, se montrer trop défensive voudrait dire que l'on laissait l'initiative à son adversaire, et Christan savait à quel point ce genre de chose peut-être désavantageuse dans un combat.

La concession faite par Christan avait porté ses fruits. Le poing avait bien atteint le point désiré, mais Alauwyr en fut quitte pour un coup dans l'abdomen. Même reçu de côté, le coup fut assez fort pour lui couper la moitié du souffle et ce fut grimaçant qu'il dut reculer sous les coups aussitôt relancés par Christan. Jouant l'esquive, il essaya de trouver un moment de répit pour récupérer et cela ne tarda pas quand il reprit la main pour décocher quelques coups contre son rival. Qui les encaissa en réussissant à se défendre en croisant ses bras musclés et épais.

Sans attendre de recevoir un coup, redoutant un changement de stratégie de la part de l'Enferraillé d'un bond Alauwyr se décolla de Christan, mettant une courte distance avec lui, une distance presque de sécurité, pour prévenir toute nouvelle attaque. Il était costaud l'animal et sa force physique supérieure à la sienne pourrait très bien l'emporter. La dextérité d'Alauwyr était la seule capacité pouvant contrer sa force. Mais fallait-il réussir à porter les coups sans recevoir les siens, et cela, ce n'était pas encore gagner.

Le plus sereinement possible, l'Alayien commença à contourner son adversaire. Chacun de ses pas parut être souple, comme s'il se tenait prêt à bondir. Ses poings à demi dressés montraient qu'il restait prudent. Christan était le taureau, lui le prédateur qui voulait terrasser le taureau ; un taureau hargneux et malgré tout astucieux. Sans prévenir, Alauwyr lança une nouvelle offensive, visant les flancs découverts de Christan en plusieurs coups directs vifs, espérant toucher quelque chose, car tout dépendrait des réflexes du caparaçonné, s'ils serait rapide où non. Alauwyr savait aussi qu'il s'exposait dangereusement, au risque de prendre un méchant coup. Là aussi, peut être que ses propres réflexes arriveront à limiter la force des coups...

Christan grimaça en sentant le coup de poing de cheveux blanc sur sa mâchoire, certes il n'y avait pas encore du sang qui s'échappait de sa bouche, ou une dent déchaussé, mais son adversaire savait frapper fort, néanmoins cela valait le coup pour voir l'épéiste avec le souffle presque coupé suite à l'attaque du fidèle. Les combats de boxe décidément étaient vraiment beau à leurs manières, pas l'anarchie des combats de vulgaires ivrognes, mais une certaine beauté, et discipline dans les gestes des deux lutteurs. Dans tout les cheveux blanc semblait faire plutôt bien avec le coup qu'il avait reçu, et Christan dû de nouveau alterner entre la défense, et l'attaque, en gros des échanges qui n'étaient là que pour essayer d'instaurer une sorte de routine dans le combat pour préparer le terrai à es assauts plus décisifs.

Elle était maligne cette danseuse pensa Chrisan en voyant cheveux blanc s'éloignait de lui, il essayait de prendre un peu de distance pour se mettre en sécurité par rapport au coup ce qui n'était pas du tout une stratégie bête à bien y réfléchir. Christan se contenta donc de le regarder calmement faire, après tout rien ne servait de se jeter dans un probable piège de son adversaire, il fallait essayer de garder ses forces pour donner des coups opportunistes, et fort. Il gagnerait en quelques coups s'il jouait bien son effort, il devait donc conserver son énergie pour frapper de toute ses forces.

Dans tout les cas Christan vit son adversaire repartir, à l'assaut, le fidèle qui avait de bon réflexes somme toute arriva à parer une grande partie des coups, mais certaines attaques de cheveux blanc touchèrent malgré tout, et Christan grogna de douleur suites à quelques attaques. Ce dernier ensuite respira un bon coup, et donna quelques autres coups pour tenter de chasser son adversaire, puis ils firent encore une petite joute suite à cela, Christan eu ensuite une idée somme toute assez maligne. Il démarra un nouvel assaut, puis il se contraignit à nouveau à se défendre à son adversaire en reculant, se décalant sur la droite, puis Christan relâcha sa garde au risque de prendre un coup pour tenter de chopper Alauwyr pour pousser ce dernier sur le tonneau de bière juste derrière, au mieux il pourrait profiter de cette position pour donner quelques coups bien sentit à la danseuse, et au pire Alauwyr serait quitte pour un mal au dos, ou au fesse selon la partie du corps qui se recevrait le donna, dans le cas le plus utopique il pourrait presque tomber dans le tonneau, mais mieux valait ne pas compter sur ça… Dans tout les cas Christan se doutait que son adversaire ne se laisserait aucunement faire.

Alauwyr avait été audacieux dans cette attaque et il réussit à toucher Christan sur plusieurs coups, même si ce dernier arrivait à se défendre. Il avait une belle résistance l'enflure ! Puis l'ouverture que lui offrit l'Enferraillé dépourvu d'armures fut trop tentante et dans son acharnement à vouloir l'affaiblir par ses coups de poing, Alauwyr tomba trop aisément dans le piège tendu. Il n'y a rien de plus frustrant que de savoir qu'on tombe dans un piège et de continuer à y tomber jusqu'à en subir les conséquences. et là il allait le payer douloureusement.

Il réussit bien à porter un coup dans les côtes de son adversaire, mais il ne put empêcher celui-ci de l'envoyer brutalement contre le tonneau de bière, le percutant violemment du bas du dos. Les spectateurs alayiens s'étaient bien entendu écartés pour éviter de se prendre le concurrent à la crinière grisée que le contenu de la bière qui se répandit sur le sol. Affalé sur le sol, serrant les dents contre la souffrance qui s'élançait le long de ses vertèbres, Alauwyr se redresser en prenant appui sur ses bras, tout en secouant la tête pour reprendre ses esprits. Le choc l'avait étourdi bien entendu et il était hors de question de se laisser aller comme cela dans les brumes de l'étourdissement. Il réussit à se redresser mais tituba de quelques pas en arrière. Peut-être que ce léger vacillement intéressera Christan car il n'hésitera à revenir à la charge.

Ce qui allait être dommage pour lui est qu'Alauwyr avait déjà une idée de réplique pour ce genre d'attaque offensive. Il attendrait le dernier moment pour se laisser tomber en arrière, tout en attrapant le poing lâché par son rival avec ses deux mains, les tenant fermement pour le tirer pendant qu'il se laissait tomber en arrière. Sa jambe se tendrait pour empêcher Christan de lui tomber dessus et concrètement, de le virer dans les air, loin derrière. A son tour donc de voler. Allez la baudruche musclée, vole donc !

Christan était satisfait de voir que son adversaire baissa sa garde il attrapa ce dernier fermement pour pouvoir ensuite en profiter pour lui faire prendre le tonneau, pour le coup il allait pouvoir profiter de la bière cheveux blanc ! Christan ne pensait pas pouvoir le noyer à coup sûr dans le tonneau de bière, il ne fallait pas rêver, mais il comptait bien profiter de l'occasion pour faire profiter du tonneau à son adversaire, et puis au moins on pourrait dire qu'il avait trouvé une façon constructive d'user du contenant d'alcool. Le coup dans les côtés même s'il était douloureux valait le coup au vu de qu'il allait faire à la danseuse.

Christan fit profiter donc le dos de son adversaire du bois du tonneau pendant qu'il soufflait un peu pour ses côtes, pour le coup il ne pouvait pas dire après tout que son adversaire frappait comme un moustique. Et même s'il avait tendance à blaguer sur cela effectivement, il ne considérait pas son adversaire comme si faiblard que cela, Christan profita donc de la chute de son ennemi pour souffler un peu. Dans tout les cas Christan le laissa se relever car après tout il n'allait pas ainsi frapper un adversaire à terre, puis il décida de l'attaquer après qu'il ce soit remis pour ne pas lui laisser de réel répit.

Christan attaqua donc, et porta un coup de poing, pour le coup la technique de son adversaire le surprit du tout au tout, Christan n'eut même pas le temps de réagir qu'il finit par tomber plus loin sur une caisse qui se brisa sur lui, et pour le coup qui lui fit très très mal. Christan se releva douloureusement pour le coup en même temps que son adversaire, sans oublier de prendre en main un galet par terre. Il regarda ensuite calmement ce dernier en réfléchissant à sa prochaine tactique. Il allait faire quoi ? Christan grogna, et regarda avec férocité son adversaire.

Puis il décida de changer de tactique, il repartit à nouveau à l'assaut, mais cette fois-ci il opta pour une méthode agressive plus prudente à sa manière, il prit d'abord le galet qu'il avait ramassé il y a peu de temps, et jeta celui-ci sur son adversaire, puis il fonça sur lui. Il donna une série de coups de poings violent pour tenter de mettre en difficulté à son adversaire, cette fois-ci il voulait tenter de son mieux de le mettre en défaut.

Alauwyr roula sur le côté pour se relever le plus rapidement possible, même s'il haletait un peu de l'effort qu'il avait fourni pour éjecter Christan dans les airs. Le bougre pesait son poids et ses muscles avaient quelque peu protester. Mais il en avait cure pour l'instant. Là, il se releva le plus rapidement possible pour se tenir prêt déjà à affronter Christan, qui n'avait guère apprécier son vol plané et sa chute dans la pauvre caisse qui n'avait rien demandé à personne avant de se fracasser sous la masse de l'Alayien. Au regard lancé férocement par son rival, Alauwyr était certain que de réussir à lui tenir tête l'agaçait de plus en plus. Un ennemi qui s'énervait avait tendance à faire des erreurs et il tenait sur ça pour espérer le vaincre.

Il n'avait pas vu son adversaire ramassé le galet et ce fut presque au dernier moment qu'il vit l'objet rocheux et arrondi voler envers sa face qu'il s'écarta, totalement surpris par cet acte d'assaut basique et qui aurait pu l'assommer direct. Et bien entendu, le bougre d'Enferraillé profita de ce lancer vicieux pour lui foncer dessus et lui asséner le maximum de coups possibles contre lui et plus violents encore ; comme si Christan voulait lui faire payer le prix de sa petite et humiliante envolée dans les airs avant l'atterrissage douloureux sur la caisse. Alauwyr tenta bien de parer la plupart des coups et grogna contre les deux qui reçut, recula en titubant en arrière, essayant d'esquiver aux suivants. Heureusement pour lui qu'il pouvait réfléchir pendant la mise en difficulté que lui imposait Christan. Car une chose était certaine... qui disait galet, disait une plage ou un cours d'eau pas loin. Le petit lac était tout proche.

Prenant sur lui de recevoir quelques coups, bandant les muscles au plus tôt avant de recevoir les coups violents pour les encaisser au maximum, Alauwyr avait changé sa position avec une lente subtilité pour avoir le lac dans son dos... Cette petite étendue d'eau était, dans l'espoir du combattant, la solution pour posséder la victoire sur Christan. Cela faudra bien la souffrance endurée par ses coups de poings secs et violents. Soudain, il réussit à ne plus être en défaut, remotivé par la position qui fut idéal pour lui pour contraindre son adversaire à se plier à sa défaite. Il retrouva un bref instant sa vivacité et donc son agilité, pour décocher un coup de poing par le haut et sans attendre, il attrapa Christan par les épaules pour le propulser en avant vers... l'eau du petit lac qui n'était pas si loin. Il fallait espérer que Christan ne l'attrape pas dans l'élan de cette chute vouée à finir dans la flotte de cette petite étendue d'eau.

Cheveux blanc esquiva le galet ! A la bonne heure Christan pour le coup ne comptait aucunement le laissait s'en tirer à si bon compte, il enchaîna coup sur coup pour essayer de faire ployer son adversaire, ce dernier finirait bien par céder au pire ! Enfin dans tout les cas Christan voulait défouler son énervement de l'instant dans ses coups de poings histoire de pouvoir se calmer vite fait après, dans tout les cas il se doutait bien que le combat ne se finirait pas aussi facilement, et d'une certaine manière cela au lieu de l’agacer ne faisait qu'encore plus le motiver pour donner de son mieux pour mettre à terre son ennemi.

Chritsan frappa donc, ravi de voir que certain de ses coups touchaient il donna beaucoup de ses forces dans chaque attaque, dans doute que son adversaire devait sentir sur ses bras les coups de poings, ou du moins ne voulait pas s'en recevoir un en pleine trogne, c'était cela d'avoir passé son adolescence à la mine, de porter une armure lourde très souvent, et surtout de s'entraîner beaucoup pour développer sa force musculaire, au final on devait très musclé, et dans le cas de ce Christan ce dernier savait très bien tirer partie de sa force dans tout ce qu'il faisait, c'était sans doute l'un de ses atouts maîtres lors d'un combat pour remporter ce dernier.

Et son adversaire encaissait plutôt bien, pour tout dire cela ne l'étonnait pas vraiment, cheveux blanc avait bien l'air d'un type robuste après tout, ce n'est pas parce qu'il ne portait pas d'armure de plaque qu'il était forcement un gringalet dont les os se brisaient aussi facilement que des amulettes. Il poursuivait donc ses attaques avec férocité, à ce stade là chaque coup qu'il portait comptait sans aucun doute. Mais il n'en eut pas encore finit avec Alauwyr que ce dernier se montra audacieux, et tenta de lui porter un coup de poing qu'il eu bien du mal à éviter. Pour se faire ensuite attraper par les épaules.

Christan réagit au quart de tour, la première idée qu'il eu en tête aurait été d'attraper son adversaire pour mordre ce dernier, et ainsi le pousser à relâcher sa prise, mais disons que ce n'était aucunement une tactique honorable, Christan qui avait donc une main qui se baladait non loin attrapa fermement le pantalon de son adversaire de l'une, et son bras de l'autre. Il tira de toute ses forces pour entraîner son adversaire avec lui, au passage en entendit le bruit que fait le tissu lorsqu'il se déchire...

Christan l'attrapa malgré tout et la malchance fut qu'il se rattrapa sur son pantalon qui craqua. Car mine de rien, Christan pesait vraiment son poids et Alauwyr en tentant de résister pour ne pas tomber à la suite de son rival dans l'eau, ne put empêcher la perte prochaine de son vêtement. Malheureusement, ce fut cette petite destinée qui l'attendit et ce fut dans un grand ploufque les deux combattants tombèrent dans le lac. Chose qui était certaine était que l'eau était froide et coupa le souffle à Alauwyr. Il n'avait pas du tout prévu de faire trempette en compagnie de l'autre pugiliste.

Il se débattit pour s'extirper de la prise de Christan, avec un coup de coude pour le contraindre à lâcher et refit surface. Toussotant, il sortit de l'eau et grogna autant pour les coups douloureux que l'eau froide ravivaient que pour son pantalon qui manqua de descendre. D'une main heureusement il le retint et jeta un regard foudroyant et harassé vers la surface de l'eau qui remuait. Christan allait pouvoir s'extirper de là, couvert de vase et de flotte. La respiration rapide, grimaçant des coups reçus juste avant de plonger en la compagnie de ce bourrin de..... Il tut ses propres pensées, guettant le retour à la surface de son adversaire. Il devait avoir l'air grotesque en serrant un poing prêt à reprendre le combat et de l'autre, empêchant l'habit de tomber sottement par terre. Et dès que la tête de l'Alayien sortirait de l'eau...

''Si tu en souhaites encore, un bain supplémentaire te fera pas de mal.... en plus d'un pantalon que tu me dois désormais... Alors mon cher, nous en arrêtons là dans une digne égalité ou tu en veux encore au point de boire la tasse une énième fois ? ''

Restait à savoir si cet Alayien serait prêt à accepter un match nul, alors qu'il aimait se battre au point de vouloir gagner à tout prix. Une exception serait très étonnant, démontrant que Christan serait encore plus intelligent qu'il en paraissait....

Dans tout les cas Christan arriva à entraîner son adversaire avec lui ce qui lui permit ainsi d'éviter l'humiliation, sans au passage se priver de détruire le bas de lin de son adversaire, quoique à vrai dire cela n'avait pas du tout était calculé, Christan voulait à la base entraîner son adversaire dans l'eau uniquement, là ce n'était qu'un bonus l'on pouvait décemment dire. Christan dans tout les cas entraîna son adversaire avec lui dans la flotte, ne cherchant pas plus que cela à l'agripper il le lâcha sans trop de persévérance suite au coup de coude d'Alauwyr . Weren était plus préoccupé par le fait de sortir de l'eau qu'autre chose après tout.

Christan se concentra donc ensuite pour sortir de l'eau, pour le coup celle-ci était glacée quoique lui qui avait passé des hivers à la mine, et en campagne ne se plaignait pas trop, mais quand c'était de l'eau glacé, même un homme robuste ne pouvait que sentir que la chose était franchement désagréable. Dans tout les cas avec un peu d'effort il ressortit de l'eau, et il dut faire un plus gros effort encore pour ne pas éclater de rire en voyant son adversaire qui serrait le poing d'une main, et tenait son pantalon de l'autre. Pour le coup la scène avait franchement quelque chose de comique.

Christan aux paroles de chevaux blanc réfléchit, normalement en toute logique il aurait dit oui pour qu'on se rebatte aussi tôt, mais là… Disons que de un après la bataille il commençait vivement à être épuisé, et son corps endolorit réclamait du repos, et de deux il n'avait pas envie d'ajouter au ridicule de la scène en se battant contre un adversaire qui serait forcé de lâcher son pantalon pour se battre. Autant arrêter là les frais pour reprendre plus tard.

« L'on dirait franchement que nous restons toujours coincés à un simple match nul… Ma foi pour cette fois-ci cela peut passer, mais lorsque les circonstances s'y prêterons nous recommencerons là où nous nous en étions arrêtés. » Puis sincèrement il n'allait pas affronter quelqu'un qui… Enfin autant dire que pou rester digne autant qu'ils remettent tout deux cela à plus tard…

Christan au passage jeta 5 pièces à Alauwyr, celles qu'il avait gagné au premier combat.

« Tu n'as que te repayer un pantalon avec cela. » Ajouta t-il en sortant de l'eau assez trempé avant de conclure ensuite calmement.

« Tu m'oblige à te dire que tu t'es bien battu, tu as donc intérêt à ne pas te relâcher cheveux blanc sinon je te promet que je te tomberai dessus aussi sûr qu'un aigle fond sur un lapin. » Après tout il n’appréciait aucunement ceux qui commettaient l'outrage de se reposer sur leurs acquis. Néanmoins il devait l'avouer, cette danseuse savait se battre, et cela ne lui fit pas trop mal de l'avouer pour tout dire, ce qui n'arrivé pas souvent. Un certain respect commençait à s'installer décidément pour lui à l'égard de l'épéiste.

Quand Christan émergea enfin, Alauwyr voyait bien que lui aussi était harassé mais ce n'était pas pour autant qu'il desserra son poing. Il restait prêt. Puis en fixant le visage ravagé de son comparse, il crut qu'il allait se fichtre de sa tronche. Etait-il en train de se retenir pour ne pas éclater de rire ? En même temps, un guerrier qui retenait son pantalon pour préserver sa dignité avait de quoi être loufoque. Mais Alauwyr lui, sourcillait, la colère coulant encore dans ses veines. Pourtant, son poing finit par se desserrer pour attraper les pièces lancées par l'Alayien trempé comme une soupe. Il le laissa s'exprimer jusqu'au bout et à la fin, il ne put s'empêcher de rire, la tête légèrement relevée vers le ciel brumeux.

Ce rire n'était en rien moqueur. Juste la tension du combat qui était déclaré nul qui se relâchait et surtout parce qu'il ne s'était pas attendu à une telle réplique de la part de ce bovin démuni de toute armure. A entendre Christan, entendre ses félicitations étaient presque arrachés contre ses pauvres aveux. Donc il avait apprécié se battre avec Alauwyr.

''Il semblerait en effet que ce n'était pas encore pour aujourd'hui que le sort nous départagera. ''

Puis il souriait à l'image de voir un Christan totalement déçu si Alauwyr venait à se relâcher. Comme s'il allait se ramollir.... La vie était un combat de tous les jours pour démontrer aux faibles que leur place n'était pas dans ce monde.

''Et que tu sois déçu de gagner trop facilement sur moi si jamais je venais à me ramollir. N'espère pas trop vite ça mon cher. Tu te bats bien pour quelqu'un de ta corpulence... et crois moi que je tiens à savoir lequel de nous deux arrive à rester au-dessus de l'autre. Où serait la saveur de la chose si je devenais un moins que rien ? ''

Ses yeux sombres prirent presque une lueur de fierté arrogante.

''Toi et moi sommes là aujourd'hui car on a su repousser l'adversité pour devenir ce que nous sommes. Reste l'aigle mon cher, car ce n'est pas sur un lapin que tu fonderas... mais sur un épervier, un épervier bien décidé à démontrer qu'il peut être aussi un seigneur des cieux à l'égal de l'aigle. Ca, je peux te le promettre ''

Alauwyr était un homme solitaire et qui ne cherchait pas la compagnie des siens, mais il s'avouait apprécier la compagnie de celui-là. Christan n'était pas si différent que lui à certains égards.

''Qui sait, à notre prochain échange, on aura encore une égalité. Ce serait tellement amusant à revoir cela. Maintenant, si tu me le permets, je vais profiter de ton gage pour trouver un autre pantalon, avant que tes efforts pour ne pas éclater de rire devant ma situation grotesque ne te fasse rouler dans l'eau. Il serait dommage de se noyer pour un rien et ne plus être en vie pour notre prochain duel. ''

Il rit à la plaisanterie de ses propres mots.

''Et nous n'avons pas fini de trinquer encore. Quand tu seras sec, retrouve moi à l'auberge. Sauf si tu es trop épuisé bien entendu''Il fit un sourire provocateur. Ses dents blancs qui se dévoilaient renforçait cette gentille provocation. Il ne doutait pas un seul instant que l'Alayien allait se défiler.

Déjà Alauwyr se retournait pour aller récupérer ses affaires, ignorant complètement les marmonnements déçus des spectateurs. Il tourna la tête en direction de Christan.

''Je m'appelle Alauwyr Iskuvar mon cher...Mais si tu aimes Cheveux Blancs pour me nommer, ca ne me dérange point. Je trouve même cela gratifiant venant de quelqu'un comme toi. ''

Et oui, un compliment. Venant de la bouche d'Alauwyr, c'était un acte des plus rares. Qui sait comment le prendra Christan. Et s'il se décidait à retrouver Alauwyr après s'être rhabillé et séché.

Alauwyr se retrouvait bien dans l'auberge, remis un peu en ordre par le passage d'officiers bien décidés à éviter que certains soldats ne prennent de sales habitudes avec les survivants nouvellement convertis. Après tout, l'invasion était pour apporter la sainte parole de Néant, pas de tuer tout ce qui bougeait pour le plaisir de la barbarie. Au moins, même s'il y avait encore un vrai bazar dans la salle commune, il y avait peu d'Alayiens qui trainaient. Les choses avaient été clairement et rapidement clarifiés. Ce n'était pas plus mal dans un sens. De l'ordre et de la discipline... voila ce qu'il fallait.

Le pauvre tavernier tremblait à chaque seconde qu'il passait à continuer de vivre, remettant son établissement en ordre. Alauwyr était assis au comptoir, le regardant à peine. Il avait remis son armure de cuir cloutée et sa bonne vieille cape sombre. La capuche abaissée permettait de le reconnaître à coup sûr. Un nouveau pantalon remplaçait l'ancien. Il n'avait pas perdu de temps pour restaurer son semblant de dignité au tissu déchiré. Peut-être qu'il attendait de voir si Christan le rejoindrait... ou pas...

Christan vit qu'Alauwyr rigolait, visiblement ce dernier se moquait de lui, ou pas vraiment au vu de la façon dont-il riait, c'est qu'a force de le voir rire Weren commençait à deviner quand il se moquait, ou non. Dans tout les cas Christan fit un sourire crispé, pour le coup la scène était assez étrange, mais il devait avouer qu'il s'était bien amusé aujourd'hui. Il ne s'amusait pas autant tout les jours pour tout avouer, et cela l'avait détendu, et presque mit de bonne humeur ce qui était chose rare pour lui. Mais bon après tout rien de mieux qu'un bon combat pour adoucir les mœurs n'est-ce pas ?

« Néant décidera en temps voulu » Rajouta t-il par dessus, oui le néant finirait bien par les départager, dans tout les cas pour Christan seul l'unique pouvait tout savoir, l'unique apporterait la victoire à l'alayia contre cette odieuse magie, mais elle apporterait aussi le triomphe à Christan, ou Alauwyr dans leur petite rivalité personelle, en somme que le meilleur gagne. Et le meilleur pouvait aussi bien être le plus fort que le plus pieux sachant que l'unique avait son mot à dire sur toute chose en ce monde, enfin aux yeux de Weren.

« Il n'y a rien d'amusant, ou d'honorable à triompher de quelqu'un de faible effectivement, avoir un adversaire à sa hauteur permet au moins de pouvoir s'exercer face à quelqu'un qui pose de vrai difficultés, et triompher permet au passage de prouver son mérite. » En ce sens là ils se comprenaient totalement l'un, l'autre, un combat gagner sans effort, était un combat sans mérite, comme dans toute chose dans cette vie l'on ne dirait fierté, et prestige que des difficultés que l'on rencontrait sur son chemin pour accomplir son but, l'important n'était pas toujours le but, mais aussi les efforts dont l'on avait fait part pour l'accomplir.

Il soutint donc le regard d'Alauwyr, et rajouta calmement.

« Fais attention, maintenant je m'attendrais à ce que tu tienne ta promesse. » Il se fendit d'un sourire martial, et aussi enthousiaste. Pour le coup il est vrai qu'une promesse de la part d'un guerrier valait beaucoup pour Christan, elle tenait sur l'honneur même de la personne. Pour sa part il tenait toujours ses promesses, il n'en faisait pas souvent, mais lorsqu'il jurait de tuer quelqu'un par exemple il ne lâchait pas jusqu’à ce que son but soit accompli quels que soient les sacrifices nécessaires pour cela.

« Et il serait dommage qu'un officier te voie, et croit que tu t'es déchiré le pantalon, en souillant ces paysannes, et te pende pour cela. » Rajouta t-il par dessus, c'était bien noir, et morbide, mais c'était le genre de choses qu'il appréciait, et d'une certaine manière c'était assez vrai, car quelqu'un avec un pantalon déchirait disons que ça faisait se poser des questions surtout s'il l'a déchirait peu après une petite bataille comme celle-ci, dans tout les cas Christan serait sans doute déçu si son rival du moment finissait sottement pendu pour cela.

« Je verrai... » Rajouta t-il à la proposition de son confrère, pour le coup il avait envie de dormir, mais il se voyait mal se défiler juste après une proposition comme celle-ci, enfin il verrait bien lorsqu'il aurait remit son armure, et sécher ses vêtements, car ce n'est pas tout, mais des vêtements en lin trempé n'étaient aucunement confortable il va sans dire.

« Je me nomme Christan Weren pour ma part, je n'oublierai pas comment tu te nomme cheveux blanc n'ais crainte. » Il n'oubliait jamais ce genre de choses après tout. Dans tout les cas cela voulait aussi dire à sa manière qu'il offrait une certaine estime, et respect à son adversaire ce qui n'était aucunement fréquent, ils étaient rares ce qui pouvaient s'enticher du respect de Christan, mais cela voulait beaucoup dire quand à l'instinct guerrier de la personne.

Christan alla donc sécher ses vêtements, et remettre son armure au passage, en soit donc il fit quelques petites choses pour ne pas rester trempé après son bain, ça faisait longtemps tiens qu'il n'avait pas prit de bain, et il se passerait beaucoup de temps avant que l'on ne l'y reprenne sans aucun doute, car il n'aimait aucunement la sensation de l'eau froide sur son corps.

Ceci fait il alla se rendre à l'auberge car après tout cheveux blanc l'avait invité, et il ne pouvait pas décemment se défiler, il se rendit donc à cette établissement, et s'assit calmement à côté de ce dernier avant de reprendre pensif.

« Cela me fait penser au bon vieux temps sur l'alayia d’antan. » Dit-il amère avant de rajouter. « Ce que je me dis c'est que m'engager dans l'armée de l'unique était le meilleur choix que j'ai jamais fais héhé. Visiblement je suis fait pour ça, et non pour les travaux de la mine. Et toi ? » Dit-il franc, ça ne lui ressemblait pas vraiment de parler même en petite partie de son passé, mais bon l'alcool, la journée de combat, et la compagnie a peu près agréable de l'autre aidait un peu.

Christan ne mit pas longtemps à le rejoindre. Alauwyr l'accueillit avec un petit sourire ironique, un sourire normal pour le guerrier à l'armure cloutée. Il s'abstint bizarrement de dire que l'Enferraillé sentait nettement moins fort après son bain de toute à l'heure, mais il avait bien mérité un peu de répit quand à la joute des répliques salaces et provocantes. Il lui tendit une chope bien fournie en mousse, qui venait d'être tirée d'un tonneau étrangement épargné par le pillage des premiers alayiens débarqués ici; Avec le remise en ordre des troupes, le tavernier avait su la sortir pour espérer sauver un peu son commerce... de toute façon, il n'avait guère de choix s'il voulait vivre.... Il avait offert ce tonneau à Alauwyr, dans un remerciement balbutié quand il eut chassé d'un coup de pied au fondement d'un Alayien un peu trop remuant et bruyant. Remercier un ennemi en lui offrant à boire. Douce ironie pour un être faible qui ferait tout ce qu'il faut pour survivre, même en mangeant dans le ratelier des forts... Bah, il en fallait malgré tout.

''Celle-là sera meilleure que la pisse d'âne qu'on a bu tout à l'heure. Apprécie la, au lieu de la boire d'une traite, tu verras que ton palais t'en sera reconnaissant"

Il avait bien écouté les paroles de Christan, mais n'y répondait pas immédiatement. Il n'aimait guère parler du passé et en évoquant la manière de savourer une bière, on pourrait aisément comprendre qu'il n'était pas un soldat dénué d'une petite éducation... enfin petite. Il ne s'était pas dévoilé entièrement.

Ainsi Christan avait travaillé dans les mines. Cela expliquait sa force de taureau. Alauwyr savait juste que c'était un métier de forcené, si pénible que l'espérance de vie s'écourtait vite pour une sale besogne, malgré tout nécessaire.

''L'engagement dans notre forte et belle armée nous a permis d'être ce que nous sommes et surtout d'échapper à la destruction qui a anéanti notre foyer. Il suffit de regarder, Néant a su garder le meilleur de notre peuple...''

Il avait apporté la présence de Néant pour rester dans le discours de Christan, bien plus pieux que lui et comme il avait sa propre vision quand à Néant, il préférait broder pour rester sur la bonne ligne de conduite qu'on attendait de tout bon Alayien pieux.

''Être dans l'armée était une question d'honneur de famille. Je n'avais pas d'autres destins, si j'écoute encore les paroles de mon père. J'aurai pu faire autre chose, mais être engagé a été le meilleur choix''

La preuve était qu'il était encore en vie, prêt à démontrer au lendemain sa force et sa volonté de survie. Puis il but une gorgée de sa bière et l'apprécia. Après une journée bien remplie, cela détendait bien son gosier et son coeur.

Christan aux première paroles de l'autre alayien, se contenta de regarder la bière, effectivement celle-ci avait l'air d'un coup de bien meilleur qualité que celle d'avant, mais dans tout les cas il ne se plaindrait pas d'avoir un truc d'une qualité un minimum satisfaisant à boire, il n'avait jamais été difficile au niveau nourriture de toute manière, mais il ne cracherait pas sur de la bonne bière, il se servit donc sans broncher pour goûter ensuite la bière, effectivement elle n'était pas du tout dégueulasse, en somme après l'effort le réconfort, à ce rythme il ne serait pas contre d'en boire plusieurs choppes, robuste gaillard qu'il était il n'était pas du genre à finir ivre en seulement deux gorgées. Heureusement d'ailleurs pour l'intégrité de cette auberge…

Dans tout les cas Christan n'était pas mécontent d'être ici, certes il aurait préféré cent fois être dans une alayia encore en bonne état, mais à bien y réfléchir il aurait pu aussi périr avec le continent, mais non il était ici à se battre pour la gloire du néant, et pour son peuple . Pour un guerrier comme Christan c'était après tout tout ce qui comptait, surtout qu'on ne pouvait pas dire pour le coup qu'il était inutile puisqu'il faudrait des guerriers comme lui pour que le règne de Néant vienne un jour sur cette contrée impure.

« Les impies, et les faibles y sont passés. D'une certaine manière il y a une certaine forme de justice en ceci, c'est nous que l'unique a choisit pour imposer son règne en ces terres, c'est nous ses élus, ceux qui profiteront de cette terre nouvelle, et qui en deviendront les maîtres. Cette terre riche de possibilité est nôtre nouvelle terre, et ceux qui s'opposeront à nous serons écrasés, massacrer, et j'en passe. » Dit-il sèchement, voilà le constat. Ils vaincraient car il ne pourrait en être autrement, et ceux qui ne se soumettraient pas au néant mourreraient c'était aussi simple que cela.

Il rajouta ensuite en ricanant légèrement en se remémorant des souvenirs aux paroles d'Alauwyr.

« Le mien ce vieux butor sans honneur, que le Néant le maudisse était capitaine, il a sans doute du regretté toute sa vie le jour où je me suis engagé dans les rangs pour lui faire fermer son clapet. » Christan dit cela avant de boire sa première choppe en essayant de la savourer, après tout il avait de l'expérience, à l'époque de la mine il avait appris à faire durer les repas, et les prières pour passer le moins de temps possible à exercer son rude travail, mais il reste qu'il avait faillit mourir d'épuisement à certains moments…

« L'on oublie jamais sa première bataille hein ? Son premier adversaire vaincu ? » Demanda t-il calmement à Alauwyr, guerrier qu'il était Christan était certains que cheveux blanc lui aussi n'avait rien oublier de ceci, ce n'était pas le genre de chose qui s'oublient.

"Tout comme l'on oublie pas quand on a tué une personne que l'on déteste depuis toujours, c'est une motivation pour devenir plus fort que cela, vouloir arracher sa tête à un orchidoclaste, mais est-ce vraiment la seule motivation qui peux pousser à vouloir se surpasser?" Demanda t-il sombre. Même si au fond ce n'était pas vraiment une question dans le sens littéral du terme.

Christan exprimait avec une certaine hargne presque fanatique de son souhait de voir Armanda la main de Néant et des Alayiens, tout en écrasant les impies. C'était une bonne pensée, mais pour Alauwyr, seuls les impies qui touchaient à la magie devaient être annihilés. Leur nouveau monde ne pourrait exclure les nouveaux convertis à Néant, même s'il faudra sans doute des générations avant que le sang alayien ne les purifie définitivement. Alauwyr termina sa chope et la fit remplir par le tavernier qui n'osait pas le regarder dans les yeux. Puis sa nouvelle chope en main :

''Nous avons encore bien du pain sur la planche. Nous ne faisons que commencer à plier ces faibles devant les nôtres... et nous n'avons pas encore croiser ces êtres de puissance, comme les dragons, où ces surhommes. En tout cas, laisse en pour les autres. A t'entendre mon cher, tu aurais envie de tous les massacrer à toi tout seul. ''

Il ricana presque joyeusement à cette image là. Puis il rebut une autre gorgée de cette bonne bière. Puis dans l'histoire que voulait bien lâcher son compagnon de beuverie, il crut comprendre qu'il avait fini par tuer son propre père. Il n'était pas étonné au vue du caractère de Christan. Il n'allait pas le lui reprocher.

''Un esprit de contradiction en somme. Ne risques-tu pas plus tard de vouloir contredire les paroles d'Aldakin, ou mieux, des choix faits par Néant en personne ? ''

Alauwyr se ferait ainsi une petite idée du niveau de foi de son compagnon, pour mieux savoir réagir face à lui. Rien n'était plus dangereux qu'un Alayien désirant tuer un impie. Christan l'avait prouvé à ses yeux et à ses dires.

''Rien ne s'oublie. Notre mémoire le gardera toujours, il suffit de choisir de plus s'en rappeler...Mes premiers combats, les premières victimes. Non, on ne peut pas les oublier, quand ce sont des êtres qui sont devenus des traîtres à notre peuple et reniant leur foi...Ils ne méritaient pas de pitié...''

Au moment de la chute de l'Alayia, c'était tuer ou être tué. Alauwyr avait choisi son camps à cette époque, désormais révolue.

''Il y a la motivation de suivre les objectifs qu'on s'est fixé depuis le début, depuis le premier jour que le sang a coulé sur le tranchant de nos armes. Toi... C'est pour la grâce de Néant. Pour ma part. ''

Il but la moitié de sa chope tout en réfléchissant quoi répondre.

''Abattre mon épée sur un ennemi qui se croirait capable de me mettre à terre....''

Une réponse bien sommaire, car jamais Alauwyr ne s'était demandé réellement le but de tout cela. Il vivait au jour le jour et jamais il n'avait songé à l'avenir. Quelle importance quand on lutte pour être le plus fort sur les autres d'une certaine façon.

''La vie par le sang et la force....''

Foi, et guerre

Oui il y avait encore du pain sur la planche… Ce ne serait sûrement pas aujourd'hui après tout que l'on pourrait enterrer la hache de guerre, et ensuite se laissait mourir en paix de vieillesse dans un coin. Beuh à vrai dire si on lui laissait le choix entre mourir dans un combat honorable, ou de vieillesse dans un lit Christan prendrait sans aucun doute le premier choix. Il voulait une mort digne d'un guerrier après tout.

« Ah si je le pouvais je le ferais volontairement, je ne refuse jamais un bon combat aussi difficile soit-il, si néant a besoin d'un guerrier pour être son champion je serais toujours partant. » Dit-il à la fois sincère, et belliqueux en laissant son enthousiasme guerrier transpirait dans sa voix. Dit-on que la foi soulève des montagnes, eh bien concrètement s'il le fallait Christan serait prêt à essayer de soulever toutes les montagnes du monde si telle était la volonté du Néant.

« Néant m'a toujours soutenu, Néant as toujours été là pour moi, le prêcheur est le représentant du Néant sur terre. Lorsque je n'avais personne pour m'appuyer Néant était là, tel que le montre mon tatouage presque complet l'unique sait que je lui suit dévoué corps, et âme. Les hommes sont pitoyables, les hommes sont mortels, et prompt au péché, seul le Néant est éternel, seul le Néant est vraiment grand, seul le Néant est parfait, et vaut que l'on se batte pour lui corps, et âme. » Toute sa piété, et sa foi transpirait dans ses paroles.

« Les ennemis de l'unique ne méritent que la mort effectivement, leurs simples existence est un crime envers le Néant, la mort est même je dis un sort bien trop clément pour eux. Ils mériteraient que Néant les détruisent jusque dans leurs âmes, les consument. Car seul l’œuvre de Néant devrait être promise à perdurer, et non celle de ses ennemis. » Dit-il réfléchit, avant d’enchaîner ensuite pratique.

« La foi, la haine, la souffrance sont de formidables moteurs, mais je confie mon destin au Néant. C'est par sa volonté si je suis encore là ici, et c'est par sa volonté que je survivrai, et que je continuerai à me battre en son nom pour sa grande œuvre. » Il sirota une deuxième bière pendant qu'il écoutait Alauwyr parler, les paroles de celui-ci faisaient du sens, un vrai guerrier en somme.

« La guerre n'est-elle pas une belle chose ? N'est-elle pas un art magnifique, et complexe ? Je dis que la guerre est l'hygiène de ce monde. Je dis qu'elle purifie cette terre de ceux qui ne méritent pas de vivre, rien de mieux qu'une bonne guerre pour que les justes prennent la place qui leurs revient. » Il le disait avec un naturel.

« Pour ma part je me bat pour le Néant, je me bat pour l'alayia, je me bat pour l'honneur, mais je me bat aussi pour le plaisir de faire couler le sang… Rien de plus beau que voir les sang des hérétiques s'écouler au sol selon moi. la seule chose qui serait plus magnifique serait de voir Néant en personne apparaître devant moi pour me parler, ce serait là l’accomplissement de tout une vie. » Il jeta un coup d’œil au tavernier, qui détourna les yeux, au moins ce chien savait où ce mettre en cet instant, Weren revint à son confrère, et poursuivit ensuite.

« Je n'ai pas souvent pensé à autre chose qu'a me battre, je suppose que c'est là mon destin, mourir par ma lame, je n'imagine pas mon existence dans un contexte non martial… T'es tu déjà imaginer cheveux blanc devoir enterrer la hache de guerre, et te contenter d'attendre patiemment le jour où tu mourra dans un lit ? »

Puis il eu une idée, et proposa ensuite calmement.

"Alors ma petite danseuse sinon, tu veux que nous reprenions nôtre petit concours de beuverie où nous en étions?" Demanda t-il avec un petit ricanement.

Quelle ferveur fanatique... Heureusement que Christan était appréciable sur d'autres domaines, car cette foi dont il transpirait presque par tous les pores malgré le port de son armure était presque à vomir pour Alauwyr. Comment pouvait-il considérer que certaines choses venaient de Néant ? Si Néant était un esprit aussi puissant, il y a longtemps qu'Alauwyr serait mort pour l'exemple. Il reconnaissait son existence, mais ne lui vouait pas un culte si intense, pas comme Christan. Lui, c'était lui seul et son épée. Heureusement que Christan pensait cela aussi, les armes et le combat. Pour ce qui était de l'honneur... Il avait cru un moment que l'Alayien suivait un code bien à lui, propre et malléable à souhait. En fait non, il accordait un certain respect à ceux qui arrivaient à lui résister. Restait encore à voir comment cela s'appliquerait avec un ennemi réellement digne de ce nom.

Voir Néant en personne était presque risible... C'était comme de demander à voir la magie disparaître par un simple souhait. Il avait de l'espoir son nouveau compagnon, un espoir à tenir pour se donner une justification de terrasser les ennemis des Alayiens...

Il manqua d'avaler de travers à la question saugrenue de se voir mourir dans un lit, juste au moment où il terminait le fond de sa chope.

''Jamais de la vie ! Autant mourir avant d'arriver à un âge où ma force ne sera plus capable de tenir une épée dans mes mains. C'est la pire des faiblesses, autant périr par un autre homme qui m'affligera la mort, car je ne serai plus capable de repousser ma propre faiblesse dans ses retranchements. ''

Et ce n'était pas demain la veille. Bien qu'il ait passé la trentaine, il avait encore une bonne vigueur et l'expérience d'années de pratique lui offrait une technique martiale redoutable, suffisante pour apporter la mort au bout de son épée. Puis Il sourit devant le désir de son acolyte de revenir sur le petit défi d'avant le concours de coups de poings.

''Pas encore assez fatigué à ce que je vois. A défaut de l'égalité de toute à l'heure, tu veux essayer de te rattraper pour la boisson ? Soit ! ''

Au moins, si cela permettait de penser à autre chose et de terminer cette journée en beauté. Déjà le tavernier à son injonction remplit pour chacun des deux alayiens trois chopes chacun. La mousse généreuse les appelait déjà à les déguster.

''Déjà ces trois là et après on verra si c'est ton armure qui te servira de tuteur sur ton tabouret ahah''

Christan regarda calmement son comparse alayien qui semblait presque avaler sa bière à sa question, à croire qu'il avait vu juste, ils étaient d'une certaine manière tout les deux faits du même bois, du même acier. Celui des vrai guerriers. Sur cent homme à la bataille 80 ne devraient pas être là, 10 sont des cibles sur patte, 9 sont des vrai soldat heureusement, et le dernier était un guerrier un vrai comme il en faudrait plus souvent, pour Christan lui, et cheveux blanc faisait partie de cette race très rare de combattant, ceux qui obtiennent tout la glorie des combats, et qui sont destinés au plus beau exploits.

« Mourir de vieillesse sera une honte pour ma part aussi, et par la lame je périrai sauf si l'unique dans toute sa grandeur décide de faire de moins l'un de ses élus, et m'offrir ainsi l'immortalité, je ne craindrai alors plus les rigueurs de l'âge, je n'aurai de cesse de profiter de cette existence supérieur pour servir le Néant si ce jour bénit devait arriver. » Dit-il profondément sincère, et surtout sûr de lui. Dans tout les cas il savait qu'il ne lui restait que quelques centimètres de peau à gagner en tatouage pour obtenir l'ultime récompense, mais pour cela il faudrait faire les plus gros efforts, il faudrait passer à un stade de foi que seuls les plus grand fidèles pouvaient se targuer d'avoir.

« Je pense surtout qu'il n’est pas concevable d'avoir laissé nôtre petite compétition de tout à l'heure au point mort, autant donc arranger ça. » Et puis ce serait une excuse parfaite pour boire comme un trou, et pouvoir se moquer de cheveux blanc si ce dernier s'écrouler avant lui. Christan contemplat donc les trois bière que l'on lui tendit, Christan écouta les dernières paroles de son adversaire avant de dire d'un ton grave.

« C'est toi qui me servira de tuteur, tu sera tellement îvre mort que l'on pourra s'asseoir sur toi sans aucune difficulté. » Dit-il taquin qu'il était. Il n'attendit pas pour boire la première bière, pas d'une traite comme la pisse d'il y a même pas deux heure, mais quand même a un assez bon rythme, à vrai dire cela faisait du bien depuis le temps de boire de la bière de cette qualité, à a manière cela détendait ses muscles, et son esprit. Christan n'attendit même pas que son adversaire lui invective de boire la deuxième pinte qu'il s'y appliquait déjà ainsi que la troisième. Pour le coup l'alcool commençait déjà à avoir un petit effet mine de rien, il commençait à être peu à peu ivre, mais il tenait bon.

« Alors cheveux blanc on commence déjà à voir des étoiles? Bois ça va te faire du bien héhé... » Dit-il pour le provoquer.

Alauwyr venait de poser sa dernière chope se moquait déjà de lui. Il était vrai que la tête commençait à lui tourner. Boire n'avait jamais été un soucis, mais il avait toujours veillé à ne jamais se soûler pour rester maître de ces gestes. Mais à titre exceptionnel, il fera une entorse à ses propres principes. Hormis si un autre Alayien venait à lui chercher des ennuis, cette journée était totalement sécurisée. Autour d'eux, l'armée alayienne se préparait déjà à faire marche. Avec de la chance, les premières lignes progressaient déjà dans l'intérieur de cette petite région côtière. Christan et Alauwyr les rejoindrait quand leur contingent bougera à son tour, mais pour aujourd'hui...

Heureusement qu'il buvait, au moins il oublia déjà l'idée folle qu'avait émis Christan de devenir un Serviteur de Néant. Il était vrai que c'était un bon moyen de fuir la mort, mais de ce qu'en avait entendu l'Alayien, on y laissait son intégrité. Et il n'était pas assez fou déjà pour être un adorateur fanatique de Néant comme l'était Christan. Alauwyr aimait trop son indépendance pour devenir un simple pantin des mains de Néant. La vie aurait en plus une saveur fade si la mort n'était plus une limite à repousser à chaque fois....Oui heureusement qu'il y avait la bière pour ne pas resonger à tout cela.

''On verra si tu pourras t'asseoir sur moi. Pour cela, il faudrait que je tombe à terre, et je n'en suis pas encore à ce stade. Tavernier ! Trois autres bières pour chacun''

Elles arrivèrent rapidement ces chopes. Alauwyr en attrapa une.

''Si jamais tu veux de l'aide pour aller te soulager, je pourrai te soutenir par l'épaule le temps que tu te vides, tu manqueras pas de tomber''

Il ricana et entama la deuxième manche. Il savait qu'il jouait stupidement là et en plus, il ne connaissait pas la résistance de son comparse. Tant que c'était pour se détendre en s'amusant ; de façon exceptionnelle bien entendu. On ne se soûlait pas tous les jours, ce n'était pas pour garder la main sûre à son épée pour se battre. Juste pour aujourd'hui...

Tomber à terre, tomber à terre. Christan doutait qu'Alauwyr puisse tenir éternellement franchement, mais lui aussi ne pourrait pas tenir éternellement à bien y réfléchir. Dans tout les cas il ferait de son mieux pour ne pas finir le premier à rouler par terre, quoique avec son armure il serait assez dur de rouler par terre à bien y réfléchir… Dans tout les cas après trois bière l'alcool commençait petit à petit à faire son effet… Christan se dit tout à coup qu'un serviteur du Néant pouvait peut-être être ivre en y réfléchissant bien… Ou pas ! Après tout Christan n'avait jamais vu l'un d'entre-eux complètement soul, et puis surtout à bien y réflechir un élu du Néant devait en toute circonstance être digne, et fier. Boire comme un trou n'était donc pas une façon de se tenir digne d'un véritable représentant de l'unique sur terre de toute manière.

Christan arrêta ensuite de penser à ça, et rigola franchement à la remarque de l'autre.

« Essaie déjà d'arriver à te soulager toi-même car je sens que toi aussi tu va avoir du mal cheveux blanc, et fais bien attention après tout ce serait dommage de colorer de cette manière ta crinière n'est-ce pas ? Héhé. » Dit-il moqueur, et provocateur, sûr que s'il se soulageait tout en roulant par terre ce ne serait pas beau à voir . Dans tout les cas Christan préférait ne pas penser au moment où il faudrait se vider franchement de tout la bière qu'il avait ingurgité car cela promettait d'être assez sportif.

« Dis moi cheveux blanc, pour avoir la crinière de cette couleur tu la colore ? Car je me dis que pour le coup tes cheveux sont bien trop blanc pour êtres naturelles à croire que chaque jour tu prend une bonne heure pour les maquiller n'est-ce pas ? » Demanda t-il encore un peu moqueur, mais cette fois-ci plus pour l'humour qu'autre chose. Christan vit qu'on leur servit encore deux bières, eh bien fichtre ils étaient encore assez peu îvre, et du coup Weren souffla un peu, et ni une ni deux il reprit tout simplement à boire…

[Hrp : J'ai fais deux 2, c'est encore une égalité xD.]

Alauwyr ricana et s'enfila la première chopine de la seconde tournée. Intérieurement, il savait déjà qu'il le regretterait. Mais il ne reculerait pas. Il n'était pas un lâche. Quand il eut terminé de boire cette chope, il la posa un peu de travers. L'alcool des autres bières commençait à faire ses effets.

''Au contraire de toi, je n'aurai pas à galérer pour virer une ou deux plaques de mon armure. ''

La scène qu'il imagina le fit rire plus encore que de raison. L'image d'un Christan se dandinant derrière l'auberge, essayant d'écarter une plaque élémentaire, alors qu'il commençait à se faire dessus avait de quoi être comique. Le port de ces armures posaient des soucis quand à des besoins si naturels.

''T’inquiète donc pas pour ma chevelure. Si tu es le premier à tomber, elle restera dans sa teinte. ''

D'ailleurs la couleur de ses cheveux intriguait Christan, qui ne put s'empêcher de poser la question, certes dans une version sarcastique comme à son habitude, mais personne n'avait osé lui demander la raison de cette couleur. Alauwyr n'allait pas se dérober, mais avant il but sa seconde chope. Il essuya ses lèvres du revers de la main pour retirer la mousse qui s'y était collée, clignant plusieurs fois des yeux pour essayer de virer le vertige qui le prit un peu plus à chaque minute qui passait.

''Ils sont blancs d'apparences. C'est un gris clair. Tu as juste mal regardé...Ou alors tu es un mal-voyant...''

Il prit son courage à deux mains pour prendre la dernière bière. Il essaya de retenir sa main tremblante et on pourra remarquer qu'il dut se reprendre à deux fois pour attraper la hanse de la chope. Il but la bière avec un peu plus de difficulté. Jusqu'à la dernière goutte et il sut le reposer plus ou moins correctement. Il reprit la conversation quand à la couleur de sa crinière.

''... Toujours eu comme cela, depuis toujours. ''

Par le sang ! Là l'ivresse l'avait rattrapé d'un coup. Il avait encore conscience de ce qu'il voulait dire, mais le corps ne répondait plus guère à sa volonté. Il se maudit intérieurement. Doucement, l'alcool l'emportait et il allait...Peut-être qu'il pourrait encore tenté une esquive pour ne pas s'écrouler devant ce tas de ferraille qu'était Christan. Un peu d'air lui fera du bien.

''Puisqu'on parlait de choses naturelles, permets que je revienne, et commande une autre tournée. ''

L'Alayien aux cheveux grisés savaient que l'alcool fourvoyait l'esprit et il dut mal estimé sa propre capacité à rester debout ; ou à tenir encore un peu contre la dose d'alcool qu'il avait ingéré en quantité et en si peu de temps. Cela suffit à l'achever. Alauwyr eut à peine fait quelques pas qu'il s'écroula sur le plancher de la taverne. Là où on pourra dire que l'Alayien qui savait si bien se battre ne tenait pas vraiment la boisson...

Christan bu donc la première des deux autres chopines, visiblement sous le coup de l'alcool les deux alayiens entretenaient des conversation très philosophiques, après tout l'on pouvait juger de l'intelligence d'une conversation quand les deux hommes se mettaient à parler d'urine, et de se rouler par terre… Enfin franchement Christan s'en fichait comme de sa première hachette, tout ce qu'il voulait c'était boire, et se détendre un peu, dans quelques jours les combats recommenceraient, et il fallait donc qu'il se repose pour être fin prêt pour ces derniers si possible.

« Bah si tu veux je peux me charger de te les colorer aussi héhé... » Et il bouffa quand il dit cela, se rendant compte de l'énorme stupidité de ce qu'il venait de dire, mais il n'avait pas honte pour tout avouer, Christan n'était de toute façon pas vraiment le genre d'homme à avoir honte de quoi que ce soit, surtout qu'il y avait bien pire, là il avait l'excuse de l'alcool.

« Gris clair ? Ah je savais pas que t'avais déjà la soixantaine, pas… Passé ! » Dit-il, après sa deuxième choppe, pour le coup il commençait vraiment à en tenir une couche lui aussi. En même temps ce n'est pas non plus comme s'il avait pu boire très souvent lorsqu'il était comme tout le monde dans un bateau en partance pour cette terre d'hérétique. Il pu juste répondre un petit hic aux paroles suivante de son confrère alayien, Christan essaye de reprendre ses esprits en forçant, non il ne céderait pas ! Mais à sa manière cela était assez compliqué, pour le coup, il ne se donnait même plus la peine de parler à ce stade là déjà l'effort pour rester entièrement concentré sur ce qui se passait était important… Il entendit d'ailleurs Alauwyr qui disait vouloir aller se soulager.

Christan ne devina même pas sa petite ruse à vrai dire dans l'état où il était, et c'est pour cela qu'il fit les gros yeux en voyant cheveux blanc s'écrouler par terre… Christan hésitant se leva à son tour, il avait un mal de chien à tenir debout à vrai dire…

« Aide moi à la soulever ! » Aboya t-il soudain au tavernier effrayé qui l'aida de ce pas, Weren qui était à deux doigt de s'écrouler ricana quand l'autre l'aida à soulever cheveux blanc sur ses épaules, puis ceci fait Christan sortit avec l'épéiste sur son épaule, il vit un fétu de paille non loin… Il eu l'idée de jeter cheveux blanc dedans pour pouvoir faire une farce à ce dernier lorsqu'il se réveillait…

Mais visiblement lui aussi avait sur-estimé ses forces car au moment où il s'apprêta à lâcher la danseuse dans le tas de foin ses forces défaillirent, et du coup il s'écroula pour s'évanouir avec cheveux blanc dans le tas de foin. Pour le coup ils avaient l'air très beau tout deux...

Le crépuscule était déjà bien présent quand un coup de pied frappa Alauwyr. Celui-ci grogna et cracha un brin de paille qui s'était coincé dans sa bouche. Se redressant, il essaya de se rappeler où il était, une main portée à sa tête qui tambourinait comme un tambour militaire pour sonner le réveil.

''Allez assez dormi, on t'attends au camp pour ton tour de garde. ''

Le guerrier s'apprêta à l'apostropher de jurons pour avoir oser le réveiller alors qu'il avait une migraine infernal quand il lorgna juste à temps l'insigne d'un petit sous-officier. Il grogna un mot comme quoi il avait compris et qu'il allait se dépêcher. Le fait de voir que le soldat réagissait sans discuter suffit pour satisfaire le petit commandant en chef sans en avoir le grade. Il se contenta de balancer avant de partir :

'' Et réveille ton copain. Lui aussi va avoir son tour. ''

Quand le sous-officier fut hors de vue, Alauwyr s'assura d'avoir toutes ses affaires et équipements et sentit sur sa jambe un poids assez lourd : le bras de Christan, qui dormait encore à côté de lui... Qu'est ce qu'ils foutaient là. Ah oui, la beuverie. Il se maudit et ravala un juron à l'égard de l'Enferraillé, qui avait réussi à l'entraîner dans cette soûlerie. Il tenta de se mettre debout et dut s'y reprendre à deux fois. Heureusement que le tas de foin était là pour sauver son derrière de la douleur du sol un peu dur. Titubant quelque peu, les deux portés à son pauvre crâné bouffé par la migraine, il inspira un bon coup pour se ressaisir. Manquerait plus de se faire attaquer et ce serait un bouquet final.

Il donna un coup de pied dans la plaque de flanc de Christan.

''Allez debout... on nous attend pour des tours de garde au camp.''

Il dut insister deux fois, avec deux nouveaux autres coups de pieds, qui résonnèrent plus dans un bruit de fer que pour faire mal Christan.

''Egalité on dirait même pour la boisson. Par le Sang ! C'est l'unique fois que je te suis dans ce genre de délire. Même toi tu as une tronche d'ivrogne... allez debout l'Enferaillé... ! ''

Christan dormait plutôt bien à vrai dire, enfin il ronflait comme pas possible, mais il dormait plutôt bien, il ne savait pas de quoi il rêvait au final, enfin il ne s'en souviendrait pas. D'ailleurs en parlant des rêves, dans ceci il voyait tour à tour des images en tête noir, et rouges. Des cris, des trucs incompréhensible en soit pour tout avouer, et puis bon ce n'était qu'un rêve, d'ailleurs vu qu'il était ivre il fit aussi d'autres rêves un peu plus ridicules sur tout, et rien…

Puis vînt le moment de se réveiller, Christan était plongé dans un monde noir, il avait juste envie de dormir pendant encore plusieurs heures, il ne savait pas ce qu'il était en train de se passer, mais il s'en fichait bien tout ce qu'il avait envie au premier instant du réveil c'était de se rendormir, à croire qu'il s'était réveillé plus fatigué qu'il ne s'était endormit. Puis il entendit des bruits de coups, et sentit les plaques de son armure vibrer, en poussant un grognement Christan arriva à se réveiller a peu près pour de bon. Il ouvrit ses yeux pour tomber sur la face de cheveux blanc, sûr qu'il y avait plus agréable à voir pour se réveiller le matin, les souvenirs de la veille lui revinrent, et Christan à vrai dire à cet instant avait juste envie d'oublier immédiatement ce qui venait de se passer.

« Égalité !? Tu t'es affalé le premier comme le dernier des ivres mort par terre, je t'ai suivit à deux minutes d’intervalles ! J'ai gagné oui héhé ! » Commença t-il à vociférer d'une voix mi sèche, mi humeur e la personne qui venait à l'instant de se réveiller du pied gauche. Il se leva ensuite bon gré mal gré. Et poursuivit froidement…

« Dans tout les cas ce n'était que de l'alcool, à mes yeux cela ne vaut rien, bon sang. Où c'est qu'on prend les tours de gardes déjà ? » Finit-il par demander encore confus, il n'était visiblement pas très bien réveillé…

« Attend je m'en rappelle… J'y vais. » Il porta un regard à cheveux blanc, et acheva à l'adresse de ce dernier. « Dans tout les cas on se reverra soit en sûr, et je te mettrai une vraie raclée cette fois-ci. » Ceci dit il abaissa son heaume, prêt à repartir, pour le coup tout ce qu'ils avaient faits ensemble avait été très amusant, mais toutes les bonnes choses ont une fin après tout, du moins pour le moment...