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Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE

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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeMer 4 Déc 2013 - 21:37

Quatrième journée - Matin



Dire qu'il se sentait mieux était un doux euphémisme. Même si fatigue était encore son lot, il devait avouer sentir la magie réellement pulser de nouveau dans ses veines. Certes les sortilèges trop puissants, ou trop longs, le fatigaient encore et lui drainaient ses forces, mais il sentait l'afflux de magie revenir en lui, en son coeur, en son être, et il sentait comme revenir lui-même à la vie avec. Il ne pourrait jamais assez remercier Shaynar pour ce don majestueux. Jamais. Et même si le repos lui était encore préconisé, même s'il ne devait pas abuser de sa magie, il se sentait vivifié de la sentir de nouveau avec lui. Magie... Quelle bien-aimée...

C'est sur cette humeur extraordinairement radieuse, anormalement radieuse lui soufflait sa petite voix mesquine, qu'il se réveilla de bon matin. Une matinée qui commençait tout juste à s'illuminer quand il décida de s'éclipser aussi discrètement que possible du "chateau" des baptistrels. La curiosité que ne manquait pas d'attiser sa présence, les regards, les murmures... Pour un temps, il souhaitait y échapper. Fuir, dîtes-vous ? Il ne fuyait pas. Il ne fuyait jamais ! Non, il s'accordait juste quelques temps d'accalmie. De calme, de sérénité, de paresse enfin... Oui paresser au soleil, s'y prélasser en laissant les herbes folles de la prairie vous chatouiller la plante des pieds et les belles senteurs d'été vous enivrer les sens... et goûter les beaux fruits si juteux et si sucrés, si prometteurs, qui semblaient foisonner sur le domaine baptistral... Oui, voilà bien un programme qui lui plaisait.

Un programme qu'il ne mit guère de temps à mettre à exécution. Après un petit détour par la fontaine vif argent, non loin de là. Il aimait bien cet endroit là. Les souvenirs récents qu'il y avait laissés, les souvenirs d'un bel Achroma, d'un digne millénaire... Chaque matin, sans qu'il ne sache pourquoi, il s'était rendu de nouveau sur ces lieux. Peut-être avec le secret espoir de revoir le vampire ? Ou simplement pour savourer les souvenirs encore chatoyants qui imprégnaient son esprit ? Ou peut-être tout bêtement pour la beauté des lieux ? Tout à la fois peut-être... oui, un peu du tout, très certainement, consentit-il dans un moment rare de lucidité.

Après avoir flané une petite heure durant près de la fontaine, s'amusant à caresser l'eau dansante, il se décida enfin à laisser ses pas errer ailleurs, en d'autres lieux... d'autres lieux plus propices à satisfaire les appétits naissants de son estomac grondant. Il avait faim. Mettant fin alors à son tout nouveau et tout récent rituel, il tourna donc le dos à la fontaine et prit la direction d'une petite clairière au loin, qu'il n'avait pas encore visitée. Chantonnant doucement, il s'amusa un instant du vent faisant flotter ses cheveux de nouveau détachés librement, et laissa le soleil levant menacer de l'aveugler alors qu'il prenait un malin plaisir à le contempler d'un regard franc. Jusqu'à ce que la bordure des arbres ne le cache à sa vue et ne le recouvre de ses longues ombres. Des ombres rafraichissantes toutefois et non menaçantes. Au parfum doux de la prairie se succéda les senteurs plus busquées et plus suaves du petit sous-bois éparse. Un petit sous-bois prometteur qui recelait des merveilles, observa-t-il quand son oeil gourmand tomba sur des fruits plus que savoureux de la saison naissante. Des fruits toutefois bien haut perchés, sur un arbre plus qu'isolé qui n'offrait aucune basse branche... Attraper les fruits allait demander un fastidieux hissage le long du tronc... ce qui ne lui disait trop rien de si bon matin. A moins que...

A moins qu'il ne grimpe plutôt sur ces roches et s'en servent pour attraper les quelques fruits pendants non loin ? Oui, vu la distance, cela devrait pouvoir se faire, et l'ascenssion de la roche lui paraissait bien moins difficile que celle du tronc épais...

Se pensant, il se mit donc à l'aventure de la roche d'un bleu gris écailleux... un peu coupante toutefois la roche, constat-t-il quand son pouce ripa et s'orna d'une petite plaie. Il devrait faire attention de ne pas y glisser, la roche était bien traitre. Mais cela ne le découragea pas pour autant. Il grimpa, grimpa et grimpa encore, agilement, souplement, et avait presque atteint un fruit. Il se retourna un peu, tendit la main vers la tentation si savoureuse, ne put l'atteindre, se retourna donc vers la roche, grimpa un peu encore et se retourna vers le fruit.... se stoppant soudain net dans son geste.

Etait-ce lui ou la roche venait de bouger ? D'ouvrir comme des fentes ? Là... Juste là, devant lui, devant son visage... Des fentes ardentes... Doucement, précautionneusement, il retourna son attention vers la roche, pour constater effectivement qu'une fente s'était ouverte devant lui... et bougeait comme le suivant... du regard... du regard ?! DU REGARD !

A peine réalisa-t-il cela, qu'il se sentit glisser, sa main aggripant quelques instants auparavant la roche ripant dessus, s'y écorchant fortement, avant qu'il ne balaye l'air de ses bras en tentant de retrouver prise... en vain. La chute était haute et promettait d'être rude, parvint-il à penser avant que...











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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeVen 13 Déc 2013 - 15:15


La chaleur venait chauffer ses larges écailles, laissant celles-ci absorber la température qui s’accordait parfaitement à la fournaise de son intérieur. L’armure naturelle, d’un gris de roche, emprisonnait la luminosité tout autour d’elle, la faisant passer pour une montagne subitement sortie de terre. S’étant posée à son grès sur le domaine Baptistral, elle profitait de l’été permanent qui régnait là pour faire la sieste, activité à laquelle elle ne s’était plus prêtée depuis son retour en Armanda, trop occupée qu’elle avait été par les évènements qui s’enchainaient les uns après les autres. Ça avait été la tempête qui l’avait tout d’abord séparée de ses enfants, et qui l’avait affaiblie pendant plusieurs jours, cette tempête qui n’avait rien de naturelle, premier signe de la volonté d’une entité terriblement puissante et malsaine. Elle avait mis du temps à les retrouver quand bien même elle connaissait le continent par cœur, bien des choses avaient changées et Estelen et Verith semblaient toujours aller exactement là où elle n’était pas. Et pendant ce temps, elle avait également apprit la mort de Cymbor aux mains indignes d’un vampire…
Coup au cœur qui avait bien faillit l’achever, elle qui avait traversé les mers dans l’espoir de le retrouver. Sauvage comme l’orage, Skade avait été, pourtant, extrêmement blessée par la perte de ce petit d’écailles qu’elle n’avait même jamais vu, qu’elle pensait avoir abandonné pour une bonne raison, raison qui lui semblait alors aussi insignifiante que feuille dans la tempête. Vengeance brûlait dans ses veines, un appel aussi violent que le plus violent des assauts… lui ordonnant de mettre le monde à feu et à sang pour offrir à son blanc rejeton un bûcher digne de lui, pour ensevelir ces piètres mortels sous le poids de leur culpabilité, leur folie. Pendant un temps oui, elle n’avait voulu que vengeance, la rugissant de toute la force de son esprit millénaire. Et si ce désir couvait encore, tels d’ardents charbons au fond d’elle, elle avait retrouvé la raison. La dragonne aimait Armanda et si elle ne proférait que peu de tendresse pour les mortels, certains méritaient pourtant la vie… à défaut d’une chance de se racheter. Transformer cette terre à une gigantesque désolation ne servirait en rien Cymbor et irait à l’encontre de tout ce qu’elle n’avait jamais décidé de faire. Quand bien même, elle aurait au moins l’hommage de la mort première, celle du moins que rien qui lui avait pris son précieux petit. Lui n’échapperait nullement à la sentence. Encore moins à présent qu’elle savait où il se trouvait…

Car c’était en ces lieux, sur le domaine de son Tisserêve, qu’il marchait à présent, et si l’intérieur du domaine était un sol épuré de la moindre goutte de sang non naturelle… il n’en était pas de même avec l’extérieur, et elle ne respectait les règles qu’en accord tacite avec le Gardien. Dès qu’il poserait une patte dehors, elle le transformerait en lambeaux palpitant. Mais en attendant elle était bien forcée de prendre son mal en patience. D’autant qu’elle n’attendait pas uniquement la sortie de sa proie mais également la visite d’un autre vampire, bienvenu celui-ci, à son coté, un vampire qu’elle avait conduit jusqu’ici par les airs après l’avoir sauvé des Alayiens… Kylian. Elle lui conservait toujours les petites armes ridicules dont les bipèdes avaient besoin pour se défendre quand la magie ne leur servait pas. Et puis même si l’on mettait de côté les armes, il viendrait elle en était certaine… Et si il ne venait pas c’était elle qui irait le chercher, par le collet si il le fallait ! On ne l’oubliait pas, elle la mère des tempêtes. C’était cette pensée qui l’avait conduit à s’installer sereinement là sans être dérangée par qui que ce soit, fermant les lourdes paupières écailleuses et se laissant dorer au soleil, somnolant et reprenant des forces qu’elle ne dédaignerait jamais au vu de sa piètre condition. Pour une fois que son poitrail ne lui faisait pas trop mal, mieux valait en profiter, et prendre autant de repos qu’elle le pouvait, car elle présageait déjà qu’elle aurait fort à faire dans un proche avenir, en particulier pour empêcher ce fou de vampire de se faire trucider.

Lézardant en paix, sans émettre le moindre bruit ou bouger la moindre écaille, elle reposait, des heures durant, depuis le début de matinée, près d’un bosquet qui, sous l’impulsion de sa présence et de la magie l’environnant, c’était transformé en jungle miniature et touffue. Rêvant ses songes ancestraux, elle ne remarqua pas, de prime abord, la présence d’une de ces minuscules créatures des bois qu’elle détestait tant. Les elfes. Le nez contre un arbre fruitier transformé en merveille, planté un peu à l’écart de l’opulente végétation environnante, il fallut que l’odeur de l’elfe en question dépasse celle des fruits et de la nature, subtilement différente, bien que proche, pour qu’elle ouvre un œil mécontent, prête à gober l’importun tout rond pour avoir eu le malheur de la déranger. Celui-ci semblait aussi surpris qu’elle était mécontente et elle l’observa battre des bras dans l’air comme un phoque échoué en tombant… et bien quoi il espérait se raccrocher à quoi comme ça ? Il avait proprement l’air ridicule, suffisamment en tout cas pour qu’elle l’accroche d’un piquant et le laisse se balancer un instant comme un poisson au bout d’une ligne avant de le déposer sans douceur excessive au sol. Projetant son esprit vers celui du bipède, elle l’effleura juste et laissa les mots résonner, marquant ça mauvaise humeur. < Voilà ce que tu gagnes à te montrer insolant petite chose. Croyais-tu donc que je fus une montagne pour oser m’escalader ainsi ? Tu as troublé mon repos >
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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeVen 20 Déc 2013 - 22:12

Mais jamais il n'atteint la terre. La roche mouvante devint être vivant, avec un museau, des naseaux qui le menaçaient dès lors de son souffle ardent, yeux grands ouverts le dardant de leur lueur meurtrière et piquants abruptes. Dont un au bout duquel il manqua de se faire embrocher et se vit à la place balancer comme une vulgaire poupée de chiffons. La roche n'était pas roche. Mais dragon, réalisa-t-il quand enfin la roche entière se mouva et esquissa les formes reconnaissables de ces créatures ancestrales. Magnifique, gigantissime dragon, constata-t-il, bien que dépité et plus qu'effrayé, se balançant toujours, impuissant, au bout d'un des piquants de l'écailleux.

Et finalement le sol fut à ses pieds. Un peu abruptement. Si abruptement qu'il manqua de se fracasser une jambe contre une petite roche, bien réelle cette fois, réellement minérale du moins, et qu'il tomba sans grâce aucune sur son séant.

Toutefois cet impact-là ne fut rien comparé à l'impact qui le secoua quelques secondes plus tard. Un impact mental, fort, presque tonitruant, qui manqua de lui faire vriller son misérable esprit elfe. Si sa première rencontre avec l'écailleux noir, Shaynar, noble Premier Né, s'était faite de façon agitée et mouvementée, cette rencontre-ci promettait d'ores et déjà d'être houleuse et délicate. Bien plus encore que celle avec le sombre noir. Pourtant il sentait que cet esprit puissant n'avait rien fait pour le pénétrer réellement. Comme si tout contact le souillerait. L'impact n'avait été qu'effleurement en fait, vagues mots se distillant à l'orée de son esprit... et pourtant, ils avaient beau flotter et se distiller tel un vent de marée, ce vent là était en colère et l'impact de ses vagues se fracassaient contre ses bien fragiles murailles qui ne devaient être que paille face à cette bourrasque.

< Voilà ce que tu gagnes à te montrer insolant petite chose. Croyais-tu donc que je fus une montagne pour oser m’escalader ainsi ? Tu as troublé mon repos >

Non, en fait, plus que le vent lui-même, c'était l'écho qui en restait et qui se répercutait ensuite contre les murs de son esprit qui était violent. Un vent fourbe donc, un vent traitre qui arrivait tout en douceur, s'insinuait dans les interstices de vos frêles et fragiles murailles, même si de pierres, pour mieux ensuite frapper contre eux de l'intérieur, se répercutant en ricochet encore et encore et encore... oui, voilà, ce n'était pas bourrasques violentes et virulentes, mais traitres brises glacées qui vous engourdissaient l'esprit et le corps, tel le pire hiver nordique.

Eliowir peina à reprendre pied et dut se résoudre à fermer les yeux tout en secouant la tête pour reprendre ses esprits et chasser cet écho redoutable.

- Je... je suis désolé, noble dragon, si je vous ai importuné. Et oui, je suis peut-être insolent à vos yeux, mais je vous ai pris pour une roche et ne cherchait pas à mal. J'escomptais juste atteindre ces fruits mûrs, fit-il, tout en désignant d'un doigt le fruit tant convoité.

Hors de portée.

- Vous êtes... si grand. Si... Le plus grand et le plus majestueux des dragons que j'ai pu rencontré, je dois l'avouer. Même si je n'ai rencontré réellement que le noble Premier Né, nommé Shaynar. Mon ignorance à votre sujet est tel, je le regrette, que je n'aurais jamais pu imaginer pareille taille parmi vos paires.

Il osa alors relever les yeux vers les braises ardentes qui le regardaient et fit tout son possible pour affronter leur verdict. Insecte insignifiant, misérable créature, voilà tout ce qu'il pouvait lire dans ce regard-là. Et pourtant, loin de s'en outrager, bien trop impressionné et surtout bien trop heureux en son for intérieur de faire, encore, pareille rencontre, même si cela devait être la dernière, pour être capable de s'en outrager en fait. Il parvint toutefois à affronter ce regard sans sourciller, du moins sans baisser lui-même les yeux, quand bien même ses orbes nuit devaient trahir son émerveillement tant elles devaient briller.

- Vous êtes.... vous êtes... magnifique. Oui, juste.. magnifique. Je ne voulais nullement vous déranger et vous présente mes plus humbles excuses, mais... mais...

Il resta un instant coi, cherchant ses mots. Et finalement n'en trouva pas d'autres et se borna à répéter :

- Vous êtes juste... magnifique.

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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeMer 1 Jan 2014 - 13:49


Quelle chose étrange et détestable que l’esprit des mortels qui semblaient se complaire dans des considérations qui pour elle, n’étaient que poussières au vent. A le sentir frémir de ces quelques mots, elle est un renâclement méprisant devant la faiblesse de cette petite chose qui semblait pouvoir mourir si elle parlait trop fort. Cet elfe-là ne ressemblait absolument pas à Faëlin, que ce soit de comportement ou la force mentale… Le dragonnier sanglant avait été une créature pleine de vie et bouillonnante qui avait tenté, aussi stupide et fou que cela soit, de la battre en un duel mental… Cruelle petite créature qui prenait un malin plaisir à exterminer les vampires et les dragons qui leur étaient liés. Cruelle petite créature oui, comme tous les elfes qu’elle avait vu, des choses qui se dissimulaient derrière des mensonges en vous suçant la vie plus sûrement qu’un vampire. Mais cela ne voulait pas dire que cette petite chose-là ne dissimulait rien au fond de son cœur et de son âme. Ce serait à voir. Et même si c’était le cas… N’était-il pas de cette race immonde qui avait essayé de lui prendre son petit ?

Il avait cependant la langue vraie. Elle ne le dévorerait donc pas immédiatement. C’était trop rare de voir un elfe dire la vérité lorsqu’il n’était pas l’un des chanteurs de son étoile à elle. Et il babillait des choses intéressantes. Shaynar hein ? Premier né ? Voilà un dragon qu’elle n’avait encore jamais rencontré sur ces terres. La curiosité qu’elle éprouvait pour les petites boules d’écailles qui avaient redonnés vie au continent n’avait jamais été si grande qu’avec ces soi-disant négociations de paix. Ils étaient tous là ou presque, mais ils semblaient si occupés… si actifs dans les affaires de leurs mortels de compagnie. Quel intérêt trouvaient-ils donc aux affaires des bipèdes pourtant si étriqués et aveugles, comme des fourmis grouillantes… Cela l’étonnerait toujours, et l’alarmerait toujours également. En tout cas, elle-même ne trouvait aucun plaisir à tout cela bien qu’elle ait acceptée de participer à la réunion du Gardien, surtout parce qu’il le lui avait demandé presque à genoux et qu’elle ne pourrait jamais rien refusé au descendant de celui qui l’avait sauvée.

Avec un doux grondement amusé qui fit trembler les environs, elle cligna des yeux et frôla de nouveau l’esprit du sylvain. < Tu as la langue courtoise Oreilles longues > Et flatter la fierté d’un dragon était toujours un bon moyen de rester en vie et de s’attirer sa sympathie, surtout qu’il avait l’air d’y tenir, à se répéter en boucle. Reposant le museau sur ses pattes, décidée à ne pas le manger elle fit même un geste pour lui, venant courber l’arbre qui intéressait l’herbivore pour que les fruits en soit accessible. < Tiens > Fit-elle, un élan taquin et sardonique dans la voix < Si tu te permets de me grimper dessus pour attraper ces fruits c’est qu’ils doivent particulièrement te tenir à cœur. Autant ne pas risquer ton existence pour rien > Elle n’avait jamais compris comment ces créatures survivaient avec de la simple verdure dans l’estomac mais après tout les moutons aussi y parvenaient alors au final qu’est-ce que cela changeait. Enfin si, peut-être seraient-ils moins perfides en mangeant moins de verdure. Doux rêve.

Elle laissa l’arbre aller quand il en eut assez et l’observa de nouveau. < Il est étrange que les tiens m’aient oublié mais il semble que la mémoire dont vous vous rengorgiez n’est plus ce qu’elle était. Je suis Skade, autrefois ennemie déclarée des tiens petit Mangeur de fruits, et Matriarche des nuées. Mais tu as parlé d’un dragon, Shaynar. Qui est-il et où est-il ? Je ne l’ai pas encore rencontré et je suis curieuse >

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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeLun 6 Jan 2014 - 21:40

Un grognement étrange lui répondit... Mécontent ? Content ? Allez savoir avec les dragons... Mais toujours était-il qu'il était encore vivant, c'était plutôt un point positif non ? Oui, mieux valait penser positif. Pas comme s'il pourrait faire quoique ce soit pour éviter un drame, si le dragon en décidait ainsi, de toute façon... Donc, puisqu'il n'avait rien à perdre...

Un nouveau frôlement fit de nouveau frémir son esprit un peu éperdu. Langue courtoise, disait-elle ? Mmh... il aimait bien cela... langue courtoise... Cela sonnait bien, chantait presque. Pour tout avouer, il sentait une étrange chaleur lui chatouiller le coeur à ces mots-là. Des mots offerts par un dragon, qui plus est, offerts par une digne et puissante créature, ni plus ni moins.

Que dire alors de la chaleur qui le submergea et de la soudaine surprise mêlée d'une gratitude sans fin, quand ledit dragon décida de l'aider. Il n'eut plus qu'à tendre les mains pour prélever les cibles de sa gourmandise légendaire, le dragon n'ayant eu que peu d'effort à faire pour faire... pencher l'arbre. Pencher l'arbre ! Et ce sans le moindre effort, comme si la nature même ne pouvait résister à telle force. Force de la nature elle aussi d'ailleurs, mais une force empreinte d'une magie qui semblait inextinguible. Puissante. Résonnante et comme entrant en écho harmonieux avec alentour. Oui presque même en harmonie avec sa propre magie. Ou était-ce sa magie qui entrait, comme par instinct, en harmonie avec cette puissance ancestrale ?

< Si tu te permets de me grimper dessus pour attraper ces fruits c’est qu’ils doivent particulièrement te tenir à cœur. Autant ne pas risquer ton existence pour rien >

- Merci, noble dragon, chuchota-t-il, plutôt intimidé malgré lui et malgré la fausse assurance qu'il tentait de montrer.

Il avait des fruits plein les mains, et n'osait les toucher, les goûter, alors, tandis que l'arbre reprenait sa position naturel, comme si de rien n'était et que le dragon le dardait de son regard pesant et profond. Des yeux qui semblaient vous sonder, au plus loin de votre être, qui semblait lire en vous, chacun de vos secrets. Chacun... de vos... secrets... Cette simple pensée le fit frissonner malgré lui. Qu'allait donc penser cette magnifique créature si elle voyait l'immonde abomination qui entachait son passé ? Qu'allait-elle donc penser de lui ? Comment allait-elle le juger alors ? Peut-être jugerait-elle bon de le tuer ? D'abréger cette vie si longue et pourtant si vide, si abjecte toute entachée de crimes, de mensonges et d'arrogance outrancière qu'elle était. Oui, peut-être... Et étrangement, loin d'aviver encore la peur qui avait tenté de l'enserrer dans son froid manteau quelques instants auparavant, cette pensée, lugubre pensée d'aucun dirait, l'apaisa. Oui, paix. Si jugement il y avait, sans doute lui apporterait-il enfin la paix... Jugement ancestral, paix éternelle ? Il l'espérait presque soudain...

Il tenta de ne pas se vexer quand elle lui parla de mémoire oubliée. Mémoire oubliée ?! Lui, un Serillëiel, dernier héritier de la digne et noble famille qui se disait mémoire des elfes !? Mémoire oubliée ? Peut-être n'était-elle pas oubliée, mais peut-être n'avait-elle jamais existé ? Peut-être cette mémoire que semblait regretter le dragon était-elle incomplète, oui, cela il voulait bien le concéder. A leur arrivée, les elfes avaient eu tant à faire... et n'avaient pas pu tout consigner. Oui, sans doute était-ce cela... Sans doute certains éléments n'avaient jamais été intégré dans la mémoire et n'existaient plus alors en elle ? Ce dragon en ferait-il parti ?

Cela expliquerait... sa puissance... et sa taille impressionnante. Aurait-il, là, devant ses yeux ébahis, un dragon ancestrale millénaire ? Millénaire... Ou millénaires peut-être ? Par le Dracos tout puissant, quel était donc ce dragon ? Skade, disait-elle. Oui, elle et non pas lui. Une dragonne, et non pas un... Dracos, il était le roi des maladroits... Mortifié de s'être ainsi tant fourvoyé sur ce sujet, tout en se demandant comment il était censé savoir reconnaître un mâle d'une femelle chez ces magistrales créatures, il sentit le rouge lui monter aux joues. Le mortifiant davantage encore. Ennemie de son peuple donc ? Elle n'aimait pas les elfes ? Qu'avaient donc encore fait les elfes pour s'attirer la haine, ou l'animosité tout du moins, d'une telle créature ?

Matriarche des nuées... Hum... Voilà qui, vaguement, lui évoquait quelque chose. Mais la mémoire lui manquait soudain. Maudite mémoire...

Shaynar ? Elle ne connaissait donc pas le premier né ? A la fois étonné, et plutôt impressionné de finalement connaitre quelque chose que l'ancestrale ne connaissait pas, il se sentit bafouiller :

- Oui... Shaynar... le dragon... le... presque-lié... premier... noir...

Fort éloquent, vieil elfe. Rha, ca faisait longtemps tiens, que les voix ne l'avaient plus habiter. Je t'avais manqué ? Comment la museler ? On ne peut pas, vieil ami. J'ai essayé pourtant. Et bien pas assez, dirait-on. Rho, je t'y verrais bien toi... Avouez, vous vous seriez ennuyé.. Ah mais tais-toi donc ! rugit-il en son for intérieur. Oui tais-toi. Tais-toi aussi, taisez-vous, toutes, toutes deux, toutes et à jamais, rugit son lion, agacé. Et tentant de refocaliser son attention sur la dragonne encore en face de lui.

Incapable de pleinement reprendre ses esprits et de parvenir à trouver des mots, il opta pour la méthode la plus facile pour lui. Et tendit un fruit à la grise écailleuse, tout en la détaillant hardiment une lueur de pure admiration vrillant la nuit de ses yeux.

- En voulez-vous ? Parvint-il enfin à articuler de façon plus cohérente. J'ai pu constater que certains dragons, dont Shaynar, aiment étonnamment le sucre. C'est très juteux et très sucré. Très savoureux... Shaynar préfère le miel lui. Le miel des abeilles.

N'obtenant aucune réaction quant à son offre, il déposa quelques fruits juste devant les énormes pattes, et se recula quelque peu... puis s'assied lui-même à quelques tres à peine. Il ne sentait pas ses jambes assez fiables pour le tenir encore longtemps.

Pathétique créature bien faible. Tais-toi j'ai dit.

Et de retourner ses perles sombres perdues sur le calme regard insondable de l'ancestrale.

- Shaynar... Shaynar est, de ce que j'ai pu comprendre et apprendre, le premier oeuf éclos il y a quelques années. Avec lui, a éclos également un nouvel espoir pour les Terres d'Armanda, qui se mourraient, en même que sa magie s'évanouissait inexorablement dans les limbes du temps... et les limbes de la cupidité de ces peuples.

Et là, étrangement, il incluait aussi les elfes. Oui, chacun coupable, à sa manière.

- Il y avait à cette époque-là trois oeufs, selon le Dracos. Shaynar a été le premier éclos. Pour un vampire... Un certain... Un certain....

C'était quoi son nom déjà ? Et ca se targue de mémoire...

- Un certain Eliow Wriendel, parvint-il à retrouver, pestant intérieurement après ses voix qui étaient revenues le hanter. Un archiviste, sans prétention, visiblement, du peu que j'en sais. Il est noir, tout de noires écailles, et ses yeux sont deux rubis qui vous sondent jusqu'à l'âme. Il est de grande envergure, magnifique. Somptueux. Splendide dragon. Un peu bougon toutefois. Mais gourmand.

Se disant, un fin sourire se dessina.

- Vous ai-je déjà dit qu'il a un fort penchant pour le miel ? Oui, je crois. Il me semble..

Mais elle devait n'en avoir que faire de ce qu'aimait le Premier Né, n'est-ce pas ?

- C'était la guerre alors. Et lui et son dragonnier se sont retrouvés malheureusement aux premières loges. Il fallait voir leur grande ombre planer sur nous...

Il en frissonna encore, ressentant encore même en cet instant les frémissements de peur et de terreur pures qui avaient menacé de le happer dès lors.

- Sur les champs de bataille... Quand ils avaient choisi leur cible, il fallait avouer que celle-ci n'avait aucune chance, redoutables qu'ils étaient. Ils ont décimé des centaines, des milliers, des nôtres. Humains et quelques elfes je veux dire.

Il avait conscience que son récit pouvait paraitre décousu et embrouillé, mais il était pour l'instant incapable de mieux.

- Mais... Mais le Premier Né, comme on l'appelle, a vécu une épreuve terrible récemment.

Sa voix se fit plus sombre soudain, grave et rauque, comme s'il ressentait lui-même ce qu'avait cette épreuve. Alors qu'il ne pouvait qu'imaginer... Et encore ce qu'il pouvait imaginer ne devait qu'une once d'un quart de la moitié du quart de ce que cela avait du vraiment être...

Se reprenant, réalisant soudain le lourd silence qu'il avait laissé planer... ca ne te ressemble pas de te taire, tu te fais vieux... et tentant de chasser cette mesquine pensée moqueuse, il reprit, se raclant la gorge, en excuse muette :

- Son dragonnier, Eliow Wriendel, est décédé. Empoisonné. J'avoue ne pas tout connaître tout des circonstances de cette tragédie. Oui, tragédie. Nous avons beau avoir été dans des camps ennemis, je ne me réjouirai jamais de la mort de nobles créatures si rares et si magnifiques que sont les dragons. Bref. Son dragonnier est décédé. Et Shaynar a bien failli le rejoindre... mais le duo était lié à un baptistrel. Merithyn Shadowsong. Le lien qui les unissait...

... le gênait. Oui il te gêne, faible que tu es. Toi qui es incapable de connaître cela. Oui, incapable qu'il était. Il se sentait gêné. et incapable d'expliquer tout cela à la dragonne. Au lieu de cela donc...

- était fort. Puissant. Un des plus puissants je pense en ce monde. Shadowsong a réussi à sauver Shaynar. Ils sont devenus... ils se disent presque-liés. Ils sont en tout cas très attachés. Très... intimement liés.

Que je les envie presque...

- Voilà à peu près ce que je sais du Premier Né... Noble Matriarche des Nuées... Je suis sûr d'avoir déjà entendu cela quelque part... oui, sûr.. Mais où ? Où donc ?

Tout à son récit et à ses souvenirs, il en avait oublié les fruits...
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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeVen 10 Jan 2014 - 22:10


Et bien ? Il ne mangeait pas ? Quelle curieuse petite créature que celle-là. On lui offrait le festin qu’il avait tant désiré et soudain celui-ci ne semblait plus convenir. Si elle avait été un fruit, elle se serait vexée. Mais elle était dragonne et à ce titre ne se vexerait pas pour si peu. Encore aurait-il fallu évidement que le moindre mot provenant d’un bipède insignifiant puisse la vexer, aucun n’étant assez important pour parvenir à atteindre l’immense fierté qu’elle possédait. Les créatures mortelles étaient par essence incapables de s’élever vers leurs hauteurs, pas même les dragonniers. Et ainsi, même son vampire de compagnie, le jeune Kylian ne pouvait se targuer de pouvoir lui arracher la moindre vexation. Pour l’instant, cela dit, il était bien moins question d’un égo entaché que de la façon qu’avaient ces longues oreilles de se comporter. Elle n’aimait pas les fruits mais elle était bien prête à y goûter pour voir si ils étaient si mauvais que cela qu’il les dédaigne. Etrange tout de même… Il risquait sa vie pour les avoir et après n’y touchait plus, la regardant simplement de ces yeux agrandis de chouette. Certes c’était flatteur d’être ainsi admirée mais il aurait été plus flatteur de manger, à tout le moins le pensait-elle. Elle effleura ses pensées, curieuse et indiscrète, amusée de voir l’esprit trembloter de droite et de gauche comme un lièvre affolé par un prédateur. Sautant d’une pensée à la suivante, s’effrayant de considérations qui lui semblaient, certes, complètement inutiles. Et qui semblait pourtant tenir au cœur de ce mangeur de verdure. Etrange petite créature oui, effectivement, et il devenait plus étrange à chaque minute qui passait, comme si la moindre brise faisait trembler une feuille fragile et prompte à une spirale d’interrogations et de ressentiments.

Où était donc passé la langue courtoise qui lui avait valu sa survie ? Avalée à la place des fruits semblait-il. Ça ne devait pas avoir très bon goût cela dit. Elle regarda le fruit qu’il déposait comme une offrande devant elle et cessa un bref instant d’épier l’intérieur de son psyché pour s’intéresser à ce qu’il lui disait, notant au passage qu’il semblait retrouver un peu de sa verve. Ce qui était une bonne chose, elle aurait pu le croquer de continuer bégayer comme cela… Tous les dragons avaient leurs goûts, comme les bipèdes, mais elle-même n’appréciait pas beaucoup le sucre, alors apprendre que ce fameux ‘Shaynar’ se gavait de miel comme un vulgaire ours mal léché était un peu navrant pour elle. Ce qu’elle aimait, elle, c’était la viande rouge, la viande qui nourrissait et redonnait de l’énergie. Bien évidemment, même dans ce segment de nourriture, elle préférait la viande de daim ou de sanglier, même si il n’y avait jamais assez d’une seule proie pour elle… Elle devait manger de grandes quantités afin de se rassasier. Mais passons, on ne pouvait guère tenter de parler de sustentations avec un bipède et en particulier un bipède qui ne mangeait en tout et pour tout que de la verdure qu’elle-même dédaignait complètement. On ne remplissait pas le ventre d’un dragon avec des fougères ! Si elle ne savait pas au fond que les elfes aux longues oreilles étaient fait naturellement pour ne manger que cela elle se serait réellement demandée comment ils parvenaient à ne manger que ça et à survivre, voir à combattre ! ça n’apportait aucune force de mâcher de l’herbe ! Passons donc….

Le dragon dont il lui parlait était donc l’un des premiers éclos. Il ne pouvait s’agir que des œufs que les siens avaient abandonnés en Armanda pour son futur, bien entendu, mais cela faisait toujours du bien d’en apprendre davantage sur ces petits d’écailles… Cela prouvait que plus d’un d’entre eux avait survécu et prospéré quoi que l’on en dise. Pour le reste ? Elle le savait déjà, l’elfe ne lui apprenait strictement rien, en dehors de ces précieuses miettes de connaissances sur le dragon. Le dragon et son dragonnier en vérité. Un vampire. Cela la remplissait d’aise. Elle avait davantage de bienveillance pour les enfants de la nuit bien que l’on ne puisse parler véritablement d’affection. Du moins étaient-ils, à leur manière, plus honnêtes. Cela la satisfaisait également de savoir qu’ils avaient eu la part belle… mais beaucoup moins par la suite. La guerre oui elle l’avait vu et on la lui avait conté plus d’une fois depuis son retour. Les bipèdes continuaient de reproduire les erreurs du passé, aveugles enfants qui se faisaient la guerre et se détruisaient sans voir que le monde autour d’eux mourrait par leur faute. Tout comme avant le départ des nuées… ils étaient stupides de penser que la guerre qu’ils menaient n’aurait aucunes conséquences. Et lorsqu’ils auraient à nouveau fait fuir tous les dragons ? Que se passerait-il alors ? S’en serait finit d’Armanda. Du moins si les Alayiens ne parvenaient pas à leur rentrer un peu de plomb dans la cervelle… Elle émit un grondement sourd à l’idée.

Tragédie oui… effectivement et d’autant plus que le dragonnier en question avait été le premier de cette nouvelle génération. Elle était bien entendue surprise que ce Shaynar ait survécu à la mort de son lié, mais même si c’était rare, ce n’était pas complètement miraculeux. La mère d’Estelen avait été dans le même cas, avant de périr en pondant son œuf. Il était bon qu’il ait survécu et qu’il soit toujours de ce monde… c’était un digne représentant de sa race qui perdurerait et règnerait dans leurs nouvelles nuées lorsque le temps serait venu. Elle se réjouissait de cette survie oui et espérait bien évidemment pouvoir lui parler de vive voix et établir ce qu’il en était. Elle se devait de rencontrer ces jeunes créatures pour leurs inculquer un peu de sa mémoire. Mais ce n’était pas tout de suite bien entendue qu’elle en serait capable… Il était sans doute lui aussi, comme les autres, après son ‘presque-lié ‘ cette chose qui n’avait pour elle absolument aucune signification à son esprit ancestral et sauvage. Il faudrait qu’elle pose la question à Merithyn lorsqu’elle le verrait… car elle le verrait bien entendu, il semblait décidé à la mettre à contribution. Tout à ses pensées, elle répondit avec un retard certain à la paire de longues oreilles devant lui.

< Dans tous les récits concernant le temps des départs des miens, langue-courtoise –qui-se -délie. C’est moi qui ai abattu le dernier des dragonniers elfiques. Ce lâche s’était permit de me voler mon œuf avec l’aide d’humains tout aussi fous que lui. Il a enfermé ma vampiresse et l’a torturée, et s’est servi de la population d’un nid humain pour les dissimuler à mon regard. Il a voulu me tuer mais même sa dragonne ne put pas le sauver de mes griffes > Elle racla la terre d’une griffe dédaigneuse < Mais mon passé en compagnie de ton peuple ne s’arrête pas là, certes. Lorsque j’étais un dragonnet tout juste sortie de l’œuf un des tiens me sauva et me tint compagnie et il resta pour moi et à jamais un ami extrêmement cher, dont la descendance, seule dans tous les elfes, aura ma protection et mon affection > Elle eut un nouveau grondement, pensif cette fois < Ton récit en cela est amusant. Que le petit de mon ami soit lié à ce dragon, mais cela ne me surprend guère au final. Même si mon Tisserêve était un être plus pur encore et le seul elfe qui me semble digne de s’appeler protecteur de la nature > Son esprit s’amusait beaucoup < Laisse ton arrogance de côté avec moi oreilles longues, ton égo ne surpassera jamais le mien. Mais si je ne t’appelle pas protecteur de la forêt je t’appelle agréable conteur et tes nouvelles m’intéressent. J’aimerais rencontre ce Shaynar lorsque je le pourrais. Et toi elfe-parlant-bien qui es-tu et que fais-tu ici ? Tu ne sembles pas partie de ces… délégations >
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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeVen 17 Jan 2014 - 0:18

Son "où donc" sembla rester en suspens, dans l'air, entre la dragonne et lui : lui, attendant une réaction, une réponse, quelle qu'elle fut, de la noble matriarche, et elle, semblant perdue dans ses pensées. Permettant alors au vieil elfe de se perdre de nouveau dans les siennes, dans leurs ombres folles, et leurs questions plus folles encore, qui semblaient sans fin. A quoi pouvait donc bien penser les dragons ? Qu'est-ce qui pouvait bien se cacher derrière ces yeux ardents qui vous toisaient de haut comme le misérable insecte que vous deviez être pour eux ? A quoi... A quoi songeaient les dragons ? Rêvaient-ils ? Quels espoirs, quels voeux, nourrissaient-ils ? Qu'est-ce qui les faisaient vibrer ? Ou n'étaient-ils que blasés devant la fadeur du monde qu'ils soutenaient ? A quoi, que, pourquoi, comment... Tant de questions, toujours et encore, et aucune réponse. Que le silence.

Soudain rompu par la voix instillée en son esprit, insidieuse, profonde et sage, mais pourtant si imposante qu'elle tétanisa toute pensée en lui, balayant tout sous ses ondes, les reléguant au rang de vagues et sombres échos lointains. Des échos qui d'ailleurs se perdaient déjà dans les ténébreux méandres de son esprit agité.

Des réponses, parvint-il, enfin, à formuler en lui. On lui offrait des réponses. Peu certes, mais ce peu était pourtant si important, si immense...Il en aurait embrassé la dragonne de joie frénétique, si un profond respect ne l'avait retenu juste à temps. Seuls ses yeux, pétillant soudain comme la bougie s'avivant sous le feu, et son immense sourire trahirent son réel plaisir. Et l'inénarrable sentiment de gratitude, face à l'honneur qu'on lui offrait là.

Bon, son sourire s'estompa quelque peu à la réponse. Elle avait abattu le dernier des dragonniers elfiques. Matriarches des Nuées... le départ des dragons... le meurtre du dernier dragonnier elfique... Oui, soudain, de vagues bribes de mémoire lui revenaient. De cette mémoire, quelque peu altérée toutefois, qu'on lui avait transmise, de Serillëiel à Serillëiel... la mémoire des elfes. Des elfes qui, certes, avaient grande mémoire, mais avaient commencé à oublier. Comme tous, ou presque. Oublié... Quelle terrible agonie parfois que l'oubli, songea-t-il. Puis se morigénant intérieurement pour se focaliser sur sa "conversation". Oui, il se souvenait maintenant. Pas en détails, malheureusement les détails étaient oubliés des leurs, tout elfe qu'ils étaient. Mais il se souvenait oui, maintenant qu'elle le lui rappelait.

Eliowir frémit face à la griffe qui racla le sol non loin de lui, n'osant songer à ce que serait son sort s'il tombait sous ces griffes-là. Ou sous ces crocs... Terrible dragonne que la Matriarche des Nuées. Terrible, dangereuse, haineuse envers les elfes, comme on le leur comptait. Et pourtant...

Pourtant, elle lui parlait à lui. Elle l'avait certes quelque peu bousculé, mais il avait aussi osé la confondre avec une roche... Elle lui avait pourtant offert des fruits, elle lui avait parlé... et surtout ne l'avait pas encore tué. Les récits seraient-ils donc erronés ? Les chansons contant son histoire mentiraient-ils donc ? Bon, elle disait elle-même ne pas haïr tous les elfes... L'un d'eux semblait lui avoir sauvé la vie. Au moins la matriarche avait-elle la sagesse, ancestrale sagesse aurait-il eu envie de penser, de ne pas condamner tout elfe, et de savoir laisser... une chance ? Etait-ce là un "test" qu'elle lui faisait passer ? Allait-elle le tuer lui aussi s'il se révélait à son déplaisir ? Après tout, il n'était pas le meilleur des elfes, loin de là. Tous leurs défauts l'habitaient, arrogance sans honte surtout et fierté souvent bornée, entêtement forcené, même dans ses erreurs, et, du moins jusqu'il y a peu, haine féroce envers l'Etranger, nourrie de vieux récits du passé... Et il ne pouvait guère se targuer de posséder quelques attraits de sa race. Il n'avait par exemple en rien sa beauté, et ses traits abruptes avaient en outre été sévèrement balafrés. Sans compter les abominations qui entachaient son passé...

Non, vraiment, de tous les elfes, elle ne pouvait lui accorder, à lui, l'honneur de ne pas le considérer en ennemi. A défaut de l'apprécier. De tous les elfes, elle n'aurait pu moins bien choisir pour tenter de redorer à ses yeux le blason du peuple de la forêt.

Et cette pensée lui fit pousser un lourd soupir dépité. Il allait encore bafouer son peuple, et le déshonorer, à coup sûr. A cause de lui, la Matriarche des Nuées allait, sans aucun doute, encore affubler son peuple de tous les maux, de toutes les tares, et définitivement le classer comme une race méprisable. Une race détestable. Agréable conteur, l'avait-elle appelé ? Méprisable tueur, risquait-elle ensuite de le nommer. Surtout si elle lisait en lui... si elle voyait... Elle qui semblait si attaché au sien, à ses enfants... Comment donc pourrait-elle considérer un être qui avait porté la main sur son propre enfant ? De façon méprisable, il en était impossible autrement.

Et comme pour répondre en écho à ses pensées, elle lui posa les questions qu'il ne fallait pas... Qui était-il ? Un elfe, eut-il envie de répondre de façon fort évasive. Mais cette réponse aurait paru alors amèrement méprisante. Or, s'il était méprisable, et s'il lui était arrivé d'être méprisant envers certains, jamais il ne pourrait se montrer comme tel envers ces magnifiques créatures qui leur accordaient une seconde chance par leur seule présence...

- Non, je ne fais pas partie des délégations. Je... Je m'appelle Eliowir Serillëiel. Mes ancêtres ont fait partie des premiers elfes débarqués en ce monde et accueillis par vous, nobles dragons. Mes ancêtres m'ont transmis leur mémoire, Matriarche des Nuées, la mémoire des elfes. Et je me rappelle maintenant des chants contant votre histoire. Mais, de ce que vous m'en avez dit, j'ai bien peur que notre mémoire, que nous aimons croire grande, soit en fait quelque peu tronquée.

Et cette simple idée le révulsait et le peinait en même temps. Mais il se devait d'être un tant soit peu honnête, n'est-il pas ? Et qui sait. Peut-être pourrait-il avec elle pallier à ce déplorable constat ? Et reconstituer la mémoire oubliée ?

A moins qu'elle ne décide de le tuer avant. Quand elle saurait... Un autre soupir lui échappa à cette idée. Au moins aurait-il une belle mort...

- Mais si je suis elfe, je ne fais plus vraiment partie de ce noble et digne peuple. J'ai... déshonoré ma noble famille, une grande famille de conseillers, et j'ai été... j'ai été..

De nouveau, les mots lui manquèrent, s'étranglant dans sa gorge dans un étau de douleur.

- Banni, souffla-t-il dans un murmure semblant agonie. Pour avoir... tué... Pour avoir...

Cette fois les mots ne parvinrent à s'élever. Honte le submergea, comme il n'osait souiller leur conversation par ces abjections. Pourtant il lui fallait répondre. Si les contes étaient tronqués, du moins n'étaient-ils peut-être pas complètement faux, et la Matriarche des Nuées n'avaient pas été décrites comme patiente dans ces chants-là. Elle semblait apprécier le conteur qu'il pouvait être. Il se devait donc de conter... même si ce conte-là n'était que cauchemar et horreur.

- Je suis L'Infanticide comme on me nomme. Mon fils a péri de ma main.

Un sanglot menaça de le faire périr lui-même avant qu'un sursaut d'orgueil ne le retienne.

- Et ma femme ensuite l'a suivi. De sa main propre cette fois-ci. Je suis le dernier Serillëiel. Et avec moi cette lignée s'éteindra. J'espère que la mémoire des elfes n'en fera pas de même, ajouta-t-il, d'un ton lointain.

Et, la honte le drapant se son manteau de plomb, il ne put que courber la tête sous son poids. Attendant le verdict. S'attendant à quelque tremblement de terre dévastateur, quelque coup de griffe rageusement acéré, ou quelque jet de flammes qu'il espérait alors purificatrices...
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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeLun 20 Jan 2014 - 15:49


Elle ne posait jamais de question sans but, dont elle ne désirait pas réellement et sincèrement la réponse. Non, quand elle posait une question elle en pensait chaque mot et voulait une réponse, une réponse rapide et une vraie réponse. Jamais elle n’aurait toléré qu’on lui mente, qu’on lui fasse l’affront d’oser lui mentir à elle entre tous les êtres vivants existants sous le ciel… mais certes, cela allait encore au-delà de cette simple affirmation, car les êtres marchant sur deux pattes avaient milles façons de manquer de respect aux maîtres des cieux. Comme de ne donner qu’une moitié de réponse ou une réponse à la va-vite… manquant de concision et de corps, manquant d’unicité. Oui de telles réponses étaient également des insultes. Aussi attendait-elle une parfaite constance et un zèle complet de la part de ceux ayant l’honneur d’être ses interlocuteurs. Et mieux valait être prompte car la lenteur était également une insulte. Aussi darda-t-elle plus encore de son regard d’orage sur l’être minuscule qui se tenait devant elle, attendant justement les réponses qu’il lui devait. Qui était-il, cet elfe ? Il allait sur les terres des chanteurs et ne ressemblait pas du tout aux sylvains qu’elle avait vu par le passé, plus laid, plus disharmonieux, plus bancale d’une certaine façon. Il ne sentait pas comme eux non plus d’ailleurs mais il avait cependant leur arrogance, cela se sentait instinctivement. On aurait dit un corbeau à l’aile cassée dans une volée de tourterelles piaillantes. Il avait certainement très mal choisit son perchoir, ce corbeau-là. Un bien étrange choix pour les délégations c’était certain. Mais après tout, de ce qu’on lui avait dit, la délégation elfique traînait la patte face à tout le clinquant des autres races.

Et enfin, virent les réponses. Juste à temps d’ailleurs. Ainsi il ne faisait pas partie des délégations… que faisait-il là alors ? Une simple balade ? Voilà qui avait un intérêt fort limité en ces contrées d’été éternel. Les elfes étaient-ils réellement incapables d’apprécier la beauté de la roche et de l’hiver sauvage des monts ? De toute évidence. Un tel gâchis faisait peine à voir. Pourquoi ne conserver qu’une seule saison quand la nature toute entière était belle, à l’image des dragons ? Non, la façon de penser des elfes lui échappait totalement. Mais sur l’instant ça n’avait pas grande importance puisqu’il y avait autre chose encore dont elle pouvait rassasier sa curiosité. Et ce fut d’un amusement à demi sardonique qu’elle répliqua. < Certes, langue-courtoise. La mémoire des elfes n’a jamais été si bonne qu’ils s’en targuaient. Vous avez beaucoup oublié et ce même de votre propre passé > Comme beaucoup d’autres choses d’ailleurs. Mais la tendance des elfes à se croire meilleurs que les autres ne datait elle-même pas d’hier et n’allait pas en s’arrangeant… Alors même que leur peuple disparaissait d’ailleurs. Tout comme son propre peuple ne semblait pas capable de voir, soudain, plus loin que le bout de leurs museaux. Ils continuaient de répéter des erreurs qui ne serviraient en fin de compte à rien d’autre qu’à l’anéantissement, une fois de plus, de la magie… anéantissant par la même les sacrifices fait par ses pairs longtemps auparavant. Oh certes, certains petits avaient plus de jugeote que d’autres mais dans l’immensité de ce qui restait à accomplir ce n’était pas encore assez. C’était même très loin d’être assez, le simple premier rayon d’une aube encore timide et effarouchée.

Le reste lui tira un renâclement de mépris. Oh pas pour ces longues oreilles là, mais bien pour ceux qu’il disait avoir déshonoré. Pour ces longues oreilles là… les sentiments étaient certes plus mitigés. Finalement, elle répondit, comblant ainsi l’attente qu’il semblait avoir de sa part. < Elle ne s’éteindra pas si ton peuple fait montre d’un peu de clairvoyance et s’ouvre au reste du monde. Dans le cas contraire elle ne durera pas au-delà des prochains millénaires. Mais quand à toi… > Et son esprit se rapprocha du sien < Quand à toi, ton geste fut folie arrogante et ta honte méritée tout comme ce bannissement. Cela, nul être sensé ne le niera. Porter la main sur ses petits est un geste abjecte. Tu as la conscience lourde et à juste titre > Elle confirmait ses pensées certes… Elle ne pouvait guère faire autrement d’ailleurs. La vie d’un petit était bien trop précieuse et s’ne prendre à son propre sang, à sa propre chair… Un acte qui la révulsait oui, profondément, elle ne le cachait nullement. Mais si elle condamnait fermement cet acte-là, elle ne s’arrêtait nullement à ce jalon pour jauger de ce végétarien-là. < Cependant > ajouta-t-elle donc lentement < Ta vie ne cesse pas aux limites de cette honte. Et te laisser étouffer par elle, bien que cela soit une solution sans doute tentante, n’est qu’une fuite de plus. Eliowir Serillëiel tu as encore des choses à faire en ce monde avant de penser à ton repos auprès de l’Esprit de la mort et tu as encore de la valeur malgré tes erreurs. Surmonte ton chagrin. Te laisser t’empoisonner de regret à chaque pensée qui te ramène vers ton fils ne sert qu’à le tuer un peu plus >
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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeSam 25 Jan 2014 - 23:02

S'ouvrir au reste du monde... Oui voilà bien une chose que les elfes peinaient à faire. Et il était plus que temps de le faire, avait-il compris récemment, si du moins les elfes voulaient survivre. Ce vieux peuple venu déjà d'un autre monde... Ce vieux peuple autrefois si puissant et aujourd'hui sur le déclin, funeste destin... Ce vieux peuple fier et arrogant, qu'il chérissait quand bien même il en avait été banni, et dont il était déçu aussi par certaines choses le concernant qu'il ne comprenait plus... Ce vieux peuple enfin qu'il avait si vaillamment conseillé autrefois de vivre en autarcie, de se fermer aux autres peuples barbares qui risquaient de l'entacher ou de le piller, voire mieux même de s'exiler.... ce vieux peuple qu'il enjoindrait aujourd'hui au contraire, à rester et se battre pour ces terres qui l'avaient accueilli et pour qui il devait en un sens la vie et la magie, et qu'il encouragerait, oui, effort suprême pour l'elfe qu'il était, à s'ouvrir au reste du monde... Mais il en avait mis du temps à comprendre cela. Il lui avait fallu près de cent trente années d'exil honni et forcé, et plusieurs années d'âpres guerres. Il espérait que ses paires ne mettraient pas autant, et surtout n'auraient pas besoin de ce genre d'expérience pour le comprendre. Sinon... Sinon les elfes courraient à leur perte.

Il en était là, oubliant presque la sentence qu'il attendait avec autant d'ardeur que d'anxiété, quand son esprit vagabond fut de nouveau arraché à ses pensées sombres par la voix, profonde et grave, de la belle dragonne. Sages paroles, dut-il en convenir. Elles ne faisaient que répondre aux échos de ses propres pensées, de ses propres convictions. Mais les entendre, encore et encore, prononcer ainsi, si calmement, avec une majestueuses sagesse qui les transcendait même, faisait mal. Très mal. Il avait l'impression de se faire empaler par sa fière lance, la lance de ses ancêtres, et de se faire embraser sur les lambeaux de son coeur et de son âme déchirés. Si mal, qu'il dut fermer les yeux pour ne pas les laisser perler de traitresses larmes.

Non, pleurer il n'avait pas droit, plus droit. Perdu ce droit depuis ce geste funeste. Ce geste de folle arrogance, disait-elle. Oui, arrogance il avait été, et arrogance il était encore malheureusement. Si son lui de maintenant retournait dans le passé, commettrait-il la même folie ? la même ignominie ? Il avait envie de répondre par la négative. Mais au fond de lui, il n'en était pas bien sûr. Il n'était pas bien sûr que son arrogance outrancière ait acquis suffisamment de sagesse et de maitrise pour retenir et bannir ce geste ignoble. Et cette simple constatation acheva d'aviver sa douleur, finissant de le consumer dans sa honte sans nom et son remord sans fin.

< Cependant >

Il sentit un battement de coeur manquer au décompte, son tambour s'arrêter un moment dans son leitmotiv de vie, avant de parvenir à reprendre les battements de ses spasmes, menaçant d'agonir toutefois aux prochains mots qu'elle allait lui offrir.

Honte disait-elle. Honte avait-elle donc senti. Et pourtant honte ne devait pas le tuer et sa vie devait continuer, disait-elle ? Le vieil elfe peina à pleinement comprendre ce qu'elle tentait de lui dire, sur l'instant. Pouvait-il réellement en croire ses oreilles ? L'enjoignait-elle vraiment à vivre ? A continuer ? A accomplir un destin qu'il ne pensait plus avoir ? Des choses à faire en ce monde... Avait-il véritablement encore des choses à accomplir ? Mais surtout, surtout...

<Te laisser t’empoisonner de regret à chaque pensée qui te ramène vers ton fils ne sert qu’à le tuer un peu plus >

Ah ça non. Ca non ! Jamais il ne voudrait le tuer de nouveau, encore et encore. Il fut tenté un moment de s'outrager de pareilles paroles, et avait bondi sur ses pieds, tel un lion prêt à rugir et gronder.... quand la véracité pleine et entière des mots, quand la sagesse profonde et vraie de ce paroles, le saisirent en plein coeur. Oui, elle avait raison. En titillant sans cesse l'Esprit de la Mort, même sans se suicider vraiment lui-même, par son comportement de folie pure et d'arrogance outrancière, à toujours braver danger et autres gouffres acérés, il ne faisait que fuir. Fuir... Lâche qu'il était. Fuir... et déshonorer son fils en le tuant encore et encore, d'une autre façon sans doute, mais toujours le tuant. Et cela, non, il ne pouvait continuer. Son fils méritait mieux que cela. Son fils méritait que son meurtrier, son père, purge sa peine pleine et entière et surtout... surtout... ne fuit pas ainsi si lâchement mais brave dignement la vie qui était devenue sa sentence et accomplisse pleinement sa rédemption en affrontant son nouveau destin.

Et si la rage avait un instant fait flamboyer ses orbes de nuit, ce fut soudain la lueur de fière détermination qui les embrasa, tandis qu'il offrit à la dragonne un lent et profond acquiescement.

- Vous avez raison. Qu'il est douloureux de l'admettre... mais vous avez raison. Je me suis fourvoyé, dirait-on, toutes ces années durant. Je dois combattre, dignement, affronter mes fautes, mes peines, en faire des forces, accomplir ma rédemption dignement et suivre le destin qui m'est offert. Si ce n'est pour moi.. du moins pour lui. Mais...

Mais il se sentait perdu soudain. Perdu. Tout comme il se sentait perdu quand il considérait toutes ses anciennes convictions qui s'effritaient une à une à la lueur de nouvelles vérités qui l'éclairaient, et qui s'ouvraient à lui, il se sentait perdu devant cette nouvelle perspective.

- Mais je ne sais comment faire, avoua-t-il, penaud, la tête basse.

Puis, réalisant à qui il parlait, à qui il osait confier ses doutes et ses peines, à savoir une digne créature ancestrale qui devait avoir bien d'autres dragons à fouetter, il se fustigea intérieurement, et tenta, vaillamment, de relever les yeux.

- Je suis désolé de vous désobliger avec de telles considérations si... elfiques... Je ne puis que vous remercier en tout cas d'avoir bien voulu partager votre sagesse avec le vieil elfe perdu que je suis. Oserai-je toutefois une question... sans doute indiscrète ?

Oui, autant détourner la conversation vers sa légendaire curiosité. Et ce n'était pas comme s'il n'était pas vraiment intéressé par la réponse qu'il brûlait d'obtenir...

- Qu'est-ce qui vous a donc fait revenir ? Parce que vous étiez partie, avec vos paires, non ? Qu'est-ce qui vous a fait revenir ? Pour... Pour accorder une autre chance encore à ces terres d'Armanda et à ses peuples bien futiles sans doute à vos yeux ? Ou... Pour venir sauver vos enfants peut-être ?

Question osée, songea-t-il. Une question qui sans doute ne le regardait nullement. Mais... comme toujours, il voulait comprendre. Comprendre... Ce mot sonnerait sans doute un jour sa perte.

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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeLun 27 Jan 2014 - 18:03


Elle avait parlé avec son instinct et son cœur, affirmant ses pensées simplement sans chercher à avoir plus raison que tort. C’était là tout ce qu’elle pensait, ce qu’elle appréhendait et tirait de ce que lui disait l’elfe et de ce qu’elle pouvait glaner de lui. Etrangement peut-être, d’une façon qui aurait certainement mit Verith en colère et l’aurait fait rugir son indignation, elle se sentait proche de ce végétarien-là par cet aspect. Par cet aspect-là du moins. Elle comprenait parfaitement la tendance que pouvait avoir ce bipède et savait également l’erreur qu’elle représentait, une erreur profonde qui pouvait faire plus mal encore que le crime originel. De telle manière d’ailleurs que celui-ci devenait presque dérisoire en comparaison de l’hérésie et de l’insulte qu’était le reste. Elle en était elle-même parvenue à cette conclusion tant au sujet de Cymbor que pour bien d’autres faits… La culpabilité aveugle n’était pas la réponse, encore moins la solution. Que l’elfe poursuive sa flagellation ne servirait nullement. Mais qu’il relève la tête ? Qu’il se décide à affronter son existence ? Oui, en cela, il purgerait sa peine et honorerait la mémoire de son petit. Qu’il poursuive la destinée qui était la sienne, quelle qu’elle soit, qu’il remplisse ce pourquoi il existait, et ainsi il pourrait aspirer à un peu plus de paix et de dignité. Alors, l’observant, l’examinant, elle regarda agir ses paroles sur l’esprit elfidé…

Et fut satisfaite du résultat. Malgré la vieillesse qui le caractérisait pour sa race il ne semblait pas être complètement imperméable au changement, quand bien même ils étaient plus durs à mettre en pratique qu’à exprimer simplement. Il n’était, en cela, pas aussi horripilant et navrant que le reste de ces végétariens. Et en cela au moins gagnait-il sans le savoir un tout petit bout d’estime de sa part. Et ce n’était pas un petit exploit quand on savait à quel point les elfes l’insupportaient en temps normal. Mais si elle n’aimait pas cette race, elle ne condamnait cependant pas les individus en eux-mêmes si ceux-ci se révélaient intéressant ou prompts à tenter de sortir des sentiers pleins d’erreurs de la masse. Depuis qu’elle avait rencontrée Pas-de-l’ombre pour la première fois et que la vampiresse l’avait aidé à tenter de retrouver son petit, depuis qu’elle avait pu passer du temps en compagnie de Tisserêve et apprendre de lui la sagesse des étoiles qu’elle ne comprenait pas aussi bien que lui… elle avait compris, avec de tels êtres, que laisser une chance était la seule attitude raisonnable. Oui elle se souvenait. Et même si elle ne l’avait pas fait, le rappel du regard de perle emplie de tristesse aurait sans doute suffit à faire fondre son cœur de lave et d’acier orageux. Oui ce n’était pas simple, bien évidemment, ça ne l’était jamais… mais la réponse finissait toujours par apparaître. D’elle-même le plus souvent, tant que l’on continuait à regarder vers le ciel.

Clignant simplement à la question, l’invitant à la formuler puisqu’il se mouillait déjà. La curiosité qu’il entretenait semblait n’avoir aucune limite, mais cette question-là avait été sur toutes les lèvres bipèdes qu’elle avait croisée depuis son retour aussi n’en été-elle-même plus surprise. C’était une question fondamentalement attendue. Aussi ne la gêna-telle nullement, pas plus d’ailleurs qu’elle ne l’a dérangea réellement. Laissant à nous le silence s’installer quelques instants, elle déploya à demi ses ailes pour les étirer et arqua le cou en relevant le museau, les écailles ondulant le long de son corps. < Oui j’étais partie. Pour observer ce que vous aviez fait de la chance offerte. Pour constater les changements et la progression de ces terres et de ces peuples… Je dois avouer être bien déçue par tout cela. Je n’ai guère vu de changement dans les âmes de tous ces peuples. La guerre est toujours là. Mais ce n’était pas la seule raison pour laquelle je suis revenue > Elle s’interrompit, semblant réserver une part d’elle-même, sa part de mère en deuil, à sa propre intimité, avant de reprendre d’une voix neutre mais grondante < Je suis avant tout revenue pour mon petit. Cymbor. Je souhaitais le retrouver et voir quel magnifique dragon il était devenu. Je voulais pouvoir fendre les cieux avec lui, voir avec qui il s’était lié…. Hélas je ne le pourrais jamais >

Et cela l’elfe ne devait pas l’ignorer. Personne ne devait ignorer ce qui était arrivé à Cymbor, et qui était son meurtrier. < Et je dévorerais tout rond celui qui l’a tué dès qu’il posera une patte hors de ce sanctuaire. A présent que mon petit n’est plus il ne me reste qu’à offrir ma mémoire aux jeunes écailles et à veiller sur ce continent autant que je le peux. Et qui sait ? Peut-être trouverais-je un bipède digne de moi avant ma fin >
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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeJeu 30 Jan 2014 - 1:52

Au silence qui suivit ses questions, l'elfe redouta un instant d'avoir laissé sa curiosité mal placée franchir la barrière de trop. Et il eut peine à retenir un frisson d'appréhension quand les grandes ailes se déployèrent légèrement, le gris ardoise ondulant souplement sous le geste tout le long du corps, l'irisant d'ombres mouvantes presque fantasmagoriques. Les paroles draconiques lui parvinrent toutefois quelques instants après, chassant la lourde et glaciale inquiétude qui avait tenté de le noyer, et résonnèrent en lui balayant toute autre pensée sous leur souffle de sagesse.

Bien déçue, ca il pouvait aisément le comprendre. Elle était partie en un temps de guerre, âpre ère où les peuples se détruisaient sans cesse et où les dragons s'y mêlant succombaient également, la magie avec eux... et elle revenait à une ère... où rien ne semblait avoir changé. Moins de dragons, une magie plus fragile, mais toujours des guerres déchirantes et destructrices, toujours des peuples haineux les uns envers les autres, surtout les deux peuples les plus vieux, le plus jeune n'étant pas en reste toutefois pas sa cupidité hors norme. Oui, il y avait là de quoi être déçu. Il n'avait pas vécu autant que cette créature ancestrale, il n'avait pas autant d'expérience et encore moins de sagesse, et il n'avait pas fait autant de sacrifices qu'elle avait dû en faire, du peu qu'il comprenait de son récit. Et pourtant... Lui aussi était déçu. Parfois désespéré même en un sens.

Serait-ce là une histoire sans fin ? Armanda était-elle condamnée à n'être que guerre, sang et mort ? Elfes et vampires ne pouvant vaincre l'un de l'autre ne pourraient-ils jamais vivre, si ce n'est ensemble, du moins en paix chacun de leur côté ? N'y avait-il donc aucun espoir, enfin ? Tout n'était-il...

Tout n'était rien, en fait, était-il près de penser. Tout et rien. Voilà à quoi se résumait peut-être le monde après tout ? Et tandis qu'il acquiesçait silencieusement au court récit, il était à deux doigts de trahir ses sombres pensées à voix haute... quand un nom coupa court à tout en lui et autour de lui. Comme arrêtant le temps et l'espace. Le faisant presque arrêter de respirer tandis qu'il se répétait ce nom en silence.

Cymbor.

Un nom si chargé de peine, si empreint de drame, si.... Ce nom, bien qu'il ne l'ait entendu que conté, qu'il ne l'ait jamais connu lui-même, ce nom qui pour lui n'était que sombres et tragiques récits, histoire de haine éternelle et de sacrifice honni, ce nom qui avait résonné dans le coeur de la belle archère de façon si douloureuse... Ce nom le vrilla en cet instant de façon si fort qu'il dut aspirer longuement ensuite pour happer l'air qui avait bien failli lui manquer. Une lourde chape de plomb sembla vouloir le revêtir de sa cape écrasante, le rendant soudain statue de sel et muette poupée. Seuls ses yeux semblaient encore animés de vie, tandis qu'ils caressaient de leur douce chaleur, toute de compassion pétrie, les grises écailles et les orbes brillantes de Skade. Oui, cette peine-là, il pouvait la comprendre. Il pouvait aussi comprendre ce désir de vengeance, cet appel irrésistible à briser le vil meurtrier. Oui, ça aussi il le comprenait. Et l'enviait presque d'avoir, en un sens, un meurtrier contre lequel se retourner, contre lequel déverser sa rage et sa hargne. Oui, une pointe d'envie étreignit son vieux coeur, alors qu'il se forçait à reprendre vie.

- Je ne peux, simple mortel en ce monde, que me réjouir de votre retour, noble dragonne, même si je déplore les tragiques circonstances qui vous y ont poussée.

Non, il ne voulait pas lui avouer ses fourbes sentiments, ni lui faire part de sa soudaine poussée d'empathie. Les mots ne pourraient de toute façon rendre la force de ce qu'il venait de ressentir pour elle, avec elle peut-être. Sans compter, qu'il y avait fort à parier que son coeur les avait crié pour lui et qu'elle n'en était nullement inconsciente.

- Je ne peux que souhaiter que nous parvenions enfin à être dignes de vos attentes, en signant paix en ces terres et en assurant prospérité à nos lignées. Mais, enfants bien peu sages et bien agités que nous sommes... j'avoue que je désespère un peu que nous en soyons vraiment capables. Je doute en tout cas de pouvoir vivre ce jour béni, si son aurore parvient enfin, ô miracle, à faire briller ses doigts de rose d'or sur les belles collines d'Armanda.

Quant à trouver, pour la majestueuse dragonne qu'elle était, un bipède digne d'elle... Il en doutait. Cependant une autre bouffée d'envie s'engouffra en son coeur et son âme. Celle de pouvoir être cet être-là. Celle d'avoir un jour l'honneur d'être un élu, un choisi. Mais...

Mais folle et vile envie alors que celle-là. Jamais tel honneur ne pourrait être tien, susurra une voix en son esprit. Non, jamais tu ne pourras te targuer de telle dignité, tu le sais, répondit une autre en écho. Oui, là, au fond de lui, il le savait. Pour une fois, tous en lui étaient pleinement d'accord. Son destin semblait tout autre. Bien plus simple, bien plus fade aussi... mais plus à son image. Oui, à ton image...

- Je serais par ailleurs enchanté de rencontrer ce bipède, si un jour vous le trouvez, offrit-il à la place, en toute sincérité non feinte, chassant autant que faire se pouvait les voix inopportunes qui le hantaient.

Sa voix tremblait d'une légère pointe de regret toutefois, qu'il ne parvint à totalement masquer, faible volonté qu'il était.

Puis, souhaitant changer de sujet, les mille et une questions qui l'avaient agité précédemment lui revinrent soudain, et, n'y tenant plus dans son désir de chasser ses mauvaises pensées, elles te manqueraient nos mauvaises pensées, il laissa la vague déferler, les assenant les unes après les autres, sans plus penser aux convenances et autres politesses, toute à sa folie de ne pas sombrer en elle...

- Mais êtes-vous partie loin ? Vous avez dû voir d'autres pays, d'autres continents... comment sont-ils ? Y avait-il de la vie là-bas ? Si oui, comment était-elle ? Et la magie ? Avez-vous rencontré d'autre magie ? Peut-être en avez-vous créé en vous installant dans un monde ? Y avait-il d'autres elfes ? d'autres vampires ? D'autres Humains sûrement ? Et d'autres dragons... Avez-vous rencontré d'autres dragons ? Ils étaient comment ? Vous parlez d'offrir votre mémoire aux jeunes dragons.. Mais comment ? Il est donc bien vrai que les dragons ont une mémoire ancestrale de leurs aïeuls et qu'ils la partagent entre eux ? Comment cela se fait-il ? Et les mille voix que j'ai entendues en Shaynar... c'était quoi ? Serait-ce cela alors... ? Oui, ce serait cela... Mille savoirs ? Est-ce mille savoirs ?

Ses yeux brillaient à cette idée d'une réelle envie, d'une curiosité sans fin, d'une attirance sans limite pour le savoir, le comprendre... Une attirance et une curiosité, qui semblaient n'attendre qu'un instant pour le ronger entièrement en leur sein.

- Oui, mille savoirs... Et cette puissance en vous... Quelle est cette puissance ? D'où vient-elle ? Pourquoi de si magnifiques créatures telles que vous, vous inquiétez-vous de peuples si insignifiants tels que nous ? Pourquoi...

Et soudain, il se tut, sa langue s'immobilisant presque sur ce pourquoi. Un pourquoi de trop ? Non, des questions de trop, réalisa-t-il, abruptement, rougissant instantanément.

- Je... je suis confus, bafouilla-t-il alors. Je vous prie de bien vouloir me pardonner cette curiosité éhontée, digne Matriarche des Nuées. Je ne voulais nullement vous être insolent et impoli. Je me suis laissé... emporter.

Oui, emporter. Comme si souvent ces temps-ci, à son grand regret. Fou, il était fou.

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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeSam 1 Fév 2014 - 17:07


Tragiques circonstances ? Oui effectivement, on ne pouvait le nier, elles l’étaient profondément… La guerre n’était qu’une part infime de ses préoccupations, mais elle était bien présente. Elle avait après tout coûtée la vie à son petit, et à tant d’autres créatures vivantes qu’il était sans doute impossible de toutes les compter. Et si elle ne portait guère d’affection en son cœur pour les mortels elle n’appréciait pas les massacres gratuits et stupides auxquels on se livrait. Quelle sorte d’animal dégénéré pouvait bien se repaître de charogne avec les yeux et le cœur ? Mais ce n’était pas là sa seule inquiétude. Il y avait l’avenir de sa race en ces terres également… les dragonnets avaient pris partis pour leurs bipèdes de compagnie, et se battaient les uns contre les autres en ce qui semblait bien être une bataille perdue pour l’avenir.

C’était exactement l’erreur faite par leurs prédécesseurs bien des éons auparavant… ils avaient oubliés ce qu’était être un dragon, et n’étaient alors plus que des outils de guerre au service des bipèdes, aveugle à l’agonie de la nature et de la magie autours d’eux, pauvres bêtes sauvages et amoindries en eux-mêmes. Voulaient-ils finir ainsi, ces petits d’écailles ? Il y avait un mince espoir que ce ne soit nullement le cas et pourtant ? Il semblait bien que la tendance générale fut effectivement celle-là… Impossible de rester sans réagir, et pourtant elle ne pouvait simplement les appeler à elle en cet instant, mieux valait attendre et d’autant plus qu’elle devait veiller sur un vampire aux tendances particulières au regard de sa propre survie.

Elle n’avait pu veiller sur son fils mais elle ne faillirait pas cette fois-ci… Non évidement, Kylian n’était pas Cymbor mais elle se sentait un intérêt particulier pour cette petite chose ridiculement faible qui avait l’art et la manière de se mettre en danger et de chercher les ennuis… Heureusement qu’elle était là pour le protéger et manger les ennuis en question, que se passerait-il si non ? Mais pour le moment, il était effectivement en une relative sécurité, aussi pouvait-elle choisir de distribuer un peu de son temps.

Les voir s’assagir ? Non, elle non plus n’y croyait guère au fond, pas tous seul et c’était exactement pour ça qu’elle désirait voir les dragonniers et les dragons guider ces peuples aux yeux éternellement clos loin de toute raison. < Nous verrons en temps et en heures si les bipèdes ont encore la capacité a faire le bon choix > Le ton était simple et plat, objectif plus que miroir de ses pensées. Oui ils verraient bien si les Armandéens étaient seulement capables de s’offrir une nouvelle aube ou si ils poursuivraient dans la voie de la nuit sombre. La première étape était toutefois presque sur eux : pourraient-ils s’unir contre les Alayiens ? Ce serait bientôt décidé au sein des négociations et elle comptait être présente afin de leur rappeler certaines choses. Ces Alayiens étaient une opportunité pour les natifs, bien que, sauterelles abjectes, elles ravageaient les terres pour lesquelles elle était revenue…

Si un jour elle trouvait effectivement un bipède à sa mesure ? Oui un jour sans doute… étrangement, en parler lui renvoyait l’image de Kylian sans qu’elle ne comprenne vraiment pourquoi. Peut-être simplement parce qu’elle l’avait conduit au royaume elfique en volant, chose qu’elle n’avait pas faite depuis Isillwyra ? Peut-être, cela importait peu au final. Si elle trouvait alors ce serait parfait même si elle ne savait toujours pas comment elle réagirait si elle devait réellement se lier avec qui que ce soit. Elle n’avait jamais aimé l’idée d’être esclave d’un lien avec un bipède, elle n’avait même jamais aimé les dragons de compagnie… et ne les aimait pas plus aujourd’hui en réalité, même si elle avait de la tendresse pour ces petits d’écailles qui ravivaient la magie. Sans doute s’en trouverait-elle fort insultée, mais si bipède digne il y avait, qui était-elle pour le dédaigner ? Les choses n’arrivaient pas par hasard.

< Ton empressement est curieux cependant mortel. N’importe qui d’autre aurait espéré être cet élu > En réalité ? Elle se doutait bien qu’il le pensait également. Mais cela n’empêchait rien. Elle avait bien sentit son regret.

Regret qu’il sembla noyer dans le flot nouveau de ses questions à son égard qui la firent un instant grogner. Quel curieux il était décidément ! Si elle n’avait pas apprécié sa langue et cette ambivalence chez lui, et goûté la souffrance dans son esprit, elle l’aurait croqué sur l’instant pour le punir de sa curiosité. < Tous les dragons partagent leurs mémoires et leurs savoirs avec leur petit. Nous sommes reliés. Des savoirs venus de la nuit des temps. Mais quand à savoir comment, il n’y a nulle réponse. Certaines choses sont sans avoir besoin d’explications. Et pourquoi aurions-nous besoin de savoir comment ? Notre instinct nous guide et voilà tout. Comme il nous guida vers notre nouvelle terre. De cela je ne peux parler, Eliowir à la langue courtoise mais trop curieux, les secrets des terres draconiques me suivront dans les bras de la mort car j’ai juré de ne rien en dévoiler. Là où sont les miens désormais, nul esprit mortel ne peut les suivre > Elle cligna de ses immenses yeux < Tout ce que je peux te dire est que j’ai dû voler au-dessus de l’eau pendant de très longs jours, de longues semaines > Elle s’amusait quelque peu de le voir aspirer à quelque chose qu’il n’aurait jamai.s

< Je m’inquiète pour ce continent. Mais puisque la survie de ces terres que j’aime tant passe par la fin de la guerre entre vos peuples mortels alors je dois foncièrement m’en soucier également. Quand à te pardonner, tu l’auras compris avec mes réponses, je ne suis pas en colère, quoi que je te trouve effectivement bien curieux > Elle reposa son museau au sol. < Tu ressembles à un tout petit se gorgeant de savoirs et pourtant tu sembles déjà vieux pour ton espèce. Mais je suppose qu’au cœur du domaine du savoir ce n’est pas un comportement que l’on réprimande >


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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeJeu 6 Fév 2014 - 0:32

< Nous verrons en temps et en heures si les bipèdes ont encore la capacité a faire le bon choix >

Cette simple phrase, dite de ce ton presque atone, empreint d'une sorte d'omniscience si profonde, de ce ton si envoutant comme si les Esprits venaient de s'incarner soudain en la Matriarche pour inculquer aux petits êtres qu'ils étaient leur sagesse légendaire... Cette simple phrase lui fit froid dans le dos. Il eut l'impression qu'un instant elle sonnait le glas d'une époque révolue. Qu'elle sonnait... son glas à lui. Ou alors étaient toutes ses vieilles idées préconçues qui, en un souffle de mots, s'effondraient définitivement comme un pauvre chateau de cartes ?

Quelque fut réellement ceci, au final qu'importait. Il venait de sentir quelque chose en lui s'effriter, s'éroder face à ce raz-de-marée de sagesse infinie et de bon sens universel, pour mieux mourir dans les eaux si limpides de bourbes qui enrageaient et s'abattaient durement au pied de cette si solide falaise. Cette fameuse falaise, qu'il avait si savamment construite, toutes ces années durant, ces sept cent quatre-vingt-deux années plus exactement, à l'aide de ses idées farouchement ancrées depuis sa plus tendre enfance par ses parents aimés et ses paires, amoureusement consolidée ensuite de ses envies, de son arrogance, de sa soif de puissance... Une falaise qui en l'instant s'écroulait et dont les pans tombant en miettes s'ébrouaient en vain dans les écumes glacées de ses doutes et de ses peurs.

Ses peurs... Oui voilà, c'était là ce qui s'érodait en lui. Sa falaise. Oui, voilà ce que venait de faire la Dragonne. De détruire, en quelques mots à peine, le mur qu'il avait tenté de s'ériger contre l'océan de peurs qui le hantaient. Et maintenant que ce mur n'était plus, maintenant que la roche de son esprit n'était plus là pour le protéger de sa folie... qu'allait-il devenir ?

Fou. Assurément. Fou. Bête apeurée qu'il était soudain. Fou. Seul avec ses peurs et ses doutes et pire encore... seul avec lui-même. Fou. Terrorisé tant et encore qu'il s'en sentait soudain totalement tétanisé, incapable de bouger, face à ce monde, son ancien monde, qu'il avait voulu préserver mais qui au final s'écroulait quand même inexorablement. Fou, et plus encore. Agonisant dans sa folie, lui qui pourtant réalisait que son ancien monde, ce monde qu'il avait tant chéri, ce monde d'illusions utopiques bercées d'idéaux racistes et conservatistes devait mourir. Ce monde était révolu, et ce depuis longtemps, du moins aurait-il dû l'être... si l'on voulait sauver un monde plus grand encore... Si l'on voulait sauver Armanda. Son ancien monde ne pouvait survivre seul, sans Armanda, car il était ancré en Armanda. Or Armanda avait besoin, pour survivre, que son monde à lui meurt ou du moins se transforme radicalement. Et vite. Se métamorphose tant qu'il ne serait plus, qu'il serait autre...

Et il avait beau en voir en cet instant toute la sagesse et surtout toute l'inexorable nécessité... Il avait mal. Douleur qui menaça de le terrasser et le fit étrangement haleter. La dragonne parlait, qu'il ne l'entendait à peine. Outrage alors que cela, comme le lui criait une petite voix en lui. Mais il peinait à se calmer. Ce fut le grognement sourd, qui fit presque trembler la terre à ses pieds ou du moins fit résonner les sombres échos de celle-ci, qui permit au vieil elfe de reprendre rapidement pied dans la réalité. Relevant un regard un peu hagard, et contrit, mais offrant de nouveau sa pleine attention à la noble Matriarche qui avait, contre toute attente, la bonté et la patience de répondre à son avalanche de questions. Quand bien même il sentait son esprit tanguer ailleurs...

Il fallut la mention de savoirs de la nuit des temps, de secrets des terres draconiques, de lointains voyages... de maintes choses enfin, dont jamais il ne pourrait ne serait-ce qu'effleurer un jour du doigt, pour que sa douloureuse sensation précédente s'estompe un peu.

Un peu seulement. La sensation de perte elle, de manque de repères, la sensation d'être soudain totalement perdu, tel un enfant en pleine forêt sombre, cette lourde sensation, elle, était bien là, sourde en son coeur, mais martelant son âme telle l'enclume fatale de son destin. Perdu... Tout perdre et tout recommencer. Tout perdre pour tout reconstruire... mieux reconstruire ? Etait-ce là son destin ? Etait-ce là...

< Tu ressembles à un tout petit se gorgeant de savoirs et pourtant tu sembles déjà vieux pour ton espèce. Mais je suppose qu’au cœur du domaine du savoir ce n’est pas un comportement que l’on réprimande >

- J'ai effectivement traversé nombre d'années pour mon espèce, parvint-il à répondre, la langue étrangement pâteuse.

Il n'allait tout de même pas admettre qu'il était vieux, n'est-ce pas ? A moins qu'on ne lui dise enfin que vieux et sage allaient de paire... mais ces temps-ci, on lui avait plutôt reproché le contraire. Autant feindre une certaine jeunesse alors. Brusque détermination que son lion approuva tout en ronronnement.

- Je ne sais comment les dragons comptent les âges, mais selon les elfes j'ai sept cent quatre-vingt-deux ans. Je crois... je crois que je suis l'un des plus anciens elfes encore vivants. Nous devons n'être qu'une petite poignée à dépasser cet âge vénérable de sept cent ans, ajouta-t-il un air soudain attristé.

Attristé que son espèce, si ancienne, si lointaine même, elle qui venait déjà d'autres contrées, ait perdu tant de force, tant de magie, et soit devenue si faible au point de ne plus pouvoir vieillir et de s'éteindre bientôt.

- On doit nous compter sur les doigts d'une main. A vrai dire... De plus âgé que moi, en elfe, je ne connais que notre digne roi Thranduil. Et à peine plus jeune, de deux ans tout juste, vient notre Impératrice Galadrielle Evanealle. Un nom qui ne doit pas vous être inconnu.

A vrai dire, son nom à lui non plus ne devait pas être totalement inconnu à la Matriarche. Si ? Ou les Serillëiel, pourtant parmi les premiers elfes arrivés en ces terres, de ceux ayant été accueillis par les dragons, de ceux ayant essayé de communiquer avec eux, eux qui étaient la mémoire des elfes, étaient-ils devenus si insignifiants que même la mémoire ancestrale des dragons les avait effacés ? Un frisson terrible le submergea un instant encore à cette idée.

Avant qu'il ne se reprenne, et ajoute, d'un ton se voulant taquin, mais où il ne parvint à laisser transparaitre une sourde et sombre peine :

- Et oui je suis curieux et j'aime me gorger de savoir et de puissance. On me l'a souvent reproché.

Parfois lui-même d'ailleurs. Oui, quand ta soif de puissance dépasse l'innommable. Oui comme quand... comme quand... Non, il ne devait pas y penser. Pas y penser... Ou il allait sombrer. Peut-être serait-ce bien de sombrer ? Ou pas. Non, ne sombrons pas. Reste avec moi. Un jour vous me rejoindrez. Peut-être. Mais pas ce jour... Non, pas ce jour...

Réalisant qu'il s'était encore tu, tout à son discussion avec lui, il offrit un regard embarrassé à la dragonne, qu'il osa approcher doucement, plus que tenté de caresser le museau alors posé à terre. Mais n'osant pas. A la place... Il préféra passer à l'une de ses activités favorites. Et coupant le fruit qu'il avait en main en deux, il en tendit un morceau, qui jutait alors sur sa main, vers la belle écailleuse tout de bleu gris.

- Mais trêve de bavardage, je pense vous avoir assez importuner comme cela, Belle Matriarche.

Même si lui ne se lasserait jamais de cet instant là. Même s'il crevait d'envie de lui poser moult questions et de voler avec elle, de voir avec elle, de... Bref, tout savoir. Tout, il voulait tout. Mais il ne pouvait, n'est-il pas ?

- Si je puis oser vous offrir l'une des choses que je préfère en ce monde, à savoir savourer les cadeaux de la Nature. Tous les cadeaux. Et si vous acceptez mon modeste présent, moi qui n'ai rien d'autres qui puissent être assez digne pour Votre Sagesse Ancestrale, alors je me ferais un honneur de goûter un de vos mets préférés à vous aussi.

Oui, d'accord, ses mets à elle devaient être viande et sang. Certes. Mais qu'importe. Après tout si elle osait goûter son fruit, alors qu'elle ne l'aimait peut-être guère, pourquoi ne lui rendrait-il pas la pareille ? Malade dites-vous ? Peuh... Il avait bien gouté au gout de viande, fort peu goûteux selon lui, dans les bouillons des Hommes. Alors un peu de viande cru... et un peu de sang... Il n'aurait qu'à fermer les yeux. Et les narines. Et ne pas s'attarder sur le goût. Bref, à fermer tous ses sens... et le tour serait joué. Ou pas. Mais qu'importe. On ne refusait pas un cadeau d'un dragon. Même si ce cadeau vous tuait...

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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeLun 10 Fév 2014 - 18:29


Nombre d’années pour son espèce ? Cela voulait effectivement dire qu’il était un vieil elfe, quoi qu’avec plus de courtoisie. Décidément, elle aimait bien le surnom qu’elle lui avait attribué, il lui allait parfaitement. Eliowir langue-courtoise. Oui c’était décidé, il s’appelait comme ça maintenant et tant pis si ça ne lui plaisait pas. Cela lui plaisait à elle et c’était le principal. Seulement une poignée à atteindre l’âge qu’il avait donc ? Avec la magie périclitée ce n’était pas étonnant qu’ils n’aient plus la même longévité ni la même endurance. A l’époque d’avant le départ des dragons, certains elfes vivaient au-delà de la centaine d’années plus facilement… à présent ? Elle imaginait bien qu’ils s’effritaient comme des feuilles asséchés. Mais ils l’avaient attiré sur eux-mêmes, le poids de leurs erreurs, voilà ce que c’était… il leur fallait assumer le prix de leur arrogance et de leur folie putride.

Par leur faute autant que celle des humains et vampires, autant que la leur d’ailleurs, ils avaient amenés le départ des nuées. Les elfes n’étaient nullement dénués de culpabilité, oui, d’autant d’ailleurs qu’ils avaient eu leur part et plus que celle-ci dans les persécutions des siens… Dans sa mémoire, le nom du dragonnier à la lame rougie du sang de sa mère était gravé, marqué au fer rouge comme disaient les mortels. Une trace indélébile qu’elle ne pardonnerait jamais, comme le vol de son œuf. Pour toutes les années volées aux siens, les elfes ne paieraient jamais assez des leurs. Pourquoi se croire au-dessus de tout cela ? Laisser payer les humains et les vampires à leurs place non, cela leur avait été ôté, cette arrogance particulière-ci en tout cas et c’était très bien.

< Ce n’est pas étonnant > Fut la seule conclusion qu’elle offrit aux pensées de l’elfe à ce sujet particulier. Compter les âges ? Pourquoi chercher à le faire ? Se faisait-on ainsi maître du temps, que de le décortiquer en années ? Elle n’avait que faire de l’âge en vérité, elle se savait âgée pour son propre peuple, l’une des plus anciennes dragonnes, une matriarche ayant eu plus d’une portée et pourtant son esprit était aussi vif qu’au premier jour de sa naissance où elle avait déchirée la chair d’une vampiresse pour premier repas. Pourquoi compter l’âge, pourquoi donc les bipèdes désiraient-ils couper le temps ? Parce qu’ils étaient mortels et en avaient peur de mourir tout simplement. Ils avaient peur et la peur leur faisait faire des choses complètement burlesques. Mais ça ? Ce n’était que son avis à elle évidement…

Elle eut un renâclement à l’entente du nom des chefs elfes < Non il ne m’est pas inconnu. Honnis sont ceux qui portent le nom d’un briseur d’œuf traître et assoiffé de sang. Est-elle elle aussi une briseuse d’œuf, cette reine dont tu parles avec affection ? > Le ton était posé et paisible malgré les mots durs qu’elle prononçait, elle avait fait la paix avec cela longtemps auparavant, avec sa mémoire si ce n’était avec les principaux coupables quand bien même Faëlin avait bien assez payé… Il avait perdu sa dragonne et son esprit, tout ce qu’il possédait pour finir sa triste existence dans la plus sombre misère comme le tueur qu’il était. Renâclant autant au souvenir qu’à l’affirmation de sa langue-courtoise, elle lui décocha, avec une certaine hostilité

< Les donneurs de leçons devraient souvent eux-mêmes suivre leurs préceptes. Qui s’adjuge juge des autres n’y trouve souvent qu’une occasion de fermer les yeux sur ses propres torts… Voilà bien l’une des choses que je déteste avec les mortels. Se permettre de juger les autres quand l’on est qu’un vermisseau est une belle preuve de stupidité. Mon peuple seul possède suffisamment de sagesse pour se permettre de donner des leçons > Elle se tue sur cela bien qu’elle ait pu poursuivre sa tribune plus avant. Elle n’ignorait nullement que ce petit bipède devait lui aussi se livrer comme tant d’autre à des trivialités de ce genre-là. Et si elle l’appréciait quelque peu, la dragonne ne comptait pas lui éviter ce coup de griffe verbale, pas plus qu’elle ne cacha son soudain agacement à le voir encore prétendre qu’il la dérangeait.

< Serais-tu obtus Langue-courtoise ? Crois-tu une seule seconde que je t’aurais laissé me déranger si véritablement ta présence était importune ? Non je t’aurais croqué et n’y aurait pas accordé une pensée de plus, aussi cesse de me rebattre l’esprit avec de possibles dérangement. Tu es parfaitement à ta place tant que je le déciderais et ne le sera plus lorsque je te dirais de partir. Continue d’ignorer mes paroles ainsi et je me vexerais > Bon elle y allait fort mais tant pis pour lui, il n’avait qu’à être plus attentif. Elle se détendit cependant au présent offert, curieuse du geste alors même qu’elle n’appréciait pas particulièrement les végétaux comme nourriture. Une vague d’amusement sardonique la prit et elle caressa l’esprit elfique avec une affection teintée d’ironie.

< Oh oui quelle bonne idée mortel, j’apprécierais grandement de te voir malade après être allé à l’encontre des plans de la nature pour toi et ton espèce > Lui soufflant un peu dessus, de la fumée s’échappant de ses naseaux elle poursuivie encore < Je n’aime pas voir les créatures souffrir en vain et sans bonne raison. J’accepte de goûter ton fruit, mais tu vas faire autre chose pour moi que de te ridiculiser en essayant d’imiter mes festins > Elle lui envoya l’image d’une fleur, une rose aux pétales veloutées, de différentes teintes : un rouge sombre de passion, un vert tendre de jeune pousse, un bleu impérial, un cuivré-or chatoyant, un anthracite mystérieux et un noir de nuit profonde teintée des fièvres violines. < Je veux ceci. Je me la suis remémorée en revenant sur ce domaine. Tisserêve adorait les chanter et les regarder pousser et leur parfum est unique en son genre. Les fleurs d’éons. Trouve moi l’une de ces roses >

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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeLun 24 Fév 2014 - 13:25

Si Galadrielle était une briseuse d’œuf ? Non pas à sa connaissance. Bien au contraire. Certes, il avait entendu l’histoire de ce dragonnier vampire qui avait été emprisonné avec son dragon lors de leur arrivée dans la forêt elfique. Mais, selon son humble avis, pas si humble que cela, il s’agissait plus d’une mesure préventive, née de la méfiance envers la nature profonde du dragonnier qu’autre chose. Quand bien même il n’avait pas été là alors au royaume pour savoir exactement ce qu’il en était. Mais jamais il n’avait entendu parler de Galadrielle comme une briseuse d’œuf. Elle n’était pas son ancêtre. Elle était… Elle était Galadrielle. Et pour lui, tout était dit.

Et ce fut d’un hochement frénétique de la tête en signe de négation, qu’il répondit, un air horrifié étirant ses traits couturés. Aucun son ne put sortir de sa bouche toutefois, tant les mots lui manquaient, alors que les souvenirs des récits de ce… ce quoi déjà ? Ce Faëlin… Oui, Faëlin… lui revenaient en mémoire. Tristes et horribles récits, il en convenait avec la dragonne. « Mais les enfants devraient-ils toujours porter les fautes et erreurs passées de leurs ancêtres ? » eut-il envie de demander. Se retenant à temps, et réalisant, incidemment, que sa question pouvait aisément lui être retournée également, et pouvait même aller plus loin encore : pouvait-il condamner les enfants pour les fautes des parents, lui qui pourtant l'avaient déjà fait ? Pouvait-il… Pouvait-il condamner tout un peuple pour les fautes et erreurs commises par leurs prédécesseurs et leurs paires ? La réponse lui sautait soudain à l’esprit. Menaçant de l’agonir sous l’assaut de cette brutale évidence… et de la violence de la lumière se faisant subitement en son esprit qui avait été alors si aveugle pendant tant d’années. Lumière qui faisait mal, si mal…

Heureusement la conversation s’était détournée sur un autre terrain. Mais les réponses que la Matriarche lui offrit alors ne firent que répandre un énième écho à ses précédentes pensées. "Les donneurs de leçon suivre eux-mêmes leurs préceptes". Combien de fois s’était-il lui-même érigé en donneur de leçons ? Ou si près… "Qui s’adjuge juge des autres"… Combien de fois avait-il été amené à juger les autres ? Certes, c’était là son rôle de conseiller mais… mais… Mais tant de mais soudain. Si ce que proclamait la dragonne faisait sens en lui, ou en tout cas prenait pleinement sens en son cœur et en son âme, elle ne faisait que lui révéler aussi bien d’autres erreurs passées. Et pas si passées que cela parfois. Pire même, il était quasi certain de commettre de nouveau ces mêmes erreurs d’ici peu. De retrouver ses anciens travers et de les répéter encore et encore, quitte à regretter ensuite, encore et encore… Il avait beau en prendre là, maintenant, conscience, il savait au fond de lui qu’il était de ceux que la Matriarche récriminait à l’instant. Ou l’avait été. Ou le serait à nouveau bientôt. Et que, quoiqu’il veuille faire pour changer cet état des choses, il pressentait que ce serait plus fort que lui… Ce n’était pas seulement son esprit qui en était alors tourmenté, mais aussi son arrogance et sa fierté qui s’en trouvaient écorchées, balafrées. Et ca faisait mal, ca aussi.

Décidément, il serait dit que sa discussion avec la Matriarche des Nuées ne serait pas de tout repos et ne lui laisserait aucun répit…

Tout dans ses paroles, même dans ses protestations suivantes quant à ne pas la déranger, et la vexer sur ce point-là, semblait le rabrouer comme le premier des enfants. Lui, l’un des plus vieux elfes. C’en était vexant. Et pourtant…

C’en était déroutant aussi. Et c’en était… il ne savait quoi. Mais il aimait bien au fond cette façon qu’elle avait de grogner après lui. Comme une mère grognant après son enfant. Avec une sorte d’affection… Se pourrait-il que la dragonne l’aime bien ? L’apprécie ? Mieux… L’affectionne ? Lui l’affectionnait elle, oui, cela oui. Mais était-ce réciproque ? Un petit quelque chose, peut-être l’effleurement qu’il venait de ressentir sur son esprit ?, avait tendance à lui faire penser, que, peut-être, oui, peut-être, elle l’aimait bien. Sans doute pas au point de le choisir pour lié. Fou qu’il était d’avoir ne serait-ce que frôler cette stupide idée. Mais au moins ne le détestait-elle pas.

Et encore une fois, elle sembla le souffleter tel un mouflet capricieux, quand il proposa son échange de bon procédé. Ou ce qui lui avait semblé tel à ce moment-là. Il ne put réprimer le petit pas de recul face à la fumée qui s’échappait des naseaux, geste qui fut rapidement stoppé dans son élan par l’image d’une fleur. Une fleur magnifique, merveilleuse, prodigieuse de beauté incarnée. Fleurs d’éons. Oui, il les connaissait. Il en avait déjà vues. Il lui semblait en avoir déjà aperçues sur le domaine baptistral même. Serait-il alors autorisé à en prendre une pour l’offrir à la belle et magnifique écailleuse de ciel d’orage ? Il espérait pouvoir convaincre les baptistrels. Mais après tout… pour faire plaisir à un dragon. Et pas n’importe quel dragon….

- Je connais ces fleurs. Elles respirent effectivement beauté et magnificence, presque autant que vous, digne et noble Matriarche. Aussi belles et aussi rares. En un sens, tout à votre image.

Certes, la dragonne était d’un gris ciel sombre et changeant, semblant muser avec l’environnement pour se fondre en lui. Mais en elle, tout au fond d’elle, l’elfe devinait que la dragonne n’était pas de ce gris cendres. Pas seulement. En elle, il devinait mille et une couleurs, qui dansaient ensemble au même rythme que les milles voix qu’il avait entendues en Shaynar, sans forcément se mélanger. Mille et une couleurs uniques, bien définies, mais si imbriquées les unes aux autres qu’elles formaient un arc en ciel indicible et indissoluble, presque aveuglant même de sagesse et de beauté.

- Je ferai tout mon possible pour vous avoir cette rose. Elle sera vôtre. Et j’aimerais alors pouvoir la rendre éternelle, aussi éternelle que vous. Ainsi peut-être….

Oserait-il… ? Oui, il oserait, décida-t-il. Après tout…

- Et peut-être qu’ainsi, quand vous la regarderez, vous penserez un peu à moins. Peut-être qu’ainsi, à défaut de me choisir digne d’être votre lié, peut-être vous ne m’oublierez pas totalement… Vieil elfe arrogant que je suis d’oser penser, espérer même, cela, ajouta-t-il rapidement, tout en offrant une petite révérence à la Matriarche, soudain honteux de ses paroles arrogantes.
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MessageSujet: Re: Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Une roche pas comme les autres [PV Skade]TERMINE Icon_minitimeMar 25 Fév 2014 - 20:14


Elle espérait bien que Eliowir trouverait ce qu’elle demandait. Car cela lui tenait à cœur, d’une façon tout à fait draconique quoi qu'on e’ dise car cette fleur-là était tout un monde pour son esprit et son âme ancestrale. De plus, il s’agissait de la fleur favorite de l’elfe qui l’avait élevée en ces lieux voilà bien des éons… un souvenir et un symbole très important, mais encore bien davantage pour ce qu’elle voulait en faire et pour la valeur qu’elle accordait au végétal. L’espérance que les Baptistrels en fassent toujours pousser était bien présente, car elle estimait que les chanteurs, si conservateurs des beautés du passé, feraient tout pour que ce végétal extrêmement rare ne disparaisse pas. Et après tout, elle était née de la magie d’un chanteur, n’était-il pas ? Leur magie était donc la meilleure et la plus disposée à la voir éclore et fleurir. Elle voulait cette fleur oui. Et si les chanteurs en avaient, alors ils lui en donneraient une, c’était évident pour elle… jamais ils ne voudraient la mettre en colère ou lui déplaire de la moindre façon et qui le ferait à vrai dire ? Personne de sensé. Les autres, elle les goberait tous sans faire grand cas de leurs raisonnements. Elle était satisfaite que son elfe à la langue courtoise soit également sensible à sa beauté et à sa rareté… une bien belle rose n’était-ce pas ? Quelqu’un capable de voir toute la magnificence qu’elle renfermait était digne de son intérêt à elle. Car malgré sa beauté, il y avait bien plus à elle qu’on ne le voyait, une histoire et une signification singulière, qui ne se murmurait qu’à peine. La joie et le rêve de bien des herboristes et des cultivateurs… mais aucun ne pouvait se targuer de parvenir à faire pousser cette merveille. Savoir qu’il chercherait pour elle la combla au-delà de tout et lui tira un puissant grondement qui fit vibrer ses écailles et le sol en une harmonique profonde… Elle aurait donc sa rose lorsqu’il l’aurait trouvé et savoir qu’il voulait la rendre éternelle lui plaisait également. La rendre éternelle, qu’elle ne se fane pas, qu’elle ne dépérisse pas… avec un nouveau panache de fumée, elle vint poser le bout de son gigantesque museau sur l’elfe, qui faisait à peine la taille d’une de ses écailles. < Je n’oublie rien, Eliowir Langue-courtoise et certainement pas le seul elfe de ce temps qui me soit agréable à contempler et à écouter. Je ne t’oublierais pas, que les siècles passent et efface de ta chair à ton nom aux restes les plus infimes de tes actes… je ne t’oublierais pas, elfe et tu rejoindras les bras de la Mort en te sachant digne de me tenir compagnie, digne d’avoir une place dans mon esprit>


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