date : an II obsidienne 3 juin

L'horizon ne se dessinait pas, pas encore, le soleil n'était pas encore levé et pourtant le bleuté volait dans la fraicheur du matin. Pourquoi ce vol ? Par curiosité pour sûr, peu loquace de nature, l'écailleux azur était constamment plongé dans ses pensées et donc son imagination travaillait quasiment tout le temps, mais l'heure n'était plus aux rêves et aux illusions, des événements étranges allaient se produire, en tant que fils de la magie il le sentait, comme ses utopies prenaient fin il fallait à Möebius se tenir au courant pour bons nombres de choses, à commencer par le monde qui l'entourait. Et quoi de mieux que d'explorer celui-ci ? Plutôt que de s'en tenir à des versions rapportées et quasiment toujours modifiées, en cette sombre période, seule la vérité comptait, cela le bleuté l'avait bien compris. Depuis son amnésie il n'avait cessé de poser des questions, mais à présent qu'il avait l'occasion de voir les choses il n'allait pas s'en priver !

Depuis son départ de la forêt elfique, le bleuté n'avait fait que visiter Aigue Royale, mais il ignorait tous des terres à l'est, aussi avait-il pris la décision de partir de nuit pour explorer le désert d'Esfelia, qui dit désert, dit températures excessives, malgré sa réputation de glaçon sur pattes, le bleuté avait choisi d'y aller à un moment ou la chaleur était moindre, autrement dit de nuit.

Et le spectacle en valait la chandelle ! La lune, pour seule compagne du dragon durant son voyage, éclairait gracieusement le sol et les petits animaux, tout cela donnait l'impression à Möe de n'être qu'un spectateur et cela lui plaisait. La vie en dessous lui semblait si paisible comparée aux troubles au sein des divers royaumes. Ce calme plat l'apaisait. Il laissa cette sensation de bien-être le bercer durant tout le chemin. Toute cette petite vie en bas n'avait pas besoin de lui, peut-être que parfois il valait mieux laisser les choses se dérouler, ne pas interférer au destin ... Qui sait

La lune finit par disparaître lentement pour laisser place très prochainement au soleil. C'est à ce moment que le dragon choisit pour se poser. Il n'y avait vraiment rien ici ! C'était impressionnant, toutes les petites créatures nocturnes rentrèrent rapidement à l'atterrissage du bleuté, c'était logique de toute façon, il n'y avait en temps normal personne ne ce lieu, alors un dragon encore plus rare. Les pauvres animaux, ils avaient du s'accrocher à leur coeur pour ne pas le perdre en voyant l'écailleux arriver.

Laissant une petite pensée pour Elrond lui qui était quelque part sur cette terre, Möe se tourna pour regarder d'où il venait, depuis Althaïa jusqu'à ici il lui avait fallu quelques jours tout au plus pour venir, au moins il améliorait son endurance un bon point pour lui. De là ou il se trouvait, rien n'apparaissait au-delà de la ligne d'horizon, de l'autre côté non plus. Möebius donnait l'impression d'être seul au monde, seul avec ses pensées, ses rêves et ses peurs. Il lui fallait mettre tout cela au clair.

Le dragon regarda vers la direction supposée de Glacern, oui c'était par là qu'il allait au début, ainsi l'écailleux se mit en marche, non pas pour y aller non non, pour penser comme une promenade de santé en quelque sorte.

Alors, il plongea au plus profond de ses pensées et de ses souvenirs, son souffle calme et lent ne se bouscula pas, il se contrôla. Ou était-il né ?

Sa vue se brouilla pour laisser place à une obscurité la plus totale, pas une once de lumière, mais un bruit de fond attira l'attention du dragon, qu'est-ce que c'était ? Il se concentra, il analysa. C'était une musique douce, néanmoins, mélancolique ? Pourquoi ? Soudain une lumière lui apparue, comme elle était belle. Au coeur de cette obscurité cette étincelle semblait encore plus brillante que la plus belle des étoiles. La lumière perdit de son intensité, ça non ! Faisant appel à sa force psychique, Möebius appela cette lueur à rester auprès de lui, il alla même jusqu'à lui prendre de son énergie pour ne pas faiblir. Après une lutte acharnée la lumière l'éblouie, certes il ne voulait pas qu'elle parte, mais de la, à le priver de la vue c'était un peu exagéré.

Ses forces semblaient disparaître, pourquoi ? Il venait d'en prendre à l'étincelle ? Décidément c'était compliqué ! Une main, il voyait une main, comme elle était grande ! Ou lui tout petit, le bleuté avança paresseusement vers elle, à son contact il entra en transe.

« Accueillons en se jour béni la naissance d'un nouveau dragon et l'avènement de son dragonnier. Reprenons espoir nous peuples sylvains. La nuit apportée par la fuite de ses magnifiques créatures et l'amenuisement de la magie est bientôt révolue. Armanda sera à nouveau baigner de la lumière de la magie. Et la paix renaîtra des cendres de la guerre. »

Choqué de ce qu'il venait de revivre Möebius ouvrit les yeux pour revenir à la réalité, il s'arrêta le souffle court les yeux écarquiller. La personne qui lui avait tendu la main ... Elrond ? C'était sa naissance ? Partagé entre la joie de retrouver ses souvenirs et la peur que cela pouvait entraîné, le dragon ne savait plus dans quel sens tourner.

Heureux tout de même, Möebius leva la tête vers le ciel et rugit aussi fort que ses cordes vocales pouvaient se le permettre, comme pour montrer que la lumière avait gagné face aux ténèbres ! Sa lumière intérieure avait vaincu cette Lyra du Néant. Enfin il connaissait son nom. Fier de lui il ne perdit pas une seconde de plus et se replongea dans ses souvenirs, ces chers souvenirs, cela faisait si longtemps qu'il en avait rêvé, quoi de mieux que cette ballade nocturne pour lever le voile noir sur son passé ?

Le désert. Un lieu parfait pour elle en ce moment. Il n’y avait presque personne, à part quelques caravanes de nomades auxquels elle offrait l’ombre de ses ailes quand ils la croisaient, quelques animaux de petite taille… rien de bien joyeux. Et pourtant, elle était ravie. Le vide était salutaire, car ainsi, personne ne venait l’ennuyer ou lui causer d’ennuis. On la laissait totalement tranquille et c’était ce qu’elle désirait. Kylian était encore à vadrouiller dans le royaume humain, à Gloria probablement, et avec les troupes qui affluaient elle ne pouvait tout simplement pas prendre le risque de rester proche de ces terrains-là, ce serait trop suspect et elle serait contrainte de combattre. Personne ne venait jamais dans le désert, en raison des risques, donc elle ne croiserait aucun alayien ou impérial ici. Elle pouvait s’ébattre en paix et c’était ce qu’elle faisait, appréciant particulièrement de laisser vagabonder son esprit en ces lieux. Il n’y avait là qu’un profond et douillet silence, parfois brisé par le murmure discret du vent qui remodelait les dunes. Le sable brûlant lui servait de couche, et le soleil cuisait ses écailles agréablement. Oui, elle était bien là… Ce pays de velours était presque fait pour elle, quand on y pensait. Il manquait juste une tempête ou deux, et un garde mangé suffisant. Elle était contrainte de chasser dans les montagnes ou les plaines. Ce n’était pas très pratique. Les nomades lui offraient parfois une bête, en hommage, mais si elle appréciait le geste, ce n’était pas suffisant pour la nourrir. Ils semblaient penser qu’elle protégeait les lieux, ce qui n’était pas tout à fait faux… dans tous les cas, elle ne rechignait pas. La nuit, elle volait, dans l’immensité, se perdant dans sa mémoire ancestrale et se remémorant d’anciennes histoires, des vécus venus de la nuit des temps.

C’était pourtant loin d’être le cas, cette fois. Roulée en boule, elle dormait tranquillement dans l’aube douce, profitant de ces instants étranges, entre deux mondes opposés, la fournaise de la journée et la douceur singulière et bienfaisante des nuits glaciales. Elle était toujours contrariée au sujet de son vampire de compagnie, mais n’y pouvant rien, elle prenait ses aises de son côté en l’attendant… Quoi faire d’autre ? Il fallait bien qu’elle soit là s’il avait un problème, sans elle il était aussi perdu qu’un jeune chiot. Même les petits dragonnets avaient un meilleur instinct, la plupart du temps, c’était pour dire ! Elle pouvait bien faire la sieste en attendant, étant de toute façon prête à décoller à la moindre anicroche, suivant le parcourt de son bipède par l’esprit. Néanmoins, en entendant subitement un rugissement briser le doux silence ouaté de son sanctuaire, elle ouvrit un œil et tendit l’esprit pour voir de quoi il retournait. Un dragon, ici ? Qui serait assez fou pour venir se perdre ici en un moment pareil ? Une inspection prolongée lui appris que le fou en question était Moëbius, et qu’il était une fois de plus seul. Grognant, elle se décida finalement à s’extraire de sous son sable pour venir à sa rencontre et se releva un peu péniblement, provoquant un nouvel aménagement dans la zone qu’elle occupait. Etendant ses ailes et son cou, elle se hissa dans les airs en provoquant une tornade miniature sous elle et rugit à son tour, en un appel que l’on ne pouvait guère manquer aux environs. Le bruit puissant résonna un long moment en écho, puis fut absorbé dans le silence maître des lieux. Skade se dirigea vers le lieu où elle avait repéré le bleuté, et bientôt, il fut en vue. Satisfaite, elle laissa son esprit filé vers lui.

< Te voilà une nouvelle fois seul, Moëbius, je vais finir par penser que tu tiens plus du dragon sauvage que du dragon lié > Néanmoins, elle était reconnaissante, car elle n’avait pas envie de s’occuper d’un bipède. De s’encombrer d’un bipède aurait été un meilleur terme d’ailleurs. Elle vint finalement s’arrêter à sa hauteur et pencha le museau en avant. < Tu sembles en bonne santé… c’est bien. Mais qu’est-ce qui t’amène en un lieu si éloigné et en pareil instant ? >

C'était le premier contact entre les deux futurs liés qui créaient ce lien donc ? Ressortant de ses souvenirs, le dragon eu néanmoins beaucoup de mal à digérer tout ce qu'il venait de se remémorer, cela faisait beaucoup. Le bleuté releva la tête pour regarder l'horizon prendre lentement forme, le soleil n'allait pas tardé à apparaître, songea-t-il. Cela lui laissait encore un bon moment avant d'être littéralement écrasé par la chaleur étouffante, digne d'un désert vous me direz ...

Soudain un rugissement se fit entendre, intrigué le bleuté regarda de tous les côtés, étrange ! Il ne c'était pas assuré qu'il était seul, mais en toute logique les déserts restent pour le moins vide, mais apparemment pas. Une ombre noire se dessina et puis, surprit Möebius regarda Skade la mère des tempêtes venir à lui. Sa surprise se remplaça finalement par une joie grandissante, comme ça lui faisait plaisir, lorsque l'esprit de sa mère adoptive vînt à lui, Möe tendit son esprit pour accueillir le sien avec douceur, cette chaleur lui avait manqué, il n'avait jamais remarqué cela auparavant, ce qui n'était pas plus mal d'ailleurs, au moins l'écailleux ne pouvait pas être attristé.

< Te voilà une nouvelle fois seul, Moëbius, je vais finir par penser que tu tiens plus du dragon sauvage que du dragon lié >

Elle avait raison, un léger sentiment de culpabilité apparu au fond de lui, maintenant que ses souvenirs revenaient, il était peut-être temps d'arrêter de cavaler de droite à gauche et s'investir pleinement dans l'avenir d'Armanda, c'était pour cela que son oeuf avait quitté l'île Flocon après tout.

- Non répondit-il sur avec amusement. Je suis lié et je le resterais à jamais.

Sans hésitation Möebius frotta son museau à celui de Skade, oui cela faisait longtemps, depuis janvier ils ne s'étaient pas vus. Il était temps que son modèle réapparaisse, sa sagesse et sa force avaient laissé le petit bleu en admiration, il s'agissait d'une dragonne légendaire après tout, quoi de plus normal.

< Tu sembles en bonne santé... c'est bien. Mais qu'est-ce qui t'amène en un lieu si éloigné et en pareil instant ? >

L'écailleux azur se recula afin de la regarder dans les yeux puis lui répondit calmement et fier de lui malgré un sentiment brûlant de joie, Möe se retenait presque de trépigner sur place.

- Je souhaite explorer le monde ! Ma forêt me manque, mais puisqu'elle ne m'est plus accessible, je découvre le continent, récemment j'étais à Aigue Royale, j'y ai fais une belle rencontre. Mais depuis quelques temps je ressentais le besoin de m'éloigner de toute cette foule. Il fallait que je vide mes pensées, et puis tout à l'heure mes souvenirs ont refait surface. Je me souviens enfin ... Dit-il en déployant ses ailes, faisant quelques battements il décolla de quelques centimètre du sol. Il se laissa retombé lourdement pour piaffer de gaieté. Je me sens libre à présent ! Maintenant, je me sens prêt à prendre part aux événements.

Néanmoins, les battements d'ailes du bleuté avait remué le sable sous leurs pattes, un petit nuage de poussière apparu ce qui fit éternuer le jeune dragon.

-Et toi Skade ? Que fais-tu ici ? Ton lié n'est pas à tes côtés non plus ?

Ça n'était que la deuxième fois qu'il voyait sa mère adoptive, mais jamais elle n'avait parlé précisément de son lié, le bleuté ignorait même son espèce, mais après tout cela ne le regardait pas. Cette fichue curiosité ! Parfois elle lui causait des torts, mais cette fois-ci, elle l'avait mené à Skade pour son plus grand bonheur. Depuis Ashy, Skade était le seul dragon que Möe ai croisé.

C'est là qu'il réalisa que leur espèce n'était pas très répandue, mais ça c'était aux dragons plus âgés de résoudre ce problème, quant à lui il avait largement le temps d'y penser. À l'heure actuelle ça n'était pas vraiment son souhait le plus cher, non ... Plutôt de prendre le plus de conseils possibles sur l'avenir auprès de son modèle et de s'en retourner vers Elrond plus sage et fort que jamais.

Une onde chaleureuse fusa de son esprit à ses paroles. Elle était amusée, oui. Ce n’était pas souvent, par le passé, qu’elle avait vu des dragons liés hors de la compagnie de leurs dragonniers. Jamais en vérité, si elle y pensait attentivement. Ils étaient curieux, ces petits d’écailles, beaucoup de dragons sauvages les regarderaient avec méfiance ou mépris. Pas tous, mais beaucoup, oui. Tant pis, elle aimait bien les voir faire, c’était amusant et intéressant. Ils étaient comme de petites choses afférées qu’elle aurait suivis de son esprit pendant des heures sans bouger de sa couche de sable. Elle frotta son museau au sien malgré la lourde armure qu’elle portait désormais. Il lui avait manqué, en y pensant… Mais elle avait eu tant à faire qu’elle n’avait pu trouver le temps de partir à sa recherche. Tant pis, il semblait en parfaite santé, et après tout ce n’était pas une surprise, elle avait toute confiance en lui pour rester en vie et pour se protéger. Oui, il résisterait. Mais elle était quand même contente de le revoir et ne se priva pas de le faire savoir d’un ronronnement profond.

Ses grands yeux posés sur la petite silhouette ne cillèrent pas alors qu’il lui contait ses pensées, mais elle fit à nouveau vibrer le sol du grondement de son rire en le voyant si enthousiaste et… éternuer. Elle cligna enfin des yeux et lui répondit enfin. < Non, nous ne sommes pas des liés comme toi et ton elfe, nous avons notre indépendance de bien d’autres façons. Il est actuellement à Gloria, entrain de réparer ses erreurs auprès de sa femelle. Mais ce n’est pas de tout repos et ça ne se fait hélas pas en une journée… Il s’en sort bien cependant, je suis fière de lui. Et en attendant je reste ici… je veux être disponible s’il a besoin de moi, si cela tourne mal et que je doive aller le sauver. Mais si je reste sur les terres que les humains appellent leur empire, je serais repérée et je n’ai pas envie de devoir croquer des bipèdes en permanence. Et puis, ce désert est agréable… Même s’il n’était pas là, à l’origine, il est agréable. La chaleur est quelque chose que j’apprécie, comme le sable douillet pour se reposer. Et puis les rares bipèdes qui vivent là ne sont pas comme les autres >

Son museau se détourna pour observer un instant les environs, puis revint à Moebius < Mais je dois avouer que je commence tout de même à m’ennuyer… J’aimerais bien qu’il en finisse et que nous puissions repartir enfin. J’ai hâte de continuer à voyager avec lui. Mais allons, je suis heureuse de te revoir, et encore davantage de savoir que tout se passe bien pour toi. Que tu ais retrouver tes souvenirs et une très bonne chose ! Pour construire son futur, il faut avoir des bases solides. Tes souvenirs sont cette base, avec tout ce qu’ils apportent. Si tu te sens prêt alors il ne faut pas refuser l’appel du futur. Lorsque tout sera finit en Armanda, peut-être viendras-tu voir le reste du monde avec moi ? J’aimerais te montrer nos secrets, si je le peux… et si je suis assurée que ton lié ne sera pas une menace, ni menacé, d’ailleurs. Pour le moment, tu as effectivement choisis le bon endroit pour te vider l’esprit… Ce lieu est unique en son genre et il recèle de nombreux secrets, ainsi qu’une paix singulière à qui sait la comprendre > Elle s’interrompit, puis, après un instant, en se rendant compte d’un détail, enchaîna de nouveau. < Tu as dis que ta forêt t’était inaccessible… comment cela ? Que s’y passe-t-il ? >

< Non, nous ne sommes pas des liés comme toi et ton elfe, nous avons notre indépendance de bien d’autres façons. Il est actuellement à Gloria, entrain de réparer ses erreurs auprès de sa femelle. Mais ce n’est pas de tout repos et ça ne se fait hélas pas en une journée… Il s’en sort bien cependant, je suis fière de lui. Et en attendant je reste ici… je veux être disponible s’il a besoin de moi, si cela tourne mal et que je doive aller le sauver. Mais si je reste sur les terres que les humains appellent leur empire, je serais repérée et je n’ai pas envie de devoir croquer des bipèdes en permanence. Et puis, ce désert est agréable… Même s’il n’était pas là, à l’origine, il est agréable. La chaleur est quelque chose que j’apprécie, comme le sable douillet pour se reposer. Et puis les rares bipèdes qui vivent là ne sont pas comme les autres >

Dans ce cas Skade était lié à ce fameux bipède par un lien moins profond que celui qu'il partageait avec Elrond. Le bleuté envisagea quel lien entre ces deux-là étaient le mieux ? Était-ce le leur ? Ou tout est supposé être beaucoup plus simple, ou le sien avec cette union parfaite de leurs esprits ou tout est tout le temps partagé, ou presque. Il ne savait pas, cela dit, ça ne signifiait pas qu'il voulait changer ! Bien au contraire il était satisfait de ce qu'il avait avec son cavalier, pour rien au monde il ne voudrait changer.

Le contact des écailles de la dragonne millénaire contre celle du petit bleu créa une douce chaleur, la dragonne d'ombre avait laissé cuir ses écailles au soleil, le dragon des glaces appréciait la chaleur finalement, s'il avait pu le faire il aurait été se cacher sous son aile pour se mettre à l'abri des dangers à venir. Mais il se contenta de ce que sa mère adoptive voulait bien lui donner, s'il avait envie d'exprimer un peu plus son affection, Möe ne refuserait pas sa proposition, au contraire il n'attendait que cela.

Sa mère détourna la tête, laissant le petit écailleux dans ses rêveries, il souffla bruyamment, oui le sable c'est envahissant, surtout dans un désert, enfin ...

< Mais je dois avouer que je commence tout de même à m’ennuyer… J’aimerais bien qu’il en finisse et que nous puissions repartir enfin. J’ai hâte de continuer à voyager avec lui. Mais allons, je suis heureuse de te revoir, et encore davantage de savoir que tout se passe bien pour toi. Que tu ais retrouver tes souvenirs et une très bonne chose ! Pour construire son futur, il faut avoir des bases solides. Tes souvenirs sont cette base, avec tout ce qu’ils apportent. Si tu te sens prêt alors il ne faut pas refuser l’appel du futur. Lorsque tout sera finit en Armanda, peut-être viendras-tu voir le reste du monde avec moi ? J’aimerais te montrer nos secrets, si je le peux… et si je suis assurée que ton lié ne sera pas une menace, ni menacé, d’ailleurs. Pour le moment, tu as effectivement choisis le bon endroit pour te vider l’esprit… Ce lieu est unique en son genre et il recèle de nombreux secrets, ainsi qu’une paix singulière à qui sait la comprendre >

Möe remarqua que la vie des bipèdes était pleine de secrets, de complots et autres manigances, au moins entre dragons c'était beaucoup plus simple. Les secrets c'étaient au Dracos qu'il fallait demander, les complots ça n'existaient que très peu, voir pas du tout, chaque reptile était trop occupé à faire ses propres affaires. La richesse matérielle n'intéressait pas cette espèce et puis de toute façon à quoi cela lui aurait servi ? Pour finir les manigances ... Non vraiment Möebius était fier d'être un dragon, certes sa vie était beaucoup moins compliquée mais d'un même temps plus simple.

Une chose que le dragon apprécia : Skade le félicitait pour avoir réussi à le lever le voile qui brouillait ses souvenirs, bien sûr il y avait encore beaucoup à faire mais c'était déjà un début. Le bleuté regarda sa mère un peu gêné, il était fier de lui, mais surtout fier d'avoir été félicité, cela pouvait paraître complètement anodin, mais pour avoir souffert tout ce temps, ces mots lui réchauffaient le coeur, comme les écaille noires brûlant sous le soleil de plomb.

Möebius tourna la tête pour regarder l'endroit où il se trouvait, oui cet endroit était unique, de nombreux secrets étaient enfoui ici, à présent il venait d'en enterrer un ici : Möebius dragon des glaces venait de stopper son amnésie. Oui le dragon était réellement très fier. Il se remit à piaffer sur place soulevant une nouvelle fois le sable sous ses pattes, mais qu'importe il était trop heureux !

< Tu as dis que ta forêt t’était inaccessible… comment cela ? Que s’y passe-t-il ? >

Mais les meilleurs moments sont toujours les plus courts, le bleuté arrêta de danser sur place pour regarder sa mère, il était temps de rentrer dans le vif du sujet. Non il n'avait pas de phrases toute faite à lui dire, néanmoins, il s'agissait de sa mère. Tout ce qu'il lui paraissait important devait être dite, la dragonne de l'ombre ne pouvait être que de bons conseils.

- Les elfes et moi-même avons dû fuir. La forêt elfique est en proie à la malédiction du néant. Un immense brouillard englobe petit à petit ma forêt, cette brume est dangereuse, tout ce qui entre en contact avec perd peu à peu de l'énergie vitale jusqu'à en être totalement vidé pour finalement mourir. J'ai emmené mon lié pour lui montrer ce qu'il en était et malheureusement il m'a montré que notre présence ne serait pas utile aux magiciens, alors nous sommes partis.

J'ai d'autres choses aussi à te dire, j'ai remarqué une certaine agitation dans les galeries d'Aigue Royale avant de venir ici, des choses vraiment surprenante, un événement étrange se prépare, je ne sais pas si c'est vrai mais ... Toutes ces choses ne peuvent pas être dû au hasard. J'en suis persuadé et j'aimerais avoir ton avis.

Il observa la dragonne tout en prenant sur lui, oui sa maison se mourrait et il n'avait qu'une envie y retourner pour se battre auprès des magiciens, il leur faisait confiance la n'était pas la question. Il voulait tout simplement défendre ce qu'il lui était cher par lui-même, ne pas laisser cette tâche aux autres ... La vie était parfois un drôle de jeu et une nouvelle partie venait d'être lancée.

Elle écouta attentivement, l’esprit accroché au sien. C’était qu’elle avait l’instinct pour sentir quand on allait lui annoncer une catastrophe… et même sans en avoir l’instinct, il était clair que cela touchait Moëbius et c’était bien assez pour la rendre méfiante. Ce qu’il lui apprit, donc, vint à la fois comme une surprise, et comme une annonce attendue, aussi contraire que cela puisse sembler. Quand il eut finit, elle exhala un long souffle chaud, mais d’une autre chaleur. Et elle parla, avec douceur. < Oh, Moëbius… > Son esprit vint serrer le sien avec force, l’enlaçant étroitement. Elle le soutenait, ce n’était pas simple et pas joyeux, de perdre le lieu que l’on considérait comme étant sa demeure. Sa ‘maison’ comme disaient les humains, les elfes et les vampires. Elle ne le souhaitait à personne, parce qu’elle-même avait dû le subir et qu’elle avait déjà ressentis l’immense peine que cela pouvait représenter. Et elle aurait voulu pouvoir lui rendre ce qu’il avait perdu, tout en sachant que ce n’était pas possible. Si Néant avait posé une malédiction sur la forêt, il n’y avait pas grand-chose à faire, comme pour son fils et ses déboires d’avec l’esprit de la Vie… Les Supérieurs n’étaient tout simplement pas une puissance qu’ils pouvaient atteindre. Ils étaient, et bien, supérieurs. Même eux, dragons, n’étaient pas capables d’en venir à bout, là était la limite de leur puissance.

Cependant, la disparition de la forêt elfique était une chose absolument terrible. Pas seulement parce que cela signifiait la perte d’un morceau de nature agréable malgré ses goûts personnels, mais également par l’impact que cela allait avoir. Même elle, qui n’aimait guère les sylvains, ne pouvait que les soutenir, à défaut de compatir envers eux. Mais pourquoi une malédiction ? Pourquoi la forêt et pas la cachette des rebelles ? Qu’est-ce que cela signifiait ? C’était une grave menace dont il lui parlait là… Une menace qu’il ne fallait pas prendre à la légère. < Ce que tu me dis-là est terrible… Je ne connais l’origine de cette malédiction ni ce qui en découlera à terme Mais je sais que pour ceux qui ont fait leur nid dans ces forêts, c’est une immense perte, comme pour Armanda… > Et elle espérait que cette malédiction n’allait pas s’étendre davantage à vrai dire. Que se passerait-il si elle s’étendait justement, si elle envahissait le reste du continent ? Il fallait faire quelque chose. Elle allait devoir faire quelque chose. Oui mais quoi ? Il allait falloir qu’elle y réfléchisse attentivement. Elle reposa son museau contre le sien et s’approcha de lui pour l’envelopper de sa chaleur corporelle. Sa queue s’enroula autours du petit corps du bleu tandis qu’elle l’observait de ses grands yeux. < Dit moi… quelles autres choses ? Je te donnerais volontiers mon avis, bien entendu. Je suis curieuse, que peut-il y avoir de si étrange chez les rebelles ? Est-ce lié à votre départ des forêts ? >

Spoiler:

< Oh, Moëbius… >

La dragonne enlaça avec ardeur l'esprit du petit bleu. Surpris par une telle étreinte il mis quelques secondes à se détendre pour finalement se laisser submerger par la vague d'affection et de tendresse que Skade lui offrait. Tous les ennuis du bleuté devinrent comme de lointain souvenir, comme si la dragonne millénaire lui donnaient ses forces pour l'aider. Ça n'était qu'une simple impression, une illusion éphémère, mais tellement agréable que pour rien au monde il n'aurait voulu y mettre un terme. Ce petit instant de parenthèse se termina bien trop rapidement, à la grande tristesse de Möebius. Néanmoins, il se sentait beaucoup mieux, comme si ses réserves d'énergie venaient de se gonfler de force ... Peut-être que si, Skade lui en avait prêté, il ne savait pas, mais ce regain de vitalité était bel et bien présent !

< Ce que tu me dis-là est terrible… Je ne connais l’origine de cette malédiction ni ce qui en découlera à terme Mais je sais que pour ceux qui ont fait leur nid dans ces forêts, c’est une immense perte, comme pour Armanda… >

Möe appuya sa tête contre l'épaule de sa mère, même si son statut de dragonne millénaire était bien là, elle ne pouvait pas tout savoir. Les aléas de la vie l'affectait aussi après tout.

Skade avait raison, c'était un drame de perdre son lieu de vie et bien plus encore. Un peuple entier se retrouvait exilé. Möe avait bien eu conscience que son sort à lui n'était pas aussi grave que celui des elfes. Lui venait d'ailleurs, mais les sylvains ... Cela faisait presque une éternité qu'ils vivaient là, c'était un réel refuge face à bien des menaces. Bien sûr que les bois sombres avaient leur lot de danger, mais ça n'était pas la même chose. Le dragon tenta de se ressaisir, cette étreinte avec Skade lui avait fait du bien, mais il ne fallait pas non plus se laisser tomber dans la déprime ! Lui que bien des bipèdes considéraient comme une créature ancestrale cela leur ferait une drôle d'impression que de voir l'un d'eux chouiner sur son sort. Aussi le petit bleu se recula pour regarder sa mère dans les yeux. Un court instant il crut voir toutes les années que celle-ci avait traversée, de la sagesse et du courage ... Tout ce qu'il voulait dégager lui aussi ! Grognant à l'intention du Néant il reprit son sérieux.

- Le bilan de la situation elfique est triste oui ... Pourtant, les magiciens continuent de se battre pour sauver la forêt. Un jour peut-être, elle nous sera de nouveau accessible, c'est un doux rêve, mais je veux y croire.

Le vent souffla soulevant un nuage de sable, Möebius l'observa former quelques tourbillons puis se dissiper aussi vite qu'il était apparu, la vie était ainsi, tout pouvait arriver et disparaître en un rien de temps, sans que personne l'aie souhaité.

< Dit moi… quelles autres choses ? Je te donnerais volontiers mon avis, bien entendu. Je suis curieuse, que peut-il y avoir de si étrange chez les rebelles ? Est-ce lié à votre départ des forêts ? >

Reportant son attention sur Skade il était temps qu'il lui fasse part des impressions que Aigue-royale lui avait laissé.

- Oui en parti ... J'ai rencontré une dragonne, Ashy à mon arrivée dans les environs d'Althaïa. Sur ma route de nombreux elfes se sont dirigés aussi vers cette ville, enfin vers Aigue-Royale. J'ai peur que cet arrivage d'êtres sylvestres en masse ne causent des ennuis. Et puis même des choses étranges se passent dans les galeries. Des objets disparaissent ... Des cris se font entendre, les rebelles se laissent dominer par la paranoïa alors ils s'énervent et iraient presque jusqu'à devenir violents. J'ai un mauvais pressentiment sur la suite des événements. Et j'aurais besoin de tes conseils. Que puis-je faire dans toute cette agitation ? Mes souvenirs reviennent tout juste à moi, si les choses empireraient serais-je prêt à temps ..? termina-t-il doucement

Le bleuté baissa la tête perplexe. Toutes ces choses dans les galeries et partout ailleurs dans Aigue l'inquiétait au plus au point. Peut-être le prendrait-elle pour un fou, mais il n'avait pas le choix. Quitte à passer comme tel il pourrait éventuellement recueillir quelques idées pouvant servir à l'avenir.

Möebius recommença à caresser l'esprit de Skade pour lui faire part de toutes ses inquiétudes, mais aussi pour lui montrer qu'il voulait se battre, le temps où il apprenait les faits bien après tout le monde était révolu.

Spoiler:

Bien, les rêves étaient toujours bons. Du moins ceux-là. Le tout étant de ne jamais perdre espoir, ou le rêve deviendrait si amère déception qu’il risquait bien de lui coûter cher. Mais ils n’en étaient pas là et elle voulait bien croire qu’il restait de l’espoir. Après tout, il y avait toujours ce voyageur, dont lui avait parlé Ashy. Si ce Tarenth voulait réellement aider le continent et même le monde, alors sans doute était-ce possible… Après tout, elle était certaine qu’il en avait la possibilité, de façon forte intuitive. L’instinct, tout simplement. Mais un instinct qui ne l’avait jamais trompé auparavant, pour rien. Pourquoi aurait-elle refusée de s’y fier, alors ? Mais elle voulait également voir de ses propres yeux le Tarenth, pour juger de lui par elle-même. Là encore, elle l’avait bien dit à Ashy. Ce n’était pas parce que quelqu’un voulait faire du bien au monde qu’elle lui faisait forcément confiance… Mais elle ne le rejetait pas non plus. Et si ça en choquait certains, ce n’était pas grave. Le premier concerné n’y verrait rien à redire, elle en était persuadée. Et aux paroles de Moëbius, son instinct, une fois de plus, lui vint en aide… Ces paroles instillés en elle un sentiment de malaise et de méfiance énorme sans qu’elle sache exactement pourquoi. Elle en gronda même un bref instant en secouant le museau. Elle caressa son esprit, mais le sien était dur et complexe en cet instant, perdu dans les rouages de sa mémoire et de ses antécédents de dragonne libre et sauvage. Finalement, elle parla.

< Moi aussi, j’ai un mauvais pressentiment. Ce que tu me décris-là me hérisse les écailles sans que je sache vraiment pourquoi. Mais je sais que quoi que ce soit, cela me répugne… > Elle huma le parfum du sable chaud pour se détendre sensiblement et repris. < Tu n’as pas le choix, Moëbius, tu dois être prêt, qu’importe le reste. Tu vas devoir t’attendre à tout et être sur tes gardes. Ton instinct et la mémoire que nous t’avons transmis seront tes alliés, ne doute jamais des sensations qu’ils t’apportent, elles sont plus tangibles et véritables que tout le reste… Quoi que soit cette menace, toi, et les autres, devraient l’affronter > Elle bougea légèrement, soudain inconfortable, et finit par se redresser, faisant voler des nuages de sable alentours sans vraiment y prendre gare. Ça n’avait aucun intérêt de toute façon. < Tu as plus sage que bien des mortels. Lorsque tu vois ces mortels céder à la panique ou à la paranoïa, n’hésites pas à intervenir, rassure les ou secoue les s’il le faut, tente de les guides vers une action utile plutôt que vers une peur stérile. Ils t’écouteront à coup sûr, et tu rendras ainsi un grand service à la rébellion… Il y a bien d’autres façons d’aider les mortels, sans en arriver à se battre. Trop de bipèdes ne nous voient que comme des créatures de guerre crachant le feu, ils oublient que nous sommes bien plus sages qu’eux…. >

Ses ailes se déplièrent un instant, tandis qu’elle les étirait pour en chasser l’engourdissement, puis elle les replia nettement dans un léger cliquètement d’armure. < Soit le socle sur lequel ils se reposent. Et n’hésites pas à aller vers les autres dragons. Cette Ashy, Silarae, Isyndar, Atalos… Eux aussi peuvent aider et ensembles vous êtes bien plus fort. Vous êtes une famille. Si vous vous unissez, alors rien ne pourra vous arrêter… > Elle marqua un temps d’arrêt, puis, après un moment < Quant aux elfes, je pense que leurs débuts dans ces grottes sera difficile, mais ils trouveront leur place. Tant que l’alliance existe, ils ne craignent rien… >

< Moi aussi, j’ai un mauvais pressentiment. Ce que tu me décris-là me hérisse les écailles sans que je sache vraiment pourquoi. Mais je sais que quoi que ce soit, cela me répugne… >

Au moins elle le comprenait, le bleuté souffla bruyamment par les narines, comme pour laisser échapper ses doutes concernant Skade, non elle ne le prenait pas pour un jeune écailleux en proie à la paranoïa et puis pourquoi aurait-elle pensé cela de toute façon ? N'était-elle pas censé l'aimer et l'aider quoi qu'il lui en coûte ?

< Tu n’as pas le choix, Moëbius, tu dois être prêt, qu’importe le reste. Tu vas devoir t’attendre à tout et être sur tes gardes. Ton instinct et la mémoire que nous t’avons transmis seront tes alliés, ne doute jamais des sensations qu’ils t’apportent, elles sont plus tangibles et véritables que tout le reste… Quoi que soit cette menace, toi, et les autres, devraient l’affronter >

Inquiet il la regarda dans les yeux en s'avança vers elle.

- À quoi dois-je me préparer ? J'ai peur de ne pas être à ma hauteur quoi qu'il se passe dans l'avenir. Qu'est-ce que je dois comprendre dans tous ces événements ? Les elfes et les rebelles ne vont tous de même pas se livrer bataille ? C'est vrai que leur arrivée risque de poser quelques soucis, mais les bipèdes sont-ils tous ainsi ? À aimer se battre ?

La vision que portait Möe prit un tournant décisif, non ça n'était pas possible songea-t-il. Il ne fallait pas que les incidents se répètent de trop dans ces galeries, ils ne manqueraient plus qu'ils s’entre tuent tous, si une chose terrible était sur le point d'arriver ils devaient au contraire s'entraider pour affronter le danger ensemble ? Parfois le dragon avait du mal à réaliser les différences qui les séparaient. Son lien avec l'un d'entre eux le rendait perplexe.

C'était une chose merveilleuse, qui paraissait si simple, mais au final, c'était impossible d'expliquer cette drôle d'alchimie entre homme et dragon. Peut-être était-ce mieux ainsi, laisser la magie de ce lien les guider vers l'avenir ? Cela n'empêchait pas Möebius de s'inquiéter, un de ces jours il irait rendre visite à son dragonnier pour quelques explications, oui il acquiesça d'un hochement de tête avant de reporter son attention vers Skade.

< Tu as plus sage que bien des mortels. Lorsque tu vois ces mortels céder à la panique ou à la paranoïa, n’hésites pas à intervenir, rassure les ou secoue les s’il le faut, tente de les guides vers une action utile plutôt que vers une peur stérile. Ils t’écouteront à coup sûr, et tu rendras ainsi un grand service à la rébellion… Il y a bien d’autres façons d’aider les mortels, sans en arriver à se battre. Trop de bipèdes ne nous voient que comme des créatures de guerre crachant le feu, ils oublient que nous sommes bien plus sages qu’eux…. >

Tiens en parlant de paranoïa ... Servir de modèle ? Il contempla son modèle à lui, la belle dragonne millénaire. De la force et de la sagesse à revendre, c'était une occasion pour lui de briller et de lui ressembler.

- Oui mais ... Si le combat vient, il me faudra forcément me battre, comment devrais-je me comporter face aux autres des généraux humains s'ils n'attendent de moi de la force et uniquement de la force ? Ne serons-nous pas directement projeter dans ce rôle-ci ? J'ai tellement de questions et de doutes qui se rassemblent. Je redoute que mon dragonnier et moi combattent et que je ne sois pas assez fort pour l'aider.

Elrond, il n'avait que lui, imaginer sa vie sans son cavalier serait- à remettre en doute sa propre existence, certainement que Möebius s'exilerait ou préférerait le rejoindre. Armanda aurait alors à déplorer la triste perte d'un des seuls dragons restants

< Soit le socle sur lequel ils se reposent. Et n’hésites pas à aller vers les autres dragons. Cette Ashy, Silarae, Isyndar, Atalos… Eux aussi peuvent aider et ensembles vous êtes bien plus fort. Vous êtes une famille. Si vous vous unissez, alors rien ne pourra vous arrêter… >

retrouver les siens ... Au moins il saurait comment s'occuper durant son "temps libre"

< Quant aux elfes, je pense que leurs débuts dans ces grottes sera difficile, mais ils trouveront leur place. Tant que l’alliance existe, ils ne craignent rien… >

Un détail que le dragon avait oublié, tant de choses à se remémorer ... Décidément les prochains mois n'allaient pas être de tout repos pour Möe.

- Oui tu as raison ... Excuse moi pour toutes ses questions et ses angoisses, mais malheureusement c'est la vérité.

Bien sûr qu'elle avait raison ! Il serait tout de même très étrange qu'elle n'ait pas raison. Après tout, cela faisait des années qu'elle vivait et qu'elle faisait face au doute et au questionnement. Et aux bipèdes, également. Avant de partir pour la nouvelle terre des dragons, elle avait vécu en Armanda, et elle connaissait bien ce monde... < Ne t'excuse jamais de ce qui est naturel. Douter est naturel, même pour un dragon. Ce qui ne l'est pas, c'est de se laisser consumer par nos doutes, car la peur les accompagnes souvent et qu'elle doit nous être étrangère. Ce sont les autres qui craignent, qui craignent face à nous, pas le contraire... > Il était hors de question qu'elle craigne autre chose que les esprits, en ce monde. C'était une certitude. Il pouvait y avoir d'autres forces importantes et des événements inquiétants, mais elle ne craindrait véritablement qu'une seule catégorie d'être car tout le reste, elle pouvait y faire face d'une façon ou d'une autre.

< Quand au reste... tu apprendras à te poser les bonnes questions avec le temps, en te fiant à ta sagesse ancestrale plus qu'à ce que les bipèdes t'inculquent. Non, tout les bipèdes n'aiment pas se battre, il existe des individus pacifistes, mais ils ne sont jamais majorité. Ce n'est pas l'important ici. Tu devras faire face à cela toute ta vie. La vie ne commence pas avec les combats et ne s'y arrête pas, mais ils sont là, latente. Il faut savoir voir au-delà d'eux tout en les prenant en compte. Et apprendre à réagir de la manière qui convient, à discerner quand il faut se battre et quand il ne faut pas. Tu seras forcé de seconder ton bipède dans cette controverse éternelle et tu devras lui apporter ton avis sur cette question... mais ton univers ne s'arrête pas entièrement à ton bipède > Si Kylian était ce qui lui était important à elle, elle n'en avait pas moins, parfois, aidé d'autres mortels...

< Les autres attendrons toujours de toi une chose ou une autre, tu n'es pas forcé de les leur donner. Tu n'es forcé de rien du tout face aux mortels, c'est à toi d'imposer ce que tu désir être... Et si, tu seras assez fort pour protéger ton dragonnier, sais-tu pourquoi ? > Elle attendit un instant, puis répondit < Parce que vous mourrez si ce n'est pas le cas> Elle ne désirait pas le bousculer ou se montrer cruelle, mais il devait l'entendre. Il n'était pas bon qu'il se berce de fausses illusions. < Alors tu le protégeras. J'en suis certaine. Mais pour le reste, mon fils, je peux te transmettre ma sagesse, mais pas te la faire vivre... Mes paroles ne prendrons réellement leur sens que lorsque tu vivras tout ceci. Alors, tu comprendras. Et que tu participes à une bataille n'est pas une mauvaise chose, ainsi tu sauras ce qu'est réellement un conflit de bout en bout et ce que l'on ressent en y prenant part. C'est une chose à savoir... >

< Ne t'excuse jamais de ce qui est naturel. Douter est naturel, même pour un dragon. Ce qui ne l'est pas, c'est de se laisser consumer par nos doutes, car la peur les accompagnes souvent et qu'elle doit nous être étrangère. Ce sont les autres qui craignent, qui craignent face à nous, pas le contraire... >

Levant la tête fièrement, il regarda celle qui était sa mère, ses paroles étaient à la fois tellement évidentes et tellement fortes, cela pourrait paraître anodin mais le bleuté prit ces phrases comme un rappel à l'ordre. Pourquoi donc se laissait-il dominer par les hommes ? Peut-être avait-il été trop longtemps à leurs contacts ? Qu'il en oubliait à quel point rien ne les reliaient. Surpris de la façon dont il se traitait lui-même. Möe baissa la tête, son élan de fierté c'était évanoui quand il réalisa sa véritable situation. Pourquoi il avait été ainsi si longtemps ? Son amnésie ? Non maintenant qu'elle était levée, le fil de ses pensées n'étaient pas si différent, presque quasiment le même en fait.

< Quand au reste... tu apprendras à te poser les bonnes questions avec le temps, en te fiant à ta sagesse ancestrale plus qu'à ce que les bipèdes t'inculquent. Non, tout les bipèdes n'aiment pas se battre, il existe des individus pacifistes, mais ils ne sont jamais majorité. Ce n'est pas l'important ici. Tu devras faire face à cela toute ta vie. La vie ne commence pas avec les combats et ne s'y arrête pas, mais ils sont là, latente. Il faut savoir voir au-delà d'eux tout en les prenant en compte. Et apprendre à réagir de la manière qui convient, à discerner quand il faut se battre et quand il ne faut pas. Tu seras forcé de seconder ton bipède dans cette controverse éternelle et tu devras lui apporter ton avis sur cette question... mais ton univers ne s'arrête pas entièrement à ton bipède >

Son univers n'était pas Elrond c'est vrai ... Mais il n'avait jamais eu que lui durant les bons comme les mauvais moments. Fixant Skade droit dans les yeux il lui répondit.

- Comment pourrais-je ne pas le considérer comme l'ensemble de mon univers. Je sais que je dois faire mon propre chemin, mais ... Nôtre lien ne nous fait-il pas agir ainsi ? À ne penser qu'à l'autre.

C'était très certainement nécessaire toutes ces questions, au moins il serait débarrassé lorsque l'événement tant attendu se produira. Mieux valait ne posséder que l'essentiel pour ce genre d'instant.

< Les autres attendrons toujours de toi une chose ou une autre, tu n'es pas forcé de les leur donner. Tu n'es forcé de rien du tout face aux mortels, c'est à toi d'imposer ce que tu désir être... Et si, tu seras assez fort pour protéger ton dragonnier, sais-tu pourquoi ? >

Le bleuté hésita puis au moment de répondre sa mère reprit la parole.

< Parce que vous mourrez si ce n'est pas le cas>

Möebius se concentra pour ne pas réagir de manière déplacée, il inspira profondément en fermant les yeux puis expira en les rouvrant, il fixa le sol pour tenter de se vider l'esprit mais rien n'y faisait. Cette réponse tournait en boucle dans sa tête comme s'il n'y avait que cela de réellement important. Si Elrond meurt, tu meurs. Choqué par la dure réalité il passa les quelques secondes qui suivirent à détourner la tête pour observer l'horizon, comme s'il voulait se surprendre lui-même. Oh tiens une montagne de sable ? Tiens ? Je suis dans un désert. Sauf que cette petite méthode, totalement inutile et stupide, ne fonctionna pas le moins du monde. Il ne lui restait plus qu'à accepter cela. Comment Elrond avait-il pu accepter de se lier à lui sans avoir peur ? Peur de perdre la chose la plus précieuse qu'il possédait ... Möebius l'avait choisi lui, peut-être que ce simple fait lui avait suffit.

< Alors tu le protégeras. J'en suis certaine. Mais pour le reste, mon fils, je peux te transmettre ma sagesse, mais pas te la faire vivre... Mes paroles ne prendrons réellement leur sens que lorsque tu vivras tout ceci. Alors, tu comprendras. Et que tu participes à une bataille n'est pas une mauvaise chose, ainsi tu sauras ce qu'est réellement un conflit de bout en bout et ce que l'on ressent en y prenant part. C'est une chose à savoir... >

Relevant la tête surpris que Skade l'appelle fils, il la regarda sans savoir quoi répondre. C'était simple mais tellement touchant à la fois. Il savait que grâce à cela il pourrait compter sur elle. Comme il était fier de sa mère, il la contempla une fois encore sans se lasser.

- Merci mère ... Je sais que se sont vos conseils les meilleurs, je suis toujours inquiet, mais au moins je sais que je ne suis pas totalement seul face à tout cela.

Soulagé il s'avança vers elle pour lui lécher le bout du museau. malgré qu'il soit mature pour son âge parfois la nature reprenait le dessus, lui redonnant son âge véritable de jeune dragon en pleine croissance.

Une pointe de désapprobation perça dans son esprit, dont elle fit part sans ambages. S'il était comme son fils, cela ne signifiait pas qu'il devait être chouchouté et couvé loin de toutes vérités, bien au contraire. Parfois, aimer quelqu'un c'était aussi lui mettre en lumière ce qui n'allait pas, affirmer les défauts ou les malfaçons. Bref, c'était aider à grandir et mûrir et sans doute avait-elle failli à ce regard, au sujet de Verith. Mais cela, Moëbius n'avait pas à le savoir, cela ne le concernait pas, c'était entre elle et son second fils. Le petit dernier de sa nuée ne deviendrait jamais comme le rouge, une créature pétrie de tant de colère qu'elle ne comprenait plus ni amour ni confiance et encore moins espoir. < Ce n'est pas parce que ce lien est unique et qu'il passe avant beaucoup que tu dois te complaire en lui et t'y perdre en oubliant tout le reste. Tes ancêtres, mes pairs, nos frères et sœurs liés, ceux d'avant ton temps, se complaisaient pour beaucoup et ne pensaient qu'à leurs liés, au point de ravager le continent pour eux. Certes ton dragonnier passera avant beaucoup de chose et c'est tout naturel, mais il n'est pas la seule chose existante en ce monde. Détruirais-tu le monde pour lui ? Je ne pense pas… >

Il était dit qu'en cette journée elle allait le mettre face à des réalités difficiles. Mais c'était sans doute mieux. Que ce soit elle et pas Verith, par exemple. Il fallait qu'il regarde la réalité en face afin de pouvoir réellement faire ses choix. Il était trop simple de se prétendre éternel, et elle qui avait vu de nombreux dragons liés tomber lors de la mort de leurs bipèdes ne pouvait que vivre avec l'impact de son choix. Oui pour elle aussi, si Kylian disparaissait elle ferait de même. Mais elle ne regrettait pas pour autant son choix, elle se battrait toujours pour son bipède… Et si elle devait mourir avec lui, alors ce serait en parfaite acceptation de ce sort choisis. Il n'y avait pas à regretter le lien. Malgré ses mauvais côtés, il en avait aussi de très bons. Moëbius aimait son bipède autant qu'elle aimait Kylian, même si d'une façon différente. Il ferait ce qui était nécessaire, elle en était certaine. Et comme elle savait qu'il avait besoin d'être mis en face de certaines vérités, elle savait également comment distiller un peu de douceur également. N'était-elle pas mère depuis longtemps après tout ? Alors oui elle le considérait comme son fils. Sans aucune inimité pour sa véritable mère, celle qui avait pondue son œuf. Il était aussi son fils à elle.

Un digne fils, d'ailleurs. Elle émit un profond ronronnement, et vint caresser son museau du sien, poursuivant le tendre geste qu'il avait eut. Son esprit, adoucit, répondit alors. < Tu ne seras jamais seul, Moëbius. Je serais toujours là si tu as besoin de moi, et la voix de tous les dragons est également en toi, dans ta mémoire et dans ton âme. Nous veillons tous sur toi. Et nous sommes fiers de ce que tu es. N'en doute pas, jamais > Cela, c'était quelque chose de totalement vrai. Les sauvages avaient beau dédaigner le lien, ils ne dédaignaient pas leurs semblable pour autant. Redressa finalement le museau, elle l'observa attentivement et finalement décida de changer quelque peu ses plans. < Je dois attendre mon lié, mais peut-être puis-je voler avec toi un moment sur le chemin du retour ? A moins bien entendu que tu ne désire goûter à ma calme solitude un moment… auquel cas tu es également le bienvenue. Et si mon dragonnier venait à achever ses affaires à Gloria, alors peut-être pourrais-je venir soutenir les bipèdes de la rébellion > Même si ce n'était pas certain évidemment.

<Ce n'est pas parce que ce lien est unique et qu'il passe avant beaucoup que tu dois te complaire en lui et t'y perdre en oubliant tout le reste. Tes ancêtres, mes pairs, nos frères et sœurs liés, ceux d'avant ton temps, se complaisaient pour beaucoup et ne pensaient qu'à leurs liés, au point de ravager le continent pour eux. Certes ton dragonnier passera avant beaucoup de chose et c'est tout naturel, mais il n'est pas la seule chose existante en ce monde. Détruirais-tu le monde pour lui ? Je ne pense pas…>

- Non ... Enfin je ne pense pas.

C'était étrange ... Möebius avait toujours voulu ressembler à tous ses dragons qui allaient jusqu'à mourir pour leur dragonnier, se sacrifier au plus au point. Mais finalement, la façon dont Skade présentait la chose, cela relevait plus de l'inconscience que du réel amour pour son cavalier. Il devait voir le monde autrement que pour Elrond c'était vrai. Non mourir bêtement n'était pas dans ses projets. Mais le protéger et l'aider oui. Perplexe Möebius chercha ou était la limite entre ces deux comportements, la barrière était si fine, donc si difficile à trouver. Il ne doutait pas que cela viendrait au fil du temps, mais moins il en mettrait mieux ce sera pour lui.

Cette élan de maturité fut une nouvelle fois mis de côté quand Skade répondit à son attention de tout à l'heure. La caresse du museau de sa mère contre le sien n'annula pas toutes ses réflexions, mais les mettaient de côté. C'était ça le pouvoir qu'avait Skade sur lui : l'apaiser pour mieux repartir au combat. Il en avait bien besoin.

Möebius ferma même les yeux pour mieux profiter de cet instant. Respirant doucement, les écailles de la dragonne d'ombre sentaient le sable chaud. Une chaleur douce comme elle, n’incitant que davantage le petit bleu à continuer ce tendre contact. Il était fière de sa mère, fière d'être son fils, certes adoptif, mais son fils tout de même. C'est elle qui l'avait dit de toute façon ! Pour rien au monde il ne voudrait en changer. Sa vraie mère n'était plus, mais Skade était là à présent. Toujours il se garderait de penser à celle qui avait pondu son oeuf, en hommage.

< Tu ne seras jamais seul, Moëbius. Je serais toujours là si tu as besoin de moi, et la voix de tous les dragons est également en toi, dans ta mémoire et dans ton âme. Nous veillons tous sur toi. Et nous sommes fiers de ce que tu es. N'en doute pas, jamais >

- Je l'espère très sincèrement, pour rien au monde je ne voudrais te perdre ...

Skade se redressa rompant leur tendre échange, non Möebius n'était pas déçu, bien au contraire il savait qu'ils se reverraient, bien sûr il n'y aura pas toujours des moments aussi précieux entre eux, mais juste savoir qu'elle serait là pour lui le comblait.

< Je dois attendre mon lié, mais peut-être puis-je voler avec toi un moment sur le chemin du retour ? A moins bien entendu que tu ne désire goûter à ma calme solitude un moment… auquel cas tu es également le bienvenue. Et si mon dragonnier venait à achever ses affaires à Gloria, alors peut-être pourrais-je venir soutenir les bipèdes de la rébellion >

- Vraiment ? Merci !

Le bleuté poussa sur ses quatre membres pour se projeter dans les airs en déployant ses ailes, comme elles avaient grandis elle aussi. Donnant quelques battements pour rester dans les airs le bleuté patienta quelques secondes. Accordant une longue et tendre caresse à l'esprit de sa mère pour la remercier. Pour sur voler en sa compagnie serait un privilège ! Skade était merveilleuse à regarder en vol, quel grand plaisir elle avait fait au bleuté en lui proposant de réitérer cette belle expérience.

Fatigué de créer autant de poussière le petit bleu se laissa retomber au sol, il avait acquis une bonne maîtrise de ses atterrissages tant il en avait fait. C'est pourquoi il se réceptionna avec élégance. Fière de sa manœuvre il oublia de replier ses ailes, la jeunesse trop impulsive !

- Peu importe ce que tu décideras mère, être en ta compagnie me suffit et me fait déjà très plaisir.

Elle lui rendit sa caresse et décolla enfin, beaucoup plus lourdement que lui, ce qui était parfaitement normal en raison de sa masse. Pour elle aussi, voler avec l'un de ses enfants était quelque chose qu'elle appréciait énormément. Elle avait toujours adorée passer des heures en compagnie d'Estelen, même si à l'époque, elle souffrait bien davantage de sa blessure. Aujourd'hui, après les soins de nombreux guérisseurs elfiques et humains, elle allait un peu mieux… et regrettait d'autant plus que sa fille ne soit plus de ce monde pour voler avec elle. Mais ce n'était pas faire grâce à Möebius que d'y penser ainsi. Le regret qu'elle ressentait n'enlevait rien au plaisir de la compagnie du bleu. < Alors vient, allons y ! > Et elle s'élança dans les airs avec lui à sa suite, en un ballet aérien encore plus magnifique en ces lieux sauvages, où le soleil ruisselait sur leurs écailles comme une véritable pluie de scintillements. Ils dansèrent un long moment, avant de prendre le chemin des plaines. Leurs ombres se projetaient sur la terre en contrebas, n'effrayant d'abord que des rongeurs ou de très petits animaux du même genre, avant de passer aux humains lorsqu'ils survolèrent les premiers villages de l'empire. Pourtant, l'esprit de la matriarche était surtout tournée vers Gloria et son dragonnier qui s'y trouvait. Qu'avait-il l'intention de faire, était-il au courant de ce qu'il se passait pour la rébellion ? Elle ne pouvait en être tout à fait certaine et elle aurait voulu pouvoir le prévenir, mais à défaut, elle accompagnerait Möebius pendant une partie du chemin. Peut-être irait-elle voir d'elle-même ce qui se tramait du côté de la forêt elfique et si vraiment un ou des magiciens s'y trouvaient encore… qui pourrait donc s'opposer à Néant si vraiment elle avait maudit la forêt ? Le souvenir la ramena à Verith et à la malédiction de Vie, et elle espéra que, dans un cas comme dans l'autre, il y ai une solution… et que sa famille ne soit plus touchée par les esprits. Ravalant ses incertitudes, elle finit par se concentrer sur ce moment à deux…

Citation :

Et voilà conclusion pour ma part ^^ je te remercie pour le rp