Anaviel est née en 1539 de l'Âge d'Argent d'un père absent et d'une mère aussi douce que la plus délicate des fleurs. Les premières années de sa vie se passèrent très simplement. Elle fut élevée par sa mère et ignoré par son père. Les rares fois qu'elle le voyait, Anaviel faisait de son mieux pour être une parfaite jeune elfe de qui son père pouvait être fier... mais cela ne marchait jamais, car il repartait toujours. À chaque fois, la petite tombait en larmes dans les bras de sa mère. Elle ignorait ce qu'elle avait fait pour que son père la déteste autant. Sa mère avait beau lui dire que son père l'aimait, elle n'arrivait pas à la croire.

Le jour de ses 10 ans, elle demanda à sa mère pourquoi elle était enfant unique, elle avait peur d'avoir découragée son père des enfants. Sa mère lui expliqua qu'il était difficile pour les elfes d'avoir des enfants et que l'absence d'Alio ne l'aidait pas à lui donner une fratrie. Anaviel donna un bisou sur la joue de sa mère et lui promit de tout faire pour qu'elle soit fière d'elle et qu'elle serait une enfant parfaite. C'est ainsi qu'Ana commença à prendre plusieurs cours, autant sur la façon d'entretenir une maison, que sur l'art du combat et de l'herboristerie. Anaviel voulait devenir une personne importante dans la société des elfes pour honorer sa mère et être enfin remarquée par son père... mais ce dernier fut relégué au deuxième rang. Elle le voyait encore moins, car elle avait plusieurs cours et en prenait en accéléré lorsqu'il était là vu qu'il pouvait s'occuper de sa mère.

À ses soixante ans, elle rentra à la maison avec des bandages sur sa jambe gauche. Ana marcha en regardant le sol jusqu'à sa mère et s'excusa d'avoir été blessée durant son entrainement à l'épée. Elle fut surprise lorsqu'elle entendit son père réagir à la vue de ses blessure. Elle leva la tête et le regarda étrangement. Elle était surprise de le voir à la maison le jour de sa fête. De plus, il ne semblait pas être de bonne humeur. Elle eut une longue conversation avec son père sur ses cours de combat qu'il désapprouvait totalement. Ana avait beau lui dire qu'elle les suivait pour devenir un chef dans l'armée elfique, son père était tout simple contre l'idée. La conversation aurait pu durer des heures, mais Malhawë les interrompit en arrivant avec des pâtisseries sucrés. Le reste de la soirée se passa en chanson et en danse. C'était l'activité qu'elle pratiquait le plus souvent avec son père. Elle adorait chanter avec lui, mais trouvait que sa voix sonnait toujours fausse comparativement à son père. Deux jours plus tard, Anaviel changea une partie de ses cours de combat pour des cours de musique. Elle prit donc un cours de chant pour ne plus fausser, un cours de danse pour continuer à développer son agilité et un cours d'instrument de musique. Elle tomba en amour avec la flûte de pan. Elle garda ses cours d'arc, de combat avec une dague et celui à mains nues. Elle prit aussi un cours de magie puisque cela pouvait l'aider à soigner plus rapidement les blessures des gens.

À ses cent ans, elle concentra ses études pour devenir guérisseuse. Son but était de devenir médecin dans l'armée des elfes. C'était un compromis entre ses envies d'aventure et les restrictions de ses parents. De plus, ses parents pourraient être fiers de son métier. Elle commença aussi à ramener à la maison tous les animaux qu'elle trouva blesseés. Sa mère lui accorda ce caprice, mais Ana devait libérer les animaux une fois qu'ils étaient guéris. Toutefois, certains des animaux qu'elle soigna décidèrent de rester avec les Idrisyl à son grand plaisir.

Durant une journée comme les autres, en 1700 de l'an d'argent, Ana alla à son cours d'herboristerie. Elle écoutait son professeur parler, mais elle était ailleurs. Elle n'arrivait pas à comprendre la logique de son père. Certes, cela n'était pas nouveau, mais aujourd'hui, cela l'énervait au plus haut point. Son professeur le remarqua et la questionna sur son manque de concentration. Elle lui expliqua que l'absence de son père la dérangerait. Elle pouvait comprendre la soif d'aventure de son père, car elle la ressentait elle aussi, mais il lui semblait illogique d'avoir eu une famille dans ses condition. Ils parlaient longtemps de tout cela, mais à la fin de la journée, elle n'arrivait toujours pas à comprendre son père. Elle avait l'impression d'être une inconnue pour lui et elle n'aimait pas cela. Anaviel voulait être plus que cela pour son père, sans être des chaînes qui l'attache à leur maison. Elle était découragée, elle voulait tellement de choses, que tout se contredisait dans sa tête. La seule solution qu'elle trouvait à cela, c'était de partir avec son père durant ses voyages... mais cela signifiait de laisser sa mère en arrière et il était hors de question que cela se produise. Ainsi, elle laissa tomber l'idée de comprendre son père.

À ses 173 ans, le monde d'Anaviel s'arrêta de tourner et son univers s'écroula. Elle perdit sa précieuse mère. Lors qu'elle rentra de ses cours sur les plantes, elle découvrit le corps ensanglanté de sa mère sur le sol de leur maison. Toutes émotions et vie quitta les yeux bleus de la jeune elfe. Ses forces la quittèrent, ce qui la fit tomber à genoux. Elle regarda le corps sans vie de sa mère sans bouger. Elle ignora combien de temps cela avait duré, mais lorsqu'elle cligna des yeux, elle se retrouva dans un lit (un de leur domestique avait éloigné la jeune elfe de cette scène macabre). Cela prit plusieurs jours avant qu'Ana recommence à réagir autrement qu'en "zombie". Tout le monde était certain que la jeune fille allait se mettre à pleurer toutes les larmes de son corps, mais ce ne fut pas le cas. Un matin, environ une semaine et demie après la morte de sa mère, elle se leva de son lit, elle prit ses dagues et s'enfonça dans la foret. Les elfes proches d'elle s'inquiétèrent de ne pas la voir revenir lors que le soleil se coucha et partirent donc à sa rechercher. Quarante-huit heures après son départ, son professeur d'herboristerie la trouva évanouie sur le sol vêtu de ses habit de nuit (robe simple longue de couleur naturel). Les mains de la jeune Idrisyl était couverte de sang et plusieurs blessures mineures se trouvaient sur son corps. Sur les arbres il y plusieurs marques laissés par les armes de l'elfe ainsi que son sang. Elle avait sortie toute son agressivité, sa haine et sa douleur. Le professeur la prit doucement dans ses bras et la conduit au près d'un médecin. Personne ne savaient s'ils devaient en parler à son père, qui avait lui aussi de la difficulté avec la perte de Malhawë. À son réveil, tout le monde lui dit qu'ils étaient là pour l'écouter, pour l'aider, mais elle refusa de reparler de sa crise ou bien de la mort de sa mère.

Après ce triste épisode de sa vie, Anaviel ne laissa plus personne s'approcher sentimentalement d'elle. Elle refusa même de remettre les pieds chez elle. Elle passa toutes ses journée à apprendre à soigner les êtres vivants et après les cours, elle s'entraînait jusqu'à en perdre connaissance. Ce cirque dura jusqu'au retour de son père. Lorsqu'elle le revit, elle se figea sur place durant quelques secondes. Elle le regarda de la tête au pied, s'assurant qu'il n'avait rien. Une fois son inspection finie, elle avala ses larmes qui commençaient à inonder ses yeux et s'avança vers son père. Lorsqu'elle fut en face de lui, elle le gifla avant de continuer son chemin. Elle lui en voulait de ne pas avoir été là pour protéger sa mère, comme toujours. Et puis, c'était peut-être de sa faute à lui si sa mère n'était plus, peut-être avait-il des ennemis qui voulaient se venger de lui en s'attaquant à sa famille ou alors peut-être en avait-il simplement marre de sa famille et il avait engagé quelqu'un pour régler son problème. Rendu dans son jardin, elle alla câliner son loup et se mit à pleurer, son visage caché dans la douce fourrure de l'animal. Cela prit deux ans avant qu'Anaviel revienne la gentille petite fille qui veut que son père la regarde. Deux années où elle avait maudit les Baptistrels, mais surtout son père. Elle le maudissait pour ses absences sans fin, pour ne jamais avoir été là quand il le fallait, parce qu'il aimait plus les autres êtres vivants que sa propre famille.

Durant les années 174 d'Anaviel, cette dernière fit la connaissance de Chess. Alors qu'elle courrait dans la forêt pour développer son agilité, elle vit au loin un pauvre petit lynx blessé. Elle arrêta sa course et regarda plus attentivement l'animal. La pauvre petite chose semblait avoir de la difficulté à marcher. Anaviel qui n'aimait pas voir les animaux blessés, marcha vers le félin doucement pour ne pas lui faire peur et qu'il prenne la fuite... Cela allait lui faire encore plus mal. Le gros chat sentit l'odeur de l'elfe et tourna la tête dans sa direction. Il fit deux pas en arrière et se mit en position de défense de peur que le bipède l'attaque. La jeune elfe ne se rendit pas compte du danger qui l'attendait et continua d'avancer vers l'animal. Il lui restait seulement deux mètres à parcourir pour pouvoir soigner le quadrupède, quand ce dernier décida de lui grincher après. Ana leva les mains dans les air et dit à voie base: "Chut, je ne te veux pas de mal." Elle continua à avancer, mais plus lentement cette fois-ci. Anaviel se mit à genoux proche de l'animal pour le soigner, mais ce dernier préféra l'attaquer. Elle se protégea avec son avant-bras gauche. Elle sentit les griffes de l'animal s'enfoncer dans son bras, mais sans plus. Chess de son côté, partit à courir en les voyant. En un instant l'étranger barra la route à l'animal. Prenant la bête, il la poussa et cria tel un animal pour faire fuir le lynx. Lors qu'elle ouvrit les yeux, qu'elle avait fermés de peur, elle vit Chess courir loin d'elle. Par réflexe, elle se mit à lui courir après pour le remercier de l'avoir sauvée. Elle le perdit de vue, mais sentait la présence de l'homme. Elle regarda dans sa direction, mais n'arriva pas à le localiser parfaitement. La douleur à son bras lui fit abandonner l'idée de le chercher. Elle tourna les talons et dit d'une voie neutre: "C'est comme tu veux, je reviens demain de toute façon." Puis, elle rentra chez elle. Le lendemain, lors qu'elle y retourna, elle vit Chess et ils commençèrent à se parler. Depuis ce temps, l'elfe sans famille est devenu son meilleur ami.

Anaviel continua ses études. Une fois qu'elle eut fini, elle décida de devenir une guérisseuse dans le village. Elle avait vu suffisamment de sang pour le moment. Bien sûr, elle voulait toujours voir du pays et combattre pour protéger les innocents, mais elle ne voulait plus que le sang coule.

Lors qu'elle entendit parler des attaques des vampires, Ana voulu allez aider les humains, mais son père lui refusa son souhait. Elle reste donc sagement à la maison. Mais ses envies de combat commençaient à revenir. Ce qui fit déborder le vase de son peu de patience fut l'arrivée des Alayens. Elle oublia tout le reste de l'univers et décida de protéger son père, puis son peuple contre ses vils êtres. Elle devait donc trouver un moyen pour protéger son père, même s'il ne le voulait pas.