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| La leçon de choses[Eliow] | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: La leçon de choses[Eliow] Ven 18 Oct 2013 - 18:37 | |
| 4é jour après l'arrivée vampirique, le soir tombant.
Un miracle, le Dracos, un signe des esprits, voilà ce que Lyroë attendait au vu des dernières nouvelles de l'empire humain, et des troupes alayennes venant vers l'ouest, d'un pas décidé. Ce pourrait-il que ces envahisseurs arrivent à l'orée de sa foret ? En tout cas, ils n'y mettraient pas les pieds, foi de Lyroë. Elle ne laisserait pas ces annihilateurs de magie profaner le saint sanctuaire elfique et la beauté des arbres de celle-ci. Pas le berceau de la naissance de son lié blanc, pas la terre de repos de sa défunte mère.
Durant les négociations, l'archère avait donc pour rôle de veiller aux abords du domaine baptisrel. L'elfe avait reprit ses fonctions de guetteuse, retourner dans la foret, au milieu des arbres, des plantes et animaux, rien de tel que l'apaisement du silence de la faune et de la flore. Après avoir séjourné à Gloria puis au palais elfique, un peu d'éloignement des siens ne faisait pas de mal. Et puis si c'était pour voir son ami d'enfance commencer à s'inquiéter au fur et à mesure que les jours avançaient vers cette négociation inter-raciale. Non merci. Il avait beau dire et laisser paraître que tout allait, la jeune femme le connaissait assez bien pour savoir qu'il n'en paraissait rien et rester dans ses pattes à l'aider allait comme d'habitude finir en dispute infantile. Comme souvent.
La jeune femme revenait donc d'une inspection bien calme des frontières proches, pas au delà du domaine, où il y avait d'autres elfes éclaireurs. Dans le murmure des bruits des branches et des feuilles qu'elle bougeait avec douceur, Lyroë eut l'attention retenue par une présence qui se trouvait non loin d'elle. Aussi loin des domaines ? Après tout, il n'était pas interdit de se promener dans les environs, mais les délégations restaient entre elles auprès des leur. Même les vampires qui devaient avoir reçu l'ordre de paraître pour de parfaits soldats disciplinés. Comme quoi les préjugés vous suivaient où que vous alliez.
Lyroë avança donc à pas de loup, arc à la... ah non, arc chez Mery, et dans sa main rien d'autres que des doigts. Une chance que la personne en face soit comme elle, sans arme... vieux réflexes de soldat. La lune montante comme seule lumière, la jeune elfe arriva à un à un éclaircissement d'arbres dans la foret. Au centre un petit monticule de pierres avec comme murs et toit des végétaux de lierres, et intéressé par les fleurs ornant le lierre un elfe, et pas n'importe lequel. Eliowir, le banni, qu'elle ne savait pas présent ici. La dernière fois qu'elle l'avait vu, il était à Gloria, à aider les hommes. Alors que viendrait-il faire aussi près de l'empire elfique dans un lieu remplis d'elfes ?
Lyroë s'approcha avec moins de crainte, curieuse et interrogatrice de cette présence au sanctuaire des chanteurs.
« - Décidément, je vous rencontre encore une fois là où je ne pensais pas trouver elfe cherchant la solitude. »
Arrivant à sa hauteur, Lyroë le gratifia d'un sourire polie. Il était bien mieux vêtu que la dernière fois dans la capitale humaine. Une meilleure mine. Les repas elfiques sûrement.
« - Mais j'espère ne pas vous déranger dans votre méditation ou quête de beauté. Il est vrai qu'en cette saison, il est bien rare de voir cette plante s'offrir à nous. Un espoir en ces temps obscurs. » |
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| Sujet: Re: La leçon de choses[Eliow] Dim 20 Oct 2013 - 17:29 | |
| Du calme. Un peu de calme et de paix. Voilà tout ce qu'il désirait. Etrange comment au final, alors qu'il aurait dû se réjouir d'avoir retrouvé son peuple et sa forêt, à défaut d'avoir retrouvé un chez-soi et une famille, il semblait n'aspirer qu'à la solitude. Non, pas la solitude, songea-t-il, un peu amer. Pas vraiment, mais la paix. Oui, la paix. De cette paix qui vous enveloppait dans sa chaleur radieuse et vous berçait de ses chants mélodieux. Oui, voilà tout ce à quoi il aspirait vraiment. Il ne pouvait se targuer d'aspirer à plus, de toute façon, n'est-il pas ? De quel droit pourrait-il espérer plus pour lui-même ? D'aucun. Il avait perdu tout autre droit depuis longtemps. Mais la paix...
Oui, paix, priait son esprit. Paix, criait ses songes. Pour elle, en son nom, il oeuvrerait tout sa vie durant, il donnerait tout, et plus encore, pour qu'elle puisse naitre enfin. Quand bien même cela passerait par des sacrifices sans nom et des combats plus féroces encore. Oui, il donnerait tout pour elle. Même sa vie, son âme, s'il le fallait. Il voulait en faire alors son étendard. Sombre, sanglant peut-être, mais un étendard qui pourrait ensuite flotter sous les ailes des colombes quand l'ultime heure sera venue...
Toute à cette humeur, de fébrile nostalgie empreinte, et de fous espoirs nourrie, Eliowir avait donc senti le besoin de s'isoler. A croire que ses années d'errance et de solitude lui manquaient... ou avaient fait de lui un être incapable de rester trop longtemps entourés de tant de gens, de tant de bruits, de tant de mouvement. Oui, il devait avouer bien aimer la solitude en quelque sorte. En avoir besoin du moins, maintenant. Ces instants de calme, de recueillement, durant lesquels il pouvait tenter de réfléchir plus posément, de se calmer, de se retrouver... autant que faire se pouvait du moins.
Dans son errance du soir, il ne prit pas garde où il alla et fut bien surpris de sentir les barrières du domaine vrombir non loin de leur forte magie. Il ne put bien entendu pas sortir, et ne le chercha d'ailleurs nullement. Non, au lieu de cela, il se contenta de la suivre, à quelques mètres de distance, laissant ses pas le guider dans la belle forêt. Si belle, si magnifique, si majestueuse... elle lui avait tant manqué. Il en inspira fortement les effluves suaves qui l'enivraient tant, il s'amusa à caresser écorce après écorce, en savourant chaque aspérité, chaque craquelure, tandis que son regard errait au sol, s'émerveillant des ondulations de l'herbe, du parcours sinueux d'un petit peloton de fourmis, ou encore de l'amas de champignons qui tentaient d'envahir une racine la parant de délicieuses couleurs enchanteresses... oui, magique. Magique, tout simplement.
Il en était là de ses rêvasseries, quand son regard happa, sous le clair de lune, des petites fleurs. Délicates, discrètes, qui tentaient de se cacher de la lumière lunaire dans le lierre grimpant d'un petit monticule de pierres. Des roses de lune... Si rares... Cela faisait longtemps qu'il n'en avait plus contemplées. Il n'y avait bien que dans la forêt elfique où l'on trouvait pareilles merveilles. Il en était là, de sa contemplation, quand une voix le délivra de ses songes.
Une voix qu'il reconnut bien rapidement, même s'il ne l'avait entendue qu'en une occasion. Une voix suave, mélodieuse, magnifique, aussi lunaire que l'astre qui les éclairait... Une voix qui soudain lui vrilla les tripes et manqua de le faire suffoquer, sans qu'il ne sût pourquoi. Certainement la magie de l'instant qui menaçait de l'étouffer.
« - Mais j'espère ne pas vous déranger dans votre méditation ou quête de beauté. Il est vrai qu'en cette saison, il est bien rare de voir cette plante s'offrir à nous. Un espoir en ces temps obscurs. »
- Oui un espoir, parvint-il à répondre dans un murmure grave. Vous ne me dérangez aucunement. Au contraire, je crois que ma quête de beauté vient de toucher à son paroxysme avec une si belle rose de lune pour compagnie, offrit-il enfin, son lion reprenant instantanément le dessus, sa voix se faisant velours langoureux et caressant.
Se disant, il s'avança doucement, offrit un rapide salut elfique à la belle archère, avant de se permettre de prendre doucement sa main et de lui offrir un baise-main. Il n'alla toutefois pas plus loin, se souvenant parfaitement comment la jeune elfe avait fui si promptement lors de leur dernière rencontre. Farouche, sauvage, fuyant tout contact trop entreprenant... Soit, il devait tenter de se montrer courtois et attentionné...
- Le souvenir de notre rencontre il y a longtemps me hante encore, chère archère. C'est un réel plaisir que de vous revoir. D'autant plus que j'ai eu l'impression de vous avoir offensée d'une quelconque façon la dernière fois. Voilà peut-être pour moi l'occasion de vous présenter mes plus plates excuses pour tout impair que j'aurais pu commettre alors.
Il se courba alors en une courte révérence, avant de déclarer, avec une solennité non feinte :
- Je vous prie humblement, digne archère, de bien vouloir accepter mes plus humbles excuses pour tout moment d'égarement ou toute offense que vous auriez pu ressentir.
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| Sujet: Re: La leçon de choses[Eliow] Mer 23 Oct 2013 - 17:51 | |
| La jeune elfe se trouva une fois de plus gênée face à cet homme, sa façon de parler, de se mouvoir devant elle, mais aussi à une aura bien plus large. Quelque chose que seul le Dracos devait en connaître les contours. En tout cas, elle sentait son cœur palpiter de trop, et tambourinant dans son cœur, pour elle signifiait danger. Mais danger de quoi. Il avait été charmant et poli lors de leur première rencontre dans l'auberge. De compagnie agréable, ayant malgré ce que la vie lui avait réservé le soucis des autres, des elfes, qui pourtant lui avaient tourné le dos et renier son nom, sa vie. Alors pourquoi cette sensation bien étrange. Encore une lubie d'archère en lutte perpétuelle contre les ennemis de l'empire, celle d'ouvrir les consciences de tous face à la catastrophe dans laquelle ils s'enfoncent un peu plus chaque jour. Lyroë n'en savait encore rien, mais resterait sur ses gardes malgré tout. Sûreté est mère de prudence. Et pourtant il s'excusait encore.
« - Vous ne m'avez nullement offensé. La ville humaine et les attitudes de cet aubergiste m'ont guère plus contrariées. Trop de monde, trop de bruit, pas assez de nature et de silence. Me voilà donc comblée de me retrouver ici auprès des miens. Mais en aucun cas un impair de votre part. Bien au contraire, grâce à vous j'ai pu manger de la nourriture humaine populaire et connaître les joies des tavernes de Gloria. »
Certes l'ironie sur la nourriture humaine n'était pas des plus biens venues. Il lui avait payé un repas avec gentillesse malgré son extrême pauvreté et le début de leur rencontre un peu houleuse. Mais il était vrai, que la ville humaine n'avait rien à envier aux beautés des domaines elfiques, à leur calme, leur sérénite. La ville humaine était sale, bruyante et toujours en mouvements. Comment communier avec la nature, se retrouver soit même, dans ce bouhaha perpétuel. Lyroë se demandait comment faisait les humains, cela expliquerait beaucoup de chose les concernant.
Mais là n'était pas ce genre de considérations au beau milieu d'un si beau décors. Et Lyroë était bien gênée par ce genre d'attitude dont elle ne méritait pas l'égard. D'un geste de la main, elle lui demanda de se redresser. Et le bombarda ensuite de questions. Non pas qu'elle soit curieuse ni que ça l'intéresse réellement, mais il y avait de quoi se questionner, une sacrée coïncidence de se retrouver ainsi au fin fond d'une foret après s'être vu au cœur d'une ville.
« - Alors relevez-vous et dites moi donc l'objet de votre présence en domaine Baptisral. A notre dernière rencontre vous étiez auprès des humains à les aider contre les invasions vampiriques. Et vous voilà à admirer les beautés de la nature que le Dracos nous offre à voir. »
Lyroë s'approcha des fleurs. Oui en cet instant admirer les beautés de la nature était bien là le seul réconfort que tout elfe qui se respectait pouvait trouver comme lot de consolation au tonnerre qui grondait à leur porte. Est-ce que tout ceci disparaîtrait bientôt ? Est-ce que demain leur vie ne serait que chaos et désolation. Quoiqu'il en soit Lyroë se battrait jusqu'à la dernière fleur.
« -Car je ne suppose pas les négociations soient le cœur de votre venue aussi près des terres elfiques ? Ni que cette sorte de fleurs ? »
Quoique pour un amateur de plante... Mais qu'est-ce que le bannit des elfes ferait au centre du nerf politique actuel, proche du royaume elfique, dans un sanctuaire rempli de ces détracteurs. |
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| Sujet: Re: La leçon de choses[Eliow] Mar 29 Oct 2013 - 18:13 | |
| Quand elle évoqua leur première rencontre, cet épisode étrange qui aurait pu être conclu par le mot désastreux, il ne put que sourire. Il préféra toutefois ne pas relever, ni l'ironie, ni les remerciements. Il préférait laisser ce souvenir flotter entre eux deux, dans ces limbes vaporeuses dont seuls ces songes avaient le secret, et que chacun laisse l'écho de ces réminiscences venir à lui. Peut-être son silence serait mal interprété... Mais il espérait chasser tout impair, toute maladresse, d'un sourire chaleureux. Qu'ils laissent donc Gloria derrière eux, et qu'ils profitent de ces retrouvailles, retrouvailles avec leur si belle et si magnifique forêt qu'ils aimaient tant, et leurs propres retrouvailles à eux aussi...
« -Car je ne suppose pas les négociations soient le cœur de votre venue aussi près des terres elfiques ? Ni que cette sorte de fleurs ? »
A cette phrase, son sourire s'élargit quelque peu. Un banni... prendre le risque de revenir pour l'amour d'une fleur, aussi magnifique soit-elle, aussi rare soit-elle... Cette elfe archère avait visiblement le goût à la taquinerie sous couvert de naïves pensées. Voilà qui lui plaisait.
- Vous m'avez démasqué. Même si la magnificence de ces fleurs est envoutante, je ne suis pas encore ensorcelé au point de commettre telle folie pour elles. Non, ma folie est tout autre. Elle est celle d'un elfe solitaire qui s'est vu, à l'extérieur des terres elfiques, traqué comme tous ses paires et bien vite démuni, impuissant, pour combattre dignement les ennemis de son peuple, les ennemis de la magie, les ennemis d'Armanda enfin. Ma folie est celle d'un vieil elfe qui, dans son souci de ne pas rester simple spectateur, souhaite prendre part au combat et à la lutte des siens. Avec les siens.
Il darda alors un regard des plus déterminés vers la jeune elfe, avant d'aller cueillir doucement une fleur qui menaçait déjà de tomber. Plutôt que de la laisser tomber à terre, plutôt l'aider à choir sur une chevelure plus digne encore que celle du sol.
- J'ai décidé de tenter de revenir auprès de mon peuple, et des miens. Quelqu'en soit le prix. Mais que je sois auprès de lui et avec lui, si je devais mourir. Que ce soit de sa main ou de la main de ses ennemis.
Il se tourna de nouveau vers l'archère, et vint délicatement placer la fleur dans sa chevelure, un sourire fier et charmeur ourlant de nouveau ses lèvres pâles. Qui bien vite s'effaça quand les mots suivant s'élevèrent entre eux.
- En chemin toutefois, des vampires m'ont trouvé avant les alayens et avant les elfes et m'ont capturé.
Une ombre passa dans ses orbes, faisant si bien miroir à la toile du ciel qui s'étendait au dessus d'eux. Les souvenirs des récents événements hantèrent son regard un instant, avant qu'il ne se resaisisse et focalise de nouveau son attention sur la belle Lyroe, lui offrant toutefois un sourire plus nostalgique. Plus douloureux presque.
- J'étais aux prises avec le Prince des vampires quand les alayens ont menacé de leurs lames noires le camp vampirique. Nous avons donc dû fuir. Je pense que je devrais remercier les alayens qui m'ont sans doute sauvé, à leur manière, tenta-t-il de résumer, en chassant d'un revers de main les images qui lui venaient de nouveau.
Il eut toutefois du mal à soutenir le regard de l'elfe à ses côtés, et préféra se détourner, reprenant sa contemplation des fleurs, et des arbres majestueux alentour, dont il vint caresser l'écorce, apaisante, rassurante... Forces de la nature dans un monde à la dérive. Qu'il aimerait pouvoir se targuer de la même force, de la même vitalité... de la même vie.. paisible, sereine, contemplative...
- La ruée des alayens sur nous nous a contraint à une course effrénée, et nous sommes arrivés, épuisés, et de justesse, au domaine baptistral, reprit-il d'un ton âpre. Fort heureusement les baptistrels ont eu la bonté de ne pas me laisser en compagnie de la délégation vampirique. Et me voilà donc libre, en ce domaine, d'en savourer les plaisirs et les merveilles, en attendant mon jugement, qui viendra surement après les négociations.
N'osant toujours pas faire de nouveau face à la jeune elfe, il se contenta de tourner légèrement la tête, lui lançant un rapide regard par dessus son épaule, avant de lui demander, d'une voix douce presque sourde :
- Et vous, belle archère, qu'êtes-vous donc devenue tout ce temps ? Faites-vous partie de la délégation ?
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| Sujet: Re: La leçon de choses[Eliow] Dim 3 Nov 2013 - 21:57 | |
| La jeune femme ne put que se sentir étrangement... étrange quand l'elfe vint lui poser la fleur dans ses cheveux couleur d'automne. Cette proximité et ce présent offert avec une simplicité d'un geste, Lyroë ne pouvait que se sentir à la fois menacée et gênée. Son cœur battait trop vite, signe pour elle qu'un danger était proche. Tout comme la chaleur qui se propageait dans ses joues claires.
Cherchant à fuir ce qu'elle ressentait, elle prit parole dès qu'il eut finit pour lui répondre.
« - Alors cette folie est honorable et mérite le respect de toute personne qui comme vous cherche à se battre pour la liberté. Une folie bien courageuse au vue de votre passé. Ce que je trouve encore plus honorable. Je ne suis pas apte à juger mes pairs et encore moins les anciens, mais je ne puis que m'incliner face à votre dévouement envers notre peuple et nos vies. A tous. Il est bien plus difficile d'ouvrir les yeux et accepter ce que l'on est que de fuir et se cacher. »
Et elle était sincère, car elle avait fuit à la mort de Cymbor, fuir au lieu de se battre. Maintenant les choses avaient changé. Elle était prête à prendre les armes.
« - Vous le savez Eliowir Serillëiel depuis notre rencontre vous avez mon soutien. Alors de ma main vous n'aurez que le soutien d'une alliée fidèle. »
Pourquoi cela ne l'étonnait pas. Les vampires. Toujours eux. Encore ces êtres de la nuit, ceux de ce prince maudit. Lui et sa maudite non vie. Lyroë n'avait qu'une seule envie, celle de le voir au bout de sa dague ou d'une de ses flèches.
« -Les vampires ?? Mais pourquoi emprisonner un elfe sur la route des négociations. C'est absurde de venir chez les Baptisrels avec des prisonniers, à moins qu'ils ne soient alayens. »
Mais il ne fallait pas chercher à comprendre avec Wintel. Même en venant la bouche en cœur pour négocier une alliance et la paix des peuples d'Armanda, il ne pouvait s'empêcher en route de laisser ses bas instincts prendre le dessus et ôter la liberté d'un elfe. Il avait dû aussi tuer quelques humains au passage.
« - Alors remercions les au moins pour votre présence à nos côtés et non plus sous la cruauté de ce prince. »
Enfin seulement pour cela. Pour le reste, on allait pas les remercier de mettre à sac tout le pays.
« - Quand à votre sort, il est entre les mains du Dracos et vous est favorable en ce moment. Malgré le chaos qui règne à notre porte. »
Belle, Lyroë ne put passer à côté de ce compliment si cela puisse en être un. L'elfe n'était pas vraiment habituée à ce genre d'adjectif pour la qualifier. Et pour tout dire, elle ne s'était même jamais vraiment posée la question quand à savoir si elle l'était ou pas. Mais bon, cela ne devait être qu'une façon de parler du vieil elfe.
« - Je suis ici venue prêter main forte et mon savoir d'archère auprès des Baptisrels. Je n'ai aucun pouvoir hormis d'être une ancienne dragonnière pour me targuer d'être à la table des négociations. Et c'est une chance, car me trouver face au meurtrier de mon lié, je ne pourrais pas. »
En tout cas, pas sans lui lancer des regards noirs ni sans rire face à ses propos sur la paix, l'union des peuples alors que coule dans ses veines le sang noircit d'un être aussi pur que son dragon blanc. Lyroë pensait que Merithyn serait bien plus habile et calme qu'elle pour mener à bien les négociations et être un juge impartiale et honnête. Cela lui tenait à cœur, alors elle se ferait toute petite pour ne pas être une pierre dans le rouage de la paix.
« - Et je ne peux pas me permettre d'être celle qui ferait échouer un espoir de paix. Malgré la haine qui coule dans mes veines. » |
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| Sujet: Re: La leçon de choses[Eliow] Lun 11 Nov 2013 - 14:45 | |
| - Je ne sais si j'ai véritablement ouvert les yeux et si j'ai pleinement accepté ce que je suis. Tout ce que je suis. Fuir et se cacher... Peut-être l'ai-je fait parfois. Sans doute même. Mais plus jamais je ne veux céder à cette indigne tentation.
Malgré la lueur nostalgique, presque douloureuse, qui vrilla un instant ses orbes sombres, un fin sourire se dessina sur ses lèvres pâles, alors qu'il reprenait, d'une voix chaude et suave, presque ronronnante :
- Sans compter qu'il y a bien d'autres tentations auxquelles céder. Comme cette main, douce main, que vous me tendez là.
Et se disant, il lui attrapa délicatement la main et lui offrit un baiser au creux de la paume, tout en caressant doucement la peau douce et satinée. Il n'alla guère plus loin, même si la tentation était forte. Oui, la tentation était là, bel et bien là, forte, pulsante en lui, et le lion en lui grondait et ronronnait au même rythme que ces pulsations lentes et lancinantes du désir qui montait. Il dut faire un effort incommensurable pour relâcher la main, et ne pas outrepasser ce qu'il devinait frôler l'intolérable pour l'elfette. Aucun autre mouvement déplacé, aucune autre allusion ne fut effectué alors. Sage. Comme l'eau qui dort. Avant de se réveiller toutefois en un torrent démentiel qui dévalerait les pentes abruptes de la si désirable montagne qui s'offrait à lui... Oh oui, il sentait le lion tout faire pour se réveiller, le dominer... Mais pour l'heure il faisait tout son possible pour le rendormir. Le faire somnoler du moins...
Quand elle évoqua les vampires, il se contenta d'un simple haussement d'épaules. Pour être honnête, en cet instant, il préférait ne pas épiloguer sur ce déplorable épisode. Honte à lui de s'être fait capturer. Honte à lui d'être tombé si stupidement dans les mailles des filets vampiriques, lui qui avait réussi à les éviter toutes ces années durant. Honte à lui oui... Plus que tout, honte était la plus forte et la plus amère à ce souvenir. Il ne répondit pas même quand elle évoqua les grâces du Dracos ou le chaos qui les menaçait tous. Qu'y avait-il à répondre à cela ? Rien.
Du moins lui n'avait rien à offrir en réponse. Ses mots, ses belles paroles, lui sembleraient bien fades. Bien dérisoires. A ces sujets-là, il avait toujours préféré les actions aux belles paroles. Au grand damne de ses parents et précepteurs qui avaient tenté de faire de lui un digne conseiller. Au grand damne du Conseil aussi, qu'il enjoignait toujours à l'action, même si une action d'autarcisme, d'ostracisme, de renfermement sur soi, voire de départ...
Que les choses avaient changé alors, pensa-t-il, quand ses anciennes convictions se reformèrent dans son esprit, se dessinant soudain de façon si... archaïque. Si... dépassée. Si... arriérée. Oui, exactement comme les avait décrites ce petit vampire rebelle avec qui il avait été à deux doigts de se battre au poing, leurs convictions ne suffisant pas à nommer de vainqueur dans leur combat de mots. Oui, le petit rebelle n'avait pas totalement eu tord. Disons qu'il s'était légèrement trompé d'époques, de temps, pour critiquer les convictions du vieil elfe. Ou disons plutôt que ces propos auraient mérité quelque nuance. Si toutes ses convictions n'avaient pas totalement changé, pas du tout au tout, elles avaient eu le mérite d'évoluer. Un peu du moins. Ses œillères commençaient à s'ouvrir, vers d'autres visions des choses, vers d'autres avenirs, vers d'autres opinions... et ce étrangement non pas grâce à toutes ses années d'errance. Pas vraiment, pas seulement. Mais surtout grâce à un être. Un seul. Unique. Achroma, se nommait-il. Oui, seul lui avait réussi à abattre certaines illusions si ancrées en lui, si... si... redoutables... si... déplorables. Et d'ignorance et d'inconscience. D'égoïsme. D'égocentrisme. Tout cela mêlé.. dans son arrogance elfique de vieux noble qui avait été si bien forgé dans sa si digne éducation... Oui, certaines choses avaient changé. Et changeaient encore. Un changement qu'il ne pouvait nier et qui lui faisait peur. Mais il était en marche et l'elfe se sentait incapable d'arrêter le cours de ce torrent presque dévastateur.
« - Et je ne peux pas me permettre d'être celle qui ferait échouer un espoir de paix. Malgré la haine qui coule dans mes veines. »
Le mot haine eut le mérite et la force de le sortir de ses sombres pensées, et de faire revenir son esprit, encore parti en errance, au temps présent. Il eut un moment d'arrêt, la stupeur figeant un instant ses traits, son regard peinant à se refocaliser sur l'elfette, avant d'enfin réagir.
Il se tourna pleinement vers la jeune archère, pour mieux lui faire face, et l'observa, contempla plutôt, de longues secondes, avant qu'enfin sa voix susurrante ne s'élève à nouveau.
- La haine est un lent poison, jeune archère. Oh non je ne vous condamne pas, loin de là. Je ne connais que trop bien ce doux poison qui s'insinue en vous, dévore votre cœur et fait chavirer votre esprit.
Oh oui, il ne le connaissait que trop bien. Même si sa haine à lui avait été surtout dirigée contre lui-même, infanticide abjecte qu'il était. Haine qu'il avait ensuite tout fait pour rejeter sur les vampires, dignes ennemis alors qu'il était plus facile de détester en toute tranquillité d'esprit.
- Je ne suis pas soigneur, mes dons étant plutôt offensives que ceux, pourtant si nobles, de la guérison. Mais... Mais je sais au moins une chose. La haine ne vous apportera rien de bon, rien de beau. Ne laissez pas ce fou sentiment noir vous dévorer belle archère.
Se disant, il se permit un geste, qui lui parut sur le moment si naturel, si... si sincère... Il vint caresser la joue pâle de la jeune elfe, et laissa sa main se lover dans les cheveux si doux, si flammes.
- Non ne laissez pas ce poison pourrir votre cœur. Il existe un remède à la haine, je crois. Il en existe un contre-poison, m'a-t-on dit.
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| Sujet: Re: La leçon de choses[Eliow] Dim 17 Nov 2013 - 14:13 | |
| Parler de haine, de vengeance, de ces choses qui vous coulent dans les veines jusqu'à devenir un être aussi loin de vous ne vous reconnaissez plus avec un elfe bannit des siens, car la folie l'avait gagnée un instant de sa vie jusqu'à commettre l'irréparable. Il y avait là une belle ironie de la vie, mais en même temps, Lyroë accordait bien plus de crédits aux mots de l'elfe. Lui savait, connaissait l'effet de la haine mieux que quiconque. Oh bien sûr la jeune elfe ne savait plus les raisons exactes de son acte fou. Seuls les attenants, mais cela suffisait pour lui offrir sa confiance sur ce sujet sensible aussi bien pour elle que lui. Le point commun outre la perte, c'est la conclusion que l'on peut faire de soit après la perte d'un être cher. Mais Lyroë souffrait encore de trop, la mort récente de son lié oppressait toute vision et questionnement logique. Seule la solution radicale de la mort de celui qui la faisait souffrir était solution à ses yeux. Rien d'autres. Lyroë était déterminée et surtout bornée quand à ce sujet.
« -La haine est le poison qui me fait vivre pour le moment. La seule haine envers un être si cruel, si abject, qu'il a ôté la vie à la créature la plus pure présente sur le continent. Ma haine est tournée que vers lui. Il a arraché un bout de ma vie, de mon âme. Rien que pour cela, chaque battement de mon cœur ne vit que pour cela. Même si cela doit m'en coûter par la suite. »
Lyroë sentit un certain malaise mélangé à un étrange sentiment rassuré, quand l'elfe lui prit la main. Mais quand il déposa ses lèvres dans la paume de celle-ci, la jeune femme sentit une vague étrange de chaleur. Elle prit cela comme une réponse négative à son action, mais resta figer, droite en ne bougeant pas. Pourquoi ?? A l'ordinaire, l'archère était bien plus réactive et directive. Et ne supportait surtout pas qu'on la touche. Changer de sujet, voilà ce qu'il fallait faire, détourner les esprits. Remettre son cœur à sa place.
Lyroë continua dans son ton buté. Même si quand il lui lâcha la main, Lyroë sentit une étrange sensation de froid. Qu'importe, elle chassa cette idée de sa tête.
« - Ma haine n'est que pour la destruction gratuite et sans jugement. Wintel a profané la vie, les alayens suivent son chemin. Et pourtant. Nous vivons sur un territoire suffisamment grand pour apprendre et vivre tous ensemble. »
Et même si les paroles du vieil elfe était sages et remplies de bon sens, la jeune femme n'avait pas envie de l'écouter. Elle souffrait trop pour rester raisonnable. Seule la haine coulait dans ses veines. Cette haine et son désir ardant de ne plus voir les autres dragonniers suivre le chemin qu'elle avait suivi aveuglement. Mais en cet instant, ce qui fit chavirer son cœur et picoter son ventre était la main posé sur sa joue. Elle n'avait jamais été si près d'un homme, en pareil situation. Que dire, faire, elle sentait ses pieds s'enraciner dans le sol, alors qu'elle avait envie de courir au loin.
Lyroë balbutia :
« -Alors si vous avez un remède à ce poison dites le moi, donner le moi. Sachant que je ne pourrais jamais vivre dans un monde où ce vampire vivra. La pensée de mon lié coule dans mes veines, je le lui dois. »
La jeune femme plongea son regard dans ceux de l'homme elfique, incapable de bouger, hypnotisé par la force qui se dégageait de lui, ainsi que la douceur de sa main glissée dans ses cheveux. |
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| Sujet: Re: La leçon de choses[Eliow] Mar 19 Nov 2013 - 13:50 | |
| Que répondre à tout cela ? Il la comprenait. Oui il la comprenait. Et il ne pouvait nier partager en partie son avis. En partie seulement... Depuis une certaine rencontre il avait tendance à revoir les choses autrement, sous un autre jour, sous une lumière différente, plus tamisée, moins vive, moins tranchée, où ombres et lumières semblaient pouvoir peut-être danser ensembles au final... Mais oui il la comprenait. Il la comprenait si bien, qu'il savait au fond de lui, que les paroles seraient futiles et inutiles. Non les mots ne suffiraient pas, pas avec des sentiments si farouches qui saignaient encore si sauvagement, suppuraient de leurs plaies béantes. Non, il faudrait bien autre chose... Bien plus fort, bien plus concret.
- On m'a dit il fut un temps que ce remède avait un nom. Un doux nom, de ce nom teinté de rêves. On m'a soufflé ce mot à l'oreille, on a tenté même de l'insuffler dans mon cœur.
Se disant, il se rapprocha doucement, à pas comptés, à gestes doux, vers la jeune elfe, jusqu'à presque la frôler. Jusqu'à pouvoir aller susurrer ce doux nom dans le creux de son oreille...
- On m'a dit que ce remède s'appelait amour. Amour... Répétez avec moi, si ce n'est avec votre voix, au moins avec votre cœur... Amour.
Il s'écarta légèrement, sans pour autant reculer, son regard bleu sombre dardant son attention enflammée dans les prunelles d'eau poison qui lui faisaient face alors.
- Il parait que ce mot, si simple, si court, est puissant. J'avoue... Je pense n'avoir pas encore véritablement compris ce mot, sans doute. Pas pleinement, pas dans toute sa puissance. Sans doute mon cœur est-il trop sombre, trop égoïste, ou trop je ne sais quoi. Je ne suis donc pas le plus à même de vous l'apprendre, j'en suis désolé. Mais...
Mais peut-être pourrait-il le lui faire toucher du doigt ? Juste du doigt, du bout du cœur, apporté une petite lumière, minuscule peut-être, mais peut-être suffisante pour éclairer un chemin vers un autre ailleurs, un ailleurs meilleur, et un ailleurs où amour serait ? Oui, peut-être...
- Mais je peux vous le faire deviner peut-être. Peut-être parviendrai-je à vous en dessiner de vagues contours ? Vous en donner un avant-goût ? Peut-être pourrions-nous apprendre ce remède ensemble ?
Et alors que sa voix ronronnait sur ces derniers mots, il lui tendit une main, tandis que l'autre agrippait doucement la taille de la jeune elfe, l'attirant délicatement contre lui... avant de l'entrainer dans une étrange danse silencieuse. Un pas, puis un autre, un tournoiement dans une envolée de feuilles, sous le clair de lune qui semblait décider à leur tenir la chandelle pour quelques instants magiques. Mais il manquait quelque chose à cette danse, il manquait musique et harmonie... Alors il se mit à chanter, de sa voix grave et profonde, enlaçant toujours précautionneusement la belle archère, et la faisant tournoyer tout en tentant de maintenir les accents chantants de cette vieille chanson elfique qui avait bercé son enfance. Il n'avait rien d'un elfe chanteur, mais il se débrouillait honorablement, lui avait-on toujours dit.
Et il tourna, tourna, tourna ainsi, l'entrainant dans sa valse, jusqu'à ce que, essoufflé, il se voit contraint de se taire, et de s'arrêter. Son souffle erratique venant alors chatouiller la peau douce et satinée de la joue de Lyroe, tandis que son regard nuit dévorait la beauté qui faisait soudain chavirer ses sens... |
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| Sujet: Re: La leçon de choses[Eliow] Mer 20 Nov 2013 - 19:52 | |
| L'amour, sentiment noble, recherché, adulé, célébré. Et pourtant ô combien infidèle. Il s'offre à vous, comme un amant fidèle, avant de partir et vous laisser dans le froid et le désarroi le plus total. Un vide inexplicable et les regrets comme simple consolation. Lyroë avait aimé. Sa mère, partie trop tôt, laissant dans son cœur une place irremplaçable et l'envie de ne plus jamais avoir à revivre cela. Jusqu'à Cymbor. Amour, âme sœur, ils ne faisaient plus qu'un. Il avait percé sa carapace et trouver une place de choix dans son cœur. Jusqu'à ce que le Dracos le rappelle à lui. Une fois de plus, un être cher perdu. Alors aimer. Même un instant, même une seconde, cela était impossible pour la jeune archère. Alors comment pourrait-il lui montrer ? Lui faire sentir vivre son cœur ? Un tel remède, la jeune femme était bien septique. Mais après tout, ne fallait-il pas le voir pour le croire.
"- Si ce remède existe, je veux bien m'en abreuver, un temps. Juste un temps. Car cette haine me tient en vie et guide mes pas au travers ce brouillard sombre et épais."
Sa présence face à elle, le sentir si près de son espace intime, avait quelque chose d'à la fois dérangeant et en même temps, elle se refusait à bouger d'un pouce. Et sa voix douce dans son oreille, à peine murmurer. Lyroë se sentit frisonner. Son échine s’électrisa.
"- Souffler moi encore à votre tour ce mot, juste le temps d'oublier un instant la rudesse des éléments de la vie. Amour dites-vous. L'amour, ennemi de la haine. Mais je ne sais aimer. L'amour va et vient dans ma vie sans s'attarder sur moi. La haine quand à elle m'aime. Est-ce le même amour?"
Car il y avait de quoi se poser des questions sur cet amour. Il était louvoyant et traître. Plus difficile à attraper qu'un guépard lancé en pleine course.
"-Je dois être comme vous, trop égoïste pour en saisir sa force, car il n'est pour moi que mot, murmure, étrangeté. Mais pas un remède, contre ce poison qui coule en moi. Être à même de vous l'apprendre? Moi? Je ne le pense pas, vous devez être bien plus à même de connaître les sentiments de la vie. L'amour c'est la perte, l'abandon de soit puis de l'autre, un jour, indéniablement. Alors aimer, un remède...je n'y crois pas."
Mais y croirait-elle dans cette danse dans laquelle l'elfe l'emportait ? Une danse, un tournoiement au départ fort troublant et désagréable. Qu'est-ce qui lui prenait à cet elfe. Danser sans musique dans la foret. La chlorophylle lui montait au nez ? Mais sa voix, sa main dans la sienne, le silence et le regard des arbres comme seuls témoins. Un chant mélodieux, pour faire vibrer son cœur et son esprit. Est-ce que cela fonctionnait ? Lyroë ne le savait pas mais quand le chanteur se tut pour laisser le vent reprendre sa danse dans les feuilles, son être tout entier vibrait comme la nature environnante.
Stoppés au milieu de la petite clairière, la jeune femme plongea son regard dans celui de l'elfe, troublée, charmée, le rouge aux joues. Dans un souffle, l'elfe murmure, sans quitter les bras de son danseur:
"- Dessiner moi les contours d'une vie sans haine." |
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| Sujet: Re: La leçon de choses[Eliow] Dim 24 Nov 2013 - 18:30 | |
| Oui, il voulait bien lui souffler ce mot-là encore et encore. S'il ne le comprenait pas toujours, pas pleinement, s'il n'en avait vu que les contours, que les présages, il aimait bien le prononcer et l'entendre. Il ne saurait le lui apprendre, ayant tout à apprendre lui-même. Mais... peut-être pourraient-ils apprendre à deux ? Ou tenter d'apprendre. Du moins pourraient-il le souffler à deux, et voir si un jour compréhension leur serait donné, ou si un écho leur reviendrait. Oui, qu'ils soufflent donc le feu de ce mot, qu'ils tentent ensemble d'en raviver les flammes incandescentes, qu'ils tentent de ranimer les braises mourantes dans le feu de leur haine... Et ils verraient bien qui consumerait qui.
- Entre haine et amour, ne dit-on pas qu'il n'y a qu'un pas. J'aime à les croire sœurs éternelles, intimement liés dans l'étau de nos cœurs, presque enlacés à l'orée d'une frêle frontière. Douce frontière que nous pourrions alors tenter de franchir ensemble. Il parait qu'il ne suffit que d'un pas pour qu'amour devienne haine. Voyons donc si nos pas peuvent aussi l'inverse...
Et la danse prit fin. Mais pas leur étreinte.
"- Dessiner moi les contours d'une vie sans haine."
Oh oui, en cet instant il avait envie de lui dessiner tous les contours qu'elle voulait. Les contours de l'amour, de la haine à l'amour, les contours du monde... tout comme il commençait à dessiner d'une main douce les contours de la belle archère qu'il tenait encore dans ses bras.
- Oui, dessinons ensemble, belle fleur tout juste éclose, susurra-t-il dans un souffle qui vint se fracasser contre les lèvres de la jeune elfe.
Alors qu'il dévorait du regard la jeune elfe, il n'avait pas pris conscience de l'avoir doucement mais sûrement resserrée contre lui, et d'avoir rapproché son visage. Leurs lèvres n'étaient plus qu'à quelques millimètres à peine, et leurs souffles, encore un peu erratiques, semblaient n'avoir pas fini leur valse, aimant apparemment se mélanger encore dans cette étrange danse. Eliowir se sentait se perdre dans les lagons empoisonnés qui le dardaient de toute leur candeur et qui menaçaient de le noyer dans une folie sans nom. Une folie irrésistible. une folie attirante. Une folie qu'elle venait d'ailleurs de lui réclamer elle-même.
"Dessinez-moi". Oui, dessinons donc, décida-t-il finalement, cédant à la folie, si douce, si belle, et fondant doucement sur les lèvres si tentantes.
D'abord un tendre baiser à peine effleuré. Ses propres lèvres un peu rêches, un peu gercés, contre celles si douces et si savoureuses de la jeune elfe. Puis un autre, un peu plus appuyé, quémandant une autorisation, quémandant une valse plus effrénée... une valse qui finalement vint plus rapidement qu'il ne l'eut pensé, quand il sentit les lèvres de la douce répondre, le happer, fébrilement, hésitant, hésitation sauvage, hésitation si désirable alors.
Il la laissa mener la valse d'abord à son rythme, avant de finalement accélérer encore un peu le tempo, cette fois mêlant langage plus suave et plus profond, le ballet devenant plus ardent, tandis que ses mains vinrent se joindre à la chorégraphie, dessinant les courbes du corps si suavement offert contre lui, au même rythme que sa langue dessinait les douceurs de sa compagne.
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| Sujet: Re: La leçon de choses[Eliow] Lun 25 Nov 2013 - 22:39 | |
| Lyroë ne voyait pas vraiment comment la haine envers Lorenz, cette forte envie de sentir son dernier regard de vampire s'évaporer dans ses mains, être celle qui pourrait enfin rendre à son lié une mort paisible, pouvait un jour se transformer en un amour quel qu’il soit. En haine plus profonde, mais en amour jamais. Comment aimer, ne serait-ce respecter, accepter un être aussi froid, vil, manipulateur et perfide ? Comment tenter de chercher à avoir une once de penser positive pour celui qui tua le premier dragon blanc revenu sur Armanda. Le symbole de la pureté, de l'innocence, la paix et la sagesse incarnée frappé en plein ciel par la cruauté et l'accès de folie d'un vampire juste bon à mettre à feu et à sang un continent pour combler son ennui personnel. Non, le jeune elfe ne voyait pas. Et elle ne tenterait à un demi tour avec ce vampire assassin de dragons et de biens d'autres créatures. Mais les choses devenaient autre en ce qui concernait l'elfe...
Un nouveau sentiment commença à dessiner les contours de son cœur et de son corps. La danse et le souffle chantant de l'elfe bannit finit, une autre musique tout aussi douce fit battre son cœur bien trop de fois glacé par l'attitude d'autrui. Mais là, serrée contre lui, pouvant presque sentir les battements du cœur de l'homme -à moins que se ne soit le sien qui tambourine aussi fort- Lyroë ne put que se crisper un peu lorsque sa main effleura le dos, ses côtés... une crispation à la fois ressentie comme dangereuse et délicieuse, dangereusement délicieuse... Trop rationnelle, l'esprit de l'elfe lui insufflait de fuir les griffes du lion, que la gazelle qu'elle était allait se faire croquer toute crue, en un rien de temps, sans un souffle pour sa survie. Mais autant l'amour et la haine sont deux jumelles entrelacées, autant le corps frère moqueur de l'esprit était têtu et borné et se complaisait dans cette nouvelle danse de caresses.
Quoique son esprit appelait à la tentation, en voulant dessiner les contours de cette chose qu'elle s'était toujours refusée. Amour, affection, contact. Plongés dans son regard aussi envoûtant que le doux son de sa voix, la jeune archère respira de façon totalement irrégulière mélangeant son souffle à celui de l'homme, avant de le laisser s'emparer en douceur de ses lèvres. Un contact doux, effrayant, captivant, enivrant. Des lèvres rugueuses et chaudes, douces et fermes. La jeune femme y répondit fébrilement, mais plus le temps passait même en lenteur, comme ne pas les déranger, plus Lyroë donnait un peu plus que de sa timidité pour la laisser peu à peu de côté. Prenant une assurance maladroite, mais qui se laissait se délecter de ce nouveaux pas de danse que lui apprenait le vieil elfe. Et même si ses pas étaient maladroits à aucun moment, il ne lui fit sentir, bien au contraire, incitant à prendre son envol par elle-même. Mais peut être était-il encore trop tôt pour être celle qui mènerait. Et malgré la présence de ses mains sur son corps qui s'éveillait, Lyroë n'entreprit pas encore la même chose, goûtant au plaisir de ses lèvres sur les siennes, des mains contre son corps qui s'échauffait peu à peu, pour sentir son ventre s'embrasser peu à peu. Se collant un peu plus, Lyroë acceptait ainsi la continuité de la danse et l'apprentissage de nouveaux pas, tout en douceur. |
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| Sujet: Re: La leçon de choses[Eliow] Dim 8 Déc 2013 - 15:47 | |
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