______Que de combats depuis le débarquement sur le continent. Certes la gloire et les incroyables combats revenaient à d’autres soldats plus méritants et plus compétents mais lui-même avait eu sa part d’affrontements. Sa dague avaient envoyée au Néant bien des êtres vivants, et d’autres créatures. Ils leur appartenait à présent de servir le seul et véritable Esprit, ou errer à jamais partout et nulle part à la fois. Ceci dit, malgré les sacrifice et au final les victoires, ça ne fut pas sans peine. Son armure avait arrêtée les attaques magiques et autres armes enchantées de ses adversaires, mais les blessures physiques lui avait laissés bleues et coupures à différents endroit. Rien de grave qui pourrait entrainer une mort mais il en fallu de peu pour que ça arrive.
______Lors d’un affrontement, après quelques jours sur le continent. Sa division, qui devait prendre un chemin différent afin de prévenir toute attaque et venir dans le dos de l’ennemi en cas d’agression, était tombé sur un groupe d’humains qui semblait utiliser la même manœuvre. Situation assez cocasse mais qui ne changeait rien aux plans. Le combat s’engagea alors rapidement. Il y avait rapidement des pertes chez les armandéens. Il se souvint d’avoir pensé qu’ils étaient idiots parce qu’ils comptaient trop sur leur magies pour se sortir de leurs affrontements. Alors quand l’évidence les frappa, les pertes se faisaient sentir chez les serviteurs du Néant. L’avantage resta tout de même de leur côté et l’escarmouche tourna court, en faveur des envahisseurs. Mais pendant que tous les survivants Alayiens rassemblaient leurs esprits et recouvrait un peu, un humain, probablement un lâche, se releva de ce qui semblait être une mort simulée et frappa de ses dernières forces droit sur Eddo. Il du en manquer car la lame de son épée se coinça entre le bras et l’aisselle du jeune homme qui s’avança rapidement et brisa la nuque de son dernier adversaire. L’armandéen tomba avec son épée. Un peu de sang coulait sous le bras d’Eddo. Rien de grave mais ça aurait pu l’être.

- Eddo tu veux te joindre à nous ?

______La voix l’avait ramené de ce souvenir. Elle provenait d’un soldat face à lui. Comme tous les autres il avait retiré son armure pour se détendre un peu. « Comme si nous n’étions pas en guerre » cracha-t-il dans son esprit sans en rien montrer. Son frère d’arme lui demandait s’il souhaitait se joindre à une partie de dés qui apparemment était une tradition dans l’armée alayienne. Les règles en étaient simples : celui qui faisait le plus petit score sur les deux dés devait s’entailler le bras d’une courte marque verticale et en rajouter une horizontale au bout de quatre. Malgré qu’ils n’aient pas envie de se mélanger à eux, il n’appréciait pas spécialement de voir couler le sang de ses frères, son propre sang, à moins que ce ne fut pour Sa cause.

- Je te remercie mais je préfères rester sur mes gardes, essaya-t-il de répondre en se montrant le plus amical possible.
- Personne ne viendra nous attaquer ici, lui répondit le soldat en souriant, trop sûr de lui.
- Nous somme sur leur territoire. Je ne vois pas pourquoi ils ne viendraient pas le défendre.
- Parce que nous sommes là ? Parce que nous sommes victorieux ? Plus fort ? Plus nombreux ? Parce que nous servons le Néant et puis la meilleure de toute les raisons : parce que le Général Lyra est avec nous.

______Le nom éveilla évidemment la curiosité d’Eddo. Le général Lyra était la plus grande guerrière de leur armée. La seule fois où il l’avait vu avait été pendant le rassemblement des troupes avant le départ pour le continent. Mais tout le monde ne faisait que des éloges sur son compte et nombres d’histoires incroyables circulaient. Les soldats se les racontaient pour preuve de la légitimité de leur cause.
- Malgré toute l’admiration que j’ai pour notre général, commença Eddo en s’efforçant de ne pas paraître offensant, je ne suis pas sûr qu’elle puisse protéger toute notre armée à elle seule. Ils sont puissants sur leur territoire et invisibles, ils peuvent frapper partout et n’importe quand.

- Mais ils ne le font pas.

______Effectivement il devait lui reconnaître ce fait. Depuis qu’il se préparait à l’attaque des Bois, ils n’avaient rencontrer qu’une résistance faible depuis les affrontements massifs. Les elfes rassemblaient leurs troupes c’étaient évident. Ils en appelaient d’autres en renforts bien évidemment, mais ils ne venait pas, n’attaquaient pas. « Des couards, des pleutres. Qu’ils meurent et rejoignent le Néant ! » cria son esprit. La prochaine bataille à venir seraient terrible et décisive.
______Alors que son frère d’arme renonça à inviter Eddo à leur partie et que ce dernier se leva pour étirer ses muscles et faire quelques exercices, la porte du baraquement dans lequel ils étaient tous s’ouvrit.

Deux nuit, deux nuits la séparait de l'assaut sur cette soi-disant forteresse magique, enraciné en forêt elfique, cette même forêt qui encore à cette heure, brulait de toute part, gracieuseté de ses sous-fifres. La rencontre avec son frère avait été plaisante, mais longue et lourde de reproche. Aldakin lui reprochait encore son agressivité marqué sur la personne des soldats du Néant, de jolie paroles pour dire qu'elle en tuait trop. Trop d'incompétent, trop de larve, de vermine ayant fuit leur vie en pensant pouvoir vivre tranquillement au sein de l'armé, logé et nourrie, dans l'espoir de ne pas avoir à se battre. Des fous, et cette armée n'en avait pas besoin. Elle triait, tout simplement, c'est ainsi qu'elle voyait la chose. Elle éliminait les poids morts qui alourdissait le bras armé du Néant, laissant place aux valeureux et au vrai fidèle. Mais ces reproches n'Avaient été qu'une partie infime de la discutions. Elle avait parlé avec ses frères de la stratégie d'attaque, de l'avancé de l'invasion, des problèmes techniques... Ce genre de chose auxquelles Lyra n'avait jamais aimé discuter. Elle était une femme d'action, pas une bête administratives. Elle laissait la gestion au commandant et à son frère Aldakin, elle, elle était d'avantage tourné vers les combats, vers la gestion des troupes et leur déploiement, au milieu de la cacophonie et des flammes ardentes.

La général marchait dans le campement d'un pas calme. Un sourire en coin égayait son visage à la vue de tout ces hommes qui se dressait sur leur pied pour la saluer au passage. Ceux que le faisait pas était ceux qui ne la voyait pas. Elle semblait être un phare dans la nuit pour ces hommes, une lumière salvatrice qui guidait leur chemin. Elle ne se considérait pas comme la voix qui portait le jugement du Néant, car il n'en avait nul besoin. Elle était une femme le servant, tout simplement. Elle devait faire son rôle et mourir si nécessaire. Tel était la vie d'un soldat, et elle n'espérait pas d'avantage. Son Maitre lui avait donné une seconde vie, il l'avait réincarné dans ce corps si frêle devenue la puissance même d'un serviteur du Néant. Cependant, malgré sa puissance, elle ne pouvait gagner cette guerre seule, elle le savait. Il fallait des forgerons, des cuisiniers, pas juste des soldats dans une armée. C'était d'ailleurs la raison de sa marche tardive dans le campement. Il cherchait un homme, ou une femme, peu lui importait, mais elle cherchait un soldat loyal, pas un fou, et surtout pas un nouveau convertie. C'est en l'Alayia qu'elle fondait ses exigences, Armanda viendrait bien un jour, purifié de magie, mais pour l'heure, elle avait encore de la difficulté à accepter la présence des autres nationalité dans leur rangs.

Un éclat de voix attira son attention. Elle avait entendu son nom. On parlait d'elle alors... Sans plus de cérémonie, la serviteur du Néant se dirigea vers la tente modeste qui devait abrité une dizaine de soldats à vue d'œil. Elle écarta la toile qui servait de porte et entra dans la pièce. L'éclairage était faible, mais suffisante pour illuminé ses traits et faire briller ses deux épées en verres noir accroché à sa ceinture. Ses poignards de lancés, accroché dans son dos, était masqué par les très longue tresses qui pendaient dans son dos. Vêtu de la tunique et du pantalon militaire alayien standard, elle ne pouvait se démarqué que par son armure légère, ayant la caractéristique assez particulière de protéger autant de chair qu'elle en dévoilait. Lyra n'était pas atteignable en combat, elle n'avait donc jamais considéré utile de porter une armure qui entraverait ses mouvements. Peu grande, elle rejoignait potentiellement l'homme le plus petits des lieux, sans plus. Malgré sa taille qui pourrait en faire douter plus qu'un sur ses capacités, elle avait prouvé sa valeur plus d'une fois en combat. Ses yeux d'un noir complet détaillait chaque hommes présents... Que des hommes... Elle se demandait bien ce qu'ils avaient sur elle, à savoir si elle devait en tabasser un pour inculquer le respect aux autres... Ils s'étaient levé lorsqu'ils la reconnurent, leur visage figé dans une moue d'incompréhension la plus totale.

-Au repos, soldats...

Sa voix était froide, sèche. Ce n'était qu'une simple formalité, rien de plus. Elle n'avait aucune raison de les respecter, ils n'avaient rien fait d'assez marquant pour qu'elle se souvienne de leur visage, alors pour elle, ils étaient des sac de viande, rien de plus. Elle jeta un regard sur les bras des soldats, maculé du précieux liquide rougeâtre. Ses traits se durcirent aussitôt, les poings serrés.

-Au lieu de vous amusez en vous tailladant les bras comme des cons, vous devriez plutôt aider le campement à se préparer, nous levons le camps à l'Aube... Vous aurez largement le temps de saigner, à moins que vous vouliez que je m'en occupe...

Elle laissa un court silence passer après sa menace, leur signifiant clairement qu'un comportement du genre était à proscrire. Habituellement, elle aurait défoncé le crâne de l'un d'eux pour donner l'exemple, mais cette nuit, elle devait se contenir. Elle aurait matière à se défouler sous peu... Elle franchit la distance qui restait entre elle et la table et empoigna la bouteille qui y trônait. Elle remua son contenu sous son nez, humant le liquide. Du vin... Pourquoi pas... Elle refit un tour en regardant les soldats, le visage toujours aussi dur.

-J'ai besoin d'un volontaire, j'ai une tache à lui faire faire...

Elle savait que l'un d'eux se désignerait, ils n'avaient pas le choix. Ils leur étaient impossible de refuser un ordre direct sous peine sévère à leur égard. Restait à voir qui se porterait volontaire pour une tâche mystère. Ayant ouïe sa réputation de blesser gravement ses hommes lors de ses entrainements, elle savait qu'elle avait semé le doutes dans leur esprit... Elle jouait un peu avec eux, histoire de ne pas leur casser la gueule littéralement.

______Dés son entrée sa respiration s’était arrêtée. Le temps sembla s’arrêter mais il reprit rapidement ses esprits et fit comme les autres, se leva et se tint droit. Lyra sembla les analyser tous du regard pendant quelques instants. Son regarda s’attarda sur les bras des soldats réunis autour de la table.

- Au lieu de vous amuser en vous tailladant les bras comme des cons, vous devriez plutôt aider le campement à se préparer, nous levons le camp à l’aube…Vous aurez largement le temps de saigner, à moins que vous vouliez que je m’en occupe…

______Eddo sourit malgré lui à cette menace qui plana quelques secondes dans le baraquement. Il avait bien fait de ne pas les rejoindre dans leur jeu stupide. Cela aurait risqué toute chance de servir au côté du général dans les batailles à venir. Pour eux c’était en tout cas bien un rêve qu’il ne pourrais jamais réaliser, même s’ils n’en avaient jamais vraiment eu envie. Pensant probablement que la tension qu’elle avait instauré touchait à son paroxysme, Lyra s’avança à la table et y prit la bouteille de vin qui y était posée, en bu le contenu puis refit une inspection des hommes présent dans le bâtiment.

- J’ai besoin d’un volontaire, j’ai une tâche à lui faire faire…

______Le jeune homme n’eut pas à se le répéter plus de trente fois dans sa tête, il comprenais qu’il avait là sa chance, celle qui essayait désespérément d’obtenir depuis ce qui lui semblait des siècles ! Inspirant un grand coup il s’avança mais au même moment le fit un de ses frères d’armes. Instinctivement, du moins il aimait à penser que c’était son instinct, il sortit sa dague et la colla du côté tranchant sur la gorge du type qui essayait de lui retirer sa chance. Il ne dit aucun mot, se contenta de le regarda d’un air incrédule, comme un idiot. Sûrement pensait il qu’il ne s’attendait pas à voir un alayien menacer un autre alayien de la sorte, encore moins devant un haut gradé comme le général Lyra. Cet homme vivait dans une illusion. Triste.

- Je serais honoré de vous servir, madame, dit Eddo en rangeant sa lame et s’inclinant devant la dame du Néant.

______La scène sembla l’avoir amusé, du moins plu, comme son visage devint légèrement moins dur pendant une fraction de seconde. Une fraction de seconde qui suffit à Eddo Welf qui suivit Lyra hors du baraquement, sachant qu’il venait de faire une grand pas dans sa quête.