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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).



 
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FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe]

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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeDim 21 Juil 2013 - 18:07

Gloria. Ville qu'on disait si splendide, symbole de puissance et de magnificence, siège du pouvoir des Hommes.

Ville qu'il trouvait personnellement plutôt désagréable, sale et puante. Comme beaucoup de villes humaines en somme, mais il avait espéré que Gloria puisse y faire exception. Malheureusement il avait vite déchanté , dès la première fois qu'il avait mis les pieds dans cette ville, des décennies auparavant. Et la guerre qui avait rongé le pays des Hommes n'avait en rien arrangé les choses, bien au contraire. Certes, les quartiers au cœur de la ville étaient bien plus riches et somptueux, mais Eliowir n'avait jamais pu y accéder. Elfe qu'il était, il n'y était visiblement pas le bienvenue. Surtout un elfe errant tel que lui.

Non pas qu'il ait l'air d'un mendiant ni d'un pouilleux, lui qui tentait de toujours rester propre sur lui et bien mis. Enfin autant que faire se pouvait avec le peu de moyens qu'il avait au cours de son errance. Il y avait des périodes avec et des périodes sans, dirait-il. Et actuellement il sortait d'une période sans, constata-t-il alors que son regard clair se portait sur la tunique qu'il portait ce jour-là. Une tunique qui avait vu des jours meilleurs. Certes propre, mais parsemée de déchirures, notamment à l'endroit où il avait reçu une petite blessure superficielle, sur le flanc droit, en cours de cicatrisation encore. Il était temps qu'il en change....

Plus facile à dire qu'à faire toutefois. Il n'avait avec lui aucun vêtement de rechange, voyageant léger, sans aucun baluchon. Il avait déjà essayé, au début de son errance. Mais soit il se le faisait voler, soit lors d'une attaque son baluchon se trouvait réduit en poussières, avec toutes les maigres possessions qu'il peinait à garder et à engranger. Et n'ayant aucun abri, aucune habitation propre, vivant en errance totale dans les campagnes sauvages d'Armanda, même si pas d'amour et d'eau fraiche, comme le raillaient certains humains, il n'avait aucune autre possession que ce qu'il portait purement et simplement sur lui. Cette tunique-ci était donc la seule qu'il possédât à l'heure actuelle.

Heureusement il avait réussi à gagner quelques piécettes humaines en mettant ses compétences au service de certains humains prêts à payer pour se voir protéger. Il n'aimait pas tellement ce concept, considérant qu'une vie devait être protégée sans devoir payer, mais il avait rapidement appris (enfin pas si rapidement que cela, il lui avait fallu près de 20 années d'erreurs et autres incidents pour réellement apprendre) que chez les Hommes, tout se payait. Ou presque. Quoiqu'il en soit, avec ce peu d'argent, il allait sans doute pouvoir enfin s'en racheter une neuve, belle et décente.

C'est sur ces considérations très prosaïques, ignorant son ventre grondant de faim, que ses pas le dirigèrent vers le quartier marchand de la grande ville. Il n'y mettait les pieds que rarement, et s'y trouva un peu perdu, même s'il n'en laissa rien paraître. Il dut faire sans doute trois fois le tour sans trouver un marchand d'étoffes. Enfin un marchand d'étoffes à prix raisonnable, cela s'entend. Les prix proposés lui était hors d'atteinte pour l'heure. Soit ces marchands méprisables étaient des voleurs (ce qu'il pensait fortement depuis longtemps déjà), soit il n'avait pas encore réussi à avoir une conception de la valeur des choses en ce royaume (ce qui n'était pas non plus exclu, même si en 128 ans d'errance il avait pas mal appris de choses tout de même...).

Il commençait sérieusement à déprimer, sentant l'humiliation d'une telle tenue indécente selon ses propres concepts et la faim montante le ronger, tandis que fatigue commençait aussi à se mêler de la partie. Il détestait cette ville, il détestait ces marchands, il détestait cette société humaine où tout s'achetait mais où rien ou si peu ne se donnait, où le chacun pour soi régnait en maître, il détestait ce monde égoïste, et enfin il se détestait lui-même. Il tenta toutefois de se reprendre et de ne pas se laisser submerger par cette nouvelle vague de sombres sentiments, et décida de recompter ce qu'il avait sur lui. Peut-être que la tunique pourrait attendre et qu'il allait choisir d'acheter à manger, plutôt que de devoir ressortir de la ville pour aller chercher de quoi manger dans les vastes campagnes... manger qui serait bien maigre au final... Oui, mieux valait dépenser son peu d'argent pour remplir son estomac affamé et reprendre des forces, décida-t-il alors qu'il finissait de recompter sa fortune.

Et qu'il percuta quelqu'un de plein fouet. Tout à sa tache de compter, tête baissée, il avait fait l'erreur de continuer de marcher, instinct de survie acquis qui lui dictait de rester le plus souvent possible en mouvement, et n'avait plus prêté attention à son environnement immédiat. La fatigue devait vraiment le tenailler plus qu'il ne le pensait pour qu'il commette une telle erreur. Et c'est avec rage, qu'il vit les quelques piécettes qu'il possédait lui échapper des mains. Comme au ralenti, il les vit voler dans les airs un court instant, avant que la terre ne les rappelle à elle, comme tout objet physique, et qu'elles ne tombent sur elle en un bruit métallique.

- Vous ne pouviez pas faire attention ! rugit-il alors

Sans même accorder un regard à l'inopportun qu'il venait de potentiellement renverser, il se rua sur les piécettes avant qu'on ne les lui volât, tentant, en vain, de toutes les retrouver. Voilà qui allait encore réduire sa bien maigre fortune, maugréa-t-il entre ses dents, ses mains tremblant presque quand il les ramassa. S'il n'était pas si fier, sans doute en aurait-il presque pleuré.
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeSam 10 Aoû 2013 - 19:56

Cela faisait deux jours que Lyroë était rentrée au cœur de l'empire humain. Dans sa capitale, au sein de son palais royal, afin de retrouver Mery et Shaynar. Elle ne leur avait pas dit dans un premier temps, l'objet de son court voyage dans l'est du pays humain. Rien de sa future rencontre avec le dragonnier vampirique Achroma, même si l'elfe se doutait bien que le Baptisrel comme le dragon avaient bien compris de quoi il en retournait. Son désir, sa volonté d'unir en un groupe neutre dragons et dragonniers, renonçant à toutes formes de barbarisme entre eux. Une paix relative entre une fonction allant au delà des races. Il y aurait du chemin. Pour elle déjà. S'il fallait convaincre d'autres, il fallait que la jeune elfe le soit aussi. Et le chemin serait long, elle le savait bien.

Et cela même si cette entrevue s'était déroulée de façon plus passionnante et de bien meilleures conditions qu'elle avait pu l'envisager. Heureux hasard ou prise de conscience des dragonnier. Sa première rencontre était aussi des plus particulières. Un vampire qui avait vécu bien avant le départ des anciens dragons, ce n'est pas le genre de vampire qu'on rencontre à tous les coins de rues. L'avantage c'est que malgré la montagne qu'était sa quête, ce voyage l'avait conforté dans ses choix et surtout l'avait mené à Estelen, dragonne venue d'ailleurs. Trois nouveaux dragons, adultes, sur Armanda. Alliés de poids dans sa quête ?? Lyroë l'espérait en tout cas. Leurs passés, leurs connaissances, seraient la preuve que lutter les uns contre les autres ne serait qu'un nouveau suicide pour Armanda et ses habitants.

L'esprit dans le vague, la dragonnière arpentait les rues marchandes à la recherches d'herbes médicinales et de quelques provisions particulières que le palais ne pouvait lui fournir, en vue de leur prochain retour en pays elfique. Shaynar s'étant excusé, ils n'avaient plus de raison de rester chez les Hommes. Surtout après l'accueil assez glacial de l'empereur. La jeune femme n'avait aucune envie de se retrouver plus longtemps dans le même endroit qu'un homme aussi arrogant, ne prétend pas attention à l'honneur fait par l'ancestrale créature. Il y avait des limites à la bêtise humaine.

Le pas franc et la démarche rapide, l'elfe savait où se rendre, dans ce dédale de rues. Elle avais ses fournisseurs et appréciait la qualité de leurs ouvrages. Moins de leur façon de s'adresser à elle. Mais il fallait croire que trouver un elfe au beau milieu des rues marchandes et crasseuses de Gloria n'était pas chose courante.

Quoique ? C'est à ce moment, que la rousse se fit rentrer dedans par un des nombreux clients des rues. Le choc ne fut pas des plus violents mais surpris la jeune femme, tout comme par la suite, le spectacle de l'homme se jetant sur ce qui devait être son maigre butin, sa fortune. Un miséreux qui voyait rouler devant ses yeux le peu de quoi vivre. Une pièce butta contre les bottes de l'archère. Lyroë se baissa et la ramassa. Aux paroles de l'homme, l'elfe trouva qu'il n'était pas gêné. Certes, elle n'avait pas fait attention, mais lui non plus. Mais bon, l'état de pauvreté et de misère dans lequel il se trouvait prit Lyroë en pitié. Elle ne moufla point. Bien au contraire. Même si ses yeux bleus perçant prenaient sur eux, le ton se voulut plus apaiser.

« - Vous m'en voyez désolé, je... »

L'elfe se stoppa quand l'homme se releva. Homme certes, mais pas humain. Un elfe. Surprise, Lyroë mit un temps avant d'assimiler cette information et tendre sa main pour lui redonner la pièce.
Qu'est-ce qu'un elfe aussi miteusement habillé pouvait faire dans Gloria avec quelques pièces comme seule survie ?

« - Vous venez du beau peuple ?? Il est rare de rencontrer un être sylvain en ces lieux atypiques ? »
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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeMar 13 Aoû 2013 - 14:44

Il lui manquait une pièce, pesta-t-il intérieurement tout en se relevant. Comme s'il avait besoin de perdre le peu qu'il avait déjà ! Il commençait à maugréer dans sa barbe inexistante, se récriant sur le mauvais sort qui semblait le suivre à la trace... Jusqu'à ce qu'une voix l'oblige à détourner son attention de ses sombres pensées. Il releva aussitôt la tête, pour tomber face à deux yeux d'un bleu vif outrancier qui semblaient vouloir le transpercer. Une elfe. De tous les passants envahissant Gloria, il fallait qu'il tombe sur le plus improbable des êtres en ce lieu, une elfe...

Eliowir avisa rapidement la main qui lui tendait la piécette manquante et s'empressa de se ressaisir de son bien. Allez savoir, quand l'elfe saurait à qui elle avait affaire, sa clémence pourrait bien se réduire à néant. Mieux valait de suite reprendre son dû avant que l'autre ne change d'avis. Un court silence plana alors entre eux, chacun dévisageant l'autre, l'étudiant, mille questions se bousculant alors. Ces yeux... Cette allure... Il connaissait cette efle-là. Il l'avait déjà vue... Il y a longtemps. Du temps d'avant... Bref, il y a longtemps. Archère selon ses souvenirs. Vagues. Confus. Peu précis encore, sa mémoire s'activant furieusement pour les ramener sur le devant de la scène, pour les rendre plus nets à son esprit. Oui... Une archère excellente. Jeune elfe en tout cas. Il la connaissait, même si très peu. Son nom semblait lui échapper, fugace pensée qui peinait encore à s'imprimer clairement. Un nom court, chantant... Lyroquelquechose... Ca allait lui revenir...

Ou sans doute allait-elle lui donner, comme la politesse elfique l'exigeait.

« - Vous venez du beau peuple ?? Il est rare de rencontrer un être sylvain en ces lieux atypiques ? »


Ou pas. Alors que la honte et l'appréhension l'avaient jusque-là comme paralysé, il sentit soudain une vague de vive colère le submerger. Etait-ce tout ce qu'elle lui offrirait en guise de salutations ? Pas de salut ? Pas de présentation ? Où était donc passé les bonnes moeurs de son peuple ? Certes, leur position respective en dehors du royaume était peut-être plus délicate à établir, lui plus âgé pourrait paraître plus haut dans leur hierarchie, mais son statut social à elle avait plus de chance de la faire passer au dessus de lui. Sans compter... Son bannissement le déclassait d'office tout au bas de l'échelle, quelque soit son âge ou sa naissance. Mais ca, fort heureusement, ce n'était pas encore inscrit en toutes lettres sur son front. Il fallait connaître son nom ou le reconnaître lui-même pour être avisé de ce fait déplorable... Ce qu'elle semblait ne pas être. Peut-être ne le connaissait-elle pas ? Ou peut-être ne l'avait-elle pas encore reconnu... S'ils s'étaient connu par le passé, nul doute en tout cas qu'ils étaient peu liés, des liens distants, de commanditaires à commandités...

Mais qu'importe au final tout cela. Il était plus que probable, au vu de leur mise respective, qu'elle soit de milieu plus aisée que lui et donc de hiérarchie plus élevée... Et au vu de son silence à lui, elle aurait dû le comprendre. Et le saluer. Pour lui permettre à lui de parler ouvertement. Il la fixa un petit temps, droit dans les yeux, comme un elfe de plus basse condition se devait de faire s'il voulait réclamer droit de parole. Qu'elle l'ignore de la sorte, ne pas lui offrir de salut ni son nom, pouvait être considéré comme une insulte. Ce qu'il prit d'ailleurs pour telle. Il était toutefois incapable de garder le silence plus longuement et d'attendre patiemment. Il avait été élevé en noble, en conseiller, il avait été habitué toute sa vie d'elfe, pendant six cent cinquante années au moins, à ne pas avoir à attendre pour parler. A être celui qui donne l'autorisation de parler, qui salue et qui montre ainsi sa supériorité. Il était bien incapable, et en prit à ce moment-là pleinement conscience, de se considérer autrement... de se considérer comme un inférieur hiérarchique.

C'est ainsi qu'il finit par rejeter sa fausse humilité et qu'il finit par céder à son impulsivité légendaire :

- Et il est aussi rare de voir un être sylvain manquer autant de correction. Que des hommes se montrent discourtois est peut-être de l'ordre des choses. Mais des elfes !

Il la toisa alors de toute sa hauteur, lui offrant son regard le plus dédaigneux, avant de reprendre, d'une voix faussement soyeuse :

- Mais puisque décence ne semble pas être votre apanage, jeune elfe, permettez-moi de faire appel à Dame insolence.

Car oui ce qu'il s'apprêtait à faire était pure insolence, qui aurait été considérée comme grandement répréhensible au sein du royaume.

Et sur ce, il lui offrit le salut cérémonial, de ce salut qu'on offrait au famille supérieure à la vôtre. La famille Serillëiel avait toujours été de celle à le recevoir et non à l'offrir. Mais cela c'était avant... avant... Maintenant ce nom n'était plus rien dans le royaume elfique, sinon synonyme de honte et d'exil. Maintenant tout porteur de ce nom se verrait condamné à offrir ce salut à toute autre famille elfique, même la plus humble. Sur cette pensée amère, il croisa les deux mains sur la poitrine et s'inclina profondément, tout en offrant enfin son nom, maudit soit-il, à cette jeune pousse mal élevée :

- Eliowir Serillëiel. Pour ne pas vous servir.

Il n'était peut-être plus rien, aux yeux des elfes, mais il n'était pas non plus un servant.

Toutefois, il préféra ne pas pousser l'affront jusqu'à se relever sans autorisation et resta ainsi incliné jusqu'à ce qu'elle lui réponde. Et lui permette de soulager son dos courbaturé de fatigue. Tenir cette position n'était vraiment plus de son âge, songea-t-il, une pointe d'appréhension lui enserrant le coeur en attendant le verdict.







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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeVen 16 Aoû 2013 - 18:35

Lyroë s'était attendue à un bonne nombre de réactions de la part de son semblable, mais pas à celle là ! Non pas qu'elle n'ait pas l'habitude au vue de son caractère parfois exécrable. Selon les dires de certains. Mais là, malgré le fait que l'elfe lui ait rentré dedans sans aucune excuse, elle avait pris ça avec un certain recul, essayant de ne pas lui brailler dessus en lui disant que si le Dracos lui avait donné les yeux ce n'était pas pour rien. Peut être aurait-elle dû, au vue de la réponse de l'elfe. Il lui reprochait son manque de politesse, mais il n'était guère mieux loti qu'elle. Qu'il se regarde le nombril avant de jeter la pierre aux autres.

D'ailleurs, il se jeta sur la pièce comme si la jeune elfe allait fuir avec. Si tel avait été le cas, Lyroë l'aurait fait bien avant. Puis avait-elle l'air d'une voleuse de pièces humaines ? Semblait-elle en avoir besoin ?? Bien moins que lui, ça s'était une évidence !

La question qui vint ensuite, c'est qu'est-ce qu'un elfe, aussi mal vêtu, perdu au cœur de la ville elfique faisait là ? La majorité des elfes présents dans la capitale étaient des émissaires, des soldats, des commerçants, à la limite quelques guérisseurs, une dragonnière. Puis un mendiant elfique, ça ne courrait pas les rues. Autant au pays elfique que chez les humains.

Son père, lui, avait cependant parlé d'un elfe ayant quitté le pays sans savoir ce qu'il était devenu. Mais la jeune elfe n'y croyait que peu. Une histoire à une adolescente pour la faire rester auprès des siens. La jeune femme ne voyait pas d'autres explications. Mais il n'avait pas été le seul à le dire. Non, ce ne pouvait être lui. Le hasard serait bien trop grand.

Puis qu'importe, il était d'une gêne et d'une impolitesse qui frisait le ridicule.

« - En même temps je ne vous demande pas de me servir. Ni même de jouer sur le manque de politesse, car vous n'avez aucune leçon a me donné sur ce sujet. Mais je ne vais pas en tenir rigueur et me présenter à mon tour. Lyroë Tuwiel.  Mais à votre différence, si je puis vous rendre service... »


En effet, le nom était celui que son père lui avait dit. Cet elfe maudit, renié par les siens. La folie le guettait encore, Lyroë pouvait le voir dans ses yeux et dans ses gestes nerveux et trop secs pour paraître naturel.
Mais était-ce une raison. Puis chasser le naturel, il revient au galop. Lyroë s'agaça de le voir la traiter ainsi d'insolente quand elle ne l'était pas. Il allait voir ce que ça allait être une dragonnière insolente. Non mais.

« -Quand à la comparaison avec les Hommes, peut être avez-vous passé trop de temps avec eux et vous comportez comme eux, avec violence et discourtoisie. Au lieu de remercier celle qui vous a rendu votre pièce. »

En une couche en plus. Vieil elfe, renié, pas renié, fou ou pas, elle n'avait jamais été du genre à s’embarrasser des convenances. Ce qui lui avait valu de nombreux problèmes, surtout lors de son apprentissage à l'armée.

« - Mais à avoir passé longtemps loin des nôtres peut être avez-vous oublier les mœurs de courtoisie. »
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeSam 17 Aoû 2013 - 13:48

Trop de temps avec les Hommes ? Est-ce que cent vingt-huit ans étaient trop de temps ? Oui, assurément. Cent vingt-huit longues années. Très longues. Elles lui paraissaient à lui des siècles. Cela représentait après tout un septième de sa vie. En avait-il oublié les mœurs elfiques ? Non, il n'oubliait pas. Il ne pouvait pas oublié. Elles étaient ancrées en lui. Là, profondément, dans son cœur et dans son esprit. Les mœurs humaines l'avait-il imprégné toutefois ? Possible. Fort possible même.

Et soudain Eliowir eut l'impression d'être devenu un entre-deux. Trop décalé pour les elfes, trop vieux et enraciné dans de trop vieilles coutumes, ou trop imprégné de mœurs humaines ternissant celles elfiques... et en même temps trop elfe pour vivre parmi les Hommes. Ni l'un ni l'autre, ni les mœurs des uns ni les mœurs des autres. Où était donc sa place alors ? Nulle part, sans doute, en vint-il à conclure, une pointe de douleur poignardant soudain son vieux cœur.

Lyroë Tuwiel, oui, voilà, tout lui revenait. Elfe archère effectivement. Magnifique elfe, il devait en convenir. Il aurait été plus jeune sans doute se serait-il facilement laissé éprendre par le charme éthéré de sa jeune consoeur. Dragonnière aussi, maintenant il s'en souvenait. Il avait cru comprendre toutefois que son dragon, un dragon blanc, était décédé. Voilà donc cette légendaire dragonnière, qui avait perdu l'un des rares atouts des elfes dans cette guerre acharnée ?

« - Mais à avoir passé longtemps loin des nôtres peut être avez-vous oublier les mœurs de courtoisie. »

Il crut un instant qu'elle allait le laisser ainsi, courbé devant elle, quand enfin elle lui permit d'un simple signe de se relever. C'est donc avec un soulagement non feint qu'il se redressa, permettant à ses muscles endoloris de reprendre une position moins inconfortable.

Il avait envie de lui répondre avec mordant, ses yeux fusillant son vis-à-vis et menaçant de la foudroyer sur place pour cette insolence. Jusqu'à ce qu'il se souvienne que l'insolence première venait de beaucoup de lui, que c'était lui qui avait, comme souvent ouvert les hostilités. Jusqu'à ce qu'il se souvienne qu'en tant que banni, il lui devait respect, elle était supérieure hiérarchiquement à lui. Comme tout elfe d'ailleurs. A son grand désarroi, et à sa grande honte.

Il prit donc une forte et longue inspiration pour tenter d'apaiser le sourd agacement qui le rongeait. Il n'était pas patient, ne l'avait jamais été et ne le serait jamais. Mais il devait avouer que rencontrer un de ces paires lui donnait envie de s'y essayer un peu. Cela faisait si longtemps... Et surtout si longtemps qu'un elfe daignait lui parler. Il avait envie... de parler un peu avec elle, d'avoir des nouvelles du pays, des nouvelles récentes et surtout venant d'un elfe, non tronquées, non erronées, d'entendre parler sa langue, ce bel elfique, qui lui manquait tant... cette langue à travers laquelle on entendait les arbres chanter et le vent mugir...

Oui, pour cela, juste pour cela, il tenterait de se montrer patient. Un peu. Enfin... si du moins elle n'anéantissait pas tout d'une seule parole.

- Peut-être en effet ne suis-je pas des plus courtois. Mais je ne l'ai jamais été, soyons franc. Par contre jamais je n'oublierai les règles élémentaires de politesse entre elfes, qui ont su conserver la paix en notre beau pays.

Une autre inspiration. Non, ne pas relancer les hostilités. Surtout que visiblement, au vu de ces dires, elle avait compris qui il était. Et donc pourquoi il était ici. Ainsi. Presque miséreux, bien loin de l'elfe éclatant de richesse qu'il avait pu être là bas. Seuls reliquats de sa riche et célèbre famille : sa lance, si magnifiquement ouvragée, et son foulard rouge en soie finement tissé, qu'il portait actuellement autour du cou et voletant derrière lui dans son sillage.

- Et vous avez raison. Je me dois de vous remercier de m'avoir rendu mon maigre bien.

Que cela lui écorchait la bouche.

- Sans doute devrais-je aussi m'excuser de vous avoir bousculée ?

Il ne parvint à retenir la pointe d'insolence qui reprenait le dessus, tandis qu'il relevait le menton dans un ancien geste typique de son arrogance d'antan. Notez bien également que nulles excuses véritables ne fut prononcées. Une question.. et non l'excuse qu'il aurait dû lui présenter. Il en avait vivement conscience, mais c'était plus fort que lui. Après tout, il l'avait déjà remerciée. C'était beaucoup non ?

Il ne releva pas la proposition, subreptice et fugace, que l'elfe lui avait présentée, à savoir celle de lui rendre service. Il brulait d'envie de lui dire oui, qu'elle pouvait lui rendre service... qu'elle pouvait lui parler de leur pays, des siens, des leurs, de là-bas.... Il en brulait d'envie. Mais il n'osait pas. Ce serait encore plus s'abaisser à... il ne savait quoi. Mais il était déjà terriblement honteux, de sa position, de sa déchéance, de sa pauvreté, de son exil tout simplement... et il avait beau se draper dans une cape d'insolence et d'arrogance, la honte n'en était pas moins vive... Alors s'abaisser à lui demander cela ? Non, c'était au dessus de ce qu'il était capable de faire.
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeMar 20 Aoû 2013 - 20:35

Il fallait l'avouer Lyroë commençait à être décontenancée. Déjà parce qu'elle parlait politesse et mœurs elfiques au beau milieu de Gloria, avec un elfe débraillé. Ce qui déjà en soit était assez étrange pour être noté.Et pas n'importe quel être sylvain. Un elfe qui avait été bannit de son peuple pour justement avoir renoncé à respecter les règles si chers au beau peuple. De façon extrême si ses souvenirs étaient bons. Dans le genre tragédie. Et quand on voyait en face de soit le dit elfe, on pouvait comprendre. Il semblait pas très stable dans sa tête. De passer d'une colère à un maître moralisateur en finissant par des ironiques excuses. En tout cas, Lyroë comprenait qu'elle s'était faites rentrer dedans par le genre d'elfe que l'on cherche à éviter dans la foret mais qui quand vous voit et bien, le Dracos arrive à vous le mettre dans les pattes. Poisse.
Mais aussi parce qu'elle réussit à ne pas lui rentrer dans le lard en l'envoyant bouler avec la grâce dont elle était capable dans ces cas là. Non, elle n'en n'avait pas envie. Pas avec lui ou pas là.

L'archère n'avait pas envie de rebondir sur ses piques concernant la politesse. Déjà car elle était bien la dernière à pouvoir parler en la matière, et n'avait aucune leçon à donner, mais aussi parce que ce n'était pas cela qui l’intéressait à l'heure actuelle. La question est mais qu'est-ce qu'on fait quand on croise un elfe bannit de son peuple ? En exil depuis si longtemps. La guerre changeait-elle les choses ? Ou son crime était marqué à vie sur l'écorce du grand arbre de la vie elfique. Pouvait-on lui en vouloir de s'adresser à lui ? Lyroë était d'une autre époque.

« - La paix de notre pays ne serait pourtant pas sauver par nos mœurs et nos règles élémentaires de politesse. Ni même sur le fait de savoir qui a commencé quoi ? »

Sinon, c'était une histoire sans fin, un serpent qui se mord la queue. Sauf peut être face à Mery, pour lui faire plaisir celui-ci lâcherait l'affaire sûrement avant. A moins que se soit par dépit d'être en face d'une statue rousse bien bornée.

« - Car je pense que parfois, elles sont plus sujets de discorde que de réel bien fondement. »


La preuve, à l'aube d'une guerre, ces règles devenaient trop lourdes à porter. Il était temps de ne plus vivre dans l'immuable mais dans l'action.

« -Puis je n'ai jamais été très courtoise non plus, et un peu trop franche pour l'être. Mais, qu'importe... là n'est pas la question. »

Un peu hésitante, la jeune femme, bien trop curieuse et trop directe pour se retenir, finit par lâcher.

« - La réelle interrogation est de savoir ce qu'un elfe loin des siens a de si pressant à faire au beau milieu des Hommes ? »


Lyroë se tut un instant, avant de se mordre la lèvre. Peut être était-elle aller trop loin ?

« -Enfin si je puis me permettre ? »
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeDim 25 Aoû 2013 - 17:26

« - La paix de notre pays ne serait pourtant pas sauver par nos mœurs et nos règles élémentaires de politesse. Ni même sur le fait de savoir qui a commencé quoi ? »

Cette question, plus affirmative qu'autre chose au final, le laissa un moment pantois et sceptique. Alors voilà donc la conception des jeunes elfes ? Laisser tomber toutes leurs coutumes, leurs moeurs pétries de bienséance entre membres de la communauté, ces moeurs qui avait évité à leur peuple bien des conflits internes, sous prétexte que la paix du reste du royaume n'en serait pas assurée ? Certes, c'était une conception des choses... Mais il ne pouvait s'empêcher de trouver celle-ci... dangereuse. Discordante. Oui, pour lui, elfe si âgé, parmi les plus âgés, cela sonnait dangereux. Pire même. Cela le déstabilisait, lui laissant l'impression âpre que le monde qu'il avait connu, son monde, s'écroulait autour de lui, que son temps était révolu, définitivement, et que la page du temps se tournait sur lui. Était-ce une vision des choses communes à tous les elfes ou seulement à celle-ci ? Qu'importe au fond, pensa-t-il, si une d'entre eux pensait ainsi, elle ne devait sûrement pas être la seule.

Oui. Une page se tournait. Et le monde tournait. Lui en avait soudain le vertige.

« - Car je pense que parfois, elles sont plus sujets de discorde que de réel bien fondement. »

Le vertige sembla s'intensifier manquant de réellement lui faire tourner de l'œil. Vertige du à la réalisation que les elfes changeaient plus vite qu'il ne l'aurait cru, ou plutôt plus vite qu'il n'en avait eu l'habitude. La guerre aux portes de leur royaume les ayant contraint à des changements plus abruptes sans doute. Ca, et la faim aussi qui le tenaillait toujours et le rendait sans doute plus... faible. Plus sensible. Ce vertige en tout cas étouffa toutes ses récriminations à leur source et le laissa soudain bien silencieux, bien conciliant.

Il se contenta de lui offrir un regard le plus hautain possible, même si la soudaine lueur fébrile qui le vrillait devait en amoindrir la réelle portée.

« - La réelle interrogation est de savoir ce qu'un elfe loin des siens a de si pressant à faire au beau milieu des Hommes ? »

Cette soudaine question, à laquelle il ne s'était certainement pas attendu, le laissa davantage abasourdi encore. Était-elle donc ignarde ? Ou était-elle, elle aussi, devenue ermite tant d'années durant pour ne pas avoir compris qui il était ? Ou se moquait-elle de lui purement et simplement ?

A cette idée, un déferlement rageur sembla de nouveau vouloir l'emporter dans son dévastateur raz-de-marée, jusqu'à ce qu'il croise le regard bleu pur de la belle rousse. Non, elle ne semblait pas se moquer de lui. De la curiosité pure. L'envie de comprendre aussi peut-être. Et s'il y mêlait son envie à lui, sa curiosité à lui, d'en savoir un peu plus sur ce qu'étaient devenus les siens... ? Pourraient-ils... Ils paraissaient avoir tous deux un caractère vif, franc, et emporté, fier voire arrogant aussi. Ils n'étaient de prime abord pas fait pour réellement s'entendre... Mais, pour assouvir leur curiosité respective, pourraient-ils... conclure une trêve ? Un accord ?

Et puis, bon, il pouvait bien faire un petit effort et montrer que sa fière arrogance pouvait faire montre d'un brin de civilité envers les siens. L'elfette était si belle et si charmante...

Il se voyait mal toutefois répondre à sa question et discourir ainsi en pleine rue. Debout. A la vue de tous. Ses muscles fatigués protestaient déjà du traitement. Non, vraiment, il était trop fatigué pour rester ainsi dehors et debout.

Il rouvrit sa main contenant les piécettes ramassées et les compta rapidement. Cela lui mangerait toutes ses économies ou presque et le contraindrait à rester avec sa faim encore un temps... Mais cela en valait la peine. Oui, cela en valait la peine. Ce n'était pas tous les jours qu'il rencontrait un des siens dans ces contrées. Et encore moins l'un des siens, qui, sachant qui il était, daignait lui parler. Même si sans doute ce qu'il s'apprêtait à proposer pouvait paraitre oser et... Qu'importe. Autant essayer.

- Oui, vous pouvez vous permettre, répondit-il enfin d'une voix étrangement calme, où la teinte d'arrogance s'amenuisait un minimum. En échange je me permettrais de vous proposer de répondre à cette question, et à d'autres, contre d'autres réponses...

Il marqua un petit temps d'hésitation, sondant la jeune elfe, avant de reprendre d'une voix un peu rauque d'appréhension :

- Dans un endroit plus confortable, et plus calme, où nous serons un peu moins le centre d'attention. Je connais une petite échoppe plus que correcte où leur hydromel est l'un des meilleurs de Gloria à un prix abordable. Et où les elfes sont acceptés sont trop d'histoire.

Se disant, il désigna du menton un échoppe non loin d'eux, dont la pancarte accrochée au dessus de la porte par deux petites chainettes se faisait quelque peu malmenée par le vent. L'échoppe du Poney Fringant. Il devait avouer en fait très bien connaître le tenancier, l'ayant connu quand celui-ci n'était qu'un gamin et à qui il avait raconté nombre d'histoires d'elfes étant petit, pendant que son père acceptait son piécettes d'or et ses contes. Pas réellement une amitié, mais une sorte de camaraderie. Autant qu'on puisse parler de camaraderie concernant un Serillëiel.

Il lui offrit alors d'un geste gracieux de la main, de le suivre, en direction de l'échoppe, espérant qu'elle accepterait son invitation, même si osée.

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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeMar 27 Aoû 2013 - 15:02

Le regard de son interlocuteur voulait tout dire. Ses propos devaient faire échos d'une façon ou d'une autre dans son esprit. En même temps, il le faisait dans aussi dans celui de l'archère. Elle s'était rendu compte de cela, il y a peu. Peut être avec le bouleversement des événements tragiques d'il y a peu. Ou bien son statut de dragonnière, la présence de Cymbor auprès d'elle avait bouleversé sa façon de voir les choses. Et sa mort aussi. Alors un être exilé, dont les années l'avait privé des siens, dont la folie l'avait gagné, dont le principe même des elfes avait chamboulé sa vie... il avait bien le droit de lui lancer ce regard un peu étrange et dérangeant.

Ou bien était-ce un air désappointé face à l'audace de sa question sur sa vie. Il fallait dire, elle était osée et tombait un peu comme un cheveu sur une soupe de pois. Mais Lyroë avait cette curiosité face à l'histoire de cet homme, sorte de légende pour la jeune elfe. Comment pouvait-on en arriver là. Pas de subir la folie de l'esprit, mais comment s'en sortir après avoir rompu avec les siens. Après tout à faible comparaison, la jeune elfe avait voulu aussi se mettre en marge de cette société, honteuse d'avoir fait tuer son lié.Ce n'était en rien comparable. Même si la mort avait rodé sur leur deux têtes.

Mais il acceptait, sans en prendre ombrage. En avait-il besoin ? Ou est-ce qu'il se sentait forcer face à la jeune elfe ? En tout cas quelque soit sa réponse véritable, Lyroë aquiésa en échange à sa requête après tout, elle était légitime et normale, même si la jeune femme détestait avoir à répondre à qui que se soit. Et en particulier s'il allait lui demander de parler d'elle. Une farce quand on sait que c'est ce qu'elle venait de lui demander pour lui, mais l'adage faites ce que je dis pas ce que je fais doit bien venir de quelque part. Un elfe sûrement.

« - Alors si notre présence est bien vu au commun des mortels, je vous suis. » ironisa-t-telle. Les humains toujours cette peur ou cette folie de se voir supérieur à l'autre. Celui qui n'était pas comme eux. Fariboles que tout cela. Les elfes n'allaient pas leur sauter à la gorge pour les vider de leur sang. Même si certains le méritaient.

Elle lui emboîta le pas en direction de l'échoppe. Ce n'était guère le genre de l'elfe de traîner les tavernes (Mauvais souvenir à chaque fois, aller comprendre pourquoi.) mais là, la curiosité l'emportait. Oui, c'est un mauvais défaut et alors. Puis elle n'avait rien d'autres à faire, non ?

L'échoppe était petite, coincée entre deux autres bâtiments de bois. La maisonnée, elle, était en pierre, larges et solide. La pancarte ballottée par le vent commençait à montrer des signes du temps. L'entrée se faisait sur la gauche, après avoir passé une arcade de bois et monté un petit escalier de quelques marches. L'intérieur était brut et la seule chaleur émanait de la cheminée colossale. Au fond à droite, se trouvait le comptoir de bois sur lequel était attablé des clients bavards et criards, buvant et commentant la vie de l'empire. Parsemées dans la pièce des tables de bois, des chaises douteuses, et des clients plus rares. Pour quelques heures encore, beaucoup devaient encore travailler.
Lyroë suivit l'elfe à une table non loin d'une fenêtres. Bien sûr à leur entrée tout le monde se tut. Il fallait dire que le couple elfique avait de quoi imposer un silence de contemplation. Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien faire là ? Lyroë se mit à penser comme eux les dévisageant, tandis que Eliowir revenait verres à la main.

« - En espérant que vous avez raison sur l'Hydromel et sur la tranquillité. » dit-elle en montrant du regard les hommes accoudés au bar.

« - Mais merci, je dois cependant vous dire que ma dernière entrée dans une taverne s'est soldée par sa destruction. »

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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeJeu 29 Aoû 2013 - 23:33

Présence bien vue était peut-être un grand mot dans cette taverne. Mais disons au moins présence tolérée. Il avait connu l'homme qui tenait maintenant l'échoppe depuis que ce dernier était tout petit, à peine en âge de balbutier ses premiers mots. Son père était en adoration totale devant le beau peuple, et quand Eliowir s'était présenté la première fois à Gloria et s'était fait rabroué par un tavernier voisin, l'homme l'avait invité, en échange de beaux récits, dans son propre établissement. Fort modeste, certes, et aux occupants parfois un peu louches. Mais Eliowir n'y avait jamais vu aucune rixe, et avait toujours été accepté. Même si sous certaines conditions.

Du temps du père il s'agissait souvent de devoir raconter des histoires elfiques, ou de chanter dans la belle langue de son pays. Eliowir, sous la faim, s'était prêté au jeu, et étrangement s'était lié à cet homme, qui peu à peu avait vieilli. Laissant son fils prendre alors les rênes à sa place, puis partant rejoindre les esprits, quand son temps était venu. Le fils avait grandi, vieilli à son tour, et Eliowir avait toujours du mal à voir cet homme qu'il avait connu bambin présenter des cheveux grisonnants alors que lui-même n'avait pas pris une ride, ou si peu. Pas de vieillesse du moins. Du temps du fils, son or suffisait, ou sinon quelque information sur ce qui se passait au dehors, sur les champs de bataille, des histoires de guerre aussi... Le gamin avait changé, oui, des histoires de beaux contes pacifiques à la mode elfique, il était passé aux histoires de preux guerriers humains et elfes se battant ensemble contre des vampires. Et maintenant contre le néant...

Il fut étonné que la jeune elfe accepte sa proposition à cette seule condition. Fort heureux cependant, il se tut, et se contenta de la guider, espérant qu'elle ne s'offusquerait pas de la vétusté des lieux. Mais ce serait là tout ce qu'il pourrait lui offrir. Tout ce qu'il connaissait pour tout dire...

Quand enfin ils entrèrent, il lui indiqua une table, qu'il essayait toujours de prendre, car un peu à l'écart (et proche d'une fenêtre, il détestait être ainsi enfermé), dans un coin souvent assez calme. Loin du petit feu qui brulait plus loin et que les hommes semblaient affectionner tant. Il la laissa tout à sa contemplation, déposant sa précieuse lance près de la chaise en face d'elle, et partit chercher leurs consommations, lui assurant qu'il s'empressait de revenir. Il eut toutefois la mauvaise surprise de voir qu'il ne s'agissait pas de l'homme qu'il connaissait au vieux bar en bois. A la place s'y affairait un jeune homme d'à peine vingt ans, cheveux bruns sombres, yeux clairs, qui semblait ostensiblement l'ignorer.

- Que le soleil irradie votre journée, jeune homme, fit-il en guise de salut, préférant s'abstenir, pour cette fois, de toute commentaire désobligeant, par respect pour le maitre de la taverne.

Enfin s'il était toujours de ce monde, ce qu'Eliowir espérait de tout cœur.

- Ister n'est-il point présent aujourd'hui ? Reprit-il, forçant le gamin à le regarder enfin.

La question en effet sembla surprendre l'humain.

- Vous connaissez Maistre Viidni ?

Question stupide s'il en était, mais, après un lourd soupir qui ne montrait pas moins ce qu'il en pensait, Eliowir accepta d'y répondre. Son ton ne pouvant s'empêcher de pencher légèrement vers le sarcasme toutefois.

- Il y a de forte chance que je le connaisse, en effet, si je le nomme par son prénom si impunément. Mais vous pourrez lui demander confirmation quand vous le verrez... s'il est ici bien évidemment.

- Oui, il est ici, répondit le garnement, d'un air pincé. Il est juste allé chercher quelque barrique dans l'arrière salle. Il ne devrait plus tarder.

- En attendant, peut-être pourrais-je prendre consommation ? S'enquit l'elfe, d'un ton de plus en plus guindé.

Soyez poli avec des abrutis...

- Bien entendu, répondit d'un ton faussement mielleux l'autre.

Donnant à l'elfe des envies de meurtres. Mais la bienséance l'obligeant à rester calme, il se contenta de déposer ses petites piécettes sur la table du bar et de commander, d'une voix impérieuse, qui n'entendait aucune réplique.

- Une chope de votre meilleur hydromel. Et je le connais, ne cherchez pas à me truander. Une autre chope de... de ce qu'il est possible d'avoir de consommable, avec ce qu'il restera...

Deux chopes d'hydromel, surtout pour le meilleur qui se faisait, étaient bien trop chers pour ce qu'il avait. Mais qu'importe. Il accepterait de boire même le pire des vins si cela lui permettait d'avoir un peu de son pays.

Le reste de l'échange se fit sans aucune autre parole, chacun toisant l'autre, l'elfe vérifiant rapidement que l'hydromel valait bien l'or donné.

Et c'est ainsi, deux petites chopes à la main, qu'il arriva près de l'archère qui l'accueillit d'une phrase sceptique :

« - En espérant que vous avez raison sur l'Hydromel et sur la tranquillité. »

En guise de réponse, il se contenta de hausser doucement les épaules, tout en déposant l'hydromel devant elle. Se contentant de l'affreux breuvage pour sa part...

« - Mais merci, je dois cependant vous dire que ma dernière entrée dans une taverne s'est soldée par sa destruction. »

- J'espère bien que cette fois-ci ce ne serait pas le cas. Je connais bien le tavernier de celle-ci, et il n'apprécierait guère.

- Qu'est-ce donc que je n'apprécierai pas, vieil elfe ? fit soudain une voix dans son dos, tout en donnant une grande bourrasque dans le dos dudit elfe, qui manqua de s'écrouler sur la table, alors qu'il venait tout juste de prendre place.

- Ister, se contenta de saluer Eliowir, tout ne bougonnant contre les manières rudes des hommes.

L'homme en question par contre avait parfaitement entendu.

- Arrête donc de grogner contre les Hommes, Serillëiel. Au fond, tu nous aimes bien. Tu te serais pas battu avec nous sinon... Mais je vois que tu es en charmante compagnie, ajouta-t-il vivement de sa voix de stentor, tout en saluant chaleureusement la jeune elfe en s'inclinant devant elle. Belle elfe, j'espère que notre modeste taverne vous plaira et que notre hydromel ravira vos papilles.

Eliowir se permit de fusiller du regard l'homme aux cheveux roux flamme se teintant de gris. Incorrigible. Non, il n'était pas mort, et visiblement toujours heureux de vivre, ce bougre...

- Par contre Serillëiel, je suis désolé, mais tu sais que nous exigeons des tenues décentes dans cette taverne. Pas de... pouilleux... sans vouloir t'offusquer.

Au mot pouilleux, le sang d'Eliowir ne fit qu'un tour. Ils se connaissaient bien, certes, mais tout de même, quel sans-gêne ! Il aurait été seul, sans doute serait-il sorti sans demander son reste. Et sans jamais revenir, ou des années plus tard. Mais... Mais là il voulait parler à l'elfe. Seul à seule. Il voulait... Il voulait entendre son pays, à défaut de le voir. Et pour cela...

Pour cela, ici était le meilleur endroit qu'il connaissait. Pour cela, il devait éviter tout esclandre, l'elfe lui ayant clairement dit ne pas aimé en voir. Pour cela, il devrait donc écraser sa fierté. Pour cela, il se tut, son regard parlant toutefois bien mieux que lui. L'homme d'ailleurs eut la décence de rougir et se sentit obligé d'ajouter :

- Je ne voulais pas te vexer, elfe. Mais... Tu sais... Mon franc-parler...

- Je sais, cracha-t-il simplement.

Puis soudain, d'un geste vif, il passa sa tunique par dessus sa tête, la retirant purement et simplement, ce qui le mettait torse nu.

- Et là, aurais-je l'air d'un.. pouilleux ? Serais-je assez... décent pour votre établissement, Maistre Viidni ?

Il ne cacha toutefois nullement tout le venin de sa voix. L'autre serra quelque peu les dents, les deux se toisant un instant, avant que finalement le tavernier ne cède.

- Ca ira, vieil elfe. J'ai vu pire question décence, tu as raison. Mais tu me devras une autre de tes histoires. Je veux savoir où tu as erré encore ces dix dernières années. Dix années, par l'Empereur, dix années que je ne t'avais pas vu ! Le temps passe trop vite, pour nous simples hommes, ne l'oublie pas Serillëiel.

Cette fois, il se retourna vers l'elfe qui accompagnait son interlocuteur et lui offrit son plus beau sourire. Un sourire charmeur, qui avait ravi bien des cœurs il y a peu encore.

- Je suis désolé, Ma Dame. Je vais vous laisser discourir avec votre ami en paix, et n'hésitez surtout pas à nous faire mander si vous souhaitiez quoique ce soit.

Et sur ce, il laissa les deux elfes seuls. Face à face.

Eliowir n'osant relever le regard sur la jeune archère, trop honteux de la scène passée. Il se contenta de fusiller sa chope du regard, tout en la tournant doucement entre ses mains, attendant de trouver quelque chose à dire pour rompre la soudaine atmosphère pesante qui s'était installée. Ou attendant qu'elle ne la rompe elle-même...
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeSam 31 Aoû 2013 - 14:23

Certes, il était clair que le tavernier n'apprécierait pas la destruction de son commerce. Mais il fallait se rendre à l'évidence qu'il serait fort peu probable que deux jeunes dragons vifs rentrent dans l'échoppe, accompagné d'un lié vampirique moralisateur et d'une dragonnière arrogante. Et que la lutte entre les deux créatures ancestrales, même aussi jeunes, réduisent à néant ce lieux de convivialité si cher aux Hommes. Quoique.

Lyroë venait de porter à ses lèvres le verre d'hydromel, très parfumé et aux arômes des plus fins, quand le maître des lieux vint à leur table adjugeant ce que les humains appellent un tape amical dans le dos trop malingre du vieil elfe. La dragonnière reposa un instant son verre sur la table, se redressant de telles manières grivoises et mal venues pour tout elfe qui se respecte. Ses yeux d'un bleu glacial le faisait bien comprendre. Et si Serillëiel ne lui avait pas annoncé précédemment qu'il le connaissait et que les elfes étaient bien accueillis, l'archère ne se serait pas gênée pour lui expliquer le code rudimentaire des bonnes manières à l'usage du beau peuple, voir même de toute personne digne d'entrer dans un tel établissement. Pardi, ils n'étaient pas des chevaux qu'on flatte d'un travail bien accomplis.

Mais la suite fut encore plus... pathétique ? Insultant ? Dégradant ? Humiliant ? Lyroë dut se résoudre à toute la sagesse et le calme possible en elle, pour ne pas planter une flèche ou sa dague dans le corps de la connaissance de son interlocuteur. Belle elfe ! Il n'avait pas aiguisé des flèches ensemble. Il se prenait pour qui cet humain à la langue décidément bien trop pendu. Voilà typiquement le genre de paroles que la jeune femme ne supportait pas, et venant d'un humain encore moins. Leur arrogance et leurs paroles remplis de sales mots. Non, mais il ne fallait pas s'étonner que le beau peuple ne soit pas en accord avec eux.
L'elfe inspira longuement et reprit son verre, il ne fallait pas faire une esclandre ni maintenant ni en compagnie d'un elfe banni pour meurtre. Évitons... pas mal de désagrément.

Surtout quand le tavernier le traita de pouilleux. La rousse se redressa en posant son verre avec un peu trop de vigueur. Et lança un regard noir au tavernier, non mais il dépassait les bornes des limites. Pouilleux et lui, il s'était regardé. Elle bouillonnait de rage de voir tant de manque de savoir vivre. Lyroë reporta son verre à ses lèvres, un geste qui lui permettait de se taire et de ne pas intervenir. Elle prit sur elle. Deviendrait-elle sage ?? Elle en parlerait à Mery. Qu'il arrête de dire qu'elle agit sans réfléchir. La preuve, là, elle mettait de l'eau dans son vin ou son hydromel.

Hydromel qui ne resta pas longtemps dans sa bouche. L'elfe eut la bonne réponse de... se mettre torse nu. Lyroë recracha ce qu'elle avait dans la bouche. Il fallait oser, et il l'avait fait. Rebuvant une gorgée histoire de faire quelque chose de ses mains et de sa pensée, la jeune femme ne put que constater et l'audace un peu trop libertine de son interlocuteur et la finesse des muscles de son torse.
Fermant les yeux et secouant doucement la tête, il fallait reprendre contenance. Elle fit un sourire poli au tavernier qui s'en allait, contrastant totalement avec son attitude hostile des dernières minutes.

Que dire après ça. Un silence lourd, gênant se glissa entre eux. Que dire après ça et surtout comment regarder l'homme sans paraître indiscrète ou impoli. Que dire, un truc bateau, histoire de lancer un autre piste que celle des yeux.

« - … hum... vous avez raison, nous sommes bien accueillis ici. Heureusement, qu'il ne m'a pas demandé la même chose. »

Lyroë toussa avant de reprendre.

"- Alors ces 10 années loin des humains ou juste de la capitale?"

Et hop un navire.
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeSam 31 Aoû 2013 - 19:44

Quand Lyroe recracha presque l'hydromel qu'elle venait de siroter, Eliowir n'y prêta que peu d'attention, complètement accaparé dans son échange avec l'homme qu'il aurait volontiers étripé à cet instant. Si ce n'était les liens qui les unissaient depuis tant d'années, et surtout le souvenir du beau bambin souriant à ses histoires, certainement l'homme aurait déjà connu la colère de l'elfe et en porterait alors les marques à vie. Il sentait parfaitement la gêne de l'elfe lui faisant face, et devait avouer que la sienne lui faisait bonne concurrence.

« - … hum... vous avez raison, nous sommes bien accueillis ici. Heureusement, qu'il ne m'a pas demandé la même chose. »

Eliowir se contenta de grogner pour toute réponse d'abord. Moui, l'accueil n'avait pas forcément été aussi bon qu'il l'aurait espéré. Au moins n'avaient-ils pas été mis à la porte, elfes qu'ils étaient, même si cela lui avait couté sa décence et sa fierté. Il ne parlerait pas forcément de pudeur, n'étant pas réellement porté sur cela outre mesure pour être honnête, la vie d'errance lui ayant ôté en quelque sorte ses anciennes inhibitions à ce sujet-là. Il n'aimait pas particulièrement s'exposer ainsi, encore moins exposer ses cicatrices qui le balafraient, mais au final celles qui se baladaient sur son torse n'étaient rien en comparaison de celles qu'il devait arborer constamment au grand jour sur son visage... Il avait donc appris à ne plus prêter attention à ce genre de détails. Bon la plaie non cicatrisée et pas forcément dans un bon état qui le titillait au flanc actuellement ne l'aidait pas actuellement à ne pas prêter attention aux détails en question, mais qu'importe. Il s'en chargerait plus tard... Pour l'heure, il avait une elfe avec qui converser.

Et ses pensées revenant à elle, et aux paroles qu'elle venait de prononcer, une image fugace s'imposa dans son esprit : celle de l'archère l'imitant. Image qui lui arracha soudain un fin sourire sur ses fines lèvres. Personnellement, il n'aurait pas forcément refusé le spectacle. Il se garda bien toutefois de lui révéler le fond de ses pensées, de peur de passer pour un perverti de la pire espèce. Son sourire devait déjà avoir trahi quelque peu cette soudaine idée, inutile de rajouter encore à la mauvaise image qu'elle avait déjà assurément de lui.

"- Alors ces 10 années loin des humains ou juste de la capitale?"

Cette phrase suffit à effacer subitement tout sourire. Ses traits se crispèrent de nouveau quelque peu d'ailleurs, au souvenir de la question qu'elle lui avait posée dans la rue, et à laquelle il avait aussi promis de répondre, une fois correctement installés.

- Juste de la capitale. Disons plus précisément de cette taverne. Je n'étais à Gloria ces derniers temps que pour soutenir les humains au combat. J'ai suivi ces dernières années les champs de bataille. Et ne suis allé à Gloria, que lorsqu'ils m'y menaient.

Se disant, il fit tournoyer le liquide dans son verre avant de se décider à le goûter. Une grimace lui échappa quand l'âpreté du liquide rougeâtre agressa ses papilles.

Il se racla finalement la gorge, tournant, encore et encore, les paroles qu'il pourrait lui offrir. C'est finalement d'une voix un peu tendue, où perlait des accents anxieux et où toute arrogance semblait avoir déserté, qu'il reprit la parole, tout en relevant ses orbes sombres sur elle :

- Vous savez qui je suis. Je veux dire... je l'ai lu dans vos yeux. Mon nom a avivé des souvenirs, certainement des ouïes dires, car on se connaissait peu. Pour tout dire, vous devez vous souvenir bien peu de moi, personnellement, même si moi je me souviens un peu de vous, archère émérite. Je suis...

Une boule se forma dans sa gorge, le contraignant un instant au silence. Une onde de douleur, cette sourde douleur qui ne quittait jamais son esprit, le submergea un instant, envahissant ses prunelles nuit. Il dut faire appel à toute sa volonté pour reprendre pied et continuer :

- Je suis Eliowir Serillëiel.

Autant reprendre du début. Ce serait plus facile.

- Dernier héritier de la noble famille Serilëiel, famille de conseillers impériaux et ancien conseiller impérial lui-même. Je suis...

La boule revint, le silence avec lui, mais il parvint à les chasser pour articuler, dans un souffle tout juste audible.

- L'Infanticide, comme on m'a surnommé avant mon départ. Je pense que ce surnom a survécu dans les mémoires. Je suis un banni. Pour avoir... Pour avoir tué mon... mon fils.

Que les mots lui étaient petite mort.

- Vous le savez, j'en suis certain, inutile de le nier.

Il préféra ne pas expliciter ce tragique incident. Qu'importe ce qu'elle savait ou non à ce sujet. Si elle le souhaitait, elle n'aurait qu'à lui poser des questions. Mais qu'elle n'attende pas qu'il s'éternise de lui-même sur le sujet.

- Cent ving-huit ans, reprit-il, son regard se faisant soudain lointain en fixant un point imaginaire derrière l'épaule de Lyroe. Cent vingt-huit ans d'exil, de ban, d'errance... loin de chez moi, loin des miens, à errer parmi les Hommes.

Les souvenirs affluaient, menaçant de le faire basculer dans une douce folie comme souvent déjà.

- Peut-être pensez-vous que j'aurais dû mourir. Moi-même je l'ai déjà pensé. Mais la mort aurait été trop douce, expliqua-t-il, un sourire sans une once de joie étirant ses lèvres pâles. Oui, trop douce. L'errance est un lourd prix à payer au final comparé à la mort. Mais j'ai décidé que mon errance devait servir mon peuple. Je me suis alors servi de mes compétences pour aider les Hommes, petits enfants faibles et bien rustres parfois qu'ils sont. Je les ai aidés comme je le pouvais. Et durant la guerre, quand notre impératrice a conclu l'alliance avec le peuple des Hommes, j'ai mis ma lance et ma magie au service de la guerre commune, et ai combattu, aux côtés des Hommes, représentant aussi dignement que possible les elfes dans cette étrange alliance.

Son regard se fixa de nouveau sur l'elfe.

- Mes cicatrices en sont au moins le témoin, si jamais vous doutiez de mes paroles. Celles de mon visage, et se disant il désigna celle qui lui barrait le visage de gauche à droite, en est le meilleur exemple. Dans le monde des hommes, elle m'a valu le surnom de la Fierté balafrée sur les champs de bataille. Peut-être ce stupide sobriquet est-il parvenu jusqu'aux oreilles des elfes.

Un haussement d'épaules ponctua ses dires. Une mèche de ses chevaux blonds presque blonds glissa de son épaule.

- Voilà donc ce que je fais parmi les Hommes. Je tente de représenter au mieux de ce que je peux notre beau peuple des elfes. De le représenter aussi dignement que je le peux. Avec les maigres ressources que mon errance me le permet. J'essaie en tout cas de me montrer digne, et de servir notre peuple comme il se doit. Même si je suis loin de lui. Banni par lui.

A ces trois derniers mots, des larmes menaça de le trahir. Il préféra donc changer de sujet.

- J'espère avoir satisfait votre curiosité. Mais, puis-je me permettre de vous demander à mon tour ce qu'une elfe fait ici, parmi les Hommes ? Quelles sont les nouvelles de notre beau pays ? Quelles décisions ont été prises ? Quelles lignes directrices a choisi l'Impératrice ?

Quelles doivent être mes lignes directrices, n'osa-t-il demander.

Et soudain, songeant au flot de questions qui lui échappait, il se tut. Confus. Et perturbé de s'être autant dévoilé en si peu au final. Le mal du pays devait vraiment le ronger pour qu'il se laisse aller ainsi.

Mais soudain un grognement le coupa dans ses pensées. Le grognement de son ventre affamé.
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeLun 2 Sep 2013 - 19:41

Lyroë chercha à ne pas se déconcentrer plus qu'elle ne l'était ni par la tenue de l'elfe ni par son sourire un peu trop narquois à son goût. Trop fière pour réagir autrement, elle fut bien heureuse qu'il lui déballe sa vie, quoique.
Entendre la vie du banni par ses ancêtres, comme histoire au coin de feu, n'avait pas le même impact quand il s'agissait du personnage clé même de cette même histoire qui vous la narrait. Les traits de la jeune elfe se tendirent, plus par l'attitude de l'elfe que par le contenu de son récit. Lyroë avait toujours perçut cet elfe bannit comme méritant ce qu'il avait fait. Un fou, sans âme, un perdu qui en effet aurait dû plutôt mourir que d'avoir le droit de vie, même chez les humains.
Mais la dragonnnière changea d'avis, du moins, elle se fit son propre avis et pas celui de ses pairs. Il ne semblait pas sans scrupules, bien au contraire. Ses paroles étaient empruntes d'une certaine forme de sagesse, de réflexion sur soit, et d'une grande force morale pour pouvoir avancer et pas choisir la facilité. Cela montrait ses regrets, du moins l'archère l'espérait. Il avait trouvé sa propre punition, en aidant les autres, en aidant un peuple dans le besoin. Il n'avait pas dédaigné apporter son assistance et son savoir.

Face à une telle histoire, Lyroë ne voulait pas se porter comme juge. Elle ne l'était pas et d'autres s'en étaient chargés pour elle.

« - Ce que je peux penser n'a guère importance. Qui suis-je pour juger ? Je suis archère en effet, et pas conseillère. Et même si je sais qui vous êtes depuis presque le début de notre rencontre, cela ne m'a pas empêché d'accepter votre demande. Mon jugement est donc tout à construire et à faire. »

Qu'aurait-elle fait si jamais son peuple l'avait bannit ? Aurait-elle comme lors de la mort de son lié fuit toute civilisation pour vivre seule loin de tout être vivant ? Sûrement, Lyroë n'aurait jamais comme lui accepté d'aider les humains dans leur guerre. Et l'attitude de l'homme de la taverne lui donnait raison, car voilà comment on le remerciait. Certes elle n'allait pas se plaindre, mais question de fierté.

Lyroë fut un peu piquée au vif et n'appréciait pas le fait qu'elle ne puisse croire son histoire, en mentionnant ses cicatrices, mais ne dit mot. Le temps n'était pas à ce genre de considérations. Il se livrait à elle comme un livre ouvert, elle n'allait sûrement pas rétorquer avec si peu de jugeote.

« - Quand à ma curiosité, je vous remercie. Sachez qu'elle n'est pas malsaine ni dans le but de vous faire revivre ce passé douloureux. Mais je n'aime pas que l'on pense pour moi. Et encore moins ne pas me faire ma propre opinion. »

Simple, clair, concis, il n'y avait pas à revenir dessus. Ni sur ça ni sur son passé sulfureux. Seul comptait le présent.

« - Je suis ici en délégation auprès de l'empereur. » devait-elle dire qu'elle accompagnait Shaynar pour transmettre ses excuses au chef des humains. Peut être, mais plus tard.

Je ne suis pas parmi les humains depuis bien longtemps et je vais repartir bien vite. J'ai de nombreuses choses à faire, de part mon statut de dragonnier. »

Lyroë était bien plus évasive que lui, mais à la différence de l'elfe banni, l'archère n'avait pas encore accepter ce qu'elle était.

« - Pour le moment, notre impératrice a choisit de ne pas entrer en conflit direct avec les vampires. De nombreux conseillers vont et viennent entre notre royaume et l'empire humain. Voilà bien le seul changement que nos bois peuvent voir couler sur leurs feuilles. Ça et le retour des dragons auprès des nôtres. »

Les yeux de l'elfe détournèrent un instant le regard du bannit. Lyroë n'avait aucunement envie de faire mention de Cymbor.

« - Les choses sont immuables au sein de la foret verte. »

L'elfe entendit, le ventre gronder. Elle se sentit coupable de quelque chose dont elle ne sut saisir le sens. Lyroë fit un signe au serveur pour venir. Une fois l'homme présent, elle lui parla avant qu'il puisse ouvrir la bouche et ajouter une ineptie.

« -Servez- nous à manger. Ce que vous avez de meilleur. Je vous remercie. »

Lyroë reporta son attention sur l'elfe, non sans avoir laissé ses yeux traîner sur son torse balafré.

« - A moi de vous inviter. Et de vous remercier de votre sincérité. Je n'ai en échange, guère de chose à vous dire. Notre beau pays n'a guère changé en une centaine d'années. De plus vous parlez à une archère éclaireuse qui a passé le plus clair de son temps dans les bois qu'au centre nerveux de notre peuple. J'en suis désolée. Même si l'arrivée des dragons et la sortie des vampires de leur tanière à quelque peu changer les habitudes de tout le monde. Une nervosité plus palpable, des discussions plus houleuses, des réunions, mais cela ne concerne que les têtes pensantes. Le peuple lui s'inquiète de sa tranquillité. »


Le tavernier revint et déposa devant eux deux assiettes d'une sorte de ragoût. Lyroë lui sourit poliment lui faisant comprendre de partir et vite. Oui, un sourire poli façon Lyroë.

« - Bon appétit. En espérant que se soit meilleur que beau. »
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeMer 4 Sep 2013 - 17:08

Il fut étonné mais surtout soulagé de ne voir aucun jugement animer la jeune elfe. Elle l'écoutait, lui répondait posément, mais ne semblait ni dégoûtée ni accablée par le récit, succinct toutefois, qu'il lui offrait. Il avait toujours redouté la réaction des siens, si jamais il avait été amené à les rencontrer de nouveau. Sans doute était-ce pour cela, qu'il les avait jusqu'alors si soigneusement fuis, évitant tout contact avec eux, s'évitant en fait toute animosité à son égard, et préférant se cacher ou bifurquer de chemin si jamais il apercevait l'un de ses paires au loin. Cette rencontre inopinée, inattendue, inespérée, était-elle un signe du destin ? Un signe qu'il se devait de renouer des relations avec les elfes, sans pour autant oser parler de revenir ? Un secret espoir fit battre son coeur, qu'il préféra toutefois ignorer.

Elle semblait en tout cas ne pas le condamner. Et plus que de laisser errer son esprit vers de smbres contrées emplies de vains désirs, il se força à s'accrocher à cette idée. Elle semblait même accepter sa douleur, accepter que tout criminel et meurtrier qu'il était, il était tout de même accablé lui-même par la douleur et l'ignominie de son geste funeste. Il n'aurait jamais escompté une telle réaction d'empathie, ou du moins de compassion. Et cela lui rendit un peu de baume au coeur.

Et soudain, un mot tilta à son esprit. Dragonnière. Elle était dragonnière ! Etait-ce donc elle la dragonnière qui aurait perdu son lié ? Sûrement... Il n'y avait pas beaucoup de dragonniers elfiques à sa connaissance, et encore moins de femmes dragonnières parmi les elfes... Il était dit dans les contes et légendes qui avaient bercé son enfance que le lien entre dragon et dragonnier était fort, plus même, puissant, et indestructible. Si terriblement fort qu'il pouvait entrainer la mort du dragonnié quand son dragon mourrait, disait-on. Pourtant, elle semblait avoir survécu... Les légendes mentaient-elles ? Après tout, elles étaient tant enjolivées, que cela ne l'étonnerait guère... Ou une autre force avait-elle permis à l'elfe de survivre malgré tout ? Quelle douleur devait être la sienne...

Mille et une questions envenimaient son esprit et il brûlait de les poser. Mais quelque chose le retint. Peut-être sa propre histoire, ses propres paroles, qui avaient offert l'essentiel sans s'apesantir sur les détails, lui permirent de comprendre que peut-être elle aussi voulait taire tout cela. Ne voulait pas en parler. Pas maintenant. Il se tut donc. Ses yeux soudain avides de curiosité cachant mal toutefois ce qu'il réfreinait en lui. Il se contenta donc de hocher la tête en signe d'acquiescement

Quand elle lui exposa succinctement la politique choisie par leur Impératrice et le Conseil, il ne put toutefois s'empêcher de tiquer, une légère grimace étirant ses lèvres en une moue réprobabtrice et quelque peu coupable. Pas d'attaque de vampires donc. Soit. Peut-être aurait-il dû savoir ce fait plus tôt... le vampire des quelques jours passés qu'il avait chassé, et bel et bien blessé, et qui lui avait offert en retour sa plaie au flanc, devait se sentir outré de ce nom respect de trêve. Enfin du moins, si ledit vampire était lui-même au courant d'une telle décision, ce qui était peu probable, fort heureusement. Mais tant pis. Cela était chose faite. Il ferait en sorte de s'astreindre à cette consigne à l'avenir. Enfin, si du moins on ne l'attaquait pas non plus...

- Merci de votre compte-rendu qui m'éclairera assez, je pense, pour suivre la politique de notre peuple.

Oui. Immuable. Qu'il avait tant chéri cette immuabilité. Une manière typiquement elfe de penser, avait-il conscience maintenant qu'il avait passé tant de temps auprès des Hommes, dont le monde changeait sans cesse à l'inverse. Peut-être cette immuabilité si chère aux elfes, aux elfes tels que lui en tout cas, serait-elle la perte du beau peuple ? Plus il vivait parmi les Hommes, plus il avait tendance à le penser. Mais qu'importe. La forêt verte, comme l'appelait la jeune elfe, lui manquait. Cruellement. Ses tergiversations nostalgiques furent toutefois coupées bien rapidement par le regard de l'archère qu'il sentit peser sur lui. Sur son corps. Apprécierait-elle donc ce qu'elle voyait ? Il savait ne pas être le plus beau des oreilles pointues, mais il se savait aussi non dénué d'un certain charme. Son totem n'y étant sans doute pas pour rien, pour être honnête. Un sourire taquin ne put s'empêcher de fleurir sur ses traits un peu trop sévères, tandis qu'il offrit d'une voix suave et grave :

- La vue vous conviendrait-elle ?

Franc, direct, sans détour. Tel qu'il avait toujours été.

Mais sans crier gare, l'archère le décontenança en leur commandant de quoi manger. S'il eut un mouvement de honte à entendre son ventre grogner, ce ne fut rien quand elle lui offrit de l'inviter. Certes, il était miséreux, mais il avait sa fierté ! Enfin... Fierté qui se tut bien vite quand il aperçut le ragout arriver. Il en salivait d'avance. Faim se fit alors bien trop sentir pour que fierté ne parle et il ne put que remercier la jeune elfe avant de s'attaquer au repas.

Un repas au goût infect, qui était en fait entaché par ce goût de viande, de poulet, dirait-il, qui imbibait le ragout. Pourtant nul trace de viande ou de quelques autres tromperies. Non, il n'y avait bien dans son assiette que des légumes flottant dans un magma de bouillon. Un ragout de légumes qui avait dû être cuisiné accompagné de viande, qu'on avait ensuite soigneusement retirée pour eux...

- Ca goûte le poulet, constata-t-il quelque peu dépité, tout en haussant les épaules. Mais j'ai déjà mangé pire.

Et en effet, cela ne l'empêcha pas de continuer à manger, même s'il grimaçait à chaque lampée. Il avait trop faim pour réchigner à manger quoique ce fut. Il avait de toute façon effectivement mangé bien pire en certains moments... Alors un rahout goutant le poulet... Pourquoi pas... Tout en mangeant, il lança un regard à l'achère en face de lui, qui semblait plus que dubitative sur le contenu de son assiette.

- Si vous ne mangez pas....

Offrit-il d'une voix invitant à ne surtout pas gâcher. Goût de poulet ou non, il n'allait pas laisser le tavernier reprendre son ragoût. Ah ça non ! Il avait faim, lui !

(HR : et voilà^^ Toutefois je n'ai pas encore eu le temps de me relire. Donc si souci, n'hésite pas à me le dire, comme d'habitude Wink )
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeDim 8 Sep 2013 - 12:35

La jeune femme se racla la gorge avant de reprendre. Changement il y avait eu, changement il y aurait encore. La preuve, Lyroë parlait politique avec un elfe bannit par sa société. Peu avant, elle allait converser chez l'empereur, pleurait sur la tombe d'un vampire, s'alliait à ses ennemis d'hier. Alors l'immuabilité elfique figé dans le temps, on repasserait. Mais peut être est-ce ça l'avenir et rôle de la jeune génération elfique. De devoir bousculer les habitudes anciennes.

« - En même temps notre politique ne change guère depuis des siècles. Immuable dans le temps. Même avec la sortie des vampires de leur tanière. Je pense que pour le moment, l'impératrice opte pour la prudence, avant de leur sauter à la gorge. L'avenir nous dira si elle avait raison. »

En espérant que le Dracos les protège en plus. Car le choix d'une intervention politique en vue d'une guerre n'était pas à prendre au pied de la lettre et encore moins un choix de plaisir. La guerre contre les vampires emmènerait les elfes dans un affrontements sans fin où les pertes seraient grandes. Il ne fallait pas se leurrer.

« - Mais le temps est chamboulé en cette période. Et nous ne pouvons nous permettre de rester dans l'immobilisme. Beaucoup trop de choses ont changé en si peu de temps et si nous voulons apposer notre trace, il nous faut nous lever de notre retraite ? »


En trois année, les dragons étaient revenus, la magie reprenait ses droits et sa force, les vampires étaient sortis de leur retraite. Trois événements majeurs et liés que personne ne pouvait voir. Cela avait un impact considérable sur tous les êtres vivant et même la flore. La magie s'infiltrait dans la terre, dans l'air, l'eau, éléments de la vie.

« - Je vous en prie, prenez-le. La viande très peu pour moi. »


Puis ce soir, l'elfe aurait le droit à un festin plus approprié à son régime alimentaire au palais impérial de Gloria. Puis le bannit avait l'air d'avoir bien plus faim qu'elle, les jours d’errance dans les rues creusaient bien plus que l'aisance d'un palais luxueux. Alors elle lui donna avec bon cœur, poussant l'assiette vers lui tout en ne détachant pas son regard du vieil elfe. Quand il lui demanda si la vue lui plaisait, elle ne put que ressentir une gêne immense qui lui fit monter le rouge aux joues et la pièce devint bien plus chaude d'un coup d'un seul.

« - Qu'allez-vous faire après notre entretien ?? Retourner auprès des hommes dans leur lutte contre les vampires ? Ou bien Gloria sera votre demeure un temps ? »

Rentrer au royaume elfique étant exclu, il n'y avait guère de solution pour le bannit. Quoiqu'il en soit, Lyroë pouvait comprendre que l’errance sans fin, être toujours en mouvement, sans pouvoir se poser dans un chez soi au milieu des siens abîmait un peu plus l'âme et le corps.
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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeJeu 12 Sep 2013 - 17:24

Nous lever de notre retraite... Comme c'était si joliment dit. Et si vrai... Mais Eliowir, bien que conscient de ce fait et étant déjà lui-même venu à de telles conclusions, peinait encore à acquiescer à de tels propos à haute voix. Il avait fait partie de cet immobilisme lorsqu'il siégeait au conseil. Et de l'agressivité fasciste envers les vampires aussi. Lui avait prôné pour se retrancher définitivement dans leurs forêts, pour tout faire pour les barricader à jamais de toute intrusion humaine et vampirique, et pour les condamner même s'il le fallait, ce qui aurait fait vivre leur communauté en parfaite autarcie. Il avait prôné pour l'exécution pure et simple de tout vampire osant fouler leurs si belles terres. Il avait même suggéré l'idée de voguer vers un autre monde. De prendre les bateaux, comme leurs ancêtres l'avaient déjà fait.

Les Serillëiel avaient fait partie des elfes ayant fui par bateau leur ancien monde, des premiers elfes foulant alors la terre d'Armanda. Ils étaient de ces nobles elfes qui avaient dirigé la petite communauté, secondant leur Empereur alors, et avaient donc naturellement fait partie des membres formant le premier conseil elfique d'Armanda. La lignée des Serillëil était donc une vieille lignée, qui connaissait parfaitement l'histoire des elfes en Armanda. Et même en partie avant Armanda. Leur mémoire, réputée excellente, avait souvent été mise à contribution au Conseil justement, appuyant leurs avis pas toujours si avisés par leur histoire, leur passé...

Oui, il avait fait partie intégrante de cet immobilisme, un des rares points qui l'avait d'ailleurs parfois opposé à son amie de toujours et sa presque sœur Galadrielle, Impératrice des elfes. Ca et son intransigeance envers tous dont lui-même, son intolérance, et son arrogance sans borne. Oui, il avait été immobilisme incarné, comme tout bon Serillëiel l'avait été. Mais...

Mais comme le disait si bien la jeune elfe, les choses changeaient. Il avait changé, aussi invraisemblable que cela lui paraissait parfois. Ses idées s'étaient remodelées, pas totalement différentes, mais plus nuancées, moins tranchées peut-être... Quoique pour certaines, elles semblaient avoir pris un réel tournant des plus inattendus le concernant. Comme sa vision des autres races. Dont les Hommes qui l'agaçaient toujours autant mais en qui il avait appris à voir tout de même de bonnes choses. Des capacités, des compétences. Des qualités aussi en un certain sens. Au point qu'il s'était même attaché quelques années à une jeune humaine... avant que celle-ci ne décède. Oui, il avait changé, songea-t-il, tout en prenant le deuxième bol qu'elle lui laissait. Sacrément changé même.

Il ne se rendit compte de son silence, occupé il devait l'avouer à manger, que lorsqu'elle reprit la parole.

« - Qu'allez-vous faire après notre entretien ?? Retourner auprès des hommes dans leur lutte contre les vampires ? Ou bien Gloria sera votre demeure un temps ? »

Il faillit recracher sa lampée quand elle lui parla de faire de Gloria sa demeure et une quinte de toux manqua de l'étouffer. Il mit quelques instants à se reprendre avant de parvenir à lui répondre :

- Gloria ne sera jamais ma demeure. J'admets que cette ville, comme certaines grandes villes humaines, est la preuve de l'inventivité et de l'adaptabilité humaines, mais je déteste ces infrastructures. Je m'y sens... mal à l'aise. Trop à l'étroit. Etouffé. Non, jamais une telle ville ne sera ma demeure. Et pour y vivre comment, je vous prie ? Tel un mendiant ?

Cette pensée suffit à le faire se redresser sur son siège, dos bien droit, port altier, de ce port de noble qu'il avait été, menton relevé en guise de défi, lèvres pincées... En cet instant, l'image fugace de l'ancien noble et digne conseiller qu'il avait été ressurgit, le transfigurant en un instant. C'était là le Serillëiel magnifiquement drapé de ses plus atours et de sa plus grande fierté, si habitué à commander et à être obéi, celui à qui on ne pouvait désobéir d'ailleurs, ce Serillëiel plein de puissance et d'arrogance.

- Jamais. Jamais je ne vivrais de mendicité. Je préférerais mourir de faim, à l'agonie dans une sombre forêt, au milieu des fauves, plutôt que de me rabaisser à tendre la main.

Et le noble arrogant disparut aussi rapidement qu'il était apparu, quand il se repencha sur son bol de ragout. Il avait vraiment faim et, même s'il ne tendrait jamais la main, il ne refuserait pas non plus ce qu'on lui offrirait. Tout était bon à prendre. Il l'avait suffisamment appris à la dure.

- Quant à retourner auprès des Hommes, reprit-il, son ton se faisant soudain plus âpre.

Plus sombre. Plus... plus nostalgique et amer en même temps.

- Pas comme si j'avais vraiment le choix, maugréa-t-il avant d'enfourner une autre cuillère.

Et de reporter son regard triste sur son assiette. Oui, pas comme si d'autres choix l'attendaient...

- Vous parliez d'immobilisme tout à l'heure... J'ai beau voir que les choses bougent, changent, et que tout semble soudain s'accélérer... un vieil elfe comme moi a du mal à se faire à... à...

Il releva son regard sur elle, pour finalement finir sa phrase d'un geste ample de la main qui désigna tout ce qui les entourait, dans un signe manifeste de pure impuissance.

- Je me dis parfois que je suis trop vieux pour tout cela. Pourtant le monde tourne quand même, que j'y participe ou non... Et le monde tournera effectivement que les elfes y prennent part ou non. Parfois.. Parfois... je me dis que le temps des elfes est révolu. Que le monde appartient dès lors à cette race florissante qu'est celle des Hommes. Mais...

Son regard brilla soudain d'une petite lueur d'espoir inattendue avant qu'il ne reprenne dans un souffle tout juste audible :

- Mais quand je vous entends, dragonnière, je me dis... Oui je me dis que peut-être, avec des elfes tels que vous, notre temps n'est pas encore venu. Qu'un avenir est possible. Même si je ne sais pas lequel...

Et la lueur se transforma soudain en malice taquine, pétillant dans ses sombres lagons, accompagnée d'un doux sourire charmeur. Il sentait son totem de nouveau pulser en lui.

- Et je serais tout à fait disposé à vous laisser me montrer les nouvelles contrées magnifiques que vous semblez porter en dignes promesses, belle lueur de mon crépuscule.
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeLun 16 Sep 2013 - 15:04

« - Les villes humaines ne sont pas adaptées pour les elfes, et elles ne le seront jamais. Quand à vivre comme un mendiant, là où on se sent chez soi, on ne peut y vivre que comme un prince. »

Quelle cruche ! Et encore même une cruche devait avoir plus de tact. Au moins ça ne parle pas à un elfe bannit de son empire, des siens, de maisons alors que celui-ci en a pas. Que même mendiant, il semblait avoir peine à manger.
Et puis pourquoi, elle se sentait coupable d'un coup de ses paroles. Ça l'agaçait encore plus que de parler architecture avec lui. Finalement, elle aurait peut être mieux fait de rester tranquille dans ses bois et ne jamais en sortir.
Et en plus, elle allait s'excuser. Peste soit d'avoir une morale et une conscience.

« - Désolée, je n'aurai pas dû vous dire cela. Mais tendre la main est parfois bien plus un signe de courage que de faiblesse. Il en faut du courage pour faire ce geste. Et beaucoup d'abnégation de soi. Mais je ne pense pas être la meilleure personne pour vous faire ce genre de morale. »

Car elle préférait se couper la main que de demander de l'aide. Et pourtant...
Mais les choses cheminaient peu à peu dans l'esprit de Lyroë. Encore contradiction, il valait accepter le changement et pas seulement le décrire. Et ce n'était pas des plus évident.

« -Mais comme vous dites, les choses et les gens changent, même les vieux elfes. Et nous avons encore notre place dans ce monde bouleversé. Les jeunes et les moins jeunes. Notre mouvement et votre savoir. Il est juste temps pour nous de combiner les deux, et ne pas laisser place à notre longévité pour diriger nos actes. Nous vivons avec un peuple éphémère et un autre actif. Nous, nous pouvons combiner les deux. Les elfes ont encore un bel avenir. »

Et pour preuve, Lyroë n'avait jamais vécu autant de choses, d’événements, de rencontres en 3ans que toute les reste de sa longue vie. Le retour des dragons, la recherches d'autres œufs avec un vampire, une évolution fulgurante pour celle qui vivait paisiblement au milieu de sa forêt, dans une armée pas très utilisée et suscitée pour les batailles. Les vampires dormant au fond de la terre.
Peut être était-ce tout ceci, qui faisait penser à Lyroë que le mouvement n'était pas si mal. Sans Cymbor aurait-elle vécu tout ça ?

« - Mais peut être que je suis la seule à le penser et à vouloir le vivre. J'ai toujours été une elfe à préférer l'action au reste. Mais ce n'est peut être pas la solution. »


Ou peut être son ami d'enfance. Lui aussi avait eu son lot d'aventures extra territorial.

« -J'aimerai à penser que si. Que notre peuple ne passe pas à côté d’événements marquants.»

Comme de se voir contraint à affronter frontalement les vampires sans l'aide humaine. Car L'archère savait que leur force ne dominerait pas seule celle des vampires. Il faudrait aussi l'aide quantitatif des Humains. Hier cela l'aurait écorché la bouche de le dire, aujourd'hui, elle s'y résignait. Puis les humains comme les elfes désiraient la même chose, alors autant y palier ensemble.

Puis Lyroë sentit le rouge monter aux joues et d'une voix plus timide, les yeux perdus sur la peau nu du vieil elfe.

« - Quand à votre proposition de visites, je serai un guide ravie, même si je pense que vous devez connaître bien plus de belles contrées qu'un archère elfique cantonnée depuis des années aux frontières de notre empire. »

Un peu honteuse de ses mots, elle changea immédiatement de cible de regard. Par le Dracos tout puissant, qu'est-ce qui lui prenait de parler ainsi. Elle appela le tavernier pour payer leur repas...infecte mais se garda bien de le dire.
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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeVen 20 Sep 2013 - 18:34

Vivre comme un mendiant ? Vivre comme un prince là où on se sentait chez soi ? Le traitait-elle de mendiant et pire encore ? Était-elle en train de lui dire qu'il n'avait qu'à se trouver un chez soi ? A lui qui avait été chassé de chez lui et à qui on avait justement pris son chez soi, tous ses biens, ses titres, et sa dignité avec ? Lui qu'on avait banni de leur chez eux ? Se moquait-elle donc de lui ?

Il braqua un instant un regard d'acier sur elle, sans pour autant cesser de manger. L'air soudain sérieux, dur même, qui figeait ses traits abruptes devait parler aisément pour lui. Heureusement elle dut se rendre compte de sa bourde monumentale et tenta, pitoyablement, de s'excuser.

Que les choses soient claires. Il n'était nullement question de remettre en cause son bannissement. Il était, selon lui, amplement mérité, même plus encore. C'était sans aucun doute une peine trop douce encore pour l'abomination qu'il avait accomplie. Mais il était hors de question qu'il se laisse insulter outre mesure ensuite, alors qu'une gourgandine tentait de lui expliquer ce qu'était la vie. Il savait ce qu'était la vie, il avait pu l'étudier, l'expérimenter, plus de sept cent années durant. Bien plus, sans doute le double voire le triple, que cette petite archère. Certes charmante, mais apparemment bien ignorante de certaines choses de la vie justement... Bon, pas totalement ignorante, se morigéna-t-il intérieurement, alors que sa mémoire lui rappelait soudain qu'elle avait perdu son lié de dragon. Une grande perte assurément. Et une terrible leçon de la vie, là encore.

Cette simple pensée suffit à éteindre les braises de colère qui menaçaient de se raviver. Il préféra toutefois ne pas répondre à ses piètres tentatives d'excuses et de paroles d'apaisement. Tendre la main ? Lui ? Abnégation ? Envers qui ? Quand il était conseillé, oui il avait tenté de faire preuve d'abnégation envers son peuple, envers les siens... mais maintenant... Maintenant il n'était qu'un banni. Un elfe parmi les hommes. Un elfe emprisonné dans l'étau du temps implacable, qui apposait de plus son sceau sur lui, sur son âme, et qui pourtant l'emportait avec lui dans la valse des événements de plus en plus effrénés qui agitaient leur monde. Non, jamais il ne tendrait la main. Si quelqu'un la lui tendait, il ne la refuserait assurément pas, que cette main lui demande ou lui offre de l'aide. Mais jamais il n'abaisserait sa fierté déjà assez malmené à quémander. Jamais.

Par contre, la suite que lui offrit la jeune elfe le surprit beaucoup. Comme quoi, elle était peut-être capable de paroles sensées. Des paroles qu'il voulait croire. Des paroles qui chantaient espoir, un espoir pourtant menaçant de s'éteindre en lui. Avec de telles volontés, oui, peut-être son peuple pouvait-il encore avoir un avenir. Beau, il ne saurait dire, mais déjà si un avenir se dessinait à l'horizon, ce serait déjà une grande victoire.

- Que le Dracos puisse vous entendre, répondit-il enfin d'une voix grave, ces iris azuréens se rivant aux perles claires de la jeune elfe. Peut-être avez-vous raison. Vieux savoir et fougue de la folle jeunesse peuvent-ils réellement travailler main dans la main pour offrir à notre peuple un avenir. Aussi doux que possible, tant qu'à faire. J'aimerais en tout cas...

Oui, il aimerait quoi ? Travailler avec eux à cet avenir ? Mais ne s'était-il pas condamné justement quand il avait commis l'inénarrable ?

- Mon vieux savoir, mon expérience sept fois centenaire, seront vôtres quand vous en aurez besoin, jeune pousse si prometteuse. Demandez, et je vous donnerai. Tout, tout ce que j'ai. Et même ce que je n'ai pas si je peux vous l'obtenir quand même.

Le tavernier vint débarrasser leur table, avec une discrétion qui ne lui ressemblait pas, ou peu, tout en prenant son dû. Sans doute avait-il dû remarquer que la conversation entre les deux individus ne concernait plus les Hommes.

« - Quand à votre proposition de visites, je serai un guide ravie, même si je pense que vous devez connaître bien plus de belles contrées qu'un archère elfique cantonnée depuis des années aux frontières de notre empire. »

Un sourire taquin et charmeur revint flotter sur son visage. il trouvait le rouge qui perlait sur les pommettes de la jeune elfe était d'un exquis rare. Elle était belle, elle était adorable, toute de pudeur étrange et pourtant si désirable. Oui, Eliowir sentait son totem se réveiller sourdement, pulser à chaque battement de cils de Lyroe, n'attendant qu'un seul instant : que cet elfe s'ancre dans ses griffes et que leur essence se mêle.

- Comme je vous le disais, demandez, et mon savoir, tout mon savoir, sera vôtre. Ordonnez, et j'exécuterai.

Il lui prit doucement la main et se permit d'y déposer un délicat baiser, tout juste effleuré, sur la peau douce du dos de la main.

- Je serais votre guide, votre serviteur même, dans quelque domaine que ce soit, fit-il sa voix se faisant caresse onctueuse. Apprenons ensemble l'un de l'autre, et construisons donc l'avenir des elfes.

Et il aurait été difficile de dire alors si cette dernière phrase était l'apothéose d'une invitation des plus osées, ou si elle n'était que l'expression d'un sérieux espoir renaissant et voulant se concrétiser.

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MessageSujet: Re: FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] FLASH BACK an 1753 - Gloria n'est pas la Gloire des elfes [PV Lyroe] Icon_minitimeLun 23 Sep 2013 - 21:16

Il était étrange de pouvoir s'ouvrir autant pour l'elfe qu'elle était de cette façon à un inconnu, tout elfe qu'il pouvait être, e tout banni qu'il était aux yeux de leur peuple. Double étrangeté. Et pourtant, Lyroë avait parlé avec bien plus de facilité que face aux conseillers de l'impératrice ou tout autres elfes ayant passé plus de nuits qu'elle a regardé le monde tourné. Même son père. Surtout son père.

« - Je vous remercie de me remettre cette confiance entre mes mains ainsi que votre savoir au service de notre peuple... malgré tout. »

Après tout, il n'était pas obligé de ne serait-ce faire un effort. Son peuple l'avait banni, exclu et il ne cherchait ni rédemption ni pardon, juste une aide sincère et honnête. Pour se racheter, Lyroë ne le pensait pas. Il ne le semblait pas en tout cas. Juste un homme sincère. Et qui par dessus le marcher la prenait au sérieux. Il y avait peu de personne, surtout de son statut, même ancien.

« - Et surtout merci de croire en mes paroles, même si demain, elles seront loin. Peut écoute la folie insouciante de la jeunesse, même quand celle-ci fait preuve d'un espoir serein pour son avenir. »

Quand il lui prit la main et déposa un baiser, le rouge des joues de Lyroë devinrent écarlates. Il fit d'un coup d'un seul bien chaud dans cette pièce froide malgré le feu dans la cheminée. Et surtout, son cœur faisait le yoyo dans son corps. Mais pourquoi donc. Qu'est ce que c'était que cette peur de l'autre ? De cet elfe à la fois si gentil et si intimidant. Qu'est-ce qu'il lui prenait de se poser des questions et se sentir comme une petite fille prise en faute. Non, mais ça n'allait vraiment pas dans sa tête d'elfe.

« -Euh... je saurai m'en souvenir... Je ne vous en demande pas tant... »

La jeune femme se leva d'un coup, en se tenant la main, comme s'il allait la manger par la suite. Que dire, que faire, elle semblait comme prise en faute d'une chose qu'elle n'avait pas commise.
Potiche, les yeux dans le vague, il lui fallait parler, sinon ça elle passerait pour cruche en plus.

« - ...Vous savez que si vous avez besoin d'aide... Je puis vous l'apporter... »


Enfin, pas une aide comme elle avait peur de le penser. D'ailleurs à quoi pensait-elle. Non, il fallait pas penser à cela. Ce n'était pas convenable. Du tout. Tout comme la tournure de la discussion. Une jeune fille bien élevée dans une taverne malfamée... Elle secoua sa tête, non décidément, il était temps de partir avant de faire une bêtise.

« - Je ne sais combien de temps je reste sur Gloria, mais ce serait avec plaisir que de vous revoir, autour d'un repas moins … goûteux. »

Enfin, au plaisir, pas comme il devait l'imaginer. D'ailleurs, il imaginait quoi...

« - Je vous remercie pour cette invitation et m'excuse encore de vous avoir renversé. »

Simple, sincère, et cela concluait bien. Elle aimerait faire plus pour lui, mais la jeune femme avait peur qu'il le prenne mal, et elle ne voulait nullement l’offenser bien plus qu'elle ne l'avait déjà fait.
Mais quelque part, elle espérait le revoir, un allié, même simple, même de loin restait un allié et on en avait bien besoin dans ces temps incertains.
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